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[ Traducteur – Greedy ]
Chapitre 88
L'atmosphère dans le Vrai Palais Martial, où résidait Balder Zieghart, le quatrième fils de Glenn Zieghart, était aussi froide que l'océan du nord.
La raison était simple.
Le fils de Balder Zieghart, Raden Zieghart, était récemment rentré à la maison. Il était de mauvaise humeur depuis lors.
Slam !
Raden Zieghart grinça des dents et frappa le mur.
"Merde !"
Il jura de frustration.
Il était revenu après avoir détruit l'une des branches de la Religion du Sang Blanc, et pourtant son nom n'était loué nulle part. C'était comme si son exploit avait été complètement oublié.
Et ce type en était la cause. L'ordure vivant dans le bâtiment annexe, Raon Zieghart, dont le nom se répandait dans toute la maison.
Dans la salle de banquet, sur le terrain d'entraînement et même à la cafétéria — tout tournait autour de Raon. Raon ! Raon Zieghart, qui avait tué le Démon Vert de Guerre, était le seul sujet de conversation.
"Cette petite mouche !"
Il ne pouvait pas contrôler sa colère. Un petit insecte auquel il n'avait jamais prêté attention éclipsait ses réalisations.
Raden Zieghart quitta sa chambre, une expression de frustration déformant son visage.
"Vous sortez ?"
Le majordome devant la porte s'inclina et demanda.
"Qu'est-ce que tu crois que je fais ?"
Raden claqua la porte et fronça les sourcils.
"Je vais faire les préparatifs. Veuillez me dire votre destination..."
"Je vais au bâtiment annexe."
"Pardon ? Pourquoi y allez-vous si soudainement ?"
Les yeux du majordome s'agrandirent en entendant qu'il allait au bâtiment annexe.
"Je vais voir à quoi ressemble le gars qui a éclipsé mon nom."
Les yeux orange de Raden brillèrent intensément.
***
Tout en s'occupant du jardin, Judiel jetait des coups d'œil vers la droite, où Sylvia taillait personnellement un arbre.
'C'est un endroit vraiment étrange...'
Ils ne manquaient pas de domestiques, pourtant Sylvia faisait souvent le jardinage elle-même malgré son statut de maîtresse du bâtiment annexe.
'Et Sylvia n'est pas la seule à être étrange.'
Malgré leurs expressions cachées, elle pouvait le voir dans les yeux des domestiques travaillant ailleurs. Ils travaillaient habituellement à contrecœur pour survivre, mais le bâtiment annexe était différent.
Tous se faisaient sincèrement confiance en accomplissant leurs tâches avec bonheur, et ils considéraient Raon comme leur fils ou leur petit frère.
Judiel avait beaucoup d'expériences de travail dans divers endroits en tant qu'espionne, et le bâtiment annexe était un lieu particulier et mystérieux parmi tous.
"Haa."
Judiel soupira en regardant le bâtiment annexe.
'Mais il reste la personne la plus spéciale...'
Elle ne pouvait toujours pas oublier le jour où elle avait rencontré le monstre vivant dans le bâtiment annexe, quand elle avait vu le vrai visage de Raon Zieghart. Elle faisait encore des cauchemars à ce sujet au moins une fois par semaine.
"Haa..."
Un souffle froid sortit de sa bouche.
'Comment un tel homme peut-il exister ?'
Raon était encore dans ses premières années d'adolescence. Il était à un âge où il devrait se comporter comme un enfant gâté et se plaindre de la nourriture, pourtant ses yeux semblaient vouloir tuer le monde entier.
Se rappeler des yeux rouges flottant sur le lac lui donnait encore la chair de poule.
'Mais...'
Le comportement de Raon était différent de sa première impression. Il agissait comme un garçon timide envers les gens du bâtiment annexe, et il traitait chaque domestique comme sa famille.
Et elle n'était pas une exception.
À part lorsqu'il lui posait des questions sur le Palais Martial Central ou Karoon, il la traitait de la même manière que les autres domestiques du bâtiment annexe. Il l'avait même aidée récemment à sortir de sa situation difficile lorsqu'elle avait reçu l'ordre de revenir parce qu'elle était considérée comme inutile.
Judiel se demandait parfois si elle était vraiment une agente double, et si elle avait vraiment un ver de rage en elle.
'Il est un homme tellement formidable...'
Il semblait être à un tout autre niveau en tant que personne quand elle se comparait à lui. Elle n'était qu'un être humain moyen. Pourtant, elle n'osait ni le trahir ni le défier parce qu'elle avait trop peur de lui.
"Pff... Hmm ?"
Alors que Judiel soupirait tranquillement et s'apprêtait à s'occuper de l'herbe, une chaussure noire entra dans son champ de vision.
En levant la tête, elle vit un homme d'âge moyen avec les cheveux soigneusement peignés en arrière.
'Cet homme est...'
Elle l'avait déjà vu dans le registre de Zieghart. Il s'agissait de Merkin, le majordome en charge de Raden Zieghart, appartenant au Vrai Palais Martial.
"Je m'appelle Merkin, majordome du Vrai Palais Martial."
Il ne s'inclinait pas devant Judiel, mais devant Sylvia derrière elle.
"Que puis-je faire pour vous ?"
Sylvia s'avança, posant les cisailles de jardinage qu'elle tenait.
"Nous avons envoyé une lettre hier. Je suis venu vérifier si vous êtes prêts."
"Lettre ? De quelle lettre parlez-vous ?"
"Vous avez dû recevoir une lettre indiquant que Sir Raden Zieghart voulait visiter le bâtiment annexe."
"Je n'ai rien reçu de tel."
Sylvia fronça les sourcils et fit un geste de la main.
"Je suis sûr qu'ils l'ont donnée aux domestiques du bâtiment annexe."
Le majordome de Raden, Merkin, inclina la tête. Il avait l'air troublé, mais ses yeux étaient calmes. Judiel était certaine qu'il mentait.
"Hmm..."
Sylvia se tourna vers les domestiques. Naturellement, personne n'était au courant de la lettre.
"Quand arrive-t-il ?"
"Il arrive dans trente minutes."
"Trente minutes ?"
Helen, qui se tenait derrière Sylvia, ouvrit grand les yeux et s'approcha d'eux.
"Comment sommes-nous censés nous préparer en si peu de temps ?"
"Nous avons envoyé la lettre hier."
Le majordome de Raden, Merkin, sourit comme s'il se moquait de Sylvia.
"Nous n'avons pas reçu une telle lettre..."
"Même si vous ne l'avez pas reçue, notre jeune maître n'est pas vraiment du genre à se soucier de cela. Vous feriez mieux de vous préparer le plus vite possible."
L'expression de Merkin était totalement détendue. On aurait dit qu'il leur demandait ce qu'ils pouvaient faire alors qu'ils n'étaient que des collatéraux.
Tsk.
Judiel claqua silencieusement sa langue en regardant Merkin. La raison pour laquelle Raden agissait de manière si mesquine était évidente.
Raden Zieghart était récemment revenu avec l'exploit de détruire une branche de la Religion du Sang Blanc, et pourtant il était presque oublié à cause des grands exploits de Raon. Il était évident qu'il venait pour évacuer sa colère.
'Quel homme pathétique.'
Le quatrième fils de Glenn, Balder Zieghart, et ses fils avaient tous des personnalités violentes.
Karoon et les épéistes du Palais Martial Central étaient également violents, mais ils n'étaient pas assez stupides pour agir en public.
Cependant, le Vrai Palais Martial était différent. Ils cherchaient carrément la bagarre et n'hésitaient pas à franchir les lignes qu'ils ne devraient pas. Ils n'étaient pas différents des taureaux chargeant un tissu rouge.
'Ça va être ennuyeux.'
Même parmi les enfants de Balder, Raden était célèbre pour sa négligence. Il n'allait pas écouter Sylvia juste parce qu'elle était sa tante, donc la situation allait forcément devenir compliquée.
'De plus...'
Raon se trouvait actuellement dans le bâtiment annexe. Si Raden faisait du mal à Sylvia ou aux domestiques, l'affaire allait s'aggraver.
"Helen, à ce stade, on ne peut plus rien faire. Fais les préparatifs et dis à Raon de ne pas sortir."
Sylvia ne fléchit pas malgré les trente minutes annoncées. Elle cessa de s'occuper du jardin et donna ses ordres en époussetant ses vêtements.
Sachant qu’elle avait mentionné le nom de Raon, elle semblait être consciente de la raison pour laquelle Raden Zieghart venait les voir.
"...Compris."
Helen se mordit la lèvre et se dirigea vers le bâtiment annexe. Alors que Judiel s'apprêtait à la suivre avec les autres domestiques, des bruits de pas se firent entendre derrière elle.
Elle tourna lentement la tête.
***
Un homme élégant aux cheveux blonds, vêtu d'un uniforme complet, marchait vers eux. Il avait les épaules étroites, un corps plutôt mince, un visage et un nez allongés. Par la manière dont il marchait, les mains dans les poches, traînant ses chaussures, il ressemblait exactement à un voyou.
‘Il est déjà là…’
Judiel déglutit. Le type qui ressemblait à un voyou était Raden Zieghart. Au lieu des trente minutes mentionnées par Merkin, il était déjà arrivé au bâtiment annexe avant même que cinq minutes ne se soient écoulées.
"Oh non ! Le jeune maître est arrivé plus tôt que je ne le pensais."
Merkin fit un clin d'œil avec un sourire méchant. Comme on dit, tel maître, tel majordome.
Crachat !
Raden Zieghart cracha sur une fleur du jardin et se tint devant Sylvia.
"Dois-je t'appeler tante ?"
"Jeune maître, Dame Sylvia est tout en bas de la hiérarchie des collatéraux. Vous n'avez pas besoin de l'appeler ainsi."
"Ah, c'est vrai. Je n'en ai pas besoin."
Raden gloussa et tapa sur l'épée à sa taille.
"C'est sale même si je vous ai dit hier que je viendrais. Je suppose que c'est inévitable, car des gens inutiles vivent ici."
Il piétina les fleurs du jardin que Sylvia et les domestiques entretenaient avec ses chaussures boueuses. Puis il cracha sur la route au centre. Cela semblait être une habitude.
"Je suis désolée. Nous sommes en train de nettoyer."
Sylvia souriait à son neveu, qui avait atteint un niveau de grossièreté différent. Elle se contentait de regarder Raden.
"Hmph."
Raden fronça les sourcils avec déplaisir et cracha à nouveau sur le sol. Il s'avança en donnant des coups de pied aux fleurs sur le côté droit.
"Tu veux que je marche sur cette route sale ?"
Il fronça les sourcils, crachant sur la terre couvrant la route.
"Hé, nettoie ça tout de suite."
"D'accord. Veuillez patienter un moment."
Gardant son sourire, Sylvia se pencha pour nettoyer elle-même la terre.
"Toi..."
"Hmm..."
Raden et son majordome Merkin écarquillèrent les yeux en voyant cela. Ils semblaient ne pas s'attendre à ce qu'elle supporte une telle provocation.
‘Était-elle plus incroyable que je ne le pensais… ?’
Judiel plissa les yeux. Même Judiel était en colère malgré son rôle d'espionne récemment arrivée au bâtiment annexe, pourtant Sylvia supportait cela avec le sourire. Judiel l'admirait, réalisant que Sylvia était l'incarnation de la main de fer dans un gant de velours.
Les domestiques qui aidaient Sylvia à nettoyer la terre avaient des expressions calmes, mais ils ne pouvaient pas cacher la manière dont leurs mains tremblaient de colère.
La raison pour laquelle ils retenaient tous leur colère était pour le bien de Raon. Ils supportaient la provocation de Raden parce qu'ils ne voulaient pas que Raon cause des problèmes avec lui.
"Hah, combien de temps vais-je devoir attendre ?"
Raden Zieghart fronça les sourcils et cracha une fois de plus sur la terre que Sylvia nettoyait. Le crachat coulait sur sa main.
"Jeune maître !"
Helen, qui se dirigeait vers le bâtiment annexe, revint en voyant cela. Ses yeux noirs étaient embués de colère.
"C'est trop ! Même si vous êtes un membre de la lignée directe, le bâtiment principal ne vous permettra pas de nous provoquer ainsi en plein jour !"
Puisque Helen était avec Sylvia depuis sa naissance, sa tête n'était pas remplie de raison mais d'émotions provenant des longues années passées ensemble.
"H-Helen !"
"Aha."
Raden poussa Sylvia, qui essayait de lui barrer la route, et se tint devant Helen.
"C'est vrai. Tu as raison. Cela va être gênant."
Raden tendit la main vers Helen. Il la gifla avec un sourire.
Claque !
Il ne semblait pas utiliser beaucoup de force, pourtant Helen fut repoussée jusqu'à heurter un arbre.
"Sniff..."
Helen tremblait, tenant sa joue.
"Mais je suis un membre de la lignée directe de cette maison, ce qui signifie que je suis le maître. Même si je fais quelque chose comme ça, ou même si je te tue, je ne recevrais qu'une probation de deux jours dans ma chambre."
La pression de Raden augmenta de manière exponentielle. Un frisson parcourut l'échine de Judiel, comme si elle regardait une bête prête à la dévorer.
"Arrêtez !"
Alors qu'il s'apprêtait à marcher sur Helen, Sylvia et les domestiques intervinrent pour l'arrêter.
‘Eek.’
Judiel se mordit la lèvre et se plaça à côté de Sylvia. Elle prévoyait de se jeter sur elle pour prendre le coup à sa place si cela arrivait.
"Tu ne devrais pas dire 'arrêtez', mais 's'il vous plaît, arrêtez'."
"Ugh..."
Sylvia grinça des dents. Elle ne recula pas, faisant face à la pression violente de Raden.
Serrer.
Judiel serra les poings. Elle était en colère malgré son rôle d'espionne. Alors qu'elle réfléchissait à une façon d'arrêter ce voyou, elle l'entendit.
"Ah..."
Une intention meurtrière qui lui dressa les cheveux sur la tête éclata du bâtiment annexe. Elle savait qui c'était, mais elle avait trop peur pour se retourner.
"Ah, le gars que je cherchais est enfin sorti."
Raden cracha par terre et sourit.
"Ugh..."
Judiel tourna la tête à contrecœur. L'homme aux yeux rouge écarlate, des flammes jaillissant de ceux-ci, était Raon, comme elle s'y attendait. Il marchait vers eux avec un visage impassible.
Pression menaçante.
Elle ne pouvait s'empêcher de déglutir.
‘Son intention meurtrière n'est pas faible…’
La pression de Raon était mince. Cependant, ce n'était pas parce qu'il manquait d'énergie. C'était parce qu'il avait concentré toute son intention meurtrière, résultant en une pression réduite.
"Raon Zieghart. Je voulais voir ce visage extraordinaire."
Que Raden en soit conscient ou non, il sourit et repoussa Sylvia et les domestiques devant lui.
"……"
L'expression de Raon était sereine. Il marchait lentement vers lui, la bouche fermée comme celle d'une poupée.
Clang.
Il dégaina son épée à moins de dix pas de Raden. Un son clair retentit malgré la situation.
"Oh, vas-tu balancer ce truc effrayant sur moi ? Même si je suis un membre de la lignée directe ?"
Raden sourit sournoisement, croyant que Raon serait incapable de balancer son épée.
"Lignée directe."
Raon s'arrêta et fronça les sourcils.
"Kuhaha !"
Pensant que ses mots étaient efficaces, Raden éclata de rire et marcha vers Raon.
"Je suis Raden Zieghart, le fils du maître du Vrai Palais Martial, Balder Zieghart..."
"Et alors ?"
L'épée de Raon s'abattit sur Raden comme un éclair rouge.
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