Damn reincarnation – Novel Chapitre 1

Chapitre 1 : Prologue

J’avais l’habitude de penser que j’étais un génie, mais quand j’y repense maintenant, c’est tellement embarrassant que je pourrais devenir fou. Il n’en reste pas moins que je croyais vraiment que j’étais un génie.

Au départ, j’avais suffisamment de talent pour me permettre cette croyance erronée. Pendant mon enfance, je n’ai eu aucun mal à apprendre de nouvelles choses et j’ai pu améliorer mes compétences plus rapidement que les autres.

Cependant, les choses n’étaient faciles qu’au début. Bien que j’aie progressé plus vite que les autres au début, quand les choses se sont vraiment mises à bouger, j’ai ralenti pour m’aligner sur le rythme des autres.

Au début, je n’y ai pas prêté attention, car je pensais que ce genre de choses pouvait arriver. Après tout, n’étais-je pas en train de m’améliorer petit à petit ? Je peux encore le faire. Pourquoi ? Parce que je suis un génie.

Finalement, j’ai été obligé d’accepter la réalité que j’avais essayé de rejeter avec tant d’acharnement.

Je n’étais pas un génie.

C’est grâce à la rencontre d’un « vrai » génie, auquel je ne pouvais même pas me comparer, que j’ai pu enfin sortir de cette illusion ridicule et puérile.

Le moi qui se prenait pour un génie n’était qu’une grenouille dans un puits. Dans le confort de mon petit puits, je m’étais enivré d’un faux sentiment de supériorité. Pendant ce temps, les vrais génies volaient déjà dans le ciel ouvert.

Je détestais ce génie.

Je sentais mon intention de tuer monter à chaque fois que je l’entendais débiter des absurdités sur le fait que n’importe qui pourrait être capable de faire ce qu’il avait fait s’il essayait vraiment. Qu’il croie ou non à ce qu’il disait, ou qu’il ne fasse que mépriser les efforts de quelqu’un de moins talentueux que lui, je me sentais toujours comme une merde.

Tu es jaloux ?

J’emmerde la jalousie. C’est toi qui as commencé à dire des conneries en premier. Je t’ai juste rendu la pareille, alors en quoi suis-je jaloux ?

Je ne pensais pas que tu le prendrais comme ça. Je me sentais juste… désolée pour toi.

T’apitoyer sur ton sort ? Quoi ?

« Si tu essayais un peu plus »… « …. ».

Qu’est-ce qui vous permet de penser que vous êtes qualifié pour prêcher le travail acharné ?

Vous pourriez être bien meilleur que vous ne l’êtes aujourd’hui.

Hé, je me débrouille très bien, merci. Vos critères sont tout simplement trop élevés. Vous pensez vraiment que tout le monde peut être comme vous ? Puisque vous êtes un génie, ne supposez pas que tout le monde est capable de faire ce que vous faites.

Vous avez compris ?

Je ne peux pas être aussi génial que vous.

* * *

« Va te faire foutre ».

J’ai eu du mal à articuler ces mots. Un trou béant traversait ma poitrine. Pour tenter de soigner ma blessure, ils lançaient désespérément de la magie et versaient des gouttes du précieux élixir, mais cela ne servait à rien.

« Non, s’il vous plaît, non. »

Elle pleure ? Je ne m’attendais pas à ce qu’une fille comme elle fasse ce genre d’expression pour moi. Même si nous nous disputions à propos de tout, et qu’elle avait toujours un regard méchant lorsqu’elle me parlait, je suppose qu’elle s’attachait encore un peu à nos querelles.

« C’est pourquoi… c’est pourquoi je te l’ai dit. Retourne en arrière, c’est tout. Pourquoi as-tu été si têtue et as-tu continué à nous suivre… ? »

« Sienna. Pour l’instant, mets ça de côté. »

Ma voix ne sortait pas comme je le voulais. C’était probablement à cause du sang qui remontait dans ma gorge.

« Je n’ai pas besoin de l’élixir. Tu n’en as pas assez pour en gaspiller un ici. Ne sois pas stupide. »

« Mais… ! »

« Ça suffit. C’est moi qui connais le mieux mon corps. Il n’y a aucune chance que je survive. Je serai bientôt mort. »

J’étais en train de mourir.

Je m’étais résigné à ce fait avant même que ma poitrine ne soit percée. D’abord, mon corps était tellement brisé que je devais avoir l’air de m’embarquer dans une course folle. Ils m’avaient dit de faire demi-tour et de les attendre, mais j’avais ignoré toutes leurs inquiétudes et leurs sermons pour les suivre jusqu’ici.

« …J’aurais pu l’éviter. »

Sa voix était toujours aussi froide. Ce fils de pute. On dirait qu’il va être pénible à gérer jusqu’à la fin.

« Tu n’avais donc pas besoin de faire ça. »

« Je ne t’ai pas déjà dit d’aller te faire foutre ? »

Même si j’ai du mal à parler en ce moment, pourquoi continue-t-il à m’aboyer dessus comme ça ?

« Tu aurais dû le savoir aussi. »

Son expression montrait qu’il ne comprenait pas. Il y avait une chance qu’il ait raison. Même si les autres avaient l’impression de vivre une crise désespérée, il n’avait probablement pas l’impression que c’était si dangereux que ça.

Ne le savais-je pas ? Bien sûr que si. Après tout, nous avons voyagé ensemble pendant si longtemps. Je savais donc quel genre de monstre innommable il était. Et même parmi tous ceux qui l’ont qualifié de monstre, je connaissais particulièrement bien ses capacités.

« …Tu n’avais pas besoin de mourir comme ça. »

Alors comment aurais-je pu mourir autrement ? Il devrait le savoir lui aussi. C’est un véritable miracle que je sois arrivé jusqu’ici. Sans lui, je n’aurais jamais pu arriver jusqu’ici.

« …Au moins comme ça, c’est une mort honorable. » J’ai eu du mal à sortir ma voix, mais il fallait que je dise ceci : « Je ne serais plus qu’un fardeau si je continuais avec toi, mais je ne voulais pas non plus faire demi-tour. »

Et je ne voulais pas essayer de vivre une vie ordinaire avec ce corps infirme qui était le mien.

« Puisque tu es si talentueux, tu n’avais pas besoin de moi pour te couvrir, n’est-ce pas ? »

Même si je le savais, j’ai quand même jeté mon corps en travers de la route. Mon corps qui n’était plus capable de bouger correctement, juste pour un moment, a bougé exactement comme je le voulais. Grâce à ça, j’ai pu pousser ce détestable bâtard hors du chemin, et je me suis retrouvé avec cet énorme trou dans la poitrine.

« …Je suis fatigué maintenant, alors allez-y. »

Lentement, il devenait de plus en plus difficile de parler. J’avais l’impression que ma propre voix me parvenait de loin et, de plus loin encore, je pouvais entendre le son des pleurs. Mon corps était si lourd que je ne pouvais même pas bouger un doigt. Tout ce qui se trouvait devant moi s’assombrissait.

« Merci.

Dans mes derniers instants, j’ai entendu sa voix. Salaud, si tu le dis, pourquoi ne l’as-tu pas dit plus tôt ? Pourtant, cela m’a fait du bien. Après tout, c’était la première fois que je l’entendais me remercier.

« Waaahhhhh. »

C’est quoi ce bordel.