Valia, Tribute to Shuden (Novel) Tome 2

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Tome 2 – Chapitre 38 – Premières

mondanités

Depuis le matin, la maison du marquis de Garth était sur les dents, techniquement, c’étaient les employés qui étaient préoccupés, surtout les servantes qui aidaient Valia à se maquiller, car c'était aujourd'hui le jour de la présentation de la marquise au palais.

La plus calme d'entre elles était Valia, qui vérifiait que sa robe n'était pas froissée et essayait quelques bijoux.

« Enlevez cette broche ornée d'un bijou »

Tout ce qui était trop voyant et ne cadrait pas avec sa robe devait disparaître car la Valia d'aujourd'hui se devait d'être simple et propre, c'était pourquoi elle n'avait pas fait appel à un styliste. Il arrivait que des nobles trop nerveuves à l'idée de se présenter pour la première fois à la cour s'habillent de façon trop flamboyante, mais ce n'était pas un bon choix.

La cour impériale attirait beaucoup d'attention et il n'était pas souhaitable de trop s'habiller. La première apparition à la cour après le mariage avait pour seul but de saluer l'empereur, le protecteur de l'empire. Il ne s'agissait pas d'une débutante, il n'était donc pas nécessaire d'être ostentatoire.

Lorsqu'elle eut terminé, elle sortit avec précaution la broche que Sarah avait apportée de la salle des bijoux. C'était la broche de la Marquise, celle qui avait horrifié Valia lorsqu'elle l'avait vue l'autre jour. Sarah plaça soigneusement la broche sur Valia sur le coté gauche de sa poitrine.

Comme pour prouver qu'elle était de la plus haute qualité, la broche émettait une lumière qui éblouissante au moindre mouvement, sa présence était frappante même lorsqu'on la regardait simplement, mais lorsqu'elle était portée sur un vêtement, elle attirait encore plus l'attention. Valia craignait de perdre ce trésor de la famille Garth.

« Madame, c'est une très belle broche »

« Oui, c'est vrai. Je n'ai jamais vu un bijou aussi magnifique »

Bien sûr, Valia était la seule à s'inquiéter, les servantes se contentaient de bavarder d'admiration. Valia allait être sur le qui-vive tout le reste de la journée pour s'assurer qu'elle ne perdrait pas cette magnifique et coûteuse broche.

« Madame, y a-t-il quelque chose qui vous tracasse ? »

« Non. Sortons d'ici »

« Avec plaisir. »

Première présentation, même dans le passé, Valia n'avait jamais rencontré l'Empereur en personne ; elle n’était qu’une servante d’escorte, et l'Empereur était le membre le plus important de la famille impériale, reçu seulement par les membres les plus haut placés de la Cour Impériale. Ce n'était pas qu'elle n'était pas nerveuse, mais son cœur battait la chamade comme lors de son mariage et Valia savait pourquoi.

« Shu »

« Bienvenue, Valia »

Des bras et des mains fermes, des cheveux blonds-roux et des yeux rouges donnant l’impression d’être injectés de sang, il n'en fallait pas plus pour que Valia passa ses bras autour de Shuden en souriant.

******************************

Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu, mais le palais n'avait pas changé : il était grandiose et ancien, et sa splendeur était écrasante à mesure que l'on s'approchait du palais principal de l'Empereur, en particulier dans les quartiers privés de l'Empereur lui-même. C'était la première fois que Valia entrait dans ce secteur du palais

« Salutations à Sa Majesté l'Empereur »

« Salutations à Sa Majesté l'Empereur »

C'était aussi la première fois qu'elle voyait l'Empereur en personne, s’il avait été assez misérable dans ses dernières années de vie, au point qu’elle s'attendait à ce qu'il ait l'air d'un homme malade, mais il avait l'air au contraire en pleine forme qui sans ses habits royaux, aurait pu passer pour un vieux monsieur ordinaire d'une famille noble.

« Levez-vous. Marquis de Garth, Marquise de Garth »

« Son Altesse Impériale »

« Voilà pour la politesse. Asseyez-vous et parlons »

L'empereur proposa à Shuden et Valia de s'asseoir et vu qu’il s'agissait d'un palais impérial même s'asseoir nécessitait l'assistance d'une servante et Valia s'assit ainsi gracieusement dans le fauteuil. L'empereur attendit que Shuden et Valia aient chacun pris une tasse de thé, et lorsqu'ils l'eurent posée, il posa quelques questions à Shuden en tant que salutations cérémonielles

« Alors, Marquise de Garth »

En vérité, ce n'était pas Shuden qui intéresse l'empereur, mais Valia. La jeune femme aux yeux gris argentés, qui était restée silencieuse pendant tout ce temps, leva les yeux.

Dix-huit ans, réfléchit-il. Shuden Garth en à deux de moins.

« Oui, Votre Majesté »

« Comment se passe la vie à Gel ? »

« Paisible, par la grâce de votre Majesté »

La réponse de Valia fut brève. Il savait par sa servante que ses manières impériales étaient impeccables, mais c'était différent de le voir en personne.

« Je suis heureux d'apprendre que la marquise est en paix »

« La grâce de Votre Majesté va aussi haute que le ciel »

L'empereur fredonna et hocha la tête à cette réponse laconique.

« Au fait, j'ai entendu parler du mariage. C'était un beau mariage. C'est dommage que je n'ai pas pu le voir de ses propres yeux »

Les mots étaient teintés d'un profond regret, et Valia répondit intérieurement.

« Ne le regrette pas, vous aurez l'occasion de voir un deuxième mariage dans quelques années »

Yeri et Gusto se sont mariés selon la deuxième cérémonie, et comme ils étaient de la famille royale, l'empereur avait été autorisé à y assister donc l'empereur, qui ne se doutait pas que son petit souhait serait exaucé des années plus tard, poursuivit en disant.

« Vous êtes maintenant la jeune marquise de Garth de l'empire de Gel, bien que vos débuts aient été loin d'être ordinaires. Soyez toujours consciente du fait que vous êtes une noble d’une grande famille »

« Je m'en souviendrai, Votre Majesté »

« Vos manières impériales sont très bonnes pour quelqu'un qui vient d'un autre pays.

Oh, ne le prenez pas mal. Je ne manquerais jamais de respect à la terre natale de la Marquise »

« Je ne me méprends pas »

Valia ne fut jamais douée pour les mots, la flatterie et l'éloquence étaient de réelles compétences, et ne possédant ni l'une ni l'autre, aussi s'efforçait-elle de rester polie.

Personne au palais ne la critiquerait pour ses réponses courtes, c'était sa façon à elle de survivre au sein du palais même dans sa vie antérieure, et elle l'avait conservée jusqu'à maintenant

Ils se ressemblent.

L'empereur la regarda et hocha intérieurement la tête. Plus j'y pense, plus elle ressemble au marquis de Garth. Le comportement aristocratique, les manières

impériales, tout était parfait, et pourtant elle parlait peu. Mais étant impeccable, il n'y avait rien qui puisse le déranger ou être critiquer

Je me demande si c'est dû à l’oracle

Bien sûr, le temple avait aussi payé un énorme tribut au palais impérial mais même s'il ne s'agissait pas nécessairement d'un tribut, une demande du grand prêtre au nom des dieux serait difficile à refuser pour l'empereur.

Les couples nobles ne sont pas seulement marier par amour.

En fait, beaucoup de nobles faisaient des mariages arrangés. Dans le monde aristocratique, les mariages d'amour relevaient de la fiction. Si vous vous mariez et vous vous entendiez bien, tant mieux, si vous tombez amoureux, c'est encore mieux.

Cependant, tous les hommes et toutes les femmes se mariaient, ne tombaient pas forcément amoureux, c'est pourquoi, dans l'aristocratie, un couple qui ne se respectait mutuellement était considéré comme un couple modèle.

Ils ont l'air de bien s'entendre.

L'empereur connaît bien la personnalité de Shuden : en tant que chef de la famille Garth, le centre de la noblesse, il était toujours entouré de gens mais Shuden était un homme froid et distant plus proche de celle d'un soldat que d'un noble. C'était son essence.

Il suffit que le marquis de Garth s'occupe correctement d’elle.

Il n'attendait pas à grand-chose de la part d'une princesse étrangère qui avait été choisie par l’oracle, mais ils semblaient s'entendre étonnamment bien. Peut-être que si la marquise de Garth ne devenait pas trop collante ou n'essayait pas de le retenir, ils auraient un mariage assez paisible mais quelques minutes plus tard, les pensées de l'empereur furent bouleversées.

« Je dois m'entretenir avec le marquis un instant car nous avons un envoyé de l'Alliance du Royaume de l'Est »

L'heure du thé approchant, Valia répondit poliment, sans la moindre gêne.

« Je vais donc m'excuser »

« Ce fut un plaisir, Marquise de Garth »

« Merci pour votre temps, Son Altesse Impériale. Votre Majesté »

Avec un sourire satisfait, l'empereur invita les servantes en poste à escorter Valia vers la sortie.

« Je vais me retirer, Votre Majesté »

Valia s'inclina poliment et Shuden inclina la tête vers elle, le visage impeccable.

« J'arrive tout de suite, Madame »

« Oui, prenez votre temps »

Les yeux rouges de Shuden restèrent fixés sur elle jusqu'à ce que Valia ait disparu de son champs de vision. L'empereur regarda le marquis de Garth sans vraiment y penser et fut intrigué par ce qu'il vit.

« Ho ? »

Valia sortit complètement, la porte de la salle de réception se refermant derrière elle.

L'Empereur demanda d'un ton badin.

« Vous êtes très doux avec la marquise »

« C'est votre Majesté qui a mis l'accent sur l'harmonie conjugale »

Il ne semblait pas s'agir d'une harmonie cérémonielle, mais j'avais trop peu de temps pour en juger. L'empereur gloussa et passa à autre chose.

« Puisque le marquis est si gentil envers femme, je comprends pourquoi les dames sont si désireuses d’être près de vous. Vous vous souvenez, n'est-ce pas, que de nombreuses dames vous ont courtisé avant votre mariage. La marquise vient d'un autre pays, je suppose donc qu'elle n'est pas très au courant de ces rumeurs ? »

« Je ne suis pas enclin à écouter des rumeurs inutiles »

Shuden garda un visage inexpressif en répondant, mais il commençait à être un peu nerveux. Il avait certainement fréquenté des femmes par le passé. Pas beaucoup, mais un certain nombre malgré tout

Shuden était cynique. Il ne comprenait pas l'amour entre les hommes et les femmes, et il ne savait pas d'où il venait donc il avait donc eu quelques relations, ne s’agissant d'amourettes passagères, jamais profondes, mais ce n'était pas non plus des rumeurs précises

Il se disait: « Elle ne va pas s'en soucier »

Je n'arrive pas à comprendre pourquoi cette pensée me dérange tant. L'humeur de Shuden avait légèrement sombrée, mais l'empereur ne l'avait pas remarqué, d’autant plus que l'Empereur n'avait pas dit cela pour que Shuden se sente mal.

Si l'Empereur n'avait pas dit ces mots en premier lieu, Sean serait probablement la seule personne dans tout l'empire à avoir deviné que Shuden se souciait vraiment de Valia.

L'empereur, toujours dans son courant de pensée, n'avait pas remarqué ce changement d'humeur et reprit la parole.

« Il y a quelques jours, une délégation est arrivé de l'Alliance du Royaume de l'Est »

Shuden fixa l'empereur.

« C’est dû à leur présence que nous avons repoussé votre salutation de quelques jours.

Comme vous le savez, ils ne sont pas une force avec laquelle il faut compter ces temps-ci

»

L'empereur avait raison. S'il y avait bien une chose qui causait le plus de maux de tête à Gel ces temps-ci, c'était l'Union des Royaumes de l'Est, Gel était le seul empire sur le continent, occupant une grande partie du centre de la terre, son influence sur le continent dépassait l'imagination.

Aucun autre royaume n'osait le défier et ce ne fut que récemment que l'Alliance des Royaumes de l'Est commença à s'approcher de lui.

« L’alliance n'était pas comme ça il y a quelques décennies, mais ces derniers temps, elle se comporte comme une brute sauvage »

« Nous avons bien affaire à une brute »

Shuden s'interposa d'un air sinistre.

« Vous voulez dire le Vicomte Leo Canute de l'Union des Royaumes de l'Est ? »

« Il a déjà été nommé vicomte ? »

« C'est un grand homme, comme vous le savez »

Shuden hocha la tête d'un air indifférent.

« En premier lieu, les Alliances des Royaumes de l'Est, de l'Ouest et du Nord n'étaient-elles pas inégales en puissance, et la récente montée en puissance de l'Alliance de l'Est est en grande partie due à Leo Canute lui-même »

« L'opinion de l’Empereur est la même que celle du marquis »

Il y a peu de temps, l'Alliance de l'Est avait absorbé la moitié des royaumes du Nord ; ce fut une guerre de grande ampleur, et les pertes humaines furent énormes. Des escarmouches locales faisaient encore rage, la guerre n'était donc pas complètement éteinte.

« Maintenant qu’ils ont pris le contrôle des minerais de haute qualité dans le nord, leur élan ne fera que s'accroître »

« Tsk tsk. Les Nordistes ont mal évalué la guerre, et ce n'est pas parce qu'ils ont eu le dessus pendant quelques décennies que cela aurait durer ainsi longtemps »

La guerre entre l'Alliance du Nord et l'Alliance de l'Est avait duré plus d'une décennie.

Au début, le Nord avait un léger avantage mais ce n'était pas une victoire absolue.

Une longue guerre, beaucoup de morts. Les mercenaires et les chevaliers venaient de tout le continent, et pas seulement de l'Alliance du Nord et de l'Alliance de l'Est, ce fut une guerre d'usure inutile qui drainait les ressources de la nation et épuisait la terre. Il

n'y avait qu'un seul homme pour nouer le nœud d'une guerre dont on ne voyait pas la fin, et c'était Leo Canute.

« L'Alliance de l'Est propose des conditions écrites »

« Lesquelles ? »

« Par écrit, ils souhaitent mettre fin au traité de défense entre l'Empire de Gel et les Royaumes du Nord »

Tous les royaumes du Nord ne faisaient pas partie de l'Alliance du Nord ; certains d'entre eux étaient des États vassaux, qui payaient un tribut à l'Empire de Gel en échange d'un traité de défense. Tant que ces traités étaient en place, l'Alliance de l'Est ne pouvait pas avaler complètement le Nord, et les exigences géographiques rendaient difficile une guerre contre l'Alliance de l'Ouest.

« Avez-vous l'intention d'accéder à leurs demandes ? »

« Bien sûr que non, je suis juste curieux. Je suis sûr qu'ils savent que c'est un accord qui ne marchera pas, mais les membres de l'émissaire sortent de l'ordinaire »

Les yeux rouges de Shuden regardèrent l'empereur. La réponse était évidente.

« Je vois que vous l'avez deviné aussi, marquis. Oui, Leo Canute dit qu'il vient en tant qu'émissaire des royaumes de l'Alliance de l'Est »

« Il a du culot, de venir en tant qu'émissaire d'un homme qui n'a jamais tenu qu'une épée sur le champ de bataille »

Shuden fredonna et releva la tête.

« Je suppose que l’Empereur à ses raisons pour me dire ça »

« La supposition du marquis est correcte » acquiesça l’Empereur

« Leo Canute a demandé le marquis de Garth comme négociateur donc j'aimerais entendre ce que le marquis a à dire »

Shuden inclina légèrement le menton. Ses cheveux blonds-roux s'éparpillaient dans la lumière du soleil.

[Survivez jusqu'à ce que je vous arrache le coeur, le mâche et l'avale, Marquis de Garth].

« Votre Majesté. »

Le coin de sa bouche se souleva légèrement, mais ses yeux s'assombrirent dangereusement, presque jusqu'au sang.

« Je suis à votre service »

Ps de Ciriolla : je suis pas d'accord... Sean n'est pas le seul a savoir pour l'attachement de Shuden.... petit hommage à Robin qui avait déja affirmer ce fait devant Sean avant de se faire rabrouer par ce dernier pensant la chose impossible

Tome 2 – Chapitre 39 – Premières

mondanités

En sortant de l'alcôve, la servante appela Valia.

« Marquise de Garth, voulez-vous visiter les jardins ? »

« Ce serait parfait mais je ne sais pas quand mon mari sortira, et je préfère ne pas me perdre dans les allées des jardins »

« Alors pourquoi n'iriez-vous pas au salon prendre une tasse de thé ? »

« Je vous en prie »

Valia suivit sa servante d'un pas vif, à chacun de ses pas, elle jetait un coup d'œil à la broche, et tous les deux pas, elle la regardait à nouveau, même sachant que les attaches étaient solides, mais elle ne pouvait s'empêcher de regarder quelque chose d'aussi cher de peur de la perdre.

« Seulement la marquise de Garth pouvait la porter, d'ailleurs »

La mère de Shuden n'avait pas pu la porter, Valia ne l’avait encore jamais entendu parler de l'histoire de sa famille. Peut-être n'en parlerait-il pas si elle ne le lui demandait pas d'abord. C'était son intuition.

Mais je ne veux pas non plus être indiscrète.

Elle était curieuse, mais elle ne voulait pas briser son choix de silence à ce sujet, cela révélait de la politesse envers l'homme de son point de vue

« Par ici, Marquise »

Perdue dans ses pensées, elle entra dans le bâtiment qui abritait la salle de réception.

C'était un bâtiment opulent et massif, avec plus de vingt pièces, et elle venait d'entrer dans le grand hall qui les abritait toutes. Il n'y avait pas d'autres nobles présents, seulement les courtisans qui s'activaient, compte tenu de l'heure.

« Excusez-moi »

Sans la voix qui l'interpellait, elle serait entrée directement dans la salle de réception, Valia se retourna à l'appel d'une femme qui semblait avoir son âge. Une jeune femme s'approchait d'elle. Valia cligna des yeux, et elle la salua d'une manière un peu distante.

« Je suis la marquise de Joan. Êtes-vous la marquise de Garth ? »

« Oui, c'est moi »

« Oh »

Avec ses cheveux blonds soigneusement coiffés, la marquise de Joan ne semblait pas avoir plus de quelques années de plus que Valia, et ses yeux pétillaient d'une expression pleine de faveur. C'était le genre de sympathie authentique qu'il était difficile de trouver dans les cercles sociaux, en particulier parmi les nobles de haut rang.

« Si cela ne vous dérange pas, pourquoi ne prendriez-vous pas une tasse de thé avec moi

? »

« Si je peux me permettre de vous le demander. »

Le visage de la marquise de Joan s'éclaira. Les demoiselles d'honneur à ses côtés préparèrent rapidement le salon et un thé noir riche et parfumé et de somptueuses friandises dignes d'un palais impérial étaient joliment disposés.

« J'ai assisté au mariage ce jour-là. C'était un très beau mariage »

« Merci »

Valia rit doucement. Elle savait lire les expressions des nobles, grâce à son passé de servante d'escorte. Valia parla à voix basse.

« La robe de la marquise Joan est magnifique, c'est pourquoi j'ai choisi ce modèle »

En réalité, elle l'avait choisie parce que le temps pressait, mais si quelques personnes restaient silencieuses, elle ne le saurait jamais.

« Oh, vous êtes trop aimable »

La marquise de Joan rayonnait comme une jeune fille, les joues rougies. Comme Valia l'avait plus ou moins deviné, la Marquise de Joan avait beaucoup apprécié que Valia ait choisi sa propre robe de mariée pour l'occasion.

« Mais la robe de mariée de la marquise de Garth était magnifique »

« Je suis heureuse que vous en ayez une si bonne opinion »

« Vraiment, c'est seulement parce que la Marquise de Garth n'a pas encore fait son bal officiel des débutantes, mais c'était une belle pièce de dentelle, le genre de détail que l'on a discuté lors des goûters »

« Vraiment ? »

« Oui. Jusqu'à présent, tout le monde s'est contenté de coller un peu de dentelle sur un ruban, ou sur les manches, ou sur l'ourlet d'une jupe »

« En y réfléchissant bien, ....... »

Lorsque Valia entra dans l'Empire, les belles dentelles élaborées étaient très demandées. Elles étaient restées en vogue bien après qu'elle soit devenue servante. Une créatrice en particulier, qui a créé une dentelle fine et dense avec des motifs floraux, avait fait fureur.

C'était probablement la créatrice du nom de Fleur, n'est-ce pas ?

La créatrice avait connu un tel succès qu'il avait même apposé son nom sur la dentelle et l'avait vendue à prix d'or. Se souvenant aussi qu'elle était si populaire parce qu'elle ne portait pas de corset, qui était un vestige vestigial, et parce qu'elle excluait tous les artifices décoratifs qui déformaient et opprimaient le corps.

« La dentelle n'est donc pas encore en vogue »

Pour la première fois, Valia s'émerveilla du discernement de la créatrice de sa robe de mariée. Maintenant qu'elle était marquise, il serait bon qu'elle l'aide pour les bals de débutantes auxquels elle devait assister.

« Marquise de Garth. Puis-je vous inviter dans mon manoir plus tard ? J'aimerais beaucoup discuter avec vous »

« Bien sûr, j'en serais honorée »

***********************************

Shuden, qui avait entendu parler de la délégation du Royaume de l'Alliance de l'Est et avait ajusté son emploi du temps pour plus tard, venait de sortir de la salle de réception.

Le serviteur qui attendait à la porte prit rapidement la parole.

« Votre Excellence, la Marquise de Garth est dans la salle de réception »

« Guidez-moi »

« Par ici »

Le bâtiment qui abritait l'alcôve de l'empereur et celui qui abritait la salle de réception n'étaient pas très éloignés l'un de l'autre, car ils appartenaient au même palais principal.

Il ne fallut pas longtemps à Shuden pour atteindre la salle de réception s’approchant de la pièce où Valia se reposait.

« N'êtes-vous pas le Marquis de Garth ? » demanda une voix, feignant la familiarité.

Shuden déplaça son regard où se trouvait un visage familier.

« Le comte Mashar »

« Je suis honoré que vous vous souveniez de mon nom. Nous ne nous sommes pas rencontrés depuis le mariage »

Le comte Mashar se frotta les mains et se baissa. Bien sûr, Shuden se souvenait du visage et du nom du comte Mashar, mais il ne s'intéressait à rien d'autre. Son attention

était concentrée sur le salon, où Valia devait se trouver, ce qui était loin des intérêts du comte Mashar. Schuden demanda.

« Avez-vous des affaires à me confier ? »

« Non, rien de tel, je veux juste vous parler »

Le comte Mashar était l'une des mouches qui affluaient vers Schuden pour lui tourner autour. Mais malgré plusieurs tentatives, il n'avait pas réussi à obtenir un mot dans la salle de bal lors du mariage car il y avait toujours une foule autour de lui donc le comte Mashar ne voulait pas rater cette occasion unique

« Si cela ne vous dérange pas, Excellence, j'aimerais vous rencontrer à l'extérieur du palais pour boire un verre et discuter. Je connais un endroit très agréable. »

Le ton du comte Mashar était suffisamment subtil pour que l'on puisse deviner qu'il ne s'agissait pas d'un 'verre' purement professionnel. Schuden répondit par un visage inexpressif.

« Le comte semble oublier que je suis marié, et si je me souviens bien, le comte Mashar l'était aussi. »

Oui, le comte Mashar était actuellement marié, même s'il avait une mauvaise réputation en raison de cinq divorces et d'une histoire d'infidélité. Shuden l'interrogea et le comte Mashar leva rapidement les bras au ciel.

« Comment ai-je pu oublier que Votre Excellence est mariée ? »

Le comte Mashar sourit.

« Mais, Votre Excellence, contrairement aux femmes, les désirs d'un homme sont tout à fait instinctifs »

« Instinctifs. Intéressant »

Schuden avait l'air intrigué. Les yeux du comte Mashar s'écarquillèrent ajoutant, enthousiaste.

« Oui. Ce n'est pas quelque chose dont on peut parler librement, mais n'est-ce pas bon pour la femme que son mari soit expérimenté, parce qu'il doit la satisfaire, et n'est-ce pas cela dont il s'agit ? Ce n'est pas du tout une honte pour un homme en bonne forme physique d'aller dans un tel endroit »

« Hmm »

Schuden acquiesça tranquillement.

« Si le comte Mashar a raison, alors la femme doit être expérimentée aussi »

« Quoi ? Votre Excellence, dites-moi ce que vous entendez par là....... »

« N'est-ce pas, monseigneur, parce qu'une femme doit avoir beaucoup appris pour satisfaire son mari »

« Ce n’est pas ce que...... »

Le comte Mashar balbutia, incapable de trouver les mots pour le dire.

« Par ailleurs, s'il est vrai que les hommes sont si insatiables dans leurs désirs, il serait bon pour l'empire que seules les femmes nobles soient autorisées à occuper de hautes fonctions. Pourquoi ne pas faire vous-même cette suggestion à l'empereur ? »

« Eh bien, ce n'est pas tout à fait juste...... »

« Pas quoi ? »

Shuden souleva un coin de sa bouche.

« Vous ne trouvez pas que la contradiction dans vos propres paroles est remarquable, comte Mashar ? Vous prenez tellement de temps avec vos bêtises que c'en est presque offensant »

Le visage du comte Mashar pâlit, lui dit au revoir et s'éloigna en hâte. Ses sourcils se froncèrent légèrement. La plupart des salauds qui le flattaient de la sorte essayaient de monter une affaire avec la famille Garth comme propriétaire. Ils peuvent rêver dit Shuden, rappelant son assistant pour reprendre sa route

« Allons-y »

« Oui, monsieur »

Le serviteur silencieux le reconduisit à l'extérieur. Il ne leur fallut pas longtemps pour atteindre la salle de réception, qui se trouvait juste au coin du bâtiment. La servante, à qui l'on avait déjà prévenue de son arrivée, se tenait devant la porte et l'ouvrit immédiatement.

« Valia »

Valia se leva à peine de son siège, car on venait de lui annoncer l'arrivée de Shuden qui s'approcha d'un pas vif et lui tendit la main, Valia posa sa main sur la sienne, un geste familier qu'elle avait déjà fait à maintes reprises.

« Vous êtes là ? »

« Oui. Vous attendez depuis longtemps ? »

« Non »

Tout au long de leur brève conversation, leurs regards furent restés rivés l'un à l'autre.

La marquise de Joan cligna des yeux devant le spectacle qui s'offrait à elle.

En effet, la Marquise de Joan avait vu plus d'une dame qui ne pouvait détacher son regard du Marquis de Garth, fallait avouer qu’il était un bel homme, et parlons de ces yeux qui pouvaient dévorer le cœur d'une femme. L'objective Marquise de Joan comprenait l'esprit des dames, il était donc compréhensible que Valia ne puisse détacher ses yeux du Marquis de Garth.

Mais qu'en est-il de la partie adverse.......

C'était la première fois qu’elle voyait le marquis de Garth fixer son regard sur une femme pourtant la marquise de Joan l'avait vu assez souvent lors de banquets, mais c'était vraiment la première fois.

Je ne pense pas qu'il la regarde, je pense qu'il ne peut même pas la quitter des yeux.

Valia sourit et détourna d'abord le regard, mais celui de Shuden resta fixé sur elle. Si la marquise de Joan avait continuer à les fixer, ses yeux se seraient rétrécis.

« Eh bien, si vous voulez bien m'excuser, j'ai passé un bon moment aujourd'hui, Marquise Joan »

« Quoi ? Ah, oui. J'ai passé un bon moment aussi, Marquise de Garth »

Se tournant vers Shuden, comme le veut la coutume, la marquise de Joan suivit des yeux le couple hors du salon. Lorsqu'ils furent complètement hors de portée de voix, la marquise de Joan murmura, par habitude, 'Mon...'.

« Cet homme peut arborer une tel expression…. »

En effet, avec l'événement sans précédent d'un mariage préparé en cinq jours, les ragots allaient bon train, le plus irritant étant la rumeur selon laquelle elle se mariait à la hâte parce qu'elle était tombée enceinte hors mariage.

Non, c’est tellement loin de la vérité

La marquise de Joan secoua la tête. Elle n'était pas la seule à le penser car tous ceux qui virent les yeux et l'expression du marquis de Garth à l'instant le pensèrent aussi.

Si il vous accompagne une fois à l’occasion d’un banquet, toutes ces rumeurs disparaîtraient immédiatement

La marquise de Joan avait un bon pressentiment à propos de Valia. Il était impossible de connaître toute l'histoire d'une personne après une brève rencontre, mais les premières impressions étaient généralement claires.

Je n'ai pas eu l'impression qu’elle aimait les relations sociales.

Un rire discret et un contact visuel, un visage calme et une voix posée ; bien sûr, l'apparence et la personnalité ne allaient pas toujours de pair. Mais elle avait le sentiment que, sauf rebondissement spectaculaire, elle préférait un mode de vie plus

tranquille. Les mondanités peuvent être intimidantes, alors elle décida de tenir ma proposition et de l’inviter à prendre un thé en tête-à-tête.

« J'écrirai une invitation dès mon retour à la maison »

La marquise de Joan serra les poings. Son cœur battait dans sa poitrine, car elle se sentait comme un chaperon envers Valia , ayant le vague pressentiment qu’elle pourra se faire une amie dans cette capitale pleine de brutes.

Ps de Ciriolla : la discussion entre Shuden et le comte Mashar, voila ce qui m'a fait tombé amoureuse de Shuden....

Tome 2 – Chapitre 40 – Premières

mondanités

Shuden observait Valia.

« ....... »

Le regard pénétrant de la styliste l'avait rendue inutilement prudente, si sa réaction était plutôt bonne, les assistants qui suivaient la créatrice en permanence étaient suffisamment tendus pour s'évanouir au moindre gémissement. Valia tourna la tête, remarquant que les mains des assistants tremblaient alors qu'ils coiffaient ses cheveux en une tresse.

« Shu »

« Hmm ? »

« Vous allez rester là à regarder ? »

Shuden, qui appuyait une joue sur le dos de sa main, demanda à la styliste.

« Les autres maris ne font-ils pas cela ? »

La styliste répondit immédiatement : « Il y a beaucoup de couples d'aristocrates qui viennent au salon ensemble. »

« Bien sûr, aucun d'entre eux ne regarde sa femme comme ça » dit la styliste en ravalant sagement son dernier commentaire. Shuden reporta son regard sur Valia.

« Voyez ce qu’elle a dit »

Valia plissa l'arête de son nez, puis éclata de rire. L'expression adoucie du marquis de Garth et le comportement décontracté de la marquise étaient désormais familiers à ses employés, mais jamais aux étrangers, et pendant un instant, la créatrice, qui tenait un salon de beauté et était bien connue dans la région, crut que sa vision était erronée.

« Je pense que c'est fini pour aujourd'hui »

« Oui, Marquise »

La styliste répondit immédiatement. Quoi qu'il en soit, c'est maintenant qu'il valait être discret. Les mains des assistants tremblaient et ils étaient sur le point de commettre une erreur. La styliste, qui travaillait rapidement mais méticuleusement, prit la parole.

« Marquise, je n'ai pas encore choisi de collier....... »

« Je vais le choisir pour vous, vous devriez partir. Je vous appellerai plus tard »

« Oui, appelez-moi quand vous voulez »

La créatrice se retira avec ses assistants. Sentant le changement d'humeur du maître, les servantes quittèrent la pièce rapidement, laissant en tête à tête Shuden et Valia. Elle lui donna un léger coup de coude.

« Shu, Vous ne pouvez pas rester là à regarder ainsi ».

« Elle a pourtant dit que d'autres couples faisaient ça »

« Les maris n'ont pas l'habitude de regarder leur femme se préparer de cette manière »

« Alors ils sont juste aveugles »

Valia rit, comme si elle ne pouvait pas s'en empêcher. En vérité, elle aimait bien que Shuden la regarde longuement.

Il n'y avait pas une femme dans l'Empire qui n'aimerait pas que ces yeux rouges soit fixés sur elle. Valia détourna le regard, consciente du léger battement de son cœur. La créatrice était partie et elle devait choisir un collier.

Plusieurs colliers de pierres précieuses étaient joliment alignés sur la coiffeuse. Tous avaient été choisis dans la salle des bijoux, et la créatrice en avait déjà sélectionné quelques-uns. Valia choisit un collier en émeraude et le passa autour de son cou, normalement, une servante l'aurait mis pour elle, mais il n'y avait que Shuden et Valia dans la pièce.

Valia vérifia son reflet dans le miroir. Aujourd'hui, elle portait une robe crème impeccable et un maquillage assorti. Ses boucles d'oreilles et ses bracelets sont simples, à l'exception du collier d'émeraude qu'elle avait pris dans la salle des bijoux. Il ne s'agissait que d'un goûter en présence d'un groupe de dames. La demande de Valia de n'avoir 'rien de fantaisiste' correspondait exactement à ce que la créatrice avait en tête.

Peut-être que la prochaine fois, je lui proposerai le poste de designer exclusif.

Valia pencha la tête sur le côté et regarda directement les yeux rouges de l'homme qui la fixait.

« Est-ce qu'il me regarde en retour chaque fois que je le regarde ? »

Seuls les serviteurs savaient que les yeux de Shuden étaient toujours rivés sur elle et que même lorsqu'ils se regardaient l'un l'autre, elle détournait toujours le regard en premier. Seule ignorante de ce fait au manoir, Valia supposa simplement qu'ils s'étaient regardés dans les yeux. Elle sourit et reporta son attention sur le miroir.

« Valia »

« Oui ? »

« Ce collier, il semble un peu différent de celui que tu portais quand tu es entrée au palais »

« Oh, celui-ci vient de la salle des bijoux du manoir, alors que celui que je portais pour mon entrée au palais avait été préparé par Paul »

« Paul ?

« Oui. Il avait ceci et cela »

Valia venait tout juste de réaliser que sa dot ne représentait qu'une somme minime. Elle n'avait pas eu le temps de préparer l'essentiel, mais Paul avait fait du bon travail : il avait une boîte à bijoux pleine de bibelots pratiques, ainsi qu'une robe d'intérieur de base qu'elle avait pu porter. Cela lui avait été utile lorsqu'elle avait fait son entrée dans le palais.

« Hmm »

Shuden se leva du canapé, s'approcha et s'arrêta dans le dos de Valia, une main fraîche caressa son cou fin en le serrant.

Le corps de Valia tressaillit au contact soudain. Clic. La fermeture métallique émit un petit son, puis le collier s'écrasa sur le sol en roulant sur le sol de marbre dans un bruit sourd. Valia cligna des yeux. Que se passe-t-il ?

« N'aimait-il pas le collier ? »

Tout en se posant la question, elle tendit la main pour le ramasser. Sa main fut légèrement attrapée et en un clin d'œil, Shuden la souleva aussi légèrement que si elle était une poupée et rapidement elle s’enroula ses bras autour de son dos dans une large étreinte.

« Vous n’êtes pas obligée de le ramasser »

« Quoi ? »

« C'est un vieux bijou »

« Oh......, c'est ça ? »

Valia était perplexe alors même qu'elle répondit.

« Qu'est-ce que ça peut faire qu'il soit vieux ? »

Personne ne peut reprocher à un bijou d'être vieux, bien sûr, le design pouvait peut-être un peu dépassé, mais dans l'Empire Gel, la taille et la coupe étaient des facteurs importants pour déterminer la valeur d'une gemme. Les pierres précieuses qui se trouvaient dans la salle de stockage de Garth étaient les meilleures, chacune étaient

aussi grosse d'un poing de bébé, et leurs tailles étaient délicates, diffusant la lumière sous tous les angles.

« Quelque chose ne va pas. »

L'explication non explicite de Shuden était suffisamment pauvre pour que Valia le pense. Il ne dit rien en la tenant dans ses bras dans un étrange silence.

Un collier d'émeraudes de la plus belle qualité trainait sur le sol.

Plus le silence se prolongeait, plus l'atmosphère était étrange. Valia se dégagea de l'étreinte de Shuden, il la laissa partir docilement. Valia se retourna et croisa le regard de Shuden.

« Shu, je n'ai rien dans ma boîte à bijoux qui me permette de me rendre à un goûter »

Les cercles sociaux était soumis à une certaine formalité et tant que noble, Valia se devait d'avoir les bijoux au niveau de son rang social. Les salles de stockage du manoir étaient remplies de bijoux somptueux, mais la boîte à bijoux de Paul ne contenait que de modestes babioles.

Valia savait déjà que Shuden n'était pas du genre à revenir ses paroles ou ses décisions

« J'aimerais recevoir un nouveau bijou en cadeau, est-ce que ce serait difficile ? »

Shuden resta silencieux un moment, ses yeux rouges se plongeant dans des yeux gris argentés. Le silence ne dura pas longtemps.

« Si Madame le souhaite »

Valia sourit en retour un doux sourire se dessina aux coins de la bouche de Shuden, qui la regardait fixement.

« Quelle pierre précieuse préférez-vous : les rubis, les saphirs, les émeraudes ou les diamants ? »

Il énuméra une liste de pierres précieuses en se basant sur ce que les femmes qu'il avait brièvement rencontrées par le passé avaient préféré comme cadeaux. Valia cligna ses yeux gris argentés avant de répondre.

« Je me fie à votre discernement »

« C'est l’ordre le plus difficile »

Souriant brièvement, Shuden embrassa légèrement le bout de ses doigts.

« Je ne pourrai pas venir avant quelques jours. »

La cour impériale était occupée par la visite de la délégation de l'Alliance de l'Est et Shuden était le noble qui s'était le plus impliqué dans l'affaire en tant que négociateur. Il

voulait dîner avec Valia autant que possible, mais vu la tournure des événements, il n'avait pas eu le choix. Valia acquiesça sans la moindre trace de regret.

« Très bien, je comprends »

« Merci, Madame »

C'était une réponse soignée mais parfois, Shuden se posait des questions à ce sujet. Il se demandait ce que cela aurait donné si Valia avait montré un soupçon de ressentiment.

Ce genre de personnes ne l'avait toujours dérangé auparavant, mais maintenant.......

Shuden pencha la tête vers Valia, qui le fixait. Ses lèvres, inhabituellement peintes en rouge, sentaient la fleur sucrée, Shuden s'apprêtait à embrasser ces lèvres, mais il fut arrêté par Valia qui le repoussait les mains contre son torse.

« Mon maquillage pour les lèvres s'en irai »

« Vous n’aurez qu'à en remettre »

« Non. La styliste est déjà rentrée chez elle »

« Et les femmes de chambre ? »

« Elles n’ont pas l’habilité l'appliquer aussi subtilement »

Au final Shuden finit par embrasser simplement le dos de la main de Valia.

Tome 2 – Chapitre 41 – Premières

mondanités

La plus grande maison de vente aux enchères de pierres précieuses de l'Empire du Gel, dans cette salle des ventes, on vendait de tout, des bijoux bon marché aux trésors inestimables, et comme toutes les salles des ventes, elle savait choyé ses dignitaires ; il s'agissait généralement de nobles de haut rang de l'Empire de Gel, de membres de la royauté étrangère ou des grands de ce pays.

Aujourd'hui, une vente aux enchères spéciale était organisée pour eux. Dans les recoins les plus profonds de la salle des ventes, de luxueux fauteuils tapissés de velours rouge étaient disposés à intervalles réguliers. La salle était presque pleine, à quelques exceptions près.

Les portes étaient presque à moitié fermées, car la règle voulait qu'une fois la vente aux enchères commencée, personne ne soit autorisé à pénétrer en plein milieu.

Contrairement à la scène où les bijoux étaient exposés, la salle où les invités étaient assis était peu éclairée. La dernière personne à entrer dans la salle était un homme de grande taille.

« Par ici, Votre Excellence »

On l'escorta jusqu'à un siège spécial, différent de celui des autres invités. Certains des invités au fond de la salle étaient curieux, car le fait d'être invité à un siège spécial était un signe de statut ou de pouvoir.

La coutume voulait que les invités soient masqués lors d'une vente aux enchères, aussi le dernier homme à entrer était-il également masqué. Bien sûr, les masques étaient décoratifs, et le fait de les porter ne permettait pas de dissimuler complètement son identité ; il s'agissait simplement d'une règle tacite. Ici, même si l'on devinait l'identité de l'autre, on ne la disait pas à voix haute.

De plus, l'obscurité de la salle des ventes rendait difficile la détermination de l'identité du retardataire. Après quelques bavardages, les enchères commencèrent.

« Enchère emportée ! »

La présence de l'homme était palpable dès le début de la vente aux enchères. Chacun des bijoux pour lesquels le commissaire-priseur avait mis un temps anormalement court à déclarer l'enchère gagnante avait été emporté par cet homme. Normalement, quelques personnes s'unissaient et faisaient progressivement monter le prix, mais l'homme faisait monter le prix dès la première enchère.

« Je ne sais pas si c'est moi, mais n'avez-vous pas l'impression qu’il n’a acheter que des bijoux de femmes depuis le début ? »

« Je vois que je ne suis pas le seul à le penser »

L'homme n’emportait pas tous les bijoux, il visait tous les bijoux de femmes. Des ensembles de colliers, de boucles d'oreilles et de bracelets, par exemple ainsi chaque bijou pour femme qui apparaissait était acheté en un clin d'œil, et les gens étaient plus intéressés par le prix du prochain bijou mis en vente.

« Et maintenant, le dernier bijou féminin de la journée »

Le commissaire-priseur avait dû penser la même chose en ajoutant le mot 'féminin'. En tout cas, le mot 'dernier' attira l'attention de la salle. Le commissaire-priseur claqua des doigts et un tissu de velours rouge se détacha, laissant apparaître une vitrine en verre.

« Un diadème qui brille comme une constellation dans le ciel nocturne, un magnifique diadème de diamants »

Un magnifique diadème fut révélé, en son centre, un diamant de la taille du pouce, des diamants de la taille de l'ongle s'enroulent autour de celui-ci en une courbe gracieuse, et le diadème étincelait comme une constellation dans le ciel nocturne.

Les gens admirèrent le diadème pendant quelques instants. Le commissaire-priseur écarquilla les yeux en jetant un coup d'œil aux invités s’en mordant même l'intérieur de la bouche. Cela lui fait mal donc ce n'était donc pas un rêve. Fermant les yeux et les rouvrant, le commissaire-priseur tapa trois fois sur son marteau. Un cri rauque emplit la salle.

« Enchère immédiate! »

Enchère immédiate ; l'impact de ces mots était profond : la main de l'enchérisseur se leva avec une carte doré dedans , signifiant qui faisait l'offre la plus élevée.

« ...... enchère immédiate ? »

« Est-ce qu’il vient de gagner le diadème instantanément ? »

En un instant, la salle des ventes fut bruyante car dans l'Empire du Gel, les ventes aux enchères étaient précédées d'une enchère d'ouverture et d'une enchère supérieure. Le meilleur enchérisseur pouvait remporter l'enchère immédiatement sans aucune autre enchère, mais il était rare qu'un enchérisseur remporte l'enchère au prix le plus élevé.

En général, l'enchère était bien plus de cent fois supérieure à l'enchère initiale.

N'étant apparemment plus intéressé par rien d'autre que les bijoux féminins, l'homme du jour descendit les marches de son siège spécial en piétinant, ce qui incitèrent les personnes assises derrière lui à se retourner et à le dévisager. L'homme fut poliment raccompagné par un assistant et retira son masque avant même que la porte ne fut refermée. Les yeux de ceux qui l'épiaient s'écarquillèrent.

« Marquis de Garth...... ? »

Quelqu'un marmonna, hébété, les mots semblaient être sortis par eux-mêmes.

Contrairement à ce qui se passait dans la salle, il faisait clair à l'extérieur, si bien que de nombreux invités avaient remarqué la couleur des cheveux. C'était une règle tacite de ne pas parler dans la salle, et les invités se taisaient gracieusement, mais cela n'enlevait rien au choc.

« ...... oh mon Dieu »

Le marquis de Garth avait acheté tous les bijoux des femmes, et il n'y avait qu'une seule femme qui l’allait évidemment les recevoir.

****************************

« Merci pour l'invitation, Marquise de Joan »

« Pour ma part, je vous remercie d’avoir accepté mon invitation, Marquise de Garth »

Premier thé avec une noble de haut rang, il ne fallut pas longtemps à Valia pour se détendre. Le thé était parfumé, les douceurs sucrées et les dépendances remplies de roses fraîches.

Mais c'était la marquise de Joan qu'elle préférait, excentrique et élégante et qui s’était prise d'affection pour Valia.

« Je suis jeune pour être une marquise » dit-elle, « mais pas aussi jeune que vous »

« C'est vrai ? La marquise de Joan est...... »

« Oh, c'est reparti. Je pensais que vous vouliez que l’on s’appelle par nos prénoms »

« Je suis désolée, Diana. Je n'en ai pas l'habitude »

« En guise d'excuses, promettez-moi de venir prendre le thé une autre fois »

« Bien sûr. J'en serais honorée »

Après la gêne initiale, les deux marquises, dont l'âge est proche, avait rapidement sympathisé. Diana, en particulier, cela avait été un régal tout au long de la journée.

Fidèle à sa première impression, Valia était en effet une personne avec son propre cœur, calme et posée, avec un sourire doux, il était difficile de ne pas l'apprécier.

« Valia, ne pensez-vous pas que vous devriez bientôt montrer votre présenter à la société ? Tout le monde est si curieux au sujet de la Marquise de Garth »

« Si vous faites allusion à un goûter, je compte bien y participer pour un peu plus tard, un banquet est encore un peu trop pour moi »

Contrairement à un banquet, où les invitations pouvaient être envoyées à de nombreux nobles, les gouter étaient limitées en nombre de participants. Comme Valia était une

noble d'un autre pays qui n'avait jamais fait ses débuts à Gel, elle n'avait pas de relations à proprement parler. Dans de telles circonstances, il était d’usage d’être assisté par un chaperon ou un membre de haut rang de la famille, mais Valia n'a ni l'un ni l'autre. Dans de tels cas, il était généralement d'usage d'assister à un banquet organisé par une famille noble ou impériale de haut rang pour se faire des relations et organiser un goûter.

« Dans ce cas, Valia »

Les yeux de Diana pétillèrent.

« Cela vous dérangerait-il si je vous invitais à mon prochain gouter ? C'est une petite fête, mais j’invite régulièrement quelques personnes »

Deanna parlait avec désinvolture, mais les goûters réguliers des femmes de la noblesse avaient généralement un nombre fixe d'invités dès le départ surtout ceux organisés par une noble au rang d'une marquise, il était donc très difficile de s'incruster dans un goûter, ce qui étonna Valia, qui connaissait ces coutumes sociales par expérience.

« Cela vous conviendrait si je me joins à vous ? »

« Oh, bien sûr, Valia, je serais ravie que vous puissiez y assister »

Clignant ses yeux gris argentés, Valia sourit et la remercia. Diana lui offrit une autre tasse de thé, la trouvant étrangement belle malgré son humeur lunaire, et se souvint soudain de quelque chose que son mari, le marquis de Joan, avait dit un jour.

Le marquis de Garth possède un œil sûr pour les gens.

J'ai entendu dire qu'il avait l'œil pour choisir les chevaliers sur le champ de bataille, ce qui explique pourquoi il a parfaitement choisi son épouse. Dans son esprit, Diana, déjà chaperon potentiel de Valia, sourit à cette idée. Dans les cercles sociaux de la capitale, trouver une amie de même statut, âge et personnalité était aussi difficile que de trouver une étoile dans le ciel, aussi la faveur de Diana était-elle bien méritée.

« J'ai passé une excellente journée, Diana. »

« Moi aussi, Valia. Prends soin de toi »

Après ce délicieux goûter, Diana escorta personnellement Valia jusqu'à son carrosse. Un chevalier costaud attendait devant la voiture, qui portait l'emblème de la famille Garth.

Pour être honnête, Diana fut un peu déconcertée lorsqu'elle le vit pour la première fois.

« Un chevalier Garth comme escorte ? »

Sean, chevalier des Garth, la légende des Chevaliers de Garth s'était répandue dans tout l'Empire, et voilà que le chef de la célèbre organisation de milice l'escortait ! Si Valia avait assisté à un banquet impérial, cela aurait été compréhensible, mais ici, elle n'était qu'une simple marquise. Ce n'était même pas un goûter en comité, juste un tête-à-tête intime.

« Je me demande si le marquis de Garth lui-même l’escortera un jour à un goûter »

« C'est ridicule » marmonna Diana pour elle-même, puis elle rit. Bientôt, elle fut dans son bureau et rédigea une nouvelle invitation pour le goûter.

Tome 2 – Chapitre 42 – Premières

mondanités

« Pour voir la Marquise de Garth »

« Venez, asseyez-vous »

Tandis que la styliste s'asseyait, une servante apporta une tasse de thé frais, l'arôme du romarin séché flottait dans la vapeur chaude. Valia attendit que la créatrice ait bu quelques gorgées avant de prendre la parole.

« Je vous ai convoquée aujourd'hui car j'ai une proposition à vous soumettre »

« A votre guise, Marquise »

« Je vous ai convoqué car je souhaite faire de vous ma styliste exclusive »

« Oui ? »

La styliste, qui s'était assise poliment, leva brusquement les yeux. La tasse de thé à moitié vide s'agita et Valia sourit doucement, sachant que cela reflétait la surprise de la créatrice. Il n'était pas étonnant qu'elle fut si surprise, d'ordinaire, les nobles de haut rang choisissaient un couturier réputé, malgré tous les couturiers exclusifs se comptaient sur les doigts d’une main. La styliste qui se trouvait devant elle ne possédait pas forcément une réputation pour se voir proposer une exclusivité.

« Le majordome en chef vous expliquera les modalités. Je veux juste savoir ce que vous en pensez. Que pensez-vous de ma proposition ? »

« C'est moi......, bien sûr que j'accepte votre offre. Ce serait un grand honneur d'être la styliste exclusif de la Marquise de Garth »

« J'en suis ravie, et je vous souhaite bonne chance »

« Sur l'honneur de l'institut de beauté Fleur, je vous ferai une belle robe avec tout mon cœur »

« J’ai hâte de voir ça »

Il y a quelques heures à peine, Valia avait entendu le nom de cette créatrice. Combien de jeunes femmes avaient souhaité posséder un mouchoir brodé de sa dentelle... C'était une coïncidence remarquable pour Valia, qui pensait depuis plusieurs jours à en faire sa créatrice exclusive.

Fleur inspira et expira, ayant l'impression que son cœur allait bondir hors de sa poitrine, mais le ton calme de la Marquise, assise devant elle, la calma. Elle était la créatrice exclusive de Maîtresse Garth, ce qui ne devrait pas être une surprise.

« Marquise, si vous voulez bien m'excuser, j'aimerais vous demander quelque chose »

« Parlez »

« Pourquoi avez-vous voulu faire de moi votre styliste exclusive ? »

Fleur était une créatrice élégante et très compétente, mais il y avait des créatrices au-dessus d'elle, des créatrices dites de haut niveau. Bien sûr, ils avaient refusé sa demande de créer une robe de mariée dans le délai imparti mais personne ne savait alors que la robe serait portée par la marquise de Garth vu que Schuden voulait que les préparatifs soient aussi discrets que possible.

Mais maintenant, Valia était la royale Marquise de Garth, et elle pouvait dévaliser les salons de beauté des grands couturiers si elle le souhaitait, car c'était son pouvoir, sa force et son droit. La question de Fleur était naturelle, Valia sourit.

« D'abord, j'aime vos idées et votre art »

Valia ne s'était pas sentie mal à l'aise avec Fleur lors de l'essayage de sa robe de mariée.

Une artiste qui prenait l'évidence pour philosophie et Fleur était ce genre de créatrice.

« Mais surtout, votre dentelle était magnifique »

« ....... »

« Est-ce suffisant pour vous convaincre ? »

« Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vous ne regrettiez pas de m'avoir choisie, ...... »

Fleur fut immédiatement motivée et sortit son carnet de croquis. C'était comme un raz-de-marée d'émotions, avec en prime l'esprit artistique. Fleur était plongée dans ses croquis lorsque Valia lui demanda ce qu'elle aimait.

« Pardonnez-moi. Madame »

Paul entra dans le salon, la tête inclinée poliment.

« Je crois que vous allez devoir sortir un moment »

« Qu'y a-t-il ? »

« Son Excellence vous a envoyé un cadeau »

« ...... envoyé un cadeau ? »

« Oui. Il a envoyé des bijoux, et ils viennent d'arriver »

« Si ce sont des bijoux....... »

« Je me souviens d’avoir demandé à Shuden de m’offrir un bijou il y a quelques jours mais je ne m'attendais pas à ce qu’il l’envoies si tôt »

« Marquise. Puis-je vous accompagner ? Je pense que votre robe sera encore plus belle avec les bijoux que votre Excellence vous a offerts pour votre premier goûter » ', demanda Fleur avec un mélange de curiosité et de professionnalisme dans les yeux.

Valia acquiesça. Elle l'avait dit pour briser la glace, mais elle se réjouissait en fait de ce cadeau se demandant ce que Shuden avait envoyé, s'il avait réfléchi à la question. Valia venait d'entrer, emboîtant le pas à Paul dans le dépôt des bijoux. Les servantes qui s'affairaient à présenter les bijoux à l'intérieur reculèrent d'un air soucieux. Sarah dit avec enthousiasme

« Madame, les bijoux viennent d'arriver, nous les avons donc arrangés à la hâte »

Le regard de Valia suivit la main qui la guidait jusqu'à une grande table sur laquelle se trouvaient plusieurs boîtes à bijoux très rapprochées les unes des autres. Malgré la précipitation de la présentation, les boîtes à bijoux étaient joliment disposées. Après avoir balayé la table du regard, Valia demanda.

« Sarah »

« Oui, madame »

« Eh bien....... Lesquels de ces bijoux Son Excellence a-t-elle envoyés ? »

Elle n'avait aucune idée lesquels des bijoux qui se trouvaient sur la table et qui avaient été envoyés par Shuden. Sara sourit à la question de Valia.

« Ils ont tous été envoyés par Son Excellence, Madame »

« Tous les ...... ? »

« Oui. Il les a tous envoyés, d'ici à ici »

« ....... »

Les yeux gris argentés se mirent à trembler de panique. Les yeux de Fleur, qui essayait de conceptualiser sa robe pour le goûter lorsqu'elle vit les bijoux envoyés par Shuden, papillonnèrent également.

***************************

Sean escortait Valia sur ordre de Shuden. Les chevaliers ordinaires ne suivaient la personne qu'ils escortaient que lorsqu'ils sortaient, mais Sean avait de grandes ambitions. Il avait reçu l'ordre d'escorter une noble femme, et il était de son devoir de le faire même lorsqu'elle était au manoir.

« Bienvenue, Lord Sean »

Paul, qui s'était habitué aux visites du chevalier au cours des derniers jours, s'inclina en guise de salut.

« Où est la marquise ? »

« Madame est dans la salle des bijoux »

« La salle des bijoux ? »

Sean avait déjà estimé l’heure de sa visite au manoir ; le temps que Valia finisse de déjeuner et prenne une tasse de thé. Ce n'était pas un horaire qu'il respectait à la lettre, mais il en était assez proche mais l'emploi du temps était un peu différent aujourd’hui.

Voyant la question sur le visage de Sean, Paul sourit largement.

« En fait, Son Excellence lui a offert un certain nombre de bijoux, qu’elle est en train apprécier, je suppose »

« Je vois. Montrez-moi »

La salle des bijoux du manoir Garth se trouvait au quatrième étage. Deux servantes et un domestique montaient la garde à la porte pour s'assurer que Valia soit seule dans la pièce. Après les avoir salués, Sean entra dans la salle des bijoux.

La pièce était spacieuse et lumineuse, fraîche et silencieuse. C'était la première fois que Sean entrait dans la salle des bijoux, mais sa curiosité l'emporta sur son devoir.

Une fois à l'intérieur, il aperçut le dos de Valia assise. Elle était assise de biais, de sorte qu'il pouvait voir le côté de son visage. Contrairement à la vague attente de Sean qui pensait qu'elle serait heureuse, elle fronçait les sourcils. Sean feignit l'intérêt, perplexe.

« Marquise »

« Ah, Lord Sean. Vous êtes là ? »

« Oui. Je suis là »

Apparemment, elle avait l'intention de rester ici toute la journée, et elle avait installé une chaise pour lui dans le coin le plus éloigné. Sean s'y installa en silence, troublé par le sérieux de Valia. Il fallut un long moment avant que le silence qui régnait dans la salle des bijoux ne soit rompu.

« Sir Sean »

« Oui, Marquise »

« Depuis combien de temps êtes-vous au service de Son Excellence ? »

« Depuis que son Excellence a été nommé en tant que marquis »

« Je vois »

Valia acquiesça lentement. Il fallut attendre un certain temps avant qu'elle ne reprenne la parole, sans mot, comme si elle se souvenait de quelque chose. Ses mots étaient hésitants.

« Sir Sean Son Excellence n'aime-t-elle pas les vieux bijoux ? »

C'était une question étrange pour Valia et Sean avait l'air un peu perplexe, lui aussi.

Valia réfléchit un instant, puis posa la question qui lui trottait dans la tête.

« Ou bien y a-t-il un problème avec les pierres précieuses de la salle des bijoux ? »

« ......Puis-je vous demander pourquoi vous vous posez soudain une telle question ? »

« Son Excellence m'a offert quelques bijoux, mais c'est un peu......, trop »

Chaque bijou était précieux, et la quantité était stupéfiante. J'aurais pu laisser tomber, mais l'image de Shuden jetant le collier d'émeraudes par terre il y a quelques jours ne cessait de défiler dans mon esprit. Il se passe quelque chose, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. En entendant toutes les questions de Valia, l'expression de Sean s'adoucit légèrement.

« Il semble avoir une raison, mais je ne sais pas laquelle. Peut-être ne veut-il pas que je porte les bijoux de la salle des bijoux....... »

« Non, Marquise, je ne pense pas que ce soit la raison »

Valia releva la tête. Était-ce une illusion de penser que le visage de Sean avait l'air compliqué ?

« Avez-vous une idée ? »

« En fait, ......, c'est parce que l'ancien marquis de Garth appréciait les bijoux »

Devant le regard interrogateur de Valia, Sean parla lentement.

« La vérité, c'est que son Excellence ne s'entendait pas très bien avec l'ancien marquis »

« Je vois »

Tout en répondant, Valia n'était pas convaincu, car elle savait que l'ancien marquis n'était pas le seul élément qui conditionnait la réaction de Shuden Elle se doutait bien qu'ils n'étaient pas en bons termes, mais cela ne suffisait pas à expliquer ce qui s'était passé. Valia s'arrêta un instant. Devait-elle aller de l'avant, ou non ?

« Sir Sean »

Elle n'hésita pas longtemps en fait pour être honnête, elle était curieuse.

« Pouvez-vous m'en dire plus ? »

« C'est....... »

« C'est difficile à dire ? »

Tout comme la pause de Valia fut courte, celle de Sean ne fut pas longue, car il connaissait Shuden en tant que chevalier depuis de nombreuses années. Valia, cette dame aux yeux gris argentés était spéciale pour son seigneur. L'explication selon laquelle elle était son épouse que sur le papier n'était pas suffisante mais Sean n'était pas assez délicat pour saisir cette subtile ligne d'émotion, mais il n'était pas non plus assez stupide pour ne pas la reconnaître.

« Non, Marquise. »

Il avait l'étrange sentiment que sa seigneurie ne serait pas offensée si elle savait ce qu'il savait. Non, au contraire, il le punirait probablement pour ne pas lui avoir dit et le mettrait en probation, si ce n'est pas maintenant, du moins dans un futur proche. C'était un sentiment purement chevaleresque.

« Je vous dirai ce que je sais »

Et par nature, un chevalier devait être honnête avec les dames et les dames d'honneur.

Sean était un chevalier à plus d'un titre.

Tome 2 – Chapitre 43 – Premières

mondanités

Le palais impérial était très animé ces jours-ci. De nombreux nobles vivaient dans le palais extérieur depuis des jours, incapables de rentrer chez eux, en prévision de la visite de l’alliance de l'Alliance de l'Est.

Shuden était l'un d'entre eux. On lui avait donné un bureau privé temporaire pour faire avancer les choses, mais il venait de recevoir un nouveau document un rapport sur l’histoire personnelle de Leo Canute, le chef de cette mission de l'Alliance de l'Est et homme de guerre.

« C'est fou »

Le serviteur qui se tenait à ses côtés tressaillit, mais il fit semblant de ne pas entendre.

Shuden tourna la page avec nonchalance, se demandant comment un homme sans soutien avait pu être nommé vicomte aussi rapidement, alors qu'il était sur le champ de bataille en train de décimer les troupes ennemies comme un fou. À première vue, le nombre d'hommes que Shuden et Leo semblaient fortement identiques; ils se ressemblaient souvent sur des points étranges.

Il doit en être ainsi.

Même s'il détestait l'admettre, c'était un fait immuable : ils étaient parents par le sang, et leur histoire aussi était marqué par le sang

[Léo ! Shuden !]

C'était le sud. Un pauvre village de pêcheurs, où le vent était salé et le soleil brûlant. Des eaux émeraude si claires qu'il n'y avait pas de poisson dedans. Les villageois vivaient de la terre, récoltant les graines des tournesols qui fleurissaient dans les champs voisins pour en faire de l'huile. Shuden se souvenait encore. Le petit enfant courant sur le chemin entre les champs et deux garçons au milieu des tournesols.

[Pourquoi me poursuis-tu, petit crabe ?]

(Vous êtes mes frères ! Je veux jouer avec mon frère !) L'enfant joint ses mains. Léo dit d'un air agacé.

[Pourquoi suis-je ton frère ?]

(Parce qu'on a la même maman ?)

(Ton père est différent ?)

[Mais nous avons les yeux de la même couleur].

Chacun d'entre eux avait une couleur de cheveux différente, mais leurs yeux étaient d'un rouge vif. Cet iris rouge sang était hérité de leur mère. Le signe le plus extrême qu'ils étaient frères.

[Et leur mère leur a dit de jouer avec ses frères].

[Oh, vraiment. frère.......]

L’un s’appelle Shuden et l’autre Leo, ce sont ses frères et il les suit partout, vivant dans la même maison. Plus tard, ils auraient joué ensemble parce qu'ils ne pouvaient pas se séparer car comme le dit le plus jeune enfant, ils ont la même mère, même s'ils ont des pères différents.

[J'aime mes frères].

Leurs pères changeaient à chaque fois, mais leurs frères n'avaient que l'un pour l'autre.

Des frères qui, pour le neuvième anniversaire d'un enfant, lui offraient un chapeau de paille fait maison et un poignard acheté avec leur argent de poche, des frères qui jouaient ensemble jusqu'à ce que le chapeau de paille soit usé et que la lame du poignard soit émoussée.

(Shuden. Pourquoi as-tu dit que tu n'irais pas ? Si tu vas au marquisat, tu seras un noble.)

[Je veux dire, être un noble, c'est tellement mieux que de vivre dans un petit village de pêcheurs comme celui-ci].

[Mais Léo, tu pleurais tout à l'heure quand tu as dit que Shuden pourrait partir].

[Je ne pleurais pas !]

Shuden n'avait donc pas suivi les gens du marquis, qui étaient venus à l'improviste, et il n'en avait pas l'intention. Il aimait ce village de pêcheurs avec ses tournesols, il aimait les gens, il aimait ses frères.

[Je veux être toujours heureux avec mes frères.]

Ce qui leur manquait matériellement, ils ne le manquaient pas affectivement, donc ils étaient heureux. La paix de l'enfance, la paix d'une époque qui se fondait aussi facilement qu'elle était douce et se transformerait en sang.

[Bien qu'il soit l'enfant d'une pute, il est à moitié du sang de Garth, alors il devra faire avec ce qu'il peut, hélas].

Shuden regarda son frère mort sans parler. Pourquoi, pourquoi ils saignent tous, pourquoi personne ne respire, pourquoi ils sont tous morts, et pourquoi.

« ......pourquoi suis-je en vie ? »

[Tu es meilleur que ton père car tu ne pleures pas, Shuden. Mais même une brute connaît sa place. N'est-ce pas parce que vous ne m'avez pas écouté que tous ces malheureux sont morts ?]

C'était comme s'il lui versait du poison dans les oreilles ; ces mots désobligeants, qu'ils sont morts à cause de lui. Il voulait crier, pousser un hurlement, mais rien ne sortait, comme si c’était coincé au fond de sa gorge, ça aurait été moins douloureux d'être tranché vivant. Shuden finit par serrer les dents, ses lèvres saignant sous l'effort, mais il sentit à peine la douleur.

[Le garçon a de la chance, il est encore en vie].

À ce moment-là, il comprit qu’un de ses frère n’était pas encore mort, lueur d'espoir au milieu du désespoir, mais la main ridée qui soulevait le menton de Shuden n'était que cruauté, comme si elle voulait l'écraser.

[Tu ne veux pas perdre celui qui te reste, n'est-ce pas, alors que ta cupidité a causé la mort d'un si jeune frère].

Le corps de Shuden se vida de toute sa force. Dans les bras du jeune garçon, son plus jeune frère gisait mort, son corps froid comme le vent d'hiver.

[Si tu veux que je les tue jusqu'au dernier, n'hésite pas à t'enfuir et à te rebeller, le fouet est un moyen efficace de dompter une bête, Shuden Garth].

Si vous écrasez et dissimulez une blessure, un jour elle s'habituera à la douleur. Shuden n'était plus un petit garçon, son innocence morte, il était devenu aussi insensible aux autres qu'à lui-même.

« Votre Excellence, où allez-vous dîner ce soir ? Dois-je vous apporter le dîner dans votre bureau, comme je l'ai fait hier ? »

« Je vais me retirer au palais »

« Oui ? Mais....... »

Le serviteur plissa les yeux, vaguement conscient du volume de documents que Shuden allait devoir traiter mais il s'était déjà levé de son siège et se dirigea d'un pas vif vers la porte.

« Je serai de retour au palais demain. »

« Oui ? Oui....... »

Le serviteur regarda Shuden s'éloigner, puis s'empressa de le suivre, mais il avait une question à poser. Bien que les résidences les plus proches du palais soient celles de nobles de haut rang, la distance n'était pas courte donc les nobles qui avaient beaucoup

de travail au sein du palais dormaient souvent sur place, ce fut ainsi que le marquis de Garth était là depuis plusieurs jours.

« ......Vous ne vous sentez pas à l'aise de rester au palais impérial ? »

Le serviteur secoua la tête et rassembla ses papiers.

**********************************

Valia respira lentement.

« ......Sir, l'ancien marquis a tué tous les villageois »

« Oui. Je n'en sais pas plus. Mais je sais que l'ancien marquis s'est donné beaucoup de mal pour faire venir Son Excellence. »

Sean ne savait pas tout. Tout ce qu'il savait, c'était que le père de Shuden avait perdu ses illusions et s'était enfui, que la mère de Shuden n'était pas une noble, et que l’ancien marquis de Garth avait tué tous les habitants du village pour le ramener.

« ......Pourquoi s'est-il donné tant de mal pour amener Son Excellence ici ? »

« Le père de Son Excellence était le plus jeune fils du précédent marquis, et avec la mort soudaine des autres fils au-dessus de lui, il était le seul à rester en ligne directe. »

« Il n'était pas un homme à tolérer la dissension »

« Oui »

Sean était chevalier lorsque le jeune Shuden arriva au manoir et il s'attacha immédiatement à lui. L'ancien marquis de Gart lui confia la tâche en tant que jeune chevalier chargé de protéger et de surveiller Shuden et donc eut de nombreuses occasions d'en apprendre davantage sur son passé. Il avait surtout retenu ce que l'ancien marquis de Garth avait dit lorsqu'il l'avait menacée. C'était succinct, mais c'était mieux que rien.

« ......Je m'excuse d'avance si mon histoire vous a alarmé »

« Soyez assuré, mon seigneur, que je ne suis pas surpris »

Valia avait vu beaucoup de drames depuis qu'elle était au palais. A son crédit, elle était suffisamment endurcie pour ne pas être surprise par une telle histoire mais Valia s'inquiétait pour Shuden. C'était un homme fort, de loin comme de près, il était fort, et elle se demandait par quelle épreuves il avait dû passer pour obtenir d'une telle solidité.

« Madame. Je crois que Son Excellence est toujours au palais aujourd'hui »

« .....oui »

Quelqu'un était censé annoncer son départ du palais, mais il n'était pas venu aujourd'hui. Valia ressentit un vide qu'elle n'avait pas remarqué depuis des jours. Peut-

être avait-elle entendu parler du passé de Shuden. On se sent seul quand on veut être là pour quelqu'un mais qu'on ne le peut pas.

« Madame. Votre diadème est magnifique, je pense que vous serez suffisamment belle même sans ornement »

« Oui, Madame, vos cheveux sont aussi beaux que la nuit »

Valia toucha le diadème sur sa tête tout en écoutant les servantes bavarder. C'était une belle couronne, avec un gros diamant au centre et des diamants plus petits autour, créant une courbe délicate. Valia n'avait pas l'œil le plus perspicace en matière de bijoux, mais elle pouvait dire que ce diadème était unique en son genre.

Elle s’approcha pour admirer le diadème dans le miroir, soudainement ses yeux gris argentés se rétrécirent.

« Shu ? »

Shuden apparut dans le miroir. Les yeux de Valia rencontrèrent les siens dans le miroir et elle se retourna rapidement.

« Quand êtes-vous arrivée ici ? »

« Je viens juste d'arriver »

Shuden s'approcha de Valia. Les servantes, qui s'étaient inclinées poliment devant leur maître avait depuis longtemps disparu en s'éclipsant de la pièce. Ils se retrouvèrent bientôt seuls dans la chambre. Shuden était toujours le même, même s'il avait beaucoup changé en quelques jours.

« Comment trouvez-vous votre cadeau ? »

« Je suis surprise que vous en avez envoyé autant »

« Et c'est la fin de votre appréciation ? »

Valia laissa échapper un petit rire et même si elle le faisait, une partie d'elle souffrait.

Elle avait une vague idée de ce que Shuden avait ressenti en lui donnant les bijoux car la douleur était facilement contagieuse et déchirante. La pitié mise à part, Valia n'avait pas pensé à aborder le sujet en premier.

« Ce serait désagréable. »

Valia n'était pas une bonne consolatrice, et elle ne voulait pas toucher la blessure maladroitement. Elle avait voulu connaître son histoire que pour éviter de marcher sur ses plates-bandes mais cet homme fort ne voulait pas évoquer ses blessures d'enfance en premier, car ce serait un signe de faiblesse. Ainsi, ils ne parlerait jamais de leurs blessures respectives jusqu'à la fin de leur vie, sans jamais se réconforter l'un l'autre.

Valia prit la main de Shuden. Le dos légèrement cicatrisé de la main de l'homme s'enroula autour de sa main blanche.

« Shu, merci pour ce cadeau »

Les blessures étaient souvent soulagées par les mots gentils qui imprégnaient leur entourage. Valia ne pensait pas que ses mots atteindraient le cœur de Shuden, et il ne s'y attendait pas non plus, mais elle voulait lui dire quelque chose de gentil, d'aimable.

« Au fait, je n'ai jamais porté de diadème auparavant, alors c'est un peu gênant. Ça ne vous dérange pas ? »

« C'est magnifique Valia »

Clignant des yeux, Valia retira le diadème de sa tête. Ses cheveux noirs s'échappèrent alors qu'elle tendait la main vers la tête de Shuden. Blond-roux, un diadème de diamants fut placé dessus en un instant et Valia sourit malicieusement.

« Vous êtes magnifique aussi, Shu »

Shuden resta immobile, se demandant ce que cette femme allait faire maintenant. Ses yeux semblaient avoir une lueur subtile alors qu’il les étudia. Valia serait la première et la dernière personne de toute sa vie à penser à mettre quelque chose comme ça sur ma tête mais à la façon dont elle souriait, ce n'était vraiment, vraiment pas si mal.

« Valia, vous êtes la seule femme à dire ça à ton mari »

« Je crois qu'elles sont toutes aveugles alors »

Shuden sourit, reposant son diadème. C'était pour cela qu'il avait laissé le serviteur réticent derrière lui. La vue de Valia le remplissait d'une satisfaction indescriptible, il pourrait regarder ces yeux gris argentés toute la journée si il le pouvait.

« Au fait, Shu. Le grand prêtre vient demain »

« Oui, Valia »

Mais son cœur n'était pas forcément lié au sien. Cela fait longtemps qu'ils n'ont pas été ensemble, et observa cette femme qui ne semblait pas s’ennuyer de son travail. Shuden ne prit pas la peine d'évoquer le fait qu'il avait été absent depuis une semaine coincé au palais

« Y a-t-il autre chose que vous voudriez me dire ? Ou des excuses que vous aimeriez particulièrement entendre....... »

« Non. Vous pouvez juste lui offrir du thé et le renvoyer au Temple »

« Mais c'est un manque de respect » demande Valia en plissant les yeux. Shuden émit un petit rire. Au lieu de répondre, il prit sa main et embrassa chacun de ses doigts fins.

C'était un homme dont l'humeur pouvait changer en un instant, sinon le bout des doigts de Valia n'aurait pas autant palpité qui déglutit sèchement devant ce contact langoureux et érotique.

« Valia »

Shuden leva les yeux, la soif dans ses yeux rouges était si claire que Valia trébucha en arrière. Shuden enroula ses bras autour de sa taille. La dureté de son corps contre le sien, une main sur son menton, un pouce effleurant des lèvres roses, Shuden chuchota.

« Ce n'est pas comme si Dieu nous regardait ici, alors quelle importance ? »

La distance jusqu'au lit n'était pas bien longue.

Ps de Ciriolla : l'un des gros scandales du manhwa.... elle est où la scène de Shuden coiffé d'un diadème.... pourquoi avoir supprimer cette séquence pleine de douceur.... et la vision de Shuden couronné... je l'imagine tellement bien.... Tristesse TT

Tome 2 – Chapitre 44 – Premières

mondanités

« Cela fait longtemps, Marquise de Garth »

Philémon avait un visage aimable, comme toujours et à chaque fois que Valia le voyait, elle pensait à Karl. C'était étrange, ce regard, cette expression, elle devait être la seule personne sur tout le continent qui face au grand prêtre pensait à un mercenaire.

« Bienvenue au manoir. Grand Prêtre Philémon. Et....... »

Les yeux gris argentés se tournèrent vers le côté de Philemon où un homme d'âge moyen se tenait debout, à peine plus jeune que Philémon. Valia prononça calmement son nom.

« Grand Prêtre Mercil »

« Hmph »

Derrière elle, quelqu'un aspira une bouffée d'air, probablement un serviteur mais elle ne voulait pas le blâmer parce que sa réaction était justifiée. Philémon toussota.

« Nous sommes soudainement venus un peu plus nombreux que prévu. Je m'excuse pour le retard »

Quelques minutes à peine au par avant, elle avait reçu un télégramme m'annonçant que le Grand Prêtre Mercil nous accompagnerait. La nouvelle fut si soudaine qu'elle surprit même les domestiques, qui s'étaient quelque peu immunisés contre les fréquentes visites de Philemon au manoir, bien sûr, c'est Valia qui tremblait le plus, mais elle dissimula son anxiété

« Tout va bien, entrez »

Lorsque les nobles de Gel servaient le thé à leurs invités, ils utilisaient généralement les dépendances, et non la maison principale. Contrairement à Shuden, qui accueillait simplement Philemon dans son bureau ou son salon, qu'il soit en visite ou non mais Valia avait dressé une table formelle dans la dépendance.

Tout ce qui se trouvait dans le bâtiment de Garth était somptueux ; des tableaux coûteux étaient accrochés aux murs à intervalles réguliers et les lustres jetaient une lueur élégante, des murs intérieurs en marbre, soigneusement polis par des ouvriers sous la direction de Paul, étaient brillants et des fleurs sauvages fraîches ornaient chaque pilier.

La table à thé fut placée au centre de la salle. Lorsqu'ils se sont assis, Valia n’avait même pas eu le temps de s’assoir

« Le marquis est absent »

Mercil, qui n'avait même pas dit bonjour depuis leur première rencontre, prit la parole.

Il y avait une légère note de mécontentement dans sa voix, Valia serra les doigts qu'elle avait cachés sous l'ourlet de sa robe. Elle était terriblement nerveuse, mais cacher ses émotions était ce qu'elle faisait le mieux.

« Son Excellence le Marquis n'a pas pu se joindre à nous en raison des affaires impériales, comme j'espère que vous le comprendrez tous les deux. »

« Je suis venu m'excuser, ce n'est pas un problème, merci »

Contrairement à Philémon, qui souriait avec bienveillance, Mercil ne souriait pas le moins du monde. Valia jeta un coup d'œil vers lui, qui ne prit même pas la peine de dire que c'était d'accord, même par courtoisie.

« Voici le Grand Prêtre Mercil....... »

Contrairement à Philémon, qui se ressemblait un gentil grand-père, Mercil était plutôt un homme plein de ressources. Pour le meilleur ou pour le pire, il semblait intuitif et vif, et pour le pire, ses yeux étaient vifs et aigres. Cela ne va pas être facile, pensa Valia.

« C'est l'heure du thé et il y a trop de monde »

Il était parfois incroyablement impoli pour un invité de faire remarquer quelque chose à l'heure du thé. Elle sentait l'humeur des employés devenir glaciale dans son dos même Philémon avait l'air embarrassé. Seule Valia parvenait encore à garder le sourire, alors qu'elle s'approchait de la table.

Il gloussa légèrement.

« Quittez la pièce, tout le monde. »

Sarah s'inclina et se retira immédiatement avec ses aides, seul Sean resta pour garder Valia. Mercil plissa les yeux.

« Et toi ? »

Sean répondit à la question non formulée de savoir pourquoi il ne partait pas.

« J'exécute les ordres du Marquis »

« Les ordres ? »

« Escorter la marquise »

« Qui voudrait faire du mal à la marquise à l'heure du thé ? »

« Je ne fais que suivre les ordres de mon seigneur »

Mercil fixa Sean sans répondre qui ne détourna pas non plus le regard. Philémon intervint dans cette confrontation inattendue.

« Grand prêtre Mercil, ce chevalier a l'habitude d'escorter la marquise même au temple, il n'y a pas lieu de se méfier »

D'ailleurs, il était venu aujourd'hui pour s'excuser de la confusion du prêtre officiant de toute façon. Il ne comptais pas parler de quelque chose d’important que les autres ne devraient pas en entendre parler, comme les princesses et les oracles. Mercil pencha légèrement la tête, intriguée.

« Sir, alors je suppose que tu sais pour la princesse »

« Grand prêtre Mercil, cette histoire sur ....... »

« Je suis au courant »

Une voix sévère interrompit la perplexité de Philémon. Les yeux de Sean étaient fixés sur Mercil.

« Alors si vous voulez me faire partir à cause de l'histoire de la 'princesse', vous pouvez en discuter sans problème »

« Je vois, le marquis a dû vous en parler »

L'insinuation qu'il fut déjà au courant fit reculer Mercil d'un pas, ne s'attendant pas à ce que Sean soit au courant pour la princesse. Valia non plus, car il ne l'avait jamais mentionnée, ni pendant le voyage du Royaume de Risa à l'Empire de Gel, ni plus tard lorsqu'il l'avait escortée hors du temple.

« Alors vous saviez....... »

Shuden le lui avait-il dit ? Les autres chevaliers le savaient-ils ? Qu'auraient-ils dit ? Les questions tourbillonnaient dans son esprit, mais ce n'était pas le meilleur moment pour les poser.

« Quoi qu'il en soit, il est dommage que le marquise ne soit pas là, car je suis venu lui remettre la sainte relique promise aujourd'hui. Je me demande s’il vous a dit quelque à ce sujet »

« Non, je n'ai rien entendu »

« Je vois »

Mercil rit, les coins de sa bouche crispés, c’était pour cela qu'il parla de la sainte relique, il parla doucement.

« Bien sûr, c'est pour avoir la sainte relique qu’il accepté d'épouser la marquise »

« Grand prêtre Mercil, vous dépassez les bornes »

Philémon fronça finalement les sourcils. Les grands prêtres étaient en principe égaux, et la règle tacite voulait qu'ils n'interfèrent pas dans le discours de l'autre, mais les paroles de Mercil devenaient incontrôlables et il n'comptait pas laisser la marquise se moquer d'elle.

« J'espère que vous n'oubliez pas que nous sommes ici pour nous excuser. »

« ...... J'ai oublié ma position pendant un moment »

Mercil sentit que Philemon la retint mais Philémon est un Grand Prêtre plus âgé que lui et lui manquer de respect devant les autres serait une tache sur sa réputation de Grand Prêtre.

« Je m'excuse si mes paroles vous ont offensée, Marquise »

Valia ne répondit pas immédiatement. Elle se contenta d'un regard tranquille, son expression ne changea pas du tout en écoutant les paroles impolies, et elle répondit calmement.

« J'accepte vos excuses, Grand Prêtre »

« Hein ? »

Une pointe de surprise apparut sur le visage de Mercil. Des excuses de la part d'une personne du rang de la Grand Prêtre était plutôt flatteuses pour le destinataire et la réponse habituelle était que ce n’était pas grave, ou qu'il n'était pas nécessaire de s'excuser mais Valia ne cacha pas qu'elle était offensée par ces excuses.

Philemon soupira intérieurement, il savait que Mercil était mécontent de Valia, mais là, c'en était trop. En fait, il avait une vague idée de la raison de ce mécontentement. Mercil était un homme très fier de sa position de Grand Prêtre, et il n'hésitait pas à faire des reproches à Valia.

Il était offensé qu'une jeune fille, un sacrifice pour les dieux, ose s'asseoir avec lui.

Peut-être que la vague idée que Mercil se faisait de l'apparence de Valia était une position précaire, retenant à peine l'attention du Marquis avec la bénédiction d'une tromperie charnelle et non pas de cette manière, comme une vraie noble étant naturellement escorté par les chevaliers de Garth.

Contrairement à lui, qui était amical envers Valia, et contrairement à la grande prêtresse Baina, qui avait répondu positivement à la 'princesse', Mercil avait déjà son idée sur le sujet.

« On m'a dit que son Excellence était au palais, mais comme les choses en sont arrivées là, je dois venir en personne pour vous la remettre. Comme je l'ai dit, c'est une relique très précieuse, et je suis réticente à la laisser entre les mains d'un autre »

expliqua Mercil dès qu'elle eut vidé sa tasse de thé. Même dire 'entre les mains d'autrui'

n'était pas poli pour la Marquise. Valia était consciente du manque de respect subtil dans les mots de Mercil, mais elle hocha simplement la tête.

« Sir Sean »

« Oui. Marquise »

« Veuillez escorter le Grand Prêtre jusqu'à Son Excellence »

« J'honorerai vos ordres au péril de ma vie »

Sean est très prompte à obéir aux ordres. Tout à l'heure, il a désobéi à mon ordre de retrait avec une telle détermination que vous ne seriez pas partir même si vous deviez mourir. La colère se glissa dans les yeux de Mercil devant ce changement d'attitude ridicule, mais Sean fit semblant de ne pas le voir et parla poliment.

« Vous pouvez y aller, Grand Prêtre Mercil »

Mercil fut poussée hors de la dépendance avec un étrange sentiment de malaise. Un silence ensoleillé s'installa dans la dépendance, où Valia et Philémon étaient désormais seuls, ce dernier qui prit la parole en premier.

« C'est une salle élégante. En fait, la grande prêtresse Baina avait espéré voir la marquise une fois, mais sa santé l'en a empêchée. Elle aurait aimé pouvoir se joindre à nous pour le thé »

« Eh bien, j'espère qu'elle se sentira bientôt mieux »

« Eh bien....... Je bois toujours des tisanes claires au temple, mais celle-ci, avec des fruits secs, a une saveur riche. »

« Vous avez raison, je devrais remercier la servante qui a fait le thé »

« Oh, au fait, le jardin que j'ai vu en venant ici est aussi très élégamment cultivé....... »

Chaque fois que Philémon la complimentait, Valia se contentait de répondre par ses platitudes habituelles. Ayant épuisé tous les compliments qu'un invité à l'heure du thé pouvait faire, Philémon soupira finalement lorsqu'il ne trouva plus rien à dire.

« Je vous prie de m'excuser, Madame la marquise. Permettez-moi de m'excuser en mon nom pour les paroles du grand prêtre Mercil »

Il était venu pour s'excuser, et maintenant il avait quelque chose d'autre à se faire pardonner. Au moins, l'incident initial avec le prêtre officiant avait été une erreur administrative, mais l'impolitesse dont Mercil avait fait preuve avait été exagérée.

« Ce n'est pas à vous de vous excuser, Grand Prêtre »

« Mais en tant qu'adorateurs des dieux, nous devons assumer nos fautes comme nous l'entendons. Je n'ai pas été impolie au point de demander pardon en paroles, alors si

vous souhaitez quoi que ce soit, faites-le moi savoir. Je ferai ce que je peux au mieux de mes capacités »

« Grand prêtre Philemon n'a pas été impolie avec moi »

« Si c'est le cas, considérez ceci comme une extension de mes excuses initiales, et cela me rassurera »

Valia réfléchissait, pas étonnant qu'elle fut offensée par les mots de Mercil plus tôt même s’il était le Grand Prêtre, elle ne pouvait pas tolérer que quelqu'un qui soit aussi irrespectueux mais elle n'avait pas l'intention de demander quoi que ce soit à Philemon à cause de Mercil, mais alors.......

« Grand Prêtre Philémon »

« Oui. Marquise. »

« Je veux savoir ce qu'il en est de l’oracle. Je n'ai besoin de rien d'autre en retour, mais j'accepterai toutes les excuses en échange de la réponse à cette question.'

« ......Huh, vous voulez dire l’oracle »

Elle pouvait voir l'embarras de Philémon face à cette demande inattendue mais Valia, qui avait voulu poser des questions sur l'Oracle plus d’une fois, se contenta de cligner des yeux et d'attendre une réponse. Elle ne savait toujours pas pourquoi elle était revenue dans le passé.

Les dieux n'avaient pas pu déplacer le temps pour moi.

Elle n'y a pas vraiment réfléchi mais elle avait toujours eu une vague idée que maintenant qu'elle était une 'princesse', un sacrifice aux dieux, elle pouvait être mêlée d’une certaine manière au grand plan de l'oracle, et elle ne voulait pas rater l'occasion d'obtenir un indice. Alors que Philémon réfléchissait, Valia prit la parole, la voix sérieuse.

« Grand prêtre. J'ai décidé de devenir un sacrifice pour les dieux de toute façon, donc je suis destinée à avoir mon corps déchiré en lambeaux, même si vous me disiez votre secret, je ne pourrais pas y échapper »

« Il n'y a pas ...... de secrets aussi terribles, marquise »

Philémon rit, puis redevint sérieux, reprenant une gorgée de son thé. Après ce qui lui sembla être une éternité de réflexion, Philémon se décida et posa sa tasse de thé.

« ......D'abord, je suis sûr que vous connaissez les raisons extérieures qui ont motivé le choix de la princesse »

« Oui. J'ai entendu dire que c'était pour apaiser le phénomène Qi »

Il n'y avait qu'une seule raison externe à la sélection de la princesse, un phénomène, une aurore boréale apparut dans le ciel du sud et la naissance un corbeau à trois pattes.

Pour apaiser le phénomène, la famille impériale choisit de réaliser un sacrifice. Valia en savait quelque chose.

« Le phénomène est vrai » dit-il « mais la raison interne est un oracle »

« Un oracle, quel genre d'oracle ? »

Philémon marqua une pause. Valia attendit impatiemment car elle avait une idée du fardeau que représentait le fait d'expliquer les détails d'un oracle à quelqu'un d'autre, et le fait qu'elle soit une princesse l'exonérait probablement d'une partie de sa culpabilité.

« ......Lorsque les dieux ont envoyé leurs agents sur cette terre, ils ont voulu l'appeler le pays des anges, ou l'empire de Gel, afin de leur donner un point d'appui et de la force »

Dans les paroles de Philémon, il y a un mot qu'il ne faut pas oublier. L'envoyé de Dieu.

« Nous ne savons pas si l'envoyé est une personne, un objet sacré ou autre chose, mais par la parole des dieux, nous avons trouvé un médium, une princesse....... »

Philémon regarda Valia, la voix un peu plus lourde.

« C'est elle qui a répondu, Valia Dean et la voici marquise Valia cligna des yeux, abasourdie, Philémon ne savait pas ce qu'était un représentant de dieu, mais qu’elle savait déjà ce que cela signifiait.

Quelqu'un choisi par les dieu, saluée comme une sainte.

« ….Mon Dieu »

Un frisson parcourut l'échine de Valia si Philémon n'avait pas été devant elle, elle se serait entouré dans ses bras pour se serrer elle-même.

Ps de Ciriolla : Le Mercil confirme son rôle de mec détestable...

Tome 2 – Chapitre 45 – Premières

mondanités

À l'extérieur de la dépendance, un petit remue-ménage se faisait entendre.

Il y avait deux raisons à cela, la première était le départ brutal de Mercil alors qu’il était à peine la moitié de l'heure du thé lorsque le Grand Prêtre était parti, le visage sévère, et se dirigeant directement vers la voiture et comme si cela ne suffisait pas, il était suivi par Sean, qui était pourtant censé être l'escorte de Madame.

« Sir Sean, pourquoi partez-vous soudainement....... ? »

« Envoyez quelqu'un chercher Robin au terrain d’entrainement, il n’y a personne pour escorter Madame »

Il n'y eut pas d'autre explication et Sean s'éloigna à grands pas à la suite de Mercil. Paul les regarda s'éloigner, dépité. Le majordome ne pouvait pas quitter les côtés de sa maitresse avec autant de désinvolture, aussi un serviteur les suivit-il discrètement.

« ......Donc, vous êtes partis tous les deux dans la même voiture ? »

« Oui. C'était la voiture du temple dans laquelle le Grand Prêtre est monté. »

« Où est allé le carrosse ? »

« On ne le sait pas. Ni le grand prêtre ni le chauffeur n'ont rien dit à ce sujet....... »

« Hmmm....... »

Le visage de Paul s'assombrit en écoutant le rapport du serviteur. Il était rare qu'un invité parte avant la fin de la réception surtout pas le grand prêtre. Paul craignait que sa maîtresse ne soit blessée par cette situation.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Toujours perspicace, Paul avait remarqué que l'humeur de Sean était inhabituellement sombre pourtant même si c’était un homme doux et sévère, mais il n'avait jamais lancé un tel regard, du moins pas dans le manoir.

D'ailleurs, je suis presque sûr que c'était.......

Ce fut un instant fugace, mais Paul le vit cet instant où Sean serra les dents à l'arrière de la tête de Mercil.

On lui avait dit que le Grand Prêtre avait reproché le grand nombre d'employés.

Il avait entendu parler de l'impolitesse de Mercil mais il était peu probable que ce soit la seule raison pour laquelle Sean avait fait tant d'histoires. Il a dû se passer autre chose pendant le thé.

Je me demande si Sir Sean ne va pas jeter les gants au Grand Prêtre.

Paul ne sourcilla pas devant l'énormité de cette pensée, il est plus préoccupé par autre chose.

« Il ne faut pas effrayer Madame. »

Que Sean lance un gant à Mercil ou qu'il se batte avec le paladin n'avait aucune importance. Paul n'avait pas l'intention de l'arrêter car c'était la faute du Grand Prêtre d'avoir manqué de respect à la Marquise. Paul avait perdu beaucoup de respect pour le Grand Prêtre par rapport a celui que les gens leur accordent de base.

Philémon et lui avaient visité la maison des Garth bien trop souvent. Une fois que la vague difficulté avec le Grand Prêtre disparut, Mercil apparut, se montrant grossier au moment du thé de la Dame et cela suffisait pour que Paul perds tout le respect qu'il avait accumulé pour le 'Grand Prêtre'. C'était un majordome avec des priorités très claires.

« Majordome, Sir Robin vient d'arriver »

« Vous voulez dire qu'il est déjà là ? »

« Oui. Sarah dit qu'il est arrivé par la porte d'entrée de la maison principale »

Tout en écoutant la servante, Paul jeta un coup d'œil à l'horloge sur le mur.

« Il n'y a pourtant pas longtemps que vous n'avez pas envoyé quelqu'un au terrain d’entrainement ? »

La question de Paul était reprise par Sarah tout aussi perplexe lorsqu'elle sortit à l'entrée principale pour accueillir Robin. Le jeune chevalier venait d'arriver et haletait, tandis que les deux chevaux respiraient plus fort derrière lui.

« Sir Robin ? »

Sarah l'appela doucement, et Robin leva à peine les yeux.

« Hmph, maid, long, hmph, seulement »

« Reprenez d'abord notre souffle »

Sarah fit un geste vers un serviteur qui se tenait à proximité. Le serviteur lui rapporta rapidement de l'eau et, après un rapide remerciement, Robin l'avala goulûment. Pour un membre des Chevaliers de Garth, même le plus jeune, il réussissait à stabiliser sa respiration entre les gorgées.

'C'était dur, Il y avait un long chemin entre l'endroit où je me trouvais et les écuries, alors je suis partie en trombe.......'

« Les écuries ? »

« Oui »

Sarah réalisa soudain que les chevaux montés par Robin étaient des chevaux de guerre.

Elle fut un peu confuse, les chevaux de guerre, ce n'était pas réservé à la guerre ?

« Où est Madame ? »

« Dans la dépendance, elle prend le thé avec le Grand Prêtre. Si vous voulez bien venir par ici »

« Oui ? Le Grand Prêtre ? »

Le visage de Robin, rougi par le vent froid, se raidit instantanément, se souvenant que Sean et lui avaient eu maille à partir avec la Grand Prêtre alors qu'ils escortaient Valia hors du Second Temple. Il avait même réussi à s'éloigner à un moment donné ! L'image du Grand Prêtre dans l'esprit de Robin avait été transformée au point d'être presque détruite.

« Comment allez-vous, Seigneur Robin ? »

« Cela fait longtemps, mon Seigneur Grand Prêtre »

« J'ai déjà parlé à Madame, vous pouvez entrer immédiatement. Le grand prêtre est là, soyez très prudent »

La mise en garde de Paul était, bien sûr, une mise en garde contre le comportement, mais Robin l'avait pris tout à fait différemment, serrant les poings.

‘Ne vous inquiétez pas, j'escorterai Madame au péril de ma vie ! »

« Oui ? Oui »

Paul répondit en tremblant, Robin respira profondément, redressant le dos, il entra dans la dépendance. Prenant un moment pour fixer l'imposante silhouette qui se trouvait devant lui, Paul se tourna vers Sarah.

« Il y a quelques minutes à peine, on a envoyé un homme au terrain d’entrainement...... »

« Je l'ai vu arrivé tout à l'heure, et il est arrivé sur un cheval de guerre. »

« Quoi ? Vous dites un cheval de guerre ? »

« Oui. Avec deux d'entre eux, en dextre »

Paul ne sut plus où donner de la tête et se contenta de regarder fixement Sarah, Il s’était demandé comment il avait pu arriver si vite. Deux chevaux, c'était logique. Mais.......

« Sarah. Je croyais que les chevaux de guerre étaient la propriété de l'Empire et ne pouvaient être utilisés à des fins privées, même en tant que chevalier, mais s'il y a un problème avec Sir Sean, n'hésitez pas à me le faire savoir....... »

Les étalons étaient essentiellement la propriété de la famille impériale Gel. C'est pourquoi la réglementation était très stricte pour empêcher les étalons de quitter le pays. Sauf en temps de guerre, ils ne peuvent être utilisés qu'après notification préalable. Les seules exceptions étaient quelques nobles de haut rang qui possédaient les principaux ordres de chevalerie, dont Shuden. C'était un privilège rare pour un chevalier.

Même Sean n'aurait pas pu prévoir une situation comme celle d'aujourd'hui, et il était peu probable qu'il ait fait un rapport à ses supérieurs à l'avance. Il ne put s'empêcher de se demander ce qui se passerait si Sean ou Robin passaient en cour martiale. C'était le premier thé de sa maîtresse, et tellement de mauvaises choses se produisaient Au même moment, les visages des employé qui l'entourèrent commencent à s'assombrir.

« Je m'en inquiétais aussi, alors j'ai demandé en venant ici »

Sarah connaissait la gestion stricte des chevaux de guerre, et à sa question angoissée, Robin sourit largement.

[Si c'est quelque chose en rapport avec le cheval, c'est bon, c'est déjà classé comme une clause d'exception, vous devez juste y retourner et le rapporter correctement.]

« C'est déjà classé comme une clause d'exception ? »

« Oui. C'est ce que Sir Robin m'a dit »

Sarah sourit chaleureusement. « Il était reconnu comme une clause exceptionnel lorsque l'utilisation d'un cheval de guerre était inévitable à la discrétion du chevalier commandant du Garth » dit-elle, mais ce n'était que sur le papier. Robin eut la gentillesse d'expliquer : « Seulement pour les affaires concernant la Dame »

Robin resta vague sur la personne qui avait donné les instructions.

« Il n'y a qu'une seule personne qui aurait pu donner de telles instructions pour Madame »

Ils n’avaient pas besoin d’en dire plus, leurs mains devant leur bouche, les lèvres pincées, sinon les rires cachés dans leurs cœurs allaient fuser. La mélancolie tombé pendant la première heure de thé de la dame à cause des problèmes constants avait depuis longtemps disparu.

*************************************

Au palais impérial, de nombreux nobles séjournaient en prévision de la réception de la délégation du royaume de l'Union de l'Est. Shuden était également en résidence au palais, s'occupant d'affaires connexes.

Cela faisait longtemps que le Marquis n'avait pas reçu d'invité personnel dans ses quartiers privés.

Un homme d'âge moyen, soigneusement vêtu de la tenue d'un grand prêtre, un homme que Shuden avait rencontré dans les premiers jours de l’annonciation de l'Oracle, bien que les visites de Philemon se soient succédées au manoir depuis.

« Vous êtes donc venue en personne pour remettre cet objet sacré, Grand Prêtre Mercil

»

« Oui, Votre Excellence le Marquis de Garth »

« Vous avez fait du bon travail »

Shuden répondit légèrement, puis regarda l'objet sacré sur la table. Une lueur dorée mystique flottait comme un brouillard autour de l'orbe doré, pas plus gros qu'un doigt.

Ce n'était pas un objet ordinaire, loin de là, Shuden connaissait sa fonction, c'était une cristallisation de la puissance céleste, capable de purifier le corps de toute malédiction accumulée.

« On ne me la donne que si j'accomplie l'oracle » se rappela-t-il, « refusant l'énorme quantité d'or que je leur ai proposé »

En effet, le prix prêt è mettre par Shuden pour cette relique sacrée dépassait l’imagination mais contrairement aux autres, celle-ci était sous le contrôle direct de la grande prêtresse. Ce n'était pas quelque chose qui pouvait lui être facilement enlevé, même avec la puissance des Garth. Avec plus de temps, bien sûr, il aurait fini par tomber entre les mains de Shuden, mais en entre-temps, l'oracle était tombé.

« Ne vous sentez pas mal, Votre Excellence. Comme vous le savez, les prêtres sont ceux qui placent la parole de Dieu en premier »

Mercil croyait fermement que l'orbe était la raison pour laquelle Shuden avait accepté le mariage. Il était loin de se douter que la raison directe de l'acceptation de Schuden était son agacement face aux demandes constantes de l'empereur et aux visites incessantes de Philémon alors que la somme faramineuse que Shuden avait offerte pour obtenir la relique était de l'ordre d'un million d'euros.

C'était un malentendu digne de l'or.

« Votre Excellence »

Alors que Shuden tripotait l'objet sacré, Mercil prit la parole.

« Votre Excellence semble être très forte, alors pourquoi avez-vous cherché à obtenir un tel objet sacré ? »

« On m'a dit qu'il était précieux, et je l'ai convoité »

« Vous avez un noble hobby »

« Il n'y a pas de quoi »

Shuden répondit brièvement, ne parvenant pas à satisfaire sa curiosité personnelle, Mercil sirota son thé avec ostentation. Posant sa tasse de thé, il demanda d'une voix passagère des félicitations.

« Je n'ai pas l'habitude d'avoir un chevalier qui monte la garde, d'ailleurs »

La cible, bien sûr, était Sean. Le regard de Shuden se porta sur la porte où Sean se tenait immobile dans l'embrasure. Il ne savait pas pourquoi il avait suivi Mercil en lui ordonnant de l'escorter mais si quelque chose était arrivé, il le lui aurait dit, et Shuden le lui demandera dans un instant.

« Reste à l'écart, Sean »

« Putain »

Sean baissa la tête d'un air sinistre, sortant du bureau dans la même attitude énervé qu’à son arrivée, Mercil avait enfin l’impression qu’un poids se retirait de ses épaules, il en avait assez d’avoir ainsi été suivi, du manoir des Garth au palais en passant par la calèche.

« On m'a dit que vous veniez prendre le thé aujourd'hui, mais qu'est-ce qui vous amène ici ? »

« Comme vous le savez, ceci est une relique précieuse, et je me suis senti mal à l'aise en vous laissant derrière moi »

« Vous vous inquiétiez trop sur la sécurité du manoir Garth »

« Je me préoccupe des gens de l'intérieur, pas de ceux de l'extérieur »

« Le grand prêtre ne semble pas comprendre qu'il est impoli de mettre en doute l'intégrité des employés de la maison. Ou bien les employés ont-ils été maladroits aujourd'hui ? »

« Peut-être, mais il n'y a pas que des 'employés' au manoir Garth »

Le visage de Shuden, qui était resté détendu tout du long, se raidit légèrement. Pas des employés, mais des membres de la famille Garth, normalement, cela signifiait des parents de sang, mais il n'y avait pas d'autres Garth dans le manoir à part Shuden, à une exception près

La langue aristocratique était assez bien parlée par Mercil, un prêtre de haut rang.

Apparemment compréhensif, Shuden changea sans mot dire de position sur le canapé.

« Grand prêtre Mercil. Je me demandais si je n'avais pas fait une erreur »

Ses yeux rouges se rétrécirent alors qu'il se tenait là, indifférent.

« Puis-je vous poser une question ? »

Mercil acquiesça, intrigué par le mot 'erreur'.

« Allez-y »

« Ce que vous venez de dire, Grand Prêtre, était très trompeur. Voulez-vous dire que vous vous méfiez des chevaliers de Garth ? »

« Pourquoi douterais-je des chevalier qui suivent votre Excellence depuis si longtemps ?

»

La voix de Mercil baissa légèrement tandis qu'il répliquait avec une vertu naturelle.

« Je parle de la princesse »

« ....... »

Comme Philemon s'en doutait, Mercil n'aimait pas la position de Valia. Elle était un sacrifice, avant d'être une offrande, elle était au mieux la fille d'un chevalier même pas une noble, mais une semi-noble qui avait eu la chance de devenir princesse et d'avoir l'honneur d'être la femme du marquis de Garth

Je ne connais pas l'étendue de la bénédiction, mais je suis sûre qu'elle n'est que physique.

À ce stade, Schuden n'accorde pas au Grand Prêtre le bénéfice du doute. Il y avait une lueur dans les yeux de Mercil, et il savait pourquoi. Ce devait être parce qu'elle était la princesse que le Marquis avait ramenée du temple. Les gens du temple étaient fondamentalement purs. Il était donc évident que la princesse était l'une d'entre elles.

« Mais vous devez le savoir que ce n'est pas une prêtresse mais juste la fille d'un chevalier d'un royaume mineur qui a eu la chance de devenir son épouse. Bien sûr, il sera malheureux de divorcer, mais je ne peux pas lui permettre d'emprunter l'image d'une prêtresse pour son propre avantage. C'est un sacrifice après tout »

Mercil essaya de parler à Shuden avec modération. Les paroles du Grand Prêtre étaient très convaincantes. Shuden n'était pas un noble lâche comme les autres, mais il avait tout de même montrer le respect dû à un Grand Prêtre. C'était une déduction raisonnable pour Mercil, qui n'avait jamais entendu parler de la façon dont Shuden traitait Philemon.

« Même si c'est un peu désagréable, ....... »

« Grand Prêtre, je pense que vous vous trompez »

« ...... ? »

La voix était froide, comme il ne l'avait jamais entendue auparavant. Alors que Mercil bégayait de confusion

Le regard de Shuden le balaya froidement. Les yeux rouges, dépourvus de toute chaleur, ressemblaient à un animal sur le point de lui mordre la gorge.

« Que veux-tu dire, tromper...... ? »

Il n'eut même pas le temps de s'offusquer du langage grossier qu'il n'aurait jamais utilisé avec un grand prêtre. Dépouillé de sa politesse et de sa courtoisie aristocratiques, Shuden était simplement d'une intimidation suffocante.

« La princesse dont parle le grand prêtre est maintenant la Marquise de la famille Garth.

Ce n'est pas quelqu'un à qui le grand prêtre peut parler avec mépris »

« Votre Excellence, je suis seulement ....... »

« Vous ne traiteriez certainement pas ma femme de cette façon »

« ....... »

Les mots tombèrent sans prévenir, laissant Mercil momentanément sans voix.

Mercil n'était pas comme les autres grands prêtres, connaissant sa place, et n'hésitant pas à l'utiliser. Ce n'était pas le comportement d'un grand prêtre traditionnelle, depuis des générations, ils se tenaient à l'écart du temple, sauf en cas d'absolue nécessité, craignant que le temple ne devienne trop puissant.

Le pouvoir des prêtres était une indication claire de l'existence des dieux. Même sans croyance forcée, il y avait de nombreux adorateurs et de nombreux nobles croyaient également aux dieux. L'empereur de l'empire les respectait et ils avaient accès aux rois des nations et Mercil utilisait cette position à son avantage.

Les don étaient abondants ainsi de nouveaux temples furent construits dans tous les pays qu'il visitait, et les nobles payèrent davantage pour rencontrer Mercil. En un an, Mercil rencontra plus de nobles que le grand prêtre Philémon et la grande prêtresse Baina réunis.

L'essor sans précédent du temple était dû en grande partie à Mercil, qui était un homme d'une grande dignité car il honorait les dieux, et rien ne se mettrait en travers de son chemin de fait, Mercil n'avait jamais été laissé sans voix.

Sauf maintenant.

« ....... »

Des yeux rouges lui donnait un frisson qui semblait se resserrer autour de sa gorge rien qu'en le subissant. Son souffle se bloqua dans sa gorge comme si elle était face à une bête féroce. Mercil déglutit sèchement, incapable de parler facilement. C'est ainsi qu'il

traitait la princesse ? Il la traitait pire que cela, mais personne d'autre que lui ne pourrait le dire actuellement. La mâchoire de Shuden se resserra.

« Il s'est passé quelque chose »

La façon dont sa bouche se contracta en disait long. Shuden voulait frapper ce Grand Prêtre arrogant au visage, lui broyer les os jusqu'à ce qu'il avoue ce qu'il avait osé dire à Valia. Avec une colère qu'il ne comprenait pas, Shuden ferma lentement les yeux et les ouvrit.

« Grand Prêtre Mercil »

L'émotion s'affina rapidement, Shuden avait vécu la vie d'un noble depuis qu'il avait été traîné des rues avec des villageois morts sur sa conscience. Seuls les yeux assombris étaient toujours les mêmes, presque injectés de sang.

« J'ai passé plus de temps sur le champ de bataille que dans les salles de bal »

Ses cheveux blonds-roux se balancèrent légèrement. Cette apparence exquise attirait de nombreuses femmes ; l'allure aristocratique de son corps dur, la politesse omniprésente de ses manières. Par réflexe, Mercil se souvint d'un surnom, celui qui avait toujours suivi Shuden sur le champ de bataille : Meurtrier

« Je ne suis pas un de ces nobles qui se moquent des insultes. Mon épée sort en premier, peut-être parce que j’ai développé une mauvaise habitude avec mes mains, ou peut-être parce que j’ai l'habitude d'être couvert de sang sur le champ de bataille »

« ...... »

« Quand ma femme est insultée………... »

Mercil déglutit sèchement, les lèvres déjà desséchées.

« ......L'âme qui assassine un prêtre est abandonnée par les dieux. Aussi offensé que vous puissiez être, un tel comportement est blasphématoire....... »

« Abandonné par les dieux ? »

Le coin de la bouche de Shuden se soulevèrent légèrement. Un sourire cynique se dessina. Les dieux l'avaient déjà abandonné depuis longtemps.

« Grand prêtre Mercil. Je n'ai pas peur de l'enfer »

« ....... »

L'absolution ou la vie. Shuden le forçait à choisir l'un ou l'autre. Ce n'étaient pas les paroles d'un noble et ce n’était pas du bluff dans sa bouche, Mercil le voyait bien.

Comme le grognement d'une bête territoriale, le marquis l'avertissait qu'il lui arracherait la gorge. Ses yeux rouges ne faiblissaient pas. La confrontation ne dura pas longtemps. Mercil baissa lentement la tête.

« ......Si mes paroles vous ont offensée, je m'en excuse »

Le regard de Shuden s'adoucit légèrement, détachant son regard de Mercil, il s'adossa au dossier.

« Je transmettrai les excuses du Grand Prêtre à ma femme également »

« ......Oui, monsieur »

Mercil s'inclina également devant Shuden car ce n'était pas le moment de se vexer.

« Mon affaire avec la sainte relique est terminée, et je dois rentrer »

« Comme vous voulez »

Shuden fit sonner la cloche sur la table ; le serviteur qui attendait à l'extérieur de son bureau entra.

'Le Grand Chancelier souhaite partir »

« Oui, monsieur. Je vais raccompagner le Grand Prêtre »

Mercil se leva lentement de son siège, et ce n'est qu'en se levant qu'il se rendit compte que son dos était humide. C'était la première menace qu'il recevait depuis qu'il était devenu prêtre. Le prestige du Grand Prêtre n'étaient pas un bouclier contre le jeune Marquis, cette constatation frappa Mercil jusqu'au plus profond de son être.

Une fois dehors, le prêtre qui l'attendait s'approcha à grands pas, regarda Mercil et lui demanda à voix basse, un peu surpris.

« Grand Prêtre, vous n'avez pas l'air bien, êtes-vous malade ? »

Le visage de Mercil, qui était toujours aussi pâle avant qu'il n'entre dans la pièce, était en effet encore plus pâle. Il titubait même un peu, comme si ses jambes se dérobaient.

Mercil parla d'une voix éteinte.

« Retournons au temple. J’ai dû prendre froid »

« Oui ? Oui, je vois »

À l'origine, Mercil avait prévu de rencontrer l'Empereur après avoir livré la relique sacrée à Shuden. Mais il savait qu'il ne pourrait pas tenir une conversation avec l'Empereur dans son état actuel. Mercil marchait lentement, escortée par un prêtre. Les menaces flagrantes étaient choquantes, mais la situation actuelle l'était tout autant.

Une simple maitresse pour le marquis de Garth. Ce que Mercil attendait de la princesse car elle n’était qu’un sacrifice au représentant du dieu, elle n'était pas différente d'un animal ou d'un grain, la seule différence étant qu'elle était un être humain doté d'un esprit propre, c’est pourquoi Mercil avait insisté pour lui donner la bénédiction de l''illusion charnelle'.

Cette bénédiction, que Philémon avait été persuadé d'expliquer comme étant de la

'considération', était en fait une laisse pour la princesse. Les autres grands prêtres, bien sûr, n'ont pas été mis au courant. Une telle faiblesse devait être exploitée. Le plan de Mercil était parfait enfin il pensait qu'il était parfait.

La princesse possédait plutôt une bonne apparence noble mais l’allure du marquis Shuden Garth, ce quil lui avait montré était trop grave pour que Mercil puisse l'assimiler.

Pour lui, Schuden ressemblait à une.......

Mercil secoua la tête. Le grand prêtre, toujours très digne, partit d'une manière peu élégante.

***************************************

« Vous m'avez fait appeler, Votre Excellence. »

Sean s'inclina en entrant dans le bureau. En attendant à l'extérieur sur ordre de Shuden, il vit le visage usé de Mercil qui sembla avoir vieilli de cent ans dans l'intervalle. Ses jambes, enveloppées de la conquête divine de Grand Prêtre, semblaient chanceler.

« Sean »

Ce devait être du par le Seigneur lui-même car un air de brutalité débridée se dégageait de Shuden.

« Étiez-vous avec la marquise à l'heure du thé aujourd'hui ? »

« Oui. J'escortais la marquise, comme vous l'aviez demandé »

« Expliquez en détail ce qui s'est passé à l'heure du thé »

Sean comprit immédiatement ; l'heure du thé et Mercil, qui était parti en trombe. Il n'y avait donc qu'une seule information que sa seigneurie souhaitait obtenir.

« Le Grand Prêtre Mercil a manqué de respect à la marquise à cinq reprises »

Cinq fois ? L'expression de Shuden se décomposa à l’écoute de ce rapport clair et rapide.

Ps de Ciriolla : le coup de pression qu'a coller Shuden... on valide tellement face à ce Mercil imbu de sa petite personne

Sinon les explication du jour : Jeter le gant, ets une formulation pour lancer un duel Dextre, c'est lorsque qu'un cavalier dispose de deux chevaux, lui monté et l'autre non, qui sont ultilisé en alternance pour permettre une récupération pour celui non monté, cette technique permet de couvrir de plus grande distance a une vitesse plus élévé avec beaucoup moins de pause pour les montures

Tome 2 – Chapitre 46 – Premières

mondanités

Les yeux de Robin brûlaient depuis qu'il était entré dans la dépendance, l'image du Grand Prêtre dans son esprit baissait dans son estime.

Je ne sais pas quel genre de manque de respect il lui avait fait subir.

Pour Robin, le grand prêtre Philémon était en quelque sorte l'axe du mal. A l'heure du thé, les yeux de Robin s'illuminèrent et il devint de plus en plus perplexe. Philémon avait été si gentil avec Valia, le sourire bienveillant qui caractérisait le Grand Prêtre n'était pas faux aux yeux de Robin, et son attitude détendue y était pour quelque chose. Malgré sa méfiance, ils semblaient bien s'entendre.

Il semble si gentil. C'est à ça que ressemble l'heure du thé ?

À vrai dire, Robin ne connaissait pas grand-chose aux mondanités. Accompagner une dame à un banquet, lancer un gant à quelqu'un qui l'aurait insultée, tout cela n'existait que dans ses rêves. Il n'y avait qu'une seule raison le manque de le temps.

Pour servir une dame, il faut d'abord la rencontrer, et le temps est précieux, car pour entrer au sein des Chevaliers de Garth demandait un grand engagement personnel et c’était encore valable après son intronisation. Tous ses pairs étant des monstres, Robin avait dû se surpasser pour rester à la hauteur, d'autant plus qu'il était le plus jeune des chevaliers.

Comme si cela ne suffisait pas, la famille Garth avait peu à défendre. Ce ne fut que lorsqu'il rejoignit l'Ordre qu'il réalisa qu'il n'y avait pas de noble ou de dame ayant besoin d’une escorte et rencontrer une dame d'une autre famille était une utopie pour le plus jeune des chevaliers.

C'était pourquoi Valia était si spéciale pour Robin, ayant rejoint la famille de Garth, et ayant besoin d’être servie, elle était la seule à pouvoir remplir les attentes de Robin en tant que chevalier. L’autre personne à surveiller était le Grand Prêtre, mais c'était encore l'heure du thé, alors il s'agissait de socialiser.

Les dépendances étaient impeccables, un thé parfumé, une ambiance détendue ; la méfiance et l'animosité subtile qui s'étaient manifestées à l'égard du grand prêtre furent neutralisées dans l’écoulement du temps

« Je n'arrive pas à croire que c'est déjà fini, j'ai apprécié notre conversation et j'en ai perdu la notion du temps » dit Philémon en regardant le dessert que l’employé lui avait apporté. La fleur, débarrassée de tous ses pétales discrètement déposée sur le gâteau

signe que c’était le dernier dessert de l'heure du thé ; la règle voulait que le thé s’arrêtait après ce dessert avec une dernière tasse de thé chaud où ne fleur fraîchement coupée était placée sur le dessus. Les derniers employés finirent de les servir et se retirèrent poliment de la salle, Valia ouvrit la bouche.

« Grand prêtre, j'aimerais vous demander quelque chose »

« Allez-y. Marquise »

Valia savait qu'elle devait demander quelque chose à Philemon quand elle le rencontrerait. Il y avait une chose à laquelle elle n'avait pas pensé : la dot.

« J'ai vu les documents relatifs à la dot. Le grand prêtre les a-t-il préparés pour moi ? »

Philémon toussota et reprit une gorgée de thé inutile.

« Ce n'est pas grave, je voulais juste m'assurer que vous auriez un bon endroit où rester puisque vous alliez vous marier »

Le cœur de Valia se réchauffa sous l’embarras ; elle suivit Philemon et souleva sa tasse de thé, l’odeur fraîche lui parvint aux narines.

« Mais vous avez tant fait pour moi, c'est presque immérité »

« Pas immérité, non, pas du tout. Juste ce qu'il faut »

Philemon avait prévu une dot équivalente à celle pour un rang de marquise en vue de son mariage, certes, elle était plus généreuse que la norme mais elle n'était pas non plus excessive.

Valia était aussi surprise que possible : ce qu'elle avait reçu n'était pas une dot normale, mais un moitié d’un héritage de certaine famille noble, ce n'était même plus une dot, mais une vraie fortune

Tous deux poursuivirent leur conversation jusqu'à ce qu'ils abordent le sujet des listes de dot. Robin, qui écoutait, se dit 'Wow' et avait été impressionnée car la Madame estimait qu'elle ne le méritait pas, et elle ne plaisantait pas du tout.

Ce ne fut qu'une fois la liste terminée que Philémon éclata de rire.

« Avec tout le respect que je vous dois, Marquise, il y a quelques-unes des dots que vous avez mentionnées dont je ne me souviens pas » »

« Pardon ? » demanda Valia, abasourdie. Philémon les désigna une à une, avec un visage doux. Un terrain dans le sud, un manoir dans la capitale. Des biens qui étaient certainement trop importants pour une dot.

« Elles ont été transférées par son Excellence au près du temple »

« ......par Son Excellence ? »

« Oui. »

Philémon sourit ironiquement. Les propriétés qu’il transféra via Shuden avaient été remises sur la liste de dot de Valia et il n'y avait qu'une seule personne qui l’aurait fait Shuden Garth.

« Je vois que son Excellence apprécie beaucoup la Marquise »

« Ah....... »

Les mots étaient inattendus. Valia cligna des yeux, confuse, pour la première fois de sa vie, la femme qui était restée si calme quoi qu'ait dit Mercil était à court de mots.

« Vous commencez à faire ton âge »

Philémon était à la fois amusé et consterné. Comme un grand-père qui taquine sa petite-fille. Philémon reporta son regard sur Robin. Le chevalier avec une pointe d'espièglerie lui était familier depuis qu'il l’avait régulièrement croisé au temple.

« Monsieur. Qu'en pensez-vous ? »

« Quoi ? »

« Ne pensez-vous pas que Son Excellence apprécie beaucoup la Marquise ? »

Les yeux gris argentés se tournèrent vers Robin, qui venait d’être questionné à l'improviste. Robin ne tarda pas à remarquer le léger rougissement qui s'étendit sur le visage de Valia. Madame serait plus embarrassée si j'étais d'accord avec le Grand Prêtre mais ce serait aussi très gênant de dire non, car Son Excellence a beaucoup d'estime pour vous, au-delà de l'évidence.

Que dois-je dire ?

Si c'était Sean, il aurait dit : « Je ne pense pas que ce soit la place d'une escorte de donner son avis » Mais hélas, Robin n'avait que très peu d'expérience dans ce domaine.

Le jeune chevalier s'apprêtait à vivre la confusion de sa vie.

« Pour son Excellence, vous êtes, je veux dire....... »

Il fallait bien répondre, mais comment le dire correctement ? Les pupilles de Robin se dilatèrent de façon incohérente et Valia s’apprêta à lui venir à son secours en lui disant qu'il n’avait pas besoin de répondre

« Qu’est ce qu’est ma femme ? »

Une voix familière résonna dans la dépendance. Les trois visages se tournèrent simultanément vers le même point où de longues et fortes jambes se dirigeaient vers eux..

« Suis-je pas trop en retard, Grand Prêtre Philémon ? »

« Il est bon de vous voir avant que je ne quitte le manoir, Marquis de Garth »

Shuden sourit faiblement tandis que son regard s'attarda sur Valia en se tournant négligemment vers elle. Sean, qui suivait Shuden, fit un geste à Robin et le jeune chevalier, qui était resté figé sur place, reprit rapidement sa place, en poste derrière Sean

« Il est là » Robin poussa un soupir de soulagement.

S’asseyant juste à côté de Valia, il lui tendit la main sous la table. Valia tressaillit à ce contact soudain lorsqu'elle se posa délicatement sur sa cuisse. Elle fixa Shuden avec confusion, mais il était en fait assez nonchalant, sans prêter attention au regard de Valia, il prit un autre verre et le tint fermement de son autre main.

« Je vois que vous prenez le dernier dessert » dit Shuden, tenant toujours la main de Valia. Philémon répondit par un sourire.

« Oui, c'était un très bon goûter et un très bon thé »

« Je suis heureux que vous l'ayez apprécié »

« Une conversation sociale et décontractée » pensa Valia avec une nouvelle appréciation de Shuden. Il entretenait la conversation avec Philemon sans effort, mais était aussi très douée pour trouver et caresser calmement les endroits où sa main tressaillait. Valia souleva sa tasse de thé de sa main libre. La sensation la chatouilla mais elle était toujours ravie d'avoir cette main si forte à force de tenir une arme depuis si longtemps et pourtant si douce pour la toucher.

L'heure du thé ne dura plus très longtemps, bien que Shuden arriva le dernier, il ne semblait pas avoir besoin de Philémon, quelques salutations formelles furent échangées, et le thé se termina avec l'objectif initial de Philemon : s'excuser.

« Ce fut un plaisir aujourd'hui. Je vous prie d'agréer, Marquise de Garth, mes salutations distinguées »

« Je suis contente de vous entendre dire ça »

Valia sourit, Philémon lui rendit son sourire, puis déplaça son regard. Shuden se tenait aux côtés de Valia.

« En revoir, Votre Excellence »

« Prenez soin de vous »

Il devait lui dire au revoir parce que Valia le regardait, alors que jusque-là, il se moquait bien de lui formuler des salutation d’adieu lorsqu’il quittait le manoir, Philémon étouffa un petit rire.

« Cela fait longtemps qu'il ne m'avait pas salué »

Le jeune et beau marquis s'était rendu très inapprochable, il avait été laborieux de se rendre au manoir tous les deux jours pour le supplier d'accepter le mariage avec une princesse, mais aucun autre noble du continent n’aurait oser le traiter comme l’avait fait Shuden ; après avoir été accueillis si souvent par le majordome et les servantes, c'était un changement de cadre rafraîchissant que d'être accueillis par le maître et la maîtresse des lieux

Le carrosse du temple transportant Philémon s'éloigna. Un assistant, qui tripotait sa montre, s'approcha de Shuden.

« Votre Excellence » dit l'assistant « nous devons partir avant le coucher du soleil pour arriver à temps au palais........ »

En entendant les paroles de l'assistant, Shuden regarda le ciel. C'était le début de la soirée, le soleil commençait à colorer les nuages et un par un, les orbes de cristal qui parsèmaient le jardin s'illuminaient, une heure de calme avant le diner

« Préparez les chevaux »

« Oui ! Compris »

L'assistant s'inclina et s'éloigna rapidement. Shuden jeta un coup d'œil à Valia, qui semblait réfléchir à la mention du palais. Elle pensait qu'il viendrait après le travail, n'est-ce pas ?

« Valia »

« Oui ? »

Shuden lui tendit la main. Valia cligna des yeux, mais posa sa main dessus avec familiarité. Un petit sourire se dessina aux coins de sa bouche en lui prenant la main et ils commencèrent à marcher pour se diriger vers le jardin, où ils avaient leurs habitudes de promenade. Mais aujourd'hui....... Valia, se souvenant de l'assistant, demanda.

« Shu. Vous ne devriez pas être en route pour le palais maintenant ? »

« Nous avons encore le temps de nous promener ensemble »

Vraiment ? L'attitude décontractée de Shuden le laissait penser donc Valia mit de côté ses doutes et commença à marcher avec lui.

Les jardins étaient magnifiquement entretenus, les pavés colorés, les fontaines taillées dans le marbre mais ce qui attira le plus son attention, ce furent les boules de cristal qui remplaçaient les lanternes, elles étaient enchantées pour briller la nuit et valaient une petite fortune. Les Garth devait être la seule famille noble de tout l'empire Gel à en posséder autant dans ses jardins. Une lueur blanche et douce, semblable à un clair de lune, les illuminait doucement

« Valia »

Ils avaient parcouru une certaine distance avec les employés les suivant à distance.

« Au thé aujourd'hui, j'ai entendu dire que le grand prêtre Mercil était partie en plein milieu du thé »

La brusquerie des mots rendit Valia un peu nerveuse ; c'était le premier thé qu'elle organisait au manoir depuis qu'elle était devenue la Marquise de Garth. Bien que ce soit différent d'un thé typique, le départ d'un invité en plein milieu du thé aurait certainement une mauvaise image d'elle, ne pensant pas que Shuden serait contrarié, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter un peu.

« À l'avenir, vous n'aurez plus à servir des invités comme ça »

Mais ce que Shuden lui disait n'était pas du tout ce qu'elle avait imaginé, Valia était un peu déconcertée.

« Quoi ? Mais s'il est déjà ici....... »

« Mettez-les dehors »

« Quoi ? »

S’exclama Valia, se demandant si elle n'avait pas mal entendu. Elle n'avait jamais entendu parler de mettre à la porte un invité à l'heure du thé au point qu’elle espérait qu'il plaisantait, mais le visage de Shuden restait impassible et parfaitement sincère.

« Mais cela jetterait le discrédit sur la famille Garth »

« Cela n'a pas d'importance »

« Personne ne viendrait à mon goûter »

« Le domaine des Garth a beaucoup de vassaux, beaucoup de nobles dames »

Il ravala les mots, bien sûr, même s'il n'aurait pas hésité à les inviter lui-même même si c'était un peu puéril, même pour Shuden.

« Vous allez inviter tous les vassaux de votre domaine à la capitale ? »

« Pourquoi pas ? »

« Je ne vois pas pourquoi......, mais cela coûterait très cher »

« Votre mari peut se le permettre »

On n'invitait pas toutes les dames et vassales d'un domaine parce qu'il n'y avait pas d'invités à un goûter. Aucun aristocrate ne penserait à une telle chose, Shuden serait le seul mari à mentionner une telle possibilité ; Valia ne put s'empêcher de rire.

« Vous êtes sûre de vous ? »

« Seulement si vous le voulez »

Valia finit par rire. Ses yeux rouges s'adoucirent en la regardant, et il se souvint soudain de quelque chose : il ne l'avait pas embrassée depuis longtemps.

Dès ce constat fait, Shuden entoura la taille de Valia de ses bras, lui serrant doucement le menton. En ne prêtant nullement attention aux employés qui les suivait mais Valia était différente.

« Les employés observent....... »

« Les employés ? »

Shuden leva la tête, son regard rencontra celui de Paul et il toussa rapidement dans un geste furtif. Les employés détournèrent rapidement le regard mais le problème, c'était que Valia détourna tout aussi rapidement le regard. Shuden sourit en passant ses bras autour de la taille de Valia et la souleva légèrement.

« Shu ? »

Le soulèvement soudain fait sursauter Valia, qui jeta ses bras autour de son cou en signe de surprise. Il la souleva et la fit tourner d'un demi-tour avant de la reposer doucement.

Leurs positions se sont inversées en un instant. Valia le regarda avec incrédulité, Shuden avait tourné le dos aux employés

« Ils ne peuvent vous voir ainsi »

Shuden avait raison, dépassant Valia d'une tête avec ses épaules carrés, un dos large et tonique donc avec cet angle, ni Valia ni les employés ne pourraient se voir. Valia n'avait pas réalisé qu'il était possible de dissimuler la vue de cette façon.

« Les voyez-vous encore ? »

Valia secoua la tête.

« Je ne peux pas les voir ....... »

Une petite réponse, mais définitive qui fit naître un petit sourire de satisfaction sur les lèvres de Shuden. Il releva à nouveau le menton de Valia. Sur ses lèvres roses, Shuden lui donna un baiser. Les lèvres qui s'écartèrent facilement, offrant un passage pour la langue. Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme, sa respiration fut saccadée avec l’apparition de picotements au bout des doigts.

Sentant sa gorge fondre sous les baisers de Shuden, Valia ouvrit lentement les yeux. La première chose qu'elle vit fut des cils dorés qui ressemblaient beaucoup à ses cheveux.

Les yeux fermés de Shuden avaient quelque chose de difficile à cerner, mais pas autant que ses pupilles d'un rouge décadent. Valia se retrouvait souvent incapable de détacher son regard de son visage endormi.

Valia ne pouvait pas maintenir son regard longtemps. Ses paupières relâchées menaçaient de se fermer, sa tête étourdie par le profond baiser. Elle était sur le point de fermer les yeux. Quelque chose attira son attention par-dessus l'épaule de Shuden.

C'était son assistant.

Elle évitait soigneusement le contact visuel, comme Paul le lui avait demandé, mais ses mains et ses pieds s'agitaient avec impatience. Elle avait presque pitié de lui, à force de s'agiter dans tous les sens.

...... Au fait, ils étaient censés partir avant le coucher du soleil.

Ils devaient partir avant le coucher du soleil, mais parce que le jardin était bien éclairé, ils s’entaient pas vraiment rendu compte que la nuit était tombé, avec le ciel au-dessus de la boule de cristal s'étant considérablement assombri. Le baiser de Shuden était suffisamment bon pour la réchauffer, mais elle ne voulait pas interrompre son programme. Valia poussa légèrement contre sa poitrine, Shuden souleva légèrement son menton, séparant à peine leurs lèvres.

« Shu. Je pense que vous devriez y aller »

Chaque mot donnait l'impression qu'ils étaient encore en train de s'embrasser, leurs lèvres se frôlant l'une l'autre, Valia entoura Shuden de ses bras.

« Votre aide s'agite et il se fait tard »

Shuden leva les yeux au ciel, reconnu que Valia avait raison, la nuit tombait. Nous risquons d’arriver trop tard si nous ne partons pas maintenant. Il l'embrassa légèrement une fois de plus avant de revenir vers le manoir.

Les jardins étaient grands, et ils durent marcher un peu pour arriver à l'endroit où les chevaux attendaient. Alors qu'il marchait, suivant le pas de Valia, Shuden était perdu dans ses pensées. Une chose le tracassait, en fait.

[Son Excellence a dit qu'il avait accepté le mariage avec la princesse à cause de l'objet sacré].

C’était un des détail du rapport donné par Sean, dès que Shuden avait entendu ces mots, il avait eu envie d'aller arracher la tête de Mercil. L'arrogance était une chose, mais là, c'était plus que ce qu'il aurait pu imaginer mais ce qui le dérangeait le plus, c'était Valia.

Sean avait dit qu'elle était calme, mais Shuden ne le croyait pas car elle n'était pas juste du genre à montrer ses émotions.

C'était pour cela qu’il était rentré et ce rendit compte qu’elle avait l'air mieux qu’il ne l'aurait cru, les mêmes yeux gris argentés, calmes et sereins que d'habitude, et son sourire habituel.

Elle avait l'air d'aller bien.

Alors laissons tomber, Shuden avait toujours été indifférent aux autres. Il méprisait ceux qui se plaignaient d'être blessés. Une fois qu'une habitude est prise, elle devient une

réalité. Sa froideur était devenue un trait de caractère mais il avait toujours montré un côté différent à Valia, et maintenant qu'il savait qu’elle allait bien, il pouvait laisser tomber, ayant toujours fonctionner ainsi, alors oui, il pouvait faire ainsi

« Valia »

Pourquoi je réagis ainsi face à elle ?

« Peu importe ce que dit la Grand Prêtre Mercil »

« Quoi ? »

« Que je n'ai accepté le mariage qu'à cause de la sainte relique. C'est des conneries »

Pourquoi dit-il cela à Valia ? Shuden ne le comprenait pas très bien ; elle semblait aller bien, et la raison principale pour laquelle il avait accepté le mariage n'était pas si romantique que ça. C'était parce que les relances constantes de Philémon était ennuyeuses.

« Votre Excellence, vous devriez vraiment partir maintenant, même si vous partez maintenant, le temps....... »

L'assistant l'incita doucement. La route était déjà longue, Shuden grimpa sur le cheval que l'assistant avait préparé. Il sourit brièvement à Valia avant de partir qui lui rendit son sourire. Les serviteurs s'inclinèrent pour saluer le départ du marquis.

Valia regarda Shuden s'éloigner, monté sur son cheval noir, il disparut rapidement au-delà des portes. Elle n'entra pas tout de suite, son regard se fixa sur l'endroit où Shuden avait disparu. Les mots qu'il avait prononcés étaient sur le bout de sa langue.

Avait-il fait tout ce chemin jusqu'au manoir pour me dire ceci ?

Elle sentit un étrange tiraillement dans son cœur. Elle ne l'aime pas, elle ne peut pas l'aimer. Elle savait qui Shuden rencontrait et de qui il tomberait amoureux. Comme la marquise de Garth avait été malheureuse dans le passé, donc Valia n'aimera pas Shuden pour ne pas être malheureuse à son tour ; c’était ce qu’elle se répétait.

Pourquoi mon cœur continue-t-il à me faire mal, un sentiment que je n'ai jamais connu et qui enveloppe doucement mon cœur. Pourquoi es-tu si bon avec moi ? Shuden ne le saura jamais. C'est sa douceur qui faisait souffrir Valia.

Un homme qui aimera une autre femme. Valia qui s’était engagé sur cette route en sachant parfaitement ce qui allait arrivé, et que rien ne changera rien à ce fait. Valia ferma les yeux.

Elle l'aimait déjà

Mais elle ne voulait pas l'aimer.......

Ps de Ciriolla: on a lu trop de novel qui part sur des protagonistes se promettant de jamais s'aimer pour savoir qu'ils se mentent à eux même.... et on s'en lasse jamais <3 et pour le coup comment ne pas craquer pour shuden... sauf à être morte XD

Tome 2 – Chapitre 47 – Premières

mondanités

Fleur, la styliste exclusive de Valia, était inquiète depuis quelque temps.

« La marquise n'est pas très gaie ces derniers temps »

Valia ne ressemblait pas à une fleur épanouie malgré son sourire aussi serein qu'un clair de lune qu’elle arborait

Ca sourire ne quittait jamais ce visage qui attirait l'attention par son calme et sa grâce mais il était un peu différent ces jours-ci.

« Elle a l'air de penser à autre chose tout le temps....... »

Ignorant ce qui semblait la tracasser, Fleur était un peu inquiète : pourquoi a-t-elle l'air si abattu ? Je craignais que sa mélancolie actuelle ne devienne plus permanente Mais Fleur était une professionnelle, elle n’avait aucunement besoin de forcer un sourire, son talent lui permettait de transformer la tristesse en beauté ; choisissant la couleur de sa robe avec soin. La peau claire et les yeux clairs de Valia lui auraient bien convenu dans une couleur plus claire, mais pour l'instant, il valait mieux souligner son élégance plutôt que son éclat.

Le choix final se porta sur une robe bleu marine qui dégageait une atmosphère luxueuse. Le tissu était plus sombre, mais l'encolure était large, mettant en valeur la clavicule de la jeune femme. La taille est un peu plus haute que celle d'une robe classique, avec une ceinture en dentelle ornée de petits diamants. C'est une robe qui respirait la noblesse et la prestance, mais sans paraitre ostentatoire.

« Marquise, y a-t-il quelque chose qui ne vous va pas ou qui vous met mal à l'aise ? »

La robe choisie par Fleur allait à Valia comme un gant. Le goûter de la Marquise de Joan, auquel Diana avait envoyé une invitation, avait lieu demain. Fleur choisit quelques bijoux pour Valia et partit.

« Madame. Je vais placer les bijoux que vous porterez demain sur votre coiffeuse »

« Merci pour votre travail, Vous devriez vous reposer »

« Oui. Je vais me retirer »

Sarah s'inclina et se retira avec les servantes. La porte de la chambre de la marquise se referma doucement. En descendant au premier étage, l'expression de Sarah n'était pas

joyeuse, voir même inquiète. Sa maîtresse semblait étrangement souffrante ces derniers temps.

« Paul. Quand pensez-vous que Son Excellence rentrera au manoir ? »

« Je ne sais pas. Les choses au palais ont été mouvementées....... La dernière fois que j'ai entendu parler un assistant, les préparatifs étaient en cours pour la visite de la délégation de l'Est. »

« Il ne devrait donc pas venir demain »

« En effet »

Paul répondit en jetant un coup d'œil à l'escalier menant au deuxième étage ; lui aussi avait remarqué que sa maîtresse n'était pas elle-même ces derniers temps ; ce n'était pas pour rien qu'ils étaient réfléchissait à ce qu’ils pouvaient faire

« Paul. Je vais demander d’inclure plus de sucreries dans le dîner de ce soir »

« Oui, je le dirai au cuisinier »

Les domestiques des maisons aristocratiques étaient sensibles aux sautes d'humeur de leurs maîtres. La dame n'était pas vraiment malade, juste étrangement calme. Paul et Sarah étaient les seuls à s'agiter, car il ne s'agissait pas d'un sujet à discuter avec le marquis pour le moment

***************************************

Tandis que Paul et Sarah échangèrent des regards inquiets, Valia s'enfonca dans son lit.

Valia cligna lentement des yeux, sa literie duveteuse et séchée par le soleil. Il y avait beaucoup de place dans ce lit spacieux pour elle et Shuden.

Shuden.

Valia fixa la place vide à côté d'elle, sachant qu'elle n'avait pas d'autre choix que de marcher sous la pluie. Valia avait confiance dans le parapluie qu'elle tenait, pensant qu'il tiendrait la pluie à distance. Quand les gouttes de pluie qui, au mieux, mouillaient l'ourlet de sa robe, se sont-elles transformées en une averse torrentielle ? Une averse terrifiante. Vous savez que vous allez être trempé, mais vous ne pouvez pas vous en empêcher.

Autrefois, elle avait été heureuse de connaître l'avenir. Valia sait comment son destin allait se dérouler. Elle pouvait éviter ce qu'elle devait éviter, maintenant, malheureusement, ce qu’elle devait éviter c'était Shuden, son mari.

Valia avait vécu et était morte sans amour dans sa vie. C'était déjà arrivé, et elle était sûre que cela se reproduirait, c’était pourquoi elle pensait que ce ne serait pas grave si Shuden tombait amoureux d'une autre femme, et qu'elle était persuadée de pouvoir n'être qu'une proie silencieuse et souffrante à ses côtés. Si elle n'avait pas eu cette confiance, elle n'aurait pas répondu à l'appel de recrutement de princesse

......Effrayant.

Effrayant était probablement le bon mot. Quelle tragédie ce serait d'aimer un homme qui aimerait quelqu'un d'autre. Quelle tragédie ce serait d'aimer un mari comme ça.

Valia ne savait pas plus du tout quoi penser de la situation car l'image de la marquise d'autrefois, les larmes coulant sur ses joues, regrettant de ne pas être aimé, ne cessait de lui trotter dans la tête.

*******************************

Les dames invitées au goûter de Diana étaient ravies : la célèbre Marquise de Garth faisait sa première apparition en société ! C’était quelque chose d'être aussi célèbre alors que l'on n'avait même pas commencé à être actif en société.

Du coup, le goûter d'aujourd'hui chez Diana était plus animé que jamais. Le temps était couvert, ce qui empêcha le thé de se dérouler dans le jardin, mais ce ne fut pas un inconvénient. Les dames arrivèrent tôt et bavardèrent à bâtons rompus et le centre de la conversation fut sans conteste Valia.

« J'ai vraiment hâte d'y être. »

« Moi aussi »

« J'ai entendu dire que Son Excellence le Marquis de Garth l'aimait beaucoup »

« Oh, j'ai entendu ça aussi. On dit qu'il a acheté tous les bijoux à l'hôtel des ventes »

Marquise de Garth, que de choses à noter à propos de Valia car le simple fait qu'elle soit la femme du marquis de Garth suffisait à susciter la curiosité ; ce n'était pas tout : le

'second mariage' non annoncé et le fait que Shuden Garth avait fait une razzia sur les bijoux féminins à l'hôtel des ventes était aussi des sujets de conversation passionnée Il fallut attendre un certain temps avant que Valia n'arriva. Diana, l'hôtesse du goûter, était sortie pour accueillir personnellement la voiture ornée des armoiries de la marquise de Garth, Valia toujours escortée par Sean, cette fois de plus, Diana se dit

« Quelle ne sera pas leur surprise lorsqu'elles réaliseront qu'un chevalier de l'Ordre du Garth est venu les escorter ? »

Aux dames qui s'enquièrent de Valia, Diana se contenta de répondre : « Vous verrez par vous-même »

Cela l’a faisait rire, n’ajoutant rien d’autre, rien sur le fait que Shuden n'avait pas quitté Valia des yeux de toute la journée, ni du fait que Sean était venu l'escorter. Elle ne voulait pas rien de l'histoire de Valia, mais elle avait une raison

« Je veux leur réserver la surprise »

Certaines choses sont plus choquantes lorsqu'on en est témoin que lorsqu'on en entend parler. Diana, qui est une vraie farceuse au sein de la bonne société, avait prévu cette

petite farce, regrettant juste l’absence de Shuden car personne ne pourrait croire que le marquis soit incapable de détacher son regard de sa femme s’il n’en était pas témoin de cette scène.

« Bienvenue, Valia »

Diana la salua, l'esprit en proie à toutes sortes d'imaginations plaisantes. Valia sourit.

« Merci de m'accueillir »

« C'est moi qui suis contente que tu sois là. Allons dans la dépendance. Tout le monde vous attend »

« Je suis en retard ? »

« Oh, non, tout le monde est en avance aujourd'hui »

La raison, bien sûr, c'est Valia, mais Diana ne prit pas la peine de le mentionner, ne voulant pas que Valia se sente nerveuse à l'idée de participer à son premier goûter.

Valia suivit Diana dans la dépendance où les bavardages s'arrêtèrent brusquement. Les regards des dames assises à la table ronde se tournèrent vers la nouvelle venue, Diana lui sourit et lui proposa de s'asseoir, sur le siège voisin du sien. Une fois assise à côté de son amie, Valia leva les yeux.

« Voici la marquise de Garth, qui se joindra à nous pour le thé à partir d'aujourd'hui »

Malgré sa nervosité, Valia fut agréablement surprise par les regards des dames qui la dévisageaient : une curiosité sincère et une faveur indéfectible. Cette faveur n'était possible que parce qu'il s'agissait d'un petit goûter avec un nombre fixe de membres, et non d'un banquet ou d'un bal avec un grand nombre de nobles. C'était pourquoi les venues régulières de nobles de haut rang à des goûters étaient si rares. Ils s'avéreraient être les meilleurs alliés de Valia dans les cercles sociaux à l'avenir.

« Vous êtes très belle aujourd'hui. Marquise de Garth »

« Je l'ai remarqué depuis que vous êtes entrée. C'est le travail de votre styliste exclusif ?

»

« J'ai ressenti la même chose pour votre robe de mariée, la dentelle est magnifique »

Quand on voulait être aimé, les mots sortaient doucement, en plus, Valia était l'épouse du marquis de Garth, l'actuel chef de l'aristocratie de l'empire Gel, la conversation se déroulait de manière fluide et courtoise.

Les dames ne posèrent jamais de questions grossières qui auraient mis Valia mal à l'aise, comme celle de savoir comment la fille d'un chevalier en était arrivée à épouser le marquis de Garth. Elles se contentèrent de complimenter sa robe et ses dentelles.

D'ailleurs, les diamants qui scintillaient sur la peau de Valia devaient être.......

« Vous avez dit que le marquis de Garth avait acheté tous les bijoux de la salle des ventes pour les offrir à sa femme. »

« C'est vrai, c'est une rumeur qui court dans les cercles sociaux »

« Mon neveu est allé à la vente aux enchères et est revenu choqué »

Les dames ricanèrent, Valia sirota son thé avec un petit sourire mais malgré son apparence calme, elle était honnêtement surprise que Shuden avait acheté les bijoux à la salle des ventes car elle le découvrait juste à l’instant grâce à cette conversation.

Il ne lui avait pas dit, c’était déjà une somme astronomique lorsqu’on achète chez un bijoutier, mais si tout avait été acheter aux enchères, combien cela avait-il coûté ? Valia n'en avait aucune idée.

« Au fait, tu es au courant ? Un banquet impérial aura lieu dans quelques jours »

À la mention d'un banquet impérial, la dame à côté d'elle demanda.

« Il y a un banquet impérial ? Je n'en ai jamais entendu parler auparavant »

« Une délégation de l'Union des Royaumes de l'Est vient nous rendre visite, et un assistant m'a dit que la cour impériale organisait toujours un banquet lors de la visite d'un envoyé, alors il en sera de même cette fois »

« Oh. Alors c'est presque certain »

Les yeux de Diana s'illuminèrent car un banquet impérial réunirait non seulement la famille royale, mais aussi de nombreux nobles de haut rang ; ce serait un bon début pour Valia. Une noble qui partageait les pensées de Diana prit la parole.

« La marquise de Garth fera également sa première apparition à un tel banquet, et je suppose qu'elle y assistera avec Son Excellence ? »

Valia secoua la tête. Cela faisait des jours qu'elle n'avait pas vu Shuden.

« Je n'en suis pas sûre pour l'instant, il est très occupé »

« Oh....... Oui, je sais, il a beaucoup à faire »

« Mais ce serait bien que vous y alliez ensemble. C'est tellement romantique pour un couple marié d’aller ensemble à son premier banquet »

« Je sais, mais vous devriez lui demander »

« D'accord »

Malgré son sourire, Valia n'avait pas l'intention de demander à Shuden d'y assister avec elle, il était si gentil avec elle, mais cette gentillesse l'ébranlait.

Elle n'aimerait jamais Shuden et pour tenir cette promesse, elle resterait aussi loin de lui que possible ainsi peut-être qu'un jour, tout irait bien, et qu’elle pourrait se contenter de l'apprécier, comme elle le faisait maintenant.

Le goûter s'était bien passé malgré une averse au milieu de l’après-midi, mais c’était prévu que le temps soit couvert mais le bruit apaisant de la pluie ajouta à la tranquillité de la dépendance et lorsqu’elle s'était arrêtée, le dessert servi, décoré de fleurs fraîches, annonçait la fin du goûter.

« C'est déjà le dernier » dit Diana « je m'arrangerai pour que le prochain ait lieu dans le jardin. Je suis désolée de ne pas avoir pu vous montrer les magnifiques roses du jardin »

Sur ce, Diana dit qu'elle attendait avec impatience le prochain thé dans le jardin. Ce fut un goûter délicieux et Valia était heureuse de dire qu’elle aussi avait passé un bon moment. Ce fut à ce moment-là qu’une servante s'approcha d'un pas traînant.

« Madame. Je dois vous parler un instant »

La servante chuchota à l'oreille de Diana dont l'expression changea légèrement.

« Oh, mesdames. Il s'est passé quelque chose et je pense que je vais devoir interrompre le goûter un peu plus tôt que prévu, c'est d'accord ? »

« Qu'est-ce qui se passe ? »

« Ce n'est pas grave. Je vous raccompagne à l’entrée »

Diana sourit ironiquement. Les dames étaient abasourdies par cette fin abrupte du goûter, il ne devait n’y avoir rien de grave, car l'expression de Diana était irréprochable, pire, elle souriait. Diana accompagna Valia et les autres dames hors de l'enceinte. Leurs carrosses attendaient au même endroit et alors qu'elles bavardaient et se dirigeaient vers la voiture, elles s'arrêtèrent.

C'était après la pluie.

Le carrosse portant l'emblème du marquis de Garth était là avec un homme adossé au mur noir, les bras croisés, qui, du moins parmi les dames de ce goûter, n'était pas inconnu.

« Le ......Marquis de Garth ? »

Dès que quelqu'un murmura cela, tous les regards se tournèrent vers Valia, qui marchait aux côtés de Diana, ses yeux gris argentés se sont rétrécirent ne s'attendant pas à cela. Diana, qui souriait sereinement à elle-même, donna un coup de coude dans le dos de Valia.

« Son Excellence est venue vous chercher »

« Vous le saviez ...... qu’il venait me chercher ? »

« Oui. Allez-y »

Oh, mon Dieu, le Marquis de Gart venant personnellement chercher sa femme ; aucun haut noble n'avait jamais fait cela auparavant. Tournant le dos à Diana, Valia marcha d'un pas hésitant vers Shuden, rétrécissant l’écart entre eux alors même qu’elle n’était pas bien grande à l’origine, l'apercevant, il s'approcha d'elle à grands pas. Ses yeux rouges se fixèrent sur elle, Valia prit la parole en premier, les épaules légèrement humides.

« Il a beaucoup plu...... »

« Valia »

Une main fraîche s'empara de la sienne, cette même main qui avait toujours été ferme depuis leur rencontre et ces yeux rouges. Valia croisa le regard de Shuden et sourit qui lui rendit aussi. C’était bizarre, elle avait l'impression qu’elle allait pleurer, mais elle ignorait le pourquoi ; c’était juste ces cheveux dorés foncés avec une pointe de rouge.

« C'est pour ça que je suis venu vous chercher, parce qu'il pleut »

« ....... »

Valia ne pouvait rien dire, ce jardin pluvieux où tout était nouveau pour elle. Elle ne voulait pas qu’il rit si librement, qu’il soit si doux, qu’il soit si aimant.

J'aimerais que tu n’agites pas autant mon cœur.......

Je vois.......

Elle se rendit compte, tout à coup.

« ......Shu »

Je n'aurais jamais cru tomber amoureuse aussi facilement.

Tel une évidence dans son univers, elle était tombée amoureuse de l'homme en face d'elle.

Ps de Ciriolla : pour les lecteurs qui tiquerait sur le paragraphe qui parle de la pluie et dans sa confiance en son parapluie, c'est une métaphore pour l'amour; la pluie est la représentation des sentiments, et la parapluie dans ca garantie d'étre incapable de tomber amoureuse du a sa connaissance de l'avenir... je pense qu'avec ceci, il prendra bien plus de sens si il vous semblait nébuleux

Tome 2 – Chapitre 48 – Les nobles

Les yeux de Valia s'écarquillèrent légèrement, reconnaissant clairement cette émotion ; elle l'aime lui murmure son cœur aimant, lors de sa prise de conscience, se disant qu’elle l’avait toujours su, qu’elle finirait par tomber amoureuse de cet homme.

Elle n'arrivait pas à le quitter des yeux, son regard incapable de se détourner de la direction que prenait son cœur. C'était la première fois qu'elle goutait à l'amour, et c'était à la fois joyeux et doux-amer. Elle avait l'impression qu'elle allait pleurer, mais une partie d'elle avait envie de rire, heureuse autant que triste que Shuden qu’il soit venu la chercher.

« ......j’avais dit que je viendrais vous chercher la dernière fois »

Lui rappela Valia en souriant, un souriant le cœur presque douloureux

« et vous revenez, Shu »

Elle était heureuse qu'il vienne chaque fois qu'il pleuvait, et elle avait presque le cœur brisé de voir que Shuden avait encore traversé les affres de la météo derrière lui pour venir à elle. Shuden lui proposa alors

« Alors, la prochaine fois qu'il pleuvra, je n'aurai qu'à vous attendre »

« Oui »

Elle se demandait si cet homme savait ce qui lui faisait ressentir, et s'il ne le savait pas, si elle pourrait un jour lui faire vivre ce sentiment irrésistible.

« Je passerai vous prendre alors, Shu »

Shuden sourit d'un air taquin

« Je m'en réjouis, Madame »

Leurs sourires se mêlèrent doucement, Shuden escorta Valia jusqu'au carrosse. Les dames témoins de cette romance, n'eurent que pu se taire, rassemblées en cercle, observant Shuden et Valia comme au théâtre, le silence ne fut briser qu’avec le départ du carrosse.

« Eh bien, mesdames. Nous devrons attendre le prochain goûter, mais merci d'être venues aujourd'hui »

Diana congédia les dames d'une voix enjouée, si heureuse de constater que les dames furent surprises de voir le marquis de Garth alors que personne ne l’attendait. Tandis que les différents carrosses s'éloignaient, Diana murmura pour elle-même.

« J'ai vraiment eu de la chance de rencontrer Valia au palais ce jour-là »

Il était bon d'avoir une bonne amie, mais il y avait aussi un petit plaisir inattendu. Je ne verrai jamais un tel spectacle dans la haute société de la capitale, je ne pensais jamais le voir de ma vie. Diana eut un sourire malicieux et se dirigea vers la maison principale.

Installés dans le carrosse de Garth, qui se dirigeait à toute vitesse vers le manoir.

« Valia, il s'est passé quelque chose au goûter ? »

« Non, il ne s'est rien passé »

« Vous ne donnez pas l’impression qu’il ne s'est rien passé »

En vérité, Schuden étudiait l'expression de Valia depuis le moment où il lui avait pris la main, y avait vu une certaine complexité d'émotion dans son visage par ailleurs calme.

Valia souriait aussi sereinement qu'une lune immergée, mais le sourire lui-même n'était pas sans nuances mais tout à l'heure, quelque chose était différent avant qu’il ne puisse observer de plus près les lueurs d'émotion, si bien cachée sous la surface habituellement

Shuden s'inquiétait pour Valia car les cercles sociaux de la capitale de l’empire n’étaient pas pour les nobles débutants, possédant leur propre règle et hiérarchie, bien sûr, être la marquise de Garth était un bouclier solide, mais cela ne vous pouvait pas forcément vous protéger des piques acerbes. Et le meilleures des jeunes filles, si humiliée lors de son bal des débutantes ; elle pourrait finir en larmes le reste de la nuit, elle n’aurait aucun moyen d’aller voir son adversaire et lui rendre la pareil.

Pas Shuden, bien sûr, c'était un homme qui n'avait pas l'intention de laisser aucune aristocrate s'en tirer en se comportant grossièrement avec Valia.

« Et les femmes avec qui vous étiez ? »

« Elles étaient toutes gentilles avec moi, alors j'ai passé un bon moment »

« Je vois »

La façon dont elle souriait en disant cela respirait la sincérité ; Shuden serra légèrement le dos de la main de Valia, alors même qu'elle répondait si docilement à sa question, il pensait à un autre détail dans sa tête.

« Je dirai à Sean d'escorter Robin à tour de rôle »

Sean comprendra ce que Shuden le pourquoi de son ordre sans qu’il n’aura à s’expliquer, s’assurant que Robin apprendra comment traiter toute personne qui

manquerait de respect à Valia, et comment la dénoncer Ignorant ce que Shuden avait en tête, Valia demanda autre chose.

« Au fait, Shu, ça ne vous dérange pas de venir comme ça, je sais que vous avez été très occupé par la mission »

« C'est bon, c'est presque terminé et les préparatifs du banquet impérial ne me concernent pas »

« banquet impérial....... »

Dès qu’elle entendit ceci, elle repensa au conversation pendant le thé ou les autres nobles expliquait que vu que c'était le premier banquet auquel Valia assistait, il serait plus romantique qu'elle vienne en couple. Les dames l’avait gentiment bousculé, la poussant à dire quelque chose.

« Sur le moment, je ne pensais pas lui parler, j'essayais de garder mes distances »

En un instant, elle changea d'avis car Valia voulait être avec Shuden, et elle voulait assister au banquet avec lui.

« Shu »

« Oui, Valia »

« Assisterez-vous au banquet impérial ? »

« Le premier jour, je suppose »

Shuden déglutit intérieurement ; le banquet impérial.

C'était un banquet impérial, donc de nombreuses personnes importantes y assisteront le premier jour, y compris la famille royale ainsi que Leo Canute, le chef de la mission de l'Union des Royaumes de l'Est, cet homme avec qu’il avait une affaire personnelle à régler

« Je ne l'ai pas revu depuis »

Tant de sang avait été versé entre eux, et pourtant ils ne s'étaient jamais rencontrés sur le champ de bataille. Shuden avait senti que la patience de Leo avait fini par s'épuiser, sinon il n'aurait pas accepté le titre de vicomte, lui qui vouait une haine si intense à la noblesse. Tout cela n'était qu'un avant-poste pour rencontrer Shuden, directement.

« Shu, alors »

La voix hésita, Shuden détourna le regard vers Valia clignant prudemment des yeux.

« Puis-je me joindre à vous au banquet du premier jour ? »

« Hum ? »

« Si vous avez des projets avec d'autres personnes, nous pouvons remettre cela à plus tard »

Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement à ces mots inattendus, ayant parfaitement prévu d'entrer avec Valia, Jamais il l’aurait laissé aller seule à un énorme banquet impérial comme celui-ci seule.

« Je n'ai pas d'autres engagements »

« Alors....... »

« C'est la première fois que ma femme participe à un banquet, et elle mérite que je sois à ses côtés »

Le visage de Valia s'illumina, dès le début il ne pouvait s’empêcher de sourire devant sa joie mais voir ses oreilles rougir, lui donnait envie de la taquiner.

« Valia »

Shuden balaya du bout des doigts les cheveux blonds qui couvraient son front. Valia ne put s'empêcher de le dévisager ; il était si beau, quel qu’était le moment, ces cheveux blonds-roux qui couvraient légèrement son cou, les yeux d'un rouge décadent qui attiraient son regard et ne la lâchaient pas... Un si beau visage. Il avait toujours eu un air décontracté, avec un soupçon de dangerosité

« J'allais venir avec vous, bien sûr, mais je suppose que ce que vous aviez imaginez »

« Quoi ? Pas que....... »

Dans les cercles sociaux de Gel, il n'est pas courant que les couples apparaissent ensemble. L'un d'entre eux entre plutôt avec un entourage de connaissance, ou, simplement si la relation n'est pas bonne au sein du couple donc pour toutes ses raisons, il était plus courant que les couples mariés entrent séparément. Valia connaissait cette coutume par expérience, et Shuden, un noble de Gel, ne l'ignorait pas non plus.

Mais il trouva amusant de lui faire une farce ; Shuden plongea son regard dans ses yeux gris argentés, qui contenaient une pointe d'embarras et chaque fois que Valia montrait une telle gamme d'émotions, il se sentait étrangement bien, même si ce n’était pas la seule cause.

Le soir même, une fois de retour au manoir, Valia se démaquilla et prit un bain, s'oignit d'un baume odorant et se fit un massage relaxant, à en fermer les yeux, se sentant fraîche et langoureuse. La femme de chambre qui se trouvait à l'extérieur de la salle de bains fit irruption.

« Madame, Son Excellence vous attend à l'extérieur »

« Oui ? »

Valia regarda le sablier de la salle de bains. Perplexe, elle ordonna aux servantes de terminer rapidement. Quelques instants plus tard, elle enfila une simple robe d'intérieur et sortit. Dehors, Shuden l'attendait.

« Shu. Vous êtes en avance »

« Nous avons beaucoup de travail à faire ensemble, n'est-ce pas ? »

« Faire quoi ? »

Valia se souvint par réflexe du document sur les affaires internes car depuis que Shuden n'était plus dans le manoir dû à l’arrivée de la délégation, les affaires internes du manoir avançaient relativement lentement, si Valia s'occupait de la plupart d'entre elles, mais elle devait parfois en informer Shuden et lui demander son accord.

« Je peux travailler d'abord et dîner ensuite ? »

« Bien sûr. Je n'en ai pas pour longtemps, alors faisons ça »

Valia sourit et Shuden sourit, sachant très bien ce qu'elle pensait en répondant si facilement. Quand elle avait dit 'travail', elle voulait vraiment dire travail mais ce n'était pas la seule chose au monde. Prenant la main de Valia, Shuden marcha dans le long couloir, s'arrêtèrent devant la chambre de la marquise, au centre du deuxième étage.

Valia eut un moment de doute lorsque Shuden se tourna vers la servante qui les suivait.

« Faites monter le dîner dans la chambre dans trois heures »

« Oui, Votre Excellence »

Les visages des servantes devinrent rouges alors qu'elles répondaient poliment. Une fois dans la chambre, Valia cligna des yeux, réalisant soudain ce à quoi Shuden avait fait référence en disant 'travailler ensemble'. Avant qu'elle ne s'en rende compte, il lui attrapa le menton.

« Shu, attendez une minute...... »

Les mots ne furent jamais prononcés jusqu'au bout, l’interrompant en écartant légèrement les lèvres. C'était affectueux, loin des baisers habituels qui ressemblaient à ceux des amants, celui essoufflé et étouffant s'allongeant.

Sa main descendit le long de son dos, et elle put sentir le désir dans son contact. Elle fut repoussée un peu en arrière, ses jambes s'accrochèrent du canapé et elle tomba dessus, Shuden continua de tirer sur les rubans de sa robe et rapidement sa peau lisse fut exposée, et il baissa à nouveau la tête.

« Hmph...... »

Ses lèvres embrassèrent le long cou, s'attardant brièvement sur la clavicule proéminente. Shuden laissa des traces rouges partout où il passa

La poitrine de Valia se souleva et s'abaissa au rythme de sa respiration pleine de désir, son corps s'échauffa, laissant s’échapper un mince gémissement de ses lèvres.

Elle agrippa les épaules de Shuden, mais ses mains étaient faibles. Ce fut comme si chaque centimètre de lui brulait, le yeux de Valia se voila de passion

« Valia »

La voix de Shuden était d'une séduction à couper le souffle lorsqu'il prononça son nom, la preuve de son désir se pressa contre sa peau douce, et il releva la tête.

Son corps à moitié dénudé dévoila sa chair blanche, Shuden savourant la volupté de cette peau d’une finesse et d’une douceur infini, et ces mamelons durcissant au moindre contact.

A-t-elle la moindre idée de la passion que représente la sensation de son propre corps ?

Votre pénis se dressait déjà, son sous-vêtement contenant difficilement son sexe durci, Valia détournait le regard, comme d'habitude.

ce regard de côté qu’il recevait toujours lorsqu’ils faisaient l'amour comme ça, cela lui plaisait tout comme cette bouffée d'embarras.

L'intérieur de ses cuisses déjà mouillé, les sous-vêtements de Valia finirent rapidement au pied du canapé.

Dès que les doigts de Shuden touchèrent son clitoris, les cuisses de Valia se soulevèrent, Shuden en profita pour saisir habilement ses cuisses à deux mains et y enfouit son visage.

« Hmph....... »

Cette petite zone rendait Valia irrésistible. La simple caresse, morsure et le moindre souffle suffisait à la rendre humide, il aimait voir ses réactions à ces caresses.

Le pénis de Shuden était à la limite de l’explosion mais se refusait de jouir ailleurs qu'en elle, Shuden leva la tête et la retourna.

« Shu ? »

L'ourlet de sa jupe remonté jusqu'à ses hanches ; les doigts de Shuden sondèrent sa fente et trouvèrent son vagin, toujours aussi étroit que les trois premières fois, il traça un large chemin à travers l'humidité faisant gémir Valia

« Shhhui, continue, hmmm....... voulez-vous ? »

« Vous n'aimez pas ça ? »

« Parce que c'est ....... »

« Vous aviez aimé la dernière fois, combien de fois l'avez-vous ressenti ? »

Les oreilles de Valia rougirent, elle enfouit son visage dans le canapé en marmonnant

« Ne dites pas ça,....... S'il te plaît, ne dites pas ça....... »

Shuden sourit.

« Si vous voulez »

Les entrailles de Valia se replissèrent de fluides. Si l'embarras ne révéla pas d'un mensonge ; son corps était ironiquement honnête face aux trois doigts qui échauffaient ses parois intérieures.

Lorsqu'il fut satisfait, il plaça un coussin sous le bas-ventre de Valia puis lui fit remonter ses hanches, Shuden saisit son pénis, faisant tressaillir Valia lorsqu'il frotta doucement le gland à l'entrée de son intimité

Shuden l'enfonça lentement, très lentement, mais tout aussi impitoyablement en remplissant l'étroit passage, les parois intérieures laissèrent place au pénis épais et dur.

Valia releva la tête et respira bruyamment.

« Ah ! Oui, Shu ! »

La pénétration fut douce, mais seulement la première fois car il devint rapidement indiscipliné, poussant vers l'intérieur. Le bruit d’éclaboussure se fit obscène. Les poussées étaient si brutales qu’il s’imagina que la muqueuse ne puissent se détacher à chaque aller-retour. Le plaisir de poignarder son point sensible sans éjaculer était bien trop grand, transformant les gémissements de Valia en sanglots.

« Hhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

Les fesses blanches et rebondies ne faisaient qu'onduler à chaque poussée du pénis enflammé, mais aux yeux de Shuden, elles n’étaient qu’un appel à l’excitation. Le durcissement constant de la tige fit sursauter Valia.

« Hmph ! »

Le canapé ne céda pas comme les draps d'un lit, au lieu de cela, les jointures blanches de ses mains crispées ressortaient. La pression était intense, ses hanches étaient agitées de soubresauts. La verge épaisse qui s'enfonçait profondément en elle, rien de tout cela ne pouvait être supporté par Valia, sans compter, cette position était trop.......

Ses mouvements étaient plus rugueux que d'habitude et ses fluides éclaboussait la peau nu de leur cuisses, tellement mouillée à l'intérieur que le sexe de Shuden, semblait accéléré à chaque mouvement

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

Les poussées lourdes et brutales de sa verge poussèrent Valia au point de devenir blanche au visage. Puis vient ce moment, Valia ressentit un violent orgasme ; ses

entrailles se contractèrent et se spasmèrent violemment, mais Shuden ne cessa de bouger sauf pour un très bref ralentissement.

Je l'ai taquinée plus durement.

« Oui, s'il vous plaît, ......, Shu ! »

Les zones érogènes gonflées répondaient encore plus vivement à la stimulation brutale du pénis. Valia frémissant, essaya de retirer involontairement ses hanches, mais cela ne servit à rien, se cambrer plusieurs fois, fut inutile tant il la maintenait fermement.

Ce ne fut que lorsque la gorge de Valia s'éclaircit que Shuden éjacula en elle. À son plus grand plaisir, la verge était encore vigoureuse, il lui restait encore plusieures bonnes heures devant lui.

« Shu....... »

Valia leva les yeux vers Shuden alors qu'elle s'allongeait sur le lit, sans aucun vêtement.

Sa robe d'intérieur était posée négligemment entre le canapé et le lit.

Ce corps fiévreux, un corps si charmant, Shuden l’embrassa sur chaque millimètres de peau blanche. Il se plaisait de la savoir si bien dans mes bras mais cette pure pensée ne fit pas long feu face à l’appel de la chaleur de l'amour.

Tome 2 – Chapitre 49 – Les nobles

L’ambiance au manoir redevint normal, cela depuis le jour où Valia était revenue avec Shuden ; Paul et Sarah furent les premiers à remarquer que la dame avait retrouver son humeur et furent soulagés de voir disparaitre cet air triste.

'Madame, devons-nous laisser cette question du budget en l'état ? »

« Oui. »

Valia faisait du 'vrai travail', signant les documents budgétaires, puis les remit à Paul et vaqua à ses autres occupations.

Shuden n'était pas au manoir car il était sur le terrin d’entrainement. En remplissant la ligne de signature vide, Valia regarda le nom de famille 'Garth' après son nom.

« Il y a encore du temps »

L'amour de Valia pour Schuden ne la rendait pas nécessairement malheureuse ; cela ne faisait aucune différence immédiate, à moins qu'elle ne pleure et ne s'accroche à lui. Il restait encore pas mal de temps avant que Yeri apparaisse, et Shuden était encore gentil avec elle, alors oui. Rien n'avait changé, il n’y avait seulement que Valia, ou plutôt son cœur, qui était troublé.

« ...... tu ne m'as pas dit de ne pas t'aimer. »

La source de son courage était la suivante : aucune clause n’étaient stipulé dans les termes 'ne pas aimer' dans leur mariage, seule Valia, avec la connaissance de l'avenir avait voulu s’imposer cette clause mais maintenant qu'elle avait compris qu'elle était amoureuse, elle voulait lui montrer un peu d'elle-même.

« Il a été bon avec moi et....... »

Valia ne connaissait pas le Shuden du passé ; peut-être était-il aussi bon avec son ancienne marquise ; pourtant, elle avait décidé d'arrêter les comparaisons.

« Nous avons célébrer un second mariage »

Rien que cela, c'était un changement par rapport au passé donc peut-être que l'avenir sera lui aussi un peu différent. Valia décida d'y réfléchir, même si elle ne pouvait rien changer d'autre, elle pensait peut-être pouvoir changer cet homme à ses côtés, il fallait du courage pour le faire car après tout, ils n'avaient pas eu de 'second mariage' dans le passé.

Elle se rappela soudain de la bénédiction de Philémon. « Puissiez-vous être heureuse »

Une bénédiction, elle était tellement pressée de sortir de sa misère qu'elle n'avait pas vraiment réfléchi à l'idée du bonheur. A quoi ressemblerait-il s'il venait à elle et s’il se confessait.

« ......il est si fier »

Valia tourna son stylo. Elle était curieuse, en fait.

Shuden était si bon avec elle parce qu'elle était sa femme, mais de quoi aurait-il l'air devant la femme qu'il aimait, que lui murmurerait-il, comment la regarderait-il ? La petite question s'accumulait dans les recoins de son esprit comme une minuscule flaque d'eau.

*********************************

Contrairement à la tranquillité au sein du manoir Garth, le monde entier était en effervescence : la marquise de Garth avait réalisé sa première apparition sur la scène sociale. Elle ne s’était présentée qu'aux goûters de Diana, auxquels les invitations n’étaient adressées qu'à un petit nombre de personnes.

Aux autres invitées des goûters, les femmes de la noblesse, qui étaient présentes: on leur posait toujours les mêmes questions lorsqu'elles assistaient à un banquet ou à un bal. Tout tourne autour de la fameuse Marquise de Garth. Bien entendu, aucune de ces dames n'était en mesure de répondre à leur curiosité car pour rehausser la dignité d'une assemblée de quelques personnes, un silence de circonstance s'imposait.

Les dames glissaient cependant un commentaire.

« Son Excellence le Marquis de Garth est venu chercher sa femme »

« Mon Dieu, le marquis de Garth lui-même ? »

« Oui. Exactement »

La circulation de cette nouvelle fur fulgurante, pas un seul noble qui n'était pas au courant. L'aristocratie entourant Varia n'avait jamais aussi passionnée car le Marquis de Garth, parti noble neutre, qui ne soutenant ni le premier prince Gusto, ni le second prince Elvan, pourtant, il détenait énormément de pouvoir, et tout le monde cherchait à l’approcher d’une manière ou d’une autre.

L’apparition Valia, la Marquise de Garth, sur la scène mondaine était entouré de mystère, tout ce que l'on savait d'elle, c'était qu'elle était une noble et la fille d'un chevalier du Royaume de Risa. Plusieurs nobles de haut rang envoyèrent des gens au Royaume de Risa pour en savoir plus sur elle, mais rien n'était revenu. Shuden avait déjà fait le travail en nettoyant les traces autour du passé de sa femme En fin de compte, Valia était une page complètement vierge, mais les rumeurs étaient trop fortes pour être ignorées.

Deuxième mariage, razzia dans la salle des ventes, et même des débuts timide lors de gouter.......

À ce stade, il aurait été stupide de ne pas envoyer d'invitation à la marquise de Garth.

Normalement, les invitations sont envoyées en masse sur une seule feuille de papier mais un traitement de faveur était réalisé pour la Marquise de Garth, un papier épais de bonne qualité, une goutte de parfum de luxe et une pincée de poudre d'or, et même le contenu était spécialement rédigé tout cela donnait beaucoup de travail aux préposés aux invitations.

« Sarah, ce sont bien des invitations ? »

« Oui, Madame. Elles ont été réceptionnées ce matin »

Valia réfléchit, le nombre d'invitations avait considérablement augmenté ces derniers temps. Bien sûr, la marquise de Garth avait déjà reçu de nombreuses invitations, mais pas autant, cela n’avait plus rien à avoir en quantité

« Est-ce parce que vous avez assisté au goûter de Diana ? »

À part ça, elle ne voyait aucune autre raison, Valia regarda quelques invitations sur papier glacé et les reposa. Sarah demanda.

« Madame. Devons-nous encore envoyer des fleurs à chacun d'entre elles ? »

« Bien sûr »

Dans les cercles sociaux impériaux de Gel, lorsqu'une invitation n'était pas acceptée, une simple fleur était emballée et envoyée. C'était une façon élégante et euphémique de décliner une invitation. Les servantes attachaient des rubans aux fleurs avec une grande habileté et vu le nombres de réponses à envoyer, il y en avait assez pour plusieurs bouquets généreux.

Valia n'avait pas l'intention de participer à un autre goûter pour l'instant ; cela suffirait à la socialisation jusqu'au banquet impérial, qui se tiendrait bientôt.

Au lieu d'assister à d'autres goûters, Valia continua à se rendre à ceux de Diana, l'un après l'autre. Elle appréciait la compagnie, mais surtout les histoires qu'elle pouvait entendre. Les dames semblaient trouver gratifiant de l'abreuver de ragots mondains.

« Vous avez entendu ? Il y a une nouvelle mode chez les dames ces jours-ci. Ai-je mentionné qu'elles font des gâteaux pour leurs amants ? »

Valia pencha la tête devant l'enthousiasme de la dame. Les rumeurs qu'elle avait entendues dernièrement étaient similaires. Rien qu'au goûter d'aujourd'hui, Valia avait entendu trois fois le mot 'amant'.

« Oh, oui, j'ai entendu cela aussi. Vous êtes populaire auprès des jeunes amant. »

Quatre fois le mot 'amant'.

« Les jeunes aristocrates sont très actifs dans l'expression de leur amour en ce moment, c'est si romantique. »

Sept fois le mot 'amour'.

« Tout tourne autour de l'amour de nos jours. »

Valia pensa alors que les cercles sociaux de Gel étaient en effet un lieu d'amour, mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un peu mal au ventre. Diana savait très bien pourquoi les nobles parlaient de telles choses devant Valia. Elle étouffa un petit rire.

« A ce propos, le banquet impérial approche à grands pas »

« Les autres goûters parlent aussi énormément du futur banquet impérial. On dit qu'avec tous les nobles qui y assistent, les différentes maison de couture sont très occupé »

« Oui, j'ai entendu dire que les rendez-vous des grands couturiers sont déjà complètes.

Tu sais qu'ils n'acceptent même pas d'argent pour rire ? Je veux dire, on ne peut même pas forcer une machine à coudre qui fonctionne 24 heures sur 24 »

« Cela fait longtemps que nous n'avons pas eu un banquet impérial de cette ampleur, et nous sommes tous impatients d'y participer »

Tout en écoutant les dames, Valia pensa à sa créatrice exclusive. Depuis quelque temps, Fleur se rendait tous les jours au manoir des Garth. Les ombres sous ses yeux se creusaient de jour en jour mais comme il s'agissait du premier banquet de Valia, Fleur était très exigeante quant à sa tenue. Même les jours où elle était absente du manoir pour un goûter, Fleur ne s'arrêtait pas pour regarder les bijoux avec Sarah afin de voir ce qui lui conviendrait.

La conversation sur le banquet impérial s'orienta rapidement vers l'admission, et lorsque l'une des dames demanda si elle pouvait se joindre à eux alors qu'elle n'avait pas de réservation, Valia prit un air désolé.

« Je suis désolée, monsieur, mais je suis déjà prise »

« Bien sûr que non, c'est plus romantique d'entrer avec son mari »

« Pourquoi tout le monde semble aimer ......, ou est-ce mon imagination ? »

Valia cligna des yeux en regardant les femmes rougir.

***********************************

Ce jour-là, au manoir. Valia enleva sa lourde robe et enfila un peignoir léger, perdue dans ses pensées.

« Tu vas lui faire des gâteaux ? »

Bien qu'elle sirotait tranquillement son thé, Valia avait écouté attentivement les bavardages des dames. Il n'était pas rare que les jeunes femmes offrent des friandises à ceux pour qui elles avaient le béguin mais ce n'était que maintenant que c'est devenu à la mode.

Plus tard, les nobles de Gel offriraient aux dames des peaux d'animaux qu'ils avaient chassés en échange de leurs cadeaux. Cette pratique devint si populaire qu'il y eut même des jours distincts pour les sucreries et pour les peaux. Les premiers permettaient à la dame d'exprimer ses sentiments, et les seconds au noble d'exprimer les siens - et vice-versa, bien sûr.

Valia était secrètement intriguée par ce geste mignon, qui n'était encore qu'une mode.

Si je les fais un peu moins sucrés......, ce sera parfait, non ?

Valia s'était souvenu de ce que Sean avait dit, que Shuden n'aimait pas les sucreries. Son cœur palpita comme celui d’une fille amoureuse pour la première fois, mais cela ne dura pas longtemps car un problème pratique lui vint à l'esprit.

Mon grand-père m'a dit de ne pas cuisiner….

Karl était un homme gentil, mais quand il s'agissait de cuisiner, il était comme Karl. Pour elle, la cuisine pose vraiment problème et il fallut beaucoup de temps juste pour apprendre à réussir à faire du pain comestible.

« ...... ne marchera pas non plus » marmonna Valia. Karl lui avait conseiller de ne jamais cuisiner, nulle part, et c'était un conseil sincère pour une femme qu'il avait élevée comme sa propre petite-fille.

« Je serais plus apte à chasser les animaux pour offrir leur fourrure plus tard »

Connaissant mieux que quiconque ses talents culinaires, elle poussa un petit soupir.

Ps de Ciriolla : nous voila reparti dans les gateaux.... ca me donne juste faim XD

Tome 2 – Chapitre 50 – Les nobles

Quelques jours plus tard, le soir venu, alors qu’ils travaillaient dans leurs bureaux respectifs, Shuden, finit son travail avant Valia, sortit directement de son bureau pour se diriger vers celui de la Marquise, qui se trouvait en face du sien de l’autre côté du l’aile du bâtiment de sorte que, pour aller voir Valia, il devait passer par l'escalier qu’il emprunta d'un pas vif.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

Les employés qui venaient de monter l'aperçurent et le saluèrent, il détourna le regard sans réfléchir. Ils portaient plusieurs plats à couvercle d'argent, il n'était pas difficile de deviner que ce n’était pas à son attention, puisqu'il n'avait généralement pas d'autres rafraîchissements dans son bureau que du thé.

« Apportez-vous ceci à ma femme ? »

« Oui, Votre Excellence »

« Apportez une autre tasse de thé. Je vais me joindre à Madame »

Valia aimait l'atmosphère détendue de l'heure du thé, tout comme Shuden, qui mangeait en sa présence quelques sucreries qu'il n'appréciait pas d'habitude mais aujourd'hui, les serviteurs en avaient apporté plus que d'habitude, comme si elle n'avait pas assez mangé. Alors qu'il s'apprêtait à les laisser passer, Shuden remarqua quelque chose d'étrange, l’agitation des serviteurs qui portaient les plateaux

« Qu'est-ce qui se passe ? »

Shuden était sensible aux signaux des autres, et par précaution, il tendit la main vers les couverts qu'ils portaient. La main du serviteur se figea. Sentant qu'il y avait quelque chose dedans, Shuden souleva le couvercle.

« ....... »

Des morceaux de farine de forme étrange reposaient dans le récipient, Shuden réalisa un peu trop tard qu'il s'agissait de sucreries humaines.

« Avaient-ils servi ceci à Valia depuis le début ? »

Servir de la mauvaise nourriture était un bizutage courant dans les maisons nobles, aussitôt la voix de Shuden devint aigre.

« Avez-vous porté ceci à votre maitresse ? »

« Non, non, ce n’est pas ça, Votre Excellence....... »

« Vous avez dû fantasmer sur le fait de vous faire couper la tête »

« Non ! »

Les employés s'agenouillèrent en signe de supplication, le priant de ne pas le faire, mais aucun d'entre eux ne dit un mot. Schuden descendit directement au rez-de-chaussée. En un instant, fut convoqué devant lui, le maître d'hôtel et l’intendante, ainsi que le chef des cuisines

« Expliquez-vous. En fonction de votre réponse, vous ne pourrez peut être pas sauver votre peau »

Les visages de Paul et de Sarah pâlirent légèrement. Ils échangèrent en un regard sur ce qu'ils doivent faire, finalement, c'est Paul qui prit la parole.

« Votre Excellence, ces sucreries ont été fabriquées par ......, Madame »

« Quoi ? »

Les sourcils de Shuden se froncèrent à cette réponse inattendue. Paul poursuivit en hésitant.

« De nos jours, il est de bon ton dans les cercles sociaux que les dames préparent et offrent des friandises à leurs prétendants....... Madame a essayé de les faire, mais elle n'était pas satisfaite du résultat, alors elle m'a demandé de les apporter secrètement à son bureau »

Avant le retour de Shuden, Valia avait préparé les gateaux, ayant entendu dire qu'il était en retard aujourd'hui, et elle profita donc à se rendre à la cuisine mais au moment où elle sortait les gâteaux du four, un messager arriva pour lui annoncer le retour de Shuden.

Elle n'avait même pas eu le temps de les laisser refroidir et de savourer les friandises qu'il était déjà sorti.

Valia sortit précipitamment de la cuisine et demanda à Paul en sortant : « Apporte ces friandises à mon bureau tout à l'heure, Schuden ne doit pas les voir » . C'était un raté, mais Valia n'était pas du genre à jeter la nourriture, elle avait l'intention de les garder dans son bureau et de les manger ensuite.

« ....... »

Après avoir écouté les explications de Paul, Shuden prit un gâteau, il n'avait jamais rien vu de tel, brûlé à un endroit et pas cuit à l'autre mais après l'avoir retourné, il le mit dans sa bouche. Tandis qu'il mâchait lentement, le sang des employés séchait voyant Shuden déglutissant en silence.

« Tous »

« ....... »

« Emmenez-les tous dans mon bureau »

« ......Oui ? Oui. Compris »

L'employé s'empressa de rassembler les friandises. « Ne le dites pas à ma femme »

ajouta-t-il, et il monta les escaliers jusqu'au troisième étage.

Le lendemain, Schuden était dans son bureau.

L'assistant avait apporté une nouvelle pile de documents, et comme Shuden avait vécu au palais pendant si longtemps dans le cadre de la mission de l'Union des Royaumes de l'Est, la pile était épaisse de rapports et d'approbations. Vers la fin du mois, le volume de documents à traiter augmenta.

« C'est tout ? »

« Oui, Votre Excellence » annonça-t-il « j'ai marqué les annexes éventuelles »

Shuden fredonna et tendit le document. Son bureau était déjà bien rempli. Aujourd'hui, c'était le jour du rapport de la direction et il n'y avait nulle part où mettre les documents, alors autant les leur rendre une fois qu'ils auraient tous été approuvés.

« Asseyez-vous »

« Merci »

L'assistant s'assit sur le canapé près de la table. Un serviteur qui attendait à l'intérieur du bureau apporta du thé, pendant qu’il le sirotait, l'assistant remarqua les grumeaux colorés sur la table et en y regardant de plus près, il se rendit compte qu'il s'agissait de bonbons.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il « est-ce que c'est pour que je mange ? »

C'étaient les gâteaux de Valia que Shuden avait récupés la veille, la vérité c’était qu'il n'y avait pas de place pour eux sur son bureau, alors il les avait mis là temporairement, mais il n'y avait aucune chance que son assistant le sache qui voulut en prendre un, curieux. Le bout de ses doigts venait à peine touché le bord du bol.

« Ne touchez pas à ça »

« Oh....... Je suis désolé »

L'assistante tressaillit devant le ton glacial de la voix et retira sa main.

« D'après ce qu'on voit, c'est des confiseries très chères, mais c'est vous qui êtes censée les manger, pas à un humble assistant. »

L'assistant quitta le bureau, l'eau à la bouche.

« Lord Sean. Son Excellence m'a demandé de vous dire de l’attendre dans son bureau »

« Je vois »

Sean, qui avait également un rapport à faire à Shuden, se rendit dans le bureau, où il s'était déjà souvent retrouvé seul.

Sean entra dans son bureau et s'assit sur le canapé à sa droite, un serviteur lui suivit pour lui laisser du thé. Shaun ne toucha pas à sa tasse de thé, se contentant de ressasser dans sa tête ce qu'il devait dire à son seigneur, quand quelque chose attira son attention.

« Qu'est-ce que c'est ? »

C'était un morceau de farine de forme très étrange, Sean n'avait pas l'habitude d'accepter du thé ou des rafraîchissements dans le bureau ; il avait ses propres règles de conduite. Lorsqu'il venait faire son rapport à son seigneur, il devait rester calme et ne pas mâcher sa nourriture, mais une forme étrange qu'il n'avait jamais vue auparavant attira son attention. Sean hésita, puis en prit une, au toucher, il s'agit bien de gâteau et après l'avoir retourné dans tous les sens, il en a pris une bouchée. Un certain temps s'écoula

« ......Ai-je été empoisonné ? »

Sean leva sa tasse de thé en silence. Depuis le temps qu'il était sur le champ de bataille avec Shuden, il n'avait jamais rien goûté de tel, Sean vida sa tasse de thé, se demandant pourquoi une telle chose se trouvait dans le bureau de son seigneur.

****************************************

« Vicomte Canute »

C'était une nuit étoilée. Un groupe de personnes se détachait au clair de lune, il s'agissait d'une délégation de l'Union des Royaumes de l'Est, qui faisait sa dernière halte avant la capitale de Gel. Un chevalier du Royaume de l'Est et un subordonné de Léo disputèrent

« Demain, nous atteindrons la capitale de Gel »

« Enfin »

Léo haussa un sourcil, une déformation de la route aurait raccourci le temps, mais ils n'utilisaient pas de déformation de la route car c'était la volonté de leur roi qui n’avait plus aucune confiance envers l'Empire Gel.

[Et s'ils coupent la magie quand tu utilises la déformation de route, tu mourras, le corps et l'âme séparés].

La déformation de route était actionné par des sorciers, un au départ et le second au point d'arrivée qui doivent travailler ensemble. Par conséquent, les sorciers qui voyageaient d'un pays à l'autre étaient souvent de nationalités différentes.

Les prêtres renoncent à leur nationalité, mais pas les sorciers ainsi les sorciers exceptionnels deviennent des membres importants de leurs nations respectives. Le roi craignait que l'Empire Gel ne fasse un coup bas dans l'empire Gel. n'utilise de sales coups contre Leo, la méfiance lui paraissait indispensable Même si Leo pensait qu'il était peu probable qu'ils aient recours à des mesures aussi extrêmes, le roi s'y opposait catégoriquement car Leo était trop important, si l’'Est avait gagné la guerre contre le Nord c’était en grande partie grâce à Léo, le héros de l'Est. Le roi était tellement contre que Léo avait dû faire tout ce chemin sans passer par une déformation de route.

« C'est une concession »

C'était ce même roi qui s'était opposé à ce que Léo se rende directement dans l'empire Gel, il aura fallu que Léo annonça son intention d'accepter le titre d'héritier du trône qu'il fit pas accepter que Léon dirige la délégation.

Jusqu'alors, Leo n'avait reçu qu'un seul titre de chevalier pour son commandement sur le champ de bataille.

« Alors, il s'est marié ? »

« Oui » acquiesça le chevalier subalterne, qui savait de qui il s'agissait.

« Mais, Vicomte. Vous pouvez vous adresser à moi de cette façon maintenant, mais vous ne devrez plus jamais le faire après mon entrée au Gel. Comme je vous l'ai dit à maintes reprises, le marquis de Garth jouit de plus de pouvoir et d'autorité réelle qu'un duc parmi la noblesse de l'empire Gel, et il a gagné le respect et la vénération des chevaliers par ses services distingués....... »

« Oui, oui. Je vois »

Léo répondit grossièrement, mâchant et avalant sa viande séchée. Le chevalier qui servait le repas commanda rapidement le médicament. La potion marron clair dégageait une odeur amère mais Léo l'avala sans hésiter.

« Vicomte. J'ai de la compote, et j'aimerais que vous la preniez pour passer le goût....... »

« Je n'en ai pas besoin. Apportez-moi de l'eau »

« Pourquoi le vicomte a-t-il aucun penchant pour les sucreries ? »

L'écuyer apporta de l'eau tout en réfléchissant à cette vieille question. On devrait normalement avoir envie de quelque chose de sucré après avoir pris un médicament aussi amer, mais Léo se rinça simplement la bouche avec un verre d'eau. Posant la tasse, Léo haussa un sourcil. Le chevalier le regardait fixement.

« Avec toutes les pilules que vous prenez, on pourrait croire que je sers un patient »

« Et le miroir ? »

« Le voici »

Léo prit le miroir apporter par le chevalier. Son visage se reflétait dans un miroir de la taille de sa paume, Léo ferma lentement les yeux et les rouvrit, le léger soupçon de violet dans ses yeux a été remplacé par un rouge vif, c’était un regard auquel il ne s'habituait pas. Leo cligna des yeux plusieurs fois, ses pupilles apparurent maintenant d'un rouge franc.

« Ne me regarde pas comme ça »

« Je suis désolé »

Le chevalier s'inclina rapidement, puis demanda prudemment.

'Mais, vicomte, combien de temps dois-je prendre ces pilules ?'

'Je ne sais pas. Probablement pour le reste de ma vie.'

« Ce n'est pas un élixir ordinaire, n'est-ce pas ? J'ai entendu dire qu'il avait été créé par des sorciers »

« C'est vrai. »

« Ça ne veut pas dire que c'est mauvais pour toi ? »

« En effet »

« Alors pourquoi en prenez-vous ? »

Léo fronça les sourcils.

« Parce que c'est ....... »

« Quoi ? Je n'ai pas bien entendu ? »

« Retourne travailler ! »

« D'accord ! »

Léo fit claquer sa langue en regardant l’écuyer s'éloigner à toute vitesse. « Merde »

marmonna-t-il.

« Merde »

Les yeux rouges se rétrécissent. Le chevalier avait raison, cette drogue, concoctée par les sorciers, était en train de grignoter la vie de Léo mais cela n'avait pas d'importance.

Il savait que ses jours étaient comptés depuis très longtemps, depuis que le marquis de Garth l'avait droguée, depuis ce jour fatidique.

Les yeux violets étaient les siens. L'ancien marquis de Garth aimait bien les yeux rouges de Léo parce qu'il ressemblait trop à Schuden et chaque fois qu'il regardait Léo, le

marquis de Garth semblait conscient que le sang d'une putain coulait dans le corps de son héritier.

Il ne reste plus beaucoup de temps.

Le poison était facile à prendre mais difficile à purifier, surtout quand venant de l'ancien marquis de Gart, qui était mort sans que Léo ne connaisse le nom du poison, les médecins hochèrent la tête à l'unisson sur une seule chose qui était sûre, c'était que la mort de Léo n'est plus très loin. Peu de gens le savaient, même le roi l'ignorait.

En tant que roi, il aurait eu les pouvoirs de faire trouver si Léo avait décrire le poison en détail et demander de l'aide, mais il était resté silencieux. Peu de médecins connaissaient ce poison mais si le roi était au courant, il pourrait fait convoquer les plus grand spécialistes mais Léo ne voulait pas de cela.

« ......Shuden Garth »

La voix sortit comme un soupir. Sa promesse à son frère mort. Sa tête le lançait, Leo ferma les yeux, ressentant un mal de tête familier. Les pupilles mauves avec son habillage rouge plongèrent dans l'obscurité.

Ps de Ciriolla: faut que j'aille verifier.. mais j'ai aucun souvenir que dans le manhwa, Leo soit présenté comme héritier au trone... ça explique bien plus ce qu'il se passe àpres la guerre

Tome 2 – Chapitre 51 – Les nobles

La plus grande salle du palais impérial s'ouvrit et une multitude de nobles s'y engouffra.

Une journée de réjouissances avec le banquet impérial organisé en l'honneur de la visite de la délégation de l'Union des Royaumes de l'Est promettait d’être grandiose. Les célèbres boutiques de mode de la capitale, qui ne désemplissaient pas depuis un certain temps, étaient aujourd'hui occupées par les employés des différentes maisons nobles.

Bien sûr, il y avait souvent des nobles qui n'avaient pas besoin d'envoyer leurs employés directement dans les salles de costumes.

« Maintenant, Marquise de Garth »

Lorsqu'elle eut lissé les derniers plis, Fleur retira sa main, son bras savamment drapé de toutes sortes de rubans de soie et de dentelle.

« C'est terminé. Voulez-vous vous regarder dans le miroir ? »

Valia, qui attendait tranquillement, ouvrit les yeux. Elle suivit l'invitation de Sarah et se leva de son siège, s'arrêta devant le miroir en pied et vit sone reflet fantomatique.

Une partie des cheveux étaient tressés en une épaisse corolle au-dessus de ses oreilles, atteignant la nuque, où elle était habilement terminée. Le reste des cheveux étaient laissés long, descendant jusqu'à sa taille, mais ils étaient lisses et impeccables. Au sommet de la tresse, une fleur bleu clair est ornée de diamants, tel que l’avait imaginé la créatrice Fleur

Fleur savait que le banquet impérial de ce soir marquait les débuts officiels de Valia. Le premier banquet et le premier bal auxquels elle assisterait, si la plupart des dames de l'Empire Gel étaient fraîches et ravissantes lors de leurs bals de débutantes, on attendait pas moins voir plus de Valia qu'elle fasse de même car son statut était parti la plus haute noblesse de l’empire.

Elle devait être à la fois charmante et glamour et pour saisir ces deux aspects, Fleur avait travaillé sur un croquis, en commençant par la robe ; voulant s'assurer que, sous ses yeux, la couleur de la robe correspondait parfaitement ce qu’elle avait visualisé.

Le résultat final était une robe rose aussi brillante qu'une pâle fleur de printemps.

Sa clavicule et sa poitrine étaient recouvertes de tissu. Au contraire, ses épaules arrondies étaient à moitié dénudées et, à partir du cou, elle était mise en valeur. La dentelle somptueuse et élaborée qui caractérise Fleur fut brodée de vignes de roses, chaque fleur délicate étant sertie d'innombrables diamants. N'importe quel aristocrate à l'œil vif pouvait voir que la robe était très chère.

Mais c'était la jupe qui attire le plus l'attention. L'ourlet, généreusement gonflé de tulle léger flottait comme une brise de printemps au moindre mouvement. Un ruban plus épais d'une couleur plus foncée était noué autour de la taille pour éviter qu'elle ne soit trop coquette.

La robe avait la fraîcheur d'une débutante et le glamour d'une marquise.

« J'ai veillé à ce que vos chaussures soient aussi confortables que possible, mais vos talons vous feront mal si vous dansez trop longtemps, alors n'oubliez pas de faire des pauses entre chaque danse »

« Je comprends »

Valia enfila une paire de chaussures en satin rose et feuilles d'or. Elles étaient si élégantes que la servante eut un petit sursaut lorsqu'elle ouvrit la boîte pour la première fois. Même une paire de chaussures à peine visible sous l'ourlet d'une robe pouvait être aussi belle. On voyait que Fleur avait beaucoup réfléchi à ce qu'elle allait porter pour ce grand évènement.

« Le fait que la propriétaire du salon se soit déplacée jusqu'au manoir en premier lieu....... »

Même pour les créateurs exclusifs, il est courant qu'ils envoient leurs stylistes subalternes des jours comme aujourd'hui car ils n'étaient en période de haute saison où les évènements réclamant leur talent se multipliaient donc les salons les plus prestigieux de la capitale, ainsi que les plus célèbres d'entre eux, se retrouvaient noyé sous les commandes.

Il en allait de même pour les lieux de moindre importance, et Fleur s'empressa d'écarter ces conventions.

Le nom de Garth était en effet un grand nom, une carte de visite impossible à négliger pour n’importe quel créateur.

Valia ne faisait que réfléchir à la réputation de Garth lorsque Fleur demanda.

« Marquise. Comment trouvez-vous la robe ? »

C'était une question normale pour un couturier, mais Fleur était toujours secrètement nerveuse lorsqu’elle la lui posait. N'importe quel couturier le serait car les aristocrates avaient des goûts très particuliers et étaient souvent avares de compliments. Dans le miroir, la dame aux yeux gris argentés sourit délicatement

« Vos robes ont toujours été magnifiques »

« Oh » dit Fleur en se couvrant la bouche.

Elle travaillait depuis un moment, mais elle n'avait jamais rencontré une noble comme celle-ci.

« Vous arrivez à trouver toujours ce qui m’ira le mieux »

« Qui n'aime pas un compliment direct et sincère ? » Fleur pensa aux nombreuses lettres d'amour qu'elle avait reçues d'hommes au fil des ans. Les mots de Valia lui firent fait plus chaud au cœur qu'une douzaine de lettres ennuyeuses.

« Je suppose que c'est pour cela que le Marquis de Garth vient à chaque fois »

Fleur jeta un coup d'œil de côté, Schuden était assis sur le canapé à l'une des extrémités de la pièce arrivé il y a une heure alors que Valia venait de finir de mettre sa robe et commençait à jouer avec ses cheveux.

Bien sûr, Fleur n'était plus surprise même si au début ses mains tremblaient, tellement inquiète de rater un détail mais maintenant elle en était arrivée au point où elle pouvait taquiner le pinceau avec désinvolture, même lorsque le marquis la regardait. C'était Valia qui était la plus impressionnante car jamais elle ne semblait s'inquiéter d'être ainsi dévisagée.

« Après tout, avoir un bel homme comme lui qui veille sur vous est souvent un idéal romantique....... »

Il était d'une perfection à couper le souffle, il était déjà difficile à le quitter des yeux même un jour normal, mais le jour du banquet, il était encore plus beau. Vêtu d'un costume bleu marine qui soulignait son air aristocratique, le marquis de Garth avait des allures de duc, les lignes de son costume s'inclinaient et tombaient des épaules larges et se resserrent à la taille. Ses manches sont ornées de boutons de manchette en diamant, mais c’était ses mains qui attirent l'attention, légèrement tendues et marquées par le travail de l’épée, beaucoup de dames étaient attirées par cette main, qui semblaient si fermes prises dans la main d'une femme.

« Votre Excellence, Marquis de Garth, la Marquise est prête à vous accompagner »

« C'est fini ? »

« Oui, Votre Excellence, le Marquis »

L'homme à la main sur la joue était le seul à se plaindre dans la pièce.

« Et le diadème ? »

« Quoi ? »

Fleur cligna des yeux à cette question qui sortait de l'ordinaire mais il ne lui fallut qu'un instant pour comprendre à quoi Shuden faisait allusion. Fleur avait vu le diadème de diamants que le Marquis de Garth avait offert à sa femme, il était un si beau bijou qu'il était difficile d'oublier une fois qu'on l'avait vu, mais il était beaucoup trop ostentatoire pour être porté lors d'un banquet comme celui-ci, pour sa première grande sortie mondaine.

Fleur, qui recherchait la perfection dans chaque bijou, choisit de renoncer au diadème.

Elle l'avait déjà expliqué à Valia et lui avait demandé son accord. Bien sûr, il ne lui était

pas venu à l'esprit que cela pouvait poser un problème, mais c'était le marquis de Garth qui était revenu dessus

Si au fil du temps, elle n’avait pas été immunisée contre le comportement de Shuden, elle aurait paniqué, mais ce n'était plus le cas de Fleur ; elle avait passé les derniers mois en tant que styliste exclusive de Valia et s'y était bien habituée.

« Votre Excellence, le banquet de ce soir est l’entrée de la Marquise, elle ne portera pas de diadème. J'ai pensé qu'il serait trop extravagant de le porter sur ses débuts....... »

« Extravagant ? »

Tout en trouvant des excuses qui pour convaincre Shuden, Fleur dessinait une nouvelle robe dans sa tête. Elle ne savait pas ce que c'était, mais elle avait le sentiment qu'elle devrait bientôt trouver une robe magnifique assortie au diadème. C'était une sorte d'intuition.

« Valia »

Shuden s'approcha de Valia et lui tendit la main qui la prit docilement, comme toujours.

Elle était magnifique aujourd'hui, habillée pour impressionner la bonne société, mais elle était elle-même impressionné par le résultat. Le sourire qui s'attardait au coin de sa bouche était charmant, et ses yeux gris argentés étaient pleins d'espoir. Shuden était intrigué par la façon dont elle le regardait toujours. Il était intrigué par le peu d'émotion qu'elle montrait au début.

Je le ressent

Mais si vous lui demandiez si c'était la même raison pour laquelle il ne pouvait pas détacher mes yeux d'elle maintenant, il ne pourrait pas dire oui tout de suite.

« Shu »

Juste ces yeux gris argentés, leur calme, comme un rayon de soleil au cœur de son cœur.

Shuden regarda le visage blanc et souriant. Valia ramassa l'une des fleurs posées sur la soie blanche. Il s'agissait de fleurs coûteuses, soigneusement sélectionnées par des employés pour orner sa tête aujourd'hui.

« Un cadeau »

Valia plaça la fleur sur la poitrine de Shuden, baissant le regard vers l’endroit maintenant fleuri d’une fleur bleu clair rangée dans une poche vide de son costume, la même fleur que celle qui ornait la tête de Valia. Shuden sourit.

« Je la garderai en héritage jusqu'à la fin de mes jours »

Un léger rougissement monta aux joues de Valia. Shuden embrassa le dos de sa main. Il se souvint de ce qu'elle avait dit sur le fait de ne pas s'embrasser un jour où elle s'était habillée avec soin, parce que cela aurait ruiné le maquillage de ses lèvres.

« Votre Excellence, Madame. Il est temps pour vous de partir pour le palais » annonça Paul.

Le carrosse, frappé du sigle de Garth, avait déjà été préparé. Valia prit la main de Schuden et commença à marcher. Elle portait des gants de dentelle qui laissaient apparaître la moitié de sa peau. C'était le chef-d'œuvre du travail de Fleur, ils semblaient si exotique par rapports aux gants de soie blanche auxquels elle était habituée, mais Valia les accepta sans hésiter, car quand elle était entrée à la cour dans son passé, les gants de dentelle étaient portés par les dames et les femmes de la noblesse, c’était devenu une vrai phénomène de mode au sein de l’empire La capacité de Fleur à être à ce point en avance, rétrospectivement, était tout à fait remarquable.

Au fait, vu qu’il s’agissait d'un banquet impérial, nous allons donc rencontrer les membres de la famille royale.

Lors de la dernière entrée au palais, ils n'avaient vu que l'empereur, mais pas aujourd'hui et quelques visages défilèrent dans l'esprit de Valia alors qu'elle montait dans le carrosse.

Tome 2 – Chapitre 52 – Les nobles

La cour impériale avait ouvert la grande salle pour l'occasion. Les salles étaient bondées, la plupart des nobles de la capitale étant présents, ainsi que quelques personnes venues des provinces. Le décor par des murs dorés et d'élégantes, les colonnes couleur jade, des roses rouges ornaient chaque centimètre carré et les lustres diffusaient une lumière qui faisait scintillé les dorures.

« Ce doit être elle » s'exclama une vieille dame.

« Oui, on dit que c'est la marquise de Garth »

Des dizaines de paires d'yeux se tournèrent vers l'un ou l'autre car si il y avait un sujet de conversation qui déchainait les passions au banquet impérial aujourd'hui, c'était bien la Marquise de Garth. Les Garth étaient des marquis en titre, mais ils étaient bien plus que cela dans le respect qu’ils bénéficiaient, au même niveau que les seuls ducs de l'Empire de Gel, la Maison William. Depuis des générations, les Garth s'appuient sur de vastes richesses, et les mérites de l'actuel marquis, Shuden, n'avait fait qu’augmenter le prestige de la maison dnc il serait idiot de ne pas garder un œil sur la femme du marquis.

D'ailleurs, Valia n'était même pas vraiment entrée dans la vie sociale vu qu’elle répondait à chaque invitation à un thé par des fleurs, ce qui avait encore plus fit grimper sa célébrité car cette aura de mystère créa un fort sentiment de curiosité.

« Vous les avez vus quand ils sont entrés tout à l'heure ? »

« Oui, je les ai vus. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils entrent ensemble »

« Eh bien, je m'y attendais un peu. Ils ont la réputation d'être un couple harmonieux »

« C'est surement vrai, et c'est ce que montre leur assortiment »

Rares étaient les nobles qui ne reconnaissaient pas la fleur dans les cheveux de Valia et celle dans la poche de Shuden comme étant la même. En jetant un coup d'œil aux amoureux, les dames furent progressivement attirées par la robe colorée de Valia.

« Je crois que je n'ai jamais vu une robe pareille. Où l'a-t-elle fait coudre ? »

« Je sais qu'elle vient d'un créateur exclusif. Avez-vous déjà entendu parler de 'Fleur' ? »

« Fleur ? »

Même le créateur exclusif de la marquise n'était pas l'un des plus grands créateurs des capitales du gel existantes. Si Valia avait commandé une robe à un créateur ayant une

large clientèle de nobles, la nouvelle se serait répandue mais le client le plus important de Fleur était Valia quin'était que trop heureuse de rendre service aux nobles qui s'enquéraient timidement de la Marquise de Garth

Il ne peut pas la quitter des yeux.

Si quelqu'un à ce banquet impérial était amusé par Valia, c'était bien Diana, qui était entrée plutôt et discutait avec des nobles qu'elle connaissait, lesquels étaient également intéressés par Valia, mais Diana éludait les réponses au sujet de Valia.

Elle allait retarder le moment de parler à Valia le plus longtemps possible. Au mieux, ils entreraient en couple, et il serait distrayant que des nobles se servèrent d'elle comme d'un pont pour leur parler.

Ce sera amusant de les voir paniquer.

Diana rit malicieusement, sachant que s'ils voyaient à quel point Shuden ne pouvait détacher ses yeux de Valia, ils seraient tous distraits et il ne fallut pas longtemps pour que son souhait se réalise.

« Son Excellence le Marquis semble un peu différent aujourd'hui, ne penses-tu pas ...... ?

»

« ......Oui, je pensais être la seule à l'avoir remarqué »

Diana avait raison ; les noble commençaient à douter de leurs propres yeux, et elle aussi, car le regard de Shuden était fixé sur Valia. Chaque fois que Diana se retournait, Shuden ne regardait que sa femme, Valia le regardait souvent, bien sûr, mais elle observait aussi souvent la salle de bal

Même alors, Shuden l'observait, comme s'il ne pouvait détacher son regard d'elle.

Parmi les nobles qui doutaient de leurs yeux, il y avait des dames qui l'adoraient en secret. Le marquis de Gart était un homme décadent, beau et incroyablement puissant et d'innombrables femmes l'avaient courtisé, mais aucune n'avait jamais reçu de déclaration de la part de Shuden, il allait de même pour les femmes qui avaient pu le fréquenter, même brièvement, ne retrouvaient pas dans leurs souvenirs la moitié du sourire qu'il affichait maintenant à Valia.

Il faut que j'arrive à discuter avec la marquise de Garth aujourd'hui. Cette pensée traversa l'esprit des nobles présents dans la salle

Mais qui fera le premier pas ?

Il existait une règle tacite dans les cercles sociaux de l’empire. Il était impoli pour un noble de rang inférieur de parler à un noble qui venait d'entrer dans un banquet. Le marquis de Garth et le duc et la duchesse de William étaient ainsi les seuls nobles à pouvoir parler immédiatement à la marquise de Garth, mais le duc était absent de la capitale pour affaires et la duchesse de William était absente du banquet pour des

raisons de santé. C'était l'heure des regards en coin et de nombreux nobles attendant le moment propice.

« Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu, marquis de Garth »

« Pas depuis le mariage, mon frère »

Des personnes inattendus s'adressèrent à Shuden. Les yeux des nobles s'écarquillèrent à leur vue, mais Shuden resta nonchalant face à la salutation.

« Mes oreilles doivent me faire défaut, mon seigneur, alors que vous entrez tous les deux, je n'ai pas entendu la trompette »

« Hahaha, rassurez-vous. Les oreilles du marquis sont parfaites »

« Oui. On a demandé de ne pas sonner la trompette, car on ne voulait pas briser inutilement l'ambiance du banquet »

« Vraiment ? »

Shuden acquiesça nonchalamment ; Valia regarda les deux hommes devant elle. Ils étaient bien habillés, comme s'ils avaient un statut inhabituel, et chacun avait trois serviteurs avec lui. Seule la royauté était autorisée à avoir ses propres serviteurs lors d'un banquet impérial et cette histoire de trompettes, ces hommes devant elle étaient des membres de la royauté.

« Quoi qu'il en soit, cela fait un moment. Premier prince et deuxième prince »

Les deux princes saluèrent Shuden et tournèrent leur attention vers Valia. La règle des banquets voulait que personne ne puisse la saluer sans que quelqu'un de plus haut rang ne lui ait parlé en premier, et c'est ainsi qu'elle se retrouva dans une certaine attente

« Vous devez être la marquise de Garth »

« C'est un plaisir de vous voir ici. »

Valia s'inclina légèrement. Même sans les serviteurs et les clairons, elle les connaissait déjà.

« C'est un honneur de vous rencontrer. Premier prince, Deuxième prince »

L'un était le mari de Yeri, et l'autre était l'homme qui avait tué Yeri, et aussi l'homme qui l'avait tuée.

Le premier prince Gusto et le deuxième prince Elvan.

Valia regarda les deux princes. Pour l'instant, leur relation ne semblait pas trop mauvaise, mais Valia connaissait l'avenir. Les deux héritiers les plus probables du trône et leur relation se dégradera avec l'arrivée de Yeri, ou plus précisément, depuis que Yeri en choisira un.

Elvan détestait Gusto. C'était un mélange de problèmes affectifs et politiques, Valia s'en doutait vaguement. Gusto avait été couronné prince héritier après avoir remporté une bataille féroce pour le trône.

Elvan avait tout de suite été de trop après la nomination de son frère, les règles de la royauté perdante étaient claires, si Gusto était couronné empereur, Elvan serait certainement tué.

« C'est pour cela qu'il s'est rebellé »

Valia ne connaissait pas les détails de la rébellion d'Elvan, rien d’étonnant. Elle se trouvait alors dans le palais de Yeri et, en tant que servante d'escorte, son accès à l'information était limité. Il en allait de même pour les nombreux serviteurs et servantes qui mouraient dans le palais de Yeri : ils n'avaient aucune idée de la raison de leur mort, ni de ce pour quoi ils mouraient.

Ils sont mort sans savoir pourquoi.

Valia était la seule à en savoir un peu plus, à savoir pourquoi Yeri devait mourir, c’était parce que c'est Valia elle-même qui avait été la dernière à rester à ses côtés.

Je pensais que j'aurais peur de le revoir.

Face à l'homme qui l'avait poignardée dans le ventre, Valia n'était pas aussi nerveuse qu'elle l'aurait cru. L'Elvan d'aujourd'hui et l'Elvan d'alors ne pouvaient pas être plus différents.

« Marquise de Garth, c’est un peu tard, mais félicitations pour votre mariage. J'ai entendu dire que vous aviez célébré un second mariage »

« Merci. Deuxième prince héritier »

« C'est la première fois de ma vie que je regrette d'être prince. Je n'ai envoyé qu'un cadeau avec Elvan, et je ne sais pas si la marquise de Garth l'aurait apprécié »

« Les cadeaux que vous avez envoyés, monseigneur, ont été bien reçus, merci de votre sollicitude »

Valia répondit calmement, et Gusto ne serait pas le seul à voir un soupçon de Shuden dans ses traits. Il y avait une ressemblance troublante dans sa façon de répondre, polie mais pas étoffée. C'était le genre de personne qu'il était le plus difficile de convaincre.

Ce ne sera pas facile non plus, c'est une montagne inattendue à gravir, mais je n'abandonne pas.

« Le marquis de Garth la regarde ainsi ? »

Tout au long de leur brève conversation, Shuden avait regardé Valia, sans prendre la peine de le cacher. Gusto devait donc choisir ses mots avec soin avec Valia. Peut-être qu'Elvan ferait de même. Et Gusto ?

Il changea de sujet, se demandant s'il pouvait gagner les faveurs de Valia.

« Au fait, marquis de Garth, j'ai entendu dire que le marquis Logan devait s'occuper du protocole de cette mission, est-ce vrai ? »

« C'est exact. Sa Majesté l'Empereur a décrété qu'une personne du rang de marquis serait chargée des cérémonies »

Gusto réfléchit ; il était très honorable pour un noble de servir d'envoyé d'un pays étranger. De plus, un envoyé de l'Union des Royaumes de l'Est était un invité d'honneur, traité comme tel par l'Empereur.

« Je comprends que le marquis de Garth a fait le plus gros du travail pour se préparer à recevoir cette délégation, mais comment se fait-il que vous ayez concédé la cérémonie ?

»

« C'est exact. Le directeur général est habituellement chargé du protocole »

« Le protocole ? »

Shuden répondit nonchalamment.

« J'avais une affaire privée à régler ce jour-là »

Gusto et Elvan échangèrent un regard perplexe, mais Shuden ne donna pas plus d'explications. Ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait expliquer de toute façon car cela concernait sa relation avec Leo.

« N'êtes-vous pas le premier prince ? »

« Le second prince, Je m'excuse de ne pas avoir entendu la trompette »

Une petite foule de nobles commença à se rassembler autour d'eux. Ils étaient de la famille royale et s'adressaient directement au marquis et à la marquise de Garth. Après tout, la royauté était au-dessus de n'importe quel noble. Selon les principes de la société de l’empire, un prince, aussi insignifiant que soit son pouvoir réel, était une personne qui avait le pouvoir d'agir.

Cependant, la situation n'était pas aussi simple que cela vu que Gusto et Elvan étaient les deux héritiers les plus probables de la famille impériale actuelle.

Les Premier et Second héritiers étaient en lutte constante pour le pouvoir, et le nombre de nobles qu'ils avaient déjà capturés n'était pas négligeable. Mais lors de ce banquet impérial, Gusto et Elvan furent les premiers à parler au marquis de Garth et à sa femme.

Les raisons étaient claires et il n'y avait pas un noble à ce banquet, du moins, qui ignorait la neutralité politique de Shuden.

« Nous ne nous sommes pas vus depuis le mariage. Votre Excellence, le marquis de Garth »

« Mon père m'a beaucoup parlé de vous. Je suis le fils du comte de Constati....... »

« Je vous ai vu une fois au dernier bal....... »

Les nobles qui connaissaient les deux princes s'adressèrent à Shuden à voix basse, normalement, les nobles se servaient de leur amitié avec les princes pour accéder à la famille royale, mais ici, c'était l'inverse, et personne n'y voyait d'inconvénient car tout le monde était impatient de parler à Shuden.

Personne n'osait parler à Valia. Cela aurait peut-être été différent si elle avait été seule mais pour l'instant, Shuden était à ses côtés. Chaque fois qu’un regard rencontrait le sien, on ressentait un étrange sentiment d'intimidation, comme si on ne devait pas oser parler à la marquise.

Valia se sentait un peu plus à l'aise au milieu de cette noblesse en pleine effervescence, et cela lui rappelait une fois de plus le genre d'homme qu'il était.

Je l'ai déjà ressenti, mais c'est vraiment .......

Le centre de l'aristocratie, le sommet du monde financier, un homme de guerre, le marquis de Garth avec toutes les étiquettes brillantes qui l'accompagnaient, était son mari.

Soudain, elle se souvient du Shuden du passé, qu'elle avait vu au banquet impérial, et de son manque d'expression. De loin, elle avait perçu un soupçon de liberté dans ses yeux, elle comprit alors que le marquis de Garth, qu'elle n'avait jamais vu de près et auquel elle n'avait jamais parlé, n'aimait pas les banquets.

« Je suppose que c'est toujours le cas ? »

Valia détourna le regard sans réfléchir. Il n'y avait pas de raison particulière à cela, simplement que Shuden lui manquait.

« ...... ? »

S'attendant vaguement à un regard en coin, les yeux de Valia rencontrèrent les yeux rouges de Shuden.

Je ne sais pas depuis combien de temps il me regarde Valia se demanda ce qu'il y avait sur son visage, La conversation passa de Shuden aux princes pendant un moment. Valia lui demanda à voix basse

« Shu, j'ai quelque chose sur le visage ? »

« Hmm ? »

Shuden étudia le visage de Valia. Les joues rondes et douces et les lèvres brillantes étaient telles qu'elles étaient lorsqu'elle était entrée.

« Je ne vois rien, Valia »

Sur ce, Shuden prit la main de Valia. C'était un geste naturel mais quelques nobles, qui espionnaient secrètement le couple, roulèrent des yeux.

« Quand vous m’avez regardé tout à l'heure, j'ai cru que j’avais quelque chose sur moi »

« J'ai juste pensé que c'était joli »

« C'est ...... ? »

Valia cligna des yeux. Elle voulait faire une blague, mais au lieu de cela, Shuden avait l'air nonchalant. Ce n’était pas la première fois qu’il l’a complimentait, il l'avait fait plusieurs fois pourtant Shuden était un homme qui prenait plaisir à évaluer la beauté d'une femme, si sa vue était au dessus de la normale et qu’il pouvait reconnaître les visages et leur beauté, mais il prenait rarement la peine de le dire à voix haute ; c’était un geste monumental pour Shuden, mais Valia ne le savait pas.

« La créatrice a fait des prouesses aujourd'hui »

« C'est vrai ? Elle travaille sur cette robe depuis des semaines »

Shuden sourit, conscient que les joues de Valia prenaient de nouveau une couleur rouggissante.

« Je ne disais pas que la robe était jolie »

Il avait hâte de quitter ce banquet impérial car outre son manque d'intérêt pour le banquet, il avait envie de l'embrasser, d'enrouler ses lèvres autour de ses lèvres roses et sa langue autour de sa langue soyeuse, et c'était seulement la présence de Valia qui l'en empêchait.

[Le maquillage de mes lèvres s'en va].

Il ne comprenait pas pourquoi c’était si fragile alors que c’était utilisé par la noblesse. Il n'aurait jamais cru qu'un jour dans sa vie il serait dérangée par la performance des cosmétiques. Je devrais demander à la créatrice de les remplacer par des plus chers.

« Ou peut-être que je la ferais escorter par sa créatrice »

Comme ça, Valia pourra toujours se refaire maquiller les lèvres.

Ignorant ce qui se passe dans la tête de Shuden, les nobles recommencèrent à lui parler.

« Marquise de Garth »

La tête de Valia se redressa au son de la voix, et les yeux vert foncé rencontrèrent les siens. Valia cacha son embarras et feignit le calme.

« Le deuxième prince »

Elvan était maintenant près d'elle, le visage plein de bonne volonté, mais Valia se souvenait de son regard des années plus tard. Ces yeux vert foncé alors qu'il plongeait son épée en elle.

« Des pétales sont tombés de vos épaules »

Un pétale bleu clair sur une robe rose pâle, Elvan était un gentleman.

Il tendit la main vers son épaule et balaya le pétale ; Valia frémit à son contact.

« Merci ....... »

« Tu n'as pas besoin de me remercier autant, n'est-ce pas ? »

Elvan n'avait pas remarqué le sursaut de Valia, il s'était contenté d'un sourire poli envers la marquise de Garth. Il était très important de gagner ses faveurs, ce qui pourrait signifier obtenir le soutien de Schuden ainsi Elvan s'apprêta à utiliser ce petit geste de savoir-vivre comme prétexte pour lui parler sérieusement.

« Madame »

Shuden passa son bras autour de la taille de Valia, que les nobles qui se tenaient à proximité inhalèrent ou non, il s'en moqua.

« Allons dans la salle de repos pour un moment »

« Salle de repos ? »

C'était une surprise, mais Valia acquiesça quand même.

« Si vous voulez bien m'excuser, vous deux »

Shuden se dirigea vers la porte. Sa main resta sur la taille de Valia. Les nobles regardèrent d'un œil dédaigneux le marquis de Garth sortir de la pièce en désordre.

« Conduisez-moi à la salle de repos »

« Oui, monsieur. Marquis de Garth, par ici, s'il vous plaît »

La salle de repos se trouvait à côté de la grande salle. Les salles de repos du palais étaient divisées en chambres simples, doubles ou à plusieurs personnes, en fonction de leur taille. Comme le banquet n'avait pas encore commencé, la plupart de ces salles étaient vides et calmes. Le serviteur conduisit Shuden et Valia dans une salle pour deux personnes.

Valia prit place sur le canapé ivoire, qui était assez long pour qu'elle puisse s'y asseoir sans dossier, mais comme l'ourlet de sa robe s'écartait, Shuden s'installa en face d'elle. «

Valia » demanda-t-il.

« Valia, vous ne vous sentez pas bien ? »

« Mon corps ? Non, je vais bien »

Elle avait été un peu surprise par Elvan, mais c'est tout. Ses pieds ne lui faisaient pas encore mal. Les yeux rouges se fixèrent sur Valia qui répondit qu'elle allait bien.

« Vous avez tremblé quand le deuxième prince a touché votre épaule »

« J'étais juste un peu surprise que ......le second prince me tende la main si soudainement

»

« C'est vrai ? »

Valia était perplexe, elle n'avait que légèrement tressailli. Ses mains n’avait à peine trembler au point qu’Elvan, se trouvant devant elle, n'avait pas semblé le remarquer.

« Shu, c'est pour ça que vous nous fait sortir ? »

« Sinon, pourquoi serais-je sorti ? » répondit simplement Shuden.

Valia réalisa soudain qu'il se souciait beaucoup d'elle. En tant que meilleur chevalier de l'Empire Gel, il était forcément plus sensible que la plupart des autres, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit si attentionné qu'il l'emmena directement dans la salle de repos.

« Je vais me reposer un peu, vas-y. »

Qu’un couple quittaient la grande salle pour se rendre ensemble à la salle de repos, si l’absence se prolongeait trop, il était acquis qu'il y aurait des blagues, surtout vulgaires.

Shuden savait ce qui inquiétait Valia, et sa pensée habituelle serai de faire boucler la bouche de tous ceux qui parlaient ainsi mais Valia était différente.

« Je vais dire au serviteur de rester devant, et si quelque chose arrive, appelez-moi »

« Compris, Shu »

Shuden quitta la salle de repos, et Valia, seule, enleva ses chaussures, alors qu'elle retira ses pieds de ses élégantes chaussures, elle se dit qu'elle allait avoir mal aux pieds si elle les portait plus longtemps.

« Le deuxième prince……… »

Après la confirmation de Gusto comme prince héritier, l’empereur s'était fait discret, attendant peut-être le jour de sa mort. Des rumeurs sur l'état de santé du souverain circulaient dans la cour intérieure au point qu’on disait que la mort de l’empereur n'était pas loin.

Le pouvoir de l'empereur fut progressivement transféré au prince héritier Gusto. Yeri, qui avait été nommé en tant que princesse héritière, commença à être traitée comme l'impératrice. Le jour où tout bascula, fut celle d'une nuit où la rébellion débuta Le palais était en feu, les portes du palais de la princesse héritière, où elle résidait, furent bloquées et nombre de ses serviteurs et servantes furent passés au fil de l'épée alors que la princesse héritière, Yeri, se trouvait à l'intérieur du palais, tout comme Valia.

Elle était le dernier membre de la famille royale que Valia avait servi.

Elle était la seule à pouvoir prendre le nom de son prêtre comme second prénom et le nom de la maison impériale de Gel comme nom de famille. Yeri abandonna son nom de famille d'origine, 'Tea', et reçut un nom plus long. Yeri Pian Ragelov et l'une des servantes accompagnées de cette noble femme n’était autre que Valia.

Valia devait donc protéger Yeri.

[Pourquoi ne m'as-tu pas choisie, Yeri, alors rien de tout cela ne serait arrivé].

Le cœur du palais du prince héritier. Derrière lui, des chevaliers en armure massacraient les serviteurs et les servantes. Le sang s'écoulait du visage de Yeri tandis qu'ils crachaient du sang et mouraient.

[Gusto......, Gusto ?]

[Mon brillant frère ?]

Elvan sourit. Il fait un geste et le chevalier derrière lui lui tend son sac. Sans hésiter, Elvan sortit ce qu'il y a dans le sac. La servante qui se tenait à côté de Yeri poussa un cri.

Elvan brandit la tête de Gusto.

[Tu as toujours été trop optimiste, Yeri].

Les yeux d’Elvan clignotaient, se moquant de Yeri, il brandit son épée qui était tachée du sang des jeunes filles de l'escorte, dont, bien sûr, celui de Valia. Les jeunes filles ne font pas le poids face aux chevaliers en armure surtout qu’elles étaient en infériorité numérique. Elvan, qui avait été le dernier à abattre Valia, rit d'un air amusé.

[Tes servantes sont si loyales, tu as dit que tu étais l'une d'entre elles, et tu le pensais vraiment].

Elvan avait jeté la tête de Gusto aux pieds de Yeri en tomba à la renverse, tremblante.

Valia observa tout cela de loin. Les bruits cessant, dans sa conscience floue, la dernière chose qu'elle vit fut l'épée d'Elvan transperçant la poitrine de Yeri.

Et puis j'ai ouvert les yeux et c'était ma chambre, comme un mensonge.

En vérité, il y a longtemps qu'elle ne se demanda plus si c'était un rêve, Valia était bel et bien retournée dans le passé ; il n'y avait aucun doute à ce sujet.

C'était terrible.......

En réalité, Valia ne comprenait pas vraiment Elvan ; bien qu'il soit fut rejeter en amour, Elvan avait fait beaucoup d'efforts pour faire la cour à Yeri et son attention n'avait rien à envier à celle de Gusto. Même en tenant compte des avantages politiques liés au mariage avec une sainte, Elvan semblait aimer sincèrement Yeri, ce qui le rendait d'autant plus étrange. Comment aurait-il pu tuer la femme qu'il aimait ?

Simplement parce qu’elle ne t'a pas accepté ?

Valia secoua la tête. Elle n'avait pas accepté son amour.

Il n'y avait jamais eu d'amour ou de folie romantique, il n'y avait eu que de la violence et peut-être que Yeri avait choisi Gusto plutôt qu'Elvan parce qu'elle avait prévu ce genre de violence.

Les idées en ordre, Valia remit ses chaussures en place. Elle était heureuse que Shuden l'ait emmenée dans la salle de repos car il lui aurait été difficile de rassembler ses idées aussi calmement si Elvan avait continué à luiparler. Lorsqu'elle sortit, le serviteur s'inclina.

« Je dois retourner dans la grande salle »

« A votre service, Marquise de Garth »

Valia s'engagea dans le majestueux couloir, guidée par le serviteur. Comme le grand banquet avait commencé, il y avait peu de nobles dans le couloir et seuls les serviteurs et les servantes s'affairaient.

Ce fut juste devant les portes de la grande salle qu'un noble attira son attention.

Le sceau d'or sur la poitrine gauche de l'homme, pour être précis, la marque de l'invité de l'empereur. Les yeux de Valia s'écarquillèrent légèrement à la vue de cette marque, qui n'aurait été portée que par les invités les plus importants. L'homme tourna la tête, comme s'il sentait son regard. Des yeux rouges rencontrèrent des yeux gris argenté.

« ....... »

Leurs regards ne se croisèrent qu'un bref instant, puis le serviteur qui escortait Valia s'avança d'un pas rapide, reconnaissant le sceau sur la poitrine de l'homme.

« Voici la marquise de Garth »

«......Garth ? »

L'homme murmura à voix basse, il n'avait pas pensé à se présenter.

Il fixa Valia sans la lacher, le regard s'allongea et sentant la pression, Valia fronça légèrement les sourcils. L'homme finit par dire 'Ah' et ouvrit la bouche.

« Je suis le Vicomte Leo Canute, envoyé du Royaume de l'Alliance de l'Est »

« Léo Canute ? »

Valia fut légèrement surprise. Leo Canute était le chef de cette mission et un héros de guerre renommé de l'Alliance Orientale des Royaumes. Elle avait déjà entendu parler de lui par le passé.

« C'est un plaisir de vous rencontrer, Marquise de Garth »

« Ah, oui. C'est un plaisir. Vicomte Canute »

Après les salutations protocolaires, Léo se tourna vers Valia et lui tendit la main. Elle cligna des yeux en voyant la main de l'homme devant elle. Il n'avait pas l'air de demander une escorte.

« Vous me demandez de l’escorter ? » s'empressa de demander le serviteur.

« Marquise de Garth. Dans les Royaumes de l'Est, la coutume veut que les nobles se serrent la main lorsqu'ils se rencontrent »

« ......J'ai failli faire une erreur parce que je l’ignorais »

Si vous portiez le sceau d'or sur votre poitrine, vous étiez censé traiter les nobles de Gel avec la courtoisie qu'ils méritaient, quel que soit leur rang. C'était pour cette même raison que Valia, la marquise, écoutait la leçon de Léo, le vicomte. Valia hésita un instant avant de tendre la main vers Léo. Le coin de sa bouche se souleva légèrement. Léo s'apprêta à lui prendre la main.

« Qu'est-ce que tu crois faire à la femme d'un autre ? »

La main de Léo s'arrêta. Par réflexe, Valia détourna la tête. Léo fut plus lent à lever le regard et vit des cheveux blonds-roux et des yeux qui ressemblent aux siens.

S'avançant à grands pas, Shuden tendit la main à Valia, qui était sur le point d'être saisie par Léo. Sa main douce la reprit aussitôt.

Avec un petit sentiment de satisfaction, Shuden reporta son regard sur Léo. Le sourire sur son visage s'était estompé depuis longtemps lorsqu'il se tourna vers Valia.

« Ne vous a-t-on pas dit de respecter l'étiquette à Gel, Vicomte Leo Canute ? »

Deux paires d'yeux rouges s'affrontèrent.

« L'étiquette à Gel, maintenant que vous le dites, je me souviens qu'on me l'a dit »

La réaction naturelle de Leo fut de retirer sa main tendue. Il était seul avec ses mains tendues, mais il ne fut pas gêné, car un objectif plus important s'imposa à lui quand il s’y attendit le moins.

« Merci de m'avoir réveillé, Héritier »

Léo corrigea son titre un demi temps trop tard.

« Ou est-ce Marquis de Garth maintenant ?'

Jetant les mots avec intention, il balaya lentement Shuden du regard. Ses cheveux blonds foncés, teintés de roux, étaient toujours là, mais son aura était différente de celle qu'il avait lorsqu'il était plus jeune. Léo pensa qu'il avait dû changer autant que lui, tant le temps avait passé.

« Huit ans. »

Peut-être plus que cela, le regard de Shuden changea légèrement, voyant le brasier dans les yeux de Léo, il s’y attendait ; Shuden était plutôt habitué à ce type de regard, un regard de pierre, fait de dégoût de soi et d'hostilité.

C'était la première chose à laquelle Shuden dut s’habituer après avoir été nommé en tant que marquis. Il avait tranché des hommes un nombre incalculable de fois sur le champ de bataille, les malédictions qui s'abattaient sur Shuden, qui restait sans expression alors qu'il était couvert de sang chaud, étaient similaires. Combien d'entre eux avaient réussi à s'exprimer alors que leurs poitrines étaient transpercées et leurs crânes écrasés. Cela faisait des années que le mot meurtrier ne le formalisait plus Bien sûr, l'expression de Leo était un peu différente de celle qu’il subissait sur les champs de bataille. Le regard d'un ennemi à abattre semblait similaire, mais en creusant un peu, on découvrait une haine profonde envers lui, dans ce vaste monde, Léo était le seul de son espèce ; ils étaient nés de la même mère, attirant les hommes comme des abeilles face aux sucre

La nature ne changera jamais. On pourrait en dire autant de l'ascension de Shuden au rang de marquis de Garth. Tout d'abord, c'était un homme qui avait passé plus de temps sur le champ de bataille que dans la société, et il était aussi doué que n'importe qui pour détecter la chair. Cette fois, c'était son propre sang qui essayait de me mordre la gorge.

Les yeux rouges s'enfoncèrent dans ceux de Léo comme le grognement d'un animal sauvage.

« ......Shu ? »

La lueur sombre dans les yeux de Shuden se dissipa et les yeux de Léo se rétrécirent légèrement face à ce changement inattendu.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Le regard de Shuden se porta immédiatement sur la source de la voix. Ses yeux gris argentés prirent un air prudent alors qu'elle lisait l'atmosphère tendue. Shuden commença à dire son habituel 'ce n'est rien', mais hésita. Le problème, c'était qu’il avait en face de lui un homme qui avait clairement l'intention de le tuer.

« Votre Excellence, le Marquis de Garth, Marquise »

Le chambellan, qui s'agitait aux côtés de Valia, profita de l'occasion pour prendre la parole.

« Il sera temps pour Sa Majesté Impériale d'entrer dans le banquet dans quelques instants. Peut-être voudriez-vous entrer dans la grande salle dès que possible....... »

Il y avait une exagération dans les paroles du serviteur. Shuden n'était pas sorti pour chercher Valia depuis si longtemps même s'il retournait dans la grande salle maintenant, l'empereur n'entrerait pas avant une demi-heure. Les serviteurs avaient simplement senti l'ambiance peu naturelle entre les deux hommes et essayaient de les séparer. Shuden acquiesça sans commentaire.

« Nous ne pouvons pas entrer plus tard que l'empereur. Laissez-nous y aller seuls »

« Oui, allons-y »

Valia répondit docilement, puis inclina légèrement la tête vers Léo. Le regard qui s'était posé sur Shuden revint sur elle. Shuden se tourna vers elle, étonnamment formel.

« Valia »

« Oui ? »

« le gars de tout à l'heure »

« Lequel ? »

Oups, il avait accidentellement utilisé le nom qui lui trottait dans la tête.

« Le vicomte Canute »

« Ah, oui. »

« Il ne vous a rien dit, n'est-ce pas ? »

« Il n'a pas dit grand-chose ; il a dit qu'il était content de me voir, puis il a tendu la main et m'a dit...... mais quand le domestique m'a présentée à lui comme la marquise de Garth, il m'a regardée d'un air absent »

En effet, Leo était un héros de guerre de l'Alliance des Royaumes de l'Est. Elle avait entendu dire qu'il n'était pas seulement un mercenaire ou un simple chevalier habile, mais qu'il commandait une armée. Un poste qui requiert non seulement de la force brute, mais aussi du tact.

« Ne pas connaître les manières de Gel est une excuse »

Léo avait serré la main de Valia simplement parce qu'elle était la marquise de Garth ou, plus exactement, la propre femme de Schuden qui sentant le petit pouls dans sa main, un pouls si minuscule qui semblait pouvoir être coupé au moindre effort et l'idée que sa frêle épouse se tienne seule face à un frère qui voulait lui arracher le cœur le fit frémir.

« A partir de maintenant, chaque fois que vous verrez le Vicomte Canute »

Une partie de lui voulait lui dire de s'enfuir, de ne même pas mettre les pieds au palais tant que Léo y était, mais Shuden fit un compromis.

« Ne lui parle pas longtemps »

« Je ferai ainsi »

Valia acquiesça docilement sans poser de questions. Il était assez facile de déduire que Léo ne s'entendait pas avec Shuden. Valia, qui n'avait entendu le nom de Leo Canute que brièvement dans le passé, ne prit pas la peine de l'interroger à ce sujet.

« Shu, plus tard, après l'entrée de l'Empereur »

« Oui, Valia »

« Je vais rester avec la marquise de Joan »

« Seulement avec elle ? »

« Ainsi que les autres dames du goûter aussi. Ce sont toutes des personnes bien, ne vous inquiétez pas »

« Avez-vous l'intention de rester tard ? »

« Non, j'aimerais être rentrée avant le début de la soirée, si vous êtes d'accord ? »

« Bien sûr, Madame. Je serai là à temps pour vous raccompagner »

Le couple échangea quelques mots sur l'endroit où ils seraient assis dans la grande salle.

Valia riait et Shuden fixait ses yeux gris argentés souriants.

Shuden aurait pu trouver une excuse encore plus minable que celle qu'il avait donnée plus tôt, et elle l'aurait acceptée. Maintenant, il l'avait à ses côtés, il sait ne révélerait jamais sa vraie nature car il pensait qu'elle ne le regarderait plus jamais dans les yeux si elle connaissait les horribles fondements du péché originel qui avait coûté la vie à tant de gens.

********************************************

Après l'admission des envoyés de l'Est, le banquet commença pour de bon. L'empereur entra personnellement dans la grande salle et félicita les envoyés pour leur visite.

« En tant que seigneur de l'Empire Gel, c'est avec grand plaisir que j'accueille la visite de la délégation de l'Alliance de l'Est.

« Salutations, Empereur »

« Nous sommes voisins, nous devons donc être proches. Faites comme chez vous »

« Sa Majesté sera ravie de vos paroles »

Leo était le chef de la délégation, mais c'était un autre noble de l'Est qui prit place, car Leo avait fait tout ce chemin pour rien. Lorsque l'empereur regagna son palais, Léo fut le premier à partir.

La grande salle était néanmoins animée : de nombreux nobles importants des royaumes de l'Est avaient fait le voyage avec Leo. Il n'était pas fréquent d'avoir l'occasion de se lier d'amitié avec des nobles d'autres pays. La grande salle était bondée de nobles, et les serviteurs se passaient habilement les coupes entre eux.

Les nobles présents se comptaient par centaines, mais certains se distinguaient et la marquise de Garth, Valia, était sans l’ombre d’un doute l'une d'entre elles.

Le prestige d'un banquet impérial ne permettait pas à un couple marié de rester ensemble toute la journée, et elle était actuellement en compagnie de Diana et d'autres membres familiers des gouter auquel elle avait participé. Les nobles se pressaient en un petit cercle, presque trop pour que Valia puisse échanger de simples salutations avec eux.

« J'ai beaucoup entendu parler de la marquise de Garth »

« Je voulais vous dire l'autre jour que votre robe de mariée était éblouissante, mais celle que vous portez aujourd'hui est encore plus belle, et je ne sais pas par où commencer. »

« Ce sont des gants en dentelle ? Ils sont si uniques et si beaux »

« J'ai entendu parler de vous, vous portez la dentelle de l'institut de beauté Fleur, c'est ça ? »

Leurs bouches étaient pleine de mots doux, mais leurs yeux ne cessèrent de jauger Valia.

C'était à cela que servaient les cercles sociaux et vu qu’elle pouvait être considéré comme une débutante, la façon dont elle se comportera aujourd'hui fera sa première impression et sa réputation

« Je suis contente qu'ils vous plaisent, la créatrice préfère la nouveauté »

Elle ne voulut pas paraître arrogante et il n'y avait aucune raison de l'être. Valia sourit modestement et répondit calmement, s'appuyant sur son expérience passée. Certains nobles espéraient secrètement un lapsus, et furent secrètement déçus.

« Vous voilà, Marquise de Joan »

Ce fut alors qu'une voix effrontée l'interrompit. Il n'était pas fréquent qu'une dame s'avança vers le centre du cercle et prétendit connaître quelqu'un. Les yeux de Diana s'écarquillèrent légèrement en la reconnaissant, et elle s'inclina gracieusement.

« Cela fait longtemps, duchesse William. J'ai appris que vous étiez revenue dans la capitale, mais je n'avais pas réalisé que vous participiez au banquet aujourd'hui »

« Je suis heureux de vous voir en bonne santé, Marquise Joan, car la grande salle est si spacieuse, mais....... »

La duchesse William jette un coup d'œil à Valia.

« J'ai entendu dire que la marquise de Garth était présente au banquet, mais où est-elle ?

»

C'était une remarque sournoise. Le petit cercle de dames et de demoiselles se forma autour de Valia et de Diana. Dès leur plus jeune âge, les dames de la haute noblesse avaient été introduites dans les cercles sociaux de la ville.

Il lui était donc aussi facile de respirer que de deviner qui était la marquise de Garth

Ignorance délibérée ; c’était une tactique courante dans les cercles sociaux mais bien sûr, Valia n'était pas étrangère à ce comportement de la duchesse William. Elle l'avait souvent vu dans son passé de servante d'escorte.

« Vous avez quitté le manoir depuis longtemps et vous ne vous êtes pas encore tout à fait adapté à la scène sociale de la capitale, duchesse William »

Deanna sourit, c’était un sourire de façade, mais les mots étaient une accusation euphémique. Son Altesse Royale, la duchesse William, fronça légèrement les sourcils, n'ayant jamais entendu Diana parler ainsi auparavant.

« J'ai appris que vous aviez fait la connaissance de la marquise de Garth »

Canier William. Elle était le centre des cercles sociaux de Gel, soutenue par sa position de fille du seul duc de l'Empire. La maladie de sa tante l'avait obligée à retourner au domaine pour un temps, mais sa position avait toujours été assurée.

Si seulement elle n'avait pas appris que Shuden Garth s'était marié à l'improviste.

Le marquis Garth était différent des autres car il était le seul des quatre marquis à pouvoir utiliser le titre de 'Son Excellence', au même titre que celui donné au père de Canier, le duc William. En termes de richesse, il n'était surpassé que par le duc, et en tant que maitresse d'une famille aussi puissante, elle revenait d'un banquet impérial, depuis qu'elle était entré avec ses partisans, Carnier n'avait cessé d'observer la marquise de Garth

On voyait bien qu'elle était mécontente, mais Diana avait décidé qu'elle n'avait pas l'intention de s'en mêler.

« Je n'ai pas pu m'empêcher de rire » En vérité, Diana n'aimait pas vraiment la duchesse.

« Nous ne nous entendons pas. »

Bien que née dans la capitale, Diana avait passé la majeure partie de son enfance sur le domaine. Les eaux émeraude et le sable blanc et fin étaient l'endroit idéal pour une petite fille enjouée. Lorsqu'elle s'était mariée, elle avait emmené avec elle le chef cuisinier expérimenté du domaine, si bien que les fruits de mer de la Marquise de Joan sont toujours réputés pour être exceptionnels.

Bien qu'elle vive aujourd'hui dans la capitale en tant que femme du Marquis de Joan, la personnalité de son enfance n'avait pas disparu. Le penchant de Diana pour la légèreté et la gaieté, et l'amour de Carnier pour les mondanités et le fait d'être entouré d'admirateurs, n'étaient pas compatibles, elle ne voulait même pas la croiser.

Elle l'avait évitée du mieux qu'elle pouvait, mais elle n'allait pas se laisser décourager par le fait qu'elle était sortie de nulle part pour dénigrer Valia.

« Je suis le chaperon de Valia »

Sous la noble façade de la Marquise de Joan, l'esprit combatif qui avait enterré son jeune frère à l'envers sur le sable blanc transparaissait.

« ...... Mon voyage a été ardu. J'espère que vous me pardonnerez »

Finalement, c'est Canier qui s'inclina le premier. Il y avait beaucoup d'yeux dans cet endroit à présent. Canier eut bientôt un long sourire, elle avait observé Valia. D'une certaine manière, elle me sentait plus assurée avec Valia, dont le premier banquet avait lieu aujourd'hui, qu'avec Diana, qui était originaire de l'empire de Gel et qui, en tant que marquise de Joan, avait une place bien établie dans la société.

« Madame est la marquise de Garth ? »

Ps de Ciriolla: Shuden a la même avis que Hugo concernant le maquillage XD...

Tome 2 – Chapitre 53 – La noblesse

Valia répondit calmement.

« Oui, Votre Altesse Royale, Duchesse William »

« Je vois, vous me connaissez ? »

« Parce que je viens d'entendre la Marquise de Joan »

« ......Ahaha, je vois »

Les mots de Valia étaient sujets à interprétation : ils pouvaient être lus comme une pique au comportement de Carnier, à sa feinte d'ignorance de ce qui pouvait être facilement déduit. Carnier souriait, mais elle n'était pas à l'aise.

« La fille d'un chevalier du royaume de Risa ? »

Elle savait déjà tout de ses origines de Valia et la méprisait parce qu'elle était la fille d'un chevalier d'un royaume mineur, et non d'un chevalier impérial. Elle imaginait que Valia n’avait pas l'habitude des mondanités, alors elle pensait la tuer avant que la réputation de Valia s’installe, mais c'était plus difficile qu’elle l’avait pensé Mais Canier était la duchesse William, une mondaine de longue date, elle sourit en agitant son éventail.

« La marquise de Garth est aussi belle qu'on le dit. Je n'ai jamais vu une dentelle pareille et j'aimerais bien en avoir une à moi »

« Vous êtes trop élogieuse, Son Altesse Royale la Duchesse de William est aussi très belle aujourd'hui »

« C'est le premier banquet impérial depuis longtemps, je me suis donc donné beaucoup de mal, mais j'ai bien peur que je ne puisse pas faire mieux, j’ai pris soin de ne pas se faire trop belle. La beauté d'une femme est son pouvoir, je n’espère pas être plus frappante et plus belle que la Marquise de Garth »

Il y avait beaucoup de dames et de demoiselles au banquet ce soir, et beaucoup d'entre elles étaient plus glamour que Valia qui s'ennuyait de ce rassemblement qui aux paroles sournoises de Canier, elles commencèrent à jeter des coups d'œil à Valia.

Carnier rit noblement.

« Si tu fais l’humble, tu admettras que tu es en dessous de moi, et si tu ne le fais pas, tu t'en prendras aux autres nobles »

Quelle que serait la réponse de Valia, il serait difficile de s’en sortir sans problème, Carnier avait gagné l'argument mais Valia reprit la parole calmement.

« Vous, ma chère duchesse, utilisez comme critère une mesure de puissance qui n'a aucun sens »

« ...... De quoi parlez-vous ? »

« La beauté est le pouvoir d'une femme. »

Carnier se hérissa légèrement.

« Si une femme est belle, plus elle est belle, plus elle a de pouvoir. Si la beauté n'est pas le pouvoir, qu'est-ce que le pouvoir féminin ? »

« Ce n'est pas ce que j'appelle le pouvoir, ma chère duchesse William, c'est un pouvoir strictement loué. Il n'y a de véritable pouvoir que lorsque l'on peut dire à un homme :

'Vous êtes beau et donc digne d'être suivi »

« ....... »

« Puisque les opinions de la duchesse sont si différentes des miennes, je vais faire comme si je n'ai pas entendu ce que vous avez dit »

Les joues de Carnier pâlirent, malgré son piège, au lieu de tomber dedas, elle était ressortie plus forte, ayant même inverser les rôles ; c'était un coup incroyablement habile pour une femme qui venait de faire ses débuts aujourd'hui, au point de laisser Carnier sans voix.

Valia se souvient de la Carnier d'autrefois. En tant qu'unique duchesse de l'Empire, elle était une habituée des banquets impériaux. Elle prononçait les mêmes mots à l'époque qu'aujourd'hui, déjà à l'époque, Valia trouvait qu'elle avait d’étranges valeurs, au point de n’être jamais du même avis.

Et.......

« La Carnier dont elle se souvenait » se demanda-t-elle « n'avait jamais été aussi brisée »

Ce n'était pas le genre de comportement dont elle se souvenait mais comme Valia l'avait prédit, Carnier reprit la parole au bout d'un moment.

« Je trouve Lady Eve très belle aujourd'hui, n'est-ce pas, Marquise ? »

Valia tourna son regard vers la dame qui se tenait à la gauche de Carnier. La dame aux cheveux platine, vêtue d'une robe mauve, semblait étrangement raide.

Les dames qui se tenaient à proximité étaient encore plus étranges. Toutes, y compris Diana, avaient l'air visiblement troublées malgré l’ambiance particulière, Valia prit la parole d'une voix digne.

« Vous ne m'avez pas encore présenté cette dame, Votre Altesse Royale, Duchesse William »

« Ah, cette dame est Louise Eve. Vicomte Yves. et c'est une dame qui a......, oh mon dieu.

Excusez-moi. »

Carnier prit un air étonné et se couvrit la bouche avec son éventail.

« J'ai failli commettre une erreur involontaire. Je voulais présenter la marquise à une dame qui avait un lien particulier avec le marquis de Garth....... »

Un lien particulier, le visage de Valia se durcit légèrement car il n'y avait pas un seul noble qui ne savait pas ce que ces mots signifiaient ; Shuden avait rencontré des femmes quelques fois avant d'épouser Valia.

Jamais longtemps, jamais en profondeur, mais peu de gens connaissaient les détails. Ce qui était plus connu, c'était que la dernière femme qu'il avait fréqueté était Louise, et il était également dit qu'elle avait arrêté de manger et de boire pendant plus d'une semaine après leur rupture.

« Elle est folle »

Diana se couvrit la bouche, incapable de croire que Carnier puisse faire quelque chose d'aussi audacieux. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle devait réagir.

Valia jeta un coup d'œil à Louise, puis à Carnier. Un petit murmure perça les oreilles de Valia. Il y avait une pointe d'impatience dans les yeux des nobles qui les observaient, se demandant ce que la marquise de Garth allait penser du fait que Carnier avait amené une ancienne amante de Schuden.

Contrairement aux attentes de Carnier, Valia ne réagit pas beaucoup à Louise. Elle ne broncha pas devant l'insulte, et n'eut même pas l'air vaincu.

« Votre Altesse Royale, duchesse William »

Seul le sourire qui s'était attardé aux coins de sa bouche avait disparu sans laisser de trace et la voix qui appelait Carnier n'était plus la même qu'avant, elle était devenu nettement plus froide

« La duchesse a l’air encore fatiguée de son voyage, et je crains que vous n'ayez exagéré en venant au banquet impérial »

« Qu'est-ce que c'est que....... »

« J'avais de grands espoirs pour Votre Altesse Royale, Duchesse William, après avoir entendu parler de votre réputation, mais je crains que vous n'ayez pas été à la hauteur de mes attentes. »

Elle était déçue de ne pas avoir eu le genre de conversation qu’elle espérais. Non seulement elle a trouvé sa tentative d'insulte offensante, mais également de mauvais goût.

« Est-ce le genre de réponse que l'on attend d'une dame qui vient de faire ses débuts dans un banquet ? » Alors que Carnier restait bouche bée, Valia fit claquer son gobelet sur la table. C'était le gobelet d'argent qu'elle tenait plus tôt.

« La duchesse a-t-elle besoin d'une explication plus aimable ? »

« C'est ......,quoi ? »

« Je veux dire, dois-je lui expliquer deux fois la même chose ? »

« ....... »

Canier eut un haut-le-cœur involontaire car normalement la plupart des nobles qui assistaient à leur premier banquet étaient très nerveux, d'innombrables nobles qui étaient trop intimidés pour utiliser leurs familles, leurs relations ou simplement leurs paroles. Carnier supposait naturellement que Valia serait l'une d'entre elles.

Après l’avoir observer un moment, elle savait qu'elle avait un tempérament calme mais le calme pouvait parfaitement dissimuler un esprit fort.

Même si elle était la marquise de Garth, elle n’imaginait pas que Valia lui tiendrait ainsi tête lors de ce premier banquet et encore moins que Carnier, la seule et unique duchesse de l'empire Gel, n'arriverait pas à manipuler une simple débutante du cercle social.

Le fait qu'elle ait osé amener Louise devant Valia avait été calculé mais abasourdi, Carnier regarda le visage de Valia, toujours dépourvu de sourire. La prise de conscience ne se fit pas attendre et ses mains délicates se resserrèrent autour de l'éventail de plumes.

« Si vous voulez bien m'excuser, mesdames, dit-elle, je vais aller sur le ....... Passez un bon moment »

Canier tourna les talons, suivi par ses disciplines alloués, voulant sembler mais en réalité elle avait été vaincue et chassée par Valia.

Valia reporta son attention sur Louise, qui était restée figée sur place, elle ne pensait pas qu'elle était une de ses suivantes puisqu'elle n'était pas partie avec Canier, mais Valia n'avait pas vraiment envie de rire et de parler avec celle qui était soi-disant l'ancienne amante de Shuden.

« Est-ce que la Dame a quelque chose d'autre à me dire ? »

« ......Non. Ce fut un honneur de vous rencontrer, Marquise de Garth »

S'inclinant devant Valia, Louise sortit précipitamment de la pièce.

Ps de Ciriolla : c'est ce qu'on appel un KO... elle est gentille la Valia mais faut pas essayer de lui faire à l'envers...

Tome 2 – Chapitre 54 – La noblesse

Louise serra l'ourlet de sa robe mauve.

« Marquise de Garth ....... »

Si elle avait décidé d'assister à ce banquet impérial, c'était à cause de Valia. Elle voulait le voir de ses propres yeux, elle ne pensait pas pouvoir supporter de ne pas la voir car c’était la femme mariée à un homme qu'elle aimait à en mourir.

Il y avait beaucoup de rumeurs sur le marquis de Garth au sujet de sa relation avec sa femme, toutes étaient toutes aussi douces que le miel, mais Louise n'y croyait pas car Shuden n'était pas ce genre d'homme ; si à l'extérieur, il était effectivement parfait, beau au point d’être difficile à regarder, poli et aristocratique, elle n’avait pas assez d’éloges pour le décrire mais jamais un homme aussi parfait n'avait révélé son véritable cœur et Louise était l'une des rares personnes à avoir vu à travers ce mur solide.

« J'ai toujours pensé qu'il serait aussi froid avec sa femme et que s'il souriait, ce serait de manière subtile »

Louise était restée à observer Shuden tout le temps dès le moment où elle avait fait son entrée au banquet mais n’avait pas eu le courage de s'approcher de lui avec Valia, se contentant de fixer son visage.

« Je pensais que c'était une erreur. »

Elle n'avait pas réalisé que Shuden était un homme qui souriait si souvent, ignorant qu'il pouvait tenir la main d'une femme comme ça en la lâchant jamais du regard. Elle était à la limite de pleurer mais fut incapable pour autant à détourner le regard.

Plus elle le regardait, plus elle ressentait un étrange vertige et un immense sentiment de désorientation. Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu ce regard, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur l'endroit ou la personne, ce n'est que lorsque Valia lui sourit que l'identité de ce sentiment ineffable devint claire.

« Il pourrait donc aussi regarder une femme ainsi....... »

La raison pour laquelle le regard de Shuden lui était si familier était qu'il n'était pas différent de celui qu'elle avait à chaque fois qu’elle se voyait dans le miroir, Louise, son amour de longue date, pouvait reconnaitre le regard que possède l’être amoureux, il se dégageait une chaleur indéniable dans ses yeux lorsqu'il regardait Valia.

***********************************

Le banquet impérial de la première nuit fut un grand succès. Le bal, qui se prolongea tard dans la nuit, une fois terminé, les serviteurs nettoyèrent la grande salle. Les roses rouges qui ornaient la salle étaient ramassées et les coupes aux motifs magnifiques étaient empilées sur des plateaux.

« Étrange »

La servante aux cheveux bruns qui ramassait les verres marmonna. « Qu'est-ce qui ne va pas ? » demande sa collègue, qui débarrassait la table en face d'elle.

« Regardez ça »

La servante brune montra le verre qu'elle tenait.

« Hein ? »

Les yeux de la servante s'écarquillèrent à la vue du verre. Le gobelet, qui était censé être rond, était bosselé marquant la forme de doigt. On aurait dit qu'il venait d'être sorti d'une forge brûlante.

« C'est un gobelet en argent, il doit être très dur, qu'est-ce que c'est ? »

« C'est ce que je dis. Qui a pu la cabosser comme ça ? »

Et une main, aussi, quelle force fallait-il pour y parvenir

« Il y a beaucoup de nobles adoubés chevalier ici aujourd'hui, cela devait donc être l'un d'entre eux »

« Qui que ce soit, il doit puissant. Mais pourquoi a-t-il brisé le gobelet ? »

« Il a dû le faire pendant une bataille de mots. Les chevaliers et les nobles sont notoirement belliqueux »

« C'est vrai, c'est vrai »

Le serviteur aux cheveux bruns acquiesça. Il venait de finir d'empiler un grand plateau avec des coupes de vin, et il se gratta la tête.

« Mais ce siège n'est-il pas celui où les dames étaient assises tout à l'heure ? »

Le serviteur sortit à grands pas de la grande salle, un plateau dans chaque main, portant les gobelets.. ainsi que celui abimé aux cuisines

*****************************

Le banquet impérial se poursuivit encore deux jours mais Valia cessa d'y assister après le premier jour.

« C'est trop »

La grande salle était bondée de monde, et Valia en tant que marquise de Garth, ne pouvait s'empêcher de remarquer les regards qui se posaient sur elle et Valia était fatiguée de toute cette attention qu'elle recevait à chaque geste, ou chaque mot ; peut-être qu'après quelques apparitions supplémentaires, l'attention s'estomperait un peu.

Mais pour l'instant, elle n'avait pas envie de subit autant pendant plusieurs jours d’affiler

« Et maintenant, c'est mieux »

Valia jeta un coup d'œil à Shuden. Ils étaient ensemble dans le bureau, depuis le jour où il avait commencé à travailler ensemble, le couple passait souvent du temps à travailler ensemble, au point que leurs employés avaient même changé la disposition des meubles.

Lorsque Valia s'ennuyait de ses papiers, elle levait les yeux et jetait un coup d'œil au visage de Shuden. Je n'avais jamais réalisé à quel point il était amusant de regarder le visage d'un homme.

Shuden savait que Valia regardait son visage, mais il la laissait faire mais lorsque son regard devenait chatouilleux, il lui demandait nonchalamment ce qu'il avait sur le visage et à chaque fois, les épaules de Valia tremblaient comme quelqu'un pris en flagrant délit de vol à l'étalage ; il trouvait ça plutôt mignon, honnêtement Elle se demanda quand il ouvrira la bouche pour la taquiner cette fois-ci. Ses yeux lisaient le document, mais son esprit était ailleurs. On frappa doucement à la porte, c’était Paul.

« Madame »

En entrant dans le bureau, Paul s'approcha comme il le faisait souvent.

« La duchesse mère de William est là, je l'ai installée dans la dépendance, comme vous l'avez demandé hier »

« Oh, elle est déjà là ? »

Valia regarda l'horloge sur le mur ; le temps passe toujours si vite avec Shuden.

«Dites lui d'attendre un moment. J'arrive tout de suite »

« Oui, madame »

Avec une révérence, Paul quitta le bureau. Valia empila les documents qu'elle avait examinés, les séparant des autres.

« Shu, j'en ai pour un moment »

Comprenant que cela pourrait prendre un peu de temps, Shuden demanda.

« Connaissiez-vous la duchesse mère de William ? »

Il connaissait les noms des femmes de la noblesse qui entretenaient des liens avec Valia, et la duchesse mère de William n'en faisait pas partie, s’autant plus que le duc et la duchesse n'étaient pas présents au banquet impérial quelques jours plus tôt. Pourquoi la duchesse rendrait-elle soudainement visite à Sofia si elle n'a aucun contact avec elle ?

« Ce n'est pas que nous nous connaissions, c'est juste que la duchesse m'a écrit il y a quelques jours pour me dire qu'elle aimerait visiter le manoir. »

« Il y a quelques jours ? »

« Oui »

Shuden fronça un sourcil.

« Pourquoi ne m’a-t-elle rien dit ? »

Valia avait une habitude qui n'en était pas une obligation, chaque fois qu'elle recevait un visiteur au manoir, elle lui en parlait. Dans l'Empire Gel, les invités d'une maîtresse de maison étaient sa seule prérogative, elle n’avait aucune obligation d'en parler à son mari, il n'est donc pas grave qu'elle ne lui parla pas cette fois-ci, mais cela le dérange qu'elle ne la fasse pas, autant qu’elle le fasse à chaque visite précédente, cela pouvait sembler subtile mais les deux situation le faisait réagir tout autant.

« Shu, où allez-vous ? » demanda Valia en clignant des yeux lorsque Shuden se leva de son siège.

« Je vais dans les dépendances » répondit-il paresseusement.

« Quoi ? »

« Vous devez lui dire quelque chose que je ne devrais pas entendre ? »

« Non. ......Pas vraiment, mais la duchesse serait mal à l'aise »

« Je connais bien la duchesse, elle n'y verra pas d'inconvénient »

Elle ne serait pas mal à l'aise parce qu'elle le connaît ? C'est peut-être vrai pour l'aristocrate moyen. Mais Shuden était un cas à part, et il y avait toujours un étrange sentiment de pression autour lui, elle avait pu voir à plusieurs reprises des nobles se crisper sous son regard lors de banquets, et elle ne pensait pas que ce soit simplement à cause de son passé sur les champs de batailles.

D'ailleurs, aujourd'hui.......

Valia se doutait bien de la raison pour laquelle la duchesse mère de William lui avait écrit, ce n’était pas pour un simple conversation, il y a toute les chance pour que ce soit inconfortable, bien qu'elle l'espèrait, il s'agirait probablement que de simples excuses

« Shu, il y a en fait une raison pour laquelle je ne vous ai pas dit à l'avance que la duchesse de William venait »

« Laquelle ? »

« Parce qu'il semblerait que la duchesse William vienne s'excuser »

« S'excuser ? »

Shuden fronça les sourcils. Qu'est-ce que la duchesse de William avait à faire pour s'excuser auprès de Valia ? se tournant immédiatement vers Valia mais les yeux gris argentés étaient toujours aussi clairs.

« Avez-vous eu des problèmes avec la duchesse ? »

« Um....... Je vous le dirai quand j'aurai fini de parler »

Valia avait une idée précise de la raison de la visite de la duchesse William même si la lettre était laconique, en disant qu'elle voulait 'parler', mais de quoi pouvait-elle bien avoir à parler avec quelqu'un avec qui elle n'avait eu aucun contact auparavant.

Canier William.

La jeune duchesse qui s'était montrée si impoli lors du banquet impérial.

Dans ces conditions, il n'y a qu'une seule raison pour laquelle elle n'a pas prévenu Shuden de la visite de la duchesse : il serait difficile de le lui expliquer.

Comment le lui dire ?

« La duchesse mère de William souhaite visiter le domaine de Garth mais je soupçonne que c'est pour s'excuser car lors du banquet impérial, son Altesse Royale la duchesse William m’a présenté votre ancienne amante. »

Valia n'avait pas l'intention de cacher à Shuden sa rencontre avec Louise, elle voulait juste en parler tranquillement, une fois l’affaire close C'était une chose étrange que de connaître le passé de son mari, elle se sentait mal, mais ce n'était pas comme si c'était quelque chose qu'il fallait juger mais c’était comme trébucher sur une pierre et se mettre en colère, mais il n'y avait personne contre qui se mettre en colère.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il vienne avec elle de toute façon si elle s'excusait, mais Shuden était le genre d'homme qui faisait toujours plus que ce que pouvait imaginer Valia

« Alors je crois que je vais devoir vous accompagner encore plus »

« Quoi ? »

« Comment savez-vous ce que la duchesse de William vient pour s’excuser ? »

« Shu »

« L'impolitesse aristocratique n’a pas sa place »

Son ton était tel que quiconque l'aurait entendu aurait pensé que la duchesse essayait d'être impolie, et même après tout cela, Valia n'arrivait pas à se débarrasser de Shu.

« Ugh »

Apparaître avec son mari devant une noble qui était manifestement là pour s'excuser, elle aurait de la chance si elle ne ressemble pas à un enfant aux yeux de la duchesse mère de William.

...... Je ne peux pas faire ça.

Mieux vaut renoncer alors Valia décida de faire preuve d'un peu d'impudence.

Il n’y avait aucune formule d’excuse dans sa lettre.

Il n'y avait pas de mots directs, bien sûr, mais la plupart des nobles pouvaient déduire ce qui se passait et Valia était l'une d'entre elles, mais elle avait choisi de ne pas lui dire immédiatement, de toute façon il n'y a pas de honte à permettre à une dame d’être accompagner par son mari lors d'un thé officiel.

Cependant, il était inévitable que cela soit perçu comme un peu de douceur entre jeunes mariés, seraient perçus comme un couple aimant, pas seulement gentil, mais très amoureux, mais elle pouvait s'en accommoder. Valia faisait les cent pas, essayant de calmer ses joues rougies Shuden toujours à ses côtés.

« Shu, vous ne devez rien dire à la duchesse aujourd'hui »

« Je vois »

« Ne me demandez rien, je vous raconterai tout plus tard »

« Si vous voulez »

Shuden répondit paresseusement, ne prenant même pas la peine de demander ce qui se passait.

Ils descendirent deux étages, traversèrent le hall menant aux dépendances et entrèrent dans le salon du premier étage où attendait la duchesse mère de William.

« Duchesse William. Vous attendez depuis longtemps ? »

« Ah, Marquise de Garth. Non »

La duchesse de William se leva de son siège, parut un peu surprise de voir Shuden entrer avec Valia, mais elle cacha son expression avec l'habileté d'une dame expérimentée faut dire que ce n'était pas un secret que le marquis et la marquise de Garth étaient en très bons termes.

Il est là pour vous escorter de la maison principale aux dépendances.

Il n'en fallait pas plus pour que les relations du couple paraissent mielleuses. Se sentant à l'aise, la duchesse de William fit une légère courbette à Shuden.

« Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu, marquis de Garth »

« En effet, cela fait longtemps. Duchesse William

Shuden répondit par la révérence d'usage, mais ne quitta pas la dépendance. Non seulement il ne sortit pas, mais il s'assit aux côtés de Valia. Une subtile lueur de trouble traversa le visage de la duchesse William, qui ne s'attendait pas à cela.

Ne savez-vous pas que je suis venu m'excuser ?

Bien entendu, la lettre à la marquise de Garth ne contient pas un seul mot d'excuse, par pure orgueil aristocratique

« Je suis sûr que sa fille s’est sentie humiliée au banquet »

L'habileté avec laquelle Valia avait géré la situation fit couler beaucoup d'encre, et que cela fit le tour de toute la bonne société de l’empire de gel, étant donné que son adversaire était la jeune duchesse de William, celle qui était perçu comme une reine des mondanités mais la duchesse mère avait entendu les détails, ce qui était normal, puisque sa fille était impliquée. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'elle ait si habilement coincé Carnier, et qu'elle ne semblait pourtant pas comprendre une seule ligne de la véritable signification de sa lettre.

« Oui, c'est mieux ainsi »

Les rumeurs avaient tendance à être exagérées. La duchesse mère de William avait décidé de prendre les devants, pensant que ce soit une bonne chose pour elle que Valia soit une femme immature, elle acceptera bien plus facilement les excuses, la duchesse avait bien préparer ce qu’elle comptait dire mais elle ne comprenait pas pourquoi aucun mot n’arrivait à franchir ses lèvres

La duchesse mère de William, qui avait passé de nombreuses années dans les cercles mondains, jeta un coup d'œil à Shuden, toujours aussi inexpressif. Elle ne l'avait jamais croisé dans les cercles sociaux, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir la pression émanant de sa personne

Peut-être devrais-je laisser passer cette soirée et attendre avec impatience la prochaine.

L'idée lui avait traversé l'esprit, mais elle ne pouvait pas se le permettre car Valia était une habituée du goûter de la marquise de Joan et si Valia avait raconté lors d’un prochain thé que la duchesse mère de William, était venue à l'improviste au manoir, pour simplement repartir après une petite conversation..., elle aurait été expulsée de la salle de réception en riant lors que se prochain sortie en société donc aussi bizarre que soit la situation, il n'y avait pas vraiment d'autre choix.

« Un thé, Duchesse William ? »

Valia lui offrit le thé servi par les domestiques. La duchesse William prit une gorgée du thé chaud, parfumé au citron, celui ci était rafraîchissant, avec un arrière-goût sucré, attendant que la duchesse prenne quelques gorgées, Valia demanda.

« Qu'est-ce qui vous amène au manoir ? »

« Je suis venue vous parler d'un incident survenu lors du banquet impérial il y a quelques jours »

« Une incident ? »

Les sourcils de Shuden se froncèrent, et même au premier coup d'œil, il comprit que ce n'était pas une bonne affaire, même ignorant tout de ce qui s'était passé entre Valia et Canier car Shuden lui-même était aussi occupé, sinon plus, que Valia dans la grande salle.

Lorsque Canier avait amené Louise devant Valia, Schuden était avec Gusto et Elvan, les deux princes héritier , et même s’ils l’agaçaient, c'était la famille royale et il ne pouvait pas s'en débarrasser comme aussi facilement qu'une mouche car après tout, cela faisait partir de son travail en tant que marquis de Gart »

« Ma fille a été impolie avec la marquise »

La duchesse de William atténuant la faute de Carnier dans les termes les plus euphémiques qui soient.

« Ma fille est une enfant, et parfois elle ne sait pas ce qu'il faut faire. J'espère que la marquise sera compréhensive et indulgente »

« Duchesse de William »

Valia posa sa tasse de thé, voulant entendre ce qu'elle avait à dire, mais ne s’attendant pas à ce qu'elle le fasse de cette façon.

« Je pense que vous allez devoir vous corriger, Votre Altesse Royale Duchesse de William, car son comportement ce jour-là a été plus justement bien plus grossier qu’impoli »

Le bout des doigts de la duchesse mère de William se raidit légèrement. Il lui vint à l'esprit qu'il n'était peut-être pas inutile de préciser le langage sans la moindre maladresse.

« Son Altesse Royale la jeune Duchesse de William a été impoli à plus d'un titre ce jour-là »

« ...... »

Valia n'avait jamais assisté à un événement social en tant que duchesse mais ayant souvent accompagné la famille royale à des banquets et des goûters en tant que demoiselle d'honneur escortée, et amener l'ex-femme de son mari à l'un de ces

événements était un geste grossier qui l'aurait laissée sans voix même en temps que simple employée à l’époque.

« J'attendais beaucoup de la seule et unique duchesse de l'Empire, mais je crains de ne pas avoir eu ce que j'attendais »

C'était une formule de politesse, mais le ton était glacial. La duchesse se rendit compte qu'après une si courte conversation, elle ne pouvait pas tout conclure avec quelques mots gentils.

« ......Je m'excuse au nom de ma fille pour son impolitesse, Marquise de Garth »

« Ce n'est pas à la duchesse mère de s'excuser »

« Mais....... »

« C'est à Son Altesse Royale la jeune duchesse de William qui a été impoli avec moi.

Duchesse, ce n'est pas bon pour son éducation »

Valia n'en démordit pas et la duchesse avait déjà renoncé à l'amadouer mais elle devait au moins remplir la mission pour laquelle elle s'était rendue au manoir de Garth. La duchesse baissa lentement la tête, qu'elle avait toujours maintenue droite jusque là

« Je sais que c'est insuffisant, mais je m'excuse encore et encore, et ma fille sera disciplinée »

La duchesse mère de William dut renoncer à utiliser délibérément le mot 'enfant' pour décrire sa fille ; c'était comme si elle dépouillait un chevalier de son armure.

Valia sirota son thé sans mot dire. Comme elle ne donnait pas de réponse immédiate, l'esprit de la duchesse mère de William s'impatienta mais lorsqu'elle perdit enfin son impatience, Valia demanda d'un ton digne.

« Êtes-vous sûre de penser ce que vous venez de dire ? »

« ......Bien sûr »

Puisque Valia était allée jusqu'à lui demander cela, la duchesse mère de William devait faire preuve de sincérité pour tenir sa parole ainsi sous le regard sévère de sa mère, Carnier n'aurait plus le droit d'assister à aucun banquet ou goûter pendant un certain temps.

Carnier allait être très surveiller pour avoir touché une dame aussi imposante, une femme d’une famille aussi importante que celle des Garth. Au début, elle était préoccupé par la présence de Shuden aux cotés de sa femme, mais plus elle parlait à Valia, moins Shuden la préoccupait

À partir de ce moment-là, il ne s'agissait plus que de quelques mots de conversation à voix basse puis après quelques bavardages cérémoniels, la duchesse mère de William se leva de son siège épineux.

« Je suis ravie que nous ayons passé un agréable moment aujourd'hui, ....... Je regrette seulement de ne pas pouvoir rester plus longtemps. La marquise de Garth »

Malgré les circonstances, la duchesse de William avait un rang supérieur à celui de Valia, qui l'escorta donc personnellement jusqu'à l'avant de la voiture.

« C'était très bien » dit-elle

La duchesse s'était considérablement adoucie lorsqu'elle monta dans le carrosse, un vrai changement par rapport à son arrivée à la résidence des Garth.

En vérité, Valia n'était pas vraiment satisfaite car c'était la mère qui était venue s'excuser auprès d'elle aujourd'hui, et non sa fille, ce n’était qu’elle se sentait désolé ou triste, mais Valia n'était pas vraiment une gentille fille et la maternité était quelque chose qu'elle n'avait jamais connu dans sa vie, elle ne pouvait pas vraiment comprendre la logique de la duchesse mère.

« Valia »

Une main familière lui enserra la taille tandis qu'elle fixait l'endroit que le carrosse avait disparu. Les employés qui se tenaient derrière eux détournaient à présent le regard avec beaucoup d'habileté. Même Valia s'était habituée à ce contact soudain.

« N'est-ce pas un peu trop hospitalier pour quelqu'un qui vient s'excuser ? »

« Je lui offrais seulement une tasse de thé »

« Je ne lui aurais même pas offert un thé, et encore moins des adieux »

S'il s'était agi de Schuden, il aurait laissé la voiture garée devant la résidence pendant trois heures, alors l'hospitalité dans une dépendance aurait été juste un mirage, ce n’était que par la présence de Valia qu'il avait suivi ainsi la duchesse lors de son départ.

Elle le serra fort autour de la taille et leva les yeux vers lui.

« C'est une duchesse, n'est-ce pas ? »

« Le titre actuel oui, mais pour le grade c’est autre chose »

Valia gloussa car il avait raison, finalement la seule chose que Garth avait de moins que William était un titre sinon sa position militaire, son contrôle des cercles politiques et commerciaux, son influence pratique sur la noblesse - tout cela était largement au dessus de la famille William et si la duchesse mère était venue jusqu’au manoir c’était parce qu'elle ne pouvait pas ignorer une affaire aussi publique.

« Je sais » dit-elle « mais il n'y a pas de mal à être poli, c'est une duchesse et je suis une marquise »

« Je devrais peut-être demander un titre ducal »

L’empereur lui avait déjà proposé quatre fois un titre ducal, et il avait toujours refusé.

Shuden songeait sérieusement à reconsidérer le titre ducal, qu'il avait rejeté à chaque fois parce qu'il n'était pas intéressant, mais maintenant il y avait Valia.

Shuden et Valia traversèrent le jardin ensemble. Il passa son bras autour de sa taille et ils se tinrent la main. Valia était secrètement nerveuse à l'idée d'avoir affaire à la duchesse de William, mais la brise légère lui remonta peu à peu le moral.

« Valia »

« Oui, Shu » répondit Valia en touchant sa main froide et ferme avec espièglerie.

« Que s'est-il passé au banquet impérial ? Si j’ai bien compris plus tôt, la jeune duchesse avait été grossière avec toi »

Quoi que Valia ait à dire, Shuden allait découvrir ce qui s'était passé au banquet impérial, mais d'abord, il serait bon d'entendre Valia.

« La duchesse m'a raconté quelque chose de désagréable »

« Une mauvaise histoire ? »

« Oui »

Valia fixa ses yeux gris-argent dans ses yeux rouges. Le regard était dur, et il y avait un soupçon de question dans ses yeux. Valia reprit la parole calmement.

« Elle a amené face à moi une de vos ancienne amante »

Shuden s'arrêta de marcher, ses pupilles se dilatant pour la première fois depuis leur mariage.

« Elle s'appelait Lady Eve, vous vous en souvenez ? »

Shuden resta immobile, incapable d'acquiescer ou de secouer la tête, Valia le regarda avec patience, si elle en avait demandé plus, il aurait répondu en conséquence et sous son regard interrogatif regard, Shuden s'excusa - ou plutôt, il essaya de s’excuser

« Il ne s'est rien passé avec ....... »

« Ne l’avez-vous même pas rencontrée ? »

« ....... »

Shuden resta sans voix. C'était coups sur coups, se souvenant soudain du mercenaire qui était censé être l’éducateur de Valia, il lui avait surement enseigné des tactiques.

Valia le fixa, incapable de répondre, puis retira son bras de sa taille. Ce n'était pas une secousse, mais un geste littéralement de rejet. Shuden ne l'attrapa même pas, comme à son habitude. Une fois qu'elle s'était éloignée, il a dû se rapprocher docilement.

À quelques pas de lui, Valia étouffa le rire qui menaçait de lui échapper, elle pouvait lire sur le visage de Shuden tout son désarroi. Elle se demandait si quelqu'un d'autre dans l'Empire avait déjà vu le Marquis de Garth dans un tel état de panique, et elle se demandait si elle serait la première et la dernière face à cette vison ; cette pensée la fit se sentir inutilement bien.

De plus, il tressaillit à l'évocation d'une femme de son passé, c’était pourtant un sujet qui aurait pu être balayé d'un revers de main, mais Shuden ne le fit pas, signe qu'il tenait à elle, et cela rendit Valia un peu euphorique.

Mais surtout, elle trouva cela amusant et voulait taquiner encore un peu plus son mari déconcerté.

« Je crois qu'elle a dit qu'elle s'appelait Louise, mais je n'ai pas bien vu son visage »

« ....... »

Shuden voulait empêcher les lèvres de Valia de continuer à parler de Louise, mais il était coupable. Seule la main qui s'était détachée de la taille de Valia tressaillit légèrement.

Qu'elle sache ou non ce que pensait Shuden, Valia se contenta de sourire comme à son habitude.

« Je me souviens qu’elle avait des cheveux platine, cependant »

Bien sûr, ses mots étaient très différents de d'habitude.

« Pourquoi avez-vous besoin de vous souvenir de ça ...... ? »

« Parce que vous êtes devant moi »

« ....... »

Shuden se tut à nouveau. C'était la troisième fois, il savait qu'il devait dire quelque chose, mais il n'avait aucune idée de quoi ; avait-il jamais été autant à court de mots de toute sa vie ? Il n'avait jamais imaginé que sa femme évoquerait une femme de son passé ou, plus exactement, il ne s'attendait pas à ce que cela l'embarrasserait autant

« ......D Lady Eve vous a-t-elle dit quelque chose à un moment donné ? »

« Elle n'a pas dit grand-chose, je n'ai vu son visage qu'un instant, mais c'était une très jolie dame aux cheveux platine, et j'ai entendu dire que les cheveux platine immaculés sont rares »

Le son de la voix de Valia alors qu'elle racontait l'histoire de Louise était rafraîchissant, mais pour Shuden, il était également troublant.

Une femme qui attendait une réponse, et un homme qui ne la donnait pas facilement et le silence s'étira dans l’embarras ; finalement, Shuden poussa un soupir ; cela lui arrivait jamais de pousser le moindre soupir, pas même lorsque l'ennemi renforçait soudainement ses forces sur le champ de bataille.

« Valia »

Shuden attira Valia dans ses bras qui vint sans résistance puis se penchant légèrement vers elle pour croiser son regard, il ouvrit la bouche comme pour se confesser.

« Je n'ai eu qu'une très brève histoire avec Lady Eve dans le passé »

« Je vois »

« Alors ne vous méfiez pas, parce que vous n'avez pas à le faire »

« Qu'est-ce que je soupçonne ? »

« Vous soupçonnez que j'ai pu avoir une relation profonde avec elle »

« ......Une relation profonde ? »

« Coucher ensemble, je veux dire »

« Quoi ? »

Par réflexe, Valia jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule de Shuden mais heureusement, l'employé et Paul suivaient au loin, même s'ils étaient hors de portée de voix, Valia garda sa voix basse.

« Ce n'est pas comme ça ! »

« ......Alors pourquoi continuiez-vous à la complimenter sur son apparence ? »

Comme si elle n'était pas jalouse. Shuden déglutit.

« Je me suis juste souvenu que Lady Eve était jolie, alors je vous l’ai dit, et les cheveux platine ne sont pas communs. »

Shuden fronça légèrement les sourcils à la réponse de Valia.

« Je préfère les cheveux noirs »

Valia cligna des yeux et marmonna quelque chose d'anodin.

« Je suppose que... ....... »

« Hmm ? »

« Non. Quand allons-nous à l'étude ? »

Shuden fronça les sourcils car c’'était manifestement une diversion, mais ce n'était pas un bon sujet pour fouiner. Il prit la main de Valia par habitude, désireux de s'éloigner du sujet et à son grand soulagement, elle ne lui lâcha pas la main.

Elle lui tenu la main et continua à marcher, le regard fuyant. Ses cheveux noirs frôlèrent son torse. Elle aurait pu flirter avec le commentaire de Shuden sur le fait qu'il aimait les cheveux noirs mais il y avait autre chose qui lui venait d'abord à l'esprit.

Depuis que la rumeur du béguin de Shuden pour Yeri avait circulé, il y avait eu un sujet de conversation dans les cercles sociaux qui était comment le marquis de Gart est-il tombé amoureux de la princesse héritière ? Il y avait beaucoup de choses que l'on pouvait supposer à son sujet et qui la distinguaient des dames conventionnelles. L'une d'entre elles était ses cheveux noirs, qui lui arrivaient à peine aux épaules.

Des cheveux noirs qui lui arrivaient à peine aux épaules.

Les dames de Gel avaient toutes de longs cheveux flottants. Seule la chevelure de Yeri était exceptionnellement courte, et elle avait l'air si digne avec. Valia, elle-même trouvais que c'était joli. Bien sûr, maintenant qu’elle y réfléchissait, elle n’imaginait pas que ce soit possible de tomber amoureux pour ce simple détail, mais elle réalisait maintenant que c'était probablement ce genre de détail qui était au goût de Shuden.

« Shu »

Valia serra légèrement la main de Shuden dans la sienne.

« Je me demandais... »

La main de Shuden se raidit légèrement, se crispant, de crainte que le sujet revienne sur Louise.

« Pourquoi le mot 'jolie' doit-il être associé à une relation profonde ? »

« Oh, ....... »

Certaines des femmes avec lesquelles Shuden était sorti dans le passé avaient été comme ça : elles parlaient de leurs ex-amants ou de leurs ex-amantes avec des compliments tels que 'belle' ou 'magnifique'. Au début, croyant qu'il s'agissait de jalousie, il passait outre.

Plus tard, il avait compris qu'il s'agissait d'une forme de flirt, un manière lorsque Shuden ne montrait aucun intérêt pour aller plus loin dans l’intimité, même si elles s'habillaient de façon provocante, cherchait à savoir avec quel genre de femme il couchait.

Il n'avait pas passé beaucoup de temps à observer les femmes, et sa mémoire était donc toujours aussi fragmentaire, mais il pouvait faire la différence entre la jalousie et l'absence de jalousie, et la femme en face d'elle n'était certainement pas jalouse. Bien sûr, il ne lui dit rien, mais Shuden était un homme perspicace, sachant qu’elle n’était pas jalouse, ou faisant juste semblant de ne pas le savoir.

« Je ne fais que flirter »

« Ne ...... négligez pas ce genre de détail »

« Quelle chevelure brillante » pensa Valia tandis que Louise s'éloignait. C'était une femme sympathique à première vue. Si Valia se souvenait si facilement de Louise, c'est parce qu'elle savait que Shuden et elle n'étaient pas allés très loin. Ils avaient été le premiers l’un envers l’autre et mais s’il y avait peut-être beaucoup de femmes qui convoitaient son corps musclé et tonique, elle était la seule à l'avoir vraiment.

De plus, il était impossible que Shuden soit amoureux de Louise. D'après ce qu'elle avait vu de lui, c'était un homme qui n'aurait pas hésité à épouser la femme qu'il aimait.

C'était étrange, mais c'était la raison pour laquelle Valia ne ressentait aucune jalousie lorsqu'elle voyait Louise. Shuden n'avait jamais donné son corps ou son cœur à une autre femme.

Cela n'avait donc rien d'extraordinaire pour elle, seul Shuden se sentait bizarre. Cela le dérangeait qu'elle n'ait pas changé son comportement habituel jusqu'à ce qu'ils aient dîné et se soient couchés ensemble. Il aurait été agréable qu’elle montre un peu de jalousie, mais ce n'était pas le cas, et même cela était difficile vu qu’elle n’avait même pas montré de la curiosité.

Shuden jeta un coup d'œil à Valia, qui dormait déjà. Il fixa ses joues rougies, puis balaya une mèche de cheveux de son front. N'ayant jamais attaché d'importance à la couleur des cheveux d'une personne, Shuden pensait désormais à Valia chaque fois qu'il voyait des cheveux noirs.

« Des cheveux platine ? »

Jusqu'à la remarque de Valia aujourd'hui, il n'avait pas pensé que Louise avait des cheveux platine, l’ayant presque oublié. Pour être honnête, il était content que Valia ait mentionné le nom de Louise en premier, car lorsqu’elle n’avait parle d’ex amante, Shuden n'avait pas tout de suite compris de qui il s'agissait.

Bien sûr, toutes les filles qu'il avait fréquentées avaient été éphémères et la dernière fois qu'il avait vu Louise, c'était il y a plus d'un an, n’ayant pas eu de relation avec une femme depuis. Ce n'était pas par curiosité vulgaire, car il ne s'était jamais intéressé à ce genre de choses, ne comprenant pas l'amour entre hommes et femmes.

Si c'était son grand-père qu'il détestait, c'était ses parents qu'il ne comprenait pas, et cette perplexité était particulièrement dirigée vers son père. C'était un homme de contradictions, désabusé par le mépris de sa famille pour tout ce qui n'était pas de l'or, il s'était enfui, mais voulait-il avoir un enfant de leur sang ? Shuden n'avait jamais pu poser la question, vu que son père était mort de maladie peu avant sa naissance.

Une chose était sûre : quelle que fut la passion avec laquelle mes parents s’aimèrent à l'époque, il n'y eut plus aucune trace de cet amour chez ma mère après la mort de mon père, ne restant qu'une certaine nostalgie envers les morts. Il n'y avait pas prêté attention, se disant simplement : « C'est comme ça »

Par un amour qui ne s'estompa en quelques années, ses parents lui donnèrent naissance, pour ayant le sang Garth se vit réclamer plus tard par l’ancien marquis.

Le reste appartenait à l'histoire.

Schuden, en fait, aurait voulu demander une fois : combien d'années après ma naissance, l’as-tu encore aimé ?

Si tu avais su à l'avance que je serais la cause de tant de morts, m'aurais-tu quand même donné naissance ? C'était une question sans réponse, qu'il ne pourrait jamais poser à personne

Shuden n'était pas du genre à s'apitoyer inutilement sur son sort ; il y a une différence entre porter un fardeau et être traîné. Mais il reconnaissait que c'était lui qui était à l'origine de tant de morts, trouvant presque ironique que cette vie de péché et de désillusion ait commencé à cause de l'amour d'un homme et d'une femme.

C'était pour cette raison qu'il voyait des femmes. Par curiosité cynique, est-ce que c'était plus que ça, au fond ?

Il avait eu cette attitude pendant tout le temps qu'il avait fréquenté des femmes, et il n'y avait plus rien. Le seul problème, c’était qu'il ne savait pas ce que Valia pensait en ce moment, certainement en train de rire vu qu’elle ne semblait pas trop en colère.

Normalement, dans une telle situation, elle devrait être furieuse et gifler le type.

« Tu ne te sens pas si mal, n'est-ce pas ? »

Shuden ne pouvait pas deviner comment Valia se sentait ; elle n'était pas du genre à changer d'expression en dehors du lit. Incapable de deviner, Shuden tenta d'inverser la situation, imaginant que Valia avait un ancien amant aussitôt le visage de Shuden se tordit en une grimace.

« C'est dégoûtant »

Il n'arriva pas à croire qu’il se sentit aussi mal alors que ce n’était qu’une hypothèse mais ce serai pire que tout si, lors d’un banquet, un autre noble l'amène devant moi.......

Ce serait très désagréable.

La Grande Salle de Banquet devrait faire retirer deux cadavres ce jour-là. L'expression de Shuden se décomposa

Il toucha légèrement la joue fine de Valia

Mon passé n'a pas d'importance ?

Est-elle de mauvaise humeur et fait-elle semblant d'aller bien ? Quoi qu'il en soit, ce n'était pas un sentiment agréable, et cela empêcha Shuden de dormir.

Ps de Ciriolla : l'auteur ne différenciant pas les titres entre la mère et la fille, donc je l'ai fait en rajoutant le titre de mère pour que l'on puisse comprendre immédiatement qui parle.

D'ailleurs, autre gros point de divergence avec le manhwa, comment Valia 'rencontre' l'ex de Shuden, vu que le novel ne parle pas du tout d'un frère pour Carnier, ni de la

manipulation qu'il a fait sur Louise pour qu'elle soit sous le balcon où se trouverait Valia etc... je trouve le novel moins tordu, plus logique.. et je ne vois même pas l'interet de ce senario dans le manhwa au final à voir lorqu'il reprendra... si cet ajout d'un frère à son interet

Tome 2 – Chapitre 55 – La noblesse

Depuis le banquet impérial, plusieurs changements étaient intervenus sur la scène sociale de l'Empire Gel. La marquise de Gart, qui était au centre de l'attention depuis son mariage, devint la nouvelle grande dame. Son comportement au bal des débutantes ayant été irréprochable, cela avait suffi à convaincre certains aristocrates qui s'interrogeaient sur le pourquoi la marquis de Garth avait-il épousé une simple fille de chevalier issu du royaume de Lisa ?

Le second changement concernait Canier, la jeune duchesse William, autrefois figure dominante des cercles sociaux impériaux, son absence des banquets et des thés avait provoqué des remous avec l’opinion dominante était qu'elle avait tenté d'humilier Valia, mais qu'elle avait été vaincue.

Valia avait entendu toutes les rumeurs lors du goûter organisé par la marquise de Joan après le banquet impérial, mais n’ajouta rien à ce sujet, se contentant d'affirmer que la duchesse mère de William avait tenu parole.

Malgré sa notoriété, Valia avait beaucoup de travail car si le nombre d'invitations adressées à la marquise de Garth était légèrement baissé en quantité, la qualité par contre avait augmenté, tous ceux qui avait médité sur son dos, se faisait discret se montrant prudents, sachant que Valia n'était pas ce qu'elle semblait être.

Ce qui avait surtout augmenté, c'était le nombre d'invitations qu'elle recevait de la part d'autres femmes de la noblesse, dont certaines étaient également membres de cercles sociaux les plus privilégiés, Sarah prenait plus de soin que jamais à choisir les fleurs et à nouer les rubans.

Bien sûr, Valia n'envoya pas de fleurs pour chaque invitation ; elle s’était faites de nouvelles connaissances lors du banquet impérial, comme il se devait en tant que marquise de Garth, Valia élargit son cercle social.

« Le jardin de pivoines du palais impérial est toujours magnifique, n'est-ce pas ? »

« Oui, parce que des pivoines aussi grandes et colorées ne peuvent fleurir qu'au palais impérial »

Aujourd'hui, Valia entrait dans le palais impérial. Les magnifiques jardins du palais impérial sont souvent utilisés par les dames pour prendre le thé, on pouvait l’expliquer en partie par le fait que les jardins se trouvaient à l'extérieur du palais, et non à l'intérieur, mais il y avait une raison plus pratique à cela : le Code impérial.

La loi impériale limitait le nombre de concubines que pouvaient avoir les empereurs de l'Empire du Gel et même s'il en avait le plus grand nombre, il ne pourrait même pas utiliser la moitié de ce vaste palais.

Quel que soit le luxe d'un palais, il ne pouvait que se détériorer si personne ne l'utilisait, c’était donc dans ce contexte que les jardins du palais avaient été ouverts à la noblesse.

« Je vois que la comtesse Gertrude porte elle aussi des gants de dentelle aujourd'hui »

« Ho-ho, je me souviens de l'élégance avec laquelle la marquise de Garth les portait au banquet impérial, et j'avais oublié l'âge qu'elle avait »

« Je vais porter ce que j'aime, l'âge n'a rien à voir là-dedans »

« C'est vrai, ils vous vont à ravir, comtesse Gertrude »

« Vous êtes trop flatteuse, Marquise de Garth. J'ai entendu dire que ces gants en dentelle font fureur en ce moment, et que le couturier exclusif de la Marquise a été très occupé »

« Si c'est le cas, je ne reverrai jamais le créateur »

Valia sourit en sirotant son thé. Après le banquet impérial, de plus en plus de dames portaient des gants en dentelle. D'ici un an ou deux, ils seraient plus courants que les gants de soie blanche dans les cercles sociaux, le seul changement, c'était la perception de l'aristocratie qu'ils étaient célèbres parce qu'ils étaient portés par Valia.

« Tu as été un peu timide ces derniers temps » dit-elle, « alors qu'est-ce que c'est que cette histoire de biscuits ? »

« Des biscuits ? »

« C'est de ça que tu parles ? La dernière mode chez les femmes ? »

Les oreilles de Valia se dressèrent.

« Oui, c'est de ça que je parle, et je suis la seule à en être gênée, puisque je suis si vieille »

« C'est pour cela que le comte Durand vit si jeune »

« Exactement. Alors, comment as-tu préparé les biscuits ? »

« Je les ai préparés parce que je ne supportais plus qu’il réclame tous les soirs ses cookies et qu’il termine ses phrases par le mot cookies. Ce n'est pas grave, mais ça lui mettait l'eau à la bouche »

« Vous êtes encore jeunes mariés, c'est une histoire célèbre »

« Ce n'est pas vraiment difficile, c'est juste du tâtonnement »

La comtesse de Durand rit de bon cœur, Valia sourit et écouta le récit de la noble. La fabrication de gâteaux était quelque chose qu'elle avait déjà essayé de faire une fois

mais cela avait très mal tourné pourtant les biscuits qu'elle avait demandé à Paul d'apporter dans le dos de Shuden était donc étonnamment bon pour la consommation humaine.

C'était déjà mieux que rien

« Est-ce parce que les Garth utilisent de bons ingrédients ? »

Il s'avéra que Valia s'était raté, comme d'habitude, mais les mélanges de farine, d'eau et de sucre n'étaient pas si mauvais et le fait que ce soit comestible était une réussite incontestable, Valia n'attendait plus rien de sa propre cuisine.

Elle ne savait toujours pas que Shuden avait pris les biscuits et que Paul et Sarah, bouleversés, avaient conspiré avec les cuisiniers du manoir pour créer un biscuit qui lui ressemblait le plus possible malgré le fait que qu’ils avaient fait le maximum, ils ne parvenaient pas à reproduire la terrible saveur des gâteaux de Valia.

« Avec un peu plus d'entraînement, je pourrai les offrir en cadeau dans quelques années »

Le cœur de Valia palpita dans sa poitrine.

*************************************

Au même moment, Shuden se trouvait également au palais impérial. Sa tâche aujourd'hui était à la fois simple et difficile ; recevoir le représentant de la délégation de l'Alliance du Royaume de l'Est. Shuden, Leo et un certain nombre de serviteurs étaient assis dans l'élégant salon du palais, que l'empereur avait mis à leur disposition.

En fait, les serviteurs étaient débordés par l’atmosphère était étrangement intimidante.

Les relations entre l'Empire de Gel et l'Union des Royaumes de l'Est n'étaient pas mauvaises en apparence, mais l'ambiance entre les deux hommes assis en tant que représentants de leurs pays respectifs était si sinistre qu'il ne serait pas surprenant qu'ils dégainent leurs épées sur-le-champ.

« Votre Excellence, Marquis de Garth, Vicomte de Canute. Une tasse de thé....... »

Le chambellan parla prudemment mais Schuden ne dit rien.

« Que tout le monde parte »

« Oui ? Oui....... »

Le chambellan fit un signe de tête aux domestiques. Ils sortirent rapidement mais silencieusement du salon. La porte se referma discrètement derrière eux. Plongeant la pièce dans un silence tendue, les deux hommes restent immobiles et silencieux, comme s'ils s'observaient l'un l'autre, ce fut Léo qui rompit son mutisme

« Cela fait longtemps que je ne t'ai pas vu »

« Tu es venu jusqu'à Gel pour me dire bonjour ? »

« C'est n'importe quoi. Je n'ai pas de salutations à partager avec toi »

Léo grogna

« Je t'ai dit que je t'arracherais le cœur si on se revoyait »

« Oh, oui. Je m'en souviens » dit Shuden paresseusement.

« Tu suggères qu'on sorte le couteau maintenant ? »

« Je ne suis pas si irréfléchi, et on n’est pas seul malheureusement »

« Eh bien, si tu ne vas pas me tuer tout de suite, et que tu ne vas pas me dire bonjour, alors tu es venu jusqu'à Gel parce que je te manquais »

« Je t'ai dit de ne pas raconter de conneries Shuden »

Sa voix se fissura lorsqu'il crache chaque lettre du nom. Les yeux rouge sang, inexplicablement semblables parce que frères de sang, fixèrent Shuden.

« Tu crois qu'on peut revenir en arrière ? »

« Bien sûr que non »

Pensez-vous que nous pouvons passer au-delà de cette tuerie ? Non, je ne le pense pas. Il y a longtemps qu’il avait perdu tout espoir à ce sujet. N'ayant nulle part où aller, l'hostilité s'était déchaînée en lui et la seule chose qui empêcha Leo de devenir fou après la terrible tragédie de son enfance, c'était cette émotion : la vengeance. Shuden comprenait la colère de Leo, mais comprendre et accepter était deux choses différentes.

« De toute façon, il vaut mieux en parler à l’extérieur »

« Quoi ? »

« Lève-toi, il y a un endroit où je voulais te voir »

Shuden ne croyait pas vraiment aux faveurs de l'empereur, sachant qu’ils étaient au sein d’une salle de réception du palais principal, il n'était donc pas exclu que l'empereur ait envoyé ses serviteurs pour les écouter, toute la structure du palais impérial était optimisée pour son maître, l'empereur.

Léo, qui avait froncé les sourcils, se leva à son tour, les sourcils froncés, tandis que Shuden sortait de la pièce sans explication.

Shuden se dirigea vers les jardins à l'extérieur du palais principal où des roses rouges fleurissaient et une légère brise transportait le parfum des fleurs. Un kiosque de marbre blanc était installée dans un coin du jardin, et en son centre, une table en pierre polie rigide. Le ciel était couvert et il semblait qu'il allait pleuvoir, mais c'était tout de même un beau jardin.

Léo roula des yeux, peu habitué à se trouver dans un endroit aussi paisible, bien qu'il ne soit pas du genre à faire une scène.

« Je veux que vous partiez tous, sauf un »

« Mais, Votre Excellence, Marquis de Garth, c'est un peu....... »

« Il ne se passera rien, et s'il se passe quelque chose, j'en serai responsable »

« ......Je comprends, mais comme le Vicomte Canute est un invité de l'Empereur, nous veillons assurer qu'il est traité avec le minimum de courtoisie qui sied à une cour impériale »

« Comme vous le souhaitez »

« Merci, Votre Excellence »

Le chambellan s'inclina et aussitôt les serviteurs agiles mirent rapidement de l'ordre dans le kiosque et déposèrent le thé et les rafraîchissements sur la table. En un instant, une table de thé soignée fut dressée.

« Nous allons nous retirer »

Les serviteurs, conduits par le chambellan, se retirèrent. Le seul serviteur restant fut laissé, hors de portée de voix de la conversation. Leo s'assit sur son siège et regarda la table à thé.

Une nappe blanche avait été mise en place et des fleurs et des rafraîchissements étaient disposés dessus. Le regard de Léo s'attarda un instant sur les friandises, les touchant avec délicatesse. Des miettes de sucre, semblables à des éclats de verre, s'émiettèrent sur la nappe

« C'est ce que l'écuyer m'a demander une fois »

L'écuyer de Léo s'était toujours demandé pourquoi il buvait des médicaments amers et ne touchait à rien de sucré.

« Ce qu’il me demanda une fois, pourquoi je ne mange pas de sucreries »

Miel, sucre, bonbons et sucreries, gâteaux, tout était doux sur la langue, cela faisait des années que Léo n'y avait pas touché.

« Et toi, tu en manges toujours ? »

Même après tout cela, Shuden avait pu comprendre les mots après l'omission

« Quoi qu'il en soit, ce sont des poisons destinés à me tuer »

L'ancien marquis de Garth était un homme diabolique, et il ne s'était pas contenté de ramener Shuden. Il voulait l'écraser complètement et l'obliger à se soumettre à lui, et la

première chose qu'il lui fit avait été de détruire tout ce qui appartenait à Shuden, se contentant juste de la garder en vie.

Le jeune frère de Shuden et de Leo avait un penchant pour les sucreries, à l'époque, ni Shuden ni Leo n'avaient de goût particulier pour les friandises sucrées mais avec leur vie de pauvre, les garçons se réjouissaient à la vue de la moindre miette de sucre tellement c’était une rareté

Une gourmandise enfantine et la faim chronique qui accompagne la pauvreté, un mélange dont le marquis de Garth, toujours cruel, en avait tiré un avantage astucieux.

[A partager avec tes frères].

Le marquis de Garth offrit à Shuden une part de gâteau, une seule en lui précisantde la partager avec ses 'frères'. Ce sont les premiers mots qu'il entendit de la bouche du marquis de Garth. Bien qu'il ait fait le voyage jusqu'à ce village de pêcheurs pour s'emparer du seul membre restant de sa famille directe, le marquis de Garth traitait tout le monde autour de Shuden comme s'il s'agissait d'insectes inutiles et ce mépris incluait peut-être même son propre petit-fils, Shuden.

La tentation d'un morceau de gâteau sucré était grande pour un jeune garçon s’il se méfiait des choses matérielles utilisées comme appât, mais il était trop jeune pour se méfier des cadeaux sans raison. Devant le morceau de gâteau, le garçon, qui avait l'habitude de mettre de la nourriture dans sa bouche dès qu’il en voyait, était déchiré, cette part de gâteau était trop petite pour être partagé.

Après mûre réflexion, Shuden décida d'en donner la moitié à une personne mais il n'arrivait pas à décider à qui le donner, alors il marcha jusqu'au champ de tournesols pourla donner au premier qui se présenterait.

[Hé, Shuden ! Qu'est-ce que c'est ?]

[Un noble me l'a donné].

[C'est votre grand-père ? c’est risqué. Jetez-le !]

Le jeter ? Quelque chose de si précieux ? Shuden arrêta Leo au moment où il allait écraser le gâteau, et lui en fourra la moitié dans la bouche pour le faire taire.

Léo paniqua, mais il ne put repousser le goût sucré qui inondait sa bouche. Même s'il essayait, il ne pouvait pas le recracher car la main de Shuden le retenait. Léo finit par avaler lentement le gâteau. C'était trop sucré pour qu'il puisse y résister.

Après cela, ils se turent tous les deux au sujet de leur petit frère qui venait d'apparaître.

La douceur de la crème fouettée mélangée à la génoise moelleuse était difficile à oublier.

Shuden s'endormit en pensant à tout ce qu'il voulait encore.

Le lendemain matin, Shuden et Leo étaient les seuls à être vivant au village.

On découvrit plus tard que le marquis de Garth avait ordonné l'empoisonnement du puits du village et que l'antidote avait été placé dans le gâteau que Shuden avait partagé avec Léo.

[Oh, Shuden Garth, ne t'ai-je pas dit de 'partager' avec tes frères ? Ne t'ai-je pas dit de

'partager' avec tes frères ? Ton égoïsme a causé la mort de ton jeune frère, alors que tu aurais épargné les trois].

Ses yeux bleu-fer brillaient d'une lueur cruelle.. Écraser l'autre de façon simple, brutale, sans fard ; et cela sans que tu puisses réparer ton cœur brisé, le diable en personne..

C'était la façon de faire de l'ancien marquis de Garth : instiller la culpabilité avec le même murmure.

[Ton frère survivant est au bord de la folie, Shuden Garth].

Leo était brisé de l'intérieur, mais cela e semblait pas le cas pour Shuden. Il ne savait pas si c'était une différence de tempérament ou quelque chose qu'il portait en lui

« Ton salaud de grand-père ne m'a même pas laissé mourir »

Le marquis avait compris très tôt que Léo était le seul véritable point faible de Shuden ; il l'avait fait chanter avec sa vie, et il ne pouvait pas laisser passer une bonne faiblesse. À

chaque fois, Léo avait tenté de se tuer, mais à chaque fois, il a été sauvé.

« Salauds d'égoïstes, toi et ton grand-père »

« Dis ce que tu veux. »

Shuden n'avait jamais nié qu'il était égoïste, c'était un homme terriblement égoïste.

Peut-être était-ce parce que le sang de Garth coulait dans ses veines, comme Leo le maudissait toujours, mais malgré cela, Shuden voulait que Leo vive juste un peu plus longtemps. Il voulait désespérément qu'il attende un peu plus longtemps. Juste un peu plus longtemps, vraiment, car je couperai la tête de mon grand-père avant toi.

Leur relation était complètement détruite avant qu’il puisse arriver à ses fins, lorsque que le marquis de Garth ait forcé Léo à prendre un poison qui changeait la couleur de ses pupilles. Léo avait bien essayé de tuer le marquis, les yeux injectés de sang alors même qu’il était presque aveugle à cause du poison, mais Shuden l'en avait empêché.

Leo s'en souvint encore, ce salaud lui avait pris son épée, l'avait ligoté pour qu'il ne puisse plus marcher et l'enferma dans sa chambre.

Ce jour-là, Léo perdit toute affection et tout espoir en son frère.

« Finissons-en cette fois-ci » dit-il « parce que ça ne finira que quand l'un de nous mourra »

« Tu as fait tout ce chemin pour me dire ça »

« Oui, je l'ai fait. J'ai toujours voulu te donner un bon combat. Avec mes propres mots »

« C'est beaucoup pour une rancune personnelle contre moi, n'est-ce pas ? »

« C'est la volonté du roi. L'Alliance de l'Est s'est déjà préparée à la guerre »

« Quelle classe de votre part de déclarer la guerre, après tout votre mépris pour la noblesse »

Shuden ricana, Léo leva les yeux vers ces yeux rouges qui ressemblaient aux siens. Il était incongru qu'ils se ressemblèrent autant tout en pointant leurs épées l'un vers l'autre. Soudain, il se souvint de quelque chose.

« Cela me fait penser à elle »

« La femme ? »

« Cheveux noirs. Je n'ai pas bien vu la couleur de ses yeux »

Le visage de Shuden se figea un instant. Les cheveux noirs n’étaient pas une couleur rare mais il n'y avait qu'une seule femme aux cheveux noirs qui comptait suffisamment pour Shuden pour que Leo en parle, l’ayant rencontré. Qu'avait-il fait ? Pour la première fois, la langueur qui parcourait son corps se brisa, le changement était si tangible que même Léo l’avait senti.

« Au cas où vous vous poseriez la question, je ne l'ai pas revue depuis ce jour »

« ....... »

L'humeur féroce de Shuden, celle qui lui donnait l'impression qu'il allait trépigner à tout moment, se calma un peu, mais même cela est étrange car toutes ces attitudes qu’il affichait en ce moment ne lui ressemblaient pas du tout. Leo lui demanda

« Une femme a-t-elle jamais compté pour vous ? »

« Aucune femme ne compte autant pour un mari que son épouse »

« Je vois »

Leo acquiesça lentement. En vérité, il y avait pensé il n'y a pas si longtemps, lorsqu'il avait vu Shuden et Valia au banquet impérial, qu’il était peut-être juste amoureux.

« Un salaud comme toi ne mérite pas d'aimer qui que ce soit, je l'avais oublié l'espace d'un instant »

Shuden ne montra pas la moindre agitation face à ces paroles brutales. Il était curieux qu'il ne réponde pas, mais Léo ne chercha pas à en savoir plus, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas posé une telle question. Léo se leva.

« Tu devras attendre que nous ayons franchi la frontière pour annoncer que l'Est a déclaré la guerre. Je suis sûr que l'empereur de Gel sera furieux »

« Je vous donne trois jours avant que j’annonce la nouvelle »

De toute façon, la déclaration de guerre serai faite en bonne et due forme par l'Union des Royaumes une fois que les envoyés auraient franchi les frontières de Gel. Bien sûr, si Shuden prévenait l'empereur avant cela, Leo aurait été un homme mort, mais il ne s'inquiétait pas de cela. Lui tournant le dos, Léo murmura à voix basse.

« Je vous verrai sur le champ de bataille, alors, Marquis de Garth Ps de Ciriolla: Je trouve le passage ou l'ancien marquis bien plus cruel que dans le manhwa... car la il est question que d'une seule petite part... et non d'un gateau entier...

rendant le partage encore plus difficile...

Tome 2 – Chapitre 56 – La noblesse

« Mon Dieu, il pleut »

« Il faisait beau tout à l'heure....... »

« Il pleut beaucoup, n'est-ce pas ? »

L'auvent avait été mis en place au préalable, mais il ne suffisait pas à arrêter la forte pluie. S'il s'agissait d'une famille noble, elle aurait déménagé dans une dépendance, mais le palais impérial devait demander la permission plusieurs jours à l'avance pour emprunter une dépendance.

Certaines dames se lamentaient : si elles avaient su qu'il allait pleuvoir autant, elles auraient monté une tente, mais elles n'eurent pas le choix.

« Je crains que nous ne devions nous arrêter là »

« Ce fut un plaisir »

« J'espère revoir certaines des personnes que j'ai rencontrées aujourd'hui la prochaine fois »

Valia cligna des yeux lorsque le thé se termina plus tôt qu'elle ne l'avait espéré.

Aujourd'hui, elle avait marché aux côtés de Shuden, ce n'était pas tous les jours que l'emploi du temps de son mari et son lieu de sortie coïncidaient. Shuden sourit devant la confusion de Valia.

[Il semble que mon emploi du temps se termine un peu plus tôt, alors je vais aller te chercher].

Shuden lui avait dit qu'il viendrait la chercher, mais comme elle devait attendre ici, elle pensait qu’elle ferait mieux d'aller le chercher elle-même, surtout qu’elle lui avait promis d’aller le chercher lors de la prochaine pluie, alors son coeur battait inutilement.

« Oh, je sors avec Son Excellence, tu peux y aller en premier »

« Oh, je vois, Marquise de Garth »

« Allez-y »

Faisant partir les dames en premier, Valia se tourna vers le serviteur.

« Savez-vous où se trouve Son Excellence le Marquis de Garth ? »

« Un instant, s'il vous plaît »

Les courtisans impériaux étaient méthodiques et il ne fallut pas longtemps à Valia pour savoir où se trouvait Shuden qui se trouvait dans la salle de réception du palais principal, à une courte distance du jardin où se trouvait Valia. Le serviteur l'escorta personnellement jusqu'à la salle principale.

« Marquise de Garth ? »

Valia cligna des yeux devant un visage familier ; Leo Canute, ses yeux rouges fixés sur les siens.

Elle ne s'attendait pas à le voir dans le couloir menant à la salle de réception du palais principal, le visage plus dur que la dernière fois qu'elle l'avait vu. Il y avait de quoi faire trébucher un jeune noble à reculons. Sans son passé de servante d'escorte, Valia aurait été intimidée elle aussi.

« Vicomte Canute. Je suis surprise de vous voir ici »

Valia répondit calmement. Le visage de Léo se détendit un peu.

« Vous êtes en route pour retrouver le marquis de Garth ? »

« ......Ah, oui »

« Comment le savait-il ? » avant qu'elle ne puisse le questionner.

« Vous allez dans la salle de réception du palais principal, mais le marquis de Garth n'y est pas »

« Ah....... Il n'est pas dans le salon »

Léo jeta un coup d'œil au serviteur qui le suivait depuis le jardin.

« En revanche, ce serviteur est au courant, alors suivez-le, s'il vous plaît »

« Oui ? Mais alors le vicomte va....... »

« Je ne suis pas assez stupide pour me perdre après avoir tourné dans le palais pendant des jours »

Valia trouva le ton de Léo un peu raide, ce n'était pas impoli mais il était juste différent de celui d'un noble ordinaire, sonnant moins raffiné, plus comme un mercenaire qui aurait réussi.

Peut-être était-ce dans sa nature, mais Valia accordait beaucoup d'importance au fait qu'il venait d'un endroit spécial. Les royaumes de l'Alliance de l'Est étaient constamment en guerre avec le Nord, et la guerre était le meilleur moyen pour qu'un homme sans naissance noble fasse sa marque. Valia l'avait remerciée comme il se doit et s'apprêtait à partir.

« Marquise de Garth »

« Oui ? »

« Nous n'avons pas pu nous serrer la main la dernière fois »

Léo lui tendit la main. Valia hésite un instant car Shuden lui avait dit de ne pas lui parler longuement. Mais elle ne trouva rien à dire lorsqu'il lui demanda de lui serrer la main.

Comme Valia la regardait fixement, Leo dit 'Ah' et leva les mains.

« Je n'ai pas d'aiguilles empoisonnées, vous n'avez donc rien à soupçonner »

« ......I n'avait pas de tels soupçons, Vicomte Canute »

« En Orient, une poignée de main est une salutation. Je pars bientôt. Considérez cela comme un adieu »

« Elle ne voyait pas de bonne raison de refuser. Finalement, Valia, se méfiant, tendit la main avec précaution. Leo la prit vivement et la secoua légèrement.

« Tu as beaucoup de callosités »

Elle ne s'en était pas rendu compte à première vue, mais maintenant qu’elle tenait sa main, c'était clair. Les mains du vicomte Canute étaient marquées par des callosités et de vieilles ampoules.

Vous vous êtes battu aussi durement que lui.

Qu'il s'agisse de la couleur des yeux ou des mains cicatrisées si peu caractéristiques d'un noble, Leo voyait en lui un reflet de Shuden.

« Vicomte Caanuutee! Monsieur ! »

Un grondement se fit entendre dans le dos de Leo. Léo tourna la tête pour voir son chevalier attitré marcher à vive allure derrière lui.

« Cela fait un moment que nous vous cherchons, et lorsque nous étions prêts à partir et que vous n'apparaissiez nulle part, nous avons tous pété les plombs ! »

Chaque mot résonnait dans les oreilles aussi fort que le martèlement du champ de bataille. Le chevalier, qui criait de colère, vit Valia un peu trop tard.

« Qui est cette dame ? »

« La marquise de Garth »

« Hic. »

Le chevalier fit un bruit d'essoufflement et s'inclina rapidement. Léo claqua brièvement la langue devant l'air perplexe. Il se retourna vers Valia qui avait déjà lâché sa main.

« Je vais donc prendre congé »

« J'espère que votre voyage vers Gel s'est déroulé dans de bonnes conditions. Prends soin de vous »

Les mots de Valia firent s'attarder le regard de Léo sur elle un instant, mais seulement un instant. Léo détourna rapidement le regard et suivit le chevalier.

Ce n'est qu'après avoir fait trois pas dans un long couloir que Léo reprit la parole.

« Tu l'as fait exprès, n'est-ce pas ? »

« Quoi ? »

« Ne joue pas au plus fin. Tu as fait exprès de me crier dessus »

« Oui....... »

D'une voix traînante, le chevalier s'empressa de s'excuser.

« J'ai eu du mal à trouver le vicomte, avec la marquise de Garth devant moi. Et elle lui tient la main....... Voulez-vous me dire que vous êtes tombé amoureux de la marquise de Garth au premier regard ? »

« Elle était jolie »

« Vicomte ! »

« Baissez d'un ton. Vous ne savez pas plaisanter ? »

« Vous ne plaisantez pas ! Vous pensez que je sers le vicomte depuis un jour ou deux ! »

« J'étais juste curieux »

« Curieux de quoi ? »

« Qu’elle soit sa femme »

La Marquise de Garth. Léo ne connaissait même pas encore son nom, il croyait l'avoir entendu, mais l'avait oublié parce qu'il pensait que ce n'était pas important. Mais quand il avait dit qu'elle était sa femme, il était vraiment curieux. C'est pourquoi il lui avait demandé à serrer la main, il ne voulait rien dire d'autre.

« Alors détendez-vous » a-t-il dit, « je me fiche de mon manque d'éducation, je ne manque pas à ma parole »

« Ce n'est pas ce que je voulais dire ! »

« D'accord, maintenant tais-toi »

Ce ne fut qu'après la gifle de Léo que le chevalier se tut enfin. Léo avait raison, le chevalier, qui le connaissait bien, continua à suivre Léo de près après leur arrivée au palais. Il y a quelques jours à peine, Léo, fatigué des tracasseries incessantes, avait promis au chevalier qu'il ne causerait pas d'ennuis au palais.

« Au fait, vicomte, avez-vous eu des ennuis avec le marquis de Garth tout à l'heure ? »

« Si c'était le cas, le palais serait-il si paisible ? »

« C'est vrai »

Le chevalier secoua la tête. Léo, en traînant les pieds, marmonna

« J'aurais dû t'emmener avec moi plus tôt »

« Quoi ? Tu m'as pris à part pour me dire quelque chose d'important, n'est-ce pas ? »

« Oui, je l'ai fait. Mais je le regrette un peu »

Pendant qu'ils marchaient dans le couloir, Leo essayait de comprendre l'attitude de Shuden ; il semblait excessivement méfiant, mais il considérait que c'était quelque chose que tous les hommes mariés faisaient malgré ses efforts, quelque chose l’avait marqué.

C'était le regard qu'il lui lançait à chaque fois qu'il parlait de Valia.

Une émotion subtile se dégageait de ces yeux rouges, froids et libres. Il ne savait pas s'il exagérait ou s'il était vraiment.......

« ...... Je ne sais pas. »

Marmonnant doucement, Léo regarda par la fenêtre du couloir impérial. La pluie tombait du ciel nuageux.

Les gouttes étaient devenues assez épaisses.

Tome 2 – Chapitre 57 – La noblesse

Après le départ de Léo, un serviteur s'approcha de Shuden

« Votre Excellence, Marquis de Garth, je vais vous escorter jusqu'au palais principal »

« Je n'ai pas l'intention d'entrer tout de suite, alors venez plus tard »

« Ah, très bien, alors je viendrai vous voir dans un petit moment »

S'il n'est pas parti tout de suite, c'est uniquement à cause de Léo. Ils s'étaient déclarés la guerre, après tout, et il savait qu'il n'y aurait rien de bon à sortir et à l'affronter. Le serviteur se retira, et Shuden regarda la table de thé intacte. Seuls les biscuits de Léo étaient légèrement effrités

Rétrospectivement, il n'avait pas mangé grand-chose de sucré depuis ce jour.

Oui, c'est vrai.

[Tu n'aimes pas les sucreries......, n'est-ce pas ?]

Il se demanda pourquoi cela ne lui posait pas problème lorsque cela venait de Valia, pourquoi il se sentait si mal à l'aise et si bizarre en pensant à elle. Shuden n'arrivait pas à s'habituer à cette facette de lui-même.

Il n'était pas difficile de tuer les émotions. Le champ de bataille, où tout est engourdi, lui convenait parfaitement, pensait-il, parce qu'il n'avait pas à penser à quoi que ce soit car il suffisait que de poignarder, de tuer et d'assassiner. Mettre fin à la vie d'autrui était si facile pour lui. Il se sentait bien là, où l'insignifiant prenait tout son sens.

[Les femmes ont-elles compté pour vous ?]

Les femmes ont-elles compté pour vous ?

Eh bien, est-ce qu'elles ont signifié quelque chose.......

Shuden changea son regard. Il regarda le kiosque ou la pluie tombait goutte à goutte, même les gouttes de pluie sur le jardin lui faisaient penser à elle.

[Je viendrai la chercher la prochaine fois].

Shuden serra la mâchoire et regarda le jardin pluvieux. Le goûter des dames ne se terminera que tard dans l'après-midi, s'il y allait maintenant, il serait en retard.

« On dirait que ......je l'attend »

C'était le comportement d'un garçon amoureux pour la première fois La pluie ne me dérangeait pas tant que ça, Shuden était un noble marquis, mais en temps de guerre, il était souvent pris sous la pluie mais si on lui disait qu'il était seul dans le jardin sous la pluie.

« ...... serait inquiète »

Sa femme était inquiète, ni Paul, ni Sarah, ni même Sean ne s'inquiétaient du bien-être physique de Shuden et ils ne seraient pas les seuls l’ensemble des nobles de l'Empire, des chevaliers, tous ceux qui étaient morts entre ses mains, ne s'inquiéteraient pas pour lui après tout il était le meilleur chevalier de l'Empire, un soldat légendaire. Valia en savait sûrement autant qu'eux sur lui et pourtant, elle s'inquiète, non par ignorance.

À moins qu'il ne s'agisse de quelque chose comme ça.......

« Je ne m'attendais pas à ce que la pluie arrive si soudainement »

La respiration de Shuden s'est arrêtée comme un mensonge comme si le vent froid de l'hiver qui soufflait impitoyablement s'était arrêté un instant. Il regarda en arrière, un peu plus lentement, de longs cheveux noirs, des yeux gris argent et une main tenant un parapluie.

Ici, elle….

« Shu »

......sourire éclatant.

Les yeux gris argenté lui sourient, sa voix était inexplicablement nostalgique, ses joues rougies par un sourire, il se souvint…

Vraiment…

« Je suis venu te chercher »

Shuden ne pouvait rien dire, vraiment.

Tome 2 – Chapitre 58 – Là où va ce coeur La délégation de l'Alliance de l'Est avait quitté l'Empire dès le lendemain, n’ayant même pas pris la peine d'assister à la grande cérémonie d'adieu du marquis de Logan, ce départ précipité des émissaires laissait l'empereur et de nombreux nobles de Gel songeurs : pourquoi partaient-ils si vite ? L'empereur l'apprit une semaine plus tard.

« Ceux-là les gens de l'Est » dit-il « ce n’est pas la honte qui les étouffe »

« Reçu avec tous les honneurs et maintenant ils menacent de faire la guerre ? Au moins, Ils ne sont pas allés voir les autres royaumes pour propagé la nouvelle'

Le document de reddition ostensible se retrouvait déjà froissé comme un chiffon dans la main de l'empereur.

« Ils ne pensent pas que pouvoir perdre parce qu'ils ont un clochard déchaîné… ce Léo »

S'il l'avait su, il aurait fait arrêté Léo lors de sa visite à Gel et plus il y pensait, plus il grinçait des dents à l'idée d'un tel coup de poignard dans le dos.

« Que diable le vicomte Canute a-t-il dit au marquis de Garth ? » demanda l'empereur, et Shuden répondit nonchalamment.

« Il a dit qu'il connaissait mes récits du champ de bataille et qu'il voulait croiser le fer avec moi la prochaine fois que nous nous rencontrerions »

« Il l’aura bien cherché, alors, et j'ai été stupide de m'attendre à un comportement de gentleman de la part des gens de l'Est »

« Chaque grain utilisé pour les nourrir était du gâchis. J'aurais préféré utiliser cet argent pour aider les pauvres de l'empire ! Un gaspillage d'argent » L'empereur respira lentement et profondément. Ce qui était fait était fait, et même si son dos lui faisait mal à cause du poignard, il devait se préparer à riposter.

« Marquis de Garth »

« Oui, Votre Majesté »

« Je t'ai chargé de divertir la délégation, mais tu seras chargé de préparer la guerre »

L'Empereur avait déjà décidé de confier la supervision de la guerre à Shuden.

Intérieurement, il se sentait coupable de le renvoyer alors qu’il venait à peine de gérer ces traites, mais qui d'autre que Schuden Garth pouvait diriger une armée de cette taille

?

« En tant que vassal, c'est tout à fait naturel, alors ne vous inquiétez pas »

« Le marquis est en effet un noble exemplaire »

Malgré sa colère face au coup de poignard dans le dos de la part de l'Alliance du Royaume de l'Est, l'empereur n'était pas trop inquiet car il avait Shuden qui avait sa pleine confiance, ne doutant pas une seconde que Shuden mettra un terme aux ambitions arrogantes de l'Est ; ce n'était pas pour rien qu'on l’appelait le Chevalier invaincu.

« Marquis Garth, si vous revenez avec la victoire de cette guerre »

L'empereur n’envisageait rien d’autre que la victoire, ni l'empereur, qui parlait, ni Shuden, qui écoutait, ne firent remarquer qu’autre chose soit envisagée

« Et si on vous accordait plus de territoire ? »

« Vous voulez dire à l'est »

« C'est exact. Maintenant qu'ils ont un peu plus de terres, ils s'approchent de l'empire Gel sans se soucier de rien, on les dépècera en pièces détachées et je vous promets que je vous donnerai le premier choix de la province »

« Garth possède déjà des terres dignes d'un grand seigneur, alors n'en parlez pas »

Dans le grand ordre des choses, il était bénéfique de gagner des terres à l'Est. L'Est était riche en produits de luxe rares et uniques, et les taxes pouvaient être très lucratives.

Mais au lendemain de la guerre, diviser les terres de l'ennemi n'était pas sans risque.

Bien sûr, Shuden n'avait pas peur de cela mais savait simplement qu'il serai contraint de se rendre à l'est au moins une fois tous les deux mois ne pouvait pas emmener Valia avec lui dans un endroit aussi dangereux.

« Tu es sûre que ça va ? »

« Oui »

« Tu n'en as pas besoin ? »

« Oui »

« Et l'élévation au rang de duc ? »

« Oui »

« Alors, un duc......, sinon quoi d’autre? »

L'Empereur, qui avait répondu sans réfléchir, demanda à son tour.

« Qu'est-ce que tu viens de dire ? »

« J'ai dit que c'était bien »

« Vous voulez dire que vous acceptez le titre de duc ? »

« Comment pourrais-je refuser la faveur de Sa Majesté ? »

« Hehe....... »

L'empereur rit d'incrédulité car son offre d'une promotion était régulière, ça en était devenu comme une habitude de langage, presque une blague car lorsqu'on lui demandait d'accepter un titre ducal, Shuden refusait toujours.

Sans jamais donné de raison, juste disant qu'il n'était pas intéressé.

Un homme poli, mais pas trop, ne s'inclinait pas excessivement lorsqu'il était en public ; Shuden était un noble, adoubé et maintenant…

« .....Humph, Marquis Garth »

« S'il vous plaît, je m’incline. Votre Majesté »

« Avez-vous changé d'avis, pourquoi êtiez-vous si réticent à accepter ? »

« Un duc n'est-il pas plus élevé qu'un marquis ? »

« Je pensais que vous n'étiez pas le genre de personne qui ......recherchait ceci »

« Quel noble ne se soucie pas des honneurs ? »

« N'avez-vous pas déjà donné un coup de pied à cet honneur pour ne pas être déranger ?

»

« Je ne l'ai jamais frappé »

« Marquis devrait peut-être mettre la main sur son cœur et réfléchir à son comportement passé »

L'empereur était perplexe face au changement soudain d'attitude de Shuden. Un rapide coup d'œil à son visage lui apprit la même chose ; Shuden avait toujours eu une expression froide, et c'était toujours le cas, ses yeux rouges n'étaient pas différents de la normale. L'empereur décida de voir le bon côté des choses.

« ......C'est une bonne chose »

L'empereur était impatient de décerner le titre de duc au marquis de Garth, mais il ne prit même pas la peine de regarder Schuden. Cela ne s’était jamais vu qu’un monarque tape du pied et supplier ses sujets d'accepter un titre, mais le faire avec autant de désinvolture... on ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était bon pour l'empereur lui-même.

C'est peut-être parce qu’il était mariée.

S'il y avait une différence entre l'avant et l'après, c’était bien celle-là. L'empereur était bien sûr au courant des rumeurs qui circulent dans la société de gel. Le fameux marquis de Garth était un homme incapable de donner à sa femme ce qu'il y avait de mieux pour elle, l’empereur ne connaissait que ce Shuden , mais les ragots qu’on lui rapportait son chambellan étaient trop doux pour être ignorés.

Je suis sûr que c’est à cause de la marquise qu'il veut être fait Duc Si Shuden devenait duc, la marquise de Garth serait naturellement promue duchesse. À

cette pensée soudaine, l'empereur jeta un coup d'œil à Shuden, qui vérifiait ses rapports. Il s'agit d'une comptabilité des fournitures militaires prévues pour cette guerre et son visage était toujours le même tandis qu'il examinait les comptes.

Il était froid ; son visage n'avait pas changé à celui qu’il voyait avant le mariage du marquis

« Il faudra que je leur dise d'arrêter de colporter des rumeurs »

Pendant un instant, l'empereur s'en voulut de s'être laissé influencer par les rumeurs et d'avoir fait d'étranges suppositions. Il avait passé toute sa vie à croire qu'il pourrait devenir un saint, sinon un saint de l'histoire, du moins une célébrité, mais maintenant qu'il était plus âgé, sa sensibilité aux choses étranges avait augmenté.

« Il y a beaucoup de choses à préparer, et vous vivrez dans le palais. Je demanderai à Jim de s'occuper tout particulièrement des plus jeunes »

« Votre Majesté, mais j’ai encore des affaires à régler»

Il y avait une certaine distance entre le palais et les luxueuses résidences des nobles.

Chaque aller-retour prenait un temps considérable, et les points de contrôle à chaque entrée du palais étaient assez encombrants. La plupart des nobles avaient donc l'impression d'avoir beaucoup de travail à faire s’ils ne pouvaient pas loger au palais mais face au refus l'empereur n'y voyait qu'une corvée officielle, probablement liée aux domaines ou aux chevaliers de Garth.

Ce jour-là, tard dans la soirée, Shuden se trouva dans le bureau du marquis avec devant un homme plus âgé ; le médecin de famille. C'était la première fois que Shuden faisait venir le médecin dans son bureau ; c'était un homme fort, qui n'avait pas été malade depuis son enfance.

« Comment se sent ma femme ? »

« Madame est en excellente santé. Elle n'a pas de malaise particulier ni de faiblesse à renforcer »

« Je vois »

La bonne santé de Valia était un grand soulagement pour Shuden.

De l'extérieur, elle semblait fragile s’il n'était pas habitué à se préoccuper autant de quelqu'un, mais il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet et c’était uniquement à cause d'elle qu'il avait convoqué son médecin personnel dans son bureau, pour Valia

« J'ai remarqué que ma femme s’endort parfois tard, qu'est-ce qu'elle a ? »

« Et quand a-t-elle montré de tels symptômes ? »

« Au début de notre mariage »

« A-t-elle eu des insomnies ces derniers temps ? »

« Il semble qu'elle en ait moins ces derniers temps »

« Alors c'est probablement psychologique. Elle venait de se marier, donc a dû subir beaucoup de pression, et parfois certains de mes patients les plus sensibles ont des insomnies le temps de changer l'oreiller sur lequel ils dorment depuis l'enfance.

Détendez-vous et tout ira bien »

« Vous dites donc que si elle s’inquiète, son insomnie pourrait réapparaître ? »

« Oui, Votre Excellence, c'est une vague hypothèse, mais c'est possible. »

Shuden fit une grimace. La plupart des gens étaient nerveux et anxieux lorsque la personne qui avait toujours été à leurs côtés partait et cela faisait si peu de temps d’elle dormait profondément.

« Prends bien soin d'elle. Assurez-vous qu'on me fasse un rapport si elle tombe malade, et vous pouvez ignorer la chaîne de commandement »

« Oui, monsieur. À votre service, Votre Excellence »

Le médecin s'inclina profondément et s'éloigna, Shuden serra la mâchoire et réfléchit un instant.

« Vous m’avez appelé, Votre Excellence »

Quelque temps plus tard, à un assistant qui avait été appelé dans le bureau ovale, Shuden demanda.

« Comment gérez-vous la maison ? »

La question de Schuden était brève, mais l'assistant comprit immédiatement. Il n'y avait qu'une seule maison qui intéressait son maître, une petite maison dans le royaume de Risa, celle que sa maîtresse habitait avant de se marier.

« J'ai deux hommes sur le coup » dit-il « mais personne ne s'en est approché depuis son arrivée dans l'Empire. Il y a eu un cambrioleur il y a un mois, mais nous l'avons attrapé et maîtrisé »

Il y avait une chose que Shuden avait demandé à ses assistants de faire pendant qu'elle préparait le mariage : garder la maison de Valia. Sa famille, les Dean, n'avait pas d'autres parents que Valia même s’il y avait bien un vieil homme, un tuteur, mais c'était un mercenaire errant. Lorsque Valia arriva dans l'Empire du Gel, la maison du royaume de Lisa était vide et le mercenaire, qui vivait à l'étranger, est introuvable.

Shuden dit. « Envoyez un homme, car il y a quelque chose à aller chercher dans cette maison »

« Oui, Votre Excellence. Qu'est-ce que c'est ? »

« Apportez-moi l'oreiller que ma femme utilisait »

« Oui ? »

L'assistant bégaya devant cette demande inattendue, mais les yeux rouges de Shuden ne changèrent pas. L'assistant cacha son embarras et demanda à nouveau.

« Vous parlez de l'oreiller ......, celui que Madame avait l'habitude d'utiliser ? »

« Oui. Si vous ne voyez pas la différence, vous pouvez tous les apporter »

« ......Oui. J'ai compris et je vous prie de m'indiquer la date »

Shuden regarda dans le vide pendant un moment. Il lui restait exactement une semaine avant de partir et il serait là jusqu’au départ pour le front

« Vous pourrez l'apporter à ma femme immédiatement après mon départ »

« Très bien, Votre Excellence. Je vais envoyer quelqu'un au royaume de Risa immédiatement »

L'assistant s'inclina sinistrement. Il arborait une expression mélancolique en sortant pour exécuter les ordres de Shuden, il n'avait jamais en doute les ordres de son maître depuis qu'il avait été nommé assistant de Garth, mais il n'avait jamais été aussi curieux qu'aujourd'hui.

« Pourquoi veut-il que j'apporte un oreiller ? »

Il ne comprenait pas, mais c'était l'ordre de Shuden de toute façon donc l'assistant envoya un homme au royaume de Lisa dès le lendemain.

Ps de Ciriolla : ta femme s'endort tard.??? dis moi shuden, as-tu essayer de lui donner la possibilité de s'endormir tôt aussi????

Tome 2 – Chapitre 59 – Là où va ce coeur La guerre entre l'Empire de Gel et l'Alliance des Royaumes de l'Est commença et Gel avait désigné le marquis Shuden Garth comme commandant en chef, tandis que l'Alliance des Royaumes de l'Est avait proposé le vicomte Leo Kanut, héros de guerre, comme chef. Une guerre entre l'Empire, qui avait longtemps été la force dominante du continent, et l'Union des royaumes émergents. Il s'agissait d'une bataille pour la suprématie continentale.

L'Empire était naturellement en effervescence. Les nobles de la capitale se racontaient des histoires de guerre à chaque fois qu'ils se rencontraient. Le goûter de la marquise de Joan ne faisait pas exception à la règle.

« Marquise de Garth, ne vous inquiétez pas trop »

« Oui, Son Excellence le Marquis est un chevalier invaincu. Il n'a jamais perdu une seule bataille »

« Je suis sûr que l'empereur le sait, c'est pourquoi il l'a nommé commandant en chef »

Les dames du goûter s'inquiétaient pour Valia et Diana ne faisait pas exception. Après la séparation, elle serra les mains de Valia l'une contre l'autre.

« Valia, je ne dis pas ça en vain, le marquis ira bien, et je vous assure qu'aucun chevalier de l'empire ou du continent ne pourra briser son épée »

« Merci pour votre sollicitude, Diana, j'espère juste qu'il ne sera pas blessé »

Valia répondit avec un sourire, mais même ainsi, cela tira la corde sensible de Diana car qui ne s'inquiéterait pas de voir un membre de sa famille partir à la guerre, et Diana avait elle-même été un peu inquiète lorsqu'elle avait reçu la lettre annonçant le départ de son frère.

Pour couronner le tout, Shuden et Valia venaient de se marier comme il devait être déstabilisant pour eux d'être séparés pendant un certain temps et si rapidement.

« Je me rendrai au manoir chaque semaine. Elle sera plus anxieuse si elle est seule. »

Ignorant la détermination de Diana, Valia pensa à autre chose pendant tout le trajet. Elle était au courant de cette guerre qui s'était déroulée avant qu'elle n'entre à la cour impériale de l'Empire Gel ; ce fut une grande guerre, une guerre qui serait étiquetée dans de nombreux livres d'histoire comme la Guerre de Suprématie.

L'alliance entre le roi ambitieux et les royaumes de l'Est, couplée à l'émergence d'un héros de guerre extraordinaire en la personne de Leo Canute, avait rendu l'Alliance de l'Est avide de pouvoir pour devenir le seul empire du continent, c’était dû en partie à la confiance qu'ils avaient acquis grâce à leurs victoires dans la guerre contre le Nord.

Après avoir vaincu plusieurs royaumes du Nord, ils s'étaient emparés de minerais de grande qualité et avaient forgé des armes de guerre, disposant également d'une immense armée de soldats recrutés après plus d'une décennie de guerre contre le Nord.

L'Alliance des royaumes de l'Est pensait que c'était le meilleur moment pour gagner la guerre contre Gel.

Le changement plutôt que la stabilité.

Avec tant de munitions, de mercenaires et de chevaliers, cette guerre était gigantesque.

De nombreux experts militaires avaient prédit que cette guerre de suprématie serait aussi longue que les guerres à l'est et au nord, mais ils s’étaient trompés moins d'un an après le début de la guerre.

« L'homme est mort »

Leo Canute, l'un des hommes les plus puissants de l'Alliance du Royaume de l'Est, avait été tué au combat moins d'un an après le début de la guerre, sa tête ayant été prise par nul autre que le jeune marquis de Shuden Garth.

La guerre s’était ensuite rapidement éteinte. La coalition des royaumes de l'Est signa un document de reddition et fut contrainte de payer une énorme somme en guise de réparation pour sa défaite. Les terres agricoles fertiles et les centres commerciaux leur furent enlevés.

Au lendemain de la défaite, l'Union des Royaumes de l'Est fut inondée de réfugiés de guerre et de personnes affamées. On disait que la capitale de l'Union des Royaumes de l'Est sentait la puanteur des cadavres en décomposition.

Cette guerre de suprématie, avec sa gloire pour le vainqueur, avait laissé les royaumes vaincus totalement ruinés

Cette guerre de suprématie avait apporté la gloire aux vainqueurs, mais avait laissé les royaumes vaincus dans la misère. Valia avait été l'une de ses victimes, pas ell directement, mais le bras droit de Karl.

« Mon grand-père s'est battu là-bas aussi »

C'était à cause de cette guerre de suprématie que Karl avait reçu une flèche empoisonnée qui avait fait pourrir sa chair.

« C'est une bonne chose qu'il n'y soit pas allé cette fois-ci »

Karl n'était pas parti à la guerre uniquement à cause de Valia, mais parce qu'elle était très malade. Son grand-père avait risqué sa vie en partant à la guerre pour payer des médicaments coûteux.

Mais maintenant, il n'aurait plus à le faire. Valia avait déjà appelé le médecin de famille et lui avait raconté touts les symptômes, le médecin compétent put rapidement diagnostiqué la maladies et énuméra les médicaments nécessaires au traitement de la maladie.

Beaucoup d'entre eux étaient difficiles à trouver et chers, mais le manoir de Garth les avait, comme s'il s'agissait d'une évidence. Valia commanda une réserve de ceux qu'ils n'avaient pas. Le médecin dit qu'il serait prêt dans deux jours, mais il avait l'air inquiet.

[Madame. La fièvre que vous venez de décrire est une maladie rare. Elle n'a rien à voir avec les rhumes et les grippes qui sévissent dans la capitale ces jours-ci. Vous sentez-vous mal dans une partie de votre corps ?].

[Rien de tel].

[Si vous vous sentez mal, vous devez me le dire].

[Je le ferai, ne vous inquiétez pas].

Valia avait déjà été malade à cette époque dans le passé. Quand on tombait malade, on le restait quelques jours, il n'y avait rien à faire, mais elle ne voulait pas être clouée au lit aussi longtemps qu'avant. Elle détestait devoir souffrir, mais elle savait aussi que Shuden allait bientôt partir à la guerre.

« C'est la guerre dans peu de temps....... »

Shuden se soucierait certainement de moi si je lui disais que j'étais malade. Je savais qu'il le ferait. Bien sûr, Shuden ne mourrait pas ou ne serai pas gravement blessé à la guerre. Elle le savait, mais elle ne voulait pas le distraire, c'était sa façon d'être prévenante.

« J'aimerais que ça fasse moins mal. »

Valia serra la mâchoire et réfléchit à son corps bientôt malade. Dans le passé, elle n'avait pas eu de médecin de famille, et elle ignorait donc tout des soins de santé mais elle était assez forte pour ne pas en avoir besoin et le médecin qui l’avait examinée cette fois-ci avait dit la même chose. « Vous êtes en très bonne santé. » Naturellement, elle se posa une question.

« Comment a-t-elle pu avoir une telle fièvre ? »

Je ne me souvenais pas de grand-chose. Je ne me souvenais pas d'avoir été très malade, je me souvint juste d'avoir été très faible et de m'être effondrée un jour. Valia s'adossa à la calèche en se remémorant ce faible souvenir. La saison était déjà mûre pour l'automne.

La brise qui soufflait par la fenêtre était plutôt fraîche.

Bien que l'empereur l'ait nommé à la tête de l'armée, Shuden rentrait toujours chez lui le soir. C'était agréable de dîner et de dormir avec lui, bien sûr, mais préparer la guerre n'était pas si simple.

Même une semaine loin du palais ne suffirait pas au directeur général, Shuden. Il partirait avant l'aube pour rattraper le temps perdu, mais même ainsi, ce ne serait rien comparé à la vie au palais et à l'accomplissement des tâches.

Valia jeta un coup d'œil à Shuden, assis dans son lit, le haut du corps appuyé contre la tête de lit, en train de lire un document. Il venait de finir de dîner et de se laver, et avait enfilé une robe de chambre en soie noire. À travers la robe ample, son cou, sa clavicule et ses pectoraux toniques étaient subtilement visibles.

Valia jeta un coup d'œil à Shuden tout en faisant semblant de lire. Ses cheveux blonds légèrement humides semblaient plus foncés que d'habitude, et ses yeux étaient légèrement rouges à cause de la chaleur du bain.

Son ventre paraissait encore plus ferme que d'habitude.

Ce bel homme, qui laissait tant de choses à l'imagination. Elle avait peur d'avaler sa propre salive. Valia devait se forcer à rester nonchalante.

« Valia »

Il fallut un certain temps avant que Shuden ne prenne la parole de manière nonchalante.

« Oui ? »

« Je pense qu'il va me manquer pas mal de choses quand je quitterai la capitale »

« Comme quoi ? »

« Le regard de ma femme, par exemple »

« ....... »

Les mots soudains firent sursauter Valia, et Shuden fit claquer sa langue bas tandis qu'elle laissait échapper une toux rauque, incapable de se calmer facilement.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle panique comme ça.

Posant immédiatement le document, Shuden passa un bras autour des épaules de Valia, tout en la tenant dans ses bras, il lui tapota légèrement le dos. Le toucher doux, comme celui d'un enfant apaisant, la calma.

« Vous allez bien ? »

« ......Oui, je vais bien »

Valia réussit à répondre, le visage rougi. Elle se sentait honteuse d'être si troublée à chaque fois que Shuden la taquinait, mais incapable de le quitter des yeux malgré tout ; d'un autre côté, c'était un peu injuste car Valia n'avait pas fait exprès de regarder, et avant qu'elle ne s'en rendit compte, elle fixait son visage avec fascination.

Shuden toucha le lobe rougi de l'oreille de Valia qui semblait apprécier la douceur de son contact.

Ce n'était pas seulement son imagination. Le pouce qui avait caressé sa chair bronzée traçait maintenant une lente ligne le long de sa mâchoire.

Il abaissa son visage vers le sien.

Les lèvres roses s'écartèrent facilement, la langue se faufila entre la minuscule fente, passant sur ses dents, touchant chaque centimètre de la muqueuse humide et douce. Les baisers de Shuden n'avaient jamais été moins que chauds, et les cils de Valia battirent lorsque sa langue traça sa fente et goûta profondément à l'intérieur.

La sensation était floue. Ce n'est que lorsqu'ils rompirent le long baiser, leurs lèvres à peine séparées de quelques centimètres, qu'elle murmura un mince gémissement.

« ....Shu. »

Shuden sembla marquer une pause au son de sa voix. Peut-être était-ce la longueur du baiser, mais il pouvait sentir l'odeur de Valia lorsqu'elle le regardait et de ses lèvres rouges et gonflées. Il s'éclaircit la gorge en la fixant. Shuden leva la tête de l'endroit où elle était inclinée vers Valia puis il la déposa sur le lit , en un instant, ses longs cheveux noirs se répandirent sur le lit blanc.

Et puis vint un autre baiser.

« Hmph....... »

La chair se pressa contre les lèvres, la langue s'enroula autour de la racine de sa langue, et chaque centimètre de sa bouche fut touché. C'était chaud, mais d'une certaine manière différent du baiser précédent, qui semblait garder une limite. Il explora sa bouche, en savourant chaque centimètre carré. Ce baiser laissait présager quelque chose

Valia l'avait appris par d'innombrables expériences.

De longs doigts se glissèrent dans la robe de soie de Valia. Il prit ses seins doux et arrondis dans sa main, les pointes calleuses se détachant déjà sur sa paume. La sensation était à la fois chatouilleuse et glaçante, lui faisant tourner la tête.

L'intérieur de ses cuisses tressaillit, et Valia se repoussa involontairement contre la poitrine de Shuden, cherchant l'air tandis qu'il s'enfonçait en elle comme s'il allait la dévorer tout entière.

Shuden saisit la main qui le repoussait avec familiarité, s'enlassant entre ses doigts, l'attrapa et la plaqua contre le lit. Les yeux gris argentés qui le fixaient étaient déjà embrouillés. La robe de soie noire drapée en désordre sur le corps de Valia était d'une couleur à couper le souffle.

Au-delà de sa propre compréhension, tout en elle le séduit. À tel point qu'une fois qu'il avait posé les yeux sur elle, il ne pouvait plus faire marche arrière. C'était pourquoi il avait l'intention d'en finir avec un baiser, mais une fois sa retenue fut brisée, son désir pour Valia explosa

Shuden lui attrapa la cheville.

Tome 2 – Chapitre 60 – Là où va ce coeur Valia cligna des yeux, se sentant languissante comme si elle se noyait dans du coton, en fait, elle se sentait lourde à l'intérieur. La robe de chambre en soie qu'elle portait avait depuis longtemps glissé sur le sol et un édredon séché au soleil lui épousait le dos ; elle aimait le sentir contre sa peau nue et chaude, et les seins fermes qui s'appuyaient contre sa joue.

« Shu » demanda Valia, la voix dégoulinante de sommeil.

« Vous ne devriez pas partir tôt demain......, ou même aujourd'hui ? »

La nuit était aussi profonde que l'humeur était mûre. Il était bien plus de minuit et sachant que Shuden se rendait au palais dès l'aube ces derniers temps, Valia était honnêtement inquiète.

« Même si vous dormez maintenant, cela ne vous suffira pas....... »

« Ce n'est pas grave, Valia »

S'il s'inquiétait de cela, il ne l'aurait pas couchée. Bien sûr, vu qu’il partait, il ne pourrait pas la voir pendant un certain temps, il ne pourrait pas lui tenir la main, l'embrasser ou la serrer contre lui.

Cette pensée le rendit avide. « Je veux la tenir toute la nuit ». Il craignait de ne pas pouvoir contrôler ses envies et de finir par la baiser jusqu'à ce que son corps soit brisé.

Étant donné qu'il allait être absent pendant un certain temps, il voulait éviter de mettre le corps de Valia à rude épreuve.

« Valia »

« Oui, Shu »

Shuden caressa la peau lisse de Valia.

« Je pense que mon titre changera quand je reviendrais de cette guerre »

Ce n'était pas un secret que Shuden serait élevé au rang de duc s'il vainquait, et tous les nobles dignes d'intérêt ne tarderaient pas à le savoir. Peut-être que Valia en entendra parler lors d'une soirée thé. Valia, les yeux fermés par la fatigue, releva le regard.

« Un changement de titre ? »

« L'empereur m'a offert une promotion au rang de duc »

Techniquement, c'était la première fois que Shuden acceptait une offre qu'il avait reçue à chaque fois. Il caressa le dos de Valia, dont la chaleur persistait.

« Vous avez accepté ......, n'est-ce pas ? »

« Oui. Il n'est pas du devoir d'un serviteur de refuser la faveur de sa majesté »

C'était un mensonge parfait, bien sûr mais il n'y avait qu'une seule raison pour laquelle Shuden avait décidé d'accepter le titre ducal ; Valia.

L'idée qu'elle s'inclina devant un autre noble, comme la duchesse de William, lui déplaisait au plus haut point mais s’il savait qu'il n'y avait qu'une seule famille ducale dans l'Empire du Gel, et donc qu'il n'y avait donc que deux personnes devant lesquelles s'incliner, mais même ainsi, c'était offensant.

Il voulait qu’elle soit au sommet de la noblesse, à défaut du sommet de la famille royale, du moins parmi la noblesse. Après tout, une marquise et une duchesse sont des titres différents mais personne ne savait que Shuden réfléchissait à la différence entre les deux titres, ou plus précisément, entre les deux dames.

« Vous ne serez donc pas le marquis de Garth, mais le duc de Garth...... ? »

« Oui. Vous devenez duchesse, et plus marquise »

La langueur qui s'était installée sur le visage de Valia disparut, mais la pièce était sombre et elle était enfouie dans ses bras, si bien que Shuden ne remarqua pas le changement d'expression. Il attendit que la respiration de Valia ralentisse, puis ferma les yeux.

Ce fut cet après-midi-là, Shuden était parti au palais à l'aube et Valia, incapable de sortir du lit au lever du jour, commençait à se sentir fiévreuse. Le manoir des Garth fut mis sens dessus dessous.

Depuis que la guerre avec l'Union des Royaumes de l'Est était devenue une certitude, la Cour Impériale tenait des réunions quotidiennes. Tous les nobles occupant des postes militaires étaient invités à y assister. C'était là que les questions qui avaient été décidées en premier lieu étaient réexaminées et contrairement à la Grande Assemblée, les membres de la Petite Assemblée n'étaient que des magnats.

Ils venaient juste de terminer l'examen de l'ordre du jour. La réunion avait duré environ sept heures. L'examen de l'ordre du jour de la convention était un travail énorme et il n'était pas rare qu'elle se déroule à un rythme soutenue, sans pause. Les nobles âgés se faisaient servir des tisanes et des friandises par des serviteurs. Le marquis Joan versa une autre tasse de thé au comte Gertrude aux cheveux grisonnants avant de changer de sujet.

« Vous n'avez pas trouvé que la participation à la réunion d'aujourd'hui était un peu faible ? »

Le marquis Logan, qui buvait du thé à côté du marquis Joan, répondit.

« On dit qu'il y a eu une épidémie de rhume et de grippe dans la capitale ces derniers temps, et maintenant que le temps est devenu automnal, elle est encore plus répandue.

Je suis heureux qu'aucun d'entre vous ici ne soit malade »

« Même si j'attrape la grippe, tant pis, l’empereur est l’empereur, et je finirai pas sortir sur une civière »

Le marquis de Zhao fit rire les nobles en plaisantant.

« J'ai entendu parler de la virulence de la grippe ces jours-ci, et dans mon manoir, dix de mes employés l'ont attrapée, et ils disent qu'une fois qu'on l'a eue, on ne l'attrape plus jamais »

« Dix personnes ? En y pensant, ma femme semblait tousser un peu ce matin....... »

L'inquiétude se lisait sur le visage du marquis Joan, le temps que le marquis Logan le rassura en lui disant que ce n'était rien, à l'extérieur de la salle de conférence, un des serviteurs entra au trot et les yeux des neuf nobles de haut rang se tournèrent vers le nouvel arrivant.

« Qu'y a-t-il ? »

Le serviteur, qui s'inclina poliment, se tourna vers Shuden.

« Votre Excellence, marquis de Garth, quelqu'un vient d'arriver du manoir. Il est dehors, devons-nous le laisser entrer ? »

« Laissez-le entrer »

Le serviteur ressortit directement et fit entrer l'homme. C'était un serviteur du manoir de Garth. Il avait enfourché son cheval avec une telle hâte que ses joues courtes et barbues étaient gelées par le vent froid. Shuden fronça les sourcils, se sentant mal à l'aise depuis qu’on lui avait annoncé ce visiteur inattendu.

« Qu'est-ce qui vous amène ? »

« Votre Excellence, Madame est malade ! »

Le serviteur s'exclama d'une voix qui donnait l'impression que le monde s'écroulait.

« Le médecin traitant m'a demandé de me présenter immédiatement à votre excellence....... »

Les expressions des visages des nobles de haut rang, qui étaient secrètement nerveux face à l'urgence de la situation, devinrent étranges, certes, il n'était pas anodin que la marquise de Garth soit grippée, mais l'attitude de ce serviteur était un peu exagéré. Se précipiter à un conseil de nobles pour une question de grippe, alors que ce n'était pas grave. La loyauté des serviteurs envers la marquise de Garth était aussi grande que celle de n'importe quel chevalier.

« Quiconque entend cela pensera que la marquise de Garth est gravement malade »

Tous les nobles présents dans la salle le pensèrent et tentèrent de dire à Shuden : « Ce n'est qu'une grippe, elle va s'en sortir » ou « La marquise va se rétablir rapidement » ou quelque chose du genre.

Oui, ils allèrent le faire.

« Votre Excellence ! »

Il y eut un bruit de chaises, et Shuden bondit vers la porte. Ses longues jambes allongèrent sa foulée si rapidement que le serviteur de taille normale dut pratiquement sprinter pour suivre son maître.

« ....... »

Il y eut un long silence dans la salle du conseil noble en l'absence de Shuden, qui disparut moins d'une minute.

**************************************

Cela devait faire une heure que le manoir avait été mis sens dessus dessous, et Valia ouvrit les yeux. Les servantes agitées se précipitèrent vers le médecin traitant, qui était absent de la chambre. La première personne que Valia aperçut au milieu des bruyants employés qui scandaient en chœur 'La dame a ouvert les yeux' fut Sarah, qui semblait sur le point de pleurer.

« Madame, Madame. Vous allez bien ? »

« ...... Je vais bien »

J'ai dit oui, mais ma voix était rauque. Ma gorge était sèche et mes yeux me piquaient.

Tout mon corps était en feu. Je n'avais pas besoin de regarder mon front pour le savoir.

« Je ne m'attendais pas à ce que vous soyez malade si vite, j'ai appelé le médecin dès que j'ai vu votre fièvre » dit Sarah

Les larmes aux yeux, Valia avait donné des instructions pour Sarah et son médecin : « Si j'ai de la fièvre, dis-le immédiatement à mon médecin » Le médecin put réagir rapidement parce que Valia le lui avait dit.

« Madame ! »

Le médecin se précipita, non pas pour lui donner des médicaments, mais pour prendre son pouls et l'examiner. La main du médecin était froide sur son poignet.

Elle doit avoir de la fièvre.

« Docteur. Je dois vous demander quelque chose »

Valia prit une voix qui sortait difficilement

« Oui, Madame. Allez-y »

« C'est de ça que je souffre ? »

Le médecin, reconnaissant instantanément sa question, secoua précipitamment la tête.

« Non, madame. Vous n'avez pas La fièvre, mais la grippe »

Pendant un instant, Valia douta de ses oreilles.

« .....La grippe ? »

« Oui. La grippe sévit dans la capitale ces derniers temps. Ce n'est certainement pas une fièvre, rassurez-vous. Reposez-vous bien pendant deux ou trois semaines et vous vous en débarrasserez »

« Alors....... Cela veut-il dire que je peux guérir de cette grippe tout en ayant de la fièvre ?

»

« Non. D'après mes livres de médecine, cette fièvre et cette grippe sont le même type de maladie très fébrile, et comme vous avez déjà cette grippe, vous n'attraperez jamais la fièvre »

« Vous voulez dire que ...... je n'attraperai pas la fièvre ? »

« Oui. Je peux vous le garantir sur l'honneur de mon médecin, alors ne vous inquiétez de rien et concentrez-vous sur votre guérison »

Après avoir rassuré Valia, le médecin quitta la chambre pour préparer le médicament, après avoir délicatement informé les servantes de la température de la serviette humide qu’elles placèrent soigneusement sur le front de Valia. Elle sentit la fraîcheur et ferma les yeux, sentant le contact froid.

C'est bizarre.......

Même si la fièvre montait, Valia n'arriva pas à se rendormir.

« ...... Je ne vais pas avoir la fièvre ? »

Valia avait du mal à croire les paroles de son médecin, non pas qu'elle ne fasse pas confiance aux médecins, c'était qu'elle ne les comprenait pas. Sa maladie était l'un des souvenirs les plus inoubliables et, en même temps, les plus flous de son passé.

Elle essaya de penser qu'il s'agissait d'un simple changement de circonstances, d'un changement d'environnement, ou simplement d'avoir eu la chance d'attraper la grippe en premier et de ne pas avoir de fièvre et si Valia n'avait rien entendu de Shuden la nuit dernière, elle n’aurait pas vu plus que cela et serait passée à autre chose mais elle repensa à quelque chose.

« ......Il va devenir duc ? »

Garth sera duc. Les mots de Shuden restèrent dans l'esprit de Valia toute la journée.

Les Garth n'ont-ils pas été marquis jusqu'à la fin ?

Pendant toutes les années qu'elle avait passées à la cour de Yeri en tant que servante d'escorte, elle n'avait jamais entendu parler d'un nouveau duc dans l'empire.

Si Shuden avait été élevé au rang de duc de Garth, cela avait dû se passer après la mort de Valia. En d'autres termes, ce devait être après l'apparition de Yeri dans l'Empire du Gel, vu que Yeri et Valia étaient mortes ensemble.

« C'est bizarre, c’est si différent »

Les choix de Valia étaient limités à son destin. Sa volonté de devenir princesse avait beaucoup changé, mais au bout du compte, elle était devenue une princesse.

Les autres membres de la famille appartenaient ou étaient liés à ce monde, mais le fait que Garth devienne duc était tout à fait différent. Elle n'en avait aucune idée, mais son inquiétude immédiate concernait Shuden.

« ......Et s'il est blessé ? »

Shuden n'était pas sorti indemne de la dernière guerre de suprématie mais quelques cicatrices sur la poitrine et les épaules étaient tout ce qu'il avait à montrer, même s'il avait battu Leo Canute. C'était le passé que Valia connaissait, et elle ne s'inquiétait pas de la participation de son mari mais maintenant que le passé et le présent étaient si différents, l'histoire pourrait être différente.

« Est-ce qu'il ne se passera rien pendant la guerre...... ? »

Des inquiétudes au sujet de Shuden envahirent son esprit : que se passerait-il s'il était tué au combat ? Elle n'arrêtait pas de penser à lui.

Valia ne trouva le sommeil qu'après avoir absorbé une potion préparée par son médecin.

Confiant brusquement les rênes de son cheval à un serviteur, il entra directement dans le hall du premier étage. Paul et les serviteurs, qui attendaient déjà le retour de Shuden, s'inclinèrent rapidement dès qu'ils le virent.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

« Et ma femme ? »

La voix de Shuden était aussi froide que d'habitude, mais il y avait une trace d'impatience qu'il n'arrivait pas à dissimuler. Paul, qui pouvait lire dans les pensées de son maître, répondit rapidement.

« Madame a pris ses médicaments et s'endort à l'instant »

« Faites venir le médecin, ....... »

« Oui, Votre Excellence »

Shuden monta directement au deuxième étage, jetant un coup d'œil à la chambre où Valia devait dormir et entra dans la chambre voisine. Le médecin traitant ne tarda pas à entrer.

« Votre Excellence »

Shuden demanda immédiatement des nouvelles de Valia, ses sourcils se fronçant lorsqu'il apprit qu'elle avait la grippe qui ravageait actuellement la capitale.

« Rien à voir avec le sommeil ? »

« Oh, si, s'il fait froid là où vous dormez. Changez votre couette pour une plus épaisse et....... »

« Non »

Shuden l'interrompit.

« Pas ça.»

« .....Ah, non, ce n'est pas parce qu'elle est fatiguée »

Le médecin traitant, qui comprit rapidement ce que disait Shuden, toussa. Après avoir expliquer qu'il ne s'agissait pas d'un problème physique, mais plutôt de quelque chose qu'elle avait attrapé lors d'un thé ou d'un banquet, Shuden se leva de son siège pour aller voir Valia, qui dormait encore.

« Votre Excellence, avec tout le respect que je vous dois, j'ai une chose à vous dire »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Il y a quelque chose que la Dame m'a dit il y a quelques jours qui me trouble et je sens que je dois vous le dire »

Shuden s'arrêta dans son élan se retrounant vers le médecin.

« Dites-le-moi »

Après un moment d'hésitation, le docteur prit la parole.

« Madame m'a interrogé il y a quelques jours sur une certaine pathologie »

« Une maladie ? »

« Oui, une fièvre du même ordre que la grippe actuelle, mais beaucoup plus dangereuse.

Quand j'ai deviné le nom de la maladie, elle m'a dit de préparer les médicaments nécessaires au cas où elle la contractera »

« Des médicaments ? »

« Oui »

« Cette fièvre est-elle une maladie courante ? »

« Non. C'est une maladie dont une personne normale ne connaîtrait même pas le nom »

« Quel est le risque ? »

« Il n'est pas rare que des personnes tombent malades et meurent si elles ne reçoivent pas les médicaments à temps. »

« ....... »

Les yeux de Shuden se rétrécirent. Ce n'était pas le genre de chose qu'une personne vaguement préoccupée par sa santé ferait : s'inquiéter pour des médicament peu commune, ou une maladie dangereuse mais rare. Le docteur n'avait qu'une chose à dire à Shuden.

Valia savait qu'elle allait être malade.

C'était pour cela qu'elle l'avait dit à son médecin et plus tard il réalisa qu'elle l'avait également dit à Sarah. Apprenant que Valia s'était réveillée, Shuden entra dans la chambre pris d'un étrange malaise.

Pourquoi ne me l'a-t-elle pas dit ?

Elle l’avait dit au médecin, elle l’avait dit à Sarah, mais pourquoi ne l'a-t-elle pas dit à lui, l'homme qui était avec elle toutes les nuits ? Ce n'était pas rien, cette maladie dans son corps. Même si ce n'était qu'une supposition, il aurait dû au moins en être informée.

Valia n'était pas une femme de discours, mais elle n'était pas du genre à cacher ce qu'elle avait à dire. Elle parlait souvent des affaires internes du manoir et des invités qui se présentaient à la porte. Alors qu'il réfléchissait à cela, Shuden s'arrêta soudain.

Lui avait-elle déjà dit quelque chose de personnel ?

« Votre Excellence »

« Retirez-vous tous » dit Shuden à voix basse.

Les servantes qui s'occupaient de Valia sentirent l'atmosphère inhabituelle et sortirent précipitamment. Sur le lit, l’édredon était plus épais que la couverture habituelle et une Valia qui l’observait dans ce lit spacieux.

« ...... ? »

Sa voix était inhabituellement bloquée. Shuden s'assit au chevet de Valia. Le linge humide que les servantes avaient placé sur son front était devenu tiède entre-temps, Shuden le remplaça par un autre, froid, qui attendait sur la table de nuit ainsi le bout de ses doigts effleura sa peau, laissant une trace de chaleur non atténuée.

« Quand avez-vous ...... ? Est-ce que vous pouvez venir comme ça ? »

Même maintenant, c'était étrange qu'elle lui posa des questions sur son travail. Il voulait demander : « Est-ce que c'est la première chose à demander quand on est si malade ? »

Mais il avala difficilement ses mots

« J'ai de la fièvre ....... »

« Ils disent que c'est la grippe qui circule dans la capitale »

Ce n'est pas grave.

Valia rit en disant cela, même si son teint pâle en donnait l'impression inverse. La faiblesse de sa voix rendait l'intérieur de sa gorge brûlant pour une raison ou une autre.

Il avait l'air étrangement en colère.

« Pourquoi ? »

Mais on ne pouvait pas être en colère contre une personne malade, Shuden avala une bouffée d'air.

« Vous ne m'avez rien dit »

Pourquoi au médecin, pourquoi à Sarah, pourquoi moi non, pourquoi ai-je été un si mauvais mari pour toi ? Sa voix, dépouillée de toute émotion, n'était pas différente de la normale, mais Valia comprenait ses mots différemment.

« J'ai eu une fièvre soudainement dans la journée, j'étais bien la nuit dernière et ce matin »

« Vous êtes sûr que vous allez bien ? »

« Oui, la famille Garth a un bon médecin »

Il pensait que c'était un geste de bonne volonté mais se demandait si elle le pensait vraiment quand elle continuait à sourire quoi qu'il arrive, si ce n'était pas juste un masque qu’il était le seul à voir. Shuden jeta un coup d'œil à Valia.

Pourquoi cette personne ne me dit-elle rien ?

Elle fronça doucement les sourcils en voyant le visage exsangue. C'était peut-être à cause des médicaments, mais Valia trouvait que les yeux rouges de Shuden étaient un peu différents de d'habitude. Pourquoi me regarde-t-il comme ça, comme s'il avait été blessé..........

« Shu....... »

Cette pensée ne dura pas longtemps car ses paupières étaient trop lourdes pour résister longtemps. Valia s'endormit lentement.

Shuden se redressa et regarda Valia dans les yeux. Il y eut un silence comme une brume aqueuse. Il connaissait la vérité, sachant pourquoi il s'était précipité dès qu'il avait appris que Valia était malade, et pourquoi il était furieux qu’elle avait gardé ses inquiétudes pour elle

Il avait simplement peur de perdre cette personne.

Shuden pencha lentement la tête, s'effondra contre elle, posant son front contre le dos de la main doucement serrée de Valia, la chaleur de cette main délicate se transférant lentement à la chair froide de l'homme.

Tout ce qui avait un sens avait été perdu pour lui il y a longtemps ; il continuait cette vie de péché uniquement pour remplir une promesse de deux mots qu'il avait faite à son frère décédé.

[Shu].

Au son de sa voix, Shuden se leva de son accroupissement. Valia dormait encore profondément. Le coucher de soleil baignait la pièce d'une douce lumière rougeâtre. Il caressa avec précaution la joue exsangue de la jeune femme d'une main légèrement cicatrisée. Depuis quand, se demanda-t-il.

Un visage toujours souriant, des yeux gris argentés, une peau claire. De longs cheveux noirs avec une pointe de bleu et une taille qui m'arrivait presque au cou. Ses gestes calmes et la chaleur de son corps contre le mien. Son sourire dans le jardin sous la pluie.

Tout est clair, comme gravé sur sa rétine.

[Un salaud comme toi ne mérite pas d'aimer quelqu'un].

Une voix s'éleva au fond de son esprit. Il savait ce que Léo avait voulu dire. Tant de morts avaient été perpétré au nom de Shuden. Son seul frère survivant le détestait, et la malédiction de Léo n'était qu'un rituel, il sut soudain pourquoi il n'avait pas réagi avec sa nonchalance habituelle.

Pendant un instant, son souffle se bloqua dans sa gorge, se levant de son siège. Il avait du mal à se tenir près d'elle, comme si quelqu'un lui serrait le cœur.

Avant de partir, Shuden glissa le bras de Valia dans l'édredon. Son toucher était doux, mais son expression avait été dépouillée de tout ce que l'on pouvait appeler émotion.

Son regard, si froid qu'on pourrait le qualifier de glacial, contenait une certaine souffrance.

« Votre Excellence ? »

« Servez bien votre maitresse »

Dans le hall, le visage de Shuden était toujours aussi froid, le même quand il venait de rentrer de la guerre, avant d'épouser Valia. Mais c'était un regard qu'il n'avait pas vu depuis leur mariage, et Paul ne pouvait que baisser la tête en signe d'incrédulité.

Shuden monta à cheval. Le temps passé qu’il devait passé au palais n’était pas négligeable, examiner des documents jusque tard dans la nuit, sans compter bien sûr, une réunion des nobles prévue. L'empereur sera pressé, et si les questions militaires doivent être réglées avant l'aube.......

Alors qu'il s'apprêtait à partir pour le palais, Shuden se retourna, comme attiré par une force invisible

Le manoir était immense et insignifiant. Une maison qui n'avait pas changé, à l'exception de la présence d'une seule personne et sachant cela, il se demanda pourquoi il était revenu ici.

Non, il connaissait déjà la réponse. Peut-être l'avait-il toujours su. Shuden poussa un soupir qui ressemblait à un gémissement. Depuis quand, se demanda-t-il.

Le jour où il a plu, ou même avant ?

Il était sûr, et pourtant sa prise de conscience était si lente.

Il était amoureux d'elle.

Ps de Ciriolla: en effet, la réalisation fut longue mon Shuden.... surtout que tout le monde est déja au courant... en fin sauf Valia... toujours les principaux intéressés les derniers au courant

Tome 2 – Chapitre 61 – Là où va ce coeur Fidèle aux prédictions du médecin, l'état de Valia s'améliora rapidement au cours des jours suivants. Bien que toujours incapable de sortir du lit, mais le simple fait de pouvoir se lever était bien loin des fièvres du passé. Valia prit quelques bouchées de la bouillie que la servante lui donnait et demanda

« Son Excellence est-elle passée il y a peu ? »

« Oui, Madame. Il n'est pas resté longtemps, car il était occupé par des affaires à l'extérieur »

« Et vous a-t-il dit quelque chose ? »

« Il nous a demandé de prendre bien soin de vous, Madame, c'est ce que m'a dit le majordome »

« C'est vrai ? »

Paul était le seul à avoir vu l'expression sinistre de Shuden ce jour-là, mais il n'avait pas signalé cet étrange refroidissement à Valia. Heureusement, Valia put se concentrer sur son traitement sans que cela ne la dérange, cependant un détail la tracassait

« Je ne pense pas qu’il était heureux »

Le regard de Shuden la dernière fois qu'elle l'avait vu semblait si différent, ses yeux rouges étaient enfoncés et lourds. Valia ne pouvait pas deviner pourquoi il la regardait ainsi. Il y avait aussi un sentiment de regret.

« J’aurais dû rester éveillée pour lui dire bonne nuit »

Le départ de Shuden était prévu pour les prochains jours. Étant donné l'ampleur de la tâche, sa cérémonie de départ devait naturellement se dérouler au palais impérial. Valia ne pouvait pas entrer dans le palais dans cet état. Si j'avais été plus en forme, je l'aurais accompagné à cheval pour le voir partir, et j'étais triste de ne pas pouvoir le faire.

« J'espère qu'il ne sera pas blessé » pensa Valia en s'enfouissant dans ses couvertures, «

prends soin de toi. Ne te blesse pas. Ne t'inquiète de rien, on s'occupera bien du manoir.

» Les mots sortaient de sa bouche alors qu'elle essayait de les dire à son bien-aimé, fixant des ses grands yeux le vide.

Un vide prenant un éclat lugubre.

*************************************

Dans le palais impérial, résidence officielle de l'empereur, d'innombrables nobles vont et viennent. Après avoir reçu des rapports et lu des appels, l'empereur pouvait se détendre lors du thé du soir. Après avoir bu le thé servi par son chambellan, l'empereur prit la parole.

« Marquis Joan »

« Oui, Votre Majesté »

Le noble qui rejoignait l'empereur au thé était le marquis de Joan. Sa visite n’était pas prévu au programme mais il était venu faire un rapport, et le moment de son arrivée avait coïncidé avec le moment de détente de l'empereur qui lui demanda.

« Le marquis de Garth s'est-il reposé ? »

« Non, Votre Altesse Impériale, il a examiné et traité plus de documents que moi au cours des trois derniers jours »

« He, plus que vous ? »

« Je pense qu'il en a fait au moins trois fois plus que moi »

Le marquis Joan était un noble loin des épées et des armes, administrateur et bibliothécaire de métier, et bien qu'il ne soit pas allé à la guerre avec une épée, il avait fait une grande partie du travail pour la gestion des documents Mais ces derniers jours, le marquis de Garth avait rapporté plus de rapports que le marquis de Joan n'en avait rapporté en plusieurs jours, vérifiant les rapports matin, midi et soir, et il en arrivait encore la nuit. Quand il se réveilla, il y avait encore des documents qui avaient été traités pendant la nuit. L'empereur tira la langue devant tant de folie et posa donc la question

« Y a-t-il tant de travail pour le marquis Garth ? »

« Tout ce qui porte le sceau du commandant en chef a déjà été traité »

« Alors il s’occupe des affaires des autres ? »

« Oui, Votre Majesté. Il s’est d’ailleurs taillé la part du lion au sein du Conseil des Nobles tout à l'heure, n'est-ce pas ? »

Shuden travaillait vraiment sans relâche, au point que les nobles avec lesquels il travaillait étaient épuisés. Quel genre d'endurance monstrueuse pouvait avoir une personne pour rester debout des jours et des nuits comme ça ? L'Empereur n'était pas le seul à vouloir jeter un coup d'œil au corps de Shuden.

« Quelle que soit sa force, son corps a ses limites »

« C'est aussi ce que je pensais, et j'ai essayé de convaincre le marquis de Garth de se reposer, mais il ne veut rien entendre »

« Le marquis se rend-il compte que demain est le jour de son départ ? »

« Je l'ai vu tout à l'heure ordonner à ses aides d'apporter son armure complète, alors j'ai pensé qu'il devait le savoir, mais....... »

« Sans passer lui-même au manoir ? »

« Oui, c'est ce qu'il m'a semblé »

L'empereur secoua la tête.

« Marquis Joan. La marquise de Garth peut-elle assister à la cérémonie de départ demain ? »

« Ce serait difficile, car elle est malade de la grippe depuis moins d'une semaine »

« Eh bien, elle avait l'air un peu fragile. Elle ne peut pas s'en débarrasser facilement »

Il savait déjà que Valia avait la grippe et que Shuden avait quitté précipitamment la salle du conseil lorsqu'il avait appris la nouvelle. Lorsque l'empereur l'apprit, il annula l'ordre qu'il avait donné au chambellan de cesser de répandre des rumeurs.

Si ce n'est pas de l'amour, je ne sais pas ce que c'est. L'autre jour encore, il se réjouissait que ses yeux n'aient pas encore vieilli.

« C'est très étrange »

« Je le pense aussi, Votre Majesté »

Les experts estimaient que cette guerre durerait au moins un an. Shuden, le commandant en chef, ne serait pas dans la capitale durant tout ce temps. L'affection entre le marquis et la marquise de Garth était bien connue dans les cercles sociaux. Le marquis Joan l'avait souvent entendu de la bouche de Diana, et il était donc surprenant que Shuden, malgré ses nombreuses fonctions, retoune si rarement chez lui.

L'empereur tira sa conclusion avec une facilité surprenante.

« Ils ont dû se disputer »

« Quoi ? »

« Les jeunes mariés se disputent de temps en temps. Il faut croire que le marquis de Garth est encore novice en amour »

Le marquis Joan se sentit très mal à l'aise en juxtaposant les mots Shuden et amour, cela semblait être tellement des oppositions complètes mais l'empereur était confiant, et le marquis de Joan avait confiance en son empereur

« Marquis Joan, pensez-vous que les hypothèses de votre empereur étaient trop exagérées ? »

« Non. Sa Majesté est mariée depuis longtemps, il en sait donc plus sur l'amour......, et ce genre de choses, que nous, les novices »

L'empereur souffla, il but une gorgée de thé.

« En fait, je ne sais pas forcément plus »

« Quoi ? Si vous faites....... »

« Mais j'en sais un peu plus qu'un jeune homme amoureux et désorienté »

L'empereur, renfrogné, fit tinter sa cloche et ordonna à son chambellan : « Donnez un laissez-passer au marquis de Garth »

La cérémonie de départ a lieu demain matin.

Shuden disposera jusqu’au lendemain pour se préparer.

******************************

L'aube commençait à peine à poindre, de nombreuses parties du palais étaient sombres, mais d'autres avaient été éclairées toute la nuit et le bureau privé de Shuden était l'un d'entre eux.

Shuden était resté assis à son bureau toute la journée. C'était une routine épuisante, étant donné qu'il devait partir dans quelques heures, mais il le faisait quand même : des documents, des documents et encore des documents au point que même son serviteur, qui d'habitude ne parlait jamais, lui a suggéré de se reposer un peu.

Ses yeux commençaient à se fatiguer à force de lire pendant des jours, Shuden posa le document et se pencha en arrière, fermant les yeux et posant le dos de sa main dessus.

Le silence régnait dans le bureau du petit matin.

[L'Empereur lui-même m'a envoyé vous dire que la cérémonie de départ aura lieu demain matin, et que vous devriez visiter le manoir avant cela].

Sur le bureau se trouvait une plaque d'accès portant le sceau de l'empereur.

Les portes du palais impérial s'ouvraient tôt le matin et se fermaient tard le soir.

Cependant, Shuden disposait d'un laissez-passer délivré par l'empereur lui-même, ce qui lui permettait de quitter le palais et d'y revenir à tout moment.

Il peut aller au manoir.

En fait, même avant cela, il pouvait y retourner quand il le voulait. Mais il ne le faisait pas. Ou peut-être serait-il plus juste de dire qu'il ne le pouvait pas. Il était pathétiquement effrayé. Il ne voulait pas voir le visage de Valia.

Ce n'était pas qu'il essayait de nier ce qu'il avait réalisé, car ce serait un combat futile que de nier des sentiments aussi clairs, mais il ne savait pas quoi faire.

J'ai réalisé que j'étais amoureuse d’elle, mais après ?

Leo n'avait pas tort. L'acte banal d'avouer ses sentiments à l'être aimé était, au grand dam de Shuden, insurmontable. Le poids qui s'accrochait à lui depuis l'enfance lui demandait : « Comment oses-tu l'aimer ? » Il n'était pas facile de répondre à cette question moqueuse.

Il n'avait jamais voulu être heureux de sa vie, et il n'avait jamais été triste. Mais maintenant qu'il connaissait l'émotion de l'amour, c'était différent : la présence de Valia, qui avait été comme un soleil sans qu'il ne s'en rende compte, était maintenant aussi douloureuse qu'une chaîne autour de son cou. En la regardant, il avait l'impression que toutes les émotions qui pesaient sur son cœur allaient se déverser dans un désordre désagréable.

« Votre Excellence, Marquis de Garth »

On frappa à la porte de l'extérieur. Shuden se passa le dos de la main sur les yeux, un coup d'œil à l'horloge sur le mur lui indiqua qu'il était presque temps pour lui de rentrer chez lui.

« Entrez »

Le chambellan s'inclina en entrant dans son bureau. Deux serviteurs se tenaient derrière lui, chacun portant une armure noire et une cape bleue. Shuden devait être armé pour la cérémonie de départ. Il avait ordonné qu'on lui apporte l'armure à l'aube, car il n'aurait pas le temps de l'enfiler après son voyage au manoir.

Shuden enfila la lourde armure. Le serviteur attacha sa cape avec habileté. Une cape bleue brodée de fils gris argent avec l'écusson de la maison Garth. La cape avait déjà été fabriquée et était entièrement fournie aux chevaliers de Garth, mais c'était la première fois qu'il la portait depuis qu’elles avaient livrées Cela changeait de la cape rouge qu'il portait jusqu'alors. Shuden était momentanément perdu dans ses pensées.

« Et le cheval ? »

« Il est prêt »

Shuden se rendit au manoir Garth, non pas en calèche, mais à cheval. Les rues étaient clairsemées en ce début de matinée, et les gens jetaient des coups d'œil au chevalier tout armé à cheval.

« Votre Excellence »

Paul avait déjà été appelé et attendait dans le hall.

« Et ma femme ? »

« Elle est réveillée. Il est temps qu'elle prenne ses médicaments....... »

Paul s'interrompit. Shuden avait envoyé un message avant de venir au manoir qu’il ne fallait pas que Valia sache qu'il rentrait chez lui pour un moment.

Il n'était pas aussi froid qu'avant, mais il avait un air inaccessible. Paul réalisa en sursaut qu'il s'était habitué à sa présence.

« Où est le docteur ? »

« Oh, il est dans l'apothicairerie de la dépendance, en train de préparer une potion pour Madame »

« Montrez-moi »

« Oui ? Oui »

Bien que marquis de Garth, il n'avait aucune affection pour le manoir et ne l'avait donc jamais visité, à l'exception des pièces d'habitation indispensables donc il en allait de même pour l'apothicairerie de la dépendance. Cette pièce était imprégnée de l'odeur de toutes sortes d'herbes et dans un coin, dos à la porte, le médecin-chef remuait une potion

« Il y aurait besoin d'une bonne ventilation » dit Paul en retenant sa respiration du mieux qu'il put.

« Hmmmm, docteur »

« Ah, Monsieur le Majordome. Veuillez patienter un moment, j'ai des herbes...... »

« Son Excellence est ici »

« Oui ? »

Sans se retourner, le médecin en chef, qui était en train de mélanger les médicaments, se retourna en pestant, mais voyant Shuden, qui était inhabituellement armé, le regarder.

Le médecin s'inclina rapidement.

« Votre Excellence. Je n'étais pas au courant de votre arrivée et j'ai été impoli. Veuillez me pardonner....... »

« Est-ce le médicament pour ma femme ? »

« Ah, oui. J'ai préparé une potion qu'elle prendra au déjeuner »

« Ma femme va-t-elle mieux ? »

« Oui, elle va de mieux en mieux »

L'expression de Shuden se détendit légèrement. Le médecin ne le savait pas, mais Paul, lui, le savait.

« Je vais finir la préparation »

« Oui....... »

Le médecin reprit la préparation du cataplasme, mais un picotement lui parcourut l'échine, Shuden n'avait pas quitté la chambre de l'apothicaire et n'avait pas cessé de regarder le pot.

« A-t-il déjà vu madame ? »

Le médecin était encore plus ignorant de l'atmosphère du manoir que le reste des employés de Garth. Pourtant, il savait que Shuden tenait beaucoup à Valia don il pensait qu’il devait déjà l'avoir vue.

« Eh bien, Votre Excellence. J'ai quelque chose à vous dire à propos de sa maladie »

L'ignorance, c'est du courage. Le médecin se tourna donc courageusement vers Shuden.

« De quoi s'agit-il ? »

« Je pense qu'il serait préférable que Madame descende au château pour se reposer un peu »

Paul inspira, puis aspira une bouffée d'air.

C'était un mot tabou en présence de Shuden. Embarrassé, le majordome eut des sueurs froides et plissa les yeux vers son maître. Le visage de Shuden, qui fixait le médecin traitant, restait inexpressif. Le médecin inconnu prit la parole.

« Ce ne sera pas long, je suis sûr que Madame n'aura besoin d'être au domaine que pour quelques mois »

Paul fut tenté de faire taire le médecin ; Si Shuden avait seulement tourné la tête un instant, il aurait fait un geste de raclement de gorge, lui faisant signe de se taire mais malheureusement, les yeux rouges étaient fixés sur le médecin. Shuden ouvrit la bouche un peu plus lentement.

« Pourquoi ? »

« Les hivers de la capitale sont beaucoup trop froids pour une personne atteinte de la grippe. Le domaine de Garth se trouve dans le sud, plus chaud, où le temps est plus clément même en hiver, et il serait parfait pour qu’elle puisse récupérer »

Shuden ne répondit pas. Paul sentit son dos s'humidifier. Le visage du médecin n'exprimait rien d'autre que le désir d'améliorer le sort de son patient.

Paul se dit à lui-même : « Sarah a dû oublier de lui signaler »

Le médecin avait été amené au manoir après que Shuden eut été nommé marquis de Garth. Le problème était que Shuden était le seul membre de la maison Garth et donc n'avait jamais fait appel au médecin, il était en bonne santé.

Le médecin, qui était grassement payé mais ne faisait rien, se plongeait dans les livres de médecine.

Ce fut grâce à ces connaissances qu'il put diagnostiquer la fièvre rare à la simple mention de la maladie de Valia, et qu'il sut que la grippe et la fièvre avaient les mêmes racines et ne se reproduiraient pas.

Le docteur était tellement absorbé par son étude des textes médicaux qu'il n'avait pas remarqué que le château du domaine des Garth avait été fermé. Paul et Sarah avaient pris soin d'informer leurs domestiques de l'existence du domaine, mais ils avaient oublié d'en parler au médecin. Il n'était qu'une faible présence, enfouie dans ses textes médicaux quotidiens.

« Docteur ! »

La voix de la femme de chambre fut le salut de Paul.

Elle lui dit : « Madame ne prend pas bien ses médicaments, alors je vais vous donner un peu de moins......, Son Excellence ! »

La servante, qui s'était également précipitée, vit Shuden et s'empressa de baisser la tête.

Le regard de Shuden passa du médecin à la servante.

« Je crains que ma femme ne puisse pas bien prendre ses médicaments »

« Ça, ça....... Madame est douée pour....... s'en sortir »

Surprise par la froideur inhabituelle de Shuden, la servante finit par avoir le hoquet. Son visage devint rouge vif, mais le hoquet ne s'arrêta pas volontairement. Shuden détourna son regard de la servante, qui retenait son souffle en fermant la bouche. Paul le suivit rapidement hors de la chambre de l'apothicaire.

Il se dirigea vers le deuxième étage de la maison principale, la chambre de la marquise.

Vu la maladie de la maitresse de la famille, il y avait plus de serviteurs que d'habitude dans la chambre du couple. Ils avaient la tête baissée, le regard fixe. Les yeux de Shuden ne se posèrent que sur une seule personne, et il entra d'un pas vif.

Valia était assise, dos à la tête du lit, la servante à côté d'elle soufflant sur la potion. Valia ne le prenait pas bien, ses sourcils se fronçaient sombrement. La servante dit d'un ton inquiet

« Madame, vous devriez manger un peu plus....... »

« Je le ferai »

À ce moment-là, Valia releva la tête. La surprise brilla dans ses yeux gris argentés, clignant des yeux tandis que la servante se leva et que Shuden s'assoit, acceptant le bol à médicament et les couverts.

L'apparition soudaine de Shuden était déjà surprenante, mais le voir en armure, épée à la ceinture, ajouta encore à son étonnement.

C'était la première fois que je le vois en armure, et je trouve qu'elle lui allait très bien.

Pendant que Valia le regardait, Shuden prit une cuillerée de potion marron foncé. Il souffla dessus pour la refroidir, comme l'avait fait la servante, et la porta au coin de la bouche de Valia.

L'expression de cette dernière était perplexe. Hésitant à la prendre, elle retint son souffle et ouvrit la bouche. Un goût amer lui assaillit la langue, plus fort que l'odeur.

« Beurk ....... »

« C'est mieux si tu le bois »

« C'est vraiment amer....... »

Valia fronça les sourcils. Cet élixir, qui avait nécessité des heures de préparation minutieuse par son médecin, était une agression pour ses papilles. Si la nourriture qu'elle préparait était une grave dissonance de saveurs, il n'était pas étonnant que le médicement soit si amer, voyant Valia hésitante, Shuden demanda

« Prenez-vous beaucoup de médicaments ? »

« Oui....... »

« Hmm »

Shuden prit une cuillère de médicaments, l’avala sans hésiter, même si l'odeur était assez amère pour donner l’impression d’être empoisonnée. Ses sourcils, de la même couleur que ses cheveux, se froncèrent légèrement.

Valia tira une petite lueur d'espoir de sa réaction car peut-être que Shuden lui dirait que cette potion était trop amère et qu'il ne devrait en prendre que la moitié alors elle en boirait la moitié et prétendrait que cela lui suffira Il y eut un moment de silence, Shuden remua la potion et dit.

« Ce n'est pas mauvais, prends-le »

« ....... »

Valia finit par céder et prit le médicament. Shuden ne l'avait pas trop réprimandée quand elle fermait la bouche et secouait la tête de temps en temps. Il se contenta de prendre le médicament cuillerée par cuillerée, et son visage ne bougea pas le moins du monde pendant qu'elle l'avalait, donnant l'impression qu'il se faisait gronder par Valia.

Finalement, elle dut vider tout le bol sans un mot.

« Comment peut-il manger quelque chose d'aussi amer ? »

pensa Valia en se rinçant la bouche. Elle savait que Shuden était bon en tout, mais il n'avait pas besoin d'être bon en cela. Prenant le bol de médicaments vide, Shuden prit la main de Valia. Paul, rapide, avait déjà chassé les servantes, et très vite, la chambre bondée se vida pour les laisser en tête à tête, aucun érotisme là-dedans. Valia était encore en convalescence, et Shuden était armé pour son départ imminent.

Mais il y avait un désir inexprimé qui planait autour d'eux comme de l'air. La façon dont ils se regardaient était similaire, mais différente à bien des égards, si bien qu'aucun des deux ne reconnaissait les émotions de l'autre.

« Valia »

« Quoi ? »

« Pendant que je serai parti »

Shuden marqua une pause, Valia l’observant avec impatience.

« Voulez-vous descendre au château ? »

« Le domaine ......, c'est ça ? »

« Le docteur dit que c'est presque l'hiver, et que le château serait plus propice à votre guérison »

Valia ne répondit pas tout de suite. Ses yeux gris argentés restèrent immobiles.

Valia se souvint de ce que Sean lui avait dit sur le fait que le château de Garth était fermé, et l'histoire qui se cachait derrière donc Valia demanda d'une voix calme.

« Shu, ça ne vous dérange pas si je vais au château ? »

« Je ne vois pas pourquoi une maîtresse de Garth ne pourrait pas aller au domaine, même s'il faudra un peu de temps pour nettoyer et organiser le château »

« Alors j’irai »

Valia acquiesça docilement et Shuden la regarda avec curiosité. Elle avait déjà appris par Paul ou Sarah que le château était fermé, mais elle ne connaissait pas encore la tragédie qui se cachait derrière. Il se demandait comment elle réagirait lorsqu'elle apprendrait le secret.

Au début, il avait peur que Valia soit furieuse, puis il réalisa que peut-être, juste peut-être, elle s'en sortirait.

Peut-être que ça irait. Ces yeux calmes et gris argenté. C'était étrangement réconfortant.

Il se sentit également réconfortée. Valia cligna des yeux, ses yeux gris fixés sur les siens.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Shuden inclina son menton vers Valia sans répondre, sa tentative de l'embrasser ayant été rapidement contrariée. Valia poussa contre la poitrine de Shuden.

« J'ai la grippe, Shu »

« C'est important ? »

Valia rit de cette réponse nonchalante. À bien des égards, elle admirait la volonté de Shuden d'embrasser quelqu'un de grippé. Il était censée partir en mission aujourd'hui, et elle ne voulait pas qu’il l'attrape donc Valia repoussa doucement la main de Shuden de son menton.

« Ne me fais pas m'inquiéter de la grippe alors que je le suis déjà assez »

« Ne vous inquiète pas, je vais gagner »

Ce faisant, il posa son menton sur le mot 'inquiétude'. Shuden embrassa ses joues, le lobe de ses oreilles et son front, à son grand désarroi. C'était suffisant, et Valia apprécia les baisers docilement.

Un instant plus tard, la voix de Paul se fit entendre à l'extérieur de la porte.

« Votre Excellence, les chevaliers viennent d'arriver. »

« Allons-y. »

Shuden devait entrer dans le palais avec les chevaliers de Garth et donc prit congé. Leur arrivée au manoir coïncidait avec le départ de Shuden pour le palais impérial. Valia sonna immédiatement la cloche pour appeler les servantes, demandant qu’on lui apporte un châle épais, Shuden fronça légèrement les sourcils.

« Vous n'avez pas besoin de sortir, Valia »

« Comment pouvez-vous me dire cela, je ne vais même pas à la cérémonie de départ »

« Tout ce que je vous demande, c'est de me montrer l'hospitalité à mon retour »

« Je ne suis pas si malade, Shu »

Shuden rit à gorge déployée. De quoi parlait-elle maintenant, alors qu'elle était censé prendre trois repas suivi d’un bol de médicament et se devait se rendre au domaine du sud pour récupérer.

« Madame »

Shuden lui prit la main, encore chaude, une main fine et douce qui s'inséra confortablement dans la sienne.

« Vous pouvez me voir d’ici »

« Vous voir depuis la chambre, ce n'est pas vous voir »

Même si elle s'effondrait en marchant, elle regarderai Shuden partir. Si elle ne le voyait pas partir maintenant, elle regretterait de l'avoir laissé derrière elle. Avec l'aide d'une servante, Valia s'enveloppa d'un épais châle rempli de duvet. Elle était déterminée à le voir partir. La passion dans ses yeux étincelants d'un gris argenté, et elle ne pouvait pas en dire plus et lorsque Shuden abandonna à moitié face à sa détermination, Valia se mit à rire, se sentant mieux.

Les vastes jardins du manoir baignaient dans le soleil d'automne. De nombreuses personnes attendaient déjà. Les Chevaliers de Garth, menés par Sir Sean, ainsi que les employés du manoir, étaient alignés en rangs. Valia les accompagna jusqu'à l'avant, où le cheval de Shuden attendait d'être monté.

« Shu »

« Hmm ? »

Valia hésita un instant, puis fit un geste.

« Le front »

« Le front ? »

« Penchez-vous un peu » demanda-t-elle.

Shuden s'inclina devant elle. Valia se souleva sur la pointe des pieds. L'espace d'un instant, un doux baiser sur le front, comme si un papillon s'était posé et envolé, Shuden se toucha le front sans réfléchir. Il regarda Valia. Son visage, qui avait été quelque peu rougi par sa maladie, devenait maintenant franchement rouge. Valia détourna le regard et marmonna.

« À Gel, on ne demanda pas aux chevaliers de faire ça....... Mais puisque vous êtes si grand....... »

« En effet »

La voix de Shuden contenait une trace de rire. Les oreilles de Valia rougirent encore plis.

L'idée de ne pas le voir pendant un certain temps la rendait impatiente. Elle s'était demandé si elle devait le faire ou non, et elle l'avait fait parce qu'elle le voulait, mais quand elle l'avait fait, elle avait réalisé que non seulement les employés étaient dans le jardin, mais aussi les chevaliers, Valia perdit le courage de regarder autour d'elle.

« Vous feriez mieux d'y aller, car ...... risque d'être en retard »

Elle l'avoua avec embarras. Cela lui faisait mal de le dire, alors elle ajouta d'une petite voix.

« ......Ne te blesse pas »

« Vous ne voulez pas que je sois blessé ? »

« Bien sûr ! »

Les yeux de Valia se rétrécirent. Un Shuden souriant saisit le menton de Valia et l'embrassa sur le front, sans même prendre la peine de lui demander.

Les lèvres sur la chair fine, s'attardant un moment avant de se retirer, ces lèvres douces et fraîches, un baiser si léger

Peut-être était-ce le fait d’être dans le jardin, il se souvint de notre baiser de mariage.

Sauf que c'était le printemps à l'époque, et l'automne maintenant.

« Il y a une chose que je veux vous dire lorsque je reviendrais »

Valia cligna des yeux, ne demandant rien à ce sujet, elle se contenta de sourire

« Elle s'est contentée de sourire. »

Le sourire venait facilement à la femme qu'il aimait. Le meilleur chevalier de l'Empire, vêtu d'une armure noire et drapé d'une cape bleue, sourit devant elle. Valia resta simplement debout jusqu'à ce que l'homme qu'elle aimait soit hors de vue.

Shuden Garth. Le plus jeune marquis de l'empire Gel et le seul maître des chevaliers de Garth avait participé à de nombreuses guerres depuis qu'il est devenu un héritier. Le légendaire chevalier, qui n'a jamais été vaincu, se vit confier le commandement de l'armée par l'empereur Edgar VII. Portant l'insigne de commandant en chef sur la poitrine, il s'agenouilla devant l'empereur et jura la victoire.

À la tête d'une vaste armée, Shuden se dirigea vers les plaines du Lief. Une grande plaine à l'est de Gel. Au loin, il aperçut les drapeaux de l'Alliance du Royaume de l'Est. En regardant les nombreux drapeaux qu'il allait devoir déchirer, Shuden imaginait l'avenir.

Le jour où il mettrait fin à cette guerre et rentrerait chez lui.

Ce jour-là, il lui avouerait son amour.

Tome 2 – Chapitre 62 – Là où va ce coeur Le château de Garth, dont le propriétaire était partit en campagne militaire, était occupé par d'autres choses, car fermé depuis des années, il était en cours de rénovation pour accueillir Valia venue récupérer de sa grippe. Sarah, l’intendante, partit du manoir pour mettre le château en ordre.

« Avez-vous envoyé toutes les lettres ? »

« Oui, Madame. Toutes. »

Valia avait également envoyé des lettres de vœux aux nobles avec qui elle avait correspondu. Elle sera absente de la capitale pendant un certain temps, elle ne pourra donc plus communiquer autant qu'avant.

Sa lettre à Diana était un peu différente : elle venait d'apprendre qu'elle avait elle aussi attrapé la grippe.

Dans une réponse inquiète, elle écrit : « Tout va bien, à l'exception d'une petite douleur due au fait que mon mari ne me laisse pas quitter le lit. Je suis plus inquiète pour Valia, alors rétablis-toi vite »

« Sir Robin »

Valia appela Robin à mes côtés. C'était le seul chevalier de l'Ordre de Garth qui n'était pas parti combattre sur ordre de Shuden, afin qu’il resta pour escorter Valia.

« Je craignais qu’il ne soit contrarié....... »

Pour un chevalier, le mérite était aussi important que la vie elle-même et le champ de bataille était le meilleur endroit pour le gagner. Valia craignait que Robin ne soit déçu de ne pas pouvoir participer à la bataille pour l'escorter mais le jeune chevalier ne montra aucune envie, se contentant de scruter les alentours d'un œil attentif.

« ......C'est le manoir des Garth, pourquoi est-il si méfiant ? »

Il observa chacune des servantes qui apportaient du porridge et des potions à Valia, et à première vue, on aurait pu croire qu'elles portaient des épées dans leurs bras.

Aucune des servantes n'était offensée par son regard pénétrant, elles se contentaient de ricaner devant la vigilance farouche du jeune chevalier.

« Madame ! »

« Oui ? » s'exclama Robin en serrant à nouveau les poings.

« Je vous protégerai de ma vie ! »

« ......Merci, Sir Robin » répondit Valia

C'était demain qu'ils devaient se mettre en route pour le domaine de Garth. En tant que province la plus méridionale de l'Empire, elle était assez éloignée de la capitale mais une déformation de la route réduirait considérablement le temps de trajet.

« Vous avez construit une 'autre' déviation routière près du château ? »

« Oui, madame. C’est les instructions de son Excellence. Si vous vous mettez en route demain, vous devriez atteindre le château en une journée environ »

« ....... »

Valia cligna des yeux aux mots de Paul. Tout grand domaine de l'Empire avait un Lord Warp en poste. Des mages, pour être précis. Fonctionnant uniquement grâce au pouvoir des mages, le Road Warp était le lien entre la province et la capitale, ou même entre nation voisine.

Or, les mages étaient intrinsèquement liés à l'État. Plutôt qu'une distorsion de route que l'État jugeait nécessaire et prévoyait d'attirer, un seigneur payait une somme astronomique à Nara pour attirer une distorsion de route uniquement pour son confort personnel.

Dépenser une somme d'argent considérable pour mettre en place une distorsion de route, Shuden ne voyait pas d'inconvénient à dépenser une telle somme uniquement pour le confort du voyage de Valia.

« Comme prévu, mon seigneur a beaucoup d'estime pour vous. »

Les yeux de Robin scintillèrent au côté de Valia. Puisque le Seigneur lui avait confié, à lui et à personne d'autre, le soin d'escorter la dame qu'il estimait tant, il se devait de le faire au péril de sa vie. Le moral de Robin remonta en flèche.

Le jour suivant arriva. Un long cortège partait du manoir de Garth, dans la capitale. La destination était le domaine du sud et son château, qui était fermé depuis des années, depuis que Shuden avait été nommé comme marquis.

**************************************

La brise était légère.

Comme l'avait dit le docteur, le temps était doux au domaine de Garth. La saison dans la capitale était déjà passée à la fin de l'automne, mais ici, dans le sud, le soleil était chaud et la brise était douce. Valia sentit le soleil lui chatouiller les joues, et son corps, qui avait frissonné malgré les médicaments, se sentait déjà mieux.

« Madame, nous sommes arrivés au château »

Au son de la voix de Paul, Valia se prépara à descendre de la voiture. Ce fut Robin, bien sûr, qui lui prit la main et l'escorta jusqu'à la sortie. Les yeux de Valia s'écarquillèrent lorsqu'elle sortit de la calèche, tenant la main du jeune chevalier.

« Wow....... »

Le château était bien plus grand que ce qu'elle avait vaguement imaginé. Comment le château d'un noble pouvait-il être aussi grand ? Ce n'était pas seulement la taille.

Le château tentaculaire semblait exceptionnellement luxueux.

Les immenses baies vitrées, dont la plupart dépassaient largement la taille de Valia, avaient des bords dorés, et des statues de marbre d'aspect coûteux parsemaient les jardins.

« Je n'avais jamais vu de château affichant aussi ouvertement son opulence. Même le palais de Gel était plus élégant que celui-ci. »

« Je comprends bien que ce n'est pas sa tasse de thé. »

Shuden était un homme arrogant sans avoir besoin de le montrer. Il y avait son beau visage, plus raffiné que n'importe quel autre homme de la société, et son aura écrasante, qui semblait écraser ceux qui l'entouraient même lorsqu'il restait immobile. C'est peut-être pour cela qu'il n'avait aucun goût pour l'étalage ou la vantardise.

« Madame »

Sarah et son aide étaient déjà dans l'embrasure de la porte.

« Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, Sarah »

« Je suis contente de vous voir en pleine forme. Le voyage a été agréable ? C'était bien. ?

»

« Très bien. Puis-je entrer ? »

« Bien sûr, Madame »

Sarah conduisit Valia à l'intérieur du château. Le château avait été minutieusement nettoyé par les servantes chevronnées et leurs employés, et il était impeccablement rangé. Valia examina l'intérieur, où des tapisseries en soie dorée étaient suspendues d'un mur à l'autre.

C'était le genre d'endroit où l'on servait de l'or à la place du pain.

Bien sûr, Valia n'était comme beaucoup de personne, aimant l’or mais comme on dit, la modération est de mise.

La chambre à coucher de la marquise ressemblait à la demeure de la capitale, Sara ayant remplacé les meubles, le papier peint et même le sol.

« Je crains de ne pas avoir eu beaucoup de temps pour ranger, Madame »

« Je serais surprise que vous puissiez le faire en quelques jours. Vous avez travaillé dur, Sarah. Le jardin est impeccable »

Les joues de Sarah rougirent à l'éloge de Valia mais ne la prit pas personnellement car ce n'était pas elle qui s'occupait des jardins et des terrains du château de Garth, longtemps négligé, mais les jardiniers qui restaient.

« Il reste des jardiniers ? »

« Oui. Lorsque Son Excellence a renvoyé les employés du château, il avait laissé les jardiniers derrière lui »

« Dites-leur que la maitresse elle-même les a remerciés pour leur travail »

« Oui, Madame »

Sarah s'inclina poliment et partit. Valia s'assit seule, réfléchissant

« Vous avez laissé ...... seulement les jardiniers ? »

Elle savait que Shuden s'était débarrassé de tous ses employés, mais elle ne pouvait pas imaginer pourquoi il aurait laissé les jardiniers derrière lui. Même dans son manoir de la capitale, Shuden n'avait jamais accordé beaucoup d'attention aux jardins, Valia sirota son thé, pensant qu'elle devrait appeler le jardinier plus tard.

« Madame. C'est Paul. J'aimerais vous parler un instant »

« Entrez »

Paul entra et baissa la tête.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Ce n'est rien, en fait, il y a un invité qui vous attend au château depuis un certain temps maintenant »

« Un invité ...... ? »

C'était la première fois que Valia se rendait dans le domaines du sud donc n'avait jamais rencontré, et encore moins connu, aucun des nobles vassaux de Garth ne venait la voir sans qu'elle ne l'ait d'abord invité. Valia parut perplexe.

« Vous avez un visiteur qui veut me voir ? »

« Vous le connaissiez Madame »

« Un noble du domaine ? »

« Non, Madame »

Valyria secoua la tête. Paul était un chambellan habile, et lorsqu'il recevait un invité, il annonçait avec une précision soignée : « Quelqu'un de telle maison est venu vous voir, et dans quel but » rien à voir avec ce rapport décousu.

Le majordome aux cheveux gris était d'une politesse habituelle, et bien qu'elle ait trouvé son attitude étrange, Valia s'exécuta.

« Voulez-vous le voir »

« Oui. Faites-le entrer »

Un instant plus tard, la surprise brilla dans ses yeux gris argentés lorsqu'elle reconnut l'homme qui entra à pied, guidé par un serviteur. Paul se tourna vers l'homme.

« Saluez. Voici la marquise de Garth »

C'était un vieil homme, qui avait largement dépassé l'âge mûr et entrait déjà dans le crépuscule de sa vie, mais qui avait l'allure et la santé d'un mercenaire qui s'était battu pour gagner sa vie. Le vieillard aux cheveux blancs s'inclina rapidement.

« C'est un honneur de vous rencontrer. Marquise de Garth »

« ......grand-père ? » murmura Valia d'une voix balbutiante.

Karl releva la tête, surpris par cette salutation sans cérémonie. Bien qu'inaudible, une voix lancinante sembla lui percer les oreilles : « Valia, je t'ai dit de ne pas m'appeler ainsi à l'extérieur ! »

Valia cligna des yeux, puis détourna le regard. La gêne du moment se dissipa rapidement. Il ne restait plus qu'un visage presque aristocratique.

« Paul »

« Oui, Madame »

« C'est vous qui l'avez amené ici ? »

« Oui, Madame. Je l'ai amené au manoir »

Valia ne demanda pas comment il avait amené le mercenaire Elle était si heureuse de voir son grand-père à l'improviste, mais il y avait une question à laquelle elle devait avoir une réponse

« Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu ? »

Sa voix était calme, ses yeux gris argentés doux, mais ses mots étaient une réprimande claire. Même s'ils étaient bien intentionnés, les invités dans les manoirs et les châteaux étaient le domaine et la prérogative de la maîtresse de maison. C'était une erreur manifeste de ne pas en référer à Valia, et dans certains cas, on pouvait même dire que le majordome avait outrepassé ses droits. Paul inclina la tête.

« Mes pensées ont été brèves, Madame »

« Je vous pardonne pour la première fois, mais veillez à ne pas recommencer »

« Je m'en souviendrai. Je vous remercie pour votre générosité. Madame »

Valia détendit son expression, comme si cela suffisait, n’ayant l'air ni en colère ni offensée. Elle se contentait de dire ce qu'elle devait faire en tant que maitresse de maison. Paul était un majordome compétent, il comprenait donc ce qu'elle voulait dire.

« Avez-vous préparé une chambre pour lui ? »

« Oui. La meilleure chambre de l'annexe »

Valia acquiesça parfaitement convaincue que Paul s'était occupé de tout.

« Puisque nous avons un invité, je pense que nous devrions prendre le thé »

« Je vais le préparer dans un instant, Madame. Cependant, comme vous ne vous sentez pas encore très bien, pourquoi n'iriez-vous pas dans le salon principal plutôt que dans l'annexe ? »

« Bien sûr. Préparez-le »

« Oui, Madame »

Une servante, qui se tenait derrière Paul, apporta un châle et le plaça sur les épaules de Valia qui en rajustant son châle et fit un signe à Karl, qui se tenait à l'arrière-plan, observant la scène, et suivit rapidement Valia et Paul vers la sortie.

Le château était beaucoup plus grand et grandiose que le manoir de la capitale. Le bâtiment principal comptait des dizaines de salons, rien qu'au premier étage. Les murs et les sols étaient recouverts de couleurs dorées qui éblouissaient l'œil avec des colonnes pourpres et violettes. C'était tellement étincelant que cela semblait étranger et irréel. Valia se promit de démolir demain ce château aux ornements démesurés et de le remettre en état sur-le-champ.

Le salon était déjà prêt pour le thé. Des sachets d'eau chaude réchauffaient les sièges de Valia qui n'était pas encore totalement remise de sa grippe, et l'air était chauffé par un brasero, s'asseyant la première, aidée par une servante, puis leva la main pour proposer un siège à Karl.

« Votre place »

« Ah, oui. Merci »

Karl s'assit en face de Valia, qui se balançait. Un vase de roses fut placé sur la table et on apporta du thé avec des tranches de citron séché et des biscuits moelleux. C'était une attention particulière pour un homme âgé.

Valia leva d'abord sa tasse de thé et Karl fit de même. Le thé chaud avait juste la bonne dose de douceur, mais Karl ne savait pas s'il le portait à son nez ou à sa bouche.

« Le thé est-il à votre goût ? »

« Bien sûr! »

Les yeux de Karl s'écarquillèrent. Valia était la dernière parente de sang de la maison de chevalerie de Dean, et en tant que telle, elle était reconnue comme noble par les lois du Royaume de Risa. Cependant, elle était une noble déchue, et à ce titre, selon les circonstances, elle pouvait être considérée quasiment comme une roturière.

Mais maintenant, vous voilà marquise de l'Empire Gel. Les hauts nobles, quel que soit leur sexe ou leur âge, étaient au-dessus des roturiers.

Pourquoi une noble de haut rang s’assiérait-elle avec un roturier ? La loi commune du continent était cohérente et inflexible.

« Grand-père ? » répéta Valia, intriguée par le silence de Kal.

Le salon était silencieux, non seulement avec le majordome, mais aussi avec les quatre employés, qui patientaient en silence. Finalement, Karl prit la parole, les dents serrées.

«

......Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr rrrrrrrrrrrrrr »

Elle ne savait pas ce qu'il avait, ce n'était pas le genre de personne à se comporter ainsi, elle ne put dire un mot, mais son visage en dit long.

Valia finit par éclater de rire à la vue de Karl, un peu plus et elle lui briserait le cœur puis se tourna vers Paul avec un sourire.

« Tout le monde se retire. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas vus, et nous avons beaucoup à nous dire »

« Oui, Madame »

Paul s'inclina devant Valia, puis s'inclina respectueusement devant Karl. Les employés firent de même et Karl parut perplexe devant la façon dont Valia traitait ses proches.

Valia gloussa intérieurement et serra la bouillotte chaude dans ses bras. La chaleur se répandit agréablement tandis que la porte du salon se refermait doucement derrière eux.

Le salon vide, Valia prit la parole.

« Vous pouvez parler en paix ici, grand-père »

« ...... ? C'est bien ça ? »

« Oui. Vous n'avez rien dit à ce sujet tout à l'heure »

« C'est vrai, Valia....... »

« Pourquoi le ferais-je ? »

« Hmmmm, non »

En réalité, Karl l'observait. L'humeur de Valia avait changé, depuis qu'elle est enfant, elle était d'un calme et d'une sérénité inhabituels. Il ne savait pas si c'était parce que c'était une noble, mais il pensait qu'elle avait tellement grandi, que ses ailes étaient assez grande pour un bel envol et qu'il pouvait la laisser tranquille mais la façon dont elle avait réprimandé le majordome tout à l'heure, était la marque d’une dame si digne. Karl réalisa soudain que Valia était devenue marquise.

Au début, j'ai cru qu'ils étaient fous.

Karl se remémora les événements d'il y a quelques jours.

Cela faisait quelques jours qu'il était revenu au royaume de Risa, s’étant d'abord arrêté au marché pour acheter les ingrédients d'un ragoût de crème chaude pour sa petite-fille, qu'il n'avait pas vue depuis des années. Valia était une enfant qui ne montrait pas beaucoup d'émotions, mais elle souriait quand elle le voyait. Il lui avait dit de l’appeler grand-père et elle s'était exécutée. Il rentra à la maison en s'attendant à la trouver en train de courir de joie, mais ce fut pas le cas

La maison était propre, mais elle semblait étrangement vide comme si personne n’y avait vécu depuis un moment. Karl appela Valia encore et encore, mais il n'y eut pas de réponse.

Entrant dans sa chambre, ses yeux s'écarquillèrent car deux hommes se tenaient devant le lit et l'armoire. On aurait dit des cambrioleurs surpris en train de voler quelque chose.

[Salauds !]

La situation fut rapide, Karl saisit immédiatement la masse qu'il avait dans le dos. Ses yeux aiguisés de mercenaire balayèrent rapidement la pièce. Valia était introuvable. «

Ma petite-fille a disparu et ces hommes étranges rôdent dans sa chambre » cria Karl d'une voix rauque.

[Qu'avez-vous fait de ma précieuse petite-fille !]

Les hommes s'éloignèrent à toute vitesse de la masse de combat. Karl était tellement concentré sur le fait de tabasser ces hommes qu'il ne remarqua pas la panique dans leurs yeux, ils prirent la fuite mais son esprit était déjà en train de jouer le pire des scénarios. Ce fut alors qu'il trouva la lettre que Valia avait écrite.

« ...... Et après ? »

« Ensuite, j'ai réfléchi. Ton écriture est correcte, mais comment puis-je savoir que tu l'as écrite en pleurant parce qu'ils t'ont mis un couteau sous la gorge et t'ont menacé ? »

Karl réfléchit longuement.

Devait-il signaler la disparition d'une personne à la Garde royale maintenant, ou devait-il se fier à cette lettre qui disait qu'elle serait absent pendant un certain temps ? Au petit matin, les hommes réapparurent devant Karl, qui n'avait pas dormi de la nuit.

Ils s'expliquèrent longuement. Ils n'étaient pas des voleurs, ils gardaient cette maison, ils n'étaient pas du Royaume de Risa, mais de l'Empire de Gel, et qu’ils étaient là pour exécuter les ordres de leur maître. Au milieu de cette longue et réticente explication, il y eut un mot qui fit dresser les oreilles de Karl.

« Ils n'arrêtaiet pas de dire 'l'oreiller de Madame', 'l'oreiller de Madame', 'l'oreiller de Madame'. »

Ils étaient furieux de ne pas trouver un oreiller, et c'est là que j'ai compris. Il vous appelait madame, Valia.'

« Un oreiller ? »

« Oui, un oreiller. Je l'ai donné à la bonne avant de venir ici »

« Un oreiller ? » Valia avait l'air perplexe. Karl ressemblait à ça. Honnêtement, il n'avait jamais été aussi déconcerté. Quand diable Valia s'était-elle mariée ?

Devant le refus de Karl de les croire, de baisser sa garde, les hommes le supplièrent à nouveau d'attendre, disant qu'ils feraient un rapport à leurs supérieurs.

Mais le rapport des hommes parvint à l'Empire du Gel peu après le départ de Shuden.

L'assistant est troublé par cette tournure inattendue des événements trouvant dommage qu'elle l'apprenne avant.

Pour que les assistants d'une famille soient considérés comme compétents, il fallait qu'ils réfléchissent bien mais il n'y avait pas d'endroit pour en parler. L'assistant finit par se confier à Paul. Ils se creusèrent un peu la tête : pourquoi le seigneur voudrait-il qu'on lui apporte l'oreiller de sa femme ?

Personne ne trouva de bonne raison, mais tout se résuma à une seule chose. Apportez-lui au moins un oreiller.

Mais comme l'homme qui était son tuteur refusait de le lui donner, le plan se résumait à une seule chose.

Ramener Karl !

Ce fut ainsi que Karl arriva au château du sud mais resta méfiant de l'homme qui l'hébergeait.

L'endroit était bondé, mais il s'inquiétait de savoir où se trouvait Valia, alors il le suivit quand même.

Étant donné le titre de « madame » et le niveau de compétence exceptionnellement des pillards, il n'était pas difficile de deviner que Valia était devenue une dame de haut rang.

Il était un peu inquiet, cependant, qu'un vieux noble laid l'ait prise comme consort, venue ici avec l'intention de comprendre, mais le nom qu'il entendit était inattendu.

« Je me demandais si c'était le même Garth que je connaissais. Le marquis de Garth est-il vraiment votre mari ? »

« Oui, c'est lui. »

« Comment avez-vous fini par épouser ce sal......, je veux dire, ce marquis impérial ? »

« Euh....... Par accident »

Elle bégaya, ne voulant pas parler de la sélection de princesse.

Karl vit l'air gêné sur le visage de sa petite-fille et ne chercha pas à en savoir plus car c’était une fille intelligente

« Quand t'es-tu mariée ? »

« Um....... Je crois que c'était il y a environ six mois, au printemps »

« Au printemps ? »

Karl était encore chez lui au printemps, ayant quitté le royaume de Risa avant l'été, avec l'air ravi, il lui demanda

« Tu t'es donc enfuie pour te marier dès que ton grand-père est parti ? »

Valia s'esclaffa. Karl croisa les bras et haussa un sourcil. Il la relança sérieusement, comme un parent qui vient voir comment va son enfant.

« Tu t'es mariée ? Tu n'as pas lésiné sur la cérémonie, n'est-ce pas ? »

« Non, je l'ai fait correctement. Oh, et la raison pour laquelle je n'ai pas appelé mon grand-père, c'est parce que....... »

'Je sais, c'est bien joué. Comme les nobles auraient tremblé si j'avais été là. Je suis fatigué rien que d'y penser. »

Karl tapota Valia, même s’ils n'étaient pas liés par le sang, c'était la seule famille qu'ils avaient. Le grand-père et la petite-fille connaissaient leurs pensées respectives.

« Et ton mari, il est bon avec toi ? »

« Oui, il est bon avec moi »

« Il ne te brutalise pas, n'est-ce pas ? »

Valia rit.

« Il n'est pas comme ça, ne t'inquiète pas »

« Bien, alors »

Le marquis de Garth n'eut jamais une bonne image pour Karl, un mercenaire itinérant.

On l'appelait le 'Chevalier invaincu' parce qu'il n'avait jamais perdu une bataille, mais parmi les soldats, d'autres qualificatifs étaient plus populaires..

« Un tueur ou un monstre »

Je me demandais combien de fois il avait massacré des hommes sur le champ de bataille avant d'être étiqueté comme tel. J'avais entendu dire qu'il était jeune. Probablement quelques années de plus que Valia. Il a un visage étonnamment beau, mais s'il a un côté méchant.

« Tu as l'air en forme »

L'expression de Valia était lumineuse, pas sombre. Karl fut soulagé.

« Dis-moi ce que tu as fait. Ça fait longtemps »

Valia parla avec enthousiasme. Elle était si heureuse depuis son mariage avec Shuden.

Karl s'était toujours inquiété pour elle.

L'histoire de Valia commença par un shuden, suivi d'un shuden, et se termina par un shuden.

La phrase longue et ennuyeuse fut interrompue par Karl qui prit soudainement la parole.

« As-tu le béguin pour le Marquis ? »

«....... »

Valia, qui était en train de sourire, ferma la bouche. La confusion traversa un instant ses yeux gris argentés. Elle pouvait mentir si elle le voulait, mais elle fut surprise qu'on lui posa la question aussi directement. Finalement, les épaules de Valia s'affaissèrent comme celles d'une fille qui était prise en flagrant délit de béguin.

« Es-tu ...... moi ? »

« Très ? »

Karl, qui avait répondu avec nonchalance, demanda avec incrédulité.

« Votre mari n'est pas au courant ? »

« ......peut être ? »

« Idiot »

Karl fit claquer sa langue. Comment pouvait-il ne pas le savoir avec un regard aussi pétillant ?

« Je veux dire que ce n'est pas parce qu'il est excellent à l'épée qu'il l'est aussi avec ses yeux. Tu es un livre ouvert. Tsk tsk »

« Grand-père ! »

« Je vois, je vois, je vois. Regarde-toi défendre ton mari parce que tu es mariée. On dit qu'il ne sert à rien d'élever des enfants, mais je ne pensais pas que tu le ferais, Valia » se lamenta Karl.

Valia fronça l'arête de son nez, mais elle se rendit compte qu'il s'agissait d'une blague et rit

Ps de Ciriolla : marier par accident???? mais le faire avec un marquis beau, gentil et riche...

c'est pas le genre d'accident qui m'arrive... Tristesse TT

Tome 2 – Chapitre 63 – Là où va ce coeur Depuis ce jour, un nouvel oreiller fut ajouté à la chambre de la Marquise, un petit oreiller que Valia utilisait depuis son enfance, même si nettoyé et séché au soleil, mais ne pouvant cacher son aspect usé.

Un oreiller défraîchi qui n'avait pas sa place dans un château luxueux. Les servantes, qui venaient nettoyer la chambre deux fois par jour, étaient momentanément distraites par cet oreiller qui semblait détoner à chaque fois qu'elles entraient dans la chambre Valia assise sur son lit, le dos calé par plusieurs coussins moelleux, les jambes allongées avec un vieil oreiller sur les genoux et une couverture moelleuse enroulée autour d'elle comme une cape, elle lisait le document.

Il s'agissait d'un rapport de Paul ; le document indiquait brièvement combien d'ouvriers avaient démoli quelle partie du château et en quel proportion Sous la direction de leur maitresse, le château était en train d'être vidé et reconstruit de fond en comble. Toutes les tapisseries en soie dorée éblouissantes furent enlevées et les feuilles d'or appliquées sur toutes les surfaces grattées.

Il en allait de même pour le jardin ; les arbustes et les buissons étaient soigneusement entretenus par les jardiniers, mais il y avait trop de statues décoratives au point de ne pas à savoir s'il s'agissait d'un jardin de château ou d'une exposition de sculptures, donc pour alléger l’aménagement paysager il fut décidé d'enlever les statues, à l'exception de quelques-unes.

Paul et Sarah couraient partout sous les ordres de leur maîtresse. En fait, ils sont secrètement admiratifs de la détermination de Valia car même si ils étaient des employés modèles, ils auraient bien du mal à faire l'éloge du château du maître, son intérieur scintillant bien trop ostentatoire, où l'or n'avait pas l'air même plus d'être de l'or par son abondance

« Quel beau château ce serait s'il était un peu moins extravagant....... » était une pensée qui avait traversé l'esprit de la plupart des employés au moins une fois.

« Madame. C'est l'heure de votre médicament »

La voix du médecin se fit entendre de l'extérieur de la porte. Valia grimaça par réflexe car l'amertume violente de la potion restait un choc puissant pour elle, bien qu'au fur et à mesure qu'elle allait mieux, le médicament se diluait un peu, le rendant moins amer qu'il ne l'avait été au début, mais c’était toujours trop pour ses papilles.

« ...... Entrez »

Valia acquiesça et le docteur entra dans la chambre, tenant soigneusement la fiole à deux mains. Valia mit de côté le document qu'elle lisait. La servante prit la potion des mains du médecin et la tendit poliment à Valia malgré que celle-ci eut l'air très réticente et commença à boire la potion.

Il fallut un certain temps à Valia pour terminer la potion pendant ce temps, le médecin examina son teint, prit son pouls et sa température. Même après avoir supposé qu'elle était en rémission, il eut encore le temps de rouler des yeux. Puis, du coin de l'œil, il aperçut l'oreiller posé sur les genoux de Valia. Choquant seul au milieu de la luxueuse literie, l'oreiller usé attira l'attention du médecin traitant.

« Madame »

Le médecin étant du genre à poser des questions, Valia tourna le regard.

« Par hasard, est-ce que c'est l'oreiller que vous utilisiez avant de vous marier ? »

« Oui, c'est ça. Je l'ai depuis que je suis enfant »

« Son Excellence vous a demandé de l'apporter ? »

Valia s'interrompit pour ramasser les pilules.

« ......Comment l'avez-vous su ? »

Personne au château de Garth ne savait pourquoi Shuden avait demandé à Valia d'apporter cet oreiller. Paul ne le savait pas, les assistants non plus, et même si Valia s'endormait tous les soirs en serrant le vieil oreiller, elle n'avait aucune raison de se douter de quelque chose. Elle se dit qu'elle poserait la question au retour de Shuden, mais à sa grande surprise, le médecin traitant semblait le savoir.

« Son Excellence m'a parlé avant de partir »

Ses yeux gris argentés brillèrent d'un mélange d'anticipation et de curiosité.

Le médecin ramassa le bol de potion vide et sortit de la chambre. Il devait maintenant se rendre dans la chambre de l'apothicaire et examiner la potion destiné au repas du soir de madame. Le médecin descendit les escaliers jusqu'au premier étage. Le hall, bien plus grand que les hôtels particuliers de la capitale, était vaste et lugubre. Des ouvriers et des employés s'affairent à le réaménager, mais sa grandeur était encore écrasante.

Ce sera mieux quand ils auront fini.

Le bâtiment principal, qui communiquait avec le hall, était la structure de base du château et ne pouvait être touché. En revanche, il avait été décidé de démolir tous les ajouts volumineux à l'arrière et sur les côtés du bâtiment. Les membres de la garde, y compris les domestiques, étaient une centaine, et pourtant ils n’étaient pas assez nombreux pour occuper l’intégralité des innombrables pièces du château.

Naturellement, il y avait des limites à la gestion ainsi l’actuel château de Garth comportait tellement d'espaces inutilement grands et gaspillés qu'un homme pouvait tomber par terre au milieu de nulle part et n'être retrouvé que trois jours plus tard.

D'un point de vue pratique, pensa le docteur, sa décision était sage.

« Docteur »

C'était en haut de l'escalier que Sarah aperçut le bol de potion vide dans la main du docteur. Ne venait-il pas de monter avec la potion ?

« Je vois qu’elle a encore vidé aujourd'hui. Si ça sent si fort, est-ce que ça a moins de goût

? »

« Le goût est pire que l'odeur. Les ingrédients médicinaux qu'elle contient sont tous des choses désagréables....... »

« Oh mon Dieu....... »

Sarah regarda le deuxième étage avec des yeux tristes. Elle se sentait désolée et triste que sa frêle maîtresse doive boire une potion aussi amère trois fois par jour. Le seul point positif était qu'elle allait mieux rapidement après être descendue au château.

« Au fait, Madame a pris les pilules rapidement aujourd'hui. Avez-vous changé les ingrédients ? »

« Oh, non »

Les pilules étaient les mêmes que celles qu'elle avait prises ce matin. Cependant, il y avait une raison pour laquelle elle avait mis trente minutes à les prendre le matin et cinq minutes aujourd'hui. Le docteur sourit en pensant à ce qui venait de se passer.

« Je pense qu'elle est juste de bonne humeur »

********************************

Les servantes, qui avaient étendu l'édredon de plumes sur le corps de Valia, s'inclinèrent respectueusement.

« Bonne nuit, Madame »

« Nous allons nous retirer »

Les servantes refermèrent soigneusement la porte. Seule dans sa chambre, Valia approcha la tête de la fenêtre par habitude, bien qu'elle ne puisse évidemment pas voir à l'extérieur. Les servantes, inquiètes du vent nocturne, avaient tiré d'épais rideaux sur chaque fenêtre. La lumière de la lune était bloquée, mais la chambre n'était pas si sombre. Un cristal magique de la taille d'un poing, posé sur la table de nuit, émettait une douce lueur.

Valia cligna des yeux, mal à l'aise, allongée seule dans ce grand lit. Dans le lit du manoir, Shuden était toujours à ses côtés et même lorsqu'il était en voyage d'affaires, il revenait au bout de quelques jours.

Je suppose que c'est une bonne chose que je sois descendue directement au château.

Peut-être que le changement de décor était une bonne chose, car je n'avais pas vraiment remarqué son absence le temps que je m'habituais au château. Bien sûr, après un certain temps, quand je serais plus habituée au château, je sentirais l'absence de la présence de Shuden.

Mais pour l'instant, c'était bien pour d'autres raisons. Valia se blottit toujours contre son oreiller surtout que ce que le docteur avait dit au déjeuner continuait à résonner dans ses oreilles.

Insomnie.......

Valia n'avait pas l'habitude de bien dormir lorsqu'elle changeait de lit. Ce n'était même pas de l'insomnie. Bien sûr, elle était fatiguée, mais cela n'avait jamais perturbé sa vie quotidienne. Dans le passé, elle n'avait pas dormi pendant des mois après son entrée au palais, mais au manoir de Garth, elle avait pu retrouver très rapidement un sommeil réparateur.

C'était donc pour cela que vous m'avez demandé d'apporter un oreiller.

Elle lutta pour garder les coins de sa bouche baissés en écoutant les paroles du docteur, trouvant le bel homme, cool, quelque peu insouciant, et même un peu ennuyeux, attachant ce qu'elle n'avait pas vraiment imaginé auparavant.

La considération de Shuden était inattendue. Elle avait l'impression que son cœur était enveloppé d'un nuage, et son cœur palpitait d'excitation. Valia enfouit son visage dans son oreiller.

Peut-être que c'est bien.......

Je ne pense pas que je pourrai jamais cacher ce sentiment lorsque je reverrai Shuden. Dès que nous serons réunis, j'ai l'impression que je vais enfouir ma joue dans ses bras puissants et me confesser. Je sens que je vais lui dire que je suis amoureuse de lui

« Ugh »

Valia émit un son douloureux. Elle se sentait gênée rien que d'y penser, mais un sourire se dessina aux coins de sa bouche.

« Tu me manques »

Shuden lui manquait, l'homme lui manquait, le manque de passer ses bras autour de son cou et d'embrasser ses lèvres fraîches en premier, d'embrasser ses yeux magnifiques et de mordiller son oreille. Elle se demandait ce qu'il ferait si elle faisait cela.

Sans lui à ses côtés, elle laissa libre cours à son imagination, ce qu'elle ne faisait pas d'habitude. Valia s'endormit enfin ce soir-là, après avoir rougi ses oreilles.

Ps de Ciriolla : tu peux l'attaquer ainsi en premier... le shuden appréciera avec plaisir...

mais tes heures de sommeil sont être réduites a peau de chagrin.... c'est un risque à prendre

Tome 2 – Chapitre 64 – Là où va ce coeur

« Eh bien, alors....... Quand les tournesols seront-ils en pleine floraison ? J'aimerais les voir dans toute leur splendeur »

« Madame, avez-vous entendu l'histoire ? »

« Oui. Tout le monde ne parle que de ça en ce moment ? »

La nouvelle que le château faisait l'objet d'une rénovation majeure avait fait le tour de l'aristocratie méridionale, fermé pendant des années, et maintenant la maîtresse du château était descendue seule et avait commencé à le démolir.

Les vassaux étaient, à juste titre, contrariés. Une marquise si déterminée qu'elle démolit une partie du château dès qu'elle descend ! De nombreux nobles du sud étaient terrifiés.

Un seigneur de manoir était un roi en miniature, et son épouse pouvait exercer le même pouvoir sinon, comment pourrait-elle s'emparer de la société méridionale ?

Les tensions et les craintes de l'aristocratie méridionale étaient exacerbées par les rumeurs d'un banquet impérial organisé quelques mois plus tôt. Ces rumeurs, qui dataient déjà de plusieurs mois et qui avaient été agrémentées de nombreuses rajouts, font de Valia une femme rare qui n'avait pas eu à s'excuser en ayant bafoué sans complexe l'honneur du duchesse de William, Carnier.

La marquise de Garth qui, sans jamais montrer son visage, avait semé la terreur dans le cœur de nombreux nobles du sud. Valia regarda Robin et demanda :

« Monseigneur. Allez-vous sortir comme ça ? »

« Eh bien, pensez-vous que je devrais être complètement armé après tout ? »

« ......Non, je pense que ça ira comme ça »

« je vais vous escorter, Madame ! »

« Je vais juste aller au jardin »

Robin se tenait sur les talons de Valia qui pensait être habituée à la surprotection de ce jeune chevalier, mais apparemment pas encore. Valia sourit, comme si elle ne pouvait pas s'en empêcher, et se tourna vers la voiture prête.

Elle monta dans la voiture.

C'était une sortie qu'elle attendait avec impatience depuis trois mois. La destination : un champ de tournesols accompagné par le plus âgé des jardiniers, le seul qui restait à travailler pour Shuden.

On était en hiver, les vastes travaux de démolition et de rénovation du château de Garth touchaient à leur fin.

Valia était occupée à jongler avec trois choses en parallèle. D'abord, se soigner, ensuite maintenir le château en bon état et enfin, s'occuper des affaires du domaine.

Ce fut à cause de cette activité que Valia n'avait pas pu répondre aux questions qu'elle se posait depuis son arrivée au domaine. Si elle sortait de la maison, son médecin la suppliait et l'implorait, lui disant que même si la grippe semblait aller mieux, ce n'était pas la même chose que d'être guéri de la maladie, donc ne pas accentuer l’inquiétude du médecin alors Valia se plia à l'exercice.

« Madame, nous sommes arrivés »

« ......Quoi ? » marmonna Valia, confuse, tandis que le cocher criait à l'extérieur.

Le trajet en calèche avait dû durer moins de dix minutes. Ils n'avaient parcouru que cette distance, et son médecin l'avait suppliée de ne pas sortir, affirmant que sa maladie s'aggraverait si elle le faisait.

« Descendez, s'il vous plaît, Madame »

« Merci, Sir Robin »

Valyria descendit de la voiture sous l'escorte de Robin. La frontière entre la fin de l'hiver et le début du printemps se faisait sentir avec une brise, légèrement plus fraîche mais pas glaciale, qui ébouriffa les cheveux de Valia. Elle les plaça derrière son oreille et examina les champs de tournesols bruns et endormis. Valia regarda l'arrière de la voiture.

Elle dut au jardinier qui m'accompagnait : « Vous avez un grand champ et vous avez dû avoir du mal à l'entretenir. »

« Mes excuses, Votre Excellence » répondit le jardinier, « mais les tournesols se débrouillent tout seuls, ce n'était donc pas un grand défi »

En entendant la réponse du jardinier, Valia se dirigea vers le champ sec de l'hiver, il était un peu intimidant, avec tant de tournesols aussi grands qu'elle, mais elle savait qu'il serait magnifique lorsqu'ils seraient tous en fleurs.

« Il y a toujours eu des tournesols ici ? »

« Il n'y avait que quelques tournesols à l'origine. Madame. Il s'agissait à l'origine d'un jardin privé de l'ancien marquis, qui faisait venir des fleurs et des plantes ornementales coûteuses de l'étranger »

« Le jardin de l'ancien marquis ...... ? »

« Oui, Madame. Strictement parlant, tout cela était les jardins privés de l’ancien marquis C'est juste qu'il est très réduit maintenant, en raison du manque de main d'œuvre pour l'entretenir »

Valia fut un peu déconcertée. Après tout, le jardin était vaste. En fait, il avait la taille et le volume d'une forêt entière, au point qu’il fallait passer par une voiture pour en faire le tour

« Pour une raison quelconque » ajouta-elle, « il n'y a pas de clôtures ni de murs dans le manoir »

Cela aurait été une entreprise de grande envergure que d'ériger un mur sur une surface aussi grande.

« C'est vous qui avez planté les tournesols ? »

« Non. Son Excellence a dit de détruire ......, ou de le fermer, puis il a soudainement changé d'avis et a dit de planter des tournesols »

« Pourquoi décida-t-il de planter des tournesols ? »

Il ne le savait pas, et lorsqu’il avait posé la question, les yeux de Schuden étaient féroces.

Finalement, les jardiniers s’étaient réunis et avaient planté autant de tournesols. C'était une fleur difficile, et peu de jardiniers arrivaient à la cultiver.

Si cela a quelque chose à voir avec le marquis de ......, ce n'est pas bon signe.

Valia se souvint des paroles de Sean, ce fut ainsi qu’elle ne se posa pas la question : « Son Excellence aime-t-elle les tournesols ? » Au lieu de cela, elle s'interrogea sur autre chose.

« Son Excellence est-elle déjà venue voir cet endroit de ses propres yeux ? »

« Je crains que non »

Le jardinier sourit, le sourire doux de quelqu'un qui aime les plantes.

« Ils sont tous en pleine floraison en été, surtout ici, où le temps est chaud, donc même au début de l'été, il y a déjà une fraîcheur dans l'air. Quand les tournesols sont en pleine floraison, ils sont dorés sur toute la surface, et ils sont si beaux, Madame. Parfois, je peux rester immobile à les regarder. »

« Ce doit être très joli »

« Oui, Madame. Vous pouvez l'attendre avec impatience »

Valia acquiesça. Elle fit signe à quelques autres jardiniers de s'en occuper et continua son chemin.

C'est l'été.......

Elle avait entendu dire que, par le passé, ces guerres de suprématie se terminaient en été et se demanda s'il était passé au château à ce moment-là.

Cette fois-ci, Shuden s'arrêtera au château. Mais elle n'était pas certain qu'ils parviennent à se rendre au jardin. Valia n'avait pas pris la peine de le suggérer, de lui demander de venir avec elle. Tout ce qui impliquait l'ancien marquis serait un mauvais souvenir pour Shuden.

Mais elle était curieuse de voir ce que le jardinier avait à dire sur ce paysage d'une beauté à couper le souffle. Valia regarda encore un peu les champs avant de retourner au château.

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Au même moment, dans la caserne du centre de commandement de l'Empire Gell .

A la tête de la table de conférence se trouvait le marquis de Garth, le commandant en chef de l'armée puis en dessous de lui se trouvaient les commandants en second, l'un après l'autre, en fonction de leur rang. Shuden était le seul à la table à avoir une expression impassible

Cela faisait trois mois que la guerre avait été déclarée et la bataille pour Gel et les sphères orientales se poursuivait jour après jour.

Ce n'était pas une bataille à gagner ou à perdre à court terme. Dès que le Royaume de l'Alliance de l'Est vaincrait l'Empire de Gel, le pouvoir du continent changerait. Tous les livres d'histoire seraient réécrits et les nations commenceraient à former une nouvelle hiérarchie. Gel serait déclassé et l'Est proclamerait la naissance d'un nouvel empereur.

Tout ou rien. L'Union des royaumes de l'Est avait misé sa vie sur cette guerre.

En raison de l'importance et de l'ampleur de cette guerre, l'Est l'avait abordée avec prudence, sans se précipiter avec toute sa force dès le début. L'Empire de Gel, en particulier l'armée dirigée par Shuden Garth, n'était pas un adversaire facile. Il fallait au contraire le contrer de toutes ses forces.

Ainsi, l'Est s'était montré prudent pendant trois mois.

Gel ne dérogea pas à la règle, sous le contrôle d'un commandant en chef froid et dur, les troupes de Gel n'avaient mené que de modestes contre-attaques, se méfiant les unes des autres et ne s'affrontaient pas trop profondément. Un commandant dérogea à cette règle ; c’était un chevalier de Gel et l'un des commandants en second de Shuden.

Il avait pris de l'importance à cause des soldats de l'Est qui s'étaient recroquevillés sur eux-mêmes. Sa témérité à vouloir se faire un nom avait causé sa perte, menant ses troupes seules dans la mêlée.

Résultat : une défaite cuisante. Le commandant survécut de justesse, mais les pertes furent considérables. Il avait ignoré les ordres du commandant en chef et avait commis ses propres erreurs.

Le commandant en second survivant fut décapité le jour même.

C'était de là le sujet de cette discussion. La bataille faisait rage depuis des mois et le moral changeait sur le champ de bataille. Plusieurs commandants voulaient mettre fin aux escarmouches quotidiennes, plaidant en faveur d'un engagement actif. L'Est était resté si longtemps couché sur le dos, disaient-ils, qu'il était temps de lui montrer un peu de respect.

Bien sûr, il y avait de nombreux opposants, qui affirmaient que le jeu n'en valait pas la chandelle. Une discussion animée sur le pour et le contre s'ensuivit.

« L'Est ne tiendra pas longtemps. »

Sa voix est grave et les commandants se turent comme s'il avait fait une promesse. Il en fut de même pour certains chevaliers, dont la gorge était tendue à l'extrême, qui se tournèrent vers Shuden, assis en bout de table.

Le commandant en chef, qui avait facilement calmé l'ambiance dans la caserne d'un seul mot, demanda, le visage inexpressif : « Où pensez-vous que l'Est trouve l'argent pour mener une guerre de cette ampleur ? »

« Où pensez-vous que l'Est trouve l'argent pour mener une guerre de cette ampleur ? »

« Quoi ? »

C'était une question qui sortait de l'ordinaire, mais les commandants pensèrent calmement à une réponse.

« Le trésor royal, je suppose ? »

« Dans un premier temps, oui. Mais qu'est-ce qui remplit ce trésor ? »

« Il y a beaucoup de commerce là-bas, et j'ai entendu dire que les nobles sont très riches grâce à leurs activités commerciales. Les impôts qu'ils prélèvent suffisent à eux seuls à financer........ Ah, non, je croyais avoir entendu dire que l'Orient ne taxait pas les nobles »

« Pour être précis, c'est le roi qui a suggéré de ne pas prélever d'impôts »

Alors qu'il projettait de balayer le Nord, le roi de l'Est se heurta aux anciens nobles, qui affirmaient que l'Est était riche en commerce et qu'il n'était pas nécessaire de faire la guerre. Le jeune roi était ambitieux, mais il ne pouvait pas ignorer les souhaits des nobles anciens qui avaient construit le pays pendant tant d'années.

Le roi leur fit miroiter une carotte : pas d'impôts. Le roi proposa aux seigneurs de ne pas prélever d'impôts pendant les dix années suivant la fin de la guerre contre le Nord. Cela était possible car le trésor était riche, le pays regorgeait de colosses et la valeur des mines dans les territoires occupés était énorme si la conquête du Nord se déroulait comme prévu. Ce n'était pas une affaire à sous-estimer.

« Le roi a été imprudent dans son jugement. Il voulait continuer sur sa lancée jusqu'à Gel, et avec ses victoires et ses améliorations dans le nord, le sénat ne s'y serait pas opposé »

Les royaumes du Nord possédaient plusieurs mines de diamants ainsi que des mines de fer d'une qualité exceptionnelle. Ces mines allaient alimenter le royaume pendant des décennies.

Mais le territoire changea de mains. Le roi de l'Est n'était pas assez stupide pour persécuter carrément les habitants des territoires occupés, mais si la guerre s'éternisait et que le trésor manquait d'argent, il chercherait à s'enrichir rapidement. Le premier endroit où il se tournerait serait, bien sûr, le Nord occupé.

« Bien sûr......, des impôts plus élevés et une exploitation accrue entraîneraient un mécontentement immédiat, et la montée d'une résistance ne peut être ignorée »

« C'est vrai, nous ne pouvons pas attendre des habitants du Nord qu'ils fassent preuve de patriotisme et de loyauté envers le Royaume de l'Est, après tout, c'est à eux qu'on a volé leur pays »

Les commandants acquiescèrent, Shuden regarda la carte topographique des plaines de Liège étalée sur la table.

« Nous avons encore une armée assez importante dans le nord. C'est suffisant pour éviter une impasse, mais si la rébellion commence sérieusement, nous ne pourrons pas apprendre sans les déplacer. Je ne peux pas me permettre de laisser partir les meilleurs poissons pour en attraper de nouveaux. »

« Mais, monsieur, le roi de l'Est serait-il entré en guerre sans s'y attendre ? Il est certainement une source fiable d'argent et de renforts »

« Oui, monsieur. Il l'a fait »

Shuden leva la tête et regarda lentement ses commandants. Chaque fois que ses yeux rouge sang rencontraient les leurs, ils ressentaient un étrange frisson, comme s'ils regardaient une bête.

« J'ai un message urgent à vous transmettre. Le duc Ronald du Royaume de l'Est est mort subitement il y a une semaine »

Le duc Ronald était le plus important partisan du roi de l'Est. Il avait élevé le roi depuis son plus jeune âge et était comme son parrain, mais la rumeur disait que le vrai fils du duc n'était pas en bons termes avec le roi. Il y a quelques jours, cette rumeur est devenue réalité.

« Le nouveau duc Ronald a officiellement annoncé son intention de rejoindre la Chambre des Lords. Le roi a perdu son plus grand partisan »

Les dépenses qui avaient été si généreusement payées grâce au soutien inconditionnel du duc Ronald allaient être complètement supprimées en quelques mois. Plus de financement pour le roi

Il n'y avait nulle part où aller. Il ne pouvait plus attendre. Il devait d'abord voir la fin.

« Ils sont les premiers à perdre patience. Nous n'avons plus qu'à attendre. Ceux qui s'y opposent doivent se confesser maintenant. Les autres seront punis par la décapitation »

Les yeux rouges devinrent froids. Dans une armée, surtout sur un champ de bataille, la contestation était synonyme d'exécution sommaire. De plus, Shuden Garth était un homme impitoyable. Il n'hésitait pas à couper la tête des subordonnés désobéissants ainsi les commandants obéissaient sans protester.

Quatre mois s'écoulèrent encore. Tout se passa comme Shuden l'avait prédit. Des rapports d'éclaireurs indiquèrent que l'Alliance du Royaume de l'Est se préparait à un assaut généralisé. Shuden écouta le rapport urgent de son commandant en second.

« Je veux une réunion du commandement dans cinq minutes »

C'était déjà le début de l'été.

Le jour fut enfin arrivé pour qu'il revienne auprès d'elle.

« Votre Excellence, c'est prêt » annonça l'écuyer qui s'était chargé du casque de Shuden.

Le casque était aussi noir que son armure, avait été nourri de sang humain un nombre incalculable de fois, mais il n'avait pas été souillé grâce au nettoyage et l'entretien minutieux de ses hommes.

Shuden pencha le cou d'un côté à l'autre pour examiner le casque. La cape bleue, brodée de motifs gris-argent, voltigeait dans son dos lorsqu'il se déplaçait.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas porté de cape lors d'une attaque. La cape de chevalier avait une forte signification cérémonielle, et il ne l'avait portée que lors de sa première bataille. Le fait que le commandant en chef, Shuden, la porte signifiait que la bataille d'aujourd'hui serait différente.

Au lieu de se lancer, Shuden fit une pause et vérifia son poignet gauche.

Une petite poche, de la taille d'un pouce, était attachée au poignet rigide. Secouant la tête nonchalamment, il sortit directement.

Devant la caserne, Sean l'attendait, lui aussi vêtu de la cape bleue des Chevaliers de Garth. Sean inclina respectueusement la tête et prit la parole.

« Votre Excellence, comme vous l'avez ordonné, toute l'armée a été déployée. Toutes les unités partent, sauf une »

« Et celle-là ? »

« Les éclaireurs signalent le plus grand nombre de troupes jamais alignées, et ils disent aussi que le commandement de l'Est est en formation »

« Ils sont rapides à agir » murmura Shuden.

L'ensemble du commandement était en plein protocole était l'expression de l'intention des chevaliers continentaux de couper les vivres au chef d'État ennemi. Le Gel voulait la tête de Léo, et l'Est celle de Shuden. Certaines guerres avaient pu donner lieu à des tirages au sort mais pas celle-ci, un combat qui ne se terminerai que lorsque l'un des deux camps perdra. La bataille d'aujourd'hui sera la dernière, la bataille décisive qui décidera si cette guerre est gagnée ou perdue.

« Toutes les armées, en marche ! »

« Waaaaah ! »

Les tambours résonnèrent bruyamment et les armées des deux camps se mirent en marche. En un instant, elles se retrouvèrent sur la plaine où s'accumulait le sang. Les bruits aigus des lames qui se succédaient me transperçaient les tympans. A chaque battement de cils, le sang giclait dans l'air et sur le sol, et des membres désincarnés roulaient sur le sol.

« Meurs ! »

Le chevalier de l'est qui s'était élancé sur la jambe de la monture de Shuden mourut avant d'avoir pu s'approcher. Une lance lui avait transpercé la poitrine. C'était Sean.

Chef des chevaliers de Garth, il avait donné la priorité à la protection de son seigneur plutôt qu'à la victoire ou à la défaite de cette guerre. Sa solennité habituelle avait disparu depuis longtemps. Le sang dans les yeux, Sean avait tranché la gorge des soldats qui se précipitaient sur lui, et les joues du chef chevalier, qui avait déjà fait plus de sept victimes, étaient striées de sang rouge.

Shuden ne fit pas attention aux Chevaliers de Garth qui l'escortaient, son regard était fixé sur l'autre côté. Un homme sur un cheval brun. La cape rouge qu'il portait avec son armure claquait au vent.

C'était Leo Canute, le chef des forces de l'Est qui chargeait sur Gel, s'approchant, tailladant les chevaliers avec insouciance. Shuden prit la parole sans quitter Léo des yeux.

« Nous allons faire du un contre un. Créez le périmètre »

« Honorable »

Léo dut donner le même ordre aux chevaliers escortant le périmètre, car les soldats se battant densément autour de leur chef se retirèrent progressivement. Même une escarmouche en solo entre les seigneurs de guerre n'empêcherait pas les troupes de se battre. Le choc des cuirasses s'entendait par-dessus les collines sombres, et les chevaliers qui suivaient chaque chef s'étaient depuis longtemps éloignés pour se donner

le plus d'espace possible. Ce sera dans cette vaste plaine jonchée de corps que deux hommes aux yeux rouges se feront face.

« Enfin, je le vois. Shuden Garth »

« Je suis surpris. J'aurais pensé que vous vous précipiteriez pour m'arracher la tête dès le premier jour »

« Je l'aurais fait, mais ils sont nombreux à traîner dans les parages »

Malgré ses paroles, Leo n'avait pas l'intention d'être téméraire. Tout comme Shuden avait joué le rôle de commandant en chef à la perfection, Leo n'avait jamais oublié les devoirs et les responsabilités d'un chef ; il n'avait jamais laissé ses sentiments personnels prendre le dessus. Ce ne fut qu'en voyant l'attitude et le comportement de Leo au cours des derniers mois que Shuden comprit que cette guerre n'était pas sa volonté.

« Je croyais que c'était toi qui avais proposé cette guerre au roi »

Léo rit, incrédule.

« Le roi n'est pas le seul à avoir proposé une guerre à l'Empire, et combien de personnes vont mourir selon toi ? J'ai assez à faire avec ta tête, et je n'ai jamais pensé à la faire exploser de la sorte »

« Ugh »

Il utilisait le roi pour sa vengeance personnelle, et le roi l'utilisait pour son ambition politique. Cette guerre aurait eu lieu même sans Leo. S'il n'y avait pas de retour en arrière possible, c'était à Shuden de déclarer la guerre, et c'est ce qu'il voulait faire, c'était pourquoi il était allé jusqu'à l'Empire. C'était pour cette raison qu'il avait accepté le poste de commandant sans se poser de questions.

« Je ne donnerai ta tête à personne d'autre »

« Tu es imbu de ta personne. »

« C'est pour ça que j'ai survécu »

Léo répondit simplement, et dégaina un instant l’épée qu'il portait à la taille et Shuden fit de même. Avec un grognement, la lame sortit, bien aiguisée et tranchante. Deux paires d'yeux rouges se fixèrent sans ciller. Le cheval fit claquer ses sabots.

Les deux épées s'entrechoquèrent violemment.

Tome 2 – Chapitre 65 – Là où va ce coeur

« Aaah ! »

Un son métallique tranchant déchira les oreilles. L'épée transperçant le cœur de son adversaire, Sean leva son pied et l'enfonça dans sa poitrine. Du sang chaud gicla partout lorsque la lame fut retirée. Une petite quantité de sang tacha son armure, mais il avait déjà tué des dizaines de personnes, alors cela ne le dérangeait pas.

La cape bleue qu'il portait dans le dos était une autre histoire. Tachée d'innombrables gouttes de sang, la cape bleue dégageait une aura étrange. Sous une pression étrange, les soldats de l'Est cessèrent de charger avec acharnement et reculèrent un peu.

« Depuis combien de temps le Seigneur est-il parti ? »

« Six heures dans peu de temps ! »

Sean essuya grossièrement le sang sur sa joue et jeta son regard sur la colline. Toujours aucun signe d'eux. Cela signifiait qu'il s'en était fallu de peu. Six heures déjà, la bataille dans la plaine durait depuis six heures, un assaut total, une bataille décisive. Les corps à leurs pieds étaient maintenant plus nombreux que les pierres.

« Tenez bon ! Obéissez aux ordres de votre maître jusqu'au signal ! Ne dispersez pas vos rangs ! »

« Oui ! »

Sean n'imaginait même pas que Shuden serait vaincu ; c'était une vérité immuable, comme le printemps après l'hiver. Personne au monde ne pouvait abattre Shuden.

C'était une loyauté digne de la foi aveugle. Comme une meute de chiens, Sean ne cessa jamais d'abattre ses ennemis derrière lui les Chevaliers de Garth, brandissant frénétiquement leurs épées.

« Ha, à l'aide ! »

Ark, l'un des Chevaliers de Garth, cria, alors que Sean venait de trancher deux d'entre eux à la fois. Fixant l'un des commandants en second de l'Est, Ark ne put lutter contre le claquement et le tintement de son poignet. Lorsque la lame s'approcha de sa gorge, Ark laissa immédiatement tomber son épée au sol, signe de reddition.

« Voilà pour les Chevaliers de Garth »

Le commandant en second de l'Est rit froidement même si il n’avait aucun besoin d'un chevalier n’ayant pas l'intention de se battre, le fait qu'Ark soit un chevalier de Garth

était spécial. La tête d'un chevalier de Gel était une chose, mais celle d'un Garth en était une autre. Il n'y avait aucun honneur à le tuer donc au lieu de trancher la gorge d'Ark, le commandant de l'arrière tourna son épée pour lui couper le bras droit puis l'emmener comme prisonnier.

« Ark ! »

L'épée du commandant en second fut interceptée. C'était Sean et avant que le commandant ne puisse se redresser et se défendre, la lame de Sean fendit l'air. En une fraction de seconde, Sean n'hésita pas à frapper, et il ne fallut qu'un battement de cils pour que la gorge du commandant en second fut transpercée. Le commandant s'effondra, crachant du sang. Sean se retourna comme le vent, les yeux flamboyants.

« Un chevalier ne jette pas son épée ! » s'écria Sean Habituellement solennel, sévère et sérieux, Sean n'élevait que rarement la voix pour quoi que ce soit. Ark en frémit d'incrédulité.

« Se rendre à l'ennemi n'est pas la chevalerie de Garth, tu as déshonoré le nom de ton seigneur ! »

Ark se leva d'un bond et se frappa le front contre le sol.

« Sir, je m'excuse, j'ai dû devenir fou pendant un moment ! »

« Emmenez Ark, à la caserne, je le punirai sévèrement selon les lois des Chevaliers ! »

« Je suis désolé, monsieur, je me suis trompé, monsieur ! »

Ark fut à moitié traîné par les autres chevaliers de Garth jusqu'à la caserne. Sean se mordit la lèvre, son visage rougissant. Une vague de honte l'envahit pour n'avoir pas su former correctement ses chevaliers subordonnés.

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« Tu te bats depuis assez longtemps »

Shuden respira difficilement. L'épée de Léo venait de lui passer dans le dos. Pour un chevalier, perdre son épée, c'était la mort. Leo trébucha en arrière, rattrapé par la lame sauvage de Shuden, et l'épée du commandant en chef s'enfonça juste à côté de son cou.

La lame froide et tranchante lui fit froid dans le dos.

Six heures.

Le combat durait depuis longtemps mais Leo perdait du terrain depuis la quatrième heure et enfin, la défaite, la défaite de Leo serait la victoire de Shuden Garth. Leo leva les yeux vers Shuden et mâcha.

« Alors tu ne mentais pas après tous ces titres ronflants, tu allais juste devenir un marquis et égorger les gens ? »

Shuden répondit nonchalamment.

« Tu n'as même pas pu me battre quand j'étais enfant »

« ......bâtard »

Léo marmonna sous sa respiration et essuya grossièrement le coin de sa bouche qui saignait. Ses joues étaient enflées à cause des coups de poing qu'il avait reçus plus tôt.

Ses bras étaient également tuméfiés et même cassés. « Si ce maniaque voulait me tuer, pourquoi ne pas me décapiter ? Pourquoi briser mon corps et me frapper ? » Après ce si long duel, seules petites blessures avait atteint le corps de Shuden, à peine quelques égratignures et coupures qui saignaient, mais rien de cassé, et cela le mettait encore plus en colère.

« Tu as perdu contre moi. Leo Canute »

« Je sais, et je veux que tu arrêtes de parler et que tu me tues, bon sang. Ou je te tuerai »

« Tu dois toujours me tuer ? »

« Oui, parce que je lui ai promis ! »

Le visage de Léo se contorsionna ; leur petit frère, aujourd'hui mort, il était jeune et brillant et riait souvent. Léo aimait son frère presque autant qu'il aimait Shuden. Si quelqu'un était méchant avec lui, il le poursuivait et lui bottait le cul. Il appliquait des médicaments sur leurs visages meurtris et les faisait promettre sur son doigt. « Si quelqu'un t'intimidait, je ferais en sorte qu'il ait sa revanche » Mais il était mort, l'ancien marquis de Garth l'avait empoisonné, sans aucune chance de le sauver.

« Pourquoi ai-je avalé le gâteau ? J'aurais dû le cracher, pas l'avaler. J'aurais dû mettre le gâteau dans la bouche d'Eden, même s'il était sec. J'aurais dû faire quelque chose. »

La culpabilité ne se limitait pas à Shuden car Leo souffrait aussi tellement qu'il pouvait à peine respirer.

Ses émotions désordonnées furent devenues vengeresses, et il se tourna vers Shuden.

Au fond de lui, son esprit lui disait que c'était irrationnel, mais il essayait de l'ignorer. Il n'était pas sûr de pouvoir survivre sans compter sur cette émotion dévoreuse de cœur.

« Merde, merde, merde »

Léo se mordit l'intérieur de la bouche, détestant avoir vécu avec une haine aussi tordue et n'avoir même pas gagné. Ce serait Shuden, et non lui, qui aurait le sang de son frère sur les mains. S'il avait eu l'ancien marquis de Garth devant lui, il se serait mis à quatre pattes pour lui arracher la gorge.

« Pourquoi ce vieil homme diabolique est-il mort si tôt, après avoir passé toute sa vie à mâcher des cœurs humains, pourquoi est-il mort si tôt....... ? »

« Parce que je l'ai tué »

« ......quoi ? »

Léo leva brusquement les yeux. Les yeux rouges qui le fixaient étaient toujours aussi froids et dépourvus d'émotions. Son expression n'avait pas changé lorsqu'il avait dit qu'il avait pris la vie de son grand-père. Peut-être qu'il sera toujours comme ça.

Curieusement, il en ressentit une sorte de soulagement s’il pouvait même se suicider et continuer à avoir l'air aussi froid et insensible.

« Leo Canute »

Et avec ce regard glacial, Shuden relâcha sa prise sur son épée. Leo aurait pu se lever d'un bond et ramasser sa propre épée en un instant, mais il n'en fit rien ; il se contenta de fixer les actions de Shuden d'un regard vide.

Shuden détacha la petite pochette qui pendait autour de son poignet gauche. Une petite sphère avec un soupçon de brume dorée. Il la lança sur le côté du visage de Léo.

‘Ne sois pas idiot et ramasse la »

« ...... Je ne sais pas ce que c'est, prends-le »

« Est-ce que tu vas avoir des yeux comme ça pour le reste de ta vie ? »

Les yeux de Léo étaient d'une couleur étrange car la potion magique qu'il avait bue avant de partir s'estompait. Le rouge vif cèdait peu à peu la place à un violet étranger.

Après avoir observé le changement avec un visage sans expression, Shuden prit la parole.

« Je suis sûr qu'il y a beaucoup de temples dans l'Est, alors va dans l'un d'entre eux et demande une évaluation. Le prêtre te dira comment l'utiliser. Ne sois pas stupide et accepte-le »

« Vous vous moquez de moi, ne suis-je pas sur le point de mourir ? »

« Je ne suis pas assez oisif pour lui faire des farces »

Sur cette simple réponse, Shuden dégaina son épée, toujours plantée dans le sol.

Entendant le son d'une épée tranchante que l'on remettait dans son fourreau, Shuden parla nonchalamment.

« Il a dit quelque chose juste avant de mourir »

Shuden et Leo, l'autre frère, la dernière graine que leur mère avait portée.

« Il m'a dit de ne pas mourir »

Les gens meurent dans l'ordre de leur naissance. Shuden était l'aîné des frères avec un an de plus que Léo mais son frère roulait des yeux. Il avait peur que Shuden meure en premier. « Je lui ai promis qu'il ne mourrait pas, alors qu'il agonisait sur le futon, me suppliant de ne pas mourir sans vivre, je lui ai promis et c'est la dernière chose qu'il a

entendue » Ce fut cette promesse qui permit à Shuden de rester en vie après avoir tué le marquis.

« En y repensant, il avait dit une dernière chose, donc....... » marmonna Shuden.

Léo était aussi immobile qu'un muet mielleux, semblant retenir son souffle. Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement.

« Non, non. Je ne pense pas que tu aies besoin de savoir ça »

« Quoi ? »

Léo se leva d'un bond ; il avait vécu toute sa vie en pensant que son frère était mort ce jour-là à cause du poison. C'était la première fois qu'il entendait dire qu'il avait laissé quelque chose qui ressemblait à un testament pour Shuden à la fin ; Léo s'accrocha au bras cassé de Shuden comme s'il pouvait le saisir.

« Raconte-moi toute l'histoire ! Qu'est-ce qu'il a dit ? »

« Tais-toi »

Shuden répliqua froidement et donna un violent coup de pied dans la jambe de Léo, ses bottes militaires cloutées de gongs de fer dans un coup inattendu Léo gémit et s'écroula sur le sol. Sa jambe devait être cassée mais Shuden ne s'arrêta pas là ; d'un geste impitoyable, il arracha le casque de Léo.

Dans l'armée de l’Est, les casques étaient façonnés en fonction du grade donc celui de Leo était le seul de ce type parmi les officiers du royaume de l'Alliance de l'Est, car il était le commandant en chef, l’équivalent d’un général, prendre son casque sa totale défaite face à son ennemi, car lui retirant son symbole d’autorité on coupait la tête pensante de l’armée adverse

« Leo Canute, commandant en chef »

Tenant le casque du commandant ennemi dans sa main, Shuden desserra sa prise. Les deux bras et l'une des jambes de Leo étaient brisés. Son visage tuméfié et mutilé par les coups, un beau visage qui aurait pu faire plaisir à voir s'il n'avait pas été aussi ensanglanté. Shuden regarda Léo, qui avait du mal à se contenir.

« Je vous annonce qu'à partir de cette heure, vous êtes prisonnier de l'Empire du Gel »

Immédiatement, un pétard explosa au-dessus de la tête. C'était un appel d'urgence du champ de bataille. Faisant signe à Sean, Shuden attendit, le visage inexpressif, l'arrivée des chevaliers et des soldats.

« Monseigneur ! »

« Votre Excellence ! »

En quelques minutes, les soldats de Gel se précipitèrent au secours de Sean. Leo Canute, incapable de se lever vu que ses membres étaient brisés, et Shuden Garth, tenant son casque ainsi l'évaluation de la situation était rapide. Shuden ouvrit la bouche.

« Nous avons le commandant Leo Canute. Emmenez-le à la caserne. Traitez-le comme un prisonnier de guerre du plus haut rang et envoyez immédiatement un document de reddition à l'Est »

« Le commandant en chef a capturé Léo Kanute vivant ! »

« Waaaaaah ! »

Le chef de l'Est était prisonnier de Gel signant la fin d'une longue guerre. Shuden tourna le dos aux chevaliers qui prenaient Leo comme un bagage.

Le vent soufflait dans son dos, l’armure noire avec une longue cape bleue flottait sur ses épaules dessus un sigle gris argenté brodé La cape flotta au même instant, les yeux de Shuden devinrent d'un gris argenté éclatant, et sa voix s'éloigna comme des graines de pissenlit sur le point de s'éparpiller.

[Je veux que mes frères soient heureux].

La fin de la guerre.

Le soleil chauffait dans le ciel, même si le sang était répandu sur le sol soudain, il eut la nostalgie des champs de tournesols où il avait passé son enfance avec ses frères.

Tome 2 – Chapitre 66 – Là où va ce coeur La bataille entre Gel et l'Orient se termina par la défaite de Leo Canute, qui ayant été fait prisonnier, les armées alliées des royaumes de l'Est avaient perdu courage et abandonnèrent le combat. Intérieurement, le roi, déjà soumis à la pression de ses nobles aînés, finit par envoyer une délégation de négociateurs dans les plaines de Lief. L'accord était rhétorique, mais en réalité, il s'agissait d'une capitulation orientale.

« Le commandant Leo Canute se rend par la présente »

« Oui, Votre Excellence. Il a même dit qu'il était prêt à payer la rançon »

« Intéressant »

Shuden remit le document. La libération et le transfert de Léo figuraient en tête de liste des conditions de négociation écrites du roi de l'Est, d’autres ajustements seraient faits à la table des négociations.

« On dirait que le Roi de l'Est se soucie plus du Vicomte Leo Canute que je ne le pensais »

« C'est la vertu d'un monarque que de donner la priorité aux talents »

Shuden répondit d'un ton maussade. Le commandant en second qui était venu faire son rapport prit la parole avec un visage inquiet.

« Votre Excellence, et si le roi de l'Est n'avait pas encore abandonné ses ambitions ? Et s'il prenait Léo Canute cette fois, puis décidait de nous envahir à nouveau plus tard ? »

« envahir à nouveau....... »

« Pas sans purger tout le Sénat. Et cela prendrait au moins une décennie »

« Je suppose que vous avez raison, Votre Excellence »

Le commandant en second secoua la tête. Shuden referma le document, mis à part le contexte causal, l'attitude du roi était franchement intrigante. Il n'était qu'un noble mercenaire, aussi révolutionnaire qu'avait été son bilan dans la guerre de Tohoku. Il était intéressant de voir qu'il était prêt à payer autant d'argent pour le Lion à un moment où il était clair que la situation intérieure était telle qu'aucune autre punition n'était possible. « Il doit y avoir quelque chose de plus » pensa-t-il mais à partir de là, ce n'était plus son affaire.

« Comment Leo Canute est-il soigné ? »

« Trois médecins militaires s'en occupent »

« N'a-t-il pas refusé le traitement ? »

« Au début, il a protesté avec véhémence qu'il n'en avait pas besoin, alors je l'ai assommé et je l'ai soigné, comme votre Excellence l'a dit »

« Dites aux médecins de faire tout ce qu'ils peuvent maintenant. Une fois ses membres guéris, il sera difficile de l'assommer »

« Compris »

Le commandant en second s'inclina. Shuden demanda nonchalamment.

« Et le marquis de Joan ? »

« Le dernier Paval est arrivé il y a dix minutes. Il devrait arriver dans une heure »

« Prévenez tout le commandement. Nous devons nous rencontrer dès l'arrivée du marquis »

« Parfait »

Shuden reporta son regard sur le document, comme si cela suffisait.

Une heure plus tard, un chevalier fit irruption dans la caserne silencieuse.

« Votre Excellence, le marquis de Joan est arrivé ! »

Il est là, pourquoi tout ce remue-ménage ? Sans lever les yeux, Shuden répondit.

« Conduisez-le à la caserne »

« Au fait, le drapeau est un petit....... »

« Le drapeau ? »

« Il y avait un drapeau de Sa Majesté l'Empereur »

Un sourcil doré foncé s'arquebouta et Shuden se leva de son siège, et presque simultanément, le commandant en second se précipita, haletant. Une excitation et une agitation inhabituelles régnait et Shuden anticipa instinctivement les prochains mots.

« Votre Excellence, un décret, un décret ! »

« Dehors »

Shuden sortit directement par la porte. Les serviteurs, y compris le commandant en second, se dépêchèrent de le suivre. Les quartiers de Shuden étant au centre du camp. Il n'y avait qu'une seule entrée. Une longue procession s'engagea dans celle-ci gardée par des soldats, les bannières dorées brandies. En entrant dans le camp, le marquis Joan descendit de son cheval et s'approcha de Shuden.

« Cela fait longtemps, Votre Excellence »

« Cela fait longtemps, marquis Joan »

Le marquis Joan sourit d'un air ironique, puis il prit la parole de façon solennelle.

« Shuden Garth portera un titre impérial »

Tous les soldats à l'extérieur de la caserne tombèrent à genoux. Shuden fit de même.

Devant lui, agenouillé comme le veut la coutume, le marquis de Joan déploie un livre saint.

« Empereur Edgar VII, Seigneur de Gel, Maître des Neuf Murs, chargé de défendre la gloire de Ragelöf, vénérée par quatre-vingt-dix-neuf familles »

Le seul château de la capitale de l'empire Gel où neuf murs exactement s'élevaient depuis les portes d'or jusqu'au palais principal de l'empereur. L'empereur était, bien sûr, le maître du palais. Les quatre-vingt-dix-neuf familles étaient symboliques, représentant la noblesse et les roturiers de Gel. Ce n'était qu'en ajoutant le nombre quatre-vingt-dix-neuf à la famille de l'empereur, les Ragelof, que l'on obtenait un nombre complet, cent.

« Le marquis de Shuden Garth, en reconnaissance de votre loyauté et de vos services distingués sur le champ de bataille, moi, L’empereur, par la volonté du souverain Pavelion I, vous couronne par la présente duc de Garth »

« Dieu, Shuden Garth. Je reçois votre décret impérial »

« Recevez, Votre Excellence, l'édit royal »

« Le décret est à vous »

Shuden se leva en acceptant le décret du marquis Joan qui sourit.

« Je vous salue, Excellence, et vous êtes maintenant duc »

« Merci. Je ne m'attendais pas à ce que vous veniez avec un édit »

« C'était un ordre de l'empereur, qui a dit qu'il faudrait du temps pour terminer les négociations et déclarer officiellement la fin de la guerre, alors il voulait que le scellement soit fait rapidement »

Le plan de l'empereur, qui consistait à sceller d'abord le duc d'un pays, était brillant.

Shuden et le marquis de Joan pensaient la même chose, mais ne le disaient pas à voix haute.

« Mais Votre Excellence, avez-vous vraiment peur de me confier le moindre pouvoir de négociation ? »

« Vraiment ? »

« N'avez-vous pas envoyé un messager personnel à Sa Majesté pour faire exactement ça

? »

« Pour être honnête, je suis venu avec la moitié de mon esprit »

Shuden n'avait pas seulement convoqué le marquis de Joan, il avait demandé à l'empereur lui-même de lui déléguer tous les pouvoirs du négociateur, ce qui était très inhabituel pour Shuden de demander à un autre noble d'agir en tant que négociateur vu que le jeune chevalier s'asseyait toujours lui-même à la table des négociations.

Il y avait toujours une ou deux choses qu'il n'aimait pas dans les négociations des autres nobles. Il n'avait jamais considéré que tuer sur le champ de bataille était douloureux, mais c'était une victoire qu'il avait gagnée. Le marquis de Joan, qui connaissait un peu cette disposition de Shuden, pensa qu'il pouvait tout aussi bien faire en sorte que les négociations se déroulent à sa façon.

Il était encore plus perplexe.

« Pourquoi le marquis de Garth......, ou plutôt le duc, fait-il cela ? »

Le marquis Joan s'apprêtait à poser la question lorsqu'il se rendit compte qu'il ne comprenait pas les intentions de Shuden. Le commandant en second, qui s'était approché, s'inclina respectueusement.

« Votre Excellence, une délégation de négociateurs vient d'arriver de l'est »

« Quelle est la couleur de leur drapeau ? »

« Il est blanc »

« Faites-les entrer dans la caserne »

L'Union des Royaumes de l'Est avait envoyé une délégation de négociateurs avec des drapeaux blancs, une reconnaissance claire et visible qu'ils étaient du côté des perdants.

Shuden entra le premier, accompagné du marquis Joan, dans la caserne du commandant en chef. En entrant, le marquis Joan fronça les sourcils en écoutant et en lisant le rapport sur les négociateurs

Le chef de la délégation était un personnage inattendu.

« S'il s'agit de Ludvecia Odile Ground, n'est-elle pas la demi-sœur de l'actuel Roi de l'Est

? »

« C'est exact »

« Voilà une autre personnalité inattendue, même si je suis sûr que le titre n'est pas suffisant....... Ou plutôt, il en a beaucoup.......'

Les négociations entre pays devaient être menées par des nobles d'un certain statut.

L'envoi d'un membre de la famille royale en personne était un signe de respect pour ces

négociations. En cas de victoire unilatérale, il n'était pas rare que la nation vaincue exigeait qu'un membre de la famille royale soit envoyé comme négociateur.

« Ah, votre Excellence a demandé le roi de l'Est ? »

« Je suis venu de ma propre initiative »

Une voix féminine répondit à la place. Tous, y compris ceux du marquis de Joan, les yeux de tous les chevaliers de la caserne se tournèrent vers la porte. Une jeune femme entra, sa petite taille et ses yeux intelligents dégageant une certaine dignité et autorité. Même le noble le moins perspicace la reconnaîtrait comme étant de haut rang.

La femme s'approcha de Shuden sans hésiter et inclina légèrement la tête.

« En tant que perdante de cette guerre, je salue le vainqueur comme il se doit. Je suis la princesse Ludvecia Odile Graun, représentante de l'équipe de négociation de l'Union des Royaumes de l'Est »

En Orient, la princesse du précédent roi était appelée princesse. Il y avait un rang invisible pour une reine ou un roi. En tant que demi-sœur du roi actuel, elle était certainement plus puissante que ses demi-frères et sœurs. La raison pour laquelle l'Orient envoyait de tels membres de la famille royale était un mystère pour Shuden.

Shuden se demandait pourquoi l'Est envoyait de tels membres de la famille royale.

« Je suis Shuden Garth, commandant en chef de Gel, Madame »

Shuden jeta un regard nonchalant au marquis Joan.

« Vous devriez adresser vos salutations à l'autre camp, pas à moi. »

« Que voulez-vous dire par l'autre camp ? »

« Ah, je suis le Marquis Khalid Joan, le chef de la délégation de négociation de l'Empire Gel cette fois-ci »

« ......Vous êtes le chef de l'équipe de négociation de l'Empire Gel ? »

« Oui, Madame. Princesse Ludvecia »

Les yeux de la princesse Ludvecia tremblèrent légèrement pour la première fois. Avant de venir représenter les négociateurs, elle avait mémorisé toutes les informations possibles sur Shuden Garth, en particulier ses antécédents car il s'asseyait toujours lui-même à la table des négociations.

Ce qui se passait à la table des négociations était tenu secret, mais cela n'empêchait pas les rumeurs de circuler. Selon les rumeurs recueillies à l'Est, Shuden Garth était un homme féroce. On racontait qu'il était tellement submergé par l'atmosphère que le représentant de l'autre pays avait même craqué.

Ce qui était certain, c'était que Shuden était un aristocrate qui savait négocier, c’était donc tout naturellement, il s'asseyait lui-même à la table des négociations.

Il était donc tout à fait naturel qu'il soit également à la table de cette négociation. Le marquis Joan comprit le frémissement des pupilles de la princesse. Si la princesse Ludvecia exprimait le désir de remplacer son représentant, il s'apprêtait à répondre.

« Avez-vous délégué les pleins pouvoirs sur les négociations, ou s'agit-il d'une délégation partielle ? »

Mais la question de la reine fut d'une autre nature. Shuden répondit nonchalamment

« Le marquis de Joan a les pleins pouvoirs sur ces négociations »

« Je vois »

Secouant la tête, Ludvecia reporta son regard sur le marquis Joan. À partir du moment où la table des négociations serait dressée, tous les prisonniers de chaque armée seraient listés dans les termes des négociations. Cela signifiait que le sort de Leo était, en principe, du ressort du marquis Joan.

« Marquis Joan, chef des négociateurs de Gel, j'ai une faveur à vous demander »

« S'agit-il d'une affaire publique ou privée, Votre Altesse ? »

Après un moment de réflexion, la reine prit la parole.

« Je suppose que c'est un peu des deux »

« Parlez-moi en »

« Je souhaite parler au vicomte Leo Canute »

******************************

L’ensemble des réparations au château de Garth étaient terminées ; tous les animaux taxidermisés qui faisaient la joie de l'ancien marquis furent enlevés et les têtes des bêtes sauvages qui étaient accrochées aux murs supprimé. L'intérieur autrefois doré était désormais sobrement décoré de marbre bleu, et toutes les pièces fermées furent démolies et rénovées. Grâce à cela, l'impression de château fantôme avait disparu. Il était devenu un beau château à l'atmosphère élégante qui respirait la grandeur On était au début de l'été, c’était le lendemain de la victoire sur les plaines de Lief, Valia se dirigea avec Karl vers la porte du jardin. Les serviteurs de Garth, dont Robin, marchaient à distance pour ne pas interrompre la conversation des deux membres de cette famille réunis par le destin.

« Vous auriez dû prendre une calèche »

« Mon grand-père préfère ainsi, et d'ailleurs, que puis-je demander de plus après ce que le majordome m'a donné ? »

Karl caressa le nez du cheval brun dont il tenait les rênes. C'était une belle chose que Paul lui avait apportée ainsi que des vêtements tissés dans des étoffes solides et une généreuse provision de médicaments précieux. Il y avait même un appareil magique portable qui purifiait les eaux usées en eau potable.

« Tu n'as même pas pris d'argent »

Karl gloussa. Il était reconnaissant pour les provisions pour le voyage, mais il avait refusé tout l'argent.

« Je peux encore gagner ma vie, et je la demanderai plus tard, quand ton grand-père ne sera plus qu'un vieux soldat incapable de tenir une masse »

« ..... D'accord. »

Connaissant le caractère de Karl, Valia n'insista pas davantage.

Valia lui demanda avec nostalgie.

« Tu es sûr de vouloir partir ? »

« Tu vas mieux, donc je peux y aller »

« Tu devrais rester un peu plus longtemps »

Valia fronça les sourcils. Ce serait bien de voir Shuden pendant qu'il était ici, mais Karl n'était pas du genre à rester longtemps au même endroit. En fait, c'était un record. Il n'était jamais resté à la maison plus d'une saison, même lorsque Valia était enfant.

« Ce médecin était tellement protecteur que j'ai cru que tu allais mourir »

C'était à cause du médecin que Karl resta si longtemps au château de Garth. L'agitation de Valia à chaque fois qu'elle essayait de quitter le château signifiait que Karl devait s'inquiéter pour elle.

De plus, Valia avait une apparence très fragile. Avec l'arrivée de l'été, elle portait des vêtements légers et ses bras paraissaient si minces sous ses manches fines et légères.

Karl fit claquer sa langue.

« Si je ne t'avais pas vu manier une masse l'autre jour, je serais resté ici une année de plus »

« Ce n'était même pas ...... un si bon coup »

« Tu le penses vraiment ? Tu aurais pu battre une bande de mercenaires »

« ...... Je suis si forte ? »

« Tu es bien trop modeste quant à tes prouesses, Valia »

Valia toussota d'embarras. Hier, c'était l'heure du déjeuner, voulant aller se promener avec Karl, alors elle se rendit à la dépendance où il se trouvait. Elle appela son grand-père et entra, mais la pièce était vide. Elle s'assit sur le canapé pour attendre et vit la masse à côté d'elle.

C'était la masse qu'il portait toujours.

Valia la ramassa, se souvenant de son enfance, et d'un coup sec, Karl apparut. Alors qu'il la regardait jouer d'une main avec la lourde masse d'acier, il ne prononça qu'un seul mot : « J'avais oublié ta force »

« Mais si vous attendez encore un peu, ....... »

« Le marquis de Garth, ou plutôt le duc, arrive, et vous voulez que je le rencontre ? »

« Oui »

« Heh, en y pensant, j'ai parlé à la duchesse de l'Empire et à personne d'autre, quel honneur »

« ......Ne me taquinez pas, grand-père »

Garth était devenu duc. Valia n'avait appris la nouvelle que quelques jours plus tôt car l'empereur avait envoyé un édit à Shuden, disant que dans la mesure où il l'envoyait à Shuden, il envoyait également un édit à Valia devenant ainsi officiellement duchesse.

Bien sûr, les Garth étaient une grande famille à part entière, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne deviennent ducs. Tout le monde l'avait tacitement supposé mais être officiellement couronné d'un titre impérial était une autre affaire.

Pour les serviteurs de Garth, c'était une occasion festive. Des lettres annonçant l'élévation du seigneur au rang de duc avaient été envoyées à chaque vassal ce matin.

Après-demain, il n'y aurait plus personne dans le domaine de Garth qui ignoreraient la nouvelle. Une petite fête pourrait peut-être être organisée. L'élévation au rang de duc était un si grand honneur.

Mais Valia ne put que sourire. Elle souriait, mais elle n'avait pas l'air d'être folle de joie, ce qui était une réaction très modeste lorsqu'on devint duchesse. Ses serviteurs pensaient : « Elle est si calme »

Il n'est pas difficile pour Karl de voir que sa petite-fille n'était pas de très bonne humeur.

Elle n'essayait pas vraiment de cacher son expression devant lui.

« Ma chère, pourquoi as-tu une expression si sombre sur ton visage ? »

« J'ai peur qu'il soit blessé »

Valia répondit honnêtement ; elle était plus ou moins ouverte avec sa famille.

« Je pensais que le rapport de victoire ne disait pas qu'il était blessé »

« Ils ne mettent pas cela dans le rapport de victoire à moins que vous ne soyez gravement blessé ou mort. C'est de mauvais augure »

« Je n'ai pas été trop gravement blessé. Je me suis cassé le poignet et fêlé quelques côtes, alors quel est le problème ? ....... D'accord, d'accord, je plaisante, ne t'énerve pas. C'est la faute de ce vieil homme »

Les yeux gris argentés menaçaient de se voiler de colère, et Karl s’arrêta là

« Aucune nouvelle n'est une bonne nouvelle, ne t'inquiète pas. Votre mari est un chevalier célèbre, il n'a pas pu être blessé »

« Oui...... »

« Il a dit qu'il vous reverrait dans peu de temps, alors vous pouvez vérifier par vous-même. Ok, ici, sous votre poitrine, il y a ses côtes, et vous pouvez dire si elles sont fissurées ou non en piquant votre pouce ici comme ça, et ici, sur son poignet, donnez-lui une bonne pression, et boom ! Pour savoir si un muscle est sur le point de gonfler ou non, il suffit de le presser et de le faire claquer.............'

Karl possédait une mine de connaissances diverses issues de ses années de mercenariat.

L'autodiagnostic des blessures courantes chez les mercenaires vétérans était un jeu d'enfant.

« Oh, à bien y penser, il s'agit d'une habitude de mercenaire, dit-il, et les nobles ne sont pas censés... »

Est-ce que votre mari est aussi comme ça ? Est-ce qu'il ne vous laisse pas le toucher, et si vous essayez, il vous repousse à coups de pied ?

« Uh....... »

Valia cligna des yeux.

Elle n'avait pas vraiment touché le corps de Shuden. Elle savait que c'était un bel homme, couvert de muscles et tonique, et qu'il lui faisait monter les joues rien qu'en le regardant. Mais Valia avait tendance à être un peu moins courageuse, surtout au lit.

Elle enroulait ses bras autour de son cou lorsqu'ils s'embrassaient, ou repoussait son torse lorsqu'elle manquait de souffle sous l'assaut des baisers, ou encore elle enroulait ses jambes autour de sa taille.

Je ne pense pas que je vais le toucher....... C'est parce que je ne l'ai pas fait avant.......

Rétrospectivement, il semblait que Shuden ait toujours été le premier à l'embrasser au lit et sa robe de soie c’était toujours lui qui l’enlevait. Valia réalisa soudain qu'elle n'avait jamais eu le courage de faire quoi que ce soit d'autre en premier et que, compte tenu de sa personnalité, elle n'en serait peut-être jamais capable. Mais comment trouver le courage d'un baiser ou de tirer sur la ceinture de robe ?

« Valia ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

Valia sortit de sa rêverie au son de la voix de Karl.

« Oh......, je suis désolée, je pensais à autre chose »

Ce à quoi elle pensait restera à jamais un secret pour elle. Karl n'était pas du genre à s'intéresser à ce que les autres essayaient de cacher, alors il laissa couler. « Compte tenu de votre position, je vous suggère d'essayer de la diagnostiquer aussi gentiment que possible », ajouta-t-il avec sérieux. Pendant qu'ils parlaient, la porte d'entrée était devenu bien proche

« Grand-père, quand est-ce que tu reviens ? »

« Je ne sais pas »

Karl resserra la sangle autour de sa taille. S'il s'était arrêté si souvent dans le royaume de Risa, c'était parce qu'il s'inquiétait pour Valia mais maintenant, elle était chez elle, plus en sécurité que n'importe où ailleurs dans le monde, avec un garde du corps pour la protéger, sans parler d'un mari, un chevalier invaincu.

Karl était en train de se dire qu'il devrait chercher un peu plus loin cette fois-ci, lorsqu'une brise fraîche se leva. C'était le début de l'été, mais le manoir était situé sur une plaine, de sorte que la brise empêchait la chaleur de s'installer.

À bien des égards, c'était un premier jour de voyage parfait. Karl leva les yeux vers le ciel, qui promettait d'être dégagé pendant des jours.

« Ah, oui. Il faudra revenir quand tu auras des enfants »

« Quoi ? »

« Tu n'as pas l'intention d'avoir des enfants ? Ton mari dit que tu ne devrais pas avoir d'enfants ? ou tu ne veux pas en avoir ? Si tu ne veux pas avoir d'enfants, n'en aie pas »

« Non ! Ce n'est pas comme ça....... »

« Alors ce n'est pas grave, vous êtes jeunes tous les deux, et si vous faites des efforts, vous aurez des enfants bien assez tôt »

Valia ouvrit la bouche, abasourdie. Son visage rougit comme une pomme trop mûre en un instant. Karl se mit à rire, d'un rire rauque et bruyant.

« Maintenant que tu es là, entre »

« ......Ne va pas à l'est. Tout n'est pas encore fini »

« Je n'irai pas. J'ai mon âge et je ne m'approcherai pas d'une zone de guerre, même si vous m'y incitez »

Mensonges, le Karl d'autrefois était prêt à faire la guerre pour payer son traitement.

Valia le regarda, puis, submergée par l'émotion, elle le serra dans ses bras, il lui tapota le dos sans mot dire de son bras droit, intact et non pourri comme dans son passé et le voir intact lui fit monter les larmes aux yeux, Valia relâcha sa prise sur Karl

« Tu dois prendre soin de toi »

« Ne t'inquiète pas. Prends soin de toi aussi. Le médecin s'occupera de vous »

Karl jeta un coup d'œil et chuchota à l'oreille de Valia.

« Mais ne le suis pas de trop près, il est trop protecteur »

« En fait, c'est ce que je pense aussi »

Valia marmonna, puis gloussa. Un sourire se dessina sur le visage de Karl. Même si elle était devenue la duchesse de Garth de l'Empire du Gel, Valia n'était encore que sa petite-fille à ses yeux.

« Je suis content que tu aies l'air heureuse »

« Ai-je l'air heureuse ? »

« Tu as l'air très heureuse »

C'était une fraîche journée d'été. La brise était fraîche et le soleil brillait. Dans les vastes jardins du château de Garth, Valia sourit largement.

« Oui, je crois que je suis heureuse »

*****************************

Shuden regarda la prison où Leo était détenu temporairement. Une prison de fortune, pour ainsi dire, avec seulement vingt soldats à proximité qui la gardaient en raison du statut de Leo. Et la princesse Ludvecia, accrochée aux barreaux de sa cellule. Shuden était sans expression.

Il ordonna avec un visage impassible.

« Dix minutes, alors. Vous le chronométrez vous-même, et quand il atteint dix minutes, vous le ramenez »

« Monseigneur »

Le chevalier, qui semblait incliner la tête en signe de révérence, s'écarta. Le marquis Joan, à côté de Shuden, se caressa le menton.

« Je ne savais pas que la princesse Ludvecia était une telle personne. Dès que le vicomte Leo Canute s'est approché d'elle, elle lui a donné un coup de poing dans la joue »

La princesse Ludvecia venait d'enfoncer son poing dans la joue de Leo. Le marquis de Joan, un chevalier et tous les autres se postèrent à proximité, et Léo se demanda un instant s'ils n'avaient pas été envoyés par les Royaumes de l'Est pour l'assassiner. Seul Shuden était nonchalant.

« C'était une main qui n'avait jamais tenu d'épée. Le coup n'a pas pu être très violent »

« Mais c'est là que le poing a frappé, et c'est là que se trouve la grosse ecchymose....... Leo Canute n'a pas gémi, et il n'avait pas l'air très bien non plus »

« Pas si c'était juste pour la douleur.'

« Eh bien, tant que la vie n'est pas en danger, cela ne nous concerne pas....... »

Le marquis Joan s'interrompit. En vérité, il était assez surpris de voir Léo s'effondrer, la princesse Ludvecia aussi car la vue de Léo gisant, stupéfait, au centre de la cellule la laissa sans voix pendant un moment.

Elle se tourna vers Shuden et lui dit, d'une voix polie mais tremblante : « S'il vous plaît, ne torturez pas le vicomte Canute »

« Sa Majesté pouvait à peine dire ....... » Car l'apparence de Léo était toujours aussi laide et sérieuse.

Mais Shuden répondit sans le moindre émoi.

« Je ne l’ai pas torturé »

Il n'y avait aucun mensonge dans ses paroles, Léo ne fut jamais torturé depuis qu’il fut amené ici, il ne l'avait juste un peu frappé au combat.

Au moins, il allait beaucoup mieux maintenant. Trois médecins militaires s’occupaient de lui toute la journée, mais ils ont beau faire, la grande entaille sur sa joue et ses membres cassés mettront du temps à guérir.

Ignorant les circonstances, la reine Ludwigia était confuse.

« Si vous ne l'avez pas torturé, pourquoi son visage est-il dans cet état ? »

« et.......»

« C'est une blessure de guerre, c'est courant au combat »

«......Je vois, je ne le savais pas, je n'ai jamais fait la guerre, mes excuses »

Les expressions du marquis Joan et des chevaliers qui se tenaient derrière lui devinrent plus étranges. Le but de la guerre était de tuer l'adversaire. Il suffisait de trancher la gorge et de transpercer le cœur. Les marques d'un meurtre étaient différentes de celles d'une agression et celle de Léo était cette dernière catégorie Il avait été frappé plus qu'il n'avait été tailladé.

Vous voulez dire qu'il a dû se battre pour laisser ces marques sur ...... ?

Il existait des rapports détaillés sur la façon dont Leo avait été capturé par Gel. Les deux chefs s'étaient battus au corps à corps,

On y apprenait que Shuden avait gagné en six heures.

Les combats en solitaire entre seigneurs de la guerre étaient classiques, mais pas rares.

L'empereur était fou de joie, tout comme les nobles présents. Le marquis de Joan en faisait partie. Personne ne s'attendait à ce que Leo Canute finisse dans cet état

« Quel combat de chiens ! »

Le marquis de Joan jeta un coup d'œil furtif à Schuden. Le visage de l'homme qui avait soi-disant fait de Leo Canute une loque était toujours aussi froid et beau, ses yeux rouges détendus et son attitude aristocratique. Quelle que fut la façon dont il l'envisageait, l'image ne collait pas. Le marquis Joan secoua la tête et changea de sujet.

« Je comprends que le roi de l'Est ait envoyé la princesse Ludvecia pour le représenter dans les négociations, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle demande qu'on verse de l'eau froide sur la tête de Léon Canute »

Il était vrai que le moyen le plus simple de réveiller une personne évanouie était de l'asperger d'eau. Le problème, c'était que c'était un peu grossier pour la royauté ainsi le marquis Joan se rendit compte que la princesse Ludwecia n'était pas une personne ordinaire.

« Les négociations proprement dites seront menées par ceux qui sont venus avec nous, car la présence de la royauté à la table n'est que symbolique »

« En effet »

Le marquis de Joan acquiesça. Puis il se posa une autre question. « D'après la façon dont il parle des négociations, il ne sembla pas s'être désintéressé de celle-ci, alors pourquoi s'est-il retiré ? »

« Parce qu’il pense que les négociations seront difficiles ? » Non. Le duc de Garth n'était pas le genre d’homme à chercher les difficultés

« Cette négociation va être assez longue, et il ne sera pas facile de trouver un accord »

Plus la défaite d'un camp était unilatérale, plus le temps nécessaire à la négociation d'un accord était court. Cette bataille dans les plaines du Lief était clairement une victoire pour Gel, mais il était difficile de considérer l'Est comme complètement perdu.

C'éait justement ce qu'avait fait Shuden.

Il avait capturé le chef et soumis l'ennemi, mais il n'avait pas pris les baraquements. Il ne les avait pas tous tués. Le sang avait relativement peu coulé. Lorsque l'empereur

entendit ces détails, il déclara : « Canute devait être un grand homme, mais le marquis de Garth, qui l'a capturé vivant, est encore plus grand »

Personne ne remit en cause la réputation de héros de guerre oriental de Leo Canute. Pas même le commandant en second qui avait combattu à ses côtés. C'était une guerre inhabituelle pour Shuden à bien des égards, mais les seuls à l'avoir remarqué étaient les chevalier.

Même eux ne connaissaient pas la véritable raison pour laquelle il faisait ce qu'il faisait ; ils supposaient simplement que le Seigneur avait une idée.

Sean était différent.

Il était intrigué par la ressemblance entre Léo, l'homme que son seigneur l'avait emmené voir tard dans la nuit dans l'annexe secrète de l'ancien marquis, et Léo, le chef de l'armée de l'Est. Malgré le fait qu'il s'agissait d'un nom commun, il y avait une sensation de picotement inexpliquée.

Cette perplexité, associée à la décision de Shuden d'affronter seul le chef de l'armée de l'Est et à sa conduite inhabituelle de la guerre, le conduisit à une nouvelle conclusion : il pourrait s'agir de la même personne.

Une défaite écrasante de l'Est serait inévitablement un grave revers pour Leo Canute, le chef, et il n'avait besoin que d'une modeste victoire.

Le soleil se couchait.

L'intuition d'un chevalier était une chose terrifiante. Le chevalier qui avait servi Shuden le plus longtemps avait posé des questions et cherchait des réponses seul. Bien sûr, certains, comme Sean, n'avaient pas la même intuition.

« Pourquoi m'a-t-il délégué autant de pouvoir de négociation ? » s'était longtemps demandé Marquis Joen.

Chaque fois qu'il essayait de poser la question, un événement inopportun l'en empêchait. Finalement, ce fut exactement une semaine plus tard que le marquis Joan obtint enfin la réponse à sa question.

Les soldats de l'Alliance du Royaume de l'Est s'étaient complètement retirés après avoir récupéré leurs casernes. Il n'en était pas de même pour les soldats de l'Empire du Gel, qui montaient à cheval vers la capitale pour passer sous l'Arc de Triomphe. Les soldats restés pour garder la frontière et protéger les casernes furent tirés au sort. Ceux qui restaient, reçurent les consolations et les récompenses qu'ils méritaient.

Le marquis de Joan, bien sûr, resta dans la plaine de Lief. La tradition continentale voulait que les négociations se déroulèrent dans la caserne du vainqueur. Le marquis de Joan reçut des nouvelles de la caserne où Shuden était parti.

« Son Excellence le duc de Garth est descendu directement au domaine ? »

Il fallait s'y attendre. La duchesse de Garth se trouvant dans les domaines du sud, il n'y avait rien d'étonnant à cela, étant donné leur relation qui, d'après les rumeurs, était toute en affection. Tout le monde supposait que Schuden n'assisterait qu'au banquet d'amélioration de trois jours et qu'il redescendrait ensuite.

« Oui. On dit qu'il est resté exactement une demi-heure le premier jour du banquet d'amélioration et qu'il est redescendu directement. Il a même utilisé une déformation de la route pour s'y rendre....... »

« ....... »

Le marquis de Joan regarda sans mot dire l'isthme bordé de rouge.

Parcourant les documents relatifs aux récompenses et il comprit pourquoi Shuden lui avait confié les pleins pouvoirs. Les paroles de l'Empereur n'étaient pas inexactes.

« Amour, amour »

Le duc de Garth s'était envolé, sa femme lui manquant manifestement. Le marquis de Joan se promit de raconter l'histoire à Diana dès son retour à la capitale.

Fin du volume 2

Ps de Ciriolla: encore un volume de terminé... vivement que nos tourtereaux se retrouvent car ils ont tellement de choses à s'avouer.....<3

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Chapitre 2 - Tome 2
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