Valia, Tribute to Shuden (Novel) Tome 3

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Tome 3 – Chapitre 67 – Là où va ce coeur Valia lisait dans son bureau, auparavant, elle n'allait nulle part ailleurs que dans sa chambre, que Sarah avait aménagé avant même son arrivée au château, mais après la rénovation, elle se sentait à l'aise partout où elle allait. Ces jours-ci, Valia lisait, travaillait et buvait du thé dans tout le château, en dehors de sa chambre.

Une brise tiède entrait par la fenêtre que la servante avait laissée ouverte. Valia trouvait curieux le temps qu'il faisait dans ce territoire méridional, et elle l'appréciait ; il ne faisait pas très froid en hiver, et l'été devait donc être étouffant, mais il ne faisait pas une chaleur étouffante grâce à la brise apportant de la fraîcheur.

Valia appuya son dos et sa tête sur la chaise rembourrée, son livre ouvert reposant légèrement sur sa joue et le coin de sa bouche.

« Je suppose que c'est aujourd'hui le premier jour du banquet de la victoire ? »

On lui avait raconté que Shuden était passé hier sous l'Arc de Triomphe.

« Cela devait être merveilleux »

Les cheveux blonds-roux avait dû être éblouissants dans la lumière, et les yeux rouges qui scrutaient la foule auraient été détendus et sans hâte. Un Shuden en costume d'apparat devait être magnifique, et si Valia l'avait vu, elle aurait été éblouie.

« C'est dommage que je ne puisses pas le voir »

Valia l'avait promis à Shuden avant qu'il ne parte. « Je t'attendrai au château » lui avait-elle promis et Shuden ne lui avait pas envoyé un messager pour lui dire de monter à la capitale et de toute façon, il viendra au domaine après le banquet, encore quelques jours et elle le retrouvera

« Il a dit qu'il aurait quelque chose à me dire à son retour »

Elle y avait pensé tout l'hiver. Elle y avait réfléchi, réfléchi et encore réfléchi, mais elle n'arrivait pas à se souvenir de quoi que ce soit en particulier mise à part que son expression était très différente de d'habitude.

Les pensées se bousculèrent dans sa tête, Valia ferma les yeux profitant de la douce brise sur sa peau.

Elle aimait ce domaine méridional et son climat doux. S'il n'y avait pas son emploi du temps pour s'occuper des affaires du domaine et du château de Garth, elle pourrait presque parler de vacances. Valia posa son livre et se leva, se dirigeant vers la fenêtre

grande ouverte. Elle posa sa main sur le rebord et pencha légèrement le haut de son corps par la fenêtre.

« C’est toujours aussi beau » murmura doucement Valia.

La vue sur les jardins, entretenus par d'habiles jardiniers, était réjouissante. Les jardins du manoir Garth, dans la capitale, étaient vastes, mais ceux du château ne pouvaient être qualifiés que d'immenses et beaux jardins illuminés sous le soleil de l'après-midi.

Alors qu'elle regardait, Valia se souvint soudain du champ de tournesols.

Le jardinier lui avait dit il y a quelques jours que les tournesols seraient bientôt en pleine floraison. Elle avait entendu dire qu'ils avaient une longue floraison, alors elle avait remis cela à plus tard. Valia était au travail à ce moment-là.

« En pensant à cela, dois-je y aller maintenant ? »

C'était un après-midi de farniente, le travail était fait, il n'y avait plus rien à faire aujourd'hui. Déterminée à sortir, Valia quitta le bureau. Les servantes assises sur les chaises à l'extérieur se levèrent d'un bond.

« Appelez le carrosse. Appelez Sir Robin. Nous allons dans les champs de tournesols du manoir »

« Oui, Madame »

Robin suivait de près et escortait Valia chaque fois qu'elle sortait. Après deux saisons, elle s'était habituée à son escorte. Elle descendit au deuxième étage et, avec l'aide d'une servante, se changea. Elle choisit une robe bleu clair. C'était une robe, mais c'était pour sortir, et c'était l'été, donc elle était fraîche et pas lourde.

De fins volants bleu clair flottaient à chaque pas, et des rubans de dentelle blanche parsemaient la robe, qui était une création de Fleur. Le contrat d'exclusivité de Valia avec Fleur n'avait pas été annulé avec son arrivée au domaine.

A chaque nouvelle saison, ou à chaque nouvelle création, l'institut de beauté de Fleur envoyait au château de Garth des robes faites à ses mesures.

Le seul changement par rapport à son séjour dans la capitale était que les robes étaient moins destinées aux banquets et plus aux occasions d'intérieur et d'extérieur. Fleur était la créatrice idéale pour répondre à la demande de Valia.

Elle porta un chapeau pour se protéger du soleil et noua un ruban sous son menton. Elle ne porta pas de talons, car Fleur les avait conçus comme un ensemble avec la robe, à la place, elle porta une paire de chaussures bleu marine à petits talons.

Si la robe ne lui était pas montée aux chevilles, elle aurait porté une paire de chaussures en cuir optimisées pour la marche, comme celles qu'elle portait souvent lorsqu'elle était enfant. Valia sourit à cette idée.

« Montez dans la calèche, Madame »

Robin était à nouveau en semi-armure aujourd'hui. On avait dû lui dire qu'ils allaient dans les champs de tournesols, mais il était toujours habillé de façon formelle. Valia étouffa un rire qui menaçait de s'échapper, prit la main de Robin et monta dans la calèche qui l'attendait.

Les fenêtres de la voiture étaient ouvertes, laissant entrer la brise pendant le trajet qui soufflait dans ses longs cheveux noirs. Valia plaça ses cheveux derrière ses oreilles. La calèche s'arrêta bientôt. Ils étaient déjà dans les champs de tournesols.

« Quelle distance particulière »

C'était vraiment une distance particulière, trop longue pour marcher et trop courte pour monter dans une calèche. Valia lissa ses cheveux et sortit du carrosse, escortée par le jeune chevalier. Elle déplaça son regard dans l'attente.

« Wow....... »

Des tournesols partout.

Une couleur dorée qui semblait se fondre dans le soleil d'été. Les tournesols étaient aussi grands que Valia, voire plus grands qu'elle, avec de grandes grappes et de riches pétales. Ils semblaient onduler de couleur dorée à chaque fois que le vent soufflait. Le jardinier m'avait assuré qu'ils étaient spectaculaires.

Une petite partie d'elle aurait aimé pouvoir les voir avec Shuden.

Elle n'y pouvait rien, il était à la capitale et elle ne pouvait pas lui demander de venir ici s'il vient au domaine.

Avec un soupir de regret, Valia sortit dans les champs de tournesols. Ce cadre idyllique était plus beau qu'elle ne l'avait imaginé.

Le soleil langoureux de l'après-midi lui réchauffa le cœur, son chapeau bleu clair flottant dans la brise légère.

***********************************

Même si la maitresse de maison était à l’extérieur, le château de Garth était en pleine effervescence. Une servante se dirigea vers la porte car elle devait passer de la maison principale à l'annexe.

Il faisait chaud, et le nombre d'employés passant par là dépassait largement la centaine, aussi les portes restaient-elles ouvertes ne se refermant qu'au crépuscule. Sans réfléchir, la servante traversa la tapisserie brodée de la porte dans le style méridional.

Puis elle sursauta

« Chaque......,votre Excellence ! »

L'intensité de la voix de la servante attira l'attention des mercenaires présents dans le hall, et leurs yeux s'écarquillèrent bientôt. Les employés, occupés à leurs tâches, se

précipitèrent vers la porte et s'inclinèrent respectueusement. Certains coururent informer Paul et Sarah.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence ! »

Shuden Garth était revenu. Les employés étaient tellement déconcertés qu'ils ne remarquèrent pas tout de suite qu'il n'y avait pas d’escorte derrière leur maître. Seul Shuden ne montra aucune perplexité à la situation, entrant seul, il regarda nonchalamment les serviteurs autour de lui.

« Où est ma femme ? »

Parmi le groupe de serviteurs s'inclinant devant Shuden se trouvait la servante qui avait aidé Valia à se changer. Ce fut elle qui était donc informée de l'endroit où sa maîtresse s'était rendue, elle parla d'une voix prudente.

« Votre Excellence. La dame s'est rendue dans les champs de tournesols du jardin de l’arrière cours »

« ...... Champs de tournesols ? »

« Je n'en ai jamais entendu parler. Où cela se trouve-t-il ? » Shuden avait depuis longtemps effacé les mots jardin et arrière cours de son esprit lorsqu'il arqua un sourcil.

Paul, qui avait appris la nouvelle du retour de Shuden avant Sarah, se précipita vers lui.

Shuden, bien sûr, n'avait rien dit à Paul. Non pas volontairement, mais parce qu'il n'en avait pas eu le temps car il était venu directement au domaine sud depuis le banquet de la victoire

« Votre Excellence » dit-il, « comment pouvez-vous ne pas envoyer une missive....... »

« Où sont le champs de tournesols ? »

L'homme commença à poser des questions que Paul ne pouvait pas comprendre au premier coup d'œil mais connaissant qui était Paul : un homme à l'esprit perspicace et en quelques battements de cils, Paul comprit la question de son mitre et répondit avec nonchalance.

« Dans un champ à quelques encablures de l'enceinte du château. Madame y est parti il y a une trentaine de minute s’y promener »

« Le jardin existait-il ? »

« Quand Son Excellence a rangé le château, il a donné un ordre aux jardiniers. Il leur a dit de planter des tournesols dans le jardin »

Paul avait eu recours à l'euphémisme 'rangement', mais il s'agissait en réalité d'une fermeture. Quand le château de Garth avait frôlé la tempête et au centre bien sûr, Shuden également à cette époque que Paul était devenu majordome en chef.

A l'origine, Paul était un simple assistant, il y avait déjà un majordome, mais il avait été évincé du jour au lendemain. Le précédent marquis de Garth était mort, et quelques jours plus tard, Shuden devait se rendre à la capitale pour être consacré nouveau marquis de Garth.

Le poste de majordome en chef suscitait le respect et la faveur des familles nobles. Mais ce maître au cœur froid n'avait aucune pitié même un chevalier ne pouvait résister à l'atmosphère meurtrière qui menaçait de lui trancher la gorge s'il ne partait pas. Shuden traversa le château comme un démon et presque tous les fidèles de l'ancien marquis de Garth avaient été chassés ou avaient disparu.

« Non, la grande majorité d'entre eux ont disparu. »

« Je ne veux pas imaginer ce qui leur est arrivé. Je ne pense pas qu'ils aient tous bien fini.

C'était une vague intuition » Quoi qu'il en soit, Paul devint majordome en chef et une intendante avait été choisie. Ils avaient rangé l'immense château en quelques jours et s’étaient rendus à la demeure de la capitale avec de nombreux employés, c’était la volonté de leur nouveau maître.

« C'est moi qui ai commandé ça ? »

« Oui. Les jardiniers disent que vous avez parlé en passant »

Shuden plissa les sourcils car les mots de Paul lui rappelèrent un vague souvenir. C'était à l'époque de la fermeture complète du château. Il n'avait que de la haine et de la vengeance pour l'ancien marquis de Garth, et tout ce que l'ancien marquis avait de cher et de précieux était maintenant un objet de mépris pour Shuden.

L'un d'entre eux était le jardin personnel de l'ancien marquis de Garth, qui, même après lui avoir dit de le détruire, était toujours impatient et parlait d'une voix énervée. Il n'avait pas d'intention particulière, il l'avait juste dit parce qu’il pensait que cela lui ferait du bien d'avoir un jardin aussi précieux couvert de tournesols bon marché et une fois arrivé à la capitale, il l’avait naturellement oublié.

Mais elle était là-bas, Valia et Shuden se retourna immédiatement.

« Préparez les chevaux »

« Oui, Votre Excellence »

Le cheval de Shuden était épuisé ayant chevauché sans s'arrêter depuis la distorsion de la route. Un serviteur rapide amena un autre cheval de l'écurie et Shuden le monta immédiatement.

Il se souvenait où se trouvait le jardin privé du marquis de Garth ; ce n'était pas loin, mais il ne pouvait pas se permettre de marcher ; s'il l'avait fait, il ne serait pas descendu au domaine après avoir assisté à une demi-heure seulement du banquet de victoire

Le cheval, qui galopait à toute allure, ralentit bientôt. La main de Shuden sur les rênes lui donna de la force. Les champs de tournesols étaient suffisamment clairs pour être vus de loin.

Les yeux rouges s’étaient un peu calmés face au silence de cette mer de tournesols dorés flottant dans la brise.

« ....... »

Soudain, il eut un flash-back. Enfant, ses cheveux étaient d'une couleur dorée plus claire, mais en grandissant, ils étaient devenus blonds avec une pointe de rouge. On aurait dit qu'ils avaient été fondus dans du miel ou qu'ils avaient été baignés par la lumière du soleil. Une fois, son frère était excité à l'idée de cueillir un tournesol et de le placer dans les cheveux du jeune Shuden à cause de la ressemblance de la couleur des cheveux.

Shuden sourit et marmonna

« Je ne vois rien d'autre »

Shuden s'ébouriffa les cheveux. Le cheval se remit à courir. Les chariots n'étaient plus qu'à une courte distance, et en un clin d'œil, il en repéra un. Le cocher, qui examinait le fer clouée au sabot du cheval, leva les yeux vers l'ombre soudaine. Son expression de stupeur fut brève.

« Allez-y, Votre Excellence » dit-il, « Madame est au milieu du champs »

« Ma femme est au milieu ? »

« Oui, monsieur ! »

« Seule ? »

« Non, elle est avec Sir Robin ! »

Shuden descendit de son cheval. Le cocher s'empressa de prendre les rênes. Shuden entra dans un champ de tournesols pour la première fois depuis longtemps ne se souvenant plus du nombre d'années qui s'étaient écoulées depuis la dernière fois.

Lorsqu'il était plus jeune, il semblait se réveiller et courir jusqu'aux champs de tournesols de son village pour jouer. Il marcha parmi les tournesols luxuriants, ses pas se dirigeant vers le centre

Des tiges vertes allongées. Pétales dorés et distrayants.

La lumière du soleil. Une brise. L'heure de l'après-midi.

Et enfin, elle.

son souffle s'arrêta dans sa gorge pendant un instant. Le dos de sa robe bleu clair était si vivant, un chapeau mou de la même couleur que la robe, des cheveux noirs flottant dans le vent.

Et surtout, des mains blanches tendues vers le haut. Elle touchait les pétales dorés d'une fleur qui trônait au-dessus de sa tête.

Il n'y avait pas un seul détail qui ne semblait pas mis en évidence. Ce n'était que l'arrière de sa tête, et il savait que ce n'était rien, mais il ressentit une étrange oppression dans sa poitrine. Sa gorge s'éclaircit, Shuden se figea sur place, sans s'approcher davantage.

« Quelqu'un s'est approché »

Ce fut Robin qui sentit l'imposture. Il escortait Valia, l'air grave, se tenant derrière Valia et devant Shuden, il porta silencieusement la main à son fourreau, prêt à dégainer son épée à tout moment. Robin, comptant jusqu'à trois dans son esprit, tourna brusquement la tête.

Les yeux du jeune chevalier s'écarquillèrent.

« ...... Votre Grâce ? »

Pendant un instant, le bout des doigts de Valia se figea ayant entendu la voix de Robin.

« Grace ? »

Elle se retourna, incrédule. Elle était à la fois nerveuse et excitée.

« ....... »

Le vent se leva dans ce ciel bleu en cet après-midi estival où les tournesols étaient en pleine floraison.

Cette homme. Ses cheveux blonds-roux brillaient au soleil, son regard de braise admirant cette femme qu'il avait mis de côté au fond de son esprit, pensant qu'il ne la verrait pas pendant des jours.

« Valia »

...... l'appelle par son nom.

Ce ne fut qu'en entendant la voix qu'elle reconnaît la réalité de ce fantasme. Shuden Garth. Le mari de Valia, l'homme qu'elle aimait. Valia se couvrit lentement la bouche des deux mains. Une voix chuchotée s'échappa entre ses doigts fins.

« ......Shu ? »

Il n'y avait qu'une seule personne au monde qui l'appellait par ce nom. « Mais pourquoi ce nom lui était-il plus familier que n'importe quel autre ? » Shuden lui sourit. Valia n'avait pas pu lui rendre son sourire. Ses yeux gris-argentés papillonnaient comme s'ils allaient se remplir de larmes. Shuden ouvrit légèrement les bras vers elle et Valia courut tout droit vers lui dans son étreinte

Shuden serra fortement Valia dans ses bras. Ses orteils se levèrent et s'abaissèrent légèrement. Valia enfouit sa joue dans l'étreinte large et ferme, ne pouvant pas dire à qui appartenait le battement dur de cœur.

« Est-ce que c'est ça tomber amoureux de quelqu'un, être si heureux, si joyeux, et pourtant si proche des larmes ? » Valia se mordit légèrement l'intérieur de la bouche pour s'empêcher de sangloter.

« Quand....... »

La voix était bloquée, et Valia se racla la gorge.

« ......Quand êtes-vous arrivée ici ? »

« Je viens d'arriver. Je suis allée au château, mais vous n’y étiez pas »

Il avait donc fait tout le chemin jusqu'ici, venant directement dès qu'il a appris l'absence de Valia. Il n'avait même pas eu le temps de regarder le château.

« Et le banquet de la victoire ? Je croyais qu'il ne se terminait pas avant……….. »

« Je suis sûr qu'il se passe bien sans moi »

« Oui ? Mais si vous ne participez pas au banquet...... »

Shuden était manifestement l'homme clé de cette guerre, et même si elle était heureuse de le voir si tôt, elle ne pouvait pas m'empêcher d'être un peu nerveuse. Sentant la chaleur du corps de Valia dans ses bras, Shuden répondit.

« Vous n’étiez pas là-bas »

« ....... »

Valia ferma la bouche. Son cœur, qui battait la chamade depuis qu'elle l'avait vu, battait encore plus fort à ses mots et si elle n'avait pas été tenue par Shuden, elle aurait appuyé doucement son poing contre son cœur.

Valia leva la tête, voulant voir le visage de Shuden mais la seule chose qui apparut fut un chapeau bleu clair.

« Oh, c'est vrai »

Elle avait oublié qu’elle portait un chapeau à larges bords. Le chapeau, qui avait été une bonne protection contre le soleil, lui cachait maintenant le visage de Shuden, l’obligeant à défaire le ruban noué autour de son menton, Valia lâcha le bras qui le retenait.

Le bord bleu clair du chapeau drapé claqua légèrement, c’était Shuden. Valia cligna des yeux.

Le chapeau qu'elle portait était le genre de chapeau que les dames et les femmes de la noblesse portaient lors des pique-niques, et il était doux. Pourtant, elle ne s'attendait

pas à ce qu'il soit capable de plier un tissu aussi épais enlevant facilement le chapeau, Shuden se pencha à la taille.

Ce fut alors qu'il s’approcha de ses lèvres.

« Shu......, hmph »

Valia resta sans voix. La chair lisse entre ses lèvres était trop forte pour que sa langue résiste. Ce n'était pas un baiser sauvage ou luxurieux, mais plutôt prudent.

Valia hésita, puis ferma les yeux. Le baiser s'attarda, parce qu'elle ne pensait pas pouvoir résister à un baiser après si longtemps. La sensation de sa bouche sondant, touchant et stimulant doucement la sienne suffisait à la faire fondre. Les cils de Valia papillonnèrent.

Shuden l'embrassa encore un peu, puis lui souleva le menton. Il était dommage de laisser tomber ces lèvres pulpeuses, mais cela révélerait son désir d’autant qu’il était à l'extérieur, pas dans la chambre.

Des yeux gris argentés se tournèrent vers lui. Shuden aimait que Valia le regarde, s’il était insensible aux regards des autres, mais le sien était différent, en fait, tout ce qui concernait Valia était unique et spécial pour lui. Parce qu'elle était la femme qu'il aime.

« Oui, c'est cela. La femme qu'il aime »

L'émotion tardivement réalisée brûlait d'une chaleur aussi lourde que la réalisation tardive elle-même. Le poids du passé qui avait toujours rongé Shuden s'éparpillait comme des graines de pissenlit en présence de Valia.

Lorsqu'elle était en sa présence, lorsqu'elle riait, lorsqu'elle le tenait dans ses bras.

Et quand elle l'appelait.

« Shu ? »

Valia ouvrit la bouche, perplexe face à ce regard. Ses yeux gris-argentés, baignés de soleil, étaient plus clairs que jamais.

« Valia »

« Oui ? »

« Vous vous souvenez de ce que j'ai dit avant qu'on parte ? »

« Uh....... Vous avez dit que vous aviez quelque chose à me dire à votre retour ? »

Shuden sourit d'un air penaud, se sentant étrangement soulagé, et un peu confiant : elle ne le repoussera pas. Les lèvres de Shuden bougèrent lentement, son humeur changea.

Valia ne le quitta pas des yeux, hypnotisée.

Ce fut à ce moment-là que l'on entendit un bruissement juste à côté d'eux.

C'était un petit bruit, mais il se détachait comme un cri dans le silence mort du champ.

Le regard de Valia passa de Shuden à son côté. Ses yeux gris argentés s'écarquillèrent.

« Sir, je suis désolée ! »

Le corps de Robin s'immobilisa immédiatement. Le visage du jeune chevalier rougit alors qu'il essayait, sans succès, de se faufiler comme un chat.

« Pourquoi as-tu marché sur l'herbe ? »

Il ne l'avait pas dit exprès. Robin essayait simplement de s'éloigner d'eux deux, le plus silencieusement possible, et avec le moins de bruit possible mais il avait marché sur l'herbe sèche.

Robin n'était pas un assassin, après tout, c'était un chevalier, un homme qui avait pris le droit chemin, et le plus jeune des chevaliers de Garth, et il n'avait pas encore appris la discrétion complètement.

Valia était Valia et paniqua, ayant complètement oublié Robin au moment où elle avait posé les yeux sur Shuden. Le baiser lui revint en mémoire pendant Robin bredouilla une excuse en regardant le visage de Valia s'enflammer comme une boule de feu.

« Madame, madame. Je n'ai rien vu. Je le jure ! »

Robin n'avait pas encore rencontré de femme et encore n’avait jamais eu une amante. Il n'était pas non plus immunisé contre le toucher des hommes et des femmes et pour être honnête, il haletait et retenait son souffle lorsqu'ils s'embrassaient. Le jeune chevalier était tellement troublé qu'il lâcha quelque chose.

« Alors, ne vous inquiétez pas, vous pouvez finir ! »

Si Karl avait vu, il aurait fait claquer sa langue. Valia se couvrit la bouche d'une main. Ses joues étaient déjà rouges, commençant à reculer, mais fut rapidement arrêtée. Shuden était toujours en train de la serrer dans ses bras. Valia le regarda avec un visage rougi, l'air de lui demander ce qu'elle devait faire.

En vérité, Shuden ne se souciait pas que Robin avait vu ou entendu, mais pour l'instant, c'était le travail d'un mari d'apaiser sa femme désemparée en lui tapotant doucement le dos de Valia, il se tourna vers Robin.

« Va dire au cocher que nous serons bientôt de retour »

« Oui, oui ! »

Robin se retourna immédiatement et courut si vite qu'il disparut en un clin d'œil.

Valia, qui avait enfoui son visage dans les bras de Shuden, poussa un petit soupir de soulagement. En même temps, elle était soudainement contente que ce fut Robin.

« Je crois que si c'était mon grand-père qui se tenait là....... »

Valia leva la tête, car elle se serait évanouie d'embarras mais elle se demandait ce que Shuden allait dire.

« Shu, qu'alliez-vous dire ? »

« Je vous le dirai plus tard »

« Plus tard ? »

« Oui. Ce n'est pas quelque chose que j'allais dire ici »

« Vous n’avez pas essayé de le dire ici ? »

Shuden embrassa légèrement Valia, perplexe, sur la joue. Sa joue était chaude contre ses lèvres et il avait l'impression qu'elle allait s'effondrer si elle l'entendait dire qu'il l'aimait.

Elle était souvent timide, et se demanda si elle le sera cette fois-ci aussi.

IL ne savait pas comment Valia réagirait lorsqu'il lui dirait qu'il l'aimait, sachant qu'elle l'aimait bien ; il le croyait, sinon elle ne lui aurait pas souri si gentiment, ne l'aurait pas regardé dans les yeux et ne l'aurait pas serré dans ses bras.

Mais il manquait quelque chose pour en être sûr.

Valia n'avait rien de l'obsession ou de l'exclusivité caractéristique des amoureux. Il était difficile de mettre le doigt dessus, mais c'était comme si elle flottait sur un nuage, et il y avait un sens subtil à cela.

Quand il y pensa, il avait envie de se féliciter de ce qui s'était passé pendant leur mariage, parce qu'on ne pouvait pas divorcer à moins de mourir, ainsi était les vœux d’un second mariage. Valia serait la femme de Shuden pour la vie, un lien que personne ne pouvait jamais briser.

« Confession »

Shuden se mit soudain à rire.

« Tu as failli m'avoir »

« Si stupide, si mal préparé, si près de dire je t'aime » Shuden n'avait jamais fait quoi que ce soit qui ressemble à une confession à une femme mais le bon sens lui disait que les jeunes nobles avaient des fantasmes romantiques.

Il aurait dû avoir un bouquet de fleurs à la main, au moins, mais il l'était arrivé sans rien.

Après tout ce qu'il avait fait pour gagner les faveurs de Valia, il serait dommage de lui dire je t'aime ainsi démuni.

Robin l'interrompit à un moment inespéré.

« Qu'est-ce qu’on offres d'habitude ? »

Des fleurs et des bijoux étaient les premières choses qui lui viennent à l'esprit. Le problème, c'était que cela lui semblait pas vraiment spécial car c’était le genre de choses qu'un mari offrirait à sa femme habituellement, et finalement il n’était même pas sûr que les professions d'amour entre couples aristocratiques existaient donc pas étonnant qu'il n'avait rien trouvé d'approprié tout de suite.

Ignorant les problèmes de Shuden, Valia demanda, les joues rougies.

« Shu. Voulez-vous en voir plus ? »

Elle craignait que Shuden, qui était venu sur le terrain dès leur arrivée, ne soit fatigué.

Elle voulait aussi s'assurer qu'il n'était pas blessé sachant que le Shuden qu'elle connaissait était le genre d'homme qui dirait qu'il n'était pas blessé.

« J'en ai vu assez. Et vous ? »

« J'en ai vu assez aussi, alors rentrons »

« Très bien »

Shuden tendit la main à Valia. Pour la première fois depuis très longtemps, elle la prit, sa main étant réchauffée par la chaleur de son corps. Elle ne sait pas que je l'aime. Tout comme Shuden était inconscient des sentiments de Valia.

Valia se sentait bien. Elle avait été distraite par l'agitation, mais aujourd'hui, elle avait inopinément réalisé un petit souhait ; voir ce champ de tournesols dorés avec l'homme qu'elle aimait ; les tournesols sublimant la couleur des cheveux blonds de Shuden.

« Tu étais si dangereuse tout à l'heure »

Elle s’était précipité dans les bras de Shuden et l'avait enlacé. Son cœur avait fait un bond dans sa poitrine et elle avait presque crié qu'elle l'aimait. Valia réalisa alors qu'elle ne pouvait plus cacher ses sentiments.

Elle avait fait du bon travail jusqu'à présent, mais l'esprit ne pouvait pas tout contenir. Il y avait une limite à ce que l'on pouvait accumuler avant qu'il n'éclate. Valia ne voulait pas révéler ses sentiments de cette façon, car ils lui étaient si précieux.

« Alors....... »

Elle voulait lui dire, quand je serai prête, qu’elle était amoureuse de lui. Dans un endroit plus agréable, quand l'humeur sera bonne.

Ce champ de tournesols était lyrique, mais le soleil était trop brillant. J'aimerais qu'il soit un peu plus sombre, parce que je pense qu'il serait ridicule de rougir abondamment pendant une confessions.

Elle s'habillerait avec plus de soin qu'aujourd'hui et si elle pouvait s'offrir une robe fantaisie, elle porterait un diadème dans ses cheveux. Parmi les nombreux bijoux que Shuden lui avait offerts, le diadème de diamants était son préféré.

« Awww, je vais devoir organiser un banquet juste pour faire une confession »

Valia secoua la tête. Je n'en ai pas le courage et j'ai des projets tellement grandioses. Elle rationalisa en disant qu'elle ne pouvait pas s'empêcher d'être nerveuse. Elle avait toujours été douée pour rationaliser.

Le duc et la duchesse de Garth montèrent donc dans la voiture. Alors qu'ils étaient assis côte à côte, discutant de tout ce qui s'était passé, l'esprit de Valia était rempli d'autres pensées. Comment se confesser à cet homme en face d'elle, et quels préparatifs faire.

Bien sûr, aucun des deux n'était sûr que l'autre acceptera.

Deux personnes amoureuses l'une de l'autre avaient un problème qui n'était pas si problématique.

Ps de Ciriolla: niveau mignonnerie au sein d'un couple... ces deux la sont au sommet

Tome 3 – Chapitre 68 – Là où va ce coeur Shuden termina son bain avant Valia.

« Le château a changé plus que je ne le pensais »

Le serviteur qui avait écouté son maître prendre son bain répondit.

« Oui, Votre Excellence. Nous avons passé les deux dernières saisons à le rénover, non seulement l'extérieur, mais aussi l'intérieur, comme l'avait ordonné Madame »

Il apprit en descendant du carrosse que Valia avait vidé et restauré le château. Shuden remarqua que l'extérieur du château avait été modifié mais lorsqu'il le regarda à nouveau, il constata que le château avait effectivement changé. Le château de Garth dont Shuden se souvenait était une gigantesque monstruosité.

C'était un sentiment étrange car il n'aurait jamais cru voir un jour ce château dégoûtant ressembler à un château de noble ordinaire.

[Shu, je l'ai décidé arbitrairement pour vous.......]

Shuden secoua la tête lorsque Valia lui suggéra de lui dire s'il n'aimait pas quelque chose.

[J'aime bien, c'est bien mieux qu'avant].

Ce n'était pas des paroles en l'air. Ce n'était vraiment pas mal. Même s'ils démolissaient tout le château et reconstruisaient les murs par-dessus, l'horreur et le malaise ne seraient jamais effacés. Valia, qui était secrètement tendue, sourit de soulagement.

« Bonne nuit, Votre Excellence »

Les employés s'inclinèrent et quittèrent la chambre. Une fois qu'ils furent partis, Shuden déplaça son regard. Ses yeux se posèrent sur la porte située à gauche de la chambre.

Cette porte, qui ne montrait toujours aucun signe d'ouverture, menait aux bains de la maîtresse de Garth.

Le château de Garth était structuré un peu différemment du manoir de la capitale. Dans les demeures de la capitale, les chambres et les bains des nobles étaient séparés. Pour aller de la chambre aux bains, il fallait passer par une porte dans le couloir, et au bout du couloir, les bains du couple se faisaient face.

Mais le château de Garth était si grand qu'il aurait fallu marcher longtemps pour aller de la chambre aux bains. Alors que le château s'agrandissait à vue d'œil, ce fait était

inconfortable, si bien que cet aménagement fut légèrement modifié en construisant une toute nouvelle salle de bains près de la chambre.

Deux portes supplémentaires furent ajoutées à l'intérieur de la chambre afin que l'on puisse y accéder sans passer par un long, très long couloir. Un petit sas menait directement à leurs salles de bains respectives. Seule la distance entre la chambre et le manoir de la capitale était plus courte.

Valia n'avait pas fermé les bains. La distance plus courte entre les chambres et les bains était très pratique, par contre la baignoire et les meubles avaient été entièrement refaits, et les murs et le sol, toujours de la même couleur dorée, entièrement refaits.

Shuden regarda la chambre sans trop y penser. En fait, c'était la première fois qu'il dormait ici car il avait gardé sa chambre d'origine après la mort du précédent marquis de Garth. Il n'avait fallu que quelques jours pour fermer le château et se débarrasser des vassaux de l'ancien marquis.

Après cela, il s’était rendu directement à la capitale.

Shuden s'approcha du lit et sourit. Un petit oreiller usé flottait sur la luxueuse literie.

C'était indubitablement celui de Valia.

« Ils ont fait du bon travail »

Il n'avait pas encore eu de nouvelles de Paul ou de ses assistants à ce sujet. Dès son retour au château, il dîna tardivement avec Valia, puis alla directement prendre son bain.

S'asseyant dans son lit, Shuden prit un vieil oreiller. L'oreiller était moelleux, mais pas trop, l’apparition de Valia lui fit reposé l'oreiller.

« Shu. Vous êtes déjà là ? »

Les joues de Valia étaient rougies par la chaleur du bain, Shuden lui a pris la main et lui répondit

« Je viens d’arriver »

Il pouvait dire un tel mensonge sans changer d'expression. Valia sourit. Elle ressentait quelque chose qui s'apparentait à de l'émotion car depuis quelques mois, la chambre était vide lorsqu'elle sortait du bain, mais aujourd'hui, son mari enfin rentré, l'attendait, et elle en était heureuse.

Shuden conduisit Valia, souriante, jusqu'au lit. Les servantes qui l’avaient secondé dans son bain se retirèrent rapidement.

Dès que la porte de la chambre se referma, Shuden lui saisit les épaules et l'embrassa.

Leurs lèvres s'entrechoquèrent avec passion. Lorsque Valia inspira légèrement, il envahit sa bouche. Sa langue s'insinua dans l'interstice, puis se pressa contre sa chair,

tandis qu'elle sursautait de surprise. Il lapa, goûta et suça sans relâche ses muqueuses rouges et délicates. Elle avait l'impression que sa bouche était en feu partout où sa langue passait. Valia parvint à peine à reprendre son souffle tandis qu'il l'embrassait avec fougue.

« Hmph....... »

Un mince gémissement s'échappa de la bouche de Valia. Shuden saisit sa taille pour la rapprocha de son corps. Il pouvait sentir ses seins doux et fermes à travers la fine robe de soie qui les séparait, et son corps répondant au sien. Il ne l'avait même pas prise dans ses bras une seule fois depuis que la guerre avait éclaté et maintenant leurs corps se pressaient l'un contre l'autre, leurs fines robes de soie dissimulant bien peu de chose, tel un corps masculin qui développa une forte présence sous le bas-ventre, qui est étroitement plaqué sans aucun espace.

Sentant le changement, Valia déglutit sèchement. Elle avait vécu cela plusieurs fois depuis leur mariage, mais elle n'avait pas encore atteint le point où elle pouvait le prendre à la légère.

Malgré tout, elle avait parcouru un long chemin depuis le début. Dans des moments comme celui-ci, le cœur de Valia se transformait en pierre, face à la sensation de cette verge, bien qu’elle ne pouvait toujours pas la toucher, et encore moins la voir au point chaque fois que je la voyais, elle se sentait gêné car elle ne savait pas quoi dire et ses joues en brûlaient de colère.

Mais aujourd'hui, cela devait être différent : elle avait quelque chose à essayer.

« J'aimerais te déshabiller aussi....... »

Valia roula des yeux incrédules, mais le baiser fut interrompu avant qu'elle ne prenne l'initiative, la robe de soie étant toujours intacte, un ruban noué autour de la taille de Shuden qui n'était même pas serré, il suffisait de tirer dessus pour qu'il s'enlève sans résistance. C’était ainsi que Shuden déshabillait toujours Valia.

« Faisons-le. »

Valia passa la main autour de la taille de Shuden. En fait, il était déjà en train d'essayer de défaire la ceinture de sa robe, alors qu’il tendit, Shuden sentit la main de Valia tâter sa taille et leva légèrement le menton.

Valia défit le ruban de Shuden, mais elle n'eut pas la force de le retirer complètement, elle défit timidement le nœud du ruban, puis retira sa main. Elle n'essaya même pas de faire glisser la robe de ses épaules, ne pouvant pas aller plus loin.

Les yeux rouges qui avaient suivi son geste se levèrent et se tourna vers sa femme.

« Qu'avez-vous fait ? »

« ....... »

Valia détourna le regard, une rougeur montant déjà à ses joues et au bout de ses oreilles, si elle pouvait seulement éviter ses yeux. Shuden suivit son regard, et quand leurs yeux se rencontrèrent, Valia détourna à nouveau le regard, faisant semblant de ne pas le remarquer. Shuden fredonna.

« Je crois que vous essayez de me déshabiller »

« ....... »

« Valia ? »

« ....... »

Valia releva la tête avec hésitation, ne sachant pas si la rougeur aux coins de ses yeux était due au baiser ou à la rougeur. Valia hésita à parler dans les yeux rouges qui la fixaient.

« Eh bien, vous l'enlevez toujours vous-même, alors cette fois-ci, je vais....... »

« Je l'ai enlevé »

Non, elle avait essayé de l'enlever. Shuden n'était ni nu ni déshabillé en ce moment. Seul le nœud du ruban était légèrement desserré, de sorte que le devant de la robe était à peine ouvert. Shuden comprit ce que Valia voulait dire. Le coin de sa bouche se souleva légèrement.

« Alors vous devriez finir »

« ......quoi ! »

« Si vous ne le voulez pas, je l'enlèverai »

Valia déglutit difficilement. Pour être honnête, elle voulait aller jusqu'au bout tant qu'elle le pouvait. Rassemblant son courage, Valia tendit doucement la main sur Shuden.

Elle enleva soigneusement la robe de ses épaules. Le bout de ses doigts se crispa en frôlant les épaules solides de Shuden, et la robe glissa sans un frémissement.

Son corps se dévoila. Ses clavicules s'enfonçaient profondément dans son long cou. Ses épaules étaient bien écartées, et les pectoraux qui les soutenaient étaient forts et fermes. Si elle regardait un peu plus loin, elle pouvait voir des abdominaux, et si elle regardait un peu plus loin, elle pouvait voir quelque chose d'autre.

Mais Valia ne baissa pas les yeux. Ses joues avaient déjà rougi au simple contact contre sa cuisse.

Shuden tira sur le ruban noué autour de la taille de Valia, mais pas avec la touche hésitante qu'elle avait utilisée. Il y avait aussi une pointe d'impatience. Le devant de la robe s'ouvrit, révélant une femme douce. Le regard de Shuden se fixa sur le corps de Valia.

Il faisait cela depuis leur première nuit ensemble, ses yeux balayant lentement son corps. L'aura décadente qui imprégnait habituellement la pièce était encore plus intense sur le lit. Il était étrange de se regarder à travers ces yeux rouges. Un frisson lui parcourut l'échine et de la chaleur s'accumula dans son bas-ventre.

Shuden allongea Valia sur le lit, complètement nue. Il l'embrassa sur le côté de ses lèvres, gonflées de ses baisers, et descendit dans son cou. Son corps juste sorti du bain sentait bon. Shuden mordilla légèrement son cou fin, laissant une marque rouge sur sa clavicule. Valia tressaillit à la sensation de succion mais elle ne se repoussa pas.

Il y avait toujours eu des marques de baisers rouges sur son corps avant qu'il ne partit à la guerre parce que Shuden embrassait avec persistance le même endroit mais après six mois de séparation, le corps de Valia avait retrouvé sa blancheur immaculé. Shuden l'embrassa à nouveau, laissant des marques de baisers sur tout son corps pour encore mieux l'embrasser à nouveau.

« Mmmm....... » gémit Valia.

Ses mamelons déjà formés devinrent rapidement durs. Shuden prit l'autre sein dans sa main et le pressa. Un petit sein doux serré dans une main, celle d'un homme, si différente de celle d'une femme, dure et calleuse. Le simple fait qu’il pose ses mains sur ses seins était un stimulant, chauffant lentement son être déjà chaud tandis qu'il la parcourait

Shuden embrassa le bas-ventre de Valia, plus profondément, et il saisit fermement ses cuisses des deux mains lorsqu'elle tenta de s'éloigner. Les ongles de Valia griffèrent légèrement les draps tandis que ses lèvres s'enfonçaient à l'intérieur.

« Hmph....... »

Sa langue mordit et roula sur le point sensible de la femme, la caressant comme un baiser impitoyable. Les orteils de Valia picotèrent. Un plaisir d'une intensité différente de celle de la morsure et de la succion de ses seins parcourut son corps.

« Shhhuuu, ahhhhhhhhhhhhhhh ! »

La taille de Valia tressaillit légèrement. Shuden ne la lâcha pas, la tenant si fermement qu'il n'y avait aucune marge de manœuvre ainsi maintenue par Shuden fut soumise à un barrage de stimulations ininterrompue de ses zones érogènes qui l'amena à un faible orgasme momentané. Le bas-ventre de Valia s'humidifia rapidement.

Shuden retira sa bouche de son clitoris dodu et gonflé, relâchant sa prise ferme sur les cuisses de Valia, ses longs doigts pénétrèrent à l'intérieur en un endroit glissant entre ses plis où il se glissa.

Les entrailles chaudes de Valia serrèrent les doigts de Shuden à l'entrée, semblant repousser l'intrus. Shuden poussa, et d'un seul coup, il enfonça son doigt profondément à l'intérieur accueilli par une muqueuse chaude, comme l'intérieur d'une bouche, deux doigts y pénétrèrent, puis trois, et Valia gémit à chaque mouvement de pincement.

Lorsque Shuden avait caressé ses zones érogènes avec sa langue, elle avait pu ressentir un petit orgasme mais avec ses doigts qui la sondaient ainsi, pas d’orgasme, juste une stimulation constante où ses entrailles se serrèrent, réclamant instinctivement plus de plaisir, son corps l'implorant.

« Shu....... »

C'était une voix qui lui disait qu'elle était prête à le recevoir, un appel, une invitation à entrer, elle ne pouvait pas se montrer plus claire et directe, peu importe à quel point elle était chaude, elle n’ira nulle part sans lui

Shuden retira son doigt. Ses doigts étaient déjà trempés et ses yeux rouges étaient sombres, troubles tandis qu'il regarda Valia paresseusement.

Sa verge était raides après avoir touché, goûté, sucé et mordu le corps de Valia, et il avait du mal à se retenir de vouloir plonger en elle à l'instant même n’ayant pas oublié qu'ils étaient réunis après une longue séparation forcée de six mois.

Il avait peur de se faire mal.

Shuden se calant, son pénis se pressa entre ses cuisse. Sa taille imposante contre sa chair, Valia baissa involontairement les yeux, l'esprit troublé par sa faible jouissance et le plaisir qui s'ensuivit dans la foulée, la vérité, était que Valia regardait rarement son pénis, sauf dans ces moments-là.

La première fois qu'elle l'avait vue, c'était le premier soir, et elle avait été horrifiée parce que cela lui semblait en fait qu'un avant-bras.

Elle s’était dit : « C'est une partie du corps humain ? » pensant que c'était une sorte d'arme, se disant « Comment une chose pareille peut-elle entrer en moi ? » Puis se rappelant « C'est possible, vu que je vais avoir un bébé » Quoi qu'il en soit, elle n'y avait pas beaucoup réfléchi à l'époque.

C'est une bonne chose que j'aie reçu une éducation sexuelle lorsque je suis entrée au palais en tant que servante à vie même si j'étais censée être célibataire pour le reste de ma vie, et les connaissances que j'avais acquises n'auraient jamais été d'une quelconque utilité pratique, mais l'éducation sexuelle faisait partie de ma formation. Je ne savais pas trop à quoi cela servait, mais je devais quand même l'apprendre. En fait, c'est le cours que j'ai le plus suivi, en prétendant que je n'étais pas Valia.

Quoi qu'il en soit, ce fut là qu'elle avait tout appris sur les rapports sexuels entre hommes et femmes, bien que la théorie et la pratique étaient à bien des égards différentes.

Le pénis se frotta contre l'ouverture vaginale bavant son liquide, puis s’enfoncé. Le corps de Valia trembla lorsque l'énorme verge se glissa dans l'étroite ouverture en un instant.

« Hmph ! »

Pourtant suffisamment mouillée par les caresses, mais la pénétration était à chaque fois légèrement douloureuse. Était-ce parce que c'était trop serré ? Avec un faible gémissement, Shuden saisit le bassin de Valia à deux mains.

Il poussa jusqu'à la garde d’un seul coup. Ses yeux gris argentés se mirent à osciller frénétiquement.

« Oui, Shu ! Hmph...... ! »

Valia essaya instinctivement de repousser le corps de Shuden, mais celui-ci ne bougeait pas. Non seulement il ne bougeait pas, mais il poussa plus fort. Les plis denses et les bosses stimulaient violemment la bite de Shuden à chaque mouvement.

Le désir de baiser Valia de plus en plus fort lui montait à la tête. Ses seins se gonflaient à chaque mouvement. C'était tellement lascif, Shuden tendit la main et prit les seins de Valia dans ses mains. La femme élancée se tortilla sous son emprise.

Le bruit de la chair contre la chair était érotique. Valia se balançait au rythme des mouvements de Shuden. Elle n'avait pas le temps d'être gênée par ses propres gémissements, qui résonnaient dans la chambre. La force des poussées de Shuden était écrasante.

La tête de Valia devenait blanche à chacune de ses poussées répétées, le plaisir épais lui donnant des frissons le long du dos et lui montant en tête. C'était un orgasme comme elle n’avait jamais ressenti lorsqu’il usait de sa langue sur une zone érogène. Les cuisses de Shuden se tendirent, émit un son rauque et poussa.

« Ahhhh ! »

Le vagin de la jeune femme, qui fut mis à rude épreuve par les poussées violentes de Shuden, tressaillit violemment pendant un instant. Son dos souple se cambra et sa respiration devint difficile. Shuden sut instinctivement que Valia avait atteint l’orgasme.

Ses poussées incessantes ralentirent un peu, c'était forcément le cas. Les spasmes de plaisir, comme une pression sur son sexe, étaient trop forte. Les yeux de Shuden se fermèrent et s'ouvrirent lentement, laissant échapper un faible gémissement, comme un soupir.

Shuden enroula ses bras autour de la taille de Valia et la souleva pour la mettre debout.

elle enroula ses bras autour de son cou, lui attrapa ses hanches à deux mains et la poussa vers le haut.

« Shu ! Ugh ! »

Même si elle avait atteint l’orgasme, elle sentait encore la montée du plaisir. Les seins de Valia se balançaient de haut en bas. Shuden s'enfonça dans son corps sans s'arrêter. Des gémissements résonnaient à chaque aller-retours. Un autre orgasme, son dos picotait, ses orteils aussi. Le vagin qui mordait sa queue semblait faire des vagues.

« Ahh ! Shu....... »

Un gémissement mêlé à un cri, le corps de Valia était si chaud que Shuden le serra contre lui et après quelques poussées supplémentaires, Shuden éjacula en plein dans Valia.

« Haa....... »

Son corps cessa enfin de trembler. Les bras de Valia, qui s'étaient enroulés autour du cou de Shuden comme s'ils étaient suspendus, se relâchèrent, sans force. Shuden serra fermement la taille de Valia, et elle enfouit son front dans son épaule, respirant difficilement.

« ...... Est-ce que c'est fini ? Non, ce n'est pas fini. »

Inconsciemment, elle pensa que c'était fini, puis rejeta immédiatement cette pensée.

Cela faisait si longtemps qu’elle oublia un instant que Shuden n’étant pas genre à se suffire une seule fois.

Comme pour confirmer les soupçons de Valia, Shuden ne se retira pas, l'allongeant sur le lit, leurs bouches toujours verrouillées et cela suffit à stimuler Valia, qui gémit doucement.

Shuden se pencha comme pour l'embrasser, comme une étreinte ; elle pouvait sentir le poids agréable de son corps chaud et tonique.

Shuden mordit légèrement les lèvres de Valia et les relâcha. Le bout de ses lèvres effleura la chair tendre, comme pour la taquiner.

« Valia »

« Oui ? »

« Avez-vous bien dormi la nuit dernière ? » demanda Shuden, ses lèvres à quelques centimètres des siennes.

« ......Dormir ? Je crois que j'ai bien dormi....... »

« Et vous n’avez pas d'autres projets pour demain ? »

La question semblait assez innocente mais les joues de Valia, déjà rougies, s'échauffèrent. Elle détourna le regard, aucune réponse en retour mais cela suffit à Shuden, qui sourit facilement.

« Alors c'est ça »

Il embrassa le front de Valia, puis inclina son menton vers son oreille. Valia frissonna légèrement. Ses oreilles étaient sensibles si les toucher avec ses mains ne posait pas de problème, mais embrasser le lobe de ses oreilles ou les lécher avec sa langue lui donnait des frissons insupportables.

Shuden savait où Valia était faible et où elle réagissait. C'était la raison pour laquelle il avait délibérément évité de toucher ses oreilles au début. Le souffle de Shuden toucha le point sensible. Les doigts de Valia s'agrippèrent au drap.

Ps de Ciriolla : après 6 mois d'abstinence... ils se rattrapent bien les deux chéris

Tome 3 – Chapitre 69 – Là où va ce coeur Valia était solidement maintenue par Shuden, enfouissant sa tête dans son avant-bras et sa joue dans sa poitrine, sa nudité était un peu moins gênante que d'habitude une fois que tout était terminé même si elle ne savait pas quelle était la différence, pourtant elle existait, peut-être simplement par la présence de la couette qui lui remontait jusqu’aux épaules, dissimulant la réalité de la nudité

Pourquoi suis-je si timide ?

Valia réfléchit, se demandant pourquoi elle était si timide au lit, incapable de regarder le corps de Shuden, incapable de le toucher en premier, manquant de s'évanouir lorsqu'elle enlevait le peignoir de soie.

Ce doit être la façon dont il me regarde.

Elle rejeta facilement la faute sur lui car après tout, les yeux de Shuden étaient si décadents qu'elle se sentait gênée lorsqu'elle les fixait ; sans compter Valia n'était guère immunisée contre les hommes surtout lorsqu'il s'agissait d'un homme aussi outrageusement beau que Shuden.

N'aurais-je pas dû avoir une relation lorsque j'étais au palais ?

Valia était entrée au palais en tant que servante à vie ce qui n'avait rien avoir avec une servante ordinaire. En échange de son séjour au palais jusqu'à sa mort, elle était payée trois fois plus et disposait même dès son entrée d’une prime, estimant que les roturières gâchaient la beauté du palais, c'était pourquoi seuls les nobles étaient recrutées, et la plupart d'entre elles étaient de pauvres femmes de la noblesse déchue. Leurs familles avaient décliné ou leurs parents adoptifs étaient morts ; les causes de la pauvreté étaient variées.

A partir du moment où vous entrez au palais en tant que servante à vie, vous ne pouvez pas vous marier. Cependant, il n'était pas rare qu'une servante avait une liaison amoureuse secrète. Leurs partenaires étaient, bien entendu, des serviteurs dans la même situation qu'elles. Il y avait même eu quelques serviteurs qui tombant amoureux de Valia lui avaient envoyé des lettres de déclaration d’amour, ou racontant leur coup de foudre.

Mais j'étais occupé....... Une relation prends du temps Peu après son arrivée, Valia fut choisie comme servante d'escorte. Leur rôle était de protéger les femmes de la famille royale. Elles n'étaient pas officiellement adoubées, mais étaient simplement appelées escortes par ceux qui fréquentaient le palais et traitées avec beaucoup de générosité. Valia était tellement occupée qu'il n'était pas

question de romance. De plus, étant souvent blessée, elle préférait rester au lit et se reposer que de courir après les aventures amoureuses

« Oh, c'est vrai »

La mention des blessures lui fit soudainement rappelé quelque chose pendant que Shuden lui tapotait lentement le dos comme s'il endormait un enfant. Valia s'inquiétait qu'il soit blessé, et s’était promis de lui demander quand l’on serai dans la chambre, mais rien ne s’était passé comme elle l’avait imaginé Elle leva la tête pour lui demander, puis s'arrêta en fronçant les sourcils

« Shu »

« Oui, Valia »

« Ici......, vous n’êtes pas blessé ? »

« Hmm ? »

Il y avait une coupure à l'endroit où sa longue clavicule droite se terminait, là où elle passait par-dessus son épaule. En y regardant de plus près, ce n'était même pas une blessure superficielle. Elle n'était pas très profonde, mais il s'agissait bien d'une coupure causée par un objet tranchant, réalisant cela la réveilla complétement

« Pourquoi est-ce que je vois ça que maintenant ? »

Valia se dégagea des bras de Shuden, enveloppant toujours la couverture autour de sa poitrine, se redressa et Shuden fit de même. Valia maintint la couverture d'une main et utilisa l'autre pour examiner la zone autour de sa blessure. En y regardant de plus près, il y avait une entaille similaire de l'autre côté, semblant un peu plus profonde que la première qu’elle avait aperçu

« Shu. C'est la blessure....... »

« Valia »

Voyant l'inquiétude se dessiner sur son visage, Shuden prit la parole.

« Elle guérira rapidement, je le sais »

C'était vrai, cette coupure même aussi profonde guérira rapidement car Shuden avait une très bonne capacité d'auto-guérison, le travail du médecin lui remettra même de guérir sans même une cicatrice.

« Vous avez été blessé pendant la guerre ? Quand avez-vous été blessé ? »

« Quelques entailles lors de la dernière bataille. »

Il lui avait fallu un certain temps pour frapper Léo ici et là sans le tuer, juste pour le briser alors que de base dans n'importe quel combat, le plus simple et le plus rapide

était simplement de tuer ; mais refusant de le faire, il reçut quelques coups de couteau, mais rien de profonds, juste assez pour devoir mettre de la pommade avant de passer à autre chose et oublier, les médecins n’avaient eux même montrés aucune inquiétude à ce sujet.

« ......Ça a dû faire mal »

Mais les yeux de sa femme racontaient une autre histoire. Valia n'avait même pas touché la blessure. Les yeux gris argentés étaient sérieux, mais Shuden savait qu’il n’y avait rien de grave, mais resta immobile pendant que sa femme inquiète déplaçait son regard méticuleusement, comme si elle cherchait d'autres blessures. Shuden la suivit des yeux.

Valia n'avait pas conscience que Shuden suivait son regard ; elle se contenta d'étudier son corps, le scrutant à la recherche d'autres blessures.

Ses yeux s'attardèrent sur sa longue clavicule, puis sur ses épaules anguleuses, ses avant-bras puissants et sa poitrine musclée. Normalement, elle aurait été trop embarrassée pour regarder plus longtemps, mais en ce moment, Valia était consumée par l'inquiétude pour Shuden.

Alors que son regard parcourait le torse de Shuden, son esprit s'éteignit peu à peu.

Elle pouvait voir une taille qui dessinait des lignes fluides, les abdominaux bien tassés étaient parfaitement dessinés, il n'y avait pas un seul endroit qui n'était pas tonique. De plus, la crête iliaque à peine dissimulé par la couette, fit un rappel de cette situation plus qu’intime.

Ses premières intentions de vérifier les blessures s’évanouirent comme l'encre dans l'eau, déglutissant difficilement devant cette nudité tentante ; elle faillit tendre la main et le toucher, ce corps était impeccable.

Puis une voix se fit entendre.

« Avez-vous tout vu ? »

« Hmph »

Valia aspira une bouffée d'air, releva la tête, surprise, et croisa le regard de Shuden de ses yeux rouges qui la fixaient.

Se sentant se noyer dans ce regard, Valia paniqua et trouva la meilleure excuse possible.

« Eh bien, je voulais juste vérifier qu'il n'y avait pas de blessures....... »

« Vérifier s'il y a des blessures ? dit Shuden paresseusement.

« Je pensais juste que vous ne pouviez pas quitter mon corps des yeux »

« C'est....... »

« J'ai cru qu'on me transperçait, parce que vous n’aviez même pas cligné des yeux »

« Non, je....... »

Valia balbutia, incapable de répondre. Son visage était déjà rouge vif. Ses yeux gris argentés roulèrent avec inquiétude et elle s'affaissa dans les oreillers. Ses longs cheveux noirs, qui avaient voltigé dans l'air, se posèrent délicatement autour de sa tête, le visage enfouis dans l'oreiller moelleux.

« C'est fou, c'est fou »

Elle était tellement gênée, car elle n’avait pas simplement jeté un coup d’œil à Shuden pendant qu'il dormait, mais l’avait longuement étudia sous son regard et se sentait prise au dépourvu par quelque chose d'aussi évident. Cela devait se voir sur son visage, car il était momentanément stupéfait.

« Tu as tout vu, n'est-ce pas »

Il avait étudié son visage pendant tout ce temps, car son attitude était sans équivoque.

Le rougissement qui s'empara de ses joues commença à s'étendre à sa nuque ainsi la peau blanche de Valia devint rapidement rouge, et si Shuden n'était pas à côté d'elle, elle aurait claqué la tête contre l'oreiller.

Shuden sourit. Valia était en effet une personne timide à bien des égards, et après tant de relations, il ne savait pas pourquoi elle était encore si embarrassée.

Ce n'était pas son corps mais celui de son mari, alors où est le problème ?

Quoi qu'il en soit, Valia enfouit son visage dans son oreiller et ne put se lever. Shuden s’allongea en à côté d’elle en caressant sa joue du dos de sa main, parlant d'une voix détendue.

« Madame »

« Oui....... »

Valia avait toujours le visage enfoui dans l'oreiller. Ses yeux rouges brillèrent d'une lueur d'espièglerie. Pourquoi avait-elle l'air si mignonne avec son dos recroquevillé comme un chat ? Shuden saisit le lobe de l'oreille de Valia d'une main. Son oreille était brûlante et tout aussi rouges.

« Allez-vous continuer à faire ça, parce que si vous dormez pas, je suis réveillé »

« Non, je ne le ferai pas »

Valia se redressa immédiatement. Il était arrivée au château aujourd'hui, et il était hors de question qu'elle le dérange dans son sommeil. Le visage rouge, Valia se remit rapidement au lit remontant les couvertures jusqu'à son cou. Shuden étouffa un rire et parla d'une voix passagère.

« Vous auriez pu en voir plus »

« Non ! »

Valia cria, gênée, puis se referma avec surprise. « C'est bon » dit-elle, sa voix dépassant à peine un murmure.

« Bon, c'est bon......, va dormir »

« Bien sûr »

Sans autre forme de procès, Shuden s'allongea à côté de Valia et l'attira contre lui.

Malgré ses joues rouges, Valia ne s'éloigna pas, hésita, s'approchant de son étreinte. Elle garda le regard baissé, n'étant pas sûre de pouvoir établir un contact visuel.

Shuden embrassa le front de Valia et lui tapota le dos sans dire un mot. Valia dormait mieux ainsi.

Une chambre silencieuse, les caresses lentes et régulières détendirent un peu son corps émotionnellement autant que physiquement de manière subtil. Sans compter que, Valia n'avait été libérée de la passion de Shuden que depuis quelques heures, et ses paupières commençaient à être lourdes mais malgré son embarras, elle voulut dire quelque chose.

« Faites de beaux rêves, ....... »

« Vous aussi, madame »

Ce n'était pas une longue réponse, mais c'était suffisant. Un sourire se dessina sur les lèvres de Valia et ses yeux gris argentés se fermèrent lentement et elle ne tarda pas à s'endormir complètement.

Shuden saisit doucement le poignet de Valia pendant qu'elle dormait. Il le posa sur sa poitrine nue. C'était un geste anodin mais il se demandait pourquoi elle rougissait autant. Était-ce normal pour les autres femmes de faire cela ? Je ne le savais pas, puisqu'elle était la première et la dernière femme de Shuden.

Pour être honnête, il étaitt surpris qu'elle tenta de le déshabiller. Elle était timide, surtout lorsqu'il s'agissait de le toucher, et au lit, elle avait du mal à établir un contact visuel. D'après sa vague estimation, il faudrait encore un an avant qu'elle aille plus loin dans le déshabillage

« J'ai été très occupée »

Nous n'avons pas fait grand-chose, après le mariage, il avait renoncé bêtement à son congé de lune de miel qu’il était en droit d’obtenir, accaparé par l'entrainement des Chevaliers, dû assister à des conseil entre noble l’un après l'autre, et puis fini enfermée dans le palais pour préparer la mission de l'Union des Royaumes de l'Est.

Et pour finir, il avait du partir plusieurs mois pour la guerre Bien sûr, une fois qu’il commençait à la tenir entre ses bras, il passait pas mal de temps avec elle. Objectivement, c'était vrai, mais pourquoi ajouter de l'objectivité à mes propres pensées ? surtout qu’au final les jours étaient trop courts.

[Vous voulez prendre des vacances ? Pourquoi ? Oh, non. Bien sûr que je vous les donne.

Je ne suis pas le genre de seigneur à embêter ses sujets. D'ailleurs, vous êtes un très bon soldat. Combien dois-je vous donner ?]

Ainsi, il obtint un congé de trois mois, ce qui était très long, compte tenu des fonctions de Shuden. L'empereur l'avait presque épuisé.

« J'ai pensé qu'il n'y aurait pas de problème si je travaillais »

Si Shuden prit autant de responsabilités, c'était à cause de la mort de son frère. La promesse de survivre était facile à tenir, mais celle de vivre heureux ne l'était pas. Il ne savait pas comment être heureux, alors il imitait vaguement la vie heureuse des autres, accumulant richesses, mérites et pouvoir.

Et pourtant, il n'était pas heureux même devenu l'un des nobles les plus puissants de l'Empire Gel, il n'arrivait toujours pas à comprendre ce qu'était le bonheur. Pourquoi n'était-il pas heureux, alors qu'il possédait presque tout ce que les autres disaient être nécessaire au bonheur ?

Il n’y avait pas vraiment réfléchi. Shuden avait survécu même lorsqu'il avait eu l'impression qu'il allait mourir, se donnant pas le droit de penser qu’il malheureux. En tant que marquis, son tempérament, qui s'était considérablement émoussé depuis le départ de Léo, lui avait été utile à bien des égards.

« Le bonheur »

Shuden enfouit ses lèvres dans le front de Valia. Il avait cru ne jamais connaître le bonheur au point qu’après toutes ces années, il y avait renoncé mais tout changea en l’espace d'un an car épouser une femme lui avait donné le bonheur qu'il pourchassait Valia souriant de bonheur en entendant sa confession, pas pour l’éviter, pas pour la rejeter, pas pour le repousser, mais pour l’embrasser ; si seulement elle le faisait, pensa Shuden, il pourrait alors parler à son frère décédé.

Qu’il avait enfin tenu la promesse qu’il lui avais faite, à ce frère Eden.

Ps de Ciriolla: comment il aime trop la taquiner... mais il aurait adorer en montrer plus...

un vrai coquin ce shuden

Tome 3 – Chapitre 70 – Diadième et

bouquets

Les terrains étaient chère dans la capitale de l'Empire du Gel étant le centre de sa vie sociale du pays, la plupart des nobles y avaient un manoir, même s'ils possédaient un bon château dans leur propre domaine, sans compter que de nombreux nobles ne descendaient jamais dans leur domaine pour ne vivre que dans la capitale. Certains quartiers où les roturiers vivaient, le prix des terrains furent gelé par la loi de l'État, mais ce n'était pas le cas pour les zones résidentiel des nobles.

La demande était forte, et l'offre toujours faible ; naturellement, les terrains situées dans les quartiers aristocratiques étaient toujours chères, mais rapidement étaient vendus sans préavis et plus l'emplacement se situait au centre de la capitale, plus le prix est élevé

Un autre quartier de la ville était cher pour des raisons similaires, un quartier huppé où se trouvait une énorme maison de vente aux enchères de bijoux réputée dans d'autres pays, était toujours très fréquentée. Autour de l'hôtel des ventes se trouvaient des magasins de costumes, des bijoutiers, des fleuristes et des restaurants destinés à l'aristocratie. S'installer ici, en était une garantie de réussite commerciale pour ceux qui avaient les moyens d’investir.

Il y avait peu, un nouveau salon de beauté put ouvrir ses portes dans le centre-ville.

« Patronne ! »

Le salon de beauté Fleur où une jeune styliste travaillant là ouvrit la porte ; Fleur, la propriétaire et styliste en chef du salon, était allongée sur le long canapé essayant de se reposer.

« Madame, la comtesse de Roland a envoyé quelqu'un ! »

« Je ne suis pas la patronne, je suis une femme morte « Plusieurs jours se sont écoulés depuis le retour de Shuden au domaine des Garth »

Le château était bien trop souvent visité par les facteurs, délivrant de nombreuses lettre dont la plupart provenaient de la noblesse de la capitale. Elles se ressemblaient toutes :

« Félicitations pour votre accession au rang de duchesse », « J'espère vous voir un jour », etc. Même des nobles dont Valia ne se souvenait plus du nom lui avaient écrit.

Seule la lettre de Diana fut différente.

Sur une feuille de papier saupoudrée de poussière d'argent, elle écrivait que Valia lui manquait. Elle disait aussi qu'elle avait planté une nouvelle sorte de rose dans le jardin pour la montrer à Valia à son retour. L'écriture était suffisamment élégante pour une marquise impériale, mais le message ne l'était pas : on pourrait croire à une lettre d’amour si l’on ne regardait pas la signature. Valia sourit.

« C'était amusant de prendre le thé avec elle »

Diana était celle qui parlait et Valia celle qui écoutait, il pouvait être plus amusant d'écouter des histoires que de les raconter. Comme à chacune des lettres reçues de Diana, elle entreprit de lui répondre, Valia écrivit avec sa plus belle plume Elle riait de voir à quel point Diana lui manquait, comme si elles étaient amoureuses, alors elle écrivit qu'elle lui manquait aussi.

« Tu me manques aussi » Lorsqu'elle finit d'écrire, elle tripota la plume au bout de son stylo.

« Nous devrons organiser un goûter à mon retour »

Elle avait reçu de nombreuses lettres de félicitations, et maintenant qu'elle avait été élevée à un titre ducal, les tâches de maitresse de maison ne manquaient pas, Valia s'adossa à son fauteuil rembourré en imaginant le goûter dans son esprit.

« Vous avez dit trois mois, n'est-ce pas ? »

Shuden lui avaitdit qu'il resterait au manoir pendant trois mois. Valia pencha la tête.

[Et le travail ?]

[J'ai des vacances].

[Des vacances ? Combien ?]

[Le roi m'a donné trois mois].

[Vraiment ?]

[Oui, Madame].

Des vacances ! Les yeux de Valia pétillaient. Shuden était un homme très occupé, et ce depuis leur mariage si de nombreuses fois, ils purent diner ensemble, mais il eut de nombreuses fois où il ne rentra même pas au manoir. Il avait beaucoup de travail, mais sa nouvelle mission l'occupait encore plus.

« Il semble qu’il soit le plus occupé de tous les nobles de l'empire Gel »

Passer toute la journée avec l'homme qu'on aime n'est jamais assez et Valia était heureuse de cette pause surtout quand Shuden la regardait les yeux dans les yeux en lui adressant un sourire inexplicable.

Ce que ce sourire signifiait, Valia le découvrirait un peu plus tard. Ce jour-là, peu après le déjeuner, pour être précis.

Valia se tapota le dos.

« Il est encore un peu raide »

Elle ne put pas retirer ses mains de sa taille pendant tout le temps que dura le bain. Les servantes, à l'œil vif, comprirent tout de suite le soucis de leur maîtresse. Elles massèrent le dos, la taille et les cuisses de Valia avec des huiles parfumées et les frissonnèrent. Sans leur aide, Valia aurait dû avaler un gémissement de douleur chaque fois qu'elle s'asseyait.

« Ha »

Valia poussa un petit soupir. Une raideur est une raideur, mais elle n'arrivait pas à surmonter le mystère de ce qui lui était arrivé au dos.

« Pourquoi recommence-t-il encore et encore ? »

Elle ferma les yeux et inspira, espérant que son éjaculation marquerait la fin des ébats mais en rouvrant les yeux, elle ressentit une présence contre sa cuisse, se surprenant de constater qu'il est encore en forme....... Valia en fut honnêtement un peu gênée.

« Ce n'était pas comme ça avant, n'est-ce pas ...... ? »

Bien sûr, leurs nuits avaient furent déjà longues et chaudes. Valia s'endormait toujours épuisée, mais aujourd’hui cela dépassait tout ce qu’elle avait déjà connu.

Même épuisée, il ne voulait pas lâcher prise, ses genoux minces en tremblaient. Il y eut quelques fois où elle le repoussa parce qu'elle pensait s'évanouir. Même dans ce cas, Shuden ne s’éloignait pas, n’arrivant pas à éloigner ses lèvres de son corps, ce qui était plus que suffisant pour que la peau de Valia se mette à rougir.

« Est-ce parce que nous avons plus de temps ? »

Son incapacité à exprimer son amour avec des mots faisait que son corps réagissait violemment, mais il ne pouvait pas le dire et Shuden, dans la fleur de l'âge, plongeait dans la femme qu'il aimait sans se ralentir.

Bien sûr, Valia ignorait l'état d'esprit de Shuden ; quelques dizaines d’ébats amoureux n'auraient pas pu lui faire réaliser une telle chose, et si cela avait été le cas, l'esprit de Shuden l'aurait su.

C'était pour cette raison que Valia ne dormait pas bien la nuit, elle aurait eu besoin d'une bonne nuit de repos après ses exercices, mais n’y parvenait pas, alors elle somnolait pendant la journée. Au sein de ses appartements, elle dormait environ une demi-heure avant de se réveiller et de se faire servir du thé froid et des friandises par ses serviteurs. Ces jours-ci, les friandises étaient plus variées, des gâteau avec beaucoup de raisins frais d'été, pelés et tartinés de crème fouettée moelleuse, les puddings cuits à

la vapeur et recouverts de sirop fondent dans la bouche, des compotes et des biscuits remplissent le plateau. Valia sirota son thé au lait et glissa un biscuit dans sa bouche, bien cuits avec différentes sortes de confitures, les biscuits si ronds et mignons.

« Vous avez l'air de préparer beaucoup de choses à grignoter ces derniers temps » pensa Valia en grignotant son biscuit, « mais ils sont tous délicieux de toute façon, alors je ne vais pas leur demander de réduire la quantité » . Elle n'avait pas réalisé à quel point les serviteurs de Garth surveillaient sa consommation.

« La maîtresse a-t-elle fini son goûter ? »

« Oui. La maîtresse a aussi bu deux tasses de thé supplémentaires »

Paul hocha la tête. Elle mangeait la plupart des friandises qu’on lui apportait ces derniers temps. Les sucreries étaient une nécessité lorsqu’on avait besoin d’énergie

« Elle sera fatiguée demain aussi, alors apportez-lui beaucoup de sucreries »

« Oui »

Actuellement, la dame était au lit avec Son Excellence jour et nuit, elle dépensait donc beaucoup d'énergie. Les employés travaillant depuis de long date pour les Garth, n’émettaient aucun jugement, ni aucune rumeurs, parfaitement formés, éduqués et fidèles envers la famille qu’ils servaient.

Comme Paul l'avait prédit, Shuden prit la main de Valia dès la fin du repas. Les domestiques détournèrent les yeux feignant l’ignorance sur leur différents démonstration d’affection depuis les jours de leur vie commune au sein du manoir de la capitale.

Sarah détourna les yeux et se tut, mais ne put s'empêcher de penser, tous au fond d’eux l’imaginèrent secrètement enceinte et si elle portait un enfant, elle devrait manger aussi bien qu'aujourd'hui, car les nausées matinales étaient si fatigantes, il était préférable pour une femme enceinte de manger de bons aliments nutritifs.

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« Patronne ! »

« Je ne sais pas, je n'en veux pas, je ne le vendrai pas, coupez-moi la main »

Elle était aujourd'hui la créatrice de robes la plus populaire de la capitale au point d’être suffisamment occupée pour remplir dix corps ; même des princesses d'autres pays étaient venues lui demander des robes.

Elle avait toujours eu des clientes. Si son manque de notoriété était un défaut, le bouche à oreille fonctionnait bien sinon, Paul ne lui aurait jamais demandé de lui faire sa robe de mariée, un an déjà s’était écoulé depuis cette fameuse commande

Dans l'intervalle, le profil de Fleur monta en flèche. Les nobles faisaient la queue pourlui réserver des robes.

Tout cela grâce à son contrat d'exclusivité avec Valia ; elle n'avait pas annulé le contrat depuis son départ au domaine. Si le bouche à oreille suffisait à l'occuper mais récemment, Garth fut élevé au rang de duc.

Le premier duc depuis longtemps, mettant la capitale en ébullition et au centre se trouvait le duc et la duchesse de Garth, séjournant au domaine. Ils ne se montrèrent pas, ce qui fit d'eux le sujet principale de conversation de la ville et en ricochait la robe de Valia fit aussi l'objet de nombreuses discussions, répétant de fait le nom de la créatrice De fil en aiguille, le salon de beauté de Fleur connut un essor sans précédent. Les robes de prêt-à-porter exposées au salon se vendirent jusqu'à la dernière. Les couturières du salons de Fleur travaillaient jour et nuit pour créer des robes et répondre à la demande.

Les femmes nobles issues de familles puissantes étaient différentes, toutes voulaient que leurs robes soient personnalisées par Fleur elle-même. Une robe sur mesure était différente d'une robe de prêt-à-porter, surtout que Fleur était perfectionniste, et une fois qu'elle s'occupait d'une robe, elle la redessinait.

« Madame, vous êtes sûre de ne pas vouloir sortir ? La comtesse de Roland achète une robe pour les débuts de sa troisième fille....... »

« Ugh ! »

Fleur, qui s'était enfouie la tête dans les mains sur le canapé, se leva d'un bond et se prit le crâne des deux mains.

« Je suis prise pour les trois prochaines années ! Je dois dessiner dix-huit robes toutes les trois semaines pour tenir le coup ! Dix-huit ! Dix-huit robes ! Tu trouves le chiffre dix-huit ridicule ! Comment suis-je censée prendre plus de commandes de robes ici ! »

La frustration de Fleur était palpable avec ses yeux injectés de sang et sa peau pâle causé parnle manque de sommeil. La styliste, actuellement la plus recherchée de la capitale, ressemblait plus à une morte vivante. Finalement, l’assistant dit : « Oh, je vois »

et redescendit dans le salon.

Fleur enfouit à nouveau sa tête dans le canapé, dix minutes passèrent. L'assistante styliste remonta en courant claquant la porte.

« Patronne ! »

« Je vais le virer un de ces jours » cria Fleur en serrant les dents.

« J'ai dit que je ne sortais pas ! »

« Pas ça » dit-il « mais il y a une lettre du Château de Garth »

« Quoi ? Château de Garth ? »

Fleur, affalée sur le canapé, se leva d'un bond et arracha la lettre des mains de l’assistant prenant même pas le temps d'utiliser un coupe-papier, elle déchira soigneusement l’enveloppe.

Fleur commença à lire la lettre rapidement. Ses yeux fatigués se plissèrent et sa bouche s'entrouvrit. L’assistant, qui se pencha pour regarder la lettre obscure, s'empressa de demander : « Pourquoi, qu'est-ce qui ne va pas ? »

« À la fin de la journée, je veux que tu amènes les deux filles les plus rapides. Je veux Anne et Rand »

Fleur ébouriffa ses longs cheveux et les attacha en un chignon lâche puis elle se rendit à son atelier suivit de près par son assistant qui lui demanda : « Que dit la lettre ? »

« Elle dit qu’elle a besoin d'une robe »

« Si elle en a besoin, alors elle en a besoin, mais pourquoi es-tu si surprise ? Où va-t-elle la porter ? »

« Un bal masqué »

« Oh. La duchesse de Garth organise un bal masqué ? »

« Je crois bien »

« Oh, c'est vrai, c'est le Garth. J'ai entendu dire que le plus cher de tous les banquets à organiser est un bal masqué, et que cela coûte aussi cher d'en organiser un que cinq banquets, donc vos nobles doivent être vraiment riches »

« Elle est la duchesse de Garth, cela me suffit »

Malgré sa réponse désinvolte, le visage de Fleur était très sérieux en repensant à la lettre.

« Une robe assortie au diadème ? »

Elle se souvenait bien sûr du diadème de diamants que le duc de Garth avait offert à la duchesse et Valia lui demandait de lui confectionner une robe assortie.

Et ce n'était pas tout. Après que Valia fut descendue au domaine, Fleur lui avait envoyé un guide de commande.

Lui demandant pour quelles occasions elle la porterait, comment elle voulait la sentir, et si elle avait des couleurs ou des longueurs particulières en tête, c’était ainsi que Fleur prenait les commandes de robes des nobles vivant à l’étranger Jusqu'à présent, la lettre n'était pas très exigeante, Valia se contenta de parler de la saison et de l'objet de la commande.

Sauf pour ce mot

« Romance ? »

Il y avait écrit 'romance' partout. C'était le mot-clé que Fleur lui avait envoyé en exemple, tiré d'une lettre de demande de robe d'un duc étranger, un homme chanceux qui était tombé amoureux de la fiancée choisie par ses parents. Il avait commandé une belle robe pour demander sa fiancée en mariage avec élégance, sans se soucier du drame familial. L'histoire n'était pas très détaillée, mais suffisant de se faire une idée.

Une histoire d'amour avant les fiançailles.

Le simple fait d'y penser fit palpiter le cœur de Valia, qui prit son courage à deux mains pour écrire le mot « romance ». Elle ne put pas parler d'aveu, ou de confession alors elle tourna sa lettre du mieux qu'elle put. C'était ce mot-clé de la lettre que Fleur lui avait envoyée en guise d'exemple, alors elle se dit que ça irait.

« Le diadème auquel le duc de Garth tenait tant... La romance en plus ? »

La combinaison de ces deux mots généra à eux seul une histoire. Fleur était une styliste qui ne faisait que des costumes pour la noblesse sachat pourquoi les aristocrates se souciaient tant de leur apparence.

C'était une façon d'exprimer leurs sentiments, une façon d'entrer en relation avec la personne qui les attirait.

Par exemple, si la dame de son cœur s'appelait Rose, il porterait une boutonnière avec des roses et pas n'importe comment car le bouquet était généralement accompagné d'une parure de bijoux.

De plus, Fleur ayant souvent vu le duc et la duchesse de Garth, pouvait deviner ce qui se passait plus facilement que d'autres et si elle sentait qu'elle manquait de preuves, elle comblait les lacunes avec son instinct, ainsi Les artistes développaient une sorte de sixième sens dans les endroits les plus étranges.

Le duc de Garth ne pouvait détacher son regard de la duchesse, mais ce n'était pas le cas pour la duchesse.

« J'ai un pressentiment…. » s’esclaffa Fleur

Tome 3 – Chapitre 71 – Diadième et

bouquets

Dans les cercles mondains de la capitale, ce n'était pas une mince affaire que Shuden Garth soit parti en congé car il n’avait jamais pris de vacances depuis qu'il était marquis, tous le ne le savaient pas forcément, mais ceux qui le savaient en restaient étonné.

Shuden avait obtenu un congé de trois mois.

C'était bien peu par rapport aux autres nobles, qui bénéficiaient généralement d'un congé près de six mois, mais ce n’était qu’une marque de l’immense importance du duc de Garth, au point qu’aucun autre noble de l'Empire Gel ne pouvait vraiment le remplacer même lorsqu’il n’avait que le titre de marquis, il était pourtant d’un rang supérieur face au duc de William.

Ce fut pourquoi la plupart des nobles pensaient : « Ah, enfin, le duc de Garth se décide à se reposer, même s'il était parfaitement capable de remplir ses nombreuses fonctions, Shuden n'était qu'un être humain »

De plus, le domaine de Garth était un endroit riche : la terre était fertile et le climat doux. L'agriculture importante via les céréales abondantes sans compter que les terres bordaient la mer. La terre était si riche que même si le taux d'imposition était plus élevé que dans les autres domaines, les seigneurs arrivaient à s’enrichir facilement.

La sécurité était stricte et les routes bien entretenues. Il y régnait également une atmosphère détendue et décontractée, propre aux climats chauds. C'était l'endroit idéal pour passer des vacances sauf à rechercher l’ambiance animé des bals et des salles de jeu, Shuden n’ayant jamais montré une inclinaison pour les mondanités au sein de la capitale, tout le monde supposait qu'il passerait trois mois au domaine avant de rentrer à la capitale.

Donc qu’elles sont les chances de le croiser au sein de la capitale, et pourtant dans une bijouterie du quartier huppé, un groupe de dames à la recherche d'un collier de saphirs assorti à leurs robes nouvellement taillées s’interrogèrent

« c’était bien le duc de Garth, n'est-ce pas ? »

« Oui, je crois. Je pense que oui »

« Je le croyais au sein de son domaine ? »

« Pourquoi est-il ici en ce moment ? »

Les dames, qui venaient de tomber sur une célébrité, suivirent Schuden des yeux. Il descendait d’une pièce située au deuxième étage avec derrière lui, un homme à la barbe grisonnante boitant.

« Merci, Votre Excellence ! »

Les yeux des dames s'écarquillèrent légèrement lorsqu'elles reconnurent l'homme, toute personne dans la capitale qui s'intéressait à la joaillerie reconnaissait cet homme.

C'était Hubert, le maître artisan de cette bijouterie. Hubert fit un geste, et les serviteurs du premier étage se penchèrent pour saluer Shuden sur le départ, et même le maitre artisan s’inclina

« Reprenez vos postes »

Dès que Shuden fut hors de portée de voix, Hubert se releva, il aurait pu saluer les autres invités du premier étage, mais il ne le fit pas ; se contentant de remonter au deuxième étage avec un bruit sourd caractéristique. Les dames secouèrent la tête, sans s'offusquer son tempérament étant bien connu.

« Il s’est incliné » disaient-elles.

Hubert, le maitre artisan, était un homme fier et quelque peu excentrique mais aussi généreux, poli et sarcastique à l'extrême.

Le problème était que, selon les critères, Hubert demandait des prix trop élevé.

Hubert retourna dans la pièce de travail située au deuxième étage, s'installant dans son siège, il examina les échantillons de bijoux posés sur la table et le bon de commande, avec écrite dessus une commande longue de près de trente pages, écrite à la main

« Oui, ce Shuden Garth »

Il n'aurait jamais cru voir un jour le vrai duc de Garth.

Même avec sa réputation de grand artisan, il y avait un monde de différence entre la visite d'un mandataire et celle du maître de maison lui-même. Ce fut le duc de Garth qui vint aujourd'hui en personne, Hubert se montra hospitalier. C'était tout à fait naturel, Garth avait ce genre de pouvoir.

« J'ai eu ma part de commandes de bijoux au cours de ma vie »

Les bijoux sélectionnés pour la commande avaient un point commun : Il s'agissait de fleurs.

« Les fleurs »

« La duchesse de Garth aime-t-elle les fleurs ? »

Les bijoux floraux ne étaient pas rares. Un pendentif floral fait de diamants délicatement taillés, puis des boucles d'oreilles, un collier, un bracelet et une broche furent ajoutés pour créer une parure complète.

Bien entendu, les fleurs variaient. Shuden s'empara de tous les échantillons qu'Hubert lui montra, très vite, il eut bientôt plus de vingt-sept parures, mais le duc de Gart demanda : « Il y en a encore ? » aucun marchandage ne fut fait « Je ne sais pas pourquoi le duc est si obsédé par les fleurs » plaisanta Hubert.

[Hahaha, alors pourquoi ne pas faire un bouquet entier avec des bijoux, je plaisante, hahaha !]

Les yeux rouges le balayèrent sans réponse, et l'absence d'expression de son visage la figea un instant. Il n'avait pas eu un tel client depuis longtemps, un client heureux qui avait dépensé beaucoup d'argent, et il faisait une blague... Était-ce trop ?

Il était né et avait grandi dans la capitale et avait travaillé toute sa vie comme bijoutier, ignorant les épithètes redoutables de Schuden, comme 'meurtrier'. Pourtant, il était terrifiée par les yeux rouges qui le regardaient, le fixant sans mot dire, lui mettant le rythme cardiaque en panique. Ils ne semblaient pas le fixer, mais il y avait en eux une lente lueur de vie qui était complètement différente de celle des autres nobles.

Le regard de Shuden était innocent, mais Hubert ne pouvait pas le deviner. Le bijoutier, qui avait la réputation d'être excentrique, frissonna comme un fauve.

[Pas mal].

[...... ?]

Shuden inclina paresseusement le menton. Il aimait bien la suggestion plaisante de Hubert, mais il ne voyait pas grand-chose d'autre à offrir à Valia, à part des fleurs et des bijoux. Les bijoux mis à part, les fleurs n'étaient pas satisfaisantes pour plusieurs raisons.

Il avait d'abord pensé à creuser un étang dans le parc du château, à y planter des fleurs et à créer un hommage personnel à Valia. Le problème, ce serait pour garder l’effet de surprise, Valia se promenait souvent dans l’arrière-cour ou dans les jardins, alors la meilleure chose à faire était de dévaliser le fleuriste du domaine.

Mais Hubert semblait avoir une meilleure idée et ce serait plus sincère qu'un simple bouquet, tout luxueux qu’il puisse être.

[Je ne veux pas être le mari qui offre des cadeaux inutiles à sa femme.]

[Eh ? Vous alliez l'offrir à la duchesse de Garth ? Je suis sûr que votre Excellence en a d’autres cachés.......].

Hubert plaisanta à nouveau car voyant que la plaisanterie qu'il venait de raconter avait plu au duc de Gart, il se sentit plus confiant. Il l’aurait fini sa blague si seulement l'expression de Shuden n'était pas soudainement devenue glaciale.

[Caché, et après ?]

Son visage aux proportions exquises était toujours aussi froid et inexpressif, mais le sens dans ses yeux était sans aucune équivoque.

« Si ce que tu vas dire est une connerie, je te coupe la gorge et je te jette aux chiens »

Hubert déglutit difficilement, si son regard était effrayant auparavant, mais maintenant, c'était de la terreur. Les mains d'Hubert tremblaient, c’était presque étouffant, mais il était aussi une joaillière de renom avec une boutique dans le quartier huppé de la capitale ayant une certaine habitude pour louvoyer dans les discutions donc changea rapidement de sujet.

[Vous m'avez demandé à quoi cela pouvait servir, n'est-ce pas ?]

Hubert dessina rapidement une fleur sur une feuille blanche posée sur la table. Le regard de Shuden était rivé sur le papier tandis qu'Hubert expliquait que la fleur serait transformée en pendentif, avec une tige faite d'un épais fil d'or. La voix d'Hubert était claire lorsqu'il expliqua que la fleur et la tige étaient amovibles.

[La fleur est un pendentif, on peut donc l'enlever et l'ajouter à sa robe plus tard].

Et puis il y avait l'aspect pratique.

[Les femmes nobles ornent souvent leurs robes de nombreux bijoux, alors j'ai conçu les fleurs dans autant de formes différentes que possible pour rendre la robe plus polyvalente].

Hubert leva la tête pour demander

[Votre Excellence, cela vous plaît-il ?]

[Elle est très bien.]

Shuden acquiesça

Il était normal qu'un mari veuille que sa femme puisse montrer ses cadeaux. On ne se donnait pas beaucoup de mal pour choisir un cadeau pour rien. Il fallait avant tout qu'il lui fasse plaisir.

Hubert poussa un soupir de soulagement lorsque Shuden sembla satisfait.

Hubert nota le prix estimé et le présenta à Shuden qui signa la facture avec joie. C'était une somme qui aurait donné des palpitations à d’autres nobles, mais il s'en fichait, pour parvenir à conquérir le cœur de Valia, il pourrait vendre son propre château.

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Pendant que Shuden se rendait à la capitale, Valia était seule au château.

Elle avait été étonné lorsque Shuden, qui semblait rester au manoir, avait soudain annoncé qu'il se rendait à la capitale. Un congé de trois mois ne signifia pas qu'il allait rester au manoir pendant les trois mois, pensa Valia, c'était un homme très occupé.

« Je vous reverrai dans quelques jours »

La distorsion de route que Shuden avait gardée près du château disparut. Shuden n'avait pas fait beaucoup de bagages, car il avait l'intention de voyager rapidement avec seulement quelques assistants, il monta à cheval et partit.

Valia passa les jours suivants à s'occuper d'affaires internes. Le fait de ne pas avoir Shuden à ses côtés jour et nuit lui donnait le temps de réfléchir, mais son esprit était occupé. C'était son premier banquet, et elle organisait directement un grand banquet.

En pour ce jour de bal au château, elle organisait aussi une fête privé pour eux, les deux seigneurs du château don y devait également y prêter attention.

Un bal masqué, Valia avait choisi ce bal plutôt que les autres pour de nombreuses raisons. Certaines étaient d’ordres publiques, d'autres privées.

La plus privée d'entre elles était « de pouvoir cacher son visage ». Valia avait décidé de se confesser à Shuden ce jour-là, craignant de ne pas en avoir le courage, alors se monta tout un scénario, commandant une robe pour ce bal masqué si préparant comme si sa vie en dépendait.

Se demandant « Serai-je capable de bien le faire, et que se passera-t-il s'il me regarde comme si j'étais folle ? Non, elle n’est pas ce genre de personne »

La façon dont Shuden la traitait lui donnait de l'espoir : il était si bon avec elle, il ne la laissait pas sortir de son lit tous les jours, et chaque fois qu'elle regardait en arrière, elle se voyait elle-même se refléter dans ses yeux rouges ; à cette idée, son espoir se gonflait comme un nuage.

Si Valia n'avait pas de souvenirs du passé, elle aurait déjà cru que Shuden l'aimait. Non, cela aurait été bien si c'était une femme normale qu'il aimait dans le futur mais le problème, c'était que la personne qu'il aimait était une sainte élue de Dieu.

Un homme qui devait épouser une princesse sous l’oracle du temple était tombé amoureux d'une sainte, une vraie fatalité

Valia ne s'enhardit donc pas facilement. C'était comme si une grande roue du destin tournait lentement. Elle avait peur qu'il ait déjà été écrit que Shuden aimerait Yeri.

« Tout va bien se passer, mais si ce n'est pas le cas, j'ai déjà pris toutes les dispositions nécessaires, je suis déjà prête »

C'était une chose d'être au bord du gouffre, c'en était une autre de le franchir et de risquer un amour sans retour

La question inévitable était pour ceux qui osaient, mais Valia avait déjà pris la décision de faire un pas courageux en avant, joignant les mains en fermant les yeux, comme une fille espérant l'accomplissement d'un premier amour en une prière au ciel.

Elle voulait être heureuse, elle voulait que Shuden sourit et le cœur de Valia battait la chamade tandis qu'elle y pensait

Ps de Ciriolla: les blagues avec Shuden, faut bien faire attention au sujet... XD

Tome 3 – Chapitre 72 – Diadième et

bouquets

Ces derniers temps, les seigneurs et les dames du domaine de Garth étaient remplis d'impatience, ce sentiments était partagé entre les nobles et les roturiers, les premiers à cause du bal masqué qui devait avoir lieu au château, et les seconds à cause des festivités à venir, tout cela était organiser pour célébrer l'élévation du domaine de Garth au rang de duché et tous ces événements organisés par la seigneurie suscitaient beaucoup d'enthousiasme.

Aujourd'hui, Shuden était censé revenir de la capitale.

Valia se trouvait dans le bureau de la duchesse, bien décidée à régler toutes les formalités administratives avant l'arrivée de Shuden, travaillant d'arrache-pied depuis des jours, et il ne restait plus que quelques documents à examiner. Les documents relatifs au bal masqué furent les derniers qu’elle examina.

« Madame »

On frappa légèrement à la porte de son bureau.

« C'est Paul. J'ai apporté ce que vous avez commandé ce matin, puis-je entrer ? »

« Entrez »

La porte du bureau s'ouvrit, Paul entra suivi par six assistants qui portait chacun deux cartons à la main. S'inclinant devant Valia, puis ils empilèrent soigneusement les cartons sur la table du bureau ovale en prenant bien soin de les laisser fermés.

Se levant de son siège, Valia se dirigea vers la table pour regarder ce que Paul avait apporté, et à l’intérieur il y avait des masques.

« Douze modèles en tout »

« Avez-vous vérifié la quantité ? »

« Oui, madame »

« Vous avez pris la peine de les préparer. Ils sont tous magnifiques »

« Il n'y a pas de quoi, madame, et je suis heureux qu'ils vous plaisent »

Paul sourit au compliment ; chaque modèles avait une forme, des couleurs ainsi que des décorations et les différents masques devaient être réalisé en quantité pour satisfaire l’ensemble des invité prévu pour le bal.

C'était pour cela que les bals masqués coûtaient si cher : les masques, car si les invités étaient libres de s'habiller comme ils le souhaitaient, mais ils devaient porter les masques fournis par les organisateurs, qui étaient distribués à l’entrée mais les organisateurs ne pouvaient se contenter de distribuer des masques basiques à la noblesse, tous devaient être ornés de bijoux, de plumes, de décorations pleine d’élégance.

Les organisateurs du bal serait bien embarrassés s'ils n'avaient pas assez de ces beaux masques par rapport aux nombre d'invités. Bien entendu, les masques n’étaient pas récupérer à la fin du bal mais offerts aux invités en guise de cadeau pour leur participation ainsi le cout d’un bal masqué était aussi onéreux que plusieurs grands banquets

Après avoir échangé quelques mots avec Paul, Valia s’attardait sur les détails Ses yeux gris argentés étudièrent attentivement les papiers, énumérant les coûts ainsi que le montant total de l'argent dépensé pour la préparation de la mascarade, s’il était conforme aux prévisions, ce n’était pas un petit montant mais au contraire, le total s’envolait

Un bal masqué étant bien plus coûteux que n'importe quel autre banquet, à un tel point qu’elle en aurait trembler, il y a encore un an en arrière… mais plus maintenant

« Je suppose que je m'y suis habituée »

La famille Garth possédait une unité d’échelle financière différente rien que son budget mensuel du ménage était bien plus important que n’importe quelle autre grand famille de l’empire. Valia ne pensa jamais voir le jour où elle pourrait voir autant de zéros s’aligner tel les galets d’une rivière, mais que faire, l’humain était tellement adaptable, ne s’étonnant plus de ses montants de plus en plus élevés.

Valia apposa une dernière signature sur les documents.

« Enfin, c'est fait »

Valia s'étira avec le sentiment libérateur d'un travail bien fait. Une fois les documents rangés, elle s'appuya sur la chaise la plus raffinée se don bureau, fabriquée avec soin par des artisans, qui la berçait si confortablement.

Il fait si beau dehors

Les fenêtres étaient grandes ouvertes. La poussière semblait faites d’or dans la lumière du soleil. Shuden avait fait savoir qu'il quitterait la capitale à l'aube aujourd'hui mais il était du genre à arriver en avance, alors peut-être pourraient-ils dîner ensemble.

« Et puis....... »

« Je pense que je vais ...... dormir un peu »

Elle commençait à comprendre se rendant compte qu'elle devait réserver son endurance pour assumer sa nuit avec Shuden.

Elle devrait faire des siestes dès qu'elle en aurait le temps pour tenir le coup. Valia pencha la tête en arrière sur sa chaise. « C'est juste ce qu'il me faut » pensa-t-elle, dormir dans un lit pourrait décaler son rythme.

Même les employés, sachant qu'elle s'endormait à cette heure-là, se tenaient tranquilles sans la déranger. Le château tombait lui-même dans une certaine torpeur sauf au sein des cuisines où cela s'affairant à préparer une collation pour Valia qu’elle pourrait déguster à son réveil.

« Votre Excellence »

Contrairement aux prévisions de Valia l’envisageant arriver dans la soirée, Shuden rentra tôt au château, alors que même actuellement Valia était en plein songe Les serviteurs ne furent pas du tout surpris par son retour précoce ; ils s'inclinèrent respectueusement, cette habitude de retour rapide du maitre devint une réalité auquel les employés de Garth s'étaient habitués.

À peine les portes franchies, il fut informé

« Madame est dans son bureau. Elle est juste en train de se reposer »

Maintenant, Shuden se faisait dire où se trouvait Valia sans que même il est à le demander, de toute façon, c’était la seule chose qu’il comptait pour lui. Shuden enleva son manteau, le tendit à un serviteur et monta directement au troisième étage ne demandant rien d'autre.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

Les deux servantes postée devant l’entrée du bureau, se levèrent immédiatement, leurs mains s'empressant d'ouvrir la porte du bureau en même temps que la salutation.

Shuden entra, la porte se refermant sans bruit derrière lui.

Le bureau avait exactement la même taille et la même disposition que celui de Shuden.

Des bibliothèques en acajou bordaient un mur et le bureau de la duchesse trônait au centre de la pièce.

Valia dormait, la tête renversée dans son fauteuil. Shuden s'approcha d'elle discrètement, dissimulant habilement ses mouvements au cas où elle se réveillerait.

Shuden s'assit légèrement à l'extrémité du bureau et regarda Valia, si calme et posée que même son visage endormi était immobile. Shuden aimait quand elle lui souriait, mais il aimait aussi quand elle avait l'air si fatiguée et endormie, souvent il fixait son

visage après qu'elle se soit endormie, ça en devint un petit passe-temps plaisir de Shuden que Valia ne connaissait pas.

Les yeux rouges fixèrent le doux visage pendant un bon moment, jusqu'à ce qu'ils se fixèrent progressivement sur un point : les lèvres de Valia.

Shuden s'éloigna du bureau. Il se pencha silencieusement vers Valia plaçant ses mains sur les accoudoirs du fauteuil, pour embrasser la femme endormie.

C'était un baiser léger s'attardant un simple instant sur ses lèvres.

Il n'avait plus qu'à relever la tête, mais Shuden n’arriva pas à s’y résoudre si facilement.

Il ne l'avait pas vue depuis trois jours, et ces lèvres sèches lui semblaient douces une vraie friandise telement attendue.

L’ivresse de Shuden l’empêcha de relever la tête.

Il n'arrive pas à comprendre comment il avait pu survivre à ces six mois de guerre ou tout simplement comment il avait pu vivre sans elle avant même de la rencontrer.

Shuden embrassa les lèvres de Valia prolongeant cet instant de grâce.

Court si court, à peine une minute…..

« ....... »

Une sensation floue sur ses lèvres. Les cils de Valia bâtèrent légèrement dans son sommeil pui les yeux s'ouvrirent lentement sur des cils dorés. L'instant d'après, Shuden l'embrassa, sa peau fraîche se pressa encore contre ses lèvres, involontairement elle entrouvrit la bouche, invitation humide au désir.

La langue de Shuden s'y glissa

« ....... »

Le baiser devient frénétique, la sortant de son hébétude, se troublant par un autre stimulus. Shuden retira ses lèvres pour glisser ses mains sous les bras de Valia et la tirant à lui.

Valia se laissa guider quittant son sommeil en même temps que son fauteuil. Shuden posa une main sur sa hanche et l'autre autour de sa taille, la souleva doucement et l'assit sur son bureau.

Le bois dur sembla dur sous l'ourlet de sa fine robe, les orteils de Valia flottant dans l'air. Shuden se plaça entre ses jambes, l’encadrant de ses bras en appui sur le bureau, pencha à nouveau la tête.

Les lèvres roses s'ouvrirent sans résistance, Valia lui rendit le baiser avec plaisir, leurs bouches s'explorèrent et leurs souffles se mêlèrent. Embrasser passionnément la femme qu'il aimait lui procura une grande satisfaction.

Bien sûr, il y avait aussi une impulsion considérable. Shuden ouvrit ses yeux. Le baiser ne fut nullement brutal, et Valia avait encore les yeux fermés. C’était si frais et tendre, une jeune femme offrant ses lèvres dans une cour passionnée.

Shuden se sentait toujours un peu étrange dans ces moments-là, se demandant pourquoi elle ne pouvait pas faire la même chose pour lui, se sentant un peu ridicule d'avoir l'air si impatient pour finalement se dire qu’il ne pouvait pas y faire grand-chose Un homme amoureux était toujours l'outsider.

Sans rompre son baiser, il souleva sa jupe d'une main. L'ourlet fin de sa robe fut remonté jusqu'à ses cuisses, puis il se glissa à l'intérieur, passant la paume de sa main sur sa cuisse lisse.

Ce geste indiqua clairement ses intentions. Valia secoua légèrement la tête, repoussant la langue qui s'était aventurée dans sa bouche mais elle ne se retira pas. Elle réussit finalement à ouvrir la bouche, mais seulement après avoir légèrement secoué sa mâchoire.

« Shu, c'est mon bureau...... »

Ce n'était même pas un canapé, mais un bureau.

« Si nous allons dans la chambre, je ne vous laisserai pas partir »

« C'est ...... ? »

Shuden rit paresseusement.

« Quand même, si ça ne vous dérange pas, allons dans la chambre »

« ....... »

Valia se tut, non pas qu’elle refusait passer une nuit avec Shuden, bien au contraire, elle l'attendait avec impatience.

Le problème, c'était leurs endurances étaient bien différentes Et ces derniers temps, tous les promesses faites sur l’oreiller si elle étaient sincères, ne furent jamais tenues

« J'ai besoin d'améliorer mon endurance....... »

Trouvant si injuste d’être la seule s’embarrasser dans divers situation, Valia voulait embarrasser Shuden au lit au moins une fois, même si elle n'avait pas encore de plan concret pour y parvenir.

La nature longue, fréquente et implacable de leurs ébats diluait rapidement la timidité et l'embarras de Valia bien plus vite que Shuden ne l'avait vaguement prévu, mais il l’ignorait encore.

Shuden enfouit sa main entre les cuisses de Valia, pinçant et frottant à travers le tissu fin. Le corps de Valia frémit au contact de ses doigts sur son point sensible, serra faiblement l'épaule de Shuden en réponse au stimulis

Il l'avait désirée toute la journée, mais lorsqu'il s'agissait de caresser certaines parties, il était prudent, délicat comme caressant le trésor le plus précieux et délicats, ces zones si sensibles semblaient si vite sujettes aux ecchymoses.

« Mmmmm....... »

Valia grogna doucement lorsque les longs doigts saisirent et frottèrent avec insistance son clitoris dissimulé dans les plis de chair, accélérant l’humification de son intimité. Les gémissements qu'elle poussait en enfouissant son menton dans son épaule étaient très stimulants.

Shuden enroula les bras de Valia autour de son cou, pressant leurs corps l'un contre l'autre, il lui attrapa les hanches pour la soulever doucement, accédant enfin à sa culotte, il s’empressa de lui retire, qui refusant de tomber au sol, s'accrocha à l'une de ses chevilles.

À part cela, il ne toucha à aucun vêtement, nullement besoin de tout retirer pour faire l'amour, détachant les jambes de Valia, il les maintint écartées, son pénis étant déjà gonflé du moment où il avait commencé à la toucher

Shuden saisit fermement les cuisses de Valia, comme s'il la retenait, et s'enfonça lentement.

« Hmph....... »

Shuden en fait toujours trop, remplissant Valia à chaque fois qu'ils faisait l'amour.

Lorsque son pénis de la taille d'un avant-bras commença à bouger sérieusement, ses yeux gris argentés s'écarquillèrent.

« Ahhhh ! Shhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

Les hanches de Valia dépassaient à peine du bord du bureau, et elle s'appuya plus sur les mains de Shuden que sur autre chose et rapidement les fines jambes de Valia s'enroulèrent autour des cuisses de Shuden.

Un lit, c'était une chose, mais un bureau, c'en était une autre ; au moindre faux mouvement, elle risquait de tomber, surtout lorsque Shuden soulevait sa taille comme s'il allait quitter son intérieur.

Elle reprit son souffle, resserra ses bras autour de son cou et retint de justesse le gémissement qui menaçait de s'échapper.

C'était son bureau, et il y avait sûrement des employés qui attendait à l'extérieur, et l’insonorisation était du coup bien moins bonne que la chambre du couple et ses doubles portes

« Hmph......, hmm...... »

Les joues de Valia rougissaient alors qu'elle luttait pour avaler son gémissement, mais malgré cela, elle ne put s'empêcher de remarquer que son excitation se mit à tressaillir en elle.

Dans son bureau, pas au lit, à peine déshabillée, étouffant un gémissement de peur d'être entendue de l'extérieur.

C'était étrangement immoral, la situation lui donna un étrange frisson, mêlé à un sentiment d'immoralité et une étrange sensation de chaleur. Valia poussa fort à chaque fois que Shuden se déhanchait, un gémissement retentissait.

« ......aahhhhhhhhh ! »

Elle atteignit l’orgasme en un instant. Son dos s'arqua lorsqu'elle ressentit un plaisir aveuglant qui sembla brouiller sa vision pendant un instant. Les parois internes de Valia se contractèrent violemment, et la chaleur parcourut son corps.

Shuden gémit ; il n'était pas facile de la pénétrer quand elle était si étroite, mais chaque fois qu'il le faisait, son vagin semblait s'accrocher à lui et refuser de le lâcher, il pouvait écarter plus les jambes de Valia, rien n'y faisait, il en avait du mal à respirer tant la sensation de son pénis se faisait aspirer était stimulante.

« ......Valia »

La voix était grave, il aura fallu rencontrer Shuden pour que Valia réalisa que son nom pouvait avoir une consonance aussi érotique. Il l’embrassée dans le cou et lui chuchota

« Vous en faites trop »

Sa voix était haletante faisant rougir Valia

« Et trop serré »

Valia sentait son souffle se bloquer dans sa gorge chaque fois que Shuden disait cela, car rien n’était pas fait exprès.

Rien n’était de sa volonté propre, son corps réagissait uniquement aux sensations, se détendant à chaque fois qu’il lui demandait

Avec le recul, en en concluait que c’était du à la taille du pénis de Shuden, et la dessus on n'y pouvait rien. Valia enfouit son front fiévreux et moite dans l'épaule de Shuden, gémissant

« Vous êtes trop....... »

« Trop ? »

« ......rien »

Elle ne pouvait pas parler, mais il pensait deviner ce qu'elle essayait de dire à la façon dont elle se tortillait. Souriant doucement Shuden embrassa la tempe de Valia, son bas-ventre se resserrant pendant ce temps mais pas suffisant pour l'empêcher de bouger légèrement pendant qu'ils parlaient.

Il glissa son bras autour de sa cuisse et la serra dans ses bras, puis la souleva complètement du bureau. Surprise, Valia s'accrocha au cou de Shuden, les cuisses tendues par son étreinte.

Après que Valia ressentit deux orgasmes supplémentaires, Shuden gémit la gardant dans son étreinte pour sentant la chaleur et la rémanence du plaisir, et ce ne fut qu'après quelques instants qu'il la déposa sur le bureau.

« Valia »

Shuden embrassa le coin des yeux de la jeune femme, brouillés par la luxure, et lissa l'ourlet ébouriffé de sa jupe. Il valait mieux ne pas remettre ses sous-vêtements complètement trempé.

Shuden lui retira les sous-vêtements encore accroché à son pied, Valia était un peu gênée.

Descendant du bureau, elle se sentit mal à l'aise en bas, ainsi imbibé de fluides corporels. Elle voulait prendre un bain, mais elle devait d'abord reprendre son souffle après avoir calmé sa respiration, Valia put dire ce qu'elle avait prévu de demander à l’origine.

« ......shu. Quand êtes-vous arrivée ici ? »

Shuden, qui l'avait observée sans mot dire pendant qu'elle essayait de reprendre son souffle, répondit.

« Je suis venu il y a un moment, mais vous dormiez »

« Je pensais que vous seriez là dans la soirée, vous aviez dit que vous aviez quelque chose d'urgent à régler »

« Je m'en suis occupé rapidement »

La réponse de Shuden était laconique. C'était une affaire rapide mais ce qu’elle ignorait, c'était que Shuden avait fait tout le chemin depuis le domaine jusqu'à la capitale pour lui commander des bijoux

« Il a dit que c'était très urgent......, alors je suppose qu'on s'en est occupé et qu'il est revenu rapidement ? »

Pour Valia, l'urgence, était forcément un sujet militaire ou de lié aux chevaliers de Garth, ne pouvant imaginé rien d’autre.

« Alors vous ne allez nulle part jusqu'à la mascarade ? »

« Je n'irai nulle part même après ça »

Valia cligna des yeux, puis se mit à rire. Shuden avait dû dire cela sans réfléchir, mais pour elle, cela sembla très excitant. On aurait dit qu'il n'irait nulle part après avoir entendu sa confession.

« Shu. Puis-je prendre un bain d'abord, puis dîner ? »

« Comme vous voulez, madame »

Shuden répondit légèrement puis sourit à Valia lorsqu'elle lui parla des documents qu'elle avait traités aujourd'hui, mais quelque chose d'autre le préoccupait.

« Je ne pense pas qu'elle puisse tenir le bouquet » pensa-t-il en regardant les membres fins de Valia.

Les bijoux étant essentiellement des morceaux de pierre, tout naturellement, ils étaient lourds et en créant un bouquet avec une centaine de fleurs de pierres précieuses, cela pèsera lourd.

Shuden était bien conscient de la finesse du corps de Valia. En fait, il n'y avait probablement personne sur tout le continent qui connaissait son corps mieux que lui ; Valia avait une ossature fine, poignets, chevilles, tous lui tenait dans sa main fermée

« Cela n’a aucune importance ....... »

Si elle disait qu'elle ne pouvait pas le porter parce qu'il était trop lourd, il pouvait le porter pour elle Il voulait juste qu'elle soit heureuse. Un homme qui offre un cadeau à la femme qu'il aime ne s'inquiète de rien.

Le château de Garth pourtant fermé depuis des années s’ouvrit pour accueillir un bal masqué, faisant découvrir aux invités l'immense, qui avait toujours dégagé une présence mais pendant l'absence de son propriétaire.

Ps de Ciriolla : Valia & Lucia... même problématique d'endurance.....XD

Tome 3 – Chapitre 73 – Diadième et

bouquets

« Mon Dieu, ça parait tellement plus grand maintenant que je suis à l'intérieur ! »

« Ma grand-mère m'a dit que le château était réputé luxueux avant »

« Tu veux dire qu'il était encore plus luxueux que maintenant ? »

« Exactement »

Les jeunes nobles aux éventails crachèrent une série de mots admiratifs. Les robes et les costumes étaient mis en valeur, leurs yeux pétillaient de joie.

L'entrée de l'annexe du château de Garth était en pleine effervescence, tous avaient les yeux rivés sur le château.

C'était le château du seigneur du domaine et pourtant, aucun vassal ne l'avait jamais visité. La fermeture du château par Shuden n'était pas forcement connu pour la plupart des nobles du sud savaient simplement que Shuden avait emmené ses serviteurs à la capitale.

Pourtant, le bâtiment d'origine était grand, orné et imposant, les jardins à l'avant étaient vastes et le domaine était si étendu que les voleurs n'osaient même pas essayer d'y pénétrer ainsi le château était à l'abri des invasions, même peu gardé.

Il fallut un long trajet en calèche depuis la porte principale avant d'atteindre le bâtiment principal, le maitre des lieu n’était pas présent en personne pour accueillir les invités

« Je suppose que nous verrons la duchesse aujourd'hui » dit l'une des dames à voix basse.

En fait, elles disaient toutes quelque chose de similaire, il n'était donc pas nécessaire de baisser la voix.

« Suis-je la seule à avoir eu du mal à dormir la nuit dernière ? »

« Non, moi non plus. »

« Eh bien, il n’y avait pas eu d’événement de ce niveau depuis des années, alors je suis sûr que tout le monde pense la même chose »

« Oui. Elle a pris le contrôle de la scène sociale de la capitale d'un seul coup, alors qu’elle n’a même pas participé au moindre gouter ici »

« Je pensais qu’elle l’aurait fait »

La duchesse inconnue n'avait même pas pris un petit thé, encore moins un goûter, mais son aura n'avait pourtant pas faibli au sein de la société mondaine Bien sûr, ce n'était pas comme si la noblesse du sud ne l'avait jamais, pour le mariage, il y a déjà un an Shuden avait invité plusieurs de ses vassaux pour honorer Valia, et ayant mis à disposition une distorsion de route, ils étaient largement venus De fait de nombreuses dames du domaine avaient vu Valia ce jour-là mais c'était largement insuffisant pour juger de son image ou de sa personnalité.

Ce qui avait marqué tout le monde, ce fut le second mariage et la dentelle exquise, deux éléments qui avait contribué à la propulser au centre de toutes les discutions finalement de la même manière qu’au sein de la capitale, où ils étaient aussi de les nobles de la hautes société

« Quelle grande femme »

L'image d'une dame imposante, arrogante et tout à fait aristocratique envahit l'esprit des nobles du sud, le terme de Madame pour la désigner semblait bien faible pour la décrire.

« Pensez-vous que je doive me couvrir la bouche avec l’éventail de plumes et que je rie froidement ? »

« Pourquoi pas ? En plus, elle pourrait glacer d’un simple regarde n’importe qui »

« Elle a dû froisser quelques plumes dans les cercles sociaux de la capitale »

Tout comme l'aristocratie de la capitale s'attendait à une atmosphère idyllique et lyrique dans le Sud, l'aristocratie du Sud avait ses propres illusions sur la capitale où la duchesse de Gart était un dame glamour, sophistiquée et sarcastique dans les fantasmes de l'aristocratie méridionale.

« Je suis un peu inquiète » dit-elle, « pourrait-elle m'humilier si elle me surprenait de la mauvaise manière »

« Vous aurez de la chance si vous ne faites que m'humilier, je ne pourrai peut-être même pas me rendre au banquet »

« Oui, je vois que nous pensons tous de la même façon »

Une jeune noble jeta un coup d'œil sur le côté en disant cela. Les yeux de l'assemblée se tournèrent dans cette direction où plusieurs dames discutaient en cercle, leur nez, toujours haut sur la tête en raison de leur influence considérable dans les cercles sociaux du sud, se tenait moins bien.

La duchesse de Garth, les dominerait, selon la rumeur. « Et si je me fatiguais à la tâche pour l'atteindre et que je subissais le même sort que la duchesse de William ? Je n'ai pas travaillé mon expérience depuis des années pour rien »

À bien des égards, c'était une bonne situation, s’agissant d'un bal masqué, et on ne pouvait pas montrer son visage comme dans n'importe quel autre banquet ainsi que les vieilles mondaines du Sud gardaient leur fierté de coté.

Avant même qu'elle fasse réellement ses débuts en public, Valia avait tiré les ficelles, mais elle était totalement ignorante de cette situation, pire elle était même plutôt nerveuse

« Comment allez-vous ? Ça va ? »

« Bien sûr, Madame. Vous êtes magnifique »

« En effet »

Les servantes bavardaient ; moitié flatteuses, moitié sincères mais Valia décida de n'écouter que les compliment, voulant qu'on lui dise qu'elle était très belle aujourd'hui.

Mais elle restait nerveuse.

Valia portait la robe argentée que Fleur lui avait envoyée, portant les gants et les chaussures assortis avec sa tenue. Son maquillage et sa coiffure avaient été soigneusement réalisés, résultat de trois heures à cinq des plus habiles servantes du château.

Valia passa une main dans ses cheveux où le diadème de diamants était épinglé dessus, dessinant des courbes gracieuses. Chaque fois qu'elle bougeait la tête, il étincelait, éblouissant ses yeux.

Elle avait fini pas apprendre combien coûtait ce diadème, un peu avant qu'elle n'attrapa la grippe et si le prix était le prix, c’était fait qu’il fut remporté par l’enchère maximal qui était étonnant.

Elle s’était demandé s'il existait une personne folle au monde capable d'obtenir l'enchère la plus élevée lors d'une vente aux enchères de bijoux mais elle avait dû admettre que son imagination n’était pas assez élevé pour cela et retiré son commentaire sur la folie.

Cette personne existait bel et bien et ce n’était personne d'autre que son propre mari.

Même Shuden l’assura qu’il n’y avait aucun problème avec le prix, Valia réalisa alors que l'unité de valeur était vraiment différente d’une personne à l’autre dès le lendemain, elle demanda à ses servantes de ranger le diadème dans le coffre à bijoux.

C'était donc la première fois qu'elle le portait réellement car elle avait reçu tellement de bijoux qu'elle n’avait encore jamais eu l’occasion de le porter

Valia jeta un coup d'œil sur le côté, au manoir de la capitale, Shuden était généralement assis à cette distance, mais il n'était pas à ses côtés aujourd'hui. Elle lui avait demandé d'aller d'abord dans le hall, disant que cela prendrait beaucoup de temps pour se préparer. En ce jour où elle avait décidé de se confesser, son cœur aurait explosé s’il avait été à ses côtés tout du long.

« Je ne m'attendais pas à ce qu'il accepte »

En fait, elle s'attendait à ce qu'il refusa, mais il acquiesça simplement si d’un côté elle était soulagée d'avoir le temps de réfléchir, elle était aussi secrètement déçue qu'il parte aussi facilement. Valia ne comprenait pas très bien ce qu'elle ressentait.

« Après tout, c'est le premier bal au château depuis longtemps »

Valia fronça légèrement les sourcils, le Shuden qu'elle connaissait ne semblaient pas s'intéresser aux banquets.

« Non, ne nous préoccupons pas de cela »

Valia s'accrocha difficilement à son courage en essayant de ne pas se laisser submerger par le comportement mesquin de Shuden mais elle était loin de se douter qu'aujourd'hui, Shuden aurait besoin de son propre temps pour se préparer.

« Madame. Voulez-vous que je vous mette le masque ? »

« Bien sûr »

Bien qu'elle soit la maitresse de ces lieux, le masque que Valia allait porter n'avait rien de spécial. C'était un masque bleu clair, l'un des douze que Paul avait préparés, pas plus orné de bijoux ou de plumes que les autres.

Les organisateurs portaient des masques simples uniquement pour le plaisir. Dans un bal masqué, tout le monde avait le visage couvert et l’organisateur portait un masque identique pour se fondre dans la foule et profiter du banquet, fallait attendre la fin pour que les masques tombent

« Et si la personne qui vous parlait avec excitation, que vous ne connaissiez pas, était en fait l'organisateur ? » S'il avait les moyens d'organiser un bal masqué, il était forcément d’un statut supérieur, cette inconnue, cette petite inquiétude était également un élément essentiel du suspense de la mascarade.

Les servantes placèrent le masque sur le visage de Valia, les derniers cheveux indisciplinés se firent soigneusement épinglés en arrière et Valia vérifia une dernière fois son reflet dans le miroir en pied avant de quitter la pièce.

À peine sortie, elle croisa le regard de l'homme qui attendait derrière la porte, sa mâchoire tomba de stupeur, Paul, qui se tenait à côté de lui, était en train de discuter de quelque chose, mais dès qu'il l'a vue, il se reprit.

« ....... »

C'était Robin, envoyé par Shuden lui-même pour chercher Valia, la dame et un jeune chevalier réunis après une longue période, rien ne devrait être gênant entre eux sauf…

Un petit incident dans un champ de tournesols.

Valia toussa.

« ......Ça fait longtemps »

« ......Ça fait longtemps »

Depuis le retour de Shuden de la guerre, les fonctions de Robin en tant qu'escorte de Valia avaient naturellement été suspendues, depuis Robin passait ses journées sur le terrain d'entraînement du manoir pour rattraper son manque d'entraînement et comme Valia ne s’y rendait jamais, ils ne s'étaient pas revus depuis cette histoire embarassante dans le champ de tournesols.

Malgré la gêne, Valia étudia Robin s’il était toujours à moitié armé voir complétement armé, aujourd'hui il était habillé bien différemment, portant un costume gris foncé pour le bal, et ses cheveux étaient soigneusement gominés, il mettrait probablement aussi un masque juste avant d’entrer dans la salle de bal.

« Mmm......, vous êtes ravissant aujourd'hui, Sir»

« Ah....... J'ai pris quelques précautions. Je dois escorter Madame....... Ah ! La dame est belle aujourd'hui, elle aussi. Beaucoup plus belle que d'habitude ! »

« Beaucoup plus que d'habitude ? »

Les servantes qui étaient sorties derrière elle arboraient des expressions choqués et Paul ne faisait pas exception à la règle ; n'importe qui se sentirait bizarre de s'entendre dire qu'il était plus beau que d'habitude un jour où son visage était recouvert d'un masque.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec Sir Robin aujourd'hui ? Veut-il être ganté par Son Excellence ? »

Les employés de Paul ne savaient pas ce qui s'était passé entre Valia et Robin, et ne se rendaient donc pas compte qu'ils se sentaient gênés et embarrassés et donc ils se contentèrent de fixer Robin.

« Hmph »

Robin se rendit compte de son erreur un peu trop tard. Dans sa nervosité, il voulut dire quelque chose d'autre et ouvrit la bouche pour balbutier.

« Madame, madame. Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Je voulais dire que vous êtes toujours belle, mais qu'aujourd'hui vous êtes particulièrement belle...... ! »

« ......Je vois, merci »

« Non ! ......Merci aussi »

Il y eut un flot de paroles, puis un silence. Robin roula des yeux et respira profondément. Un embarras est un embarras, et aujourd'hui il avait un travail important à effectuer, devant aller chercher la dame.

Il allait aussi au bal

Ils n'allaient que du bâtiment principal à l'annexe, mais le château de Garth n'était pas un château ordinaire, et vu sa taille, on pouvait dire qu'ils se déplaçaient de manoir en manoir. Robin

« Il n'y a pas de problème »

Il lui fallut peu de temps pour retrouver ses réflexes digne d'un chevalier du Garth, ainsi Robin tendit poliment une main.

« Si vous voulez bien m'excuser, Madame »

Valia posa sa main sur celle de Robin comme une dame.

« Au fait, Sir. Vous ne pouvez pas continuer à m'appeler madame, c'est un bal masqué »

« Ah, oui. Puis....... »

Robin, dont le cœur battait la chamade à l'idée d'assister à son premier bal, dit sérieusement.

« Allons-y, ma lady »

Valia sourit à travers son masque qui donnait possibilité de voir son sourire

« Très bien, mon seigneur »

Le visage du jeune chevalier s'éclaira, Robin sourit et accompagna la noble aux yeux gris argentés.

Tome 3 – Chapitre 74 – Diadième et

bouquets

Trois lieux étaient ouverts aux nobles invités au château aujourd'hui ; l'annexe, les jardins et l’arrière-cour

Les salons jouxtant la salle de bel de l'annexe avaient été transformés en salles de repos, et les jardins et l’arrière-cour avaient été généreusement éclairés par des cristaux magiques, projetant une douce lueur semblable à un clair de lune.

« Il y a tellement de monde ici »

« En effet. Ah, c'est notre tour »

« Je vous verrai plus tard, si je peux »

« Ce n'est pas grave. Amusez-vous bien »

Les nobles qui attendaient se dispersèrent, guidés par les employés du château, et entrèrent chacun par une entrée différente, les yeux rivés sur les nobles alignés devant eux.

La particularité du bal masqué résidait dans cette entrée. Les cloisons furent surélevées pour former des murs temporaires, créant ainsi un labyrinthe.

Il y avait ainsi neuf entrées au total et à l’inverse des autres banquets, les invités ne pouvaient pas entrer ensemble lorsqu’ils arrivaient en groupe, chacun devait entrer individuellement.

Par conséquent, même un groupe de personnes arrivant en calèche devait être séparé.

Bien entendu, chaque entrée prenait un temps différent pour être franchie, et les masques étant choisis après coup, garantissait un certaines forme d'anonymat.

Peu de nobles détestaient cette atmosphère car dans un monde social où le statut, la position, les relations et les ragots étaient inévitables, les bals masqués étaient comme un événement plus qu’original

S'ils n'étaient pas si coûteux à organiser, ils auraient pu devenir les événements les plus organisés au sein de l’empire de Gel

L'exception à la règle selon laquelle on pouvait assister au bal sans passer par cette entrée était le droit exclusif du propriétaire des lieux, bien sûr.

Shuden jeta un coup d'œil à l'entrée bondée et traversa la foule animée, le visage recouvert d'un masque bleu clair

Malgré cela, Shuden attira les regards des dames.

Même le masque ne cachait pas ses cheveux blonds brillants et son corps exceptionnel ainsi vêtu d'un beau costume bien ajusté, il devenait le centre de l'attention.

Comme il était beaucoup plus grand que la moyenne des hommes, personne ne pouvait s'empêcher de lui jeter un coup d'œil.

Il se dirigea vers les jardins qui s'étendent vers l'annexe. Le château, ses jardins et son arrière-cour seraient bondés et chaotiques toute la nuit, c'était pourquoi Shuden et Valia s'étaient donné rendez-vous à une certaine distance de l'annexe.

La chambre du couple était l'endroit le plus logique et le plus confortable pour se rencontrer, mais Valia organisait ce bal, et elle ne voulait pas être distraite par les festivités du manoir.

Il était également étrange que les propriétaires restaient enfermés dans la maison principale alors qu'un banquet se tenait dans l'annexe, si Vali y tenait beaucoup, Shuden n'y voyait pas d'inconvénient.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

Les trois employés qui gardaient l'entrée de la serre s'inclinèrent, impossible qu'ils puissent pas reconnu leur maître à moins qu’il soit déguiser intégralement.

La serre avait été fermée aux invités une heure avant le bal et c’était là que Shuden et Valia s'étaient donné rendez-vous.

Il ne l'avait pas choisi pour une raison particulière, juste parce que Valia s'enthousiasmait pour le feu d'artifice prévu ce soir et que la serre n'était pas un mauvais endroit pour observer le ciel.

« Ça fait longtemps que je ne l’avais pas vu » pensa Shuden en entrant dans la serre.

Il avait oublié l'existence de la serre jusqu'à ce que Valia lui en parla et que l'idée lui revint à l'esprit vu que la serre se trouvait dans le jardin, à une certaine distance de l'annexe.

La serre était ancienne. C'était l'un des passe-temps du marquis de Garth, Shuden aurait dû la raser comme tout ce qu’avait pu aimer ce vieil homme mais finalement cette serre fut laissée à l'abandon.

Après la fermeture du château, les jardiniers, qui étaient déjà débordés par l'entretien des jardins, l’avaient laissés sans soins, à moins que Schuden ne leur donnait un ordre spécifique.

Il ne s'intéressa pas aux nouvelles fleurs et aux nouveaux arbustes qu'ils furent plantés ; il se contenta de se promener dans la serre

Fidèle au goût de l'ancien marquis de Garth pour tout ce qui était grand et extravagant, la serre était beaucoup plus large et plus haute que la serre moyenne, si bien qu'il lui fallut un certain temps pour en atteindre l'intérieur.

En marchant le long du sentier, il vit un escalier bas en marbre blanc, après avoir gravi les quatre ou cinq marches, le sol était tapissé de marbre de la même couleur que les marches.

Une table à thé et des chaises s'y trouvaient pittoresquement.

Shuden posa la boîte qu'il avait apportée sur la table à thé. Un sentiment étrange l'envahit.

S’asseyant dans le fauteuil, qui était conçu pour s'incliner confortablement vers l'arrière, de sorte qu’il pouvait voir le ciel en restant confortablement installé dans le fauteuil

La table à thé et les chaises étaient neuves, mais leur forme était similaire à ces souvenirs ; Shuden s'était assis sur une chaise semblable à celle-ci lorsqu'il était enfant.

Soudain, c'était comme au bon vieux temps.

Dans ce château qui était un véritable enfer, il y avait un souvenir qui n'était pas si mauvais, un souvenir incluant Léo.

Leo, qui avait été amené au château avec Shuden, n'était pas autorisé à vivre dans le bâtiment principal. L'ancien marquis de Garth détestait le voir, ce qui était compréhensible, et il était heureux de pouvoir rester dans l'annexe voisine.

Depuis qu'il avait officiellement reçu le nom de Garth, Shuden devait toujours se lever avant l'aube. Il n'y avait pas de jours de repos. Son entraînement en tant que prochain marquis avait été si intense qu'il n'y avait plus de place pour respirer.

Il ne s'agissait pas d'une fièvre d'entraînement motivée par l'affection ou l'attente, mais plutôt du dressage d'une bête intelligente à son goût et l'ancien marquis de Garth n'avait aucun scrupule à traiter Shuden de la sorte.

Shuden obéissait docilement à ses ordres, faisant ce qu'on lui disait et apprenant ce qu'on lui enseignait sachant parfaitement que la vie de Leo en dépendait et il obéissait de toutes ses forces.

Pour l'ancien marquis de Garth, Léo était une laisse, le moyen le plus efficace de faire obéir Shuden.

C'était toujours tard dans la nuit qu'ils finissaient leurs repas en tête à tête et que toutes les affaires étaient réglées. Shuden n'avait pas dormi plus de quatre heures depuis qu'il avait été nommé comme héritier du marquis.

Il n'y avait eu qu'une seule pause dans une telle journée car les cours s'étaient terminés plus tôt que d'habitude.

C'était une première.

Shuden alla voir Léo.

Sa relation avec Léo s'était dégradée depuis, mais il continuait à aller voir son dernier frère tard le soir, même s'ils n'avaient plus grand choses à se raconter depuis leur départ du village de pêcheurs

Ils étaient sortis dans le jardin pour en admirer la beauté Bien sûr, la promenade n'était pas très agréable car le jardin semblait anormal au jeune Shuden. Pourquoi tant de statues ?

Comme les bêtes sauvages taxidermisées du bâtiment principal, elles étaient inquiétantes, comme si elles étaient des personnes taxidermisées qui le regardaient, mais en s'éloignant des statues du jardin, ils sont tombés sur une serre en verre.

Entrant par curiosité, elle était bien mieux que le jardin, dont l'aspect était étrangement rebutant. Le propriétaire, l'ancien marquis de Garth, ne possédait pas un bon sens de l’esthétique, mais heureusement celui des jardiniers étaient bien plus développés La serre était décorée de façon chaleureuse, comme dans un conte de fées. Les verres étaient taillés dans des angles bizarres, la lumière étaitt délicate et les chaises à dossier incliné attisaient la curiosité des garçons.

N'ayant nulle part où aller, Shuden et Leo s'installèrent et regardèrent spontanément le ciel où le soleil étaiet en train de se coucher

La lumière était encore plus franche que l'obscurité. Shuden jeta un coup d'œil à Léo ; il connaissait l'ombre qui s'attardait sur le visage de son jeune frère.

Mais cette fois-ci, c'est différent. Le visage de Léo, qui avait été sombre tout le temps, était maintenant légèrement lumineux

Léo ne pouvait détacher son regard du coucher de soleil rouge qui baignait la serre quel contraste avec la chambre que l'ancien marquis de Garth avait donnée à Léo privé de fenêtre.

Depuis qu'ils avaient été amenés au château, les deux frères à la langue bien pendue avaient regardé le ciel en silence, ne parlant pas jusqu'à ce que la terre sombra dans le sommeil

Ils se contentèrent de regarder le soleil se coucher, Léo possédait encore ses yeux rouges

[Je pense que nous devrions partir maintenant].

[......Oui.]

Shuden et Leo restèrent assis à regarder le coucher de soleil, et ce ne fut qu'une fois le soleil complètement couché qu'ils se levèrent. Léo marmonna d'une voix éteinte.

[Ce coucher de soleil est comme ceux que je voyais autrefois].

Les mêmes couchers de soleil que nous avions l'habitude de voir dans le village de leur enfance. Shuden sourit un peu, c'était le premier sourire qu'il arborait depuis son arrivée au château.

[C'est vrai].

Il y avait vécu au moins une chose dans cet endroit horrible qui n'était pas mauvaise, une vraie surprise mais ce sera la dernière et les deux frères ne visitèrent plus jamais la serre.

Quelque temps plus tard, l'ancien marquis de Garth versa de force la drogue dans la bouche de Leo.

Shuden n'était pas obsédé par le souvenir de cette journée, mais il ne pouvait pas nier que la survie de la serre pouvait tenir pour ce simple petit moment de grâce dans le cauchemar de cette époque sombre

C'était finalement le seul souvenir décent que Shuden avait de ce château, c’était peut-être pour cela qu'il avait dit à Valia de le retrouver ici.

Parce que lorsqu'il pensait à elle, il n'y associait que de bons souvenirs comme les fleurs qui s'épanouissent ensemble au printemps.

Shuden tripota la boîte qu'il avait apportée avec lui sur laquelle était gravé le nom de l’artisan, Hubert. Il l'avait reçue il y a peu de temps et l'avait gardée dans son bureau.

Dire qu’il se sentait un peu nerveux n’était pas un euphénisme Dans la société aristocratique de Gel, un bijou offert par un homme à une femme ne signifiait pas grand-chose, ce n’était qu’un geste occasionnel de séduction ou d'un signe d'affection.

Cependant, lorsqu'un bouquet de fleurs y était ajouté, la signification changeait. Bien sûr, la plupart des aristocrates avaient des mariages arrangés, et dans ce cas, il s'agissait d'un cadeau officiel pour le premier anniversaire de mariage.

En ce sens, ce n'était pas grand-chose. Mais là, il s’agissait qu’un bouquet de fleur de pierres précieuse, réalisation unique d’un artisan joaillier, personne n’avait jamais demander ni fait réaliser un tel chef d’œuvre.

Les pierres précieuses contenues dans cette boîte permettrait de s’offrir plusieurs demeures seigneuriales de la capitale mais ce n’était qu’un détail insignifiant pour Shuden

« Ce n'est pas une boîte à bijoux, c'est un coffre à trésors » dit Hubert après l'avoir remplie, mais Shuden ne l’avait pas entendu, et si cela avait été le cas, il en aurait ri.

Offrir des bijoux à une femme n'était pas une tâche difficile, Shuden n'avait jamais eu de mal à le faire auparavant mais avec Valia tout prenait un autre sens Il ne savait pas trop quoi dire pour lui remettre la boîte, se demandant si cela semblerait trop enfantin, si elle l'aimerait. La présence de la femme que j'aimais, et son encouragement, étaient si puissants.

« Je n'en sais rien »

D'ailleurs, Shuden ne pouvait pas facilement deviner ce qu'il y avait dans le cœur de Valia, ce qui était évident pour les autres, leur semblait obscure pour eux, comme si l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre était brumeux, même s'il n'était qu'à une si courte distance.

Si Shuden avait été plus détaché, il n'aurait pas été difficile de voir les sentiments de Valia mais il était trop perdu dans ses propres sentiments amoureux pour réussir à prendre ce recul.

Shuden plaça la boîte en bois sur une chaise, ne la laissant pas sur la table au cas où Valia viendrait l'ouvrir en premier. Une fois le coffret dissimulé, il se leva et quitta la serre, tandis que les trois serviteurs qui gardaient la porte s'inclinaient.

« Gardez-la bien. Personne ne doit entrer à l'exception de ma femme »

« Oui, Votre Excellence »

Trois serviteurs ordinaires, pas des soldats, gardaient la serre, mais ce n’était pas un problème car des gardes surveillaient l'entrée principale et effectuaient des patrouilles régulières dans les jardins.

Seuls les nobles ayant un statut établi furent invités au bal, un seul serviteur était donc amplement suffisant, la politesse bien ancré, personne se glisserait dans la serre malgré l’interdiction posée par le seigneur des lieux

Shuden reprit le masque qu'il portait depuis un moment.

Une partie de lui voulait attendre Valia jusqu'au moment où ils étaient censés se rencontrer, mais aujourd'hui, l'annexe accueillait un bal que sa femme avait passé les dernières semaines à préparer minutieusement.

Il pourrait lui dire plus tard quelles parties du bal étaient merveilleuses, et elle adorerait cela. Voulant se faire dire qu'il était un bon mari, Shuden se dirigea vers l'annexe.

Tome 3 – Chapitre 75 – Diadième et

bouquets

« Wow. Il y a tellement de monde » dit Robin avec des étoiles pleins les yeux.

Valia sourit et regarda autour d'elle, la salle était pleine de dames et de nobles en robes colorées et en costumes coûteux.

Le bruit était si fort qu'il couvrait la musique donnant l’impression que presque toute la noblesse du Sud était présente.

Valia était moins intéressée par le plaisir du bal que par la qualité de sa préparation, ayant pourtant vérifié plusieurs fois pendant les préparatifs mais encore maintenant elle voulait que tout soit parfait

Se faufilant au sein la foule, elle observa les arrangements floraux autour de la salle et jaugea l'humeur des invités soudainement une voix l'interpella

« Moi, Lady ? »

Valia tourna la tête, s'attendait à voir Shuden, mais ce n'était qu'un simple noble qui se tenait là. Derrière son masque, ses cheveux et ses yeux avaient la couleur du chocolat.

Valia cacha la déception qui menaçait de monter et demanda.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Je vous observe depuis tout à l'heure et vous avez un beau sourire, alors j'ai pensé vous inviter à danser avec moi....... »

Le noble qui devait avoir l'âge de Valia, semblait nerveux, mais il devait être très courageux pour ainsi prendre la parole. Valia lui sourit faiblement en rejetant la main qui lui était tendue.

« Je suis désolée, j'aimerais pouvoir encore visiter la salle »

« Oh, c'est certainement une belle salle ! Alors pourquoi ne pas y jeter un coup d'œil ensemble et discuter....... ? Hein ? »

La main du noble se leva pour toucher celle de Valia. Les yeux de Valia et du noble se tournèrent vers la droite et les yeux du noble s'écarquillèrent d'étonnement.

« ......Qui êtes-vous ? »

« Cette dame a un partenaire, alors pourquoi ne pas danser avec moi ? » dit Robin avec un sourire en coin.

Il était assez incongru que ses mains calleuses, qui avaient tenu une épée depuis l'âge de cinq ans, soient aussi fines que celles d'une dame. Le noble, à la fois perplexe et amusé, demanda.

« Est-ce que le partenaire de la dame ne l’a-t-il pas encore invité sur la piste de danse ? »

Il regardera pendant longtemps Robin qui pourtant ne cligna même pas des yeux.

« Je vais danser maintenant, avec toi »

« ....... »

« On va au salon ? »

« Quel nonsense...... »

Le noble lui lança un regard agacé mais qu'il le veuille ou non, Robin souriait, on pouvait deviner les coins de sa bouche, visibles sous le masque bleu qu'il portait.

« Tu es fou ? »

Le noble essaya de le considérer comme un simple fou, mais il ne pouvait s’y résoudre si le plus jeune membre de l'Ordre de Garth était traité comme encore comme un gamin au sein de l’ordre, et Robin était en fait assez grand et d’un fort gabarit pour un chevalier.

Le simple fait qu'il était pris en sein de l'Ordre de Garth en premier lieu signifiait qu'il en avait les compétences, et elles étaient bien plus élevés que dans n'importe quel ordre chevaleresque donc rien d’étonnant qu'il avait l'air si fort et si en forme.

« Merde »

Le noble, observant la scène, recula enfin car la dernière chose dont il avait besoin, c'était de se battre semblant bien plus fort que lui. Alors qu'il disparaissait à travers la foule, Robin rayonnait de fierté.

« Je suis sûr que s'il te voyait maintenant, il te féliciterait, n'est-ce pas ? » souffla Sean à Robin.

« Jeter le gant lors d'un banquet est le dernier recours » lui avait appris Sean « et vous devriez essayer de régler les choses aussi pacifiquement que possible avant cela afin de ne pas offenser la dame »

Robin se montra fidèle aux enseignements de Sean, qui était la deuxième personne qu'il respectait dans le monde, la première, bien sûr, était son seigneur, Shuden.

« Les relations sociales sont plus faciles que je ne le pensais, j'étais juste nerveux »

Après avoir donné quelques coups de coudes aux mouches tournant autour de Valia, Robin prit confiance en lui et plus personne ne s'approchait d'elle pour la draguer ainsi Valia se sentait à l'aise dans la salle.

Elle ne dansa pas avec Robin, mais elle s'amusa à discuter avec lui tout en buvant quelques coupes de champagne, le temps passa vite.

En regardant la grande horloge murale accrochée dans la pièce, Valia se leva.

« Ma......, non, Lady. Vous rentrez déjà ? Vous êtes fatiguée ? »

« Non, monsieur. J'ai quelques courses à faire dans le jardin »

« Ah, alors je vous emmène »

« Oui, monseigneur »

Valia fut escortée dans le jardin par Robin, ils étaient moins fréquentés que dans la salle, où ils avaient presque du mal à se frayer un chemin, mais malgré tout les jardins étaient très fréquentés.

Avec les boules de cristal magiques généreusement allumées et le souci du détail du jardinier, il n'était pas étonnant qu'il y ait autant de nobles dehors.

« Il y aura encore plus de monde dans les jardins d'ici peu, la servante m'a dit qu'il y avait un feu d'artifice ce soir »

Robin avait l'air enthousiaste et Valia avait eu la même expression lorsqu'elle avait entendu le mot 'feu d'artifice' pour la première fois. Le seigneur avait prévu un certain nombre de grands feux d'artifice colorés pour sublimer le bal et les festivités de la villes C'était à ce moment-là qu'elle décida de rejoindre Shuden.

Il est un peu tôt, mais ça ira.

Elle était en avance sur ce qu’ils avaient convenu, mais se sentant nerveuse, alors elle décidé de se rendre au point de rendez-vous, pour retrouver son calme, Valia ralentit le pas, essayant de ne pas s'impatienter en se dirigeant vers la serre.

Valia l’avait déjà visitée, n’avait jamais pu entrer dans une serre aussi grande, et elle fut surprise de la découvrir, et encore plus surprise une fois à l’intérieur Les plantes étaient toutes desséchées et mortes, cette serre était trop imposante grand pour être laissé à l’abandon, alors elle avait demandé une rénovation en même temps que celle du château, et Valia laissant faire les experts n’était pas revenue depuis.

Pour répondre à ses attentes, les jardiniers d Garth avaient décoré la serre avec beaucoup d'habileté. Valia leur avait laisser carte blanche, mais elle maintenant la redécouvrait entièrement finie et avec son plafond panoramique en verre, elle était magnifique.

« Je suis nerveuse »

Elle se demandait si cela se faisait de se confesser ainsi, mais c'était plus fort qu'elle.

Son cœur était déjà tellement saturé de sentiments pour Shuden qu'elle voulait lui dire qu'elle l'aimait chaque fois qu'elle respirait, quand le soleil brillait ou quand le vent soufflait.

Elle n’avait jamais trouvé le courage, mais elle en avait envie, et elle craignait qu'un jour, ce secret si bien gardé ne s'ébruite sans qu’elle puisse le contrôler Elle savait qu'elle ne pouvait pas le cacher, alors elle voulait le lui dire le jour le plus parfait, et ce jour était aujourd'hui. Elle se sentait presque ridicule de planifier sa confession avec autant d'excitation, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher.

« Nous devrions tenir Sir Robin à l'entrée »

Elle n'avait pas la confiance nécessaire pour le dire avec un public et si Robin était là, pensait-elle, son visage rougirait comme lors des retrouvailles dans le champ de tournesols. Valia fit les cent pas, se disant qu'elle devait ordonner à Robin de rester à l'entrée.

C'était dans une zone nettement moins peuplée qu’ils ralentirent leurs pas, restant côte à côte, et se trouvant à mis chemin entre l’annexe et la serre, des cris se firent entendre

« C'est ......, yay...... ! »

« C'est ...... ! »

Le regard de Valia rechercha la source car cette zone du jardin était un lieu un peu plus isolé car c'était le point de rendez-vous des hommes et des femmes pour des activités plus intimes

Mais les bruits étaient plus violents que ce à quoi elle s'attendait. La vie de Valia en tant que servante d'escorte était trop longue pour qu'elle puisse prétendre ne pas avoir entendu les cris de la femme au loin.

De plus, on était au château de Garth. Valia appela Robin.

« Sir »

« Oui, ma lady » dit-il, l'appelant toujours autrement que madame. Valia demanda, sans quitter des yeux la source du son.

« Combien de personnes peux-tu combattre et vaincre par toi-même ? »

Robin, qui était plus sensible aux signes que Valia, parlait déjà, ses oreilles captant des choses que Valia n'avait pas entendues.

« Un chevalier ordinaire peut facilement vaincre une trentaine de personnes »

« Et un simple noble, non pas un chevalier ? »

« Trois cents n'est pas un problème ! »

« Vraiment ? »

Valia rit un peu. Apparemment, ce n'était pas une rumeur que chaque chevalier de Garth avait une telleforce au combat, Valia se dirigea directement vers la source du bruit.

« Je t'ai dit que je n'aimais pas ...... ! »

« Alors pourquoi m'as-tu suivi ? Tu ne le savais pas ? »

« Combien de fois je t'ai dit non ! Vous êtes tellement fous....... »

« Oui, nous le sommes. Devenons encore plus fous pendant que nous y sommes »

L'homme ricana

« Ne pensez pas à porter plainte quand vous rentrerez chez vous. Nous ne vous avons pas démasquée pour rien, et si vous ne voulez pas voir le baron Wicks recevoir son châtiment, ne bougez pas »

Le visage de la femme devint blanc. Valia fronça légèrement les sourcils. Elle avait vu le baron Wicks sur la liste des nobles que Paul avait apportée avec lui.

Cette liste était accompagnée d'une évaluation approximative qui le qualifia de baronnie convenable, avec de bonnes intentions, mais c'était qu’une baronnie, et il n'y avait pas de chevaliers spéciaux dans leur maison, donc elle n'avait pas de réel pouvoir ou d'autorité donc ils l’avait délibérément démasqués avant, pour voir s'ils pouvaient être touchés ou non.

« Ils sont deux »

Derrière l'homme qui harcelait sérieusement la femme, il y en avait un autre, les bras croisés, on pouvait deviner que sous le masque, l'homme souriait.

Soudain, l'homme sentit un regard et se tourna sur le côté en moment temps que celui qui se tenait en arrière se redressa

« Qu'est-ce que c'est ? Qui est-ce ? »

L'homme fut surpris, mais réalisa rapidement qu'il s'agissait d'un homme et d'une femme et sourit.

« Nous avons la priorité ici alors pourquoi ne pas faire le tour par la gauche, car comme vous le savez, nous avons un très grand jardin »

C'était comme s’ils voulaient s’approprier le jardin de quelqu'un d'autre. Valia s’en irrite surtout que l'homme l'avait même regardée de manière obscène

Ses yeux s'attardèrent particulièrement sur ses seins, le regards plein de lubricité

« Ça va ? »

Si la présence du très grand homme derrière elle ne le retenait pas, ils serai tenté de l'attraper par le poignet. Sous ses manches d'argent pâle, les bras semblaient si fins et même si plus de la moitié de son visage était cachée par le masque, les lignes gracieuses de sa bouche suggéraient qu’une beauté rare se cachait dessous.

Se demandant même « Et si je la suivais et que l’homme s'en allait ? »

La première chose à faire était d'enlever le masque pour voir le visage, et si vous découvrez que c’était une dame ou d'une femme noble d'une famille puissante, il fallait prendre la fuite.

Thierry Georgia, fils aîné du vicomte Georgia, courtisa plusieurs dames de cette manière. Thierry se donna la peine de mémoriser les portraits de la plupart des membres de la noblesse terrienne méridionale afin de poursuivre ce passe-temps vicieux.

Si Thierry avait été plus perspicace, il aurait pu se rendre compte que la robe et le diadème de diamants portés par Valia aujourd'hui étaient exceptionnellement chers.

Mais Thierry Georgia, qui vivait chaque jour en pensant à ce qu'il pourrait faire ce qu’il voulait avec une femme, n'avait pas cultivé ce discernement aristocratique. Alors qu'il échafaudait des plans dans sa tête, il s'interrogea soudain.

« Pourquoi ne pas le faire ? »

Le regard de Valia se posa sur Lady Wicks mais le frère de Thierry, Craven Georgia, l’avait remarquer.

« Qu'y a-t-il, baronne Wicks ? La connaissez-vous ? »

Lady Wicks frémit et regarda de part et d'autre entre Robin et Valia. Bien sûr qu'elle ne la connaissait pas de toute façon elle était trop effrayée pour répondre par l'affirmative.

Craven ricana.

« Je ne pense pas que nous nous connaissions, Lady. Je suis sûr que vous ne voulez pas la voir en mauvaise posture »

« J'ai dit non »

« Quoi ? »

Valia se rapprocha de Lady Wicks, qui vue de près, semblait encore pire avec ses cheveux ébouriffés et sa robe froissée par le retrait en force de son masque.

Même dans la lumière cristalline, elle pouvait voir que les poignets de la femme étaient nus et tachetés qu’elle avait dû être attraper par les poignets pour être traîner au loin, ils seraient ecchymosé demain

« Viens ici »

Valia tira légèrement sur l'avant-bras de Lady Wicks qui tremblait. Les sourcils de Craven se froncèrent lorsque Valia laissa Lady Wicks partir derrière elle.

Il voulut l’attraper, comme il en avait l'habitude, mais la vue de Robin qui se tenait derrière lui le fit se retenir. Au lieu de cela, il lui jeta un regard sinistre. Le visage sous le masque disait.

« Cette fille » dit-il « voyons, elle a dansé avec moi ! »

« Danse ou pas, elle a dit qu’elle n'aimait ce moment »

« Qu'est-ce que....... »

Craven lui lança un regard incrédule.

« Où habitez-vous, Baronne, ou plutôt Comtesse......, je ne pense pas que vous ayez l'âge requis »

« Alors où cela vous mène-t-il, Baron ? comte ? vicomte ? Vous ne pouvez pas être baron

»

« ......quoi ? »

Craven est momentanément stupéfait et sans voix tout comme son frère Thierry Le masque ne cachait pas son aura naturelle. Ses gestes gracieux et sa démarche calme suggèrent une femme douce, mais la vitesse à laquelle elle lâchait ses répliques n'étaient pas classique.

« Je ne l'ai jamais vue faire cela auparavant »

Robin était aussi perplexe que les deux frères ; la Valia qu'il connaissait était une dame timide, au visage toujours frais et souvent rougissant.

« ...... Vous devez être très en colère »

En réalité, elle n'était pas vraiment en colère ; elle avait déjà rencontré ce genre de comportement à plusieurs reprises au cours de sa carrière de chevalière d’escorte et ne faisait simplement ce que Karl lui avait appris.

Elle n'avait pas appris de la tactique, comme Shuden l'avait souvent soupçonné, mais elle avait appris quelques trucs du métier de mercenaire que Karl lui avait enseigné dès son plus jeune âge.

[Tu n'as même pas besoin de parler, Valia. Tu dois toujours regarder comme ils se comportent d'abord].

[Oui, grand-père].

[Ils pensent qu'ils sont meilleurs que toi, et ils vont en faire plus, d'accord ?].

[J'ai compris.]

Valia acquiesça, tordant ses petites mains. C'était une méthode taciturne pour soumettre les mercenaires.

Une fois qu'on lui avait appris, Valia l’avait retenue mais depuis qu'elle était devenue la Marquise de Garth, elle n'avait vu que des gens lui faire des courbettes, alors elle n'avait pas eu besoin d’appliquer les enseignement de Karl, mais elle n'avait rien oublié ce qu'il lui avait appris.

D'ailleurs, elle détestait les lâches de ce genre.

« Hé, Craven »

Thierry, qui n'avait fait que rouler des yeux, lança un regard à Craven. C'était un geste de modération. Comprenant les instructions de Thierry, Craven leva son poing de manière menaçante mais son expression n'était pas satisfaite.

Il est derrière moi, il me dit ce que je dois faire.

Craven détestait que Thierry se tienne toujours derrière lui et aboie des ordres. Mais pour l'instant, il n'avait pas le choix. Pour l'instant, Craven lança un regard à Valia, qui en avait visiblement oublié l'homme qui se tient derrière elle, et Craven avait un côté épique dans le corps.

« Oh, j'aurais dû lui dire qu'on ne peut pas la frapper au visage »

Thierry s'attendait à ce qu'elle soit très belle. Son sourire en coin fut de courte durée.

« ....... »

Craven s'apprêtait à poser sa main sur Valia quand tout fut terminé en un clin d'œil.

« Ugh ! »

Craven gémit en tombant au sol. Son bras était plié dans une forme étrange, celle qu’il avait envoyé sur Valia pour la saisir mais Robin serra les dents et brisa facilement le bras de Craven.

« Où mets-tu tes mains, espèce de fou ? »

Un chevalier pouvait utiliser ses mains même si la personne qu'il escortait n'était pas directement nommée en présence d'une menace physique.

« Quoi ? Qu'est-ce que c'était ? »

Thierry n'en revenait pas de voir Craven tombé. Robin se tenait sûrement derrière Valia.

Mais avant qu'il ne puisse reprendre son souffle, il apparut comme un éclair et l'assomma. La bouche de Thierry s'ouvrit en signe d'incrédulité, puis il recula un peu.

Il était inutile d'essayer de se battre contre un homme qui pouvait immobiliser Craven.

Thierry s'enfuit en courant pestant contre le monde ses pires jurons Ps de Ciriolla: encore une scène bien différente que dans la manhwa, les deux mecs ne sont pas la pour simplement la menacer pour emmerder le pere de la femme, ils sont juste là pour la violer... plus basique mais encore plus dégueulasse, et Valia n'intervient pas directement... Robin se montre réactif et tres efficace

Tome 3 – Chapitre 76 – Diadième et

bouquets

Ce ne fut qu'un peu plus tard que Valia apprit le nom de Craven, le découvrant en lui retirant son masque. « Il l'avait démasquée » pensait-elle « et ce n'était que justice qu'il la démasque à son tour »

Lorsque Lady Wicks vit son visage, elle devint blanche car c’était le deuxième fils du vicomte de Géorgie car c’'était une chose de deviner, une autre de voir le visage.

Valia nota mentalement de bannir définitivement ce nom des futurs banquets.

« Monseigneur »

« Oui, ma lady »

« Je crois qu’il falloir s’occuper de celui-là et l’expulser. Vous savez où est Paul, n'est-ce pas ? »

C'était une chose qu'elle mourait d'envie de dire à certains des salauds qu'elle avait vus semer la zizanie dans les banquets dans son passé

« Oui, Madame. Je l'ai vu à l'entrée de l'annexe »

« ......expulsion ? »

Le visage de Craven devint blanc et il se renfrogna, bien peu de gens avaient le pouvoir d'éjecter un invité d'un banquet sur invitation et ce bal masqué auquel Craven assistait ce soir était organisé au nom de Garth.

Lors d'un bal donné par la maison Garth, une jeune femme pouvant décider arbitrairement de l’expulser, il ne pouvait en y avoir qu’une

« C'est la duchesse de Garth ? »

Craven faillit s'évanouir, claquant des dents et il roula des yeux se souvenant qu'ils n'avaient même pas pu arriver à la toucher. Comme il s'en doutait, Thierry s'était enfui depuis longtemps, mais il n'était pas allé bien loin, devant être à l’affut de la suite des événements

« Thierry ne doit pas savoir, et c'est pour cela qu'il agit comme il le fait »

Thierry était un manipulateur et il ne savait pas contrôler sa colère, en fuite, mais il n'avait pas du allé bien loin de peur que je le traite de tous les noms ensuite

« Il aurait perdu son sang-froid et se serait vengé de cette femme »

Touchez à la duchesse. Si notre père l'apprend, il ne laissera pas Thierry tranquille de peur des répercussions, et si je me débrouille bien, la succession peut me revenir.

Craven sait que Thierry emportait toujours un petit couteau bien aiguisé à chaque banquet malgré que le port d’arme était interdit durant les banquets et dans le cadre des bals masqués en particulier, la règle était encore plus strict à ce sujet, pour des raisons de sécurité mais Thierry gardait son couteau accroché à son mollet pour n’être détecter.

Aujourd'hui, bien sûr, il avait le couteau avec lui.

Si Thierry s'en prend un jour à la duchesse......., il sera sans aucun doute disqualifié.

Exclu de la famille, de la succession voir même décapité, surtout que les gardes du corps de la duchesse étaient très habiles, il était donc peu probable que le couteau atteigne la duchesse elle-même comme il s'agirait d'une tentative de meurtre, et aucun mal ne serait fait à la famille ou directement à la duchesse Le seul qui en souffrait, serai Thierry.

Une pierre deux coups, Craven sourit, oubliant la douleur qu'il ressentait à cette idée.

Robin grimaça « Ce fou avait été battu » pense-t-il « pourquoi sourit-il ? »

Offensée par ce simple sourire, Robin donna un violent coup de pied dans le ventre de Craven en fut stupéfait, ses yeux se rétrécirent et sa bouche se retroussa en un rictus de douleur

********************************

« Très bien, Madame. Je reviens tout de suite »

« Ne vous inquiétez pas, nous garderons un œil sur elle. Sir »

Robin acquiesça aux paroles des domestiques ; Valia souriante, entra dans la serre. La porte de la serre se referma derrière elle, les domestiques l’ayant reconnu refermèrent poliment la porte derrière elle.

La serre n'avait qu'une seule porte, gardée par trois serviteurs. Robin attrapa une main Craven et escorta Lady Wicks de l'autre, Craven, tirer par la mains, trainait lamentablement car assommé et incapable de se relever.

« C'était une bonne idée d'envoyer un chevalier de la stature de Robin pour escorter la dame à l’abri »

Valia jeta un coup d'œil à la serre. Les murs étaient en verre dépoli et le plafond en verre clair, et comme l'avait dit Shuden, c'était un endroit idéal pour regarder les feux d'artifice.

« Madame, la serre est si belle »

« Les jardiniers ont travaillé dur »

Le serviteur qui avait suivi Valia depuis l'entrée sourit, apparemment, inquiet à l'idée de la laisser seule, était rassuré d’avoir laissé deux hommes pour garder la porte.

« Suis-je trop en avance....... »

Malgré cette incident, elle était arrivé plus tôt que Shuden. Lorsque Valia demanda si quelqu'un d'autre était arrivé, les serviteurs lui répondirent que ce n'était pas le cas.

Valia se sentit un peu gênée, réalisant qu'elle était pressée, elle entra lentement dans la serre.

La serre ressemblait à un jardin, rempli de fleurs et d'arbustes ornementaux, si grande qu'on ne pouvait pas tout voir en même temps. Tout en marchant, Valia pensait à ce qui s'était passé tout à l'heure.

C'était la première fois de toute sa vie, passée et présente, qu'elle voyait un chevalier de Garth se battre devant elle-même s’il n’y avait pas vraiment eu un combat, mais la victoire était incontestable

En un clin d'œil, Robin avait cassé le bras de Craven, il avait été si prompt à l’attraper lui donnant un coup dans le bon angle.

C'était exactement comme il fallait, mais la puissance et la vitesse étaient inégalées et écrasantes. Pour être honnête, Valia était un peu surprise.

« Si Sir Robin, le plus jeune, était aussi bon, alors Sir Sean, le maître, devait être encore meilleur....... »

« Alors quelle était la force de Shuden, le maître de l'Ordre et chevalier invaincu ? » Valia n'en avait aucune idée.

Elle continua à marcher à l'intérieur. Les serres étaient un passe-temps extravagant en soi, et il était curieux qu'elle soit si grande finalement tout était grand au château de Garth

Un chemin sinueux en pierre blanche menait à un escalier bas et, au bout, à une table et des chaises pour prendre le thé, Valia connaissait ce chemin pour l’avoir déjà emprunter Elle avait prévu d'attendre ici jusqu'à l'arrivée de Shuden, son cœur battant trop fort pour réellement profiter de la serre

S'asseyant sur une chaise, elle réfléchit.

« ...... Qu'est-ce que c'est ? »

Une boîte était posée sur la chaise, d'aspect coûteux, avec une écriture sur le dessus qui semblait tout aussi luxueuse.

« Artisan Hubert ? »

Heureusement pour Shuden, Valia ne connaissait pas grand-chose aux artisans. Avec tous les bijoux qu'il avait emportés à l'hôtel des ventes, elle n'avait jamais eu besoin d'en acheter un, si certains nom avait prononcer quelques fois lors de goûters, mais les avait vite oublié.

Au contraire, le serviteur à côté d’elle fit le rapprochement : il avait entendu parler de la réputation d'Hubert à plusieurs reprises, vu que c’était un bijoutier très célèbre

« Si c'est l'artisan Hubert, ce doit être lui......, ahh ! »

Les paroles du serviteur furent interrompues. Valia, qui venait de prendre la boîte et s'apprêtait à l'ouvrir, se retourna et le sourire qu'elle arborait s'effaça en un instant.

« Eh bien, je crois que j'ai de la chance après tout »

L'homme dont elle ne connaissait toujours pas le nom se leva alors que le serviteur était affalé à ses pieds. L'espace d'un instant, un frisson lui parcourut l'échine pendant que Thierry s'approcha d’elle se redressant exagérément les épaules.

« Je suis entré pour voir ce qui se passait, mais il n'y a que cet homme, et il n'a pas l'air d'un noble vu sa tenue »

Thierry ébouriffa son mouchoir faisant tomber une poudre qu’il lui avait permis de s’en prendre à autant de femmes sans faire de bruit, elle avait pour effet de rendre momentanément inconscient en cas d'inhalation, et son utilisation ou son importation était interdite dans la plupart des royaumes, y compris Gel. Thierry en avait fait passer une petite quantité à un marchand qu'il avait eu la chance de rencontrer par le passé, coutant très cher, il ne l'utilisait pas souvent, mais il la gardait toujours sur lui

« Pour des moments comme celui-ci »

Comme Craven s'y attendait, Thierry n'avait pas parti bien loin, de peur qu'il ne dévoila que c'était lui qui était avec lui.

Après l'avoir suivi à une distance indétectable, Robin, qui s'était montré le plus menaçant, s'en alla. Valia entra dans la serre. Voyant sa chance, il se précipita dans la serre.

D'ailleurs, Thierry, qui n'était pas toujours très malin, fit preuve de réflexion pour entrer dans la serre. Sa riche famille possédait également une telle serre coutant aussi très chère et son père y tenait beaucoup et Thierry qui aimait aussi les choses chères, entrait et sortait souvent de la serre.

Grâce à cela, il apprit que la serre avait une fente, comme une ouverture, pour aspirer l'eau. Peu confiant dans sa capacité à déjouer les serviteurs qui gardaient la porte, Thierry la chercha, les arbustes de la serre ayant été arrosé pas plus tard qu'hier, elle fut donc facile à trouver.

« Réglons nos comptes, voulez-vous ? Je suis vraiment désolé »

La bouche de Valia se serra. En effet, deux serviteurs se trouvaient à l'extérieur.

« Il devait y avoir un garde à l'extérieur, alors comment avez-vous pu....... »

« Ce ne sont pas vos affaires »

Thierry ricana et s'approcha d'elle, et avant qu'elle ne puisse l'arrêter, il lui saisit le poignet, lui tordant violemment le poignet, comme il l'avait fait à tant de femmes auparavant, pensant qu’elle ne demandait qu'à être touchée.

« Comment ça se passe, maintenant que tu as perdu ta confiance, tu as peur de moi ? »

Valia ne répondit pas, et Thierry se sentit satisfait qu'elle ait peur ; il était le genre d'homme dont la fierté serait brisée si une femme ne se tortillait de frayeur pas en sa présence.

« Plus ton visage sera beau, plus se sera intéressant entre nous »

Thierry tendit la main vers le visage de Valia mais elle fut stoppé dans son élan, c’était la main de Valia qui l’avait attrapé

Alors qu’il y a une minute, Thierry lui avait marmonné que si elle venais se rebeller, cela ne servirait à rien, poussa un cri.

« Aaahhhh ! Ma main ! Ma main ! »

Thierry s'agrippa à sa main, Valia recula de quelques pas, l’ayant attrapé pour tester sa force, mais il n'était pas aussi fort qu'elle l'avait cru au final ce n’était que la main d'un noble qui n'avait jamais tenu une épée auparavant largement suffisant pour que Valia gagne sans difficulté.

« ......Mais je ferais mieux de partir d'ici »

Elle ne savait pas comment il avait réussi terrasser le serviteur, mais elle pensait qu'il valait mieux partir et trouver les gardes patrouillant dans le jardin.

Valia s'apprêtait à contourner Thierry lorsque quelque chose de tranchant traversa l'air, Valia esquiva presque par réflexe la lumière qui se balançait devant elle.

« Cette chose folle veut faire ta connaissance ! »

Thierry grinça des dents pendant que Valia se figea en réalisant ce qu'il tenait en main

« Un couteau ...... ? »

S’il était équipé une arme, c'était une toute autre histoire, elle ne posa pas la question évidente de savoir comment il s'était procuré un couteau à la mascarade.

Il avait dû le cacher quelque part. Les yeux de Thierry étaient à moitié fermés lorsqu'il dégaina son couteau. A ce stade, il semblait qu'il devrait aller au-delà de son objectif initial pour la contraindre

« Si tu ne veux pas être blessé, reste tranquille............, hé, arrête ! »

Valia ne fit même pas semblant d'écouter et s'enfuit rapidement se doutant qu’il lui ferait du mal même si elle restait immobile, alors il valait mieux s'éloigner. Thierry la suivit en courant.

La serre était inutilement grande et spacieuse. La table à thé se trouvait dans la partie la plus profonde de cette dernière, et la porte semblait si loin, Thierry pouvait la rattraper, le couteau à la main, elle était gênés par ses chaussures

« Les talons sont trop hauts »

Les chaussures bleues que Fleur avait dessinées et envoyées avec sa robe, était adapté pour les bals mais certainement pas pour s’enfuir devant un fou furieux Valait mieux les enlever que de se casser la cheville et de tomber. Mesurant la distance, Valia tourna sur le côté ; heureusement, ayant déjà fait le tour de la serre et avait une idée approximative des dimensions de cette dernière

Elle enleva rapidement ses chaussures et s'enfonça entre les arbustes.

« Où te caches-tu, hein ? Où es-tu ? »

Thierry saisit son couteau et jeta un coup d'œil autour de lui. Le ton volontairement feutré de sa voix lui donna des frissons. Valia déglutit difficilement et roula des yeux.

« Qu'est-ce que je fais ? »

C'était un grand homme armé d’un couteau, elle portait une robe de bal pour l'instant, elle avait la chance d'être bien cachée, mais un seul faux mouvement et pourrait entendre l'herbe bruisser sous ses pas.

Courir était aussi un problème car sa robe était longue, rendait difficile une foulée de course, et si elle trébuchait sur l'ourlet de la robe, elle serait dans le pétrin.

« Je pourrais lui attraper le bras ...... ? »

Il brandit un couteau pour intimider les gens. Si elle le déstabilisait plus profondément qu’il ne l’imaginait, il vacillerait certainement, ne serait-ce qu'un instant. Ce serait bien de pouvoir arracher le couteau, mais son objectif premier était de s’enfuir.

« Si je me fais prendre, il me coupera le bras exprès. Et puis....... »

Elle se demandait comment elle pourrait courir jusqu’à la porte en courant lorsque Thierry s'arrêta. Valia fit appel à tous les souvenirs qu'elle avait appris lors de son séjour en tant que servante d'escorte et chercha un moyen de s'échapper.

« Qu'est-ce que c'est que cette histoire de ....... ? »

Malgré tout, elle est un peu nerveuse. Cela faisait des semaines qu’elle se préparait à se confesser à Shuden aujourd'hui.

Elle avait été excitée comme une enfant et nerveuse comme une idiote, et essayant de garder mes nerfs sous contrôle toute la journée. « Pourquoi cette incident est-il arrivée tout d'un coup, et cela me rend triste que les cieux semblent me punir de convoiter un homme qui ne m’est pas destiné ? »

« Il faut partir d'ici »

Valia fit voler l'une des chaussures qu'elle portait de l'autre côté du chemin traversant la serre et, profitant du regard distrait de Thierry, sauta sur ses pieds et se mit à courir.

Il fallait mettre le plus de distance possible entre eux, quitte à se blesser Thierry hurla et se lança à sa poursuite.

Valia courut sans se retourner. Elle tenait sa jupe à deux mains mais si elle pouvait soulever la jupe extérieure, mais pas la crinoline intérieure À première vue, elle avait l'air mignonne et gracieuse, comme une princesse dans un château descendant un escalier en colimaçon, mais en réalité, l'ourlet de sa robe ne cessait de se coincer dans son pied se qui la frustra fortement

« Aïe ! »

Malgré qu’elle avait parcouru une bonne distance, Thierry la saisit par les épaules et la fit tourner. Comme elle refusait de l'écouter, Thierry, furieux, leva son épée totalement terrifié à l'idée qu'elle s'en sorte indemne et qu'elle le dénonce.

« Je t'ai dit de ne pas bouger ! »

Valia leva le bras pour se couvrir le visage, offrant son bras gauche, moins utile que le droit, et elle grimaça par réflexe devant la douleur qui s'annonçait.

« ....... »

La main de Thierry sur le couteau fut arrachée de nulle part et stoppée mais la main qui tenait le poignet de Thierry était familière à Valia.

Un ornement qu'elle avait oublié depuis un moment brilla devant ses yeux, Valia regarda les boutons de manchette au poignet de sa chemise blanche.

Un bouton de manchette en rubis rouge.

« Tu as perdu la tête ? »

Ses yeux, de la même nuance de rouge, brûlaient. Valia n'avait jamais, pas une seule fois, vu Shuden affiché un tel regard

Shuden fit craquer le poignet de Thierry.

« Aaah ! »

Le cri de Thierry résonna dans la serre, lui faisant lâcher le couteau qu’il avait en main, tombant sur le sol avec fracas.

« Vous avez perdu la tête » Shuden prit la parole d'une voix sinistre.

« Tu dois délirer sur une envie de mourir »

« Ack ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! »

Thierry hurla tandis qu'on lui brisait le poignet dans un angle bizarre ; Thierry, qui avait grandi pour devenir l'héritier du vicomte de Géorgie, avait chéri chaque centimètre de son corps, jamais il n’avait ressenti autant de pouvoir, autant de menace et surtout autant de peur de la mort.

« Salaud ! »

Thierry donna un coup de poing à Shuden, mais fut facilement bloqué, le bras saisi fut brisé. Thierry n'ayant jamais fait la guerre, n'étant pas chevalier et n'avait jamais piétiné que des personnes plus faibles que lui alors que l'homme devant lui était un prédateur d'une supériorité écrasante ; un étrange frisson lui parcourut l'échine.

« Courir, je dois courir »

A moitié fou et distrait par Valia, il reprit rapidement ses esprits lorsqu'il fut bloqué par un homme costaud, elle avait réagi comme si elle était seule mais il y avait un autre noble et s’il avait su que quelqu'un l'observait, il n'aurait jamais sorti et brandi son couteau, n’ayant seulement l'intention de s'amuser un peu, il ne s'attendait pas à ce que les choses dégénèrent aussi soudainement

Acculé dans un coin, Thierry s'excusa rapidement, ravalant à peine la douleur de son poignet.

« Ecoutez, c'est ma faute »

L'excuse ne dura pas longtemps car Shuden lui donna un coup de pied dans le tibia de Thierry heureusement qu’il ne portait pas ses bottes militaires, Thierry tomba lamentablement au sol en se mettant en boule

« Aïe, aïe, aïe....... »

Tout son corps trembla de douleur de son os fracturé pourtant, pour rester en vie, Thierry serra les dents et marmonna une excuse.

« Vas-y, monseigneur. Juste une fois......, juste une fois. C'était une bonne journée, j'ai beaucoup bu et j'ai fait une erreur....... »

Shuden saisit les jambes de Thierry et le souleva du sol alors qui l'implorait, le souffle coupé sous l’aura des yeux rouges sous le masque montrant une férocité, assombris par le sang, comme s'il s’apprêta à lui arracher la gorge en un instant.

« De l'alcool ? »

Peu importe qu’il avait pu boire, qu’il avait pu connaitre des hauts et des bas dans l'alcoolisme, rien que l'idée de ce qui venait de se passer lui glaçait le sang, Shuden leva le poing, l’abattant avec force.

« Kuck ! »

D'un seul coup de poing, les lèvres de Thierry se déchirèrent et sa machoire explosa dans un éclaboussement de sang, ses dents s’arrachèrent, mais Shuden s'arrêta là même ses yeux injectés de sang étaient sauvages, comme s'il allait frapper Thierry à mort à tout moment et la seule raison pour laquelle il ne arracha pas la langue de Thierry de ses propres mains était la présence de Valia derrière lui.

« Oui, Valia »

La raison pour laquelle il n'avait pas perdu son sang-froid se trouvait dans son dos.

Shuden jeta sans ménagement Thierry ensanglanté sur le sol dur Thierry se cogna la tête sur le sol et fut complètement sonné. Shuden détourna le regard et se retourna. Valia se tenait là, remuant l'ourlet de sa robe.

« Valia »

Dès qu'il prononça son nom, il réalisa qu'il s'était trompé car il y avait dans sa voix une pointe de colère qu'il n'avait pas réussi à effacer.

« Vous êtes ....... »

« Vous êtes blessée ? demanda Shuden d'une voix aussi douce que possible pour rassurer les yeux gris argentés qui tremblaient mais cela ne marcha pas aussi bien qu'il l'avait espéré. Valia secoua la tête.

« Non »

« Où est Robin ? »

Shuden avait manifestement ordonné à Robin d'escorter Valia alors qu’il s’occupait de Thierry, il ne sentit aucun signe de Robin, bien que jeune il était impossible qu’un chevalier de Garth puisse être tué de la sorte, cela revenait à dire qu'un lion avait été mangé par un bébé chèvre.

« Je l’ai envoyé par ...... pour escorter une dame à ....... »

« Une dame ? »

« .....Il y a eu un peu d'agitation, et il y avait aucun serviteur avec elle, et elle a été attaquée par cet homme......, et maintenant elle est à l’abri»

Les mots bégayaient. C'était tout ce que Valia réussi à expliquer, les yeux de Shuden se tournèrent un instant, vers l'endroit où gisait le servante, Valia continuait à tenir à l'ourlet de sa robe.

« Peut-être que je n'aurais pas dû envoyer Sir Robin, mais si je ne l'avais pas fait....... »

Valia s'inquiétait de revivre de ce qui s'était passé dans le champ de tournesols. Elle aurait pu le renvoyer après l'arrivée de Shuden, mais si elle était à nouveau hypnotiser par le moment, et si, comme la dernière fois, elle s'apercevait de la présence de Robin à un moment crucial ? Il valait mieux le renvoyer avant, juste au cas où quelque chose de semblable se reproduirait. C'était une décision prudente de la part de Valia mais ne s'attendait pas à ce que la situation prenne une telle tournure.

« ...... Tu es en colère. Il n'y a rien à dire sur le fait d'être en colère »

Valia pensait que Shuden devait être en colère, bien qu'il n'avait jamais élevé la voix depuis leur mariage et pourtant, le regard qu'il lui lançait maintenant était déconcertant.

« Attendez »

Mais ce qu'il dit n’était pas à quoi elle s’attendait

« Attendez ici un moment. Je dois faire venir quelqu'un »

« ....... »

La voix était toujours aussi chaude et furieuse, mais le ton était clairement apaisant.

Lorsque les yeux gris-argentés vacillèrent sans répondre, Shuden lui demanda

« Vous avez peur, je ne vois pas d'autres dangers ici, ou vous préférez venir avec moi maintenant ? »

« .....Non, je n'ai pas peur, je vous attends »

C'était bizarre, ayant l'impression qu'elle allait pleurer comme une enfant, Valia se mordit l'intérieur de la bouche. Ses mains tremblaient légèrement contre sa robe, Valia reconnurent la main s’avançant en tremblant, Shuden lui tendait la main, mais s'arrêta net, ce rendant compte de la présence du sang de Thierry sur ses mains.

Au lieu d'une main qui s'agrippa, ce sont ses yeux rouges qui la regardèrent intensément, bien incapable d'essuyer le sang sur sa main pour le moment, Shuden parla doucement.

« N'aie pas peur, Valia »

« ....... »

« Je reviens tout de suite »

« C'est ...... »

Shuden sourit faiblement, juste pour rassurer sa femme effrayée.

Il lui a jeté un coup d'œil mais l’amabilité qu'il avait durement gagnée s'effondra comme une poignée de cendres au moment où il se détourna et que les yeux rouges rencontrant ceux de Thierry étaient froids que la mort.

Une partie de lui voulait arracher la gorge de Thierry sur-le-champ, mais il ne pouvait pas être violent devant Valia alors il saisit Thierry par l'arrière de la tête comme s'il ramassait un cadavre et l'entraîna hors de la serre.

Ps de Ciriolla: mon cher Thierry... je pense que tu n'es qu'au début de ta souffrance....

Tome 3 – Chapitre 77 – Diadème et

bouquets

« Restez ici et attendez »

« Oui, Votre Excellence »

Laissant les gardes et les employés derrière lui, Shuden entra dans la serre Sensible aux signaux des autres, il n'eut pas besoin de regarder bien fort pour voir où se trouvait Valia, la voyant de dos, assise sur une chaise, il ne l’appela pas mais marcha vers elle silencieusement.

Les serviteurs le virent avant Valia et, d'un même mouvement, ils reculèrent et au moment où leurs pas allaient s'éloigner, Shuden prit la parole.

« Vous voilà »

Shuden serra doucement Valia assise dans ses bras. Valia se tortilla légèrement et se retourna.

« Shu ? »

« Je suis arrivé en retard ? »

Valia eut un petit rire. Le sourire glissa sur l'obscurité qui s'était étirée aussi finement que les ailes d'une libellule ou peut-être était-ce Shuden, sa voix, qui descendait.

«.....Non, vous êtes en avance »

« Je voulais être là plus tôt, mais il se fait tard. J'aurai fini dans un petit moment »

Le regard de Shuden se porta vers le ciel ; comme il le dit, le feu d'artifice était terminé.

Valia posa encore sa main sur le bras qui entourait mon épaule. Il y avait quelque chose de dur sur sa manche, le bouton de manchette rouge, le tout premier cadeau bien involontaire de Valia offert au temple.

En fait, elle était un peu surprise de le voir, même au milieu de son désespoir ; elle ne s'attendait pas à ce qu'il l'ait encore, et elle ne s'attendait pas à ce qu'il le porta un jour comme aujourd'hui.

« Vous ne les avez pas jeté »

« Pourquoi je jetterais quelque chose qui est encore bon ? »

« Ce n'est même pas si bon que ça »

« C'était un cadeau de ta part »

Shuden répondit nonchalamment. Valia gloussa, non pas un rire joyeux, mais un rire légèrement nostalgique. Elle se demandait pourquoi cet homme était toujours si gentil, pourquoi il était toujours comme ça après, souriant et lui tenant la main, même après que Yeri se soit montrée.......

« C'est une bonne chose que j’ai des cheveux noirs »

« Hmm ? »

« Parce que vous êtes si gentil avec moi »

En effet, Shuden était bon avec elle, au point que Valia, malgré sa connaissance de l'avenir, en était tombée éperdument amoureuse, si elle en était vraiment heureuse mais le prix à payer était élevé, Valia devait l'admettre. Au moment où elle le fit, elle sentit une douleur froide dans sa poitrine, mais elle n’en avait pas eu plus de courage.

Je me suis éprise de toi et j'ai cru que tu étais à moi.

C’est moi qui étais éprise, pas toi.

Cela lui sembla étrange, d’avoir pleuré inutilement mais cela lui fit tellement mal d'admettre l'évidence. Valia se mordit la lèvre si heureuse que Shuden se tienne derrière elle mais ne voulant pas lui montrer son visage imbibé de larmes.

La confession qu'elle avait préparée avec une excitation enfantine était devenue n’importe quoi avant même qu'elle ne put ouvrir la bouche. Le diadème que Shuden lui avait offert était depuis un moment simplement posé sur la table à thé, les cheveux en pagaille et sans aucun moyen pour pouvoir s’arranger

Pas de jolie robe, pas de chaussures, pas de masque pour cacher son visage rougi lorsqu'elle disait ce qu'elle pensait. Tout lui tombait dessus ou était en désordre. Valia se sentit triste comme si elle disait que c'était la fin de la confession.

« Valia »

Shuden l'appela par son nom, une de ses petites habitudes qu’il avait apprises depuis leur mariage, prononçant son nom avant de parler, comme un souffle, comme un présage. « Sais-tu à quel point mon cœur saute un battement chaque fois qu'il fait cela ?

» se demanda Shuden.

« Qu'est-ce que le fait d'avoir des cheveux noirs a à voir avec le fait que ...... être gentil avec toi ? »

Valia ne répondit pas tout de suite, ne pouvant pas serait une meilleure espression. Sa voix était tremblante et elle inquiète

« Valia ? »

Comme elle ne répondait pas, Shuden l'a appelée à nouveau, elle s'est éclaircie la gorge, espérant que les sanglots persistants, comme la chaleur résiduelle, seraient cachés par le bruit des feux d'artifice.

« ......quoi »

Shuden fronça les sourcils au son de la voix de Valia. Ses bras se desserrèrent son étreinte et avant qu'il ne puisse l'arrêter, elle tourna sur elle-même et se leva. Son regard était troublé, mais pas avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, les yeux rouges s'écarquillèrent.

« Pourquoi pleurez-vous ? »

« Je suis ......, je ne pleure pas »

« Vous yeux sont remplis de larmes....... »

Valia se mordit doucement la lèvre et détourna le regard, craignant de pleurer si elle répondait. Ses yeux rouges suivirent immédiatement, et il baissa le visage pour suivre le sien. Shuden ne savait pas pourquoi Valia pleurait sachant juste qu'elle avait l'air de pouvoir se briser s'il la touchait de travers.

« Avez-vous été blessée tout à l'heure ? »

Qu'avait-il fait, ne s'était-il pas rendu compte de quelque chose, l'avait-il laissée seule alors qu'elle semblait indemne ?

Depuis qu'il avait quitté la serre, Shuden n'avait pas manqué de travail, qu'il s'agisse de gestion ou de commande

Devant mettre la fin au bal masqué, voulant que tout soit parfait, même si le maître et la maîtresse étaient absents et face à cet ordre inopiné, le majordome et les servantes s'inclinèrent, imperturbables.

Thierry fut emmené dans le donjon du château, de l’extérieur on ne voyait qu'un homme, manifestement un noble, fut traîné, le visage couvert de sang, mais aucun employés s’en soucia ni n'osa la moindre question ; ils exécutèrent simplement leurs ordres en silence, sans que les autres nobles ne s'en aperçoivent.

C'était un ordre spécifique de Shuden, qui savait à quel point Valia avait pris soin dans la préparation de cette mascarade et si son dur labeur était réduit à néant, son humeur le serait aussi.

« Regarde-moi. Valia, si vous êtes malade, rentrons »

Valia secoua la tête tandis que Shuden rampait pour la prendre dans ses bras. Elle releva son regard ou des larmes perlèrent encore dans ses yeux gris argenté.

« Je ne suis pas blessée………… Je ne suis pas blessée....... »

Elle étouffa un sanglot, à peine capable de finir la phrase car plus elle parlait, plus la tristesse à peine contenue se déversait par vagues.

« C'est juste que je suis bouleversée....... Je ne m'attendais pas à ce que ce soit à ce point gâché....... »

Elle l’avait cette impression que des pieds sales avait piétiné son bouquet, alors qu’elle avait cueilli les fleurs, une à une, et les avais attachées en bouquets pour les offrir à mes proches et maintenant, il avait suffi d’un instant pour se retrouver avec un bouquet en lambeaux que l'on ne pouvait même pas ramasser et que l’on pouvait regarder qu’avec incrédulité.

« C’est mon erreur, je n'aurais pas dû envoyer Sir Robin....... »

Pourtant il était plus sûr d'envoyer Robin que de laisser les domestiques se charger de Craven et Wickes au cas où Thierry, qui s'était échappé, aurait tenter quelque chose et libérait Craven pour fuir avec lui.

Plutôt que d'expliquer les choses aux domestiques un par un, il était plus efficace d'envoyer Robin, ayant vécu l’incident en première ligner, si seulement elle avait que cela aurait tourner à un tel désastre.

Elle n'aurait pas dû envoyer Robin à l'avance, attendant l'arrivée de Shuden. Son excès de prudence, avait fini par lui coûté, c’était entièrement de sa faute. Le courage brisé par l’incident se transforma en éclats tranchants, poignardant douloureusement Valia en plein cœur.

« Valia »

Shuden serra Valia, qui sanglotait, contre sa poitrine, l’entoura son corps chaud au creux de ses bras et tapota son dos de façon apaisante.

« Pourquoi est-ce votre faute ? »

La victime était innocente et le coupable était un fou. Shuden ne pouvait se résoudre à le dire avec douceur, alors il le retourna du mieux qu'il put.

« Il n'y a pas lieu de s'en vouloir, ce n'est pas de votre faute »

Les mots brisèrent finalement les larmes qu'elle avait retenues qui finirent par rouler sur ses joue et Valia finit sanglotant comme une enfant dans les bras de Shuden.

« Oh, mon Dieu »

Malgré sa tendre étreinte avec Valia, l'esprit de Shuden bouillonnait. Il avait osé brandir son couteau contre elle si c'était déjà assez grave qu'il doive être mis à mort, mais ne serai ce-t-il pas trop doux ?

Je ne te pense pas de mettre ce bâtard au cachot gentiment (au sens strict de Shuden), je devrais l'écarteler membre par membre dès que le soleil se lèvera. Shuden continua à

l'apaiser, alors même qu'il concoctait des plans odieux qu'il ne pourrait jamais révéler à Valia.

Un peu plus de temps s'écoula quand un gros pétard explosa, marquant la fin du bal.

Quelques autres petits pétards suivirent, et la serre devint soudain silencieuse, la nuit ne sembla être tombée grâce à la boule de cristal magique qui illuminait généreusement l'intérieur de la serre.

Lorsque la lumière de la lune s'intensifia, les sanglots s'intensifièrent également mais lorsqu'elle montra des signes de calme, Shuden lui demanda.

« Vous vous sentez mieux ? »

« Je suis ....... »

Elle était vraiment bouleversée, mais pleurer lui fit du bien.

« Maintenant que j'y pense, c'est la première fois que je pleure dans les bras de quelqu'un....... »

Elle n'avait jamais pu réalisé qu'une étreinte ferme et une main dans le dos pouvaient être aussi réconfortantes, Valia releva son visage de l’étreinte et regarda Shuden, rencontrant les yeux rouges qui la fixaient et l'étudiaient attentivement.

« Nous pouvons à nouveau organiser un bal, Valia. Nous pouvons faire des feux d'artifice tous les soirs si vous le voulez et les regarder tous les soirs »

La suggestion de dépenser la moitié du budget annuel d'une famille noble aisée n'avait pas échappé à Shuden. « C'est pourquoi Valia était si contrariée » pensa-t-il. Elle savait que Shuden ne faisait pas que le dire et qu’il pourrait parfaitement tenir sa promesse.

« Cet homme est si doux jusqu'au bout » pensa-t-elle.

Valia rit un peu, les dernières larmes qui s'étaient accumulées au coin de ses yeux coulèrent le long de ses joues. Shuden caressa sa joue humides de larmes avec son pouce et son toucher plein de douceur lui fit verser une nouvelle larme. Comme Valia continuait à pleurer sans dire un mot, Shuden se sentit un peu gêné mais il était tout à fait normal que sa colère contre Thierry s'exprima.

Shuden essuya soigneusement ses larmes, et ce ne fut que lorsqu'il repoussa une mèche de cheveux noirs de son visage qu'il se souvint de sa question sans réponse

« Au fait, qu'est-ce que vous vouliez vous dire par là tout à l'heure ? »

« ......Qu'est-ce que je voulais dire ? »

« A propos d'être gentil avec vous parce que vous avez les cheveux noirs »

« Oh »

Valia rit doucement et les larmes qui s'étaient accumulées au coin de ses yeux, incapables de se resiter, finir leurs courses sur ses joues. Qu'elle s'en rende compte ou non, le cœur de Shuden se serra. Valia parla doucement, la voix teintée de larmes.

« Vous m'avez dit une fois, au manoir de la capitale, que vous appréciez les femmes aux cheveux noirs »

Il se souvint de lui avoir dit cela, Valia avait ajouté le mot 'femme' parce qu'elle parlait d'une femme du passé de Shuden, il s'en doutait, mais quelque chose clochait pire il y avait quelque chose dans les paroles de Valia qui le dérangeait.

« Vous appréciez les filles brunes ? »

Il ne comprenait pas pourquoi Valia disait cela. Elle savait qu'il aimait les cheveux foncés car c’était vrai mais tout cela tenait que sur le fait que Valia était Valia.

Shuden fronça les sourcils, un étrange sentiment de malaise lui étreignant le cœur. La femme qu'il aimait ne comprenait vraiment pas quelque chose correctement en ce moment.

« Valia, je crois que vous m’avez mal compris »

Après tout, s'il avait appris à aimer ses yeux gris aurore, à aimer son sourire insolent, à aimer le bout de ses doigts blancs, c'était bien parce qu'il était dans une relation de confiance avec elle.

Parce qu'il était amoureux d'elle.

« C'est toi que j'aime, Valia, pas les femmes aux cheveux noirs »

Il soupira doucement, se demandant si Shuden savait que le cœur de Valia avait battu fort pendant un instant s’imaginant que c’est qu'il allait dire. Tant de réflexion, tant de préparation.

Shuden desserra ses bras autour de Valia, fit les cent pas et se pencha à la taille.

Toujours dans le fauteuil, il retira la boîte et la posa sur la table à thé. Pour être honnête, oui, il était nerveux

« ....... »

Il se demandait si elle aimerait ce bouquet de bijoux qu'il avait commandé, si elle sourirait en le recevant, ce qu’il devait dire en le lui tendant, à quoi ressemblerait son visage quand il lui dira qu’il était amoureux d’elle... Ses sentiments pour elle étaient profonds, mais la confiance en lui-même manquait cruellement. Un homme amoureux était toujours faible devant la femme qu'il aimait.

« ......Valia »

Il appela Valia, la voix un peu étouffée et elle l’avait regardé, médusée, pendant qu'il sortait la boîte. Elle le regarda et tendit la main vers la boîte avec sa belle gravure, Artisan Hubert.

Elle ouvrit le couvercle en bois sculpté provoquant un léger bruit de ferraille puis souleva la fine soie bleue.

Elle eut le souffle coupé et ses yeux s'arrêtèrent un instant.

Un diamant blanc, des diamants bleus, des diamants rouges et roses, et d'autres gemmes de toutes couleurs dont elle ne se souvenait même plus très bien des noms sans compter l’or et l’argent pur s'étaient épanouies en une multitude de fleurs où es tiges étaient des fils d'or éblouissants, et les rubans noués de couleur gris d’argent.

« Shu. Ceci....... »

C'était un bouquet qui ne semblait pas craindre d'être piétiné.

« ...... Qu'est-ce que c'est ? »

« C'est pour vous. Je comptais vous l’offrir avant le feu d'artifice, mais je n'ai cette possibilité »

« Vous étiez à la capitale l'autre jour....... »

« Oui. Pour commander ceci »

« ....... »

« ......Vous ne l'aimez pas ? »

Comme Valia ne disait rien, Shuden demanda. Elle entendit une légère tension dans sa voix. Étrange, pourquoi es-tu nerveux, comme un homme qui présente un bouquet de fleurs à sa maîtresse. Valia ne savait pas ce que ressentait Shuden pensant même qu’elle ne devait pas le savoir

Les larmes recommencèrent à couler dans ses yeux gris argentés tandis qu'elle regardait Shuden. C'était si étrange, son cœur lui faisait mal, mais même au milieu de la douleur, ses sentiments pour lui étaient parfaitement clairs, ces émotions qu’elle avait tellement niés, essayant de les garder hors de son cœur.

« ......Shu »

Elle avait cru qu’elle pourrais abandonner, qu’elle serait capable de le faire ayant l'impression d'avoir été punie pour l’avoir même juste désirée, et pas seulement à cause de la violence de l’incident qu’elle avait subie aujourd'hui mais une fine couche d'insécurité omniprésente, associée à sa capacité de connaitre le futur, rongeait son courage comme un ver rongeant un fruit pourri

« Vous avez dit tout à l'heure que vous m’appréciez »

Valia rit doucement de nouveau les larmes quittèrent ses yeux pour glisser sur ses joues chaudes.

« Je ne vous apprécie pas »

La main de Shuden s'arrêta avant d'essuyer les larmes de Valia, ses yeux rouges s'arrêtèrent sur elle un instant, comme statufiés

« Parce que je t'aime »

Je t'aime plus que je ne pourrais jamais le dire

« Depuis que vous êtes venu me chercher sous la pluie, non depuis toujours »

Aucun dieu, aucun destin, aucun avenir prédéterminé ne pouvait arrêter cette affection palpitante et cela même si elle méritait d'être punie pour cet aveu aujourd'hui, mais elle ne pouvait plus cacher ses sentiments. L'amour qui fleurissait de son courage brisé lui souriait.

« ......Je suis amoureuse de vous, Shu »

Il n'y a jamais aucun moment où je ne t'ai pas aimé.

Une voix humide murmura un amour longtemps caché.

Ps de Ciriolla : ce chapitre est pour moi particulier, car il marque le moment ou j'ai traduit plus loin que la team en anglais qui avait démarré le projet... et elle s'était arrêté a la ligne ou valia lui rappelle qu'il lui avait dit qu'il aimait les cheveux noirs... donc à peine avant le déclaration (et ça c'est limite criminel).. ou le coeur de Shuden a du faire du yoyo XD...

Donc cette abandon de projet, fut le déclencheur de l'envie de traduire aussi et cela avec la promesse de finir les projets que j'attaque... c'est bien trop frustrant d'adorer un projet et de pas voir la fin.

Voila pour la petite anecdocte XD

Tome 3 – Chapitre 78 – Diadième et

bouquets

Certains mots sonnaient comme des mensonges.

« Parce que je t'aime »

Shuden pouvait à peine respirer.

« Depuis que vous êtes venu me chercher sous la pluie, non depuis toujours »

Quand Valia avait dit qu'elle ne l’appréciait pas, ce fut comme être poignarder en plein cœur par un couteau, tellement douloureux, lui donnant l’impression que son cœur était sur le point d'exploser.

« ...... amoureuse de toi, Shu »

Il resta sans voix devant cette déclaration qui ressemblait à un mensonge tant il était évident qu'il était vrai.

Cette femme m'aime.

Moi ?

Il ne sut rein dire, se trouvant complètement à court de mots, perdu dans le regard de Valia, son faible sourire, sa voix teintée de larmes, et.......

« Je voulais vous le dire en regardant le feu d'artifice ce soir, et je sais que je me suis trompée....... Mais ça fait du bien de le dire »

Valia sourit, le visage mouillé sous la rémanence de l'aveu de son amour et le léger malaise qui s' installa devant son absence de réponse, non pas qu’elle espérait obtenir une réponse mais elle refusa d’insister ; avouer ses sentiments était surtout ce qu’elle désirait, elle tourna son regard vers Shuden, toujours silencieux.

« Nous devrions rentrer maintenant, le bal devrait être terminé....... »

Valia ne termina pas sa phrase capturé dans l’étreinte de Shuden, un bruit de cœur résonnait dans ses oreilles mais se rendit presque tardivement que ce n’était pas le sien.

Impossible, se dit-elle.

« ......Valia »

Shuden ouvrit lentement la bouche faisant retentir sa voix grave, ayant mis du temps pour trouver les mots, ceux qui exprimerait la justesse de son cœur mais il les prononça finalement

« Je suis amoureux de vous »

Parce qu’il n’avait rien d’autre pour exprimer ses sentiments

*********************************

Valia leva les yeux vers Shuden, hébétée.

Elle avait la tête qui tournait, au cœur de la nuit étoilé, sublimée sous le plafond de verre poli de la serre et ce clair de lune montant sereinement. Les simple mots 'je t'aime'

sonnaient comme un rêve. Valia perdit quasiment la voix pour lui demander.

« ......Shu. Ai-je mal entendu ? »

« ......Vous avez parfaitement entendu »

C’était sa réponse à la confession de Valia, il était amoureux d'elle depuis très longtemps et même si Valia ne s’était pas confessé ce soir, il avait déjà prévu sa propre confession.

« Valia »

La gorge de Shuden s'éclaircit.

« Je t'aime »

« ....... »

« De tout mon coeur, vraiment »

Voulant utiliser beaucoup de mots, il se demandait si les courts mots 'Je t'aime' ne paraîtraient pas trop simples, si Valia y serait insensible mais malgré ses inquiétudes, il ne pouvait plus les contenir car les sentiments qu'il éprouvait pour elle étaient si profonds et débordants

« ......Valia, pourquoi pleurez-vous ? »

Ses yeux gris argentés se remplirent de larmes irrépressibles laissant Shuden totalement perplexe

« Parce que je suis heureuse » dit Valia à travers ses larmes.

« ....... »

Les doigts de Shuden cessèrent d'essuyer les larmes de Valia ; l’entendant dire qu'elle était heureuse de l'entendre dire qu'il l'aimait rendait la joie dans ses yeux rouges palpable. Valia regarda Shuden et fut submergée par le bonheur.

« Shu »

« Oui, Valia »

Il y avait aussi un peu de curiosité.

« Puis-je vous demander depuis combien de temps vous m'appréciez ? »

« Je ne sais pas, je sais que c'est le jour où je suis tombée amoureux »

Shuden répondit cela à cause de ce que Valia avait dit plus tôt « Qu'elle ne l’appréciez pas » Puis elle avait dit qu'elle l'aimait. Cette distinction faite par Valia lui donna l'impression qu'il devait lui aussi faire une distinction. Sourit doucement car elle avait une vague idée de la raison pour laquelle Shuden disait cela et ce type était tellement mignon que son cœur en était tout chatouillé.

« Alors, quand avez-vous commencé à m'aimer....... »

Valia fit une pause, se sentant si heureuse que les mots lui firent remonter les larmes aux yeux donc prit une petite inspiration pour reposer sa question.

« Quand avez-vous commencé à m'aimer ...... ? »

« Quand vous étiez malade, vous vous en souvenez ? »

« Quand j'étais malade ? »

Valia cligna des yeux devant cette réponse inattendue

« Comment ressentir de l'amour quand l’autre est malade ? »

Elle était perplexe, mais n'en demanda pas plus, d'entendre la confession de Shuden lui suffisait ; ne voulant pas se montrer indiscrète et j’estima alors qu’elle avait de la chance d’être tombé malade à ce moment-là, son soulagement avait dû se lire sur son visage.

« Valia, au cas où vous imagineriez le contraire, je ne veux vraiment pas que vous tombiez malade »

Si elle retombait malade, le docteur mourrait ce jour-là. Valia sourit.

« Je vois »

Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement au ton plaisantin de Valia, levant une main vers l'épaule de Valia et la saisir pour une douce étreinte.

« Ne tombez pas malade. Je suis sérieux »

« Je ne tombe pas souvent malade, vous savez, j'étais juste un peu malade à l'époque »

« Qu'est-ce qui était un peu malade, vous semblez avoir oublié pourquoi vous êtes venu dans le Sud »

« J'ai été guérie dès que je suis arrivée à ....... »

Bien sûr, elle avait continué à être soigner pendant un certain temps après mon arrivée au domaine, mais ce n'était pas grave si cela lui permettrait de vivre des moments comme aujourd'hui, si elle devait de nouveau attraper la grippe, elle le ferait volontiers, pensa Valia.

« Valia »

Comme s'il lisait dans ses pensées, Shuden dit.

« Je vous aurais aimée même si vous n'avez pas été malade »

« ....... »

Le cœur de Valia se serra, se sentant à la fois excitée et incrédule. Elle n'arrivait pas à réaliser que Shuden parlait d'amour en s’adressant à elle. Valia prit la parole, le cœur battant dans sa poitrine.

« Comment le savez-vous, si je n'étais pas malade, vous ne m'auriez peut-être pas aimée

»

« C'est peut-être à ce moment-là que je m’ai réaliser, mais j'étais déjà amoureux de vous avant »

Ce n’était que pure vérité ; Shuden était amoureux de Valia depuis le début, chacun de ses gestes le montrait ainsi que la façon dont il la fixait à chaque fois qu'elle s'habillait, la façon dont il lui apportait d'énormes quantités de bijoux en cadeau.

Au-delà de ces apparences, le regard de Shuden sur Valia était toujours plein de chaleur, l'homme froid pour les autres était différent devant elle, sachant que les paroles de Shuden n’était que vérité, Valia se sentit à nouveau heureuse.

Elle déplaça son regard retombant sur la boîte en bois posée discrètement sur la table à thé, une gravure ornée de bijoux brillant sur le couvercle. Tout à l'heure, dans la panique, elle ne l'avait pas bien vu. Valia voulait voir de plus près le bouquet que Shuden lui avait offert s'approchant de la table à thé, elle l'attrapa.

« Il doit être lourd à porter pour elle » s’inquiéta Shuden, qui le tiendrait pour elle si elle faiblissait. Ses mains fines soulevèrent légèrement le bouquet, Valia tourna le bouquet sans le moindre effort comme si ne s’agissait que d’un bouquet ordinaire.

« Il est si joli »

Valia sourit et Shuden rit avec elle. Ce qu'elle tenait était sûrement le bouquet le plus cher jamais créer, somptueusement décoré de toutes sortes de pierres rares sertit sans les métaux les plus précieux, tout cela avait la valeurs des grandes demeures de la capitale mais c'était difficile à dire et surtout cela n’avait aucune importance seul le sourire de la femme qu'il aimait comptait pleinement à ses yeux.

« Shu »

Berçant le bouquet dans ses bras, Valia se rapprocha de lui, se hissant sur la pointe des pieds devant ses yeux pour l'embrasser légèrement sur les lèvres puis murmura doucement.

« Je t'aime »

Le sourire naquit de ce baiser sur les lèvres de Shuden s'accentua. Elle était surprise et heureuse de voir l'homme qu'elle aimait si heureux remplissait le cœur de Valia comme un printemps fleuri.

« Nous devrions rentrer maintenant »

« Oui. Rentrons »

Ce jour où en réponse à sa confession, elle reçut ce bouquet éternel embellissant la propre aveu de Shuden, le remettant avec amour dans sa boite.

Elle referma le couvercle et le prit dans ses bras. Par habitude, Shuden hésita un instant avant de retirer sa main devant la vue de Valia tenant la boîte qui lui rappelait celle d'un enfant serrant sa poupée préférée, il réalisa qu’il avait fait le bon choix.

Un instant plus tard, Shuden réalisa que Valia était pieds nus et ne portait plus que des bas. « Où étaient passées les chaussures ? » Shuden ne se posa pas la question, il la serra immédiatement dans ses bras.

« Votre Excellence »

« Madame »

En sortant de la serre, les employés s'inclinèrent devant Shuden et Valia qui retournait au bâtiment principal grâce à une calèche qui les attendait déjà.

« C'est déjà si calme »

L'agitation des nobles avait disparu et pas un seul carrosse était en vue.

« Où avait fui le temps ? »

Valia était perplexe, réalisant qu'elle avait passé plus de temps dans la serre qu'elle ne l'aurait cru. L'incident avec Thierry était une chose, mais le temps passé avec Shuden semblait écrasant mais elle ne s'était pas rendu compte du temps qui s'était écoulé, ou plutôt du peu de temps qui s'était écoulé.

Je m'inquiète de la façon dont le bal s'était déroulé....... Il faudra que je demande à Sarah demain.

Il ne fallut pas longtemps pour atteindre la maison principale. Valia descendit de la voiture en enfilant une nouvelle paire de pantoufles que la femme de chambre avait

apportée. Shuden demanda la visite d’un médecin malgré son rappel qu'elle n'était pas blessée, il avait insisté pour qu’elle soit vue.

« Madame. Je vais porter la boîte »

« Oh. D'accord. Mettez-la dans la chambre »

« Oui, Madame »

La femme de chambre tendit les mains poliment mais eut le souffle coupé en prenant la boîte, surprise par le poids bien plus important que ce qu'elle aurait pu imaginer, lui donnant l’impression de porter un énorme rocher, ses bras en tremblaient.

« Quoi, comment, la Dame ne l'avait-elle pas porté avec légèreté ? »

Valia lui avait tendu la boîte d'un geste léger et paresseux, donc la servante ne s'attendait pas à ce que la boîte pesait si lourd, s’imaginant un poids léger, elle l’avait pris sans trop réfléchir, mais il lui semblait que la boite dissimulait du plombs de la plus haute qualité.

« ......C'est lourd, je dois donc le ranger rapidement. Son bras va bien ? »

Les tendons du dos de la main de la femme de chambre craquèrent lorsqu'elle porta la boîte, elle réfléchit à comment sa maitresse avait pu la porter avec son bras aussi fin. La servante rougit se dépêchant d'aller au deuxième étage.

Shuden fronça les sourcils car il avait remarqué que la servante se débattait avec la boîte. Son regard suivit un instant le mouvement de Valia, puis il comprit. En tant que chevalier, il pouvait facilement voir que les bras de la servante tremblaient.

« Elle n'a pas l'air bien »

Il n'arrivait pas à croire qu'elle luttait pour porter la caisse que Valia avait soulevée avec tant de légèreté, si cette servante avait l'air bien de l'extérieur, mais la réalité semblait tout autre et en tant que serviteurs de Valia, Paul et Sarah devraient s’en inquiéter car pour être un bon serviteur de son maître, il fallait être en bonne santé.

Je vais devoir faire changer la femme de chambre.

Shuden n’y réfléchira pas plus et le servante aurait le droit à des vacances inattendues et non désirées.

Valia trempant dans son bain, soupira, suivant le programme de Shuden, elle fut ausculter par le médecin et pendant tout ce temps, elle se souvint des paroles de Karl.

[Il est tellement surprotecteur].

L'inquiétude du médecin était à son comble, s'inquiétant de la gravité de la situation et prenait grand soin de Valia et en sortit épuisé par tant de sollicitude

« Vous devez être fatiguée, Madame »

« Oui, un peu. Un peu »

La servante qui s'occupait du bain de Valia lui demanda.

« Je vais vous masser après votre bain. Quel genre de baume voulez-vous ? »

« Je ne sais pas, vous avez quelque chose de bon ? »

« 'Il y a un nouveau baume qui est arrivé, des fleurs de marguerite mélangées à du freesia jaune, et il sent vraiment frais et agréable. Qu'en dites-vous ? »

« Oui, ça ira »

L'une des servantes se leva pour aller chercher le baume et pour cela du franchir la cloison d'ébène en direction de la porte des bains.

« Allez, allez,……. Son Excellence ! »

......Son Excellence ? Valia ouvrit ses yeux fermés, incrédule. Ses yeux gris argentés s'écarquillèrent à la vue de l'homme qui se dirigeait vers les bains.

« Sortez »

La servante baissa immédiatement la tête tout comme celles qui s'occupaient du bain de Valia et disparurent aussi vite que des écureuils, leurs visages manifestement rouges, pendant que Shuden ricanait.

Plus que cela, elle se demandait pourquoi cet homme....... Valia demanda d'une voix perplexe.

« ......Qu'est-ce que vous faites là ? »

« Eh bien, pourquoi pensez-vous que je suis ici ? »

Shuden sourit, les yeux alanguissants, s'approchant, il plongea sa main dans le bain où la chaleur de l’eau légèrement supérieure à la température du corps, éleva celle de la peau de Valia

« Vous l’avez deviné. Valia »

« ...... »

« Si vous ne le savez pas, je vais vous le dire »

Sur ce, Shuden jeta un regard lent sur Valia dont le yeux gris argentés affichant un soupçon de panique, à son décolleté blanc et gracieux, à sa clavicule marquée de rouge, à ses seins, dont les lignes émergeaient à peine de la surface de l'eau.

À chaque montée et descente de l'eau, les seins semblaient suivre le mouvement de l’eau, à peine visible sous les pétales rouges qui flottaient à la surface.

« ....... »

Valia regarda fixement, puis recula lentement. L'eau ondulait légèrement. Shuden dont les coins de sa bouche se soulevèrent légèrement, ses yeux restant fixés sur son corps nu.

Ce regard fit sentir à Valia un frisson inutile parcourir son échine. C'était ainsi depuis qu'elle avait épousé Shuden, avoir l'impression d'être caressée alors qu'elle n'était que regardée et cela même au-delà car le corps de Valia réagissait au regard de Shuden, la chaleur commençant à monter dans son bas-ventre.

« Eh bien, Shu. J'allais rester un peu plus longtemps et aller à la chambre....... »

« C'est parce que j'ai peu de patience »

Peu était même trop fort pour décrire son impatience dès qu'il fut sorti du bain, il ne trouva pas Valia dans la chambre, simplement un peu plus en retard que lui, ce qui arrivait toujours mais aujourd'hui, c'était limite insupportable, n'est-ce pas, parce qu'elle avait dit qu'elle l'aimait.

Shuden avait envie de la prendre dans ses bras et de lui dire qu'il l'aimait toute la journée, et bien sûr, il voulait l'entendre dire. Ne savait pas comment se retenir, ne voulant pas savoir ni même essayer

« Venez ici »

« ....... »

« Vous ne venez pas »

Shuden inclina le menton vers Valia qui ne voulait pas venir. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle vienne. Sa femme était particulièrement timide au lit, malgré quelque progrès par quelques mois de relations intensives durant ses vacances, mais sa personnalité de base était restés la même

Cela n'avait pas vraiment d'importance. Tant qu'elle était elle-même.

Shuden retira rapidement sa robe. Les pupilles de Valia s'agitèrent immédiatement et elle hésita, ne sachant pas si elle devait s'approcher. À travers la vapeur chaude, le corps de Shuden était aussi magnifique que d'habitude.

Mais le problème, c'était qu'il marchait à vive allure vers elle la faisant paniqué et lui posa la question la plus évidente.

« Pourquoi, pourquoi entrez-vous ? »

« Parce que je dois dire à ma femme pourquoi je suis ici »

« ....... »

Le bain dans lequel elle faisait trempette était assez grand pour vingt personnes, entièrement en marbre et rempli d'eau, un véritable 'bain', mais il ne lui fallut pas longtemps pour réduire la distance, elle n’était plus très loin de liu Shuden s'arrêta devant elle et s'accroupit. Elle était dos au mur, mais sa chair tendre serai facile à pénétrer. Shuden passa une main autour de la taille de Valia et la rapprocha, glissant l'autre sous sa cuisse, la soulevant facilement.

Sa chair brillait d'un blanc éclatant lorsqu'elle émergeait de l'eau. Quelques pétales rouges s'accrochaient au corps nu de Valia, tombant à peine. Shuden s'assit sur le bord de la baignoire, les bords arrondis lui permit de s'y asseoir confortablement.

Shuden souleva Valia et la posa sur sa cuisse. Être tenu par un corps nu était quelque chose qu'ils faisaient tout le temps, mais c’était bien la première fois au bain, loin de l’obscurité de la chambre, pour l’immense clarté de la salle d’eau.

Contrairement aux attentes de Shuden, Valia s'était habituée à dormir avec lui ne restait que le regard décadent pour lui donner une impression étrange. Ses yeux s'attardaient sur ses seins ronds et gonflés, glissaient le long de sa taille fine et passaient entre ses jambes.

Ce regard qui s'attarde.

Elle se demanda combien de temps il faudrait avant qu'elle ne s'habitue à ce regard étrange. Maintenant qu'il pouvait voir son corps nu, elle avait toujours honte de la façon dont il la regardait, c’était ironique, mais c'était ainsi.

Valia baissa les yeux autant qu'elle le pouvait, incapable de croiser les regars mais si elle parvenait à détourner le regard, la sensation de son corps contre le sien était trop forte sans compter que Shuden continuait à l'attirer plus profondément dans ses bras. Le pénis contre sa peau était dur et gonflé et n'avait pas l'air de vouloir se calmer de sitôt.

Cherchant à s’éloigner mais Shuden la ramena dans ses bras, pressant leurs corps l'un contre l'autre. Ses lèvres effleurèrent la mâchoire de Valia.

« Bien sûr, Madame, vous n'auriez pas dû me séduire »

« Quand ai-je déjà pu vous séduire, qu'ai-je fait....... » protesta Valia, frustrée.

C'était toujours Shuden qui la séduisait, et non l'inverse. Avec des yeux comme ça et un corps comme ça....... Shuden sourit.

« En fait, Valia, dès que vous respirez, vous me séduisez »

« ....... »

« Ou alors c'est parce que vous êtes si jolie »

La bouche de Valia s'entrouvrit et avant qu'elle ne puisse répondre, Shuden pinça les lèvres.

La bouche de Valia se sentit plus chaude que d'habitude à cause de la chaleur de son souffle. C'était agréable de prendre le temps d'apprécier le toucher sec, mais aujourd'hui, il manquait un peu de temps et de patience, Shuden embrassa la bouche de Valia et fit immédiatement tournoyer sa langue autour de sa langue jusqu'à ce qu'elle picota. Elle enroula ses bras autour de son cou pour l'embrasser plus fort que d'habitude.

Tout en l'embrassant, Shuden caressa les zones sensibles de Valia, comme l'intérieur de ses cuisses. Ses doigts s'enfoncèrent dans la fente, produisant un clapotis humide. Valia gémit et ses jambes se dérobèrent. La chaleur emprisonnée à l'intérieur devint rapidement humide et des filaments s'étiraient le long de ses doigts. Shuden l'embrassa encore un peu, puis lui souleva le menton. Son bas-ventre picota et se raidit.

Il la souleva comme une poupée, la retournant et la reposa, embrassant la nuque lisse devant lui. Son dos svelte tressaillit. Tellement dommage qu'il ne puisse pas voir son visage, mais c'était plus fort que lui, le sol de marbre était dur et ses genoux risquaient de se blesser

Deux mains fermes saisissent les hanches de Valia et les écartent. La sensation d'un pénis pressant le centre de son entrée était évidente et ne pouvant voir le visage de Shuden, elle se sentait étrangement sans défense.

Il le centra et l'a enfoncé durement en Valia qui aspira une forte bouffée d'air lorsque l'homme ouvrit la porte et entra. Même si elle était trempée, sa taille était impitoyable et semblait la transpercer de part en part. Il n'était pas en mesure de s'enfoncer profondément, mais cela n'avait pas d'importance.

« Hmph ! ......oui, ah ! »

Le bruit de la chair contre la chair résonnait dans les bains. Il était déjà assez difficile de l'avaler d'une traite, mais Shuden faisait bouger Valia sans relâche, et à chaque fois qu'elle se balançait, une secousse de plaisir le traversait.

Il caressa Valia plus fort que d'habitude. L'eau de la baignoire était plus chaude que la température de son excitation. Chaque fois que Shuden se retirait et la pénétrait à nouveau, une vague de plaisir montait le long de leur dos Shuden saisit la poitrine de Valia d'une main si érotiquement gonflés par le toucher de la paume dure et calleuse de Shuden. Les hanches de Valia se balançaient toujours. La stimulation de la verge de Shuden qui la empala et la broya de l'intérieur à chaque pénétration profonde était limite angoissante.

Malgré la sensation grisante de plaisir, Shuden voulait sentir Valia plus profondément, plus longtemps ; il savait où la stimuler pour qu'elle réponde fortement, pour que son corps se tordit dans la luxure. Valia suivit rapidement son exemple, gémissant et broyant sa chair plus bruyamment que dans la chambre à cause de la nature de la situation, mais cela n'avait pas d'importance.

« Shu, si vous plait......, ugh...... ! »

La voix de Valia l'appelant par son nom était érotique. Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement. Nous avons fait l'amour plusieurs fois, mais je ne sais pas pourquoi cela me rend fou à chaque fois.

Ce n'était pas le désir d'une relation intime, c'était son désir pour Valia qui s'enflammait.

La main qui la tenait se fit plus rude.

« Shu, ahhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

Avant que Valia n'épousa Shuden, elle n'avait pas réalisé que l'on pouvait faire l'amour de cette façon. Ce ne fut qu'après leur mariage qu'elle se rendit compte que l'éducation sexuelle reçut au palais et qui lui avait fait dresser les oreilles à chaque fois était donner via des connaissance obsolètes

Les cuisses humides et moites se heurtaient sans cesse tandis qu'il l'étreignait.

Les muscles des bras de Shuden étaient trempés de sueur et, à chaque fois qu'elle atteignait l'orgasme, la partie de lui qui la dévorait palpitait et peu importe le nombre de fois qu'elle le ressentait, le martèlement incessant de ses zones érogènes lui donnait le vertige.

Pourquoi cet endroit était-il si sensible, et son mari ne le lâchait pas. Shuden l'enfonça à nouveau et Valia frissonna.

Il ne jouit qu'après qu'elle appela son nom plusieurs fois. Leurs gémissements et leurs respirations se mêlaient et résonnaient dans l’immense salle d’eau.

« Shu....... »

Sa voix était étouffée par des halètements alors qu'elle jouissait encore et encore.

Shuden embrassa la nuque de Valia devenant rouge lorsqu'il la suça, une marque qui resterait. Avec sa main libre sur la hanche de Valia, Shuden trouva son sein et l'attrapa, un petit gémissement lui échappant immédiatement.

Valia serait horrifiée de l'entendre, mais en vérité, Shuden se sentait insuffisant, n’arrivant pas à la pénétrer entièrement en premier lieu à cause de sa position et même s'il y était parvenu, ce n'était pas suffisant.

Shuden prit les seins de Valia et regarda autour de lui. Elle ne s'en était pas rendu compte plus tôt, mais la baignoire était équipée d'un lit en bois pour les massages et d'un mur contre lequel Valia pouvait s'appuyer. Il y avait beaucoup de choses auxquelles s'accrocher, et c'était exactement la même chose que dans sa propre salle d’eau, sauf qu'il y avait plus de bouteilles de baume.

En embrassant son cou et ses épaules, Shuden attira Valia dans ses bras.

Le liquide s'écoula lorsque leurs corps fusionnés se séparèrent, mais elle s'en fichait, étant parfaitement éveillée après que Shuden l'ait soulevée, maintenant, elle savait ce que ses actes signifiaient oubliant sa naïveté des débuts sachant qu'une fois fait, il revenait à la charge, Shuden n'avait laissé en paix Valia que pour leur première nuit.

Shuden sortit de l'eau et s'éloigna, Valia, bien sûr, toujours dans ses bras pour la déposer délicatement sur le lit de bois et avant que Valia ne puisse ouvrir la bouche, il était à l'intérieur.

Ps de Ciriolla: personnellement une baignoire pouvant accueillir 20 personnes, dans mon dictionnaire ça s'appelle une piscine... mais arriver à un certain niveau de fortune j'imagine que meme les definitions pernent de la valeurs.. XD

Tome 3 – Chapitre 79 – Diadième et

bouquets

Valia appuya sa tête contre le cou de Shuden, plus languissante que fatiguée. Dans ses mains calleuses, Shuden saisit chacun de ses seins, étreignant Valia par derrière.

L'eau chaude était devenue tiède, mais il était bon de sentir la chaleur de son corps.

Shuden la maintint fermement, juste ce qu'il fallait pour flotter, elle pourrait presque s'endormir. Ses yeux gris argentés se déplaçaient lentement sous ses cils baissés et lorsqu'elle pencha la tête, le corps de Shuden apparut.

Valia le regarda, hébétée, svelte et tonique où chaque centimètre de son corps était rempli de muscles, et cela semblait si harmonieux, c’était dans des moments comme celui-ci que Valia réalisa soudain les raisons du succès de Shuden, même parmi les servantes à vie du palais.

« Shu »

Bien qu'elle n'avait recherché spécifiquement à lui trouver un défaut, Valia avait toujours trouvé cela curieux que Shuden semblait être un homme qui pouvait tout réussir

« Y a-t-il quelque chose que vous ne pouvez pas faire ? »

La question soudaine fit réfléchir Shuden brièvement mais rien ne lui vint à l'esprit.

« Je ne pense pas, mais je n'arrive pas à penser à quoi que ce soit pour l'instant.

Pourquoi me demandez-vous cela à l'improviste ? »

« Tout simplement parce que vous avez l'air d'être bon en tout »

« Je suis bon en tout ? »

« À mes yeux, oui. Je pense que vous êtes bon en tout »

« Je suis content que tu plaisantes, parce que c'est dit par ma femme »

Valia cligna des yeux, relevant la tête de l'étreinte et croisa le regard de Shuden.

« Je ne plaisante pas »

Elle avait l'air très sérieuse. Shuden sourit.

« C'est vrai ? »

« Oui »

Shuden embrassa la tempe de Valia, ce qui la fit se sentir bien, comme s'il lui disait qu'il ferait un bon mari. Valia murmura, sentant la chaleur du corps de Shuden.

« ......Et vous êtes doué pour me faire l'amour »

« Hmm ? »

« Je veux dire que c'était la première fois pour nous deux, alors pourquoi vous vous améliorez de plus en plus et que je ne suis pas....... »

Elle n’avait aucune honte de l'admettre, mais elle avait toujours la tête vide à cause du plaisir que lui procurait Shuden et même si elle voulait essayer quelque chose comme lui, elle n’avait jamais réussi à saisir le bon moment. Le commentaire de Valia fit hocher la tête à Shuden.

« Vous aussi, vous êtes plutôt douée »

« C'est ...... ? »

« A l'intérieur de votre corps, je devrais dire. Ça ressemble à l'intérieur de ta bouche, mais c'est serré au début, et ensuite, Valia, quand vous vous sentez bien, vous m'attrapez et vous faites des vagues....... »

Valia était perplexe : “Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non”

« Non, non, non, pas comme ça ! »

« Ce n'est pas ce que vous me demandiez ? »

« Non. Je me demandais à propos de ....... Non »

Valia était abasourdie.

« Vous avez vraiment pris ça pour un compliment...... ? »

Elle parlait de positions, de caresses, des sortes de technique au lit mais rien d'ouvertement physique.

« Et qu'est-ce que vous venez de dire, attrape et vagues, je suis ainsi ? »

Les mots étaient étouffés, mais elle pouvait comprendre ce qu'il voulait dire par attraper quelque chose et faire des vagues.

Valia leva les yeux, ne sachant que faire, et croisa le regard de Shuden, qui la regardait.

L'espièglerie était clairement visible dans les pupilles sombres.

« ...... »

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que Shuden plaisantait. Valia poussa un glapissement et baissa la tête en se cachant le visage derrière ses mains.

« S'il vous plaît, ne jouez pas à ce genre de jeux....... »

Shuden gloussa doucement, enfouissant son menton dans l'épaule de Valia puis il l'appela d'une voix langoureuse et feutrée.

« Valia »

Mais elle ne répondit pas. Son silence intrigua un peu Shuden donc il l'appela à nouveau.

« Valia »

Encore une fois, pas de réponse. La taquinait-il trop ?

« Valia, regarde-moi »

La voix de Shuden avait pris un ton apaisant, et il supposa que Valia s'était sentie offensée par sa mauvaise blague, raison pour laquelle elle ne répondait pas.

Valia enfouit son visage dans ses mains et cligna des yeux restant invisible aux yeux de Shuden.

« Je ne boude pas ....... »

Il lui fallut un moment pour répondre, essayant de contrôler la chaleur de son visage, puis elle réalisa que Shuden semblait subtilement troublé. Par la suite, il était trop gênée pour dire quoi que ce soit car à cause de sa blague, il se sentait vraiment troublé par le silence de Valia.

Elle en boudait pas mais elle faisait semblant de l'être sans vraiment faire semblant.

Restant immobile, Shuden était visiblement perturbé par cette situation. Valia ne dit rien, jusqu'à ce qu'elle entendit une promesse « Je ne ferai plus ce genre de farce à l'avenir »

Elle leva la tête après avoir entendu cela, faisant pas vraiment la moue, elle attendait juste le bon moment pour relever les yeux.

Valia regarda Shuden, le soulagement se répandit sur son beau visage, et elle sourit parce que c'était étrangement plaisant.

*************************************

Le lendemain, Sarah vint faire son rapport sur le bal. Valia, elle s'était levée beaucoup plus lentement que d'habitude, avait pris un petit déjeuner tardif et se trouvait maintenant dans son bureau.

« Vous leur avez offert du vin ? »

« Oui. Madame. Une bouteille pour toutes les personnes présentes »

Paul et Sarah exécutèrent calmement les ordres de Shuden. La dernière partie habituelle de la mascarade, le final, fut annulé mais comme personne ne devait avoir de doutes sur le pourquoi, ils devaient bien maquiller le soucis et ont donc tous les deux travaillé dur.

[Paul, pourquoi ne pas leur offrir un cadeau coûteux pour qu'ils se taisent ?]

Sarah avait eu cette idée. On ne pouvaitt pas trouver de substitut, c’était ainsi.

Rendons-le mystérieusement significatif. Personne ne serait offensé par un cadeau coûteux et tout le monde serait content. Paul acquiesça l’idée.

[C'est une bonne idée. Qu'est-ce qu'on peut leur offrir maintenant ?]

[Pourquoi pas du vin ? La dernière fois que j'ai compté, nous avions plus de 1200

bouteilles].

[C'est beaucoup de vin, allons à la cave à vin maintenant].

Le cadeau offert aux nobles était donc le meilleur vin avec une étiquette en feuille d'or, ainsi une centaine de bouteilles furent distribué provenant directement de la cave à vin du château de Garth.

Cela représentait une fortune , mais elle ne pensait pas que cela poserait un problème à Son Excellence. Après tout, qu'est-ce que quelques centaines de bouteilles de vin ? elle était sûr qu'il ne sourcillerait pas si nous devions vider sa cave à vin. Paul et Sarah en étaient convaincus car ils devaient veiller à ce que le bal de la dame se déroule sans accroc.

La femme de chambre et le majordome étaient des gens pleins de jugement, et Valia, connaissant leur situation, sourit ironiquement.

« Bien joué, Sarah. Tu pourras le dire à Paul en personne. Bon travail »

Sarah sourit chaleureusement.

« Madame. Je ne manquerai pas de faire passer le message au majordome »

Après que Sarah se retira, Valia tripota la plume.

« Elle leur a donné du vin »

C'était plutôt une bonne idée

« Je me demande comment les nobles vont réagir. Ça ne peut pas être mauvais, je suppose, hmm »

Elle ne connaissait aucun noble dans les domaines du sud, elle n'avait donc aucun moyen d'évaluer leurs réactions, soudain, Diana lui revint en mémoire

Se rendant compte de l'aide qu'elle lui avait apportée dans la capitale et de la chance qu’

elle avait d'avoir une telle amie.

« Nous devrions organiser quelques goûters. Peut-être des petits, peut-être des plus grands....... »

Elle ne comptait pas les organiser dans l’immédiat, car elle n’avait plus d’énergie après toute l'agitation de la mascarade, elle sentait qu’elle avait besoin d'une pause, ne voulant fréquenter des gens pendant un certain temps.

Sans oublier, ce fou qui avait tenté de la poignarder, et qui sait ce qu'il était devenu ; personne ne l'avait pas revu depuis que Shuden l'avait attrapé par le col pour le traîné au loin. Valia ne prit pas la peine de demander, ne voulant pas vraiment savoir.

Après tout, il avait pratiquement gâché sa confession, Valia appuya son menton dans le dos de sa main.

« Devrais-je emporter une arme pour me défendre ? »

Elle n'avait pas l'intention d'introduire une arme en douce dans le banquet - c'était illégal. Au lieu de cela, elle allait avoir un garde du corps avec elle à tout moment, et c'était suffisant pour assurer sa sécurité, regardant Robin et réalisa que le chevalier Garth n’était pas au sein de ce bataillon par hasard

« Je ne pense pas que cela me dérangerait d'en apporter un au banquet, mais ce n'est pas comme si je ne savais pas manier une arme, et on ne sait jamais quand on peut avoir besoin de l'utiliser. ...... » Bien sûr, c'était mieux si son utilisation était inutile Les mots de Shuden sur le fait de ne pas être blessé lui resta en tête.

Parce qu'il s'inquiéterait beaucoup si je me blessais.

Il n'aurait pas à s'inquiéter beaucoup car il lui arracherait la tête à mains nues pour l'avoir blessée mais Valia ne le savait pas.

Je vais voir si je peux trouver quelque chose.

Valia ramassa les autres papiers, pensant qu'elle devrait se rendre à la réserve du château de Garth plus tard.

Tome 3 – Chapitre 80 – Diadème et

bouquets

Les châteaux de la plupart des familles nobles possédaient des donjons, avec la fermeture du chatêau, les cachots de celui de Garth étaient vides depuis longtemps.

Ce fut dans ce donjon que Thierry fut enfermé et interrogé, qui fut pour le moins violent vu que Thierry fut torturé, hurlant à tue-tête « Comment osez-vous me faire ça, sachant qui je suis » et en perdit deux molaires.

« Bienvenue, Votre Excellence »

« Et les aveux ? »

« Tous reçus »

« Pas de résistance ? »

« Un peu de protestation au début, mais quelques gifles et il a tout avoué. Tout s'est bien passé »

« Il a un esprit de merde »

Sur ce constat dégrisant, Shuden feuilleta le rapport d'aveux du geôlier détaillant les événements survenu lors du bal masqué, c’était rempli de justifications et d’excuses pathétique, mais il lisait entre les lignes

D'ailleurs, Shuden avait fini de rassembler des informations sur le comportement passé de Thierry. En lisant le rapport de l'assistant, il fit claquer sa langue devant la liste de ses méfaits, toutes sortes de bêtises réalisées en duo avec son frère. Shuden n'arrivait pas à croire qu'ils puissent s'en tirer à si bon compte depuis si longtemps L'assistant de Shuden était bon car après avoir découvert la poudre sur le corps de Thierry, il s'est empressé de retrouver le commerçant qui l'avait aidé à passer la marchandise en contrebande le faisant immédiatement arrêté par les autorités, provoquant ainsi une arrestation involontaire d'un contrebandier.

Thierry et Craven n'avaient commencé à toucher les femmes nobles que récemment, auparavant, ils s’attaquaient aux plus jolies servantes travaillant dans d'autres familles nobles, les avaient violées en gardant leur identité secrète et au fur et à mesure que leur confiance dans leur impunité grandissait, ils tournèrent leurs dévolus sur les nobles

Naturellement, choisissant les femmes les plus faibles et les plus vulnérables pour leurs désirs malsains, voilà tout ce que l’assistant avait recueilli, il devait donc y avoir beaucoup de victimes inconnues ; Shuden n'arrivait pas encore à réaliser que ces salauds avaient même essayé de s'en prendre à Valia.

Shuden jeta un regard froid à Thierry.

Ce bâtard meurt aujourd'hui.

Son frère mourra avec lui.

En prime, le vicomte Georgian, qui n'a pas su gérer ses fils, mourra avec eux.

« Réveillez-le »

« Oui ! »

Le geôlier apporta un seau plein d'eau froide et le versa sans ménagement sur le visage de Thierry, enchaîné à un épais poteau de bois.

« Hmph ! Hmph, hmph....... »

Stupéfaits, les yeux de Thierry s'ouvrirent. La lumière revint peu à peu dans ses yeux injectés de sang, tandis qu'il s'efforça de reconnaître les gens ; Thierry fixa Shuden, hébété, puis reprit ses esprits.

« Vous, vous......, c'est vous qui m'avez accusé, n'est-ce pas ! »

Le malentendu était compréhensible, car Shuden était la dernière personne qu'il avait vue avant de s'évanouir dans la serre mais il ignorait qu'il se trouvait dans les cachots du château de Garth

Il pensait qu'il s'agissait de la prison des magistrats du domaine, ce qui était une erreur.

Thierry étant l'héritier d'un vicomte, et la famille géorgienne étant très riche, il avait des relations haut placé ; en d'autres termes, il n’était pas sensé être torturé dans les cachots d'une vulgaire famille aristocratique. Pendant ce temps, Thierry n'arrêtait pas de trouver des excuses.

« Je n'ai pas pu m'en empêcher, l'alcool m'a envahi sans que je m'en rende compte ! »

Thierry s'était fabriqué un alibi: avant de suivre Valia dans la serre, il avait délibérément enduit sa cravate d'alcool ainsi si Valia se trouvait avec quelqu'un d'autre, il se sera excusé en disant qu'il était entré ivre et en cas de crimes, ça lui donnerai des circonstances atténuantes justifiant ses actions

Shuden demanda d'une voix sarcastique.

« Tu as fini tes conneries ? »

« ......Merde ! »

Thierry se tortilla dans tous les sens, mais le fait qu'il soit encore attaché n'arrangeait rien.

« Faites venir mon père, j'en appellerai directement au duc de Garth »

Les nobles des domaines jouissaient de plusieurs droits et l'un d'entre eux est l'appel direct. S'ils estimaient avoir été mal traités lors d'un interrogatoire, ils pouvaient se plaindre directement au seigneur. Le père de Thierry, le vicomte de Géorgie, était un homme très influent au sein du domaine de Garth qui favorisait Thierry en tant que fils aîné et héritier.

L'appel de son père au duc de Garth serait certainement salvateur et ce geôlier, qui a osé me traiter si violemment, doit être.......

« Qu'est-ce que tu crois qu'un appel va changer, tu rêves bien trop grand »

« Le duc de Garth est un homme d'honneur, et il doit être....... »

« Honneur ? » se moqua Shuden.

Shuden moqueur, demanda un long bâton couvert de sang séché qu'il attrapa ; le geste était léger, mais le sarcasme se lisait clairement sur son visage.

« Cela fait un moment que je n'ai pas été flatté par un homme bientôt mort »

« ......quoi ? »

La voix de Thierry s'interrompit, cette révélation semblait sortir de nulle part. La gorge sèche, il déglutit difficilement avec l'angoisse lui traversant le corps et lui donna la chair de poule.

« Thierry Georgia »

Shuden souleva le menton de Thierry avec la pointe de son bâton.

« Pourquoi cherches-tu si désespérément le duc de Garth ? »

Thierry n'avait pas eu la force de secouer le bâton qui lui soulevait le menton se contentant de trembler

Il n'y avait pas d'autre choix face à l’attitude décontractée, cet air d'invincibilité ressemblant à un prédateur supérieur dont chaque geste était un signe de force sans oubliant les yeux rouges montrant parfaitement le fond de sa pensée

« Je suis devant vous »

Thierry se sentit sur le point de s'évanouir.

***************************

Le sang ne tarda pas à couler dans le riche duché.

La maison de Géorgie fut mise à sac. Tous les membres de la famille immédiate furent mis à mort, y compris le vicomte, le chef de famille, aucune exception ne fut faite, et même les membres marginaux de la famille ne furent pas épargnés., c’était sur toutes les lèvres de l’aristocratie méridionale.

La culpabilité de Thierry était trop lourde : il avait bu et avait agressé la duchesse de Garth lors du bal masqué s’étant déroulé il y a peu

Thierry avait toujours réussi de passer à travers les mailles du filet, en utilisant l'alcool comme excuse, mais tenter de blesser le seigneur, c'était autre chose. C'était un péché qui ne pouvait être pardonné que même sous l’excuse de l’alcool de fait personne n'osait essayer de le sauver.

Pourquoi Thierry a-t-il brandi un couteau contre la duchesse, alors qu’il était un invité au château ?

Le visage de Craven devint livide d'incrédulité. Il n'avait pas eu le temps de fuir que les soldats du manoir avaient encerclé le domaine du vicomte. Les lèvres de Craven éclataient tandis qu'il se débattait contre les soldats qui tentaient de le retenir prisonnier, et ce ne fut qu'après avoir reçu un coup violent à la tête qu'il put être traîné au loin.

L'exécution fut rapide, dès le lendemain en même temps que les autres membres de la famille

La fin de Thierry fut différente : amenée en place publique pour y être exécuté.

L’excusions ne fut pas honorable, d’abord frappé en plein visage par une pierre lancée par une femme qui était femme de chambre de Thierry, puis il fut décapité ; ayant totalement déshonoré la famille même les parents éloignés refusèrent de réclamer son corps.

En moins de deux jours, une vicomté autrefois prospère fut complètement anéantie, le reste de la noblesse méridionale se cacha du mieux qu'elle put, de peur d'être impliquée. Tous les regards étaient tournés vers Garth. Il le méritait mais il n'y avait aucune forme de pitié dans la main qui prenait leurs vies, et ils tombèrent tous dans le néant de leurs morts honteuses

Valia organisa un petit goûter. Les invitations ne furent envoyées qu'aux dames influentes des cercles sociaux du sud, mais seulement à celles qui avaient assisté au bal masqué et toutes avaient répondu présente à cette invitation ; ce gouter qui avait pour but d'évaluer les réactions à la fin de la mascarade permit à Valia de remarquer quelque chose d'étrange.

« Le vin que la duchesse m'a offert ce jour-là, dit-il, j'ai été si économe que je ne l'ai pas terminé avant hier soir »

Ouvrant la discussion sur le cadeau distribué à la fin du bal, toutes les autres nobles en profitèrent pour s’ouvrir aussi

« Oh, moi aussi » dit-elle, « et à chaque gorgée que je savoure, je prends à coeur la noble signification des mots de la duchesse »

« Nous ne l'avons même pas encore ouvert parce qu'il est trop bon pour être gaspillé, et il se trouve dans la meilleure partie de la cave à vin de mon manoir »

« Bien sûr. Il est normal que vous le gardiez et que vous le buviez le jour de son apogée.

C'est ce qu'a dit l'homme qui me l’a remis »

Au milieu de toutes ces louanges et flatteries, Valia s'interrogeait.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec ça ? »

Le vin à l'étiquette dorée était cher, mais pas assez pour faire frémir un noble issu d'une famille aisée surtout que les nobles du sud avaient tendance à être plus riches que leurs homologues vivant sur d’autres territoires de l’empire, grâce à la fertilité de la terre.

D'ailleurs, qu'entendait-il par vin de la duchesse, alors qu'il s'agissait d'une simple collaboration entre Paul et Sarah ?

Valia ne comprenait pas très bien, mais elle ne demandait pas. Elle ne savait pas exactement pourquoi les dames réagissaient avec tant d'enthousiasme, mais d'une certaine manière, ce n'était pas une mauvaise chose. Le silence était souvent une vertu dans les cercles sociaux et le Sud n'était pas différent sur ce point là Les dames souriaient de façon pittoresque, mais observaient attentivement Valia.

La duchesse de Garth, qui avait été le sujet de conversation de la société méridionale pendant si longtemps, était loin de l'image que les rumeurs avaient décrite: une personnalité forte et effrayante qui fusillait verbalement tous ceux qu'elle n'aimait pas, étant donné les rumeurs vicieuses qui avaient circulé.

Mais la réalité était à l’opposé avec ses yeux gris argentés bienveillants et son sourire doux, ses paroles et ses actes étaient polis ; le calme de son comportement déconcertait tout le monde.

Ce ne sera qu'une question de temps avant que l'image ne change maintenant Valia était l'inverse, d’une dame hautaine de la capitale

Une femme qui préférait vous encercler et vous faire sentir insulté plutôt que de vous insulter franchement couvrant sa bouche d'un éventail de plumes orné de bijoux et souriant froidement avec ses yeux, elle était le membre le plus haut placé du cercle social du sud

La manière noble, froide et posée dont elle évoluait dans la société suscitait le désir de nombreuses femmes de la noblesse.

Valia ne se doutait pas que les dames pensaient ainsi. Elle quitta le goûter le cœur plus léger, et ce ne fut que quelques jours plus tard qu'elle découvrit les rouages de la société méridionale.

« ...... Vraiment ? » demanda Valia, cachant son inquiétude. « C'est de cela que les autres femmes parlent...... aussi ? »

« Oui, ma mère l'a dit à plusieurs reprises »

Lady Wicks, assise de l'autre côté de la table, acquiesça. Lady Eisa Wicks, fille du baron Wicks était la dame que Valia avait sauvée dans le jardin ; ses yeux pétillaient en regardant sa sauveuse

Après s'être calmé du choc, Eisa vint au château de Garth pour la remercier de l'avoir sauvée durant la mascarade.

Tout en discutant, la conversation s'orienta vers le vin.

« C'est donc ce que vous vouliez dire quand vous avez dit que ...... est profond. »

Pourquoi la maitresse du château n'avait-elle pas montré son visage ce jour-là, pourquoi seuls les vins les plus chers avaient-ils été servis à tout le monde, aucun noble ne le savait avec certitude. Les théories étaient nombreuses, mais aucune ne tint la route.

Puis vint le grand événement de la déchéance de Thierry, et ce fut tout naturellement que la noblesse commençait à relier les points entre les événements. En outre, qui était la duchesse de Garth, dont on disait qu'elle était même supérieure à la duchesse William dans les cercles mondains de la capitale ? Il était difficile d'imaginer qu'une dame aussi puissante et sophistiquée puisse donner du vin pour rien.

Le domaine de Garth situé dans la région méridionale de l’empire, bénéficiait d’un soleil chaud et un climat doux. Naturellement, les raisins produits étaient de la meilleure qualité de l'Empire donc le vin fut longtemps considéré comme une spécialité importante du domaine Garth

La spécialité d'un domaine était importante, symbole de l'identité et de l'authenticité de la famille seigneuriale qui la dirigeait. Pour d’autres familles c’était le cas du miel, de la soie, des bois de cervidés et des pierres précieuses de couleur. L'insigne de la Maison de Garth représentait une coupe d'or ainsi la plupart des gens supposaient que les armoiries de la Maison de Garth faisaient également référence à leur spécialité, le vin.

La duchesse de Garth aurait entendu parler de la décadence de Thierry avant tout le monde et aurait ressenti le besoin de mettre en garde l'aristocratie méridionale contre sa complaisance.

Le seigneur du manoir malgré sa longue absence mais il ne manquait pas d'autorité. Les seigneurs étaient les socles de leurs domaines ainsi la droiture de la noblesse méridionale d n’était que le reflexe de celle de Garth Nier leur seigneurie, revint à nier leur lignée aristocratique. La duchesse de Garth les avertit de tout cela sans une parole, au lieu de cela, elle leur offrit du vin. Il était également judicieux qu'elle n'apparaisse pas dans le final ainsi son cadeau n'en était que plus remarquable.

Ce raisonnement noble, complexe et élégant fut rapidement devenu figure de vérité. Les aristocrates aimaient le langage poétique et métaphorique, ne se contentant pas de l’aimer, ils l’admiraient. La rumeur d'une 'madame rare' n'y était pas étrangère. Qu'est-ce que la grande duchesse de Garth pouvait bien vouloir dire d'autre en offrant du vin ?

La duchesse de Garth était intérieurement admirative.

Vraiment, la société était une chose étrange, et comment avait-elle si particulièrement interprété ce geste ?

Si Valia avait connu son surnom dans les milieux méridionaux, elle aurait compris qu'il s'agissait d'un malentendu tout à fait normal mais l’ignorant, et sans ce savoir, elle ne pouvait qu'admirer, trouvant amusant de constater que la réponse hâtive de Paul et Sarah avait pris tout son sens en un instant. Le monde social était un endroit où le savoir et l’ignorance pouvaient se fondre pour faire vivre toutes les réalités.

Ps de Ciriolla: l'échange entre Thierry et Shuden a un petit coté jouissif... on ne te regrettera pas Thierry...

Tome 3 – Chapitre 81 – Diadème et

bouquets

Elvan était de mauvaise humeur.

« Ai-je fait quoi que ce soit qui puisse offenser le duc de Garth ? »

C'était le jour où Shuden était venu à la capitale pour commander des bijoux à Hubert.

La distorsion de route étant sous le contrôle strict de l'État, seules les personnes dont l'identité pouvait être vérifiée de manière fiable étaient autorisées à l'utiliser et les grands nobles ne faisaient pas exception à la règle.

Le nom de 'Shuden Garth' était apparu sur la carte routière qui reliait le domaine de Garth à la capitale de Gel aussitôt Elvan se mit en route en apprenant la nouvelle pour pouvoir rencontrer Shuden, il avait pu avoir cette information rapide et précise via le marquis de Romain qui n’était le grand-père maternel d'Elvan.

Il s'empressa de lui dire que Shuden était dans la capitale et le presse d'aller le voir. Le marquis de Romain savait que le seul moyen de conquérir Shuden Garth était de lui montrer de l'amour ainsi le marquis de Romain l'avait incité à venir lui offrir un cadeau lors de son mariage.

Ne pouvant ignorer les paroles de son grand-père maternel, Elvan partit pour le palais, ce fut avec l'aide de sa famille qu'il avait pu atteindre la parité avec Gusto dans le droit à l’accès au trone

La même famille de marquis ne signifiait pas la même puissance sauf pour les Garth, qui s'était tellement distingué qu'il fut même fait duc ainsi des trois marquis restants, le plus puissant et le plus bruyant est le marquis de Romain.

Bien que les capacités de l'actuel chef de famille fussent décentes, Romain était une famille qui s'appuyait sur son droiture. En plus d'être une grande famille officielle du pays, c'était aussi une famille prestigieuse qui avait donné naissance à plusieurs impératrices, s’ils étaient actuellement marquis, et il y a quelques générations, la famille portait le titre de duc.

La famille était autrefois une famille ducale, il n'était donc pas surprenant que le titre soit convoité. Le marquis de Romain souhaitait plus que tout que son unique petit-fils, Elvan, devienne empereur, et il lui apporta tout son soutien. La mère de Gusto, l'Impératrice, était morte, et il pensait que c'est une bonne chose que la mère biologique d'Elvan, l'Impératrice actuelle, ait pris le contrôle du registre familiale impérial

Gusto et Elvan, premier et second princes. Personne ne doutait que l'un des deux princes sera le prochain héritier du trône. Le pouvoir des autres princes fut réduit depuis longtemps et meme s’il y avait aussi des princesses, elles n'appartenaient même pas à la lignée de l'empereur Edgar VII qui tolérait la rivalité souterraine entre Gusto et Elvan.

« Duc de Garth ? Quelle coïncidence, quand as-tu été nommé ? »

La capitale de Gel était tentaculaire, et Elvan frémit à l'idée d'une telle coïncidence.

Shuden pouvait lui pardonner cela car après tout, en tant que membre de la noblesse de Gel, il ne pouvait pas rejeter complètement la famille impériale.

C'était bien de le voir loin de Gusto, mais c'était quoi cette expression sur son visage, il ne se souvenait pas qu’il était comme ça avant.

Grâce au marquis de Romain, Elvan comprit facilement où Shuden voulait en venir.

Ce n'était pas un secret qu'ils voyageaient dans des carrosses arborant les armoiries et le fait qu'Elvan ait rencontré Shuden avant Gusto n'était pas anodin.

« Et puis tu dis que tu es pressé et tu reparts tout de suite »

Il s'était mis en travers de son chemin, mais Shuden ne lâcha rien, gardant le visage inexpressif, il déclara qu'il devait descendre au domaine immédiatement même s’il avait toujours été un peu antipathique là c’était trop pour qu'il comprenne la raison, Elvan plissa les yeux.

« Il est clair que vous ne m'aimez pas, et il n'y a pas de raison que vous le fassiez soudain

»

Elvan avait vu juste, Shuden n'aimait pas beaucoup Elvan et pour des raisons qu'Elvan n'aurait jamais pu deviner, c'était à cause de Valia car au banquet impérial, il savait qu'elle avait tressailli au contact d'Elvan.

Valia n'était pas du genre à se laisser surprendre, elle était toujours calme donc il devait y avoir une raison à son comportement, alors qu’elle était toujours plus calme que l’aube du printemps et peu importait s'il n'y en avait pas.

Il suffisait de savoir que Valia était réticente pour justifier sa froideur envers le potentiel prochain héritier du trône ainsi son aversion se focalisait sur sa femme, ce qui était effrayant.

Voyant qu’il allait se lever d’une minute à l’autre, le prince se dit qu’il devrait y regarder de plus près plus tard

Dans quelques jours, le congé de trois mois accordé à Shuden Garth prendrait fin et Elvan espèrait que son intuition ne se vérifia pas à l’avenir

***************************

Valia dînait avec Shuden, sur la table longue et rectangulaire, de délicats chandeliers incrustés d'argent et de fleurs jaunes fraîches rendaient un douce ambiance, Valia trancha son steak et le mit dans sa bouche, celui ci accompagné d'oignons grillés et de légumes chauds, disparut avant qu'elle n'ait pu prendre plus de deux bouchées.

Même au manoir de la capitale, elle avait toujours eu une nourriture de premier ordre, mais le sud était vraiment différent ; la qualité de la nourriture était subtilement meilleure. Elle avait toujours été une bonne mangeuse, mais depuis sa venue dans le Sud, elle s’était trouvé encore un meilleur appétit

Aujourd'hui, ayant sauté le déjeuner pour prendre le thé avec Eisa, la faim aidant, la nourriture semblait encore meilleure.

Valia prit un morceau de pain blanc chaud et grillé légèrement tartiné de beurre aromatisé et recouvert de miel sucré. Lorsqu'elle eut fini sa tranche de pain, elle but quelques gorgées de vin. Posant son verre, Valia cligna des yeux. Shuden la regardait de l'autre côté de la table.

« Shu, pourquoi me regardez-vous ? »

« J'ai vu que vous mangiez, alors j'ai regardé »

« ....... »

« Vous êtes une jolie femme quand vous mangez »

« .....Sans blague, vas-y et mange »

Il ne plaisantait pas et un léger sourire apparut sur les lèvres de Shuden. Valia, inconsciente de son regard, demanda un autre verre d'eau. La main de l’employé qui servait le repas força son visage à garder l’attitude neutre qui était de rigueur… mais avec beaucoup de difficulté

L’apportant, et lui remplit d'eau la coupe de la dame plus gracieusement que n'importe qui d'autre.

Il n'était pas le seul l’ensemble des serviteurs du Garth sentaient que leur maître était différent ces jours-ci ; alors qu'avant c'était 'Il est amoureux d’elle', maintenant c'était 'Il est amoureux d’elle et ne peut pas s'en défaire'.

Les personnes extérieures auraient demandé quelle était la différence entre l'avant et l'arrière, mais les employés qui étaient toujours proches des propriétaires l’observaient parfaitement au point que même le médecin traitant, qui passait son temps à soigner sa femme ou à étudier des textes médicaux, arrivait aussi à voir la différence chez Shuden.

Valia, bien sûr, le savait car depuis sa confession dans la serre l'autre jour, il disait souvent ce genre de choses.

Au début, elle avait cru qu'il la taquinait, mais se rendant compte qu'il faisait la même chose lorsqu’ils étaient seuls au lit. En fait, c'était agréable à entendre mais si c'était un peu gênant de se faire ainsi complimenter devant les employés

« Au moins, il ne le ferait pas à l'extérieur »

Surtout devant des nobles, comme lors d'un goûter avec Diana et les autres dames ou lors d'un banquet impérial en couple.

Si Valia pensait d'abord aux cercles sociaux de la capitale, c'était parce qu'ils allaient bientôt rentrer chez eux vu que le congé de trois mois de Shuden accordé auprès de l'empereur touchait à sa fin.

Et à moins que quelque chose ne se produire, Valia rencontrerait Yeri.

Ps de Ciriolla : je ne parierai pas que Shuden se tienne totalement sage en public... il est trop amoureux pour ça.. et comme il se moque bien de ce que les autres pourraient penser... Valia a interet a bien il dire avant, sinon ....

Tome 3 – Chapitre 82 – Des histoires qui changent

Elvan avançait en traînant les pieds pour un prince héritier orphelin, il avait une démarche plutôt raide ; Au palais impérial, il aurait entendu la voix du chambellan avant d'avoir fait plus de deux pas : « Mon cher prince, vous devez vous tenir tranquille » Mais n'étant pas un palais impérial, et c'était très bien ainsi, Elvan se trouvait dans la capitale, dans la grande salle des Chevaliers de la noblesse.

C'était le jour de sa rencontre avec Shuden et Elvan était venu ici après avoir rencontré son grand-père maternel, le marquis de Romain pour rencontrer les nobles qui étaient chevaliers et qui, pour la plupart, occupaient aussi des postes dans l'armée.

Il lui fallait leur montrer sa grandeur, car l'empereur était en pleine lutte de pouvoir mais alors même qu'il échangeait des salutations avec eux, l'esprit d'Elvan était rempli part des pensées au sujet de Shuden.

« Si je me trompe, je n'y vois pas d'inconvénient, mais on ne peut pas continuer ainsi »

Il avait l'impression que le duc de Garth n'était pas content de lui, ce n’était qu’une intuition, mais Elvan ayant grandi dans une cour impériale pleine d'intrigues, il était naturellement entraîné à lire dans l'esprit de ceux qui détenaient le pouvoir.

« Il possède trop de choses »

Dans le monde des affaires, les Garth existaient depuis des générations, mais l'argent, c'était l'argent. Ce qui empêchait Elvan et Gusto d'abandonner Shuden, c'était l'énorme influence qu'il exerçait sur les militaires ainsi se séparer du duc de Garth, c'était renoncer de l'armée.

« Pourquoi l'empereur l'a-t-il fait duc, bon sang ! »

Il y avait une différence de rang avec celui d’un maquis. L'empereur faisait trop confiance au duc, si tant est qu'il lui fasse vraiment confiance. Elvan était franchement agacé par l'empereur, se demandant si l'empereur n'avait pas donné trop de pouvoir au duc de Garth au point qu’il pourrait en souffrir

Ce n’était pas à la noble famille impériale de s'incliner devant un noble mais le devoir du noble de s'incliner devant la famille impériale donc il y avait quelque chose qui n'allait pas dans la situation actuelle. Elvan se mordit la lèvre en y réfléchissant.

[Non, non. Dégradation].

[Le grand-père maternel, quoi qu'il arrive.]

[Ce vieil homme n'a-t-il pas suivi les conseils de sa sœur ?]

[Le duc de Garth n'est vraiment pas un duc].

Elvan voulut prendre la voie de la facilité, proposant de trouver la faiblesse de Shuden car le duc de Garth n'était pas un ermite, qui possédant beaucoup d'affaires donc si on fouillait bien, on trouverait peut-être quelque chose mais le marquis de Romain s'y opposa aussitôt.

[Il ne faut pas considérer le duc de Garth comme un noble ordinaire. Vous devez être aussi formel que possible. C'est un homme à poigne par nature, et vous savez à quel point c'est difficile pour le Premier Prince. Soyez un peu plus patient].

« Qui ne voudrait pas faire cela ? Qu'est-ce que je peux faire contre son attitude ? »

En grommelant, Elvan ralentit son allure en voyant les Chevaliers de Garth car Elvan était venu jusqu'ici, c'était à cause de ce que lui avaient dit les nobles un peu plus tôt.

[Je ne sais pas, à part un chevalier de Garth qui a frôlé l'excommunication l'autre jour.......].

Les oreilles d'Elvan se dressèrent, dissimulant son intense curiosité, il demanda d'une voix fuyante : « Qu'est-ce que ça veut dire ? »

[Oh, tu ne sais pas, c'est arrivé juste après la fin de la guerre avec l'Est, oui. Une dégradation. Pas un écuyer, mais un chevalier].

C'était assez connu au sein des Chevaliers, mais comme c'était simplement une affaire de chevalier, ça ne s'était pas ébruité au delà. Le marquis de Romain avait obtenu cette information il y a quelque temps, mais il n'avait pas pris la peine d'en parler à Elvan pensant que même s'il l'avait fait, cela n'aurait servi à rien.

Le marquis de Romain n'était pas le seul à avoir eu vent de l’histoire

« C'est chevaleresque, oui. »

Elvan le savait et tout en pensant cela, les yeux d'Elvan suivaient les chevaliers, ceux portant l'emblème de Garth dans le dos, s'entraînaient. Elvan ayant été chevalier lui-même, il voyait donc facilement que leurs mouvements étaient différents de ceux des autres chevaliers.

Elvan continuait à observer leur dos, faisant semblant d'admirer leur habileté à l'épée.

C'était le terrain d'entraînement commun à tous les nobles chevaliers de la capitale et de fait, il y avait des centaines de personnes qui allaient et venaient chaque jour. Pour montrer visiblement à quel ordre chacun appartenait, les chevaliers brodaient les sigles de leur ordre sur leurs vêtements d'entraînement.

Soudain, l'expression d'Elvan changea.

« Ho-ho ? »

Contrairement aux autres chevaliers, il y en avait un qui semblait d'humeur sombre, portant le même uniforme d'entraînement brodé de l'emblème des Chevaliers de Garth, mais l'emblème était différent cat quatre lignes noires étaient tracées en travers de l'emblème.

S'il y avait cinq lignes, cela signifiait l'excommunication complète de l'Ordre et dans ce cas, le chevalier devait renoncer à son titre de chevalier, alors que quatre lignes signifiaient que vous aviez fait quelque chose de si mal que vous pouviez à peine échapper à l'excommunication.

Mais restait toujours chevalier

Un chevalier du Garth, même si on n'attendait plus grand-chose de lui.

« Reste ici et découvre le nom de ce chevalier, et je veux quatre chevaliers sur son dos qui passerait de préférence inaperçus » ordonne Elvan à voix basse à l'homme qui le suit.

« Oui. A vos ordres »

Elvan quitta ses hommes et retourna au palais et le soir venu, il entendit le nom du chevalier.

« Ark Roilon ? »

« Oui. Le sigle a été barré peu après son retour de la dernière guerre avec l'Est. Les chevaliers de Garth sont inhabituellement silencieux, je pense qu'il nous faudra un peu plus de temps pour en découvrir la raison. Que devons-nous faire ? »

« Peu après leur retour de la guerre, la raison est évidente : il a dû faire une erreur sur le champ de bataille »

« Alors....... »

Elvan réfléchit un instant. Il avait beau être affilié au près de la famille Gartk, il n'était au mieux qu'un chevalier, donc ne devait pas avoir grand-chose à montrer. Si seulement il avait pu approcher le chevalier et découvrir une faiblesse décente chez Shuden Garth, le marquis de Romain le lui aurait déjà dit.

« Je vais peut-être le suivre, je vais lui mettre un homme sur le dos. Ce n'est pas comme si nous allions le mettre sur le duc de Garth lui-même »

« Mettez quelqu'un sur le chevalier. Prenez votre temps, apprenez à le connaître, mais ne le brusquez pas »

« Oui, Votre altesse »

Ce n'était pas une grosse avancé mais c’était la nouvelle carte apporté par le marquis de Romain dans Elvan décida de s'en contenter pour l'instant.

*******************************

Le château de Garth était en pleine effervescence car le congé de trois mois accordé à Shuden par l'empereur lui-même touchait à sa fin.

Shuden avait beaucoup à faire, ne pouvant pas disparaitre facilement de la capitale ; ses serviteurs se préparaient à remonter à la capitale.

Les propriétaires allaient à nouveau quitté le château, mais c'était plus pareil vu que ce n'était plus un lieu abandonné ; le château de Garth était devenu un bel endroit, bien adapté à la douceur du climat méridional.

C'était Valia qui avait été la principale responsable de la transformation de cette splendide monstruosité, mais perdue dans ses pensées par une seule question la troublant.

« Je veux emmener Sarah avec moi »

C'était Sarah mais comme il était d'usage dans l'Empire du Gel, Sarah, l’intendante, devait rester au château car c’était là le grand devoir d'une intendante ; s'occuper d'un château ou d'un manoir lorsque le propriétaire était absent.

Le château avait été fermé, mais ce n’était plus le cas et dans son passé en tant que demoiselle d’honneur, elle n’avait pas beaucoup vu les propriétaires dans sa vie.

« Mais cela ne dépend pas de moi » se dit-elle « quel dommage »

Après tout le temps qu’elle avait passé avec Sarah, et après tout le temps qu’elle avait passé à l'appeler 'Paul et Sarah' comme s'il s'agissait d'une seule et même personne, elle avait bien du mal à l’abandonner, cela lui donnait l’impression de perdre un membre de sa famille

Elle se dit finalement « Emmène là, c'est tout. Ce n'est pas comme s'il s'agissait d'une coutume ayant valeur de loi »

Le fait d'avoir été mariée pendant un an à un homme qui se moquait des conventions avait eu un effet sur Valia même si elle n’en était pas pas vraiment consciente.

« Sarah. J'ai appris que tu m'accompagnais à nouveau dans la capitale »

« Oui, Paul. S'il te plaît, ne dis pas à la femme de chambre que je vous accompagne à nouveau »

« Comment peux-tu dire ça, même en plaisantant ? Je tiens trop à garder ma tranquillité

»

Sarah rit de la plaisanterie de Paul qui n'en était pas une. En vérité, Paul savait qu'elle avait secrètement voulu monter à la capitale avec eux car elle aimait particulièrement la maîtresse, car qui ne serait pas à son service ?

Paul pensait de la même manière, bien sûr, elle n'aurait pas pu être plus douce et plus gentille, et il n'aurait pas pu être plus calme et plus attentif, et comptait bien les traiter toutes les deux avec le même respect et le même honneur.

Sarah savait secrètement quelle illusion Paul se faisait, mais elle ne l'a pas dit à voix haute. La fierté de sa place, pensa-t-elle.

Une servante qui aimait beaucoup sa maîtresse, et une maîtresse qui l'aimait beaucoup.

Ils ont ensuite discuté longuement et en profondeur surtout de ses préférences, plats, fleurs, bijoux même de son encre préférée.

Ps de Ciriolla: mon cher Elvan tu t'apprête a faire une connerie.... et on sait comment Shuden gère ceux qui font des conneries dans son entourage.. demande à Thierry... merde c'est vrai, il est mort ...oups

Tome 3 – Chapitre 83 – Des histoires qui changent

L'annexe était relativement calme, contrairement à la maison principale, qui était en pleine effervescence pour les préparatifs du déménagement. La baronne Eisa Wicks était assise en face de Valia.

« J'ai appris que vous alliez bientôt monter à la capitale, alors je suis venue vous voir en toute hâte, et j'espère que vous pardonnerez mon impolitesse »

« Ce n'est pas grave, je suis heureuse de prendre le thé avec la baronne »

Les joues d'Eisa, qui avaient rougi depuis qu'elle avait vu Valia pour la première fois, rougirent encore un peu plus, Valia sourit mais s’il était vrai qu'Eisa était venue à l'improviste cela ne posait aucun problème car comme il était peu probable qu'elle la revoie une fois montée à la capitale, elle accepta.

« Je pensais que vous vouliez me voir pour quelque chose »

Eisa était timide, elle fit la conversation, mais ne mentionna rien de particulier. Voulait-elle simplement me parler ? Elle avait du mal à regarder Valia dans les yeux pour cela.

« Est-ce difficile parce que je suis duchesse ? »

Surement car lorsque Valia était une servante d'escorte, les personnes de haut rang étaient difficiles et effrayantes. Ce qui était beaucoup moins le cas aujourd'hui.

« Alors pourquoi êtes-vous venue me voir ? »

Le baronnet l'avait envoyée faire connaissance avec la duchesse.

Elle se demanda si elle avait été poussée, mais la tendresse dans la voix d'Eisa était indubitable.

La perplexité de Valia ne se dissipa que lorsque sa tasse de thé fut presque vide. Un petit panier était posé sur la table à thé, il avait été porté par la servante qu'Eisa avait fait venir du manoir, recouvert de soie blanche et surmonté d'un modeste bouquet de roses rouges. Valia réfléchit

« Ma chère, qu'est-ce que c'est ? »

« C'est des biscuits que j'ai préparé moi-même, bien que je n'aie pas assez de ........ » dit Eisa d'une voix embarrassée.

« Ah »

Valia sourit doucement. La mode des dames qui exprimaient leurs sentiments en cuisinant leurs propres friandises s'était en quelque sorte répandue de la capitale aux terres du sud la présence des roses rouges sur le dessus l'indiquait clairement.

« Voulez-vous que je les livre à Sir Robin ? »

« ......hein ? Sir Robin ? »

« Le chevalier qui vous a sauvé ce jour-là »

Eisa secoua la tête, rougit et dit.

« Non, non, je voulais le donner à la duchesse »

« A moi ? »

« Oui. ......Vous m'avez sauvé la vie ce jour-là.'

Si c’était Robin qui avait utilisé la force pour maîtriser Craven, c'était Valia qui lui avait tendu la main et l'avait sauvée avant cela depuis, Eisa avait le cœur serré. La dernière fois qu'elles avaient pris le thé ensemble, elle lui avait volé son cœur, se demandant s'il y avait quelqu'un d'autre au monde qui soit aussi calme et gracieux, surtout quand elle souriait au point d’avoir du mal à détourner son regard des yeux gris argentés. S'il avait été un homme, il serait tombé amoureux d'elle.

Valia cligna des yeux devant la timidité d'Eisa.

« C'est à moi que vous les offrez, pas à Sir Robin ? »

Un bouquet de roses rouges et un panier de pâtisseries maison ; romantique à plus d'un titre pour un remerciement. Pas étonnant qu'elle soit si timide, pensa-t-telle Valia s'adressa doucement à Eisa, qui était manifestement nerveuse.

« Merci, je vais les manger »

« Oh »

Les joues d'Eisa rougirent ayant l'air à la fois timide et satisfaite. Valia sourit doucement.

« Merci de me recevoir aujourd'hui, duchesse de Garth. Je vous souhaite la paix sur votre chemin, et....... »

Eisa ajouta timidement.

« Je serais très heureuse de vous revoir, ....... »

« Bien sûr. Je ne manquerai pas de vous inviter lorsque je reviendrai au domaine, Lady Wicks »

Le visage d'Eisa s'illumina, ses joues prirent une couleur aussi rouges que le bouquet de roses qu'elle avait apporté. Valia sourit en regardant le panier de biscuits qu'Eisa avait laissé derrière elle. C'était un cadeau inattendu, mais c'était si bon, ce n’était pas pour rien que les dames cuisinaient des sucreries et que leurs amants donnait des peaux.

Valia se souvint des friandises qu'elle avait préparés et mangés seule l'année dernière.

Ils avaient une forme bizarre, mais n'avaient pas mauvais goût et pour un produit fabriqué par Valia, tel était le critère le plus important

« J’en referais quand je serai rentrée au manoir. Il faut juste que je trouve la bonne forme »

Au château, Shuden était toujours avec elle, alors elle n'avait pas le temps de s'entraîner en secret. Pendant son absence, elle fut malade, et avait toujours un médecin ou Robin qui la suivait partout, impossible de tenter d’aller cuisiner des gâteaux aux cuisines

« Mon grand-père se serait moqué de moi, ou il aurait été sincèrement inquiet et aurait demandé si mon mari était contrarié par quelque chose »

Valia sortit dans le jardin. Il restait encore du temps avant le dîner et proposa à Shuden

« Je pense que nous allons prendre le thé jusqu’au dîner »

Elle voulait évité la présence du Shuden pour se montrer prévenant à l'égard d'Eisa.

Lady Wicks sera très surprise si le duc de Garth était avec elle pendant le thé Pour un baronnet d'un manoir, être le duc d'un pays était un titre terriblement élevé donc si vous lui demandiez de prendre le thé avec Schuden en privé, ses mains trembleraient. Les conjectures de Valia étaient largement fondées sur des faits.

Valia regarda le jardin ouvert. C'était le jour le plus long de l'année et la boule de cristal brillait de mille feux. Les jardins étaient bien entretenus et vastes, baignés d'une douce lumière. Valia aimait ce jardin autant que celui du manoir de la capitale.

Au début, elle n’arrivait pas à l’aimer mais depuis sa rénovation son sentiment changea, on retrouvait la touche de Valia un peu partout

Le jardin d'argent n'avait plus rien d'étrange tout comme l'intérieur du château avec la disparition des animaux taxidermisés dorés avec des yeux qui semblaient vous surveillez. La lumière du soleil qui traversait les fenêtres était chaleureuse, et les sols en marbre bleu étaient magnifiques.

Ce château tranquille était désormais la maison de Valia, un endroit où elle vivait avec sa famille bien-aimée où tous les soirs, elle recevait chaleur et amour. Tout en admirant les fleurs du jardin, elle tourna la tête vers le château.

Elle voulait aller voir Schuden, mais il lui avait dit de ne pas venir à l'heure du thé, et elle se demandait si elle pouvait aller sur le parvis si c'était fini tôt.

« Devrais-je aller voir ce qu'il fait sur ...... ? »

Valia réfléchit un instant, puis se retourna.

*******************************

Shuden était dans la salle des portraits.

Valia avait radicalement modifié la quasi-totalité du château, mais elle avait laissé quelques éléments intacts et l’une d'entre elles était la salle des portraits. La présence de Shuden dans la salle des portraits était un caprice car Valia s'était rendu à l'annexe pour annoncer un gouter inattendu et elle lui avait dit de ne revenir que pour le dîner.

Se rendant la salle des portraits, là où était exposés les portraits des chefs de famille et de leurs épouses, ensemble des portraits présents ici étaient des originaux, leur équivalant au manoir de la capitale n’était que de copies de qualité Shuden leva les yeux vers l'un des portraits.

« ....... »

Un cadre bordé d'or avec à l'intérieur, un visage familier celui de l'ancien marquis de Garth ; Shuden avait délibérément laissé son portrait tranquille alors tout ce qui était cher au marquis avait été détruit, tué ou fermé, mais ce visage semblait valoir la peine d'être conservé.

Il n'y avait pas de grande signification, juste une sorte de marqueur, un passé que même la mort ne pouvait pas effacer cela restait son grand-père maternel, celui qui avait façonné ce passé et cela avait quelque chose à voir avec l'aversion profonde qu’

éprouvais Shuden à l’égard de lui-même.

« Toujours pareil » murmura Shuden à voix basse.

Les yeux bleus, toujours vifs et redoutables. Depuis qu'il fut amené au château, Shuden s'était mis en boule comme un jeune animal mais un jour, il trancherait la gorge du marquis.

Il serra les dents ; il avait enduré, lutté, subi pendant si longtemps. Tuer le marquis de Garth serait un jeu d'enfant, ce serait si facile, si futile avec une personne que l'on pourrait tuer si facilement.

Shuden ne considérait pas le marquis de Garth comme un grand-père et ne le fera jamais. Cela le dégoûtait de savoir qu'il avait le sang du marquis dans ses veines, et il y a eu plus d'une fois où il a voulu le vider de son corps.

C'étaitpourquoi Shuden était si étrange, même maintenant. Il n'aurait jamais pensé entrer un jour dans ce château en marchant droit, à moins d'être traîné en laisse. Le

château de Garth, les champs de tournesols, son frère mort, le testament ; il y aurait un jour où la réticence qui grattait le fond de son cœur à cette seule idée se diluerait comme de l'eau claire.

« Qu'est-ce que vous faites là, madame ? » dit Shuden sans se retourner.

« ....... »

En entendant un tressaillement, il devina les yeux gris argentés qui s'écarquillèrent ; Shuden sourit, détournant les yeux du portrait et se retourna. La porte était à peine entrouverte mais il pouvait voir une mèche de cheveux noirs à travers.

« Si vous êtes là, entrez. Qu'est-ce que vous faites là ? »

Valia ouvrit la porte prudemment, toussant inutilement en entrant dans la salle des portraits.

« Euh, eh bien, Shu. Je passais par là et j'ai vu que c'était ouvert »

« En passant ? »

« Oui....... »

« Vous avez regardé pendant un bon moment pour être passée par là »

« Mmmm....... »

« Valia ? »

« ....... »

Valia ne répondit pas donnant envie à Shuden de rire. Il se dirigea vers sa femme, qui s'était arrêtée de marcher avec sa réponse, et passa ses bras autour de sa taille familière. Valia gémit dans son étreinte.

« Shu. Je ne vous ai pas vue depuis si longtemps »

« Si longtemps ? »

« ...... »

A l'origine, elle allait attendre dehors que Shuden sorte, attendant un bon moment au point que c’était presque l'heure du dîner, mais Shuden ne sortait pas, pensant à l'appeler, mais a la place «elle jeta un coup d'œil par la porte ouverte, observant Shuden fixant un portrait de l'ancien marquis de Garth.

Valia ne savait pas à quoi il pensait en regardant le portrait, se contentant de regarder son dos, puis détourna le regard, ne voulant pas le déranger mais pendant ce temps, Shuden était obsédée par sa présence.

« Je ne voulais pas vous espionner, j'ai juste jeté un coup d'œil rapide....... »

« Je sais. Je vous taquinais »

« ......Je n'avais pas réalisé que vous étiez une personne aussi farceur »

Shuden sourit. Comment diable pouvait-il trouver le moindre grognement si attachant ?

Il embrassa légèrement le front bombé de Shuden. Son corps était chaud à travers leurs vêtements fins, et il avait envie de la tenir ainsi pendant un moment.

« Comment s'est passé votre goûter ? Vous m'aviez dit de ne pas venir »

« Lady Wicks pourrait être surprise de vous voir »

« Quel monstre je suis au point qu’elle serait surprise de me voir »

Valia rit de la plainte dans sa voix. Elle pouvait facilement abattre cet homme avec un sourire et pour une raison qu’il ignorait, son cœur se gonfla en jetant un coup d'œil à la souriante Valia.

Shuden avait passé la moitié de sa vie à haïr un homme, pensa-t-il plus tard, alors que les années passaient, il se demandait si la raison pour laquelle il était né était de tuer l'ancien marquis de Garth. Ce ne fut que lorsqu'il réalisa, vaguement, que ce n'était peut-être pas le cas, qu'il s'aperçut qu'il était en train de tuer l'ancien marquis de son for intérieur

Je me demande si la femme qui m'a fait comprendre cela le sait déjà.

« Shu, vous voulez voir d'autres portraits, je vous attends si vous n’avez pas fini »

« J'allais partir. C'est presque l'heure du dîner »

« Alors allons dans la salle à manger »

Shuden et Valia sortirent de la salle des portraits côte à côte, suivant leurs maitres, les employés qui attendaient à l'extérieur fermèrent la porte de la salle d'exposition, le claquement de la porte résonnant clairement.

« Qu'est-ce que c'est que ce bouquet de roses ? »

« Oh. C'est un cadeau de Lady Wicks »

« Les dames offrent-elles des bouquets à leur dame de nos jours ? C'est inhabituel »

« Oh, non. C'est un accompagnement, et le cadeau est des biscuits, Lady Wicks a dit qu'elle les avait cuisinés elle-même »

« ......biscuits ? »

Shuden fronça un sourcil.

« La dame vous a-t-elle fait une confession ? »

« Quoi ? »

Valia s'esclaffa

« Bien sûr que non, vous connaissez la dame qui vous avez aidé vous et Sir Robin au bal l'autre soir, son nom est Lady Wicks, et elle m'a donné ce cadeau pour nous remercier de notre aide »

« Hmm »

Les yeux rouges scrutèrent le bouquet, se demandant pourquoi il s'agissait d'un bouquet de roses rouges et de pâtisseries maison, deux choses qu'il n'utilisait pas pour exprimer ses sentiments. Shuden se souvint des douceurs que Valia avait préparées dans son dos lorsqu'ils étaient à la capitale.

Je croyais que vous aviez dit que vous ne le donneriez qu'à la bonne personne.

Comme c'était une dame, il laissa couler car si c'était un homme, il aurait jeté les gants avant de monter à la capitale. Non, cela sera un problème lorsque que nous serons arrivés à la capitale. Shuden regarda Valia qui était jolie avant, mais elle l'était encore plus maintenant, ignorant ce qui avait changé exactement, mais elle est très jolie ; IL

devra porter plus d'une paire de gants.

Ps de Ciriolla: a deux doigts de faire de la jalousie face à une femme....

Tome 3 – Chapitre 84 – Des histoires qui changent

Il n'était pas encore arrivé à la capitale mais Shuden fronça les sourcils.

« Un goûter ? »

« Oui. C'est pour la semaine prochaine »

Alors même qu'elle répondait, les yeux de Valia parcouraient l'invitation.

« Ça ne vous fatigue pas de préparer un goûter à peine arriver à la capitale ? »

« Ce n'est pas moi qui le prépare, c'est les employés »

« Et si vous tombez à nouveau malade ? »

« .....Je ne suis pas si fragile, Shu »

« Hmm »

Shuden n'avait pas l'air franchement convaincu, mais Valia était tout à fait sincère. Pour être honnête, elle ne pensait pas se considérer fragile après toutes les nuits chaudes qu'elle avait passées avec lui et être encore capable de bouger le lendemain.

Quoi qu'il en soit, Valia était très occupée. C'était son premier goûter dans la capitale, et elle était un peu débordée et nerveuse, plusieurs invitations furent envoyées à une douzaine de dames et de dames d'honneur.

Bien sûr, aucune fut expédié à Canier, la duchesse de William et, bien qu'elle possédait un statut suffisamment élevé pour être invité, elle n’avait pas laissé une bonne impression au dernier banquet par contre une invitation de courtoisie fut envoyée à la duchesse mère de William

Bien sûr, il était peu probable qu’elle décline l’invitation « mais je suis sûr qu'elle enverra des fleurs »

Quelques jours plus tard, plusieurs bouquets de fleurs arrivent chez le duc de Garth, noués par des rubans et accompagnés d'une lettre adressé à la duchesse expliquant leur absence inévitable pour cause de maladie ou autre par contre aucune venant de William, Valia réfléchit

« Essayait-elle de sauver la face ? Il n'y avait pas de délai précis pour envoyer des fleurs afin d'annoncer ses intentions »

S’il était poli d'envoyer des fleurs pour annoncer son absence rien n’empêcheait de les envoyer la veille du goûter, le temps d’y réfléchir pour les envoyer plus tard Enfin, arriva le jour du goûter.

« Merci pour l'invitation, Duchesse de Garth »

« Je suis en retard pour vous envoyer mes félicitations pour la victoire »

« Merci, mais vous pouvez entrer en premier »

Les dames suivirent la servante jusqu'aux dépendances. Valia était déjà à l'avant, accueillant les invités qui arrivaient mais pour sa grande horreur, elle fut informée que plusieurs autres dames de certaines familles étaient arrivées, il était évident qu'elles arrivaient toutes en même temps.

Elles avaient quitté leur manoir tôt étant arrivé bien avant l'heure prévue car le thé devait commencer à quinze heures et il était impoli d'arriver trop tôt, aussi les carrosses avaient rôdé en vain autour du manoir et l’heure venue, elles se sont précipités quasi en même temps pour rentrer

Pour preuve, les dépendances étaient déjà presque pleines et tout le monde attendait avec impatience.

« Valia ! »

Il y avait une personne dans la salle qui attendait Valia plus qu’avec impatience, dès qu'elle l'aperçut, Diana se dirigea vers elle avec une rapidité qui démentait le fait qu'elle était une marquise fragile. Ses joues rougissaient, ses yeux bleus pétillaient de joie et Valia sourit largement.

« Cela fait longtemps, Diana »

Diana serra les mains de Valia dans les siennes, si elle ne portait pas une toilette aussi sophistiqué, elle l'aurait serrée dans ses bras « Mon Dieu, tu n'as pas idée à quel point tu m'as manqué »

Et puis « Comme j'étais excitée quand j'ai reçu la lettre m'annonçant votre arrivée dans la capitale ! Je n'ai pas dormi pendant des jours ! » ainsi de suite.

« Eh bien, Madame. Pardonnez-moi de vous parler, mais la comtesse de Durand vient d'arriver »

« Faites-la entrer »

Diana ne lâcha la main de Valia qu'en entendant la voix de la servante car sinon, elle l’aurait tenu encore un moment.

« Je vais d'abord entrer, Valia »

« Très bien, Sarah, escortez la Marquise de Joan jusqu'aux dépendances »

« Oui, Madame »

Diana suivit Sarah jusqu'aux dépendances, saluant la comtesse de Durand, qui était trop effrayée pour s'éloigner, et emboitant le pas de la servante jusqu'à l'entrée du bâtiment.

Avant la fin de l'heure du début du gouter, les nobles inscrits sur la liste étaient quasiment tous présents

Je crois que tout le monde est là, sauf une

Valia jeta un coup d'œil à Paul, qui se tenait derrière moi.

« Paul. Qui n'est pas encore arrivé ? »

« La duchesse mère de William n'est pas encore arrivée. A part ça, Madame, tout le monde est là »

« Je vois »

Contrairement aux attentes de Valia, la duchesse mère de William n'avait envoyé des fleurs même à la toute dernière minute, normalement cela signifiait qu'elle assisterait au goûter. Dans la société de Gel, c'était un signe de grande impolitesse que d’être absent sans avoir envoyé de fleurs. Selon Valia, la duchesse mère de William était une grande dame très soucieuse de son apparence et comme il sied à une personne de son rang, elle était également prudente ainsi même si elle avait quelque chose à dire, elle n'oserait pas être aussi impolie.

« Je me demande si elle n'essaie pas simplement d'être à l'heure, puisqu'il reste encore du temps pour arriver ici. Hmm, je ne sais pas »

Valia venait de consulter sa montre. Un serviteur s'approcha d'elle en trottinant pour lui annoncer une nouvelle.

« Madame. Le carrosse de la famille du duc de William vient d'arriver »

« C'est vrai ? Vous pouvez l'accueillir »

« Oui »

Valia se redressa. La duchesse de William n'était pas vraiment imposante, mais elle était invitée à un goûter, elle serait donc polie mais il ne fallut pas longtemps pour que ses calmes yeux gris-argent se froncèrent légèrement.

« ....... »

Une femme s'approcha, escortée d'une servante mais il s'agissait d'une dame du même âge que Valia, et non d'une dame âgée.

La duchesse de Garth se montra très digne.

Carnier de William, la duchesse était magnifiquement vêtue d'une robe rouge comme une fleur, arborant un sourire de travers.

« Je suis ici au nom de ma mère. Je m'excuse de ne pas vous avoir prévenue à l'avance, duchesse de Garth »

Carnier tendit l'invitation avec élégance. Il s'agissait d'une invitation que Valia avait envoyée à la duchesse mère de William au nom de Garth mais c'était une violation flagrante de l'étiquette.

Même si quelqu'un de la même famille avait reçu l'invitation, le destinataire ne pouvait pas changer arbitrairement les personnes présentes sauf à avoir une raison personnelle mais même dans ce cas, il convenait d'envoyer un message à l'avance et Valia n'avaait reçu aucune communication jusqu'à peu de temps avant le goûter.

Je ne pense pas que la duchesse mère William l'ait fait exprès.

Il est plus probable que sa fille ait agi de sa propre initiative car la duchesse mère de William avait fait le déplacement jusqu'à la résidence Garth pour tenter de clarifier ce qui s'était passé lors du banquet impérial, ignorante du caractère de sa fille, elle n’aurai jamais pris un tel risque

« Cela fait longtemps, ma chère duchesse William. Je dois avouer que j'ai été surprise de vous voir à l'improviste »

Valia accepta l'invitation que Canier lui tendait, et parla avec décontraction.

« J'avais l'habitude de voler les bracelets de ma mère quand j'étais plus jeune. Ils étaient trop grands pour le bras d'un enfant, mais nous faisons tous cela parfois »

« ....... »

Le visage de Canier se durcit légèrement. Valia n'avait pas tort.

Vous comprenez les implications de votre décisions ; celle de ta mère te va bien, alors tu l'as prise en cachette, mais elle ne te va pas encore, j'espère qu’il n'y aura pas d'inconvénient. Après avoir réprimandé d'un mot le comportement de Carnier, Valia appela Paul.

« Paul »

« Oui, Madame »

Paul arriva aussitôt. Valia lui tendit l'invitation qu'elle tenait, son regard ne quittent pas Carnier.

« Retournons dans les dépendances, ma chère duchesse Guillaume, vous êtes la dernière à arriver.'

« ......Merci, monsieur, et si vous voulez bien m'excuser »

Carnier reprit laborieusement son attitude pendant que Valia fronça du nez en regardant le majordome s'éloigner.

Elle avait bien envisagé de la chasser, mais le nom de famille qu'elle portait n'était pas anodin

Ce n'était pas comme si elle avait emmené l’ex-femme avec elle ...... comme la dernière fois.

Elle essaya de contrôler son énervement, mais elle était pas sûre que ses nerfs passerai inaperçus. Valia souffla une dernière fois, lissa ses vêtements puis elle se dirigea vers les dépendances. Le bavardage des invitées se calma lorsque l'hôtesse entra dans la salle.

Tous les yeux fixés sur elle suivant le moindre de ses mouvements, elle, la duchesse de Garth portant une robe crème assortie aux boucles d'oreilles en diamant bleu qui ornaient ses oreilles.

« Merci de vous joindre à nous pour le thé, mesdames. Je sais qu'il est tard, mais nous vous avons réunis pour célébrer les progrès réalisés dans la guerre contre l'Est et l'élévation de la famille Garth au rang de duc. J'espère que vous passerez un bon moment »

Il y avait environ 70 personnes au goûter, la dépendance fut aménagée avec plusieurs tables rondes pouvant accueillir quatre ou cinq personnes chacune mais même lors d'un goûter, la position sociale était strictement respectée ainsi les places proches de l'hôtesse étaient réservées aux nobles de haut rang de fait le siège de Canier était naturellement proche de celui de Valeria, même si cette place était à l’origine destiné à la mère de Carnier

Carnier se tourna vers Diana, qui était assise à la même table.

« Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vue, Marquise de Joan »

« En effet, duchesse de William. Vous ne vous êtes pas beaucoup montré ces derniers temps »

« J'ai été un peu occupé. La marquise de Joan se porte toujours bien »

« Je vois »

Malgré les salutations cordiales, Diana ne se sentait pas à l'aise

« Pourquoi est-elle ici ? »

Depuis le banquet impérial de l'année dernière, Carnier ne s'était pas montré dans les cercles sociaux sa mère non plus et d'après les rumeurs que Diana avait recueillies, la duchesse mère de William était très énervée pour avoir été impolie avec Valia Bannir sa fille de la société pour cette raison ? Ce n'est pas le genre de personne à faire ça.

Ce ne fut que récemment que Carnier réapparut dans les cercles sociaux, et maintenant elle assistait au goûter de Valia, et ce n'était certainement pas avec les meilleures intentions du monde.

Les soupçons de Diana étaient fondés.

« Votre tasse de thé est trop chaude » dit-elle « j'ai une peau délicate et je suis sensible à la chaleur »

Au départ, il s'agissait d'un petit problème.

« Le parfum floral est trop fort, il gâche presque le thé »

La seconde concernait un vase de fleurs sur la table.

« C'est un gâteau du Sud ? Il n'a ni le goût ni l'air mauvais, mais il contient beaucoup de fruits et je suis vite rassasiée. Vos chefs ne sont pas très délicats »

Même les desserts sur lesquels les chefs du Garth lui avaient mis beaucoup d’effort et de compétence ne trouvaient pas grâce à ses yeux

« C'est beaucoup trop lourd pour une fille, comment voulez-vous que je le finisse ? »

Carnier fronça les sourcils en réfléchissant et les dames assises à la même table secouèrent la tête ralentissant sensiblement leurs fourchettes lorsque Carnier répétait la même chose à chaque nouveau dessert.

Ce ne fut qu'à ce moment-là que Diana comprit ce que la duchesse était venu faire à ce goûter.

Son Altesse Royale, la Duchesse de William, se raidit à la taille, l'ambiance animée s'était un peu calmée et les autres avait pris leurs marques.

Les tables des dépendances étaient séparées sans pour autant être très éloignées les unes des autres. Les nobles les plus haut placés à la table du haut, et les tables du bas étaient pour les rangs les plus bas, mais toutes étaient animées S'il n'y avait pas eu Valia, je ne l'aurais pas laissé s'en tirer à si bon compte.

Deanna plissa les sourcils, ne pouvant pas rester les bras croisés alors qu'il était évident qu'elle essayait de gâcher le goûter de Valia. Chaperon un jour, chaperon toujours. Diana se rappela sa propre logique et s'arc-bouta sur sa résolution et ouvrit la bouche.

« La Duchesse de William a beaucoup de reproche, je ne pense pas que cela me dérange.

Et vous, vous en avez beaucoup ?'

« Je pense que c'est bon aussi. C'est très savoureux, alors je pense que les portions sont justes....... »

La marquise de Logan, qui avait observé Carnier de près, s’interposa, reprenant son propre avis, Diana sourit à Carnier.

« Je n'avais pas réalisé que c'était la duchesse de William, qui était nouvelle »

C'était une accusation élégante ainsi l'expression habituellement défiante de Carnier se fissura légèrement.

« Vous êtes certainement flatteur »

Compte tenu de son statut auprès de la duchesse de Garth, ce n'était pas inattendu car d’abord, elles étaient réellement proches toutes les deux et même si elles ne s’étaient pas vues depuis le banquet impérial, elle préférait être avec la duchesse de Garth qu'avec la duchesse de William

« Je pense que la marquise de Joan a un malentendu »

« Malentendu ? »

Bien sûr, elle n'avait pas l'intention de la laisser faire. Carnier dissimula habilement son mécontentement naissant ; il était plus facile de dessiner un sourire pittoresque que de respirer.

« Bien sûr » dit-elle « je mangeais beaucoup de choses sucrées sans le savoir mais après le dernier banquet impérial, je ne peux pas, parce que je suis inquiète »

« Comment ça, inquiète ? » demanda la dame à l'autre table de thé.

Elle n'était pas la seule dont la curiosité avait été piquée de curiosité par la mention d'un banquet impérial, ce qui attira l'attention des dames et des dames d'honneur qui buvaient du thé, ne voulant pas s'impliquer dans la dispute.

Carnier soupira et redressa gracieusement les épaules.

« Vous vous souvenez tous de la beauté de la duchesse de Garth lors du dernier banquet impérial »

Les sourcils de Diana se haussèrent légèrement, ne sachant pas trop pourquoi elle disait soudain cela. Carnier n'aurait jamais pu complimenter Valia sans bonnes intentions.

« Je n'étais qu'en admiration devant votre beauté, mais ensuite, je m'inquiétais pour elle, et si elle était jalouse parce que mon corps était ruiné ?'

« Jalouse......, hein ? »

« Oui. J'aime la beauté des femmes, mais tu sais que certaines femmes ne aiment pas ça et sont jalouses de quelqu'un qui est plus belle qu'elles parce qu'elles ne sont pas assez bien ? J'ai peur d'être comme ça, et je surveille ce que je mange depuis peu....... »

« De quoi parle-t-elle ? » Diana était abasourdie.

« La Marquise de Joan a dû se sentir mal à l'aise avec ça, et je m'en excuse »

«....... »

Les mots étaient de vrais toiles d'araignée car es excuses étaient tellement clouées qu'il était difficile de savoir si elle allait les accepter ou non, et une simple mauvaise réplique pouvait entraîner une volée de coups d'éclat.

Elle avait commencé par dire qu'elle était belle et en quelques mots, Carnier avait tendu plusieurs pièges.

« Peut-être n'accepterez-vous pas mes excuses, Marquise de Joan ? »

Si elle acceptait ces excuses, elle cautionnait toutes les manigances de Carnier et elle n'avait pas besoin de réfléchir pour savoir ce qu'il adviendrait du goûter de Valia.

« Qu'est-ce que je fais ? »

Diana fronça faiblement les sourcils, le silence s'allongea. Des yeux gris argentés jetèrent un coup d'œil vers l'entrée, comme s'ils attendaient quelqu'un, puis se remirent en place puis Valia posa sa tasse de thé.

« Ce n'est pas à Son Altesse Royale la Duchesse de William de s'excuser, donc je ne pense pas que la Marquise de Joan doive le faire »

« Oh. La duchesse de Garth »

Canier, qui attendait secrètement que Valia se joigne à la discussion, sourit avec éclat.

« Puisque vous dites que je n'ai pas à m'excuser, je suppose que la duchesse est d'accord avec moi ? »

« Puis-je vous demander avec lequel des point doit-elle être d'accord ? Son Altesse Royale le Duc de William »

« Beaucoup de choses »

Malgré sa voix claire, Carnier avait l'estomac plein de venin ; sa disgrâce au banquet impérial était encore évoquée dans les cercles sociaux. L'humiliation, les messes basses, en réaction, son influence dans les cercles sociaux avait considérablement diminué.

Gagner du terrain dans les cercles sociaux était difficile, le perdre bien plus rapide et facile et si Carnier voulait retrouver son prestige d'antan, il lui faudrait vaincre Valia au moins une fois.

Lors de son propre goûter, qui plus est ; c’était pourquoi elle s’était rendu au manoir des Garth, risquant ainsi beaucoup.

Commençons donc par l'évidence.

« Je suis sûr que la duchesse de Garth aimerait une belle femme comme moi » dit-elle «

parce qu'elle est belle sans avoir à être jalouse »

Valia était objectivement jolie mais parler d'elle comme d'une beauté économe qui secouerait le pays était une sorte de moquerie. Chaque mot était plein d'épines cachées.

« Bien sûr » dit-elle « elle n'est pas le genre de fille à se laisser prendre à ce genre de discours »

Mais...

« Ce n'est pas parce qu'elle est jolie que je l'aime particulièrement »

« .....Quoi ? »

Carnier marqua une pause, ne s'attendant pas à ce que Valia tomba dans le panneau aussi facilement. Ce ne fut qu'un instant puis elle sourit à ce que Valia avait dit sans réfléchir faisant pencher la balance en sa faveur, ne réalisant pas qu'il s'agissait d'un lieu mondain où l’on devait faire attention à chaque mot, à chaque rire.

Carnier déploya son éventail et se couvrit la bouche. « Maintenant que je l’ai mise à genoux, je vais passer à l'offensive. »

« J'aime les femmes qui sont belles comme des fleurs. Nous sommes pareil, alors je ne peux pas m'empêcher d'être jalouse, n'est-ce pas ? Oh, non. Mais je ne m'attendais pas à ce que la duchesse de Garth le soit ».

Valia effaça le sourire de son visage car au final c’était idiot à celle qui n’était là que pour mordre

« C'est une chose étrange à dire, Votre Grâce, Duchesse William »

« Que voulez-vous dire ? »

« Vous dites que je suis jalouse, alors que j'ai dit que je n'avais aucun sentiment pour vous »

« Ma chère, pourquoi tournez-vous autour du pot ? Tu ne l'aimes pas parce que tu es jaloux, sinon pourquoi n'aimerais-tu pas une jolie fille ? »

« C'est un peu injuste de penser ça, les hommes ne sont pas accusés de défauts de caractère quand ils ne disent pas qu'ils aiment les beaux mecs »

« Eh bien, ......, c'est parce que le point de vue d'un homme est différent de celui d'une femme »

« Qu'est-ce qui est différent ? » demanda Valia d'une voix curieuse.

« Eh bien....... »

Carnier hésita car n’ayant vraiment de réponse à cette question. Valia répliqua

« Tu peux m'expliquer pourquoi il n'y a que les filles qui doivent dire qu'elles aiment les jolies filles, et je me demande pourquoi la duchesse est si stricte avec les filles ? »

« ....... »

« Tu n'as pas de réponse, ce n'est pas grave, ça vaut le coup d'attendre si j'ai l'occasion d'entendre ton avis »

Même après tout ce que Valia avait dit, Canier qui répondait d’habitude facilement, échoua ; rien d'étonnant à cela, Carnier n'avait jamais été confronté à une telle question.

Ses entrailles brûlaient, si vous ne pouvez pas répondre, vous perdez mais incapable de trouver quoi que ce soit à dire, Carnier resta silencieuse Un silence qui se prolongea

Et puis, soudain, une percée. Une voix douce prit la parole.

« Il vaut mieux ne rien dire quand on ne peut pas répondre facilement. Lady William »

« ....... »

Lady William…. Les titres étaient inversés. Carnier en tant que seule femme de la famille du Duc dans l'Empire Gel, se faisait appeler partout comme 'Son Altesse Royale le Duc de William' et pour l'appeler 'Lady William', il fallait être d'un rang plus élevé qu'elle.

« Eh bien, vous êtes la duchesse de Garth maintenant »

« Oui, et il n'est pas déplacé de vous appeler ainsi »

« Vous m'appeliez tout à l'heure Son Altesse Royale le Duc de Guillaume, alors pourquoi changer maintenant ? »

Les dames bavardaient mais aucune d'entre elles n'était à portée de voix de Carnier ou de Valia mais une seule chose était sûre, elle aurait beau faire, elle ne pourrait pas renverser la situation. Valia sourit un peu car c’était à elle qu'incombait la responsabilité de rafraîchir l'atmosphère dégonflée du goûter.

« Lady William »

Mais une grande partie du blâme retomberait sur Carnier.

« Il y a plus d'une façon de plaire à un homme sans avoir à réduire la valeur d'une femme »

Comment se faire bien voir d'un homme. Pendant un instant, Carnier resta sans voix rien qu’avec ce seule phrase de Valia, toutes les paroles de Carnier furent instantanément considérées comme insignifiantes. Tout cela pour impressionner un homme.

« Si vous n'êtes pas sûr, peut-être devriez-vous prendre conseil auprès des dames qui sont mariées aujourd'hui, et je pense, um......, à la comtesse Durand »

Les yeux gris argentés parcoururent la salle du regard.

« Qu'en pensent les autres ? »

Diana, qui avait écouté la bouche légèrement ouverte, sourit. Ses yeux bleus brillèrent comme des perles lorsqu'elle répondit, comme si elle l'avait attendu.

« Je pense que c'est une bonne idée »

« Oui. Vous faites souvent des biscuits pour le comte Durand ces temps-ci, n'est-ce pas ?

»

« Vous le savez ? »

« Parce que vous êtes tous les deux célèbres pour vos friandises. Avez-vous entendu l'histoire du comte Durand qui a offert à sa femme une peau de cerf blanc ? »

« J'en ai entendu parler aussi, du comte Durand. Racontez-nous, comtesse Durand »

« Oh, c'est juste que son hobby est la chasse. C'est gênant parce que ce n'est pas grand-chose »

La comtesse de Durand, assise à une autre table, rit de bon cœur, haussant un peu les épaules, heureuse d'être au centre de l'attention. Son rire relança la conversation dans la salle silencieuse puis Valia se tourna vers Carnier.

« Je pense que nous devrions nous installer à cette table, Lady William »

« ....... »

Seul le visage de Carnier devint blanc. Ce fut un instant, un très court instant, en effet, Carnier avait été réduit à un jeune femme inexpérimenté qui avait tenté de déshonorer une noble dame et qui avait échoué lamentablement !

C'était une chose terrible. Carnier se déplaça sur son siège, les mains froides, et bien qu'elle ne puisse jamais le montrer extérieurement, sa tête tournait.

« Non ! »

« Madame »

A cet instant, Sarah s'approcha d'un pas traînant et chuchota à l'oreille de Valia. Les yeux gris argentés s'ouvrirent.

« Y sommes-nous arrivés ? »

« Oui, Madame »

« Amenez-la ici »

« Oui, Madame »

Sarah s'inclina et recula. La marquise de Logan, qui était assise à la même table, demanda curieusement.

« Qui vient maintenant ? »

La curiosité de Diana était plus spécifique, bien sûr, et elle évoqua un nom auquel aucune des autres dames n'avait pensé.

« Le duc de Garth vient-il ? »

Valia secoua la tête, surprise par la question de Diana.

« Quoi ? Non, il ne viendrait pas ici »

« Bien sûr que non » plaisanta la marquise de Joan.

La marquise de Logan s'esclaffa, l’idée qu’un homme se joignait à une assemblée composée d'une majorité de femmes, tous les invitée se mirent à rire.

C'était rare mais bien sûr, c'était généralement le cas. Diana se doutait qu'il en irait autrement avec le duc de Garth

«Il viendrai si Valia l'appelle. Même si elle ne le fait pas, il viendra s'il veut vous voir. »

Diana en était sûre. En fait, Valia avait pensé la même chose, mais elle buvait son thé sans hésiter, ce n'était pas Shuden qui se dirigeait vers la dépendance.

À ce moment-là, la porte de la dépendance s'ouvrit. Paul était là, ouvrant poliment la voie, comme Valia le lui avait demandé.

« Par ici, Madame. Entrez »

Une femme noble lui emboîta le pas et entra immédiatement les personnes assises relativement près de l'entrée la reconnurent.

« La duchesse mère de William ? »

« Vous êtes là maintenant ? Vous êtes en retard »

Carnier, qui était assis dos à l'entrée, devint glacial.

Shuden tenant son menton en biais, étudia un document. Le palais impérial où le duc de Garth était de retour après trois mois d'absence et avait beaucoup à faire. Le conseil des nobles fut ajourné il y a deux heures, mais il était toujours assis dans la salle du conseil, feuilletant les documents restants.

« Ce n'est jamais fini » se dit-il.

On pouvait être consciencieux dans son travail, sans forcément l'être dans son attitude.

C'était une vraie compétence que d'être capable de parcourir des documents avec une mauvaise attitude et de ne rien manquer. Sans quitter la paperasse des yeux, Shuden prit la parole.

« J'ai cru comprendre que ma femme organisait un goûter aujourd'hui »

« Oui, Votre Excellence »

« Quand est-ce que ça se termine ? »

L'assistant regarda sa montre vue que les goûters des dames se terminaient généralement avant l'heure du dîner.

« Il devrait être temps de ranger maintenant »

« Je vais devoir rentrer plus tôt, alors » dit Shuden d'un ton maussade.

L'assistant s'inclina immédiatement, sans la moindre trace d’expression

« Oui, monsieur. Je vais faire en sorte qu'une voiture vous attende immédiatement, Votre Excellence »

Seul le serviteur derrière lui secoua la tête.

« Qu'est-ce que la duchesse qui organise un goûter a à voir avec le retour anticipé du duc ?

» On ne savait jamais ce que pensaient les grands nobles.

Il y avait peut-être une raison pour laquelle il ne le savait pas. Alors qu'il regardait l'aide disparaître comme le vent, il reconnut un autre serviteur qui s'approchait et s'inclina, un serviteur plus haut placé, directement sous les ordres du second prince.

« Votre Excellence, Duc de Garth »

Shuden leva les yeux, ses yeux rouges s'enfoncèrent dans ceux du serviteur.

« Qu'y a-t-il ? »

« Le second prince souhaite vous voir un instant »

« Le second prince ? »

« Oui. De précieuses feuilles de thé ont été présentées à Sa Majesté l'Empereur cette fois-ci, et il m'a demandé de dire à Son Excellence le Duc qu'il aimerait les goûter »

Les sourcils d'or foncé se levèrent légèrement. C'était inattendu surtout que Shuden n'acceptait pas souvent des rencontres privées en plein travail. Un, deux, trois, et puis plus rien s’il continuait à accepter, il passerait tout le temps à les regarder, ne buvant qu’une tasse de thé et se partait

Après quelques mois de ce comportement, tous s'était habitué, sinon Shuden aurait dû boire trente tasses de thé chaque fois qu'il se rendait au palais. Les deux princes n’était pas les seuls à vouloir se frotter au pouvoir des Garth car il y avait des centaines de courtisans au sein du palais.

« Pourquoi le deuxième prince voudrait-il soudain faire cela ? » Il ne doit pas connaître mon tempérament et Shuden regarda sa montre pendant un moment.

« Dis-lui que je serai bientôt là »

Il ne connait pas ses intentions, alors il fallait aller le voir.

Ps de Ciriolla: Valia 2 - O Carnier.... j'accorderai meme un point bonus pour le soucis au temple... mais shuden ayant intervenu je suis pas sure qu'il soit valide...

Tome 3 – Chapitre 85 – Des histoires qui changent

Au cœur de la capitale, les résidences des nobles étaient plus grandes et plus calmes que les autres zones résidentielles

La maison du duc William était située sur l'une meilleurs zone parmi les résidences nobles si elle n'était pas aussi grande que la vaste demeure des Garth, mais était tout aussi noble et grandiose que la vénérable famille ducale.

« Carnier William ! »

À l'intérieur du manoir, cependant, la situation était loin d'être paisible : la duchesse mère de William, qui élevait rarement la voix pour préserver sa dignité, était furieuse à l'extrême.

« Comment osez-vous me voler mon invitation ? Vous avez perdu la tête ! »

La duchesse William n'avait appris qu'aujourd'hui l'invitation de Valia au goûter car si elle l'avait su, elle aurait choisi les fleurs et les aurait envoyées comme Valia l'avait imaginé mais Carnier avait intercepté l'invitation en secret avant que la duchesse William apprenne son existence. Son audace fut couverte par la nourrice de Carnier et ses servantes immédiates, en punition la nourrice était fouettée dans la cave d'une dépendance et les servantes étaient sévèrement punies jusqu'à ce que leur dos saigne puis seraient jetées dehors

« ......, comment savez-vous cela ? »

« C'est ce que tu me demandes, tu crois vraiment que je ne l'aurais jamais découvert, n'est-ce pas ? »

Carnier se mordit l'intérieur de la bouche.

« Je ne pensais pas que tu le découvrirais si tôt »

Cela avait été soigneusement planifié et seuls quelques-uns de ses employés savaient qu'elle avait accepté l'invitation en secret. Elle les avait menacé pour garantir leur silence et connaissant son caractère, ils n'osaient pas parler.

« Comment l'avez-vous su ? »

Ca aurait dû mettre au moins un mois avant que la duchesse mère de William ne l'apprenne car il n'y avait personne au manoir pour le lui dire, elle l’aurait donc l'appris

lors d'une autre réunion mondaine mais la duchesse était souffrante depuis l'année dernière.

Quelques mots de reproche ne l'offenseront pas, pensa-t-elle. En fait, elle s’imaginait qu'elle pourrait même être féliciter d'avoir rétabli son honneur. Sa mère était plus préoccupée par le résultat que par le processus, ainsi était son plan.

« Vous avez déjà pris les invitations en cachette, mais maintenant vous vous disputez avec la duchesse de Garth, et j'ai déjà entendu dire que vous complotiez pour gâcher le goûter ! Vous n'avez même pas la décence de vous excuser ! Vous rendez-vous compte de ce que vous avez essayé de faire ? »

Carnier, qui avait gardé la tête baissée pendant tout ce temps, se pinça les lèvres puis répondit d'une voix rebelle.

« Je ne sais pas »

« Quoi ? »

« C'est le genre de choses qui arrivent aux goûters ! Il y a des choses plus graves, et je ne vais pas avoir des ennuis pour une petite chamaillerie....... »

« Oui, il y a des choses plus graves ! Mais y a-t-il une famille plus grave que les Garth ?

Pensez-vous toujours que les Garth sont des marquis ? »

L'orgueil de Carnier fut blessé car les paroles de la duchesse mère lui rappelèrent qu'on l’avait appelé 'Lady William' ainsi l’avait nommé la duchesse de Garth au lieu de l’habituel Son Altesse Royale la Duchesse de William. Le simple fait de reconnaître la différence était bouleversant.

« Pourquoi ma mère s'intéresse-t-elle tant à Garth ? La famille William fait partie d'une longue lignée de ducs, on devrait toujours en être fier»

« C'est vous qui me avez appris ! »

'Pensez-vous vraiment...... !'

La duchesse mère, qui tremblait de rage, chancela un instant, et les servantes qui étaient postées derrière elle se précipitèrent.

« Madame ! »

« Vous allez bien ? Madame, asseyez-vous, asseyez-vous et parlez-nous »

« Vite, allez chercher le médecin ! »

La duchesse mère de William, assistée de ses servantes, s'assit sur le canapé, le front appuyé sur ses mains, et poussa un long soupir. Jusqu'à présent, l'arrogance de Carnier ne lui avait pas déplu, un minimum d'arrogance était acceptable et n'affectait pas son statut de noble car valait mieux être fier qu'humble dans les cercles sociaux, et la duchesse mère de William l'avait élevé de cette façon.

Mais aujourd'hui, la situation était différente car c’était la duchesse de Garth que Carnier voulait affronter.

« La duchesse de Garth m'a envoyé un homme directement, alors qu'elle avait l'habitude de régler les choses en douceur »

Après avoir envoyé Carnier au gouter dans les dépendances, Valia envoya immédiatement quelqu'un chez le duc William

[Madame m'a demandé si la raison pour laquelle votre fille avait apporté l'invitation en son nom était que la duchesse de William n'allait pas bien, et de m'enquérir de son bien-être. Elle a dit que la santé de la duchesse était chancelante et lui a envoyé des herbes].

Elle ne put rien répondre, le serviteur n’avait pas oublié d'employer des mots polis, sans compter d’avoir envoyé quelques herbes médicinales précieuses. La duchesse William savait que la duchesse de Garth était une femme redoutable, s’en rendant compte l'année précédente lorsqu'elle lui avait rendu visite dans son domaine.

C'était peu caractéristique d'une femme qui vivait dans la capitale depuis moins d'un an, et c'était d'autant plus remarquable compte tenu de ses origines lorsqu’elle appris qu'elle était la fille d'un chevalier dans un royaume mineur en périphérie de l’empire.

Bien sûr, elle ne l'avait pas avoué à Carnier car cela revenait à admettre que la duchesse de Garth soit meilleure qu’elle, et si elle lui disait, elle se déchaînerait.

Et ce n'était pas une femme qu'elle pouvait gérer.

Ce n'était pas non plus quelqu'un qu'elle pouvait amener au pouvoir par la force, et les affrontements constants finiraient par déclencher une querelle de famille et la famille Garth étant au summum de la richesse, pouvant mettre les diverses entreprises de son mari et de son fils en porte-à-faux et pour la duchesse William, le bien-être de la famille était plus important que sa propre vie.

« Carnier, reste au manoir pour l'instant »

« Le manoir......, quoi ? »

Le visage de Canier pâlit. La duchesse mère prit la parole d'un air fatigué.

« Avez-vous oublié que la maladie de votre tante n'est pas encore terminée ? Je suis sûre que la vieille dame serait ravie que vous lui teniez compagnie. Elle t'aimait bien aussi à l'époque »

« Maman ! »

« Ecoute, avant que je ne dise tout à ton père, si ça te fait du bien de lui dire que tu t'es disputé avec la duchesse de Garth, alors vas-y, fais-le ! »

Carnier se tut observé d’un air renfrogné par sa mère.

« Vous tous, allez emballer les affaires de la dame ! Carnier, vous partez cette semaine ! »

« Oui, madame »

'Mademoiselle, vous pouvez maintenant retourner dans votre chambre »

Ses lèvres dures devinrent blanches, Carnier parvint à peine à garder pied.

« Je dois lui trouver un époux au plus vite, avant qu'elle ne remonte à la capitale »

Quand on changeait de nom de famille, on devenait membre de cette famille et il était rare qu'un litige s'étendait au-delà de la maison familiale. La duchesse mère de William se pressa le front en regardant sa fille s'éloigner. Peu de mariages lui venaient immédiatement à l'esprit.

En fait, c'est Shuden Garth qui avait été mis de côté comme partenaire possible de Carnier mais maintenant il était marié.

« Je ne peux pas la marier à n'importe qui, il n’y a qu’une duchesse qui s'appelle William »

« Il fallait être au moins marquis et ceux qui était d’un âge avancé....... À part cela, le seul autre qui a l'air d'avoir le bon âge est....... »

Soudain, les Premier et Second prince défilaient dans l'esprit de la duchesse William, côte à côte. Deux princes qui avaient à peu près le même âge que Carnier, qui ne manquaient pas de statut et qui ne s'étaient pas encore mariés pour des raisons politiques. Gusto et Elvan.

« ......Non. La famille impériale est trop féroce »

Après un moment de réflexion, la duchesse de William secoua la tête. Si la famille impériale commençait à s'en mêler, elle ne pourrait pas s'en occuper seule.

« Nous devrons en discuter lorsque monsieur reviendra »

La duchesse mère William s'endormit rapidement après avoir pris les médicaments apportés par le médecin de famille.

*****************************************

Se trouvant devant un carrosse portant le sigle de Garth, Elvan sourit.

« Je me demande si je n’ai pas fait patienter la duchesse trop longtemps. Mais nous avons passé un bon moment, alors je suis sûr que vous comprendrez »

Elvan sourit et regarda Shuden, au beau visage toujours aussi inexpressif avec ses yeux rouges ne permettant pas de deviner ce qu'il pensait. Shuden s'inclina légèrement.

« Si vous voulez bien m'excuser, second prince, Je vais rentrer »

« Je comprends. Prenez soin de vous. Duc de Garth »

Le second prince, Elvan, l'héritier présomptif du trône aux côtés de Gusto, escorta personnellement Shuden jusqu'au carrosse. Pour la famille impériale, il y avait des règles d'étiquette dans le Gel, mais même celles-ci se retrouvaient mise à mal face au pouvoir donc c’était le moins qu'il puisse faire.

Après le départ d'Elvan, Shuden monta dans la calèche, regardant par la fenêtre le cil, qui était maintenant rouge. Il était un peu plus tard que Shuden ne l'avait prévu.

« Partons »

« Oui, Votre Excellence »

L'assistant frappa deux fois sur le mur de la remise et les roues se mirent à rouler. Le luxueux carrosse était confortable roulant sans la moindre secousse, mais l'expression de Shuden, adossé au dossier, l'était moins. Ses yeux rouges, encore plus froids que d'habitude, fixaient la fenêtre sans mot dire.

« Quelque chose ne va pas »

L'heure du thé avec Elvan n'avait pas été des plus agréables. Elvan me tenait compagnie mais ne parlait de rien, du goût du thé, de son odeur, de son parfum, et rapidement il s'en désintéressa mais lorsque Shuden avait fini son thé et s'apprêtait à se lever.

[A propos, Duc de Garth, comment avez-vous rencontré la Duchesse ?]

[L'histoire de notre rencontre vous intéresse-t-elle ? Vous savez que les ragots vont bon train dans les cercles mondains].

Le mariage du maître de la maison Garth et de la fille d'un chevalier du royaume de Risa était à l'origine de toutes sortes de spéculations et au bout de quelques mois, il n'y en avait plus qu'une ; celle que Les Garth firent un mariage d'amour sur que si la relation entre Shuden et Valia semblait naturelle, c'était en grande partie à cause du mariage du comte Bruce, un membre de la noblesse centrale qui s'était entiché de la fille d'un chevalier vassal et organisa leur mariage.

L'anecdote selon laquelle il avait donné sa fiancée en adoption à un vicomte de passage afin d'améliorer son statut était célèbre et comme il y avait des similitudes dans le temps et le statut, tout le monde fit le lien : « Ce devait être pareil pour les Garth »

[Hahaha, ce sont des ragots de société].

[Il n'y a pas beaucoup de différence entre les rumeurs et les faits].

[Ce n'est pas vrai ?]

Elvan acquiesça immédiatement et changea de sujet mais Shuden resta silencieux pendant tout ce temps, mais il ressentait un sentiment étrange.

Ce n'était pas grave, il aurait pu poser la question par simple curiosité, mais c'était Elvan qui l'avait posé. Shuden n'était pas particulièrement intéressé par la course au trône,

mais il savait à quel point les deux princes étaient prêts à tout pour lui mettre la main dessus.

C'était le cas de Gusto et d'Elvan. Elvan, le deuxième prince, qui devait choisir ses mots avec soin, dirait-il une chose pareille sans raison, juste par hasard ?

« Je ferais mieux d'en être sûr »

C'était normal d'être trop prudent quand il s'agissait de Valia. Shuden jeta un coup d'œil à l'assistant assis en face de lui, à sa gauche prit immédiatement la parole.

« Avez-vous des ordres à donner, Votre Excellence ? »

« Je dois me renseigner sur la situation du second prince. Je dois voir s'il y a une quelconque indication qu'il a approché la famille Garth au cours des six derniers mois »

L'assistant ne fut pas été surpris par cet ordre soudain.

« Compris, Votre Excellence. Comment pouvons-nous l'identifier ? »

« Château de Garth, manoir, employés internes et externes. Le statut n'a pas besoin de s'appliquer »

« Ça ne vous dérange pas si j'inclus le majordome en chef ? »

« Non. Et »

Les yeux rouges se déplacèrent lentement.

« Enquêtez aussi sur les chevaliers de Garth »

Tome 3 – Chapitre 86 – Des histoires qui changent

« Ce fut un plaisir aujourd'hui, Duchesse de Garth »

« En effet, et la prochaine fois, acceptez mon invitation »

« Avec plaisir »

Le goûter se termina harmonieusement, Valia remerciait ses invités avec un sourire.

« Je vais le faire. Prenez soin de vous »

Il n'y avait aucun problème, bien que la duchesse de William avait fait son apparition au milieu mais sa mère la raccompagna gracieusement jusqu'à la maison donnant une explication raisonnable à son départ, c’était une réaction admirable, personne n'en doutait.

« Quoi qu'il en soit, je suis heureuse que tout se soit bien passé, tout le monde a adoré le dessert et....... »

Le gâteau de style sudiste avec beaucoup de fruits fut particulièrement bien accueilli, ça valait la peine de faire venir les fruits du domaine par carrosse car les fruits mûris au soleil dans le sud avaient une saveur beaucoup plus riche et sucrée que ceux de la capitale. Ils étaient plus frais et plus rafraîchissants que les compotes couramment consommées dans la capitale.

« Ils ont fait du bon travail aujourd'hui » pensa-t-elle « les chefs méritent des vacances pour les récompenser »

Valia marchait dans le jardin, de très bonne humeur, ayant réussi à passer le goûter sans encombre et avec succès et comme pour refléter cette humeur, ses pas étaient aussi légers que ceux d'un enfant.

« On dirait que le goûter s'est bien passé »

La voix soudaine fit tourner la tête de Valia et ses yeux gris argentés s'écarquillèrent à la vue de Shuden qui s'approchait.

« Shu ? Quand êtes-vous arrivé ? »

« Je viens d'arriver »

Shuden répondit simplement et inclina légèrement la tête, tendant la main pour toucher le lobe de l'oreille de Valia.

« Je vois que vous portez des boucles d'oreille »

« Oh, oui. Vous me les avez offerts et je les ai fait faire par un bijoutier »

Valia sourit. Des diamants bleus en forme de pétales scintillaient à ses oreilles, issu du bouquet de bijoux que Shuden lui avait offert.

« Shu. Avez-vous dîné ? »

« Pas encore. Et vous ? »

« Moi non plus. Voudriez-vous entrer et dîner ? »

« Je pensais que vous alliez vous promener »

« Oui, mais....... »

« Alors promenons-nous ensemble et rentrons à l'intérieur. Nous pourrons dîner un peu plus tard »

« Vous croyez ? »

Valia sourit ironiquement, Shuden lui prit la main et en la prenant elle sentit sa fermeté entre ses doigts.

« Parce que ......, la Marquise de Logan est....... »

La voix de Valia était enthousiaste lorsqu'elle racontait les événements du gouter de l’après-midi, ses yeux brillaient et un sourire fréquent illuminait son visage alors qu’une brise portait le parfum des fleurs du jardin. Shuden se demanda comment cette journée ordinaire put devenir si extraordinaire.

Les serviteurs, suivant de loin, pensaient qu'il valait mieux que leur maîtresse soit de bonne humeur, car c'est ainsi qu'elle changeait d'humeur du maitre

**********************

« Bonne nuit, Votre Excellence, Madame »

Les servantes, qui s'inclinèrent respectueusement, se retirèrent souvent à grandes enjambées de la chambre à coucher et avant même que la porte ne se referma, Shuden s'inclina devant Valia pour comme cela s'était produit un nombre incalculable de fois, embrassa Valia tendrement. La robe de soie glissant de ses épaules permit à la chair immaculée d’être mise à nu ; Shuden caressa la peau lisse, puis releva la tête comme s'il se souvenait de quelque chose.

« Valia »

« Oui »

La réponse le surprit

« On dirait que vous avez sauté un cycle menstruel »

« Quoi ? Uh....... Oui »

Elle n'y avait pas pensé, mais c'était la vérité, la date de ses règles était passée si quelques pensées traversèrent l'esprit de Valia, Shuden demanda

« Vous êtes malade ? »

Malade ? Valia le regarda fixement et Shuden ouvrit la bouche.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Non. On ne demande pas ça d'habitude à propos de ......, ça, plutôt quelque chose d'autre »

« Hmm ? »

« Je veux dire, on demande plus souvent si l’on n’attends pas un enfant ou quelque chose comme ça....... »

Soudain, la main de Shuden, qui tripotait celle de Valia, s’arrêta tout comme sa respiration, ce qui fit paniquer Valia.

« Shu ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Valia »

« Quoi ? »

« Etes-vous ...... enceinte ? »

« Non ! Non ! »

Valia s'exclama avec surprise, soudain, l'expression étrangement dure de Shuden se détendit. Puis demanda d'une voix dubitative.

« Pourquoi êtes-vous si sûre que tu ne pourrais pas être enceinte ? »

« Mon médecin ...... n'a pas dit cela » lui répondit-elle Le médecin la voyait régulièrement même si ces derniers temps, elle n'y allait pas parce qu'elle se sentait très en forme malgré le déménagement de la campagne à la capitale, mais il avait pris le pouls le mois dernier et si il avait senti une veine de grossesse, il l’aurait signalé

« C'est bien ça ? »

« C'est ....... »

« Alors vous devez être malade »

« Non, c'est juste que parfois les femmes les sautent »

Malgré ce qu'elle disait, les cycles de Valia étaient assez réguliers. Shuden, qui n'en savait pas beaucoup sur les cycles féminins, craignait que quelque chose n'aille pas dans son corps, par ailleurs en bonne santé.

« Appelez votre médecin demain, juste au cas où »

« D'accord »

Valia répondit avec raideur, mais une fois la gêne surmontée, un sourire se dessina sur son visage, jamais elle n’aurait imaginé où elle blottirait contre mon mari en ayant parlé de son cycle, ni encore venant de Shuden

« Shu »

« Oui, Valia »

Elle s'agenouilla sur le lit en relevant un peu le haut de son corps puis passant ses bras autour du cou de Shuden faisant tomber de ses épaules arrondies sa propre robe de soie

« Vous savez mieux que moi que j’ai sauté la date »

« Parce que je suis plus anxieux que vous »

Les mots de Shuden n'étaient pas une plaisanterie, car le corps de l'homme réagissait déjà, elle le ressentit à travers le fin tissu de soie. Une main s'enfonçait délicatement entre ses cuisses provoquant un petit sourire aux coins de la bouche de Valia.

« Shu, j'ai réfléchi »

« Hmm ? »

« Je suis sûre que votre médecin ne s'est pas encore endormi, mais je pense que nous pourrions l'appeler maintenant »

« ..... maintenant ? »

« Oui »

La verge de Shuden déjà gonflée, dépassait de la robe de soir encore tenu aux hanches caressant la peau de Valia faisant comme si elle ne se rendait compte de rien, elle répéta sa question

« Vous voulez que je l’appelle maintenant ? »

« ....... »

« Shu ? »

« ......m »

Les yeux rouges étaient visiblement perplexes finissant par faire éclater de rire Valia

*****************************

Le lendemain, Valia frotta ses yeux endormis en sortant du lit, la place à ses côtés étant vide, elle regarda l'horloge, s’étonnant de l’heure affichée, il était déjà un peu plus de midi.

« Pourquoi ai-je dormi si longtemps ? »

Elle n'était pas si fatiguée, mais avait dormi trois heures de plus que d'habitude, Valia ramassant sa robe et l'enfila, puis appela sa femme de chambre.

« Vous êtes réveillée, Madame »

Les servantes apportèrent une bassine dans la chambre où elle se lava le visage avec l’eau chaude garnie de pétales de rose puis se sécha avec une serviette moelleuse, mieux réveillée elle demanda

« Où est Son Excellence ? »

« Il est allé au palais tôt ce matin »

« Tôt »

Rétrospectivement, elle pensait que Shuden l'avait embrassé tôt le matin et lui avait dit de dormir davantage et comme elle était groggy et somnolente, donc elle ne me souvenait pas de grand-chose.

Mais elle se souvint d’avoir pensé « Comment diable peut-il avoir autant d'endurance ? »

C'était l'un de ces mystères qui duraient toute une vie, au début de leur vie marital, elle avait essyé de suivre le rythme de Shuden , car intriguée par son heure de réveil, mais j'abandonna au bout de trois jours. Se réveiller tôt oui mais si c’était pour être assoupi toute la journée, elle en finit par se moquer d’elle-même d’avoir tenté de l’imiter.

Après tout il était le chevalier auquel tous les chevaliers impériaux s’inspiraient dans le passé.

Pendant que Valia rationalisait ses pensées, les servantes apportèrent un plateau avec le petit déjeuner. Ces jours-ci, le petit-déjeuner était pris au lit, une habitude qu'elle avait prise au domaine des Garth. Les joues de Valia étaient gonflées tandis qu'elle engloutissait les crêpes moelleuses ; si Shuden les avait vues, il les aurait touchées du doigt.

« Vous devrez aller chercher le médecin plus tard »

« Oui, Madame »

Valia sirota son jus d'orange fraîchement pressé en regardant par la fenêtre. Le ciel au-delà des vitres, que les femmes de ménage gardaient parfaitement propres, paraissait un peu plus sombre aujourd'hui.

« C'est étrange, étrangement différent d'un jour nuageux » dit la servante qui servait le repas lorsque Valia ne put détacher son regard de la fenêtre.

« Maîtresse, qu'est-ce qui ne va pas ? Dois-je tirer les rideaux ? »

« Non, tout va bien »

Valia détourna son regard de la fenêtre, mais elle eut un sentiment étrange pendant tout ce temps.

Ps de Ciriolla: MDR le shuden qui fait le surpris, mon gars tu la 'cajoles' toutes les nuits ou presque... la grossesse sera bien là a ce rythme la... mais qu'il soit assez choqué pour que ce soit Valia qui le taquine au lit, ils sont vraiement trop mignon tous les deux

Tome 3 – Chapitre 87 – Des histoires qui changent

Il y avait trois grands prêtres dans la Sainte République. Le plus extraverti d'entre eux est le grand prêtre Mercil. Le grande prêtre Philémon n'était pas aussi actif, mais il était là quand on a besoin de lui. Contrairement aux deux précédents, une grande prêtresse avait passé la majeure partie de sa vie à l'intérieur de la grande salle, et elle s'appelait Baina.

« Vous sentez-vous mieux, Grande Prêtresse Baina, et puis-je vous demander de m’accompagner ? »

Philémon avait l'air inquiet. Il s'agissait de la grande prêtresse Baina, qui occupait son siège depuis plus d'un an mais cela ne faisait que deux jours qu'ils avaient pu se promener ensemble, et pour preuve, le visage de Baina était encore souriant.

« C'est bon » dit-elle « Vu la clarté de l’oracle, je m'y attendais »

Sa voix était claire, nette et purifiante, avec son apparence décharnée Baina ressemblait davantage à une sage recluse, et le nom de Grande Prêtresse lui convenait parfaitement n’ayant connu qu’une vie de prières et de psaumes

Elle avait un pouvoir droit et saint, ayant consacré sa vie à la prière et aux croyants.

Il n'était pas étonnant que, de nous trois, Biana soit la seule à pouvoir interpréter l'oracle.

Le prix à payer pour être la seule interprète de la voix des dieux fut un long sommeil accompagné de fièvre, la première fois qu'elle dormait aussi longtemps et aussi bien, car les oracles étaient clairs au sujet de l''agent des dieux'. Après avoir interprété l'oracle et l'avoir transmis à Philémon et Mercil, Baina s'endormit avec la fièvre, se réveillant de temps en temps, mais pas longtemps.

« Il s'est passé beaucoup de choses en mon absence, Grand Prêtre Philémon, beaucoup de choses ont été faites »

« En tant que serviteur de la volonté des dieux, il était de mon devoir de le faire, mais......, le grand prêtre Mercil me préoccupe »

Baina soupira, se demandant si Mercil était comme ça avec la princesse.

Elle n'aurait jamais cru voir un jour un tel contraste car Mercil n'avait pas traité la princesse comme une personne dès le début.

« C'est dommage que je n'aie pas été plus vigoureuse dans mon opposition. Le grand prêtre Mercil est allée trop loin, c'est le moins que l'on puisse dire. Une bénédiction de la chair pour tromper....... Est-ce une bénédiction digne d'un prêtre au nom d'un dieu ?e

« .....Hmm. Grande prêtresse Baina, j'ai quelque chose à vous dire longuement à propos de cette bénédiction »

Philémon hésita un peu avant de parler.

« En fait, de ma propre initiative, j'ai donné à la princesse une bénédiction différente »

« Une autre bénédiction ? »

« Oui. Je n'ai pas pu le dire au grand prêtre Mercil, mais....... »

Une bénédiction de bonheur, c’était la bénédiction qu’il avait donnée à la princesse.

Baina l'a écoutée avec curiosité et après avoir entendu toute l'histoire de Philémon, demanda

« La princesse a dit ça ? C'est dommage que je n'aie pas pu la rencontrer »

« Je pense que tu l'aimeras, Grande Prêtresse Baina, une fois que tu l'auras rencontrée.

Elle est calme, douce et pleine d'esprit »

Philémon sourit, son front et les coins de sa bouche se plissèrent dans ce qui ressemblait à de la moquerie mais en réalité son visage montrait clairement qu'il aimait beaucoup la princesse.

« En y repensant, tu utilises beaucoup de titres honorifiques lorsque tu parles d’elle »

Baina rit.

« Bien joué, en tout cas. Grand prêtre Philémon. La bénédiction du Grand Prêtre est en effet puissante, et la princesse sera sûrement heureuse »

« Je l'espère aussi »

Baina s'interrogeait à nouveau sur la princesse car s'attirer les faveurs du Grand Prêtre n'était pas aussi facile qu'il n'y paraissait, non pas qu'il soit trop gênée, mais la plupart du temps, c'était le cas.

« Le grand prêtre Philémon, la prochaine fois, vous pourriez peut-être amener la princesse devant moi »

« J'en serais ravi, mais....... »

Il s'interrompit, le ton incertain. Baina pencha la tête.

« Quel est le problème, princesse, est-elle réticente à l'idée de visiter le sanctuaire du saint royaume ? »

« Ah. Pas ça, non, pas ça, mais vous connaissez son mari »

« Vous voulez dire Shuden Garth, le marquis de Garth, comme on l'appelle dans ce monde...... ? »

« Oui. Il l'était à l'époque, mais maintenant il est le duc de Garth, et je doute qu'il laisse partir la princesse si facilement de toute façon »

Baina comprit soudain l'incertitude de Philémon.

« Oui, je me souviens que le grand prêtre Mercil râlait. Il a dit que lorsqu'il s'est rendu à l'oracle pour demander à épouser la princesse, il s'est heurté à une certaine résistance.

Après tous les ennuis que nous lui avons causés, il n'est pas étonnant qu'il ne veuille plus nous accorder de faveurs »

« Non, grande prêtresse Baina, ce n'est pas pourquoi ....... »

Ce n'était pas pour cela que Shuden Garth refuserai d'envoyer sa femme à la grande prêtresse mais plutôt qu’il était incapable détourner le regard de sa femme mais il y avait des choses qu'il ne pouvait pas se résoudre à dire à voix haute.

« Au fait, le grand prêtre Mercil n'a pas été vue depuis longtemps non plus »

« Le grand prêtre Mercil s'est rendue à l'Est il y a un peu plus d'une semaine ; le roi l'a invitée »

« Hmm. Je vois »

La Grande Prêtresse Baina acquiesça, l’expression était toujours aussi douce, mais Philémon, qui avait passé beaucoup de temps avec elle, savait que Baina était de mauvaise humeur. Philémon ouvrit la bouche.

« Le Grand Prêtre Mercil fait les choses à sa façon pour honorer le nom des Dieux, Grande Prêtresse Baina. Nous avons peut-être des façons de faire différentes, des valeurs différentes, mais....... ce n'est pas la bonne chose à faire, alors ne te fâche pas trop

»

« Je sais, grand prêtre Philémon. C'est pourquoi je me tais pour le moment »

Le grand prêtre était réticent à l'idée de faire un travail séculier mais il n'avait pas d'autre choix que de le faire car le temple avait besoin de dons ; l'aide aux pauvres coûtait beaucoup d'argent sans compter le coût de l'entretien du temple, de l'alimentation et de l'habillement des jeunes prêtres Au vu de cette chaîne d'événements, le comportement du Grand Prêtre Mercil devrait être salué comme étant plutôt noble. Après tout, grâce à son action, le temple reçoit chaque mois une énorme quantité de dons.

« Grande prêtresse Baina, Grand prêtre Philémon, j'ai quelque chose d'urgent à vous dire »

Un prêtre s'approcha d'un pas vif, un sentiment d'urgence rare dans un temple qui prônait le loisir et l'isolement.

« Qu'y a-t-il » demanda-t-il « pour que tu m'appelles de façon si pressante ? »

« Je suis désolé, mais je viens d'être contacté par les prêtres du palais impérial de Gel. Ils m'ont dit qu'ils avaient quelque chose à discuter avec les grands prêtres et m'ont demandé de vous répondre le plus tôt possible »

« ...... au palais impérial de Gel ? »

La grande prêtresse Baina et le grand prêtre Philémon se tournèrent l'un vers l'autre.

Qu'est-ce qu'un prêtre séjournant au Palais Impérial pouvait bien avoir à communiquer d'urgence, et encore moins aux Grands Prêtres ? Ce fut Baina qui fit le premier pas.

« Allons d'abord à la boule de cristal. Grand Prêtre Philémon, vous devez avoir des affaires sérieuses »

*********************************

« Alors »

Shuden scruta lentement l'homme devant lui.

« Vous voulez dire qu'ils viennent tous de partir ? »

« Oui, vers....... »

L'homme répondit d'une voix rampante. Le jeune homme, vêtu d'un costume d'apparat, était l'un des chevaliers de l'armée. L'homme bégaya et s'excusa.

« C'est l'anniversaire de l'empereur dans quelques jours, alors nous sommes tous un peu excités....... »

« Oui, c'est l'anniversaire de l'empereur dans quelques jours »

Shuden se tapota le menton du dos de la main. L'homme déglutit sèchement.

« L'excitation vous permet-elle de repousser vos obligations officielles, Sir ? »

« Non ! »

L'homme se redressa en criant.

« Merde. Si ces fous doivent mourir, qu'ils meurent entre eux »

En vérité, aujourd'hui n'était pas l'un des jours habituels de Shuden au palais ; il avait quelques affaires militaires à régler, et il y avait quelques personnes à passer en revue, vu qu’il était plus rapide et plus efficace de travailler au palais qu'au manoir, alors il s’y était rendu exprès

C’était ainsi qu’il réalisa que beaucoup de personnes, à l'exception de quelques-unes, ne s'étaient pas encore présentées au travail. Il était en congé au domaine et n'arrivait pas à croire à quel point la discipline était devenue mauvaise. Shuden feuilleta les documents et marmonna

« J'ai dû m'absenter trop longtemps, ce n'était pas le cas l'année dernière »

« ....... »

L'homme en face de lui eut des sueurs froides. Dans peu de temps, c’était l'anniversaire de l'empereur Edgar VII de l'empire Gel et comme tout anniversaire de monarque, c’était un événement national. L'Empire ne faisait pas exception à la règle et trois jours avant et trois jours après l'anniversaire de l'empereur étaient déclaré par l'État comme congés exceptionnels.

Les trois premiers jours étaient consacrés à boire et à s'amuser, le jour de l'anniversaire de l'empereur était jour de remerciement et les trois derniers jours étaient consacrés au repos. Les roturiers célèbraient l'événement par des festivités et la noblesse était invitée à une fête d'anniversaire au palais, où des pièces de théâtre sont jouées ainsi tous les ministères se relâchaient naturellement à cette époque.

Les militaires, bien sûr, c'était une autre histoire. « Détendez votre corps, détendez votre esprit, détendez votre attention » étaient des mots qui ne s'appliquaient pas.

C'était le cas dans presque tous les emplois de Shuden en dehors de l'armée, toujours sur le qui-vive, quelque soit les événements

Cependant, Shuden s'était absenté pendant six mois en raison de la guerre avec l'Est, puis avait pris un congé de trois mois. Naturellement, l'atmosphère de travail s'était quelque peu dégradée. Lorsque Shuden retourna à la capitale et ne revint en personne au ministère des Affaires militaires, tout le monde s'était un peu détendu, disant qu'ils en profiteraient tant qu'ils le pourraient.

« Combien de temps avant qu'ils n'arrivent tous ? »

On dirait que c'est fini depuis aujourd'hui.

« Je dirais environ une heure, mais....... »

« Une heure. »

En d'autres termes, ils rentreraient avec une heure de retard.

« Quand ils arriveront, que tout le monde soit prêt dans la salle de conférence »

Sans savoir pourquoi cela ressemblait à une condamnation à mort pour chacun d'entre nous, le soldat pensa comme tout à l'heure que si ils devaient mourir, qu'ils meurent entre eux mais maintenant, il avait pitié d'eux. L'homme se dit .

« Je suis désolé pour votre perte »

Il pensa à ses collègues et à ses supérieurs, qui se précipiteraient en recevant l'appel mais en même temps, il était heureux de ne pas être l'un d'entre eux. « J'aurai de la chance cette année. »

Tome 3 – Chapitre 88 – Des histoires qui changent

« Cela devrait suffire »

Ce qu’il avait commencé le matin ne fut terminé que bien après l'heure du déjeuner et pour ceux qui craignaient le regard rouge au point de même respirer avec précaution en présence de Shuden se réjouissaient intérieurement. Leur grand retard d'aujourd'hui était terrifiant, même si le duc de Garth n'était pas du genre à se plaindre.

« Vous voilà » Il n'avait dit qu'un mot se contentant de les regarder froidement mais son regard était si effrayant qu'il donna la chair de poule à tous, déclenchant même un hoquet au plus sensible mais enfin l'atmosphère étouffante prit fin et Shuden se leva

« Rentrons à la maison »

« Oui, monsieur. La voiture est prête »

Pour atteindre le carrosse depuis le palais extérieur, où il s'occupait d'affaires officielles, il dut traverser un grand jardin de fleurs, si cela pouvait être un long chemin pour les plus fragiles mais pour la plupart des personnes c'était un plaisir pour les yeux, surtout avec l'unique lac du palais au centre. Les serviteurs et les femmes de chambre s'inclinèrent en entrant et en sortant, reconnaissant le duc de Garth

« ....... »

Alors qu'il croisa une jeune fille auquel Shuden jeta un coup d'œil rapide, puis continua son chemin pour s'éloigner. La voix prudente de la jeune fille l'interpella.

« ......Duc de Garth ? »

Shuden fixa la jeune fille devant lui, elle lui sourit, soulagée de voir qu'il n'affirmait ni ne niait le titre de 'duc de Garth'. Ses cheveux dorés avec une pointe de rouge, ses yeux rouges, une couleur rare mais surtout son allure inimitable et un physique robuste qui le rendait difficile à oublier une fois qu'on l'avait vu.

« J'aurai dû vous appeler correctement, c'est un plaisir de vous rencontrer, Duc de Garth

»

À en juger par la façon dont elle s'adressa à Schuden, la jeune fille qui se trouvait devant lui était un membre direct de la famille royale, et non une concubine de l'empereur actuel, Edgar VII.

Shuden avait une vague idée de l'identité de la jeune fille.

« Enchanté de vous rencontrer. Princesse royale, mais je ne connais pas votre ordre impérial »

« Comment savez-vous que je suis une princesse ? »

Certes, la femme n'était pas immédiatement reconnaissable comme une princesse avec ses rares bijoux, sa robe modeste et n’était pas accompagnée par une cour de suivantes et serviteur car les membres de la famille royale étaient censés être accompagnés d'au minimum trois personnes et plus l'autorité était élevée, plus le nombre d'assistants était important en d'autres termes, la princesse qui se trouvait devant lui n’était pas d’une grande puissance

« Je suis Selma Ottiliana Rageloff, Troisième Princesse, et je suis en retard pour vous saluer, mais je vous offre mes sincères félicitations pour votre succès Duc de Garth »

« Merci. Votre Grâce, Troisième Princesse »

Shuden répondit nonchalamment et brièvement. Il était poli avec la royauté, mais pas plus d’ailleurs de nombreux nobles et membres de la famille royale étaient troublés par son attitude.

La Troisième Princesse ne faisait pas exception et était encore un peu nerveuse en sa présence car même si il présente vraiment bien, il était si effrayant.

L'assistant qui se tenait derrière Shuden lisait les pensées de la princesse et les approuvait. Son Excellence le duc était beau, mais trop effrayant.

« Si vous n'avez rien d'autre à dire, je vous laisse »

« Oh, il y a quelque chose que je dois vous demander »

La princesse interpella Shuden avec un peu d'impatience ayant en fait un but précis, sinon elle n'aurait pas appelé le duc de Garth, qui n’avait jamais cherché à la rencontrer

« Participez-vous à la fête d'anniversaire de l'empereur ? »

« Pourquoi une princesse demanderait-elle une telle chose ? » Shuden la regarda, comme pour jauger ses intentions. Elle n'était encore qu'une jeune fille, et ne savait donc pas ce qu'était la décadence, mais il y avait quelque chose dans ces yeux rouges qui lui tiraillait le cœur et le secouait. Un léger rougissement s'épanouit sur ses jeunes joues.

L'assistant secoua nerveusement la tête derrière elle.

Princesse, ces yeux appartiennent déjà à queqlu’un

Il devait être difficile pour elle de souffrir d'un amour non partagé à un si jeune âge. Il valait mieux laisser tomber rapidement.

« Je m'en vais. Ma femme viendra avec moi à la fête pour l’anniversaire »

« ......Ah. Vous voulez dire la duchesse de Garth ? »

L'assistant s'attendait à ce qu'elle soit maussade, mais au lieu de cela, elle était rayonnante, il en remercia quasiment la providence

Elle avait l'air d'une femme.

« Eh bien, alors....... »

« Duc de Garth ? »

Une voix l'interrompit, les yeux de la princesse se tournèrent vers le côté et inclina légèrement la tête.

« Mon frère »

C'était Gusto, réfléchissant et reconnaissant la troisième princesse avec le duc de Garth, c'était une rencontre inattendue.

« Vous êtes là Selma, et pourquoi êtes-vous avec le duc de Garth ? »

« Je me promenais dans le jardin et je suis tombée sur le duc. Nous nous sommes salués un instant »

« Vraiment ? » répéta Gusto d'une voix perplexe.

« Mais vous vous connaissiez, Selma, vous êtes....... »

« Puisque vous êtes si bien connus au Palais Heng, je vais d'abord m'excuser »

La princesse s'inclina légèrement et s'éloigna

« N'y avait-il pas quelque chose que vous vouliez demander à Son Excellence ? »

Peut-être que c'était quelque chose que le Premier Prince ne devrait pas entendre. Mais quelle question embarrassante la troisième princesse pourrait-elle bien poser au duc ?

L'assistant se rendit compte de son manque d'information ce qui signifiait qu’il était en cet instant bien incompétent et comptait bien rassembler des informations sur la Troisième Princesse dès son retour.

Pendant qu’il y sera, il essayera d'en savoir plus aussi sur la première et la deuxième princesse. Il n’avait pas vraiment approfondi la question, car il ne estima pas que le duc soit intéressé par la bataille de succession, mais il serait bon d'avoir ces informations sous la main, juste au cas où.

Pendant que l'assistant continuait à remuer le couteau dans la plaie sur son incompétence, Gusto marchait aux côtés de Shuden, croisant de temps à autres, des nobles qui passaient et leur jetaient des coups d'œil. Dans le monde de la politique, même les plus petites actions pouvaient avoir de multiples significations. Ce n'était un secret pour personne que Shuden et Elvan avaient pris le thé ensemble l'autre jour et s'étaient longuement entretenus.

Si cette promenade sans importance coïncidait avec ce qui avait pu être dit pendant le thé en compagnie du deuxième prince, on pourrait en tirer toutes sortes d'interprétations, jusqu’à imaginer que des têtes tomberont, en particulier celles des nobles qui ayant soutenu le second prince. Shuden laissa courir les rumeurs En fait, c'était en quelque sorte intentionnel. Sinon, il n'aurait pas même pas adressé la parole à la Troisième Princesse seul dans le jardin de fleurs du palais extérieur, où tant de nobles étaient en train de se promener.

« De quoi avez-vous parlé avec Selma tout à l'heure ? »

« Exactement ce que la troisième Princesse a dit. Nous nous sommes rencontrées par hasard et nous nous sommes saluées »

« Selma a de la chance, elle s'est promenée et a rencontré le duc »

« Mais je ne crois pas avoir vu la Troisième Princesse avant aujourd'hui. Vit-elle ailleurs

? »

« Oh, Selma vit au Palais suspendu depuis son enfance, et n'est revenue au palais principal que le mois dernier »

Le Palais suspendu était la villa de l'empereur, assez éloignée du palais impérial. Il était généralement occupé par les membres de la famille royale qui n'étaient pas en bonne santé et avaient besoin de récupérer.

« Elle devait être en mauvaise santé »

« Selma est en bonne santé. C'est juste que le statut de sa mère était bas »

« C'est vrai ? »

La monogamie était la norme pour la noblesse de Gel mais l'empereur était différent car en plus de son épouse, l'impératrice, il pouvait avoir autant de concubines que le stipulait la loi impériale ; la plupart des concubines étaient des nobles à l'esprit politique, et leur statut était donc modeste. Il était très rare qu'un membre d'une famille de rang inférieur à celui de baronnet devienne concubine, mais rare n'était pas synonyme d'impossible et c'était le cas de la mère de la princesse Selma.

La Première Impératrice l'avait toujours détestée ; elle avait été renvoyée de chez elle très jeune parce qu'elle n'avait pas de famille pour la soutenir, et maintenant qu'elle est en âge de se marier, on l'a ramenée parce qu'elle ne voulait pas que la Seconde Impératrice s'intéresse à elle.

L'impératrice douairière était la mère biologique d'Elvan et contrôlait le registre au nom de l'impératrice décédée depuis longtemps. Gusto, le fils de la première impératrice, était en conflit avec Elvan au sujet de la succession. Gusto n'a rien voulu dire à ce sujet. Vu sa position, il aurait pu dire n'importe quoi.

Pour le duc de Garth, cela n'aurait rien d'innocent.

L'histoire des intrigues impériales, à commencer par ce charmant lac juste à côté d'eux, était une histoire d'amour.

Il y a plusieurs générations, il y avait une princesse que l'empereur de l'époque aimait beaucoup. Un jour, elle avait laissé tomber son précieux bracelet de diamants alors qu'elle jouait sur un bateau sur le lac intérieur du palais. L'empereur ordonna que toute l'eau du lac soit drainée et que le bracelet soit récupéré pour sa fille bien-aimée. Après dix jours de fouilles, des dizaines de cadavres mutilés furent au fond du lac.

La plupart d'entre eux étaient des intrigants qui furent tués lors de la querelle impériale. Il y avait même une jeune fille parmi eux et l'empereur de l'époque trouva cela trop inquiétant et fit supprimer tous les lacs du palais à la place, le palais se retrouva avec une série d'étangs sombres.

Ainsi, le seul lac profond du palais impérial était celui du palais extérieur et compte tenu de son emplacement dans le palais extérieur et des nombreux étrangers qui y passaient, personne n'oserait y cacher un corps.

« Je suis sûr que le duc en a une idée, mais les intrigues impériales sont terrifiantes. Bien plus que ce que la plupart des gens réalisent vaguement »

« Je suppose que vous avez raison, Premier prince »

Shuden affirma nonchalamment son regard tourné vers le lac

« Je ne pensais pas qu'ils jetteraient simplement des gens dans le lac. Ne devrait-on pas au moins suspendre une pierre et la laisser couler ? C'est plus radical que je ne le pensais. »

« Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Les yeux de Gusto suivirent ceux de Shuden, et il fut bientôt consterné mais presque au même moment, on entendit les serviteurs crier.

« Quelqu’un est tombé dans le lac ! »

« Que quelqu'un aille chercher une corde ! »

« Par ici ! »

Les serviteurs et les gardes se précipitèrent. Les nobles et les courtisans qui passaient se tournèrent vers eux. Gusto arborait une expression embarrassée car après tout, cela se passait dans le palais, c'était donc un vrai problème

« J'ai donné au duc une image inconvenante, ....... »

« Ce n'est pas grave, ce n'est pas de votre faute »

Shuden répondit d'un air maussade. Dans toute famille, plus la famille était nombreuse, plus elle avait tendance à être fermée et le palais impérial ne faisait pas exception à la

règle. D'autres patrouilles arrivaient, et les étrangers, nobles et courtisans, étaient poliment mis à l'écart.

« Si vous voulez bien m'excuser, je ne pense pas pouvoir rester longtemps »

« Je comprends. Prenez soin de vous »

Shuden s'inclina brièvement et prit congé. Sans même un regard vers la personne tombée dans le lac, contrastant parfaitement des autres nobles, qui jetaient des regards curieux sur le lac.

C'était poli, mais on pourrait dire qu'il s’était adouci pour autant mais Gusto ne s'en formalisa pas pour autant, car il savait qu'il s'était beaucoup amélioré en comparaison à l’époque où Shuden venait d'être nommé en tant que marquis, il avait été un bloc de glace.

C'était encore pire lorsqu'il revenait de la guerre. Ses yeux étaient si froids que ses pupilles rouges semblaient se remplir de sang au point de faire bégayer un royal du clan Fang.

« En y réfléchissant bien » pensa-t-il « je suppose qu’il l’est un peu moins difficile depuis qu’il s’est marié »

En y réfléchissant, il arriva à la conclusion que la duchesse de Garth était une grande dame

« Je suis ici pour voir le Premier Prince. »

« Que se passe-t-il ? »

« Votre altesse, je pense que vous devriez venir au lac pour un moment »

« Au lac ? »

« Oui. Il y a un petit problème que nous ne pouvons pas résoudre seuls....... »

Entendant la voix pressante du patrouilleur, Gusto se dirigea directement vers le lac.

*******************************

Le soir même, le médecin de Garth était convoqué à son cabinet et cela pour une seule raison, s'enquérir de la santé de sa femme

« Votre Excellence. La raison pour laquelle elle a sauté son cycle est due à une tension nerveuse »

« Tension nerveuse ? »

« Oui. Elle a sauté son cycle à cause d'une combinaison de nervosité et d'un changement d'environnement. Il n'y a pas d'autre raison »

Le médecin voulait dire une chose, qu’elle n’était pas enceinte car dans une famille noble, surtout si elle était de haut rang, il était très important d'assurer la continuité de la ligne de succession. Paul et Sarah dressèrent l'oreille lorsque Valia parla de ce saut de cycle « Vous êtes enceinte ? » demanda le médecin.

Car c'était ce qu’ils pouvaient penser en premier.

Mais c’étaient des employés, n’osant pas montrer leur déception lorsqu'elle dit ne pas enceinte, aucune surprise car ils étaient expérimentés qui ne montraient aucune des émotions auxquelles on pourrait s'attendre. Le médecin traitant choisit ses mots avec soin, ne voulant pas que Shuden pose la question par déception.

« Vous êtes tous les deux dans la force de l'âge » dit-il « alors allez-y doucement avec vous....... »

« Alors, elle n’est pas malade ? »

Une question le prit pris au dépourvu, le médecin s’étonna, puis se mit presque à hurler.

« Non, Votre Excellence. Sa Grâce est en excellente santé »

« Elle saute son cycle ...... mais elle est en bonne santé ? »

« Oui, Votre Excellence, c'est courant chez les femmes »

Il ne savait pas vraiment si c'était courant, car il est jamais vraiment consulté pour le saut d’un seul cycle mais l'homme en face de lui était différent, ne s’inquiétant nullement sur la grossesse mais voulant juste savoir si sa femme était malade.

« Je vois »

Shuden tambourina ses doigts sur le bureau. Le médecin lui expliquait que ce n'était rien, mais il ne lui faisait pas totalement confiance. De toute façon, il n'avait pas suivi son programme habituel parce qu'il était surchargé de travail.

« Tension mentale ? »

Repensant tout de suite à Thierry car ce n'était pas quelque chose qu'une noble normal connaîtrait, et si Valia avait été plus fragile, cela aurait pu être bien plus traumatisant, heureusement ce salaud était mort.

« Il fut aussi une nuisance pour les femmes des autres »

« Vous vous occupez bien d'elle »

« Oui, Votre Excellence, mais même si elle n’a rien demandé, j'ai décidé de lui offrir un traitement matin et soir »

« Traitement ? »

« Oui. Elle devra en prendre pour le moment, car cela améliorera ses forces »

« Hmm »

Shuden hocha légèrement la tête. Entendre le mot 'traitement' lui rappela soudain la période précédant leur départ où Valia n'avait pas très bien supporté le médicament à l'odeur amère. Elle n'arrêtait pas de secouer la tête avec une expression déprimée sur le visage, comme un mangeur difficile. Shuden la nourrit bouchée par bouchée, et elle finit par le finir.

« C'était mignon »

C'était si rafraîchissant d'entendre ma femme, qui est toujours si calme, vouloir refuser de manger

« Pourquoi sourit-il tout à coup ? » se demanda le docteur en regardant Son Excellence rire doucement.

Tome 3 – Chapitre 89 – Des histoires qui changent

Après le dîner, Shuden et Valia passaient du temps seuls ensemble.

Ce qu'ils faisait, changeait à chaque fois, se promenant côte à côte dans le jardin ou s'asseyant dans le bureau à simplement lire un livre, parfois, elle lui montrait d'abord la robe qu'elle allait porter pour le prochain goûter et très souvent, ils se retiraient très tôt dans leur chambre.

Proportionnellement, c'était la dernière qui était la plus bouleversante.

Mais cela ne sera pas possible pendant quelques jours, à cause de la grande fête qui se déroulerait dans quelques jours, Fleur avait apporté plusieurs nouvelles robes pour l'occasion. Valia en aimait une en particulier, une luxueuse robe bleu-gris mais lorsque Fleur lui demanda de l'essayer, elle toussa maladroitement.

[Hmmmm, Duchesse de Gart, je suis désolée de vous dire cela, mais.......]

La robe bleu-gris choisie par Valia laissait ses clavicules et ses épaules nues.

[Les marques sur ma peau s'estomperont si je les laisse tranquille une semaine ou deux, et ensuite je pourrai les couvrir parfaitement avec du maquillage.......]

Plus tard, en s’observant attentivement dans le miroir, elle remarqua que la zone menant à sa poitrine était tachetée de rouge pourpre mais un collier ne pouvait pas dissimuler ces marques d’amour. Les servantes n'ayant jamais fait la moindre remarque à ce sujet, Valia l'avait naturellement oublié.

Alors qu’au début de sa vie conjugale, toutes les servantes rougissaient, trop.......

Mais depuis cela avait bien changé, c'était compréhensible, vu qu’elle portait des marques de baisers quasi tous les jours, et lorsqu'elles s'estompaient, il les façonna à nouveau. Valia sentit son visage s'échauffer inutilement à cette simple évocation alors qu'elle se frottait les joues avec les mains espérant faire disparaitre les souvenirs langoureux, le médecin à côté d'elle lui demanda.

« Madame, vous vous sentez fiévreuse ? Si c’est le cas, certaines herbes peuvent vous aidez »

« Oh, non. Je ne me sens pas si chaude que ça »

Jamais elle n’avouera que la chaleur de ses joues n’était que la rémanence de leurs nuits torrides, heureusement le médecin ne sembla révélé sa gêne, se contentant de lui dire d'une voix aussi inquiète que possible « Si vous avez de la fièvre, vous devez me le dire »

« Je vous le dirai »

Le médecin ramassa le bol du traitement vide. Celui-ci semblait pas aussi mauvais en bouche que le précédent, mais bien sûr, ce n’était qu’une comparaison visuelle, lorsque Valia regarda sans mot dire le bol plein avant de finalement d’avaler une gorgée.

« Madame. Je en rapporterai demain matin »

Valia acquiesça à contrecœur.

« Vous l’avalez bien maintenant, quand je pense que vous n’arriviez pas du tout à le boire avant »

Les yeux gris argentés se tournèrent de côté vers Shuden qui inclinait son menton.

Toujours son regard était posé sur elle, Valia s’inclina légèrement vers Shuden, confortablement installé dans le canapé couleur chocolat noir

« Shu. Vous savez quoi ? »

« Hmm ? »

« Votre médecin est trop protecteur »

Valia chuchota à l'oreille de Shuden si près que le bout de son nez effleura sa joue en réaction un sourire sournois apparut dans ses yeux rouges.

« Alors, vous insinuez que vous n'avez pas besoin de prendre plus de traitement ? »

« Oui »

Valia sourit, comme si elle récompensait son mari d'avoir compris ses intentions.

Shuden sourit à son tour car voir Valia ainsi était incroyablement mignon.

« Madame » dit Shuden paresseusement « Ça ne ressemble pas à de la surprotection pour moi »

Les yeux gris argentés qui brillaient d'impatience se rétrécirent rapidement.

« Au cas où vous ne le sauriez pas, on m'a dit de prendre cette mixture pendant encore deux semaines ? »

« Vous devrez la boire, c'est censé être bon pour vous »

« ....... »

« Si vous ne voulez pas la prendre, je la prendrai avec vous »

En d'autres termes, avale-la…. Valia bouda.

***************************

Bien plus tard, au cœur de la nuit

La lune était brillante et les ombres profondes, Valia s'endormait par intermittence, incapable de trouver le vrai sommeil, caressant doucement le bras fort qui l’enlaçait en repensant aux paroles du médecin suite à son auscultation

[Madame, si vous avez sauté votre cycle, c'est à cause de la tension nerveuse qui s'est accumulée. Il n'y a rien d'anormal dans votre corps, alors allez-y doucement.]

Inconsciemment, Valia espérait entendre le mot 'enceinte', loin d’elle le besoin de perpétuer la lignée familiale des Garth, mais elle était curieuse, un enfant qui lui ressemblerait serait extraordinaire à bien des égards mais l'absence de portrait de lui enfant rendait la chose encore plus difficile à imaginer.

Ses cheveux blonds sont si beaux que j'aimerais avoir les mêmes Dans le passé, Shuden n'eut jamais d'enfants avec la Marquise, ayant même fini par divorcer. Tous ces détails étaient un sujet de moquerie dans les cercles sociaux, et Valia les découvrit lors de son travail de servantes auprès de la famille impériale Si la sainte était enceinte de l'enfant du premier prince, pourquoi la marquise, mariée bien avant Yeri, n'avait-elle pas pu tomber aussi enceinte ? Les paroles de la marquise étaient plus tranchantes qu'un couteau, car ils étaient restés sans enfant jusqu'à la fin.

Mal à l'aise, Valia se déplaça légèrement mais dès qu'elle se retourna, une main calleuse lui tapota lentement le dos, comme pour apaiser un enfant. Valia fit semblant de dormir pendant un moment, sa respiration étant régulière. Elle ne voulait pas réveiller complètement Shuden attendant un geste de sa main pour ouvrir les yeux.

« Aucun de nous n'a jamais eu d'enfant »

Ce n'était pas le cas, et ça ne l'était toujours pas.

Peut-être que cette fois-ci sera différente. ......

Valia s'appuya contre Shuden, restant allongée un long moment, incapable de dormir.

******************************

L'assistante de Fleur s’occupait méticuleusement de Valia.

« Ah, Hannah, toi aussi »

« Oui »

C'était le jour de la fête d'anniversaire de l’empereur et elle avait poussé Shuden à bout.

Grâce à Nae, Valia pouvait porter la robe bleu-gris, des marques substituaient, mais suffisamment légères pour être dissimuler grâce au maquillage malgré qu’il fallait une quantité telle que ce serait embarrassant d’en appliquer autant sur son visage que ce qu’il était nécessaire au-dessous de sa clavicule.

Pourtant, la robe de Fleur lui allait à ravir ; ce mélange de bleu-gris foncé et de crème atténué, avec de longs rubans de dentelle qui retombaient lourdement, lui donnait une allure classe sans être paraitre excessivement coquette - parfaite pour son statut de duchesse

Mais la pièce maitresse de sa tenue étincelait sur sa poitrine ; une étonnante rangée de diamants en forme de pétales tous provenaient du bouquet que Shuden lui avait offert et même si à l’origine, la robe était orné par d'autres bijoux, mais Valia demanda à les enlever car voulait y mettre des pétales de diamant

[De diamant ?]

En voyant le bouquet de pierres précieuses pour la première fois ce jour-là, Fleur sursauta, ne s'attendant pas à un bouquet de diamants, et encore moins à un tel bouquet éblouissant semblant composé de centaine de pierres précieuse au point de se refuser à imaginer combien il avait pu coûter.

« ......Il est étonnant de voir ce qu'un homme peut faire lorsqu'il est amoureux »

Le duc de Garth était un homme qui défiait le bon sens à bien des égards. Fleur observa le duc et à la duchesse lorsqu'ils partirent en calèche en direction des festivités impériales

« Pensez-vous qu'ils me croiraient si je leur disais cela ? »

Il était désormais de notoriété publique que l'inapprochable duc de Garth s'était entiché de sa femme. Les femmes de la noblesse voulaient en savoir plus, sans aucune arrière-pensées pour leur nuire mais simplement curieuses de connaître leur vie du couple.

Lorsque vous entendez parler d'une affaire aussi importante que la razzia sur l’ensemble des bijoux pour femme au sein d'une maison de vente lors d’enchères il était difficile de ne pas se montrer curieux des petits détails de la vie d'un jeune marié et à cet égard, Fleur, la créatrice exclusive, pouvait être une excellente source d'informations mais Fleur était taciturne mais perspicace.

« Ho, ho, ho, le comte vous regarde avec des yeux dégoulinants d’amour, tout comme Son Excellence le duc de Garth regarde sa duchesse lorsqu'elle s'habille »

Sachant que plus aucun commentaires ne serait ajouté après une comparaison de si bon goût.

Il était si naturel de vouloir imiter le comportement d'un aristocrate de haut rang. Ces derniers temps, Fleur remarqua que de plus en plus de couples d'aristocrates venaient ensemble au salon, elle avait même dû ajouter un canapé pour que les maris puissent s'asseoir.

Mais elle limita les comparaisons avec le couple ducale « Je ne peux pas me contenter de glisser ce genre de choses, cela va leur coûter une fortune »

Il était facile de se laisser emporter par la fantaisie donc Fleur décida de se taire pour ne pas ruiner les nobles de la capitale.

*******************************

La fête d'anniversaire de l'empereur se déroulait dans un grand théâtre du palais et était précédé d'une pièce de théâtre mais comme le lieu était différent que la salle de banquet habituel, les personnes pouvant y assister l’était aussi : sauf occasion spéciale, les familles étaient censées rester ensemble car les places pour la pièce étaient nominativement attribué aux familles invitées

« Par ici, Votre Excellence, duchesse de Garth »

Le serviteur, attendant dans les coulisses, introduisit poliment le duc et la duchesse de Garth dans le salon où la fête de l’empereur réunissait moins de personnes que le banquet impérial de l'année précédente car seules familles pouvant être invitées étaient celles qui possédaient une capitale ou un rang parmi les plus élevé ainsi les familles de rang inférieur n’étaient même pas invitées, même si le nombre de personnes présentes était sensiblement plus faible, leur statut et leur rang étaient hautement plus distingués.

Le duc et la duchesse de Garth sortaient du lot et le serviteur les escortèrent jusqu'au premier rang au siège le plus élevé de la tribune réservé à la noblesse, seul les membres de la famille impériale, y compris l'empereur, occupaient des sièges spéciaux qui nécessitent de monter une volée de marches.

Valia regarda avec curiosité la scène aux rideaux sombres. Etant arrivés juste à temps, le théâtre était déjà plongé dans l'obscurité, aucune nécessité à des salutations inutiles, car les sièges étaient très espacés. Valia chuchota à Shuden.

« Je n'ai jamais vu cette pièce lors du banquet impérial de l’année dernière »

« Oh, c’est parfaitement normal, parce que nous ne l’avons pas utilisé l'année dernière »

L'année dernière, l’anniversaire de l’empereur en lui-même avait mis de côté. En effet, à la même époque, un somptueux banquet impérial fut organisé pour la délégation de l'Union des Royaumes de l'Est ainsi de l'avis général, l'empereur actuel, Edgar VII, était un empereur plutôt frugal.

En fait, Shuden aurait préféré se passer de venir à la fête car le jour de l'anniversaire du monarque, les pièces de la cour impériale étaient principalement des histoires sur l’empereur ; qu'il s'agissait du légendaire Muhun, le roi de la nation, ou de son histoire d'amour avec l'impératrice, les pièces étaient magnifiquement conçues mais Shuden, qui avait déjà toutes vu, en était presque lassé d’autant que chacune d'entre elles était destinée à rehausser l'honneur de la famille impériale.

Non, rien de spécial.

Cette année, c'était un peu la même chose. Un jeune empereur battant d'un seul coup le chef de l'armée ennemie même si il avait adapté voir modifié, mais il mériterait toujours d'être appelé 'Le Muhun Légendaire'. Valia était soudainement curieuse, et elle se pencha légèrement vers Shuden.

« Shu. Vous savez, le Vicomte Canute »

« Hmm ? »

Pourquoi cette soudaine mention à son sujet ? Shuden inclina légèrement la tête vers Valia qui lui chuchota à l'oreille.

« Que lui est-il arrivé ? »

La fin de la guerre était célèbre dans son passé, où lors de la guerre contre l'Est, le marquis de Garth avait tué le vicomte Canute anéantissant l'armée de l'Est.

Mais aujourd’hui si l’histoire était différente, elle n’en était que plus célèbre parmi les chevaliers. Le marquis de Garth n'avait pas coupé la tête du vicomte Canute, ce qui était plus qu’étrange car, fidèle à sa réputation, il avait toujours pris la vie de ses ennemis, car tel chevalier digne de ce nom il n'hésiterait pas.

Pourtant, le marquis de Garth n'avait pas mortellement blessé le vicomte Canute ni même arraché son casque, signe d’humiliation et pour la première et dernière fois, il n'égorgea pas son ennemi.

Valia, avait entendu cette histoire et était naturellement curieuse. Pourquoi le marquis de Garth n'avait-il pas pris la vie du vicomte Canute, pourquoi avait-il renoncé à un tel honneur ? Il n'était pas exagéré de dire que tous les chevaliers de l'Empire du Gel se posaient des questions, sans jamais obtenir de réponse.

Shuden ne savait pas pourquoi Valia lui avait soudainement posé cette question mais à la question de sa femme, il répondit consciencieusement « J'ai été frappé au visage par une princesse orientale venue représenter les négociateurs.

« Il fut frappé au visage par une princesse orientale venue représenter les négociateurs

»

« Elle quoi ...... ? »

« Et j'ai cru comprendre qu'elle était retournée dans le Royaume de l'Est »

« Le marquis Joan, chef de la délégation de négociation, avait exigé une somme incroyable pour la rançon de Léo. L'Est » m'a-t-on dit « a payé sans négociation »

« Retourné......, c'est-à-dire vivant ? »

« Oui. Les blessures qu'il a reçues sur le champ de bataille étaient graves, alors je pense qu'il est probablement en convalescence »

Les blessures causées par Shuden n’était du qu’à ses coups de poing mais c'était un homme qui savait ce qu'il fallait dire et ce qu'il ne fallait pas dire devant sa femme.

« Pourquoi vous intéressez-vous soudain au vicomte Canute ? »

« C'est juste que les histoires de guerre m'ont rendu curieuse »

Ne sachant pas si le Vicomte Canute était mort, mais elle n'avait aucune idée de ce qui avait changé entre son passé et aujourd'hui pour qu'il eut la vie préservée, était-ce juste un caprice de cet homme ?

Shuden se tourna vers Valia et inclina légèrement le menton. Leurs corps étaient proches l'un de l'autre lorsqu’elle se penchait vers lui en chuchotant. Shuden mordilla légèrement le bout de l'oreille de Valia, juste devant lui. Elle sursauta et se couvrit le lobe de l'oreille, d’une voix paniquée elle demanda

« Qu'est-ce que vous faites ? »

« Parce que vous n'arrêtez pas de parler d'un autre homme »

« ...... »

« N’avais-je parlé seulement que d’un seul homme ? Non, j'ai des choses plus importantes à vous raconter »

Valia parla à voix basse.

« Ce n'est pas chez nous, Shu »

« Il fait sombre, et alors ? »

Certes, il faisait sombre dans la salle, mais la scène était suffisamment éclairée pour que les silhouettes soient visible tel des ombres chinoises si on l’on observait de dos mais est-ce que l’on pouvait deviner qu’il était en train de lui mordiller l'oreille ? Non. On aurait juste eu l'impression qu'il se penchait pour dire quelque chose, rationalisa Valia.

Cette fois, il l'embrassa sur la joue et bien assez longtemps pour que l'on le voit que c'était un baiser.

« ....... »

Ne pouvant correctement se rendre compte de la réaction de Valia, il en était pas moins très satisfait de lui-même, là où la bouche de Valia s'ouvrit d'embarras dans une protestation silencieuse mais choisi de rester stoïque en se redressant en se fixant sur la scène de théâtre dans le plus grand sérieux.

Entendant Shuden glousser doucement à côté d'elle, Valia choisit de l’ignorer prudemment.

Ps de Ciriolla : Ils sont vraiment si mignon dans leur relation.... pour ceux qui ont lu le manhwa vous avez du remarquer que l'on commence doucement a dépasser le dernier actuellement publié depuis le début de la mise en pause de sa publication....

Tome 3 – Chapitre 90 – Des histoires qui changent

La pièce se termina au bout de trois heures. Valia applaudit en pensant pour elle-même.

« C'était beaucoup plus amusant que je ne l'aurais cru »

Malgré le manque de solennité, les acteurs étaient très bons et la deuxième partie de la pièce, l'histoire d'amour entre l’empereur et l'impératrice, était très émouvante.

Une scène qui m'avait particulièrement frappée était celle de la confession du l’empereur en lui offrant un coffret orné de pierres précieuse devant ses courtisans puis lui donna un bouquet de fleurs le soir même.

Cette scène était très populaire parce qu'il s'agissait d'une histoire vraie, même si elle avait été fortement dramatisée.

La coutume consistant à offrir des bijoux et des bouquets de fleurs à une femme lorsqu'on lui faisait la cour venait de là. L'histoire était si connue qu'elle s'était étendue aux nobles d'autres pays. Pendant la scène, Valia tripota inconsciemment les diamants de sa robe.

Les rideaux s'écartèrent et les cristaux magiques s'allumèrent les uns après les autres.

Ensuite, les invités entrèrent dans une immense salle à manger qui ressemblait à une salle de banquet, buvant le vin offert par l'empereur, on prenait un repas et on saluait l'empereur dans l'ordre de son rang, c’était pourquoi seuls les comtes de la capitale et les personnes de rang supérieur étaient invités.

Valia regarda la scène avec étonnement. Les acteurs étaient tous descendus et l'empereur monta sur la scène. Apparemment, elle n'était pas la seule à avoir des doutes, car les nobles murmuraient. L'empereur Edgar VII prit la parole d'une voix grave.

« Aujourd'hui, à l'occasion de l'anniversaire de votre empereur, j'ai une annonce importante à faire aux nobles présents. Monte, Gusto »

Pendant que l'empereur parlait, ses serviteurs écartèrent les épais rideaux, laissant passer Gusto en habit blanc, escorté par une femme. Le bout des doigts de Valia se refroidit un instant.

« Qui est cette femme ? »

« Je ne l'ai jamais rencontrée auparavant »

« Une princesse d'un autre pays ? »

« Le Premier Prince est-il fiancé ? »

« Attendez, cette dame, cette écharpe sur son épaule doit être....... »

Une femme en robe blanche, semblable à celle de la grande prêtresse drapées sur ses épaules, manière symbolique de dire qu'elle était au-dessus de la grande prêtresse. Qui est cette femme et pourquoi porte-t-elle la robe de la grande prêtresse ?

« Hier encore, l'ensemble du Grand Conseil a été reconnu et béni. L'élue divine désignée dans les oracles a émergé du lac impérial »

Une élue des dieux ? Le murmure s'amplifia à ces mots incompréhensibles. L'empereur reporta son regard sur la femme. Hormis sa nervosité, elle semblait connaître l'escorte de Gusto.

« Béni par les dieux, l'Empire de Gel prospérera pendant mille ans »

Elle avait une peau ivoire et des cheveux noirs jusqu'aux épaules. Ses yeux sombres parcouraient prudemment l'assistance, comme s'ils cherchaient quelqu'un.

« Yeri Pian. La représentante de Dieu au palais impérial »

Deux regards se rencontrèrent comme un mensonge. Les yeux gris argentés de la personne assise au premier rang. Face à face, les pupilles des deux paires d'yeux semblent figées. Les lèvres se retroussèrent en un seul sourire.

« ....... »

A la vue de la bouche qui bougeait très légèrement, le cœur de Valia sembla s'arrêter de battre.

« ......Mon nom »

Personne d'autre dans la pièce ne le savait, mais Valia le savait.

« ......elle dit mon nom »

Yerry Pian Rageloff. Une fille mystérieuse qui apparut dans le lac impérial portant un oracle.

Appelée sainte, puis consacrée princesse héritière, elle devait devenir...

et l'appela du nom de Valia.

L'endroit où les nobles étaient assis était une grande salle reliée au théâtre. Les tables étaient dressées en fonction du nombre de familles présentes, ornées de nappes élégantes et de chandeliers argentés, et la table était remplie de toutes sortes de mets délicats.

Des plats appétissants étaient disposés devant eux, mais Shuden et Valia n'y touchèrent pas. Pas plus que les membres de la famille du duc de William, assis côte à côte en bout de table devant aller saluer l'empereur.

Saluer l'empereur était aussi une question de rang mais dans l'empire Gel, il y avait autant de titres de même rang que de lois impériales donc une subtile joute pour la position se jouait à chaque événement où le premier à être appelé était la plus prestigieuse des famille et c’étaitd'ailleurs la première année que Garth possédait le rang de duc.

L'attention portée aux deux familles était à la hauteur de l'ascension soudaine d'un représentant divin.

En termes de pouvoir, les Garth étaient clairement au-dessus des autres. Il en était ainsi depuis qu'il était marquis, et encore plus depuis qu'il obtient le titre de duc mais la famille du duc de William avait une longue tradition. Si l'on considérait que les Garth étaient ducs depuis seulement quelques mois, ils auraient au moins une longueur d'avance sur le plan cérémoniel. Les yeux et les oreilles de nombreux nobles étaient fixés sur la famille qui serait appelée en premier.

Parmi tous ces nobles, il y avait deux hommes et deux femmes qui ne s'intéressaient guère à ce genre de choses. L'un était Shuden, l'autre Valia. Ce premier était trop occupé à s'occuper de Valia pour s'intéresser aux autres.

Pourquoi ses mains sont-elles soudainement froides, elle a dû être surprise par quelque chose.

IL lui avait demandé et elle lui avait répondu que ce n'était rien, ce n’était pas faux car au finale ce n'était qu’une femme, une représentante de Dieu, qui montait sur scène et en redescendait, puis ayant échangé de brèves politesses avec quelques dames sur le chemin, mais rien de plus.

Shuden étudia attentivement le teint de Valia. Le chambellan en chef de l'empereur descendit de l'estrade. Les nobles dressèrent l'oreille pendant que le chambellan prit la parole d'une manière polie.

« Sa Majesté l'empereur convoque le duc de Garth »

**********************************

Le siège de l'empereur se trouvait sur une estrade.

Pour y accéder, il fallait monter un escalier d’une volée de marche, il était imprégné de symbolisme et de rituel.

« Par ici »

Shuden et Valia suivirent le chambellan dans l'escalier.

« La Sainte est là aussi, et comme Sa Majesté a déjà donné son accord, vous pouvez la traiter avec la courtoisie de Son Altesse Impériale »

Le représentant du dieu était soudain devenu une sainte. Valia serra et desserra ses mains nerveusement, prenant une petite inspiration discrète et se retrouva bientôt en présence de l'empereur.

« Oh, bienvenue »

Une grande table ronde était dressée au centre de la pièce et l'empereur était assis en bout de table, entouré de Gusto, d'Elvan et de Yeri, aucun autres membres de la famille royale que les deux princes. Pas même les princesse. C'était un spectacle familier pour les grands nobles comme Shuden.

Depuis la mort prématurée de l'impératrice, l'empereur n'avait plus pris d'impératrice.

La Première Concubine , la mère d'Elvan, avait pris le contrôle du registre à la place de l'impératrice décédée, mais selon le code impérial le plus strict, une impératrice est une impératrice. Elle ne pourra jamais prendre le siège de l'impératrice.

Pour une raison ou une autre, l'impératrice douairière était toujours été absente des fêtes d'anniversaire de l'empereur pendant des décennies. La raison en était que son cœur souffrait chaque fois qu'elle voyait le siège vide de l'impératrice douairière. Quelle que soit la véritable raison, l'absence de l'impératrice douairière entraînait naturellement celle des concubines de rang inférieur. Elles invoquaient toutes la même raison. Le plus haut fonctionnaire

Elles ne voulaient pas offenser la Première Concubine.

L'empereur, ne voulant pas perturber le registre, n'était pas intervenu. Avec l'assentiment de l'empereur, seuls le premier prince, Gusto, et le deuxième prince, Elvan, étaient autorisés à être présents. Ceux qui étaient moins puissants qu'eux n'osaient pas s'asseoir ensemble.

Mais c’était ici que la sainte était assis, si c'était ce que voulait l'empereur, ses intentions étaient claires, ayant l'air d'avoir le même âge que les deux princes, et ils étaient tous les deux célibataires.

« Je souhaite longue vie à Sa Majesté l'empereur »

Shuden et Valia inclinèrent la tête en signe de respect.

« Levez-vous, s'il vous plaît »

« Son Altesse Impériale »

L'empereur sourit, de bonne humeur tout comme Shuden l'avait prédit Il se réjouit de l'apparition soudaine de la sainte femme car la réputation de l'empire dépendait d'elle, il serait donc bon de l'avoir comme belle-fille. Elle semblait avoir à peu près le même âge que les deux princes.

Pour ce faire, il devait s'assurer qu'elle soit présentée aux principaux nobles de l'Empire. C'était la raison pour laquelle Yeri, qui n'était pas techniquement un membre de la famille royale, était traité comme une courtisane de l'impératrice et amené ici.

« Chambellan »

« Oui. Votre Majesté »

« Présentez-la »

« Oui. Votre Majesté. Voici le duc et la duchesse de Garth »

Yeri parut perplexe, son regard s'attardant un peu plus sur Shuden.

« Vous êtes le duc de Garth......, n'est-ce pas ? »

« Oui, madame. Le duc Shuden Garth »

« Et vous êtes....... »

Les yeux noirs se tournèrent lentement sur le côté. La noble aux yeux gris argentés qui se tenait tranquillement aux côtés du Duc de Garth. Le regard de Yeri s'attarda un long moment. Les sourcils de Valia se froncèrent légèrement tandis qu'elle sentait la pression puis Yeri ouvrit précipitamment la bouche.

« Je suis Chaeri......, ou Yeri Pian, et vous devez être la Duchesse de Garth, c'est un plaisir de vous rencontrer »

« C'est un honneur de vous rencontrer. Madame »

L'empereur s'esclaffa. Ils se ressemblaient tellement dans leurs salutations laconiques.

« Au fait, cela fait longtemps que je ne vous ai pas vus de si près. Je suis sûr que votre empereur aimerait savoir comment la duchesse se porte, et comment vous vous portez ?

»

Valia inclina respectueusement la tête.

« Par la grâce de l'empereur, je suis en paix »

« Je suis heureux de l'entendre, car j'ai été très peinée de renvoyer le duc alors que la duchesse était malade »

« Je ne l'ai pas porté à mon coeur, je vous demande pardon »

« La duchesse est si compréhensive, cela rend le coeur de votre empereur plus facile »

« L'empereur arrive »

« Mais ce n'est pas très monarchique de votre part de laisser passer ça. Je vais faire servir mon vin préféré, Chambellan »

« Oui, monsieur. Votre Majesté, je l'ai déjà préparé »

Les boissons de l'empereur variaient en fonction du rang et de la faveur. Le duc et la duchesse de Garth reçurent le meilleur vin, valant cher tout en étant rare Après un toast cérémonieux, ils regagnèrent leur place.

« Passez une bonne soirée. Duc de Garth et duchesse »

« Merci pour votre hospitalité »

Il s'exécuta, mais Valia avait hâte de rentrer chez elle ; la nourriture sur la table n'avait pas l'air appétissante du tout. Elle ne pourrait probablement pas manger plus de quelques bouchées lorsqu'elle s'assiéra à nouveau. C'était bizarre de ne pas pouvoir manger la moindre bouchée

Si ça nous a pris autant de temps, ça va prendre beaucoup de temps pour finir.

Elle avait tellement hâte de rentrer à la maison, son corps était moite à cause du choc et de la nervosité, ressentant également un léger mal de tête et rêva de rentrer chez elle pour enlever sa robe lourde et de se reposer.

« Shu. Où allez-vous ? Nos sièges sont là-bas »

« Allons au manoir »

« Quoi ? »

Shuden jeta un coup d'œil à Valia. Ses yeux rouges semblaient transpercer son visage

« Vous ne vous sentez pas bien, n'est-ce pas ? »

Elle ne s’en étais même pas rendu compte que c’était visible mais Shuden appela son serviteur, puis s'éloigna, emportant Valia avec lui.

Ps de Ciriolla : désole j'ai posté le 91 avant le 90... je dois être fatiguée

Tome 3 – Chapitre 91 – Des histoires qui changent

Les nobles présents dans la salle étaient en effervescence. La moitié d'entre eux parlait de la femme qui était censée être l'élue de Dieu, et l'autre moitié parlait du duc de Garth.

La première maison à être appelée fut celle du Duc de Garth. Le message était claire ; les Garth seraient désormais la première famille à être invoquée lors de la cérémonie devenant de fait la première parmi la noblesse ainsi était en effet l'ordre de l'empereur Edgar VII, qui préférait la épée à l'orthodoxie. Nul doute que le duc de Garth était un grand leader du code d'honneur qu'il avait établi.

Au milieu de toutes ces spéculations, les membres de la maison du duc de Guillaume firent la grimace. Le duc William, la duchesse mère et leur fils aîné, Herne William, héritier de la maison William ainsi que leur fille unique, Carnier William, seule duchesse de l'Empire, était par contre absente, bannie au domaine quelques jours auparavant C'est une bonne chose qu'elle fut envoyée au duché

C'était du moins ce que pensait la duchesse mère de William et en quittant le théâtre pour se rendre dans la salle d’honneur, elle en profita pour parler à Valia, au milieu des salutations, elle glissa

[Carnier, l'enfant a été envoyé au domaine].

[Je vois].

La réponse lui sembla trop calme au point de se demander si elle devait s'excuser plus ou moins en voyant la réaction de Valia, mais il semblait qu’elle risquait de s’enfoncer encore plus dans l’erreur mais le duchesse mère de William, du caractère trop fière, fit immédiatement une sorte de grimace lors de ses excuses

[Duchesse de Garten, si vous avez été offensée par le comportement grossier de votre fille.......]

[Il n'y a pas de quoi s'offusquer, c'est juste que la duchesse William a donné une leçon à sa fille].

L'envoi de Carnier au domaine pour une question de discipline personnelle était un geste généreux. Valia aurait pu l'attraper si elle l'avait vraiment voulu, mais elle ne l'avait pas fait ainsi ne risquait pas de mordre n’étant plus à porter de mâchoire déduisit la duchesse mère du comportement de Valia jusqu'à présent.

Laissant sans protestation, les Garth être appelé en premier permettant ainsi d’assurer la sécurité de la famille, car si l’honorer du nom de famille était important, mais pas autant que préserver l’intégrité de celle-ci.

Il y avait une certaine amertume dans ces réflexions sur le fait que la famille du duc de William avait été reléguée au second plan, mais le fils Herne, héritier du titre William avait un point de vue différent.

Le jeune Herne de William était un homme vieux jeu et coincé, pensant que l’éducation des hommes et des femmes devaient être parfaitement distingue Herne méprisait les cercles sociaux dominés par les femmes, et pourtant il profitait pleinement de la domination de Carnier et fut immédiatement dégoûté de ne plus disposé des privilèges dont il avait pu bénéficier, même si il ignorait les détails, il s’en moquait ce suffisant des paroles de sa mère « Carnier a été grossière au goûter de la duchesse de Garth ! »

Herne, dont le regard hostile se fixa sur le postérieur de la duchesse de Garth pendant tout ce temps, plissa les yeux. Dès que le duc et la duchesse descendirent de l'estrade, il appelle son serviteur. Puis, sans un regard en arrière, partit, là où peu de nobles seraient les premiers à quitter une soirée sur invitation impériale Je vois que Garth est toujours aussi hautain

« Il peut s'en tirer comme ça » Herne se mordilla la lèvre.

*********************************

Valia était perplexe. Shuden avait vraiment et irrémédiablement quitté le hall en lui tenant la main. Le serviteur le suivant depuis la salle transpirait à grosses gouttes et c’était pas le seul mais c’était le cas pour tous ceux qui assistèrent à la scène .

« ...... ne devrait-elle pas ressembler à cela ? »

C'était la fête d'anniversaire de l'empereur, pas un événement anodin. Bien qu’inquiète des répercussions, mais ne souhaitant pas l’arrêter pour autant, son esprit se noyait dans les contradictions mais c'était ainsi mais Valia avait vraiment envie de se reposer, l'épuisement de sa surprise pesant sur elle comme un roc. Finalement, elle pinça les lèvres.

« Vous vous vraiment rentrez tous les deux ? Vous êtes sûrs ? »

Les domestiques mouraient d'envie de suivre. Vous ne savez pas que c'est l'anniversaire de l'empereur ? Pourquoi sort-il si soudainement ? Personne compris pourquoi.

Naturellement, une profonde angoisse les assaillaient

« Dois-je l'arrêter, mais si je le fais, vais-je mourir...... ? »

Le regard latéral sans expression du duc de Garth lui fit peur se tournant vers la duchesse, il resta bouche bée car en en juger par la simple atmosphère, elle semblait encore moins pressée que le duc de Garth

Le serviteur n’avait jamais voulu froisser le couple ducal, car il n'avait qu'un seul but sur cette terre: survivre longtemps et avec la santé.

« Que dois-je dire au majordome impérial ? » Je n'avais pas l'intention de me tenir au-dessus de là.......

Le duc et la duchesse de Garth avaient agi inconsidérément, et le fait d’être à leur service à ce moment précis l’aura mis dans une situation très embarrassante, à son retour, il devra faire un rapport au majordome impérial, mais que dire, il avait trop peur pour poser des questions et tout aussi peur de ne pas pouvoir répondre. Tandis que le serviteur était désemparé, le duc de Garth continuait à marcher d'un pas ferme.

Se dirigeant vers le hall des carrosses, c’était un privilège réservé au jour de la fête du l’empereur, seul jour ou les carrosses de la noblesse invitée était autorisé à entrer dans le palais ; chacun parfaitement reconnaissables avec leurs blasons étaient disposés de façon ordonnée, celui de la famille de Garth était d'un noir imposant, se démarquant fortement de tous les autres carrosses.

« Votre Excellence, Madame ? »

Le cocher, qui se reposait sur le siège du cocher, sursauta.

Ne l’ayant pas entendu arrivé, son apparition soudaine l’avait donc surpris même les autres cochers à proximité s’interrogèrent sur cette arrivée précoce

« Que faites-vous ici ? »

« Nous rentrons. S'il vous plaît, occupez-vous d'abord de ma femme »

« Retourner à la maison ? Personne d'autre n'est sorti ? »

En tant que cocher d'un noble de haut rang, il savait quand une fête de l’empereur se terminait, mais là il «était bien trop tôt mais il était surtout au service de Garth donc passa outre sa surprise et s'inclina immédiatement.

« Madame. Veuillez monter dans la voiture »

Valia monta dans le carrosse avec l'aide du cocher pendant que le serviteur regarda l'ourlet de sa robe bleu-gris disparaître dans la voiture.

« Je ne me sens pas très bien aujourd'hui »

Réalisa un peu tard qu'il s'adressait à lui, le serviteur regarda le duc de Garth d'un air quelque peu abasourdi.

« Oui......, oui ? »

« J’ai l’impression que mon corps ne va pas bien »

« Votre corps....... »

Soudain, le corps du duc de Garth apparu dans ses yeux, impeccablement vêtu d'un costume noir et brillant, digne d'une fête d'anniversaire, les lignes de son corps montraient un corps solide, ne semblant pas d’avoir l'air de souffrir de quoi que ce soit, sans compter son teint beaucoup trop sain.......

« Oui, je comprends, je le dirai au majordome impérial, rentrez chez vous et reposez-vous bien »

Je vivrai longtemps, très longtemps. Le serviteur escorta le duc jusqu'à son carrosse, et pour son rapport, il comptais simplement raconter aux mots près ce qu’il avait entendu ni plus ni moins

Le visage du serviteur était sombre lorsqu'il se détourna

****************************

Dans la voiture, Valia était agitée en réaction à cette sortie aussi abrupte de la fête du l’empereur, si au début elle s’en inquiéta mais une fois en route, ce fut une toute autre inquiétude qui prévalue, maintenant, elle était trop occupée à penser à Yeri pour penser à quoi que ce soit d'autre.

« ...... Ce n'est pas pareil. J'ai dix-neuf ans maintenant »

La Yeri du passé était apparue au lac impérial à l'âge de vingt-deux ans, travaillant déjà une jeune fille d'escorte alors que la Valia actuelle avait dix-neuf ans, une différence de 3

ans par rapport à ses souvenirs

« Est-ce parce que je me suis portée volontaire pour devenir princesse ? »

Tout comme le battement d'ailes d'un papillon pouvait changer la taille du vent, Valia était devenue la princesse de Shuden provoquant beaucoup de changement, il était donc logique que cela affecte aussi le moment de l'apparition de Yeri ainsi la princesse était arrivée tôt, la sainte devait arriver tôt.

« Mais surtout, comment connaissait-elle mon nom et pourquoi m'appelait-elle ? »

Impossible qu’elle se trompa, Valia reconnut la forme de sa bouche lorsqu'elle l’avait appelé par mon nom, Shuden l’avait prononcé si souvent qu’elle le reconnaitrait, l’ayant vu assez souvent pour qu'il soit familier, tout comme un baiser sur la joue ainsi Yeri avait clairement prononcé le nom de Valia.

« Je me demande si les grandes prêtres l'avaient prévenue à l'avance »

Il n'était pas exclu que Yeri, une sainte, avait été avertie de l'existence de Valia, une princesse, c’était une explication plus naturelle, en effet, et plus réaliste, pour expliquer cette situation

Mais quel est le réalisme quand on parle d’une élue des dieux ? Valia se mordit légèrement la lèvre. Une fois qu'elle avait débarrassé son esprit de ses confortables hypothèses, il ne restait plus qu'une seule chose.

Que Yeri, elle aussi, se souvenait du passé.

« Si c'est le cas, alors....... sait-elle que je me souviens du passé ? »

Rien n'était sûr mais Valia décida de faire semblant de ne pas savoir, car il n'y avait aucune raison pour qu'elle parla la première et puis même, en tant que membre des Garth, Valia se rendait rarement au palais ; quand elle y allait, le palais était suffisamment grand pour qu'elle ne croise personne, à moins qu'elle ne le veuille vraiment

Même si elle essayait de relativiser et d’alléger ses crainte, son cœur se sentait lourd car n'arrivant pas à se débarrasser de ses sentiments compliqués, tout cela lui fit pousser un soupir

Peu après, Shuden entra dans la voiture et s'assit à côté d'elle. Elle sourit, même si ils durent quitter la fête du l’empereur lorsqu'elle se rendit compte qu'il était de mauvaise humeur.

« Shu»

Cela ne servit pas à grand-chose. Des yeux d'un rouge intense se plantèrent dans les siens.

« Valia »

Sa voix était plus basse que d'habitude, et elle battit des cils devant le regard perçant de ses yeux. Shuden demanda.

« Etes-vous malade ? »

« ...... ? Non. Je ne suis pas malade »

« Alors pourquoi as-tu une mauvaise mine ? »

« Je suppose que je suis juste nerveuse »

« Ne mentez pas »

« ....... »

Normalement elle aurais cherché une excuse, mais pour l'instant, sa tête était pleine de pensées acérées, surprise, troublée et fatiguée, son cerveau lui semblait lent à tourner n’arrivant pas à trouver la moindre excuse.

Sans compter que Shuden était déjà convaincu qu'il lui était arrivé quelque chose, aucun mensonge de pacotille ne fonctionnerait pas et pour couronner le tout, Valia était

d'humeur très fragile, bien plu susceptible de s’ouvrir dons ne pouvant rien dire d'autre, elle lui posa une question

« .....shu »

Valia prit enfin la parole.

« Cette femme......, la sainte »

« Hmm ? »

« Comment était-elle ? »

« ......comment était-elle ? »

« Tu sais comment elle te regardait. »

Le regard de Yeri s’était attardé un instant sur Shuden, il se demanda s'il n'était pas trop sensible, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être dérangé.

« Quand m'a-t-elle regardé ? »

« Quand je l'ai salué tout à l'heure »

« Je le sais quand je te vois, je suppose. Je n'ai même pas réalisé qu'elle m'avait regarder

»

Il n'avait pas réfléchi, mais il y avait quelque chose qui clochait maintenant qu’il y pensait, pourquoi m'a-t-elle demandé ce que je pensais d'elle ? Lorsque vous êtes en présence de la femme que vous aimez, vos sens aiguisaient au point de devenir agiles et l'instinct de Shuden lui disait qu'il ne devait pas laisser passer ça.

Shuden ouvrit la bouche, ses yeux gris argentés semblant plus complexes que d'habitude.

« Valia »

« Oui ? »

« Juste au cas où » demanda-t-il, comme s'il s'agissait d'une possibilité réelle.

« Vous croyez que j'ai le béguin pour la sainte ? »

Il y eut un silence mais Valia répondit un temps trop tard.

« C'est ....... »

Pendant un instant, il en fut choqué, au point d’avoir l'impression d'avoir reçu un coup sur la tête. Pourquoi affirme-t-elle cela ? Shuden ressentit une soudaine pointe de ressentiment. Il ne savait même pas si la sainte l'avait regarder ou non. Combien de femmes n'avaient pas pu le quitter des yeux dans sa vie ?

Après n'avoir rien dit, il demanda soudain « Pourquoi ? »

« ......Pourquoi aurais-je le béguin pour cette sainte ? »

Sérieusement, Shuden ne se souvenait même pas du visage de la sainte, ne prêtant pas attention à ce qui se passait, n’ayant d’yeux que Valia à la fête ce soir, ce qui rendait la situation encore plus frustrante, comment pourrait-il avoir le béguin pour la sainte qu'il n'avait aperçu que l'espace d'un instant, et c'était pour ça qu'elle le regardait si fixement.

« Non, je pense juste que c'est une personne spéciale....... C'est pour ça que j'ai demandé, et je m'excuse si je t'ai offensé »

Lâchant le morceau Valia se sentit mal. Cette variable inattendue, le chevauchement avec ses pensées passées, la rendait nerveuse mais ce qui était dans le passé n’était pas forcement dans le présent ainsi Valia demanda prudemment à Shuden, qui ne répondit pas.

« ......shu. Etes-vous en colère ? »

« Je ne suis pas en colère, c'est juste que je ne comprends pas »

« ...... Je suis désolée »

Les yeux rouges se tournèrent vers Valia, comme s'il réfléchissait à quelque chose, car oui, il ne comprenait vraiment pas, et il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle elle agissait soudainement comme ça et comme il savait qu'elle n'était pas du genre à dire quelque chose comme ça sans raison, sur un simple coup de tête étant la prudence même.

Elle demandait parce qu'elle avait quelque chose qui la secouait profondément

« Vous n'avez pas dit grand-chose sur la troisième princesse »

Il lui avait parlé de sa rencontre avec la troisième princesse, si les yeux de Valia se rétrécirent un peu, mais elle ne réagit pas. Shuden n'arrivait pas à comprendre quelle était la différence entre une princesse et une sainte. Comme il n'y avait aucun moyen de le savoir, il allait devoir le découvrir par lui-même.

Sa femme était déjà pleine d'excuses, et lui demander ne ferait qu'aggraver la situation…

Un silence s’installa… Shuden pensa comprendre enfin la différence entre la princesse et la sainte.

« Valia »

« Quoi ? »

« Je retire ce que j'ai dit sur le fait que j'aimais les cheveux noirs »

« Vous êtes ...... ? »

« J'aime les yeux gris argentés »

Les yeux gris argentés étaient rares, donc ça devrait être bon. Shuden en était arrivé à sa propre conclusion car à part cela, il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle Valia parlait soudainement de la sainte, la seule chose qu'il pouvait soupçonner, se souvenant que la sainte avait des cheveux noirs.

« ....... »

La bouche de Valia s'ouvrit un peu, puis se referma, puis rit doucement. Oh, mon Dieu.

Comment cet homme pouvait-il être aussi mignon ? Son cœur douloureux il y a encore un instant fondit sous la chaleur de l’affection de Shuden et en une impulsion, Valia jeta ses bras autour de son cou

« J'ai dit ce qu'il ne fallait pas, je suis désolée »

« Si tu es désolée, n'y pense plus à l'avenir. Ma femme pense que je tombe amoureux quand je vois une femme aux cheveux noirs »

Malgré son sarcasme, Shuden prit Valia dans ses bras malgré son indignation face à ce malentendu, il ne pouvait ne pas apprécier qu'elle se lova si près de lui de sa propre initiative. Shuden lui caressa le dos délicatement

« Au fait, Shu. J'aime bien tes cheveux blonds »

Shuden sourit au son de sa voix.

« Les blonds sont rares, n'est-ce pas ? »

« J'aime aussi tes yeux rouges »

« A part ça ? »

« Quoi ? »

« Autre chose ? » demanda Shuden paresseusement.

« Uh......, oui ? »

Saisissant le poignet de Valia, il tira à lui sa paume fine pour lui faire caresser lentement la cuisse. Elle pouvait sentir les muscles de ses cuisses à travers le tissu luxueux. Valia connaissait bien le pouvoir du Shuden. Non, attendez. Si je vais plus loin dans cette.......

Les doigts de Valia se crispèrent au contact de quelque chose, et son visage rougit.

« Shu, c'est, euh, euh. Même ici....... »

« Personne ne regarde »

“Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non. Je porte cette robe »

La main de Shuden saisit sans effort l'ourlet de la jupe, puis s'y enfonça avec un sourire ironique traversant son visage, son regard qui disait « Est-ce que c'est bien ? » Tandis que Valia paniquait, Shuden caressait ses jambes et ses cuisses couvertes de bas qui remontaient jusqu’au haut de ses cuisses.

Mais le haut des bas et les sous-vêtements, il y avait un court espace de peau nue, Shuden préférait cela aux bas de soie, cette sensation d'une peau sèche et douce.

Si seulement Valia avait porté une robe un peu moins volumineuse, c'était dommage.

Soudain, ses yeux aperçurent la peau blanche sous le collier, si propre, sans la moindre marque rouge ; c’était pour cela qu’il avait été repousser ses derniers jours.

Il avait se tenir à l’écart de Valia dans la voiture ce matin, elle l’avait fait asseoir en face parce qu'elle disait que cela abîmerait les plis de sa robe.

« En parlant de ça » dit-il « je suppose que l’anniversaire de l’empereur est terminé »

Techniquement, ce n'était pas fini, mais qu'importe, il était sur le chemin du retour au manoir. Shuden s’approcha encore plus de Valia puis baissant la tête, il lui suça la peau comme si c'était du miel et l'embrassa à la limite de la morsure un peu piquante faisant tressaillir Valia

Ses lèvres qui passaient sur sa clavicule, ses lèvres qui laissaient une marque sur son cou, repoussant le collier encombrant, puis suivaient la ligne du cou jusqu'à son lobe d'oreille. A la sensation de son souffle, Valia se colla involontairement contre la poitrine de Shuden, qui attrapa son oreille avec ses lèvres dans une caresse taquine, puis la relâcha.

« Cette foutue fête de l’empereur me rendait folle »

Il ne savait pas si elle le savait….

Shuden pressa le sein de Valia, si il dut de contenter de la sensation à travers la dentelle et le tissu, mais la forme était ferme dans sa main tranvant quand même dommage qu’il ne puisse pas l'enlever tout de suite. Enfin, il pourrait l'enlever, mais ça prendrait du temps à lui remettre, et il savait bien que Valia n'aimerait pas ça.

Malgré sa déception, Shuden décida de s'en tenir à ce qu'il pouvait toucher. Il la souleva doucement pour l’assoir sur ses cuisse. Leurs regards se croisèrent, ses jambes s'écartèrent, puis il souleva l'ourlet de sa robe. Les plis délicats de sa jupe étaient déformés, mais elle s'en moquait.

Shuden pressa leurs lèvres l'une contre l'autre dans un baiser taquin, la mordillant pendant que ses mains jouaient avec les bords de la culotte de Valia.

Glissant le long de l’abdomen mince, puis dépassant le doux monticule, délicatement ses longs doigts se glissèrent dans le tissu fin.

« Mmmmm....... »

Les doigts de l'homme effleurèrent habilement son clitoris, provoquant un petit frisson dans son dos. Le corps de Valia frémit à chaque effleurement, cette sensation l’électrisant jusqu’au bout de ses orteils. Déconcerté Valia ne lui rendait pas assez bien le baiser donc Shuden utilisa son autre main pour bercer la nuque pour pouvoir enfoncer profondément sa langue

« Hmph....... »

Le baiser était aussi torride que le sexe mais après avoir échauffer Valia un peu plus longtemps, Shuden fit glisser ses doigts un peu plus loin pour s'enfoncer dans sa fente brûlante.

« Ah, ......shu »

Comme elle est enchanteresse cette petite voix qui m'appellait. Les sourcils légèrement froncés et les yeux légèrement embrouillés, même la façon dont le baiser fut interrompu par une main qui s'agita était adorable trouvant même la respiration irrégulière charmante, Shuden déposa un doux baiser sur les lèvres de Valia, et il leva la tête, retirant ses doigts de l'humidité.

« Valia »

Le visage de Valia rougit rapidement en voyant Shuden porter le doigt humide à ses lèvres, il admirant ses joues rougies, et le lécha lentement. Ses yeux rouges restèrent fixés sur les siens. Valia déglutit sèchement.

« Vous êtes très mouillée »

Il ne faisait que lécher ses doigts, et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi cela lui semblait si érotique et ses yeux décadents qui ne la lâchaient jamais Shuden déboucla son pantalon. Ses yeux gris argentés se tournèrent naturellement vers les siens, et après tout ce temps passées à coucher avec lui, elle n'était plus aussi timide qu'avant, arrivant à tout voir : la forme, la couleur, la taille, l'épaisseur même si elle ne l’observait jamais longtemps, elle n'en avait pas le temps.

Comme maintenant, par exemple.

Il la souleva légèrement et l'attira dans ses bras, leurs corps se pressant l'un contre l'autre. Ne prenant même la peine d'enlever les sous-vêtements de Valia, il se contenta de les écarter sur le côté. Pour Shuden, trouver l'entrée sans regarder était aussi facile que de respirer.

Il était doué pour tout, ne l'avait-il toujours été ? Le fait qu'elle soit couverte par l'ourlet de sa robe fluide aurait ne pas l’aider mais Shuden prit Valia dans ses bras et furent imbriqués en un instant dans un gémissement. Aspirant une bouffée d'air, Valia enfouit son menton dans l'épaule de Shuden.

Il saisit de ses deux mains son bassin et commença à bouger. Cette position était très bien, mais elle limitait l'amplitude de ses mouvements. Naturellement, les poussées étaient fortes et rapides.

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

C'était la première fois qu’il le faisait dans une calèche mais malgré tous les traitements magiques coûteux qui rendait la voiture de Garth confortable et inébranlable, mais elle ne ressemblait ni à un lit, ni à un bureau, ni à un canapé. Craignant que le cocher ne l'entende, Valia étouffa un gémissement du mieux qu'elle put.

« Ugh...... ! »

Shuden souleva le menton de Valia qui étouffait un gémissement pour l'embrasser, sa langue s'insinua dans sa bouche et jusqu’à son âme. Sa respiration, à peine maintenue, devint rapidement erratique, la verge qui remplissait sa moitié inférieure la stimulait sans relâche.

« Ah ! »

À chaque poussée, les fesses de Shuden se remplissaient d'une tension brûlante. Des mouvements impitoyables et explosifs qui semblaient transpercer ses entrailles lui donnant l'impression que sa tête allait fondre sous l'effet du plaisir. Les yeux gris argentés s’étaient éteints alors que Valia s'efforçait de résister aux poussées incessantes de Shuden laissant un faible gémissement s'échappa de ses lèvres.

Valia avait résisté à la rudesse des mouvements de Shuden, mais elle avait fini par le mordre à pleines dents. Elle ne semblait pas se rendre compte qu'elle ressentait toujours une stimulation considérable en même temps que la pénétration.

« ......haa »

Sentant qu'il allait jouir à tout moment, Shuden arrêta sa poussée.

« Valia, détendez-vous »

Elle secoua la tête. Son visage rougit.

« ......Vous bougez trop fort.'

« Je ne bouge pas fort, alors détendez-vous »

Le gémissement dans sa voix semblait trop lascif.

« ......vraiment ? »

Valia demanda deux fois, comme pour confirmer, et ce ne fut qu'à ce moment-là qu'elle se détendit. La pression qui l'avait poussé à agir se relâcha un peu. Shuden laissa échapper un petit gémissement. Le relâchement était bon, mais Valia enfouit son visage dans mon épaule alors qu’il voulait continuer à l'embrasser.

Mais elle avait du mal à respirer. En fait, c’était difficile, parce qu’elle cherchait à garder la bouche fermée pour ne pas gémir.

Comme promis, Shuden la pénétra plus lentement qu'avant, cela ne l’ennuya pas, il se rattraperai au lit.. Les parois intérieures étaient très serrées et le sperme se précipita à l'extrémité de mon pénis gonflé.

« Hmph....... »

Après avoir joui deux fois, Valia s'affaissa dans les bras de Shuden. Elle savait que ses fluides corporels coulaient, mais elle se sentait toujours étourdie juste après un orgasme. Shuden inclina son menton et embrassa sa tempe. Il avait envie d'en faire plus, mais il était dommage que la calèche ne le lui permette pas, se consolant en pensant au lit qui les attentait dans la chambre à coucher lorsqu’ils arriveraient au manoir, mais déplora le temps qui les séparait entre les deux.

Pourquoi ma femme est-elle si belle, et pourquoi la chambre est si loin ?

Il n'existe pas de moyen qui vous ramène directement à l'endroit d'où vous venez. Les mages impériaux n'avaient aucune idée de ce qu'ils fallait réellement. Si les sorciers qui avaient travaillé si dur chaque jour et chaque nuit l’entendait, ils se frapperaient la poitrine de frustration.

Shuden replaça les sous-vêtements de Valia et baissa sa jupe. Une fois qu'il repoussa une mèche de cheveux du front de la jeune femme, il aperçut son cou, couvert de marques rouges tachetées.

On aurait dit que des fleurs avaient éclos sur sa peau impeccable, et Shuden passa ses doigts dessus. C'était la faute des mages qui n'avaient pas développé la distorsion de la route plus tôt.

« Valia »

« Oui ? »

« Vous devriez mettre ceci »

Shuden enleva sa veste puis il la mit sur les épaules de Valia.

Elle épousait son cou et sa clavicule, s’accrochant à ses épaules pour retomber tout droit. Pour la première fois, elle se rendit compte de la taille de Shuden. Valia ferma les yeux, appréciant l'odeur de son corps et la chaleur de sa veste.

« Et s'ils pensent que j'ai froid ? Ou que ma robe est ruinée ? ....... »

Les serviteurs de Garth étaient inquiets, surtout Paul, Sarah et le docteur. Valia sortit de la voiture, essayant de trouver une excuse convenable. Les employés qui l'attendaient déjà se baissèrent en file mais contrairement à ses inquiétudes, personne ne lui demanda ce qui ne allait pas, ni pourquoi avait-elle pris la peine de s’envelopper dans la veste de Shuden ? comme si c’était la chose la plus naturelle au monde

Un peu gênée, Valia toussa en vain.

Tome 3 – Chapitre 92 – Des histoires qui changent

« Vraiment ? Il a dit qu'il ne se sentait pas bien ? »

« Oui, Votre Majesté, c'est ce qu'il a dit au serviteur lui-même »

« C'est étrange »

L'empereur secoua la tête ayant vu Shuden enchainer les nuits blanches avant son départ au front et revenir de la guerre contre l’Est sans la moindre blessure.

« Je vais devoir commander des herbes pour le soigner, chambellan. Je veux que vous que vous choisissiez vous-même les meilleures et que vous les envoyiez au manoir de Garth »

« Comme vous voulez »

Le duc se sentant mal, il demanda à son chambellan de choisir et d'envoyer des herbes, témoignant ainsi la confiance et la loyauté de l'empereur envers le duc de Garth ; Gusto resta silencieux, mais Elvan en eut mal au ventre.

« Comment ose-t-il quitter la fête d'anniversaire de l'empereur au milieu de la nuit, avec une telle justification pitoyable ? Quelle arrogance ! »

Cette critique facile dénotait un manque de confiance, celle nécessaire pour amener Shuden Garth à être à ses côtés, pour Elvan, le duc Garth avait un gout plus qu’amer, le maudissant parce qu’il n’arrivait pas avancer pour s’en faire un allié mais récemment, il pensa avoir obtenu de bonnes informations en la faiblesse du duc Garth et il comptait bien si accrocher et secouer la trop grande confiance du duc Pourtant, il ne put pas s'empêcher de douter

« Votre Majesté, je crois que vous buvez trop »

Gusto protesta, et l'empereur gloussa.

« Je suis de bonne humeur, alors l'alcool passe bien, mais si je bois encore, j'ai peur d'être déshonoré, alors vous avez raison, je devrais arrêter »

L'empereur posa son verre à moitié vide, l'air légèrement éméché et jovial.

« Est ce que la sainte s'amuse ? »

Yeri sirotait son verre même si elle avait un peu bu, elle n'avait pas l'air ivre.

« Oui. Votre Majesté »

« Pourquoi continuez-vous à être si formelle ? Même si vous dites que vous me traitez avec la courtoisie d'une impératrice, vous êtes une sainte des dieux »

« C’est juste que c'est ...... plus pratique pour moi »

« Alors je n'y peux rien. Faites ce que vous voulez »

« Merci, mais, Votre Majesté »

Yeri hésita un instant.

« Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais retourner dans mes quartiers »

« Oh, je vois, pas besoin d'être si formel »

L'empereur sourit de son air bon enfant. Il était bon d'être perçu comme un monarque bienveillant, d'avoir gagné les faveurs de la sainte en tout cas, simple question d’image et de prestige.

« Elvan. Vous raccompagnerez la sainte vous-même »

« Père, à votre service »

Elvan se leva et s'inclina respectueusement devant Yeri.

Il tendit la main à la manière d'un gentleman.

« Madame. Laissez-moi vous escorter jusqu'au palais »

Yeri prit la main tendue sans un mot. La sainte en robe blanche et le prince en costume noir s'éloignèrent.

« Ils ont l'air si bien ensemble. Ils formaient un couple si pittoresque quand elle était avec Gusto, et maintenant avec Elvan. Mes fils me ressemblent »

L'empereur d'âge moyen, qui était plutôt beau dans sa jeunesse (pour autant qu'il s'en souvienne) et qui avait attiré un certain nombre de femmes, était satisfait, même si ses souvenirs étaient bien sûr légèrement enjolivés. Ni Gusto ni Elvan ressemblaient à leurs mères respectives mais plus à l'Empereur. Ce n'est pas pour rien qu'ils étaient beaux.

« Ils sont encore fringuant, je suis sûr qu'elle tombera amoureuse de l'un d'entre eux »

L'empereur entendait donner une chance à Gusto et à Elvan. L'idéal serait que Yeri tombe amoureuse de l'un d'eux et l'épouse même s’il y avait d'autres princes, la différence d'âge rendrait la chose difficile, à moins que la sainte n'ait une préférence particulière pour les jeunes hommes.

Si cela ne marche pas, il faudra lui trouver un favori parmi les nobles.

En tant que monarque d'un empire, il fallait toujours avoir un plan de secours en plus du scénario idéal ainsi l’empereur pensa à plusieurs bon nobles En y réfléchissant, pensa l'empereur, la sainte femme sembla regarder longuement le duc de Garth.

Oui, le duc de Garth était exceptionnellement imposant et beau, surtout pour un homme de son âge, donnant l’impression de venir d'un autre monde, personne ne pouvait détacher son regard du duc.

Cela semblait être pareil pour la sainte, l'empereur ne poussa pas plus sa réflexion et reprit un cocktail à faible teneur en alcool.

*****************************

Les mains de Carnier tremblèrent lorsqu'elle prit la lettre rapportant une nouvelle incroyable.

Garth avait été appelé le premier à la fête de l’empereur, avant même la famille William

?

Sa dernière fierté fut anéantie. Quelle que fut sa puissance, le protocole voulait que William soit toujours appelé en premier, car un marquis reste un marquis, peu importe combien il possède et se bats, ainsi l'ordre des cinq marquis était strict, même dans le protocole.

Parmi les nombreuses familles nobles, le duc Guillaume était toujours le premier à être appelé et cela était une grande fierté pour Carnier, une fierté qui avait été maintenant bafoué, elle en jeta la lettre de rage.

C’était tout l’intérêt de ces courriers

Les lettres de la capitale ne manquaient pas, car il y avait beaucoup de dames avec lesquelles elle avait gardé contact, et correspondait assidûment avec celles qui pouvaient être quasiment considéré comme mes disciples. Mais ces derniers jours, elle s’était sentie bizarre parce qu’elle n’avait pas de nouvelle de ce qui se passait à la capitale et il s'avéra que quelque chose d'extraordinaire s'était effectivement passé Des choses où elle n’avait pas pu participer, comme ils doivent se moquer de moi !

Comme écrite par une aristocrate, le contenu lui-même était poli mais il y a toujours des nuances, fallait lire entre les lignes ainsi on pouvait y lire un avis assez sarcastique à l'égard de la situation de Carnier qui serra les dents, tellement en colère et sa fierté était blessée. Ce qui était encore plus exaspérant, c'est qu'elle voyait venir cette insulte mais qu'elle ne pouvait rien y faire.

« Mademoiselle. Votre marraine vous appelle »

« ......Okay »

A l'appel de la servante, Carnier se leva du canapé amis avant de partir, elle se regarda dans le miroir et lissa rapidement ses cheveux ébouriffés car rien n’était plus déshonorant que l'apparence ébouriffée d'une dame, et le parrain William était connu pour la réprimander facilement à ce sujet.

« Marraine. J'ai entendu dire que tu m'avais demandé »

« Oui, tu es venue, Carnier, assieds-toi »

La marraine se tint raide en arrière, Canier s'assit prudemment en face d'elle et la regarda comme il se doit.

Lady William, mère de l'actuel duc de William, était la grand-mère maternelle de Carnier. Avec son nez de faucon, elle donnait l'impression d'être têtue.

« Que faisiez-vous ? »

« Je brodais un mouchoir. J'allais le donner à ma tante »

« Je vois. C'est très gentil de votre part »

Face à son air content, Carnier inclina timidement la tête. Elle trouvait sa marraine très difficile, dire qu'elle ne l'aimait pas serait un euphémisme car celle-ci était conservatrice et coincée et avait malmené sa petite-fille, Carnier, et son petit-fils, Herne, dès leur plus jeune âge. Néanmoins, lorsqu'elle tomba malade, elle insista pour avoir Carnier près d’elle la soigner.

« Carnier. Je pense que quelque chose de bien va t'arriver »

« Comment ça, quelque chose de bien ? »

« Je vois que ton père essaie de te créer des ennuis »

Carnier se raidit à ces mots inattendus, si elle était assez âgée pour le mariage mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il veuille procéder si brusquement alors qu'elle se trouvait au domaine.

« Marraine. Dans quelle maison mon père a-t-il l'intention de me marier ? »

« Carnier William »

La voix sévère fit frissonner Carnier.

« Pourquoi te poses-tu de telles questions ? Ne t'a-t-on pas appris qu'une fille est mieux mariée à celui que son père choisit ? »

« Je me souviens des enseignements de ma grand-mère ....... »

« A l'avenir, surveillez votre comportement. Tes mots, ton comportement, tes gestes, ton regard, détermineront le caractère de la maison William. Jusqu'à ce que tu te maries et que tu changes de nom, tu ne pourras jamais être trop prudente »

« Je m'en souviendrai »

La marraine se détendit un peu en entendant cette réponse er reprit la parole d'un air bienveillant.

« Moi aussi, je viens de recevoir une lettre de ton père. Il dit qu'il va vous marier avec le comte Hubert »

« Hubert......, le comte ? »

« Oui. La famille du comte Hubert est riche depuis des générations, et j'ai entendu dire qu'il avait presque votre âge. Votre père a beaucoup pensé à vous, et vous devriez lui en être reconnaissant »

C'était une voix qui exigeait de la gratitude, celle de la marraine de Carnier, elle s’inclina docilement pour ne pas l’offenser même si un remerciement était un bonus qu’elle ne put se résoudre à formuler

« Mademoiselle, les préparations pour le bain se trouvent sur ....... »

« Non merci. Je me repose. Sortez »

Dans un manoir de la capitale, elle aurait crié, mais le château du domaine, et si son comportement aux oreilles de sa marraine, elle aurait des ennuis. Les servantes fermèrent la porte et s'en allèrent. Carnier s'effondra sur le lit.

« Le comte Hubert ? »

C'était ridicule. Elle avait vécu tout ce temps en pensant vaguement qu'elle serait marquise, car jusqu’à il y a peu il n'y avait que les William dans le ducale, mais le marquis de Joan avait été le premier d'entre eux à se marier, sans parler de Garth et le marquis de Logan n'avait pas d'héritier,

Mais.......

Il y avait le marquis de Romain, et le marquis de Sauvignon aussi n’était pas beaucoup plus âgé qu’elle

Carnier ne comprenait pas pourquoi son père avait pris une telle décision car même si les Hubert possèdait beaucoup d'argent, cela ne restait que de simples comtes et Carnier, qui avait toujours jugé les gens en fonction de leur rang familial, avait l'impression d'être rabaissée.

Moi. Une simple comtesse ?

Même sens se comparée à la duchesse de Garth, car même une marquise était inférieure à une duchesse, alors qu’une comtesse avait deux rangs plus bas. C’était un coup

insupportable pour son orgueil, Carnier enfouit son visage dans son oreiller et sanglota longtemps dans la nuit.

********************************

Herne sentait ses boyaux se tordre, tout cela à cause de la conversation qu'il venait d'avoir avec son père, le duc William

« Merde »

Le duc William avait décidé de lui faire épouser le comte Hubert, alors qu'à l'origine, il avait l'intention de l’assortir avec le marquis de Romain. La seule raison de ce brusque changement de cap fut la fête d'anniversaire de l'empereur, qui venait d'avoir lieu car le duc William était très conservateur et détestait le changement et fut choqué que Garth soit appelée en premier auprès de l’empereur

Il en fut même effrayé car le marquis de Romain était un proche confident du second prince Elvan, il avait secrètement espéré entrer dans la bataille de la succession, mais le bouleversement de sa position naguère inébranlable ne lui laissait pas de temps à perdre dans le duc William après une courte réflexion, décida de se tenir à l'écart de toutes les batailles de succession et de politique et de se concentrer uniquement sur les affaires. C'était pour cette raison que Carnier vit son prespective de mariage modifiée.

[La famille du comte Hubert est riche depuis des générations, et il serait avantageux pour les William d'être de leur famille].

(Mais, père, vous savez que Carnier n'est pas du genre à se contenter du rang d'une comtesse.)

[Et s'elle n'est pas satisfaite, voulez-vous dire que Carnier mettra le feu à la décision de ce père ?].

[C'est.......]

[Laisse tomber, c'est déjà décidé, je t'ai mis au monde et je t'ai élevé, tu ne crois pas que tu vas aller contre la volonté de tes parents, c'est comme ça que je t'ai élevé, Herne William ?]

[.......]

Herne ne doutait pas que tout cela était dû à Garth. La descente de Carnier dans le manoir, la bouderie de son père. Tout cela à cause de Garth.

« Une famille modeste qui n'a rien d'autre que de l'or »

Quand Herne était encore enfant, les Garth étaient une riche famille de marquis, bien sûr l’étendue de leur richesse dépassait l'imagination, mais le jeune duc ne s'en rendait pas vraiment compte mais la différence entre un 'duc' et un 'marquis' lui était parfaitement compréhensible et Herne méprisait tout le monde, sauf les William.

La situation s'inversa à l'arrivée de Shuden Garth. Enfant du pays, le marquis ne s'intéressa guère aux mondanités, préférant les champs de bataille même après avoir été nommé marquis, il continua son ascension, continua à travailler, montant les échelons sociaux par sa fortune et ses exploits militaires Et puis, inexplicablement, il devint duc.

Herne ressentit un complexe d'infériorité qu’il se refusa d’admettre. Dans les familles nobles, les titres semblait immuables, surtout pour les plus hauts rangs et pour passer de marquis à duc, il n’arrivais pas à imaginer ce qu’il fallait réaliser On racontant que Shuden Garth était devenu fou en choisissant cette voie, mais c'était lui le vrai fou car Herne n'aurait jamais pu faire cela ; il avait gagné son titre de chevalier en trichant.

Si Carnier devient comtesse Hubert à ce rythme....... si elle devient comtesse Hubert.

Herne rejeta secrètement Carnier effrayé de cette chute de prestige, mais il pouvait aussi voir la valeur de sa sœur, cela valait mieux pour elle, qu'elle soit vendue pour une dot important et mariée au plus offrant, et donc comme souhaitait le duc William.

Il appréciait bien le marquis de Romain, après tout, mais son père lui avait dit qu'il n'avait même pas fait d'amalgame.

Un mariage au sein de la noblesse était, en règle générale, un mariage de maison et de famille. Bien sûr, on devait inclure l'honneur. Il n'y avait qu'un seul cas où il n'était pas nécessaire et où il avait été techniquement ignoré. Herne se rappela les paroles de la duchesse mère de William.

[J'ai pensé qu'il serait bon que Canier se marie dans la famille impériale, mais votre père n'est pas très chaud à cette idée... Le comte Hubert n'est pas mal. Il ne lui causera aucun problème].

Le mariage avec la royauté était d’un autre niveau car c’était la seule catégorie de personnes qui pouvait se marier sans honneur car cela offrait une position qui vous rendait plus noble que n'importe quel autre noble. L'esprit de Herne s'emballa

***********************************

La fête de l’empereur était terminée. Les nobles s'empressaient de raconter les détails les plus intéressants, il y avait deux points essentiels, le premier était que Garth avait été appelé avant William, et le second était qu'une sainte avait émergé du lac du palais.

L'apparition du saint était extraordinaire, dépassant les cercles sociaux noble de l’empire pour s'étendre aux roturiers et même à d'autres pays là où es histoires du duc de Garth restaient dans les cercle de la noblesse de l’empire mais c’était sur toutes les lèvres au moindre goûters ou banquets.

Valia avait entendu l'histoire lors d'un goûter à Diana. Les dames disaient « Son Altesse le duc de Garth est vraiment remarquable » ou « Mon plus jeune fils rêve de devenir un chevalier comme lui » Valia en était si fière

Elle se sentit immédiatement bien.

Il était difficile de ne pas se sentir bien quand on entend autant de compliments sur son mari même si Valia essayait de ne pas paraître trop excitée, mais elle ne pouvait s'empêcher de sourire plus que d'habitude puis son cœur se serra

« En parlant de sainte, tu ne trouves pas qu'elle est assez mystérieuse ? »

Naturellement, la conversation se reporta sur Yeri. La comtesse, qui donnait habituellement beaucoup au temple et priait fidèlement, prit la parole d'une voix fervente.

« Elle avait une dignité qui n'a rien à envier aux grands prêtres, et pouvoir porter sur ces épaules les conquêtes de tels hommes dépasse mon entendement »

« Elle doit avoir une puissance divine supérieure à celle des grandes prêtresses ? »

« Oui. Ses bénédictions doivent être encore plus puissantes »

« Je suis très curieuse. Une bénédiction plus puissante que celle des grands prêtres ? »

La bénédiction d'un prêtre était précieuse et celles du Grand Prêtre étaient difficiles à obtenir, même pour la royauté alors imaginer que cette bénédiction pourrait être encore plus puissante.

Puissance divine.......

Dans le passé, Yeri n'avait pas utilisé le pouvoir divin dès le début. D'après ce que j'ai entendu, ce n'était pas qu'elle ne l'utilisait pas, mais qu'elle ne pouvait pas. Quoi qu'il en soit, c'était pour cette raison qu'elle n'avait pas été appelée sainte au début. Le terme le plus populaire était 'femme de l’oracle', ce qui semblait très différent d'aujourd'hui, où elle était appelée sainte dès son apparition Plus elle y réfléchissait, plus elle était confuse.

Ce dont je me souviens, c'était que la bénédiction arriva bien plus tard, après que les mensonges du temple furent révélés.

Il n'y avait pas grand-chose à faire pour donner une bénédiction. Les rituels et les offrandes pouvait être supprimés, et la bénédiction étant donnée par le prêtre lui-même c’est ceci qui choqua tout le continent mais cela ne fut découvert qu'après la bénédiction de Yeri.

Ce fut aussi pour cette raison qu’elle était vénérée comme une sainte ; les dieux l'avaient envoyée pour faire tomber l’opprobre sur le temple pourri, ainsi la légende circulait

« Est-ce que ce sera aussi important cette fois-ci ? » se demanda-t-elle, mais elle se posa aussi une autre question « Pourquoi n'avons-nous pas encore entendu parler d'elle ? »

Tout était spécial, dès son apparition, elle était devenu le centre de la rumeur.

D'abord, car elle attirait l'attention pour avoir fréquenté deux princes, Elvan et Gusto mais surtout, elle était elle-même une mondaine, intéressée par la vie sociale, elle assistait souvent à des banquets et à des bals.

C'était grâce à sa vie sociale active que l'image noble et pieuse de la 'femme de l’oracle'

s'était transformée en prochaine princesse héritière et avec une légion d'adeptes, elle semblait s'intégrer parfaitement au glamour de la cour impériale.

Les choses s'enchaînaient mais il fallut que Diana lui parla pour que Valia cessa de penser à Yeri.

De retour au manoir, Valia cligna des yeux devant l’inattendu

« Cela a été envoyé par l'Empereur ? »

« Oui. Madame »

L'empereur Edgar VII envoyait un cadeau au duc et à la duchesse de Garth Lorsque l'empereur offrait un cadeau, le destinataire devait le déballer lui-même mais Shuden était allé au terrain d’entrainement aujourd'hui donc ne reviendra pas avant un certain temps et d'ailleurs, elle ne pensa pas qu'il veuille être dérangé, il serai du genre à jeter un coup d'œil rapide et partir, valait mieux régler le problème à l'avance.

« Ça vous dérange si je l’ouvre ? »

« Non. Il n’y avait pas d’obligation à ce que vous le déballer ensemble »

Valia détacha la soie dorée, ouvrit la boîte en bois et la trouva remplie de toutes sortes d'ingrédients médicinaux. Le médecin, qui était venu lui apporter son traitement, se racla la gorge.

« À en juger par votre réaction, il doit s'agir d'ingrédients médicinaux précieux. Je n'y connais pas grand-chose, alors je vais vous laisser les trier »

« Oui, madame ! »

Le docteur accepta la boîte avec des mains tremblantes. Ces ingrédients doivent être précieux, vu la rapidité avec laquelle il s’y accrocha, Valia sourit en regardant le médecin s'éloigner, tout excité.

« Au fait, puisque j'ai obtenu cette ....... je vais devoir aller lui rentre les hommages »

Si vous receviez un cadeau de l'empereur, vous deviez vous rendre au palais en personne, ainsi le voulait l'étiquette de l’empire. Valia savait qu'elle devait essayer de coordonner un rendez-vous avec Shuden, mais elle était aussi un peu nerveuse car si

elle se rendait au palais, elle pourrait tomber sur Yeri et Valia n'était pas sûre de ses sentiments à son égards, ce n'était pas qu'elle ne l'aimait pas, c'était juste qu'elle n'était pas à l'aise avec elle et voulait l'éviter autant que possible.

« J’irais au Palais Central et partir de là le plus vite possible »

********************

« Sa Majesté l'Empereur »

Pour voir l'empereur, Shuden et Valia marchèrent côte à côte jusqu'au palais central. Le roi Edgar VII, qui avait déjà entendu la nouvelle, mais ne s'attendait pas à ce qu'ils viennent aujourd'hui, fut un peu déconcerté.

« Relevez-vous. Duc de Garth. Duchesse de Garth »

« L'empereur arrive »

« Je vois. Qu'est-ce qui vous amène ? »

Il était d'usage de demander même quand on savait et même si Shuden se sentait bizarre à chaque fois qu'il s’y appliquait, mais il répondit consciencieusement.

« Je suis venu vous remercier pour les herbes que vous m'avez envoyées, et je les ai bien reçues »

« C'est la première fois que je vois un duc ...... venir si tôt. Quand vous étiez marquis,.......

»

Comprenant ce que l'empereur essayait de dire, Shuden fut stupéfait comprenant ce que l'empereur essayait de dire, et répondit nonchalamment.

« J'étais très occupé à l'époque »

« Hehe, oui, vous étiez occupé »

L'étiquette impériale était suffisamment compliquée pour mériter son propre livre.

Lorsque l'empereur ou l'impératrice émettait une offrande, vous devez venir lui présenter vos respects en personne, au plus tôt le jour même, et au plus tard dans les sept jours, voir une quinzaine de jours mias c’était en dernier recours, et la plupart des gens venaient le lendemain ou sous trois jours ; quiconque dépassait ce délai pouvait être accusé d'outrage à la cour, alors tout le monde essayait de venir plus tôt.

Shuden était le seul capable d’arriver en retard. Il venait pour parler travail, mais il mettait une éternité à venir donner les remerciements, comme s'il s'agissait d'une corvée, l’empereur se demandait s'il allait encore repousser l'échéance au point qu’il avait cessé de lui envoyer des cadeaux, ce qu’il faisait régulièrement, parce qu’il était inquiet car même quand il lui envoyait quelque chose de gentil, il n'avait pas l'air de l'apprécier.

Et voilà qu'un jour plus tard, il venait porter les remercîments. La seule chose qui avait changé entre les deux époques, c'était son mariage, à cette conclusion l'empereur pouvait presque sentir quelque chose qui ressemblait à de l'admiration dans ses yeux envers Valia.

« Que diable la duchesse de Garth a-t-elle fait ? »

La duchesse de Garth n'avait pas beaucoup changé depuis la première fois qu'il l'avait vue, présente au sein de l'Empire Gel depuis plus d'un an, elle avait donc probablement un an de plus, mais cela lui faisait que dix-neuf ans. Il y avait quelque chose en elle qui la faisait paraître si jeune et pourtant si noble, si calme et si gracieuse.

« Le duc de Garth a tellement changé, c'est incroyable »

Cela commençait par son regard, les yeux de Shuden étaient toujours froids et souvent libres, ce qui ne ressemblait pas au regard d'un noble qui portait tant d'insignes sur sa poitrine. Un homme qui, quel que soit le nombre de choses qu’il possédait, ne semblait pas s'intéresser le moins du monde à ses biens

« Hmm »

Et en attendant, regardez comme il regarde la duchesse de Garth. L'empereur qui était à la fois amusé et consterné par ce spectacle, se racla la gorge.

« Duchesse de Garth » il se racla la gorge « Votre empereur a quelque chose à vous dire »

Se tournant vers Valia.

« Duchesse. Je vous demande pardon, mais je dois m'excuser ; il m'est venu à l'esprit quelque chose d'urgent dont je dois parler avec le duc »

« Vous pouvez parler à votre guise. Je vais sortir et attendre »

« Non, non, cela va prendre du temps, alors allez-y d'abord sinon vous allez attendre longtemps »

Les yeux gris argentés clignotèrent mais la duchesse de Garth inclina brièvement la tête.

« Très bien, je me retire la première, Votre Majesté Impériale »

Valia adressa un sourire à Shuden.

« Venez me retrouver. Shu »

« Veuillez retourner au carrosse dans lequel vous avez voyagé depuis le manoir .......

Valia »

« Compris »

Valia se retourna et s'éloigna. Shuden ne la quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'elle soit complètement hors de vue.

« De quoi voulez-vous me parler, Votre Majesté ? »

Il n'y avait pas grand-chose à dire, en fait car ce n'était qu'une petite vengeance, contre ce vassal qui mettait parfois des journées entières, à chaque fois, même quand il savait qu’il était attendu comme aujourd’hui. L'offense n'était pas mince, étant donné le nombre de fois où il avait rendu le monarque nerveux.

« Duc de Garth »

L'empereur prit un air très sérieux et parla d'affaires qui aurait pu être réglées bien plus tard

****************************

La salle des invités était également situé au centre du palais central, là où résidait l'empereur rien que les bâtiments annexes se comptait à eux seuls à plus d'une douzaine. Valia suivit sa servante.

Peu importe que leur conversation soit longue, l'empereur lui avait demandé de rester et il devait s'exécuter.

« Est-ce qu’il sera de retour avant l'heure du dîner ? Um......, ce n'est pas possible, n'est-ce pas ? »

L'expression de l'empereur semblait très sérieuse et s’il s'agissait d'une affaire urgente, il n'aurait pas parlé si brusquement et quand cela concernait d'une affaire d'État importante, Shuden pourrait revenir tard dans la nuit, le travail ne manquait pas et son mari était très compétent ; elle ne savait pas si elle devait en être heureuse ou triste.

« Madame ! »

Le carrosse des nobles attendait et Valia reconnut immédiatement la voix du cocher.

Pourquoi a-t-il l'air si pressé ? Un cocher ne faisait généralement pas beaucoup de bruit, c’étaitune habitude qu'il prenait pour ne pas effrayer les chevaux. Observant, cette situation légèrement inhabituelle…

Et fut immédiatement convaincu.

Il y avait quelqu'un qui ne devrait pas être là, devant la voiture noire de Garth, une femme debout devant le cocher, simplement enveloppée dans le châle rose, C’était Yeri.

Les servantes qui se tenaient derrière elle reconnaissant Valia, s'inclinèrent tout comme la servante qui suivait Valia

« Duchesse de Garth »

La voix de Yeri était naturelle et Valia s'inclina devant elle.

« Votre Majesté »

Non, ce n'est pas qu'elle soit là, c'est qu'elle est maintenant ........

« Je vous attendais »

...... attendait Valia devant le carrosse, on était loin d’une action qu'une sainte de rang impérial, honoré par l’empereur, ferait car selon les lois strictes de l'Empire Gel, Yeri était au-dessus de Valia et si elle voulait la voir, elle aurait dû envoyer quelqu'un pour la convoquer.

Pas l'attendre comme ça.

« ......avec moi »

Une voix prudente se posa dans ses oreilles confuses, Yeri ajouta avec hésitation.

« Voulez-vous prendre une tasse de thé avec moi ? »

Les servantes posèrent les tasses de thé, Valia jeta un coup d'œil sur le rafraîchissement qui se trouvait devant elle. Le thé brun clair sentait bon accompagné par des biscuits et des tranches de gâteau surmontés de fraises mûres semblant assortis aux assiettes ornées de fleurs roses.

« J'aimerais vous parler en privé......, c'est possible ? »

Les mots étaient brusques. Les yeux gris argentés se tournèrent brusquement.

« C'est quelque chose d'important ? »

« Oui, ....... Ce ne sera pas long »

Elle ne voyait pas de bonne raison de refuser même si elle n'en avait pas vraiment envie

; Valia hocha lentement la tête.

« Comme vous voulez »

Le visage de Yeri s'éclaira un peu puis se tourna vers les servantes derrière elle.

« Vous allez toutes vous en aller. Vous n'êtes pas obligées de revenir pour le thé »

« Mais madame Ce n'est pas correcte si nous vous laissions toutes les deux....... »

« C'est bon, Angela. Reste »

La servante appelée 'Angela' se tut. C’était la duchesse de Gart et personne d'autre, la servante comprit sa demande, cette servante de Yeri, Valia se souvenait d'elle.

Déjà servante, à l'époque.

Angela avait été servante au palais du prince héritier, si elle était jeune à l'époque pour ce poste, et encore plus jeune aujourd'hui, pourtant il semblait de devenir la servante directe d'une sainte à un si jeune âge.

À moins qu'elle ne fut triée sur le volet.

Les servantes laissèrent leurs cloches d'appel derrière elles, comme c’était une table de thé de plein air, dans le jardin du palais extérieur juste à côté de la table se trouvait un magnifique arbre à fleurs. Les fleurs d'un rose profond étaient en pleine floraison, et la scène était stupéfiante. Une légère brise soufflait et le parfum des fleurs flottait dans l'air.

Un moment de calme aromatise à la douce odeur du thé.

Mais qu'en était-il des deux femmes assises l'une en face de l'autre à la table à thé ?

De l'autre côté de la table, Valia était toujours aussi calme, Yeri souleva sa tasse de thé et en prit une gorgée.

« Autrefois »

Sa voix dégoulinait de thé.

« Autrefois, j'avais du mal à savoir comment boire du thé. Je voulais juste boire du thé, alors pourquoi s'embarrasser de tant de choses. Mais j'étais si différente des autres nobles, alors j'ai eu du mal »

Malgré ses mots, les doigts de Yeri tenant la tasse de thé étaient gracieux, parfaitement comparable à celui de n'importe quelle autre noble dame, sentant le regard de Valia sur elle, Yeri demanda.

« Tu penses que je le bois correctement à l'instant, n'est-ce pas ? »

« Oui »

« Je le peux, parce que je l'ai appris il y a très longtemps »

Cela fait longtemps…. Pourtant cela ne faisait qu'une semaine que Yeri était arrivée à la fête de l’empereur et peu importe comment on le tournait, cela ne pouvait pas faire si loin. Le sens de chaque mot, de chaque phrase, était si obscur.

« Duchesse de Garth »

« Parlez, Votre Majesté »

« Connaissez-vous les devoirs d'une servante d'escorte ? »

Leurs deux regards qui ne pouvaient se séparer puis Valia ouvrit la bouche.

« Je suis au courant. Pas seulement moi, mais tous les nobles qui s'y intéressent, car l'existence d'une escorte n'est pas un secret »

« ......Oui, d'après la duchesse »

Un temps trop tard, Yeri confirma

« Leur existence n'est pas un secret, j'en ai moi-même plusieurs. Elles sont censées me protéger jusqu'au dernier, si l'impensable se produit. Elles sont censées me faire gagner du temps, jusqu'à ce que des renforts viennent à mon secours, jusqu'au dernier moment

»

C'était évident, tous les nobles, à l'intérieur comme à l'extérieur du palais, savaient que c'était le rôle des escortes. Elles n'étaient pas des ombres ; elles suivaient leurs maitresses comme des ombres, mais elles étaient exposées.

« Duchesse de Garth »

Yeri posa sa tasse de thé.

« N'avez-vous pas quelque chose à dire à ......me ? »

La question flottante provoqua un silence pesant. Valia se mordit doucement l'intérieur de la bouche. C'était étrange, se sentant mal à l'aise et confuse dans ce secret qu'elle avait caché derrière un rideau, incapable de bouger, et là se sentait comme si elle était sur le point d'être déshabillée

« Qu'est-ce que la sainte veut entendre de moi ? »

« Je suis......, donc...... »

Yeri se pinça les lèvres, il semblait qu’il y avait beaucoup de choses à dire, mais aucun mot ne sortait Mais ce silence ne voulait rien dire dans ce jardin parfumé par le vent.

Valia attendit encore un moment, puis prit la parole.

« J'ai fait tout ce chemin à cause du regard des autres, Sainte. Pas parce que j'ai quelque chose d'autre à dire »

« ....... »

Là où le carrosse attendait, il y avait naturellement de nombreux nobles qui allaient et venaient si Yeri n'avait pas encore fait son entrée officielle sur la scène sociale, c’était le cas de Valia, la simple présence de Garth attirait les regards donc elle ne pouvait pas se contenter de rester là et de regarder, il y avait des nobles au-dessus du rang de comte qui la reconnaissaient.

« Je devrais probablement me lever, il se fait tard »

« D'accord, un instant »

Valia se leva, et Yeri en fit de même.

« Attendez une minute, Duchesse de Garth ! »

Elle contourna la table de thé ronde et attrapa la main de Valia avec une telle urgence.

« Valia ! »

La gêne apparaît pour la première fois dans ces yeux gris-argent immuables. Saisir soudainement une main, appeler un nom, était un signe évident d'irrespect parmi la noblesse mais pour l'instant, ni Yeri ni Valia n'avait le temps de s'en préoccuper puis Yeri se racla la gorge d'impatience pour demander à voix haute

« Il fut un temps où tu avais été malade ? »

« Oui » répondit-elle « j'ai eu la grippe qui sévissait dans la capitale avant l'arrivée de

......Sainte, et pas seulement moi, mais beaucoup d'autres dames....... »

« Pas ça, mais dans le passé, tu n'as pas été malade, tu n'as pas eu de la fièvre ou quelque chose comme ça ? »

Le passé, et la fièvre.

Pendant un instant, elle eut l'impression que sa poitrine fut coupée par quelque chose.

Un soupçon d'agitation apparaît dans les yeux gris-argent, et Yeri, désespérée comme si elle ne tenait qu'à un fil, l'attrapa et lentement, elle se mit à pleurer.

« Tu te souviens. Si tu te souviens, pourquoi continues-tu à m'éviter ? »

« ....... »

« Tu es morte en me protégeant, alors pourquoi tu m'évites...... »

Un flot continu de larmes roula sur ses joues, Yeri se mordit la lèvre.

« Ils ont dit que tu étais malade, que c’était une nouvelle fièvre. Je suis désolée, Valia.......

»

Ps de Ciriolla: J'étais bien motivée... et la vous poste 23 pages d'un coup... mais gros morceau avec la grande révélation que Yeri aussi revient du passé comme Valia... du vrai spoil pour ceux qui n'avait que suivit le manhwa sur webtoon

Tome 3 – Chapitre 93 – Sainte et

princesse

Elle était l'élue de Dieu.

Les mystères mystiques de la réincarnation, c’était aussi ce qui était arrivé à Yeri.

Elle était déjà tombée dans le lac impérial de l'empire Gel avec tous ses souvenirs intacts, cependant, il y avait quelque chose d'étrange : bien que flottant sur la surface du lac, aucune gouttes d’eau ne l’avait même effleurée.

Un endroit inconnu et des gens inconnus.

La langue était différente, l'écriture était différente, mais sa connaissance semblait innée Pouvant tout entendre, comprendre et répondre

Les prêtres se précipitèrent en lui tendant une petite tablette d'or couverte de lettres bizarres, et d'après ce qu'elle pouvait voir, ce n'était qu'un simple morceau doré mais les prêtres la supplièrent de poser sa main dessus juste une fois.

Yeri leva la main avec hésitation pour la reposer dessus et le long de la surface de sa paume, une ligne mystérieuse se mit à briller e, se dessinant sur la plaque d'or, puis brûla en bleu comme une flamme qui ne mourrait jamais.

Les prêtres tombèrent à genoux.

********************************

[Le faux pour le vrai, le vrai pour le faux].

Yeri ne se souvenait plus très bien de ce qu'elle avait vécu avant de venir ici, elle se sentit démunie face à se mémoire se perdant dans le néant mais elle ne pouvait rien y faire

« Je vais devoir faire venir la Marquise de Garth tous les jours à partir de demain »

« Quoi ? vous pouvez faire ça ? Cela ne risque pas d’être trop dur...... ? »

Yeri savait à quel point les procédures d'entrée au palais étaient exigeantes mais Mercil lui répondit d’une voix condescendante

« C'est bon, comment la princesse ose-t-elle refuser alors que l’élue l'appelle et qui a besoin d'utiliser son pouvoir divin le plus vite possible pour pouvoir retourner en Terre sainte »

« ....... »

C'était désagréable : Yeri n'aimait pas l'entêtement de Mercil car un Grand Prêtre ne devrait-il pas être plus compatissant, doux et gentil ? Philemon et Baina, les autres Grands Prêtres, l'étaient bien mais Mercil n’était que inhumanité

************************************

« J'aimerais voir l’élue »

« Bien sûr, asseyez-vous »

« ...... Merci »

La marquise de Garth ayant vraiment l'air intimidée au point que Yeri se demanda si elle n'avait pas un problème avec son comportement, aussi essayait-elle d'être aussi amicale et polie que possible.

« Je vous en prie, prenez une tasse de thé. C'est mon thé préféré, mais je ne sais pas si la marquise l'appréciera. Oh, et j'ai quelques biscuits que Son Altesse la Première Impératrice m'a envoyés, aimeriez-vous les goûter ? Ceux aux pépites de chocolat sont tout simplement délicieux....... »

« J'apprécie votre sincérité, mais je n’aime pas trop le sucré »

« Aha. Tu n »aime pas les sucreries. Ouais, ou bien, peut-être que si »

« Ce n'est pas ça, c'est juste que....... »

La marquise de Garth inclina légèrement la tête.

« C'est juste qu’il n’aime pas les sucreries »

Ses yeux semblaient s'être transformés en défi, d'une manière ou d'une autre. Est-ce que je me trompait ? Yeri grimaça, mais secoua la tête.

« ......Uh, oui....... Je vois....... »

Qu'est-ce que le fait que son mari n'aime pas les sucreries a à voir avec ses habitudes alimentaires ? Yeri repensa à Shuden Garth. C'était un bel homme et ses yeux rouges étaient très étranges, languissant, décadent, à plus d'un titre.

Cet homme était le mari de la princesse de l’oracle

Il était très beau, mais pas très gentil, car pour se mêler de l'alimentation de sa femme, cela semblait un drôle personnages qui exige que s’il ne voulait pas en manger, elle ne devait pas en manger.

Ce qu'elle ne savait pas à ce moment, c'était que le marquis de Garth la surveillait, mais ce ne fut que bien plus tard qu'elle l'apprit

***********************************

Yeri recracha son jus d'orange, en criant, et les servantes nettoyèrent rapidement l'éclaboussure avec leurs serviettes, Yeri prit elle-même un mouchoir pour s’essuyer le menton encore peu habituer à être servit comme un membre de la royauté

« Son Excellence le Marquis de ......Garth a le béguin pour moi ? »

« Baisse d'un ton, Yeri. Tu es honorée par la famille royale, alors tu ne devrais pas utiliser le titre 'Votre Excellence'. En fait, tu ne devrais même pas l'utiliser pour moi, une demoiselle d'honneur....... »

« Je ne suis pas vraiment de la famille royale, alors tant pis. Non, cela mis à part, d'où vient cette rumeur ridicule ? »

« C'est une rumeur qui circule dans les cercles sociaux »

« Wow, je suppose qu'ils ont vraiment fait le tour de la question...... »

« Mlle Yeri, veuillez-vous abstenir de tout comportement indigne ! »

D'un ton sévère, Angela se joignit à la conversation.

« Mais en fait, je ne pense pas que ce soit nécessairement une fausse rumeur »

« C'est vrai, Son Excellence le Marquis est venu deux fois dans ce palais, et il a même dit bonjour lors du dernier banquet »

« ......Deux fois, c'est beaucoup, et c'est quoi ce salut ? Si tu le dis comme ça, toutes leurs altesses doivent avoir le béguin pour moi »

« Yeri ! »

« Non, non. C'est vraiment étrange, n'est-ce pas, que cela lance une rumeur pour ça ? »

« C'est beaucoup, selon les critères et habitude du Marquis de Garth »

« Quel genre de ...... Viens ici trois fois, ça imagine que tu vas avoir un bébé »

« Oh, mon Dieu, Yeri ! »

Yerry secoua la tête nerveusement, sachant qu'il n'était pas idiot, mais les yeux du marquis de Garth étaient si froids qu'elle ne pouvait pas s'y tromper. Le marquis de Garth était venu dans ce palais parce qu'il était l'époux de la princesse, surtout que Mercil insistait pour que le mari de la princesse rencontre aussi Yeri, car il ne comprenait pas pourquoi le pouvoir divin ne fonctionnait pas.

Il était venu, mais nous n'avions à peine parlé, surtout que la puissance divine ne montra aucun signe d'efficacité, Mercil abandonna, quel contraste avec son exigence pour que la princesse vienne tous les jours

Yeri supposa que la marquise de Garth avait entendu les rumeurs, et c'était pourquoi elle me parlait régulièrement, pour tenter de garder sous contrôle les rumeurs galopantes.

Yeri se suis sentait nerveuse et mal à l'aise, détestant par-dessus l’idée d’être vue comme une briseuse de ménage.

Pour ne rien arranger, la marquise de Garth n'était pas venue à la cour depuis des jours car ne semblant pas vraiment en forme, Yeri lui avait dit de se reposer, heureusement, le grand prêtre Mercil venait de partir en Terre sainte.

Elle reviendra quand elle ira mieux et je lui dirai. Mais que puis-je lui dire ? Votre mari et moi n'avons aucune relation ni aucun lien.

Ne faites pas attention à moi, je n'ai aucune relation avec votre mari...... comment formulez cela ?

Les aristocrates d'ici avaient une façon élégante de parler, utilisant des métaphores pour éviter autant que possible un langage direct qui pourrait être plus provocateur que rassurant.

« Mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas demander des conseils, bon sang. Le langage noble est si difficile »

Yeri était profondément troublée, elle se serra la tête et se leva, partant se promener et alors qu'elle se dirigeait vers le jardin, elle fut suivie par un groupe de servantes d'escorte venant tout juste d’être affectées à son service

******************************

Quelque temps plus tard. Yeri utilisa son pouvoir divin passant d’élue des dieux, à son nouveau titre de 'sainte' prenant ainsi un rang au-dessus de la grande prêtresse, ayant désormais le droit de parler à l'empereur Gel

« ......Qu'est-ce que cela signifie, Grand Prêtre Philemon ?'

« Sainte Dame. C'est une chose embarrassante à dire, mais...... »

Le Grand Prêtre Philémon, l'image bienveillante d'un homme, semblait être submergé par la fatigue. Yeri passa en revue ce qu'elle venait d'entendre et de découvrir

« Vous dites que la 'princesse' n'est pas la bonne ? »

« C'est exact »

« Mais je peux utiliser la puissance divine, voyez-vous ? »

Yeri tendit les fleurs séchées au soleil dans une tasse de thé qui put refleuri et se rafraîchir en recevant le pouvoir divin ce que même un prêtre pouvait faire mais Yeri avait la puissance de faire fleurir tout le jardin impérial d'un simple geste de la main et ce grand pouvoir divin, elle l'utilisait pour accorder des bénédictions.

« Bien sûr que je connais ton pouvoir »

Philémon avait un visage torturé car mal à l'aise. Le temple était dans une position très difficile en ce moment, avec Yeri qui venait de percer le secret de la bénédiction alors que le temple avait gardé dissimulé si longtemps. Les rois et les nobles du monde, qui avaient payé un tribut exorbitant au sanctuaire pour ses bénédictions, protestaient avec véhémence, envoyant même des lettres, cette situation était propice à la guerre.

Mercil était très en colère contre Yeri. « Cela devait arriver un jour » dit Baina et Philémon était occupé à nettoyer le désordre. Pendant ce temps, un nouvel oracle des dieux fit son apparition, Mercil qui s'était brouillé avec la maison impériale de Gel pour un certain nombre de choses, mais cet oracle devait être délivré absolument.

« Tout cela après que la marquise de Garth s’était rendu au palais jour après jour, alors pourquoi diable dites-vous cela ? »

Il n'avait même pas encore dit merci car pendant les quelques jours où la marquise de Garth était absente du palais, la force divine avait agi. La marquise s'éloigna, comme si son devoir était accompli, choisissant de rester dans son manoir, ne se rendant même pas au banquet. Yeri n’avait toujours pas lui parler du marquis de Garth, et encore moins de la force divine.

« J'ai délibérément utilisé plus de puissance sacrée »

Yeri avait eu pitié de la marquise de Garth, qui était secrètement malmenée par Mercil, et elle l'avait bénie en lui donnant plus de pouvoirs sacrés. « C'est grâce à la princesse »

protesta-t-elle.

Yeri protestait, même si personne ne se doutait que ce qui avait commencé comme une faveur de la part de la sainte allait devenir le début d'une révélation.

« Sainte. Je déteste te l'annoncer ainsi, mais un nouvel oracle est tombé »

« Un oracle ...... ? »

« Oui. Les dieux ont dit que la princesse actuelle n'est pas la vraie, nous devons donc en trouver une nouvelle dès que possible »

« Vraiment ? »

Elle était perplexe, mais en réfléchissant, c'était une bonne chose, surtout pour la marquise de Garth

« C'est une bonne chose pour la marquise de Garth » dit-elle « parce que le mot

'princesse' a causé beaucoup de remous dans les cercles sociaux, et maintenant elle peut être heureuse d'être une marquise »

Une femme sacrifiée aux dieux, voilà comme était considérée la marquise de Garth Elle n'aimait pas les moqueries, et lorsqu'elle fit savoir son mécontentement, les railleries qui s'élevaient autour de la sainte s'apaisèrent mais qu’elle était absente, les pires mots étaient prononcés pour ridiculiser la Marquise de Garth et même la sainte ne pouvait empêcher les mots qui fusaient dans son dos.

« ......Sainte »

Philémon parlait difficilement.

« Si vous trouvez une nouvelle princesse, elle doit devenir la marquise de Gart. La promesse de mariage avec Shuden Garth est toujours d'actualité »

« Oui, mais qu'en est-il de la marquise de Garth ? »

« Mais je pensais que les nobles étaient monogames, qu'allez-vous faire ? »

« Elle devra retourner à sa ...... position d'origine »

« Qu'est-ce que vous voulez dire par position d'origine ? »

« Elle est originaire de l'Est donc probablement retournera d'où elle vient, elle sera récompenser généreusement. De quoi passer le reste de sa vie........ »

« Non, attendez »

Elle était abasourdi « Et la marquise de Garth ? »

« La marquise de Garth n'a-t-elle pas le choix, ou n'est-elle qu'un pion avec laquelle on joue et qu'on jette ensuite ? Est-ce que tu as le droit de faire ça, toi, le grand prêtre ? »

Philémon fit une grimace car lui aussi se sentait mal à l'aise.

« C'est la parole des ......dieux. Nous avons pour mission d'accomplir sa volonté, même au péril de notre vie mais je ne me sens pas bien non plus »

Lorsque le grand prêtre Mercil apprit l'existence de ce nouvel oracle, sa colère se déchaîna, l’accusant de ne pas être une vraie princesse et la rendant responsable de l'absence de pouvoir divin de la sainte. Mais Philémon n'était pas d'accord car si quelqu'un était en tort, c'était dû à leur propre interprétation des paroles des dieux.

Mais il n'avait d'autre choix que d'honorer l'oracle : il était prêtre, et la parole de Dieu était absolue. Il récompenserait la marquise de Garth, même si cela impliquait de piocher dans son propre fortune.

« Et la Sainte » dit Philémon avec prudence.

Ses yeux s'attardèrent un instant sur le ventre de Yeri. Un ventre plat qui ne se voyait pas encore, mais dans quelques mois.......

« Si tu veux porter l'enfant en toute sécurité, tu dois remplir ta mission »

« ...... quoi ? »

« Sainte, tout ceci est la parole de Dieu, écrite dans les oracles »

Le visage de la sainte femme, qui allait porter l'enfant du prince et être scellée comme princesse héritière, devint hébété.

Ps de Ciriolla : Oula... on est dans le gros flahback... on découvre ce qui c'est vraiment passé dans la vie antérieur.. de yeri et surement de valia au passage

Tome 3 – Chapitre 94 – Sainte et

princesse

« Alors » dit-il « vous voulez me dire que ma femme est une imposture et que je dois la répudier »

« Allez-y et ...... faites-le. Vous n'êtes pas amoureux d'elle »

« Premier prince déchéant »

Les yeux rouges fixèrent Gusto. Shuden Garth, plus jeune des quatre marquis de l'Empire, blond avec une pointe de roux et aujourd’hui des yeux rouges qui semblaient engourdis. L'homme à l'aura écrasante d'un couteau bien aiguisé dit froidement.

« Au moins, vous savez comment être un mari et une femme »

Gusto se pinça les lèvres, il savait que ce ne serait pas facile mais il ne savait pas trop comment le convaincre tout ne pouvant pas reculer.

[Le marquis de Gart doit prendre pour épouse une vraie princesse, sinon l'enfant de la sainte ne verra jamais le jour : il aura beau être conçu, il sera mort-né dans son ventre, ainsi soit-il, si Dieu le veut].

La princesse et la sainte étaient unies par un lien plus fort qu'il ne le pensait. Gusto se sentit étrange en entendant cela, par cette image du 'sacrifice aux dieux' sur laquelle Mercil avait toujours insisté ne lui correspondait pas du tout.

Plutôt qu'un sacrifice aux dieux......, il semblait que Yeri était aidée par la princesse.

Mais pour l'instant, il devait convaincre l'homme qui se trouvait devant lui.

« Marquis. La marquise de Garth n'est pas une vraie princesse. Le marquis devrait rencontrer une vraie princesse, après tout, c'est la fiancée de l’oracle....... »

« Dégagez Premier Prince ! » grogna le marquis de Garth.

Une princesse, prédestinée ? Après tout le tapage qu'il avait fait pour épouser une princesse, et maintenant quoi ? Il se demandait si ce n'était pas un simple mauvais tour.

« Que je divorce ou non, cela ne regarde que moi. Vous n'avez pas à vous en mêler, même si c'est au détriment du Premier Empereur »

Gusto inclina la tête Je sais, je sais. C'est une demande scandaleuse, ridicule et dure. Mais Gusto ne pouvait pas abandonner car à moins que la princesse ne soit changée, Yeri ne pourrait jamais avoir d'enfants.

Quelle sorte de malédiction est-ce là, devoir donner naissance à rien d'autre qu'à du sang mort pour toujours ?

« Juste une fois, s'il vous plaît, juste une fois, comprenez. Marquis de Garth »

« Ce n'est pas une catégorie que je comprends. »

« S'il vous plaît, je me rattraperai auprès de la Marquise. Je le jure sur l'honneur du Premier Prince »

« Une compensation ? »

« Tout ce que la cour impériale peut faire pour vous, Garth, je peux le faire pour vous »

« Vous pensez que je dis cela parce que je suis à court d'argent » Le marquis de Garth éclata d'un rire bref mais si sa bouche souriait, ses yeux brûlaient de rage

« Ce n'est pas nécessaire »

Une princesse. Une maudite princesse. Il en avait assez. C'était drôle et irritant que mon nom figurait sur la prophétie

C’était peut-être drôle au début. Mais cette fichue princesse ne voulait pas disparaître et le grand prêtre Mercil savait que c'était ma faiblesse, alors qu’il avait caché la sainte relique, refusant d’y renoncer. Le grand prêtre était déterminé, et il n'y avait plus aucune chance que Shuden puisse obtenir la relique.

Léo.

Lui.

« Dégradation »

Ses yeux rouges étaient glacés.

« Je le répète : ne vous mêlez pas de mes affaires »

Jouer avec les gens devait être fait avec modération mais il était dégoûté par le comportement du temple, qui avait caché les saintes reliques, et par l'utilisation qui en était faite de fait le bien-être de sainte ne l’intéressait pas Le marquis de Garth se leva de son siège ; ayant déjà fait preuve d'une grande patience en n'arrachant pas la tête du grand prêtre Mercil.

« Il faut que j'y aille »

« Marquis de Garth, attendez un instant ! »

« Je vous ai dit que je n'entendrais plus parler de la sainte »

« Marquis de Garth ! »

Gusto suivit le marquis de Garth dans le couloir où les usagers s'agitèrent à la vue de ce spectacle et dès le lendemain la rumeur de la dispute entre Gusto et le marquis de Garth au sujet de la sainte s'était répandue dans tout le palais.

**********************************

Il se souvint de la première fois qu'une volontaire se manifesta C'était trois ans après le premier oracle. D'abord optimiste car les conditions étaient simples et promettait la richesse même si les lois d'austérité du temple m'empêchaient de proposer plus, il se disait qu'il y aurait sûrement au moins une femme dans cette vaste étendue du continent qui poserait sa candidature.

Mais ce ne fut pas le cas.

Il avait beau attendre, aucune ne venait. Une année passa. Un enfant est né. Deux ans ont passé puis trois ans, cela me rendait fou et devenait un gros problème.

Mais ne pouvait être fait, on ne pouvait forcer personne à devenir princesse parce que c'était pour remplir une mission de l’oracle, seules celles qui se portent volontaires pouvait remplir les conditions, ainsi était les termes de l’oracle et les prophéties ne pouvaient être bafoués

Le marquis de Garth avait changé entre-temps, revenu de la guerre contre l'Orient et il était devenu froid, même si il avait toujours été ainsi, mais maintenant......, c'était comme s'il avait tué ses émotions.

Le grand prêtre Mercil s'impatientait et le marquis de Garth avait dit qu'il n'avait plus besoin de la sainte relique, son regard était effrayant lorsqu'il l'avait dit, un regard qui pouvait tuer. Comment a-t-il pu se révéler ainsi au Grand Prêtre ?

Cet homme n'a-t-il vraiment pas peur de Dieu ?

Imaginez la joie lorsqu'une candidate se présenta pour le redoutable recrutement des princesses. Le grand prêtre Mercil lança immédiatement la rumeur avant même qu’elle fut ramené au sanctuaire que les rumeurs circulaient déjà Tout cela pour que le mariage entre la princesse et le marquis de Garth se passe bien car Mercil observait secrètement le marquis de Garth depuis un certain temps ; il connaissait sa personnalité, ses habitudes, ce qu'il aimait et ce qu'il n'aimait pas ainsi le marquis de Garth avait horreur qu'on le dérange, détestant que l'on vienne dans son manoir, détestant même les visites du Grand Prêtre. À bien des égards, il était différent du noble moyen.

Mercil créa donc délibérément de nombreuses rumeurs, amenant la princesse dont on parlait tant à Shuden Garth et maintenant qu'il était lié à elle via ces rumeurs, Shuden

pourrait difficilement y échapper, qu'il le veuille ou non dans le cas Mercil pouvait toujours amplifier les rumeurs.

Les calculs de Mercil fonctionnaient parfaitement. Une fois empêtrée, le marquis de Garth choisit tout simplement de se marier.

« Grand prêtre Mercil »

dit une voix étourdie. Mercil regarda Baina, la grande prêtresse, la seule à pouvoir interpréter les paroles des dieux, qui en retour regarda aussi Mercil, puis parla

« La plupart du temps, ils sauvent, réparent et guérissent, mais parfois ils détruisent, empoisonnent et tuent »

« ......Pourquoi me le dis-tu tout d'un coup ?'

'Vous ne demandez pas parce que vous ne savez pas, Grand Prêtre Mercil »

« ....... »

Le sourire cérémoniel qui flottait aux coins de la bouche du Grand Prêtre Mercil fut effacé.

« J'ai fait ce que j'ai fait pour défendre la parole de Dieu »

« Cela ne t'absout pas d'avoir essayé de blesser l’empereur »

« Et il a survécu pour raconter l'histoire, n'est-ce pas ? »

Baina regarda Mercil d'un air perplexe. Quel péché de ne pas l'avoir su plus tôt.

« Si tu n'aimes pas ce que j'ai fait, va voir l’empereur de Gel et déclare-moi pécheur.

J'accepterai la punition aussi gentiment qu'elle se présente »

Ce en était risible. Baina connaissait Mercil, s’il disait cela, c’était parce qu'il savait parfaitement qu'elle ne pourra jamais le faire car elle était une Grande Prêtresse qui vivait loin du monde, mais cela ne signifiait pas qu'elle pouvait ignorer complètement ses actes

Surtout quand on avait affaire à quelqu'un d'aussi puissant.

« J'ai envoyé à l'Empereur une autre relique sacrée. ...... Elle ne sauvera pas complètement son corps empoisonné, mais elle le fera moins souffrir »

Seigneur et maître de l'Empire du Gel, l'empereur Edgar VII.

« Mais il ne vivra pas longtemps, c'est à cela que sert la sainte relique »

« L'empereur était un homme céleste, comparé au péché d'oser faire d'une sainte l'épouse de son propre fils....... »

« Grand prêtre Mercil ! »

Baina finit par craquer, sa colère explosa. Cela faisait seulement deux ans qu'elle avait appris que Mercil avait secrètement utilisé la sainte relique contre l'empereur de Gell.

Le roi Edgar VII avait en effet frôlé la mort à ce moment-là. Le famille royale recruta un grand nombre de servantes parmi la noblesse lorsque la mort d'un monarque était imminente, prouvant qu’il devait vraiment très mal au point pour qu'elle s'adonne à un tel rituel.

« Mais grande prêtresse Baina. Écoutez-moi, si je n'avais pas utilisé la sainte relique sur l'empereur à ce moment-là, si je ne l'avais pas ranimé ensuite avec mon pouvoir divin, nous n'aurions jamais pu marier la princesse et le marquis »

Edgar VII avait acquis une grande confiance en Mercil, qui l'avait sauvé de la mort. Les nombreuses donations étaient un bonus, et il put persuader plus tard personnellement par influence le marquis de Garth d'épouser la princesse

« Il m'est pénible de penser que je me suis donné tant de mal pour la faire épouser et que je découvre qu'elle était fausse, mais......, à l'époque, c'était la meilleure chose à faire

»

Il se sentait nullement coupable, car comment pouvait-il être mauvais d'essayer d'accomplir la volonté de Dieu, même si cela signifiait sacrifier quelque chose dans le processus, après tout, c'était un sacrifice à Dieu.

« Alors, c'est pour cela que vous avez informé le marquis de Garth que la marquise de Garth était bénie par l'illusion de chair ? »

C'était ce que Baina attendait vraiment qu’il assume d’avoir dit au marquis de Garh pour cette bénédiction trompeuse

« Oui. Maintenant, bien que le Marquis de Garth soit possédé par la bénédiction et incapable d'abandonner la Marquise....... ne comprenez-vous pas, Grande Prêtesse Baina, que tout cela n'est qu'une illusion créée par la bénédiction, et jamais par l'amour ou l'affection ? »

« Grand prêtre Mercil, vous avez commis de nombreux péchés....... »

« Je n'ai commis aucun péché »

« Vous avez commis un péché contre la Marquise de Garth »

« En quoi est-ce un péché ? Non, ce n'était pas un péché contre elle. C'était une noble déchue de l'Est, devenue une majestueuse marquise de l'Empire gaélique....... N'est-ce pas grâce à nous qu'elle a pu jouir d'un luxe qu'elle n'aurait jamais eu si elle n'avait pas été princesse ? »

Elle ne pouvait plus se résoudre à poursuivre la conversation Car la grande prêtresse Baina ne savait même pas par où commencer avec cette logique insensée mais ne chose était sûre : Mercil la regardait comme si c’était elle qui avait un problème

« Grand Prêtre Mercil. C'est nous qui avons mal interprété l’oracle. La marquise de Garth est innocente »

« Non coupable ? Si ce n'est pas un péché de se porter volontaire pour quelque chose qui n'est pas vrai, alors qu'est-ce qui l'est ? Nous avons simplement été dupés ! »

Les yeux de Mercil s'écarquillèrent tellement dégoûté que l'oracle fut mal interprété ; il avait toujours espéré honorer les dieux en restant sans tache.

« Un tel homme est Grand Prêtre »

Les mensonges du Temple ayant été révélés au grand jour, les relations avec plusieurs royaumes s’étaient tellement détériorées que la guerre se profilait à l'horizon.

Déjà, certains temples avaient été fermés et les prêtres avaient dû fuir à la hâte.

« Peut-être les dieux nous ont-ils déjà abandonnés »

Peut-être que la sainte et les princesses furent les dernières considérations des dieux.

Baina regarda par la fenêtre, les yeux lourds. Les frontières de la Terre Sainte tremblaient déjà

Ps de Ciriolla : je détestais Mercil pour son comportement pourri envers Valia, mais dans le passé... c'était la pire des pourriture... j'espère que le retour de karma va bien faire mal...

Tome 3 – Chapitre 95 – Sainte et

princesse

Roxy Garth

Trois ans après la première campagne de recrutement, elle s’était portée volontaire.

Noble déchue de l'Est, elle était aujourd'hui la marquise de Garth au sein de l'Empire de Gel mais actuellement Roxy était assise seule dans sa chambre.

Alors qu’aujourd'hui était un jour faste, en ce jour où Yeri était couronnée princesse héritière.

Naturellement, la marquise de Garth avait été invitée à la grande fête impériale mais Roxy assistait rarement seule à des banquets ou à des goûters n’ayant jamais pu s'habituer aux moqueries de l'aristocratie impériale.

Pourtant, cela ne la dérangeait pas d'y aller en couple car Shuden Garth était un homme imposant, à défaut d'être affectueux, et en sa présence, aucun noble n'osait parler.

Ainsi Roxy assistait en cette journée de bon augure car la sainte, bénie de tous, avait été mariée avec la deuxième cérémonie au prince héritier, aimé et vénéré.......

Mais elle avait entendu une drôle d'histoire celle d’un homme envoyé par le grand prêtre Mercil, et qui avait tout raconté au marquis de Garth, même qu'elle avait été «

bénie par l'illusion de chair »

Il était mal à l'aise au point que la main qui tenait le gobelet d'argent orné tremblait.

Roxy avait peur, étouffer par ce secret longtemps caché, buvant un verre après l'autre, sans me rendre compte que elle était ivre et quand elle vit la sainte qui lui souriait, un sentiment d'impuissance l’envahir

Comme c'est différent, comme c'est misérable.

La sainte, aujourd'hui princesse héritière, était une bonne personne, elle le savait parfaitement Yery Pian Ragelov s'était beaucoup occupée d’elle pourtant, elle la détestait surtout que même son mari lui avait dit qu'il avait le béguin pour la sainte, mais elle ne l'avait pas cru. Mais.......

[Si je ne t'aimais pas, je ne souffrirais pas autant].

Elle était en colère, malheureuse, triste et si gênée. Elle ne savait pas pourquoi, elle criait et pleurait comme ça sachant que c'était de la folie, frémissant à l'idée des répercussions que cela pourrait avoir sur mon cercle social.

Elle avait le cœur en miette et les yeux se noyait dans cette douleur Les larmes coulèrent ainsi mais les yeux du marquis de Garth restaient froids, aucune chaleur mais il l’accompagna quand même jusqu'au manoir.

Mais il n'y avait pas de chaleur dans son toucher.

Cet homme ne m'aime pas.

Shuden Garth n'aimait personne.

« ....... »

Roxy essuya précipitamment son visage mouillé et agenouillé devant elle, le marquis de Garth

« Vous avez entendu dire ...... que j’ai reçu la bénédiction d'illusion »

Shuden Garth acquiesça lentement cherchant même pas à nier les faits Roxy espérait que même s’il avait entendu, il ferait comme si de rien n’était mais cet homme n'était pas affectueux, pas gentil non plus, elle s'en était rendu compte à plusieurs reprises au cours de notre mariage.

Il ne me blâma pas, ni se mit en colère, il n'avait pas d'attentes, donc aucune place pour les émotions négatives. Elle se demandait même s'il nourrissait pour elle le moindre sentiment, même minimes, autres que la responsabilité d'être un époux

« Shuden »

« Je t'ai détesté, non, je te déteste »

L'homme qui avait massacré l'Orient, lui le marquis de Garth, c’était un meurtrier. Tous ceux qui l'entouraient à l’époque où elle vivait encore à l’Est furent détruits et tués à cause de lui. Ce meurtrier était devenu son mari et pire que cela, elle en était même tomber amoureuse, se sentait si troublée à chaque fois.

« T'aimer a été mon plus grand malheur, sais-tu ? Ma famille a été détruite parce que tu as piétiné l'Orient comme ça. Sans toi, je n'aurais pas répondu à l'appel pour devenir une princesse de l’oracle, et on ne se serait pas moqué de moi comme ça....... »

C'était si dur, et elle était si fatiguée des moqueries constantes de son entourage. Le plus triste, c'était Shuden Garth, l'homme car après une nuit torride au lit, elle se sentais vide sachant que sans la bénédiction, cet homme ne l’aurait même jamais approché.

« Je te déteste ! Je veux dire, divorce, s'il te plaît....... » s'écria Roxy.

L'amour et la haine mais dans cette relation amour-haine, ce fut cette dernière qui l'emporta à la fin. J'aimais cet homme mais l'amour que j'ai ressenti était très faible, comparable à la pâmoison des autres dames devant le beau physique d’un homme.

Cela aurait été un beau premier amour.

Pourquoi suis-je si malheureuse d'être mariée avec toi ?

Pourquoi ai-je dû.......

« Allez-vous en. S'il te plaît....... Je ne veux pas voir ton visage....... »

Les yeux rouges fixèrent la Roxy larmoyante mais Roxy ne montra pas son visage jusqu'à la fin caché derrière ses mains, alors Shuden se redressa et ses pas l’éloignèrent lui-même un peu fatigué.

L'homme pour lequel elle avait eu le béguin autrefois que cela lui faisait mal de le voir partir, Roxy sanglotait à chaque respiration.

*********************************

Le Marquis et la Marquise de Garth avaient divorcés.

En entendant la nouvelle, Yeri eut la tête qui tournait, et son corps se sentit humide et lourd.

Elle savait que le Marquis de Garth devait trouver la vraie princesse, elle le savait mais pourtant, elle ne se sentait pas bien.

« Tu es sûr que ça va, ou tu veux que je convoque le conseil ? »

« Peu importe. Pas d'histoires »

Yeri sourit à Angela qui avait l'air inquiète. Il y avait eu beaucoup de va-et-vient ces derniers temps, faisant régner une ambiance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur plus que sombre

La Terre Sainte se préparait à la guerre mais seuls quelques nobles de haut rang, dont Gusto, le prince héritier de Gel, et quelques autres militaires, étaient au courant de cette situation

D’autant plus que d’après les information, la raison de la guerre était directement liée à la sainte mais Gusto était trop fier pour annoncer la nouvelle.

Cependant, il n’était pas très difficile de se rendre compte que les dégâts seraient énormes avec l'Empire du Gel ayant déplacé une partie importante de ses forces à la frontière.

« Tu n'es pas seul, sainte, alors ménage-toi »

« Très bien. Vaquez à vos occupations »

Elle était sur le point de devenir impératrice car même si l'empereur actuel, le beau-père de Yeri, Edgar VII, était encore en vie aujourd'hui depuis qu'il fut ramené quasiment d'entre les morts il y a quelques années, il était resté faible et Gusto, le prince héritier, s’occupait déjà de la plupart des affaires du pays.

Angela ne savait rien du nouveauoracle, car peu de gens la connaissent, et elle se contentait de prier pour que son maîtresse puisse accoucher en paix.

Angela s’inquièta du bien-être de Yeri jusqu'à sa mort provoqué par la lame d'Elvan.

Le cou de Gusto roulant sur le sol, les servantes étaient mortes, les serviteurs étaient morts, ne restant plus que les servantes d'escorte qu’Elvan tua, une à une, lui-même.

« Tranchant »

Les mots d'Elvan, prononcés d'un coup d'épée brutal, firent frissonner Yeri.

« Tes servantes sont si loyales. Tu as dit qu’elle étais l'une d'entre elles, et je suppose que tu le pensais vraiment »

La dernière était morte. Yeri frémit pourtant, les mots d'Elvan résonnaient à ses oreilles

« Une autre de celle-ci » mais elle reconnut qu'il s'agissait d'un mensonge.

« Eh bien, cela n'a plus d'importance maintenant, la princesse et Gusto. Ils sont tous morts maintenant »

« Je sais. Tu ne crois pas ? »

Ce n'était pas le véritable but d'Elvan, qui saisit brutalement la mâchoire de Yeri. Le sang sur son gantelet tachait sa peau pâle.

« Divorce-moi maintenant, et j'épargnerai ta vie »

« As-tu oublié ...... ? Nous avons eu un second mariage »

« Je sais. C'était follement romantique. Tellement dégoûtant »

Elvan ricana.

« Il y a un moyen de le briser, n'est-ce pas ? Le grand prêtre Mercil me l'a dit. Qu'est-ce qu'il a dit, qu'on pouvait simplement dire qu'on bannirait l'âme de Gusto en enfer ? Il a dit que vous pouviez le faire parce que vous êtes une sainte »

« Bâtard fou »

« Tu dis ça encore une fois et je te coupe la langue, Yeri »

La menace meurtrière fut bientôt suivie d'un rire amusé.

« Au fait, je suis désolé pour la princesse. J'ai entendu dire qu'elle souffrait d'une fièvre divine ou d'une punition divine parce qu'elle ne s'était pas présentée à temps, mais c'est

dommage qu'elle doive mourir en vain comme ça. Est-ce votre faute ? Tu as choisi Gusto, en m'abandonnant »

Yeri serra les dents devant la vision de la tête de Gusto sur le sol, les corps des servantes et des serviteurs morts ainsi que les cadavres des servantes d'escorte.

Le Grand Prêtre Mercil avait raison ; Yeri ne pouvait utiliser son pouvoir divin qu'à proximité de la princesse et que la princesse n'était pas la marquise de Garth, mais l'une de ses escortes.

Ses mains tremblaient. Ce n'était qu'en présence d'une jeune fille qu'elle pouvait utiliser son pouvoir divin et elle avait fait tout ce qu'elle pouvait pour la sainte par sa seule présence, et que pouvais-je faire pour elle ?

Je dois le faire. Comment puis-je le faire ? Ce bâtard a tué la princesse ? Qu'est-ce que je suis censé faire ? Des larmes coulèrent sur les joues de Yeri

***************************

Le marquis Garth regarda le grand prêtre Philémon aux yeux larmoyants.

« Je ne pense pas que vous soyez censée être ici »

Philémon répondit d'une voix posée, comme s'il ne savait pas à quelle époque de l'année nous étions.

« ......Je sais, Votre Excellence. Peut-être qu'après aujourd'hui, je ne pourrai plus jamais entrer librement dans l'Empire du Gel »

Les prêtres pouvaient entrer dans presque tous les pays sans autorisation spéciale, telle était la force de leur foi dans les dieux mais cela appartient désormais au passé car lorsque la vérité sur le pouvoir divin fut révélée, la foi s'effondra et l'inévitable colère s’éleva ainsi la Terre sainte n'était plus un havre de paix.

« Considérez ceci comme un adieu. Je vous ai causé beaucoup d'ennuis au fil des ans, et je suis ici pour m'excuser »

« Vous le savez bien »

Le grand prêtre Philémon sourit amèrement car en vérité, il était désolé pour cet homme plus que pour tout autre….Vraiment désolé. Marquis de Shuden Garth marié quasiment sous la contrainte pour finir avec une fausse princesse béni par l’illusion de la chair

Cela lui avait pesé toute sa vie, et maintenant il demandait le divorce, tuant toute possibilité de sentiments

Bien sûr, le marquis de Garth ne fit même pas semblant d'écouter, mais c'était normal, Philémon aurait compris même si le marquis de Garth lui avait mis une épée sous la gorge.

« Il y a eu une confusion parmi les prêtres, et j'ai tardé à délivrer l'oracle. La grande prêtresse Baina a réinterprété les oracles. La vraie princesse est en fait ....... »

« Je sais »

« ...... ? »

Le marquis de Garth dit d'une voix libre.

« J'en ai entendu parler par le grand prêtre Mercil, mais cela ne m'a pas beaucoup intéressé »

Philémon était perplexe. 'Confusion', euphémisa-t-il, mais pas vraiment car le Grand Prêtre Mercil avait fait une chose terrible au sein du Grand Conseil profitant de l'absence de Philémon ; ayant été le premier à apprendre l'existence de l'oracle et avait secrètement drogué la grande prêtresse Baina, gardant l'oracle pour lui tout seul.

Philemon l'avait appris il y a quelques heures à peine.

[ Vous l'avez dit séparément au marquis de Garth. Comment vouliez-vous profiter de lui....... ? ]

La nouvelle de la grande prêtresse Baina était vraiment choquante. Mercil n'avait pas forcément accordé sa confiance au marquis de Garth avec les intentions les plus pures mais cela ne semblait pas avoir fonctionné car le visage impassible du marquis de Garth le lui dit.

« Vous avez dit qu'il s'agissait d'une des demoiselles d'honneur. Attendez encore un peu.

Nous trouverons sûrement la vraie princesse, et vous pourrez alors ....... »

L'oracle n'était pas tendre, même dans ces circonstances et c’était un véritable exploit pour ce dernier alors qu’il était essentiellement verbale, de parvenir à une telle interprétation. Tout d'abord, seul le nom de 'Shuden Garth' était exceptionnellement clair là où même le nom de la sainte n'était pas correctement énoncée

« Vous pourrez donc rencontrer la véritable princesse de Votre Excellence »

Malgré cet empressement, les yeux rouges ne montraient pas le moindre intérêt.

Philémon se sentit un peu désolé pour lui car le marquis de Garh était un homme si parfait mais comment un homme aussi parfait pouvait-il avoir les yeux et le coeur aussi secs ?

Lorsque le premier oracle venait de descendre, il avait au moins montré une certaine expression, se montrant pas aussi glacial, mais depuis, il avait changé de façon effrayante. Sa notoriété avait atteint son apogée lorsqu'il dévasta l'Est au-delà des frontières. Aujourd'hui, la noblesse de l'Empire du Gel utilise même le mot 'est' à voix basse.

« Votre Excellence, Marquis de Garth »

Philémon ouvrit la bouche, un peu impulsivement.

« On pourrait considérer qu'il est trompeur de ma part de dire cela maintenant. Mais les dieux, ......, n'accordent jamais un oracle parce qu'ils souhaitent le malheur de quelqu'un

»

L'homme dont le nom était inscrit sur l'oracle devait comprendre que les dieux ne rendaient pas d'oracles qui provoquaient de terribles tragédies. Philémon croyait en la bienveillance des dieux qu'il servait.

« Ils donnent toujours un oracle pour réparer un tort, jamais l'inverse. S'il y a une faute, c'est à nous de ne pas avoir interprété correctement l’oracle. Je suis vraiment désolé, Votre Excellence »

« Vous avez beaucoup de choses à vous faire pardonner »

Le marquis de Garth répliqua en claquant des doigts. Cela suffit. Pendant un instant, Philémon en voulut aux dieux car sii seulement le nom de la princesse, et non celui du marquis, avait été inscrit sur le fidéicommis, il n'y aurait pas eu cette confusion.

Pourtant, ......, il devait bien y avoir une raison pour que les dieux aient inscrit le nom du marquis de Garth et non celui de la princesse.

Ps de Ciriolla: on confirme... Mercil.. bonne grosse enflure qui à foutu un sacré bordel rendant quasi tout le monde malheureux.. bravo mec

Tome 3 – Chapitre 96 – Sainte et

princesse

La sainte avait été assassinée

Le meurtrier était le deuxième prince de l'empire de Gel, Elvan Adalberg Rageloff, le deuxième fils de l'empereur Edgar VII. Le monarque de Gel portait le titre de Céleste depuis des générations. Jusqu'où Dieu pouvait-il pardonner à un homme qui voulait être couronné Céleste d'avoir fait du mal à une sainte ?

La postérité dira que c'est impardonnable. Le jour de ce que l'on appellera plus tard la trahison d'Adalberg, Elvan ne fut pas autorisé à faire un pas hors du palais du prince héritier, et encore moins à porter le cercueil de l'empereur et mourut brûlé avant d'avoir pu récupérer l'épée qui avait poignardé la sainte.

Yeri fut reconnu comme l’élue des dieux par la flamme bleue et ce fut cette même flamme bleue brûlant dans le corps de la sainte qui s'éleva, rien ni personne ne pouvait l’éteindre, brûlant avec l'épée d'Elvan, et prenait la vie de ceux qui s'étaient introduits dans le palais de la princesse héritière.

Aucune quantité d'eau ne pouvait éteindre la flamme mais elle ne brûlait ni les murs ni les sols ni même le moindre autre objet que l’épée assassine ainsi que tout ceux qui avaient conspiré avec Elvan contre elle, furent brûlés à mort en entrant dans le palais. À

cause de cette histoire, les gens n'osaient pas s'en approcher.

Bien que le palais avait été remis en ordre par le marquis de Garth, les choses étaient loin d'être simples. Sans Elvan, l'ambitieuse rébellion échoua et le roi Edgar VII mourut dans son lit de malade sous le choc, le prince héritier Gusto mort tout comme la sainte la ligné était morte dans cette rébellion

Il ne restait plus que la couronne, qui avait perdu son propriétaire.

Naturellement, une lutte acharnée pour le trône s'engagea, certains faisant même appel à des puissances étrangères pour revendiquer le trône.

Mais le nom de l'empereur sera-il toujours honoré ?

À partir de la trahison d'Adalberg, le Seigneur de Gel perdit le titre de 'Céleste'. Le Saint État perdit son influence ancestrale. Si la Terre Sainte était suffisamment forte pour repousser les invasions des pays voisins mais le respect ne se construit pas sur la seule puissance militaire ainsi même au sein même du temple, des divisions apparurent et de nombreux prêtres coincés entre deux feux tombèrent dans le péché.

La chute simultanée du plus puissant empire et de son soutien spirituel, la Terre sainte plongea inévitablement le continent en plein bouleversement dans l'un des âges sombres et les plus terribles de l'histoire. Si pour le monde extérieur, la tragédie commença par le meurtre d'une sainte, mais ceux qui étaient plus proches de la vérité virent les choses différemment.

Si Shuden Garth, ce marquis au sang de fer avait rencontré la 'vraie' princesse dès le début, la rébellion d'Adalberg n'aurait jamais réussi.

********************************

L'Empire du Gel n'avait pas de frontière commune avec l'Union des Royaumes de l'Est.

Cependant, entre leurs frontières se trouvaient une grande plaine dont le propriété était ambigu, c’était les Plaines de Lief, et ici même il y avait quelques années, fut le théâtre d'une grande bataille avec l'Est.

C'était là que Léo Kanut, le principal commandant de l'Est, fut tué tout comme se nombreux autres soldats de l'Est ; les combats furent si sanglants que les survivants de l'Est se comptait à moins d'une centaine.

Quelques carrosses venaient d'arriver dans cette plaine qui avait connu tant de morts. Si c’était de beaux carrosses, mais portaient nulle part de blasons pouvant identifier les familles propriétaires.

« Nous y voilà »

La dame qui était dans le carrosse depuis le début descendit de sa voiture n’était nulle autre que Roxy.

« Merci de m'avoir emmenée, Sir Robin »

« De rien, Votre Grâce »

Robin descendit et s'inclina légèrement. Elle avait été l'hôtesse de Garth et la femme de son seigneur, il fallait donc être poli mais maintenant elle ne possédait plus aucun titre

« Seigneur Robin »

« Oui »

Ne sachant comment appeler Roxy, Robin se contenta d'omettre le titre, mais la conversation se poursuivit néanmoins.

« J'y ai pensé une fois, l'autre jour, que peut-être le marquis l'aimait vraiment, mais ensuite je l'ai vue au banquet et j'ai réalisé que ce n'était qu'une rumeur »

« ......Uh-huh »

« Ah. Tu n'as pas besoin de répondre, c'est juste pour la dernière fois. Nous ne pourrons pas parler de ça quand nous retournerons à l'East......, alors nous allons juste parler un peu »

« Ah. Eh bien, n'hésitez pas à parler, je sais écouter »

« C'est gentil de ta part »

À la fin de son mariage, Roxy était si troublée que ses yeux étaient sombrèrent dans la tristesse, mais depuis son divorce et son départ pour l'Est, elle retrouva une certaine lueur. Ce n'était pas qu’elle soit contente d'avoir divorcé ou quoi que ce soit d'autre, mais parce que elle se sentait tellement mal au coté de Shuden Garth Honnêtement, il était objectivement un très bon mari, beau, riche, puissant. Mais c’était juste qu'il n'en avait rien à faire des femmes, alors il était totalement indifférent.

« En fait......, je ne voulais pas vraiment être une princesse, mais je n'avais pas le choix. Il y a une chanson en Orient qui dit qu'on va au mariage en pleurant, et c'est exactement ce qui m'est arrivé, parce que je pleurais vraiment, et j'ai pensé à ce moment-là que n'importe quelle fille ne peut pas s'empêcher de pleurer dans une telle situation »

« ...... »

« En y repensant maintenant, je réalise à quel point c'était étroit d'esprit, parce qu'il doit bien y avoir une femme dehors qui ne pleurerait pas comme je l'ai fait, qui ne recevrait pas des regards pleins de ressentiment, qui se porterait volontaire pour être une princesse »

Ses yeux rouges avec, de temps en temps, une lueur humaine était comme la neige fraîche au printemps mais sinon ils étaient glacés d’un froid terrible celui des pire tempête hivernale.

« Et je suis sûre qu'elle est la vraie princesse du marquis »

C'était tout, vraiment.

C'était un soulagement de s’en débarrasser, se demandant pourquoi elle avait eu tant de mal à le faire. Le véritable amour devait être plus difficile que cela.

« Ah, mais je pense que nous avons une chose en commun : je suis sûr que la princesse va tombe amoureuse de lui aussi, parce que il est si beau qu'il est difficile pour une fille de vivre avec sans tomber amoureuse de lui »

« ...... Je le pense aussi »

Roxy sourit. L'est était toujours en ruines, le souvenir du sang s'accumulé sur le sol aux endroits où Shuden Garth avait piétiné l’armée ennemie, se démarquait par sa couleur d’ocre noir. Elle se demanda ce qu'il lui dirait quand il la reverra comme la femme de son ennemi, mais elle était sûre qu'il dira quelque chose de gentil.

Mais...

« Et Sir Robin. J'ai une faveur à vous demander »

C'était à Roxy de prendre le risque, qui avait dit oui à la bénédiction, tellement effrayée et terrifiée par Shuden qu’elle pensait devoir peut-être prendre la bénédiction, malgré sa réputation de séductrice, même si elle venait de l'Est et ne pouvait pas s'en empêcher manquant de courage pour l’affronter

« Dites-le au marquis, s'il vous plaît. Dites-lui que je suis désolée d'avoir dit du mal, et que......, en fait, je ne le déteste pas »

La vie de la marquise de Garth fut une coquille vide n’avait jamais pu descendre dans les domaines du sud, et pourtant elle avait soif de son amour même si la fin elle lui avait qu'elle le haïssait.

« Dites-lui » dit-elle « que j'espère qu'il est heureux »

« ......Oui. Ok, vous devriez probablement y aller. La journée touche à sa fin »

« Ah, c'est déjà le cas, je vois. Prenez soin de vous, Sir Robin »

C'était un au revoir nostalgique, comme si elle balayait tout cela d'un revers de main, mais Robin le savait déjà, tout comme Roxy. Tout le continent savait déjà que la princesse deviendrait la marquise de Garth

La recherche d'une princesse ne serait plus qu'une escarmouche d'ambition au point qu’il ne serait pas surprenant que l'impératrice de Gel se porterait volontaire pour ce poste prestigieux et qui s'accompagnait de nombreuses manœuvres politiques mais même si elle était choisie et devenait marquise de Garth, la famille impérial ne serai jamais en paix.

Une tragédie en perspective. Ni l'un ni l'autre ne le dirait, sachant qu'ils ne pourraient pas l'empêcher.

Roxy remercia Robin pour la promenade et remonta dans la calèche. C'était une fin définitive de son histoire

****************************

« Votre Excellence, il n'y a plus une seule personne en vie »

« Je vois »

Des yeux rouges balayèrent le désordre du palais du prince héritier. Les chevaliers de Garth regardèrent leur seigneur avec étonnement, ils ne pouvaient pas s'en empêcher car les flammes bleues du palais du prince héritier s'étaient éteintes dès l'entrée de Shuden Garth, on était au-delà du respectueux, cela touchait au sacré et tous ceux qui l'avaient suivi dans la pièce étaient du même avis jetant un coup d'œil au beau marquis.

Le marquis de Garth se dit que c'était ridicule d’en faire tout un plat mais que dire d’une flamme de Dieu que l'eau ne pouvait éteindre, et voilà qu'elle disparaissait comme s'il l'avait attendu, tous pensait que quelque chose n’allait pas dans la tête de cet homme.

« Occupez-vous-en »

Les chevaliers de Garth et les serviteurs se dispersèrent rapidement. Les patrouilles rebelles étaient presque toutes mortes, sans parler des gardes, c’était tous des partisans d'Elvan, provoquant une perte massive d'effectifs au sein du palais, et vu que la majorité d'entre eux étaient des nobles de bas rang, le nettoyage allait être une vraie plaie. Enfin, peu importe, puisque ce n'était pas à lui qui gerait cette partie là de la gestion de crise Le marquis de Garth regarda les cadavres couverts d'eau.

Les corps des escortes, les corps des serviteurs, couverts de linges noirs de deuil pour ceux qui étaient morts en défendant la princesse héritière. La distinction est facile à faire car ceux qui n'avaient pas participé à la rébellion n'étaient même pas touchés par les flammes.

« Ici, nous n'avons pas assez de tissu ! »

« Ici aussi ! »

« Attendez s'il vous plaît, nous allons en chercher au palais principal ! »

Les yeux rouges se tournèrent naturellement vers les corps qui n'étaient pas recouverts de tissu noir. L'un d'entre eux gisait juste à côté de l'endroit où se tenait le marquis de Garth, portant les vêtements d'une servante d'escorte. Les coups de couteau étaient évidents, il resta là à fixer le corps, mort depuis longtemps.

Une servante d'escorte.

Lorsqu’il apprit que l'une des demoiselles d'honneur était une princesse, il fut un peu curieux non pas par affection ni par admiration, rien de tout cela, mais un peu de curiosité dans une telle situation, il les avait donc regardée plusieurs fois mais n’en reconnue aucune, ce n'était pas étonnant, elle était nombreuses

[Vous avez dit l'une des demoiselles d'escorte, soyez patient].

J'en ai assez de l'oracle.

[Nous trouverons la vraie princesse, et vous pourrez alors .......].

J'en ai marre des dieux.

[Nous trouverons bien la vraie princesse de votre Excellence].

Des cheveux noirs, longs et ébouriffés, ses paupières fermées masquaient la couleur des yeux

Sa peau nue était étrangement propre et attira son regard même si elle était morte depuis longtemps, si mince et frêle pour une jeune fille d'escorte.

Il se demanda si elle pouvait vraiment tenir une épée avec un corps pareil. Cela ne signifiait rien, juste une pensée fugace, comme un iris se balançant dans la brise.

« ...... Votre Excellence ? »

Le marquis de Garth relève sa silhouette voûtée. Son visage, lorsqu'il regarda Sean, était le même que d'habitude, complaisant où l'émotion était difficile à trouver.

« Je veux que tout soit réglé et que vous me fassiez un rapport. Sean »

« Monsieur »

Le marquis de Garth s'éloigna à grands pas. La tête baissée, Sean reporta son regard sur le corps qui se trouvait devant le marquis. Le corps d'une des servantes de l'escorte, découvert par l'absence de tissu noir mais son ventre était temporairement recouvert d'une veste noire.

Celle de Shuden

Fin du Volume 3

Ps de Ciriolla : ceci marque le fin du troisième livre... soit quasiment 1500 pages de traduites depuis le tout début et ca marque aussi la moitié de l'histoire.... quel fin tragique dans leur passé.. et malgré cela il l'a reconnue.. peut être inconsciemment mais ça en est que plus beau

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Chapitre 3 - Tome 3
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