Valia, Tribute to Shuden (Novel) Tome 1

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Tome 1 – Prologue

Valia était la fille d'un chevalier.

Son père était d'un niveau moyen, ni exceptionnel ni inférieur.

Valia n'entendit parler de lui qu'après sa mort. Son père avait été tué au combat alors qu'il tentait de gagner sa vie. Le palais lui versait une pension mensuelle en tant que seule survivante.

Elle n'avait aucun parent. C'était probablement mieux ainsi, car sans parents avides, elle pouvait garder la pension et ne pas se la faire enlever.

Mais.......

Valia se souvient. Elle allait avoir treize ans. Tout l'argent qu'elle avait économisé avait disparu. Le coupable était une bonne de longue date.

La servante, qui était beaucoup plus âgée que Valia, n'avait pas été gentille avec la noble.

Elle l'ignorait parce qu'elle était jeune et n'avait personne pour s'occuper d'elle.

Mais le ragoût et le pain parfumé de la vieille femme étaient indispensables à la jeune Valia. Oui, ils l'étaient. Elle était comme une mère pour elle.

Même si les résultats étaient désastreux.

La servante s'était éclipsée pendant que Valia dormait, et c'était une bonne chose qu'elle ait pensé à elle et qu'elle ait préparé suffisamment de pain pour les jours à venir.

« Elle espérait qu'elle ne la trouverait pas en train de le manger. »

Au début, il pensa que la servante était sortie un moment, comme elle le faisait souvent, mais le lendemain ou le surlendemain, il se rendit compte que c'était le cas. La servante s'était enfuie.

Ce jour-là, Valia s'assit sur son vieux lit et se mit à sangloter. Plus que tout, le sentiment d'avoir été abandonnée lui faisait l'effet d'une blessure ineffaçable.

Comme elle le découvrira plus tard, cette femme de chambre était extrêmement manipulatrice. Même la pension de survie mensuelle avait été dépensée en une seule fois.

Sans Karl, le professeur de son défunt père, Valia serait tombée malade, victime d'une malnutrition extrême. Ayant mangé tout le pain que la servante avait fait cuire, Valia avait faim et, de mémoire, pétrit un mélange grossier de farine et de lait.

Mais un jour ou deux passèrent, et j'appris peu à peu que la que la servante s'était enfuie.

Ce jour-là, Valia s'est assise sur son vieux lit et a sangloté. Plus que tout, le fait d'avoir été 'abandonnée' lui faisait l'effet d'une blessure ineffaçable.

Comme elle le découvrira plus tard, cette bonne était extrêmement manipulatrice.

Même la pension de survie mensuelle avait été épuisée en une seule fois.

Sans Karl, le professeur de son défunt père, Valia serait tombée malade, victime d'une malnutrition extrême. Ayant mangé tout le pain que la bonne avait préparé, elle était affamée et, de mémoire, avait pétri un mélange grossier de farine et de lait pour obtenir une pâte brûlée à l'extérieur, mais qui avait encore la texture de la farine à l'intérieur.

Lorsque le lait s'est gâté, il a dû faire cuire un morceau de farine avec de l'eau. Karl fit claquer sa langue et prit la pâte. Il la fit cuire au four et la servit, et Valia mangea cinq pains sans s'arrêter. Peut-être qu'aucun pain n'a jamais été aussi bon ne sera plus jamais mangé.

[Le vieil homme, ayant égaré son apprenti, prend un enfant].

Valia a entendu Karl marmonner pour lui-même le jour de l'anniversaire de la mort de son père. Quoi qu'il en soit, c'est Karl qui l'a élevée. Mercenaire, il rentrait à la maison une fois par saison, prenait un mois de congé, puis repartait travailler.

Il n'était pas très affectueux, mais il la faisait vivre modestement. Il s'était engagé comme mercenaire dans une guerre étrangère uniquement pour lui-même, du moins c'est ce que Valia pensait, parce qu'il était tombé malade, comme s'il était en train de mourir, alors qu'il avait toujours été en bonne santé.

Les mercenaires de guerre sont payés très cher, car ils bénéficient d'une allocation de vie. Karl n'est pas mort, mais il a été si gravement blessé qu'il aurait mieux fait de mourir. Une flèche étrangère empoisonnée lui avait transpercé l'avant-bras droit. Le poison venimeux a provoqué la nécrose de la chair.

Mais le bras droit, c'est la vie d'un mercenaire. Pour le soigner sans l'amputer, il faudrait beaucoup d'argent, mais tout l'argent que Karl avait gagné avait été dépensé depuis longtemps pour soigner Valia.

Il ne restait plus qu'une chose.

Valia elle-même.

Valia commença à chercher du travail. Heureusement, elle était noble. Il y avait beaucoup de travail pour une jeune noble célibataire, et à cette époque, la puissance dominante du continent, l'Empire de Gel, recrutait un grand nombre de servantes nobles en prévision de la mort de l'empereur.

L'Empire de Gel comptait à lui seul de nombreux nobles, mais ils n'étaient pas en mesure d'atteindre le nombre requis, car une fois entrée au palais en tant que servante

impériale, on ne pouvait plus en sortir pour le reste de sa vie, ce qui constituait presque une condamnation à perpétuité.

Elle avait beau être pauvre, elle n'en restait pas moins une noble. Il était impossible qu'une jeune femme se porte volontaire. Ce n'est qu'après avoir rassemblé les nobles du royaume que l'empire Gel a obtenu les effectifs qu'il souhaitait.

L'argent a permis de payer le traitement de Karl.

Valia a reçu une généreuse somme d'argent en guise de compensation pour le reste de sa vie au palais. Il s'agissait en effet d'une somme impériale. En tout cas, c'était suffisant pour sauver la vie de Kal. C'était beaucoup d'argent, mais ce n'était pas du gaspillage.

Elle lui devait souvent la vie. Elle lui devait la vie.

« Devrai-je encore le faire ? »

Valia secoua la tête. Elle n'en avait pas envie. Pour maintenir la splendeur du palais, les mercenaires devaient travailler sans relâche. Valia ne faisait pas exception.

Surtout une femme venant d'un petit royaume sans lien avec l'empire, qui ne savait jamais quand elle pourrait être envoyée à la mort de son maître.

« ...... Chaque jour était une pente glissante, vraiment. »

Valia ne quitterait jamais la cour impériale, même si elle devait se vendre comme mercenaire de guerre.

Je m'étais promis de ne pas en parler. C'est à ce moment-là. La porte s'est ouverte en claquant.

« Valia ! Combien de fois t'ai-je dit de sortir et de manger ! »

La fille qui avait perdu ses parents avait simplement obéi à la servante qui lui avait apporté ses repas.

Valia cligna des yeux en regardant la servante qui faisait un bruit impoli. Elle avait d'autres choses à faire avant.

« Vous êtes renvoyée. »

Treize ans plus tard, la vie de Valia reprit son cours et elle renvoya la bonne.

Ps de Ciriolla: Allez on est reparti pour une nouvelle histoire...

Tome 1 – Chapitre 1 – La fille du

chevalier

Lorsque sa bonne fut renvoyée, Valia s’adressa à un courtier en servantes. Il n'y avait pas de pénurie de personnes prêtes à lui faire cuire du pain et à lui préparer un ragoût chaud pour remplacer la servante qui l'avait abandonnée. Valia signa un contrat avec le courtier pour qu'il lui trouve une bonne. Tous les deux jours, une rotation aléatoire de bonnes arrivait pour nettoyer la maison et préparer un repas chaud.

La seule chose qui changea, c'était que Valia n'était plus attachée de ses bonnes.

Relation employeur-employé. Un échange de travail contre de l’argent.

Elle se rendit compte, bien trop tard, que c'était juste ce qu'il fallait.

Les changements de Valia affectèrent naturellement son entourage. Celui qui avait le plus changé fut Karl, qui vint chez elle à la même période qu'avant. C'était comme s'il était déterminé à élever la jeune fille laissée par son apprenti décédé. La différence se situait dans le comportement de Valia.

[Tu ne te comportes pas comme une enfant].

Il y avait beaucoup de sens dans ces mots, pensa Valia. Bien sûr, elle fut surprise d'apprendre qu'une avorton avait engagé une femme de chambre directement auprès d'une société de courtage.

Les divagations de Valia semblaient déranger Karl. Il partait plus souvent et passait moins de temps à la maison. Mais Valia ne le regrettait pas. Même dans le passé, Karl avait fait des efforts pour l'élever pour qu'elle devienne autonome.

Lorsque Valia atteignit un certain âge, elle cessa d'engager des servantes. C'était une perte financière. Heureusement, les tâches ménagères n'étaient pas trop difficiles.

Elle faisait la lessive et le ménage et cuisait son propre pain. S'il y avait bien une chose que Valia aimait, c'était mordre dans une miche de pain cuit à la maison au milieu de la journée, sous le soleil. Le pain blanc était moelleux, pétri de farine fine et tartiné de beurre savoureux. C'était le seul plat que Valia ne ratait pas. Bien sûr, tout le reste était cuit dans une marmite en terre cuite.

Sirotant son thé, Valia réfléchissait. S'inquiéter de l'avenir était quelque chose qu'elle avait toujours fait, mais jamais aussi intensément que par le passé. Dès qu'elle en avait le temps, elle réfléchissait à l'avenir qui n'était pas encore venu.

Il n'y avait qu'une seule question à se poser. « Que vais-je faire de ma vie ? »

La première chose qui lui vint à l'esprit fut une vie semblable à celle du passé.

Valia était entrée à la cour en tant que demoiselle d'honneur à vie, puis en tant qu'escorte impériale féminine. Elle n'avait jamais reçu de titre de chevalier officiel. Elle avait vécu sa vie dans une position délicate. Elle devait remplir à la fois les fonctions de demoiselle et de chevalier.

« J'étais limitée en tant qu’escorte. »

L'influence de son père l'avait rendue assez puissante, mais elle n'avait pas de soi-disant talent pour l'épée, bien que sa noble lignée et son sexe 'féminin', une rareté parmi les chevaliers, lui aient permis de servir d'escorte impériale féminine. Elle n'était pas un chevalier équestre, mais plutôt une servante capable de manier l'épée pour rendre service. C'était suffisant pour gagner sa vie, mais retourner sur le sol gelé juste pour ça, c'était insensé.

« Devrais-je choisir la voie du mercenariat ? »

Valia réfléchit un moment, puis s'arrêta. Pour l'instant, la puissance de la lame à elle seule était plus qu'une portée de poing pour quelqu'un comme elle.

« Qu'est-ce que je vais faire de moi ? »

C'était une question que tout le monde se posait au moins une fois dans sa vie, mais pour une seule raison cela semblait désespérée Valia.

« ...... Est-ce que ça va faire aussi mal cette fois-ci ? »

Dix-neuf ans. Les souvenirs de Valia étaient flous. Elle avait perdu la notion du temps si souvent. À cet âge, elle allait sûrement s'effondrer à nouveau et être malade pendant trois jours et trois nuits.

« Au moins, si nous économisons dès maintenant, nous pourrions payer le traitement. »

Même si nous avions à régler l'importante indemnité de licenciement que la femme de chambre exigeait, nous devrions économiser d'une manière ou d'une autre. Ainsi, Karl n'aura pas à partir à la guerre. Plus de flèches empoisonnées et Valia n'aura pas à rejoindre la famille impériale de l'Empire du Gel en tant que servante à vie pour payer ses frais médicaux exorbitants. En brisant la chaîne, je voyais un moyen d'avancer.

C'était donc une question d'argent.

La prise de conscience était suivie d'un sentiment d'impuissance.

« J'aurais dû mémoriser les numéros de la loterie. »

Lorsqu'elle était servante d'escorte, elle avait acheté quelques billets de loterie émis périodiquement par la maison impériale de Gel, mais elle avait rapidement arrêté. Valia

le regrettait beaucoup. Elle essaya de se rappeler les numéros plusieurs fois avant d'abandonner.

Heureusement, d'autres souvenirs étaient plus vivaces.

Par exemple.

« Une femme des dieux....... »

Une belle femme à la peau ivoire était apparue dans le lac impérial. Des cheveux noirs, des yeux noirs et une apparence mystérieuse qui semblait être façonnée par le ciel nocturne. On disait de sa voix qu'elle venait d'un autre monde. Plus tard couronnée princesse héritière, elle avait donné son nom à Yeri.

En fait, depuis des années avant son apparition, l'empire Gel connaissait toutes sortes de phénomènes étranges. Pour stabiliser la situation, l'empire annonça publiquement qu'il cherchait un sacrifice pour apaiser les cieux. Parmi les offrandes habituelles de tissus, de bétail et de céréales, une 'noble dame' fut incluse dans la liste. Les milieux sociaux s'insurgèrent immédiatement, mais la cour impériale resta inébranlable.

Les conditions de recrutement d'une soi-disant princesse étaient simples. Être de lignée noble, au moins semi-noble. Être célibataire.

Comment diable une noble pouvait-il être sacrifié ? Les détails exacts étaient inconnus.

Seules les rumeurs les plus folles circulèrent, y compris l'idée de les sacrifier vivantes.

La cour impériale tenta de réprimer ces rumeurs, mais une rumeur publique est plus forte que toutes les puissances de ce monde.. De plus, les rumeurs s'étaient répandues très loin, car l'Empire Gel n'était pas seulement soutenu à l'intérieur de l'Empire, mais aussi par un royaume après l'autre.

Pour autant que Valia s'en souvienne, plusieurs années s'étaient écoulées depuis le premier appel aux princesses.

Pourtant, aucun parent ne voudrait vendre sa précieuse fille à un temple sans connaître toute l'histoire. C'était particulièrement vrai pour ceux qui n'avaient pas de parents, comme Valia. Une fois, Valia, qui avait été assez audacieuse dans le passé, avait suggéré que la récompense pour avoir pris la vie d'un noble pourrait être bonne. Mais Karl avait coupé court à cette discussion.

« Et au bout d'un moment, je suis tombée malade. »

Valia était reconnaissante à Karl pour son 'opposition inébranlable', même si le reste de leur destin qui allait suivre n’avait pas été facile. L'élever avait dû lui coûter beaucoup d'argent, et pourtant il n'avait pas émis la moindre remarque. Valia tapa des doigts sur la table, le vieux bois craquant lentement, et les événements qui suivirent lui apparurent tout aussi lentement.

« Après ça, je suis sûre....... »

Une jeune femme s'était portée volontaire pour un étrange et absurde recrutement de jeunes filles qui avait traversé les empires et les royaumes sans produire la moindre candidate. Noble déchue, son volontariat faisait l'objet de discussions dans les petits salons de thé du royaume : qu'allait-il advenir d'elle, allait-elle vraiment être sacrifiée vivante, les conversations étant motivées par la curiosité.

Et quelque temps plus tard.

Elle était, à la surprise générale, la marquise de Garth.

Elle ne savait pas pourquoi elle avait épousé un marquis de l'Empire de Gel. Personne ne le savait, tout au plus savait-on qu'il y avait eu une sorte d'accord. Quoi qu'il en soit, passée en un clin d'œil du statut de fille d'une noble déchue à celui d'hôtesse de la plus haute noblesse de l'Empire, elle fut pendant un certain temps au centre des ragots de la société. Surtout de l'envie et de la jalousie. Les hommes disaient qu'elle avait la vie facile.

Valia ne comprenait pas cette mentalité.

Il avait fallu beaucoup de peur et d'hésitation pour se porter volontaire pour devenir princesse, sans savoir ce qui arriverait. Elle comprenait, s'étant un jour posé la même question. Des bouches qui parlaient du processus, mais pas de l'heureux résultat.

C'étaient les ragots qu'elle avait entendus lorsqu'elle avait rejoint les servantes du palais. Ces ragots avaient une chose en commun.

S'il y en avait une, c'était la jalousie.

Valia se demandait simplement ce qu'elle aurait ressenti à l'époque.

« Était-elle heureuse, comme si elle avait le monde à ses pieds ? »

Fille d'un aristocrate déchu, elle avait dû vivre dans la pauvreté, comme elle. C'est peut-être parce qu'elle ne savait pas où elle finirait qu'elle avait postulé pour devenir princesse malgré l'inconnu qu'elle avait décidé de faire quelque chose. Et puis elle était devenue marquise de Garth, le summum de la vie sociale, l'exemple même de l'ascension du bas vers le haut.

Je m’étais dit : « Je suis jalouse qu'elle n'ait pas à se soucier de l'argent »

Ce n'était pas qu'elle convoitait des bijoux coûteux, de la dentelle délicate ou des tenues élégantes. Les pauvres qui n'ont rien ne peuvent aspirer à une vie de luxe, même ils n'en ont pas envie.

Valia avait simplement besoin d'un minimum de sécurité pour les membres de la famille On connaît la douleur d'avoir un membre de sa famille qui oscille entre la vie et la mort, et de ne pas pouvoir s'offrir un traitement médical, et Valia avait rarement été aussi dévastée qu'à ce moment-là.

Et puis il y avait eu l'affaire de la marquise, qui était elle aussi dévastée.......'.

Le mythe de l'ascension de l'empire fut de courte durée.

L'année suivante, la femme-oracle, Yeri, fit son apparition.

Le comportement, le ton de voix, les yeux, le rire et l'aura de cette femme mystérieuse étaient tous différents de ceux d'une noble conventionnelle. De nombreux nobles l'admiraient, et même parmi les dames, elle avait des partisans. Le mari de la belle, Bapil, devint le premier prince de l'empire Gel.

Il y eut de nombreux rebondissements. La position du premier prince était assurée parce qu'il était le fils de l'impératrice, mais le trône n'était pas garanti. L'adversaire du premier prince était un petit courtisan issu d'une famille puissante.

Valia ne connaissait pas les détails, mais elle savait que c'était grâce à lui que le Premier Prince avait vaincu les autres princes pour être couronné.

Quoi qu'il en soit, elle devint sa fiancée. Beaucoup d'hommes qui la convoitaient abandonnèrent en pleurant, mais il y en avait qui ne pouvaient pas abandonner à la fin.

Valia était en mesure d'entendre beaucoup de ragots. Certains noms étaient vraiment déroutants.

« ...... Marquis de Garth. »

Oui, le marquis de Garth.

On disait que le marquis de Garth était amoureux de Yeri. Je ne sais pas si c'est vrai.

Mais j'avais remarqué que les cercles sous les yeux de la Marquise devenaient de plus en plus profonds.

Peu après, le mariage avait eu lieu. Peu après le mariage, Ye Li donna naissance à l'enfant du Premier Prince. Le Premier Prince fut élevé au rang d'unique prince héritier de l'empire, et Yeri fut couronnée en tant que princesse héritière. Au cours de la grande fête impériale, un incident avait fait jaser dans tous les cercles sociaux.

[Si je ne t'aimais pas, je ne souffrirais pas autant !]

Beaucoup de gens avaient entendu cette histoire. En tout cas, il n'y avait personne qui ne savait pas à qui la marquise faisait allusion par le 'vous' qu'elle prononçait. Le marquis de Garth ne dit rien, se contentant d'embrasser la femme en larmes et de retourner auprès de la marquise. Dès lors, la marquise ne se montra plus en société.

......j’ai entendu dire qu'ils avaient divorcé quelque temps plus tard.

C'était une période tumultueuse dans la société, et Valia le savait. Il était très rare qu'une noble de l'envergure de la marquise divorce.

C'était le cas. La suite fut d'autant plus dramatique que la marquise de Garth était au centre de l'attention. On ne savait pas vraiment qui fut le premier à demander le divorce, mais la rumeur selon laquelle la marquise de Garth fut la première à le proposer était beaucoup plus probable.

C'était un triangle amoureux, une histoire d'amour qui s'était terminée dans la misère.

La femme de l'oracle, Yeri, aurait été choisie par Dieu. Plus tard, on l'avait également qualifiée de sainte. Elle était le membre le plus haut placé de la famille royale et était toujours entourée de gens. Une femme choisie par Dieu et une femme sacrifiée à Dieu.

Le contraste était effrayant.

Les nobles se moquaient de l'ancienne marquise.

Elle était sortie des rangs de la noblesse déchue d'un petit royaume pour devenir la marquise de la maison Garth. Ils se moquaient d'elle parce qu'elle ne savait pas rester à sa place.

Ils l'avient fait. Mais Valia ne pouvait souscrire à ces railleries. La marquise était malheureuse parce qu'elle aimait le marquis de Garth, et si l'on en croyait la marquise, le marquis de Garth était malheureux.

Il n'aurait jamais pu avoir la princesse héritière alors qu'il l'aimait.

Il en sera de même cette fois-ci. La marquise aimera son mari et le marquis de Garth aimera Yeri. Le monde était plein de tragédies ainsi annoncées.

« Avec un tel chagrin »

Valia ne comprenait pas bien ceux qui pleuraient sur les histoires d'amour. Elle non plus, car sa vie était une pente glissante. Au palais, les circonstances changeaient rapidement. Un jour, elle était licencié pour avoir offensé son maître.

Il y avait de nombreux serviteurs et demoiselles d'honneur, dont la plupart se trouvaient dans une situation similaire à celle de Valia, sans personne sur qui s'appuyer.

Pour Valia, c'était une question de survie. Il n'y avait pas de temps pour le luxe.

« ...... Il aurait pu être différent. »

Une oracle. Un sainte. L'amante du prince. La princesse héritière. Elle était aimée de Dieu. Aimée de tous, le marquis de Garth devait penser la même chose. Si les rumeurs des milieux mondains ne se s’étaient pas trompées.

« En fin de compte, ils étaient tous malheureux....... »

Voilà à quoi ressemblait l'amour pour Valia. Déchirant, douloureux, et se terminant toujours par des regrets. C'était peut-être pour cela que Valia avait une étrange confiance en elle. Qu'elle ne tomberait jamais amoureuse. En y réfléchissant, elle soupira lourdement.

« Si je suis confiante, qu'il en soit ainsi. »

Valia ne l'avait vu que quelques fois dans le passé. La première fois qu'elle avait vu le marquis de Garth, c'était dans une salle de banquet impériale. Une grande fête avait été organisée par la cour impériale pour marquer la descente de l'Oracle dans l'Empire. La

marquise était accompagnée du marquis de Garth, un bel homme à l'allure fringante qui refroidissait même les yeux fatigués de Valia.

« Alors, quel est le but ? » murmura Valia en s'adossant au mur, une lettre à la main avec le sceau impérial bien visible. Le papier était luxueux et le parfum faible, indigne d'une noble déchue.

« Sélection de princesse....... »

C'était un jour où Valia a eu dix-huit ans. C'est le début de son histoire.

Ps de Ciriolla : je tomberai jamais amoureux... ouais c'est ça... on connait tous le bail, et c'est ça qu'on aime lire...

Tome 1 – Chapitre 2 – La fille du

chevalier

« Tout à fait comme dans mes souvenirs. » pensa Valia en feuilletant la lettre ; elle ne se souvenait pas exactement de ce qu'elle disait, mais ce n'était pas très différent de ce qu'elle lisait maintenant. Les lettres de sélection des princesses n'avaient pas été envoyées en masse à tous les nobles. La famille impériale avait divisé les royaumes du continent en plusieurs groupes avant d'envoyer les lettres. Le royaume dans lequel vivait Valia était en tête de liste. Je n'avais pas pu deviner les critères, j'avais supposé que c'était aléatoire.

« Personne de ce royaume n'a posé sa candidature. »

Même Karl était contre ; quel noble enverrait sa fille à la recherche d'une princesse aussi mystérieuse, et d'ailleurs, on appelait cela la recherche d'une princesse, alors qu'en réalité, il s'agissait d'une sélection sacrificielle. Sacrifice, ce mot ne manquait jamais de lui donner froid dans le dos.

Valia tourna et retourna la lettre qu'elle tenait. Même le fait de connaître l'avenir était troublant.

« Tu ne seras pas vraiment un sacrifice vivant....... » murmura-t-elle, tout en sachant que ce n'était pas vrai. Tout le monde était anxieux avant un grand événement. Valia passa donc le reste de la journée à faire ses tâches ménagères dans l'hébétude.

« Valia, je t'ai dit de ne pas cuisiner. »

Ce n'était qu'en entendant le bruit sourd du couteau qu'elle reprit ses esprits. À table, Karl remuait le ragoût avec des mots durs. Valia haussa les épaules.

« Pas bon ? »

« Comme d'habitude. »

La réponse de Karl ne souffrait d'aucune hésitation ; il avait raison, Valia était une piètre cuisinière. Aujourd'hui, elle avait pris la peine d'ajouter de la crème et du beurre, mais le ragoût fini avait un goût étrange. Les pommes de terre, les carottes et les oignons étaient bien coupés et l'assaisonnement était bon, mais où s'était-elle trompée ?

« Pourquoi suis-je si mauvaise en cuisine ? »

Valia soupira ; elle avait un sens du goût normal. Certes, lorsqu'elle avait goûté le plat pendant qu'il mijotait, il était suffisamment bon pour être mangé. Mais au moment de le

servir à table, après une ou deux gorgées, les saveurs devenaient de plus en plus subtiles. Dans le passé, Valia s'était demandé si elle n'était pas maudite d’une certaine façon.

Quoi qu'il en soit, c'était à Karl de préparer le repas du jour et le pain qui l'accompagnait.

La salade qui l'accompagnait était le seul plat qui ne lui faisait pas défaut, et les légumes verts avaient été taillés, coupés et hachés, de sorte que la saveur n'était pas un problème. Les légumes verts étaient un peu difformes, mais ce n'était pas un défaut, car ils étaient encore comestibles.

Karl, qui avait appris quelques recettes en élevant Valia, prépara rapidement un ragoût.

C'était un ragoût deux cents fois meilleur que tout ce que Valia avait jamais fait. Valia prit une bouchée du ragoût, hésita, puis parla.

« Grand-père. »

Elle était noble de naissance, mais elle n'avait aucun scrupule à appeler Karl 'grand-père'. Karl était un roturier, mais cela n'avait pas d'importance, et tandis qu'il écoutait, son regard rencontra naturellement le sien. Valia demanda.

« Le bonheur d'une femme, c'est de trouver un homme bien et de l'épouser ? »

« Le bonheur est le bonheur, et quel est le bonheur d'une femme si ce n'est de rencontrer un homme bien et d'avoir une bonne vie ? »

« Je vois. »

« Eh bien, si vous souhaitez le bonheur, faites au moins quelque chose de plus précis, pas seulement un vague souhait »

« Se réalisera-t-il ? »

« Dans mon cas, il s'est réalisé. »

« Quel genre de souhaits ton grand-père a-t-il fait ? »

« Rien d'assez important pour le dire à quelqu'un. »

« Vraiment ? Je fais un grand voeu, je peux en parler à mon grand-père ? »

« Quel genre de voeu ? »

« Je souhaite que le bras de mon grand-père ne pourrisse pas. »

« Aaah, tu dis des choses effrayantes ! »

Valia s'esclaffa. Mais une partie d'elle était amère. Elle savait que cette vie simple et paisible serait brisée dans un an ou deux. Elle vivrait vraiment une lutte entre la vie et la mort. Elle avait économisé de l'argent, mais après avoir payé son traitement et ses soins,

il ne lui resterait plus grand-chose. Elle ne serait pas la seule à souffrir. Karl souffrirai aussi.

« Une lettre. »

Répondre à la lettre, qui portait le sceau impérial, était le mieux qu'elle pouvait faire pour l'instant. « Plus la question est dévorante, plus la réponse est rapide » conclut Valia pendant le peu de temps qu'il lui fallut pour vider son ragoût. Ou, plus exactement, elle avait pris une décision après avoir entendu un seul mot de Karl.

«Grand-père vous partez demain ? »

« Ah......, c'est déjà le moment. »

C'était une routine familière depuis cinq ans. Karl n'était jamais resté longtemps à la maison. Oui, Karl s'en allait. Alors ça ne ferait pas de mal d’aller se promener dans une autre rue de temps en temps.

« Grand-père »

« Pourquoi tu appelles ? »

« Moi aussi, je pars » commença à dire Valia, puis se tait.

« Je ne sais même pas où je vais. »

Si les choses se passaient comme par le passé, ce sera vers l'Empire Gel, mais sinon, je ne savais pas où. Jusqu'à ce que la vraie Marquise de Garth entre à Gel, la mystérieuse sélection de princesse, il n'avait aucune destination en tête.

« Non. »

« Quoi, ne me dis pas que tu l'es. »

Valia sourit, changeant de sujet.

« Si tu pars demain, quand seras-tu de retour ? »

« Je pars pour un certain temps cette fois-ci. Ne t'inquiète pas, je ne serai pas parti plus d'un an. Je t'écrirai. »

« D'accord. Sois prudent »

« Je le ferai. Quand je reviendrai, ce sera la période de l'année idéale pour un ragoût à la crème. »

Valia acquiesça. Il n'y aurait plus de Valia dans cette maison quand il reviendrait. Le repas ne tarda pas à se terminer. Tout en écoutant Karl faire la vaisselle, Valia enduisit sa plume d'encre. Elle composa sa réponse à la sélection de la princesse.

C'était le lendemain que des gens du royaume sont venus lui rendre visite.

Tome 1 – Chapitre 3 – La fille du

chevalier

C'était un grand château. Il n'était surpassé que par le palais impérial de l'empire Gel.

Son apparence archaïque et l'immensité de son architecture étaient extraordinaires. Il n'y avait qu'un seul propriétaire de cette grande demeure. Le grande prêtre assis en face de lui prit la parole.

« Votre Excellence, Monsieur le Marquis. Êtes-vous toujours en colère ? »

« Je ne suis pas en colère, je suis incrédule »

Le marquis répondit brièvement. Dans le salon du marquis de Garth, assis dans le fauteuil du maître, le marquis soupira et se passa une main dans les cheveux. Ses mèches blondes-rouges accompagnèrent son geste.

C'était un homme exceptionnellement beau, un homme que même un homme de sa stature aurait eu du mal à quitter des yeux, mais hélas, il était d'une humeur très inconfortable.

« Votre Excellence. »

Mais le grand prêtre qui s'était approché du manoir du marquis était un étranger sans prétention.

« Au cours de notre longue histoire, il n'y a eu que peu de fois où l’oracle a été aussi clair. Je vous prie de comprendre qu'il s'agit d'une faveur accordée au marquis. »

L'oracle se figea. Malgré son visage inexpressif, le marquis murmura intérieurement un blasphème.

Cela faisait un certain temps que la Grande Prêtresse n'avait pas reçu d'oracle. À vrai dire, ils n'étaient pas si rares. Mais celui-ci était spécial. Le message avait-il déjà été aussi clair, aussi abstrait, comme de la peinture sur de l'eau ? Non, jamais.

Des prêtres qui travaillaient jour et nuit pour interpréter les oracles les plus abstraits.

Le grand prêtre ne se laissa pas décourager par une voix aussi ferme, et il demanda immédiatement audience à l'empereur de l'empire de Gel, même en privé. Dans une chambre secrète, avec pour seule compagnie un serviteur sourd et muet, le Grand Prêtre ne prononça qu'un seul mot à l'empereur.

[Vous devez trouver une épouse pour le marquis de Garth.]

Le marquis de Garth n'était pas marié. Il était le parti le plus convoité du pays, et il n'était donc pas difficile d'arranger un mariage. Le problème était de savoir comment s'y prendre. Le prêtre proposa une solution étrange. Le temple prendrait en charge toutes les dépenses et la cour impériale n'aurait qu'à faire une annonce.

Les prêtres font tout ce qu'il fallait pour respecter la volonté des dieux. Peut-être offriraient-ils secrètement des récompenses encore plus importantes.

C'était une petite spéculation. En effet, il avait plusieurs reliques précieuses à offrir. De quoi acheter un château dans la capitale.

[Le marquis cède pour une fois].

[Votre Excellence, par Dieu, coopérez pour une fois].

La persévérance de l'empereur et du grand prêtre... Les sourcils du marquis se froncèrent à ce souvenir. Et l'oracle ? Le marquis ne croyait pas aux dieux. Non, il ne faisait confiance à personne. Comment pouvait-il faire confiance aux autres alors qu'il ne pouvait même pas se faire confiance à lui-même ?

De toute façon, c'était déjà arrivé. Quelque chose de proche de la colère s'était levé dans son ventre lors de la visite du Grand Prêtre, mais il n'avait pas agi en conséquence.

Finalement, le marquis n'avait accepté l'offre du temple qu'après une longue liste de conditions à son avantage. C'était un comble.

C'était le temple qu'il regretterai, mais lui, il n'avait rien à perdre.

« Votre Excellence, il y a deux jours, le courrier de recrutement a été envoyé aux royaumes prioritaires. »

Le marquis savait. Il n'y avait pas que les cercles sociaux, tout l'empire en parlait. S'il n'y avait pas participé, il aurait pu trouver cela intéressant. Mais pas maintenant ; il était simplement ennuyé par la situation.

« Grand prêtre. Parlons ouvertement. »

Le marquis, qui s'était penché en arrière, se redressa légèrement. C’était un bel homme, loin s'en faut. Ses yeux rouges, sous des cils de la même couleur que ses cheveux, étaient fascinants. Ce n'est pas sans raison que d'innombrables femmes souhaitaient pouvoir enrouler leurs jambes autour des cuisses toniques du marquis. Ses yeux rouges avaient un côté séduisant qui appelait à une histoire d'amour brûlante.

« Pensez-vous qu'une femme se porterait candidate à la sélection d'une princesse aussi mystérieuse ? »

« Peut-être » répondit-il « y en aura-t-il une au cœur noble, profondément religieuse, qui consacrera sa vie aux dieux. »

« Si c'est le cas, il serait encore plus étrange que j'apparaisse comme son mari »

« Votre Excellence est charmante, vous n'avez donc pas à vous inquiéter »

Le marquis releva un coin de sa bouche.

« Je ne suis pas l'idéal de toutes les femmes, si ce n'est de la plupart d'entre elles. »

Cela semblait incroyablement arrogant, mais il était au moins l'un des rares hommes à pouvoir le dire avec assurance. Non, pas l'un des rares, mais le seul, il devait l'admettre, même s'il était loin d'être chauvin. Après tout, il était l'unique propriétaire du marquisat de Garth dans l'empire de Gel.

« Qu'est-ce qui vous amène dans mon manoir aujourd'hui, Grand Prêtre, je doute que le recrutement d'une princesse aussi mystérieuse ait déjà attiré des candidates »

Le grand prêtre posa sa tasse de thé. Ce jeune et beau marquis n'était pas un homme comme les autres. Si nous devons parler, faisons-le dans les cercles sociaux. S'il voulait qu'on aille chasser ensemble, on se retrouverait sur le terrain de chasse. C'était un homme aux lignes claires. Même le noble le mieux élevé ne pouvait supporter la vue des yeux rouges du marquis. Seul un grand prêtre, éloigné du monde depuis de nombreuses années, pouvait garder le sourire.

« Votre Excellence. »

La jeune femme n'aurait pas dû être aussi effrayée. Ce n'est qu'hier soir que le temple a été contacté. Le grand prêtre sourit.

« Nous avons une volontaire »

Tome 1 – Chapitre 4 – La fille du

chevalier

Valia se trempa dans l'eau chaude. Ce n'était pas la vieille baignoire en bois qu'elle utilisait chez elle. Elle était taillé dans le marbre, rempli d'eau tiède, et des servantes s'occupaient de son bain.

Il y en avait plusieurs. C'étaient des servantes royales.

D'une main habile, elles déballèrent les sels de bain. Un doux parfum floral flottait dans l'eau comme du miel.

« Ça sent bon....... »

Même si elle n'avait pas le luxe de cueillir les pétales des fleurs, le fait que quelqu'un d'autre la baigne était un plaisir suffisant pour Valia. Elle se laissa envahir par le clapotis de l'eau et se perdit dans ses pensées. Il y avait tant de choses à penser, mais la première question qui lui vint à l'esprit fut la suivante.

Comment les rumeurs se propageaient-elles si rapidement dans les cercles sociaux autrefois ?

Le chambellan du palais qui vint voir Valia était habillé en civil. Il lui posa quelques questions simples, écrivit quelque chose et partit en disant qu'il reviendrait plus tard. À

l'entendre, cela devait prendre quelques jours. Se sentant détendue, Valia se rendit au marché pour la première fois depuis longtemps et acheta un sandwich au fromage et une limonade. C'était sa récompense pour avoir décidé de faire quelque chose de grand.

Elle but une gorgée de limonade et rentra chez elle. Elle venait de poser la main sur la poignée de la porte.

« J'attendais »

Valia faillit avoir une crise cardiaque lorsque le serviteur apparut à l'improviste et lui adressa la parole. Elle le regarda, sa poitrine se soulevant et s'abaissant sous l'effet de la surprise. Le serviteur qu'elle avait vu il y a quelques heures à peine parlait à voix basse.

« Je reviendrai vous voir ce soir, veuillez terminer vos préparatifs d'ici là »

Valia acquiesça, encore étourdie. Son cœur battait toujours dans sa poitrine. Le serviteur s'inclina, beaucoup plus poliment qu'auparavant, et partit. Valia resta figée sur place un moment après le départ du serviteur, incapable de bouger.

« Attendez, ce soir ? »

Il lui fallut un moment pour se ressaisir. C'était plus tôt qu'elle ne le pensait. Valia traîna les pieds. Dans le passé lorsque j'ai dû partir pour devenir servante impériale, j'ai eu deux semaines pour mettre de l'ordre dans mes affaires. Mais ce soir ?

Ayant l'impression que sa tête allait exploser, Valia commença par ranger la maison.

Après avoir vidé les poubelles et verrouillé les fenêtres, elle écrivit une lettre que Karl lira à son retour et la posa discrètement sur la table de la cuisine. Puis elle prépara ses affaires. Elle prit un petit sac qu’elle pouvait porter d'une seule main car elle n'avait besoin de rien d'autre.

Puis j'attendus patiemment.

Je n'avais pas faim parce que j'étais si nerveuse. Je n'ai pas eu le temps de manger quoi que ce soit, et j'étais contente d'avoir mangé le sandwich et la limonade plus tôt. Sinon, je n'aurais pas eu l'énergie nécessaire.

C'était une voiture ordinaire qui était venue la chercher. Elle monta dans la voiture docilement, mais elle avait un soupçon. Il n'y avait qu'une seule raison. Le processus était bien plus calme que ce à quoi elle s'attendait.

Des rumeurs couraient sur la dame qui s'était portée volontaire pour devenir princesse dans le passé, avant même qu'elle ne devienne marquise. Bien sûr, se porter volontaire pour le recrutement de cette mystérieuse princesse aurait été assez excitant en soi, mais ce n'était pas très différent de ce qu'elle était maintenant. Même les meilleures rumeurs se répandaient lorsqu'elles sont connues, et partir si discrètement une nuit comme celle-ci...comment la rumeur s'était-elle répandue si loin.

Quelle différence y a-t-il entre moi et la marquise d'autrefois ?

Mais les termes employés par la princesse dans sa lettre étaient les mêmes que par le passé. Ils étaient si succincts que Valia s'en souvenait. En y réfléchissant, elle eut soudain une pensée terrifiante.

Elle s'en souvient de deux. Alors qu'elle réfléchissait, elle eut soudain une pensée terrifiante.

« ......Je ne peux pas être une remplaçante, n'est-ce pas ? »

Il s'était avéré que de nombreuses femmes s'étaient portées volontaires pour devenir princesses, avant d'être rejetées parce qu'elles ne répondaient pas à certains critères cruciaux, et elles avaient été sacrifiées vivantes pour ne rien dire...... ? L'esprit de Valia se remplissait d'histoires dont on aurait ri comme s'il s'agissait de fiction si elles avaient été racontées par Karl

Son angoisse était à son comble. Le carrosse arriva au palais et Valia fut conduite auprès des servantes qui l'attendaient.

On lui dit. « Lorsque vous prendrez la chambre, vous ne devrez pas égratigner le corps de jade de Sa Majesté, ni l'intérieur du corps de jade, et vous ne devrez pas pousser le corps de jade....... »

Si Valia avait appris quelque chose de son bain, c'est que ces servantes croyaient qu'elle était la femme qui prendrait la chambre du roi. C'est peut-être pour cela que leur frottement était si doux. Comprenant qu'il s'agissait d'une couverture, même si elle ne savait pas exactement de quoi il s'agissait, Valia secoua la tête. Le bandeau qu'elle s'était procuré pendant son séjour au palais s'était avéré utile.

« Maintenant, levez les bras. »

Les servantes ne dirent à Valia que ce qui était nécessaire, la courtoisie voulant que les conversations soient réduites au minimum pour ceux qui allaient porter les faveurs du roi. C'était une bonne chose pour Valia. Elle garda la bouche fermée jusqu'à ce que les servantes aient fini d'ajuster sa robe, puis l'ouvrit prudemment.

« C'est tout ce que je vais porter ? Y a-t-il autre chose ? »

« Au fait, quand tu te lèveras le matin, tu pourras te changer dans les vêtements qui pendent au pied de ton lit. »

« Ah, oui....... »

Valia acquiesça, essayant de cacher sa nervosité. La robe était une robe, mais c'était une robe blanche, comme une chemise de nuit, ou un sous-vêtement un peu plus habillé. La dentelle à l'ourlet était magnifique, et les rubans fins étaient jolis, mais le tissu était fin et translucide, laissant transparaître sa peau. Mais que pouvait-elle faire, on ne lui ferait pas porter autre chose si elle ne l'aimait pas.

Une fois qu'elle fut silencieuse, les servantes l'habillèrent habilement. Elle était légèrement maquillée, comme si elle ne l'avait pas fait, et ses cheveux étaient ramenés en arrière en un chignon à moitié tressé. Valia avait une vague idée des goûts du roi, qu'elle n'avait jamais vus.

« Vous pouvez attendre ici. Vous n'avez pas oublié n'est-ce pas ? »

« Non. »

« Alors je vais me retirer. »

Les servantes conduisirent Valia dans une chambre spacieuse et fermèrent la porte.

Seule, Valia respira profondément. Il ne lui était pas venu à l'esprit que le roi se montrerait, alors combien de temps devrait-elle rester ici ? Elle fit les cent pas dans la pièce, essayant de se calmer. Comme il se doit dans un palais royal, la pièce était décorée de porcelaines et de peintures magnifiques, mais elle ne voyait pas grand-chose.

C'est alors qu'elle le sentit. Valia se retourna et ses yeux s'écarquillèrent. Des chevaliers en armure blanche et manteau bleu étaient entrés. Des chevaliers du royaume. Les

chevaliers qui vivaient dans le palais devaient être de haut rang, Valia se demanda un instant si elle devait s'incliner. Si le serviteur qui l'accompagnait n'avait pas parlé, Valia se serait inclinée.

« Ma dame, nous n'avons pas beaucoup de temps Voici les chevaliers qui vous escorteront »

« Vous voulez dire moi ? »

« Oui. Je sais que vous avez beaucoup de questions, mais mes connaissances sont limitées, tout comme ........ Pour l'instant, soyez assurée que ces hommes vous garderont en sécurité. »

Valia acquiesça. Le serviteur avait raison. Il ne saurait rien si elle le lui demandait. Il s'agissait d'une affaire impériale. Le chambellan du roi avait terminé, et elle s'éloigna docilement.

Lorsqu'elle sortit par la porte arrière du palais, les épaules de Valia étaient drapées de la cape bleue d'un chevalier.

La cape bleue d'un chevalier, drapée comme un châle.

« Montez, ma Dame »

Les chevaliers étaient polis mais réticents. Elle fut tentée de leur demander où ils allaient, mais il était évident qu'ils ne lui diraient rien. Valia monta dans le carrosse, escortée par le chevalier. Elle se demanda s'ils allaient la rejoindre dans la voiture, mais les chevaliers partirent chacun de leur côté, la laissant seule dans la spacieuse voiture.

Elle s'appuya sur le siège et réfléchit.

« Nous nous rendons dans la capitale de l'empire Gel. »

Que ce soit pour rencontrer le marquis, le temple ou la cour impériale, la destination était l'empire Gel

« Je me demande qui va arriver. »

Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine sous l'effet de l'anxiété et de l'anticipation. Perdue dans ses pensées, Valia ferma lentement les yeux. Puis elle s’endormit

Tome 1 – Chapitre 5 – La fille du

chevalier

Valia se réveilla à l'aube. Il s'était écoulé plus de temps qu'elle ne le pensait. La voiture avançait toujours à un rythme régulier. « Je me demande où nous sommes. » Elle ouvrit la fenêtre. Une brise fraîche s'engouffra à l'intérieur, soufflant dans ses longs cheveux.

Près de la fenêtre, les chevaliers étaient toujours à cheval. Elle les observa sans réfléchir, puis fronça les sourcils.

« Il y a quelque chose de différent. »

Leurs capes bleues et leurs armures blanches étaient toujours les mêmes, et leurs carrures étaient similaires, mais quelque chose était différent. Valia arqua un sourcil, essayant de comprendre ce qui était différent. Son regard se posa sur leurs épées. Ses yeux s'illuminèrent, juste à temps pour établir un contact visuel avec le chevalier à côté d'elle. Le chevalier s'approcha du carrosse et demanda.

« Que puis-je faire pour vous, ma Dame ? »

« Vous n'êtes pas un chevalier du royaume. »

« Quoi ? »

Valia avait une bonne dose de bon sens en ce qui concerne les épées, ayant été élevée par un épéiste mercenaire, Karl, et ayant appris plus tard à en tenir une, bien que de façon abrégée. Elle pouvait faire la différence entre les poignées d'une épée large et d'une épée wallonne - une épée avec une décoration esthétique. Les chevaliers du royaume portaient des épées wallonnes, mais ces chevaliers portaient maintenant des épées larges. Aucune des deux armes ne se substituait à l'autre. En d'autres termes, ce n'étaient pas les chevaliers qui étaient venus la chercher.

« Je suis avec vous depuis le royaume, ma Dame. J'étais à l'arrière, donc je ne pense pas que vous l'ayez vu »

Le chevalier expliqua calmement, sans nervosité. Il avait mémorisé les détails du royaume de cette jeune femme depuis l'anniversaire du premier roi jusqu'à aujourd'hui.

Il était sûr de pouvoir répondre à toutes les questions et de dissiper tous les doutes.

Mais cette jeune femme avait une autre histoire à raconter.

« Je dois me tromper, mon seigneur. Vous souvenez-vous de la fleur violette que je vous ai demandé de cueillir lorsque nous avons fait une pause ? Vous étiez tous avec les chevaliers »

Les paroles de Valia laissaient le chevalier perplexe.

« C'est étrange. Je ne ai pas entendu dire qu’il avait eu une pause, seulement qu’ils avaient marché si fort que la dame serait fatiguée. »

Peut-être s'agissait-il d'une courte pause que le chevalier du royaume avait arbitrairement omise, conclut le chevalier, qui répondit sans la moindre contrariété.

« Oui, je l'ai vu aussi, et vous l’aviez adoré. Les fleurs ne seraient-elles pas fanées par hasard ? »

Valia éclata de rire.

« Comment ça, je n'ai pas demandé à ce que vous cueilliez de fleurs »

« Quoi ? »

L'embarras du chevalier était perceptible à travers son armure. Valia sourit et le rassura.

« Rassure-toi, je ne te fuirai pas parce que tu as changé »

Le chevalier laissa échapper le souffle qu'il avait retenu, nerveux à l'idée qu'elle puisse s'effondrer et pleurer. N'importe qui, et pas seulement une demoiselle noble, serait effrayé et nerveux s'il savait que son escorte avait changé.

Contrairement aux craintes du chevalier, Valia ne montra aucun signe de ressentiment.

De temps en temps, elle sortait la tête de la fenêtre pour regarder dehors, puis se glissait à nouveau dans la voiture.

« Mademoiselle, vous n'êtes pas fatiguée ? »

C'était la première pause d'un long voyage en calèche. L'ordre avait été donné d'arriver le plus vite possible, aussi les périodes de repos avaient-elles été réduites au minimum.

Valia déplaça son corps raide d'un côté à l'autre, puis jeta un coup d'œil en arrière.

Contrairement aux chevaliers de tout à l'heure, cet homme semblait plus âgé. Il devait être leur chef. Valia secoua la tête.

« Je vais bien » dit-elle.

« Courage, nous n'avons pas beaucoup de trajet devant nous. »

« Oui, mon seigneur. »

Valia était déterminée. Elle était naturellement en bonne forme physique. Enfant, elle jouait avec sa masse, la balançant dans tous les sens.

Elle avait joué avec la masse et avait eu des ennuis pour avoir cassé un mur. Les yeux du chevalier s'écarquillèrent légèrement. Elle n'avait pas l'air d'une jeune femme noble, pensa-t-il. Dès que le chevalier eut pensé à cela, la jeune femme lui posa une question

« Au fait, mon seigneur, le maître des précédents chevaliers était le roi, mais qui est le maître de ce chevalier ? »

Le maître des chevaliers, Sean, qui avait déjà entendu parler de ce qui s'était passé plus tôt, toussota.

« Ne vous inquiétez pas trop. Je n'essaie pas de prendre la dame à contre-pied. »

« Je vois. »

Heureusement, la jeune femme ne posa pas d'autres questions. Sean poussa un soupir de soulagement et changea de sujet.

« Vous devez manger, mais où voulez-vous manger, ou voulez-vous que je vous l'apporte dans votre carrosse ? »

« Les chevaliers ont fait un feu de joie là-bas, on ne peut pas manger là ? Oh, est-ce que c'est contraire à l'étiquette ? »

« Non, ma Dame, je demandais juste parce que je pensais que cela pourrait être gênant pour la dame de dîner avec les chevaliers. »

Qu'y avait-il de si important à dîner avec des chevaliers alors qu'elle et Karl, le mercenaire, étaient comme une famille ? Plus que tout, Valia voulait passer le moins de temps possible dans la calèche. Elle sourit ironiquement.

« Ça ne me dérange pas, je me joins à vous. »

Contrairement aux inquiétudes du chevalier, Valia se fondit dans l'ordre avec aisance.

Elle en connaissait un rayon sur les épées et les armes. Ce qu'ils avaient en commun, c'était la loi, qui était le facteur le plus important pour rendre les relations entre les gens amicales. En outre, les chevaliers étaient par nature des hommes qui s'enorgueillissaient de servir leurs dames. Les chevaliers étaient gentils avec elle et Valia était heureuse de leur parler.

« J'ai entendu dire qu'une grande épée est bonne pour briser le cou d'un homme. »

C'était un peu différent de la conversation habituelle entre un chevalier et une dame.

« Oui....... Oui....... »

« J'ai entendu dire qu'il fallait une force monstrueuse pour tenir une épée et un bouclier dans une seule main, et c'est très bien, mais pourquoi avoir besoin d'un bouclier alors qu'une épée peut faire le travail de défense ? »

« Oh, eh bien, c'est à cause du....... »

Les chevaliers répondirent consciencieusement, bien qu'avec hésitation. Valia ne connaissait pas très bien les armes, mais elle en savait assez pour communiquer avec les chevaliers. Ce n'était qu'une question de temps avant que les chevaliers ne l'apprécient.

« Hahaha ! Contrairement aux autres femmes, vous êtes très intéressée par les armes. »

L'interruption soudaine attira l'attention de tous. Valia s'amusait à parler aux chevaliers, et même Sean, le chef des chevaliers, s'intéressait à sa conversation, si bien que le chevalier rit froidement à gorge déployée.

« Les autres dames s'intéressent toujours aux bijoux, à la dentelle et aux rubans, et je ne peux m'empêcher de prendre un air un peu bête quand je les vois bavarder de babioles, sans s'intéresser le moins du monde à des choses comme les armes........ Vous êtes certainement différente à cet égard, jeune fille, hahaha ! »

Valia répondit calmement.

« Ce n'est pas parce que tu es une Dame que tu es née avec une préférence pour les babioles. Si elles s'intéressent aux armes, elles sont réprimandées parce qu'elles ne sont pas considéré faites pour des dames, mais est-ce de leur faute ? »

« C'est....... »

« Je ne pense pas qu'il soit juste de traiter quelqu'un de 'stupide' parce qu'il a des intérêts différents. Les chevaliers sont censés être fiers d'honorer leurs dames. Dans mon royaume, c'est comme ça, mais pas dans le vôtre. »

« La dame a raison. Excuse-toi, Ark. »

Sur les mots de Sean, Ark s'excusa enfin. Les chevaliers, qui avaient été secrètement mal vus pour leur comportement imprudent, étaient heureux qu'Ark se soit enfin excusé. Il y en avait plus que quelques-uns. Peut-être ne pouvaient-ils servir une telle dame nulle part. Ou bien toutes les dames de ce royaume sont-elles ainsi ? C'est ce que pensaient les chevaliers.

Ps de Ciriolla: voila de quoi commencer cette histoire, je vais pas tout publier aujourd'hui...

même si ca en déplairait pas à certains.. à très vite pour la suite

Tome 1 – Chapitre 6 – Vers l'empire

Il était tard dans la nuit. Un carrosse brun arrivait aux portes de la capitale impériale de Gel. Son apparence était banale, ressemblant à une voiture ordinaire, mais un œil attentif pouvait voir qu'il avait été soigneusement fabriqué avec les matériaux les plus nobles.

On entendait à peine le bruit des roues dans les rues pavées de la capitale. La destination était un temple dans la capitale de l'Empire de Gel.

Depuis son entrée dans l'Empire, il était interdit d'ouvrir les fenêtres du carrosse pour des raisons de sécurité, et Valia devait donc rester à l'intérieur tout le temps. C'était un carrosse, aussi confortable soit-il Valia souhaitait pouvoir dormir les pieds étendus sur un lit qui ne se balançait pas, et ce fut à ce moment-là qu'elle sombra dans un profond sommeil d'ennui.

« Ma Dame, nous sommes presque arrivés »

La voix du chevalier se fit entendre. Les yeux de Valia s'écarquillèrent. En temps normal, la peur de l'inconnu aurait pris le dessus, mais en ce moment, son corps était si fatigué qu'elle s'en fichait.

« Puis-je descendre ? »

La voix de Valia était si pleine d'impatience qu'elle pouvait être entendue de l'extérieur du carrosse, et un sourire se dessina sur le visage du jeune chevalier qui avait été son escorte dévoué pour la journée. Il était sur le point d'ouvrir la porte du carrosse.

Soudain, sa voix se fit plus aiguë.

« Mademoiselle, ne sortez pas tant que je n'ai pas donné mon accord »

« Quoi ? »

Le chevalier claqua la porte avant que Valia n'eut le temps de répondre. Les chevaliers montèrent la garde devant la voiture. Les visages des chevaliers devinrent prudents. En effet, un groupe s'approchait tel des auspices sombres du temple, portant des lanternes, un signe de pureté. Des prêtres.

« Je pensais que nous avions pris des dispositions avant, mais que se passe-t-il ? »

Sean, le chef de l'ordre, demanda le premier, son attention fermement fixée sur les ordres du marquis. Il fallait qu'il voie la princesse avant le grand prêtre et qu'il ne le trahisse pas.

« Elle est dans cette voiture »

« Je suis au courant »

La grande prêtresse s'avança. Les chevaliers s'inclinèrent à l'unisson.

« Je vois le Grand Prêtre »

« Veuillez-vous lever. Je souhaite simplement saluer brièvement notre invité dans le carrosse »

« Son Excellence le Marquis doit la rencontrer en premier »

« Heh, heh. Comme vos chevaliers sont loyaux »

Je m'y attendais, mais il était plus coriace que je ne le pensais. Le grande prêtre regarda le carrosse avec perplexité. Aucun apaisement ne le convaincrait de se montrer.

Le grand prêtre, dont la première priorité était d'accomplir la volonté des dieux, craignait que la femme du carrosse ne plaise pas au marquis et que le mariage n'ait pas lieu. Il voulait donner une brève bénédiction, mais les chevaliers étaient têtus. Le fait qu'un prêtre puisse donner la bénédiction de désir était un secret connu seulement des grands prêtres, et il ne pouvait pas leur dire la vérité devant tant de chevaliers.

Il ne pouvait donc pas leur dire la vérité devant tant de chevaliers. « Cela veut dire quelque chose, mais je ne peux pas vous le dire. »

Le marquis arrivera dans quelques minutes. La grande prêtresse réfléchit et se racla la gorge.

« Hmm, Lady Valia »

Valia tressaillit et appuya son oreille contre la fenêtre du carrosse. Elle ne pouvait pas voir à l'extérieur, mais ses oreilles lui disaient que les choses allaient mal, et elle n'était pas sûre de devoir répondre ou non.

« Je m'appelle Philémon, grand prêtre. J'ai un message pour vous, jeune fille, alors ouvrez la porte du carrosse et sortez. Je jure devant les dieux qu'il ne vous sera fait aucun mal »

« Grand prêtre ? »

Les yeux de Valia se rétrécirent. Un Grande Prêtre qui était le troisième prêtre le plus haut placé parmi les prêtres, et naturellement le plus prestigieux. Si seulement Valia avait été plus pieuse.

Si elle avait été un peu plus pieuse, elle serait sortie comme un charme.

[Dame, ne sortez pas avant que je vous dise que c'est bon].

Mais Valia se souvint de la mise en garde du jeune chevalier, et au lieu d'ouvrir la porte cochère, elle joignit ses mains tremblantes.

« Dieux ! Vous avez vu que je ne l'ai pas fait exprès, ne me punissez pas »

Un peu de temps s'écoula. La porte cochère ne bougeait pas. Le visage du grand prêtre s'assombrit et les chevaliers poussèrent un soupir de soulagement. Ils ne pouvaient se résoudre à porter la main sur lui.

« Grand Prêtre. Vous nous rendez les choses difficiles » grogna Sean. Le Grand Prêtre allait ouvrir la bouche quand il fut muselé.

« C'est vrai, nous sommes dans le pétrin »

Les visages des chevaliers s'illuminèrent momentanément au son de la voix derrière leur protecteur. C'était un contraste frappant avec l'air de défaite sur le visage du Grand Prêtre. Les pas se rapprochèrent. Un visage bien proportionné, des yeux d'un rouge vif et un regard ombrageux pointèrent directement sur le Grand Prêtre.

« N'est-ce pas, Grand Prêtre ? »

« Mes excuses, Votre Excellence »

Le Grand Prêtre recula précipitamment d'un pas. C'était sûrement de sa faute, quelles que soient ses bonnes intentions. Le marquis avait accepté la sélection de la princesse avec une longue liste de conditions, dont l'une était que la première personne à lui parler à son arrivée à Gel ne serait ni le grand prêtre ni l'empereur, mais seulement Shuden Garth lui-même.

« Nous discuterons de cette question plus tard »

Des yeux rouges scrutèrent froidement le grand prêtre. Son expression était condescendante et tout en lui n'augurait rien de bon pour une audience avec le Grand Prêtre, mais ce dernier, déjà réservé, accepta sans mot dire.

« Je vous dédommagerai sans aucun doute au niveau du temple »

« Hmm »

Il était parfaitement conscient que le Grand Prêtre n'avait pas de mauvaises intentions.

Il essayait probablement de garder la princesse hors de la vue de Shuden de peur qu'elle ne réapparaisse, mais c'était une chose, et ceci en était une autre. Sa propre situation ne justifiait pas qu'il rompe la promesse qu'il lui avait faite. Shuden détacha son regard du Grand Prêtre et s'approcha du carrosse. Le jeune chevalier grommela quelque chose contre le carrosse.

« Vous pouvez sortir maintenant Ma Dame »

Les yeux de Shuden balayèrent le jeune chevalier pendant un moment. Il avait rassemblé les pièces du puzzle pour une telle occasion, pensait-il, et le jeune homme

était très perspicace. La porte cochère, qui n'avait pas bougé depuis tout ce temps, s'ouvrit lentement. Tous les regards dans l'allée se tournèrent vers la voiture.

« Oh, mon Dieu »

Valia aspira une bouffée d'air et sortit prudemment. Il y avait beaucoup plus de monde que ce à quoi elle s'attendait. Et tout le monde la regardait comme s'ils avaient un rendez-vous, ce qui était presque étouffant.

« Qu'est-ce que c'est que cette....... ? »

De plus, Valia n'avait jamais vu autant de monde la dévisager. Si ce n’étaient que les chevaliers mais il y avait aussi les prêtres. Et puis il y avait le grand prêtre, l'un des trois seuls de tout le continent, et surtout, cet homme. Cet homme, qui tendait la main devant lui, était, à en juger par leur conversation, clairement.......

« Le marquis de Garth »

Il était difficile de voir son visage maintenant, éclairé par les lanternes tenues par les prêtres, mais son instinct lui disait que c'était lui. Et il essayait manifestement de l'escorter. Valia posa une main tremblante sur la sienne, et elle vint à peine de mettre les pieds sur les marches du carrosse.

« Aahh ! »

Ses jambes, qui étaient restées si longtemps dans le carrosse, finirent par céder sous l'effort. Elle posa le pied sur la mauvaise marche et tomba en avant en un instant. Les chevaliers qui se trouvaient à proximité se dépêchèrent de lui tendre la main pour l'aider à se relever.

C'était quand

« ....... »

Valia sentit une main forte saisir sa taille alors qu'elle tombait. Ce n'était pas une erreur, elle tombait. La seule différence était qu'elle ne tombait pas vers le sol, mais dans les bras du marquis qui se tenait devant. Tout ce qui était tombé, c'était le manteau bleu qui avait été drapé autour de ses épaules.

« Vous devez être très fatiguée de votre voyage »

La voix venait de juste au-dessus de sa tête, et même là, elle sonnait très bien, mais Valia n'osait pas lever les yeux. Elle ne pensait qu'à souhaiter que tout cela disparaisse. Ce fut alors que ses jambes cédèrent soudainement. Les yeux de Valia s'écarquillèrent. Ses mains étaient sur sa taille et ses cuisses.

« Tu n'as pas l'air de pouvoir marcher, alors je vais te porter. »

Ce n'était qu'un jour de voyage. Valia n'était pas assez faible pour être ainsi déchargée.

Mais elle avait l'impression de s'étouffer dans son embarras et ne pouvait se résoudre à

crier une phrase aussi audacieuse que « Je suis en bonne santé, je marcherai sur mes deux pieds ! » Elle préféra rester silencieuse. Le marquis jeta un coup d'œil à Valia, qui était rouge jusqu'aux oreilles.

« Montrez-moi la chambre d'amis »

« Escortez Son Excellence »

Les officiers escortèrent le marquis. Le marquis marcha d'un bon pas, Valia dans les bras.

« J'espère que tout se passera bien »

Le grand prêtre détourna le regard, mi-inquiet, mi-préoccupé.

Ps de Ciriolla: pas pu résister à en mettre un autre.... Ca vous dérange pas j'espère XD

auspice, c’est une prémonition, une vision qui annonce quelque chose bon ou mauvais

Tome 1 – Chapitre 7 – Vers l'empire

Contrairement aux temples des royaumes, les temples de l'Empire étaient immenses.

L'intérieur n'était pas luxueux, mais le marbre était blanc et le verre des fenêtres était de la meilleure qualité. Et chaque centimètre carré était étrangement révérencieux et sacré. En temps normal, Valia n'aurait pas pu s'en détacher, mais là, c'était différent.

« Par ici, Votre Excellence »

Elle s'allongea docilement dans les bras du marquis. Enfin, peut-être pas doucement, mais plutôt comme un cadavre. Valia pouvait à peine respirer.

« Et si c'était trop lourd ? »

Elle avait raison de s'inquiéter, puisqu'il l'avait porté depuis le palais. Mais le marquis marchait d'un bon pas, sans aucun signe de difficulté. Au bout d'un certain temps, ils furent autorisés à entrer dans l'une des chambres d'hôtes.

« Je vais vous apporter des provisions »

Le marquis acquiesça aux paroles du prêtre. Le serviteur ferma la porte derrière eux et sortit, les laissant seuls dans la grande chambre. Valia s'apprêta à descendre à terre, mais comme le marquis ne montrait aucun signe, elle agita ses doigts en vain.

« Pourquoi ne me laisse-t-il pas descendre ? Dois-je le lui demander ? »

Heureusement, le marquis ne tarda pas à la déposer. Le seul problème, c'est qu'il ne la déposa pas à terre ou sur le canapé. Mais sur un lit. Quoi qu'il en soit, elle s'est mise en boule et souhaita, espéra et pria qu'il s'en aille.

Elle voulait qu'on la laisse tranquille le plus vite possible, qu'on la laisse seule et qu'elle puisse se rouler dans les couvertures. Si une personne était trop gênée, elle pouvait rester éveillée toute la nuit en y pensant. Valia avait bien assez à faire aujourd'hui. Mais les dieux n'en voulaient pas.

« ....... »

Le marquis ne partit pas. Il ne s'éloigna même pas, mais s'assit à côté d'elle. Elle prit une petite inspiration, n'osant pas croiser son regard. Elle baissa la tête, comme si elle avait fait quelque chose de mal, puis ses yeux aperçurent la main d'un homme.

Oh, non.

Une main pointée sur son corps. Un million de pensées traversèrent l'esprit de Valia en un instant. Le lit, l'endroit, la façon dont elle était habillée. La cape qui couvrait son

corps avait depuis longtemps été déposée de côté. Elle était maintenant vêtue d'une robe plongeante, le genre de vêtement porté par une femme qui investirait la chambre du roi. Valia déglutit sèchement. La main s'approchait, se regroupant très lentement et se redessinant dans sa vision. La main du marquis était sur le point de toucher la chair.

Valia ferma les yeux.

«Dieu nous regarde. »

Après un moment de pause, Shuden releva la tête. Pour la première fois, Valia vit ces yeux rouges de près. Des yeux rouges séduisants aux bords pâles. Soudain, ces yeux rouges prirent une teinte enjouée, et bientôt il se mit à rire.

« Je crois que vous m'avez mal compris »

« ....... »

« Les vêtements étaient baissés et j'essayais juste de les remonter »

Le visage de Valia rougit. Tout cela parce qu'elle n'était pas immunisée contre les hommes. Après s'être réprimandée pour la centième fois, elle réussit à peine à parler.

« Je, je suis habillée comme ça......, j'ai mal compris »

« Je ne suis pas assez grossier pour traiter les gens différemment en fonction de leur tenue vestimentaire. » dit simplement Shuden. Il lissa les bretelles qui étaient tombées, le bout de ses doigts ne touchant jamais sa peau.

« Tu vas me parler sans voir mon visage ? »

« Ah....... »

Valia leva le visage ; le marquis était trop près pour la rassurer, même au nom de l'aide qu'il lui apportait pour se relever.

Le Marquis. Pendant un instant, Valia fut en proie à une étrange anomalie visuelle dans laquelle tout l'arrière-plan passait au noir et blanc et seul le Marquis conservait des couleurs.

« Quel est ton nom ? »

Valia ne répondit pas, se contentant de fixer le marquis. Elle était plutôt hypnotisée. Elle l'avait déjà vu, mais jamais d'aussi près. Un homme aussi beau était vraiment rare. Les princes que j'avais vus lors de mon passage au service impérial étaient beaux, mais rien de comparable à cet homme. Il n'était pas seulement beau. Il avait aussi de larges épaules et le dos de ses mains semblait plus dur que le reste de son corps. .......

Mais le marquis interpréta le silence de Valia différemment.

« Vous devez excuser ma dame, mon nom est Shu....... »

Il s'apprêtait à dire Shuden Garth, mais il referma la bouche ; il n'y avait rien d'arrogant chez lui, rien de trop confiant dans sa réputation.

Cependant, il reconnaît qu'elle aussi était une noble du royaume.

Depuis que le marquis de Garth s'était fait un nom en tant que tueur lors de la récente guerre continentale, son nom était devenu plus célèbre que celui de la royauté de n'importe quel pays. Le marquis n'avait pas encore révélé son identité, sans raison particulière. Il voulait simplement parler en paix.

Il avait récemment assisté à un banquet impérial, et les membres de la famille royale qu'il avait rencontrés avaient généralement réagi de deux manières. Soit ils se recroquevillaient, soit ils s'accrochaient à lui, ce qui n'était pas le genre de Shuden.

« Shu...... » dit-il « je pense que vous devriez le savoir. »

« Shu ? »

« C'est exact. »

La femme cligna des yeux. Puis elle sourit. Par expérience, Valia connaissait son identité comme une évidence. Il était cependant amusant de constater qu'il était si doué pour mentir sans la moindre goutte d’hésitation dans la bouche. Sa prononciation du mot

'shu' était étonnamment mignonne.

« Shu, c'est un joli nom »

Joli....... Le marquis, qui n'avait jamais entendu un tel mot de sa vie, la regarda sans mot dire. Elle cligna des yeux, puis déglutit et ouvrit la bouche.

« Je m'appelle Valia Dean. »

« Lady Dean. »

Le Grande Prêtre avait offert une forte somme d'argent en récompense de la sélection de cette princesse. Le marquis s'était naturellement porté candidat pour l'obtenir. La valeur des richesses offertes par le temple était juste suffisante pour faire grimacer un roturier, et faire réfléchir un noble digne de ce nom : 'C'est quand même un peu beaucoup pour vendre sa fille »

C'est pourquoi il pensait qu'un noble déchu, sans titre et sans conscience, vendrait sa fille, mais le marquis se trompait. La femme en face de lui avait un comportement plus éduqué que ce à quoi il s'attendait.

« Ah, je vous appellerai aussi Seigneur Shu »

« Le titre n’est pas nécessaire » répondit simplement Shuden. Ce fut alors que son apparence se dessina devant ses yeux. De longs cheveux noirs avec une pointe de bleu, et des yeux gris argentés comme l'aube. Elle avait la peau claire et dégageait une aura aqueuse et calme.

Ce qui l'avait le plus impressionné, c'était sa réaction. Devant tant de gens, dans un pays étranger, dans une terre inconnue, presque en train de rouler hors de la voiture, et pourtant si peu de changement d'expression.

Elle était plus calme que la plupart des dames de la capitale impériale. On aurait dit qu'il avait demandé une princesse et qu'il avait sélectionné des candidates pour ce poste.

Ce n'était pas une mauvaise chose pour Schuden. Être l'hôtesse du marquisat de Garth est autant un fardeau qu'un privilège. C'était peut-être pour cette raison que la femme qui se trouvait devant lui semblait si apte à porter l'insigne de la Marquise de Garth sur sa poitrine.

« Lady Dean. »

Mais Schuden avait une question à poser.

« Oui ? »

« Je vais vous demander directement, pourquoi êtes-vous candidate la sélection des princesse. Le recrutement du sacrifice est un nom plus familier, je suppose. Quoi qu'il en soit, pourquoi avez-vous postulé pour ce recrutement en premier lieu ? Vous voyez, il n'y a pas grand-chose à y gagner »

Elle s'attendait à ce que quelqu'un pose la question, mais pas à ce que ce fut le marquis.

Valia se racla la gorge.

« C'était mieux ainsi »

Son expression était mélancolique. Les yeux gris argentés qui avaient été si résolus pendant tout ce temps se rétrécirent lorsqu'elle fut embarrassée, et Shuden resta perplexe.

« Vous ne vous souciez pas de savoir si vous allez mourir ? »

« Parce que parfois, il vaut mieux mourir que vivre »

« Ce ne sont pas des mots qui devraient sortir de la bouche d'une jeune femme »

« Et....... »

« Et ? »

« Mon grand-père me disait : 'Si tu veux quelque chose, va le chercher'. Ton propre chemin est ton propre bonheur »

Karl était un mercenaire avec des valeurs fortes.

« C'est un bon conseil. Que pensez-vous que la dame veuille ? »

Valia sourit.

« Rien d'assez important pour le dire à qui que ce soit »

Shuden sourit à son tour. Elle n'hésitait pas à répondre malgré la rougeur persistant au bout de ses oreilles. Le voir était quelque peu impressionnant.

« Lady Dean »

« Oui ? »

« Seriez-vous par hasard contre le mariage ? »

« Non...... ? Pas comme ça »

« Avez-vous un âge particulier que vous attendez pour vous marier ? »

« Non, pas vraiment....... »

« Bien »

Shuden ne réfléchit pas longtemps. Il croyait qu'il fallait abréger les doutes, car elles n'apportaient rien d'autre que de la distraction. En cela, ils se ressemblaient, mais aucun d'entre eux ne le savait. Il se leva de son siège.

« Nous allons nous marier dans peu de temps »

« Quoi ? »

« Ce sera l'une des dernières nuits où tu pourras dormir seule, alors repose-toi »

« C'est ...... ? »

Après avoir dit ce qu'il avait à dire, Shuden la laissa en plan et sortit à grands pas de la chambre d'amis. Valia resta assise, abasourdie, et cligna des yeux. Elle ne comprit pas immédiatement les mots de Shuden, mais ils n'étaient pas difficiles non plus.

« Oh, mon Dieu »

La prise de conscience arriva trop tard, et le visage de Valia se réchauffa lentement. Elle serra ses joues l'une contre l'autre. La chaleur s'y engouffra.

« Qu'est-ce que j'ai fait ? »

Elle réalisa alors qu'elle venait d'avoir une conversation privée avec le marquis de Gel, Shuden Garth. Au lit, même, et la conversation portait sur le mariage. Valia retint l'envie de crier et fit tourner la couette.

[Nous allons nous marier dans quelque temps].

Son cœur s'emballait. Elle n'arrivait pas à se calmer. Était-ce toujours aussi facile de se marier ?

Valia s'attendait à ce que le marquis lui pose une série de questions très difficiles, et à ce qu'elle doive passer par un processus compliqué d'entretiens, d'examens, etc.

Mon Dieu !

« Marquis de Garth....... »

Quelques mésaventures en cours de route, mais ce n’était rien Mon erreur de tout à l'heure était tout de même très gênante.

Le marquis avait bien voulu l'aider à s'habiller, mais elle s'était méprise, et elle était heureuse que ses années au service de l'Empire lui aient appris à garder la tête froide et à cacher ses émotions. Si Valia avait été moins habile, elle se serait évanouie de gêne. Ce n'était que la gêne qui la faisait rougir un peu. Soupirant encore plusieurs fois, elle se serra contre ses genoux. Puis elle marmonna.

« Comment peut-il me regarder comme ça....... »

Son attitude était polie, mais ses yeux étaient vraiment étranges. Je ne pouvais pas m'empêcher d'imaginer que j'allais l'embrasser. Ils n'étaient pas troubles et pleins de désir. J'avais vu beaucoup de nobles au cours de mon séjour au palais, mais jamais un homme avec de tels yeux. Ils étaient langoureux et décadents, mûrs pour la prédation, et ils gardaient.......

« Je dois être folle....... »

Valia enfouit sa tête dans son oreiller.

Ps de Ciriolla : mais non tu n'es pas folle... tu as un BG ultra poli qui t'a signifie que vous alliez vous marié à peine une heure après votre première rencontre.... c'est la situation complète qui est folle XD

Sinon je comprends mieux la réaction de peur lors de la tentatives de rhabillage dans le manhwa, la on sait qu'en fait qu'elle est en réalité limite en petite nuisette affriolante et que c'était en train de tomber, tu m'étonnes qu'elle se fasse un film avec la main d'un homme qui s'approche

Tome 1 – Chapitre 8 – Vers l'empire

À l'extérieur du salon, des chevaliers attendaient Shuden. Ils n'étaient pas vêtus comme les chevaliers de Garth, mais comme les chevaliers du royaume, et ils avaient quelque chose d'étranger. Shuden jeta un coup d'œil à leur tenue. L'armure blanche du Royaume était trop esthétique et n'aurait servi à rien sur un champ de bataille maculé de sang, mais les capes bleues impeccables n'étaient pas mal.

« C'est le genre de manteau bleu qu'elle portait »

Shuden, qui pensait naturellement à Valia, désigna la chambre d'amis d'un coup de menton.

« Sean. Sécurisez cette chambre avec la coopération du temple »

« Compris »

Sean inclina la tête. Shuden s'éloigna et s'arrêta devant le jeune chevalier de tout à l'heure. Il prit la parole d'un ton badin.

« Robin, c'est bien ça ? Tu as été très bon tout à l'heure. Sean et toi garderez cet endroit

»

« Merci, je la protégerai au péril de ma vie »

Robin répondit bruyamment. C'était une réponse trop formelle.

Les chevaliers autour de lui rirent doucement, mais il n'avait pas honte. Il n'avait pas honte, car il avait reçu les éloges de son estimé seigneur. Shuden sourit.

« Je m'y attends »

Shuden partit à grands pas, laissant derrière lui Robin. Valia allait rester ici un certain temps. Il n'était pas convenable d'accueillir une femme célibataire dans sa maison. Cela aurait été une chose si elle avait été une amante ou une concubine, mais elle était la femme qui deviendrait officiellement la Marquise de Garth, et tout ragot devait être étouffé dans l'œuf. C'était un petit geste qui ne nécessitait pas de remerciement.

[Dieu nous regarde].

Soudain, les mots me revinrent à l'esprit et leur sens était clair. Certes, il s'agissait d'un temple, et d'un endroit très inapproprié, voire blasphématoire, pour le rapprochement intime d'un homme et d'une femme. De plus, Shuden n'était vraiment à sa place, elle n'y avait pas vraiment pensé, mais ses vêtements étaient baissés et il essayait de les remonter. Ce n'était pas la bonne chose à porter au mauvais endroit.

« Intéressant »

Il n'avait jamais été rejetée de la sorte auparavant, c'était vraiment rafraîchissant. De plus, la question de savoir pourquoi elle avait posé sa candidature pour devenir princesse ne cessait de le tarauder. Shuden pensa à deux raisons. Soit elle s'ennuyait du monde et voulait changer d'air, soit elle était religieuse, mais ce n'était ni l'une ni l'autre.

En fait, Shuden ne savait toujours pas exactement pourquoi elle avait répondu à l'appel pour devenir demoiselle. Ce n'était pas comme si elle pouvait le lui dire facilement.

Il avait un pressentiment.

« Votre Excellence. »

Les pensées de Shuden ne durèrent pas longtemps. Le Grand Prêtre l'attendait à l'entrée, accompagnée de ses prêtres. Le visage du Grand Prêtre était sombre et complexe, et il savait ce qui l'inquiétait.

Tu as peur qu'il lui dise qu'il ne veut pas l'épouser.

Mais Shuden avait déjà dit à Valia qu'il l'épouserait. Shuden réfléchit un instant. Devait-il se taire jusqu'à l'aube de demain et laisser les entrailles du grand prêtre s'enflammer, ou devait-il dire la vérité maintenant ? En un clin d'œil, la décision fut prise.

« Je suis heureux que nous nous soyons rencontrés, Grand Prêtre. J'ai quelque chose à vous dire »

« Allez-y »

Il pouvait sentir la tension dans la voix du Grand Prêtre, et il savait qu'il était nerveux, ce qui n'était pas mal pour l’avoir ainsi déranger. Le reste serait compensé avec des biens.

« J'invite le Grand Prêtre au mariage de Garth »

« Oui ? »

Le Grand Prêtre cligna des yeux, comme s’il avait mal entendu. Les coins de la bouche de Shuden se souleva légèrement.

« Je veux dire que je vais épouser Lady Dean »

Tome 1 – Chapitre 9 – Vers l'empire

Les mots du marquis firent frissonner le Temple. Le réseau de communication avec le Grand Temple de la Terre Sainte était rarement coupé, et d'innombrables chariots portant les marques du sanctuaire entraient et sortaient du sanctuaire. Au milieu de tout cela, il y avait une silhouette solitaire.

Une seule personne.

C'était Valia.

Il y avait eu un peu d'agitation le premier jour, mais après cela, elle n'avait pas eu grand-chose à faire. Sean et Robin, que Shuden lui avait assignés, étaient sympathiques et elle les connaissait déjà, donc ce n'était pas gênant. Elle était impressionnée par les délicieux repas qui étaient servis trois fois par jour, et elle fut tout autant impressionnée par le fait qu'elle pouvait prendre un bain chaud tous les jours. Ce qui était le plus plaisant, c'est qu'elle n'avait pas à faire le ménage.

Bien sûr, ce n'était pas comme si elle s'était détendue pendant tout ce temps. Valia était perdue dans ses pensées. Elles concernaient toutes Shuden.

« Pourquoi m'épouse-t-il ? »

Ou pire

« Ne regrettera-t-il pas de m'avoir épousée ? »

La question était si terrifiante qu'elle n'osait pas vraiment se la poser.

Pendant son séjour au palais impérial, Valia avait bien sûr vu la marquise quelques fois.

Bien que le Marquis soit amoureux de Yeri, la Marquise était également une belle femme. Elle était magnifique et pouvait être vue à des kilomètres à la ronde. En tant que noble de haut rang, elle portait de magnifiques robes en dentelle blanche pure, comme le veut sa position, et ses cheveux étaient parsemés de fleurs et de bijoux.

Valia ne savait toujours pas ce qui s'est passé entre le temple, le marquis et la famille impériale. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait été sélectionnée, ni pourquoi elle a dû devenir la fiancée du marquis de cette façon.

« Ne nous enflammons pas sans rien savoir »

« Si tu restes tranquille, tu pourras trouver ta place ». C'était une vérité que Valia avait apprise lors de son passage au service de l'Empire. Heureusement, elle savait attendre.

Elle savait retenir sa curiosité.

« Un jour, je pourrai demander »

Ce fut avec cette idée en tête que Valia était maintenant assise dans la salle de réception, avec le Grand Prêtre en face d'elle. N'ayant jamais vu le Grand Prêtre d'aussi près, Valia cligna des yeux nerveusement.

« Ma Dame »

Cela ne faisait que quelques minutes que le grand prêtre l'avait convoquée. Derrière elle, Sean se tenait sévèrement »

En vérité, le Grand Prêtre avait voulu éloigner Sean et Robin pour pouvoir parler seul à Valia, mais les chevaliers avaient refusé de reculer, invoquant les ordres de leur seigneur. C'était une grande réussite que d'avoir réussi à garder Robin debout à l'extérieur devant la porte.

« Je ne t'appelle pas pour autre chose, mais pour te donner une bénédiction »

« Une bénédiction......, hein ? »

Les yeux de Valia s'écarquillèrent légèrement. Il était bien connu que la bénédiction d'un prêtre avait plus de valeur que dix coffres d'or remplis de diamants. Le pouvoir d'un prêtre était limité, et d'innombrables offrandes étaient nécessaires pour accorder une seule bénédiction.

« Ce n'est pas vrai. »

« La bénédiction d'un prêtre est précieuse » était un secret. Cela aussi venait de la Terre Sainte. Ce fut ironiquement Yeri, la femme de l'oracle, qui l'avait introduit sur le continent. Elle était l'élue des dieux et accordait des bénédictions à sa guise. En conséquence, la position des prêtres s'était considérablement rétrécie.

Pour ne rien arranger, l'État divin avait tenu à protéger son pouvoir et son privilège. Ce fut à ce moment-là qu'une lutte de pouvoir a éclaté entre le Temple et l'Empire, qui travaillaient ensemble vue de l'extérieur.

« Mais personne ne le sait encore »

C'était bien avant l'apparition de Yuri. La bénédiction n'arrivait qu'une fois dans une vie.

En fait, Sean avait l'air inhabituellement surpris.

« Mais, Grand Prêtre, pour que vous puissiez accorder la bénédiction, vous devez....... »

« J'en suis conscient. Les rituels et les cérémonies ont déjà été accomplis. Il s'agit d'un cadeau de mariage offert par le temple à Lady Valia »

« Je sais que c'est un mensonge. » pensa Valia qui avait du mal à croire que le grand prêtre, qui semblait si gentil, pouvait mentir sans sourciller. Lui aussi était un rival du temple. « Sommes-nous obligés de mentir pour obtenir du pouvoir ? »

« Merci au nom de la dame »

Sean s'inclina sinistrement. La bénédiction était un rituel qui en valait la peine. Valia lui rendit la pareille, cachant sa gratitude.

« Mais, Grand Prêtre, quelle bénédiction souhaitez-vous m'accorder ? »

« Une bénédiction qui rendra votre mari plus susceptible d'être séduit par vous »

Valia plissa les yeux. Elle s'attendait à une bénédiction qui lui donnerait la santé physique ou lui permettrait d'avoir beaucoup d'enfants, mais une bénédiction qui la rendrait 'plus susceptible d'être séduite'. ....... Apparemment, Valia n'était pas la seule à sentir que quelque chose n'allait pas. Sean prit la parole en premier.

« Grand prêtre. Je suis désolé de vous avoir interrompue, mais ce genre de bénédiction, Son Excellence ne devrait-elle pas être au courant ? »

« Si Son Excellence refuse, est-ce important que la bénédiction pour vous soit perdue à jamais ? »

« C'est....... »

Sean hésita pour la première fois, car une bénédiction était un bien précieux qui ne pouvait pas être facilement obtenu, même avec un paiement important. Surtout une bénédiction du grand prêtre ! Sean était l'une des rares personnes à savoir que Valia était digne d'être marquise, et il se demandait ce qui se passerait si elle n'appréciait pas qu'on lui refuse la bénédiction. Valia écouta les deux se disputer et réfléchit.

'Je me demande si c'est ce que la marquise a reçu par le passé »

Elle ne pouvait pas le confirmer, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de se poser la question. Pour se donner le temps de réfléchir, elle posa une autre question.

« Avez-vous très peur de mon futur mari ......, le Marquis ? »

« En un sens, il est effrayant, car il prend l'âme des femmes »

« ...... Je vois »

La description du grand prêtre était exacte. Même Sean, fidèle à son Seigneur au péril de sa vie, ne pouvait contester cette description. Valia acquiesça. Elle commençait à s'inquiéter de plus en plus que le Marquis fut été manipulé en si peu de temps. Même si le marquis tombait amoureux d'elle et se montrait gentil avec elle, que se passerait-il ?

[Le marquis de Gart est tombé amoureux de Yeri !]

[Oui, j'ai entendu cela aussi, et c'est pour cela qu'il s'est disputé avec le Premier Prince

?]

C'était une rumeur qui s'était répandue dans tout le palais. Valia comprit soudain le choc de la marquise. En effet, la marquise n'avait pas pu le supporter et avait fait une telle déclaration lors d'un bal impérial, où elle était censée être une figure digne.

« Il n'y a aucune garantie que cela ne m'arrivera pas »

En vérité, Valia n'y voyait pas d'inconvénient. C'était une confiance qu'elle ne pouvait avoir que parce qu'elle n'avait pas réalisé que le marquis était un homme aussi magnifique. Mais en personne, le Marquis était un homme qui avait légèrement brisé ses attentes. Surtout, ses yeux....... Elle ne savait pas comment il faisait, mais elle avait l'étrange sensation qu'au moment où elle regardait ces yeux rouges, le château de son cœur s'écroulait.

« Ma Dame ? »

Valia se réveilla au son de la voix du grand prêtre. Elle durcit sa résolution.

« Grand prêtre. J’apprécie votre geste avec un cœur reconnaissant, mais je ne peux accepter.'

« ......Puis-je demander pourquoi ? »

« Je ne veux pas compter sur une bénédiction pour gagner l'amour de mon mari, et même si l’on tombait amoureux, il y aurait toujours un doute. -Si je n'avais pas eu de bénédiction, aurais-je gagner son amour- »

L'expression du grand prêtre changea légèrement, car il parlait d'un engouement physique, et non d'un amour émotionnel.

« Mon mari ne serait pas béni pour cela, alors je veux être traiter de la même manière, sans bénédiction, parce que c'est ainsi qu'un couple marié devrait être. »

La conduite d'un mari et d'une femme....... Mon maître n'était pas le genre d'homme à prendre ce genre de choses au sérieux, même s'il les appréciait. L'expression de Sean changea derrière elle, mais Valia ne le vit pas. Le Grand Prêtre se contenta de la fixer, et il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne soupira et ne répondit.

« Très bien, cette bénédiction est annulée »

Valia se sentit à la fois désolée et reconnaissante, car c'était la première fois que quelqu'un essayait de lui accorder une bénédiction, que ce soit intentionnellement ou en pratique.

« Mais, jeune fille. Il serait irrespectueux envers les dieux de retirer la bénédiction que je vous ai promise, au nom du Grand Prêtre de la tribu Hanama, alors j'aimerais vous accorder une autre bénédiction »

« Quelle bénédiction ? »

« Une bénédiction pour votre bonheur, Ma Dame, je vous le promets »

Le prêtre ne pouvait pas donner une bénédiction différente de celle qu'il avait promise.

C'était une sorte de restriction. Valia acquiesça. Le Grand Prêtre se leva de son siège, une main chaude se posant sur le front de la jeune femme.

« Je vous félicite pour votre mariage. Puissiez-vous être heureuse »

Tome 1 – Chapitre 10 – Vers l'empire

« Le père est décédé »

« Oui, Votre Excellence, et elle n'a pas d'autres parents »

« Je vois. »

Shuden feuilletait les papiers, apprenant à connaître Valia sérieusement maintenant qu'il avait décidé de l'épouser. Il ne s'agissait pas d'une rencontre ordinaire, alors la façon dont il apprenait à la connaître ne pouvait pas être ordinaire.

Il n'y avait pas grand-chose à dire sur Valia, c'était juste une autre noble déchue. Il y avait une chose qui ressortait, cependant, et c'était la personne qui l'avait élevée.

« Élevée par un mercenaire ? »

« C'est exact. Un mercenaire issu d'une famille de roturiers sans nom de famille, et on dit qu'il a sauvé la vie du père de la jeune femme lorsqu'il était jeune homme »

« Et où est-il maintenant ? »

« Il vit comme mercenaire dans le royaume »

« A-t-il eu des contacts avec le temple ou la famille impériale ? »

« Non, mais il faudra creuser un peu pour en avoir le cœur net »

« Gardez quelqu'un avec lui. S'il lui arrive quoi que ce soit, signalez-le immédiatement »

« Compris, Votre Excellence »

Sean s'inclina et sortit à pas prudents. Shuden feuilletait les papiers dans son unique bureau. Une noble élevée par un mercenaire. C'était un point frappant, un seul point rouge sur une feuille de papier par ailleurs sans couleur.

« Un parcours rafraîchissant, à plus d'un titre »

En vérité, être élevé par un mercenaire était une anomalie pour la plupart des nobles, mais Shuden n'était pas l'un d'entre eux, et il était plutôt positif quant à l'influence qu'avait dû avoir son éducation mercenaire. Au moins, elle ne serait pas faible.

De plus, Shuden n'aimait pas les beautés pitoyables et pathétiques. Elles cherchaient à se débarrasser de leur solitude sur leur entourage. Shuden n'était pas une personne

affectueuse, il ne pouvait donc pas répondre à de telles attentes, en compter qu’il y avait les pleurs et les chichis, Shuden ne les supportait pas.

Elle devait faire face à sa propre solitude, et dès qu'elle essayait de l'imposer à quelqu'un d'autre, la relation s'effondrait rapidement. Ce n'était pas qu'il n'avait pas l'intention d'avoir une relation profonde au départ, mais ces yeux gris argentés qui avaient l'air si déterminés avaient joué un rôle dans sa décision d'épouser Valia.

« Ce n'est pas si mal »

En fin de compte, elle avait l'air d'être une bonne future mariée. Shuden avait lu les journaux encore quelques fois lorsqu'on frappa doucement à la porte. C'était le majordome.

« Votre Excellence, le marquis de Logan a envoyé un homme »

« Dites-lui que j'arrive »

D'un simple signe de tête, Shuden glissa les papiers dans un tiroir.

Shuden arriva dans une taverne huppée de la capitale. Destinée à l'aristocratie, elle venait d'ouvrir ses portes et le marquis Logan en était le propriétaire. Le marquis Logan et Shuden étaient partenaires en affaires. Il avait beaucoup profité du commerce extérieur et était venu pour inviter Shuden à se joindre à lui.

« Votre Excellence »

« Comment allez-vous ? »

Les nobles qui avaient reconnu Shuden s'empressèrent de faire connaissance.

Malgré le peu de temps qu'il était ici, il fut rapidement devenu le centre d'attention.

Shuden échangea des plaisanteries avec l'hôte, le marquis Logan, et prit un verre de vin fin dans sa main. Dans un endroit comme celui-ci, les conversations étaient ennuyeuses.

Même s'il ne montrait aucun intérêt pour la conversation, il y avait de nombreux nobles désireux de lui dire un mot. Shuden acquiesça et scruta les alentours.

Comme on pouvait s'y attendre dans un lieu destiné aux jeunes nobles, l'intérieur était très différent d'une salle de bar classique. Les murs de marbre sombre brillaient et la cave à vin était remplie de vins fins.

Mais surtout, il y avait des tables de jeu de cartes. C'était comme si le jeu de cartes léger préféré de l'aristocratie avait été transformé en un thème à part entière. L'ambiance était donc moins formelle et, naturellement, les aristocrates ivres étaient nombreux.

Il était plus intéressé par les discutions que par le jeu.

« Avez-vous entendu que le mariage du comte de Bruce a été repoussé de trois mois ? »

« Oui. J'ai entendu dire que la dame du Vicomte Ben était la mariée »

« Le vicomte Ben l'a adoptée, mais on dit qu'elle était à l'origine la fille d'un chevalier vassal »

« Un comte épouse la fille d'un simple chevalier ? »

La rumeur selon laquelle la fiancée du comte de Bruce était en fait la fille d'un chevalier vassal circulait dans les cercles sociaux. Si certains nobles qualifiaient l’histoire de romantique, les détracteurs ne manquaient pas, et dans une taverne de luxe comme celle-ci, ces derniers avaient tendance à être les plus populaires.

« La mariée est passée du statut de fille de chevalier à celui de comtesse »

« J'ai entendu dire que le comte de Bruce était très épris de sa future épouse »

« En effet, sinon il aurait forcé le vicomte à la faire adopter »

« Au fait, si elle a grandi à la campagne, comment pensez-vous qu’elle va s’intégrer dans la capitale ? »

La plupart de ces conversations étaient agréables à écouter, mais il y en avait certaines qui étaient embarrassantes à entendre. En général, il s'agissait de nobles qui se réunissaient en groupes et s'enivraient tôt.

« Si c'est la fille d'un chevalier, elle n'est même pas vraiment noble, comment le sais-tu, elle n'a pas grandi dans la capitale, et elle n'est pas comme les dames de nos jours »

« La fille d'un chevalier ? » L'expression de Shuden s'adoucit, mais il réussit tout de même à émettre un son rauque.

Il était invisible aux yeux des nobles pris dans leur discussion.

« J'ai entendu dire que dans les temps anciens, on examinait l'hymen, peut-être devrions-nous le remettre en vigueur dans l'Empire Gel »

« Hahahaha, si nous faisons ça, il y aura beaucoup de mariées sans honneur ! »

Confucius gloussa, ayant touché une corde sensible avec sa blague grossière. Shuden but une gorgée de son verre. Le goût amer du vin lui resta sur le bout de la langue. Il secoua légèrement le verre. Le vin rouge tinta dans le verre. Il ouvrit la bouche.

« J'ai entendu dire que vous vous faire des examen d’hymen »

Tous les regards se tournent vers Shuden. Ses yeux rouges brillants balayèrent le groupe de rieurs, un par un. Pendant un instant, les hommes se sentirent impuissants, comme s'ils étaient submergés par le roi des prédateurs.

« Pourquoi n'a-t-on jamais parlé d'examiner le pénis ? »

« Ha, ha, ha....... Votre Excellence, où est-ce qu'il y a un tel examen....... »

« Y a-t-il un problème à ce que je dise quelque chose d'aussi idiot ? »

Shuden rit froidement.

« Vous seriez les candidats parfaits pour être abandonner par la mariée lors de sa première nuit »

Les visages des hommes rougirent. Mais ils avaient trop peur de lui pour faire un geste.

Après tout, il s'agissait du marquis de Garth, dont les performances redoutables au cours de la dernière guerre lui avaient valu d'être élevé au rang de duc. Le statut, le prestige et l'habileté de Shuden étaient trop importants pour que le groupe puisse y faire face.

« C'est un dialogue de bas étage, qui ne sied pas à un bon bar »

« C'est ça, c'est ça. Couvre-toi un peu la bouche »

« Peu importe à quel point vous êtes ivre, vous ne pouvez pas vous comporter si peu dignement en présence de nobles....... »

Le regard d'Hilnan s'abattit sur les nobles pour avoir offensé l'homme au pouvoir. Les hommes se mirent à hurler et se retirèrent dans un coin.

L'ambiance se rétablit rapidement. Shuden quitta la discussion en disant qu'il s'entretiendrait encore quelques minutes avec le marquis de Logan et d'autres nobles de haut rang avant de rentrer chez lui.

« Bienvenue chez vous, monseigneur »

Le carrosse l'attendait déjà. Alors que Shuden montait dans la calèche et s'asseyait sur le siège du cocher, ce dernier demanda.

« Devons-nous retourner au manoir ? »

« Oui »

Le cocher conduisit le cheval avec habileté. Les yeux rouges de Shuden regardaient impassiblement par la fenêtre. Il n'était pas un saint. Il n'arrivait pas à contrôler complètement ses émotions et à les garder sous contrôle. Il n'en avait pas besoin, c'est juste que beaucoup moins de gens l'offensaient et qu'il savait ressentir la colère.

L'émotion qu'il avait ressentie tout à l'heure était bien la colère. Mais pourquoi était-il en colère ? Il n'était pas un homme émotif, pour être en colère contre quelqu'un qui parlait si grossièrement.

[Si vous êtes la fille d'un chevalier, vous n'êtes même pas vraiment noble].

Il aurait dû le frapper. Shuden poussa un soupir irrité. Il se passa une main dans les cheveux. Des cheveux blonds-roux tombaient sur le dos de sa main, où une légère marque de couteau subsistait.

« Nous allons changer de cap. Vers le Second Temple »

« Compris »

La voiture, majestueusement ornée des armoiries du marquis de Garth, tourna.

Tome 1 – Chapitre 11 – Vers l'empire Contrairement à ce que certains auraient pu penser, Valia s'en sortait bien. En tant qu'invitée officielle du Grand Prêtre, elle disposait de la chambre d'amis ensoleillée pour elle seule. En raison de la nature du temple, il n'y avait pas de repas somptueux ni de serviteurs pour s'occuper d'elle, mais c'était la période la plus relaxante de sa vie.

Aujourd'hui, après un délicieux repas, elle se promena. Elle ne pensa même pas à s'aventurer à l'extérieur. Valia avait toujours préféré les choses tranquilles. D'ailleurs, le Second Temple, le deuxième plus grand temple du continent après le Grand Hall et le Premier Temple, était si grand qu'elle pourrait passer plusieurs jours à s'y promener sans pourtant réussir à tout voir.

« Il y a beaucoup de monde ici aujourd'hui »

Il y avait actuellement beaucoup de monde dans le sanctuaire habituellement calme.

Sean, qui suivait Valia, prit la parole.

« On dit que des membres de la famille royale du monde entier sont venus nous rendre visite. Et aujourd'hui, c'est aussi un jour où les nobles viennent prier, c'est pourquoi il y a tant de monde »

« Vraiment ? »

Valia, qui travaillait avant pour la cour impériale, le savait. Tous les cinq ans, l'Empire Gel invitait au palais impérial des membres de la famille royale d'autres nations qui n'étaient pas mariés. C'était un moyen pour les royaux de voir et d'être en admiration devant les artefacts de l'empire. C'était une sorte de manière de montrer la grandeur de l’empire de Gel. La cour impériale était toujours occupée, mais jamais autant qu'aujourd'hui. « Je travaillais sans avoir le temps de m'asseoir, et maintenant je me promène sur le même chemin, et la vie peut être une chose étrange sinon la voie empruntée »

« Mais qu'est-ce que tout le monde fait ? »

Valia tendit le cou, tous semblaient choisir quelque chose dans un large éventail d'étagères, mais elle n'arrivait pas à distinguer les détails. Achetaient-ils des reliques sacrées ?

« Ils choisissent des boutons de manchette qui a été béni par le temple. On dit qu'il approfondit l'amour s'il est porté directement à la bonne personne, ou, s'il n'y a pas de bonne personne, qu'il peut être jeté dans le lac situé dans l'enceinte du temple. Il est très populaire auprès des femmes nobles non mariées. D'après ce que j'ai vu

aujourd'hui, il semble que des membres de la famille royale d'autres pays s'y intéressent également »

« Je n'en avais jamais vu avant aujourd'hui, c'est intéressant »

Intriguée, Valia se dirigea vers la vitrine où les dames étaient rassemblées.

Contrairement à ce qu'elle pensait, les boutons de manchette ne faisaiet l'objet d'aucune transaction financière. Du coin de l'œil, elle s'aperçut qu'ils étaient offerts gratuitement.

« Je suppose que les riches sont différents » se dit-elle « mais les dons sont énormes »

Le temple n'était pas un lieu de pauvreté. Les sommes d'argent données en échange de bénédictions ou volontairement par les fidèles dépassaient l'imagination. Pour couronner le tout, le patronage que Valia traversa était réservé aux personnes de noble naissance et plus. On pourrait croire que le temple était charitable, mais ce n'était pas comme si les nobles de statut établi volaient, alors le temple les donnait gratuitement.

Quoi qu'il en soit, Valia ne pouvait détacher son regard de la vitrine.

Robin, qui montait la garde auprès d'elle, lui suggéra.

« Pourquoi n'essayez-vous pas, Mademoiselle ? »

« Robin. Ne suggérez rien d'inutile à la jeune femme »

« Je ferai attention ! »

A la réprimande sévère de Sean, Robin se dépêcha de corriger sa posture. Valia sourit.

« C'est bon, et je n'ai jamais fait de don au temple »

Les nobles qui choisissaient des boutons de manchette étaient probablement issus de familles assez riches pour faire un don, mais elle n'en faisait pas partie. Valia n'avait pas les moyens d’en faire. Elle savait que le prêtre parcourrait la liste des dons et refuserait de lui donner la broche, mais sa conscience la tracassait. Valia essaya de détourner son regard nostalgique.

« Le marquisat fait un don important au temple chaque année »

La voix de Sean lui perça les oreilles alors qu'il se tenait solennellement debout. Valia cligna ses yeux gris argentés. Elle jeta un coup d'œil à Robin et vit qu'il avait lui aussi l'air perplexe.

« Sean......, tu veux que j'essaie ? » demanda Valia avec ses yeux, et Robin acquiesça d'un regard. Sean tenait toujours la tête raide d'un air sévère, conscient de leur échange de regards mais faisant semblant de ne pas s'en apercevoir. Valia étouffa un petit rire qui menaçait d'éclater.

« Vous pouvez choisir ce que vous voulez »

Les mots du prêtre attirèrent les yeux de Valia sur le présentoir de boutons de manchettes. Les boutons de manchette, disposés l'un après l'autre sur de la soie blanche

impeccable, n'étaient pas, à première vue, onéreux, mais ils étaient visible qu'ils avaient été fait à la main avec soin. Et avec une légende romantique, les dames choisissaient donc leurs boutons de manchette avec soin.

« Ils sont si mignons. Moi aussi, je les aurais choisis à mon époque »

Malgré ce qu'elle pensait, Valia ne pouvait détacher son regard des boutons de manchette. Ce qui attira son attention, ce fut de petits boutons de manchette orné d'un rubis. Le rubis était une pierre précieuse, mais il n’y avait que la moitié de la taille de l'ongle de Valia, si bien qu'il ne semblait pas trop cher. Mais c’était la couleur rouge qui attira son attention.

« Il avait les yeux rouges »

Les yeux de Shuden étaient d'un rouge vif. Si quelqu'un lui demandait de choisir l'aspect le plus frappant de son apparence, elle choisirait sans aucun doute ses yeux, ils étaient aux deux extrèmes, à la fois passionnés et froids.

Ce ne fut que lorsqu'elle l'avait vu face à face que Valia comprit pourquoi ses rumeurs étaient si répandues dans le palais. C'était un regard qui, une fois vu, ne pouvait jamais être oublié.

« Il serait embarrassant de choisir un favori, alors celui-ci devra faire l'affaire. »

Valia tendit la main et attrapa le bouton de manchette en rubis qu'elle venait de repérer.

« ....... »

Une femme, plus âgée que Valia, tendit la main vers le même bouton de manchette. Des yeux marron clair, de la même couleur que ses cheveux, la fixaient. L'apparence distinguée de la femme laissait deviner son statut, mais son regard balayait Valia de haut en bas avec un air hautain qu'il était difficile de mettre en évidence.

« Vous avez ramassé la même chose. »

Ou, plus exactement, elle tendit la main vers ce que Valia avait ramassé en premier.

Valia cligna ses yeux gris argentés.

« Vous prenez quelque chose que j'ai pris en premier »

L'espace d'un instant, le mécontentement traversa les yeux bruns de la femme. Ce ne fut qu'un bref instant, mais Valia avait travaillé au palais suffisamment longtemps pour percevoir les expressions et les émotions des autres.

« Oh, je dois me tromper, nous avons dû les attraper en même temps »

La femme répondit gracieusement, ses mains se crispant momentanément. Peut-être essayait-elle de le distraire avec des mots pour ensuite le lui arracher avec force. Mais c'était Valia, un homme endurci aurait peut-être pu venir à bout de la force de la frêle dame.

« J'ai abattu des murs en tant que servante quand j'étais plus jeune. »

La lutte de la femme pour arracher les boutons de manchette était pitoyable, et pour preuve, l'expression de Valia resta inchangée. Le visage de la femme, en revanche, devenait progressivement rouge. La main de la femme tremblait, mais le bouton de manchette resta en place, immobile comme s'il avait été fixé.

« Vous avez fini ? »

Le visage de la femme s'éclaira à la question calme de Valia. Ses mains tremblaient sous l'effet de l'effort. La femme tenta de prendre un air innocent.

« Quel royaume...... êtes-vous, Lady, et êtes-vous de l'Empire ? »

« L'étiquette gaélique veut que l'on s'identifie d'abord lorsqu'on nous demande une identité »

Même si elle venait d'un autre royaume, Valia a été une servante à vie de la maison impériale de Gel, et elle connaissait parfaitement l’étiquette. La femme fredonna et se racla la gorge.

« Si vous voulez bien m'excuser, je suis Cassia Gre, troisième princesse du royaume de Hilden »

Le Royaume de Hilden était un royaume assez puissant. Bien sûr, il n'était pas à la hauteur de l'Empire de Gel, mais il était au moins plus puissant que le royaume natal de Valia. En tant que princesse d'un royaume décent, elle semblait avoir une grande fierté.

« Je suis Valia Dean du Royaume de Risa »

« Le royaume de Risa ? Ah......, le petit royaume ? »

Cassia haussa le ton. Devant la condescendance évidente de sa voix, les têtes se relevèrent. Les visages de Sean et de Robin se tordirent, mais ils ne purent rien faire pour arrêter l'autre princesse. Au moins, elle n'avait pas blessé Valia par la force. Cassia prit la parole, le visage plein de défi.

« Je ne connais pas la noblesse des autres pays, mon seigneur. Quel est le titre de votre père, vicomte ou baron ? »

« Mon père est chevalier »

« Chevalier ? »

Cassia éclata de rire.

« La fille d'un chevalier allait donc m'affronter, c'est intéressant »

« Je n'essayais pas de te confronter, je faisais juste une remarque »

« Eh bien, tu as parlé de règles, alors appelons les choses par leur nom : il est évident que tu vas jeter tes boutons de manchette dans le lac et faire un vœu, alors ne serait-il pas plus efficace pour moi de les avoir ? »

« Pourquoi pensez-vous que je les jetterais dans le lac ? »

« Parce que je ne pense pas que la fille d'un chevalier d'un royaume mineur ait un maître dans cet empire. Vous voulez gravir les échelons »

Le sarcasme était exagéré. Sean fut tenté de jeter son gant sur l'escorte de la princesse et de le provoquer en duel, mais Lord Shuden lui avait ordonné de se taire le plus possible. Il se contenta de la solution suivante : escorter Valia ailleurs. Sean venait de sortir, le visage sévère.

« Te voilà. »

Ce simple mot résonna dans les oreilles de Valia, une voix pas très forte mais qui avait un poids qui la fit se redresser et prêter attention. Valia tourna la tête, fascinée. Un homme s'avançait vers elle, un homme qui ne portait ni armure, ni casque, mais dont la présence dépassait celle de n'importe quel chevalier.

Le cœur de Valia fit un bond ; elle l'avait vu il y a quelques jours, et elle ne savait pas pourquoi elle était si heureuse de le voir. Sean et Robin s'inclinèrent poliment et reculèrent de quelques pas. Shuden se tenait aux côtés de Valia, ses yeux rouges fixés sur leurs mains jointes, les boutons de manchette pendants entre elles.

« J'ai entendu un haussement de voix, que se passe-t-il ? »

« J'ai eu un petit malentendu avec la princesse de Hilden »

« La princesse de Hilden ? »

Le regard de Shuden se porta sur Cassia. Elle cligna des yeux, puis s'empressa de parler.

« C'est un plaisir de vous revoir. Votre Excellence, Marquis de Garth »

« Vous me connaissez ? »

« Je ne sais pas quelle royauté ne vous connait pas, Votre Excellence, et d'ailleurs, nous nous sommes rencontrés lors d'un banquet l'autre jour, et vous avez échangé quelques mots avec moi »

« C'est parce que je n'ai pas une bonne mémoire »

Shuden traça une ligne claire, le visage inexpressif. En effet, il ne se souvenait pas de Cassia. Shuden détourna son attention de Cassia, qui ne savait plus où donner de la tête, et reporta son regard sur Valia, qui tenait toujours fermement ses boutons de manchette.

« Tu as choisi ce bouton de manchette pour me l'offrir ? »

« Oh, c'est....... »

Les joues de Valia se colorèrent lentement. Elle avait vaguement pensé qu'ils iraient bien avec Shuden, mais elle n'avait rien prévu d'autre. Cassia, qui s'était efforcée d'enlever ses boutons de manchette, lui jeta un regard de travers.

« Whoa, Marquis, avec tout le respect que je vous dois, c'est un bouton de manchette qu'une dame offre à son amant. Ce n'est pas un simple cadeau. »

« la....... »

« C'est à moi qu'il revient de l'offrir. »

Shuden prit la main de Valia. Il souleva la main de Valia et embrassa brièvement le dos de la main. Elle crut entendre quelque chose comme un cri autour d'eux, mais elle n'y parvint pas à savoir d’où cela venait. « Qu'est-ce qui se passe » pensa-t-elle, tout en réalisant que le baiser était étrangement érotique. Shuden pencha la tête.

« N'est-ce pas, Ma Dame ? »

Les mots de Shuden étaient puissants, et pour preuve, la foule était bien plus frénétique qu'elle ne l'avait été tout à l'heure.

« Mon Dieu, avez-vous entendu ce que Son Excellence vient de dire ? »

« Je suis presque sûre qu'il a dit madame, n'est-ce pas ? »

« Cette dame est donc la marquise de Garth ? »

Les gens étaient bruyant, et Valia aurait pu jurer qu'elle ne s'était jamais trouvée dans une telle situation auparavant. Elle savait qu'elle devait dire quelque chose, mais elle ne savait pas quoi dire. Malgré sa confusion, elle ne s’était pas sentie anxieuse. Elle retrouva rapidement son calme, peut-être grâce à la poigne ferme de Shuden sur sa main, qui tremblait légèrement de nervosité.

Ce n'était pas le cas de Cassia.

« C'est ridicule, Votre Excellence n'est manifestement pas mariée...... ! »

Shuden était nonchalant.

« La nouvelle a dû arriver tardivement »

Il y a peu, lors d'un banquet impérial, il était célibataire. Il ne pouvait y avoir de noble célibataire plus célèbre. La raison en était simple, car il était le parti le plus convoité. Il était le centre d'attraction des dames et des hommes à femmes de l'empire, ainsi que des princesses d'autres pays.

Et pourtant, ils se seraient mariés en quelques jours ?

Et sa femme est la fille d'un chevalier d'un petit pays qu'il convoitait ?

« Pas question ! »

Cassia commençait à se demander si elle n'était pas en train de rêver alors qu'elle se tenait là. La mariée de Shuden, la marquise de Garth, était sobrement vêtue. Elle ne portait pas de coiffe, et la robe qu'elle portait était simple et non largement travaillée. La marquise de Garth, sans un seul bijou... C'était cette tenue modeste qui avait poussé Cassia à mépriser Valia. Bien sûr, Cassia était trop fière pour le dire à voix haute.

Elle n'était pas dupe.

« Dois-je les mettre moi-même ? » dit le marquis de Garth en regardant les boutons de manchette d'un air voûté. Comme si le propriétaire de ces boutons de manchette était manifestement Valia.

« Si je tire davantage, je ne ferais que me blesser. Cela fait un moment que je tire dessus et ça ne bouge pas » Cassia fut finalement contrainte de lâcher le bouton de manchette, humiliée, insultée et gênée.

« Je vais céder, Marquise, alors pourquoi ne pas le mettre sur votre mari......, puisque tant de princesses et de dames regardent avec impatience » dit Cassia en pointant délibérément Valia du doigt.

Cassia était, après tout, la troisième princesse du Royaume de Hilden. Elle avait été royale dans les cercles sociaux depuis son enfance, et elle était passée maîtresse dans l'art de ce qu'elle appelait le 'discours aristocratique'. superficiellement élégant et gracieux en apparence, mais révélant une malice cachée à la réflexion.

Si le Marquis de Garth était passé de célibataire à marié en quelques jours, cela signifiait qu'elle le ferait. D'ailleurs, elle ne s'était pas identifiée comme la marquise de Garth au départ, ce qui signifiait qu'elle ne s'était pas encore adaptée à son statut.

Elle est manifestement timide et peu à l’aise, normal pour une maîtresse de chevalerie d'un petit pays.

Cassia avait donc délibérément dit que beaucoup de gens regardaient. Dès que l'on vous rappelle que les dames vous observent, votre comportement devient artificiel, et même la respiration devient un fardeau. Et, en effet, il y avait pas mal de regards sur eux.

Avec le marquis de Garth à ses côtés, il ne pouvait pas se moquer ouvertement d'elle ou l'insulter, mais ce serait un soulagement de la voir se tortiller. Si elle était un tant soit peu observatrice, elle pourrait même glisser une rumeur selon laquelle la marquise de Garth était trop lâche pour son poste.

Mais les choses se déroulèrent tout à fait à l'opposé des attentes de Cassia.

« Merci pour votre attention, princesse. »

Valia lui sourit, le visage impassible. L'espace d'un instant, Cassia se dit que ce n'était pas censé se passer ainsi. Valia se tourna à nouveau vers Shuden.

« Cela vous dérange si je mets les bouton de manchette ? »

« Avec plaisir »

Ses joues rougirent légèrement, mais ce n'était pas vraiment un défaut. De plus, le marquis de Garth, dont la réputation et l'apparence étaient toutes deux impeccables tendit même le bras droit comme pour demander l'évidence. C'était un tableau dont toute dame aurait pu rêver, et il y avait même un couinement pour le prouver.

Valia enfila calmement ses boutons de manchette. Ce n'était pas difficile, si ce n'est la sensation étrange du bout de ses doigts qui frôlait sa paume. Les boutons de manchette étaient en place lorsqu'elle tenta de retirer sa main. La main de Shuden se referma sur la sienne.

« Pourquoi n'irions-nous pas nous promener, madame ? »

Elle n'était pas habituée à ce qu'il l'appelle 'madame'. C'était une chose de l'entendre, une autre de le vivre. Mais ils étaient au centre de l'attention. Valia sourit aux yeux rouges qui scrutaient les siens.

« C’est bien »

Valia hésita un instant. Elle voyait les coins de la bouche de Cassia se crisper. Valia savait par expérience ce que Cassia voulait dire quand elle disait de telles choses. Un millier de couteaux invisibles plantés dans un simple mot de politesse. Heureusement, elle n'était pas blessée, donc elle pouvait laisser tomber, mais les yeux rouges qui l'observaient étaient étranges. Attendant quelque chose de plus, Valia ajouta prudemment, se sentant légèrement aventureuse.

« ......Shu. »

Les yeux rouges de Shuden se plissèrent un peu, et Valia put apercevoir le moindre soupçon de sourire. Dieu merci. Elle sourit à son tour, se sentant un peu plus à l'aise.

Le murmure était encourageant. Valia venait d'ajouter

« Shu » était le surnom du marquis de Garth. Qui d'autre aurait le droit d'appeler le marquis de Garth par un surnom ?

La réputation du marquis de Garth était un peu différente dans son propre pays et dans d'autres pays. Dans son pays, il est connu comme un homme parfait et sans défaut, tandis qu'à l'étranger, il est connu comme un terrifiant tueur de guerre. Aussi, lorsque les membres de la famille royale aperçoivent Shuden pour la première fois lors d'une fête impériale, ils furent déconcertés par la disparité entre la rumeur et la réalité. En effet, dans la salle de bal, il était le parfait noble.

Néanmoins, la crainte du surnom de tueur qui s'était répandue sur le continent demeurait. En réalité, il était aristocratique et poli, mais il y avait dans ses yeux une lueur de danger difficile à cerner. Comme si c'était dans sa nature. Et une femme qui

l'appelait par hasard avec un surnom ? Les dames de Gel étaient en ébullition, mais les princesses des autres pays roulaient même des yeux.

« Son Excellence le Marquis a bien dit 'madame' ? »

« Quand diable vous êtes-vous marié....... Vous n'étiez certainement pas encore mariée lorsque vous avez assisté au dernier banquet »

« Je sais, il faudra que je demande à mon père quand je rentrerai à la maison »

« Au fait, j'aurais aimé me rendre compte qu'elle était la marquise de Garth, j'aurais pu lui dire bonjour. »

Les sentiments romantiques de Valia s'estompèrent et elle revint à la réalité.

« Même si nous ne le savions pas, la princesse Cassia est une....... »

« Mon escorte m'a dit tout à l'heure que la princesse Cassia avait insisté pour qu'il y ait une confrontation dès le début, au cas où la marquise serait contrariée »

« Vous caressez votre ego pour rien, tsk tsk »

Elle entendait les dames et les princesses bavarder. Cassia serra les poings, ses mains délicates étaient devenues blanche d'indignité.

Dans un tel moment, une princesse d'un royaume plus puissant que le sien aurait pris sa défense, mais malheureusement pour Cassia, il n'y avait que des princesses de pays moins puissants que le sien. En effet, l'Empire gaélique devait tenir compte de la puissance de chaque nation lors de l'établissement de la liste des membres de la famille royale.

Tout avait commencé par un incident au palais impérial, il y a quelques années. Un prince prétentieux d'un royaume riche avait constamment malmené un prince d'un royaume plus petit. Le prince tourmenté avait fini par se suicider dans le jardin. Le prince survécut de justesse, mais depuis lors, l'empire Gel s'efforça de ne regrouper que des membres de la famille royale ayant un pouvoir similaire, afin d'éviter toute surprise.

Ainsi, les princesses qui visitent le temple aujourd'hui viennent toutes de royaumes de taille similaire à celui de Cassia. Il n'était pas nécessaire de satisfaire Cassia. De plus, elle avait la réputation de s'en prendre aux gens en fonction de leur statut et de leur position.

Il n'était pas étonnant qu'ils n'aient pas aimé l'attention qu'elle recevait, directement ou indirectement. Mais l'attention ne tarderait pas à s'estomper. Le sujet de conversation le plus brûlant était la marquise, qui semblait avoir surgi de nulle part. L'apparition de la marquise au temple, et nulle part ailleurs, allait faire des vagues dans les cercles sociaux, d'une manière ou d'une autre, dans les jours à venir.

Sous les beaux jardins du temple, dans un endroit désert, Shuden et Valia marchaient ensemble.

Shuden mesurait une tête de plus que Valia. Il n'était pas étonnant que leurs pas soient si différents. Autrefois, lorsque Valia travaillait pour la cour impériale, elle devait souvent marcher aux côtés de chevaliers masculins qui étaient en meilleure forme qu'elle, et au bout d'un moment, elle était essoufflée.

Aujourd'hui, elle marcha sans effort. « Je me suis demandé si la bénédiction de bonheur du Grand Prêtre était une bénédiction de force physique améliorée, mais en y regardant de plus près, j'ai remarqué que le rythme de Shuden était plus lent » Il fallut un moment à Valia pour réaliser qu'il suivait son rythme.

S'ils avaient eu une relation normale, des amants normaux, mon cœur aurait palpité.

Mais Valia avait d'autres choses en tête. « C'est comme ça qu'on gagne le cœur d'une fille, par petites touches »

Qu'est-ce qui s'est passé tout à l'heure, quand il est arrivé comme un sauveur et qu'il m’a appelée ‘sa femme’ dans un endroit aussi bondé ?

Il embrassa le dos de sa main.

La marquise aurait-elle fait la même chose ?

S'il se l'était fait à lui-même, il l'aurait fait à la marquise, pas moins. Car la marquise était d'une beauté considérable et, à en juger par le comportement du grand prêtre, elle avait le don particulier de tromper les hommes. Il a dû être bien plus gentil avec elle qu'il ne l'a été avec elle-même. Il a agi comme s'il était amoureux d'une autre femme alors qu'il est en réalité amoureux de lui-même.

Valia remua inutilement sa poignée.

« Tu es mal à l'aise ? » demanda Shuden, interprétant l'agitation de Valia comme un malaise.

« Non ! » répondit Valia en toussant involontairement. « C'est juste que c'est la première fois que je vous tiens la main comme ça, alors c'est gênant »

« Eh bien, c'est normal, je serai le premier et le dernier, alors il faut s'y habituer »

« Quoi ? Ah......, oui....... »

Valia réussit à peine à calmer ses joues qui étaient sur le point de chauffer à nouveau.

Quoi qu'elle en pense, cet homme n'était pas une blague. Il entrait et regardait droit devant lui avec une expression nonchalante Alors que Valia jeta un rapide coup d'œil à son beau côté, Shuden prit la parole.

« Tu as fait du bon travail tout à l'heure. Tu n'as pas l'air d'être nerveuse. »

Valia secoua la tête en souriant. « J’étais nerveuse, c'est juste que je ne me suis pas très bien débrouillée tout à l'heure.'

Dans le passé, Valia s'était surtout occupée des femmes de la famille royale,

Par conséquent, elle eut souvent l'occasion de servir des nobles dames et des princesses. Les dames et les princesses étaient plus innocentes que l’on pouvait pensé.

Elles n'étaient ni jalouses ni commères, comme on le disait souvent ; elles étaient occupées à vivre leur vie. La plupart des dames qui observaient Valia le faisaient aussi par curiosité et, sachant cela, il n'y avait aucune raison de se laisser intimider.

En partie à cause de la présence rassurante de l'homme qui se tenait à ses côtés, mais Valia n'était pas du genre à le dire.

« Lady Dean. J'ai une question à vous poser »

« Oui. Allez-y »

« Pourquoi n'êtes-vous pas surprise ? »

« Quoi ? »

« Je crois que j'ai révélé pour la première fois aujourd'hui que je suis le marquis de Garth »

Valia se raidit un instant.

« Vous êtes trop désinvolte, quelqu'un vous a mis la puce à l'oreille ? »

Valia se mordit légèrement l'intérieur de la lèvre. Elle n'y avait pas pensé. Dès qu'elle réalisa qu'il s'agissait d'une erreur évidente, plusieurs réponses lui passèrent par la tête.

« J'ai déjà tout entendu »

Il y avait eu trop peu de monde dans l’entourage de Valia ces derniers jours. Il serait dommage que les vérifications de Shuden la surprennent en train de mentir, et elle ne voulait pas lui donner le bénéfice du doute. D'une certaine manière, elle ne pensait pas qu'elle mourrait s'il la soupçonnait.

Ni Sean ni le Grand Prêtre ne vous ont jamais dit directement que vous étiez le Marquis de Garth.

On ne s'adressait à lui qu'en l'appelant 'Marquis' ou 'Son Excellence', et non 'Son Excellence le Marquis de Garth'. À moins d'être née dans l'empire de Gel, Valia était une noble du lointain royaume de Risa. Si elle n'était pas une noble de Gel et qu'elle reconnaissait Garth à son titre, elle devait être astrologue et non marquise.

[L'homme qui sera mon mari......, le marquis vous fait-il peur ?]

Il lui revint à l'esprit qu'elle avait mentionné le titre de la marquise inutilement ; elle n'y avait pas pensé sur le moment. Valia commença à se sentir nerveuse.

« On peut dire que je ne suis pas facilement surprise...... ? »

« Je n'étais pas souvent invitée à des goûters »

Heureusement qu'elle savait improviser. D'ailleurs, il était évident qu'elle n'était pas souvent invitée, donc elle ne pourrait pas cracher le morceau, même si Shuden parvenait à faire enquêter quelqu'un.

« JE......, je n'ai pas eu l'occasion d'entendre parler de la réputation de Votre Excellence très tôt3

C'était un mensonge. Il était vrai que le nom de Shuden n'était même pas apparu dans les goûters des royaumes mineurs, mais la noblesse de Risa savait quel genre de réputation avait le marquis de Garth de l'Empire de Gel et à quel point il était haut placé.

Mais que pouvait-elle faire si Valia insistait sur le fait qu'elle ne savait pas, demanda-telle prudemment.

« Devrais-je ...... être plus surprise ? »

« Je suis juste curieux, ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas comme si nous étions une famille assez importante pour entrer dans les cercles sociaux d'autres pays. »

« Un mensonge » murmura Valia pour elle-même. Même dans ses souvenirs, les Garth avaient une grande réputation. Ils étaient déjà réputés pour leur grande richesse, et dans cette génération, ils avaient ajouté à cela leur réputation de famille de guerriers.

Le jeune marquis de Garth était un chevalier de génie, et la bannière de l'Empire gaélique flottait dans toutes les guerres qu'il menait. Des tactiques incroyables et une force brute qui laissaient les lignes ennemies en lambeaux. Plus tard, elle avait entendu dire qu'on lui avait même offert le titre de duc, mais que le marquis l'avait refusé pour une raison quelconque. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit toujours entouré de gens. S'il y avait un banquet à la cour impériale, un cercle humain se formait autour du marquis.

« C'est une bonne chose »

Ne sachant pas ce que Valia pensait, Shuden était secrètement heureux qu'elle ne sache pas grand-chose sur la maison Garth. Le statut était une épée à double tranchant, et selon la façon dont on le maniait, il pouvait vous blesser. La position de Marquise de Garth était convoitée par tous, en particulier par Valia, dont la position dans la société était inégalée. S'il l'avait voulu, il aurait pu régner au sommet de la société.

Or, la marquise de Garth était la seule personne digne de ce titre dans les cercles sociaux de l'Empire du Gel. La seule autre duchesse de l'Empire gaélique avait plusieurs fois l'âge de Valia. Si Valia devenait la marquise de Garth, elle serait la femme noble la plus haut placée de son âge. Avec beaucoup d'arrogance, Shuden ne prenait même pas en compte les dames des autres marquis. Elles étaient du même rang, mais avec une nette différence de pouvoir.

Ce fut la seule chose à laquelle il pouvait penser.

Shuden ne s'intéressait pas au pouvoir social. Mais il pouvait imaginer les répercussions qu'aurait le fait qu'une fille de petit chevalier devienne la femme du marquis de Garth.

Ceux qui réclamaient à cor et à cri de goûter aux miettes feraient mieux de s'en passer.

L'envie, la jalousie et les intrigues étaient inimaginables.

On dirait que ça ne va pas durer.

Un visage aussi calme et tranquille qu'une lune immergée. Comment Valia, fille de chevalier d'un petit royaume, s'intégrerait-elle dans une société d'intrigants ?

« Votre Excellence ? »

Valia l'interpella prudemment, peu à l'aise avec le fait que Shuden se tienne à l'écart. Il lui vint à l'esprit que sa voix était assortie à ses yeux gris argentés, rappelant le ciel de l'aube.

Shuden lui rappela. « Tu m'as si bien appelé par mon prénom tout à l'heure, pourquoi es-tu si formelle cette fois-ci ? »

« Eh bien, j’étais en position de le faire avant. »

Il y avait quelque chose à dire sur le fait de voir et d'entendre cette princesse arrogante.

Par le passé, de nombreuses personnes avaient méprisé le statut du père de Valia. Les rires étaient la norme, les insultes un bonus. Cela l'avait endurcie jusqu'aux larmes, mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'était pas offensée. C'était franchement agaçant de voir la princesse se tortiller.

« Dans ces conditions »

Shuden fredonna et inclina le menton. Pour n'importe qui d'autre, cela aurait été la même vieille expression, à peine changée, mais pas pour Valia. Elle pouvait vaguement voir qu'il était amusé.

« Vous ne l'appelez donc par son prénom que dans ces circonstances ? »

« Parce que sinon, ce serait impoli....... »

« Impoli ? Pour cela, tu n'aurais pas dû t'habiller comme tu l'as fait lors de notre première rencontre....... »

Le visage de Valia rougit. Elle se souvient à nouveau de cette situation embarrassante.

Dans son souvenir, c'était un homme direct, à la voix douce, et même lorsqu'il n'ouvrait pas la bouche, tout le monde autour de lui s'empressait de lui parler, mais de près, il était bien différent. On aurait dit qu'il n'avait jamais raconté une blague de sa vie pourtant il parlait sur le ton de la plaisanterie

« Le rubis est-il votre pierre préférée ? »

Valia cligna des yeux, et il désigna son poignet d'un coup de menton.

C'était là que se trouvaient les boutons de manchette qu'elle avait mis en place. Les boutons de manchette qu'elle lui avait mis brillaient. Elle ne s’en était pas rendu compte quand ils étaient sur l'étagère, mais le rubis était d'un rouge assez profond à la lumière du soleil.

« C'est la couleur de vos yeux »

« La couleur des yeux ? »

Clignant des yeux devant cette remarque inattendue, Shuden sourit.

« Tu as dû observer mes pupilles avec attention »

La bouche de Valia s'ouvrit d'embarras, car il avait raison. Valia avait étudié le visage de Shuden avec beaucoup d'attention. Il était beau de loin, mais de près, elle ne pouvait pas le quitter des yeux. Elle pourrait fixer son visage toute la journée sans jamais s'en lasser.

« Ces boutons de manchette sont acceptés avec gratitude »

Valia acquiesça docilement Mais elle ne voulait pas s’enflammer alors qu'il pensait qu'il s'agissait d'un cadeau. D'ailleurs, j'étais un peu flattée par ses remerciements verbaux.

« Comme vous le voyez, je n'accepte plus d'invités à partir d'aujourd'hui. Je le dirai aux chevaliers, pour qu'ils n'aient pas à s'en préoccuper »

« D'accord. Je comprends »

Valia acquiesça docilement aux paroles de Shuden, sachant déjà pourquoi il les prononçait. Par expérience, elle connaissait parfaitement le pouvoir du nom de Marquise de Garth. Il y aurait plus d'une personne, pour le meilleur ou pour le pire, qui voudrait la rencontrer. Pour être honnête, Valia n'était pas très douée pour les éviter, alors il valait mieux les éviter tout court.

Alors qu'elle continuait à marcher, l'entrée du bâtiment du temple apparut. Ils franchirent la porte et emprunté le couloir jusqu'à la chambre d'amis où se trouvait Valia. Après l'avoir escortée jusqu'à l'entrée du bâtiment, il lui dit d'un ton badin.

« Je vous verrai au mariage la prochaine fois »

« Quoi ? ......Ah, oui »

Comme si cela suffisait, Shuden se retourna et s'éloigna sans hésiter. Sean le suivit pour le raccompagner. Valia ressentit une pointe de regret en le regardant s'éloigner.

Le mariage d'un noble se préparait au moins entre trois mois ou six mois. Veut-il dire qu'il ne me reverra pas pendant tout ce temps ?

C'était la coutume en Gel, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir de la peine pour Shuden quand il parlait ainsi. Alors qu'elle se tenait là, Robin parla doucement.

« Mademoiselle, ce soir, nous mangerons vos biscuits aux pommes préférés. J'ai entendu dire que c'était pour le dessert, alors pourquoi n'iriez-vous pas manger ? »

Valia jeta un coup d'œil à Robin, qui avait deux ans de moins qu'elle, et qui était toujours si prévenant de ses humeurs. Même Sean, qui pouvait être plutôt strict, était toujours poli avec elle. Oui. Elle devrait être reconnaissante d'avoir des gens si gentils avec elle.

Valia se débarrassa de sa tristesse et sourit.

Ps de Ciriolla : première grosse différence avec le manhwa... zero mention d'un frère pour Cassia... d'ailleurs je vois pas pourquoi il se sentit obligé de l'ajouter...

Tome 1 – Chapitre 12 – Vers l'empire Schuden ne voulait pas s'en soucier tant que Valia et lui ne seraient pas officiellement mari et femme. Mais il lui avait déjà promis le titre de Marquise de Garth. C'était un beau cadeau, n'est-ce pas ?

La cérémonie devait se dérouler au Temple des Dieux.

Elle était traitée comme une invitée d'honneur au sein du Temple, et son garde du corps n'est autre que le chef des Chevaliers de Garth. Il pensait en faire assez pour elle. Et c'était vrai.

Il avait donc supposé que la seule fois où il reviendrait vers elle serait si quelque chose allait de travers dans le contrat entre Shuden et le Grand Prêtre. Mais aujourd'hui, il était revenu vers Valia. Pourtant il n'y avait aucun problème avec le contrat passé avec la grand prêtre, et il n'avait rien de spécial à lui dire.

C'était désagréable.

S'il devait en trouver la cause, c'était les salauds ricanants au barqui avaient fait cette blague grossière.

« Je suis revenu voir Valia » Shuden n'arrivait pas à faire le lien entre ce qui s'était passé et ce qu’il avait fait. Mais il s'offusqua une fois de plus de la présence d'un drouble dans le temple, où Valia était censée être en sécurité. Des désagréments partout. Shuden fronça les sourcils.

« Sean ».

« Oui, Votre Excellence »

« J'inverse l'ordre »

« Comme vous voulez »

« Veillez à ce que personne ne l’approche à l'avenir »

Les yeux de Sean s'écarquillèrent légèrement, mais le chevalier chevronné, habile à dissimuler ses émotions, ne tarda pas à obéir.

« Je protégerai Ma Dame au péril de ma vie »

Ps de Ciriolla : je sais c'est ultra court mais je ne fais qu'appliquer les découpages de l'auteur.... peut être que c'est pour compenser le précèdent qui faisait 10 pages

Tome 1 – Chapitre 13 – Le mariage

Au cœur de la capitale, le bureau du manoir de Garth utilisé par le maître de la famille depuis des générations, se tenaient une douzaine de personnes en rang, dont les responsables des différents services. Chacun avait un rôle différent à jouer, mais tous ont un objectif en tête ; la prospérité de la maison de Garth. La gestion d'une famille aussi prestigieuse n'est pas une mince affaire.

Aujourd'hui, était leur réunion collective car lorsque Shuden repris le titre de marquis, ce n'était pas le même groupe de personnes, et ce n’est qu’après plusieurs réorganisations que l’équipe actuelle fut constituée. Jusque là, les échanges d’information ou l’exécution des ordres du marquis se passait par le biais de documents et de lettres.

C'était donc la première fois qu'ils se tenaient tous côte à côte au même endroit depuis que Shuden avait été nommé en tant que marquis.

La raison de leur rassemblement était simple.

Un mariage.

Les trois plus grands événements dans la vie d'une famille noble étaient la consécration d'un chef de maison, la mort d'un chef de maison et le mariage d'un chef de maison.

Mais dès que Shuden fut nommé marquis, il n’intégra même pas directement la maison, partant directement à la guerre don naturellement, il n'y avait pas eu de célébration ; la mort du précédent marquis de Garth n’avait pas eu lieu il y a longtemps, mais cela restait un décès, donc guère de quoi l’occasion de célébration. En d'autres termes, ce mariage était attendu depuis longtemps par la maison de Garth.

« Les préparatifs ? »

Le marquis, seul proteur du nom Garth n'est pas un homme de grand discours mais son majordome avait le pouvoir de reconnaître immédiatement ce que son maître demandait grâce àun sens aigu de l'observation, il lui répondit immédiatement.

« Oui, Votre Excellence » dit-il « les préparatifs du mariage progressent à un rythme soutenu et devraient être achevés d'ici un mois. »

Cela ne faisait que quelques jours que l'ordre de préparer le mariage avait été donné et Shuden avait fixé la date du mariage à dans un mois exactement.

C'était un délai ridicule. La plupart des nobles avaient l'habitude de prendre un minimum de trois mois et même plutôt sur une moyenne de six mois, voir un an, à se préparer pour un mariage d'une telle importance. Alors pour le mariage du marquis de

Garth, s’ils avaient eu un an pour se préparer, ils auraient pu le faire plus tranquillement mais la parole du marquis fait loi.

Les préparatifs doivent être parfaits pour que le mariage soit sans égal, tout en respectant la date fixée, ainsi les différents départements travaillaient d’arrache-pied pour tout préparer en vue de ce mariage comme si leur vie en dépendait.

Shuden feuilleta les documents enregistrés par chaque département et compilés par le majordome. Après avoir étudié les détails de la procédure, il posa le document.

« Bien »

À ce mot, les visages des sous-fifres nerveux s'éclaircirent. Shuden n'était pas du genre à faire des compliments, mais il savait reconnaitre le travail des autres. L'atmosphère de fierté qui s'était installée dans la pièce fut brisée en un instant par ses mots.

« Changez la date du mariage. Fixez-la à dans une semaine »

Les serviteurs ont momentanément douté de leurs oreilles. Un mois pour organiser le mariage, avec tous les bras disponible du marquis travaillant frénétiquement, réduisant leur temps de sommeil, pour y arriver dans un mois était déjà un exploit mais en une semaine... Parlant au nom de ses subordonnés, qui pouvaient à peine ouvrir la bouche sous le choc, le majordome prit la parole avec précaution.

« Mais, Votre Excellence, cela empêcherait les vassaux du marquisat d'être présents »

« Hmmm »

Shuden tapa des doigts sur son bureau. Il se fichait bien que les vassaux n'assistent pas au mariage, mais le gros problème était que ce mariage n'était pas le sien. Un mariage sans vassaux, c'était du jamais vu. Combien de ragots y aurait-il dans son dos s’l organisait un tel mariage ?

Shuden s'en moquait des qu’en dira-t-on, mais il ne savait pas si Valia pourrait les supporter.

C'était une étrangère, venue d’un petit royaume, après tout, et sa base de soutien était faible. Rien ne garantissait qu'il n'y ait pas d’autre incident comme celui d'aujourd'hui au Temple. Il était important de faire le maximum dès le début.

« Nous pouvons utiliser la distorsion de la route »

« ...... ? »

Bien sûr, la distorsion de la route permettrait aux vassaux d’arriver au mariage à temps pour la date mais cela représenterai un cout très élevé.

Si les gens du peuple pouvaient difficilement se le permettre ce n'était pas le cas pour les nobles, mais si l'on considérait le nombre de vassaux du domaine de Garth, c’était une somme stupéfiante que le marquis était prêt à engager. Époux, enfants, parents,

gardes du corps, valets de pied, servantes et domestiques, cochers....... Le majordome en chef, calculant rapidement dans sa tête, intervint prudemment.

« Votre Excellence, cela coûterait....... »

« Cela me ruinera-t-il ? »

« Absolument pas »

Le majordome répondit sérieusement, Shuden montra que cela suffisait.

« Alors, continuez »

« Oui, monsieur »

Malgré la perspective d'une telle sortie d'argent, les assistants ne se montrèrent guère surpris. En fait, même le majordome ne fit que la remarque par politesse car la richesse de cet homme dépassait l'imagination.

Cela n’avait rien de surprenant, les ancêtres de la maison Garth avaient été particulièrement intéressés par l’augmentation de leur richesse. Alors que de nombreuses familles bâtissent d'abord l'honneur, puis la richesse, elle seule a suivi le chemin inverse. Aujourd'hui, l'argent faisait tellement partie intégrante du pouvoir alors qu'il y a seulement quelques générations en arrière, il était considéré comme vulgaire pour un noble de voir d’abord sa fortune.

Même à cette époque, la famille Garth dépensait l'argent comme s'il s'agissait d'un plaisir. Les maisons étaient achetées, rénovées et revendues avec profit, et les terres étaient systématiquement achetées pour former des villes marchandes qui exigeaient des loyers élevés. A l'époque, beaucoup les avaient critiqués pour leur comportement d’opportunistes, mais les Garth ont persévéré et ont pris de l'envergure.

Leur capital redoutable avait joué un rôle important dans leur ascension, il est loin le temps où les Garth étaient méprisés parce qu'ils aimaient l'or plus que l'honneur et désormais, il ne restait plus que la richesse, l'honneur et la puissance.

« Nous aurons une autre réunion après-demain »

« Oui, monsieur »

La séance fut levée. Le majordome et son équipe s'inclinèrent poliment et quittèrent le bureau. Une nouvelle réunion après-demain signifiait qu'ils allaient devoir faire des progrès visibles entre-temps, oublient même la notion de sommeil pendant la semaine à venir.

« Allez, les gars »

« Oui, faisons comme si nous étions morts pendant une semaine »

« Tant qu'on est là, faisons une petite réunion »

« Il y a une salle de réunion appropriée au premier étage, au bout du couloir à gauche, et vous pouvez la faire là-bas »

« Je vous remercie. Monsieur »

Un étrange sentiment de solidarité s’installa parmi les assistants, car ils étaient forcés de vivre ensemble. Peut-être qu'après ce mariage, il y aurait de belles cernes sous les yeux de tout le monde, symbolisant l’urgence de la situation, les aides ne descendaient pas les escaliers au rythme normal mais couraient littéralement. Chaque minute et chaque seconde semblait précieuse.

« Il faudra que je parle à votre Excellence plus tard et que je lui demande la permission d’installer des tapis » pensa le majordome « juste au cas où ils tomberaient ». En prime, il ordonna à la cuisine de préparer un grand pot de jus de fruit qui aidera à garder en forme le personnel

Mais peu importe le nombre de jours et de nuits de travail, il y a une chose qu'ils ne peuvaient pas changer.

« aucune robes sur mesure possible »

Les meilleurs couturiers et les plus disponibles avaient déjà été recherchés. Les mariages de la plus haute aristocratie définissaient les tendances et la mode de l'époque.

Il s'agissait d'un événement important, que chaque famille préparait avec le plus grand soin. Les robes de mariée portées par les épouses de la haute noblesse étaient la pointe de la mode depuis un certain temps. Tout le monde essayait de trouver quelque chose d'original et de beau.

« Cela prendrait tout un mois»

Quel que soit le talent d'un couturier, il ne pouvait pas créer un nouveau modèle et faire confectionner la robe en une semaine. À moins qu'il ne s'agisse d'une forme tout à fait originale, il était d'usage de suivre une robe existante. La mode actuelle pour les robes de mariée était celle que la Marquise de Joan portait à son mariage. Elle était simple et basique et pouvait être portée par n'importe qui, mais rien n'était comparable à l'excitation de créer sa propre robe de mariée.

« Et si la dame ne l'aime pas ? »

L'inquiétude du majordome était compréhensible. Personne, ni lui-même n'avait jamais rencontré la future marquise. Elle aurait issu de l’empire, on aurait entendre des rumeurs à son sujet, mais comme elle venait d'un autre royaume, rien de tel n'existait.

Les serviteurs de la maison ne la connaissaient pas du tout.

« Je la verrai demain »

Le majordome à l'esprit vif retourna directement au bureau du marquis. Il frappa avant d'entrer.

« Votre Excellence, c'est le majordome. J'ai un petit message pour vous »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Je vais voir la future dame demain. On a beaucoup de mal avec sa robe de mariée vis-à-vis du délai, alors j'ai pensé qu'il valait mieux la préparer le plus tôt possible »

« Avez-vous trouvé un couturier ? »

« Oui. Je vais aller avec le couturier pour essayer la robe »

« Faite »

« Et, Votre Excellence, j'ai encore une chose à vous dire »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« La future dame n'a ni famille ni parents, mais le vieil homme qui l'a élevée ne devrait-il pas être invité au mariage ? »

Shuden détourna son regard de ses papiers. Il n'y avait pas pensé. La personne qui nourrit l'enfant l'emporte parfois sur celle qui l'a mise au monde. Même n’étant pas du même sang, il aurait pu être plus qu'un père pour Valia. Ses yeux rouges s'attardèrent un instant.

« Demain, vous vous renseignerez en personne auprès de elle et déciderez d'envoyer ou non l'invitation »

« Comme vous voulez »

Le majordome s'inclina respectueusement « Si vous n'avez pas d'autres ordres »

Alors qu'il s'apprêtait à partir, Shuden leva les yeux avec impatience.

« Apportez-moi une petite boîte à bijoux »

« Tout de suite, Votre excellence »

Le majordome fit un geste vers le serviteur qui l'avait suivit qui s'empressa de fournir une boîte à bijoux répondant aux exigences de son maître. Une fois qu'il eut choisi une boîte à bijoux de la taille de sa paume, Shuden dit nonchalamment.

« Allez-y »

Le majordome et les serviteurs partirent. La porte se referma doucement derrière eux et le silence se fit dans la pièce. Shuden posa les papiers qu'il était en train d'étudier. Au lieu de cela, il fixa ses manches de chemise avec leurs boutons de manchette. C'était une partie de lui auquel il n'avait jamais prêté attention au cours de sa vie. Le rubis, de la taille d'un ongle, était d'une couleur vive.

[Ils ont la même couleur que vos yeux].

Shuden retira le bouton de manchette de sa manche. Il le glissa dans la boîte à bijoux que le majordome lui avait apportée. Son bureau n'était pas un bon endroit pour ranger une boîte à bijoux, car il était rempli de nouveaux documents chaque jour. Il ouvrit le dernier tiroir.

« Plein. »

Il n'avait jamais gardé de bijoux dans son bureau. Il y avait même un entrepôt séparé pour les bijoux. Les tiroirs de Shuden n'étaient remplis que de documents de propriété, principalement des documents fonciers, et le troisième tiroir, qu'il ouvrit au cas où, était identique au deuxième.

C'est là qu'il les gardait habituellement.

Les bijoux coûteux n'étaient pour lui qu'une autre forme de richesse. Les épingles à cravate et les boutonnières qui ornaient ses vêtements lorsqu'il se rendait à des banquets, il ne prenait jamais la peine de les choisir lui-même; c'était le travail de ses employés qui choisissaient quelque chose d'assorti à son costume. Même s'il ne le reconnaissait pas le genre de bijoux qu’il portait, lorsqu'il assistait à un banquet, les gens autour de lui disaient qu'il avait beaucoup de goût et seulement à ce moment là qu’il se rendait compte si il portait un diamant ou un saphir sur son costume.

Shuden hésita un instant, puis ouvrit le tiroir du haut. Contrairement aux autres tiroirs, qui étaient densément remplis de documents, le premier tiroir ne contenait aucun papier. Au lieu de cela, il contenait un petit chapeau de paille usé et un poignard émoussé, deux objets sales que même les serviteurs du marquis de Garth n'auraient pas utilisés.

Ce sont des objets qui ont toujours été dans ce tiroir.

La pile de papiers de propriété ne cesserait de s'agrandir jusqu'à atteindre les étagères, mais ce premier compartiment du tiroir ne serait jamais rempli d'autre chose.

[Un bouton de manchette offert par une dame à son amant, et non un simple cadeau].

Quelque chose comme de l'inquiétude passa sur son visage, puis disparut. Shuden poussa son chapeau de paille et sa dague au fond du tiroir pour faire de la place, puis posa la boîte à bijoux. Un tintement retentit à ses oreilles, et il jeta un coup d'œil vers le bas, avant de pousser le tiroir pour l'ouvrir. Son geste était inhabituellement hésitant.

Le tiroir se referma avec fracas.

Shuden avait raison, dès le lendemain, le nombre de visiteurs du sanctuaire commença à augmenter. Le bâtiment où se trouvait Valia n'était ouvert qu'aux visiteurs autorisés, ce qui permit de ne pas provoqué de remous, mais le nombre de prêtres qui erraient dans les environs avait diminué de moitié. Sean avait déjà quitté le bâtiment principal pour répondre à la demande inattendue de la présence de Valia.

« Madame, je crains que vous n'ayez pas pu faire votre promenade »

« Ne vous inquiétez pas, Robin, je vais bien »

« Mais....... »

Contrairement à Valia, qui allait bien, Robin était plutôt anxieux. Son occupation principale était les promenades escortées, il n'est donc pas étonnant qu'il fut gêné par le fait d'être coincée ainsi. Mais Valia n'avait pas l'air de s'en préoccuper. Elle se promenait simplement parce qu'elle n'avait rien de mieux à faire.

« D'ailleurs, je n'ai pas hâte d'y être »

Comme elle avait été en promenade avec Shuden hier et qu’elle ne le verrait plus jusqu'au mariage, elle aurait du continuer les promenades seule. Jusqu'à présent, elle ne s'en était pas soucier mais maintenant, elle en avait plus envie, c’est comme si on lui avait pris le plus intéressant.

« Si ça ne marche pas, je vous apporterai une armure ! »

« Une armure ? »

« Oui. Si vous vous promenez avec votre visage dissimulé sous un casque, personne ne pourra jamais deviner votre identité, n'est-ce pas ? »

Valia rit. Ce jeune chevalier, qui ne semblait avoir que quelques années de moins qu'elle, était très sérieux dans ses plaisanteries, mais c’était dit avec sincérité, Valia en était persuadée

« Si j’en ai besoin plus tard, je vous le demanderai »

« Oui ! »

Robin répondit avec un grand sourire, Valia lui sourit en retour. Contrairement aux inquiétudes de Robin, elle ne s'ennuyait pas tant que ça. Il y avait une bibliothèque dans le bâtiment qui abritait les chambres d'hôtes, librement accessible aux invités d’honneur, elle se révéla bien fournie ; Valia avait emprunté quelques-uns de ses livres préférés ainsi son programme pour la journée était de lire tranquillement.

C’était ce qu’elle avait prévu

« Salutations Mademoiselle »

Valia regarda les personnes devant elle d'un air distant. Il y avait un homme d'âge moyen, propre et bien coiffé, une femme habillée avec goût, et un groupe de jeunes gens, chacun portant un grand sac dans chaque main, les plus jeunes tenant des sacs qui semblaient bien rempli ; Valia roula ses yeux gris argentés et l'homme d'âge moyen s'inclina poliment.

« Je suis le majordome en chef du marquis de Garth »

« Majordome? »

Les yeux de Valia s'écarquillèrent légèrement tandis qu'elle essayait de composer son expression puis elle le salua calmement.

« Oui, bonjour »

« Je suis venu vous voir en personne aujourd'hui pour une seule raison : l'essayage de votre robe de mariée. Je suis accompagné d’une artisane très compétente de l'institut de beauté, qui travaillera sur votre robe »

« C'est un honneur de vous rencontrer. Madame la Marquise. Je ferai de mon mieux pour vous offrir la robe de mariée parfaite aujourd'hui » dit la créatrice avec un regard nostalgique sur son visage. En fait, elle était plutôt enthousiaste. Ignorant la généalogie de la Marquise, elle avait supposé que la commande de la Marquise de Garth consistait simplement à créer une robe de mariée pour une femme de chambre, aussi lorsqu'on lui avait soudainement demandé de repousser la date, elle avait été franchement offensée.

Le délai initial d'un mois était serré.

Ce n'est pas pour rien que les plus grands couturiers de la capitale l'avaient refusée, car s'ils n'avaient pas dit non, elle n'aurait pas pu récupérer la commande. Elle était très talentueuse, mais elle venait de faire ses débuts et n'avait pas beaucoup de notoriété.

« Comment voulez-vous que je fasse une robe de mariée en une semaine ? »

Mais le pouvoir et le prestige de la famille Garth étaient incroyables. Même si vous étiez un artisan de robes réputé, vous ne vous sentiriez pas à l'aise face à la famille Garth. En montant dans la calèche, elle avait essayé de cacher son abattement, et le majordome qui m'accompagnait lui donna l’information qui changea tout.

[C'est la dame qui deviendra la Marquise. Je vous prie d'être polie. Si la Marquise est satisfaite de la robe de mariée, cela sera très bénéfique pour le salon de beauté].

La créatrice en a eu la mâchoire décrochée en entendant cela. En fait, une artisane de son calibre habillait les nobles de naissance, non pas du fief, mais de la ligne directe, avec un rang allant au moins de vicomte à comte. Mais de là à habiller la marquise de Garth, c’était un tout autre niveau.

« Bonsoir, madame la marquise. Je ferai de mon mieux pour ajuster votre robe de mariée, malgré mes compétences insuffisantes. »

« Je vous en prie. »

La styliste examina Valia d'un coup d'œil rapide et poli. Les robes de mariée sont souvent décrites comme blanches, mais quand on s’y connaissait, cela devient un peu plus compliqué. Elle pouvait choisir un blanc chaud avec une pointe de jaune, un blanc sophistiqué avec une pointe de rose, ou un blanc pur. La couleur des cheveux, des yeux, de la peau et de la silhouette de la mariée, ainsi que ses préférences, toutes devait être pris en considération.

-Peau très blanche-

Elle avait une peau claire, sans imperfections, et une couleur de joues saine. La styliste simula rapidement dans sa tête la couleur qui conviendrait le mieux à son teint. Tous les nuances de rose ne sont pas identiques, il y en avait plus de deux douzaines.

« Vos cheveux sont beaux et vos yeux sont clairs. »

Les cheveux noirs avec un soupçon de bleu brillaient comme de la soie, mais ils tombaient en ligne droite, sans aucune vague. Une telle chevelure, qui lui tombait jusqu'à la taille, était très facile à travailler pour un styliste, et ses yeux étaient d'un beau gris argenté.

-Elle a une silhouette fine et une taille moyenne.-

Elle n'était pas aussi grande que les mannequins qui exposaient les robes dans les salons de beauté, mais elle était d'une taille assez modeste et son cadre semblait mince.

Si ses poignets étaient aussi blancs et fins, elle serait très jolie avec un bracelet richement fleuri.

Avec quelques clins d'œil, la styliste, qui avait relevé tous ses points forts de Valia, lui fit signe aux assistants qui se tenaient derrière elle, ils s'approchèrent rapidement et ouvrirent le sac qu'elle portait. Le sac, dont Valia se demandait plutôt ce qu'il contenait, était rempli de tissus, d'accessoires et de modèles de robes. Alors que les assistants finissaient de s'installer, le majordome prit la parole en premier.

« Ma dame, je vous demande pardon, mais je dois vous demander votre indulgence à l'avance »

Peu importe la quantité de bijoux qu’elle portera, peu importe la richesse de la robe de mariée, elle ne sera pas conçue spécifiquement pour Valia., le majordome poursuivit nerveusement.

« Je ne pense pas qu'elle puisse faire personnaliser votre robe de mariée, car la date du mariage approche à grands pas. »

Pendant un instant, la styliste, ses assistants et même Robin la regardèrent. C'était une question de fierté. Par nature, l'aristocratie avait tendance à être pointilleuse au fur et à mesure que l'on s'élevait dans la hiérarchie. Et quand on est la marquise de Garth, on n'est quasiment plus qu'une simple marquise ; dans certains cas, cela pourait être pris comme une insulte.

-Robe sur mesure.......-

Valia connaissait les coutumes de l'Empire Gel en matière de robes de mariée. Les nobles de haut rang, marquis et plus, était au centre de l'attention. Lorsqu'une mariée portait une robe aussi unique que belle, elle faisait parler d'elle pendant un certain temps, et il était de coutume que les nobles de rang inférieur à celui de comte portent le même style de robe de mariée. Valia mentirait si elle disait qu'elle n’avait pas rêvé sur une telle robe, mais elle n'était pas offensée. Pour une raison bien précise.

« Je suis une noble d'un autre pays, et vous n’avez pas à vous soucier de cela, ce sera suffisant pour moi»

Ce n'était pas une plainte mais un simple constat. Valia était parfaitement consciente de son statut, une Dame du Royaume de Risa, non originaire de l'Empire, avec un chevalier pour père. Elle n'en avait jamais eu honte, mais elle savait aussi que ce n'était pas quelque chose dont elle pouvait se vanter.

« Avec tout le respect que je vous dois, Madame, ne le pensez pas ainsi»

L'expression du majordome en chef était résignée.

« Son Excellence m'a demandé de préparer le mariage du mieux que je peux. Permettez-moi de vous dire, sur l'honneur que votre mariage ne sera préparé dans le moindre dé compter que Son Excellence a loué une journée entière de la route de distorsion pour s'assurer que tous ses vassaux soient en mesure d'y assister. »

Les yeux de Valia s'écarquillèrent.

« La journée......,entière...... ? »

« Oui »

Les distordions de routes étaient actionnés par des mages et cela coûtaient très cher.

Bien sûr, c'était une misère comparé à la fortune du Marquis de Garth, mais c'était la norme de Garth. Valia et Shuden n'avaient pas du tout la même mention de l’argent, au point qu’elle avait peur d'en estimer le montant. « ......, mais pourquoi utiliser la distorsion de la route ? »

La date du mariage était encore loin, elle ignorait la date exacte, mais c'était au pire dans trois mois Valia ne savait pas exactement où se trouvait le domaine de Garth, mais même l'immensité de l'empire ne rendait pas impossible un voyage en calèche de trois mois.

« Son domaine doit être dans les montagnes, pas dans les plaines. » Elle en arriva à cette conclusion. Le styliste, qui attendait le bon moment pour intervenir, aborda avec désinvolture le sujet des robes.

« Je pense que la marquise serait bien en blanc avec une touche de rose. Il faudrait que je prenne ses mensurations pour en être sûr, mais elle a beaucoup d'atouts. De plus, la robe de la marquise de Joen est une forme basique, elle couvrira donc à peu près n'importe quelle silhouette de façon magnifique. »

« La robe que je porterai est la même que celle de la Marquise de Joan ? »

Elle avait déjà entendu ce nom.

« Oui, bien sûr, la forme est la même, mais les détails seront complètement différents pour que vous puissiez mettre en valeur le coté glamour de la Marquise »

Ecoutant les paroles de sa créatrice, Valia s’immobilisa pendant les trois heures qui suivirent, prenant des mesures, testant des tissus, bâtissant des modèles. Heureusement qu'elle était en meilleure forme physique que les autres, car une femme plus faible se serait effondré.

« Du thé, ma dame »

Le majordome tendit une tasse de thé. Valia venait d'être libérée par la créatrice.

« Merci »

Valia sourit et sirota son thé. Malgré son air nonchalant, elle était franchement stupéfaite.

« La préparation des mariages sont-elles touts aussi intensives? »

Valia ne put pas se résoudre à poser directement la question, et elle continua à siroter son thé sans parler car finalement, elle avait plutôt soif.

« Mademoiselle, j'ai une question à vous poser. »

« Allez-y, Majordome »

« Je me suis poser l’interrogation au sujet de 'Karl', et j'aimerais l'inviter au mariage, qu'en pensez-vous ? »

Les épaules de Valia se raidirent à l'évocation inattendue du nom de Karl. Elle pensait que personne ne connaissait Karl, et faire venir un mercenaire roturier qu’elle appelait

‘grand-père’ était quelque chose qui ferait jaser dans les cercles sociaux. Cela ne l'aurait pas blessée, mais elle n'aimait pas l'idée que le nom de Karl fasse l'objet de ragots.

Valia demanda, pensant qu'il s'agissait peut-être des instructions de Shuden.

« Est-ce que c’est l’ordre de son Excellence? »

« Non, mais comme vous avez un lien avec lui, j'ai pensé que vous aimeriez vouloir l'inviter à votre mariage, et j'ai demandé au marquis, qui m'a dit de vous le demander et de décider si je devais lancer une invitation en fonction de vos souhaits »

« Je vous remercie de votre sollicitude, Majordome »

« De rien, Ma dame, Je ne l'aurais pas fait sans votre permission. Je ne fait que suivre les recommandation de son excellence »

« En effet »

Contrairement à ce que disait le majordome, Shuden aurait pu se contenter d'acquiescer. Il aurait pu dire cela par pure prévenance, pour se sentir mieux. Les serviteurs qui racontaient des mensonges pour plaire à leur maître étaient bafoués au palais. Même en y pensant, un sourire se dessina aux coins de sa bouche.

Pour être honnête, elle était reconnaissante envers Shuden, qui lui avait tout de même demadé sa permission. Mais Valia n'avait pas l'intention de demander la venue de Karl.

Une fille de chevalier étranger en tant que marquise de Garth serait un sujet de discussion suffisant, mais mettre un mercenaire roturier à la place de son grand-père remuerait l'empire, pas seulement la haute société. Cela causerait également des problèmes au marquis.

« J'apprécie le geste, mais je vous conseille de ne pas inviter Karl, il déteste les foules, et je lui écrirai plus tard. »

« Très bien, Madame, comme vous voulez. »

Le majordome ne se donna pas la peine d'en demander plus. Tandis qu'il s'inclina proprement, Valia se souvint du majordome qui avait autrefois veillé sur le palais. S'il est aussi discret que celui du marquis, je peux compter sur lui pour m'aider grandement depuis que je suis promise. Valia échangea de temps à autre un regard avec le majordome pendant que le dessinateur termina ses croquis.

« Vous aurez la plus belle robe de mariée dans trois jours, mais j'ai besoin que vous restiez disponible pendant les deux prochains jours pour effectuer les retouches de la robe pendant la journée pour qu'elle soit prête pour la date prévue »

« Deux jours suffiront ? »

« Absolument, et j'aurai la robe parfaite pour mettre en valeur la Marquise »

« Je m'arrangerai avec le temple pour vos visites. »

« Je dois vous remercier en mon nom d'avoir été si accommodante malgré un tel délai»

Valia cligna des yeux. Bien sûr, le mariage de la Marquise de Garth devait être organisé, mais c'était un peu étrange, pourquoi agissaient-ils comme s'ils avaient un délai extrêmement court ?

Valia avait envie de demander, mais elle attendit. Elle ne voulait pas se faire prendre à agir comme une ignorante qui ne savait rien du Marquis. Elle ne savait pas comment elle serait traitée quand elle intégrera le marquisat donc il valait mieux garder un profil bas.

« Majordome, j'ai quelque chose à vous demander. »

Valia ne prit la parole qu'après le départ du designer.

« Allez-y. Madame. »

« Pourquoi une telle précipitation? Je sais que je suis censé aider à préparation de la cérémonie de mariage mais vous semblez trop occupée pour être d’une grande aide»

« J'allais vous dire le contraire. Son Excellence a fait avancer la date et préparer aussi vite que possible »

« Le plus vite possible ? »

« Oui »

Les yeux de Valia se rétrécirent.

« Et par le plus tôt possible, vous voulez dire un mois ? Ou deux mois ? »

Selon Valia, ce serai le mariage le plus rapide de tous les temps. « Cela doit être dur pour les employés, » pensa-t-elle, mais d'une certaine manière, elle se sentit soulagée.

[La prochaine fois, je vous verrai au mariage.]

Valia se rendit compte qu'elle s'apitoyait sur son sort.

« Majordome, quelle est la date du mariage ? » demanda Valia le plus nonchalamment possible, feignant le désintérêt pour ne pas avoir l'air d'une mariée impatiente de voir son époux. Il lui répondit poliment.

« Oui, ma dame. Dans cinq jours »

Valia entendit un sanglot.

Ps de Cirolla: un mariage a las vegas?? ils ont pas d'équivalent?, car la c'est dur dur autant de boulot pour un délai si court..

Tome 1 – Chapitre 14 – Le mariage

[Cinq jours plus tard].

Cinq jours. Le sens de ses mots était intense.

Le cœur de Valia battait la chamade et elle eut bien du mal à dormir cette nuit-là. Dans sa vie précédente de servante d'escorte impériale, elle avait assisté à de nombreux mariages de nobles avec la famille royale mais si dans le passé, elle ne fut qu'une escorte de mariage banale maintenant Valia était la star de cet événement, car c'était le mariage de la Marquise de Garth.

« ......Et si je tombe ? »

Si elle avait bien supporter la situation lors de la dispute avec la princesse Cassia il y a quelques jours mais au-delà, elle était pas sure de le supporter. Il y aura dix fois plus d'invités au mariage et Valia n'avait pas l'habitude d'être au centre de l'attention, la nervosité que provoque ce genre de situation peut pousser à faire des erreurs qu'ils ne feraient pas en temps normal donc il n'est donc pas étonnant qu'elle s’inquiète de tomber dans l'allée.

« Il y a deux grands types de mariages dans l'Empire du Gel »

Cette inquiétude l'a amenée à répéter sans cesse le déroulé du mariage et Sean prit le temps d’expliquer à la jeune femme inquiète ce qu'il savait sur les mariages.

« Tout d'abord, la cérémonie de mariage est présidée par un prêtre, qui est le témoin entre le ciel et le couple. Les mariés s'inclinent d'abord devant le prêtre, puis devant les invités, et enfin l'un devant l'autre. La cérémonie se termine lorsque le prêtre célébrant annonce le mariage aux cieux »

Valia acquiesça, essayant de comparer la description de Sean sur la cérémonie avec ceux qu'elle a vus dans sa vie antérieure.

« Mais, Sean. Tu as dit que dans l'Empire Gel, il avait deux sortes de mariages »

« Oui, c'est exact »

« Alors quel est le deuxième ? quel sont les différences entre les deux cérémonies? »

« La cérémonie est la même, sauf que les témoins des cieux sont les mariés eux-mêmes »

« Le couple lui-même ? »

« Oui. C'est ce qu'on appelle un 'second mariage', et au lieu d'avoir un prêtre qui officie, le couple par lui-même déclare au ciel qu'il est marié »

« Je vois. Ce genre de mariage n'existait pas dans le royaume où je vivais, mais l'Empire du Gel a vraiment une cérémonie unique »

« Oui, c'est vrai. C'est parce que l'empereur de l'empire Gel est un être céleste, et on pense que dans son royaume, on peut se confesser directement aux cieux sans avoir besoin d'un prêtre pour en être témoin »

« Alors pourquoi se donner la peine d'inviter un prêtre officiant ? Il serait plus pratique pour le couple de se confesser simplement au ciel »

La plupart des mariages auxquels Valia avait pu assité dans le passé étaient célébrés par un prêtre. Malgré qu’elle avait assisté à d'innombrables mariages de nobles, elle n’avait eu l’occasion que d’assister une seule cérémonie sans un prêtre officiant. Sean hésita un instant avant de répondre à la question de Valia.

« Le premier mariage, celui qui est célébré normalement, peut faire l'objet d'un divorce, mais pas le second car vous dites directement au ciel que vous ne vous séparerez jamais

»

« C'est donc la différence, l’un permet le divorce contrairement à l’autre ? »

« Madame, c’est pour quoi très peu de nobles célèbrent actuellement des seconds mariages, pas même leurs Altesses Royales »

Consciente de l'inquiétude de Sean, Valia lui sourit de manière rassurante.

« Ne vous inquiétez pas, je n'y pense pas trop, et vous m'avez vraiment bien aider et éclairer sur le déroulé de la cérémonie »

« Vous pouvez toujours me poser des questions et je me ferai un plaisir vous y répondre

»

« Merci, Sean »

Valia s'enfouit dans le canapé pour se replonger dans le livre de procédures de mariage que le majordome lui avait transis. Habituellement, c’était censées être enseignées par le membre le plus âgé de la famille, mais Valia n'ayant plus aucune famille, elle se retrouvait être le membre le plus agé de la famille Dean et se retrouvait reconnaissante au majordome d'avoir été si attentionné vis-à-vis de son manque de soutien familial.

« J’ai déjà vu ce qu’il appelle un second mariage. »

De fait, Valia avait vu ce que Sean appelait un mariage 'criant vers le ciel'.

C'était le mariage de Yeri et du prince héritier.

À l'époque, elle s'était convaincue que ce mariage était unique parce qu'elle épousait une femme de l'oracle. Après tout, elle n'avait pas d'amis pour bavarder de ce genre de

choses et les servantes d'escorte étaient généralement silencieuses, plus qu’une règle, c’était une habitude de discrétion envers les nobles qu’elles servaient Au lieu de cela, elle entendit les autres servantes bavarder avec enthousiasme sur la cérémonie. Sur le moment, elle s’imaginait qu'elles voulaient dire qu’elles n’avaient jamais vu un mariage aussi somptueux, mais à la lueur des explications de Sean , Valia comprit qu'elles voulait plutôt dire que c’était la première fois qu’elles assistaient à un second mariage.

« C'est incroyable » pensa-t-elle « que même un empereur et une impératrice puissent organiser un tel mariage » Valia mémorisa l'organigramme du mariage telle une étudiante préparant un examen, emmagasinant autant d’information que possible

« Mademoiselle. Vous avez un invité »

La plupart des demandes de visite pour Valia étaient stoppé par la surveillance implacable de Sean qui n'en autorisait au final que très peu à lui rendre visite, et le premier visage qui lui vint à l'esprit fut celui de ........

« Salutations à la Marquise »

« Enchanté »

Valia s'attendait à personne d’autre, la créatrice sourit largement en entrant dans la chambre. La fatigue se lisait sur son visage et aucun maquillage ne pouvait cacher les cernes sous ses yeux qu'elle arborait, ce constat fit de la peine à Valia

« Un mariage dans cinq jours »

L’annonce du délai l’avait surprise et ses employés l’étaient encore plus, c’était un défi impossible à relever pour un couturier que de créer complétement une robe de mariée dans si court laps de temps.

Il existait d’ailleurs un dicton qui dit que cela rend malheureux la femme si elle portait une robe prête à porter, c'est pourquoi les couturiers ne réalisaient jamais de robes de mariée à l'avance, exemption faite pour les modèles d’exposition. C’était pour cela que la confection de la robe de mariée fut lancé dès la réception de la commande, c’était un vrai challenge pour un artisan de réaliser une robe en trois jours.

« Voulez-vous une tasse de thé ? »

« Je vous en serais reconnaissante, marquise »

Valia offrit du thé à la créatrice pour lui permettre de reprendre son souffle et par chance la thé qui avait été préparer, était infusé à la menthe, qui lui permit de raviver son esprit, il était froid et parfait pour étancher sa soif. Le designer prit la tasse des mains de Valia à deux mains, l'avala goulûment, elle avait clairement soif, terminant sa tasse, elle se sentit revigorée

Au moins, les assistants avaient l'air plus en forme que la créatrice, car ils avaient pu travailler par roulement. Au signal de la créatrice, ils commencèrent rapidement à ouvrir les sacs qu'ils avaient apportés avec eux, étalant sur la table les accessoires étincelants et les corsages fleuris sous les yeux de Valia qui s'écarquillèrent d’étonnement.

Le visage de Sean resta figé dans son sérieux professionnel, mais pas celui de Robin qui laissa échapper un 'wow' involontaire d'admiration, puis toussota sous le regard noir de Sean. La créatrice, qui fut secrètement satisfait de la réaction de Robin, dit avec un sourire confiant.

« Maintenant, les gardes peuvent-ils s'absenter un instant ? »

« Oui, madame. Nous attendrons à la porte »

Sean et Robin sortirent, voyant que la porte était bien fermée, la créatrice, refusa de perdre une minute de plus, se tourna immédiatement vers Valia.

elle tendit la main et en un instant la robe que porterait Valia fut étalée sur la table et tout aussi rapidement elle fut déshabillée pour lui laissant jute ses sous-vêtement, on sentait la force du professionnalisme de la créatrice

« Regardez, Marquise »

Elle souleva les épaules de la robe de mariée qu'elle avait apportée avec elle, la jupe fluide se déploya entièrement pour afficher son intégrité

« La robe en cloche de la Marquise de Joan est la base des bases, mais les bases sont le fondement pour offrir les meilleurs variations de style, et c'est la façon dont vous les créez qui les peuvent les rendre si différentes. Maintenant, tournez-vous, car j'ai besoin que vous l'essayiez »

Les assistantes habitué à l’exercice s'organisèrent parfaitement et malgré le fait que les robes de mariée n’étaient jamais faciles à enfiler, Valia ne tarda pas à se retrouver habillée de la robe. Les mesures de la couturière qui fut nombreuses et compliquées à prendre, permit à se que la robe lui aille parfaitement, en étant confortable à porter.

« Finalement, j'avais raison, elle vous convient à merveille » s’exclama fièrement la créatrice

« Maintenant, voulez-vous vous regarder dans le miroir ? »

Et elle avait toutes les raison d'être enthousiaste.

La robe de mariée que portait Valia était une robe de base à cloche classique, ce qui dans l’esprit de Valia poserai des limites à l’originalité mais la créatrice était littéralement une orfèvre dans son art et Valia n'avait jamais vu une aussi belle robe de mariée de sa vie.

De la dentelle translucide recouvrait le cou et la clavicule, reliant les épaules puis remontait le long des bras. Au niveau des poignets, elle se recourbait pour former des volants délicats.

Restant dans le thème général de la dentelle, la taille et l'ourlet de la jupe étaient également ornés de dentelle finement brodée, et les fronces de la taille au bas du buste étaient particulièrement élégantes. « Cela doit coûter très cher » pensa Valia, dont les yeux se posèrent sur la dentelle qui recouvrait ses bras.

Plus les motifs étaient élaborés, plus la dentelle était chère et avec une telle dentelle sur tout le corps, le prix de la robe devait s’envoler. Valia dut se retenir pour ne pas déchirer la dentelle fragile et délicate avec sa force naturelle même si cette dentelle de haute qualité et qui avait minutieusement tissée était plus solide que la moyenne mais Valia pouvait malheureusement facilement la déchirer.

« Est-ce que je peux juste porter ainsi le jour de mon mariage ? Ou dois-je porter un corset ou un panier ? » demanda Valia, tout en examinant le moindre détail de la robe ; elle avait peur que la nervosité le jour de la cérémonie l’empêche de respirer ainsi porter un corset lui enserrant la taille, risquerait de la faire se sentir mal, voir la pousser à l’évanouissement mais heureusement, la créatrice secoua la tête.

« Nous n’ajouterons pas de panier, car si on augmente l’amplitude de la jupe que vous portez actuellement, cela aura l'air ridicule ; pour le corset plus aucune dame ou noble femme n’en porte de nos jours, s'il faut être torturée pour être belle, qu'est-ce que c'est de la beauté ? »

« C'est un bon raisonnement »

Valia sourit, c'était peut-être parce qu'elle était une créatrice de mode, après tout, mais elle avait une idée très juste et très ferme sur la beauté qu'elle recherchait à obtenir.

Tome 1 – Chapitre 15 – Le mariage

Le même jour, une petite agitation éclata dans la Grande Salle du Temple de la Terre Sainte.

« Héhé, le mariage se fera dans cinq jours ? »

« Oui. N'est-il pas étrange comme décision ? et encore plus par le marquis de Garth ?

Le Marquis de Garth dans l'Empire de Gel était une immense puissance avec une fondation solide basé sur une immense fortune, lui offrant des capacités d’action extraordinaires. Grâce à cela, l'actuelle Maison Garth était libre dans tout ce qu’elle entreprenait.

Le marquis invita le prêtre officiant qui célébrerai le mariage au manoir, bien il y avait bien des prêtres officiants au Second Temple de la capitale de l'Empire Gel, mais faire appel à un officiant venu de la Terre Sainte accentuerai le prestige de la cérémonie, car les célébrant de la capitale s’occupaient surtout des mariages des roturiers.

« Peut-être qu’il y a une erreur dans la lettre? »

« Ce n'est pas possible, il est clairement écrit cinq jours plus tard »

« Quand la première annonce disait un mois plus tard, j'ai pensé qu'il y avait un problème, mais cinq jours plus tard, ce n'est pas sans précédent ? »

« Oui, c'est vrai. Je suis sûr qu'il y a une raison derrière, mais je n'arrive pas à la trouver pour l'instant »

Les prêtres se concertaient, et le prêtre qui avait été sélectionner comme officier au mariage du marquis de Garth était lui aussi désemparé.

« D'après ce que j'ai entendu, la mariée est une noble du Royaume de Risa....... »

Les détails de la sélection de la princesse étaient un secret partagé uniquement par les prêtres les plus haut placés de la Terre Sainte, et ils avaient gardé le secret sur le fait que Valia était une princesse du Temple. Les prêtres qui célébraient les mariages étaient pour la plupart âgés, et pas assez haut placé pour être dans la confidence au sujet de Valia.

Alors que les prêtres réfléchissaient à la raison de ce calendrier étrange, ils hochèrent la tête à la lecture d'une autre lettre du Second Temple.

« Ca pourrait parce que le grand prêtre Philémon assiste au mariage de la marquise de Garth »

« Oui ? Et c'est lui qui officiera ? »

« Historiquement, jamais le Grand Prêtre y trouvait dans un mariage en tant qu'invité, et non en tant qu'officiant. Qui voudrait commettre un tel blasphème ? »

« c’est impossible »

La fonction de grand prêtre était la plus haute du clergé. Qu'un simple prêtre célèbre un mariage avec un grand prêtre comme invité d'honneur équivalait à un chevalier débutant prenait la tête d'un champ de bataille alors qu’un général en chef se trouvait derrière lui.

Personne n'avaient jamais vu un mariage célébré par un grand prêtre.

« C'est une bonne chose que le grand prêtre Philémon m'ait contacté ainsi, sinon j’aurais été pour rien »

Finalement, ils se mirent en tête que le Grand Prêtre Philémon officierait au mariage de la Marquise de Garth, ils en ressentir une grande félicité, car les prêtres, fondamentalement purs et étaient sincèrement heureux que la marquise ait un grand prêtre pour officier son mariage.

« Historiquement, les grands prêtres n'officient pas à moins qu'il ne s'agisse du mariage de l'empereur et de l'impératrice de l'Empire, alors ce doit être un grand honneur pour le marquis de Garth »

« Hehe, le Marquis de Garth bénéficiera d’un grand honneur »

« Amen. Que Dieu bénisse aussi les invités »

Le grand prêtre n'officie que pour les mariages de l'empereur et de la première impératrice, une concubine pouvait jouir dans toute les faveurs de l’empereur, le grande prêtre refusera célébrer un deuxième mariage, même s’il s’agissait de celui de l’empereur. Un seul mariage par personne, ainsi était la volonté du Temple pour être officier par un grand prêtre car au final ce devait être un événement unique au cours d’une vie.

« Cela signifie-t-il que je n'ai pas besoin d'aller dans l'Empire du Gel ? » demanda le prêtre qui avait été choisi pour célébrer le mariage du Marquis de Garth, les autres prêtres acquiescèrent.

Aucun des prêtres ne se doutait à l'époque des répercussions que cela allait avoir sur le mariage du marquis quelques jours plus tard.

Tome 1 – Chapitre 16 – Le mariage

Le jour du mariage.

Ce n'était pas un jour comme les autres, un jour où tout le monde était solennel, tout le monde était nerveux et tout le monde était excité.

Bien sûr, si vous demandiez à Valia, elle n'était pas du tout excitée mais par contre si nerveuse qu'elle avait bien eu du mal à s'endormir le soir, se tournant et retournant les yeux fermés, puis les ouvrait pour encore se tourner et retourner, et cela durait depuis qu’elle apprit que le mariage serai célébrer dans cinq jours.

Malgré son manque de sommeil, son teint serai parfait pour le jour de la cérémonie pour la simple raison que la créatrice s’était installé dans la chambre d’à côté pour travailler sur les tenues de Valia en vue du grand jour et en même qu'elle apprêtait et embellissait les robes, les enlevant et les remettant sur Valia qui devait jouer les mannequins, elle s'inquiétait également de la peau de Valia prenant du temps à lui râper toutes sortes de fruits et de légumes pour lui réaliser des masques à poser sur le visage.

« Je crois que je me suis mis plus de choses sur le visage que dans la bouche. » ironisa Valia mais le résultat était là, sa peau n'avait jamais été aussi impeccable en 18 ans de vie. Au début, tant de luxe et d’attention la gênait, mais les êtres humains sont des créatures qui s'adaptent rapidement, et après une semaine, elle s'y était habituée voir appréciait.

Rapidement vient, le grand jour, le jour du mariage ; Valia sortit du lit dans lequel elle n’avit fait que se retourner à la recherche d’un sommeil qui ne venait pas et jeta un dernier coup d’œil à sa chambre, si elle pouvait revenir au temple quand elle le voudrait, jamais plus elle retournerai dans cette chambre, qui même si elle y avait passé peu de temps, elle avait fini par s’y habituer au point de s’attacher à ses murs… seuls les souvenirs viendront avec elle

« Oh, mon Dieu, vous êtes déjà levée »

La styliste qui était entrée doucement pour réveiller Valia et sur un petit signe, demanda aux assistants d’entrer, portant la robe de mariée dans leurs mains prudentes, ils s’avancèrent pour habiller la future marquise

«Cette robe de mariée dans laquelle j'ai mis tout mon cœur et toute mon âme. Quand vous la verrez, vous l'adorerez.'

L’ombres sous les yeux de la créatrice s'étaient creusées, prouvant les heures de travail, ainsi que toute son implication

« Quelle artisane vous êtes ! »

Valia s'émerveilla intérieurement, étonnée qu'après tant de jours et de nuits passés à s'investir corps et âme dans la robe qu’elle puisse semblée toujours aussi énergique.

« Je ferai de vous la plus belle des mariées aujourd'hui. »

La voix de la créatrice était rauque, s’étirant doucement pour assouplir ses muscles endoloris en vue de cette dernière ligne droite avant le grand moment.

Valia se fit masser et se lava le visage avec de l'eau parfumé avec des pétales de roses.

Prise dans un tourbillon de préparations, elle s’en remit totalement aux petits mains qui s’activaient autour d’elle, fermant les yeux et obéissant à toutes les instructions, levant les bras l’un après l’autre, les baissant sans opposer la moindre hésitation.

Elle se retrouva vêtue d'une éblouissante robe de mariée à la dentelle élaborée et finement brodée, de boucles d'oreilles en diamant scintillant, de minces bracelets étincelants et d'une couronne de bijoux rare sur la tête, toute la beauté se révélait dès que la lumière du soleil l'atteignait, explosant la lumière dans tout le spectre des couleurs.

Après la robe, il fallut passer au délicat maquillage, ce fut le travail de l'une des assistantes du créatrice, toujours présente, pour superviser le moindre détail du maquillage de Valia.

Elle allait être la plus belle mariée jamais vue, un simple soupçon de rose froid sur ses joues pour créer un doux aspect rougissant puis voulant mettre en valeur ses grands yeux clairs, un fard à paupière sombre, puis un eyeliner minutieusement appliqué par l’assistante, la créatrice mit la touche finale avec le mascara noircissant encore plus les cils

« Wow....... »

La bouche de Valia s'ouvrit de stupeur devant son reflet que lui renvoyait le miroir, malgré la gêne d’autant s'admirer dans le miroir, tel Narcisse mais c'est plus fort qu'elle, elle avait presque du mal à se reconnaitre devant la beauté qui apparaissait sur la paroi argenté du miroir

Elle s’était déjà maquillé dans sa vie antérieur, mais c'était la première fois qu'elle se sentait ainsi tellement en beauté, la créatrice finit par glousser doucement devant la réaction si de Valia et son incapacité de détacher son regard de son reflet. Bientôt, cette jeune fille serait officiellement la marquise de Garth.

Mais pour le moment, elle avait encore l'air d'une charmante jeune femme partant pour ses débuts dans la société, cela ravissait la créatrice.

« Je n'ai pas l'habitude de me vanter, mais c'est vraiment beau, qu’en pensez-vous ?

Et comment la contredire, le miroir lui renvoyait l’image d'une beauté éblouissante, se reconnaissant à peine mais elle se sentait un peu gênée de se complimenter elle-même, alors elle détourna la réponse

« Son Excellence le Marquis sera ravi »

« Oh, madame, que voulez-vous dire ? Le maquillage d'une femme n'a pas pour but de plaire à un homme. La seule chose qui compte, c'est l’avis de la femme elle-même, qui porte le maquillage, l'aimez-vous ou pas »

« Est-ce vrai ? »

Valia sourit.

« Vous y avez mis tout votre cœur, j’aime énormément »

Il n'y avait pas de grand discours, mais la sincérité de ses simple mots firent rayonné la styliste et ses assistants de fierté après cette semaine de dur labeur. La renommée et l’avenir de l’atelier promettait d’être radieux pour l’avenir, mais pour le moment le simple bonheur d’avoir mis en valeur la beauté de la future marquise suffisait à leur joie.

« Madame, le carrosse nuptial est arrivée »

La voix de Sean se fit entendre de l'extérieur, Valia se leva nerveusement de son siège.

La coutume voulait que la mariée monte seule dans le carrosse nuptial et reste seule jusqu'à ce qu'elle rejoigne son promis, le Marquis de Garth. Une fois dans son rôle de marquise, elle serait plébiscitée par tous les créateurs de la Capitale, mais elle était sûre que Valia referait appel à son travail dans l’avenir.

« Félicitations pour votre mariage, Marquise »

'Merci beaucoup »

Aussi belle soit-elle, elle n’avait pas suivi les conventions de la haute noblesse en matière de robes de mariée don il y aurait donc surement beaucoup de nobles pour blâmer son choix mais vu Valia était une noble d'un autre pays et qu’elle avait déjà connu assez de regards hostiles par le passé cela ne l’effrayait pas outre mesure

« Je dois y aller. »

Valia tourna le dos à Sean en s'éloignant pour rejoindre son futur.

Tome 1 – Chapitre 17 – Le mariage

La maison du marquis de Garth dans la capitale de l'empire Gel ouvrit l'austère porte d'entrée pour cette journée de célébration, tous les carrosses qui arrivaient étaient lourdement ornés des armoiries des différentes familles aristocratique qui se pressaient déjà, alors même qu’il restait une heure avant le début des festivités, pour être sûr de ne pas rater ce qui était considéré comme le plus grand événement de la saison.

Ce mariage au sein de la grande famille de l’empire fut au centre de toutes les conversations durant toute la semaine, pas un goûter, ni aucun bal, n’échappèrent aux discussion sur le mariage du marquis de Garth. Ceci se déroulait au grand dam d’une partie la noblesse qui était soit secrètement amoureuse de lui ou le considérait comme un gendre idéal. Si l’on ajoutait le fait que le marquis avait avancé la date du mariage à un délai sans précédent, et l'intérêt pour le mariage dépassait largement la curiosité habituelle.

« Qui est donc la mariée pour avancer si précipitamment la date des noces?'

« Oh, vous n'avez pas entendu ? La marquise est la fille d'un chevalier du royaume de Risa. »

« Une simple fille de chevalier ? Pas une princesse du royaume ? »

« Oui. Il y a même eu un scandale au Second Temple à ce sujet l'autre jour »

Il était de notoriété publique parmi les nobles que celle qui allait devenir la marquise de Garth était la fille d'un chevalier d'un autre pays car la mésaventure de la princesse Cassia, qui avait été humilier en ne reconnaissant pas la marquise inconnue, était déjà l’un sujet de conversation favori à l'heure du thé tellement elle était intéressante.

Cependant, malgré toutes les rumeurs qui circulaient, l'image même de la marquise reste floue, tel le fantôme d’une légende.

Certains avaient pourtant essayer au sanctuaire de la rencontrer, mais le chevalier de Garth avait montrer son inflexibilité en faisant barrage contre la curiosité des visiteurs indésirables

Donc pour le moment cela restait un mystère, mais qui trouverait rapidement sa réponse lors de son apparition sur l’allée nuptiale

« Mais comment se fait-il qu'une dame du royaume de Risa a pu rencontrer et épouser le marquis ? »

De toutes les questions, celle-ci était la plus importante pour la haute société, le Royaume de Risa était un petit pays neutre qui n'avait jamais fait la guerre, alors comment la fille d'un chevalier du royaume avait-elle pu même rencontrer le marquis de Garth jusqu’à même l’épouser ?

Les théories ne manquèrent pas, mais rien ne pouvait approcher de la vérité. Les nobles observaient tout autour d'eux, impatients que le mariage commence, et ainsi obtenir les réponses aux nombreux questions qui fleurissaient sur toutes les bouches mais le moment n'était pas encore venu car il n'y avait toujours pas le marié, ni l mariée, ni même de prêtre officiant.

La mariée, Valia, se rendait en carrosse chez la marquis, tandis que le marié, Shuden, attendait ses invités dans l'antichambre.

La coutume voulait que ni la mariée ni le marié ne rencontraient leurs invités avant le mariage, mais certains d'entre eux ne pouvaient pas être ignorer

« Marquis, félicitations pour votre mariage »

« Sa Majesté m'a demandé de vous transmettre également ses félicitations »

« Merci. Premier prince Gusto, deuxième prince Elvan, j’irai saluer le roi moi-même »

Gusto, le premier prince, et Elvan, le second prince, n’étant pas encore dans la compétions pour l’obtention de la couronne, et étaient donc ostensiblement en bons termes.

« C'est dommage que nous ne puissions pas rencontrer la future mariée »

Les membres de la famille impériale de rang supérieur à la noblesse n’étaient pas autoriser à assister au mariage et cela quelle que soit leur relation, ainsi le voulait la coutume de l’empire, par contre l’usage était d’envoyer un serviteur transmettre les félicitations aux nobles se mariant qui après rendait visite au palais Mais ils étaient là côte à côte, transmettant eux-mêmes les félicitations à Shuden.

Cela pouvait ressembler à simplement de la politesse de venir féliciter en personne le grand combattant et le plus haut noble de l’empire, mais en réalité ce n’était que manœuvre politique, Shuden Garth pouvant être l’élément essentiel dans la lutte acharnée pour l’accès au trône, ainsi même si les deux princes n’étaient pas sensés être là, ils se sentirent contraint au déplacement.

Gusto de son propre chef, et Elvan le suivant de près de peur de se faire dépasser.

Shuden était parfaitement au fait de leur tactique, mais feignit l’ignorance.

L'empereur avait atteint l’âge pour désigner un successeur car même si il pouvait commander au ciel et à la terre, aucun homme ne pouvait vaincre la réalité du temps qui courait inlassablement, ainsi dans l’ombre des princes, de nouveaux suivants, de nouveaux pouvoirs attendaient leur heure.

La roue du temps s'avançait lentement vers un monde nouveau avec cette nouvelle génération de jeunes talents accédant au pouvoir, et Shuden était l'un d'entre eux et étant de celui qui avait le plus à offrir, il était de toutes les invitations a tous les mondanités même s’il y participait rarement.

« À propos, marquis. J'ai entendu dire que le grand prêtre Philémon était présent »

« C'est vrai, mon frère ? Ah Ah, les Grands Prêtre ne viennent pas assister aux cérémonies même si vous leur offrez un carrosse en or. Avez-vous offert un château en or ? »

« Rien de tel. »

Shuden savait qu'il était impossible que le Grande Prêtre n'accepte pas l'invitation à ce mariage, car le Grand Temple était la source même de cet union pour la réalisation de l’oracle après tout et eut-être que si Shuden avait imposé comme condition que l’ensemble des Grands Prêtres viennent assister au mariage, ils n’auraient pas eux la possibilité de refuser la demande.

« Hahaha, la capitale sera noyé dans les larmes des jeunes filles de l'Empire du Gel, et c'est même un mariage officié par un Grand Prêtre »

« C'est un prêtre régulier qui officiera le mariage, le Grand Prêtre n'y assistera qu'en tant qu'invité »

« Le Grand Prêtre en tant qu'invité ? »

Les yeux des princes s'écarquillèrent, à la mention de cet événement sans précédent, Shuden resta nonchalant puis jeta un coup d'œil à sa montre.

« Je ferais mieux d'aller accueillir la mariée »

« Oh, nous vous avons retenu trop longtemps »

« La prochaine fois que vous viendrez au palais, n'oubliez pas de venir nous saluer »

« Je le ferai, mais d'abord, si vous voulez bien m'excuser, je dois y aller, Je vous remercie

»

Le comportement de Schuden n'était pas aussi condescendant que pouvait l’être certains nobles, et ni Gusto, le premier prince, ni Elvan, le second prince, ne le trouvaient arrogant malgré que le marquis de Gart soit un homme de grand pouvoir et de haute compétence.

« Si vous le voulez bien, rentrons au palais mon frère. »

« Bien sûr. »

Gusto et Elvan riaient amicalement, mais la situation dans laquelle ils naviguaient n’étaient un secret pour personne un temps soit peu au courant du milieu politique, et

harponner le marquis pour l’avoir a ses cotes représentait une marche importante vers l’obtention du trône.

Le marquis de Garth restait parfaitement neutre devant cet affrontement politique, se contentant de rester dans son rôle ainsi les nobles soutenant l’un ou l’autre prince etaient à couteaux tirés, faisant monter un certaine tension dans l’air

« Je me demande quel genre de personne est la marquise de Garth. »

« Moi aussi, mon frère »

Les yeux de Gusto et d'Elvan se croisèrent, côte à côte, devant la foule des invités bruyante d’impatience. La marquise, une noble d'un autre pays, était une nouvelle variable et une nouvelle opportunité pour l'aristocratie politique, pour tenter de conquérir l’insaisissable marquis qu'elle le veuille ou non, les invitations à l'heure du thé qui allaient lui être adressées étaient déjà prêtes à lui envoyer.

Tome 1 – Chapitre 18 – Le mariage

La voiture nuptiale était un carrosse dit 'à fleurs', tiré par deux chevaux blancs et largement ornés de fleurs et de rubans rouges avec ses quatre demoiselles d'honneur et huit accompagnateurs qui se rendait la maison de la mariée jusqu’à celle du marié. La politesse voulait que tous les invités arrivent avant la voiture nuptiale, permettant à l'entrée principale, qui grouillait de monde auparavant, d’être entièrement vide pour la grande arrivée.

Et c’était là, à l’entrée, que Shuden attendait sa promise.

Il était magnifiquement habillé d’un smoking blanc comme le voulait la tradition, même il demandait moins de travail que le robe e la mariée, le costume de l’homme était réfléchi avec goût mais cétait la carrure de celui qui le portait qui faisait toute la différence. Shuden avec ses épaules larges aux muscles durs était fait pour ce costume, une boutonnière épinglé sur le côté gauche de son col, ses chevaux blond-rond pommadés, donnant ainsi à Shuden une aura d’élégance pure, l’archétype du marié idéal.

« Ils arrivent. »

La voiture nuptiale s'arrêta non loin de Shuden, pour escorter personnellement la mariée pour son entrée sur l’allée nuptial avant de la remonter. D’un pas vif, Shuden s’approcha du carrosse et les garçons d'honneur ouvrirent la porte.

« ....... »

Shuden posté au pied de la voiture, un bref silence s’installa alors que la main d'une femme glissait doucement dans la sienne, ce n’était pas grand-chose pourtant ce simple geste raviva des souvenirs pas si lointain, ce lui de leur première rencontre…. Ce jour où ils s’étaient retrouver dans cette même situation… le stress de l’époque l’avait fait s’effondrée, Shuden se demandait d’ailleurs si aujourd’hui aussi, elle tomberai sous l’inquiétude de cette célébration

Il tendit son autre bras pour parer cette situation et la rattraper si le problème se présentait mais ses inquiétudes furent inutiles pour cette fois-ci, descendant tranquillement et atterrissant fermement aux côtés de Shuden, au lieu de cela, elle cligna ses yeux gris argentés comme pour dire : « Qu'est-ce que cette main sur ma poitrine ? » Shuden toussota.

« Hum, cela fait un moment »

« Oui. En effet »

Shuden n'avait jamais eu de mal à parler aux autres, il était même celui qui faisait toujours le premier pas, et même quand ce n’était pas le cas, il restait un bon interlocuteur, capable de dire des choses sans y réfléchir et de trouver les bonnes répliques quel que soit la situation mais pas là, pas aujourd’hui, peut-être parce qu'il était un peu agité, mais ses mots aussi naturellement exprimables habituellement restaient coincés entre sa tête et sa bouche.

« ......Tu es jolie »

Shuden tressaillit en disant cela car le mot 'jolie' est resté en travers de la gorge.

Il en était totalement gêné, de toute sa vie, Shuden n'avait jamais dit 'joli' à une femme, même lorsqu'elle se parat d’ un bijou qu'il lui avait offert et demandait son avis avec un

« Qu'en penses-tu, est-ce que c'est joli ? » et qu'il répondait par laconiquement par un simple oui mais cela suffisait souvent à satisfaire les femmes.

Heureusement, Valia ne sembla pas remarquer l’humeur troublé de Shuden, malgré tous ses yeux gris argentés se rétrécirent tandis qu'elle le fixait en quoi le mot 'joli' était-il si surprenant ?

Elle ne savait pas quoi dire, mais elle s’étonna de sa réaction, à ce simple petit mot qu’il semblait avoir dit sans y penser. Elle avait entendu dire que les femmes passaient par divers changements émotionnels le jour de leur mariage, mais elle n'avait pas réalisé que cela pouvait s'appliquer aussi aux hommes et pourtant c’était le cas, Shuden mettait ses réactions inattendu sur le mariage.

« Votre Excellence est également très beau »

Les mots sont sortis tout seuls de sa bouche, un compliment si rare, si franc et sans fioritures, que Shuden en resta bouche bée, c’était la première fois qu’une personne réussissait à le laisser sans voix et qu'elle s'en rende compte ou non, la mariée en face d'elle lui sourit simplement.

« ...... je le pense depuis longtemps. »

Elle riait si gentiment, pas qu'elle ne soit pas jolie quand elle ne souriait pas, bien sûr mais aujourd'hui, sa beauté était indéniable, au point qu’il trouvait que son commentaire avait dit de manière trop désinvolte et manquait d’enthousiasme, pire Shuden en venait à regretter la fois ou après leur première rencontre, il l’avait juste qualifié « en quelque sorte jolie ».

« Il se fait tard, on ferait mieux d'y aller. »

« Oui »

La plupart des mariages avait lieu dans les jardins, à moins qu'il ne fasse extrêmement chaud ou froid, ou qu'il pleuve, neige ou grêle mais aujourd’hui la météo étant parfaite, la cérémonie se déroulera au sein des jardins du manoir Garth, dans une situation normale, Valia aurait été ravie de découvrir l'immense manoir et les magnifiques jardins attenant, mais la nervosité l’empêchait à penser à quoi que ce soit d'autre. « Je suis

tellement nerveuse » soupira-t-elle alors que Schuden la guidait vers le lieu de la cérémonie.

« Il n'y a pas de quoi être nerveuse »

« J'ai juste peur de faire une erreur. Je veux que tout se passe bien »

Elle n’attendait pas vraiment de réponse de sa part, mais il se montra étonnamment rassurant.

« Je te rattraperai, un mari est là pour ça »

Valia rit doucement, et même si elle tremblais encore, la main qui tenait la mienne me semblait plus fiable que jamais. Elle avait tellement imaginé que si elle faisait la moindre erreur au milieu du mariage, il la laisserait partir et s'en irait ainsi, Si Shuden avait pu lire ce scénario, il aurait haussé un sourcil d’étonnement.

Elle ferma les yeux et les rouvrit pour découvrir le jardin.

La lumière du soleil baignait la scène, le son d'un gong annonçait l'entrée des mariés, le bruit s'estompa doucement, notifiant que les invités devaient faie face à l’estrade, cela arrangeait bien Valia que l’ensemble des regards ne soient pas braquer sur elle dès son entrée, elle en remercia le protocole du mariage qui voulait que l'on ne se retourne pas, même si l'on était très curieux car elle aurait eu les jambes flageolantes si tous ces invités l'avaient regardée en même temps.

Shuden et Valia se tenaient devant le long tapis rouge de l’année nuptial puis une voix tonitruante les appela.

« Les mariés, entrez ! »

L’orchestre se lança dans un air gracieux, et l'homme et la femme s'avancèrent sur la route, main dans la main, chacun de ses pas tremblait, mais la poigne était ferme et déterminée finalement la tension retomba lentement et ils arrivèrent devant l'estrade.

Dans l'assistance, les dames écarquillèrent les yeux.

« Mon Dieu, est-ce la robe de la Marquise de Joan ? »

« Oui, en effet. Je pensais qu'elle présenterai une nouvelle robe, bien sûr....... »

Si la première découverte les laissèrent perplexes, mais après un plus longue observation, l’assistance fut subjugué par la beauté de la robe de la mariée, on ne pouvait pas douter qu'elle avait été minutieusement conçue par un créatrice de talent.

Et c’était le cas, surtout qu’elle s’était décarcasser pour tenir le délai impossible sans renier sur la qualité et la beauté final de cette robe.

« Pourtant ......, c'est très beau. »

« Oui. Je crois que je n'ai jamais vu une dentelle aussi belle, et la Marquise de Garth semble habillée pour rivaliser avec Sa Majesté l'Impératrice »

« Mais même ainsi, si vous êtes la mariée du Marquis de Garth, vous vous devez de porter une nouvelle robe »

« C'est vrai, ça ne s’est jamais vu et surtout que les Garth sont quand même une famille loin d’être ordinaire, tsk tsk »

Comme Valia s'y attendait, tout le monde ne réagit pas favorablement à la robe de mariée, mais l'embellissement unique et délicat de la dentelle tout autour de son cou et de ses bras était clairement une grande nouveauté et les dames soucieuses de la mode et exigeantes n’avaient pas pu passer à coté de ce vent de fraicheur stylistique.

Heureusement pour Valia, elle n'entendait pas finalement pas grand-chose de ce qui se disait dans la foule, tout se noyait dans le bruissement des chuchotements étouffés et elle se concentra sur sa marche et sans s'en rende compte, l’allée arrivait à son terme au pied de l’estrade où se devait se tenir le prêtre officiant, s'arrêtant là pour attendre la sortie du prêtre officiant.

« Officiant ! »

La voix tonitruante résonna pour la deuxième fois dans le jardin, mais avec une différence, cette fois ci, rien ne se passa

« C'est étrange, pourquoi le prêtre officiant ne sort-il pas ? »

Personne ne se présenta, la musique douce continuait à jouer, mais ne parvenait pas à cacher le vacarme grandissant au sein de la foule des invités et au fur et à mesure que le temps passait avec l’absence du prêtre, les bavardages devenaient de plus en plus bruyants et agités. Au sein de la loge des dignitaires, l'assistant du grand prêtre fronça les sourcils.

« Grand prêtre, pourquoi le prêtre officiant n'est-il pas sorti ? »

« Hmph, quelque chose à dû arriver au prêtre officiant »

« Se pourrait-il que le Saint État se soit trompé et n'ait pas envoyé le prêtre officiant ? »

« Tu veux dire qu'ils se sont trompés de date ? »

« C'est possible, mais......, je pense plutôt qu'ils ont confondu un télégramme du Grand Prêtre disant qu'il assistait à ce mariage en l’interprétant comme quoi qu'il y assistait en tant que prêtre célébrant »

« Si c'est le cas, c'est vraiment dommage, et vous feriez mieux d'aller envoyer une dépêche au Saint-Office »

« Oui, monsieur »

L’assistant partit précipitamment mais le grand prêtre resta bouche bée devant cette situation « Que s'est-il passé ? »

Il en avait une vague idée, confondant sa présence avec une cérémonie en tant qu’invité en celle de officiant fallait dire qu’il était très rare qu'un grand prêtre assiste à un mariage, c'était donc compréhensible.

« Dois-je faire quelque chose ? »

Il n'était pas rare que les mariages soient reportés, mais le marquis de Garth n'avait jamais été un homme très patient, ayant choisi Valia comme épouse car c'était la volonté de Dieu, ce problème pouvant faire annuler ce mariage, le Marquis de Garth pourrait se dire que Dieu essayait de l'empêcher.

Grâce à la défense vigilante de Sean et Robin, le Grand Prêtre ne vit Valia que quelques fois. Même dans ce cas, les chevaliers de Schuden étaient toujours présents, il aurait aimer avoir un conversation honnête avec elle, comprendre ses intentions, sa volonté, comme le marquis l’avait traitée lors de leur tête à tête mais Sean avait fait barrage à chacune de ses tentatives d’approche.

[Si vous souhaitez parler en tête à tête, mon seigneur, vous devez enjamber mon cadavre].

[C'est vrai, nous la protégerons au péril de notre vie !].

La voix était si déterminée que quiconque l'entendrait s’imaginerait que le grande prêtre cherchait à intimider la future marquise. Comment pouvait-il être si sûr de lui alors qu'il était prêt à mourir pour elle ?

En fin de compte, le Grand Prêtre fut laissée à sa propre confusion : il devait l'aimer parce qu'il a accepté de l'épouser, mais pourtant il ne l'avait pas emmenée directement au marquisat.

Il avait été un peu surpris d'apprendre qu'il avait avancé la date du mariage, mais peut-être simplement par méfier vis-à-vis du Temple et du Grand Prêtre et ainsi l’éloigner le plus rapidement possible, c’était son interprétation de la situation Mais actuellement cela semblait bien compliqué car il y avait cette absence du prêtre officiant et malgré la présence en ville d’un certain nombre de prêtres de haut rang et d'officiants, dont le Grand Prêtre Philémon lui-même, ne pouvaient pas officier ce mariage actuellement, pour une raison toute simple : Seuls les prêtres inscrits sur une plaque d'or de mariage pouvaient officier ce même mariage.

La plaque d'or était une sorte de sculpture et de certificat de mariage. Les noms des mariés, le nom du prêtre célébrant et la date du mariage y était gravé sur une large plaque puis celle-ci était ensuite encrée et tamponnée sur du papier pour être divisées en trois exemplaires : un pour le marié, un pour la mariée et un pour le temple, c’était engagement légal envers l'empire

Il s'agit d'un concept différent de celui de l'acte de mariage. Il s'agissait d'un acte de mariage avec les dieux.

« Il s'est forcément passé quelque chose »

L'expression de Shuden devint froide, d’après ce qu’il observait, quelque chose était arrivé au prêtre officiant et lorsqu'il regarda à nouveau, les visages du majordome et de ses assistants étaient blancs. Ils n'avaient même pas eu le temps de le prévenir puisque la cérémonie venait de commencer. De plus, il n'y a pas d'autres nobles que Shuden au sein de la famille Garth.

Un mariage sans officiant n'est pas un vrai mariage, et le temple ne le reconnaîtra pas.

Les roturiers dans le sous pour payer un prêtre allaient chercher de l'eau bénite au temple, la mettaient dans leurs meilleurs plats et officiaient, mais cela ne concernait que la classe de la population la plus pauvres. Aucun noble, et encore moins le marquis de Garth, ne célébrerait pas un tel mariage. L’annulation valait mieux qu’un mariage digne des mendiants

Cela n'avait pas vraiment d'importance, Shuden se moquais des qu’en dira-t-on. Quoi qu’il fasse personne n’osera jamais de se moquer, ou de le prendre de haut mais si une telle personne existait, il suffirait de s’en occuper proprement, comme il s’avait le faire, sinon les bavardages dans mon dos, il ne s’en souciait pas tant qu'il en était pas témoin directement.

« Mais... »

Il se demanda si la femme qui se tient à côté de lui serait du même avis Shuden déplaça légèrement la tête pour regarder Valia, fidèle à elle-même son attitude montrait toute sa résolution, elle ne montrait aucun trouble visible, seules les lèvres roses étaient serrées l'une contre l'autre, mais c'était tout.

Et ces yeux gris argenté.

Qui fixait l'estrade en silence, il détourna le regard de Valia, il n'arrivait pas à comprendre ses émotions, c’était l'une des rares fois où il avait essayé de donner une raison claire à ce qu'il ressentait.

Les invités bavardaient déjà sur ce scandale à venir, l'ouïe de Shuden étant très bonne, il parvint à comprendre ce qui se disait malgré la confusion, si son visage était parfait inexpressif, son esprit était en ébullition.

La première idée qui lui vint à l'esprit fut de simplement reporter le mariage.

Il ne voyait pas d'autre solution, le coût pour réorganiser le mariage l’importait peu mais le problème était la situation de Valia, si il devait faire ainsi, elle se retrouverai au centre de tous les commentaires.

Il n'y avait donc qu'une seule solution.

Shuden regarda dans le vide et, fidèle à sa parole, ne réfléchissant pas longtemps, la poigne de Shuden se resserra légèrement attirant l’attention de Valia qui reporta son regard sur lui. Shuden demanda.

« Valia, pense-tu à rompre avec moi ? »

« Quoi ? »

« Je ne veux pas te brusquer, mais nous n'avons plus beaucoup de temps. Tu y penses ou pas ? »

La question était abrupte et embarrassante, mais la réponse était étonnamment simple.

« Euh, non »

« C'est bien »

Un sourire se dessina aux coins de la bouche de Shuden pendant un bref instant. Ses yeux rouges, qui avaient toujours eu l'aisance que seuls les forts possédaient, étaient détendus même dans cette situation. Il chuchota.

« Je n'en ai pas l’intention non plus »

« Vous êtes ...... ? »

Shuden s'agenouilla vers l'estrade, tenant toujours la main de Valia. Il s'agenouilla brusquement et Valia fit de même. Grâce à son étrange capacité à savoir si Shuden voulait du thé, de l'eau ou les deux d'un simple geste de la main, le majordome appela les serviteurs.

« Dégagez l'estrade, maintenant ! »

« Oui ? Oui ! »

Les serviteurs s'empressèrent de débarrasser l'estrade mais lorsqu’ils découvrent alors une plaque dorée sur laquelle sont inscrits les mots « Mariage d'un homme et d'une femme » Une expression d'étonnement commença à se répandre sur les visages : « Que ce passe-t-il...... ? »

Oui, cela ne pouvait signifier qu'une chose.

« Moi, Shuden Garth, je prends Valia Dean pour épouse »

Le regard de Valia s'arrêta.

« Je parle directement aux cieux, sans passer par des témoins, et je serai avec elle jusqu'à la fin de mes jours »

Un souffle.

« Je n'aimerai qu'elle jusqu'à la fin de mes jours, et si je romps mon serment, je le paierai de ma vie »

Son regard.

Tout sembla s'arrêter en lui.

Un murmure se répandit dans la pièce. C'était presque un vacarme maintenant. Dans tout ce chaos, Valia ne pouvait détacher son regard de Shuden.

[C'est différent quand les témoins des cieux sont le couple lui-même].

Les mots de Sean lui revinrent en mémoire, ainsi que des souvenirs de san vie antérieure du mariage de Yeri et du prince héritier où une foule terrifiante qui semblait avoir rassemblé des nobles de tous les continents. A côté de Valia, qui se tenait à l'arrière comme une demoiselle d'honneur, les autres servantes gloussaient et parlaient.

[Mon Dieu, je n'ai jamais vu un tel mariage de ma vie !]

[J'ai entendu dire que vous aviez déjà assisté au mariage de la Marquise de Garth et que la rumeur disait qu'il était somptueux. Était-il très différent de celui-là ?].

[C'était glamour, mais c'était un mariage ordinaire, le genre de mariage qui est tout simplement aristocratique, et la tête de la Marquise était la plus drôle].

Oui, c’était bien le Shuden Garth qu’elle avait connu autrefois.

Il n’y avait pas eu de deuxième mariage.......

Oui, c'était une première pour elle, et une première pour lui.

C'était un deuxième mariage, et dès que Valia se rendit compte de ce que cela impliquait, elle senti son cœur exploser.

Une fois prononcé, le serment était irrévocable.

Shuden s'inclina lentement vers la plaque d'or jusqu’à ce que son front toucha le sol, puis il se releva. Le temps s'écoula lentement, comme s'il n'avait été là qu'un instant. Le tumulte qui s'était répandu comme une goutte d'encre sur l'eau s'est maintenant dissous dans un grand rugissement. Les voix des invités me perçant les oreilles, mais il régna un silence étrange au milieu de tout ce capharnaüm Les yeux rouges.

Valia le fixa, médusée. Elle en eut la tête qui tourna. Les cheveux blonds-roux de Shuden, son côté séduisant, ses lèvres serrées, tout semblait s'effondrer et se reconstruire une merveilleuse harmonie, Valia ne pouvait dire qu'une seul chose Le même serment.

Valia bougea lentement la tête. Son nom et celui de Shuden Garth, clairs sur la plaque d'or. Le vœu, le serment, l'heure. Et.......

« Moi, Valia Dean, je jure de prendre Shuden Garth pour époux »

Toutes sortes de pensées se bousculèrent dans sa tête, et elle ne put penser à rien d'autre.

« Je ne le dis pas devant des témoins, mais directement au ciel, que je veux......, pour le reste de mes jours, être avec lui »

La voix n'était pas très forte, mais elle était claire aux oreilles de Shuden.

« Pour le reste de ma vie, seulement lui....... »

Alors même qu'elle restait fixée sur la plaque dorée, le regard de Shuden était aussi intense que le soleil, et elle pouvait presque le sentir comme on ressent les rayons de l’astre. Sa poitrine se serra, et Valia prit un moment pour reprendre son souffle avant de parler lentement.

« Je vais ...... vous. Si je romps mon serment, je le ...... paierai de ma vie »

Valia se pencha vers la plaque d'or. Puis elle se releva lentement, tout comme l'avait fait Shuden. Dans un moment de silence, Valia regarda la plaque, mais Shuden la fixait toujours. La clarté de son regard était simplement impossible à éviter. Valia déglutit sèchement et approcha lentement sa tête de Shuden. Leurs regards s'entrecroisaient dans les airs, dans un monde de silence qui n’existait que pour eux seuls et où chacun pensait que le regard de l'autre était quelque peu troublé.

Ni l'un ni l'autre ne savait pourquoi.

« ......Valia. »

Shuden tendit la main. Sa voix était légèrement étouffée mais Valia n'eut pas le temps de réfléchir longtemps avant de prendre sa main, ses doigts calleux la serrant fermement.

Lorsqu'il fit mine de se lever, une demoiselle d'honneur qui se tenait aux côtés de la mariée se précipita et aida Valia à se lever.

«Les invités peuvent accueillir les mariées! »

La foule bruyant se tut soudainement, Shuden et Valia se tournèrent vers les invités, côte à côte, toute la haute société de l’empire fixait les deux jeunes gens.

La clameur s'était calmée, mais même les cris silencieux ne parvenaient pas à se taire car l'étonnement, l'envie, l'admiration ou la surprise, toute une gamme d'émotions se lisait en eux.

Car oui, c'était un mariage que même les empereurs et les impératrices ne célébraient pas.

Même Shuden, qui connaissait la physiologie de la noblesse mieux que quiconque, n'avait aucune idée du temps pendant lequel on parlerait du mariage d'aujourd'hui dans les cercles sociaux. Cinq ans, peut-être trois, pensa-t-il, mais il s'inclina consciencieusement et Valia fit de même. Elle était nerveuse d'avoir autant de regards sur elle, mais son comportement était impeccable.

« Mariés, inclinez-vous l'un vers l'autre ! »

Après s'être fait face et avoir reculé de quelques pas, l'homme et la femme s'inclinèrent ensemble. C'est la courtoisie que l'on doit à la personne qui est devenue son compagnon d’un vie lors de cette journée. Ils s'inclinèrent à la même hauteur et se redressèrent à la même allure et leurs regards se rencontrèrent alors qu'ils se faisaient face. Ses yeux rouges qui la regardent qui étaient entièrement les siens. Elle évita son regard en baissant les yeux, feignant l'ignorance. Bien sûr, ce petit effort fut rapidement réduit à néant.

« Les mariés vont échanger le baiser des vœux ! »

Pendant un instant, le corps de Valia se raidit, le baiser des vœux ; c'était clairement indiqué dans le livret des procédures de mariage que lui avait remis le majordome. En fait, c'était la partie qui l'avait empêcher de dormir la nuit, le souvenir du simple contact des lèvres sur sa main et leur séparation n'avaient pourtant rien d'extraordinaire, mais c'était Shuden dont les yeux rouges, langoureux et décadents, lui enflammait sa propre imagination. Les lèvres qui touchaient le dos de sa main avait sembler si érotiques, mais les avoir sur ses lèvres !

« Valia »

Une voix modérément basse et agréable appela son nom.

Valia leva les yeux, seule à être nerveuse, il ne montrait aucun signe d'agitation, dévoilant le regard le plus aristocratique, et le plus désirable qui puisse être lancé, Valia leva le menton d'un air de défi, cachant la nervosité qu'elle avait momentanément affichée mais ses mains jointes tremblante la trahissait.

« Elle est nerveuse. »

Shuden était naturellement sensible à la perception des autres et s'il y avait une personne dont il devait se préoccuper en ce moment, c'était bien la mariée qui se trouvait devant lui. Il pouvait presque voir ses mains trembler légèrement en se serrant l'une contre l'autre.

Mais cette ambiance…

Le baiser des vœux est la quintessence des mariages. Mais les aristocrates présents dans l'assistance semblaient absents, encore sous le choc d’avoir assisté à un deuxième mariage. « Un seau d'eau froide serait la seule chose qui les réveillerait » pensa cyniquement Shuden en faisant un pas vers la mariée.

« ....... »

Les longs cils de la jeune femme s'agitèrent, pour la première fois depuis le début de la cérémonie, le visage blanc et stoïque montra un soupçon de nervosité, bien qu'il disparut rapidement, Shuden était toujours étonné lorsque Valia faisait cela, tellement plus douée pour cacher ses émotions que bien des femmes de la capitale.

« Cela doit être de naissance »

Si l'on considèrait les origines de Valia, on peut dire qu'elle avait ça dans le sang. Shuden ne l'avait jamais vue réellement montrer ses émotions auparavant, il avait envie de la voir troublée et c'était aussi pour cette raison qu'il fit un pas de plus.

Les yeux gris-argent de Valia se mirent à trembler, comme pour récompenser les efforts pas si faciles de Shuden mais même si elle ne bougea pas, elle donnait l’impression d’être sur le point de faire un pas en arrière, comprenant la situation, elle resta stoïque face à cet approche, fermant les yeux, car bien incapable de croiser son regard. C'était une réaction étonnamment rafraîchissante, Shuden sourit pour une raison inconnue et prenant son menton dans sa main, il se pencha légèrement.

Leurs lèvres se touchèrent.

C'était un baiser léger, rien de langoureux, mais cela a tout de même suscité une exclamation de « Oh ! » de la part des invités stupéfaits.

L’instant fugace était passé, Shuden sépara ses lèvres sans autre forme de procès.

Alors que l’ombre du visage de Shuden se dissipait, Valia ouvrit lentement les yeux, elle n’avait rien vu du baiser de Shuden, mais mise à la vue, abandonné derrière ses paupières closes, tous les autres sens furent électrisés même si cela ne ressemblait en rien à ce qu’elle avait pu lire dans les romans, ni de goût de chocolat, ni de tintement de cloches

Son cœur battait dans sa poitrine, elle était contente qu’un seul baiser suffisait au lieu de trois appliqué dans d’autres royaume, car au rythme que battait son cœur avec un seul, elle n’aurait pu survivre avec plusieurs

« Je vous déclare mari et femme ! »

Une voix tonitruante annonça la fin de la cérémonie.

« Les mariés vont pouvez partir »

Shuden tendit la main à Valia qui lui tendit la sienne en retour sans difficulté, Shuden lui prit doucement la main, Valia se sentait un peu pathétique d'être touchée par un si petit geste, mais elle se convainquit que c'était dû à sa beauté.

« Allons-y »

Shuden chuchota à voix basse et Valia acquiesça. Ils repartirent pas la même allée sur laquelle ils avaient leur entrée. Les invités étaient éblouis par ce second mariage auquel rien ne les avaient préparés, mais noblesse oblige, leur bonne éducation continuait à

dicter leur expression et leur geste, applaudissant de manière douce et régulière Shuden et Valia descendant l'allée.

Les yeux des nobles brillaient en regardant le couple s'éloigner, ainsi les cercles sociaux allaient être occupés pendant un certain temps, avec un sujet de choix pour des discussion passionnés et au centre de tout cela se tiendrait la nouvelle marquise de Garth.

En tout cas j'espère que vous prenez plaisir à découvrir ou redécouvrir (pour tout ceux ayant lu le webtoon) cette histoire.

Tome 1 – Chapitre 19 – Le mariage

Le jour même de leur mariage, les mariés ne pouvaient pas directement disparaitre en vue de leur première nuit ensemble, car ils devaient d’abord recevoir leurs invités, mais la coutume de l’empire voulait que seul le conjoint ayant le statut le plus élevé soit celui qui recevaient l’ensemble des invités bien que désolé a ce que Shuden se retrouve seul pour cette tâche, Valia apprécia malgré cette règle et put ainsi se retrouver seule à entrer au manoir, après une journée si riche en émotion

« C'est un plaisir de vous rencontrer, Madame. Je serai la servante de la marquise de Garth »

La servante qui attendait s'inclina poliment, tout comme l’ensemble des serviteurs et des femmes de chambre qui s'alignaient derrière elle. Valia se redressa solennellement son dos, sentant revenir la tension qui s'était brièvement relâchée.

« C'est un plaisir de vous voir, Mesdames »

« Mes excuses, Madame. Vous êtes la seule à être sur un pied d'égalité avec le marquis.

Vous devez donc nous adressez la parole de manière moins formelle, non seulement envers moi, mais aussi envers tous les employés du manoir »

Valia acquiesça, ayant déjà vécu cela auparavant, lorsqu'elle travaillait au palais. Si les nobles les plus anciens étant sûr dans leur statut, les plus jeunes n’hésitaient pas à les rappeler, voir les rabaisser au moindre écart dans l’étiquette ; elle comprenait qu'ils ne voulaient pas l'offenser. C’était un signe de respect envers leurs maîtres, mais elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal pour eux lorsqu'ils étaient rappelé par le majordome pour être réprimandé.

« Bien, alors, je ferais ainsi »

« Oui. Madame. »

La servante à l'air agréable sourit car la femme aux yeux gris argentés était plus aristocratique qu'il n'y paraissait malgré son jeune âge. On ne pouvait pas être trop gentil lorsqu’on était la marquise de la famille Garth malgré tout il fallait aussi savoir respecter ses subordonnés, et en cela Valia était une excellente marquise.

« Madame. J'ai déjà invité l'artiste à faire votre portrait, si vous voulez bien entrer »

Valia acquiesça, pendant que le marié recevait les invités, la mariée devait se faire peindre son portrait par un artiste peintre qui a déjà été convoqué au paravent. Le mariage n'étant terminé qu’une fois le portrait accroché dans la salle des portraits de la

maison, à l'intérieur du manoir, cette règle n’était réellement pratiqué que par la noblesse, un tel luxe n’étant pas à la portée des roturiers

« C'est un honneur de vous rencontrer, Marquise. C'est un honneur d'être en votre présence »

« A votre service »

Dans la pièce déjà préparée, le peintre attendait, ses outils alignés prêt à l’usage. C'était un homme imposant dont l'apparence semblait crier : « Je suis un artiste libre ! »

Portant une barbe touffue et habillé de façon informelle, mais son attitude envers Valia était parfaitement discrète.

« Peut-être était-il un peintre qui peignait régulièrement pour la noblesse. »

« Madame. La lumière est magnifique aujourd'hui, si vous voulez bien vous asseoir ici et me regarder »

Valia se plia aux instructions du peintre, la douce lumière du soleil qui traversait la fenêtre lui chatouilla les joues, c'était la première qu’elle se retrouva à poser devant un peintre, et elle se contenait pour ne pas paraître trop nerveuse mais eureusement, le peintre ne fit aucun commentaire.

« Madame, vous avez de très beaux yeux. »

Une heure été déjà passé lorsque l'artiste prit la parole.

« Des yeux comme les vôtres donnent des impressions différentes selon l'angle sous lequel ils captent la lumière. En ce moment, ils sont aussi clairs et limpides qu'un diamant finement taillée par un maître artisan »

Le compliment était trop plat pour être sincère, et le ton était trop doux pour être une flatterie mais des gens dans le monde qui peuvaient être flatteurs sur un ton désinvolte, Valia en avait vu capable de ce genre de talents lorsqu'elle était servante de palais.

« C'est gentil à vous de le dire. »

C’était une réponse simple, mais parfaitement appropriée. Un regard légèrement surpris traversa le visage de la servante qui se tenait derrière Valia ; que ce soit par nervosité, arrogance ou ignorance, il y avait beaucoup de nobles qui donnaient une réponse plus ou moins longue aux compliments d'un peintre qui y réagissaient en incluant d’un certaine manière dans la réalisations de merveilleux portraits où le caractère même du sujet peint pouvaient être deviné. Mais qu'en était-il de la femme devant lui, si placide et simplement résolue ? Il n'y avait même pas un soupçon de fioritures dans sa réponse.

« Quand est-ce que ce sera fini ? »

Ignorante ce que les autres pouvaient penser, Valia voulait simplement que le temps passe vite. Son dos lui faisait mal d'être restée si longtemps assise et statique sur une

chaise sans dossier, et les coins de sa bouche se crispaient à force de garder le même sourire, àse demander si elle n'allait pas se transformer en statue de pierre.

« Voilà, Marquise. Vous devez avoir eu du mal à rester vous assis, Marquise »

« Vous avez peiné aussi »

« Enfin ! » dit entre ses dents Valia voulant garder autant de grâce digne d’une duchesse que possible, résistant à l'envie de se lever d'un bond. Le portrait peint le jour du mariage était une simple esquisse parce qu'il doit être assez rapidement après la cérémonie, le travail complexe et détaillé en couleurs viendrait plus tard reste que réaliser un portrait en si peu de temps et avec des outils aussi limités n’était pas à la portée de tous les artistes.

Une servante s'approcha et reçut le portrait de l'artiste qui fut placé dans un cadre préparé à l'avance et le présenta à Valia qui put admirée son propre portait peint par un artiste chevronné encadré par une bordure d’or

« Madame, nous n'avons pas beaucoup de temps, nous devons y allez tout de suite »

Valia acquiesça avant d’examiner le tableau de près ; elle avait raison, le temps avait passé ainsi la servante la guida à travers le manoir mais elle n'eut pas à marcher beaucoup pour atteindre la pièce où les portraits étaient accrochés côte à côte.

« C'est....... »

« C'est ici que sont accrochés les portraits des chefs de famille et des femmes des marquis de Garth à travers le temps et les générations, la place de votre propre portrait est prête »

Même sans que la servante ne lui dise, Valia savait où serait accrocher son portrait car le portrait de son mari, était déjà accroché et la place vide à côté du cadre semblait attendre le portrait de Valia, qui y trouva sa place directement.

Elle ne put s’empêcher d'être attiré par le portrait de Shuden avant de regarder le mien.

Vêtu de la tenue qu'aujourd'hui, Shuden avait le même air décontracté et légèrement décadent sur son portrait, Valia fixa les yeux rouges du tableau en s'interrogeant.

« Je me demande s'il l'a accroché lui-même. »

Il était d'usage de les accrocher de ses propres mains, mais elle pensait que Shuden aurait engagé quelqu'un pour le faire. Souriant doucement pour elle-même, elle regarda autour d’elle et s’interrogea

« Pourquoi n'y a-t-il pas ses portraits d'enfant ? »

Il y avait des rangées entières de portraits d'enfants né et ayant grandi au sein de la famille Garth, mais aucun ne représentait un Shuden enfant

« Les a-t-on mis ailleurs ? »

La salle d'exposition était très grande,ils devaient peut-être se trouver plus à l'intérieur, mais Valia n'osa pas entrer plus loin

« Par ici, Madame »

La servante la faisant quitter la salle des portraits pour la guider vers la salle de bain où de la vapeur chaude s'élevait lorsque les servantes ouvrirent la porte, au-delà des rideaux épais et des cloisons d'ébène, une grande baignoire remplissait une petite pièce ouverte, très habillement les servantes enlevèrent la robe de Valia qui se retrouva très vite entièrement nue, Valia put s'avancer prudemment dans le bain.

L'eau était chaude à la limite d’être brûlante, des pétales de fleurs colorés flottaient parfumant aussi bien l’eau que l’air ambiant. Valia se glissa dans le bain, se sentant un peu soufflée par le luxe de ses soins, le parfum délicat qui embaumait dans l'air lui donnait un sentiment de langueur agréable, dissipant toute la tension qui s'était accumulée au cours la journée.

Bon.......

Elle ferma les yeux pendant un moment, mais sa solitude ne fut pas bien longue sous l’entrée des servantes, y compris la servante en chef, pour commencer à laver Valia , aucun centimètre de son corps furent négligés

Une fois satisfaites, elles placèrent des serviettes chaudes et imbibées de lotion sur le corps de Valia, la massant légèrement pour détendre ses muscles, on l'oignit généreusement d'huile parfumée.

Valia ne fut libérée de leurs soins que plus d'une heure plus tard. Elle ne sut même pas comment elle put manger la nourriture qu'on lui mit dans la bouche entre-temps. Elle resta à moitié hébétée pendant que les servantes l'habillèrent d'une douce robe de soie.

« Je ne pense pas qu'il puisse rester la moindre trace de saleté sur moi »

Elle n'avait probablement jamais été aussi propre de toute sa vie et sans s'en rende compte totalement, les servantes l’escortèrent poliment jusqu'à sa chambre.

Il commençait à se faire tard et les couloirs étaient éclairés par des lanternes, la nuit était déjà visible à travers les fenêtres, le temps passé devant le peintre a du être plus long qu’elle l’avait imaginé.

« Tout le monde a dû rentrer chez soi. »

Pour preuve, le calme régnait à l'extérieur, la politesse envers le couple nouvellement marié voulait que les invités s’éclipsent bien avant le crépuscule, après le repas somptueux et le cadeau commémoratif qui était offert

« Voici la chambre à coucher, Madame »

Valia se déplaça au son de la voix de la servante qui restait poliment à la porte car la règle voulait que seuls le maître et la maîtresse puissent entrer dans la chambre le

premier soir. Valia inspira profondément, le cœur battant, se demandant si Shuden n'était pas encore arrivé. Elle ouvrit lentement la porte.

« Vous voilà»

Valia tressaillit avant de pouvoir refermer la porte derrière elle, Shuden, allongé sur le lit, se leva, vêtu de la même robe de soie que Valia.

« Venez ici »

Valia, qui n'avait jamais été dans cette situation auparavant, se tint debout.

Shuden tendit la main en premier et Valia la prit, plus prudemment que jamais. Sa peau était humide contre la sienne, en y regardant de près, elle pouvait voir que ses cheveux étaient à moitié humides, ce qui laissait supposer qu'il avait lui aussi pris un bain.

Shuden conduisit Valia jusqu'au lit de toute façon il n'y avait pas vraiment d'autre endroit où aller. Il y avait bien un beau canapé en cuir dans la chambre, une table et des chaises, mais ce n'était pas vraiment l'endroit où passer la première nuit. Elle ne savait pas pourquoi son cœur battait si fort alors que sa tête lui disait la même chose.

Quoi qu'il en soit, le toucher de Shuden était doux, et Valia s'appuya contre le lit moelleux, comme rembourré de plumes, mais Valia ne pouvait pas se permettre d'en être heureuse comme elle l'était habituellement lorsqu’elle s’installait dans un lit confortable, seule raison à cela, la présence de Schuden Garth, qui, contrairement à elle, était parfaitement détendu.

« Le portrait a-t-il été accroché ? »

« Quoi ? Oh, oui. Je l'ai accroché. »

« Je suppose que nous pourrons aller le voir demain » dit Shuden doucement, à la mention d'aller voir le portrait, son interrogation sur l’absence d'un portrait de lui enfant lui revint en tête. « Peut-être pourrons-nous le voir ensemble demain » pensa Valia, et elle posa la question qui lui trottait dans la tête depuis le début.

«Votre Excellence »

Valia hésita, puis ouvrit la bouche.

« Pourquoi êtes-vous soudainement......, en train de me vouvoyer ? »

Oui, c'était la façon de parler de Shuden, qui avait changer, lui qui lui parlait informellement depuis le premier jour de le rencontre. Alors pourquoi utilisait-il soudainement levouvouiement ? se demanda-t-elle, Shuden, un peu perplexe lui répondit

« Est ce que cela vous pose un problème ? »

« Non, pas que....... »

Valia roula des yeux devant l'insinuation.

« Nous sommes mariés, nous sommes un couple, il ne serait pas juste qu'un seul d'entre soit pris de haut »

« Alors avant ça....... »

« Avant ça, mon statut était plus élevé »

Il n'avait pas tort, mais je n'avais jamais imaginé qu'il le dirait de cette façon, et elle ne savait plus quoi en penser, fixant Valia, qui restait bouche bée, Shuden sourit

« Vous êtes ma femme. Vous ne me servez pas, vous êtes à mes côtés »

« ....... »

« Ne serait-il pas plus convenable que je vous vouvoie à mon tour, madame ? »

Valia le regarda, hypnotisée, puis baissa les yeux, oubliant un instant qu'ils étaient sur un lit et qu'ils ne portaient chacun qu'une simple robe de chambre et que c'était leur première nuit. La honte et l'embarras l'envahirent et elle ne put maintenir le contact visuel plus longtemps. Mais Shuden interpréta son état différemment.

« Oh, si vous n'êtes pas à l'aise avec le vouvoiement, on peut parfaitement se parler de manière informelle »

« Non, cela me convient parfaitement! »

Il était dix millions de fois plus inconfortable de s’imaginer parler de manière informelle au Marquis de Garth de l'Empire Gel, Valia, qui avait inconsciemment haussé le ton, toussa en vain.

« Eh bien, je ne suis pas habituée de parler de manière informelle....... »

« Comme vous le souhaitez » répondit simplement Shuden, et la conversation fut à nouveau mise en pause et la chambre spacieuse tomba dans le silence, cela en devait gênant pour Valia, qui se sentait presque obliger de surveiller sa respiration, les yeux gris argentés de Valia affichèrent une légère panique, c’était tellement plus confortable quand il parlait.

« Valia »

Elle releva les yeux vers lui, sans prendre la peine de cacher sa joie devant ses mots.

« Nous sommes mariés, nous devrions avoir une première nuit »

Devant ce constat, elle se raidit.

« Je ne dirais pas que ce fut un mariage ordinaire »

Qu'il se rende compte ou non que Valia se transforma en pierre, Shuden se contenta de sourire paresseusement.

« Vous savez que je ne peux plus regarder d'autre femme que vous »

« ....... »

Elle n’arriva pas à comprendre lequel de ses mots sonnait si lascifs, en fait peut-être que tout ce qu'il disait sonnait même érotique. Valia déglutit lentement, sachant qu'elle devrait appeler un médecin pour examiner ses oreilles dès qu'elle serait installée.

« Avez-vous eu tes leçons en vue de votre nuit de noce ? »

Normalement, les familles nobles avaient une servante dévouée pour les éduquer sur les relations conjugales mais Valia n'avait jamais eu de bonne attitrée. Dans le rapport qu'il avait reçu de son serviteur disait seulement qu'elle avait engagé une domestique depuis qu'elle avait renvoyé sa servante attitrée lorsqu'elle était très jeune, et elle n'avait donc pas pu être formée à ces choses là.

« Eh bien, j’ai reçu une certaine formation avant de venir ici....... »

« Formation ? Par qui ? »

Les yeux de Shuden se rétrécirent légèrement car le temple ne pouvait pas l'avoir réaliser de telles leçons, sous le regard rouge et pernettrant, Valia prit la parole.

« Avant d'arriver dans l'Empire, j'étais été déguisée en femme pour visiter du roi, et j'ai été entraînée par les servantes. »

« La chambre du roi… »

Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement mais Valia le remarqua à peine. C'était probablement un moyen de la faire sortir le plus discrètement possible, mais il se sentait mal mais il n’arrivait pas à comprendre pourquoi.

« Votre Excellence ? »

Valia l'appela prudemment, Shuden cligna des yeux, des yeux clairs et gris argentés l'observaient attentivement, elle semblait un peu nerveuse, et avec son regard de feu, elle pouvait être facilement intimidée.

« Quelle formation avez-vous reçu ? »

Valia tâtonna pour se souvenir, se remémorant les conseils qu’elle n’avait finalement écouté que d’une oreille.

« D'abord, on ne peut pas le blesser, puis on ne peut pas le repousser....... et....... »

« Vous avez reçu une éducation archaïque »

Shuden évalua brièvement la situation, de toute façon l'étiquette de la cour royale ne le concernait pas et puis au final qu’elle était l'utilité d'une relation qui était censée être appréciée que par le roi seul. Shuden se moquait d’un roi qu'il n'avait jamais vu.

« Valia. »

Valia déglutit sèchement, le regard de Shuden changeait : lascif et décadent, pensa-t-elle, comme elle l'avait vu le premier jour.

Ces mêmes yeux rouges au couleur de rubis

« Si ça fait mal, vous pouvez le dire, vous pouvez me repousser »

Les yeux de Shuden prirent une lueur langoureuse.

« Mais vous ne repousserez pas »

« ....... »

Shuden saisit le poignet de Valia et aussitôt le visage de Valia rougit.

Ps de Ciriolla : on peut pas lui reprocher un manque de confiance a notre Shuden

Tome 1 – Chapitre 20 – Le marquis de Garth

Les lèvres de Shuden effleurèrent le front de Valia, à chaque contact la fit frissonner. Ses doux baisers parcoururent son front bombé, ses yeux, ses joues pour mieux finir sur ses lèvres, si elle n'arriva pas à vraiment se calmer, elle n'arriva pas encore moins à le repousser donc elle fit ce qu'elle se sentait capable de faire en fermant les yeux et prenant une série d'inspirations profondes.

Son souffle s'accéléra à la limite de l'essoufflant, Shuden releva légèrement sa tête pour l’observer ; ses yeux gris argentés étaient fermés et son corps tremblait légèrement, si jusqu'ici, tout va bien mais elle respirait trop, de manière excessive.

Shuden fronça légèrement les sourcils, bien qu’il comprenne la nervosité d'une mariée lors de sa première nuit mais il n'y avait pas lieu d'être aussi effrayé ; on aurait pu croire qu'il était sur le point de l'étrangler.

« Valia. »

« Oui......, oui ? »

La réponse est tremblante, tellement qu’elle pourrait se mordre la langue en tremblant autant. Shuden prit le menton de Valia dans sa main et commença à lui caresser lentement la ligne de sa mâchoire avec son pouce, ce simple geste empreint de douceur permit de calmer son hyperventilation naissante ainsi la respiration de Valia put se stabiliser lentement, alors qu’elle sembla sur le point de s’effondrer.

« Il n'y a pas de quoi s'inquiéter » murmura Shuden lorsque Valia montra des signes d'apaisement,

Quand il avait dit 'Vous ne me repousserez pas', c’était à moitié sincère, à moitié taquin, ne s'attendant pas à la voir être aussi effrayée. Ses yeux gris argentés tremblaient encore légèrement en regardant Shuden.

« Est-ce que je vous donne l’air de vouloir vous manger ? »

« Ce n’est pas ça....... »

Valia resta sans voix et pendant qu'elle essayait de parler, le doigt de Shuden caressa sa joue. Elle ne comprenait pas comment un simple doigt pouvait donner une impression de désir ; tout ce dont elle était sûre, c'est qu'elle n’arrivait pas à soutenir son regard et se sentait tellement gênée de réagir ainsi alors qu'ils n'avaient pas finalement même pas commencé.

L'idée de devoir trouver une excuse quelconque remplit la tête de Valia, quand elle tenta de s’expliquer

« J'ai juste peur de ne pas savoir quoi faire, de ne pas être assez bonne, d’être maladroite....... »

« Il n'y a aucune raison qu'un jeune marié ne soit pas maladroit. Il faut pratiquer régulièrement pour apprendre »

« Quoi ? »

« Hmm ? »

Valia leva les cils, sentant quelque chose de suspect dans les paroles de Shuden.

« C'est votre ...... première fois ? »

Shuden secoua la tête devant les yeux gris argentés qui le fixaient comme s'il voulait vérifier que ses mots ne contenaient pas d'erreur mais il n'arrivait pas à y voir autre chose que sa question clairement posée, donc il lui répondit par une autre question

« Ai-je dit quelque chose de mal ? »

« Oh, non. C'est juste que je suis un peu surpris....... »

« Par quoi ? »

« Eh bien, votre première fois, ce que vous avez dit...... » répondit-elle.

« vous doutez de votre mari ? »

« Ce n'est pas que je ne le crois pas, c'est juste inimaginable....... »

Elle avait bien du mal à croire dans cette révélation , les sourcils dorés, de la même couleur que ses cheveux, se froncèrent.

« Valia »

« Quoi ? »

« Vous préfériez que votre mari soit expérimenté ? »

Valia avait l’impression que si elle répondait par l'affirmative, il repousserait la première nuit et mettrait tout de suite une autre femme dans son lit pour acquérir l’expérience que Valia désirait, elle s'empressa de secouer la tête.

« Non, non, non, ce n'est pas ça »

'Non ?'

Quelle femme au monde n'aimerai pas être la première pour son homme, et Valia faisait bien partie de cette catégorie. 'Son homme' était une façon si maladroite de le considérer, mais Shuden était légalement l'homme de Valia de toute façon, alors ce n'était pas comme si c'était faux.

« Vous aviez l'air un peu doué pour ce genre de choses ....... »

Par un peu, pour être honnête, elle voulait dire beaucoup, mais Valia avala sagement la dernière partie. Shuden lui lança un regard incrédule.

« Si vous m'en voulez pour quelque chose, dites-le. Ce n'est pas la peine de tourner autour du pot »

« Ce n'est pas le cas ! »

« Sinon, pourquoi vous avancez de tel soupçons dès la première nuit, pensez ainsi de son jeune marié n’a rien de désirable » répliqua sur un ton sarcastique Shuden, qui ricana après ; Valia lui jeta un coup d'œil, sa nervosité qui l'avait empêchée de respirer s'était quelque peu atténuée entre-temps, que ce soit grâce à la conversation, ou parce que ses suppositions sur ce qui était 'naturel' avaient été balayées du revers de la main, celui lui permit de se sentir mieux

« Etes-vous-tu en colère contre ...... ? »

« Je ne suis pas fâchée. Je suis juste pantois »

« ......Je suis désolée »

C'est drôle de voir Valia, qui ne changeait pas beaucoup ses expressions faciales, montrer autant d'émotion mais à part ça, il ne put pas m'empêcher de se sentir un peu déprimé. « Des rumeurs vicieuses se sont-elles répandues jusque dans le royaume de Risa à son propos? » Shuden lui demanda.

« Donnez-moi entendre votre excuse, vous n'êtes pourtant jamais venu dans l'empire de Gel, où avez-vous pu entendu une telle chose ? »

Valia cligna des yeux, il n’avait jamais été question d’avoir entendu quoi que se soit au sujet de Shuden mais il était un homme extrêmement beau, et ce n'était pas seulement grâce à son statut de Marquis de Garth qui lui avait fait voler le cœur de tant de dames.

Sa taille, son physique bien bâti, ses traits fins et ses yeux décadents n'avaient pas d'égal au point que même si Shuden n'avait été qu'un paysan, il n'aurait pas manqué de femmes pour le convoiter.

« Son Excellence est beau, il doit y avoir beaucoup de femmes qui viennent à vous....... »

« Si des femmes viennent, dois-je les prendre toutes ? »

De nombreux nobles se vantaient de leur expérience avec les femmes, plus d’une fois où des hommes en parlaient avec enthousiasmes en enchainant les verres lors de son passé en tant que servante, elle fut exposé régulièrement à ce genre de ragots. « J'ai peut-être

eu ces préjugés à cause de mon passé. Quand j'y pense, c’était tous des nobles insignifiants

»

Ca harcelait des servantes de basses conditions n’ayant pas de soutien, comme Valia, mais lorsqu'un noble plus puissant apparaissait, ça reculait devant eux puis une fois promu escorte armé, cela n’osait même lui adresser la parole ; c'était juste pathétique, pensait-elle, de mettre cet homme dans la même catégorie qu'eux, et elle lui devait de plates excuses.

« Mes excuses, je me suis méprise »

L'expression de Shuden se détendit un peu, il avait profité d’observer le visage de Valia pendant toute la durée de la conversation. Les éclairs de vie occasionnels sur son visage calme et serein étaient assez impressionnants, cela l’amusait beaucoup

« S'il n'y a plus de malentendu, puis-je continuer ? »

« Quoi ? Oh, oui....... «

Encore ce rougissement instantané, elle répondit sincèrement, les joues encore plus rouges. Shuden a souri d'un air penaud, se demandant comment elle pouvait être capable de faire une telle tête, alors qu’habituellement ses traits aristocratiques dissimulaient rapidement son âge et sa timidité.

Et ses lèvres.

Rétrospectivement, il n'aurait pas dû avoir une conversation aussi longue avec elle dans cette situation mais une fois qu’il posa son regard sur ses lèvres, il eut envie de l'embrasser. Les lèvres roses de Valia étaient assez pulpeuses et si attirant, tout comme son corps encore dissimulé sous la fine robe.

Il avait toujours trouvé l’idée du mariage inutile, mais maintenant, seul avec sa femme dans le lit, il pensait tout autrement, cette soirée, cet atmosphère si bouillant, d’une main ferme, il prit délicatement le menton de Valia, se penchant doucement vers elle en enfin leurs lèvres se rencontrèrent.

Les lèvres fraîches ouvrirent la fente chaude. Sa langue sonda l’intérieur, toucha la chair délicate à l'intérieur de sa bouche. Ce n'était qu'un baiser léger et exploratoire, mais Valia n'avait jamais ressenti une telle sensation de toute sa vie.

Son corps tressaillit et trembla, ses mains s'agitèrent de façon incontrôlée. Était-ce parce que ce baiser préfigurait une relation, se demanda-t-elle, à en juger par ses oreilles rougies, ou aurait-elle réagi différemment à un baiser normal ?

Shuden leva légèrement le menton. Il soutint la tête de Valia sur l'oreiller et la positionna. Leurs bas-ventres se pressant l'un contre l'autre et bien que leurs chairs nues ne soient pas directement en contact, Valia et Shuden ne purent s'empêcher de s'embrasser. Alors mêle que la position semblait si embarrassante. Et ce n'est pas fini car Shuden lui saisit la jambe et la soulève pour l'embrasser.

« Est-ce que c'est ...... qu'on est censé embrasser tout le corps ? »

Elle l’ignorait, mais n’avais pas non plus le courage de demander. Mais plus encore que les baisers, c'était le regard de Shuden qui la rendait nerveuse, ses yeux, qu'elle avait toujours trouvés langoureux, étaient devenus encore plus profonds après le baiser.

Ses yeux étaient si décadents, ils balayèrent lentement son corps.

Elle ne savait pas si elle était capable de le regarder sans que ses joues rougissent. Elle se couvrit le visage de ses mains ; non, elle essaya de les couvrir mais seulement Shuden avait saisi ses poignets et tenant ses deux poignets, il se pencha à nouveau vers elle.

« Hmph....... »

Ce n'était pas un long baiser comme le précédent, juste plus profond qu'avant quand Shuden rompit le baiser et releva la tête, Valia ouvrit les yeux, un peu déçue, puis se figea.

Shuden avait enlevé sa robe et le visage de Valia rougit instantanément et elle détourna rapidement le regard, n'osant pas regarder de trop près.

Elle était si embarrassée qu'elle avait l'impression que son cœur allait éclater même elle l’avait juste aperçu son corps, cette vision de l’homme nu imprima son esprit comme une image rémanente.

Elle n'avait jamais vu un corps d'homme comme celui-là avec des muscles parfaitement sculptés, toniques et fermes, ses bras et ses jambes étaient parfaitement tendus et ses épaules étaient larges, les abdominaux ainsi que les cuisses étaient serrés et définis. Il y avait bien quelques cicatrices, mais elles étaient légères et à peine visibles. Elle avait envie de le revoir, mais elle n'arrivait pas à s'y résoudre, elle se sentait gênée au-delà de toute mesure au point que même les lobes de ses oreilles lui brûlaient.

Les épaules de Valia tremblaient mais les lèvres de Shuden s'abaissaient déjà vers elle.

Des lèvres humides effleurèrent sa mâchoire, puis descendirent lentement le long de son cou, une sensation de picotement se fit sentir lorsqu'il mordilla légèrement sa clavicule, laissant échapper un petit gémissement de la bouche de Valia.

La robe mal attachée était tombée et Shuden la regarda fixement, immobile. C'était un corps gracieux, se dit-il de la poitrine que l'on pouvait prendre d'une main à la taille fine, en passant par le bassin légèrement incurvé, tout lui plaisait tout comme les lèvres dissimulé par son mont de Vénus semblaient légèrement pulpeuses.

Valia était tellement intimidée, c'était la première fois qu’elle se dévoilait nue Son cœur battait plus vite que d'habitude dans sa poitrine lorsque Shuden avala le sein de Valia en une seule bouchée.

« Mmmm....... »

Elles n'avait jamais rien ressenti de tel auparavant, cette langue douce et chaude qui s'insinuait partout, léchant et roulant sur ses mamelons. Cela chatouillait, mais il y avait

une étrange sensation de picotement montait Le mamelon de Valia durcit rapidement, et son autre sein se contorsionna dans la main de Shuden, un petit gémissement lui échappa.

Si je pouvais éviter ses yeux, pensa-t-elle, si seulement le regard paresseux et langoureux de Shuden s'éloignait d'elle, tout irait bien, mais ce n'était pas le cas et le son baveux et salivaire si lascif n’arrangeait en rien à sa situation émotionnelle.

Il pouvait sentir que le corps de Valia se réchauffait lentement.

Il savait que ce serai long, mais il s’imaginait pas autant.

Il n’avait pas menti sur le fait que c’était sa première fois, mais il y avait des choses qu'il avait apprises et rangées dans sa tête, iln'avait pas aimé apprendre cela. En fait, il n'aimait pas tout ce qu'il avait dû apprendre au sein de la famille Garth.

Et même maintenant, ce qu'on lui avait enseigné n'était que la théorie, les caresses qui comblaient les lacunes relevaient entièrement de son instinct. Si Valia l'avait su, elle lui aurait jeté un regard désapprobateur. Comment pouvait-il être si bon dans ce domaine s'il était si nouveau ?

Mais Shuden avait toujours été bon avec son corps ce n'était pas seulement qu’il était supérieur physiquement mais que peut-on y peut faire, on ne peut pas prétendre être doué pour quelque chose qu'on n'a pas reçu à la naissance.

Shuden relèva un peu la tête. Sa respiration gémissante, ses seins qui montaient et descendaient au rythme de son souffle étaient tentants.

Pour tout dire, plus que tentant.

Contrairement à Valia, qui s'excitait lentement, Shuden était franchement déjà prêt.

Mais elle ne semblait pas le remarquer. Shuden se déplaça vers le bas, chaque fois qu'il embrassait le ventre plat de la jeune femme, il sentait une odeur agréable, le doux parfum que son bain aux pétales de fleurs avait imprégné sa peau Et enfin, il arriva au pubis, cette descente incessante de ses lèvres fit paniquer Valia qui serra les cuisses l'une contre l'autre dans un réflexe archaïque, pouvait sentir sa nervosité juste au contact de sa peau.

« Il n'y a pas de raison d'être nerveuse, Valia »

La voix de Shuden était encore plus rauque qu'auparavant.

« Je n’ai aucune l’intention de vous faire du mal »

On pouvait deviné un soupçon de désir inavoué dans cette voix, au point que les cils de Valia s'agitèrent, elle n’avait aucune peur de Shuden, c'était seulement l'attention qui imprégnait ses caresses qui la rendait nerveuse

Il serait celui qui de la première fois de Valia, tout comme elle serait la première fois de Shuden.

« Valia »

« ........ »

Le corps de Valia se détendit un peu, rien de plus. Aucun mot ne fut prononcé, mais cette permission était une permission, cette si discrète réaction fit légèrement rire Shuden, tout cela l’amusait mais Valia ne s’en rendait pas.

« Ah, hein ! »

Valia le regardait, ses cuisses se soulevèrent involontairement, Shuden lui serra les cuisses à deux mains pour la maintenir. C'était la première fois que Valia sentait sa force. Shuden lécha encore une fois la chair tendre.

« Mmmm...... ! »

Tout comme certaines parties de son corps étaient particulièrement sensibles, sa fleur de chair l’était tout autant et il n'était pas difficile de s'en rendre compte. La réponse corporelle de Valia était si honnête, ses cuisses se resserrant à chaque coup de langue sur son clitoris. Shuden se mit à parcourir ses zones érogènes, explorant minutieusement avec le bout de sa langue. Ce qui était aussi petit qu'un ongle de petit doigt gonfla rapidement en réaction à cette exploration si intime. Une sensation de picotement se répandit dans son corps accompagné par une chaleur qui semblait l’irradier de la tête aux orteils, qui empêchait Valia de penser correctement.

« Ah ! »

Elle frémit, se raidir même l’espace d’un instant car à un faible orgasme qui rendit les entrailles de Valia incroyablement humides. Son corps se contracta lorsque la langue de Shuden toucha son entrée mais il y avait une limite à la profondeur de sa langue, et au lieu d'embrasser et de caresser plus profondément, il glissa lentement son doigt à l'intérieur.

« Mmmm......, mmmm....... »

Elle n'avait jamais ressenti la sensation d’un doigt sondant son intimité si ce n’était pas familier mais pour le corps brûlant de Valia ce fut une évidence, humidifiant ses parois internes d’excitation. La lente progression des doigts, chacun tournant autour de l'entrée et l'élargissant, lui paraissaient étonnamment insuffisantes, souhaitant un peu plus de stimulation, plus de quoi… elle l’ignorait mais son corps en demandait plus.

Shuden, qui avait été attentif à tout son corps depuis le moment où ils s'étaient embrassés, reconnut facilement le changement, au fond de lui, il savait qu’elle était prête.

Elle ne s'était jamais sentie aussi excitée, aussi brûlante. La timide jeune mariée n'avait absolument pas conscience de la convoitise qui se lisait dans les yeux de Shuden, et

finalement ce n’était que mieux pour elle , elle aurait mal supporter un tel regard si elle l'avait vu.

Shuden retira lentement ses doigts, a main calleuse était maculée de sécrétion, celle issu de Valia. Les yeux gris-argent fébrile suivirent le mouvement de la main dans un état d'hébétude, puis paniquèrent.

« I....... »

« Quoi ? »

« Pourquoi mettez-vous votre doigt...... dans la bouche ? »

Shuden passa le bout de sa langue sur le doigt imbibé de sécrétion.

« ......Vous avez demandé ?»

Shuden reprit

« J’était directement à la source tout à l'heure, où est le problème ? »

Le visage de Valia devint rouge vif, Shuden voulut parler de son goût amer, mais se retint ayant l’inquiétude que Valia s'évanouisse d'embarras.

Au lieu de cela, il embrassa ses joues et son front, son visage encore plus chaud que l'intérieur dans lequel il s'apprêtait à entrer, Valia, qui avait fermé les yeux pendant que Shuden l'embrassait, vit la petite fiole de verre dans sa main.

« ...... ? »

Valia voulut demander par réflexe ce que c'était, mais se tut lorsque Shuden ouvrit la fiole et versa un peu du liquide visqueux sur son doigt. .......

Mais la curiosité l’emporta, penchant la tête de coté, rougissant de nouveau Valia finit par l’interroger d’une voix à peine audible

« Qu'est-ce que c'est ? Cela ressemble à du baume ....... »

Cela avait l'air beaucoup plus lisse et collant que les baumes habituels que Valia connaissait sans compter que l'endroit où Shuden l'appliquait était un endroit très inattendu : son pénis.

« Je l'utilise pour réduire la douleur «

« ......douleur ? »

« Oui. Cela est du à la nervosité des premières nuits »

Comme vous en ce moment même

C'était un objet pour la lune de miel couramment utilisé dans les familles aristocratiques de Gel car la nervosité ne raidit pas seulement le corps mais assèche aussi les entrailles, c'est pourquoi la plupart des femmes se plaignaient de douleurs atroces lors de leur première nuit avec leur mari. Shuden versa à nouveau le baume dans sa main, pour mieux l’étaler entre les cuisses de Valia.

Valia tressaillit légèrement sous la caresse huileuse, c'était étrangement chaud, et un peu collant mais c’était loin d’être désagréable et tout comme Shuden l'avait dit, cela semblait réduire la douleur, mais.......

« ...... Est-ce que ça ira vraiment ? »

Le cœur de Valia battait la chamade dans sa poitrine car on observation la frappa, et lui fit détourner le regard avec horreur, cela dépassait tout ce qu'elle avait pu imaginer.

C'était presque aussi gros que son avant-bras, ne s’attendant pas à ce qu'il soit aussi gros, ni même aussi grand, elle n'avait pas vu vraiment sa taille exacte, mais elle n'osât pas vérifier à nouveau. Une pensée étrange traversa l'esprit de Valia.

« Ca va rentrer dans mon corps ? »

Mais réfléchissant à la taille d’un bébé, cela lui semblait finalement possible

« Mais est-ce que c'est une arme ou ...... ? »

Alors que le visage de Valia rougit, Shuden saisit son bassin et de son autre main, il saisit son pénis. Les jambes légèrement soulevées de Valia s'enroulèrent naturellement autour de la taille de Shuden. Après avoir aligné l'entrée, il l'enfonça lentement.

« Ah, hein ! »

Ça lui fit mal tout de suite, il était trop grand, trop dur, envahissant son corps étroit. «

Les caresses douces et chaudes n'avaient pas fait mal du tout ! » souffla Valia dans sa tête qui agrippaient maintenant les deux bras de Shuden, un de chaque côté au point que ses ongles s'enfonçaient, mais il s'en fichait.

« ......Valia »

Elle murmura dans une supplique

« Doucement et ....... »

La voix, un faible gémissement, était chaude, il avait deviné son désir en la caressant, mais elle était encore plus tendue qu’il ne l'avais imaginé. Les parois intérieures serrées autour de sa bite ne cédaient pas facilement, son corps chaud et dense enserrait Shuden avec force mais son grand étonnement, il trouva la sensation de serrement incroyablement séduisante.

Lentement, mais sans interruption, Shuden plongea dans Valia. Cette sensation étrangère, la pression et la douleur firent que Valia écarta encore plus les jambes, mais

cela ne servit à rien face à la taille écrasante, ses entrailles picotaient, l'engourdissant presque.

Et puis, enfin, la fin, Shuden commença sa lente attaque.

« Aahh ! Mmm, Ooh....... »

Un gémissement de douleur lui échappa, c'était définitivement plus douloureux queplaisant. Le pénis qui s'était à peine frayé un chemin dans le début de son intimité donnant à Valia l'impression que son corps se déchirait en deux pendant qu’il poussait vers l'intérieur. Des larmes se sont rapidement formées dans ses yeux gris argentés.

« Oh, mm..... ! »

Les larmes coulèrent sur ses joues, Shuden ralentit un peu.

« Pourquoi pleurez-vous, vous avez très mal ? »

« Oui, mmm. Ça fait mal....... »

« Valia »

La voix était apaisante, voulait lui dire de ne pas pleurer, mais en vérité, il était tellement excité que sa respiration était saccadée, lui brisant sa voix. Les plis denses de ses parois intérieures stimulaient le pénis de Shuden intensément. Ce n'était en rien un mouvement habile, mais la poussée de plaisir relevait juste de l’instinct.

Instinctivement, il savait bien qu’il n'avait même pas commencé mais il ne put s'empêcher de réaliser que quelque chose d'encore plus doux se cachait dans ce corps blanc et maigre, et comprenit pourquoi tant d'hommes courraient auprès des femmes.

Mais si prendre ce corps par la force, ne serai qu’un viol. Shuden embrassa Valia plusieurs fois encore.

« Mmmmm....... »

Heureusement, elle semblait aimer l'embrasser, son corps réagit en se détendant un peu. D'une certaine manière, Valia avait l'impression que le baiser était assorti d'une promesse que cet homme ne la ferait jamais souffrir.

Shuden déplaça à nouveau ses hanches, peut-être parce qu'elle était moins nerveuse qu'avant, Valia ne fondit pas en larmes mais la pression dans son bas-ventre, ou la poussée du pénis contre ses parois intérieures, restait bien présente, petit à petit au milieu de la douleur lancinante, Valia commença à ressentir un étrange plaisir

« Hmmm… »

Surtout en un lieu particulier, qui semblait continuer à s’enflammer de plus en plus La timidité mise à part, le corps de Valia répondait très honnêtement et Shuden pouvait voir que son corps était réceptif à leurs ébats, les ongles qui s'enfonçaient dans ses

avant-bras s'étaient adoucis mieux les bras de Valia entouraient le cou de Shuden depuis un certain temps déjà.

L'intensité avec laquelle il stimulait ses zones érogènes augmentait progressivement, plus la douleur de Valia diminuait, moins il y avait à se montrer prévenant, plus Shuden avait du mal à se retenir. Sa raison semblait lui échapper, quel moment étrange Un souffle qui lui chauffait les oreilles, un sein ferme et immaculé, un mamelon en érection écrasé contre son corps même ses jambes, qui glissaient sans cesse de sa taille, semblaient une ôde à la tentation pour Shuden et c’était sans ans parler de la moiteur intérieure.

Un désir soudain de se déverser en elle l'a consumé. Il ajusta légèrement sa position, les muscles durs et sculptés de ses cuisses tressaillaient à chaque mouvement. Les deux mains sur le bassin de Valia, Shuden se déplaça pour mieux la saisir Il n'avait pas le temps de respirer.

« Hhmm ! Ahhhh ! »

Le bout de ses doigts était engourdi par l'excitation. L'intérieur de ses cuisses claquait brutalement l'une contre l'autre tandis que le pénis massif entrait et sortait. Le bruit du lit qui grinçait emplissait la chambre sans discontinuer.

Chaque poussée de Shuden était aussi douloureuse qu'une piqure, oui cela faisait mal, mais même au milieu de la douleur, il y avait un plaisir insidieux

« Je ne voulais pas qui s’arrête. Je voulais m'accrocher, même si je ressens encore une douleur » Valia même ne comprenait pas ses pensées, mais cette chaleur maladroite de son bas-ventre s'était transformée en une sensation de picotement, d'engourdissement grandissante pleine d’une promesse qu’elle me pouvait formulée.

Toute leur attention était concentrée l'un sur l'autre, et ils ne pouvaient penser à rien d'autre. Valia ne pouvait dire si les battements de son cœur étaient les siens ou ceux de Shuden. Des perles de sueur se formèrent sur son front, mais rien ne pouvait l’amener à s’arrêter.

L'intérieur étroit et plissé était si dense qu'il était difficile d'y pénétrer complètement, mais l'huile parfumée agissant comme un lubrifiant, et lorsqu’il fut entrer, ce corps ridicule l'étreignit fermement et ne la lâcha pas. Le pénis luisant semblait dégouliner non seulement de ses sécrétions, mais aussi de la chair délicate de ses parois internes finalement eut-être que lui aussi laissait un peu de lui-même en elle.

Il n'en savait rien.

Et la façon dont elle s'accrochait à lui, le visage baigné de larmes, comme si il était son monde.

« Ah, mmm...... ! »

Le gémissement était si chaud.

Les mouvements qui tourmentaient Valia sans relâche ralentirent légèrement, la forte sensation d'éjaculation à l’intérieur firent légèrement tremblé le corps de Valia

« Haa....... »

Pour la première fois de sa vie, Shuden éjacula dans une femme. Sa verge battait au rythme de son cœur, les parois de valia, qui s'était accroché au pénis de Shuden pendant tout ce temps et refusait de le lâcher, entrainant une terrifiante giclée de sperme, imbibant les parois internes d'une chaleur torride.

« Hmph....... »

Les bras de Valia se détachèrent du cou de Shuden, et son corps brûlant se mit à trembler, elle se sentit comme si on lui avait mis le feu. « Il est sorti, mais pourquoi cette sensation étrangère persiste-t-elle ? » Valia aspira de l'air mais sa gorge était un peu douloureuse à force de crier.

Avant qu'elle ne s'en rende compte, ses yeux étaient fermés.

Tome 1 – Chapitre 21 – Le marquis de Garth

Le lendemain.

Valia ouvrit les yeux tôt.

La première chose qu'elle vit fut un plafond inconnu, bien plus haut que celui de sa maison, il était fait de marbre crème, chaud et élégant, elle fixa le lustre éteint, puis déplaça légèrement son regard sur le côté vers les fenêtres qui étaient habillées de luxueux rideaux d'un bleu marine profond.

On était qu’à la fin du printemps, il faisait encore sombre à l'extérieur des fenêtres, cette impression d’aube naissante filtrait à travers les interstices des rideaux Et Shuden qui dort à côté d’elle, tout contre son dos, elle ne pouvait pas voir son visage, mais elle pouvait deviner sa respiration basse dans son oreille et sa chaleur corporel contre le sien. Valia cligna lentement ses paupières languissantes, se réveiller et être réveillé étaient deux choses différentes ; il était tôt de toute façon, et la passion de la nuit précédente avait été trop intense pour se réveiller rapidement.

Il lui fallut un certain temps pour retrouver ses repères. Peu à peu, les sensations revinrent dans ses membres, qui semblaient endormis. Valia tenta de bouger son bras, mais resta figée.

« ....... »

Elle ne remarqua que plus tard les bras qui l'entouraient, des bras musclés étreignait affectueusement sa taille jamais elle n'avait jamais été tenue ainsi par quelqu'un auparavant.

« En fait, je suis novice en matière de tout....... »

Le baiser d'hier, l'acte de se déshabiller et ce qui se passa après....... L'esprit de Valia s'emballa, mais elle s'interrompit rapidement. En fait, elle était encore entièrement nue et cette simple constatation lui fit monter les joues.

Elle avait envie de se lever et de prendre un bain, car son bas-ventre était raide comme si elle s'était froissé un muscle et, surtout, elle n'avait pas l'habitude d'être mouillée. Elle se souvient désespérément du bain chaud qu'elle a pris hier ou avec les sels de bain ajouté, l’odeur en avait été relaxante…. Elle voulait tellement se replonger dans l’eau chaude

« ...... mais je n’arrive pas sortir. »

S'ils étaient séparés, ce serait simple, mais si près l'un de l'autre, avec ses bras autour d'elle, le moindre mouvement perturberait son sommeil. Mais ainsi, c'était inconfortable, et le sommeil ne reviendrait pas. Valia roula des yeux, se demandant quoi faire tou en remuant involontairement.

C'est alors que Shuden retira son bras qui était pris autour d'elle.

Valia cligna nerveusement des yeux, se demandant si elle l’avait réveillée mais sa respiration était toujours basse et régulière dans son oreille étouffée. Il avait simplement dû se retourner dans son sommeil. La chance, qui ne lui avait jamais souri de sa vie, lui souriait cette fois-ci.

Valia se leva avec précaution, satisfaite d'elle-même. Le lit ne craquait pas et était moelleux, type de l’article de luxe qu’il semblait être Au pied du lit se trouvait un tapis blanc, Valia y trouva une paire de pantoufles d'intérieur qui l’attendait dessus, les mit à ses pieds et se leva avec précaution. Sur le sol se trouvait sa robe de chambre en soie qui avait été enlevée à un moment donné, Valia l'enfila et s'avança sur la pointe des pied, ouvrit la porte et sortit sans se retourner, avec l'étrange sentiment de malaise que si elle se retournait, Shuden se réveillerait.

La porte s'ouvrit et se referma doucement, sans bruit, une servante était assise sur une chaise près de la porte encore légèrement somnolente, elle releva la tête lorsqu'on frappa à la porte, puis se leva d'un bond à la vue de Valia.

« Madame. Vous êtes déjà debout ? »

Ce n'était certainement pas l’heure habituelle pour un noble de se lever. Les soirées nocturnes étaient la norme dans les cercles sociaux de l'Empire du Gel, les soirées de thé étaient également organisées dans les après-midi paresseux entre le déjeuner et le dîner donc avec une telle vie sociale, l’heure de lever des nobles était naturellement plutôt à la fin de la matinée ; Valia en est bien consciente.

« Peut-être étiez-vous mal à l'aise dans votre lit et aimeriez-vous que je parle au majordome ? » demanda la servante avec inquiétude.

Valia secoua la tête. « Il n’y a aucun problème, j'ai juste le sommeil léger »

Rares étaient le nuits où Valia avait pu dormir paisiblement pendant son séjour au palais, surtout si quelques royaux hystériques se mettaient en tête de la rechercher.

Parfois, les servantes recevaient une correction pour diverses raisons si Valia n'avait jamais reçu de correction elle-même, mais elle était terrifiée lorsqu'elle voyait d'autres servantes en recevoir et pris l’habitude de rester sur ses gardes, encore maintenant, elle se réveillait à l'aube lorsqu’elle changeait même juste son oreiller

« Si jamais vous ne vous sentez pas à l'aise dans votre lit, faites-le moi savoir. Madame »

« Oui. J'aimerais prendre un bain »

« Votre bain du matin est toujours prêt. Venez, Madame »

La servante emmena doucement Valia pour la conduisir directement à la baignoire où elle s'était lavée hier. Il devait s'agir de la salle de bain privée de la marquise, puisqu'on la conduisit deux fois au même endroit. Bien qu’il partageait la chambre à coucher, les nobles de Gel avaient des salles de bains séparées.

« Madame, si vos jambes sont très fatiguées, voulez-vous que je vous fasse un massage ?

»

« ......C'est bon, je veux qu'on me laisse tranquille »

« Oui, Madame. Je serai derrière la cloison, si vous avez besoin de moi »

La femme de chambre s'éloigna et Valia, dont l'expression était restée inchangée jusqu'alors, poussa un petit soupir, puis retira sa robe, en essayant d'ignorer les marques rouges sur son cou, sa clavicule et sa poitrine.

Embarrassant.......

Le ton de la servante était poli et courtois, mais Valia était honnêtement un peu gênée.

Elle avait avoir essayer de marcher le plus discrètement possible, mais il était évident qu’ elle devait une drôle de façon de marcher, car pour me proposer un massage, elle avait dû observer ma démarche, Valia voulait disparaître comme la poussière tellement elle se sentait honteuse.

Réalisant que les traditions de la famille royale était vraiment particulière, le temps de sommeil de la famille était considéré comme si important qu'il était surveillé et enregistré dans une pièce attenante par des serviteurs et pire, la nuit de noce en particulier, le chambellan et la demoiselle d'honneur attendaient avec un tissu opaque à côté du jeune couple. En comparaison, sa première nuit avec Shuden étaient bien plus agréable.

Oui, c'était pas si mal.

Valia se donna une petite tape sur la joue pour se réveiller, puis se dirigea vers le bains qui se trouvait devant elle. Fidèle à la parole de la servante selon laquelle le bain du matin était toujours prêts, l'eau bouillonnait d'une vapeur chaude, juste la bonne température pour son corps légèrement refroidi, l’eau chaude semblait la revigorer et Valia appuya son dos contre la paroi de la baignoire.

Le panier de pétales laissé par la servante était à côté d'elle, un bain luxueux avec des pétales flottant dans l'eau aurait été agréable, mais pour l'instant, elle voulait juste s'asseoir seule et rassembler ses pensées mais finalement elle laissa tomber des pétales dans l'eau sans réfléchir.

Elle observa les pétales flottant sur l'eau, perdue dans ses pensées.

Deuxième mariage

Hier, alors qu'elle était assise devant son peintre, cette pensée lui revenait sans cesse à l'esprit mais elle a consciemment fait le vide dans son esprit le temps de la pose car si elle avait eu la moindre pensée dépressive, elle aurait été capturée par l’artiste réalisant son portrait.

Mais elle allait bien maintenant.

Elle était libre de penser ce qu'elle voulait, d’y réfléchir comme elle le voulait.

[Moi, Schuden Garth, je prends Valia Dean pour épouse, je le jure].

Ce fut un mariage grandiose, elle entendait encore résonné la voix de Shuden dans ses oreilles. En y réfléchissant de plus, il y avait dû avoir un problème avec le prêtre officiant, mais quoi ?

Le mariage aurait très bien pu être reporté alors pourquoi avoir choisi un second mariage ?

Pour attirer l'attention de la noblesse ?

Parce que l'échec du mariage déshonorerait le marquis ?

Valia secoua la tête.

« N'ignorons pas ce que je sais déjà. »

Elle connaissait déjà un réponse : « Shuden ne sait pas encore qu'il va tomber amoureux de Yeri. »

Valia laissa échapper une longue inspiration. En y repensant, Shuden n'avait jamais dit qu'il était amoureux de Yeri, mais par le passé, il avait gardé le silence face aux rumeurs, il s'était disputé avec le Premier Prince, et la Marquise avait même fondu en larmes lors d'un banquet impérial.......

Comment réfuter la vérité alors que toutes les circonstances convergent vers un seul fait

? Valia frappa sans mot dire la paroi de marbre. C'était une habitude qu'elle avait prise au palais lorsqu'elle se sentait déprimée ; un mur en bois en avait même gardé une trace, mais là il s'agissait de marbre massif, il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter.

« Honnêtement, je pense que c'est trop. »

Shuden n'était pas seulement un beau jeune homme puissant, ce dont elle s'était rendu compte dès qu'elle avait pénétré dans son univers. Son mari pouvait entrer et sortir du cœur d'une femme avec aisance et Valia savait qu'elle n'était pas habituée avec les sentiments amoureux; elle n'avait jamais eu ce qu'on appelle communément un premier coup de foudre, et bien qu'elle ait admiré les beaux chevaliers du palais, elle n'avait jamais souffert d'un amour non réciproque.

Mais si, elle en souffrira.

Savoir qu'il serait celui qui aimerait une autre femme, celle choisie par les dieux alors que que son cœur battait déjà rien que de penser à lui, elle avait l’impression d’être un aimant à ennui, Si elle le pouvait, elle reviendrait vers son moi du passé, celle qui répondait à la lettre de sélection de la princesse, et lui donnerait quelques conseils.

« Fait attention à toi, ce n'est pas une blague »

Mais elle ignorait comment ce serai possible, car après son retour du passé, elle avait fouillé toutes les bibliothèques du pays, mais elle ne trouva jamais aucun texte relatant une expérience, ou quoique ce soit qui se rapprochait de son expérience. Valia soupira de frustration.

« ......Attends. »

Elle se souvint d'une chose qu'elle avait oubliée.

[Je n'aimerai qu'elle pour le reste de ma vie].

Les yeux gris-argent de Valia se rétrécirent.

[Si je romps mon serment, je le paierai de ma vie.]

Des pétales humides s'écoulèrent des mains de Valia, tellement concentrée sur le serment lui-même qu'elle avait momentanément oublié les détails, non, cela ne s’était passé que la veille, elle était tentée de se demander comment elle avait pu oublier.

« Il n'est pas censé aimer quelqu'un d'autre....... »

Son souffle se bloqua dans sa gorge lorsqu’elle comprit la situation.

Tome 1 – Chapitre 22 – Le marquis de Garth

Pendant ce temps, dans la chambre. Shuden se redressa, encore entièrement nue mais seul le haut de son corps était exposé au grand jour. Ses cheveux blonds quelque peu ébouriffés après qu’il se soit passé la main dedans, Shuden marmonna.

« Même pas, elle se retourne. »

Cela faisait un moment qu'elle était partie, et elle n'était toujours pas revenue.

En vérité, Shuden s’était réveillé depuis que Valia avait ouvert les yeux, extrêmement sensible aux mouvement des autres. La respiration d'une personne endormie étant différente de celle d'une personne éveillée, Shuden sut que Valia était réveillée dès qu’elle remua légèrement mais elle semblait mal à l'aise, alors il retira son bras, puis elle se leva pour partir.

Il se demanda si elle était allée aux toilettes,n'étant pas revenue, soit elle était en train de manger, soit en train de prendre un bain, soit en train de se promener. Pour être honnête, Shuden s'interrogea « Serait-elle à nouveau elle-même dans un autre endroit que le lit ? »

Shuden se leva du lit, il enfilait sa robe de chambre lorsqu'on frappa doucement à la porte.

« Votre Excellence. C'est Paul. Je dois vous parler de quelque chose, puis-je entrer ? »

« Entrez »

Le majordome ouvrit la porte et entra, après s'être incliné poliment, il prit la parole d'un air légèrement embarrassé.

« Votre Excellence. Lord Sean dit qu'il a quelque chose d'important à vous dire au sujet de la nouvelle armure qu'il a fait fabriquer. Un homme vient d'arriver »

« Quel jour sommes-nous ? »

« Oui. C'est le jour où les Chevaliers de Garth utiliseront le terrain d’entrainement »

Les yeux de Shuden se rétrécirent légèrement s’il n’était pas un bourreau de travail, mais il faisait au moins son devoir. Il n'était pas du genre paresseux, et il y avait peu de choses qu'il ne prenait pas suffisamment au sérieux pour les remettre à plus tard.

Il aurait aimé pouvoir rester plus longtemps au lit avec elle, car ce n'est qu'au lit que cette jeune mariée discrète et tranquille montrait son vrai visage et ses sentiments.

C'était comme ouvrir une porte secrète, une sorte d'intrigue, et il comprit pourquoi les nobles partaient en voyage de noce.

Mais maintenant c’est trop tard pour regretter

« Je vous rejoins sur place. Préparez-vous »

« Oui, Votre Excellence. Je serai prêt »

Shuden se dirigea vers la salle de bain utilisée par le marquis de Garth depuis des générations.

Il n'avait jamais eu un seul regret depuis qu'il avait été nommé comme Marquis de Garth, mais pour la première fois de sa vie, il regrettait un peu de devoir renoncer à son congé de noces.

Ps de Ciiriolla : l'auteur continue d'alterner entre les partie longue et courte... et celle ci étant une courte.. je vous poste un autre sous peu

Tome 1 – Chapitre 23 – Le marquis de Garth

Valia rassembla calmement ses pensées, bien sûr, elle ne voulait pas que Shuden meure, ni qu'il soit impliqué dans quelque chose de grave mais il n'avait même pas pratiqué le second mariage dans le passé. S'il était prêt à risquer sa vie cette fois-ci, c'était parce que c'était lui qui avait choisi la princesse, comme il n'y a qu'une seule différence, il ne peut y avoir qu'une seule cause.

« J'ai l'impression d'avoir fait une chose terrible à Shuden. »

Valia ressentit un sentiment de culpabilité inexplicable. Des pouvoirs divins existaient sur ce continent, et plus tard, l'élue divine Yeri apparaitrai.

Même si elle n'avait jamais entendu parler d'une punition divine pour avoir rompu un serment, la conscience de Valia s’inquiétait trop pour qu'elle puisse se dire : « Alors, c'est rien ».

« Je vais devoir être gentille avec lui à ....... »

C'était la première fois qu'elle impliquant autant d'émotions au sujet quelqu'un d'autre que Karl. Ni excitation ridicule, ni excuses interminables, elle ne trouva rien d'autre à faire que se dire vaguement : 'Je dois être gentille'. La façon dont une femme devait être bonne avec son mari était une question secondaire, Valia n’avait pas vraiment d’idée de comment se comporter car c’était aux employés de la maison de s'assurer qu'il avait un repas ou des vêtements propres.

« Devrai-je participer aux événement sociaux, rencontrer d'autres femmes ? »

Elle ne vit rien d'autre mais son corps était si raide qui lui fut difficile de réfléchir en profondeur. Valia décida qu'il valait mieux ne pas y réfléchir davantage pour le moment et termina son bain.

La moitié de sa vie en tant que noble déchue et l'autre moitié en tant que jeune fille d'escorte, elle savait se laver et de finir sa toilette seule mais il n'y avait rien d'autre dans la salle de bain qu'une cloche en argent et la robe que Valia avait enlevée.

Valia prit la petite cloche et la secoua. Au tintement de la cloche, les servantes entrèrent, les mains pleines de serviettes séchées au soleil, d'huile de rose pour adoucir sa peau et de vêtements de rechange. Valia fut choyée par les servantes expérimentées, massée, habillée et quitta la salle de bains pour retrouver la servante qui l'attendait.

« Avez-vous bien dormir, Madame ?'

« Ah, intendante. Bonjour »

« Si cela ne vous dérange pas, Madame, appelez-moi 'Sarah' »

« Je le ferai, Sarah »

Sarah sourit chaleureusement. L'un des privilèges du maître et de la maîtresse de maison était de s'adresser à leur majordome et à leur intendante par leur nom. La plupart des majordomes et des intendante étant plus âgés, les jeunes nobles récemment mariés étaient souvent gênés par le fait d'être appelés par leur nom. Il n'y avait rien de mal à cela, bien sûr, mais une personnalité comme celle de Valia était plus à l'aise dans la position d'une servante.

« Madame. Je sais qu'il est tôt, mais que diriez-vous d'un petit déjeuner ? »

Valia acquiesça, elle était une lève-tôt et mangeait donc toujours tôt, en plus elle avait faim.

Sarah conduisit elle-même Valia à la salle à manger. Dans la plupart des maisons nobles, la salle à manger se trouvait au rez-de-chaussée et le manoir des Garth n'était pas différent à ce sujet. Elles traversèrent le grand hall qu’elle avait vu hier et arrivèrent dans une salle à manger à la décoration classique.

Normalement, quand on pense à quelque chose appartenant à l'aristocratie, on pense à quelque chose moins extravagant que le palais impérial mais la salle à manger de la famille Garth était extravagante. Les tapis tissés sur les murs étaient brodés de fils d'or, le sol était en marbre foncé et la grande table rectangulaire au centre de la pièce était assez grande pour accueillir une douzaine de personnes, Valia fut conduite à la table d'honneur., s'asseyant sur la chaise que Sarah lui a tendue, Valia demanda.

« Son Excellence ? »

« Oui, Madame. Son Excellence s'est rendue tôt au terrain d’entrainement »

« Le terrain d’entrainement ? »

« Oui. C'est le jour de l'inspection des chevaliers, qui a lieu trois fois par semaine »

« Vous parlez des es Chevaliers de Garth. »

La maison impériale de Gel se méfiait de toute armée privée qu'un noble pouvait avoir au point qu’il y a quelques générations, elle était allée jusqu'à promulguer un décret impérial dissolvant tous les ordres nobles mais les nobles n'étaient pas contents car la plupart d'entre eux possédaient leur propre chevalerie, même s'ils n'étaient que des comtes ou plus. La cour impériale et la noblesse finirent par se mettre d'accord sur une limitation du nombre de chevaliers.

Toutefois, il y avait des exceptions à cette règles, en fait deux exceptions était tolérées : les familles excentrées obligées de défendre leurs frontières et les familles méritantes qui avaient fondé un pays avec une force remarquable.

Les Garth n'appartiennent à aucun de ces groupes et donc le nombre de soldats privés est naturellement limité, mais les chevaliers de Garten bénéficient d'une dérogation spéciale.

En effet, l'actuel Grand Marquis, Shuden, s'était précipité dans la bataille alors qu'il n'était encore qu'un héritier donc avant même d'être consacré marquis. Sur un champ de bataille où la défaite de la coalition des royaumes sous la protection de Gel était certaine, Shuden mena une force de deux cents alliés à la victoire. Ce fut un triomphe que personne ne pouvait nier.

Plus tard, on a même raconté en plaisantant que la déesse de la victoire était amoureuse de Shuden Garth mais en même temps, Schuden commença à être qualifié de 'meurtrier'

dans d'autres pays.

Quoi qu'il en soit, le destin était du côté de l'Empire de Gel. À la fin de la guerre, l'empereur félicita Shuden d'avoir redressé la situation et lui offrit une récompense extraordinaire : il lui accorderait tout ce qu'il voudrait. A cette époque Shuden répondit simplement : « Votre Majesté, il y a trop peu de chevaliers »

Ce soir-là, la maison Garth reçut la bénédiction de l'empereur.

Ce fut le premier des nombreux événements qui firent des Chevaliers de Garth l'un des ordres les plus prestigieux de l'Empire Gel et l'événement était si célèbre que même Valia le connaissait. Même au sein des Chevaliers Impériaux, c’était raconté comme une romance ou une légende. Si sa position de servante d'escorte la tenait à l'écart des dames et des chevaliers, mais cela ne l’empêchait pas d’entendre les différentes rumeurs.

« L'homme que les chevaliers adulait tant était maintenant mon mari. »

Cette pensée était presque irréelle, quand nous étions au lit ensemble, il semblait si proche mais maintenant elle se sentait un mur entre eux en se répétant ces histoires légendaires, cela semblait si étrange et créant une distance.

« Tu es perdue. » Valia secoua la tête.

La porte de la salle à manger s'ouvrit et les servantes déchargèrent les plateaux. Un à un, les couverts et les plats furent disposé sur la nappe blanche et impeccable. D'après ce qu’elle vit, il y en avait sept. Il n'y a que dans les palais impériaux et les familles aristocratiques que la nourriture était si importante. Même dans son royaume, un petit pays, la noblesse ne lésinait pas sur les moyens. La table noble la plus modeste et la plus dépouillée de tout le continent était probablement celle de Valia.

« Madame. Un petit-déjeuner matinal peut être difficile pour l'estomac, c'est pourquoi le chef a préparé une sélection de plats avec des fruits doux »

Sarah avait raison, la table était appétissante. Une soupe mijotait doucement avec de la purée de pommes de terre et de la crème, des tartes remplies de pommes confites, des pâtisseries moelleuses et du pain avec de la confiture, une saucisse dodue et un plat d'œufs frais dont le jaune d'œuf est teinté d'orange. Les boissons étaient également

nombreuses, des jus de fruits finement préssés, du lait et même du thé à base d'herbes séchées.

« Si vous avez des préférences particulières ou des ingrédients que vous n'aimez pas, n'hésitez pas à me le faire savoir. Madame »

« Merci de votre attention »

« Il n'y a pas de quoi »

Valia avala une bouchée de soupe, les pommes de terre moelleuses fondaient dans sa bouche. Valia avait toujours échoué dans la cuisson des pommes de terre, soit elles étaient trop cuites, soit la marmite était brûlée.

Elle était du genre à trouver délicieux un sandwich au fromage acheté la place du marché, son goût accommandant s'avéra utile lorsqu'elle fut nouvellement arrivée au palais car les nouvelles servantes qui n'avaient pas encore de maître étaient maltraitées par les autres employés déjà en place. L'astuce la plus courante consistait à les sous-alimenter délibérément pour qu'elles aient faim mais même dans ce cas, Valia mangeait sans problème car tout avait meilleur goût que ce qu’elle était capable de cuisiner.

Ce repas était donc très bon.

Un bon repas mérite des éloges, dans son ancienne vie de servante d'escorte, Valia avait rencontré des nobles qui se plaignaient d'un repas qu'on leur avait servi, même s'ils l'avaient bien mangé. Elle n'avait aucune envie de comprendre leur façon de penser, qui, à ses yeux, était tout simplement inconvenante.

« Si vous voulez critiquer la qualité du repas, ne videz pas les assiettes »

L'assiette de Valia, par exemple n’était pas vie mais comme le repas généreux était plus que suffisant pour trois personnes, elle ne put donc pas terminé, mais elle était satisfaite, Valia but son thé d'une traite, l'arôme rafraîchissant lui inonda la bouche.

« Madame. Avez-vous apprécié votre repas ? »

« C’était très bon. Le chef est doué »

« Je suis heureux que vous l'ayez apprécié. Le chef sera ravi »

Le cuisinier était un employé de la maison appartenant davantage au domaine de la maîtresse de maison que du maître de fait aucun cuisinier ne serait mécontent d'apprendre que la nouvelle marquise appréciait son repas.

« Mais Sarah »

« Oui, Madame. Parlez »

« Comment son Excellence mange-t-il ? »

« Les jours comme aujourd'hui, il le prend directement au terrain d’entrainement »

« Je vois »

« Le marquis de Garth » se dit-elle, « ne devrait pas manger ainsi » . Elle savait que ses domestiques prennent bien soin de lui malgré tout elle me sentit un peu inquiète. Valia regarda la tarte aux pommes qu'elle avait dégustée aujourd'hui, la croûte croustillante et feuilletée et la garniture dense aux pommes étaient une combinaison parfaite de saveurs, elle était digne même d’être servi sur les tables du palais impérial

« Le chef semble vraiment doué dans les desserts. »

Valia l'avait vaguement deviné, mais elle s'est ensuite interrogée.

« J'ai déjà entendu dire que les cuisiniers de la famille Garth étaient excellents mais je ne pense pas avoir entendu de leurs desserts »

Lorsque le chef cuisinier d'une famille est exceptionnellement bon, cela se savait car lors d'un goûter ou d'un banquet, la qualité de la nourriture est très importante. Ce n'est pas pour rien que le salaire du chef cuisinier est comparable à celui d'un majordome.

Valia avait déjà entendu dire que le chef d'un autre marquis excellait dans les fruits de mer mais elle n'avait jamais entendu vraiment entendu parler de celui de Garth.

« Sarah, quand est-ce que Son Excellence rentre chez lui ? »

« Cela dépend, mais il rentre généralement tard dans la soirée »

« Il s’entraîne dur »

Partant tôt le matin et en rentrant tard le soir, la distance entre le terrain d’entrainement et le manoir n'était pas très grande mais pour devenir un grand chevalier, une légende, il fallait s'entraîner beaucoup plus que les autres. Valia appela Sara.

« Sarah. »

« Oui, Madame »

« Va à la cuisine et prépare une nouvelle fournée de tartes aux pommes que vous ferez apporter à son Excellence »

« Son Excellence ? »

En tant que servante d'escorte, Valia devait savoir tenir et utiliser une épée mais ce n'était pour autant un chevalier à part entière, mais cela signifiait qu'elle devait s'entraîner malgré tout dur, faisant transpirer son corps et lorsque son corps était épuisé par un entraînement intensif, une friandise lui donnait un regain d'énergie.

Même si ce n'était pas elle, il y aurait des gens qui prendraient soin de lui, mais n’aimerait-il pas une délicieuse tarte aux pommes comme celle-ci ? Le comportement de Shuden la veille aidait Valia dans ses réflexions. Elle se doutait bien qu'il ne serait pas trop offensé par son comportement.

« S’il n’aime pas cela, il la jettera sans la manger. »

Si on n'aime pas le thé qu'on te sert et que tu casses la tasse, personne n’en tiendrait rigueur, our Valia, qui avait toujours vécu au palais, c'était une règle de bienséance.

Sarah ne réagit pas à la remarque désinvolte de Valia, mais répondit poliment.

« Je vais donner les instruction tout de suite »

« Merci. »

Valia sourit d’un sourire fade et poli. Sarah se sentit désemparée car jamais de sa vie elle n'avait entendu un noble remercier un roturier, et encore moins un employé d'une famille noble, et il s'agissait de la marquise de Garth !

Au fil de la conversation, Sarah se prit d'affection pour cette dame aux yeux gris argentés. Elle avait toute la dignité de la noblesse, mais sans une once d’arrogance, ne prenant personne de haut.

Les nobles qui possédaient ces trois qualités n'étaient pas aussi fréquents qu'on pourrait le croire. Même la duchesse de la maison William, la seule duchesse de l'empire Gel, il était peu probable qu'elle soit aussi parfaite. C'était une pensée affectueuse.

« Son Excellence est un homme de discernement, après tout. »

Ignorant ce que Sarah pensait, Valia se servit une autre tasse de tisane chaude et la but à petites gorgées « Karl l’aurait adorer » pensa-t-elle.

Ps de Ciriolla: Vu qu'on est dimanche, je compte bien pouvoir en poster au minimum un de plus dans la journée, car j'imagine que certains attendent surtout d'arriver au moment ou le manhwa est en pause... mais bon il faut bien commencer par le début

Tome 1 – Chapitre 24 – Le marquis de Garth

Les terrains d'entraînement où se trouvait Shuden n'appartenait pas directement à la maison Garth. Toutes les familles, même celles de statut public, avaient droit d’accès aux terrains de la famille impérialeI, c'était la loi d'État, mais la zone d’entrainement était si grande qu'elle pouvait accueillir sans problème les chevaliers de la capitale.

Cela s'expliquait en partie par la loi impériale limitant le nombre de chevaliers et que seule une poignée de familles de la capitale possédait une armée de chevaliers importante, dont la plus puissante était l'Ordre des Garth, dirigé par le Marquis de Garth, le chevalier entré dans la légende grâce à la dernière guerre.

Malgré leur nombre écrasant, les terrains d'entraînement officiels étaient suffisamment vastes pour les accueillir tous, de sorte que les chevaliers des autres maisons nobles s'entraînaient souvent ensemble à manier l'épée, il n'y avait pas de conflits, car un ministère distinct était chargé de planifier la disponibilité des terrains d'entraînement pour chaque ordre.

Cependant, avec autant de familles nobles qui l'utilisaient, il était inévitable qu'il devienne un peu un club social, surtout avec Shuden au sommet du pouvoir, de nombreux nobles cherchaient à se lier avec lui. Au début, il n'était pas rare qu'un noble vienne le voir pour mui demander d'accorder à la chevalerie de leur famille le même période d'entraînement que celle donnée aux Chevaliers de Garth.

Si tout se passait bien, ils organisaient une rencontre avec leurs partenaires commerciaux, et si ce n'était pas le cas, avec leurs filles ou leurs sœurs.

Mais leurs rêves furent été de courte durée car Shuden n'était pas un homme qui aimait se retrouver dans les mondanité, où la sociabilité était une vertu, mais il se trouvait là, sur un terrain d’entrainement, et nulle part ailleurs et il lui fallut un jour ou deux pour s'en défaire de ces parasites

Il n'est pas étonnant que l'humeur de Shuden est sombré, car les mots qui s'accrochaient à leurs lèvres étaient inutiles, du moins selon les critères de Shuden.

Après avoir été poussé au bout de sa patience à plusieurs reprises, Shuden finit par désigner tous les nobles qui s'approchaient comme 'adversaires d'entraînement' afin de tester les compétences des uns et des autres à l'épée. À première vue, il s'agissait d'une noble façon de tester les compétences des uns et des autres, mais lorsqu'ils se retrouvaient en duels, l’exercice se terminait vite et il fallait faire soigner l’adversaire du marquis

Shuden prenait sur lui pour ne pas porter son épée à la gorge de son adversaire ; se contant d'asséner un coup violent au poignet avec une force écrasante. « Ce n'est pas un champ de bataille » pensa-t-il, « c'est donc convenable ». C'était en effet un coup précis qui ne faisait que gonfler les muscles sans briser les os du poignet, mais ce coup n'était pas possible sans de sérieuses compétences en matière d'épée.

Quoi qu'il en soit, après quelques tentatives, les nobles arrêtèrent de chercher à rencontrer ainsi Shuden

‘Votre Excellence, le réapprovisionnement de l'armurerie est terminé. Cependant, j'ai remarqué que le bras gauche de la nouvelle armure que vous m'aviez fait fabriquée bougeait de façon anormale, j'ai donc demandé à ce qu'elle soit refaite. Votre nouvelle armure devrait arriver demain au plus tôt, ou d'ici deux jours au plus tard »

Aux côtés de Shuden, Sean, le chef des chevaliers, prit la parole, suivi par Robin comme un écuyer. Il était encore trop jeune pour être emmené à la guerre, et ils s'étaient rapprochés ces derniers jours aux côtés de Valia, aussi Sean avait-il décidé de garder Robin à ses côtés et de le laisser s'occuper de l'aspect administratif des choses.

« Hmm. »

Shuden jeta un coup d'œil aux documents que Robin lui tendit, puis hocha lentement la tête. Les Chevaliers de Garth étaient en pleine révision de leurs armures, il y avait donc beaucoup de paperasse à remplir.

« Une fois que nous aurons un prototype parfait, cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps pour en fabriquer suffisamment pour l’ensemble des chevaliers. Nous pouvons récupérer les armures existantes et les faire fondre, ce qui réduira considérablement le temps nécessaire à l'approvisionnement en matières premières »

« Oui, je transmettrai »

Robin prit les papiers. Shuden observa les chevaliers engagés dans un duel à un contre un avec leurs épées d'entraînement émoussées par la force des coups, mais leurs visages était concentrées. Shuden corrigea leur performance puis retourna à l'avant de la tente. À côté de lui, l'armure des chevaliers de Garth était exposée. Des armures noires et des capes rouges. Au premier coup d'œil, ils avaient l'air redoutable, comme s'ils étaient vêtus d’une couches de sang.

« Sean »

« Oui, Votre Excellence »

« L'armure a été refaite, et la cape ? »

« Vous n'avez rien dit à propos de la cape, alors j'ai réutiliser celle qu’on avait déjà »

Il n'y avait pas que les chevaliers de Garth, la plupart des ordres de chevaliers de l'Empire de Gel avaient adopté la cape rouge. En effet, ils étaient moins susceptibles

d'être taché par le sang sur le champ de bataille et Shuden avait ricané intérieurement lorsqu'il avait entendu ces mots pour la première fois.

« Si vous êtes couvert du sang d'autrui, vous devez le montrer, pas le cacher »

Une tenue soignée était un élément fondamental de la chevalerie, une question qui pouvait être considérée comme faisant partie de la chevalerie au sens large. « Mais ce concept sur un champ de bataille n'exista pas » C'est ce que pensait Shuden. La chevalerie était destinée aux femmes, aux enfants et aux faibles. Le champ de bataille était réservé aux hommes désireux de s'entretuer et de se décapiter.

Il n'était pas nécessaire d'appliquer la chevalerie aux prédateurs. Le champ de bataille est un endroit où l'on tue sans discernement, où plus on tue, plus on massacre, plus on est célébré.

Mais je ne voulais pas m'embêter à changer les couleurs qui existaient déjà. Nous allions procéder à une révision majeure, mais nous n'allions pas nous donner la peine de changer la couleur de la cape.

« Oui, c'est ce que j'allais faire. »

« Sean. Je croyais que tu avais dit que la couleur de l'armure était la même qu'avant ? »

« Oui »

Shuden fredonna et reporta son regard sur la cape. Des yeux d'un rouge profond scrutèrent la cape de la même couleur pendant un moment.

« On devrait changer la couleur de la cape en bleu »

« Vous voulez dire une cape bleue ? »

« Oui. On dit que les capes rouges sont mieux parce qu'elles ne laissent pas voir le sang, mais sur un champ de bataille, c'est le contraire qu’il faut faire »

Il est difficile de s'approcher d'un soldat ennemi qui est couvert de sang . Avez-vous déjà vu un soldat sur le champ de bataille ? Ses yeux sont rouges et injectés de sang, et son visage ressemble à celui du diable. Même un homme bon aura ce regard gravé sur son visage lorsqu'il tuera. Le but est secondaire, car la férocité de l'acte et la vue d'un ennemi couvert de sang avec une expression terrifiante avait un effet démoralisant.

« Bien sûr, un blanc pur ne serait pas envisageable, mais un bleu moyennement foncé serait plus approprié. »

Sean acquiesça

« Certes, il serait bon de couvrir le sang, mais pas les autres impuretés, et comme vous le dites, cela pourrait avoir pour effet de faire baisser le moral de l'ennemi »

La guerre est une bataille de l'esprit quand il y avait un moyen de les démoraliser avant même qu'ils ne se battent, il fallait en profiter. Pour Schuden, qui a passé des années sur le champ de bataille, cette idée a du sens.

« Dans combien de temps l’échantillon pourra-t-il être prêt ? »

« Dans les cinq jours »

« Faites alors »

« Oui, monsieur »

Sean quitta la tente pour exécuter les ordres de Shuden, à ses côtés, bien sûr, se trouvait Robin. Le jeune chevalier, qui avait pris de l'assurance ces derniers jours, regarda son chef et lui demanda « Qu'est-ce qu’il y a ? » Cela faisait un moment qu'il se posait la question.

« Monsieur, se pourrait-il que la cape bleue dont vous parlez soit la même que celle que vous portiez autrefois lorsque vous étiez l’escorte de la jeune dame ...... ? »

Les yeux de Robin pétillèrent.

« Je n’ai pas oublié, Madame.'

Valia, portant la cape bleue d'un chevalier du royaume, était très impressionnante, même pour Robin. Il n'était donc pas étonnant que Shuden ait pensé à Valia dès qu'il eaut prononcé le mot 'cape bleue'. Sean répondit sans ambages.

« Ne présumez pas de la signification des paroles de Son Excellence. Robin »

« Je verrais attention ! »

Robin répondit en gardant son sérieux. Rassemblant quelques papiers, prenant des notes et des signatures, Sean tendit à Robin une pile de papiers.

« Apportez-les à l'administrateur »

« Oui ! »

Robin salua et se retourna rapidement pour s'en aller. Sean fronça légèrement les sourcils en regardant le dos de Robin disparaître dans l'air.

(Madame......, il ne parle pas de la cape bleue qu'elle portait ?) En fait, Sean y avait pensé un instant en entendant les paroles de Shuden mais c'était tout, toute sentimentalité romantique devait être annulée par le fait qu'il s'agissait de Shuden Garth et de mon estimé seigneur, c'est juste que la cape bleue, qui n'était que rarement portée dans l'Empire de Gel, lui avait fait une forte impression.

« Mon seigneur n'a fait qu'en extraire l'aspect pratique. »

Cette pensée était bien plus convaincante, Sean poussa un petit soupir et commença à marcher vers la tente.

« Vous devez être Sir Sean »

La voix le fit se retourner et il vit un visage familier d'un homme qui l'abordait souvent de manière accueillante.

« Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi, monsieur, mais je travaille pour le manoir Garth. J'ai été envoyé ici par Maître Paul »

« Ah. Je me souviens de vous. Qu'y a-t-il ? »

« Je suis ici pour livrer quelque chose à son Excellence »

Le serviteur sourit avec éclat et souleva la petite boîte en papier qu'il tenait si précieusement dans sa main. Elle était d'une taille modeste et n'avait pas sa place dans l'atmosphère agitée de la cour. Pendant un instant, il se suis demanda ce que c'était mais Sean répondit sans hésiter.

« Eh bien, c'est bien, parce que je suis aussi en route vers son Excellence »

« Oui, car n'ayant jamais emprunté cette route auparavant, mais je suis heureux de vous avoir trouvé, Sir Sean »

Sean et le serviteur traversèrent la longue cour et arrivèrent à la tente. Shuden était descendu sur l'estrade et observait les chevaliers d'un œil attentif, leur indiquant où ils se trompaient. Sean, qui avait envoyé le serviteur jusqu'à la tente, grimaçant au bruit sec du métal, s'approcha de Shuden.

« Votre Excellence, il y a un homme qui vient du manoir. »

« Du manoir ? »

Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement aux mots de Shawn car le manoir n'avait jamais envoyé personne au terrain auparavant.

« Où est-il ? »

« Il attend dans la tente »

« Allons-y »

« Oui. »

Shuden et Sean entrèrent d'un pas vif dans la tente. Un serviteur à l'air familier les reconnut et s'inclina poliment. Shuden reporta son regard sur la salutation, l'expression inchangée.

« Que puis-je faire pour vous ? »

« J'ai été envoyé ici par Madame »

L'homme aux yeux rouges marqua une pause, regardant à nouveau le serviteur. Sa voix montra un peu de férocité.

« Est-il arrivé quelque chose à ma femme ? »

« Oh, non, Votre Excellence. »

Les domestiques sont très sensibles aux sautes d'humeur de leurs maîtres et sentant que l'humeur de Shuden avait légèrement changé, le serviteur s'empressa de lever la boîte qu'il tenait à la main. Elle provenait de la boîte en papier qu'il avait transportée plus tôt.

« Madame vous a envoyé une collation. »

« ......collation ? »

« Oui »

Le moral de Shuden s’apaisa, la boîte marron clair finement pliée, n'avait pas sa place dans le fracas des armes, était nouée d'un délicat ruban bleu, il s'agissait manifestement d'un cadeau d’une femme.

« Elle a dit que ce serait bien pour vous d'avoir quelque chose de doux pour vous soutenir après tout cet entraînement »

Sean fut soulagé d'entendre cela, mais étant donné l’usage de Shuden de ne permettre à personne d'entrer sur le terrain d’entrainement à moins d'une raisons sérieuse, les employés de la résidence Garth ignorait comment ça se passait sur place D'une part, Shuden observait, mais maniait rarement son épée lui-même, car il n'y avait pas de chevaliers capable de le défier donc Il n'était donc pas surprenant qu'il ne se fatigue que rarement. De plus, Shuden était un homme d'une grande force physique et même sur le champ de bataille, ce Shuden Qarth était un 'tueur' qui pouvait annoncer la mort avec ses yeux froids et son expression sinistre sans n’éprouver la moindre peine physique.

« Tu transmettras directement à ma femme que je la mangerai bien »

« Oui, Votre Excellence. C'est compris »

Que le ciel vienne en aide à Sean, il savait qu'il était dans le pétrin, et Shuden n'a pas renvoyé l'en-cas. Il a même ajouté un 'je la mangerai' inattendu à la fin.

Mais ce n’était pas le problème

La petite boîte, que l'assistante de Shuden prit et déballa, contenait la collation réaliser par le chef ; des tartes aux fruits qui semblait avoir été préparée avec le plus grand soin.

Si on le regardait, le visage de Shuden était inexpressif et sa main n'était même pas tendue.

« J'aurais dû la prévenir. »

Sean se réprimanda inutilement ; en quelques jours d'escorte, il avait appris que Valia n'était pas tout comme les autres nobles, mais elle serait quand même contrariée qu'on lui renvoit la collation qu'elle avait fait envoyé, ce serait naturel. Mais.......

Le Seigneur n’aimait pas le sucré

C'était un fait connu uniquement de Sean, qui avait vu de nombreux champs de bataille avec lui. Shuden préférait les aliments simples et n'aimait pas du tout les sucreries. Son manque de sucre après avoir tué tant de gens était compensé par la mastication de tiges de canne à sucre.

Malheureusement, les tartes envoyées par la marquise elle-même étaient très sucrées.

Saupoudrées de sucre blanc en poudre, elles donnaient envie de courir cinquante tours de piste d’entrainement aptes en avoir manger une part. Sean observa l'expression de Shuden

« Mais je suis sûr qu’il en prendra une part, étant donné la bonne volonté que la marquise avait mis dans cet envoi et même s'il n'y touche pas, il dira qu'il l’a fini quand elle le lui demandera plus tard » se dit Sean.

« ....... »

Ses sourcils se froncèrent légèrement, mais ce fut tout. Les minuscules tartelettes aux fruits, de la taille d'une bouchée, avaient disparu dans sa bouche sans même pas laissé de traces. Un étrange silence régnait dans la tente.

[Il pense à la dame].

« L'hypothèse de Robin était en quelque sorte finalement proche de la vérité » se dit Sean

Ps de Ciriolla : et oui pour le coup tu était a cote de la plaque Sean

Tome 1 – Chapitre 25 – Le marquis de Garth

Valia vécut une expérience très éprouvante en l'absence de Shuden.

« Madame. Permettez-moi de vous saluer officiellement. Je suis Paul, le majordome en chef.'

Le majordome Paul, les cheveux gris mêlés de blanc à cause de l'âge, s'inclina profondément ainsi que les vingt gardes alignés derrière lui qui s'inclinèrent à l'unisson avec Paul

« Je vous salue Madame »

« Salutations, Madame »

Le hall du premier étage du manoir du marquis s’emplirent des voix des dizaines de serviteurs se succédaient à un rythme soutenu, comme s'ils avaient répété. Valia s'assit sur un canapé en cuir cossu et accepta les salutations mais il y avait trop de gens pour les nommer tous et leur dire ce qu'ils faisaient, alors les plus importants s'avancèrent pour la saluer.

« Je suis passée du statut de personne devant saluer de la sorte à celui de personne saluée

». Elle se sentait juste maladroite, mais habituée à ne pas montrer ses émotions, elle cacha son fardeau inaccoutumé et hocha simplement la tête d'une manière apparemment paisible.

Il y a beaucoup de monde ici.......

Bien sûr, ce n'était pas aussi grand que la cour intérieure impériale, mais elle pouvait vaguement deviner que ce nombre de personnes était assez important parmi les familles nobles. En écoutant les présentations des lieux, il n'y avait pas d'espace perdu, mais elle trouvait que le nombre de personnes était un peu excessif.

Est-ce parce que le manoir est si grand ?

Elle était tellement nerveuse le jour du mariage qu’elle n’avait pas pris le temps de bien regarder, mais à première vue, c’était une grande demeure, ce qui est compréhensible puisque le marquis avait la réputation d'être un homme très riche et plus la maison est grande, plus elle est difficile à gérer.

Et la maîtresse du manoir était Valia elle-même, cela lui semblait toujours gênant et accablant, mais elle ne pouvait plus rien faire surtout qu’elle était en partie responsable

de sa situation. Elle ne voulait rien faire de particulier, mais elle tenait au moins s'assurer ses responsabilités car c’était ainsi qu'elle avait toujours vécu sa vie, avec le temps, ça en était devienu une habitude.

« Majordome. Puis-je vous appeler Paul ? »

Valia demanda, une fois que les gardes furent présentés et qu'il ne resta plus que les principaux employés. Elle ne voyait pas d'inconvénient d’utiliser son prénom, mais elle ne voulait pas manquer de respect à ceux qui travaillait à son service, ayant travaillé comme femme de chambre dans le passé.

« Je suis honoré, Madame » répondit Paul d'un ton poli. Valia sourit.

« Merci pour le livret sur les procédures de mariage que vous m'avez envoyé l'autre jour. Il m'a été très utile »

« Non, Madame. Je suis honoré d'être à votre service »

Les petites attentions des employés sont souvent considérées comme allant de soi par leurs maîtres donc il était très rare qu'ils s'en souvenaient et manifestaient leur reconnaissance de cette manière. Les remerciements de la part de leurs supérieurs étaient une énorme source d’encouragement pour les employés mais Paul était un majordome expérimenté et plus âgé, il n'avait donc pas montré beaucoup d'émotions, mais Sarah le savait, c’était vraiment une pensée emouvante Paul fit faire à Valia une brève visite du manoir, décrivant brièvement les différentes pièces et partie du manoir et qu'elle s'en rende compte ou non, Valia cligna ses yeux gris argentés et écouta les descriptions de Paul.

Elle fut franchement surprise d'apprendre que le nombre de pièces de la maison principale et des nombreuses dépendances avoisinait la centaine car elle n'avait encore rien vu d'autre que la chambre du couple, la salle de bain de la marquise et la salle à manger, se souvenant s même lorsqu’elle avait descendu l'allée de son mariage, avoir pensé que c'était spacieux.

C'est vraiment qu’une simple famille noble, n'est-ce pas ?

La plupart des nobles construisent des châteaux sur leurs terres et possèdent des hôtels particuliers dans la capitale. Le prix des terrains dans ces quartiers réputés était faramineux, si bien qu'il n'était pas rare que des nobles en pleine ascension n'aient pas les moyens de s'offrir un pied à terre au sein de la capitale et seules quelques familles avaient construit des châteaux dans la capitale.

Le marquis de Garth, malgré sa réputation, n'était pas l'une des familles fondatrices du pays, mais le fait qu'il ait construit un manoir aussi gigantesque à un tel endroit montrait la puissance de sa famille.

Ecoutant les récits sur le manoir, une question la taraudait. Non, elle se la posait depuis que Sarah s'était présentée comme domestique.

« Sarah. J'ai une question »

« Oui, Madame »

« J'ai cru comprendre qu'une intendante de l'Empire Gel était censée s'occuper du manoir lors de l’absence de son propriétaire, ou est-ce que je me suis trompée ? »

« Est-ce que c'est....... »

Sarah s’interrompit devant cette question inattendue, elle savait bien qu’eil faudra la mettre au courant à un moment mais elle ne s’imaginait pas si tôt.

Lorsqu'une maison était assez grande, il y avait un chef de famille et un chef des servantes distincts. Cela s'expliquait par la division des lieux de vie entre le manoir du marquisat et celui de la capitale. Le majordome suivait le maître partout où il allait, et l’intendante s'occupait du manoir qui était vide sans le maître. Leurs tâches et responsabilités étaient énormes, car ils devaient s'assurer que tout puisse être prêt pour l'arrivée du propriétaire à tout moment.

« Selon ces coutumes de la noblesse de l'Empire du Gel, Sarah devrait être donc en charge du château dans la propriété de Garth et non être dans le manoir de la capitale »

précisa Valia avec justesse mais devant l'hésitation de Sarah, Valia demanda.

« Est-ce qu’il y a quelque chose de difficile à expliquer ? »

« Non, Madame »

Le silence de Sarah ne fut pas long et se décida à répondre.

« Vous avez raison, Madame, je suis une intendante et je devrais être en train de m'occuper du château de la propriété des Garth. Mais....... »

Sarah parla lentement.

« Son Excellence a ordonné une semi-fermeture du château sur le domaine, c'est pourquoi les domestiques, dont je fais partie, ont été amenés ici. »

C'était quelque chose que Valia n'avait jamais entendu auparavant, et elle fronça légèrement les sourcils.

« Où logera-t-il lorsqu’il se rendra au domaine ? »

« C'est......, Son Excellence n'est pas descendue une seule fois au manoir depuis qu'il a été nommé marquis »

« Pas même ...... une seule fois ? »

« En effet, Madame »

Elle se demanda si ce n'était que ça ; Shuden agissait comme un homme qui voulait garder le château fermé définitivement. Tous les employés qui s'occupaient du château

ont été appelés à venir au manoir de la capitale, pour ceux eux qui avaient de la famille dans la province ou qui ne pouvaient pas venir pour d'autres raisons furent renvoyés avec des indemnités de licenciement et il ne restait sur place plus qu'un nombre minime de personnes, mais elles étaient à peine suffisantes pour entretenir le grand château de Garth au point qu’avec le temps, il deviendrait certainement un chanteau fantôme.

Mais qui pourrait défier la volonté de du maître ? Shuden Garth, un homme qui ne permettrait jamais que ses ordres soient désobéis.

« Cela explique pourquoi il semble avoir tant d'employés »

« Oui, Madame, c'est vrai »

Le nombre de personnes prenait soudain tout son sens, et elle me demandait pourquoi Shuden avait fait un tel choix, cela ne pouvait pas être un simple caprice de laisser le château à l’abandon.

« A-t-il de mauvais souvenirs du château ? » C'est tout ce qu'elle pouvait imaginer pour l'instant. Valia se posait la question, mais n'avait pas envie de la poser même si cela l'ennuyait .

Il est plus strict que je ne le pensais.

Les vassaux du marquisat n'auraient jamais accepté de fermer définitivement un château qui renfermait tant de traditions familiales mais l'image de Shuden passant en force sans même faire semblant d'entendre ses supplications n’était pas si difficile à imaginer.

Valia commença soudain à s'inquiéter, elle avait l’impression d’être entrée dans quelque chose qu'elle n'aurait pas dû, ou avoir touché quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Ce serait très effrayant si Shuden se mettait en colère et elle ne voulait surtout pas qu'il perde son sang-froid.

Il faudra que je me renseigne à l'avance.

Il est toujours préférable de demander ce qu’on peut ou ne peut pas faire, toucher ou ne pas toucher. Elle avait déjà connu une dame d’honneur qui perdait son sang-froid dès qu’on lui posait simplement une question, elle avait fini par être la supérieure de Valia, mais le Shuden qu'elle avait face à elle ne semblait pas être de ce genre là.

Je lui demanderai quand il reviendra.

Il avait dit qu'il ne rentrerait que tard dans la soirée, mais la loi de l'empire de Gel voulait que les couples partagent le lit conjugal, si elle l’attendait, elle aurait tout le loisir de lui parler.

« ....... »

En fin de compte, il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire dans le manoir, elle aurait voulu regarder dans le bureau, mais elle voulait d'abord demander à Shuden, tout

comme la salle des trophées, la salle des armes, la salle des bijoux, la loge ou même la galerie des chefs-d'œuvre. Le seul endroit où je sentais de pouvoir aller était la salle avec les portraits des anciens chefs de famille et de leurs épouses, mais elle me souvient de ce que Shuden avait dit la veille.

[Nous pourrons aller les voir ensemble demain].

Que Shuden ait été poli ou non, elle pensa qu'il valait mieux l’attendre aujourd'hui.

Valia décida d'attendre Shuden dans le petit salon du deuxième étage, en lisant un livre.

Au bout d’un moment, une servante fit irruption dans le petit salon où Valia était assise.

« Madame. Le serviteur que vous avez envoyé faire une course au terrain d’entrainement est de retour »

Les épaules de Valia se raidirent légèrement, et elle demanda, apparemment imperturbable.

« Où est-il ? »

« Il vous attend. Dois-je l'appeler ici ? »

« S'il vous plaît »

« Oui, Madame »

La servante sortit d'un pas traînant et revint bientôt avec un serviteur qui s'inclina poliment devant Valia dès son entrée.

« C'est un plaisir de vous voir, Madame »

« Vous avez pu réaliser la course à Son Excellence ? »

« Oui, je le lui ai remis personnellement »

« Son excellence a-t-il dit quelque chose ? » demanda Valia avec deux sentiments contradictoires, l'un d'impatience et l'autre de ne pas en faire grand cas.

« Son Excellence m'a demandé de vous dire en personne qu'il vous remerciait. Je l'ai entendu de mes propres oreilles. »

Une lueur de joie traversa les visages des servantes, la bonne entente de leur maître et de leur maîtresse serait une bonne nouvelle pour leurs employés, et peut-être qu'à cela s'ajouterait l'espoir que leur maîtresse nouvellement mariée soit satisfaite de sa nouvelle vie mais Valia se contenta de sourire, un simple sourire doux, ni trop, ni trop peu.

« Tu as travaillé assez longtemps, retire-toi et vas te reposer »

« Je vais me retirer, Madame. »

L’employé se retira et Valia se rendit auprès de la servante, qui versa consciencieusement le thé dans sa tasse à moitié vide.

Elle leva les yeux, entourant de ses mains une tasse de thé ornée de pétales, la chaleur de la tasse se mêla à celle de son corps.

« Ce n'est qu'une courtoisie » se dit-elle, « ne nous emballons pas. »

Malgré tout, elle ne put s'empêcher de sourire. Elle essaya de ne pas en faire trop, mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir mieux après l'avoir entendu ainsi Valia attendait avec impatience l'arrivée de Shuden.

Même s’il n'avait pas mangé la tarte, j'étais reconnaissante et heureuse qu'elle ait pensé à ma dignité et qu'il ait dit quelque chose de gentil devant tout le monde.

Le temps passe vite quand on se sent bien, les nuages s'éloignèrent et le ciel devint rouge. On frappa doucement à la porte et une femme de chambre entra.

« Madame. Quelqu'un est venu annoncer le retour de son Excellence »

Valia prit sa tasse de thé et cligna des yeux comme on lui avait dit qu'il ne rentrerait que plus tard dans la soirée, et il était encore tôt, elle était perplexe… mais se reprit rapidement

« Il a dû terminer son travail tôt aujourd'hui. »

Telle est souvent la vie d'un chevalier, l'entraînement pouvait être long ou court. Valia posa sa tasse de thé.

« Je vais devoir vous accompagner »

« A votre service, Madame »

Dans les familles nobles de l'Empire Gel, c'était un geste doux pour une maitresse de maison de saluer son mari, un geste réservé aux jeunes mariés qui étaient bien assortis, bien qu'il n'était pas rare qu'un couple se marie pour le bien des intérêts de leur famille et ne quitte pas la maison du tout s'ils n'avaient pas d'affection ou d'attentes l'un pour l'autre. Valia connaissait de telles pratiques mais elle était déterminée à être gentille avec Shuden de toute façon.

Je me sens un peu nerveuse, mais ça ne le dérangerait pas me voir l’acceuillir.

Valia descendit les escaliers et atteignit le hall du premier étage.

Dans la salle spacieuse, digne d'un bal, les employés de Garth se tenaient en rangs ordonnés, attendant le retour de leur maître ; Paul et Sarah, qui se tenaient à l'avant, virent Valia descendre et s'inclinèrent, les domestiques firent de même.

« Madame »

« Madame »

Des révérences raides emplirent le vaste hall, Valia n'était pas encore habituée à être saluée par autant de monde, mais elle ne se retint pas.

« Je viens saluer Son Excellence »

« Oui, Madame »

Paul et Sarah reculèrent, en tête, comme une maitresse se devait de l'être, dos à la foule d'employés, Valia regarda vers la porte d'entrée, qui ne s'était pas encore ouverte. Le bout de ses doigts était glacé par la nervosité. Elle lissa l'ourlet de sa robe, gardant les yeux rivés sur la porte d'entrée, son cœur battait légèrement dans sa poitrine.

Il ne fallut pas longtemps pour que les portes s'ouvrirent.

La brise était froide sous le soleil déclinant entra et lui passa sur le bout de son nez.

Shuden entra avec son habituelle expression nonchalante et s'arrêta. Les rangées d'employés de maison et la salle de marbre somptueusement décorée n'avaient pas changé, à l'exception d'une personne.

Valia.

Avec ses cheveux noirs légèrement attachés et ses yeux calmes de couleur gris argenté, elle avait l'air à la fois étrangère et ancienne comme s'il était là depuis le début. Shuden s'arrêta un instant, puis entra comme s'il l'avait toujours fait réduisant la distance qui les séparait .

Le cœur de Valia battait la chamade depuis qu'il avait posé les yeux sur elle car non seulement il était magnifique dans son smoking porté lors du mariage, mais il l'était tout autant dans sa tenue légère. Son costume noir était coupée proprement, comme pour souligner la beauté naturelle de son corps. Ses épaules anguleuses étaient couronnées de glands dorés, sa taille était légèrement cintrée et ses lignes épurées tombaient droit vers le bas. Ses cheveux blond-roux et ses yeux rouges semblaient détenir une étrange magie capable d'attirer les femmes.

« Votre Excellence »

« Madame »

Les employés qui se tenaient derrière Valia, les aides qui se tenaient derrière Shuden, s'inclinèrent tous. Dans ce vaste hall, seuls Shuden et Valia se regardaient puis Shuden prit la parole en premier.

« Êtes-vous ici pour me saluer ? »

« Oui. Je m'excuse de ne pas t'avoir accompagné au matin...... »

Bien sûr, il n'y a pas de loi à Gel qui stipulait que l'on devait accompagner quelqu'un le matin. Même si elle connaissait bien ces principes, elle était gênée et embarrassée, alors

elle lui répondait. Ce n'était qu'une excuse timide alors Shuden fredonna en relevant le menton.

« Avez-vous mangé ? »

« Pas encore, Votre Excellence. »

« Moi non plus, alors je suppose que je vais me joindre à vous »

Valia hocha la tête, immobile. Il y avait quelque chose d'autre qu'elle voulait dire quelque chose que vous voulez dire quand la personne que vous avez attendue toute la journée revient.

« ......mmm. »

L'hésitation ne fut pas été longue et d’une voix prudente,

« Bienvenue à la maison? » demanda-t-elle en évitant le contact visuel, quelque peu gênée par les yeux rouges qui la fixaient.

L'espace d'un instant, un sourire se dessina aux coins de la bouche de Shuden. Un bref sourire que Valia n'avait pas vu, mais que tous les employés avaient vu.

« Vous êtes bien accueillante Madame. »

Peut-être était-ce la proximité mais la voix de Shuden résonnait dans ses oreilles, de manière trop chaude, faisant monter le rougissement à ses dernières. Les commissures des lèvres des assistants et des employés, qui détournaient le regard, s'étaient depuis longtemps relevées.

Ps de Ciriolla: Elle est tellement mignonne dans son approche pleine de timidité

Tome 1 – Chapitre 26 – Le marquis de Garth

Shuden Garth.

Jeune marquis ayant combattu sur les champs de bataille depuis l'époque où il était encore simplement héritier au titre, il ne ressemblait à aucun autre homme de la noblesse. Il y avait chez lui une froideur qui transparaissait parfois à travers son attitude polie.

On disait que plus on s'approchait de lui, plus ses yeux s'assombrissaient. Ce sont les chevaliers des autres nations, ni la famille du Garth ni de la noblesse de l'Empire de Gel, qui avaient le regard le plus objectif sur Shuden ; mais les soldats qui l'avaient vu sur le champ de bataille, ces yeux rouges sans émotion. Comment un homme qui annonçait une mort prochaine pouvait-il avoir l'air aussi léthargique ?

Tuer un homme et envouter un homme sont, après tout, une seule et même chose, et Shuden était donc étonnamment populaire dans les cercles sociaux ; en effet, de nombreuses dames l'admiraient et le désiraient ardemment. Les serviteurs du marquis de Garth ne connaissent ni Shuden sur le champ de bataille, ni Shuden en société mais ils connaissaient pourtant connaissent l'étrange froideur de leur maître. Il n'avait jamais été une personnalité affectueuse ou charnelle.

C'était pourquoi ce comportement étrangement doux, que l'on lui voyait que face à la marquise, était à la fois surprenant et agréable. Le Marquis, qui était toujours si beau mais si froid comme la glace, ne pouvait pas s'empêcher de sourire ! Ses serviteurs pourtant bien éduqués ne pouvaient pas s'empêcher de sourire à leur tour face à cette nouvelle facette de leur maitre.

Valia cligna docilement des yeux, ne sachant pas quel genre de sourire arborait Shuden.

Ayant rejoint la salle à manger où l'un après l'autre, d'élégants couverts furent placés devant le couple assis l'un en face de l'autre à l'extrémité de la longue table à manger.

C'était la coutume dans l'Empire Gel, où les dîners étaient copieux. Valia savoura chaque bouchée qui lui était offerte. Le travail du chef cuisinier du marquis était remarquable, le steak de filet avec des champignons rapidement sautés à haute température est l'un de ses plats préférés, Valia étant une piètre cuisinière en tout, mais surtout en ce qui concerne les grillades et les sautés appréciait vraiment les mets qu’on lui apportait

« C'est un très bon cuisinier »

Shuden remarqua que les joues de Valia étaient roses et légèrement rougies, et que ses yeux gris argentés étaient inhabituellement pétillants, elle semblait se sentir bien lorsqu'elle mangeait quelque chose de délicieux.

Il répondit d'une voix calme.

« Vous trouvez ? »

« Oui, est-il votre cuisinier depuis longtemps ? »

Il était impossible que Shuden le sache ; contrairement à la plupart des nobles, il ne s'intéressait guère à la nourriture. Quel intérêt y avait-il à savoir si un cuisinier était là depuis longtemps ou si un restaurant l'avait débauché pour une fortune. Pour lui, la nourriture n'était qu'un moyen de subsistance et d'alimentation. Shuden resta silencieux pendant un moment alors qu'il tranchait son steak, et l'astucieux Paul s'avança.

« Madame. Le chef de cuisine d'une famille se transmet entre les générations, sauf circonstances particulières »

« Je suis surprise qu’il soit si doué, même s’il était là lors de la générations précédente »

« Le chef sera très content. »

Paul sourit car être félicité pour sa cuisine par sa maitresse, il n'y avait pas de plus grand honneur pour un chef cuisiner d’une famille. Shuden regarda Valia sans rien dire ; son regard rencontra le sien tandis qu'elle sirotait son eau avec un sourire, et une lueur d'interrogation pointa dans ses yeux gris argentés.

« Qu'est-ce qu’il y a ? »

« Valia »

« Oui ?»

« Vous semblez plus souriante que lorsque mon mari est rentré à la maison »

« C'est ...... ? »

« Je dois faire l'éloge du cuisinier »

Valia cligna des yeux, hébétée. Ses oreilles rougirent lorsqu'elle comprit les mots de Shuden un temps trop tard mais lorsqu'elle protesta que ce n'était pas comme ça, Shuden lui tendit un verre rempli de vin rouge, Valia blêmit et but le vin pendant que Shuden sourit.

Paul et Sarah sourirent en même temps. Lorsque Schuden était célibataire, avant l'arrivée de sa femme, la table était toujours froide, ne dinant que rarement à la maison.

S'il le faisait, c'était généralement dans la salle d’entrainement ou dans son bureau. Les rares fois où il trouvait le temps de s'asseoir pour manger, il s'asseyait pour prendre un repas complet, mais il ne le terminait qu'en silence.

Comment une maison aussi grande, aussi peuplée et aussi étrangement austère a-t-elle pu se transformer du jour au lendemain ? Le pouvoir d'une seule personne est si grande.

Sarah jeta un coup d'œil à Paul qui lui aussi souriait aux deux propriétaires avec sa magnifique moustache.

......Ai-je l'air de ça ?

Sarah y réfléchit un instant.

Tome 1 – Chapitre 27 – Le marquis de Garth

Comme Shuden s'y attendait, Valia était le genre de personne qui se sentait bien lorsqu'elle mangeait quelque chose de délicieux, mais aujourd'hui elle était heureuse, et pas seulement parce qu'elle avait mangé quelque chose de délicieux. Peu de repas pourraient être comparé à celui-ci. Le souvenir du pain que Karl préparait pour elle il y a si longtemps, pétri de ses propres mains pourtant plus habituées les armes, puis assaisonné et l'avait cuit dans le four pour Valia, qui était restée affamée toute la journée mais si le pain que Karl avait cuit à l'époque était une question de survie, le dîner de ce soir avec Shuden était une question de chaleur.

« Voilà ce que c'est que de manger avec mon mari » se dit-elle Les lustres étaient brillants, la nourriture était délicieuse et il y avait des conversations douces, Valia trouva cela à la fois familier et agréable, ayant rarement eu l'occasion de dîner à table et de discuter, car Karl était par mont et par vaux pour gagner assez d’argent pour l’élever mais surtout, la conversation avec Shuden lui donnait des papillons au ventre, car elle lui faisait penser celle qui existe entre des amoureux.

J'ai promis d'être bon avec toi.

C'est pour cela qu'il était si gentil avec elle, car elle se montrait soucieuse à son égard, comme lorsqu’elle avait fait envoyé les tartelettes aux fruits via le domestique.

Les tartelettes, en effet.

Elle était heureuse du retour qu’il avait demandé de faire faire par le même domestique, mais elle avait secrètement envie d'en savoir plus. L'avait-il apprécié ? Étaient-elles même appétissante ? S'il n'avait pas tout mangé ou combien en avait-il mangé ? Les restes étaient-ils partagés avec les chevaliers ?

« Puis-je demander à ...... ? »

Valia fit semblant de boire un verre d'eau et jeta un coup d'œil à Shuden, qui grignotait le dessert peu sucré qui avait été servi en guise de dessert. Après un débat acharné sur la question de savoir s'il fallait ou non demander, elle abandonna.

Je demanderai à Sir Sean ou Sir Robin plus tard.

Aujourd'hui, elle avait été accueillie par ses employés ; tôt ou tard, elle devrait l'être par les chevaliers. Valia nota mentalement de demander à Sean ou à Robin à ce moment-là, d'autant plus que Robin était toujours prêt à répondre à toutes les questions de Valia.

Elle termina son dessert et se rinça la bouche, Shuden, assis en face d'elle, demanda.

« Avez-vous fin ? »

« Oui. C'était un repas délicieux. »

« Alors. »

Shuden se leva de son siège et lui tendit la main, Valia leva les yeux vers Shuden, puis prit sa main et se leva. Suggère-t-il une promenade ?

« Allons à la galerie des portraits. Nous étions censés aller les voir ensemble hier »

« Oh....... »

Valia cligna des yeux, elle avait pensé que c'était qu’une simple courtoisie car la coutume voulait qu'un portrait soit peint et accroché, rien de plus mais elle comprit qu'il n'était pas du genre à revenir sur sa parole, même s'il s'agissait d'une petite promesse qu'il s'était faite à lui-même.

Shuden et Valia entrèrent ensemble dans la salle d'exposition.

De forme rectangulaire, la pièce était maintenue à une température fraîche car les tableaux étaient réalisés avec des peintures à l'huile, ils devaient donc être conservés avec soin. Valia parcourut des yeux la longue pièce, qui tenait à la fois du couloir et de la salle d'armes.

Le plus près de l'entrée étaient accrochés côte à côte les portraits de Shuden, l'actuel marquis de Garth, et de Valia, nouvellement nommée à ses côtés et sous le portrait de Shuden dans son smoking blanc du mariage était accrochée datant de sa nomination à son titre de marquis.

Normalement, une personne emportait avec elle une reproduction de son portrait d'enfant lorsqu'elle se rendait en ville ou à son mariage, mais Valia n'avait pas de portrait d'enfant. Les portraits coûtant cher, les nobles les plus pauvres comme Valia s'en passaient souvent.

Mais pourquoi aucun portait enfant du marquis de Garth n’était exposé ? S'agissait-il d'un gamin qui ne pouvait pas rester assis ?

En tout cas, il n'y a aucun dessin de lui quand il était bébé. Valia pencha la tête et regarda Shuden, qui regardait un portrait d'elle en robe de mariée, ne prêtant que peu d’attention à son propre portrait ; Valia déplaça son regard de l'autre côté où trônait le portrait d’un vieux monsieur à l'allure vive, aux cheveux gris et aux yeux bleus.

« C'est....... »

L'identité de la personne accrochée en face de l'actuel marquis de Garth était évidente.

À côté de lui se trouvait le portrait d'une vieille femme à l'air doux. Ils avaient l'air trop vieux pour être les parents de Shuden. Elle supposa qu'il s'agissait de ses grands-

parents, car tous les fils avaient au moins un fils. La succession en sautant deux générations était rare, mais pas inédite.

Dans ce cas, ses parents auraient reçu un comté ou un titre équivalent Elle n'avait jamais entendu parler des comtes de Garth ; le titre de 'marquis de Garth'

était très connu, mais de mémoire elle n’avait jamais entendu un au titre attaché au nom des Garth. Shuden était juste à côté, et il aurait pu demander, mais Valia ne le fit pas.

Il était poli de ne pas poser de questions sur la famille tant que la personne n'avait pas parlé par elle même Les familles nobles ayant des ancêtres illustres seraient plus enclines à raconter leur longues histoires familiales mais Valia trop souvent moquée vis à vis du statut de son père, et elle avait donc l'habitude de ne pas poser de questions sur les parents ou la famille de son interlocuteur.

Il y aura une occasion plus tard, tu n'as pas besoin de demander.

Valia se retourna à cette pensée et tressaillit, surprise de trouver Shuden, qui n’avait pas dit un mot et qu’elle imaginait toujours en train d'admirer son portrait, en train de la regarder de façon inattendue, ne saurant dire depuis combien de temps il la regardait ainsi.

« Tu aurais dû m'appeler quand ....... »

« Tu avais l'air de le regarder si attentivement »

Shuden jeta un regard dédaigneux au tableau puis se penchant plus près, il lui demanda.

« Valia, vous n’avez pas été mal à l'aise au lit la nuit dernière ? »

« Quoi ? Non, c'était confortable »

Valia répondit calmement, imperturbable face à la question désinvolte de Shuden qui continua en murmurant

« Alors vous êtes partie tôt pour donner à ton mari un avant-goût de l’abandon ? »

« Pardon ? »

« Parce que quand je me suis réveillé, la mariée avait disparue »

« Je ne l'ai pas fait exprès, je voulais juste prendre un bain....... »

« Oui, mais vous êtes parti en trombe sans même vous retourner »

« ......Vous étiez réveillé ? »

« Oui. Dès le moment ou vous l’étiez »

Valia était un peu perplexe car sa respiration était nettement différente lorsqu'il était endormie et lorsqu'il était réveillée même si Valia ne fut jamais nommée en tant que

chevalier officiel, mais ses années en tant que servante d'escorte lui avaient appris à faire la différence, et le fait qu'elle ne l'ait pas remarqué signifiait que Shuden pouvait choisir sa respiration avec précision, ce n'était pas une question d'entraînement, c'était juste une prédisposition naturelle

« Alors pourquoi ne pas me le dire....... »

« Je pensais que vous vous retourneriez. »

En disant cela, Shuden passa ses bras autour de la taille de Valia qui se raidit à ce contact inattendu. Mais Shuden ne la lâcha pas et l'amena devant le portrait de mariage.

Un tableau qui les représentait tous les deux dans leurs tenues de mariage.

« Je pensais qu'il n'y aurait pas assez de place, mais c'est parfait. »

« Quoi ? »

« Hmm ? »

« Ah......, non, c'est Son Excellence qui l’accroché lui-même »

« C'est un rituel et c'est la coutume »

Shuden, qui avait répondu avec nonchalance, fronça les sourcils, se sentant soudain étrange. Les yeux gris argentés qui le regardaient ne montraient toujours aucune émotion, ce qui était rafraîchissant, mais il y avait une nette note de surprise dans sa voix à l'instant. Shuden releva ces propos brusquement.

« Valia. »

« Oui »

« Vous pensiez vraiment que j'allais le faire faire par un serviteur ? »

Valia détourna le regard, incrédule, les sourcils de Shuden se froncèrent.

« Valia. »

« Non »

Valia relâcha sa prise. Shuden demanda, exaspéré.

« Non quoi ? »

« Les soupçons de son Excellence »

« Qu'est-ce que je soupçonnais ? »

« J'ai dû mal vous comprendre. »

« Valia. »

Valia détourna délibérément son visage de Shuden mais si sa taille était prise au piège de son bras de toute façon, elle ne pouvait donc pas faire un pas en arrière. Il attrapa légèrement son menton fuyant ; Valia se tourna vers Shuden, qui était assez près pour l'embrasser, mais juste au moment où il s'apprêtait lui attraper les lèvres

« Votre Excellence, Madame. Votre bain est prêt »

Les paroles opportunes du serviteur firent monter la couleur au visage de Valia.

Semblant manifestement trop heureuse de pouvoir s'échapper, Shuden tenta de lui jeter un regard désapprobateur, mais il en fut incapable face à son sourire. « Je ne peux pas m'en empêcher » pensa-t-il « Je ne peux pas être vraiment en colère contre ma femme. »

Quoi qu'il en soit, ils sont montés tous les deux au deuxième étage où se trouvait un petit salon et une chambre au centre de l'escalier, avec la salle de bains de la marquise à gauche et celle du marquis à droite pouvant donc se séparer devant la chambre et se diriger vers leurs salles de bains respectives mais cela ne se passa pas ainsi

« Votre Excellence ? »

« Oui. Madame »

Valia l'interpela prudemment.

« ...Pourquoi venez-vous par ici ? »

Shuden, qui devait aller tout droit pour se rendre à sa salle de bain, emboîta le pas à Valia, leurs chemins étant clairement définis et ne se suivaient pourtant pas mais trop gênée pour demander, Valia attendit qu'il s'en aille, mais quand elle vit qu'il ne semblait continuer à la suivre jusque devant la salle de bain, elle dut y faire face. Apparemment, elle n'était pas la seule à avoir une drôle d'imagination, car les servantes postées devant la salle de bain lui jetèrent un regard 'oh mon dieu'.

« Vous n'allez pas me demander de prendre un bain avec vous, n'est-ce pas ...... ? »

Bien sûr, certains couples mariés se baignaient ensemble, mais ce n’était pas leur cas, elle pouvait toujours pas le regarder correctement nu au lit. Lors de leur première nuit ensemble, Shuden lui aurait pris le menton et l'aurait embrassée à plusieurs reprises alors qu'elle continuait à détourner le regard, mais elle se serait évanouie d'embarras et de honte si il lui aurait demandé de l'accompagner dans la baignoire, au sein d’une pièce qui était plus lumineuse que la chambre à coucher.

« Je, hum, c'est la salle de bain de la marquise....... »

« Je le sais. »

Shuden répondit d'un ton fade, mais ne ralentit pas son allure et cela même si le rythme de Valia ralentit jusqu'à devenir celui d’un escargot. Plus ils approchaient de la salle de bain, plus elle pouvait voir les visages des servantes qui avaient pris une couleur écarlate. Les oreilles de Valia étaient probablement aussi rouges que les leures, arrivant

à portée de voix des servantes, ce qui signifiait que ils étaient très près de la salle de bains., Valia bégaya.

« Votre Excellence, je ne suis pas habituée à cela, pas encore. »

« Ça ? »

Shuden se retourna vers Valia, leva une main et lui prit légèrement la joue ; «sa main semblait fraîche contre sa peau, et elle rougit abondamment. Shuden pencha légèrement la tête vers Valia.

« Je vous ai accompagné ici. »

« C'est ...... ? »

« Je voulais vous taquiner, bien sûr »

« ....... »

Le visage de Valia se figea alors que Shuden émit un petit rire puis embrassa légèrement sa tempe.

« Je vous verrai dans notre chambre, Madame »

Shuden se retourna et s'éloigna, laissant les servantes s'occuper de Valia qui observa son dos tandis qu'il s'éloignait sur ses longues jambes, puis se prit les joues dans les mains. Elle était douée pour cacher ses émotions, mais elle ne pouvait pas contrôler ce genre de phénomène corporel.

Ce n'est que lorsque les servantes commencèrent à nettoyer doucement Valia que son rougissement se calma

« Maîtresse. Allons-nous utiliser du baume à la rose aujourd'hui, ou du baume au lys ?

Ou peut-être un baume à base de fleurs de lilas ? »

« Hier, nous avions mis du baume à la rose »

« Oui. ...... S'il vous plaît, faites-le avec du lys »

« Oui. Madame »

Riant devant l'évidence de ses intentions tandis que les servantes étalaientt l'huile parfumée sur tout son corps en la massant. Il était compréhensible d'imaginer que la nuit serait chaude puisqu'ils étaient jeunes mariés, mais c'était surtout le pendant le voyage de noces ayant du temps et de l'énergie à revendre.

« Il doit être fatiguée après tout cet entraînement. »

Valia n'avait jamais reçu d'entraînement formel de chevalier mais avait reçu une formation et une discipline de base. Le premier jour, après quelques heures d'entraînement, elle a eu l'occasion d'assister à un entrainement de chevaliers et même

en tant que membres des Chevaliers Impériaux de l'Empire, leurs compétences auraient dû être inégalées, mais ils transpiraient abondamment ,ce fut la première fois que Valia réalisait que l'entraînement des chevaliers était si ardu et difficile.

« Bien qu'il ait l'air d'avoir beaucoup d'endurance ....... »

Naturellement, son esprit se remémora la nuit précédente, mais également des marques de baiser qu'elle avait brièvement oubliée, encore présente ce matin, donc toujours visible actuellement. « D'une certaine manière » pensa-t-elle « je peux affronter les visages des servantes qui m’habille . Je suis gênée, mais je le serai mille fois plus si j’affiche ma gêne » Valia ferma les yeux, incrédule. Le doux parfum des lys flottait dans ses narines.

« Bonne nuit, Madame »

Valia fut saluée par les servantes lorsqu'elle entra dans sa chambre. Shuden n'était pas encore arrivé, et elle resta un moment dans l'embrasure de la porte fermée, perdue dans ses pensées.

Elle se sentait mal à l'aise.

Elle se demandait si elle devait s'asseoir sur le lit comme il l'avait fait la veille, mais elle ne savait pas comment lui faire face lorsqu'il entrerait dans la chambre. Il y avait une certaine décadence dans les yeux rouges de Shuden, un soupçon de langueur dans son expression lui conférait une tension qui donnait l'impression que l'air se déplaçait et Valia n'avait ni ce regard ni cette expression.

Elle se tenait devant la porte, incapable de bouger.

« Valia. »

Une voix lui chuchota à l'oreille.

« Pourquoi êtes-vous là ? »

La porte de la chambre du marquis s'ouvrait et se refermait chaque fois sans bruit, car parfaitement entretenue. Il sentait bon, comme s'il venait de prendre un bain. Valia cligna des yeux, sans voix face à son apparition soudaine. Après avoir jeté un coup d'œil entre sa femme, qui se tenait sans réaction dans l'embrasure de la porte, et le lit vide, Shuden soupira et lui tendit la main.

« Vous me demandez de vous prendre dans mes bras et de vous porter jusqu'au lit ? »

« Quoi ? Non, non, non. »

Valia s'empressa de répondre. Shuden sourit en lui tendant la main. Shuden n'était pas du genre à la forcer, Valia appréciait toujours ses petits attentions, prenant sa main, celle d'un d'épéiste calleuses et dures, on pouvait vaguement lire les marques des bataille dans ses mains.

« vous semblez très inquiète à chaque fois que je parle. Même tout à l'heure »

« ......Vous ne dites que des choses qui me surprennent »

C'est toujours excitant de s'asseoir au lit ensemble. Des oreillers et des coussins remplis de plumes nous enveloppent confortablement leurs dos. Valia aimait avoir un mari à ses côtés, et elle aimait qu'il s'agisse de Shuden.

Ce n’était pas un coureur de jupons, comme elle l'avait toujours pensé. Les cheveux blonds-roux à moitié humides, les yeux légèrement rougis, et la robe de soie qui mettait en valeur ses pectoraux toniques, sa personnalité n'était pas aussi froide qu'il se l’était imaginé ; Shuden plaisantait souvent avec Valia, et riait plus qu'elle ne s'y attendait.

Si cela suffisait à Shuden, Valia devait essayer de remplir son rôle à ses cotés, ne voulant pas l’offenser, il y aurait des choses à savoir, et d’autres dont il fallait se méfier. Une fois qu'elle eut rassemblé ses pensées, elle s'apprêta à ouvrir la bouche.

« Valia. »

« Oui ? »

« Au fait, pourquoi m'appelez-vous 'Votre Excellence' hier et aujourd'hui ? »

« Quoi ? »

« Vous ne m'avez pas appelé ainsi au début. »

Valia cligna des yeux face à cette question inattendue.

« C'est vrai......, vous m'aviez dit de vous appeler 'Shu' à l'époque »

« Alors appelez-moi par mon prénom maintenant »

« Quoi ? »

Une femme n'appellerai jamais son mari « Votre Excellence », encore plus strict que l’appelez « marquis Garth »

Il était vrai qu’en dehors du palais impérial, où la hiérarchie était clairement établie, les couples nobles de l'Empire de Gel s'appelaient par leur prénom ou bien utilisaient une combinaison de noms de famille et de titres, comme « marquis Garth », ce dernier étant plutôt réservé à ceux qui n'étaient vraiment en bons termes. Valia le savait parfaitement mais.......

« Puis-je vous appeler 'Shu' ? »

Valia préférait ce nom, le premier que Shuden lui avait donné ; il lui donnait l'impression d'être spéciale, Shuden hocha doucement la tête à cette question prudente faisant s’éclairer le visage de Valia.

« Eh bien, Shu, il y a quelque chose que je voudrais vous demander »

« Je vous écoute »

L'acceptation fut facile, Shuden anticipait le sujet de l’interrogation

« Les tartes »

Schuden s'attendait à ce que Valia pose une question sur les tartes. C'était le bon moment pour le faire, puisqu'elle ne l'avait pas fait pendant qu'ils regardaient les portraits dans la galerie après le dîner.

Je pourrais soit lui dire directement que j’ai fini les tartes que elle vous avait offerte, soit lui raconter une autre histoire.

Dans les deux cas, il ne savait pas comment Valia réagira. Est-ce qu'elle sera contente ou est-ce qu'elle dira simplement 'Je suis contente de l'entendre', avec son sourire habituel, Shuden regarda Valia en y réfléchissant.

« Au manoir »

« Le manoir ? »

« Oui. Y a-t-il des endroits où je ne devrais pas aller, ou des choses que je ne devrais pas toucher ? »

Shuden resta silencieux un moment même si c’était une femme imprévisible qui montrait peu d'émotions, il ne m’attendait pas à ce qu'elle demande quelque chose de si différent.

« Rien. »

Valia plissa les yeux.

« Je pensais qu'il y aurait un ou deux endroits où je n’aurais pas le droit d’entrer »

« Il est logique qu'il y aucun endroit interdit à la maitresse du manoir, bien que vous devrez être prudente dans l'armurerie avec toutes les armes tranchantes »

« C'est ....... »

Il y avait plus d'endroits où l'on ne pouvait pas aller dans le palais impérial que d'endroits où l'on pouvait aller bien sûr, qu’au sein de la résidence d'un noble, cela ne devrait pas être aussi strict, mais Valia se voir poser l’interdiction de rentrer dans le bureau de Shuden ou de la salle d’exposition, ou quelques autres pièces du manoir, devant son silence, Shuden fronça légèrement les sourcils.

« Quelqu'un vous a-t-il dit quelque chose pendant mon absence ? »

Il demanda, se posant la question d’un employé qui aurait été impudent pendant son absence. Lors des mariages où il y avait une grande différence de statut, il n'était pas rare que les anciens employés soient impolis avec les nouveaux époux et les harcèlent secrètement.

Valia secoua précipitamment la tête. Tous les employés sou l’autorité de Paul et Sarah avaient été très gentils et polis avec elle.

« Ce n'est pas ça, j'étais juste inquiète, ils ont tous été gentils avec moi »

« Si l'un d'entre eux dépasse les limites, il suffit de le lui dire. Vous n’avez pas besoin de vous prendre la tête »

« Oui, ne vous inquiétiez pas »

Valia sourit d'un air rassurant et le visage impassible de Shuden se détendit. Ses yeux gris argentés étaient aussi déterminés qu'ils l'avaient été le premier jour. « Elle s'en sortira » pensa-t-il, « elle ne semble peu encline à lui mentir »

« Y a-t-il autre chose que vous voulez savoir ? »

« Oh, il y en a une »

Cette fois, c'est à propos des tartes. Shuden la regarda dans les yeux.

« Quand va-t-on rendre les hommage à la cour? Je croyais que les nobles de rang inférieur au duc impérial et supérieur au titre de comte de la capitale devaient se présenter à l'empereur en tant que couple marié »

« ......Nous devons nous présenter au palais dans la semaine suivant notre mariage. Paul aura déjà réajusté nos tenues aux mêmes mesures que celle du mariage. Je suis sûr qu'il a aussi un livre sur le protocole impérial »

« Je vois. Je vous remercie de votre sollicitude »

Valia sourit pendant que Shuden la dévisagea. Valia cligna des yeux lorsqu'il la fixa à son tour. La question dans ses yeux gris argentés s'assombrit, mais elle ne parla définitivement pas des tartes.

Il se demandait ce qu'elle dirait s’il lui disait qu’il les avait terminée.

Apparemment, elle n'allait pas en parler. Je n'aurais pas dû être aussi curieux, mais c'est comme ça avec la plupart des nobles. Ils s'en fichent à partir du moment que le cadeau avait été offert. Shuden se pencha vers Valia, qui le fixait en secouant la tête, incapable de voir la réaction qu'il voulait, il n'avait pas d'autre choix que d'en provoquer une autre.

Il l'embrassa passionnément

Un baiser inattendu, Valia en fut un peu déconcertée, mais elle ne résista pas. Comme Shuden l'avait deviné, elle aimait ses baisers, la sensation qu'ils lui procuraient et, surtout, la façon dont ils l'excitaient. C'était comme une démonstration d'affection entre amoureux, elle tressaillit inutilement, car ne s'y était pas encore vraiment habitué.

Shuden inclina légèrement le menton. À travers ses yeux plissés, il aperçut Valia. Il s'interrogea intérieurement. Quel genre de visage arborait-elle lorsqu'ils s'embrassaient avec autant de désinvolture.

Valia recevait le baiser les yeux fermés, rien de spécial, mais c'était étrange de voir le visage blanc se concentrer sur lui, leur liaison d’hier Ce n'est pas possible.

Même si le baiser de Valia était innocent, la l’esprit pourri de Shuden l'empêchait de l'apprécier.

« Valia. »

Shuden leva légèrement le menton, puis lui demanda.

« Avez-vous appelé votre médecin aujourd'hui ? »

« Médecin ? »

Elle avait eu un peu de mal à marcher le matin, mais elle allait bien ensuite, et rien d'autre ne la dérangeait.

« Non, je ne l'ai pas fait. Pourquoi cette question ? »

« Vous devez vous sentir bien alors »

« Oui, je vais bien....... »

Valia s'apprêtait à répondre sans trop réfléchir lorsqu'elle réalisa avec un temps trop tard ce que Shuden voulait dire.

Un rougissement profond monta aux joues de Valia. Shuden gloussa doucement s’il n'avait jamais pris plaisir à faire rougir quelqu'un Il n'y avait qu'avec cette femme que c'était différent. Sa nature de fille d'un chevalier, si mature et calme devant tant de nobles, et pourtant si timide devant lui. Le décalage était rafraîchissant et amusant.

Shuden tira sur la ceinture de la robe de Valia. Les habiles servantes avaient noué les rubans de manière si exquise qu'ils se défaisaient à la moindre traction et une fois que les rubans se défirent et le corsage s'ouvrit, la poitrine de Valia se dévoila dans toute sa beauté ainsi que les marques de baisers embarrassantes qu'il avait parsemé la veille.

Valia se retrouva vite allongée sur le dos, les coudes appuyés sur les oreillers, la tête baissée, tout comme Shuden. Il se glissa dans l'espace entre ses lèvres envahissant l’intérieur de sa bouche

« Oui....... »

Un faible gémissement s'échappa de ses lèvres douces. Ce n'est que lorsqu'il dévora Valia de baisers, à sa plus grande satisfaction, que Shuden releva la tête. Le baiser était profond et la respiration de Valia s'était ralentie. Shuden caressa affectueusement le

corps de Valia avec ses mains calleuses mais son toucher était imprégné autant de douceur que de désir. Les yeux de Valia papillonnent légèrement.

Ce n'était que le deuxième jour. Les caresses de Shuden étaient encore gênantes, mais honnêtement, elles étaient encore plus agréables, Shuden semblait considérer tout le corps de Valia comme un endroit à embrasser ; son cou, sa poitrine et son nombril mais le dos de ses bras et de ses mains, l'intérieur de ses cuisses et même ses mollets ou ses orteils.

Certaines zones étaient simplement chatouilleuses, mais d'autres étaient étrangement excitantes pour Valia, et Shuden enregistra terriblement rapidement à reconnaître les meilleurs endroits mais au final ce sont les lobes de ses oreilles qui réagissent le plus.

« Hmph....... »

Ses épaules se contractèrent. Elle n'avait pas réalisé que ses lobes d'oreille étaient si sensibles ; le son des lèvres imbibées de salive léchant son oreille était si érotique qu'il en était presque irrésistible. Valia serra les cuisses. Elle se sentait étrangement tiraillée à l'intérieur, et peut-être même un peu chatouilleuse.

La voyant haleter un peu, Shuden s'approcha de la tête du lit où la bouteille de baume qu'il avait utilisée la première nuit se trouvait même si techniquement, ce n'était plus la première nuit, mais elle avait eu mal hier, donc elle pourrait souffrir encore aujourd'hui.

Il n'y avait aucun mal à y prêter attention. Shuden étala le liquide épais sur ses doigts et les enfonça dans le vagin de Valia.

« Ah....... »

Les parois intérieures de Valia étaient d'une chaleur insupportable et sa propre température légèrement plus froide de Shuden rendait la sensation encore plus intense.

C'était chaud, humide et dense avec de fines rides, et il savait qu'il devrait appliquer du baume pour élargir l'entrée serré afin que la pénétration soit moins douloureuse.

Ce qui avait commencé par un doigt devint rapidement deux, puis trois. L'intérieur des cuisses de Valia frémit à mesure que chaque doigt s'enfonçait. Un léger gémissement lui échappa. Pour elle, c'était une réponse physiologique, mais pour Shuden, c'était tellement stimulant qu’il enleva rapidement la robe de nuit encombrante et la jeta par terre.

Comme il l'avait fait la première nuit, il oignit son pénis avec le baume. Même si les caresses réchauffaient son corps, Valia se sentait un peu nerveuse. Elle n'avait pas assez mal pour appeler le médecin, mais elle avait quand même mal.

« On dit que la première fois est souvent la pire, alors aujourd'hui, ça ne fera pas aussi mal qu'hier »

Valia se rassura et se détendit, ses croyances à l'égard de Shuden, formées au cours de leurs premiers moments, ont également joué un rôle, la prenant dans ses bras dès qu'elle montrait des signes de douleur, ne la bousculant pas et ne faisait pas d'histoires et ses baisers apaisants étaient si doux.

Le pénis qui se frottait contre son vagin commençait lentement à entrer.

« ......Aahh. »

La pression sur son sexe étroit était encore forte lui donnant l'impression qu'il la remplissait de l'intérieur, Shuden regarda Valia cherchant de ses yeux rouges et profonds sa réaction.

Valia secoua la tête.

« ......aaah, oui. Ça ne fait pas mal »

Ce fut la dernière phrase correcte qu'elle prononça.

« Hmph ! Ah, hmph ! »

Les seins de Valia rebondissaient érotiquement à chaque mouvement des hanches de Shuden qui l'attrapait par la taille et la baisait sans relâche. Les muqueuses chaudes et humides ne cédaient pas facilement, mordant son pénis à chaque nouvelle poussée profonde et ne lâchant pas prise. Les bosses irrégulières et dentelés serraient, pressaient et stimulaient sa verge de toutes sortes de façons.

Et aujourd'hui, elle n'avait pas mal.

Valia ne s'en rendait pas compte, mais son utilisation du terme ' pas mal' fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase pour Shuden. Le fait que leur première nuit se soit si bien passée malgré toute l'excitation suffisait à lui faire monter le désir encore plus férocement que la veille, maintenant qu'elle se laissa aller à la passion.

Valia enroula ses bras autour du cou de Shuden et haleta. Le gros pénis dur poussait contre sa muqueuse, se retirant jusqu'à ce que le gland menace de sortir, puis s'enfonçant jusqu'à la garde, et la force était plus que ce qu'elle pouvait supporter.

Même lui savait exactement où se trouvait son point sensible, peu importe le nombre de fois où Shuden l'avait pénétré Valia fut stimulée au maximum Valia haleta jusqu'à en avoir mal à la gorge. Une sensation de plaisir intense, différente de tout ce qu'elle avait ressenti auparavant, lui donna des fourmis dans les orteils. Son corps était étrangement chaud et elle avait envie de s'enfuir.

« Shhhhhh ! Ah, stop....... »

« ......stop ? »

Valia acquiesça superficiellement, les larmes aux yeux. Ses mouvement ne s'arrêtèrent pas pour autant, et elle déglutit difficilement. Shuden lui saisit le poignet, les pénétrations brutales ralentirent un peu, et Valia parvint à peine à respirer.

« Ah ! »

Shuden s'inséra avec un bruit humide

« Il suffit d'y aller ainsi » »

Ploc

« Tu me serres »

Ploc

« Il ne veut pas me lâcher »

Ploc

« Comment puis-je le vouloir partir ? »

La voix gémissante et étouffée lui fit fait fondre les oreilles, à chaque mot, son souffle se bloquait dans sa gorge et sa vision se troublait. Shuden essuya du bout des lèvres les larmes qui perlaient aux coins des yeux de Valia. C'était le dernier 'repos' qu'elle aurait

« Ohh! Ahhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

La tête de Shuden s'étourdissait tandis qu'il continuait à se pousser vers l'avant. Le balancement de son corps était épuisant, mais la sensation de la chair frottant contre la chair était exaltante. Même en serrant la pointe des pieds, elle ne pouvait rien faire contre la sensation qui remontait le long de son dos

« Ah ! »

Et c'est alors que cela se produisit, Shuden sur le point de jouir, le vagin de Valia, qui serra le pénis, se mit à trembler violemment. Pendant un instant, la stimulation vicieuse du serrage et de la torsion fit gémir Shuden. Il n'y eut pas d'avertissement, pas le temps de se retenir, et le sperme qui s'était accumulé fut libéré sans avertissement.

« Aahh......, mmm....... »

Les cuisses de Valia tremblaient sans s’arrêter, ses yeux gris argentés remplis de larmes.

Tout son corps tremblait sous l'effet d'une jouissance qu'elle n'avait jamais connue auparavant. Le plaisir que il avais vécu au début venant par vagues, sans relâche, et pendant un moment, en brouilla sa vision

Les orgasmes, tous si intenses et limite douloureux pour Valia, n'ont pas duré longtemps. Elle voyait son corps effondré et s'enfoncer lentement dans le lit quand Shuden demanda.

« Vous vous sentez bien maintenant ? »

« Oui....... »

« Avez-vous eu mal? »

Valia secoua la tête, les joues légèrement rougies, non elle n’avait pas eu mal

« Je, hum. Le baume semble bien fonctionner. Puis-je continuer à l'utiliser pour le moment......, s'il vous plaît ? »

Leur première nuit n’avait rien eu avoir avec celle-ci, elle n'avait pas aussi mal qu'elle l'avait craint et Valia était sûre que c'était dû au baume.

« Vous pouvez continuer à l'utiliser, si vous le souhaitez, Madame »

Shuden mordilla doucement le lobe de l'oreille de Valia.

« Je ne pense pas que vous ayez encore besoin de l'utiliser »

« Quoi ? ......Pourquoi ? » demanda-t-elle, gênée mais curieuse. Face à des yeux gris argentés interrogateurs, Shuden répondit

« Vous êtes si mouillée. »

« Hmm. »

Elle cligna des yeux, confuse. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, Valia, au moins, pouvait sentir le désir d’un homme touchant son corps, ou plutôt pouvait le sentir car c’était Shuden et qu’il n’avait jamais pris la peine de cacher son désir pour elle.

Comme maintenant.

Ils venaient juste de la faire, pourquoi les caresses dans le dos de Valia semblaient-elles si érotiques ? le simple contact de ses mains posées sur ses cuisses et pressant ses fesses ressemblent à des caresses. Les doutes de Valia ne durèrent pas longtemps ; l’instant d'après, elle sentit quelque chose de dur contre sa cuisse.

« Je croyais que c'était fini ? »

« Mais pourquoi est-ce que c'est....... » Valia ne sut plus où donner de la tête.

Il l'embrasse à nouveau.

Ps de Ciriolla : On connait déja Hugo Boss.... mais là c'est Hugo bis.... ok je sors car sans la référence elle est nulle.. enfin même avec d'ailleurs XD

Plus sérieusement, ils sont vraiment un couple super mignon et sains dans leurs conversations, ou leur relation, c'est tellement agréable

Tome 1 – Chapitre 28 – Une émotion

débordante

Le Grand Temple, situé en Terre Sainte, c’était la mère de tous les temples, une structure impressionnante en soi. Ce matin, à son retour de l'Empire du Gel, Philémon contempla le prêtre qui se trouvait devant lui celui là même qui devait officier pour le mariage de la maison Garth.

« Je n'ai rien à dire, Grand Prêtre, je n’ai aucune excuses valables »

« Comment en est-on arrivé là, je croyais que vous saviez que votre nom figurait sur la plaque de mariage »

« C'est......, et je pensais que vous en avais fait faire une nouvelle, puisque le Second Temple, où la Grand Prêtre a séjourné quelque temps, peut aussi fabriquer des plaques d'or »

Philémon soupira, Le grande prêtre célébrait les mariages si rarement qu'on ne pouvait les compter sur les doigts d’une main

En fait, Philémon lui-même aurait supposé que lorsqu'il entendait 'Le Grand Prêtre assiste au mariage', il y assistait en tant que prêtre officiant. Ce n'était la faute de personne, et il se sentais autant fautif de ne pas avoir été plus précis.

« J'en prends l'entière responsabilité »

« Oubliez ça, vous ne pouvez pas prendre la responsabilité de ce qui est déjà arrivé »

En tout cas, le marquis de Garth n'avait pas déposé de plainte formelle. Bien sûr, cela ne signifiait pas qu'il ne dirait rien sur le sujet alors Philémon allait aller s'excuser en personne. Le grand prêtre avait pourtant déclaré qu'il ne s'inclinait devant personne, mais que ce n'était pas le moment de jouer la fierté.

« J'en toucherai un mot au marquis. Veillez à ne plus faire ce genre d’erreur à l'avenir »

« Merci, merci. Votre Excellence »

Le prêtre s'inclina et les autres qui s'agitaient derrière lui poussèrent un soupir de soulagement. L'autre jour, ils avaient été si heureux de recevoir la bénédiction du Grand Prêtre qu'ils pensaient que le Marquis serait béni. Ils étaient loin de se douter que les choses se passeraient ainsi.

« Trop de générosité n’est pas toujours l’idéal, tsk tsk. »

Philémon n'avait pas l'intention de les punir, car il était conscient de leur innocence, et le marquis de Garth n'en fut pas offensé. Le jour du mariage, en tant qu'invité d'honneur, Philémon eut l'occasion d'échanger quelques mots avec Shuden. Il s'excusa pour son erreur au sanctuaire, mais à sa grande surprise, Schuden lui répondit simplement : « Une première erreur sur un terrain autre que celui de la bataille devrait être pardonnée »

Au vu de la réaction du marquis de Garth, une visite personnelle chez lui et des excuses sincères régleraient sûrement l'affaire.

« Comme vous le souhaitez, Grand Prêtre Philémon. »

Une voix l'interrompit.

« Quand tu as fait le mal, tu dois le payer ; n'est-ce pas la loi des dieux ? »

« ...... Grande Prêtresse Mercil »

Les prêtres officiers s'inclinèrent devant Mercil, un autre grand prêtre, lorsqu'il franchit la porte mais Mercil se dirigea vers Philémon sans un regard pour personne

« Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus. Grand Prêtre Philémon »

« Oui, cela fait longtemps, grande prêtre Mercil. Au fait, ce que tu viens de dire est....... »

« Littéralement. Il s'agit clairement d'une erreur du Temple, Grand Prêtre Philémon, et il est juste que nous fassions amende honorable et que ceux qui ont commis l'erreur soient sévèrement punis »

« Grand prêtre Mercil »

La voix de Philémon se fit légèrement plus sévère.

« Quelle punition avez-vous en tête ? »

« Puisque vous êtes coupable de diffamation envers le temple, que diriez-vous d'une excommunication ? »

Le visage du prêtre devint blanc. L'excommunication était un châtiment aussi redouté qu'une condamnation à mort, si ce n'est plus. Les prêtres préféraient mourir que d'être excommuniés. Passer de l'accomplissement de la volonté des dieux à leur abandon et à la plongée en enfer. Le visage de Philémon se durcit légèrement, Mercil, les yeux baissés et scrutant son visage, sourit avec bienveillance.

« Mais puisque le Grand Prêtre Philémon est si généreux, je laisse passer »

« C'est ......grand de ta part, et je suis sûre que les dieux seront satisfaits, car la générosité est l'un des principes fondamentaux d'un prêtre »

« C'est très bien, mais le Grand Prêtre Philémon est plus gracieux que moi, et j'aurais pu laisser passer cette affaire »

Mercil lui donna un coup de coude, mais Philémon resta imperturbable et regarda les prêtres officiers.

« Veuillez tous présenter vos respects au grand prêtre Mercil et partez »

« Nos respects ! »

« Merci. »

'Merci, Grand Prêtre Mercil »

Les prêtres officiers reconnaissants sortirent en titubant. D'un geste de la main, Mercil congédia les paladins qui escortaient les grands prêtres ainsi la salle devint silencieuse.

Mercil fut le premier à prendre la parole.

« Le grand prêtre Philémon a beaucoup de mérite dans le bon déroulement de ce mariage »

« Non, la princesse......, ou peut-être serait-il plus correct de l'appeler la Marquise de Garth, c'est parce qu'elle et Son Excellence sont fait pour être apparentés »

Mercil éclata de rire, comme s’il avait entendu quelque chose de ridicule ; ce n'était pas un rire d'amusement, mais un rire jaune devant l’absurdité de ces paroles.

« Comment la fille d'un chevalier d'un royaume mineur pourrait-elle être apparentée à un imposant marquis de l'Empire ? L'excès d'une bonne chose est un poison. Grand prêtre Philémon »

Les yeux de Philemon s'adoucirent légèrement à la remarque désobligeante sur Valia.

Face à face, la jeune femme, avec ses yeux d'un gris argenté saisissant, n'était pas quelqu'un que l'on pouvait dénigrer simplement parce qu'elle était la fille d'un chevalier d’un des Petits Royaumes mais Philémon choisit de rester silencieux

« Au fait, Grand Prêtre Philémon. »

Comme Philémon ne répondait pas, Mercil reprit la parole.

« As-tu donné la bénédiction de la tromperie de la chair, ou l’as-tu oublié ? »

« Je m'en souviens. C'est le grand prêtre Mercil elle-même qui m’avait fait la demande »

« Je vois. Il aurait été plus juste que j'aille la donner moi-même, mais j'ai été invitée par le Royaume d'Hilden....... »

Mercil fit claquer sa langue à voix basse.

« Je n'y serais pas allée si la reine d'Hilden n'était pas une fervente croyante, et inviter un grand prêtre juste parce que sa princesse est malade, eh bien, je ne peux m'empêcher de trouver cela désagréable, même si j'ai travaillé sur certaines choses liées à la rénovation du temple »

« Le grand prêtre Mercil l'a été méritant, ne vous offusquez pas trop »

« Vous avez raison. Grâce à vous, je n'aurai aucun mal à rénover le temple »

Mercil haussa les épaules d'une manière qui semblait un peu arrogante.

« Reprenons là où nous nous sommes arrêtés. La bénédiction s'est-elle bien passée, au cas où la princesse ne plairait pas au marquis ? »

Philémon hocha lentement la tête. Puis une expression de satisfaction se répandit sur le visage de Mercil.

« Tu as bien travaillé. Je sais que le Grand Prêtre Philemon n'aime pas donner ce genre de bénédiction, mais c'était une étape nécessaire si nous voulons faire durer une relation fragile qui pourrait se rompre à tout moment »

« Je le sais. Ne l'as-tu pas déjà dit ? »

Dès le départ, Philémon n'avait pas apprécié la bénédiction de l''illusion charnelle'.

Enveloppée de mots poétiques, la bénédiction était en réalité une sorte d'aphrodisiaque, transmise directement par les dieux.

Pour Philémon, la bénédiction était blasphématoire, mais Mercil avait insisté pour qu'elle soit exécutée.

[Comment une femme sans expérience pourrait-elle gagner l'amour d'un marquis ?]

[Mais.......]

[Si le Grand Prêtre Philémon persiste dans son refus, il n'en résultera que le malheur de la princesse ; elle ne servira que de sacrifice, mais est-ce vraiment ce que vous voulez ? ]

[.......]

Bien sûr, Philémon ne souhaitait pas le malheur des autres. Elle avait été choisie par les dieux pour être princesse, mais cela ne signifiait pas qu'elle devait renoncer à son bonheur personnel. Mercil semblait penser que Philémon avait mauvaise conscience. «

C'est la volonté de Dieu » dit Mercil d'un ton apaisant.

« C'est la volonté des dieux »

« Je comprends »

« La durée minimum est de deux ans. »

« Oui. Rarement un oracle n'a été aussi claire »

Faux pour vrai, vrai pour faux.

« J'espère de tout mon coeur que la princesse que nous avons trouvée est la vraie, celle que Dieu veut »

« Moi aussi, Grand Prêtre Mercil »

« Alors ça suffit. Repose-toi »

Mercil quitta la pièce avec le cliquetis des armures des paladins le suivantt jusqu'à la porte.

« C'est ainsi que cela se passe » Philémon attendit que les bruits de pas s'estompent, et ce ne fut que lorsque le couloir fut complètement silencieux qu'il s'adossa au dossier.

« Valia Dean. »

Des yeux d'un gris argenté pur, baignés par la lumière du soleil. Une femme qui a choisi de devenir une 'sacrifiée' dans un pays étranger, sans personne vers qui se tourner. Son passé, il l'avait appris à l'avance, était tel que c'était presque un luxe.

« Je vous ai souhaité le bonheur »

De près, le Grand Prêtre savait que le marquis de Garth avait bien plus de considération pour la princesse. Peut-être parce qu'il la considérait comme quelqu'un qui avait franchi ses frontières, ou peut-être pour une autre raison. Le marquis de Gart était un homme froid malgré ça il fit célébré un second mariage. La princesse était aussi peu émotive que le marquis, il était donc difficile de savoir ce qu'il en était, mais cela ne sembla pas la déranger.

« Je me demande ce que Dieu essaie de faire. »

Les conditions sont claires, le résultat flou mais les prêtres sont ceux qui transmettent la volonté des dieux. Qu'il s'agisse d'un ange ou d'un démon, c'est la volonté de Dieu.

« Tu seras heureuse. »

Philémon souhaita de tout cœur le bonheur de la princesse.

Même si elle ne pouvait échapper à son destin de sacrifiée.

Ps de Ciriolla : comme quoi on peut être prêtre et être un connard en même temps

Tome 1 – Chapitre 29 – Une émotion

débordante

L'heure de l'aube arriva inexorablement, Valia ouvrit faiblement les yeux, sa vision était encore flou de sommeil. Le plafond haut et luxueux devant lequel elle s'était réveillée tant de fois auparavant lui sembla encore un peu irréel, Valia cligna des yeux très lentement.

« Je suis fatiguée »

Son corps se sentait lourd d'une fatigue qui refusait de la quitter. Elle n'avait pas bien dormi depuis son arrivée dans l'Empire du Gel, c’était presque devenu une habitude, étant donné qu'elle n'avait pas non plus bien dormi dans le palais par le passé. Valia, qui pouvait passer une semaine avec des insomnies au moindre changement d’oreiller, arrivait à dormir à peine plus actuellement mais c’était parce qu'elle dépensait beaucoup d'énergie avant de s'endormir.

C’était l’une des raisons, leurs longue rapports au lit, à la fin, elle se sentait aussi languissant qu'une fleur dans l'eau, enfouissant toujours ses joues dans l’oreiller et reprenait son souffle et alors que ses épaules arrondies se calmaient peu à peu, un bras ferme l'entourait. Comme une habitude, Shuden la tenait jusqu'à ce que Valia s'endorme

; voir, peut-être qu'il continuait à la tenir même après qu'elle se soit endormie.

« Je me demande si c'est juste une habitude »

Valia trouva l'étreinte gênante, mais elle n'essaya pas de se dégager, car le corps musclé et serré de l'homme et ses bras puissants autour d'elle étaient très tentants tous comme ces lèvres contre son front. Quelle femme dans l'Empire pourrait lui résister ? Pour la première fois, Valia réalisa qu'elle était sensible à cette tentation. L'idée de dormir dans les bras de quelqu'un était nouvelle pour elle, et elle s'endormit comme un papillon hypnotisé par une fleur.

Ne sentant pas la chaleur qu’elle aurait dû ressentir contre sa peau, elle se sentait encore comme dans une sensation de rêve, reprenant ses esprits petit à petit, Valia tourna son regard mais la place à côté d'elle était vide.

« ......Est-ce qu'il est parti tôt ? »

Si tôt ? Il n'y a pas d’entrainement pour les chevaliers aujourd'hui. Valia fronça légèrement les sourcils, pencha la tête de l’autre côté et s'arrêta.

Il était là, debout à la fenêtre, près des rideaux à moitié tirés.

Un blond roux, grand et large d'épaules, portant une robe de chambre en soie noir, Shuden regardait par la fenêtre, les bras croisés, l’air détendu.

« Qu'est-ce qu'il regarde ? »

À cette question, l'aura persistante du sommeil s'évanouit, le regard de Valia s'aiguisa et elle se leva silencieusement, ramassant sa robe de soie tombée sur le tapis de laine et l'enfilant pour nouer le ruban autour de sa taille.

« Vous êtes réveillée ? »

La voix de Shuden s’adressa à Valia qui leva les yeux. Lorsqu'elle se retourna, il la regardait fixement. Valia esquissa un mince sourire, Shuden sourit en retour lui aussi, il s'approcha d'elle

« Vous vous êtes levé tôt »

« Madame »

Shuden reprit légèrement.

« N'êtes-vous pas fatiguée après avoir si peu dormi ? »

« Je ne suis pas du genre à beaucoup dormir, alors ça va »

« Pas sommeil ? »

Shuden pencha la tête.

« Vous n’avez pas les yeux de quelqu'un qui a passé une bonne nuit de sommeil. Vous étiez déjà comme lors de votre séjour au temple »

Valia cligna des yeux. Quand elle prétendait ne pas beaucoup dormir, tout le monde s’en contentait, sans parler des gens du palais, même Karl était tombé dans le panneau depuis qu'elle avait remonté le temps. Il était un tuteur responsable, mais il n'était pas assez sensible pour se rendre compte que la jeune fille ne dormait pas assez.

« Je ne dors pas bien quand je change d’oreiller, je m'y habituerai »

Et c'est ainsi que Shuden fut la première personne, passée ou présente, à lui poser la question, Valia répondit calmement, malgré la méconnaissance de la situation mais Shuden n'avait pas l'air convaincu.

« Vous en êtes sûre ? »

« Oui »

« Hmm »

« ......c’est vrai »

« Je vois. »

Shuden acquiesça d'un air impassible.

« Je ne pense pas que je pourrais y retourner si vous me demandiez de dormir davantage »

Shuden regarda un moment par la fenêtre, puis demanda.

« Voulez-vous vous joindre à moi pour le petit déjeuner ? »

Valia acquiesça, elle apprécia le fait de manger avec Shuden, et il n'avait montré aucun signe d'aversion ou de réticence à la situation, il sourit devant l'impatience qui se lisait dans ses yeux gris argentés. Peu de gens auraient été aussi enthousiastes à la simple suggestion de se joindre à lui pour le petit-déjeuner.

Le petit-déjeuner était bien plus simple que le dîner, se composant principalement d'aliments mous qui pouvaient être mangés rapidement et faciles à digérer, comme des omelettes cuites, des gâteaux beurrés et du thé noir avec du lait. Le chef cuisinier avait fait du bon travail et il y a toujours quelqu'un avec qui discuter pendant le repas et même s’il n’y avait pas toujours de conversations, le silence est agréable ; cela suffit à Valia.

« Shu. »

« Oui. Valia »

« Vous dînez au palais ce soir ? »

Aujourd'hui, Shuden se rendait au palais impérial, ce qui était normal pour un homme ayant autant de responsabilités. Le seul petit problème était que, de mémoire de Valia, la plupart des nobles et des officiels qui venaient au palais ne rentraient chez eux qu'après le dîner. À sa question, Shuden prit la parole après un moment de silence.

« Je pense que je serai rentré à temps. »

« Oui, mais vous êtes au palais impérial, vous devez avoir beaucoup de travail....... »

« Il y a peu de tâches si écrasantes qu'elles nous empêchent de dîner ensemble »

Le visage de Valia s'éclaira maintenant que Shuden parlait ainsi, elle se demandait ce qu'il en était des nobles qui avaient l'habitude de rester au palais jusqu'au dîner.

Les personnes qui se trouvaient au palais le soir devaient être des gens qui travaillaient en dehors des heures normales. Si les nobles avait entendu ses pensées, ils en auraient frémi d'indignation, mais ce n'était pas les affaires de Valia. Elle se dirigea vers la salle de bain, impatiente de commencer la journée et de le voir partir.

« Et Son Excellence ? »

« Il est parti il y a quelques minutes »

Le problème, c'est que Valia était encore fatiguée comme Shuden l'avait dit, elle ne dormait pas bien, et elle s'assoupit dans le bain. Valia était un peu déçue de ne pas l’avoir vu partir, mais elle ne le montrait pas car après tout, il n'y avait pas de loi dans l'Empire de Gel sur le fait d’accompagner au matin le départ de son conjoint donc Valia cacha sa déception et but le thé que la servante lui servit.

« Madame »

La tasse de thé était presque vide. Sarah entra d'un pas traînant et s'inclina.

« J'ai une lettre du grand prêtre »

« Du Grand Prêtre ? »

« Oui, la voici »

Valia prit la lettre des mains de Sarah. Elle portait le sceau du temple, et lorsqu'elle coupa la partie supérieure avec un coupe-papier, la lettre était en effet un papier à lettres du temple, soigneusement coloré. La lettre était écrite en phrases polies, disant qu'il voulait venir s'excuser en personne pour l'erreur qu'il avait été commis le jour du mariage.

« Il y a donc eu une erreur. »

C'était tellement inattendu que même les employés furent déconcertés, elle les avait bien vu faire allers-retours, l’heure de la célébration approchait et le prêtre officiant restait introuvable, Le mariage pouvait difficilement être simplement reporté

« D'ailleurs, pourquoi avoir procéder ainsi ? »

Valia réfléchit en repliant la lettre.

« Pourquoi n'a-t-il rien dit ? Tout de même. »

La marquise l’ayant épousé dans sa vie antérieure avait été au centre des rumeurs avant même de se marier, mais cela ne s’était pas du tout passé ainsi, là voila mariée et il n'y avait pas de rumeurs. Valia n'arrivait pas à comprendre la différence entre elle et l'ancienne marquise.

Il doit y avoir une raison.

Il n'y a pas de résultats sans raisons. Pour qu'il y ait un changement, il faut qu'il y ait une différence.

« Pourquoi était-elle si célèbre dans le passé ? »

Une réponse à cette question lui vint ; lorsque nous faisons quelque chose intentionnellement, nous nous attendons à en tirer profit, en d'autres termes, si l'histoire de la marquise se portant volontaire pour devenir princesse se répandait, quelqu'un en profiterait.

Le Temple?

La première chose qui lui vint à l'esprit fut le temple. Après tout, c'était le temple qui était le plus étroitement lié à la sélection de cette princesse.

« Je ne sais pas si c'est important ou non. »

Voulant se faire une idée générale, elle coucha ses pensées sur le papier au lieu de les garder simplement en tête

« Peut-être devrai-je le rencontrer ? »

Valia remit la lettre soigneusement pliée dans l'enveloppe, qui avait été marquée 'Grand Prêtre' à l'extérieur, mais lorsqu'elle l'ouvrit, elle vit le Grande Prêtre Philemon comme expéditeur. Ce simple nom aurait fait frissonner Valia si elle n'avait pas été immunisée par son séjour au temple.

« Sarah »

« Oui, Madame. A votre service »

Valia aurait pu écrire une réponse immédiatement, mais comme la lettre était adressée au Marquis et à la Marquise, il était juste de la montrer à Shuden. Elle tendit l'enveloppe à Sarah.

« Gardez-la et je la montrerai à Son Excellence à son retour. »

« Bien sûr, Madame »

Sarah prit poliment la lettre. Assoiffée après avoir réfléchi si longtemps, Valia se servit une autre tasse de thé. C'était une matinée paisible, et l'heure du thé était calme.

Lorsqu'elle eut fini de manger son thé, Valia se leva de son siège ; elle aussi avait des devoirs en tant que maitresse de maison.

« Sarah, j'aimerais pouvoir visiter le manoir »

« Bien sûr »

La première chose à faire était d'examiner le domaine, si elle n'avait pas besoin de connaître tous les coins et recoins, mais il est bon d'avoir une idée générale de la disposition et de l'emplacement des différents éléments et pièces composant le manoir

« Voici la dépendance qui abrite la salle de bal »

Le premier arrêt de Valia fut la dépendance proche de la maison principale. Dans les demeures nobles de l'empire de Gel, il existait un système formalisé pour les styles architecturaux. L'un des bâtiment le plus importants était la dépendance. Les nobles d gel avaient une maison principale pour leur famille immédiate et une maison séparée pour les rencontres et événements mondains.

C'est tellement opulent.

La salle de banquet de la résidence des Garth était plus que magnifique, assez grande pour accueillir un bal, et les lustres en cristal étaient éblouissants. Si Valia se souvient bien, on y organisait également des goûters.

« Mais je ne pense pas qu'elle soit beaucoup utilisé. »

Les sols et les murs étaient recouverts de marbre azur, et même si c'était luxueux, on avait l'impression qu'il n'avait même pas été udé. Elle n'était pas forcément impeccable car la propreté des dépendances, surtout inutilisées, est un véritable défi, même dans les palais impériaux.

Ce serait vraiment bien que se soit rangé.

Il semblerait que si un groupe de personnes travaillait ensemble pour la nettoyer et la décorer avec des fleurs fraîches, il satisferait facilement même l'esthétique la plus exigeante de la noblesse.

Une fois son évaluation de la salle de banquet terminée, Valia tourna son attention vers les autres dépendances. Les différentes dépendances où travaillaient un certain nombre d'employés, qui s'arrêtèrent dans leurs taches et s'inclinèrent respectueusement à sa vue.

Après avoir visité plus de cinq dépendances, une à une, Valia revint vers la maison principale. Elle connaissait les premier et deuxième étages pour les avoir visités ces deux derniers jours. Elle était curieuse de découvrir les troisième et quatrième étages inconnus.

« Au troisième étage, il y a un bureau et une étude. »

« Vraiment ? »

« Oui. Le bureau de Son Excellence est à gauche, celui de la Dame est à droite, et un grand bureau les relie au milieu »

« C'est donc semblable au deuxième étage »

« Oui, Madame »

Valia était intriguée d'entendre que ce grand étage était entièrement consacré à l'étude.

Elle était également curieuse de découvrir le bureau de la marquise. Mais déterminée à voir la partie principale du manoir pour l'instant, et elle se rendit donc au quatrième étage.

« Il y a beaucoup de pièces vides au quatrième étage » pensa-t-elle « des salles d'exposition et des zones de stockage»

Et, comme il sied à un manoir du Marquis de Garth, tout était opulent, si celle des meubles et des colonnes n'est pas surprenante, même il y allait de même dans la chambre à coucher principale, les salles de bains et la salle à manger. Après une demi-

journée d'errance, Valia descendit au rez-de-chaussée, se promettant d'aller voir de plus près plus tard. L'heure du déjeuner est largement dépassée.

« Quelle famille riche » pensa-t-elle. « On ne disait pas cela pour rien »

Il n'y a pas une seule décoration sur les murs qui ne soit pas luxueuse. Valia était persuadée que si elle arrachait l’ensemble des décorations un étage de ce manoir et les vendait, elle pourrait acheter quelques-unes des plus belles demeures seigneuriales de la capitale.

La plupart des aristocrates affichaient de l’opulence et de grandeur dans leur maison, le château principal de leur territoire. C'est la coutume, et le marquis de Garth n’échappait pas à la règle. Peut-être ont-il fait incruster des bijoux dans les piliers et draper les murs de tapisseries aux broderies complexes.

Il serait dommage que je ne puisse pas le voir.

Le château de Gart aurait été tout aussi noble et majestueux, et Valia aurait été un peu dans le cas contraire vu le luxe affiché dans le simple manoir de la capitale, pour le moment, elle trouvait dommage que cette visite soit terminé car elle avait l’impression d’être à une exposition du musée

L’heure du déjeuner ayant largement été dépassé, elle fit donc fait le plein de fruits et de sucreries et, après une tasse de thé chaud, elle sortit se promener, Valia hésiat un moment pour choisir entre les magnifiques jardins paysagers ou dans le vaste pavillon.

Les jardins sont généralement parcourus par les couples mariés.

Dans l'Empire de Gel, il était de bon ton pour un couple de nobles de se promener ensemble dans les jardins, un acte romantique tel que l’on retrouvait décrit dans les romans avec un chevalier à genoux devant sa dame, donc l’arrière cour semblait être une meilleure idée pour que Valia puisse se promener seule.

« Je me rends dans l’arrière cours, ne venez pas tous, juste une des servantes »

« Oui, Madame. »

Être suivie par un groupe de personnes n'était pas une chose très confortable au point que certains des impériaux les plus impudents s'éclipsaient s'ils ne voulaient pas être suivis par leurs servantes. Valia n'était pas si mauvaise, mais elle ne voulait pas être suivis par une foule complète. L'employée obéit poliment à ses souhaits.

Une brise modérément fraîche caressa le visage blanc de Valia, qui continua à marcher, l'air plus animé qu'auparavant. Le manoir était bien plus grand que le jardin, il faudrait donc un certain temps pour le parcourir à pied.

Le ciel était légèrement couvert, mais ni Valia ni la servante ne le remarquèrent.

Au cœur du palais impérial, le centre de l'empire., une petite réunion de la noblesse était prévue pour aujourd'hui. Elle avait lieu une fois par semaine et seuls les grands nobles

étaient autorisés à y assister. C'était actuellement l'ordre du jour du Grand Conseil, qui se tenait une fois par mois et était fixé à l'avance. C'était donc une grande fierté d'être autorisé à assister à ce petit conseil de nobles, et parmi ce groupe noble, Shuden était celui qui sortait du lot.

« Votre Excellence, le Marquis de Garth »

Le petit conseil était interrompu ; Shuden leva les yeux de ses papiers. Un homme familier, d'âge moyen, s'inclina très bas. C'était le chambellan personnel de l'empereur, Shuden demanda du regard ce qui se passait, et le chambellan répondit poliment.

« Votre Excellence, Sa Majesté l'Empereur m'a ordonné de vous escorter jusqu'à lui »

« Je te suis »

L'Empereur lui-même avait envoyé son chambellan personnel, il avait donc une idée approximative du pourquoi, Shuden posa le document d'un air décontracté

« Votre Majesté. J'amène le marquis de Shuden Garth »

« Faites le entrer »

Les mots venaient de l'intérieur. Les chevaliers qui se tenaient devant les grandes portes les ouvrirent, Schuden entra. C'était une scène familière lors de ses nombreuses visites. L'empereur était assis sur son trône, le visage toujours aussi sévère, Schuden s'approcha directement de l'empereur et le salua comme le veut la coutume.

« Salutations à l'empereur »

« Levez-vous »

« Merci votre majesté »

Shuden se redressa et l'empereur posa directement une question.

« Marquis Garth. Le mariage s'est-il bien passé ? »

« Oui. Le cadeau que vous avez envoyé via le chambellan a été bien reçu »

« Vous ne les avez même pas encore ouverts. Vous êtes le premier noble que je vois si peu de temps après un mariage depuis mon acensions au trône »

Shuden haussa les épaules avec nonchalance.

« Etes-vous las de me voir ? »

« Hehe, bien sûr que non, puisque vous n'avez même pas demandé de lune de miel. Vous devez être le modèle de la noblesse impériale »

En vérité, Shuden regrettait de ne pas avoir demandé de lune de miel mais il n'y avait aucune raison d'en discuter de cela avec l'Empereur, alors il répondit simplement.

« En tant que récipiendaire du bâton d'or du pays, c'est tout à fait naturel »

« Etre juste marquis est un tel gâchis de talent, vous auriez dû être élevé au rang de duc.

»

Les mots de l'empereur étaient à moitié une plaisanterie, à moitié une vérité. Il y a longtemps, une famille ducale avait été disgraciée pour une raison inconnue, et il n'y avait désormais plus qu'une seule famille ducale dans l'Empire de Gel. À moins que ce ne soit au début de son ascension, l'âge de l'empereur avait déjà largement dépassé l'âge mûr, et n'avoir qu'une seule famille de rang ducal ne donnait pas une bonne image de la situation.

« Comme vous le savez, le Code Impérial de l'Empire Gel stipule qu'un Grand-Duc, deux Ducs et jusqu'à quatre Marquis peuvent être attribués à une famille. Le Grand-Duc est un cas particulier, donc même si nous faisions une exception, n'avoir qu'une seule famille ducale serait une honte aux yeux des autres royaumes. »

Si l'empereur devait donner un titre à un duc, il voulait le donner à la famille Garth, qui avait fait tant de bien et n'avait pas l'intention de donner le titre à une autre famille mais Shuden n'a jamais accepté cette idée.

« Je n'ai pas encore un grand désir d'honneurs »

Devenir duc ne lui apporterait rien de particulier, juste plus de responsabilités, ce qui ne plaisait pas à Shuden, qui était déjà aussi riche et honoré qu'un duc sans avoir besoin de s'élever.

« Vous êtes trop modeste, Marquis. Quel autre noble porte autant d'honneurs sur sa poitrine? »

L'empereur lui avait décerné des dizaines de médailles pour ses services pendant la guerre. L'empereur avait de bonnes raisons de faire confiance à Shuden car la guerre continentale est loin d'être terminée. On disait que l'Empire était stabilisé, mais les autres royaumes restaient sur leurs gardes de fait Shuden était, dans tous les sens du terme, indispensable à l'Empire Gel.

« Vous êtes flatteur »

L'empereur gloussa doucement.

« La marquise sera curieuse de savoir pourquoi l’empereur a convoqué le marquis aujourd'hui »

Je m'y attendais. C'était la question que Valia avait posée au lit hier soir.

« Oui, monsieur, je m'y préparais même si la demande de rencontre n’a pas été faite. »

« Très bien, chambellan. Quel est mon programme pour l'avenir proche ? »

« Votre Majesté, le programme du matin est complètement vide pour les trois prochains jours »

L'empereur regarda Shuden avec satisfaction.

« Dans trois jours, vous viendrez avec la marquise à la cour. Le chambellan vous donnera les détails »

« Je suis à votre service »

« Vous pouvez vous retirer pour la journée. Je vais envoyer mon chambellan informer la salle de réunion. Il serait dommage que le nouveau marié soit retenu par le travail »

La coutume voulait que le conseil se réunisse jusqu’au soir, mais il n'était pas nécessaire de rester lorsque l'empereur lui-même déclarait qu'il était libre de partir. Il n'y avait rien de très important à discuter aujourd'hui, et tout ce qui était soulevé au conseil des nobles était d'abord porté à la connaissance de l'empereur, de sorte qu'il était déjà au courant.

« Je vais donc me retirer. »

Shuden s'inclina sèchement et sortit de la salle du trone. Le ciel était encore clair au-delà des immenses fenêtres en verre poli du palais.

« Je pars plus tôt que d'habitude. »

Shuden avait prévu de rentrer pour l'heure du dîner et s'il rentrait maintenant, il devrait dîner un peu plus tôt.

« Nous pourrions peut-être faire le tour du manoir ensemble. »

« Votre Excellence, devons-nous envoyer quelqu'un au manoir ? » demanda le cocher de la famille, qui attendait Shuden

« Je ne vais pas envoyer quelqu'un maintenant, car il arrivera quasiment au même moment que la calèche »

« Oui, alors je n'enverrai personne et on partira tout de suite »

Le cocher souleva les rênes et les roues de la voiture se mirent à rouler. Shuden pensa un instant à Valia, se demanda comment elle réagirait à son arrivée prématurée : rirait-elle ou ses yeux gris argentés se fermeraient-ils ?

Ses yeux gris argentés pourraient se rétrécir.

« Peut-être qu'elle ne réagira pas du tout »

Après avoir murmuré cela, Shuden poussa un petit rire. Il n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi calme de sa vie, elle ressemblait au calme de l'aube. D'où venait-il, ce calme qui était toujours présent, même dans chaque rire et dans chaque expression.

La calèche avançait consciencieusement tandis que Shuden réfléchissait à Valia. Ce n'est que lorsque le toit du manoir des Garth fut en vue que les gouttes de pluie commencèrent à perler sur la route bien pavée.

Lorsqu'ils atteignirent le manoir, les gouttes de pluie étaient devenues assez denses. Les serviteurs s'inclinèrent de surprise lorsqu'il entra dans le manoir, sans être annoncé et à une heure plus précoce que d'habitude.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

Au lieu de les regarder, Shuden balaya la salle d’entrée du regard. Comme prévu, il n'y avait pas de Valia.

« Vous êtes ici, Votre Excellence, et vous n'avez pas envoyé quelqu'un à l'avance »

Au lieu de cela, seuls Paul et Sarah, qui avaient entendu son arrivée, s'avancèrent rapidement pour les saluer et Shuden demanda

« Et ma femme ? »

« Madame est sortie tout à l'heure pour une promenade dans l’arrière cour »

« Quand est-elle partie ? »

« Il y a environ vingt minutes. »

«Disposait-elle d’un parapluie ? »

Au moment même où Shuden posait cette question, une servante entra en courant et en haletant. Sa tête et ses épaules étaient trempées, et le visage de Sarah pâlit lorsqu'elle reconnut en elle la servante qui avait suivi Valia à l'extérieur.

« Et la maîtresse ? »

« Elle s'abrite de la pluie près de l'arbre avec la balançoire de l’arrière cour, car il se mit à pleuvoir soudainement à verse. Elle m'a demandé de lui apporter un parapluie....... »

« Apportez un parapluie » ordonna Shuden d'une voix froide. Le serviteur s'empressa de tendre le parapluie, prenant le parapluie, Shuden sortit directement, se dirigeant vers l’arrère cour.

« Que fais-tu ? Pourquoi ne me suis-tu pas ? »

« Oui, monsieur ! »

Paul cria aux serviteurs, qui regardaient, abasourdis, Shuden sortir sans se retourner. Ils ramassèrent des serviettes moelleuses et des châles secs et se précipitèrent à la suite de leur maître, qui avait déjà disparu à l’extérieur.

Il n'était pas rare qu'une promenade soit interrompue par une averse soudaine. Les gouttes de pluie tintèrent sur le bout du nez de Valia, puis tombèrent en un flot continu.

« Madame. On dirait qu'une averse se prépare. Que dois-je faire ? Je n'ai pas pensé à prendre un parapluie avant »

« C'est bon, va au manoir chercher un parapluie »

« Quoi ? Et vous laissez seule ? »

« Personne ne me fera de mal dans l’arrière cour du manoir Garth, alors tu ferais mieux d'aller chercher un parapluie »

« Mais......, je comprends, ma dame. Restez sous cet arbre, et je reviendrai dans un instant »

Heureusement pour Valia, il y avait un grand arbre à proximité auquel était attachée une balançoire. Elle permettait de s'abriter de la pluie, à défaut d'être complètement protégée. Valia s'appuya contre l'arbre, qui n'était pas encore mouillé. Le vent était plus froid maintenant que la pluie était tombée.

« J'aurais dû porter un châle et un chapeau. »

Au moins, elle avait un châle fin que Sarah avait enroulé autour d'elle pour la protéger du vent. Valia resserra les rubans de son châle. Elle pensa à le remonter sur sa tête comme une poupée d'enfant, mais s'arrêta lorsqu'elle réalisa à quel point cela aurait l'air ridicule.

« Il pleut beaucoup. » murmura Valia. Les gouttes de pluie ruisselaient sur ses joues alors même qu'elle se cachait sous un grand arbre feuillu. Le bruit de la pluie, incessant et implacable. Valia roula des yeux. Ses jambes lui faisaient mal à force d'essayer de rester immobile pourtant, s'asseoir sur le sol risquait de tacher ses vêtements, alors elle s'accroupit comme une enfant et se blottit contre ses genoux, enfouissant son menton dans ses genoux.

« J’avais pourtant l’habitude de recevoir autant de pluie »

C'était comme ça pour les gens qui travaillent pour la famille impériale. Seuls les membres de la famille royale craignaient de recevoir une goutte de pluie sur leur précieux corps pour Valia, qui n'était qu'une simple servante d'escorte, supportait simplement la pluie en silence. Ils étaient de la famille royale, et Valia était une aristocrate déchue. Au moins, en tant que 'servante', elle était mieux traitée que les domestiques. Elle ne pouvait pas se plaindre.

Mais.......

Valia enfouit son menton et ferma les yeux.

Un souvenir lui revenait les jours de pluie. C'était un jour d'été, autrefois.

Une sortie pour des raisons dont elle ne se souvenait plus très bien, et une averse inattendue. Il était trop loin pour faire demi-tour, trop loin pour continuer à marcher.

Ne sachant que faire, Valia rentra chez elle.

Elle marcha seule sous la pluie, qui lui piquait ses jeunes joues. Elle n'avait jamais été triste auparavant, et elle ne pouvait s'empêcher d'être triste que personne ne soit là pour venir la chercher.

La pluie s'était vite arrêtée, mais le souvenir de ce jour-là était resté tapi au fond de son esprit, ressortant de temps en temps comme une épine pour lui transpercer le cœur.

Elle avait espérer désespérément que quelqu'un sorte avec un parapluie.

« Valia »

Les gouttes de pluie qui coulaient sur ses joues s'arrêtèrent.

« Votre visage est mouillé »

Une main fraîche effleura sa joue.

« Vous n'avez pas froid ? »

Un de ces moments où l'on aimerait tellement que quelqu'un vienne nous chercher.

« .....Shu »

Oui, il y avait un tel moment.

« Je suis venu vous chercher, Valia »

Des yeux rouges la regardaient.

Tome 1 – Chapitre 30 – Une émotion

débordante

C’était une soirée pluvieuse, sous les auspices d'une vaste maison noble, il y avait un grand arbre auquel était attachée une longue balançoire, un jeune couple, un homme et une femme, se faisaient face sous l'arbre.

Il n'y avait pas de dialogue entre eux, mais leurs yeux étaient fixés l'un sur l'autre.

C'était une situation romantique qui ne se représentera peut-être jamais, ce couple jeune marié donnait vie aux plus belle scènes des romans, les employés souriant ne savaient même plus gérer leurs grands sourires, alors ils luttaient pour contrôler leurs expressions faciales.

Son Excellence le Marquis avait une attitude étrangement différente à l'égard de la nouvelle venue, mais aujourd'hui, avec une atmosphère si douce, il était clair que même les cieux voulaient qu'ils tombent amoureux. Certains des serviteurs parmi les plus sensibles étaient même en larmes.

C'est alors que Sarah murmura d'une toute petite voix : « Que devons-nous faire, Paul ?

»

« Je ne sais pas »

Paul répondit d'une voix aussi petite que celle de Sarah Paul et Sarah, deux des meilleurs employés, et ils étaient aussi sous le choc que le reste des embauchés, bien sûr, l'ambiance était douce, celle dégagé par un couple d'amoureux. Heureux et contents, ils l’étaient pour le couple de leurs maitres mais leurs expressions étaient sérieuses et il n'y avait qu'une seule raison.

« Et si elle prenait froid ? »

C'est vrai, ils avaient peur qu'elle prenne froid., Valia était fine, pour ne pas dire maigre, peu musclée par manque d'exercice. Elle était assez grande pour ne pas paraître très pitoyable, mais elle avait tout de même l'air frêle.

« C'est une dame qui à l’air si fragile........ »

« Elle est restée longtemps sous la pluie »

Personne au sein de la famille du Marquis de Garth, ne savait que Valia avait cassé le mur en jouant avec la masse de Karl, les apparences étaient trompeuses, et Paul et Sarah se sentaient au pied du mur.

« Je vais demander à la cuisine de mettre un ragoût chaud sur le feu au plus vite »

L’ordre que l'on prépare l'eau du bain fut également donné, tout ce fit à voix basse, une fois toutes les instructions envoyées, il se tourna à nouveau vers ses maitres.

Shuden était le meilleur chevalier de l'Empire du Gel. Sa taille était impeccable et ses muscles étaient fermes, non seulement son extérieur était parfait, mais son intérieur était solidement construit, et il n'avait jamais été malade. Naturellement, les inquiétudes de Paul et de Sarah se sont concentrées sur Valia car la plupart des nobles étaient faibles et les dames encore plus faibles au point que si elles se retrouvaient sous la pluie comme Valia, la moitié d'entre elles prendraient froid.

« Mais c'est un peu...... d'intervenir maintenant, tu ne crois pas ? »

« C'est ......, n'est-ce pas ? »

Ils semblaient avoir l'air très, très désemparé et pour un employé, en particulier un employé de haut niveau, le mot 'désemparé' est un cauchemar ; c’étaient pourquoi Paul et Sarah avaient du mal à s'approcher de Valia, même si leurs pieds frémissaient d'inquiétude.

Le majordome chevronné et l'habile intendante, inconscients du fait qu'ils se trouvaient au cœur d'une détresse intense, unique en son genre, ne pouvaient détacher leur regard de l'homme qui se trouvait devant eux.

[Je suis venu vous chercher]

Son cœur bat la chamade. Elle n'arriva pas à croire qu'une phrase aussi banale l'agitait autant. Un sentiment indescriptible lui serra le cœur. C'était chaud, mais étrangement familier.

Shuden fronça légèrement les sourcils lorsque Valia resta silencieuse. Il remarqua que son expression était différente de d'habitude. Il était difficile de mettre le doigt dessus, mais on sentait qu'elle était sur le point de pleurer s'il la touchait mal.

« Qu'est-ce qui vous est arrivé ? »

Ce n'était pas seulement la pluie, il lui est arrivé quelque chose pendant que j'étais au palais, c’était à cause de la négligence des subalternes que la pluie s'était abattue sur la marquise, ça aurait suffi à n’importe quel nobles tatillons pour lancer des réprimandes.

Lorsque le visage de Shuden devint grave, Valia s'empressa de parler.

« Il ne s'est rien passé, c'est juste que... »

Cela m'a rappelé des souvenirs. Je me souviens d'un jour pluvieux où personne n'est venu me chercher, et vous êtes venu me chercher. Ça m'a fait bizarre. C'est comme si je te racontais une histoire, mais qu'elle ne sortait pas de ma bouche.

Elle hésita à lui expliquer.

« Je ne veux pas le faire. »

Valia ne racontait pas souvent son histoire aux autres.

Autrefois, alors qu'elle venait d'entrer au palais. Les courtisans de son âge et de circonstances similaires s'étaient liés d'amitié et s'étaient confiés les uns aux autres sur leur passé. Cela avait été un agréable échange, mais il n'y avait pas de véritables amis parmi les courtisans impériaux. Valia avait vu cela se produire à de nombreuses reprises, lorsque les paroles confiantes d'un ami se transformaient en faiblesse. Bien qu'elle n'en ait pas fait les frais, elle en avait vu et entendu suffisamment pour hésiter à parler de son passé avec d'autres. Cela ne ferait qu'ajouter à sa faiblesse.

« Il ne sert à rien de raconter de mauvaises histoires » pensa-t-elle.

Elle savait que Shuden était bon avec elle, elle était souvent ravie de ses soins, de son comportement, de ses yeux, de ses baisers, alors elle voulait lui dire seulement les bonnes choses, c'était aussi sa façon d’être bonne envers lui Valia vit les yeux rouges l'étudier attentivement.

« C'est juste que je suis contente que vous soyez venu me chercher »

C'était probablement un petit geste pour Shuden. Il savait qu'il ne fallait pas en faire trop, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir heureux.

« J'ai été un peu surpris parce que je ne m'attendais pas à ce que tu viennes » dit-elle, «

et je ne savais pas que tu viendrai....... C'est tout, vraiment, il ne s'est rien passé »

L'expression de Shuden se détendit légèrement, Valia, qui avait craint qu'il ne lui en veuille de ne pas avoir été honnête avec lui, lui sourit de manière rassurante.

« Mais vous êtes en avance, je croyais que vous aviez dit que vous seriez là qu’à l'heure du dîner »

« J'avais peur que ma femme m'attende » répondit Shuden avec légèreté. Ce n'était pas un mensonge, après tout, c'était Valia qui l'avait ramené à la maison si peu de temps après son passage devant l’empereur, et le sujet de leur future visite pouvait attendre jusqu'au dîner. Sur ce jugement, il tendit la main.

« Prenez-la »

« Oui ? Oui »

Valia prit sa main, et il glissa son bras autour de sa taille pour la hisser à ses pieds. Son contact était ferme mais doux, et elle put se lever de son assise sans trop d'effort. En se redressant, elle remarqua que ses épaules étaient légèrement humides.

« Vos épaules sont mouillées »

« Ce n'est pas grave »

« Vous risquez de prendre froid »

« Madame »

D'un geste désinvolte, Shuden fit signe aux employés, qui s'efforçaient de garder la tête haute derrière lui, de se précipiter, en particulier Paul et Sarah, qui avaient l'air d'avoir sauvé la situation. Valia fut un peu surprise par l'apparition des serviteurs dont elle n'avait pas réalisé la présence.

« Depuis combien de temps sont-ils là ? »

Valia avait toujours été sensible aux attentes des autres. C'était une combinaison de sa formation de servante et de sa formation de chevalier mais cette fois-ci, elle aurait pu jurer qu'elle n'avait rien remarqué du tout.

« Bien sûr, j'étais trop occupé à regarder....... »

Elle était embarrassée. Je me demande à quoi il pensait quand il ne pouvait pas détourner le regard.

...... mais je ne peux pas m'en empêcher moi-même de le fixer.

N'importe quelle femme dirait la même chose. Comment pouvait-elle détourner le regard alors que son mari avait apporté son propre parapluie sous la pluie pour venir la chercher? De plus, Shuden n'était pas un homme ordinaire ; il avait le genre d'allure qui faisait que le cliché du coup de foudre semblait se faire sans effort donc c’était tout à fait normal. C'est ainsi qu'elle rationalise la situation, sinon, elle aurait rougi abondamment.

« Madame. Vous allez bien ? »

« Vous êtes très mouillée. Avez-vous froid ? »

Valia resta calme, tandis que les domestiques la suivait à la trace. Sarah, la servante, essuya soigneusement les cheveux et le visage mouillés de Valia avec une serviette douce et moelleuse puis lui passa un châle frais et propre sur les épaules.

C'était la saison, après tout, et malgré la pluie, la journée n'était pas trop froide, mais le chale sec infusa immédiatement de la chaleur et alors qu'elle nouait les rubans du châle, Sarah demanda.

« Madame. Dois-je réquisitionner la voiture ? »

« C'est bon, je peux marcher. »

« Mais....... »

Les dames ordinaires étaient peut-être frêles, mais rien de tout cela ne s'appliquait à Valia malgré tout Sarah ne pouvait s'empêcher de prendre un air inquiet, sachant que leur maîtresse était plus fragile que la plupart des autres.

« Valia »

Shuden avait lui aussi changé de cape entre-temps et se dirigea d'un pas vif vers Valia, Sarah et les servantes, qui avaient suggéré un retour en calèche, reculèrent d'un pas.

Au moins, l'expression de Shuden n'avait pas changé. Cela contrastait avec l'agitation de ses employés, mais c'était son mari, et elle savait qu'il allait bien, c’était ce que Valia pensait en ce moment.

« ....... »

Il y eut un mouvement de jambes, et en un clin d'œil, Shuden la prit dans ses bras, elle se tortilla et jeta ses bras autour de son cou.

« Shu ? »

« Oui »

« Je peux marcher »

« Vous êtes restée longtemps sous la pluie »

« C'est mon mari, mais il est aussi inquiet que les employés » se corrigea Valia.

« Mais si je reste ainsi, je porterai le parapluie....... »

« Je le porterai, Madame »

Paul arriva à point nommé avec un parapluie à larges bords que Valia avait porté un nombre incalculable de fois lorsqu'elle travaillait au palais. Les empereurs et les nobles de haut rang ne portent même pas de parapluie eux-mêmes. Paul prit le parapluie et se plaça dans le dos de Shuden.

Lorsque Valia s'agita, ne sachant plus où donner de la tête, elle lui demandé : « Si vous ne vous sens pas à l'aise, vous n’avez pas besoin de me porter

« Si vous ne vous sentez pas à l'aise dans les bras, puis-je vous porter autrement ? »

« Non, non »

Finalement, Valia opta pour une douce étreinte, après tout, son mari était un chevalier endurci et très fort et dans ses bras, le corps tendu de Valia se détendit un peu.

« Valia. »

Shuden l'appela par son nom, rompant le court silence.

« Nous devrions couvrir l’arrière-cour. »

« Pardon ? »

« Parce que je ne peux pas bloquer le ciel »

Valia pensait que Shuden plaisantait. Elle sourit.

« Vous n’avez pas à le faire, je ne m'attendais pas à ce que la pluie tombe si soudainement »

« Alors pourquoi n'avez-vous pris qu'une seule servante avec vous ? »

« Parce que je n'ai pas l'habitude d'avoir autant de gens derrière moi »

Bien sûr, Shuden n'aimait pas que les gens le suivent c’ était pourquoi il allait souvent sans escorte mais c'était uniquement parce qu'il savait que personne au monde ne pouvait lui faire de mal.

« Mais pas cette femme »

Je savais qu'elle avait été élevée par un mercenaire, mais rien n'indiquait qu'elle avait appris à manier l'épée. De plus, c'était une noble ordinaire, aussi frêle qu'elle semblait en avoir l'air. Bien sûr, personne n'oserait s'en prendre à la marquise de Garth, mais la prudence est de mise, d'autant plus que la cour était moins sûr que les jardins.

Inutilement spacieux.

La cour du manoir des Garth était bien plus grande que celles des autres maisons nobles, que même celle du duc de Guillaume, le seul duc de l'empire.

Le vieil homme était prétentieux.

Un vaste chantier lancé par l’ancien marquis de Garth et tout cela n'était que pour le paraitre, la vulgarité n'était pas loin. Le dégoût quotidien lui donnait la chair de poule et lorsque il avait été nommé marquis pour la première fois, il aurait voulu tout brûler, mais il avait manqué de temps et l'avait remis à plus tard, et maintenant c'était toujours là. Au moins, Valia semblait avoir le goût de la marche, alors il n'y voyait plus d'inconvénient.

« Valia, je vais confier à un chevalier pour vous accompagner. Ce sera plus sûr qu'une bande de servantes »

« Oui, je vois »

Valia acquiesça docilement. Son corps, qui avait été refroidi par la pluie, se réchauffa rapidement à la température de l'étreinte de Shuden.

« C'est étrange »

Il se demanda pourquoi il avait été si maussade tout à l'heure, lorsqu'il avait vu Valia assise sous un arbre, le menton enfoui. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait quelqu’un trempé par la pluie, c'était monnaie courante dans l'armée et sur le champ de bataille, c'était pire. Seuls les nobles et les membres de la famille royale faisaient tout un plat de se faire surprendre par la pluie. Ils n'étaient ni blessés ni tués, mais ils en faisaient tout un plat. Shuden avait une tendance cynique à se moquer de la fragilité de leurs corps.

Cette femme était plutôt calme.

Des yeux gris argentés qui ne pouvaient que fixer l'eau avec un visage comme l’aube, portant une expression qui pouvait faire sombrer le cœur, puis sourire comme si de rien n'était.

« Parce qu'elle ne parle pas. »

Shuden ne détestait pas le calme naturel de Valia, sa capacité à cacher ses émotions. En fait, cela en faisait une force pour être une marquise à ses yeux. Elle n'était pas seulement sereine, elle pouvait rire et rougir comme quelqu'un de son âge, ce qui était une contradiction dans son propre esprit, car il y avait des moments où il pensait que cela lui convenait et d'autres où cela le faisait s'apitoyer un peu sur son sort.

Shuden pressa ses lèvres sur le front de Valia, semblant tressaillir légèrement, mais ne s'écarta pas.

Ps de Ciriolla : Qu'ils sont mignons dans leur tendresse

Tome 1 – Chapitre 31 – Une émotion

débordante

À ce moment-là, le manoir était complètement ouvert en attendant le retour de ses propriétaires, ce serait à priori surement un peu exagéré d'appeler cela un retour, mais c'était ce que c'était, étant donné les circonstances. Lorsque les propriétaires rentraient chez eux, les domestiques étaient censés les accueillir dès leur arrivé, à l’arrivée inattendue du marquis, ils n'avaient pas pu le saluer correctement à cause de la situation et comptaient bien rattraper cette erreur.

Ils attendaient anxieusement que le maître, qui était sorti avec un parapluie, et la maitresse, qui n'en avait pas, reviennent ensemble.

« Ils reviennent »

Quelqu'un à l'avant chuchota à voix basse. Le silence était tel qu'on aurait pu entendre une mouche voler, et tous l'entendirent. Ils se penchèrent pour les accueillir, et ils entendirent le pas souple sur le tapis devant la porte.

« Votre Excellence »

« Madame »

Il n'y avait pas d'erreur dans les salutations des employés, et ils inclinèrent légèrement la tête, tel qu’ils l’avaient toujours répété, tout était parfait. Leurs yeux se rétrécirent à la vue de Shuden, qui portait Valia d'une manière peu conventionnelle, mais il s'agissait de serviteurs d'une famille de haute noblesse, personne n’oserait en rire, toutes les expressions étaient incroyablement polies.

« Votre Excellence, Madame. L'eau de votre bain est prête »

Normalement, elle aurait pris son bain après le dîner, juste avant de se coucher, mais actuellement Valia était trempée, tout comme Shuden d’ailleurs par l’averse froide qu’ils ont pris dehors, même si elle ne grelottait pas, elle avait hâte de se tremper dans l'eau chaude.

« Shu, on prend un bain et on dîne ensuite ? »

« Comme vous voulez, Madame »

Valia était secrètement heureuse lorsque Shuden disait cela. Elle ne savait pas si c'était parce qu'elle était flattée par le titre, ou si c'était pour une autre raison. Quoi qu'il en soit, il était naturel qu'un sourire s'étende sur son visage.

« Alors reposez moi par terre, s'il vous plaît »

Se trouvant dans le hall d'entrée au premier étage alors que la salle de bain de la marquise se trouvait au deuxième étage. Pourquoi souriait-elle lorsqu'elle demandait à descendre ? D'habitude, les femmes ne sourient pas lorsqu'elles demandent qu'on vienne les chercher. Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement.

« Je ne veux pas »

« Quoi ? »

« Vous ne devez pas aller au deuxième étage de toute façon ? »

« Mais il y a un escalier....... »

« Valia »

Shuden la souleva pour croiser son regard.

« Votre mari était-il si faible au lit ? »

« C'était....... »

« C'était ? »

Valia se tut. Faible ? Au contraire, dans son esprit, Shuden était un homme d'une incroyable endurance qui pouvait passer des jours et des nuits au lit avec elle, et son imagination était pas vraiment loin de la vérité. Elle l'aurait été s'il ne lui avait pas abandonner l’idée de sa lune de miel. Satisfait de voir que le rougissement était de retour sur ses joues d'un blanc pur, il se dirigea vers l'escalier.

« Pourquoi est-elle si légère ? »

Il ne pouvait s'empêcher de le penser, même si elle n'avait pas l'air maigre. Comme tous être humain elle était faite d'os, de sang et de chair, mais cette femme était trop légère, d'autant plus qu'elle était petite. Il aurait pu croire qu'elle s'envolerait à la moindre bourrasque de vent

Le bras qui la tenait s'était un peu renforcé dans sa prise Bien sûr, elle ne le remarqua pas.

« Hé, Shu. Vous pouvez me déposer ici »

L'entrée des sanitaires était sa dernière limite. Elle a l'air de vouloir faire tout ce qui était en son pouvoir pour m'arrêter si je lui proposais, ne serait-ce que sur le ton de la plaisanterie, de l'emmener à l'intérieur sourit Shuden, jetant un coup d'œil aux servantes qui se trouvaient déjà à la porte de la salle de bains, les joues rougies et la tête baissée.

Si je la retiens un instant de plus, leur rougeur ne disparaitra plus jamais Je ne suis pas sûr que ce soit le cas, mais ce serait amusant à observer.

Il la déposa à terre et Valia atterrit sur le sol du couloir, contente d’avoir remis pied à terre, car elle avait peur qu'il l’emmène jusque dans la baignoire. Valia parla comme pour enfoncer le clou.

« À plus tard, Shu »

En d'autres termes, ne regarde plus maintenant. Shuden rit, sachant ce que Valia voulait dire.

Valia roula des yeux puis, avec une légère hésitation, elle prit la parole.

« Merci d'être venu me chercher tout à l'heure »

Sa voix était sincère. Shuden haussa légèrement les épaules car ce n'était pas grand-chose, il avait pas du chevaucher pendant deux jours et trois nuits, et ce n'était que l’arrière-cour d'un manoir, mais les yeux gris argentés qui le regardaient avec bienveillance lui faisaient plaisir.

« Si vous êtes reconnaissant, vous pouvez me rembourser »

Ce n'était pas exactement quelque chose qu'il avait fait dans l'espoir d'être remboursé -

c'était trop mesquin pour cela - mais Shuden trouvait assez amusant de taquiner Valia.

En fait, il y avait une certaine envie. Comme un baiser, par exemple, ou au moins ne pas éviter le contact visuel au lit car Shuden avait ce petit souhait : que Valia cesse d'éviter ses yeux au lit, un simple petit désir même pas quelque chose qui pourrait être imposé, et trop insignifiant pour être appelé un souhait.

Quoi qu'il en soit, Shuden fut curieux de voir la réaction de Valia, clignant des yeux un instant, puis remua les lèvres.

« Alors......, je viendrai vous chercher la prochaine fois »

Ce fut dit comme sur un coup sur la tête.

« Vous voulez dire que vous viendriez me chercher si je suis sous la pluie ? »

« C'est toujours agréable d'avoir quelqu'un qui vient vous chercher sous la pluie »

Il était rare que le marquis de Garth soit dehors sous la pluie, mais ses yeux gris argentés pétillaient de quelque chose qui ressemblait à de l'impatience. Shuden eut un sourire sanguin, se penchant légèrement puis il l'embrassa légèrement sur le front.

« Je m'en réjouis, Madame »

Les joues de Valia rougirent légèrement, mais le sourire dans son regard s'adoucit, tout comme l'expression de Shuden. Valia entra dans la salle de bain, se sentant beaucoup plus à l'aise. Deux des quatre servantes postées à la porte la suivirent. Elles s'inclinèrent respectueusement face à Shuden qui jeta un coup d'œil à la porte fermée et se dirigea vers sa propre salle de bain.

« Votre Excellence »

Sarah s'approchait, une lettre à la main.

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Une lettre a été livrée ce matin de la part du Grand Prêtre »

Sarah brandit la lettre que Valia avait remise ce matin. L'extrémité avait déjà été coupée avec un coupe-papier, et lorsqu'il la retourna, il vit qu'elle était adressée au Marquis et à la Marquise. Shuden ouvrit la lettre avec impatience. Après en avoir parcouru le contenu, il demanda : « Ma femme l'a-t-elle vue ? »

« Oui, elle l'a lue en premier et m'a dit d'en parler au retour de Son Excellence »

Shuden rendit la lettre à Sarah. C'était le domaine de la maitresse de maison d'inviter des personnes au manoir, elle n'avait nullement besoin de demander la permission, mais il était de bon ton de demander l’avis du mari, ne serait-ce que pour la forme.

« Mettez-la dans la chambre »

« Oui, Votre Excellence »

Sarah s'inclina et s'éloigna. Shuden réfléchit en entrant dans le bain fumant. Le fait que le prêtre officiant ne soit pas venu était une erreur évidente du Temple.

Shuden n'était jamais généreux avec les erreurs des autres. Lorsqu'il s'agissait de compensation matérielle, il la prenait généreusement, et lorsqu'il s'agissait de compensation spirituelle, il la prenait sous la forme d'excuses écrites et de tout ce qui lui tombait sous la main.

Mais Shuden n'avait pas demandé d'excuses au temple, il avait même dit au grand prêtre Philémon qu'il l’excusait le jour de son mariage.

Cela ne ressemblait pas à Shuden.

Après tout, il n'était pas un fervent croyant. En fait, il gardait même une certaine rancune à l'égard du comportement récent du temple, car il n'y a pas si longtemps, ils avaient attaqué sans pitié sa patience via des lettres envoyées quotidiennement, et le grand prêtre Philémon lui rendait même visite tous les deux jours.

Il était poli, mais il était la moindre des choses vu que ses visites étaient trop fréquentes pour être tolérées. Les employés n'osaient pas lui barrer la route. Shuden aurait pu dire que c'était une nuisance, mais le Grand Prêtre était un invité tellement honorifique que même le roi aurait sauté sur l'occasion pour le rencontrer.

Le grand prêtre qui ne pouvait pas jeter les gants comme les autres nobles, et encore moins les emprisonner. Ses visites obsessionnelles avaient fait plus qu’agacé Shuden.

C'était il y a si longtemps.

Pourquoi ne se sentait-il pas mal aujourd'hui, se demanda-t-il, sans pour autant être rancunier. Dès qu'il y pensa, une voix lui revint à l'esprit.

[La prochaine fois, je viendrai te chercher].

Shuden se souvint de la main d'une femme qui se posait doucement sur la sienne. Des yeux gris argentés qui émettaient une lueur différente selon l'angle de la lumière.

Regardant sa paume, Shuden la serra. C'était étrange de penser à Valia, à la fois réconfortant et compliqué. C'était étrangement peu familier à ses propres manières de penser

Tome 1 – Chapitre 32 – Une émotion

débordante

De tous les plats qui se trouvaient sur la table, celui que Valia préférait était le ragoût. Il s'agissait d'un épais bouillon de poulet agrémenté de toutes sortes de légumes et tubercules, assaisonnés de toutes sortes d'épices, et mijoté jusqu'à ce qu'il ait un goût délicieux et qu'il réchauffe son corps.

Valia sembla être particulièrement heureuse à l'heure du dîner. Les employés ne sont pas les seuls à le penser c’était le cas aussi de Shuden ; elle rit souvent, ainsi, à son insu, la table était devenue beaucoup plus lumineuse depuis son arrivée Le repas se termina tôt plus tôt que d'habitude, Valia était perdue dans ses pensées et la source de ses problèmes était la table du dîner.

Elle avait remarqué que Shuden semblait étrangement réticent à l'idée de prendre un dessert.

À la table d'un noble, il y a plus d'une sorte de dessert. En commençant par les fruits frais, la table est garnie de toutes sortes de desserts, y compris des noix grillées, de la crème glacée, des sorbets, des gâteaux et des puddings non sucrés mais c'est surtout sur les desserts non sucrés que Shuden intervient ou, pour être plus précis, il n'avait même jamais touché aux desserts sucrés.

N'a-t-il pas un dégout pour les sucreries ?

Je ne pense pas que le chef le sache qu’il ne mange pas de dessert du tout réfléchit Valia , et en y repensant tout en le regardant manger son dessert, elle repensa à ses tartes, alors elle avait jeté un coup d'œil, puis se demanda : « Est-ce possible ? » Le dessert est un aliment peu sucré, il est donc difficile de le savoir, et après un coup d'œil, Valia n'était pas convaincue.

« Mais j'ai entendu dire que Sean venait demain. »

Il serait plus rapide de voir Sean et de lui demander secrètement que d'essayer de comprendre par observation, et avant qu'elle ne s'en rende compte, elle était dans sa chambre. Ce n'est que lorsque la femme de chambre lui souhaita bonne nuit qu'elle se réveilla et cligna des yeux.

Il ne fait pas encore nuit.

Elle avait dû venir dans la chambre par habitude. « Quand ai-je remis ma robe de chambre ? » pensa Valia distraitement, puis se sentit légèrement gênée. L'habitude de venir directement dans la chambre ne semble pas très saine.

Shuden monta dans son bureau en disant qu'il reviendrait dans la chambre après s'être occupé de quelques papiers. « Je l'ai entendu, même si j'étais plongé dans mes pensées. Je crois même que j'ai acquiescé. » Valia soupira doucement puis se dirigea vers le lit et une fois installé, était difficile d'en ressortir.

« C'est....... »

Valia tendit le bras. Sur un plateau d'argent posé sur la table se trouvait une lettre familière. Valia la prit, se souvenant de ce que Shuden avait dit plus tôt dans la journée à propos de la lui montrer à son retour.

« Je ne sais pas si il l’a vu »

Valia retourna se coucher avec la lettre. Shuden serait de toute façon de retour dans peu de temps, alors autant la lui montrer et lui poser des questions. Adossée à la tête du lit, Valia se blottit dans les coussins comme une enfant.

Demande d’invitation.......

Techniquement, il s'agissait d'une excuse et non d'une invitation, mais cela signifiait beaucoup pour Valia, car c'était le premier invité officiel qu'elle recevait depuis qu'elle avait rejoint la maison Garth.

J'ai un travail à faire, et j'ai intérêt à bien le faire.

Valia n'avait jamais vécu la vie d'une dame auparavant, et elle était très inquiète. Peu importait qu'elle ne prenne le thé qu'avec le Grand Prêtre Philémon, mais cela lui faisait penser à toutes les soirées et à tous les bals auxquels elle devrait participer.

« Est-ce que je me débrouillerai bien ? »

Bien sûr, c'était agréable de se faire servir de délicieux dîners et de pouvoir se baigner dans de l'eau chaude quand on le voulait, mais on ne pouvait pas jouer et manger comme ça indéfiniment. Il n'y a pas autant de monde dans ce monde qu'on pourrait le croire. Les empereurs travaillent, les impératrices travaillent. Valia était devenue la marquise de Garth.

Marquise de Garth, il fallait qu'elle soit à la hauteur. Dans cette impatience, les souvenirs du passé jouent aussi un rôle, dans sa cette ancienne vie, elle avait fait ses preuves, en tant que servante, en tant que chevalier. La preuve qu'elle était utile.

« Valia ? »

Les épaules de Valia tressaillirent au son de la voix et leva les yeux, encore plus surprise.

« ......Shu »

Elle ne sut dire quand il était arrivé, parce que Shuden était penché, la regardant d'en haut. Quelques centimètres de plus et leurs nez se toucheraient. Clignant des yeux, Valia recula un peu, mais elle s'y était habituée ces derniers jours et ses joues n'étaient plus aussi brûlantes.

« Quand êtes-vous arrivée ? »

« Je suis arrivée il y a peu de temps »

Shuden s'assit en face d'elle avec nonchalance, Valia réalisa soudain qu'elle avait serré le coussin comme une enfant et le poussa doucement de côté. Elle vit les yeux rouges de Shuden se déplacer le long du coussin, mais Valia essaya de ne pas le remarquer.

« A quoi pensiez-vous pour ne pas m’apercevoir quand je suis entrée »

« Oh....... »

Valia ramassa la lettre qu'elle avait mise de côté.

« Shu. Avez-vous lu cette lettre ? »

« Oui. Je l'ai vérifiée tout à l'heure »

« Que devons-nous faire ? Devons-nous répondre par l'affirmative ? »

'Est-il nécessaire de lui demander de venir au manoir ?'

Les yeux de Valia se plissèrent devant la franchise de sa voix, la moindre trace d'agacement face au sujet.

« Mais c’est le Grand Prêtre, tous les nobles aimeraient pouvoir l’inviter »

Le 'tous les nobles' de Valia n'incluait pas Shuden, mais il ne prit pas la peine de le préciser. Au lieu de cela, il lui demanda ses intentions.

« Souhaitez-vous inviter le Grand Prêtre ? »

« Cela ne ferait pas de mal de l'inviter, à moins que vous ne le vouliez pas »

« Je n'y vois pas d'inconvénient »

Ce n'était pas de l'aversion, mais de l'agacement. Shuden reconnut clairement la différence. Agacé, tout simplement que Valia ne se souciait guère de lui, et ces excuses semblaient inutiles. N'importe quel autre noble aurait répondu que le simple fait que le Grand Prêtre ait visité le manoir était un honneur pour la famille, mais pas Shuden, mais il ne voulait pas aller contre si c'était ce que Valia voulait.

« Comme vous le souhaitez, Madame. »

Le visage de Valia s'éclaira.

« Alors je ne manquerai pas d'envoyer une réponse à sa demande de visite demain »

Valia avait de nombreuses raisons d'accueillir le grand prêtre Philémon. Elle voulait être gentille avec lui, comme elle se l’étais promis il y a quelque temps, mais il y avait peu de choses qu'elle pouvait faire pour lui qui seraient aussi bénéfiques à la Maison Garth qu'il le pensait. C'était un homme qui avait déjà beaucoup à offrir.

Par exemple.

« C'est à la maitresse de maison d'inviter les gens. »

Cela ferait plus de bien que de mal à Shuden, et Philemon se moquerait gentiment d'elle si elle commettait quelques erreurs. Telles étaient les pensées de Valia qui se réjouissait de la visite de Philemon.

Bien sûr, Shuden ne le savait pas ; il ne pouvait que déduire de la façon dont Valia souriait qu'elle s'était involontairement liée d'amitié avec Philémon.

« Valia »

« Oui ? »

« Le Grand Prêtre Philémon est déjà venu plusieurs fois dans ce manoir, tu ne devrais donc pas trop t'inquiéter »

Shuden avait dit quelque chose qui aurait fait écarquiller les yeux de n'importe quel autre noble s'il l'avait entendu, en effet, il n'avait jamais accordé beaucoup d'importance à la visite de Philemon. Les Garth sont donc une famille noble plus puissante que je ne le pensais, se dit Valia, surprise, puis convaincue.

« C'est une bonne chose, car cela signifie que les employés connaissent un peu l'hospitalité à tenir envers le Grand Prêtre, et je suis sûre que Paul et Sarah pourront nous aider »

En effet, une fois Valia entrée dans le manoir, ils se montrèrent très serviables. Il n'était pas fréquent qu'une famille ait la chance d'avoir un majordome et une femme de chambre polis mais travailleurs.

« Valia »

« Oui »

« On est au lit »

« Quoi ? »

« Allez-vous continuer à parler de quelqu'un d'autre ? »

Dans sa tête, il avait complété l'autre par 'homme' mais il se retient à la dernière minute avant qu'un élan de fierté ne s'exprime, parce que, pour lui, c'était très impoli de

désigner quelqu'un qui avait un travail spécifique par son sexe mais Valia comprit rapidement ce qu'il voulait dire.

« Eh bien, c'est un travail....... »

« Vous avez d'autres choses à faire »

Il n'y a pas beaucoup de choses à faire au lit et le regard de Shuden était trop intense pour être ignoré. Valia n'arrivait pas à comprendre : ce n’était qu'un regard, pourquoi réagissait-elle en rougissant jusqu’aux oreillesµ ?

C'est peut-être les yeux de .......

Souvent, Valia avait l'étrange sensation d'être attirée par ces yeux rouges. De loin, ils étaient plutôt agréables et au milieu d'une foule, ils avaient un air de liberté qu'elle n'arrivait pas à définir, cool, ou détendu, alors pourquoi avait-il l'air si décadent de près, pourtant, quand on le fixait ainsi, le corps fondait comme la glace au soleil.

Shuden saisit le menton de Valia et se pencha légèrement. Les lèvres roses s'ouvrèrent sans résistance et sa langue s'engouffra dans la bouche, effleurant les dents, goûta la chair délicate au fond de la bouche, et s'immisça sans hésiter dans les recoins les plus profonds en touchant un point sensible à chaque fois Le corps de Valia tressaillit et frémit.

Les mains de Shuden tirèrent sur les rubans de la robe de Valia et les détachèrent. La douce robe de soie glissa, révélant une femme blanche. Les mains fermes de Shuden s'enroulèrent autour de son dos, une peau lisse qui ressemblait à une peau d’une pêche velouté. Son menton s'inclina légèrement tandis qu'il goûtait la bouche de Valia.

Ses lèvres descendirent le long de sa joue, de sa mâchoire et de son cou, puis jusqu'à sa poitrine. Une petite main en coupe couvrit le sommet rougissant. Ce n'était pas un geste délibéré, mais il semblait s'être produit quasiment par accident.

« Valia »

Sa voix était nettement différente de celle qui l'appelait habituellement, plus enthousiaste et sérieuse. Elle ne pouvait se résoudre à le regarder dans les yeux, ses yeux rouges qui ne pouvaient être que décadents au lit mais lorsqu'elle détourna le regard, Shuden lui prit le menton et l'embrassa à nouveau, cette fois-ci longuement et fermement. Des baisers qui se déversent sans fin. Des doigts blancs saisirent ses épaules et Shuden embrassa aussi le bout de ses doigts. C'était étrange, était-ce courant d'être aussi belle ? Le désir, semblable à la soif, bouillait en lui.

Shuden retira sa robe.

Cet homme magnifique qui rendait Valia si honteuse. Sa bouche s'entrouvrit et ses oreilles se mirent à chauffer et involontairement, Valia joignit les mains et se couvrit le visage.

Elle ne pouvait se résoudre à affronter ce regardposer sur elle, ne savant pas comment regarder Shuden, surtout quand il était si décontracté. Shuden était étonnamment enclin à plaisanter, elle ne savait pas quel genre de blague il allait inventer.

Je ne peux vraiment pas. Valia se couvrit le visage et parla d'une voix prudente.

« Je, vous pouvez le faire »

Shuden, qui avait observé Valia en se demandant ce qu'elle allait faire, était exalté.

« Dans cet état ? »

« Pourquoi pas ...... ? »

Elle n’avait pas forcement tord, mais il pensait que cela pour être un peu déplacé. Peut-être aurai-ja dû l'enlever un peu plus tard. Aurais-je dû ramasser le peignoir que j'ai jeté par terre et le remettre ? Il se retient d'y penser, s’étonnant de la capacité de Valia à le faire réfléchir.

« Madame. »

« Oui ...... ? »

« Qu'est-ce qui vous gêne tant ? »

« Au milieu de ......, Vous vous déshabillez comme ça »

« Ça ne vous dérange si je le fais plus tard ? »

« ....... »

Il n'y a pas eu de réponse, mais c'était suffisant pour comprendre. Valia était très gênée que Shuden l'enlève avant qu'ils ne passent aux choses sérieuses. Elle avait dû être trop occupée au début pour s'en rendre compte.

Bon, ça suffit.

Shuden embrassa le dos de la main de Valia, qui couvrait toujours son visage, alors qu'il sembla se lever du lit, l'instant d'après, les lumières de la chambre étaient éteintes. Elle retira prudemment sa main.

« Shu, tu as éteint la lumière ? »

Valia appela prudemment Shuden. Il n'y eut pas de réponse, mais tout semblait sombre.

On n'entendait même pas un souffle, la faisant de plus en plus paniquée. Alors que Valia avançait à tâtons dans l'obscurité, on lui saisit la main et elle sentit un corps l'étreindre par derrière.

« Shhhuu................................ »

Les épaules de Valia tremblèrent légèrement. Des lèvres effleurèrent la jonction de son cou et de son épaule et les mains fermes qui entourèrent sa taille enserrèrent ses seins de façon obscène. Les doigts s'agrippèrent à un mamelon pointu et le firent rouler.

Comme elle ne voyait rien, ses autres sens s’étaient mis en éveil.

Un poids sur le lit, Valia pouvait sentir Shuden assis derrière elle, son corps pressé contre le sien, ses pectoraux dans son dos, une dureté massive et distinctive de ses hanches. Elle n'eut même pas le temps de rougir que les mains de Shuden glissérent le long de son ventre chaud, puis se s’enfoncèrent à l'intérieur de ses cuisses.

« Mmmmm....... »

Un faible gémissement lui échappa lorsque les doigts s'enfoncèrent dans sa fente chaude et humide, trouvèrent son clito et le frottèrent provoquant une sensation de chaleur instantanée. La minuscule zone érogène se gonfla rapidement sous l'effet des palpations et des caresses incessantes et la chaleur qui la chatouillait en était presque douloureuse.

Valia gémit et rapprocha ses genoux mais la main de Shuden était déjà profondément enfouie en elle, ses doigts ne montrant aucun signe de relâchement de la chair douce et pulpeuse.

« Aaahh....... »

Shuden avait peut-être raison au sujet du baume qui ne serait pas nécessaire. Le ventre de Valia était déjà chaud sous l'effet de cette caresse, ses entrailles étaient dégoulinantes d’humidité chaude.

Son corps était prêt, et Shuden le savait.

Il enroula ses bras autour de ses épaules et de ses cuisses et la maintint immobile.

Quelques mèches des longs cheveux de Valia s'enroulèrent autour des doigts humides de Shuden et Valia resta immobile, tendit les bras, tâtonnant dans l'obscurité pour chercher Shuden, aveugler par la profonde obscurité de la chambre.

« Tenez »

Il se pencha et lui prit le bras ; ses bras fins s'enroulèrent autour de son cou, ses jambes autour de sa taille. Dans cette obscurité, elle le voyait à peine devant elle. Shuden souleva légèrement ses genoux. Elle pouvait clairement sentir son pénis contre sa chair humide et douce.

Bientôt, il l'inséra.

« Shu ! Mmph ! Mmmph ! »

Les sens du toucher et de l'ouïe de Valia étaient les seuls sur lesquels elle pouvait compter dans cette chambre obscure, Shuden poussa dans son bas-ventre serré et son corps frémit, encore plus sensible que d'habitude.

À chacune de ses poussées répétées, le pénis dur échauffait toutes les muqueuses sensibles. Un gémissement après l'autre s'échappa des lèvres de Valia sous l'effet du plaisir aveuglant. Les sons érotiques et les stimulations sonnaient comme la plus belle des musiques aux oreilles de shuden,

Le son cru de leurs chairs frottant l'une contre l'autre, et le clapotis de cette humidité chargée de désir animal devint un bourdonnement étourdissant dans ses oreilles.

« Ahhhhh ! »

Sous une autre explosion de plaisir, le dos de Valia se redressa. À chaque poussée de son pénis, la paroi semblait refuser de céder sous la pression.

A un moment donné, les cuisses de Valia se sont serrées mais contrairement à la première fois, où ils avaient joui presque simultanément, Valia atteignit l'orgasme plus rapidement. Elle s'agrippa aux épaules de Shuden et trembla. Ses entrailles sérrées se mirent à trembler violemment, Shuden laissa échapper un gémissement étouffé même si il ne bougeait pas, la stimulation fut si intense qu'il en pensa à jouir.

Avec chaque nuit qui passait, il devenait de plus en plus conscient des moindres détails.

Par exemple, l'endroit où Valia ressentirait la stimulation la plus forte. Si elle avait un orgasme, combien de temps la laisser se reposer après ou si il pouvait y retourner directement.

Et les parois intérieures qui se serrent et se contractent autour de ma bite, et pourquoi diable cela me fait tourner la tête.

« Hmph, Shhhuu... »

Les bras se resserrent autour du dos de Valia ; c'était la première fois que quelqu'un l'appellait ainsi, et la première fois qu'une femme l'avait comme ça. Enroulant ses bras autour du cou de Shuden, Valia halèta comme si elle allait pleurer. Il tenta de l'apaiser avec sa tête, mais le bas de son dos refusa de l'écouter. ses sanglots mêlés aux gémissements était d'une douceur à couper le souffle.

Le pénis de Shuden entra et sortit d'elle, brutalement, comme s'il allait la transpercer.

Que ressent-on lorsqu'on est empalé par un énorme bâton brûlant ? Que ce que cela serait d'avoir son corps

Le dos de Valia s'est arqué comme un pont. Ses cils étaient déjà mouillés de larmes si la lumière avait été allumée, Shuden les aurait essuyées avec ses lèvres.

Mais il faisait trop sombre pour voir quoi que ce soit et seuls les textures et les sons semblaient clairs dans cette chambre nocturne. Le faible gémissement de Shuden sembla si lascif que les entrailles de Valia se serrèrent. Un instant plus tard, il aspira une bouffée d'air.

« ......Valia, viens »

Pourquoi ce nom sonnait-il si lascif ? Le vagin glissant qui retenait sa verge ne se détendait pas facilement. Le fait qu’il était sur le point d'éjaculer était secondaire car l’étroitesse de ses parois internes autour de son sexe gonflée est vertigineuse.

« Ah, Shu ! Hmmmm ! »

Les mains de Shuden serrèrent les seins de Valia au point de les déformer, les bouts de ses doigts saisissaient et roulèrent les mamelons gonflés semblaient encore plus rugueux qu'avant, le désir lui montait à la tête. Les fluides qui avaient jailli du corps de Valia éclaboussaient maintenant les cuisses de Shuden. Le clapotis ne cessait jamais, donnant des frissons à Valia.

Sur ce lit, avec rien d'autre que l'autre dans leurs esprits, Valia gémit le nom de Shuden alors qu'elle jouissait pour la énième fois dont elle avait perdu le compte.

Ps de Ciriolla: ... je ne sais pas pour vous, mais il fait d'un coup bien plus chaud....<3

Tome 1 – Chapitre 33 – Une émotion

débordante

Dès le lendemain, la marquise de Garth recevait un visiteur.

« C'est un honneur de vous rencontrer, Marquise de Garth »

C'était la femme de chambre en chef, envoyée par l'empereur lui-même. Elle semblait avoir l'âge de Paul et Valia l'avait déjà vue au palais. C'était un peu une patronne, mais pas une mauvaise patronne qui s'emportait sans raison, donc elle avait une bonne réflexion.

Valia sourit.

« L'Empereur en personne vous ai fait venir à moi, dites-lui que sa majesté est le soleil de l’empire »

« Que vous le vouliez ou non, l'Empereur lui-même est très déçu que la date de votre visite ait été repoussée »

La visite au palais, initialement prévu trois jours plus tard, avait été repoussé de quelques jours. Ce n'est pas inhabituel, et Valia ne s'inquièta donc pas. Mais en attendant, les intentions de l'empereur en envoyant la servante étaient claires.

Il n'était pas rare que la mariée soit une étrangère, mais il était encore plus inhabituel que l'empereur envoie sa propre servante pour annoncer qu'une date avait été fixée.

Cela signifiait deux choses : un signe de son affection pour le marquis de Garth et un moyen de connaître la marquise à l'avance. Tout ce que Valia disait et faisait serait rapporté à l'empereur.

Cela ne signifiait pas qu'elle devait être déférente envers sa servante, mais cela signifiait aussi qu'elle ne devait pas être arrogante mais ce n’était son genre d’être arrogante à l'origine.

Et surtout, elle n'avait rien de nouveau à apprendre.

« La marquise maîtrise déjà l'étiquette impériale »

La servante était en fait une noble d'un autre pays, aussi était-elle quelque peu inquiète.

Le continent disposait d’une langue commune, mais lorsqu'il s'agit d'étiquette plus avancée, comme l'étiquette impériale, il existait beaucoup de différences entre les pays.

« Vous connaissez toute l'étiquette de Gel, et vous avez mémorisé la lignée impériale actuelle. Vous êtes un modèle de noblesse »

Les paroles de la servante en chef étaient à moitié flatteuses, à moitié sincères. Valia, qui avait déjà travaillé comme servante dans son ancienne vie, se contenta de sourire.

« Il est utile de lire le Code et la Généalogie impériale au préalable »

En vérité, elle les avait mémorisés lors de son travail passé en tant que servante d'escorte impériale ainsi la servante en chef fut franchement impressionnée.

« Normalement, on ne peut pas apprendre autant de choses rien qu'en lisant des livres »

« Vous me flattez énormément. Merci »

Le comportement de Valia étant impeccable et n'ayant plus rien à lui apprendre, la servante échangea quelques mots avec Valia avant de retourner au palais.

« Madame, voulez-vous une tasse de thé ? »

« Oui »

Sarah, qui était restée silencieuse pendant la présence de la servante, versa le thé. Le doux arôme des fruits secs et des herbes envahit le salon et Valia put boire une gorgée de thé avec reconnaissance., cela réchauffait son estomac, qui était resté vide toute la matinée en raison des cours qu'elle n'avait finalement pas eu besoin de suivre.

Un plateau était posé avec un assortiment de friandises, grâce à Sarah, qui avait rapidement compris que Valia aimait les sucreries avec son thé, en prenant un biscuit salé, fourré aux amandes, elle demanda.

« Et Son Excellence ? »

« J'ai fait porter quelque chose à grignoter tout à l'heure »

Shuden n'était pas sorti aujourd'hui, mais cela ne signifiait pas qu'il se reposait, tôt le matin, les assistants de Shuden étaient déjà au manoir. Les dossiers qu'ils apportaient étaient épais, d'après ce que Valia avait pu constater, mais il lui dit qu'il avait le temps de prendre son petit-déjeuner et elle accepta avec plaisir, car elle aimait bien manger avec lui.

Ils étaient maintenant dans le bureau depuis cinq heures.

Normalement, elle aurait du être initiée à l'étiquette impériale par sa servante jusqu’au dîner mais comme elle n'avait rien à apprendre et rien à enseigner, c'était une perte de temps, ayant du temps libre de manière inattendue, Valia décida d'essayer les robes.

« Y a-t-il quelque chose d'inconfortable, Madame ? »

« Elle me va parfaitement »

Paul avait pris ses mesures, et il n'y avait rien de serré ou de gênant. La robe était simple, et l'idée était d'avoir l'air simple et formel, rien de fantaisiste et pouvait semblé un peu ennuyeuse par rapport à une robe de bal de fin d'année.

Après avoir choisi une coiffure assortie à la robe et avoir étrenné mes nouvelles chaussures, elle fit les cent pas dans la pièce à plusieurs reprises, puis Sarah revint avec quelque chose. C'était une petite boîte à bijoux qui avait l'air aussi chic qu'elle pouvait en avoir l’air. Sarah, qui portant des gants blancs, ouvrit le couvercle avec précaution.

« Cette broche est portée par la marquise de Garth depuis des générations. »

Valia cligna des yeux. La broche était richement décorée de gros diamants et de rubis précieux, et même pour l'œil non exercé de Valia, elle paraissait extrêmement chère. La pierre précieuse, en forme d'insigne de la maison Garth, était si délicatement taillée qu'elle brillait de mille feux.

Valia s'interrogea soudain « Est-ce une broche qui ne peut être portée que par la marquise de Garth ? »

« Oui, Madame. Seule la Marquise est autorisée à la porter. Elle est hautement symbolique » expliqua-t-elle « elle n’est porté que lors des occasions officielles, une trace de la date à laquelle elle a été porté, est enregistré dans un registre »

« ...... la date à laquelle il a été porté ? »

Cela ne ressemblait pas à quelque chose d'habituellement fait avec un bijou même pour le plus précieux. Valia était un peu gênée, soudain consciente de la valeur de la broche brillante ayant peur de la perdre si elle s’en approchait, elle se nota mentalement de la garder loin d'elle, sauf en cas d'absolue nécessité et si elle la perdait, il valait mieux que ce soit à la maison, et non à l’extérieur, où cette broche risquait de n’être jamais retrouvé.

« Remettez-la dans la boîte à bijoux »

« Oui, madame »

La servante rapporta le coffret à bijoux, ainsi que les robes, la coiffe et les chaussures qu'elle avait essayées. Cela fait, il ne restait plus rien à faire pour Valia. Normalement, une jeune mariée avait beaucoup à faire. Elle devait passer en revue les budgets internes du manoir et organiser les différentes gestions de personnel. Le problème, c'est que les Garth n'avaient pas d'adulte dans la maison pour passer le relais à la nouvelle mariée, et que les livres de budget interne ne étaient même pas terminés.

« Bien sûr, je me suis mariée il n’y a que cinq jours »

Je ne recevrais le budget interne que quelques jours plus tard, au plus tôt Alors que d'autres personnes se seraient ennuyés, Valia était contente d'avoir quelque chose à attendre même si ce n’était pas grand-chose.

Shuden n'allait au terrain d'entraînement que trois jours par semaine, mais les chevaliers avaient un programme plus intensifs; ils s'entraînaient cinq jours et avaient un jour de congé. Sean était le chef des Chevaliers, son emploi du temps était donc le même que celui des autres chevaliers comme il s'agissait d'un entraînement matinal, Sean visiterait le manoir dans peu de temps s’il n'était pas techniquement l'aide de camp de Shuden, mais il y avait des réunions occasionnelles avec le marquis Je suis sûre qu'il sera d'accord pour une petite conversation, et je serai à l'étage pour une tasse de thé de toute façon.

Le cœur de Valia battait la chamade. Shuden avait-il mangé les tartes qu'elle lui avait envoyée, l'avait-il jetée, avait-il souri un peu, ou lui avait-il jeté un regard noir en lui disant de les jeter ?

« Um......, non, annulons cette dernière supposition »

Alors que elle pensait pouvoir m'en sortir en étant en stoïque, ses critères avaient de nouveau changé en l'espace de quelques jours. C'était la beauté du cœur humain, elle était heureuse de pouvoir garder ses pensées pour elle-même.

Alors qu'elle était perdue dans ses pensées que Valia, une servante l'appela.

« Madame. Lord Sean est là »

Une servante arriva en courant pour annoncer l'arrivée de Sean.

« Faites-le entrer. Et apportez le thé »

« Oui, madame »

La servante ne tarda pas à faire entrer Sean, le chevalier s'inclina gracieusement devant la dame.

« Cela fait longtemps, Marquise »

Les titres avaient changé mais Valia ne se sentit pas gênée et sourit.

« Cela fait longtemps, Sir Sean »

Une dame et un chevalier avaient une relation particulière. Ils se servaient l'un l'autre, quel que soit leur rang. C'était une question de respect mutuel et les femmes mariées n'étaient pas différentes. La seule fois où cette coutume ne s'appliquait pas, c'était lorsque la dame ou le chevalier avait été anobli en tant que pair du cinquième rang.

Cela conduisait souvent à la situation risible où une comtesse utilisait le tutoiement pour un vicomte, mais vouvoyait un jeune chevalier qui était le fils d'un vicomte. Si vous êtes un chevalier, même si vous êtes le fils d'un duc, vous devez également utiliser le vouvoiement pour la fille d'un baron. C'était étrange, mais c'était l'étiquette de l’empire de Gel et Valia s'y plia.

Ils bavardèrent jusqu'à ce que le thé soit servi, puis Valia changea de sujet.

« Au fait, monseigneur, étiez-vous présent lorsque Son Excellence a reçu les tartes il y a quelques jours ? »

« Oui. J'ai personnellement escorté le serviteur du manoir jusqu'à la caserne »

Valia toussa malgré elle.

« Son Excellence n'aurait-elle pas, par hasard, détesté les tartes lorsqu'il les a reçu, ou vous aurait-il dit de les jeter....... »

« Absolument pas, Marquise »

Sean répondit en restant droit, Valia acquiesça, essayant de paraître aussi nonchalante que possible, son expression essayant de s'éclaircir.

« Il n'est pas le genre de personne à refuser un cadeau »

« Pas du tout »

Sean ne put se résoudre à développer plus sa réponse Les nobles dames cuisinaient rarement pour elles-mêmes, mais lorsqu'elles voulaient montrer leur reconnaissance, ils arrivaient qu’elles mettent la main à la pâte.

Des gâteaux et des biscuits magnifiquement cuits étaient livrés aux tentes des chevaliers de Garth dans des paquets soigneusement emballés. Au début, les écuyers disaient à Shuden que les desserts étaient envoyés par une certaine noble d'une certaine maison et comme il était irrespectueux que la nourriture d'un noble soit traitée par des personnes de rang inférieur mais à chaque fois, Shuden regardait le livreur avec ses yeux rouges, puis le dessert qu'il avait apporté. Il n'y avait pas un seul écuyer de l'Ordre de Garth qui ne comprenait pas ce regard sans paroles.

C'était arrivé si souvent que maintenant, lorsqu'on leur présentait un gâteau à trois étages, les personnes sous les ordres du marquis s'en occupaient, le dessert serai destiné à disparaître en un instant, principalement pour servir de prise de sucre aux chevaliers en plein entrainement.

Sans le savoir, les dames envoyaient ainsi souvent des friandises. Ce n'était pas une mauvaise chose pour Sean, bien sûr car ces desserts, préparées avec soin à partir des meilleurs ingrédients, étaient un luxe pour la dose de sucre d'un chevalier qui avait rarement les moyens d’un tel luxe gustatif.

Valia fut l'exception. La seule épouse du seigneur, une jeune femme qu'il avait servie lui-même, bien que brièvement lors de son escorte puis pendant son séjour au Temple. Si Sean avait été un peu plus avenant, il l'aurait appelée 'lady' ou 'madame' de manière amicale tout comme Robin qui utilisait indifféremment 'madame', 'marquise' et 'lady'.

« Le fait est que Son Excellence n'a pas de penchant pour les sucreries. »

Même une déclaration brutale peut être instructive. Il avait un peu peur qu'elle soit offensée, mais l'expression de Valia ne montra pas beaucoup de déception, hochant simplement la tête.

« Je vois....... Merci de me le faire savoir »

« Ne soyez pas déçue. Il n'est vraiment pas gourmand, et peu de personne le savent »

« Je comprends, et est-ce que Sa Seigneurie est d'accord pour que vous me le disiez ? »

« Oui. Son Excellence ne m'a pas dit de me taire, et je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous lui posiez vous-même la question plus tard ; si je dois porter le chapeau, je le porterai »

Valia rit doucement car le chevalier sévère avait tendance à s'emporter pour les plus petites choses. Ce rire involontaire le rassura. Elle n'était pas en colère ou déçue à la base, Valia avait un passé trop difficile pour être blessée par de telles choses.

« Alors, Sir»

Elle demanda ce qu'elle voulait encore savoir.

« Vos chevaliers ont-ils partagé le reste des tartes ? »

Sean réfléchit un instant avant de répondre.

« Non, il a tout mangé lui-même »

Il se demanda comment le dire poliment, mais il ne trouvait pas les mots justes – Il ne voyait pas de formulations plus précise pour répondre à sa question

« Son Excellence a tout mangé »

« C'est ...... ? »

[Il n'est pas gourmand].

Et puis.

[Il a tout mangé].

La contradiction entre la première et la deuxième affirmation était stupéfiante. Valia n'arrivait pas à faire le lien d’autant plus que ce que Valia avait envoyé était une tarte aux fruits ordinaire et non pas une nourriture offrande de l'Empereur lui-même, le chef cuisinier avait fait de son mieux, mais cela ne changeait rien au fait que ces deux affirmations étaient incompatibles ; Valia posa à nouveau la question.

« Tu viens de dire que tu n'aimais pas les sucreries »

« En effet. Son Excellence n'a pas adepte des sucreries, Marquise »

« Alors....... »

« Mais il est également vrai qu'il a mangé toutes les tartes que la Marquise lui a envoyées »

Valia sirota son thé sans mot dire, elle ne pensait pas que Sean mentait car il était impossible que ce chevalier expérimenté mente, et il n'avait rien à gagner à lui mentir.

C'était une déduction raisonnable.

« Il a vraiment tout mangé, même s’il n'a pas le goût pour les sucreries ? »

Et il n'y a qu'une seule conclusion.

« Parce que je l'ai envoyé ? »

Un homme mangeant toute la nourriture qu'il n'aimait pas parce qu'elle l'avait envoyée, sans la moindre remarque. Quelle femme n'en serait pas ravie ? Pour l'instant, le cœur de Valia battait douloureusement et si Sean n'avait pas été devant elle, elle aurait pu enfouir son visage dans ses mains et se retourner.

« C'est ainsi que l’ancienne marquise de ...... tomba amoureuse »

Valia supposa que Shuden était gentil avec elle parce qu'il était son mari et c'était en effet un bon mari, un homme merveilleux, et ce genre de considération s'était déjà produit auparavant, même si ce n'était pas de la même manière. Même l'ancienne marquise n'aurait pas eu idée de l'acuité qui en ressortirait plus tard. Il faudrait être fou pour ne pas tomber dans le panneau.

Yéri

À la mention de ce nom, l'humeur de Valia s'effondra. Elle avait vécu une vie douce, sans tournant sur l’avenir car elle avait occulté son existence.

Je pensais que j’irais bien

Valia s'était sûrement convaincue avant de se porter volontaire pour devenir une princesse qu'elle ne tomberait jamais amoureuse mais si on lui demanderait maintenant si elle était aussi sûre d'elle, la réponse serai non. Valia ne pouvait pas contrôler ses sentiments ou peut-être qu'elle le savait, et qu'elle essayait de faire semblant de ne pas le savoir.

« Ne le prenez pas mal, Marquise »

Sean ajouta, remarquant que l'expression de Valia s'était subtilement atténuée. Il devina que la tarte était à l'origine de cette expression.

« Je n'invente rien, votre Excellence n’a pas effectivement un penchant pour les sucreries. Mais peu de gens le savent, alors ne vous en faites pas »

Valia regarda Sean et sourit. Il s'était trompé, mais elle appréciait le réconfort et l'intérêt qu'il lui portait. Il y avait en effet de la sincérité dans les paroles du chevalier qui

semblait ne connaître rien d'autre que l'épée mais Valia était heureuse d'avoir quelqu'un qui se souciait d'elle.

« Merci pour votre sollicitude, Sir. Ne vous inquiétez pas, je ne m'en voudrai pas, et merci d'avoir répondu à ma question, qui aurait pu être embarrassante. »

« Non, aucunement marquise »

Sean n'était pas aussi amical que Robin, mais il n'était pas non plus mal à l'aise. Valia sourit et sortit un autre morceau de papier.

« Alors, Sir. J'espère que vous ne m'en voudrez pas si je vous pose encore une question »

« Je répondrai au mieux de mes connaissances »

« En général, les chevaliers ont besoin de refaire le plein de sucre au milieu d'un entrainement. Que mange habituellement votre Excellence dans ce cas ? »

Refaire le plein de sucre après un entraînement extrême était une nécessité et Valia connaissait ce besoin grâce à son passé de servante d'escorte, où elle s'était également entraînée. Même Shuden, qui détestait les sucreries, devait en consommer après l'entraînement ; il était le maître des Chevaliers de Garth, après tout, et Valia voulait s'assurer qu'on prenne soin de lui.

« Son Excellence s'entraîne séparément »

« Je vois »

Valia fronça légèrement les sourcils. Sean, qui n'avait pas remarqué son changement d'humeur cette fois-ci, parla sérieusement.

« Oui, il n'y a pas d'autre chevalier dans le royaume. Aucun autre chevalier au monde ne peut le vaincre avec son épée.'

Il y avait de la fierté dans sa voix. La fierté et la récompense de servir un seigneur parfait.

« En effet »

Valia acquiesça. Shuden se montrait sous son vrai jour à la guerre ; il était réputé pour n'avoir jamais connu la défaite, ni avant, ni après. Un chevalier invaincu, une véritable légende. Le soldat parfait, toujours strict et sévère, il était le genre de seigneur dont un chevalier était fier de servir. Valia se rappela la grandeur de son mari.

« Eh bien, alors......, j’éviterai d’envoyer de friandises pendant un certain temps à son Excellence »

Sean ne put pas acquiescer facilement car si apparemment, sa seigneurie déteste les sucreries et ce n'est pas une rumeur, il l'a vu de ses propres yeux, alors pourquoi n'a-t-il pas dit : « Oui, Madame, c'est un choix judicieux. »

« Sir »

Alors que Sean réfléchissait, Valia reprit la parole. Cette fois, elle fit glisser la question qu'elle avait l'intention de poser.

« Son Excellence a-t-elle des plats préférés ? »

« Il n'a pas de préférences alimentaires particulières, alors je n'en suis pas sûre, j'en ai peur »

Sean répondit honnêtement. Valia sourit ironiquement.

« Merci de m'éclairer sur bien des choses, Sir »

Demander aux autres peut vous permettre d’avancer. Valia avait quelques questions en tête à poser elle-même à Shuden. Cette première pause thé de la dame et du chevalier s'était déroulée sur une bonne note.

Une fois le thé terminé, Sean monta dans le bureau du marquis au troisième étage. Un serviteur qui attendait à l'extérieur l'appela et il fut autorisé à entrer. À l'intérieur du bureau, Shuden et ses assistants classaient des documents. Sean le salua.

« Salutation à Son Excellence le Marquis. »

Aucun signe de fatigue ne se lisait sur le visage de Shuden, bien qu'il fut sur sa cinquième heure consécutive de travail, jetant un coup d'œil à sa montre, il se tourna vers Sean.

« L'entraînement a-t-il été long ? »

« Non. La marquise m’a offert du thé »

« La marquise ? »

« Oui »

« Tout s'est bien passé ? »

L'heure du thé s'était déroulée sans incident. Il n'était pas rare qu'une dame prenne le thé avec le chef des chevaliers de sa maison. Mais si quelque chose n'allait pas pendant le thé, il devait le dire maintenant.

« Je l'ai simplement informée au sujet de son aversion pour les sucreries du seigneur et elle a bien réagi. »

« Elle n'a demandé que les salutations d'usage »

Les mots de Sean n'étaient pas un mensonge. Shuden acquiesça. Le briefing reprit après une brève pause. Sean ne parla pas à Shuden avant que tout soit terminé. Non pas parce qu'il cachait quelque chose, mais parce qu'il ne pensait pas devoir le faire.

Sean avait tort.

Ps de Ciriolla: parlez à la place des autres, c'est toujours un risque....

Tome 1 – Chapitre 34 – Une émotion

débordante

Quelques jours plus tard, Valia avait fini de rédiger le document de dépenses internes plus tôt qu'elle ne le pensait. Elle suivit un Paul poli jusqu'au bureau de la Marquise au troisième étage.

La noblesse de l'Empire du Gel avait adopté la même taille et des intérieurs similaires pour les résidences des couples nobles, sauf exception. Grâce à cette coutume, le bureau de la Marquise était semblable à tous les autres : une bibliothèque remplie de documents bordait un mur du spacieux bureau et de magnifiques natures mortes et paysages sont accrochés dans les murs laissés vide ; Valia aimait ce bureau pittoresque.

Elle s'assit sur une chaise qui semblait un peu déserte. L'odeur de papier rassis qui régnait toujours dans le bureau semblait témoigner de son histoire, des serviteurs entrèrent dans la pièce, chacun tenant une pile de papiers à la main.

« Qu'est-ce que c'est que tout ça ? » demanda Valia en regardant les papiers posés sur le bureau. Paul répondit poliment.

« Madame, c’est un inventaire complet des biens de la famille Garth »

« C'est quoi ? »

Les yeux de Valia s'écarquillèrent, bien sûr, il y a plus qu’une feuille de papier pour un seul bâtiment, au minimum une dizaine par bien, mais même en tenant compte de cela, la quantité de paperasse qui s'empilait sur son bureau était alarmante et comme si cela ne suffisait pas, les serviteurs arrivèrnte avec un petit coffre-fort.

« Qu'est-ce que c'est que ça...... ? » demanda Valia, qui faillit dire 'encore' au milieu de sa phrase.

« Ce qui se trouve dans ce coffre sont des documents secrets. Seuls Votre Excellence et Madame peuvent les voir »

'C'est un document secret et je peux le voir, c'est comme ça que ça marche ?

Valia connaissait l'étiquette impériale et la généalogie impériale de Gel, mais elle ne savait pas grand-chose de la façon dont les couples nobles géraient leurs documents de succession. Pour l'instant, elle décida d'essayer le coffre-fort.

La clé que Paul lui avait donnée se trouvait dans une boîte à bijoux. Il sembla qu'il puisse contenir de grands secrets. D'une main légèrement tremblante, Valia prit la clé et ouvrit le coffre.

Un déclic se fit entendre, la serrure tourna et la porte de la chambre forte s'ouvrit. Tous les employés de Paul se tournèrent vers les documents secrets. Valia prit le document le plus à gauche. Il fallait qu'elle le lise, pensa-t-elle, maintenant qu'elle était maîtresse de maison.

« Oh, mon Dieu ! »

Elle haleta et aspira une bouffée d'air.

« Ce grand commerce appartenait à la maison Garth ? »

Le document qu'elle brandit prouvait la propriété d »un grand commerce, elle n'avait jamais entendu parler de cette propriété du marquis de Garth auparavant. Le cœur de Valia battit la chamade. Les mains tremblantes, elle rendit le document et en sortit un second, ne respirant plus aussi fort qu'avant, mais ses pupilles ne pouvaient s'empêcher de tressaillir.

« ...... Je crois que j'ai vu un secret commercial »

D'une main prudente, Valia remit les documents en place. Les documents qui remplissaient densément la petite chambre forte étaient tous des certificats de propriété de commerce, de banques et de mines, les remit en place et verrouilla le coffre. La serrure se remit en place avec un bruit de fer. Valia, qui avait soigneusement rangé la clé dans sa boîte à bijoux, dit.

« Remettez le coffre et la clé en place »

Valia sirota son thé en regardant les domestiques emporter le coffre-fort et la boîte à bijoux.

C'est plus qu'une vague idée.

La maison Garth était une famille très riche sinon comment les Garth, qui ne faisaient même pas partie des pères fondateurs, en sont-ils venus à être si puissants ? Sous leurs nombreux mérites et réalisations, les chevaux...

Ce n’était que grâce à leur puissance financière que la famille obtint leur place au sein des grandes familles de l’empire

« Qu'est-ce que c'est que ces documents ? Sont-ils spéciaux ? » demanda Valia à Paul en regardant les documents, qui étaient séparés des documents de propriété existants.

« Il s'agit d'une liste des biens que vous avez apportés dans le mariage. »

« J'ai apporté des biens ? »

Les sourcils de Valia se froncèrent légèrement.

« Je n'ai aucun bien »

Tout ce qu'elle avait, c'était la maison que son père lui avait laissée et une petite pension. C'était beaucoup d'argent pour elle, bien sûr, mais c'était de l'argent dont la plupart des nobles se seraient moqués. Pourtant, elle ne l'avait pas pris, elle voulait le donner à Karl, son grand-père, qui s'était tant sacrifié pour elle.

« Alors, de quoi s'agit-il ? »

Ce n'était pas destiné aux Garth, bien sûr, mais c'était assez épais.

« Est-ce parce qu'il s'agit d'une propriété étrangère ? »

Le document s'était peut-être épaissi au fur et à mesure qu'il devenait plus complexe.

Valia le prit, le déplia et fronça les sourcils. Paul, qui avait étudié son teint, était perplexe.

« Êtes-vous souffrante, Madame ? »

« Non »

Valia répondit nonchalamment, puis reporta son attention sur les documents. Il ne s'agissait pas d'une maison du royaume de Risa. Les documents étaient des preuves de propriété de bâtiments dans la capitale de Gel. Un manoir dans la capitale à prix foncier coûterait beaucoup d'argent et pourtant les documents montraient qu’il n’y en avait pas qu’un seul.

Non !

Valia scruta les documents, se demandant s'ils étaient frauduleux, mais malgré ses efforts, ils étaient authentiques ; incapable de faire la différence, Valia parcourut les documents, à moitié hébétée. Il y avait même un document de transfert de terrain pour une futur construction de manoir

Les yeux de Valia s'écarquillèrent.

« ...... Philemon ? »

Il y avait un nom familier dans la signature du cédant, Philemon, Le grand prêtre.

Lorsqu'on se donne au Temple, on abandonne son nom de famille terrestre. Comme on n'appartient pas à une famille, mais aux dieux, on ne reçoit pas de nom de famille humain, seulement un nouveau nom. Par conséquent, même si vous êtes un grand prêtre, vous ne signez que votre nom. Valia ne connaissait qu'un seul Philémon.

« Le grand prêtre me l'a donné ? »

C'était le genre de dot qu'une dame issue d'une famille noble et aisée apportait. Non, c'était loin d'être suffisant. Je n'en revenais toujours pas, mais je comprenais. Il s'agissait apparemment d'une dot fournie par le temple.

« Il faudra que je lui demande quand il viendra »

Valia referma les documents pour les étudier plus tard.

Dans les jours qui suivirent, elle vérifia l'inventaire officiel des biens de la famille Garth, puis les livres de budget interne. Ce qui attira son attention, c'était un document signé

'Autorisé pour traitement'. La date remontait à quelques jours seulement, ce qui attisa sa curiosité.

« Quel genre de document est-ce ? »

« Oh, c'est une proposition de budget issu du budget interne de Son Excellence »

« Le budget interne de Son Excellence ? C'est un document que je ne devrais pas voir ? »

« Non, je ne pense pas qu'il y ait un document que vous ne devriez pas voir, mais il a déjà donné son accord pour que cela soit fait à ses frais....... »

Valia pencha la tête. C'était de la pure curiosité. Les nobles de Gel disposaient d'une quantité égale d'argent privé pour le mari et la femme en plus d'un budget interne limité pour s'occuper des choses à l'intérieur du manoir.

Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient avec leur propre argent. En général, ils le dépensaient pour leurs loisirs et donc Valia était curieuse de connaître les hobbies de Shuden. S'il dépensait de l'argent pour quelque chose, cela signifiait qu'il avait un intérêt pour cette chose ; peut-être que c'était l'alcool, peut-être que c'était les livres, peut-être qu'il dépensait son argent pour la chasse. Contre toute attente de Valia, ce sont des matériaux qui ont été répertoriés dans le document ce pourrait-il que les dépendances soient délabrées et doivent être rénovées mais même dans ce cas, cela devrait normalement provenir du budget interne. Valia se tourna vers Paul.

« Paul. Sais-tu à quoi cela sert ? »

« Oui. Son Excellence a dit qu'il était en train de réorganiser l’arrière-cour »

« Arrière-cour ? »

« Il dit qu'il souhaite un toit sur l’arrière-cour pour la protéger de la pluie....... »

« ....... »

Tout le monde dans ce bureau avait une petite idée de la raison pour laquelle Shuden avait pris une telle décision, Valia toussota d'embarras, mais les employés continuèrent à faire leurs taches l’air de rien

Tome 1 – Chapitre 35 – Une émotion

débordante

Quelques jours plus tard, c'était le jour de l'entraînement, les chevaliers de Garth transpiraient, essayant d’assumer la quantité d'entraînement qui leur avait été donnée.

Comme il sied à un ordre dont on dit qu'il est le meilleur des meilleurs, leur entraînement était extrême. Shuden les observa avec son expression impassible habituelle avant de se retourner vers la caserne.

« Votre Excellence, les prototypes d'armure que vous avez commandés il y a quelques temps sont arrivés. »

annonça le chevalier en charge de l'administration. Shuden accepta l'armure nouvellement fabriquée.

« J'ai refait la partie du bras gauche qui vous posait problème la dernière fois, et j'ai ajouté une courbure supplémentaire, ce qui vous permettra d'avoir une plus grande liberté de mouvement »

« Plus de courbes n'est pas toujours une bonne chose, car cela signifie aussi plus d'endroits où les ennemis peuvent poignarder »

« Oui, pour compenser cela....... »

Le chevalier administratif détailla son rapport détaillé mais c'était à Shuden de rassembler les rapports et de choisir une version finale, une fois cela fait, le chevalier s'inclina et quitta la caserne.

Un étranger s'approcha de la caserne avec Sean. La règle voulait que les chevaliers ne montraient pas leur dos à moins d'être escortés et d'être des alliés, et c'est donc l'homme qui monta les marches en premier avec Sean dans son dos L'étranger tenait précieusement une boîte dans ses bras. L'homme, qui ne semblait pas être un chevalier, s'inclina précipitamment dès qu'il vit Shuden.

« Salutations à Votre Excellence, Marquis de Garth »

Le regard de Shuden se posa sur la boîte que tenait l'homme, un solide morceau de bois de cerisier foncé.

La boîte artisanale évoquait un certain sentiment de bizarrerie, car c'était un objet qui n'avait pas sa place sur un terrain d’entrainement, Shuden tendit la main avec

désinvolture et l'homme à l'esprit vif s'empressa de lui passer la boîte qu'il tenait à deux mains alors Sean n'avait même pas pu présenter l'homme.

« Voilà »

Shuden prit la boîte, dont le dos était muni d'une pièce rigide qu'il suffisait d'ouvrir d'un coup sec. Shuden ouvrit la boîte avec un visage poli et sans expression.

« ....... »

À l'intérieur se trouvait un tissu bleu, Shuden le prit d'une main. Il pensait vaguement qu'il s'agissait d' simple tissu, mais c'était une cape qui se déplia. Les questions et les suppositions se succédèrent à un rythme effréné quand soudain, Shuden se rendit compte que l'étranger n'était pas l'un des serviteurs du manoir.

« D'où venez-vous ? »

Sean, qui avait manqué l'occasion de présenter l'homme, répondit à sa place.

« C’est Mr Lance, un concepteur de capes militaires. J'ai fait venir un échantillon de la cape dont vous aviez parlé »

« Vous ne venez pas du manoir. » dit Shuden d'un ton sombre. L'expression de Lance devint perplexe malgré sa nervosité, et celle de Shuden changea légèrement. S'il ne parvenait pas à comprendre ce que le marquis entendait par 'manoir' ici, et ce que cela signifiait vraiment

« Continuez comme ça »

Shuden acquiesça simplement, et le chevalier qui se tenait à côté de lui accepta la boîte sans un regard en arrière, Shuden fit juste fait un geste pour que Lance s'en aille.

«Merci Votre Excellence, j'ai encore une question ! »

Lance sortit précipitamment le livre qu'il tenait à côté de lui et l'ouvrit. C'était un livre, mais pas un livre ordinaire : il présentait plusieurs fils colorés, enroulés en cercle et attachés l'un après l'autre, avec le nom de la couleur du fil écrit en petites lettres sur le dessus. Lance parla d'une voix traînante.

« Marquis, quelle couleur de fil voulez-vous utiliser pour le sigle des Chevaliers ? »

« Dois-je décider d'une si petite chose ? » demanda froidement Shuden.

« Eh bien, j'ai pensé qu'il serait préférable que vous décidiez vous-même....... » frémit Lance.

Shuden, dont les mots faisaient paniqué le cœur du délicat designer, feuilleta le livre de spécimens. Sans hésiter, il désigna une couleur.

« Cette couleur »

Lance acquiesça avec enthousiasme lorsqu'il vit l'écheveau de couleur choisi par Schuden.

« Gris argenté, je vois. Cela ira très bien avec la cape bleue. En effet, Votre Excellence, vos yeux sont aussi clairs que les écailles d'un lac reflétant la lumière du soleil....... »

« Retirez-vous »

« Oui »

Lance, qui avait loué le discernement de Shuden avec des phrases étrangement poétiques, s'éloigna sans un bruit. D'un coup de menton, Sean fit signe à un chevalier qui se tenait à proximité pour qu’il raccompagne Lance. Lance fut escorté, et Sean resta là un moment, rassemblant ses pensées. Son instinct lui disait qu’il fallait tout avouer à Shuden

Les instincts d'un soldat peuvent être terrifiants donc Sean prit la parole.

« Votre Excellence, je dois vous dire quelque chose »

Shuden regardait toujours les papiers et lui répondit sans lever les yeux.

« De quoi s'agit-il ? »

« C'est à propos de ce qui s'est passé au thé avec la marquise l'autre jour.

Schuden marqua une pause, relevant son regard.

« Expliquez »

Il savait déjà que Valia avait pris le thé avec Sean, il lui avait même dit que cela s'était déroulé sans incident mais il y avait une raison pour laquelle Sean revenait dessus

« La marquise se demandait ce qu'il était advenu des tartes qu'elle vous a envoyées l'autre jour »

« Hmm »

Shuden acquiesça, il pensait qu’elle avait oublié les tartes, mais elle avait demandé à Sean ce qu'il en était, si c'était Valia qui avait été devant lui au lieu de Sean, Shuden aurait ri un peu mais connaissant le caractère de Sean, il aura dit qu'il avait tout mangé, parce qu'il n'y avait rien à signaler.

« C'est pourquoi j'ai dit à la Marquise que votre Excellence n'aimait pas les sucreries.......

»

« Quoi ? » cria Shuden. Sean déglutit devant la dureté inattendue de la réponse et, pendant un instant, il eut l'étrange illusion de se trouver sur un champ de bataille.

« Dites-moi en plus »

« Oui »

Sean se mit au garde à vous, c'était son instinct de survie en tant que chevalier et soldat qui parlait

« Il y a quelques jours, la marquise s'est enquise de la quantité de tarte que votre Excellence avait mangée, alors j'ai répondu comme je l'ai vu....... »

« J'aurais répondu que vous aviez tout mangé » Le regard de Shuden s'adoucit légèrement mais Sean était plus qu’embarrassé, et il avait le sentiment inquiétant que s'il disait que cela, il s'attirerait moins les foudres de son maître.

Mais qui était Sean ?

Il était le chef des Chevaliers de Garth. Il était tenu de dire la vérité à son maître, Shuden.

Même lorsqu'il avait commis des erreurs à la guerre, il s'était agenouillé et les avait confessées, et je ne sais pas pourquoi c'était si difficile maintenant.

« Et puis j'ai dit à la Marquise que Son Excellence n'aimait pas les sucreries...... »

Sean s'interrompit. Il y eut un moment de silence. Les yeux de Shuden fixant intensément Sean, un frisson le parcourut. Sean déglutit sèchement puis Shuden parla à voix basse.

« Sean »

« Oui, Votre Excellence »

« À l'avenir, n'ajoutez pas vos opinions inutiles au travail de ma femme »

Il n'y avait pas un chevalier dans la caserne qui ne comprenait pas ce regard glacial, surtout Sean.

« J'exécuterai vos ordres au péril de ma vie »

« Vous êtes en probation pour une semaine »

« Merci de votre indulgence »

Les chevaliers qui se tenaient à proximité ne savaient pas d'où venait cette clémence ni pourquoi Sean était soudain puni de la sorte. La conversation était trop fragmentaire pour qu'on puisse en déduire les détails. Mais une chose était sûre, on ne devrait pas dire de bêtises à la nouvelle marquise !

« Va-t'en »

'Oui.'

Sean s'inclina et sortit à grands pas. Dans le silence de la caserne, Shuden baissa à nouveau le regard sur le document mais les mots étaient étrangement difficiles à lire.

« S'il y avait eu un problème, Sean l'aurait dit »

Sean ne l'avait pas mentionné parce que la réaction de Valia avait été banale mais Shuden le savait que Valia n'était pas du genre à dire ce qu'elle pensait. Le fait qu'elle n'ait pas mentionné les tartes les jours suivants, lorsqu'elle prenait le thé avec Sean, en était la preuve. Le comportement de Valia à l'égard de Shuden était le même qu'auparavant. Elle sourit beaucoup autant qu’elle rougit d’ailleurs.

Avec une telle attitude, il était ridicule pour Shuden de parler. La plus grande difficulté était de ne pas savoir quoi dire. Un mari qui se trouve des excuses à ses habitudes alimentaires auprès de sa femme... Plutôt mourir que faire quelque chose d'aussi puéril.

« Ce n'est pas comme j’étais un enfant »

Perdre la face, c'est vraiment ridicule. Shuden fronça les sourcils face à cette nouvelle épreuve étrange.

C'était un peu comme le sentiment que l'on éprouvait sur le champ de bataille lorsque l'ennemi vous prenait en embuscade à un endroit inattendu. Shuden se passa une main dans les cheveux.

Ses yeux rouges se rétrécirent brusquement.

Tome 1 – Chapitre 36 – Une émotion

débordante

Ces jours-ci, Valia était plus occupée que jamais car d'une part, la cérémonie d'entrée au palais avait lieu après-demain et, d'autre part, dans quelques jours, le Grand Prêtre Philémon viendrait visiter le manoir mais Valia s'assura de libérer les deux prochaines soirée car elle avait hâte de voir Shuden arriver et de passer la soirée avec lui.

Shuden, lui aussi, n'était jamais plus rentré après l'heure du dîner et même s'il avait des documents à traiter, il les remettait à la fin du dîner ainsi, depuis qu'ils se sont mariés, ils ont toujours dîné ensemble.

Valia n'était pas la seule à penser que le chef cuisiner semblait avoir un pouvoir avec la nourriture maintenant car les repas étaient paisible et les employés plein de sourire.

« ....... »

Valia était dans son bureau, en train de lire les documents budgétaires internes, et même après plusieurs jours de lecture ininterrompue, il y avait encore beaucoup à voir.

C'était le budget d'un petit royaume pour l'année, se dit-elle. Les zéros débordants de chaque montant lui donnèrent une claque en pleine figure.

Mais est-ce qu'on le fera vraiment ?

Il y avait un document que Valia avait suivi de près ces derniers jours, le budget pour le toit de l’arrière-cour. L'estimation détaillée qu'elle avait reçue plus tôt dans la journée dépassait son imagination la plus folle.

Bien sûr, je suis sûre qu'il n'utilise pas les mêmes références que moi.......

Valia releva légèrement la tête après avoir feuilleté le document et jeta un coup d'œil à l'homme assis juste en face d'elle, ses cheveux dorés et ses yeux rouges apparaissant sous des cils de la même couleur. Il était beau à en soupirer, avec son air froid et décadent.

C'était Shuden.

La raison pour laquelle ils étaient assis côte à côte à la table du bureau, alors que leurs bureaux respectifs étaient vides, tenait à un seul constat de Valia : elle avait des papiers qu'elle n'avait pas encore vus, et elle voulait les lire avant d'aller dormir. Elle avait dit qu'il avait aussi du travail à faire, alors pourquoi ne pas travailler dans son bureau et puis se retrouver dans la chambre ?

[Ça ne te dérange pas si on travaille ensemble ?]

En fait, même en l'entendant, Valia comprit que cela signifiait « Travaillons dans nos bureaux respectifs », mais il s'avéra qu'elle était la seule à l'avoir compris aisni. Elle acquiesça, et en peu de temps, la table d'étude fut préparée avec des documents, des ustensiles d'écriture, et une tasse de thé chaud pour chacun d'entre eux ; ce fut prêt en un clin d'œil.

« ...... est une bonne chose, mais... »

Honnêtement, c'était vrai, Valia était toujours excitée à l'idée d'être aussi proche de Shuden. Au lit, son cœur aurait explosé, mais à cette distance, il ne battait que modérément, donc ça allait.

Il était temps pour Valia de battre des cils et de jeter un coup d'œil furtif à Shuden.

'Valia »

Les lèvres de Shuden remuèrent, ses yeux toujours rivés sur les papiers.

« Y a-t-il quelque chose sur mon visage ? »

Valia tressaillit comme un voleur surpris en train de la surprendre, se pensant discrète, mais cela ne semblait pas être le cas. Incapable de dire franchement qu'elle l’observait, elle tendit le document comme une excuse, heureusement ou malheureusement, cela pouvait être légitime pour se défendre.

« Shu. Ce document »

Shuden leva les yeux de sa lecture, reconnaissant instantanément le document qu'elle lui tendait. C'était celui qu'il avait approuvé pour le budget interne externe il y a quelques jours, Shuden regarda Valia.

« Il y a un problème avec le document ? »

'Non, il n'y a rien de mal, c'est juste que......, je ne pense pas que nous ayons besoin de couvrir l’arrière-cour »

Même en disant cela, Valia se sentait un peu inquiète car elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle n'était pas trop présomptueuse, et alors qu'elle s'apprêtait à s'excuser si Shuden montrait des signes d'offense, il dit alors quelque chose d'inattendu.

« Vous vous êtes fait surprendre par la pluie. »

« ...... C'était une erreur, et maintenant Sarah apporte toujours un parapluie chaque fois que nous allons nous promener. Ce n'est pas comme si se faire surprendre par la pluie allait me tuer »

Shuden la regarde sans mot dire pendant un moment et il se rendit compte qu'il disait quelque chose de semblable à ce qu'il pensait habituellement.

Il n'avait jamais vu d’autre noble auparavant qui avait les même pensées que lui, bien que son ton soit beaucoup plus doux, Shuden sourit.

« Comme vous le souhaitez, Madame »

« Quoi ? Vraiment ? »

« Oui. Les travaux n’ont pas été encore commencés, vous pouvez donc la rejeter »

Le visage de Valia s'éclaira, et Shuden secoua légèrement la tête en la regardant apposer sa signature d'annulation sur le document qu'elle tenait.

« Je ne suis pas sûr de comprendre vos critères de ravissement. »

Le cœur humain est toujours difficile à lire, mais Shuden a trouvé qu'il était particulièrement difficile de lire le cœur de Valia. Elle sourit quand elle se voit, elle était heureuse lorsqu'ils dînaient ensemble, son visage s'illuminait lorsqu'il rentrait à l'heure mais quand il dépensait de l'argent pour elle, elle n'aimait pas ça, pire, elle refusait.

Tout le monde aimait dépenser de l'argent pour son plaisir. Ce n'était pas une question de sexe, c'était une question de personne.

« Je ne sais même pas quels sont ses critères pour poser des questions»

Si on peut demander des choses comme ça, pourquoi on ne peut pas demander d'autres choses plus triviales, comme au sujet des tartelettes ? En fait, depuis qu'il était arrivé à la maison, il ne savait pas trop comment aborder le sujet.

« Shu »

« Oui. Valia »

« Je voulais vous demander quelque chose »

“Allez-y”

Shuden regarda Valia. En fait, il pensait que quelle que soit la question qu'elle poserait maintenant, ce serait à propos du travail car pour l'instant, elle n'était qu'apprentie qui essayait d'apprendre les ficelles du métier.

« Les tartes »

C'était le seul sujet auquel il n'avais pas imaginé être interroger en ce moment

« Vous n'aimez pas les sucreries......, n'est-ce pas ? »

Shuden resta silencieux pendant un moment.

Quel est ce coup bas? Shuden commença à s'interroger sincèrement, se demandant si le mercenaire qui avait élevé Valia ne lui avait pas enseigné quelques tactiques.

Interprétant peut-être différemment le silence de Shuden, Valia prit la parole prudemment.

« Je m'excuse si je vous ai offensé avec ma question »

« Vous n'avez pas à vous excuser, ce n'est pas comme ça »

Il n'y a pas à s'excuser. Ce que Shuden disait à Valia était proche de la vérité ; il n'était pas le genre de personne sensible qui serait offensée par une simple question.

« Je ne déteste pas ça »

« Vraiment ? »

« Oui »

Il était juste réticent à cause d'un souvenir personnel si Valia n'avait pas posé la question, Shuden n'aurait pas su qu'il évitait délibérément la catégorie de saveur

'sucrée'. Il n'avait jamais donné de sens à quoi que ce soit dans sa vie et il ne voulait pas le faire, car rien au monde avait assez d’importance pour cela.

Mais la femme en face de lui…..

Valia avait posé la question, et il avait répondu, en faisant la distinction entre ce qu'il aimait et ce qu'il n'aimait pas dans ces futilités. Même en parlant, il ne comprenait pas lui-même pourquoi cela le dérangeait tant, et il hésitait à le dire franchement parce qu'il pensait que cela blesserait Valia, même si ce n'était pas grave.

« Mais je croyais que vous n’aimiez pas ça....... »

« J'ai mangé toutes les tartes que vous m'avez envoyées »

Sean ne s'était pas bien exprimé. Shuden se retint de justesse lui dire ça mais en ce qui le concernait, évoquer les paroles de son subordonné à ce stade était une très mauvaise idée.

« Ce n'est pas ça, c'est que je te vois aux repas....... »

« Aux repas ? »

Shuden haussa un sourcil, cette fois, qui est ce type faisait part de mes goûts et de mes dégoûts en matière de nourriture. Qu'est-ce que c'est que ces gens et leurs opinions inutiles sur ma femme ?

« Qui vous a dit ça ? »

Valia, qui ne s'attendait pas à ce qu'on lui pose cette question, cligna des yeux, incapable de trouver les mots pour répondre. Le regard de Shuden s'enfonça un peu plus.

« C'est Paul ? »

« Non, non, non. Je l'ai vu pendant les repas »

« Pendant les repas ? »

Il y avait quelque chose dans les mots de Valia qui ne pouvait être ignoré et un sourire malicieux commença à se dessiner aux coins de la bouche de Schuden.

« Vous dites donc que vous me regarder manger attentivement »

« C'est....... »

« Que je n'aime pas les sucreries »

« Donc....... »

Valia s'interrompit. Comment faire passer le fait que je t'ai espionné pendant ton repas, en me demandant si tu allais manger une sucrerie ou non ? Valia commença à rougir, faisant écho aux pensées de Sean il y a quelques instants.

« Comment en est-on arrivé là ? »

En fait, elle pensait au timing dernièrement. Elle lui posait beaucoup de questions ces derniers temps, comme de savoir s'il était gourmand, quel était son plat préféré, etc. Ce sont des questions qui lui seraient venues naturellement si elle n'en avait pas été consciente, mais maintenant qu'elle l'était, elle avait du mal à les formuler. Elle y avait réfléchi pendant quelques jours et avait finalement posé la question, pensant que Shuden n'y verrait pas grand-chose si elle lui posait encore une question au milieu du repas.

Mais d'une manière ou d'une autre, elle avait fini par avouer qu’elle l'avait espionné au milieu du repas. Valia avait à peine réprimé l'envie de se gifler. Si elle se serai trouver dans une chambre, elle se serait caché sous une couverture, mais c'était un bureau, alors elle ne pouvait pas. Elle était si déterminée à éviter le regard de Shuden qu'elle ne vit pas le sourire en coin dans ses yeux rouges.

Shuden se leva de son siège.

Il contourna la table en bois et s'assit près de Valia, le sourire aux lèvres. Sa peau était inhabituellement blanche, et lorsqu'elle rougissait, cela pouvait facilement atteindre le bout de ses oreilles.

« Valia »

'Oui.......

Valia répondit d'une toute petite voix, évitant toujours son regard.

« C'est comme si vous ne vouliez plus jamais regarder mon visage »

« Non, ce n'est pas vrai....... »

Valia était gênée d'être aussi amoureuse ou plutôt, elle était gênée d'avoir été surprise en train de voler des regards dont elle n'aurait rien dit si elle l’avait pu le cacher ; c'était tout.

Shuden embrassa le lobe de l'oreille de Valia qui en tressaillit et frissonna. C'était la première fois qu'elle était aussi proche de lui ailleurs qu'au lit, et elle regarda Shuden avec surprise.

« Shu ? »

Il embrassa la bouche ouverte de Valia. La chair douce se pressa contre les lèvres légèrement entrouvertes. Les yeux gris argentés s'écarquillèrent un instant, puis se refermèrent.

Sa langue parcourut sa bouche, passa sur ses dents, descendit le long de sa gorge jusqu'à la racine de son cou. La respiration de Valia commença à s'accélérer sous l'assaut inattendu des baisers, et alors qu'elle se repoussait un peu, Shuden lui saisit la tête pour la soutenir. Ses longs cheveux noirs s'emmêlèrent dans ses mains.

Peut-être avait-il oublié un instant qu'il s'agissait d'un bureau, d'un canapé, ou le savait-il

? Valia ne pouvait le dire.

Shuden ne prit pas la peine d'enlever la robe de Valia mais prit ses seins dans une main, c'était étrangement excitant, même s'il ne touchait pas la chair.

Il aurait aimé que la robe soit un peu plus fine, parce qu'il ne pouvait pas approcher sa bouche de la douceur et de la fermeté de la pointe. L'autre main de Shuden s'enfonçait déjà dans la jupe.

Soulevant l'ourlet de sa jupe, sa main se glissa dans sa culotte.

Valia sentit une main ferme caresser sa cuisse tandis qu'elle redressait un peu le dos, Shuden avait baissé sa fine culotte puis glissa vers l'avant pour toucher la chair douce et ferme.

Valia n'avait jamais vu Shuden la toucher, pas même lorsqu'ils faisaient l'amour au lit.

Chaque mouvement de ses mains était trop érotique, trop lascif, trop cru, elle ne pouvait même pas soutenir son regard, elle haletait seulement.

Mais cette fois-ci, c'était différent. Maintenant qu'elle savait que l'ourlet de sa robe dissimulait sa main, elle avait le courage de regarder en bas ou, plus exactement, le faible courage de savoir que si elle regarde en bas, elle ne verra rien.

La robe bloquait la vue de Valia, et les sensations tactiles qu'elle ressentait à l'intérieur ne l'émouvaient que trop vivement ; la chaleur de la main invisible de Shuden.

C'était tellement érotique.

C'est ce que Valia pensait en ce moment, ravalant ses larmes qui se déversèrent sur les longs doigts qui la caressaient.

Un clapottis se fit entendre lorsque Shuden sonda ses entrailles. Valia se mordit la lèvre pour étouffer un gémissement lorsque le bout de ses doigts effleura la tendre chair, ici pas de chambre sombre, pas de lit familier.

ce qui l'excitait étrangement.

Ce fut alors que les coins de ses yeux se brouillèrent légèrement et que Valia se rendit compte que Shuden avait débouclé son pantalon. Son pénis, encore trop gros pour être regardé, se tenait dur, prêt à la dévorer.

Leurs sexes se rencontrèrent et Valia déglutit un peu lorsque l'énorme chose s'apprêta à l'envahir. Shuden plongea jusqu’à la garde.

« ......hhhh ! »

Pendant un instant, elle eut l'impression que son dos allait se briser. Elle n'eut pas le temps de reprendre son souffle que la verge rigide l'ouvrit brusquement. Shuden commença à bouger comme s'il était possédé et l'exaltation des poussées sur son dos empêchait Valia de penser correctement.

« Ah ! »

Ses muqueuses ravagées se soulevèrent, saisissant chaque centimètre de la bite de Shuden. Il ne fallut que quelques instants pour que les frissons passent d'un filet d’eau à un raz-de-marée au point qu’elle ne pouvait pas dire si c'était son corps ou celui de Shuden qui tremblait.

« Oui ! Shuu....... »

Valia se retint de justesse de gémir. La chambre et le bureau avaient des niveaux d'insonorisation différents, et tout ce qui pouvait être entendu ici pouvait l'être à l'extérieur, même si elle se mordait la lèvre pour éviter que le son ne s'échappa.

De plus, Valia ne pouvait pas arrêter les bruits durs et cru de leur chairs entremêlés Le canapé était étroit par rapport au lit. Là, avec peu d'espace pour bouger, Valia sanglota et s'accrocha à Shuden, ses jambes fines tremblaient, tout comme ses bras autour de son cou. Son pénis perçait ses parois intérieures faisant monter la chaleur dans son corps lui donnant des fourmis dans les orteils. Son souffle se bloqua dans sa gorge, mais les poussées de Shuden ne firent que s'intensifier.

« Hmph....... »

Valia finit par se détacher de la poitrine de Shuden, voulant repousser la sensation qui la poussait si fort mais cela ne servait à rien. L'emprise de Shuden sur la main de Valia se resserra comme un enfant serrant sa poupée, Valia était complètement enveloppé dans ses bras.

« Shhhuuuuu ! »

Son vagin et son pénis se pressèrent l'un contre l'autre, et Shuden poussa encore plus fort. Le précum de son pénis coulait maintenant sur ses cuisse. Elle avait l'impression qu’elle allait pleurer car tout son corps était brûlant de plaisir, à en avoir aussi des frissons.

« Aaahhh, Shu ! »

Elle en oublia de retenir de gémir. La voix de Valia montant au fur et à mesure qu'elle crachait les mots et Shuden aimait ça, parce qu'il aimait le son des gémissements de Valia.

Non, ce n'était pas seulement agréable à entendre, ça en était presque une dépendance.

C'était étrange. Ce n'était que la chaleur du corps qui était transférée, mais qu'importe.

Les perles de sueur sur les avant-bras de Shuden glissèrent le long de ses muscles. Le corps de Valia qui était déjà grand ouvert, ne semblait pas encore suffisant, il voulait s'enfoncer de plus en plus profondément en elle, dans ce corps doux qu'il pouvait convoiter toute la journée.

Une soif étrange le consumait, un besoin de la tenir, de la caresser, de la prendre. Ce besoin augmentait à chaque spasme violent et à chaque resserrement de ses entrailles lorsqu'elle atteignait l'orgasme, il se retint d'éjaculer.

Il y avait des limites à son excitation, Shuden saisit la taille de Valia et tira fort, sentant son dos se courber. Son corps se tortillait, mais Shuden ne lâchait pas prise, Valia se convulsa, mais elle ne put se libérer de son étreinte.

« Hmph....... »

Ils virent de manière presque simultané. Des gémissements jaillirent de leurs bouches respectives, le sperme jaillit dans les recoins les plus profonds de Valia. Le canapé, qui avait grincé jusque là, se tut et le bureau devint rapidement silencieux.

Shuden berça Valia dans ses bras, sentant les effets de l'éjaculation. Pendant un instant, leurs respirations s'entremêlèrent. Son corps était si chaud et si doux, et il ne voulait pas le quitter, même pour un instant.

Alors que il pensa cela, son pénis recommença à grandir.

Le visage de Valia rougit différemment en remarquant les changements dans le corps de Shuden. C'était amusant de voir qu'elle était gênée mais qu'il ne pouvait rien dire. Il bougea un peu la taille pour tester, et ses cuisses se serrèrent immédiatement.

« Hhee....... »

Une partie de lui voulait continuer comme ça.

Shuden sourit en sortant sa sexe, suintant d'une couche de sperme. Il nettoya le corps de Valia. Ses sous-vêtements étant déjà bien imbibés de ses sécrétons, alors il baissa sa jupe.

Valia était abasourdie, pensant qu'il allait en faire plus, mais il s’arrêta là, Shuden l'embrassa légèrement sur les lèvres.

Ces lèvres étaient la seule chose qui lui permettait de se retenir pour l'instant, car elle étaient légèrement blessées à force de les mordre pour étouffer les gémissements. Si elle les mordait davantage, elles seraient encore plus meurtries Elle se dit : « Hein ? »

Valia regarda curieusement Shuden se pencher pour ramasser les papiers, y compris ceux de la Marquise, ce qui la fit se gratter la tête.

« Pourquoi prendre ces papiers ? ....... Allez-vous au salon ? »

« Je vais dans la chambre »

« La chambre...... ? »

« Oui »

N’ignorant en rien de ce que cela signifiait, la bouche de Valia s’entrouvrit et ses joues rougissèrent légèrement.

En vérité, elle n'était pas trop gênée, étant donné que Shuden ne s’arrêtait jamais sur «

une fois » sauf pour leur première fois, mais elle était un peu inquiète.

« ......Shu. Ça te dérange si je vous rejoins après ?'

« Hmm ? »

« Eh bien, je pense que ça coule....... Je vais marcher lentement....... »

Valia balbutia, le visage rougi, ses sous-vêtements étant humides, elle ne voulait pas les remettre. C'était une chose de marcher vers la chambre sans rien sous sa robe, mais le sperme coulait le long de ses cuisses.

Mon Dieu, c'est embarrassant de penser à cela.......

C'était encore plus embarrassant de le dire à voix haute, Valia se couvrit à nouveau le visage en rougissant. Ce fut a ce moment-là qu’elle sentit un bras s'enrouler autour de ses épaules, puis son corps soulevé dans les airs, Valia sursauta et passa ses bras autour du cou de Shuden.

« J'espère que cela ne vous inquiète pas »

« Quoi ? No....... »

« Ou nous pouvons finir ici, je suppose »

« Non ! »

Valia ne savait pas quoi faire, et finit par enfouir son visage dans la poitrine de Shuden.

Elle ne comprenait pas, c’était clairement nouveaux l'un pour l'autre, alors pourquoi était-il si détendu et elle encore si embarrassée ? Elle n'arrivait pas à comprendre.

Shuden porta Valia jusqu'à la porte du bureau lorsque celle-ci s'ouvrit sans même qu'il ne touche la poignée, les voix des employés les saluèrent d'une manière très décontractée.

Valia se pencha plus près, et Shuden la serra plus fort dans ses bras.

Ps de Ciriolla: Shuden ultra galant même dans les moments les moins glamour de l'amour...

Tome 1 – Chapitre 37 – Une émotion

débordante

Au petit matin, avant même que le soleil ne se lève, Valia se réveilla par habitude.

Son corps était groggy à chaque réveil, résultat d'un manque de sommeil, clignant lentement des yeux encore incapable de bouger, c'était une contradiction : sa conscience était bien éveillé profondément, mais son corps accumulait la fatigue, ce qui rendait le réveil difficile.

Combien de temps vais-je pouvoir continuer à me réveiller aussi tôt ? .......

Son corps était fatigué, mais elle n'arrivait pas à réellement à dormir profondément, ce qui diminuait mon endurance. Au moins, elle n'avait pas encore besoin de socialiser en société pour le moment. Valia pensa à se forcer à dormir davantage, mais s'arrêta soudainement sentant un léger souffle sur son front

Le menton la frôlait légèrement.

......Et au fait.

Une fois de plus, Valia s'était endormi dans ses bras.

« C'est comme ça tous les jours depuis que nous nous sommes mariés. »

Valia s'endormait dans les bras de Shuden et au matin s’y réveillait et peu importe le moment où elle réveillait, elle se trouvait dans ses bras. Cela semblait être une habitude de Shuden, car il ne la lâchait pas, même lorsqu'elle se retournait au cours de la nuit.

Elle n'avait jamais imaginé, ni à l'époque ni aujourd'hui, qu'un jour viendrait où elle dormirait dans l’étreinte du corps d'un homme couvert de muscles durs. Le mariage avec Shuden que Valia avait vaguement anticipé était bien plus rigide et dépourvu d'affection réelle

Pour être honnête, elle était heureuse.

Elle avait tout pour l'être, Shuden était un bon mari, l’emmenant toujours dîner et venant même la chercher sous la pluie. Ils avaient même leur propre chambre, et Valia ne se couchait ni ne se réveillait jamais seule, au contraire, c'est Valia qui laissait Shuden seul au lit.

Je n'avais jamais réalisé à quel point je m'étais adaptée rapidement.

C'était la première fois qu'elle dormait dans les bras d'une autre personne, passée ou présente, et elle s'y était habituée ; en fait jamais elle ne s'était sentie mal à l'aise en dormant dans les bras de Shuden mais son cœur battait si fort qu'elle avait peur qu'il se réveille.

« Je ne sais pas. »

Même si je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, le présent était si heureux que je ne pouvais rien demander d'autre. Valia fixa sa main posée sur sa poitrine, elle s'était glissée là pendant qu'il dormait. J'étais un peu gênée, mais je ne voulais pas la lui enlever.

Valia ne bougea pas en écoutant les battements de cœur de Shuden, qui étaient plus lents que les siens. Cela doit être normal. Elle était consciente que son propre cœur battait trop vite en ce moment.

C'est étrange.

Valia découvrait peu à peu la source de cette sensation de battement ridicule. Était-ce simplement parce que Shuden était cool et beau, ou parce que ses yeux étaient décadents et lascifs ? Valia était rarement excitée, mais elle n'était pas insensible.

[J'ai mangé toutes les tartes que vous m'avez envoyées].

Être spéciale pour quelqu'un, voilà à quoi cela ressemblait. Des sentiments qui lui donnaient l'impression que son corps allait exploser, son cœur battant si vite qu'il en était effrayant.

......Valia ne savait pas ce qu'était l'amour.

C'est pourquoi elle avait peur.

Valia connaissait l'avenir, et elle savait qui Shuden aimerait dans le futur. Elle ne pouvait blâmer personne, ne pouvait en vouloir à personne, peu importe ce que l'avenir lui réservait, et même si elle le savait au plus profond d'elle-même, elle ne voulait rien de plus que de se prélasser dans ce bonheur mielleux que la vie lui offrait actuellement et cela l'effrayait.

Et pourtant, maintenant.

Avec un tout petit peu de courage, Valia étira un peu son cou. Elle embrassa légèrement le cou de Shuden, qui se trouvait juste devant elle. Elle ne l'avait jamais embrassé en premier auparavant, et même ce bref baiser fit battre son cœur à tout rompre, puis referma à nouveau les yeux. L'étreinte était confortable, et une langoureuse béatitude l'envahit et fait inhabituel, elle n'avait pas envie de se lever.

Le lit chaud, la couette moelleuse, la douce température et cet homme qui fait battre son cœur ; tout était excitant et bon.

Et puis Valia s’endormit à nouveau.

Elle n'avait pas aussi bien dormi depuis son arrivée au sein de la famille du Marquis de Garth.

Le pouls de Valia ralentit, sa respiration s'enfonça de plus en plus sous la surface de l'eau, et lorsqu'elle fut complètement endormie, ses yeux rouges injectés de sang s'ouvrirent. Shuden leva la main et se caressa la gorge à l'endroit même où Valia venait de l'embrasser.

Pour un chevalier et un soldat, la gorge était un élément vital. Il était déjà réveillé lorsque sa respiration s'était légèrement modifiée contre lui. Si Valia ne l'avait pas embrassé, il aurait immédiatement saisi son épaule, c’était de l’ordre de l'instinct de survie.

Shuden regarda la femme qui dormait paisiblement dans ses bras. Des cheveux noirs, longs et raides, les mèches tombées s'éparpillaient sur l'oreiller comme le ciel nocturne.

Sans mot dire, Shuden effleura le front de Valia où sa peau blanche, contrastant avec la couleur de ses cheveux, s'enroulait autour de sa paume. La régularité de sa respiration lui indiqua qu'elle s'était endormie pour la première fois.

« Elle ne dormait pas assez »

Shuden en était secrètement gêné, en effet, sa femme ne dormait vraiment pas assez, elle n’avait aucune vraie nuit de sommeil, mais ce n'était même pas un vrai sommeil profond et reposant, elle semblait en permanence sur le qui-vive tel un soldat.

On ne lui avait jamais rapporté qu'elle avait même fait la moindre sieste pendant la journée. Même si elle restait qu’au manoir et qu’elle n’avait pas une grande activité, elle ne dormait vraiment pas assez. Si elle avait encore eu quelques jours de plus de ce sommeil insuffisant et Shuden aurait appelé le médecin de famille.

Mais ce soir, elle avait embrassé son cou et se rendormit Shuden fixa Valia, sa douce compagne, les yeux fermés, ces yeux gris argentés qu'il aimait savoir fixer sur lui, de la couleur du ciel de l'aube, étaient étroitement cachés derrière de fines paupières. À la place, il vit de longs cils et des joues immobiles et en cela, elle était une jeune noble. Le bout de ses doigts était gracieux et sa peau claire.

Mais elle se distinguait des autres nobles par son attitude.

[Merci d'être venu me chercher].

Non pas merci de m'avoir déposée, mais merci d'être venue me chercher.

C'était une petite différence, mais il la nota mentalement.

Une à une, il y avait un nombre infini de petites choses qui le titillaient, et la seule chose qu'elles avaient en commun était que Valia en était la source.

Un homme plus modeste les aurait ignorées, une personne normale les aurait rapidement rejetées comme ne valant pas la peine de s'en souvenir mais comme c'était la 'femme' de Shuden qui l'avait dit, cela valait la peine d'y réfléchir à deux fois.

Les fissures commençaient par des lacunes. Les fissures qui faisaient craquer les gens étaient généralement appelées 'blessures'. Bien sûr, Shuden ne s'étaient jamais soucié des blessures des autres. Il en avait assez des femmes qui réclamaient de l'amour parce qu'elles n'avaient pas été choyées dans leur enfance.

« En tant que fille de chevalier » dit-il, « elle avait dû connaitre pire »

La pauvreté et la misère étaient à deux pas l’une de l’autre, et d'une certaine manière, la pauvreté était la raison absolue pour laquelle Valia était devenue la fiancée de Shuden.

Aucune famille noble saine d'esprit, ni même aucun parent sain d'esprit, n'offrirait sa fille en sacrifice vivant pour une somme dérisoire.

Il suffisait d'un instant de réflexion pour calculer les épreuves qu'elle avait portées sur son dos.

« Elle n'a encore rien dit. »

Valia était prudente, ce qu’il avait remarqué depuis le peu de temps qu’il la connaissait.

La jeune mariée aux yeux gris argentés n'avait jamais parlé de son passé, n'avait jamais montré la moindre émotion ; elle était aussi calme que l'aube.

Je me demande si elle changera quand elle s'habituera à lui.

Peut-être ne voulait-elle pas s’épancher sur lui parce qu'il était encore une étranger. Il ne savait pas comment son attitude changerait après un certain temps, lorsqu'elle serait plus établie. Shuden était un peu curieux. Comment réagirait-il si Valia essayait de s'appuyer sur lui, en lui racontant les difficultés de son passé.

« Je la mépriserais probablement »

C'était toujours comme ça avec les autres, alors c'était normal que ce soit comme ça avec Valia, mais ça semblait étrangement incertain.

Dieu que c’était difficile. N'importe qui d'autre n'aurait jamais regardé en arrière, mais elle était étrangement différente, peut-être était-ce parce qu'elle était sa femme, peut-être était-ce parce que leur première rencontre avait été si inhabituelle.

Ou peut-être était-ce parce qu'il l'aimait plus qu'il ne l'aurait cru à ce stade. ......

Ce serait une exception.

Shuden avait toujours été la même et ça depuis qu'elle avait été traînée d'un petit village de pêcheurs du sud au marquisat de Garth. Schuden méprisait le sentiment d'être blessé. À l'extrême, il la méprisait, méprisant l'apitoiement sur soi et le trouvait pathétique. Une personne qui parle de mourir n'est jamais vraiment mort. C'était une vérité que Shuden avait apprise tout au long de sa vie.

[Bâtard diabolique].

Il y avait des gens qui même tuant des gens et qui vivaient quand même.

[Et si vous ne le vouliez pas ? Quelle différence cela fait-il ? Ils sont tous morts à cause de vous !]

Il y avait ceux qui devait vivre.

[J’ai dit que tu étais le dernier d'une grande famille, mais j’ai tué tout le village pour t'avoir. Tu les as tous tués, ta mère, ton père !].

Un homme dont les péchés étaient si lourds sur son dos qu'il ne pouvait s'empêcher d'être dur envers les blessures des autres.

[......Leo].

[Ne m'appelez pas Léo, si votre grand-père était un démon, vous êtes un démon, c'est juste la différence entre les jeunes et les vieux, espèce d'ordure, souvenez-vous en].

Shuden se souvient des yeux violets remplis de mépris, ce regard qui avait été si désespérée.

Et lui-même, qui était tout aussi jeune. Le même visage, trempé de larmes et hurlant des injures. Le dos de la main de Shuden saignait, et le couteau ensanglanté avait été brandi par un garçon.

[Survivez jusqu'à ce que je vous arrache le cœur, que je le mâche et que je l'avale, futur marquis de Garth].

Après un moment d'hésitation, il pressa sa main contre celle de Valia, le dos de sa main recouvrant toute cette main celle où les légères marques de couteau s'y trouvaient, entendant son propre cœur battre entre ses doigts fins. Sans mot dire, Shuden enfouit ses lèvres dans le front de Valia puis referma les yeux.

Fin du volume 1

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Chapitre 1 - Tome 1
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