Valia, Tribute to Shuden (Novel) Tome 4

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Tome 4 – Chapitre 97 – Qu'est-ce que

l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

« .....puis »

La voix resta bloquée… refusant de continuer, Valia se racla la gorge.

« Alors, tu as utilisé ton pouvoir divin pour m'envoyer dans le passé ? »

Yeri secoua la tête.

« Non, je n'ai pas cette capacité. Et ce pouvoir divin n'est possible que grâce à toi, après tout....... Parce que juste après ta mort, mon pouvoir divin a disparu, comme un mensonge »

« Alors....... »

« Dieu a dû le faire, parce que je n'ai jamais vraiment cru en Dieu »

Valia déglutit, se demandant pourquoi les dieux avaient envoyé Yeri et elle-même dans le passé.

Elle n'en avait aucune idée mais elle semblait submergée par l'émotion.

« C'est bizarre » dit-elle « je pensais......, dans mes souvenirs, la famille Garth était une famille de marquis, et puis vous voilà famille de duc, donc quelque chose a dû changer, donc le destin a dû changer, mais je ne sais pas, et j'ai senti que je devais demander, ou vous penseriez que j'étais folle, et....... »

Yeri, qui grinçait des dents à chaque mot, finit par éclater à nouveau en sanglots.

« Arrêtez de pleurer ....... »

« Je suis désolée...... »

Yeri prit le mouchoir que Valia lui tendait et tamponna les coins de ses yeux, qui allaient lui faire mal, lorsque Valia tendit la main, un peu troublée, lorsqu’un cri retentit au loin.

******************************

« Votre Majesté, une tasse de thé »

L'empereur Edgar VII but une gorgée du thé que son chambellan lui avait servi, composé de grains et de feuilles de thé bien séchés, remués et infusés, il avait un goût

savoureux exquis. Ce thé était servi à l’empereur après qu’il profita quelque chose d'intéressant et qu’il se sentait senti bien, ç a en était presque un rituel.

« Lambton. Vous l'avez vu, n'est-ce pas ? »

« Oui. Votre Majesté »

Le chambellan Lampton répondit poliment alors que l’empereur s’éclaffa de joie

« J'ai cru que le duc de Garth allait me frapper avec un dossier rapidement »

« En vérité, Votre Majesté » dit Lampton, « je vous admire d'avoir supporté ce regard et d'avoir poursuivi votre programme »

« Mais n'est-ce pas drôle, quand avez-vous pensé que 'ce duc de Garth' s'offusquerait d'être séparé de sa femme pour une heure tout au plus ? »

« Votre Majesté, cela ne fait pas une heure exactement, mais une demi-heure tout au plus »

« Je vois. Mais le duc de Garth n'est pas très patient, il veut vivre longtemps »

S'il pouvait plaisanter aussi librement, c'était parce qu'il avait une grande confiance en Shuden. Chevalier invaincu chez lui, assassin ailleurs, apportant toujours la victoire à l'Empire, cet homme n'avait jamais été de connivence avec les puissances politiques Shuden Garth, le sujet et le chevalier parfait et quand on aime profondément un subordonné, on veillait à lui faire plaisir. Ainsi l'empereur voulut toujours que Shuden se maria le plus tôt possible, voulant même lui donner une de ses filles, mais il savait qu'il n'accepterait pas, alors il ne l'avait pas fait le moindre proposition en ce sens

« Ce n'est pas une bonne chose d'être lié à la famille impériale par le sang. Si vous faites quelque chose de mal, vous risquez d'être excommunié même si le seigneur Garth n'est pas du genre à se laisser troubler »

C'était un grand honneur d'être introduit dans la famille impériale mais le sage roi Edgar VII savait que Shuden ne s'intéressait pas à ce genre de choses.

« C'était une bonne idée de lui donner quelques présents pour épouser une princesse »

Ayant espionné Shuden en tant que prétendant potentiel, l’empereur aurait été franchement offensé s'il avait épousé une autre noble dame de Gel, une noble qui aurait osé déjouer l'empereur de l'Empire et lui volé le titre de beau père de Shuden aurait été mal vu pour le reste de sa vie. L'empereur était légèrement amusé.

C'était précisément pour cette raison que la duchesse de Garth, une noble étrangère élue par l’oracle, était si bien placée pour occuper ce poste, au point que maintenant, il ne pouvait imaginer aucune autre personne être sa femme et n’y voyait qu’un couple très bien assorti.

« Peut-être devrions-nous offrir quelque chose de plus à la duchesse de Garth »

Lambton, qui devinait aisément la raison des propos de l'empereur, ajouta.

« Votre Majesté, alors, laissera-t-il venir la duchesse de Garth seule ? »

« Tsk tsk. Comme vous êtes aveugle. N'avez-vous pas vu le duc de Garth partir tout à l'heure ? Un tel homme laisserait-il sa femme venir seule ? »

« En effet, vous avez raison. J'étais ignorant »

En jetant un coup d'œil à Lambton, l'empereur pensa à quelques beaux bijoux mais se rappelant que Shuden possédait la fortune plus considérable de l’empire, se rendit compte que cela ne suffira jamais, il ne vit qu’une solution, lui offrir un présent issu du trésors impérial.

Dans moins de deux jours, le duc de Garth viendra me saluer avec son épouse, et sa vue vaudra encore un moment de grand plaisir

Mais comment justifier ce présent, car les courtisans ne nous verront pas d'un bon œil si un élément du trésors soit offert sans raison.

Les cadeaux de l'empereur étaient si officiels qu'ils étaient enregistrés mais la duchesse de Garth n'aimait être mis en avant mais après tout, elle m’avait donné tant de plaisir en offrant le spectacle de son mari dévoué

Peut-être devrais-je convoquer la duchesse de Garth dans la salle du trésor du palais ? Il était sûr que la duchesse de Garth reviendra présenter ses respects lorsqu'elle recevra quelque chose de valeur, et que le Duc de Garth l’accompagnera obligatoirement L'empereur réfléchit longuement à ce qu'il ferait si Lambton passait.

Pendant ce temps, Shuden pensait que Valia était déjà rentré chez lui, elle l’attendait encore vu que l’empereur lui avait demandé par euphémisme de partir en première, mais c'était manifestement une sorte de ruse

Il s'était passé quelque chose.

Les soupçons de Schuden se confirmèrent par la vue du cocher de Garth qui n'était même pas assis dans sa cabine, faisant nerveusement les cent pas et qu’il aperçut Shuden, se précipita vers lui.

« Votre Excellence ! »

« Ma femme ? »

La question était succinctes, faisant hésiter un peu le cocher

« C'est-à-dire que Madame est allée prendre le thé avec une dame appelée la Sainte »

« La ......Sainte ? »

Quelle surprise ! Le cocher tâtonna pour décrire l'image de la sainte qu'il avait en tête.

« Oui, elle avait des cheveux et des yeux noirs et sa peau était en quelque sorte ivoire.......

Et elle semblait certainement reconnaissable, avec plusieurs servantes derrière elle »

« Par où est-elle allée ? »

« Elle a dit qu'elle prenait le thé dans le jardin extérieur du palais. Ah ! Je crois qu’ elle avait dit que c'était la Table de l'Arbre à Fleurs....... »

Ayant une intuition, Shuden tourna immédiatement le dos.

Comme il s'en doutait, il vit un groupe de serviteurs impériaux à l'extérieur du jardin du palais extérieur. Apparemment, leur maître leur avait demandé de partir et ils attendaient. Dans ces jardins, il n'y avait qu'un seul endroit où ils pouvaient rejoindre les arbres en fleurs.

« Votre Excellence, Duc de Garth »

Les servantes reconnurent Shuden et s'inclinèrent.

« La duchesse est-elle à l'intérieur ? »

« Oui. Elle prend le thé avec la sainte »

C’était bien cela, Shuden les dépassa pour se diriger d'un pas vif vers le jardin et les servantes le suivirent, surprises.

« Votre Excellence, le duc de Garth, la prêtresse a demandé à ce que personne n'entre, veuillez attendre un moment ! »

Bien sûr, ces quelques mots ne pouvaient pas arrêter Shuden, et il avança à grands pas, ignorant les employés qui se trouvaient sur son chemin, ceux qui le suivaient de près, ne sachant que faire car s’ils étaient censés écouter leur maîtresse, la Sainte, personne n’osa bloquer le chemin du Duc de Garth

Ce n'était pas parce qu'ils étaient faibles car même s'ils étaient les serviteurs directs de l'Empereur, ils savaient qui serai bien difficile à arrêter.

Il en résulta une scène étrange dans les jardins extérieurs du palais où le duc de Garth avançait en avalant l’espace, suivi des servantes et des serviteurs.

Shuden ne répondit pas à ces voix pressantes, étant de très mauvaise humeur en cet instant.

Depuis qu'il avait entendu le mot 'sainte', une mauvaise pensée lui traversa l'esprit : Valia était la princesse.

C'était Mercil, bien sûr, qui avait rendu Shuden si sensible. De plus, la sainte, malgré son apparence flamboyante, n'avait pas du tout montré son visage à la société.

Elle était donc toujours une simple figure religieuse et si l'arrogant Grand Prêtre avait utilisé le nom de 'Sainte' comme prétexte pour dire de Valia qu'elle pouvait la traiter en toute impunité, ils se seraient tous deux à se faire arracher la bouche.

La table de thé n'était pas loin. Shuden vit Valia à la table, et presque aussitôt le regard de Valia et de Yeri croisa celui de Shuden,

« Shu ? »

Valia se leva, paniquée. Shuden durcit son expression à la vue de son visage plus pâle que d'habitude. Valia avait toujours eu le teint clair, mais à présent, sa peau était livide et Shuden était très sensible aux changements de teint de sa femme.

« Qu'avez-vous fait ? »

Il se mordit la lèvre et reporta son regard sur Yeri Mais son visage était pire avec les coins de ses yeux devenus rouges, on aurait dit qu'elle les avait essuyés avec sa manche car semblait avoir beaucoup pleurer, il y a encore peu de temps

Le visage de sa femme était pâle, et celui de la sainte était plein de larmes mais le pire, c'était que le mouchoir, qui semblait être celui de Valia, était dans la main de Yeri, il ne savait plus quoi dire

« Madame »

Il devait la ramener, Shuden lui prit la main et l'attira dans ses bras avec désinvolture.

Yeri, qui avait observé les actions de Shuden d'un air hébété, se leva, confus.

« Pourquoi vos mains sont-elles si froides ? »

Ses mains normalement chaudes étaient maintenant aussi froides que de la glace. Peu importe la façon dont on pouvait voir cette situation, ce n’était pas bon. Naturellement, l'expression de Shuden se durcit mais Valia ne pouvait pas le voir parce qu'elle l'étreignait à moitié, mais Ye Li le voyait clairement et ce regard était suffisamment dur pour lui faire froid dans le dos.

« Shu. Avez-vous fini de discuter ? »

« Oui. Retournons au manoir »

« Ah....... »

Valia regarda Yeri qui ouvrit rapidement la bouche.

« Nous avons passé un bon moment aujourd'hui, Duchesse de Garth. Soyez prudente, s'il vous plaît »

Même en disant cela, Yeri se sentait mal à l'aise mais elle finit par trouver le courage de parler avant que le duc et la duchesse de Garth ne firent plus de deux pas.

« ......, Votre Excellence, Duc de Garth »

Techniquement, en tant que sainte, Yeri n'aurait pas dû appeler Shuden 'Votre Excellence', mais personne ne lui fit remarquer.

Plusieurs serviteurs dans la salle n'hésitaient pas à souligner l'honorabilité, mais aucun n'osait prendre la parole. Quel genre de grand serviteurs ferait une telle remarque devant le duc de Garth ?

Le fait que les serviteurs furent si nerveux permit à Yeri de parler sans inhibition car personne ne se permettrait d’intervenir pour une question d’étiquette mineure.

« Ce gâteau est celui dont j'ai demandé à la duchesse de prendre une bouchée »

« Gâteau ? »

Le regard de Shuden suivit le geste de Yere jusqu'à la table de thé.

La table de marbre bleu était garnie de délicats rafraîchissements. Il y avait un gâteau au chocolat qui ressemblait au gâteau préféré des enfants, et un gâteau sculpté qui était généreusement recouvert de chocolat riche et de crème fouettée.

Les yeux rouges regardèrent le gâteau, puis Yeri.

Que veut-elle que je fasse ?

Shuden lui lança un regard qui disait : « Nous verrons bien » Pour être honnête, il n'avait pas envie de rester longtemps avec la sainte, se souvenant encore des paroles de Valia, qui lui avait demandé s'il avait le béguin pour elle ainsi le choc de ces paroles était encore présent dans son esprit.

Yeri s'inquiétait pour elle-même. L'ancien Shuden, le marquis de Garth, n'avait jamais été une bonne image qui semblait même se mêler des habitudes alimentaires de sa femme.

Il était aussi très serviable avec sa femme de l'époque, la marquise de Garth mais craignait de mettre involontairement le feu aux poudres pour Valia.

Mais en moins de trois minutes, les inquiétudes de Yeri se dissipèrent

« ...... Est-ce qu'il regardait toujours sa femme comme ça ? »

Ses yeux rouges étaient si doux lorsqu'il regardait Valia. Yeri fut surpris une première fois que l'homme puisse ressembler à cela, et une seconde fois lorsqu'il vit que le duc de Garth ne pouvait détacher son regard de Valia.

Il n'arrive pas à détourner son regard de Valia.

« Angela. Est-ce que je me trompe en pensant qu’il semble s’entendre très bien tous les deux ? »

« Le duc et la duchesse de Garth sont réputés avoir un très bon mariage, Sainte Dame. Le duc aime beaucoup sa femme, et la duchesse fait l'envie des dames et des messieurs de l'Empire »

« ....... »

Elle n'aurait pas dû autant se méfier, se reprochant de ne pas avoir demandé à Angela plus tôt. Pas étonnant que le duc de Garth l'ait regardée comme si elle était folle, Yeri fut soudain embarrassée et se cacha le visage dans ses mains Ps de Ciriolla: retour au préseont, et oui yeri... le shuden de cette réalité n'a plus rien avoir avec celui que tu as connu dans le passé

Tome 4 – Chapitre 98 – Qu'est-ce que

l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Le soir même, Shuden savait que Valia n'était pas comme d'habitude.

Cette charmante épouse qui le regardait à chaque fois au point parfois, de sembler hypnotisée.

Shuden trouvait cela plutôt amusant surtout quand il faisait semblant de ne pas remarquer qu'elle le regardait, et dès qu’il faisait remarque, Valia en sursautait omme un chat que l'on surprenait en train de se faufiler.

C'était le petit passe-temps de Shuden de la taquiner ainsi.

Mais aujourd'hui, elle ne le regardait même pas. Valia semblait plongée dans ses pensées. Le livre était ouvert devant elle, mais les pages étaient toujours les mêmes car cela fait dix minutes qu'elle n'a pas tourné la page, et Shuden finit par jeter enfin un coup d'œil.

« Mais n'est-ce pas un peu trop ? » Quand votre femme ne vous regarde jamais.

Shuden se pencha légèrement vers Valia, mais celle-ci resta impassible, perdue dans ses pensées.

« Valia »

« Oui ? »

Au son de sa voix, elle se retourna pour le regarder. Ses yeux gris argentés étaient un peu vitreux, car toujours plongée dans ses pensées. À quoi pensait-elle ? Shuden attrapa le livre qui reposait sur la cuisse de Valia pour l'instant et la tira jusqu'à la tête du lit.

« Uh...... ? »

« Je ne sais pas à quoi vous pensez, mais vous allez avoir mal au cou si vous restez dans cette position »

Son cou était un peu raide après avoir entendu cela, et lorsque Valia porta sa main à sa nuque, Shuden le saisit à la place, sa main ferme pressant doucement son cou, ses épaules se contractèrent légèrement mais si le nœud fut rapidement relâché, la douceur de son contact fit tressaillir son corps.

« ......Shu. Vous me chatouillez »

Shuden sourit, entoura la taille de Valia de ses bras pour l’adosser contre lui et pendant qu’il caressa la main douce de Valia, demanda

« Je ne sais pas à quoi vous pensez, vous êtes restée immobile tout le temps »

« vous savez, Shu »

Valia hésita un instant, puis prit la parole.

« Et si, vraiment si, mais ne me prenez pas au sérieux »

« De quoi vous parlez ? »

« Je suis morte »

« ......hmm ? »

« Si vous êtes mort et que vous redevenez ce que vous étiez avant votre mort, qu'est-ce que c'est ? »

« Valia »

Shuden saisit le menton de Valia et le souleva un peu, la fixant droit dans les yeux

« La sainte femme vous a dit quelque chose ? »

« Non, je me suis juste souvenue d'une histoire que j'ai lue dans un livre l'autre jour »

Valia haussa les épaules, ne pouvant pas dire directementce qu'elle avait entendu de Yeri ; cela semblerait fou à quelqu'un qui ne l'aurait pas vécu.

« Vous avez tous les livres des prophéties dans votre bureau »

Les yeux de Shuden s’adoucirent tout de même un peu

« Eh bien, si votre femme vit quelque chose comme ça, je peux penser à une raison particulière »

« Quoi ? Laquelle ? »

« C'est peut-être à cause de moi »

« Vous êtes ...... ? »

Les yeux gris argentés s'écarquillent à cette remarque désinvolte ; les lèvres de Shuden se fendutent dans un sourire

« C'est dire à quel point vous m’aimez, et vous deviez revenir me voir »

« ....... »

Valia lut la malice dans les yeux de Shuden. En temps normal, elle aurait rougi, ou lui aurait dit d'arrêter d'être aussi méchant, mais là, ça semblait juste. Valia s'immobilisa dans les bras de Shuden.

*************************

« Mon frère a fait tout ce chemin, que se passe-t-il ? » dit Carnier d'un ton brusque.

Devant elle se tenait Herne, le fils unique de la maison William, et héritier du titre de duc. Cela ne faisait que quelques heures que Herne était descendu de la capitale sur le domaine des William.

« Qu'y a-t-il ? Je suis venu vous voir »

Carnier rit froidement.

« Me voir ? Je crois que mon frère, après toutes les dames et nobles fleuries que tu as chassées dans la capitale, que tu as des fleurs dans les cheveux ? »

« Peut-être devriez-vous parler plus comme une dame, Carnier William »

« Et si je ne le fais pas ? »

« Votre tante ne vous a pas appris les bonnes manières qu'une fille devrait avoir, et si vous voulez bien que je vous dise ce que je lui ai dit, je vais continuer »

Canier lança un regard à Herne. Bien sûr, Herne ne cilla pas.

Leur grand-mère maternelle, Marraine William, avait été l'épine dorsale de Herne depuis son enfance. La marraine discriminait visiblement ses deux petits-enfants mais privilégiait malgré tout Herne le plus jeune des deux, qui deviendra le prochain duc William

« Tu as encore bonne mine »

Une fois l'atmosphère un peu moins tendue, Herne présenta ses salutations. C'était poli, mais pas tout à fait vide. De fines boucles d'oreilles en émeraude pendaient à ses oreilles et un collier de diamants scintillait autour du cou de Carnier, à première vue, il ne s'agissait pas d'une pièce toute faite cela avait dû être fabriqués sur mesure par un artisan expérimenté.

« Votre robe semble également conforme à la mode de la capitale....... J'ai entendu dire que vous ne vous montriez pas dans les cercles sociaux du manoir »

« Il est préférable de faire preuve de diligence et de discernement pendant cette période, afin de pouvoir s'intégrer parfaitement lorsque je retournerai à la capitale »

Les modes changeaient plusieurs fois par semaine sur la scène sociale de la capitale de Gel. À l'exception des gants en dentelle, qui se vendaient comme des petits pains, la forme d'une robe, la couleur préférée, le type de ruban et même la monture d'un bijou ne restaient jamais longtemps les mêmes.

Les combinaisons délicates étaient accaparées par les dames et demoiselles d'honneur des milieux mondains de la capitale, ou par les salons de beauté bien informés donc il n'était donc pas rare que des nobles fraîchement débarqués de leur domaine étaient embarrassés « Vous dites que vous n'êtes dans la capitale que depuis peu de temps, mais d'une manière ou d'une autre...... » disaient-elles en ricanant.

« Carnier, il faut bien de l'argent pour s'offrir votre luxe »

« Pourquoi m'interrompre tout d'un coup ? Tu te crois déjà le chef de famille de William

? Mon père n'a rien dit à ce sujet, et tout d'un coup tu penses que je gaspille l’argent ? Je dépense moins d'un dixième de ce que tu paies aux femmes pour réchauffer ton lit ? »

Les coins de la bouche de Herne se crispèrent sous le sarcasme.

« Tu es bien présomptueuse à propos pour une fille »

Mais s'il se laissait aller ici, il n’en sortirait rien de bon surtout qu’aujourd'hui, Herne avait des affaires à régler, donc fit la grimace.

« Vous m'écoutez avec trop d'amertume. Comment l'argent que vous dépensez peut-il être gaspillé ? Je ne me préoccupe que de votre avenir »

Les sourcils de Carnier se froncèrent légèrement.

« Comment ça, mon avenir ? »

« Vous avez dit que votre tante vous l'avait dit, et mon père a mis votre nom sur la table pour le comte Hubert »

L'espace d'un instant, les yeux de Carnier s'écarquillèrent légèrement ; bien sûr qu'elle le savait, s’en démoralisant même depuis quelque temps mais ne pouvait pas se rebeller. En Gel, les mariages nobles étaient entièrement sous le pouvoir des parents.

Carnier se débarrassa une fois de plus du sentiment d'insécurité.

« La famille Hubert est riche depuis des générations et je n'ai jamais entendu dire que le comte Hubert était un coureur de jupons comme mon frère »

La réponse était cinglante, mais Herne n'avait pas besoin de la regarder dans les yeux pour voir la lueur d'amusement qui traversa le visage de Carnier.

« Après tout, je ne suis pas du genre à me contenter d'une simple comtesse »

Le plan sembla fonctionner, Herne feignit un léger rire pouvant s'accommoder de la remarque insolente de Carnier si cela permettait d'obtenir des résultats.

« Je vois que vous êtes au domaine depuis assez longtemps pour être devenu sensible, ce qui n'est pas ce que je voulais dire.

« Au fait, Carnier » dit doucement Herne.

« Quelle que soit la richesse d'Hubert, penses-tu qu'il puisse se comparer à Garth ? »

« ...... quoi ? »

« Oh, pas grand-chose, juste que ton collier de diamants m'a rappelé quelque chose.

L'autre jour, à la fête d'anniversaire de l'empereur, la duchesse de Garth portait une robe très chère. Elle avait des diamants sur sa robe »

« Si je voudrais une robe avec des diamants, je l'aurais »

« Carnier, je ne te dis pas que je n'ai vu que des robes comme ça, parce qu'il n'y a pas de comparaison »

« ....... »

Le bout des doigts de Carnier tressaillit tandis qu'elle se tenait gracieusement, comme elle avait été entraînée à le faire. Herne avait réussi à caresser dans le mauvais sens du poil son orgueil.

« Aucune marquisat ne peut rivaliser avec la richesse de Garth, et même si Hubert est exceptionnellement riche, il est encore loin de Garth »

Si Carnier obéit à son père et devenait la comtesse Hubert, elle ne dépassera jamais la duchesse de Garth de son vivant, ni en richesse, ni en renommée, ni en titres.

Seule duchesse de l'Empire de Gel, Carnier avait toujours eu le meilleur en tout. Pourra-t-elle un jour accepter docilement de passer après la duchesse de Garth ?

« Vous savez qu'il n'y a pas de place pour moi chez les marquis de Gel. De tous les comtes, Hubert est le meilleur. Mon père le savait aussi, et il en a fait la plaisanterie »

« Votre mère vous a appris à être si consciencieuse. Pourquoi êtes-vous si peu ambitieuse ? »

Comme toujours lorsqu'elle se montrait sarcastique sur le fait de ne pas parler comme une dame, Herne changea de sujet aussi facilement qu'un revers de la main.

« Pourquoi pensez-vous être limitée aux familles nobles ? »

« ......Qu'est-ce que tu veux dire, si tu n'es pas une famille noble, faut-il dans une famille royale d'un autre pays ? »

Elle avait craqué alors Herne sourit

« Il y a des endroits plus élevés que ça, Carnier »

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« Est-ce que ...... est réel »

« Je n'invente pas des mots qui n'existent pas. Sir Sean »

Sean poussa un profond soupir, regardant l'homme en face de lui avec des yeux maussades. C'était Julian, l'aide de camp de Shuden quand celui-ci vit que Sean continuait à soupirer, il se frappa la poitrine comme s'il allait exploser.

« Non, allez, ne prenez pas cet air abattu ! Sir Sean, ce n'est même pas votre faute, n'est-ce pas ? »

« Pourquoi devrais-je dire que ce n'est pas ma faute, je suis le chevalier commandant du Garth »

« Comment un Maitre Chevalier peut-il contrôler chaque chevalier sous son commandement ? On pourrait chercher sur tout le continent un tel Chevalier capable de faire ça....... »

« Les Chevaliers de Garth ne sont pas un ordre normal »

Le trouvant un peu suffisant, Julian fronça les lèvres.

« Oh, peu importe, le rapport sera remis à votre Excellence aujourd'hui, et le fait que je vienne le dire en personne à Sir Sean signifie qu'il ne doit pas y penser. Il faut que tu maîtrises ton apitoiement sur toi-même, sinon ça va être moche »

« ...... Oui. Je vois »

Mais la voix de Sean n'était pas agréable. Julian fit claquer sa langue ; ce chevalier était trop hautain et sévère pour son propre bien, car si Sean avait toujours fait son travail de chevalier avec la plus grande conviction mais c’était juste que ce genre de personnalité était profondément blessé par la trahison de ses subordonnés.

« Alors, où est Ark Roylan maintenant ? » demanda Sean Julian répondit froidement « Capturé et enfermé, bien sûr »

« J'aimerais le voir, si ça ne vous dérange pas »

« Juste une seconde, ça devrai être possible »

Sean garda un visage inexpressif et attrapa ses gantelets. Même lorsqu'il attrapa Ark, son aura qui se dégageait était meurtrier mais Julian fit semblant de ne pas le voir.

« Comment ose-t-il trahir le maitre et vendre sa femme ? »

Julian avait voulu frapper Ark Roylan, mais il était trop faible pour le faire car le corps d'un chevalier était endurci par des années d’entrainement, et ses poings frêles n'auraient fait qu'enfler.

Mais Sean était différent, pourrait facilement le frapper son ancien subordonné, le touchant là où cela faisait vraiment mal, et qui sait, peut-être le porterai aux portes de la mort

Il ne sera pas le seul à subir le mécontentement de Son Excellence. Julian, l'assistant de Garth, était, pour le meilleur et pour le pire, brillant.

« Suivez-moi »

Sean serra les dents et suivit Julian.

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« Madame. Les fleurs sont si belles »

« Je n'ai jamais vu de roses comme celles-ci de ma vie »

Les servantes roulèrent des yeux et s'agitèrent. Valia comprenait leur agitation car les roses qu'elles regardaient étaient uniques.

Ses pétales étaient d'un rouge profond et velouté, avec une bordure dorée brillante. À

première vue, on aurait dit que de l'or en fusion avait été trempé dans un pinceau fin et tracé le long de la bordure de chaque pétale

La fleur était également plus grande qu'une rose ordinaire mais ces roses rares ne poussaient que dans le palais impérial et même pas dans les jardins extérieurs du palais, surnommé les roses d'or, elles n’existaient qu’en petit nombre dans les jardins intérieurs du palais, plantes ornementales d’un grand luxe Elles étaient si précieuses que les gens du peuple n'en verront même pas l’ombre d’une seule dans leur vie, Valia les avait déjà dans son passé, lorsqu’elle travaillait au palais intérieur en servant la famille impériale

« Hmm ? »

En entrant dans la chambre ce soir-là, Shuden reconnut immédiatement la rose dans le vase. C'était une fleur rare et magnifique, presque imposante, sans compter que Shuden avait déjà reçu cette fleur auparavant.

« Je n'avais pas vu ces fleurs depuis longtemps. Sa Majesté les a-t-elle envoyées ? »

« Quoi ? Non »

Valia s’étonna Pourquoi l'Empereur les lui enverra-t-elle ces fleurs ? »

« Elles ont été envoyées par la sainte »

« La ......sainte ? »

Shuden fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi cette maudite sainte flirtait avec Valia depuis quelques jours mais une chose était sûre, elle était très indésirable.

« Pourquoi t'a-t-elle envoyé des roses ? »

« Elle a beaucoup pleuré devant moi il y a quelques jours, et elle me les a envoyées pour s'excuser »

« ..... C'est vrai ? »

Un bouquet de précieuses roses dorées dans un vase deux fois plus grand que celui qu’elle gardait habituellement dans sa chambre, serrées les unes contre les autres, d’un volume équivalent à un bouquet de roses issu la cueillette de de toutes les roses du jardin privé de la résidence.

Le paquet de belles roses dorées était accompagné d'une lettre écrit de la main de Yeri, une lettre polie et respectueuse, contrairement aux lettres pleurnichardes qu'elle écrivait habituellement.

« Des excuses, je ne pensais pas que c'était nécessaire »

Yeri s'excusa de ne pas avoir accordé à la duchesse de Garth la courtoisie qu'elle méritait. Mais en vérité, Valia ne fut pas été offensée, car loin de l'aristocrate stéréotypée du passé, au contraire, elle n'était pas très douée pour parler en métaphore comme le faisait l’aristocratie

C'était un changement rafraîchissant dans les cercles sociaux de l'époque. Valia était également intriguée par sa personnalité et son comportement, et trouvait qu'il avait l'air tranquille et sûr de elle En outre, elle se sentait étrangère, et il y avait une différence entre regarder les gens de haut et juste les regarder de loin, Valia savait faire la différence entre les deux.

Et ce qu'elle voyait n'était jamais la condescendance Peut-être que je ne devrais pas être si vaguement distante .......

Valia regarda les roses tendres avec ses pétales rouges encore frais, comme s'ils venaient d'éclore après avoir été soigneusement arrosés par les servantes.

« Madame »

Un bras puissant entoura la taille de Valia par derrière, son menton de Shuden se reposant sur son épaule, lui faisait ressentir son pouls palpiter à travers la peau contre la sienne.

« Vous aimez les fleurs ? »

Elle ne pouvait pas détourner le regard. Pour être honnête, elle souhaitait que Valia le regarde lui, et non les fleurs que la sainte avait envoyées mais sachant que c'était puéril, il ne l'annonça pas dit à voix haute.

« Elles sont jolies, je ne les ai jamais vues d'aussi près »

« Si la dame le veut, je prendrai des pieds entiers et je le planterai dans le jardin »

Pas seulement le planter, mais en faire une forêt mais Valia n'avait aucune idée de l'ampleur de la réflexion de Shuden et rit.

« C'est gentil, mais les roses d'or ne sont plantées que dans la cour intérieure »

« Je suis sûre que si vous demandez à Sa Majesté, il vous les donnera, il m’en avait donné il y a des années »

« Hassa...... ? On vous a donné ces roses ? »

« Oui, mais pas autant que ça »

Shuden répondit nonchalamment. Seule Valia tremblait d'embarras car une rose, aussi précieuse soit-elle, aussi dorée soit-elle, restait une rose à la base et quel genre de personne au monde penserait à offrir une fleur à cet homme ? Même s'il s'agit d'un hommage.

Elle avait souvent entendu dire par le passé que l'empereur favorisait le marquis de Garth, mais c'était vraiment le cas et se demanda à quoi devait ressembler sa tête devant le cadeau? Elle ne pensa pas qu'il fut été très heureux de le recevoir.

Ce visage délicat, que d'autres considéraient comme froid, était souvent attachant pour Valia. Le simple fait de penser à l'expression du visage de Shuden lorsqu'il avait reçu les roses de l'Empereur la fit sourire. Valia gloussa doucement, et Shuden pressa ses lèvres contre sa nuque.

« Qu'est-ce qui vous fait sourire comme ça ? »

« Que vous êtes mignon »

Un sourcil doré se leva et Shuden retira ses lèvres de la nuque de Valia. L'adorable épouse tenta de s'éloigner un peu entre eux, cela se voyait à la façon dont elle s'éloignait furtivement dès qu'il était assez proche.

Mais hélas, son mari avait d'excellents réflexes, et Valia fut facilement rattrapée par Shuden et la tourna sur place pour qu’elle lui fit face maintenant, suffisamment près pour l'embrasser. Shuden se pencha pour croiser son regard.

« Qu'est-ce que vous venez de dire ? »

« Mmmm....... »

Incapable de s'échapper, Valia recula.

« Je n'ai rien dit »

« Hmmm »

« C'est vrai »

Devant son ignorance feinte, Shuden rit d'incrédulité.

« C'est la première fois que vous me dites ça. Le savez-vous au moins ? »

« Je n'ai pas vraiment dit quoi que ce soit »

Valia sourit et Shuden se pencha pour l'embrasser sur les lèvres. Valia ne bougea pas, pensant qu'il s'agissait juste d'un baiser léger qu'ils partageaient toujours, ce ne fut que lorsque Shuden lui souleva légèrement le menton qu'elle réalisa qu'il s'agissait bien d'un baiser passionné qu’il lui offrait, et elle écarta légèrement les lèvres. Pour dire : «

Nous allons dîner maintenant….. »

La langue de Shuden se glissa dans l'interstice.

Des mains larges et fermes enserrèrent délicatement le cou et la taille de Valia, et les baisers, tout aussi doux, s'intensifièrent lentement, la langue effleura l'intérieur de la bouche de Valia et tandis qu'elle tâtait et goûtait la langue délicate de Valia.

Après quelques baisers supplémentaires, Shuden souleva Valia dans ses bras, volant dans son étreinte avant même de s'en rendre compte, elle passa ses bras autour de son cou. Il lui embrassa légèrement la joue et commença à s'éloigner.

« Où allez-vous ....... ? »

La voix de Valia s'interrompit car la direction prise par Shuden était claire, il allait vers le grand lit de couple moelleux qui se trouvait tout au fond de la chambre.

« Pourquoi le ......lit ? »

« Parce que vous me trouvez mignon, et je dois vous montrer que je ne le suis pas »

« Quoi ? Uh......, quoi ? Ce n'est pas ce que je voulais dire »

« Je l'ai pris comme ça, alors c'est bon »

Les yeux gris argentés clignèrent de confusion. Ce soir-là, le chef de Garth réchauffa encore trois fois le repas qu'il avait eu tant de mal à préparer pour au final qu’aucun d'entre eux ne descendit dans la salle à manger et le dîner fut finalement porté sur un plateau à l'étage, dans la chambre à coucher.

Ps de Ciriolla : une minute de silence pour la souffrance des cuisiniers.... et des plats oubliés......

On ne parlera pas de Shuden capable d'etre jaloux d'un bouquet de rose....

Tome 4 – Chapitre 99 – Qu'est-ce que l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

« Monsieur. Quand pensez-vous que Son Excellence va descendre ? »

Paul avait l'air perplexe car Julian venait de poser une question difficile au majordome, étant venu au manoir pour faire un rapport à Shuden sur Ark Roylon, mais c'était étrange, le duc était dans sa chambre et semblait tardé à en descendre

« C'est une question difficile » dit Paul « je ne sais pas »

« Mais l'heure du dîner n'est-elle pas déjà largement dépassée ? »

« Son Excellence prend souvent son dîner un peu tard »

« Un peu tard ? ......Il est beaucoup plus tard maintenant, n'est-ce pas ? »

Suha était l'une des assistantes les plus fidèles de Garth, mais elle travaillait si dur à l'extérieur qu'elle ne connaissait pas grand-chose au fonctionnement interne du manoir, mais elle savait vite reconnaître que les aides étaient en retard. Si le duc n'était pas descendu de sa chambre, elle avait une bonne idée de la raison de cette absence.

« ......Il est neuf heures du soir, je pensais qu’il aurait déjà diné »

Il était 19 heures, l'heure habituelle du dîner pour les nobles, puis quasiment deux heures s’étaient écoulées, arrivant vers 20h30 à la résidence des Garth. Au cas où, elle demanda à Paul si le duc avait déjà dîné, pensant qu'il allait descendre au rez-de-chaussée d'une minute à l'autre mais il ne fallut environ une demi-heure pour que ce vain espoir soit anéanti.

« Julian m'a dit de remettre le rapport à son Excellence....... »

Suha traîna les pieds et Paul pencha la tête.

« Ecoutez, est-ce que Julian vous a dit de 'risquer votre vie' pour remettre le rapport au maitre ? »

« Quoi ? »

La brusquerie de la question fait réfléchir Suha. En tant qu'assistante de Garth, elle se souvenait de chaque mot que Julian lui avait dit de dire.

« Il ne m'a rien dit d'énigmatique, il m'a juste dit de transmettre l'information »

« Et l'histoire de votre capital décès ? »

« .....Oui ? Le capital décès ? »

Suha recula de quelques pas par rapport à Paul, se demandant pourquoi il disait soudain une chose aussi terrifiante ; ce majordome essayait de me tuer ? Suha secoua rapidement la tête. Après tout, Julian ne lui avait pas parlé de l'allocation de décès.

« Très bien, alors. Prenez une autre tasse de thé »

« Oh, merci »

« Et des biscuits »

« Oui, merci....... »

Paul regarda le dos de Suha d'un œil compatissant. Julian n'avait pas besoin que le chef de cabinet soit au courant.

Si le rapport était si urgent qu'il devait être vu immédiatement, il aurait pris soin d'ajouter qu'il devait être livré d'une manière ou d'une autre, ou il aurait fait une allusion aux allocations de décès. Si ce n'était pas le cas, ce n'était pas assez urgent pour mettre le feu aux poudres.

Et si c'était le cas, il serait venu lui-même. Paul était aussi compétent qu'un majordome qui dirigeait une grande famille avec rigueur. Lire dans l'esprit de son principal assistant était une seconde nature. En outre, Paul et Julian étaient devenus très proches, grâce au fait qu'il avait exécuté l'ordre de 'livrer l'oreiller à la dame en toute sécurité'.

Comme Paul s'en doutait, ce qui lui tenait à cœur n'était qu'un bref rapport. Le rapport complet sur l'Ark Roylon serait remis par Julian à Shuden en personne le lendemain La raison en était simple, c’ était peu probable qu'il voie le duc dans la soirée, et il avait calculé le temps dont il disposait.

Néanmoins, ce n'était que par courtoisie qu'il avait envoyé son serviteur à la résidence des Garth. Tout rapport ne portant pas la mention 'Ne manquez pas de le poster' était destiné à cette fin. Bien sûr, il ne lui avait pas dit « C'est bien de lui transmettre tôt, et ce n'est pas grave si vous ne le faites pas » Il ne pensait pas qu'il y avait plus de neuf pour cent de chances que le rapport soit lu immédiatement, il ne pouvait donc pas vraiment lui dire de l'élaborer au fur et à mesure.

« Je l'enverrai de toute façon à son Excellence, il est tard et je n'ai pas eu le temps de venir vous voir »

Il était fondamental pour un serviteur de savoir ce qui était le plus important pour son maître. Julien était un très bon serviteur à cet égard, et il savait se présenter au duc avec le bon dossier. Un exemple dont Paul pourrait s'inspirer auprès des fonctionnaires.

Beaucoup avaient été victimes des plans élaborés de Julian. Voyant que Suha allait y passer la nuit, gardant sou le bras le rapport destiné à Shuden, Paul finit par avoir pitié et lui dit

« Tu devrais manger un peu plus de ces biscuits »

Suha, qui avait de toute façon cherché d’autres biscuits, accepta un biscuit au chocolat moelleux, humide et gourmand

« Ce sandwich est aussi nourrissant »

Le pain chaud, prenant en sandwich des tranches de bacon grillé, lui fut servie, Suha n'avait même pas avalé la première bouchée et alors qu’il tenait un biscuit dans une main et un sandwich dans l'autre, Paul lui dit « Hmmm »

« Ce thé sent bon aussi. Buvez-en une gorgée »

« ..... »

**********************************

Pendant ce temps, dans la chambre du duc et de la duchesse.

Sur le lit, Valia était blottie contre Shuden. Sa joue ronde et douce reposait sur sa poitrine ferme ; le toucher chaleureux du peau à peau et si son corps était fatigué, son humeur était languissante, alors tout allait bien prise dans l'étreinte ferme si réconfortante.

Valia jouait avec la main de Shuden, qui était entrelacée à la sienne. Cette position lui donnait l'impression d'être enfouie en lui ou peut-être qu'elle l'étreignait comme une poupée.

Quoi qu'il en soit, c'était agréable, mais à chaque fois qu'un moment ordinaire était aussi inattendu et heureux, Valia s'en rendait compte.

« J'aime beaucoup cet homme »

« Vous savez, Shu » dit Valia en touchant la main de Shuden.

« Vous savez que je vous aime, n'est-ce pas ? »

« Eh bien, je ne sais pas, parce que vous ne le dit pas beaucoup »

Ses yeux gris argentés se rétrécirent, lâchant la main de Shuden et redressa légèrement le haut de son corps pour le fixer dans les yeux, lui lançant un regard accusateur.

« Vraiment ? »

« Oui »

« ..... Je l’ai dit autant que vous, pourtant »

« Ai-je dit moins ? »

Il était étrangement difficile de répondre à cette question car si elle répondait oui, elle donnerait l’impression qu’elle se plaignait pour qu'il lui dise plus souvent « je vous aime

» Si elle niait, ça lui donnait raison qu’elle ne lui disait pas assez souvent....... Valia cligna des yeux et Shuden sourit.

« Alors je vous le dirai tous les jours à partir de demain »

« ......quoi ? »

Valia gonfla ses joues, pensant qu'il faisait une blague.

Ce ne fut que le lendemain qu'elle se rendit compte qu'il ne plaisantait pas.

La matinée était radieuse. C'était le jour où Shuden se rendait au terrain d’entrainement, accompagné de ses assistants.

L'un d'eux avait une bosse sous l'œil, mais personne ne s'y intéressait particulièrement.

Suha serra le rapport contre sa poitrine, promettant de le remettre au roi dans la matinée, mais tous ses efforts furent réduits à néant lorsque Julian se présenta en personne au manoir.

Valia, pour qui voir Shuden était l'un de ses rares plaisirs, l'avait suivi au premier étage aujourd'hui. Derrière elle, bien sûr, se trouvaient les employés.

C'était un spectacle courant dans le manoir des Garth. Le duc lui annonçant qu'il rentrerait tôt chez lui et elle qui lui faisait son en revoir

« Ma chère épouse »

Il y eut un moment de silence.

« Je vous aime. Je rentrerai tôt »

« ....... »

Les aides et les employés interrogèrent leurs oreilles pendant un moment, puis s'éclaircirent rapidement. Seule Valia fixa Shuden avec une expression perplexe.

« Oh, oui. Eh bien, passez une bonne journée....... »

« C'est tout ? »

« Quoi ? »

« Dites-moi ‘je vous aime’ »

« Je vous aime ...... ? »

Shuden sourit doucement dans ses yeux gris-argentés vacillants puis il l'embrassa légèrement sur la joue ensuite sortit, vêtu de son uniforme noir. Les aides s'inclinèrent rapidement devant Valia, pour suivre rapidement leur maître.

« Non, mon Dieu. Avec tous ces assistants derrière lui...... ? »

Valia était abasourdi, se demandant à quoi ressemblent les visages des innombrables employés qui se trouvaient derrière elle ? Elle n'arrivait pas à savoir lequel des deux devait se retourner pour lui faire face.

« Hmmm, hmmm »

Paul toussa, très poliment, comme s'il n'avait rien entendu.

« Madame. J'ai une mise à jour sur les rénovations du jardin dont j'ai parlé hier »

« ....... Allons au bureau »

« A votre service »

Valia fit demi-tour avec désinvolture, les visages des employés n'étant pas différents de d’habitude, malgré son insouciance même si elle avait fait toutes sortes de choses affectueuses à Shuden au fil du temps, et il ne semblait pas qu'ils l'avaient écoutée très attentivement lorsqu'elle lui disait je vous aime.

Valia monta dans le bureau de la duchesse au troisième étage, mais dès qu’elle fut hors de vue, les visages solennels de ses serviteurs se décrispèrent les uns après les autres, et risquant à tout moment de rire aux éclats se rendant compte à quel point ils étaient entraînée à ne pas le faire.

Ils s’étaient presque s'habituer aux regards amoureux, et voilà qu'il lui disait qu'il l'aime en public! Et le fait que ce ne soit pas madame, mais son Excellence, qui le dise, c'était ce qui faisait que les sourires ne cessaient de s'amplifier.

Sarah dit d'une voix sévère.

« Comment voulez-vous servir votre maîtresse avec un air aussi décontracté sur vos visages ? Gardez vos visages sous contrôle »

« Fait le aussi alors » Et les femmes de ménage rirent.

Mais on ne pouvait pas le dire à sa patronne, les employés serrèrent les dents pour ne pas s'esclaffer devant leur maîtresse.

*****************************

Ark Roylon, membre des Chevaliers de Garth, un chevalier, cependant, qui avait été barré de quatre lignes pour avoir tenté de se rendre à l'ennemi lors de la guerre contre l'Est.

« Tu dois avoir perdu la tête »

Shuden cracha froidement. Sa voix grave était plus meurtrière que jamais ; un frisson parcourut inutilement l'échine de Julian et Sean baissa la tête, l'air sombre. Il y avait quelques instants à peine, Julian avait posté un rapport détaillé sur Ark On était dans une maison au centre du quartier résidentiel de la capitale, et à première vue, le propriétaire n'était autre que Garth mais administrativement, elle appartenait à une personne n’ayant aucun lien de parenté avec la famille Garth Grâce à une série de changements de noms, personne n'avait pu relier cette maison à Garth, même si quelqu'un ayant un indice était déterminé à le déterrer. Le temps de suivre la piste au plus près, vous seriez rattrapé par des assistants qui avaient déjà établi un périmètre ainsi c’était une résidence soigneusement dissimulée.

Elle était principalement utilisée par les assistants de Garth, devenu de fait un bâtiment important même si utilisé depuis pas si longtemps que cela, pour être précis, il avait été construite peu de temps après le mariage de Valia avec Shuden car à l'origine, les assistants n'avaient pas de bâtiment propre avant le mariage Le cerveau de Julian s'emballait car c’était la première fois qu'il la voyait depuis le mariage, alors que cinq jours avant leur union, elle lui avait semblé si fragile. C'était peut-être pour cette raison, ou peut-être pour aucune autre, que le duc s'était tant intéressé à elle. C'était évident. Cela semblait juste.

Dans le travail d'un assistant, il y avait des choses qui devaient parfois être traitées en secret. Julian suggéra à Shuden de réserver une résidence privée pour ces affaires, de peur d'alarmer son épouse et comme cela faisait des années qu'il lorgnait cette maison.

Et ce fut ainsi que cela s'était fait. Julian en avait fait bon usage à bien des égards. Sans parler de l'amélioration de l'efficacité de ses assistants.

« À l'époque » raconte-t-il « j'essayais juste de lui faire approuver une résolution de dépenses....... Je n'aurais jamais pensé avoir une vraie surprise de sa part »

Tout s'était bien passé. Dans la cave du manoir, Ark Roylan gisait dans une mare de sang alors que Shuden regarda l'affreuse silhouette.

« Il ressembles à rien. Il a toujours été comme ça ? »

« Oh, c'est....... »

« Je lui ai donné quelques gifles en privé, Votre Excellence, je suis désolé »

Sean plaida coupable. Julian roula des yeux, car la réaction de l'homme avait été plus glaçante qu'il ne s'y attendait pendant que Sean frappait Ark de son poing ganté, Julian assistait impuissant à la scène.

« Et si j'étais l'un d'entre eux un jour ? »

Vous, chevaliers ignorants, pourriez peut-être faire cent tours de piste, mais je suis sûr que vous ne pourriez pas survivre.

Heureusement, Son Excellence n'avait pas imposé un tel châtiment, ses yeux rouges se contentèrent de fixer froidement Ark.

« Sean »

« Oui, Votre Excellence »

« Excommuniez Ark Roylon. Faites-le d'ici demain »

« A vos ordres »

Ark ne quittera pas cette cave vivant car un chevalier défroqué ne pouvait rien faire, peu importe comment il survit, il sera méprisé même par les mercenaires roturiers dans la rue, car être excommunié de l'Ordre, c'était mourir complètement par manque d’honneur.

Shuden se mordit un peu la lèvre, puis sortit à grands pas de la cellule du donjon. Sean regarda Ark, toujours abasourdi, et serra les poings.

« Ark, espèce de bâtard stupide »

Sean était un Chevalier, impossible pour lui de ne pas éprouver de l'affection pour ses chevaliers subordonnés et Ark avait commencé comme un jeune homme plein d'entrain.

Il avait un talent pour l'épée qu’il avait travaillé Mais après avoir rejoint les Chevaliers de Garth, il changea. Le goût de l'honneur et de l'envie était si doux, abandonnant son devoir de chevalier, qui était d'être toujours sur le qui-vive, pour devenir modérément fourbe et paresseux.

Puis Robin arriva et en rajouta

Robin était jeune, mais il n'était jamais paresseux, toujours diligent, il avait la tête sur les épaules, si bien que tout le monde dans l’ordre de chevalerie l'aimait. Seul Ark était différent, se sentant inférieur à Robin, qui avait rejoint l'Ordre en étant plus jeune que lui. Il était aussi secrètement grincheux. Tous les chevaliers devait avoir le sens du devoir, mais Ark était puéril.

« Ne laissez pas cela vous déranger autant, Sir Sean »

Julian se fâcha « J'ai cessé depuis longtemps de croire qu'Ark Roylan pouvait se retirer avec honneur »

Bien sûr, il n'avait pas imaginé que ce serait aussi grave. Julian avala sa réplique et suivit Shuden à l'étage.

Bien qu'il était désormais l'une des deux grandes familles ducales de l'Empire Gel, les Garth étaient à l'origine une famille de l'ombre. Leur valeur la plus importante était l'or, ils étaient connus pour ce que d'autres appelleraient des prêts usuraires sordides, et la rumeur disait qu'ils se livraient au trafic d'êtres humains.

Les Garth n'étaient même pas une des famille fondatrice de Gel mais une aristocratie glamour, riche et avide d'argent.

Une aristocratie marginale du sud, les Garth avaient un jour explosé en puissance.

Toutes les affaires qu'il touchait devenaient étrangement lucratives. Avec cela, des rumeurs de jalousie apparurent très rapidement

On disait qu'il pratiquait la sorcellerie, qu'il avait conclu un pacte avec un être impie mais malgré ces rumeurs malveillantes, l'entrepôt de Garth s'agrandit d'année en année, se remplissant d’or par tas entier

Grâce à sa richesse démesurée et à son sens des affaires, la famille obtint le titre de marquis, ainsi une fois devenu un haut noble, Garth garda sa dignité, en se débarrassant de son activité de prêt d'argent, qui était pourtant sa principale source de revenus, en la vendant à des nobles étrangers.

Il s'était débarrassé de toutes les affaires louches, mais certaines choses restèrent et l'une d'entre elles était le renseignement car la collecte d'informations était essentielle pour soutenir des activités lucratives douteuses et il y avait de nombreuses façons d’obtenir des informations secrètes auprès des Garth.

Lorsque Shuden fut titré marquis, la plupart des anciens conseillers furent éliminés, de sorte que les conseillers de Garth étaient plus compétents que ceux de n'importe quelle autre famille noble, à certains égards, ils surpassaient même la famille impériale.

Oui, grâce à eux, Shuden était au courant de la trahison d'Ark. De plus, il avait déjà entendu les détails de cette trahison.

« Le Second Prince est-il au courant ? »

Julian secoua la tête. Le Second Prince n'avait pas encore été informé de la trahison d'Ark.

« Je l'ai délibérément assommé et je l'ai ramené aux petites heures du matin. Il n'y avait pas d'yeux qui le suivaient. Ils devaient déjà connaître le rayon d'action d'Ark, donc ils pensent qu'il est toujours dans un pub quelque part, comme d'habitude »

Les sourcils de Shuden se plissèrent. Julian roula des yeux et ajouta.

« Ils seront probablement suspicieux s'ils ne le voient pas d'ici ce soir, étant donné la discrétion avec laquelle ils l'ont approché »

« Je me fiche qu'ils aient des soupçons. Ils le sauront quand Ark sera excommunié de toute façon »

Il trouvait le comportement d'Elvan étrange, car son sourire en coin semblait suggérer qu'il était excité d'avoir découvert une faiblesse, mais s'il s'agissait de Valia, cela prenait une autre signification.

« Dois-je le tuer ? »

C'était la meilleure solution, puisque les morts ne parlaient pas, songea Shuden en écoutant le rapport de Julian. Pour être honnête, il se sentait désolée pour lui-même.

S'il voulait un secret absolu, il aurait réduit considérablement le nombre de chevaliers qu'il envoyait au royaume de Risa. Peut-être Shuden y serait-il allé lui-même.

Mais il ne l'avait pas fait, parce qu'il ne se souciait pas vraiment de la princesse. Il ne lui était pas venu à l'esprit qu'il devait se soucier suffisamment d'elle pour la protéger.

Les conséquences de ne pas avoir fait ce qu'il aurait pu faire.

« Tu es un idiot »

« Quoi ? » demanda Julian, surpris mais les yeux de Shuden restaient absents Il n'y avait pas d'inconvénient réelles à être connue comme une princesse, seule sa réputation dans les cercles sociaux en souffrirait. Avant son mariage, il pensait ainsi avec complaisance mais maintient les choses étaient complètement différentes. Aucune flèche, aussi petite soit-elle, ne serait tolérée à même approché la femme qu'il aimait.

« Je dois l'avertir »

Commençons par le commencement car marcher sur ce bâtard sera la dernière.

« Julian »

« Oui, Votre Excellence »

« Envoyez un homme »

Tome 4 – Chapitre 100 – Qu'est-ce que l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Valia était plongé dans ses pensées.

C’était étrange.

Devant elle se trouvait une magnifique assiette dorée, et sur celle-ci, une petite masse grotesque. Valia fronça les sourcils.

« Quel est son goût ? »

L'aliment grotesque qui la laissait perplexe était un biscuit qu'elle avait préparé elle-même même si elle avait l'air d'avoir ramassé le rocher le plus laid de la rivière.

Lorsque Shuden lui avait dit qu'il l'aimait ce matin, Valia avait été franchement ravie mais aussi gênée que cela se passait devant les assistants et les employés mais tellement heureuse. Elle avait donc voulu exprimer ses sentiments à sa manière, et ce fut la pâtisserie qui lui vint à l'esprit.

Certaines dames lui disaient encore « c’est un truc pour les jeunes filles » mais elles ne faisaient que parler car Valia savait qu'il y avait beaucoup de femmes qui donnaient secrètement des biscuits à leur mari.

Diana l'avait fait une fois, en lui offrant tout en cachant sa timidité sous une toux voulant chasser la gêne

(Ce n'était pas grand-chose, mais il aimait bien... Je veux dire, un cadeau...... ?) Le cœur de Valia battit la chamade avec le récit de Diana, ce promettant qu'un jour ou l'autre, elle lui en fera, et ce jour était enfin arrivé, se refusant de se faire aider par les cuisiniers car c’était pourquoi les riches aristocrates prépareraient-ils leurs propres biscuits ? Ce genre de cadeau était toujours plus sincère. Naturellement, Valia tenant à donner le gout de sa sincérité aux biscuits. Puis.......

« ...... Je me souviens mal, ça n'avait sûrement pas ce goût-là »

Ne s’inquiétant pas de leur forme bizarre car déjà la première fois qu’elle les avait fait cuire, c'était déjà le cas, mais la saveur était différente, en fait, Valia s'attendait à quelque chose d'humainement comestible et non à quelque chose d'aussi immangeable.

Avait-elle eu donc de la chance ?

« C'est étrange. Ils ne devraient pas avoir un goût si différent »

Valia fronça l'arête de son nez.

Il allait falloir qu’elle les recommence et qu’elle les refasse cuire, Valia but un verre d'eau.

***************************

« Madame dit qu'elle ne déjeunera pas »

« Très bien, je vois. Va faire ton travail »

« Oui, Maîtresse »

La servante s'inclina et partit, Sarah ordonna à l'autre servante d'apporter du thé, du lait, du jus de fruit et tout ce qu'elle pourrait imaginer pour la duchesse, puis elle se mit en route pour la cuisine de la maison principale de Garth qui devrait être très animée mais était calme aujourd'hui.

De plus, Paul était là en pleine discussion avec les cuisiniers et son visage s'éclaira dès qu'il aperçut Sarah.

« Sarah, où est Madame ? »

« J'étais trop nerveuse pour aller la voir, mais elle a dit qu'elle ne déjeunait pas »

« C'est donc....... »

Paul soupira

« Tu vas probablement prendre un de ces biscuits »

« C'est ce que je pensais aussi, alors je lui ai dit de préparer une variété de choses à boire »

« Moi, Maîtresse. Le majordome en chef »

Un cuisinier s'interposa

« Madame peut-elle avoir quelques-unes de ces friandises ? »

Les cuisiniers à côté de lui avaient le même regard : ils avaient tous déjà goûté à ses sucreries. Le goût indescriptible était difficile à oublier avec le temps et avaient beau essayer, ils ne parviendraient jamais à reproduire ce goût étrange.

Mais que pouvaient-ils faire ? Personne ne pouvait pleurer pour la supplier d'arrêter d'en manger. En outre, personne ne pouvait pas se résoudre à lui dire qu'elle risquait d'être malade si elle les mangeait car après tout, c'était elle qui les avait préparés pour toi.

« Tu as dit qu’il ne voulait pas qu'elle le sache, n'est-ce pas ? »

« Oui. Il a dit de ne jamais le laisser savoir »

Votre Excellence avait mangé les biscuits que vous aviez préparés en secret et les biscuits que vous aviez mangées étaient en fait préparées par les cuisiniers sous la même apparence que les votre, nous nous étions conformé aux ordres du mieux que l’on pouvait. Au bout de deux heures, Paul, Sarah et les cuisiniers ont perdu leur détermination face à la duchesse

Il était triste que leur maîtresse soit si perspicace.

**********************************

L'empereur s'adossa tranquillement au dossier du fauteuil où il était tranquillement installer

« Grand prêtre. Votre empereur vous honore.'

« Alors Votre Majesté....... »

« Mais il est étrange, n'est-ce pas, qu'une sainte soit, comme vous le dites, une élue des cieux. Serait-il juste de limiter sa demeure à un corps humain ?'

« ....... »

« Votre empereur ne commettrait jamais un tel blasphème »

Malgré le calme extérieur, une guerre sans épée se déroulait maintenant ici et le Grand Prêtre Mercil fit de son mieux pour cacher son mécontentement.

« Les politiciens sont des imitateurs nés, après tout »

La première dispute avait eu lieu lors de la fête d’anniversaire de l'empereur, Mercil était mécontent que l'empereur invita Yeri à le saluer à, car cela faisait ressembler la sainte plus à une noble de Gel qu’un membre religieux.

C'était une bataille d'initiative au sujet de la résidence de la Sainte.

« Mais elle devrait rester en Terre Sainte, tout comme nos grands prêtres restent dans le Grand Hall, où elle sera le plus en paix »

« Si c'est le cas, je n'ai pas à m'inquiéter. Votre empereur est également un 'céleste' »

Pour Mercil, qui était venu protester, l'empereur était plutôt effronté : il soulignait qu'il était un 'céleste'. Il n'a pas tort car le monarque de Gel n'était pas comme les rois des autres pays, et le mot 'céleste' n'avait pas beaucoup de poids. Edgar VII fit valoir que le palais impérial de Gel étant la demeure d'un saint, il était normal qu'une sainte y séjourne également.

« D'ailleurs, c'est ici, dans le lac du palais, que la sainte est apparue. Se pourrait-il que Dieu ait voulu qu'elle soit ici ? »

« ...... »

Même si Mercil était le plus débrouillard des grands prêtres, il ne pouvait pas facilement déjouer les plans de l'empereur, qui naviguaient continuellement dans les affaires politiques.

« ...... J'espère que vous retirerez cette idée lors de notre prochaine rencontre, Votre Majesté, et je prendrai congé »

« Veillez-y »

Mercil ne pensait pas que l'empereur cédera facilement, il pensait qu’il allait devoir parler à la sainte elle-même. Mercil sortit de la salle de réception, laissant derrière lui l'empereur qui souriait.

**********************************

« Sainte »

« Oui ? »

« Vous avez encore été invité aujourd'hui, vous n'y allez pas ? »

« Non, je n'y vais pas »

Angela empocha l'invitation, entendant la réponse familière. L'enthousiasme initial était retombé, il n'était pas étonnant que Yeri n'avait répondu à aucun banquet ou goûter alors qu’elle était censée devenir la nouvelle fille qui prendrait d'assaut les cercles sociaux mais ce n'était pas le cas ainsi avait brisé les attentes de l'aristocratie de façon spectaculaire.

« Angela. Où est le second prince ? Il est censé être ici aujourd'hui »

« Oh, un serviteur du second prince est arrivé plus tôt pour me dire que le second prince avait une urgence soudaine et ne pouvait pas venir »

« Je vois »

L'empereur essayait de réunir ses fils et Yeri, avait envoyé Gusto et Elvan tous les deux jours pour enseigner à la sainte femme venue de l'autre monde les manières de Gel, mais ces derniers temps, Elvan s'absentait souvent.

« ......Elle a l'air heureuse, n'est-ce pas ? »

Angela secoua la tête. Yeri semblait se réjouir de l'absence d'Elvan mais c'était une réaction que seule Angela, sa servante directe, connaissait, et elle était donc un peu perplexe, se demandant pourquoi elle ne l'aimait pas, alors qu’il était toujours été si poli et si gentilhomme avec elle.

« Peut-être qu’il n’est pas son genre »

Mais finalement que pouvait-elle, on annonça à Angela que le grand prêtre allait bientôt arriver

*******************************

« Votre Majesté, voulez-vous une tasse de thé ? »

« Bien. Je me suis battu depuis le matin et j'ai la tête qui sonne »

L'empereur but le thé que Lambton lui servit

« Je vois » dit-il « que vous êtes aussi facile à vivre que le duc de Garth »

« Vous dites ce que vous avez à dire, n'est-ce pas ? »

« Oui, il dit ce qu'il a à dire. Je ne l'écoute pas souvent, mais je ne connais aucun autre noble qui l'écoute, et quand on occupe ce poste depuis assez longtemps, on apprend à reconnaître ceux qui sont dignes de confiance et ceux qui ne le sont pas »

La confiance que l'empereur accordait à Shuden était justifié car il n'était pas du genre à cacher ce qu'il voulait et l'empereur n'y voyait pas d'inconvénient. De plus, ce qu'il voulait n'était rien comparé au travail révolutionnaire qu'il avait accompli, ayant passé des années à se battre pour obtenir un titre ducal avant de l'obtenir.

Et ils avaient un secret.

« Je sais que votre majesté a été honorée »

« Au sujet de Yeri Mets-toi à l’aise et dis-le-moi »

« Comment pourrais-je mentir ? »

L'empereur gloussa. Après un moment de rire, l'empereur redevint sérieux.

« La sainte est-elle toujours confinée chez elle ? »

« Oui. Votre Majesté. Elle a refusé d'accepter les demandes d’invitation pour les gouters

»

« Hmph. Peut-être que cet empereur se trompe »

Edgar VII voulait que Yeri soit active dans les cercles sociaux, parce qu'il voulait qu'elle soit un membre de la famille royale surtout qu’elle était déjà très douée pour les relations sociales. Elle était si naturellement escortée par les princes et ne semblait pas s'inquiéter de l’apprentissage des coutumes et étiquette du palais impérial

« Des robes, des bijoux et beaucoup de cadeaux, Lambton, tu as vérifié et tu les as envoyés, n'est-ce pas ? »

« J'ai pris soin de les choisir et de les envoyer, Votre Majesté, mais je ne peux pas forcer une sainte à se socialiser....... »

Le refus de Yeri de se socialiser signifiait qu'elle ne prendrait pas de position politique.

Si le nom d'une sainte était noble cela n'était qu'une simple réputation religieuse donc était, par analogie, une femme noble qui n'avait pas encore fait ses débuts dans la haute société

Les cercles sociaux étaient compliqués même si vous étiez une comtesse ou une dame d'une influence similaire, la manière dont vous fréquentiez les gens et l'intensité de cette fréquentation faisaient une énorme différence pour votre réputation ainsi la vie sociale était essentiellement une version glamour de la politique. Les amitiés purement intentionnelles étaient rares et, en ce sens, le cas de Valeria et de Diana pouvait être considéré comme une rareté.

Gusto et Elvan poursuivaient leur bataille sous-marine pour le trône. Les alliés les plus forts étaient toujours issus des mariages arrangés mais aucun d'entre eux n'était encore marié, mais si Yeri continuait à se comporter de manière asociale, l'empereur ne pourrait pas la pousser à se marier.

A part cela, bien sûr, il y avait quelques regrets.

« Je pensais que la sainte allait tomber amoureux de l'un d'entre eux »

« Quoi ? »

« Oui »

La duchesse de Garth, la princesse, était amoureuse de son mari, détail que Lambton ignorait, car l'empereur n'avait pas pris la peine de le lui dire se contentant de sourire.

« Au fait, Lambton, envoyez quelqu'un auprès de la duchesse de Garth, votre empereur veut la voir »

« Oui, monsieur »

L'empereur était un monarque généreux à bien des égards envers ses sujets préférés, et il était sur le point d'offrir à la duchesse de Garth l'un des trésors du palais.

Il se demanda ce qui plaira à la duchesse.

Avec bien sûr, la vue de Shuden venant le saluer était un bonus appréciable

Tome 4 – Chapitre 101 – Qu'est-ce que l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Deux grands prêtres étaient venus dans les quartiers de Yeri. L'un était Mercil, l'autre Philemon.

Ce dernier n'était pas présent lorsque Mercil avait échangé des propos avec l'empereur car était allé prier dans la salle de prière du palais impérial avant d’aller venu voir Yeri.

« Sainte. Tu vas bien ? »

« Oui. Le palais est magnifique »

« Je suis heureux de l'apprendre »

Contrairement à Philémon, Mercil ne sourit pas estimant que ce n’était pas une bonne chose que Yeri aime le palais.

« Le Grand Hall de la Terre Sainte est également très beau, c'est presque aussi beau que le Palais Impérial »

« Je vois, j'aimerais y aller un jour »

« Si c'est votre souhait, je vous y emmènerai, même aujourd'hui »

« Je viendrai quand je connaîtrai mieux l'endroit »

Ce n'était pas la réponse qu'il attendait, mais Mercil n'insista pas davantage ; il savait que l'Empereur avait traité le Saint avec beaucoup de gentillesse, et cette jeune Sainte pourrait ne pas être capable de se défaire de cette vibration. Il devrait lui faire savoir, de manière subtile, qu'elle pouvait s'attendre à être traitée de la même manière en Terre Sainte.

« Au fait, puisque tu es au palais impérial, ne devrais-tu pas avoir une chance de rencontrer la jeune princesse ? Elle viendra certainement dès que tu l'appelleras »

Lorsque Yeri détourna le regard sans répondre, Mercil laissa échapper un cri silencieux de frustration

« Je ne vous l'ai pas encore dit, la 'princesse' est la duchesse de Garth. C'est une sorte de sacrifice, préétabli par les dieux à votre service »

Le grand prêtre Philémon fronça les sourcils. Bien sûr, les serviteurs étaient au courant maintenant, vu qu’ils étaient au Palais Impérial. Mercil l'avait fait exprès, il voulait

montrer qu'une femme du statut élevé de 'Duchesse de Garth' n'était qu’un sacrifice aux dieux

« Grand prêtre Mercil. N'est-ce pas un secret qu'elle est une princesse, et en plus, c'est un sacrifice ? »

« La princesse n'a rien de secret, je dis juste qu'elle est tout aussi précieuse »

Mercil prit la parole avant que Philemon n'ait eu le temps de répondre.

« Voulez-vous que j'appelle sainte plutôt que princesse ? »

« Non »

« Quoi ? »

« Je pense que nous devrions nous rencontrer en tant que duchesses, et non en tant que princesses, Grand Prêtre Mercil, mais s'il vous plaît, faites attention à ce que vous dites.

Le Grand Prêtre Philémon ne vient-il pas de vous dire que tout ceci n'est pas officiel ?e La voix était ferme et Mercil répondit avec confusion.

« Ah......, oui. Je vois, je ferai attention »

L'expression de Yeri ne changea pas alors qu'elle regardait Mercil tressaillir. Dans le passé, ne pas pouvoir dire ces mots avait causé tant de problèmes mais elle n'était plus une demi-sainte qui ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs divins, elle pouvait dire ce qu'elle pensait.

« J'aimerais que tu ne dises pas que la princesse est un sacrifice, c'est désagréable à entendre. Vous le dites exprès ? Pourquoi qualifier une personne vivante de sacrifice ? »

« Sainte. Ce n'est pas ce que je voulais dire....... »

« Ou pas ? »

Mercil était perplexe face à l'attitude de Yeri, voulant tout faire pour que la sainte se sente mieux, les mots 'princesse' et 'sacrifice' ne furent plus jamais prononcés.

« Étrange » pensa-t-il « pourquoi me sens-je mieux ? » s’étonna Philémon Philémon, qui avait passé sa vie à prier à couler comme de l'eau dans toute les situation, éprouva une sensation étrange.

**********************************

Un pub haut de gamme dans le centre ville, propriété du Marquis Logan était un endroit en plein essor.

Chaque jour, des liqueurs précieuses étaient acheminées par chariot du monde entier et d'autres délices étaient préparés avec les ingrédients les plus raffinés permettant ainsi à

de jeunes nobles et des femmes de jouer aux cartes en échangeant des histoires autour d'un verre.

Les tenues étaient plus osées que lors d'un banquet normal, s’offrant aussi plein plus de liberté dans leurs relations et les contact entre personne. La cave à vin était remplie de vins fins et coûteux, les nobles ivres étaient plus turbulents que d'habitude, mais ils ne faisaient rien de grossier.

Si la frontière de la bienséance semblaient tenue, mais Le marquis de Logan avait compris exactement ce que les jeunes nobles voulaient et ce que les nobles conservateurs pouvaient tolérer. D’où le succès de ce bar haut de gamme en plein essor où les jeux d'argent légers que l'on pouvait pratiquer à l'intérieur accentuait encore plus l’attrait

« Qu'en pensez-vous, Votre Excellence, n'est-ce pas mieux que vous ne le pensiez ? »

Shuden regarda le marquis Logan « Mieux que je ne le pensais » dit-il, une phrase qui aurait pu faire croire qu'il avait une dent contre le pub mais il répondit simplement.

« J'ai pensé que c'était bien depuis le début »

« Et vous n'êtes jamais venu ici ? »

« Quand n'est-il pas venu une fois ? »

« Je demande ça parce qu'il n'est pas venu depuis »

« Vous vous êtes mariée après ça »

« ......Votre Excellence, quiconque entend parler de ce pub pensera qu'il s'agit d'une sorte d'antre du diable. Est-ce que je tiendrais un endroit où vous ne pouvez pas venir simplement parce que vous êtes marié ? »

« Oh, non ; le Marquis n'est pas le genre d'homme à faire ça »

« Alors vous devez revenir une autre fois. Ou vous pouvez venir avec la duchesse »

Les yeux du marquis de Logan pétillèrent mais Shuden le congédia d'un claquement de doigts.

« Non, merci »

« Non ? Pourquoi ? »

« Je n'aime pas boire »

« ....... »

Le marquis Logan resta abasourdi car si il savait que Shuden Garth n’était pas forcément un grand amateur d’alcool, mais il ne le rejetait pas non plus, le sachant depuis qu'ils étaient associés en affaires.

« Vous voulez me faire croire cela ? »

Shuden lut le regard du marquis Logan, l'ignorant, bien sûr, et inclina son verre, le vin rouge foncé dégageant un arôme lourd. Grâce aux soins du marquis Logan, le vin qu'il buvait en ce moment était de la meilleure qualité. À bien des égards, ce n'était pas un mauvais endroit bien au contraire

« Venir ici avec ma femme ? »

C'était un bar, même s'il était réservé aux nobles. Les jeunes nobles, hommes et femmes, étaient libres de s'embrasser et s'il s'agissait d'un couple marié, il y aurait beaucoup d'agitation autour d'eux. Et puis, il y avait beaucoup de gens qui ne vivaient que pour aujourd'hui.

Et si l'un d'entre eux faisait passer un mauvais quart d'heure à Valia ?

Il serait plus pacifique pour Shuden de ne pas l'amener ici que de retirer le corps.

Il considérait l'option pacifique plus comme la meilleur option

« Le bar n'a jamais été aussi rempli qu'aujourd'hui. Les joueurs ont les mains pleines avec les cotes des jeux de cartes »

C'était un commentaire significatif et Shuden laissa échapper un petit rire.

« Je suis sûr qu'il y a beaucoup de gens qui seraient offensés si le propriétaire utilisait le mot 'joueurs'. »

« Ce n'est pas grave, parce que la plupart des gens qui seraient offensés par ce mot sont probablement hors d'eux en ce moment. »

Récemment, les mises sur les jeux de cartes avaient grimpé en flèche et pour ceux qui ne le croyait pas, il avait commencé avec un tas d'or devant lui et cette montagne d'or sur la table était un vrai spectacle à voir, même pour les nobles.

Cette tour d'or ne fut même pas entamé pourtant de nombreuses personnes avaient touché le jackpot, et à chaque fois, cette tour d’or se vit refaite avec de l’or neuf. Les gens disaient que le marquis de Logan avait dû découvrir une mine de diamants.

« Ce serait bien de trouver une vraie mine de diamants » se disait-il En tout cas, cela avait donné à la taverne une spécialité inattendue car même les nobles qui ne s'intéressaient pas au jeu avaient entendu les rumeurs et venaient en visite. Le propriétaire avait l'air en forme ces derniers temps. Ce fut alors qu'un des assistants de Garth s'approcha du duc

« Votre Excellence, c'est fini »

Au son de la petite voix de l'assistant, Shuden posa son verre vide, se leva de son siège.

Le marquis Logan fit de même, se levant.

« Vous partez ? »

« Oui. Mon travail est terminé et je dois partir »

Le marquis Logan escorta Shuden jusqu'à l'entrée.

« Votre Excellence, à l'avenir, ne corrompez pas les joueurs de cartes, mais donnez-moi un pot-de-vin comme celui-ci »

« Combien de fois vous ai-je dit que ce n'était qu'un investissement ? »

Le marquis Logan haussa les épaules, la voix détendue. Après avoir quitté Shuden, il soupira.

« J'ai peur de la richesse de Garth » soupira-t-il « comment il peut distribuer autant d'argent jour après jour sans sourciller »

L'énorme quantité d'or qui avait récemment été étalée sur la table à cartes lui appartenait, et en ce sens Shuden n'avait pas tort à propos de l''investissement', mais les conditions étaient très modestes par rapport à la somme en jeu, du moins du point de vue du marquis de Logan.

« Si le marquis de Romain vient nous rendre visite, je veux que tu lui tordes gentiment les mains et que tu le serres aussi fort que tu le peux....... »

Il m'avait dit de faire tout ce qu'il fallait, ignorant pourquoi Shuden avait posé une telle condition ; il ne avait pas demandé même s’il avait son idée sur la question Romain était le plus grand soutien du deuxième prince et si le duc de Garth tournait le dos à Romain, il le fera d'une manière importante....... le duc de Garth pourrait alors soutenir le premier prince

Le marquis Logan était resté neutre jusqu'à présent tout comme le marquis de Joan mais il n'était pas facile pour un noble de haut rang de soutenir activement un camp ou l'autre. Le marquis Romain, qui était lié par les liens du sang au second prince Elvan, était un cas particulier même le duc William était souvent en contact avec le second prince, mais bien moins depuis un moment

Si le Duc de Garth était prêt à soutenir le Premier Prince....... il se sentait devoir soutenir aussi le premier prince

Le marquis Logan s'était fait une raison, voilà pourquoi le Premier Prince Gusto et le Second Prince Elvan voulaient recruter à leurs côtés Shuden car il possédait l’influence pour être suivi par énormément de nobles restés neutres jusque-là.

Mais c'était étrange, car il n'avait jamais manifesté d'intérêt pour la course au trône.

Il avait dû se passer quelque chose. Le majordome s'approcha du marquis Logan, qui se tenait à l'écart.

« Marquis. Le marquis de Romain est dans tous ses états, il dit ne pas comprendre les résultats »

« Ah, oui. Étant donné votre statut, je crains que vous ne puissiez pas le ménager, alors je vais devoir y aller moi-même »

« Oui, monsieur. Il est dans le hall »

Le marquis Logan suivit son majordome à grands pas

**********************************

« Vous êtes encore en retard aujourd'hui ? »

« Oui, Madame. On vous a dit d'aller vous coucher en premier »

« Très bien »

Shuden était très occupé ces derniers temps. Valia ferma son livre, ne sachant pas depuis combien de jours elle ne l'avait pas vu.

Shuden venait bien dans la chambre mais arrivant très tard dans la nuit et repartant au petit matin et Valia était si profondément endormie qu'elle pouvait à peine lui parler.

Les jours suivants, elle avait dîné seule et s'était endormie la première, mais elle n'était pas trop contrariée. En fait, Valia vérifia deux fois que la porte de sa chambre était bien fermée. Une fois qu'elle s'était assurée qu'elle était bien fermée, elle s'effondra sur son lit et enfouit son visage dans son oreiller.

[Ce sont en fait des biscuits que nous avons cuits.......]

[Son Excellence m'a dit de garder le secret pour vous.......]

Oui, c'était vrai, c'était étrange. Elle avait beau essayer, les saveurs étaient trop différentes, donc finit par demander quelques explications aux cuisiniers, mais quelque chose n'allait pas ; ayant travaillé comme servante au palais par le passé, Valia savait détecter les changements d'expression de ses employés et les cuisiniers semblaient cacher quelque chose.

Paul et Sarah, tous deux employés expérimentés, n'auraient pas été pris mais ils ne l'étaient pas là, et les cuisiniers ne pouvaient pas lui mentir lorsqu'elle les interrogeait donc l'un après l'autre, ils avouèrent. Paul arriva en retard, mais tout était fini alors que les cuisinières étaient en larmes.

« Quel homme ! Je n'arrive pas à croire qu'il les ait emporté si vite »

Valia rit doucement, ayant rien pu lui demander à Shuden qui était occupé depuis le jour où Valia avait découvert l'existence de ce ‘vol’ de biscuits mais c'était il y a longtemps, alors peut-être avait-il oublié.

Elle espérait qu’il rentrerait tôt aujourd'hui.

Il devait être très occupé, car il monta directement à son bureau dès son retour, et ses assistants l'avaient suivi à l'étage, ne se présentant même pas pour le dîner. Valia serra son oreiller dans ses bras et se retourna sentant que si elle continuait comme ça, elle allait encore s'endormir et ne pas le voir.

Pour être honnête, elle avait déjà sommeil.

« Je me demande ce que je dois faire »

Ses yeux gris argentés observèrent vers le plafond.

*********************************

Un clapotis d'eau se fit entendre lorsque Shuden s'adossa au mur de la baignoire. Ses cheveux blond-roux étaient trempés dans l'eau et il se frictionna le visage avec une main, s'enfonçant dans l'eau chaude et fumante, il se perdit dans ses pensées.

Le marquis de Romain aimait jouer, c'était une information pour laquelle il n'avait pas eu à travailler particulièrement dur en soin ce n'était pas un défaut car la noblesse considérait les jeux de hasard comme une forme de divertissement.

Le marquis fréquentait les tavernes du marquis Logan, mais il préférait les casinos miteux et décadents. Julian avait découvert que chaque fois qu'il se rendait dans son domaine, il s'arrêtait au casino et y dépensait une fortune.

Rassemblant toutes ces informations, Schuden investit une grosse somme d'or dans le Marquis de Logan, faisant augmenter d'un ordre de grandeur les chances de gagner aux jeux de cartes.

Une tour d'or sur la table de jeu.

La nouvelle se répandit rapidement et le jeune marquis de Romain fut immédiatement séduit, si facilement qu'il s'en trouva un peu dépourvu tellement l’enjeu était énorme mais on lui avait dit qu'il avait toujours été un peu frimeur.

C'était plus que il ne pouvait se le permettre seul, et le marquis de Romain le saura.

Le marquis de Romain ferait sa part pour régler les dettes de jeu de son fils mais bien sûr, ça ne se passera pas comme ça car désormais, toutes les entreprises de Garth liées directement ou indirectement au Marquis de Romain seront soumises à une austérité financière totale.

Shuden n'avait rien contre le marquis de Romain mais c'était juste qu'ils étaient les plus grands soutiens d'Elvan. C'était le genre de pari qui était l'essence même d'une succession impériale et si l'on sortait du rang, on risquait l'humiliation.

Bien sûr, ce n'était pas prévu.

La première étincelle avait été avalée par le marquis de Romain, mais c'était Elvan qui allait exploser. Shuden l'avait prévenu et comme Elvan n'était pas stupide, il comprendra.

« Et s'il ne le fait pas, je devrai le tuer »

C'était dans ces moments-là qu’il regrettait que les princes n’étaient pas venu sur le front car il aurait pu facilement les tuer, mais ils étaient restés tranquillement au palais.

Shuden ferma les yeux, il avait été très occupé ces derniers jours, tellement occupé Travailler, manger, se laver, dormir... Lorsqu'il arrivait dans la chambre, Valia dormait déjà profondément.

Ce fut alors qu'une main douce se posa sur son épaule…………….une main de femme.

« Qu'est-ce que c'est ? »

Shuden fronça les sourcils. Une servante dans les bains ? Tout comme les hommes n’étaient pas autorisés à entrer dans les bains de la maitresse, les femmes n’étaient pas autorisées à entrer dans les bains extérieurs du maître.

Une servante séduisant son maître, ce n'était pas rare dans les maisons nobles, mais il n'avait jamais vu ça à Garth

« Shu »

La voix était familière, Shuden se retourna.

« .....Valia ? »

Que fait-elle ici ? Valia s'assit, les genoux joints en souriant

« J'ai entendu dire que vous étiez aux bains »

« Vous n'étiez pas en train de dormir ? »

« J'allais dormir, mais......, ça fait des jours qu'on ne s'est pas parlé »

Il était un peu surpris, mais seulement pour un instant mais Shuden réagit rapidement, prenant la main de Valia, qui était posée doucement sur son épaule « Je pensais que je vous verrais qu'endormie aujourd'hui » lui lança-t-il de sa voix habituelle et décontractée.

« J'ai dû beaucoup vous manquer »

« Oui »

« ......hmm ? »

« Vous m'avez manqué »

Mais la réponse qui vint n'était pas du tout celle à laquelle Shuden s'attendait, se retrouvant un peu décontenancé. Valia rit doucement, c’était si drôle de voir Shuden troublé. La longue attente à la porte des bains en valait la peine, les serviteurs étaient devenus graves devant l'expression sérieuse de leur maîtresse, mais Valia ne pouvait pas le dire.

« Shu »

Valia toucha doucement les cheveux blonds et humides de Shuden, rayonnant une douce chaleur contre le bout de ses doigts.

« Vous me cachez quelque chose ? »

« ....... »

N'ayant jamais eu de relation, elle ne savait pas ce que ce mot signifiait pour un homme et pour une fois, l'homme, Shuden, resta silencieux.

Oui, il lui cachait des choses, beaucoup de choses, sur Elvan, sur le Marquis de Romain, et, bon sang, est-ce que Valia était au courant des manœuvres d'Elvan ?

Shuden n'avait pas encore pensé à lui en parler n’étant pas sûr de savoir quand et comment le lui dire.

Si elle était déçue d'elle-même et en colère, c'était une image que je ne pouvais pas supporter d'imaginer, pire il se refusait de se l’imaginer

« Valia »

Il ne voulait pas en parler et faire une scène, alors il reformula sa question.

« Est-ce que Paul vous a dit quelque chose ? »

Il n'avait pas dit Julian, juste au cas où. Valia secoua la tête.

« Pas de Paul, mais......, des biscuits »

« Des biscuits ? »

« Oui »

Shuden était vaguement conscient que la voix de Valia était plus excitée que d'habitude, face à face, il en aurait été sûre car les joues de Valia étaient plus rouges que d'habitude.

« On m’as dit que vous aviez pris mes biscuits »

C'était une remarque désinvolte qui ne tenait pas compte du contexte, mais la pensée était étonnamment claire. C'était il y a longtemps, si longtemps, mais c'était aussi difficile à oublier.

Il était presque sûr de leur avoir dit de tenir le silence, et l'un des employés, surement une grande bouche, l'avait dit à sa femme

Malgré tout, Shuden se sentit un peu soulagé.

« Puis-je vous demander ce que vous avez fait de ces biscuits ? »

Elle ignorait pourquoi elle était si prudente, Shuden répondit légèrement.

« Eh bien, je les ai mangés »

« Quoi ? Vous les avez mangés ? Tous ? »

« Oui. Vous ne l'avez pas fait pour moi, n'est-ce pas ? »

« Non, enfin, si, je l'ai fait, mais ces biscuits avaient un petit goût de ....... »

« Ils étaient comestibles »

Si Karl avait écouté, il aurait dit très sérieusement « Ne pensez-vous pas qu'il serait bon que votre mari consulte un médecin maintenant ? » En fait, Valia y pensa aussi pendant un moment, mais elle ne put se résoudre à le dire, et elle se mit à rire d'un air coquet.

« C'est gentil de dire ça, même si c'est un mensonge »

« Pourquoi je te mentirais ? »

« Pour que je me sente bien »

Shuden sourit, car plus que Valia ne pouvait le comprendre, Shuden se souvenait intensément des sucreries.

Même sur le terrain d’entrainement, quelques hommes lui avaient apporté des sucreries dernièrement, et il réfléchit. Shuden n'avait pas pensé à leur dire quoi que ce soit.

Il ne pensait pas à leur dire quoi que ce soit, parce qu'il en avait reçu lui-même une fois, de la part de sa femme.

Pour être honnête, Shuden se sentait un peu mieux.

Il se leva de l'endroit où il était assis. Un bruit d'entrechoquement de l'eau qui coulait lorsque Shuden se retourna vers elle, Valia était perplexe. Elle s'était accroupie, les genoux serrés, et avant qu'elle ne puisse se lever, ses bras avaient été saisis, sa fine robe trempée jusqu'au cou.

« Um, Shu. Vous êtes tout nu maintenant....... »

« Bien sûr que oui, je prenais un bain et ma femme est entrée »

« C'est pour cela que vous n'aimez pas ...... ? »

Shuden embrassa les lèvres légèrement rougies qui parlaient doucement.

« Si vous vous asseyez là, vous pourriez aussi bien entrer dedans »

« ......Où ? »

« Où ? » demanda-t-il, sans attendre de réponse.

Shuden sortit lui-même du bain, sachant que Valia ne rentrerait pas facilement. Même le bruit de l'eau frappant le sol était étrange.

Tirant Valia à ses pieds, il la conduisit jusqu'au lit de bois et l'embrassa. L'air était brûlant de vapeur, aussi brulant que leurs baisers puis Shuden tira sur le ruban attaché sur la poitrine de Valia pour le défaire

Il s'agissait d'une robe d'intérieur légère, portée uniquement au deuxième étage, donc facile à enlever, en fait, une robe plus compliquée aurait été tout aussi facile à enlever. Il enleva complètement la robe fine et détacha les sous-vêtements de la jeune femme pour les jeter de côté, puis passa ses mains le long des cuisses minces de Valia.

Son corps était doux, rien à voir avec le sien, qui était dur partout et essentiellement musclé.

Il était aussi doux et délicat que la chair d'une pêche entre ses mains, et sachant qu’il devait contrôler son toucher, se demandant pourquoi la moindre pression laissait une telle marque. Shuden posa ses lèvres sur l'épaule fine de Valia.

Il avala une bouchée de son sein arrondi et fit rouler sa langue sur le mamelon rougi. Ses orteils tressaillirent légèrement, Valia s'agrippa aux épaules de Shuden. Le lit de bois était frais contre ses hanches, mais l'homme devant elle était plus chaud et plus érotique que d'habitude, peut-être à cause du lieu où ils se trouvaient, dans les voluptes des vapeurs du bain

Elle se demanda s'il la voyait ainsi, puis réalisa que ce serait un peu embarrassant.

Des doigts envahissant l'intérieur de ses cuisses, son entrée humide qui aspira et avala les trois premiers doigts jusqu’au bout, des frissons parcoururent son dos lorsque le bout des doigts écartèrent son ouverture étroite en caressant ses paroi internes Un flot de cyprine tapissa rapidement l'intérieur avec ses doigts se comportant dans l’intimité de Valia comme un pénis au point que son bas-ventre se resserra sous l'effet de la chaleur.

La verge de Shuden était gonflée au point d'éclater, retirant ses doigts et retourna Valia.

Son dos et ses fesses étaient exposés, sans défense. Shuden embrassa la nuque frémissante de Valia et lui saisit le bassin. Le pénis de Shuden se dirigea vers son entrée chaude et humide.

« ......hhhhhhhhh ! »

Le pénis qui pénétrait dans son corps étroit était toujours impitoyable, si ses caresses étaient douces, mais ses poussées étaient si rudes, cette sensation de poussée profondes se retirant ensuite.

Elle en avait le souffle coupé à chaque fois. Cet homme l'amenait à l'orgasme avec une telle facilité, semblant savoir où la toucher, où la stimuler, même les yeux fermés, connaissant son corps mieux qu'elle ne le connaissait elle-même.

La femme, imbibée de plaisir, se crispait à chaque mouvement de Shuden laissant échapper un faible gémissement.

Les bras de Valia qui agrippaient le bout du lit tremblaient sous l'effet de la rudesse de sa progression faut dire que sa posture étaitt un peu instable.

Shuden l’allongea sur le lit avec seulement le haut de son corps, car il avait saisi et croisé les poignets dans le dos. Des poignets souples, facilement saisis par des mains fortes puis Shuden recommença à bouger ; cette stimulation de ses poignets était intense en en fit trembler le corps de Valia

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« Elvan, as-tu déjà oublié les conseils de ton grand-père maternel ! »

Elvan ne répondit pas face au marquis de Romain en colère Le marquis de Romain, grand-père maternel du deuxième prince Elvan, était un homme bien dans sa tête, depuis qu'il avait poussé sa fille aînée, Arath, à la cour d'Edgar VII, il élaborait un plan d'ensemble dont la première étape était de lui faire porter un fils.

Le marquis de Romain soutiendra sa fille dans ses efforts pour qu'elle puisse lui succéder car la loi impériale de Gel donnait en principe le droit de succession à l'impératrice mais traditionnellement, c'était le prince qui succédait au trône.

Aras donna naissance à un fils, comme le souhaitait le marquis de Romain, c’était Elvan, le deuxième prince

L'empereur avait un fils, Gusto, le premier prince, mais sa mère, l'impératrice, était décédée. Arath fut reconnue pour son mérite d'avoir donné naissance au prince Elvan et devint la première impératrice, dirigeant la cour intérieure à la place de l'impératrice décédée, ce qui faisait d'elle une figure de proue de la cour intérieure.

C'était à cette époque que le marquis de Romain prit toute son importance et travailla pour faire de son unique petit-fils, un homme de mon sang, l'empereur de l'Empire.

L'empereur Edgar VII n'était pas un homme de hiérarchie ; c'était un monarque unique, avec un penchant pour le sens pratique plutôt que pour la logique et quelques romances étranges.

Par-dessus tout, l'empereur aimait les vainqueurs, c'était pourquoi il n'avait jamais fait de Gusto un prince héritier, laissant les princes s'affronter. Beaucoup de princes

s'étaient déjà brouillés, et les princesses qui se marieraient dans d'autres familles royales ou dans leurs propres familles nobles avaient été éliminées. Gusto et Elvan n'avaient plus qu'à s'affronter.

Mais il y avait des degrés d'acquiescement, et la querelle de Gusto et d'Elvan était sous-marine. C'était comme une querelle de concubines : quelles que soient les circonstances qui les entouraient, quelles que soient les épées qu'ils aiguisaient à l'intérieur, en public, ils étaient aussi affectueux que des frères en public C'était le marquis de Romain qui y tenait car le caractère un peu fougueux d'Elvan l'obligeait à se montrer prudent et circonspect jusqu'à ce que tout soit bien établi.

« Combien de fois vous ai-je dit qu'il ne fallait pas toucher à Garth ! »

Le marquis de Romain était très en colère.

« Si vous voulez bien écouter ce grand-père maternel » dit-il « je vous couronnerai sûrement d'une couronne impériale, et je vous l'ai dit »

Le marquis de Romain subit la rétribution des affaires, ayant pris toute la revanche possible en matière d'argent. Les dettes de jeu de son fils étaient énormes et seul les espèces étaient accepté, le marquis de Romain avait beaucoup de terres et de bâtiments, mais il n'était pas en mesure de produire soudainement des liquidités.

En désespoir de cause, il tenta de se procurer de l'argent en donnant ses terres en garantie, mais les refus se succédaient. Les ports commerciaux et les entreprises s’étaient également montrés réticents car il s'avéra qu'ils étaient tous reliés aux Garth, s’il avait réussi à éteindre le feu, malgré tout le mal était fait.

Combler les lacunes suffirait à occuper le marquis de Romain pendant un certain temps.

Elvan se mordilla la lèvre. Il fallait être idiot pour comprendre ce que Garth avait voulu faire d'une affaire aussi compliquée et gênante pourtant il s'agissait d'un simple avertissement, mais son ampleur était terrifiante. Elvan allait devoir se taire par peur des conséquences car si c'était le premier avertissement, il n'imaginait pas le dernier.

« Mais, arrière-grand-père. J'ai connaissance une très bonne faiblesse, et si vous voulez bien m'écouter, mon arrière-grand-père....... »

« Non, je n'en entendrai pas parler, et vous pouvez aussi bien l'oublier que si Son Altesse Impériale n'en avait jamais entendu parler »

Le vieux marquis de Romain connaissait le caractère maussade de l'ancien marquis de Garth car le marquis de Romain possédait des terres dans le sud frontière au domaine de Garth et depuis son plus jeune âge, il avait entendu de mauvaises rumeurs sur la famille Garth

Même si Shuden Garth était aujourd'hui un résident de la capitale et un habitué de la cour impériale, le tempérament rusé qui s'était transmis de génération en génération

n'était pas passé inaperçu. Ce n'était pas pour rien que le marquis de Romain avait délibérément choisi la voie de la simplicité

« Vous pouvez penser que ce vieil homme n'a pas de courage et qu'il se recroqueville, mais c'est la bonne réponse. Garth a toujours eu mauvaise réputation, pourquoi oses-tu le toucher ? »

Elvan était frustré que le marquis de Romain soit si prudent, car il avait des informations qui lui permettraient de prendre Shuden Garth à la gorge.

« Mon arrière-grand-père. Tu ne devrais pas faire ça, mais écoute l'histoire. Je suis sûr que tu changeras d'avis. Tu es sûr de ne pas vouloir faire ça ? »

« Oui, je déteste ça » dit le marquis « et vous tentez d’emprunter la voie la plus difficile alors que vous disposez d’un boulevard pour avancer »

Le marquis de Romain ne prit pas la peine d'écouter et Elvan sentant qu'il s'agit à nouveau d'un sarcasme, voyant bien qu'il était en train de se ménager une porte de sortie.

Il se sentait mal car après tout, ce n'était pas la faute du marquis Romain s'il avait subi les représailles financières de Shuden Garth. Il avait mal géré son fils ; n'aurait-il pas dû garder son fils sous contrôle afin que le duc de Garth n'ait aucune marge de manœuvre ?

Il savait que c'était ce qu’il arrivait en l'élevant ainsi Le jeune marquis de Romain était l'oncle maternel d'Elvan, mais il avait quasiment le même age

C'était le fils qu'il avait eu tant de mal à avoir, le marquis l'aimait beaucoup, ce dernier enfant de la marquise, un fils né tardivement, après n'avoir vu que des filles. La marquise de Romain était morte de fièvre puerpérale après avoir donné naissance à cet enfant et fut élevé par la mère d’Elvan qui le chouchoutait de peur de perdre la vie.

Les nobles de Gel ne donnaient pas de nom à leurs enfants à la naissance mais e marquis de Romain était différent en lui donnant un nom dans les jours qui suivit sa naissance et en fit un marquis. Ce refus inhabituel de l’écouter était aussi l'une des choses qui dérangeaient secrètement Elvan.

Le marquis de Romain dit qu'il s'occupait toujours d'Elvan mais en fin de compte, il ne faisait que s'aider lui-même, dans l'intérêt de sa propre famille. Son plus grand désir était de voir son fils traité comme l'oncle maternel de l'empereur. Jusqu'à présent, il avait joué le jeu, mais maintenant.......

« Pour l'instant, je vais m'occuper de nettoyer le désordre, et tu devrais te reposer et calmer tes nerfs. Tu feras de grandes choses plus tard »

« ......Oui, monsieur, prenez soin de vous »

Elvan escorta le marquis de Romain jusqu'aux portes du palais mais dès qu'il fut de retour dans ses quartiers, il balança de nerf la tasse de thé, le bruit sec de la porcelaine qui se brisa fit lever les yeux des serviteurs, surpris puis Elvan s'enfonça dans son fauteuil avec un grognement.

« Vous m'énervez »

La relation d'Elvan avec le marquis de Romain était une relation de confiance politique, pas une relation affective même s’il y avait certainement des liens de sang entre eux.

Elvan avait confiance en son grand-père maternel, mais voir le marquis de Romain si furieux qu'on ait profité de son fils suffisait à lui faire perdre la foi.

« Mon grand-père maternel n'était concentré sur moi, il y avait quelque chose qui clochait chez lui »

Il était possible que le marquis de Romain le traite mal parce qu'il pensait qu'il était le seul sur lequel il pouvait compter et si c'était le cas, le marquis de Romain avait tort

« Votre altesse, c'est l'heure de votre thé avec la sainte dans un petit moment »

« Dites-lui que je ne me sens pas bien et que je ne pourrai pas venir »

« Oui, monsieur »

Le serviteur se retira. Une sainte. En fait, la première fois qu'elle s'était montrée, il avait eu peur. Elle semblait apprécier Gusto, et elle était mystérieuse, sans compter elle avait été brillante à l’anniversaire de l’empereur

Comme la plupart des nobles, Elvan pensait qu'elle se ferait un nom dans les cercles sociaux et que, si elle y parvenait, elle serait une bonne candidate au mariage mais il n'avait pas fallu longtemps pour que ces attentes furent anéanties.

La sainte était d'une fadeur inimaginable, souriant rarement en personne et était extrêmement économe de ses paroles.

Tous les deux jours, il essayait de la faire rire comme un clown. Avait-il vraiment besoin de se donner tout ce mal pour gagner ses faveurs ?

Après tout, il s'agissait du corps du représentant d'un dieu, doutant de pouvoir le supporter, et il ne voulait pas d'une femme qui ne tiendrait pas la première nuit de mariage.

Elvan avait besoin d'un soutien politique fort pour devenir prince héritier et de simples honneurs religieux ne suffiraient pas, à moins, bien sûr, qu'il ne devienne empereur et qu'il ait la sainte comme concubine.

Le poste de partenaire du prince n'était pas fait pour une sainte qui ne fréquentait personne et Elvan avait besoin d'un nouveau soutien politique.

Garth était d'une audace crasse [ Excommuniez-le, Ark Roylan, comme il le mérite]

Garth était un duc mais il y avait une autre famille ducale à Get. Elvan se souvint de l'offre qu'il avait reçue il n'y a pas si longtemps, cela ne devait pas être trop tard, se dit-il, bien qu'il ait repoussé l'échéance depuis un certain temps. Il appela son aide.

« Envoyez secrètement un homme au duc William. Dites-lui que je veux le voir »

« Oui, monsieur »

Elvan se rendit compte qu'il était stupide de ne compter que sur un seul point de soutien via sa famille maternelle. On lui montrerait sa force, à Garth et à Romain.

****************************

« Duchesse de Garth, c'est ici »

Valia suivit le chambellan, Lampton, à vive allure. Elle était arrivée dans la cour intérieure du palais impérial ou contrairement au palais extérieur, l'accès des nobles ordinaires était plus strictement contrôlé.

Le palais de Gel était complexe, on entrait d'abord par une immense porte dans la cour extérieure, où travaillent les bureaucrates, à l'intérieur du palais extérieur se trouvait le palais central, c’était là que résidait l'empereur et que les nobles venaient le rencontrer et de là, quelques portes supplémentaires mènaient à la cour intérieure.

Le palais intérieur était essentiellement le lieu de résidence de la famille impériale, où vivait l'impératrice, les concubines, les enfants et les autres membres de la famille directe et indirecte. Bien entendu, le palais n'était pas seulement la résidence de la famille impériale et ce fut dans l'un de ces différents palais que Valia fut escortée aujourd'hui.

« Salutations à l'Empereur »

« Oh, venez, venez. Relevez-vous »

« Son Altesse Impériale arrive »

L'Empereur, qui attendait déjà, sourit à Valia. Ses yeux gris argentés scintillaient de curiosité.

C'était la salle des trésors du palais intérieur, où les empereurs du passé avaient rassemblé tout ce qu'ils jugeaient digne d'un trésor, que ce soit en guise de passe-temps ou de tribut si Valia avait entendu parler de cet endroit, elle n'y était jamais allée en personne.

« Cela fait longtemps que je ne suis pas venu ici aussi »

C'était un peu impressionnant, pour être honnête.

« Votre Majesté, je l'ai dit plusieurs fois au chambellan, mais ce n'est vraiment pas mérité »

« Il n'y a pas lieu d'être immérité. Un monarque est censé être généreux envers ses sujets qui se sont bien comportés »

« Avec tout le respect que je vous dois, Votre Majesté, quel mérite ai-je eu ? »

« En vous mariant à Shuden Garth, bien sûr » dit gravement l'empereur

« Vous vous êtes rendu un grand service en vous mariant dans cet empire »

« C'est ...... ? »

« Alors ne le prenez pas comme un fardeau. C'est à moi de porter ce fardeau »

Pourquoi venir dans l'Empire Gel et s'y marier est-il un mérite ? Valia ne pouvait pas se résoudre à le dire, ne comprenant pas pourquoi l'Empereur lui offrait soudain un trésor alors qu’il l’avait d'abord invitée à prendre une tasse de thé et à discuter.

Dès qu'il avait vu Valia, il avait dit « Sa Majesté l'empereur souhaite offrir à la duchesse un trésor inestimable »

« C'est décidé. Viens avec moi » Valia hésita

« Cet empereur ne sait pas ce qui plaira à la duchesse, alors vous devrez lui dire si elle voit quelque chose qui lui plaît »

Valia commença à refuser, puis se ravisa car pour être honnête, elle était curieuse. Elle n'aurait pas l'occasion d'entrer dans la salle au trésor du palais et de le voir de ses propres yeux avant une éternité, et en tant que noble, il était difficile de refuser la bonne volonté d'un monarque encore et encore « Ou le moins cher des ......, ou le plus petit et le moins précieux, car ce serait une insulte impériale » se dit-elle Une fois qu'elle s'était décidée, la pression initiale se relâcha et à partir de ce moment-là, Valia regarda autour d'elle avec curiosité. On l'appelait 'maison du trésor', mais ce n'était qu'un nom car en réalité, il s'agissait plutôt d'une exposition de bijoux et d'innombrables trésors de toutes sortes étaient exposés dans des cuves en verre recouvertes d'enchantements de sécurité.

Le Trésor impérial ne contenait pas que des bijoux de grande valeur, ayant aussi de précieuses reliques sacrées et des épées enchantées extrêmement rares. Il était facile de voir ce dont ces trésors étaient capables, car ils étaient décrits en petits caractères sur le devant ainsi Valia avait l'impression d'assister à une exposition très coûteuse.

Maintenant qu'elle y pensait, elle adorait aller aux expositions. Peu après être devenue une demoiselle d’honneur, elle avait pu économiser un peu pour elle-même car n’avait pas beaucoup d'argent à dépenser vu que le palais lui fournissait trois repas par jour et un endroit pour dormir. En fait, elle n'avait pas beaucoup de raisons d'économiser si elle était une servante ordinaire, elle aurait pu se créer une dot pour son futur mariage, mais comme elle était une servante à vie, ce n'était pas une option pour son avenir

Les seuls loisirs qu'elle avait à l'époque étaient les visites occasionnelles aux expositions puis une fois devenue escorte elle n'avait même plus le temps de s'adonner à ce genre d'activités.

« La duchesse aime-t-elle les épées ? Elle les regarde de près »

« Je suis intriguée. Toutes les épées ici sont des objets magiques »

« C'est vrai. Il n'y a pas que les épées, toutes les autres armes sont enchantées »

L'empereur s'éclaircit la gorge lorsque Valia s'intéressa à l'épée.

« Hmm, Duchesse. Je n'ai pas besoin que vous apporter un cadeau au duc alors que cet empereur parle à sa femme. Choisissez-en une qui vous plaise, Duchesse, et utilisez la vous-même »

« Très bien, Votre Majesté »

Les gens se laissaient facilement tromper par les apparences et l'empereur n'était pas différent. La duchesse et le rôle d’épéiste ne faisaient pas bon ménage, car la duchesse avait l'air frêle et délicate et de plus, le couple avait la réputation de s'entendre exceptionnellement bien dans les cercles sociaux, donc il était donc facile de supposer que Valia regardait l'épée pour la donner à Shuden.

Il était inquiet, bien sûr mais Valia détourna rapidement son regard de l'épée. En vérité, elle n'aimait pas beaucoup les épées car même lorsqu'elle était jeune fille d'escorte, alors que d'autres dépensaient une fortune pour une épée de qualité, Valia portait n'importe quelle épée qu'elle pouvait trouver et n'avait jamais été une grande épéiste.

Elle était douée pour briser les épées, alors il valait mieux en avoir une solide.

Valia changea légèrement de direction et contrairement à ce qu'elle pensait initialement, à savoir choisir la chose la moins chère qu'elle pouvait trouver, elle se retrouva captivée par les trésors. Elle regarda un rubis de la taille d'un poing de bébé et se demanda à quoi il pouvait bien servir car à ce stade, ce n’étaient pas les gens qui portaient les bijoux, mais les bijoux qui portaient les gens.

« Votre Majesté »

« Oh, oui. Avez-vous choisi ? »

« Je pense que les autres sont trop pour moi, alors j'ai jeté mon dévolu sur une....... »

« La duchesse est si modeste. Qu'aimeriez-vous avoir ? Ne choisissez pas quelque chose d'aussi humble »

C'était une chose polie à dire car chacun des trésor stocké ici, même le plus humble d'entre eux serait considéré comme un héritage familial dans les mains d'une famille noble ordinaire.

L'empereur était un peu excité. Que choisira la duchesse de Garth, qui n'était jamais en reste ? Elle devait avoir beaucoup de goût, et elle pourrait le surprendre en demandant un trésor très rare.

« ...... ceci ? »

« Oui, Votre Majesté »

Et l'empereur fut surpris d'une autre manière, clignant plusieurs fois des yeux en voyant ce que Valia avait choisi de garder. L'empereur demanda.

« Duchesse de Garth. Vous êtes sérieuse ? »

« ......Ai-je choisi quelque chose de trop précieux ? »

« Non, non »

L'embarras s'estompa et un petit rire s'échappa du sourire de l’empereur

« Pourquoi demande-t-elle une masse parmi tous ses trésors ? »

Pour autant que l'empereur le sache, Shuden Garth maniait l'épée mais si avait entendu parler qu’il avait déjà utiliser des lances, mais l'épée était son arme principale et les armes contondantes n’étaient pas directement comparables avec les épées car elles requièrent des forces ainsi qu’un entrainement différents et l'empereur lui-même ayant reçu une formation de chevalier social, en était donc parfaitement conscient.

« L'empereur ne revient jamais sur sa parole. Cette masse vous est offerte, Duchesse »

« Je vous remercie. Votre Majesté »

Valia inclina la tête. Lorsque l'empereur présentait un objet, le serviteur le donnait des deux mains. Le serviteur s'apprêta à remettre la masse à la duchesse de Garth, comme le voulait la coutume, lorsqu'il fut arrêté par l’empereur qui leva la main

« Hmm, duchesse de Garth » dit-il « ceci est pour votre empereur qui vous le fera emmener au manoir. Vous aurez du mal à revenir si vous avez les bras charger »

« Ah. Je vois, Votre Majesté. Je vous remercie de votre sollicitude »

Valia répondit avec un sourire, mais l'empereur était un peu inquiet car si la duchesse de Garth se blessait inutilement au bras en portant la masse, eh bien...

« Votre Majesté, je viendrai vous remercier officiellement une autre fois »

« Oh, oui, oui. Je vois. J'attendrai »

La demande d'une masse était un peu exagérée, mais cela lui permit tout de même à atteindre son objectif initial et l’Empereur se caressa le menton en pensant à Shuden qui viendrait avec Valia.

« Je vois. Bien sûr, elle maniera la masse elle-même, c'est un objet de collection, après tout, la duchesse de Garth avait des goûts très particuliers, oui »

Il était étonnamment courant pour les nobles de collectionner des armes inhabituelles et magnifiques et la masse que Valia avait choisie était de celles-là, porteuse d’un enchantement, elle était un bien précieux.

Par conséquent, la situation qu’il craignait ne se produira pas comme par exemple, la masse de l'empereur blessant la duchesse.......

L'empereur prenait plaisir à observer les différentes expressions du visage de Shuden, mais il ne voulait pas le voir bouleversé parce qu'il avait blessé sa femme.

« Duchesse de Garth. Puisque vous êtes venue au palais, pourquoi ne pas prendre le thé dans le jardin ? il est si beau en ce moment »

« Comment puis-je refuser l'offre de Sa Majesté ? »

« Très bien, très bien, Lambton ? »

« Oui. Votre Majesté, je l'ai déjà préparé. Vous pouvez y allez »

Valia suivit l'empereur si le palais intérieur n'avait rien de nouveau pour elle, ce qui était différent, c'était son statut car raison de sa position de Duchesse de Garth, ceux qui fréquentait le palais traitaient Valia avec beaucoup de respect et de prudence.

« Votre Majesté, Duchesse de Garth. Les roses sont en pleine floraison ces jours-ci »

Lambton la conduisit à la roseraie où des roses de toutes les couleurs formaient un ensemble étonnant, et une table à thé était dressée au milieu de la roseraie, juste à côté de l’allée

Valia s’assisit sur une chaise en regardant autour d'elle. Parmi les milliers de roses, l'une d'entre elles se distinguait par sa couleur ; une rose d'un rouge éclatant, bordée d'or, les même que Yeri lui avait envoyée il n'y a pas longtemps

« Hmm ? Qu'est-ce que tu regardes ? »

« Je regarde les roses d'or parce qu'elles fleurissent magnifiquement »

« La duchesse a du goût. La rose d'or est une fleur très précieuse »

L'empereur se caressa le menton.

« En y repensant, cet empereur a déjà offert cette fleur au duc de Garth »

Les oreilles de Valia se dressèrent à la mention du duc de Garth. L'empereur la regarda.

« Le duc ne vous a-t-il pas dit que cet empereur lui avait offert une rose d'or ? »

« Je l'ai aperçue en passant. Je n'ai pas entendu grand-chose »

« Hmm, eh bien, ce n'est pas quelque chose que je détaillerais, je n'ai pas eu le bon sens de le faire. Tu es toi-même une étrangère, alors tu devrais savoir que ton mari est plus infâme qu'honorable »

Peu de nobles de l'empire Gel le savaient, mais l'empereur, lui, le savait que le surnom de Shuden Garth, d'autres pays, était l’Assassin. Ce n'était pas seulement un mot prononcé par peur, c'était une malédiction basée sur sa réputation. Combien de meurtres avaient dû être commis pour qu'un noble d'une nation, un marquis du plus haut rang, puisse porter une telle étiquette autour du cou ?

« C'est peut-être parce qu'il balayait tant de morts que son beau visage était presque toujours sans expression, et même alors, bien qu'il soit le plus jeune des grands nobles, aucun noble n'était à l'aise avec lui. Il ne pouvait pas, et il ne l'a pas fait quand il était jeune »

« Avez-vous ......vu mon mari quand il était jeune ? »

« Il avait besoin de l'accord de cet empereur pour recevoir le titre de marquis. C'est là que je l'ai vu pour la première fois »

L'empereur se souvint de la première fois qu'il avait vu Shuden Garth. Une tragédie s'était abattue sur la famille Garth, une tragédie qu’il ne comprenait toujours pas. Le marquis de Gart avait trois fils, dont le premier et le deuxième étaient morts subitement et le plus jeune fils était descendu au domaine et y était tombé malade.

C'était le défunt marquis lui-même qui l'avait dit et pour autant que l'empereur le sache, les Garth n'avaient pas de fiefs, même s'il était courant pour une famille noble de cette taille d'en avoir quelques-uns.

« Les Garth sont spéciaux, à plus d'un titre »

Shuden était le seul de la lignée immédiate. Le marquis avait prétendu que le garçon avait été élevé au domaine en raison de son infirmité, mais l'empereur savait que c'était un mensonge car un garçon qui avait passé sa vie en convalescence ne pouvait pas avoir un tel regard.

« Vous lui avez autre chose à dire sur ce moment-là »

L'empereur réfléchit un instant, puis leva les yeux. Des yeux gris argentés le fixèrent aux mots 'jeune Shuden' tellement curieuse de connaître l'enfance de son mari, cela fit glousser l’empereur

« Bien sûr, le duc était déjà très beau à l'époque »

« ...... »

« C'est dommage que son beau visage soit toujours aussi maussade, alors cet empereur lui a offert des fleurs lui-même, mais il n'a pas réagi. Je suis sûre qu'il en a aussi qui traînent quelque part dans le manoir, vu la valeur des roses en or, tsk-tsk »

Valia toussota d'incrédulité mais c’était ce qu'elle avait pensé quand elle avait entendu Shuden dire qu'il avait reçu des fleurs de l'Empereur.

« Cet empereur t'aime bien, après tout, ce n'est qu'en t'épousant que le rocher est devenu un homme »

......Un rocher. Incapable de rire devant l'empereur, Valia se couvrit un instant la bouche avec son mouchoir.

« Si cet empereur offrait des fleurs au duc maintenant, il vous les offrirait certainement

»

« Comment pourrait-il me donner ce que Sa Majesté lui a personnellement donné ? »

« Ho, ho, duchesse. Voulez-vous faire un pari avec cet empereur ? »

Valia but son thé sans répondre. L'empereur dit « Oui. Heureusement que je ne parie pas avec vous » en gloussant

Ps de Ciriolla: Shuden si tu as les oreilles qui sifflent... c'est normal...

Pour info, une masse est une arme de combat qui était bien plus courant que les épées, car moins cher à fabriquer, demandant moins de technicité pour l'utiliser même si elle demandait une grande force pour une bonne utilisation, elle était même plus efficace aux combats face à des soldats en armure, car pas besoin de chercher les points faibles, son poids couplé à la force de son utilisateur pouvait assommer voir directement tuer l'ennemi.

par contre c'était l'arme du soldat de base, les nobles l'utilisait ramener question de prestige surtout car finalement ce n'etait une enorme boule d'environ 5 kg en haut d'un manche epais... loin de l'esthétisme travaillé des épées des aristocrates Aujourd'hui je vous poste environ 30 pages pour avancer sur ce segment du livre d'origine sur lequel je travaille... qui fait en lui même plus de 160pages....

Tome 4 – Chapitre 102 – Qu'est-ce que l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

C'était une soirée sombre.

Une petite agitation régnait dans la salle qui était gérée les manières et les lois du palais impérial de Gel, du classement du registre familial et des cérémonies en général.

« Pourquoi demandez-vous soudainement ce document ...... ? »

En tant que chef du département Yue, qui était l'équivalent d'un chambellan dans un palais, il avait un air perplexe sur le visage car sans crier gare, un chambellan inconnu était venu le voir pour lui demander de trouver un document privé.

Il s'agissait d'une requête, mais plutôt d'un ordre. Le pouvoir du maître du serviteur était déconcertant.

« Je ne fais qu'obéir à mon maître, monsieur, et vous le savez »

« Alors attendez un peu, cela prendra du temps, et une tasse de thé serait une bonne idée....... »

« Mon maître n'aime pas attendre sans rien faire. Je vais attendre ici pendant que tu t'occupes de tes affaires »

« J'irai prendre une tasse de thé ......Je vois »

Le chancelier convoqua ses serviteurs, qui appartiennent tous à ce service.

Accompagnés d'une vingtaine de serviteurs, ils entrèrent dans les archives et commencèrent à passer au crible les vieux documents. Le chancelier feuilleta les papiers au fur et à mesure qu'ils étaient classés, cela représentait beaucoup de travail au milieu de la nuit mais au bout de trois heures, ils trouvèrent enfin le document qu'ils cherchaient.

« Le voilà. Enfin »

« Merci »

Le serviteur prit le document, le vérifia et eut l'air satisfait puis il quitta la bibliothèque.

« Cela va causer beaucoup d'ennuis au palais impérial »

Épuisé d'avoir fouillé des dizaines de milliers de documents à la hâte, le chancelier essuya son front humide.

************************************

La soirée était animée à la résidence Garth.

Cela faisait longtemps qu’ils n'avaient pas dîné ensemble.

Valia était de bonne humeur ; Schuden, qui avait été incroyablement occupé, avait ralenti ces derniers jours, et aujourd'hui ils étaient quasiment rentrés au manoir à la même heure et même si Valia avait pris l'habitude de manger seule, elle ne pouvait nier qu'il était plus agréable de manger avec Shuden.

Les cuisiniers s'étaient donné beaucoup de mal pour préparer un repas pour le duc et la duchesse, qui n'avaient pas mangé ensemble depuis longtemps ; huîtres crues réfrigérées arrosées de jus de citron, soupe épaisse accompagnée de pain blanc grillé doré, saumon aux olives, steaks d'agneau, salades et enfin le dessert.

Parmi les nombreuses variétés de desserts, il n'y avait pas un seul biscuit qui sortait de l'ordinaire. Les cuisiniers savaient que la dame avait découvert le secret sur les biscuits et ce qui s'était passé avec Son Excellence, essayant d'être discrets, à la manière d'un chef cuisinier, mais malheureusement, elle ne se rendit même pas compte de leur effort Valia trouva le gâteau fourré à la confiture de myrtilles à son goût, elle le mangea donc avec plaisir. Les cuisiniers étaient à la fois heureux et attristés de la voir si bien manger, se demandant quel dessert comblerait le vide demain.

« Shu. Je pense que je devrais retourner au palais demain »

« Hmm ? »

« Sa Majesté m'a offert un trésor »

« Un trésor ? Je croyais que vous aviez dit que vous alliez prendre le thé »

« Oui. Mais quand j’y suis allé, un chambellan m'attendait. Vous connaissez Lambton, le chambellan de Sa Majesté l'Empereur »

Shuden acquiesça, Valia sourit.

« Le chambellan m'a dit que Sa Majesté m’attendait dans la salle du trésor du palais intérieur »

Pourquoi l'empereur convoquait-il soudainement la femme d'un autre homme dans la salle du trésor ? Shuden était perplexe face au comportement de l'empereur. Il avait entendu dire que l'empereur avait invité Valia à prendre le thé au palais et Shuden avait voulu se joindre à lui pour le thé mais Valia avait refusé car elle était la seule à avoir reçu l'invitation. Sa femme était secrètement une femme de principes.

Finalement, Shuden dût laisser Valia partir seule au moins pendant ce temps, il avait presque terminé ses affaires avec le marquis de Romain

« Alors, vous allez lui transmettre vos salutations demain ? »

« Oui. Et si vous avez le temps, j'aimerais visiter le palais intérieur avec la permission de l’empereur »

Demain, Shuden était censé se rendre au palais extérieur et ne voyait pas d'inconvénient à s'arrêter d'abord au palais principal, même si les nobles de l'armée auraient mis beaucoup de points d'interrogation sur sa tête s'ils l'avaient entendu.

« Vous savez quoi, Shu. Je n'avais jamais mis les pieds dans cette salle du trésor impérial. Elle est entièrement vitrée d'un bout à l'autre, comme une exposition, et les plafonds sont si hauts....... »

Sa voix était enfantine, Shuden était tellement absorbé par l'histoire de Valia qu'il en oublia de lui demander ce qu'était le trésor, supposant qu'il s'agissait de bijoux provenant du trésor, cadeau habituelle de l’empereur envers les nobles, et il était généralement indifférent aux différents cadeaux de l'Empereur.

Shuden ne savait donc pas que l'empereur lui avait donné le privilège de choisir ce qu'il voulait, et il ne savait pas non plus que Valia avait choisi une telle chose.

Ce ne fut que le lendemain qu'il apprit l'existence de la masse.

**********************************

Shuden était un homme qui ne s'écartait pas le moins du monde des attentes de l'Empereur pourtant ce n'était qu'hier qu'il avait invité la duchesse, et aujourd'hui qu'il était venu le saluer, ce qui était le délai le plus court jamais pratiqué par le duc Au centre de tout cela, il y avait bien sûr la duchesse de Garth en pleine révérence pour le remercier du rare trésor.

Si ce n'était qu'il y avait un petit problème.

« ..... »

Il y avait une pointe de mécontentement dans les yeux rouges qui regardaient l'empereur.

« Duc Garth, pourquoi regardez-vous cet empereur comme ça ? »

« Votre Majesté »

« Parlez »

« Le trésor que vous avez offert à ma femme »

« Hmph »

L'empereur toussa en vain, il était seul avec Shuden. Le Chambellan Lambton versa tranquillement du thé dans la tasse du Duc.

« Il est extrêmement rare que Sa Majesté accorde des armes à un noble, n'est-ce pas ? »

« Eh bien, oui, c'est le cas. Voyons voir, la plus récente a été donnée au duc, n'est-ce pas, Lambton ? »

« Oui, Votre Majesté ; lorsque le duc était marquis, l'empereur lui a donné une épée en l'honneur de ses victoires, et c'était la dernière fois qu’une arme fut offerte »

La réponse de Lambton ne se fit pas attendre et l’empereur se retourna vers Shuden.

« Je vois »

« Et pourquoi avez-vous donné une masse à ma femme ? »

« Hmph, Duc. Cet empereur ne me l'a pas donnée pour lui offrir. La duchesse l'a choisie elle-même »

Il avait cru qu'elle allait choisir des bijoux ou une relique sacrée. Les paroles de l'empereur étaient sincères, mais le visage de Shuden ne montrait aucun signe de détente.

« Vous ne disiez pas grand-chose quand la duchesse était là. »

Il se demanda s’il aurait dû garder Valia ici mais elle voulait explorer les jardins du palais, et il lui avait donné la permission de le faire mais surtout il se demanda si son mari savait qu'elle allait faire cela

Si la duchesse avait pour hobby de collectionner des armes, ne devrait-il pas le savoir ?

mais d’après la façon dont Shuden réagissait en ce moment, l’empereur ne pensa pas qu'il fut au courant d'un tel hobby.

Si ce n'était pas pour une collection, pourquoi la duchesse avait-elle demandé une masse ?

Il y avait quelque chose qui cloche et l'empereur ouvrit la bouche d'un air interrogateur.

« Le duc et la duchesse de Garth utilisent-ils ......, ou se battent-ils eux-mêmes ? »

C'était une question ridicule, s’en rendant compte au regard glacial de Shuden.

« Jamais »

« Hmm. Cet empereur a bégayé. Oublions cela. Un combat, ce n'est pas possible, la duchesse doit avoir pour hobby de collectionner des armes après tout »

« ......Collectionner des armes ? »

Les sourcils de Shuden se haussèrent légèrement, depuis quand Valia avait-elle un tel hobby ? Pour autant qu'il le sache, elle ne collectionnait rien mais comptait bien vérifier cela à son retour.

« Du point de vue d'un collectionneur, il n'y a rien de comparable. Cette masse est incrustée d'or, et elle est enchantée. Ce n'est pas un trésor du palais pour rien »

« Votre Majesté »

Shuden fronça légèrement les sourcils. Magie, c'était un mot nouveau pour lui car il n'avait jamais entendu parler de cette masse avant aujourd'hui, dans le royaume.

« Puis-je vous demander quel est l'enchantement ? »

« Oh, avez-vous vu la boule ? L'enchantement a disparu. Elle a rétréci »

« Si elle rétrécit, est-ce qu'elle rétrécit aussi en poids ? »

Une masse était un instrument contondant et vicieux fait d'acier, pesant très lourd et était réservée aux mercenaires les plus forts.

« ...... Hmm. Je n'en sais rien »

Lambton s'interposa prudemment.

« Votre Majesté, Votre Excellence. Si je me trompe pas, le poids reste le même »

« C'est vrai ? Mais quel est le problème, ce n'est pas comme si la duchesse allait le soulever elle-même. Si nous la réduisons, elle ressemblera à une pièce d'orfèvrerie finement sculptée »

Les armes enchantées étaient très prisées des collectionneurs pouvant atteindre des prix exorbitants et la raison était : il n'y avait plus d’artisans pour celle-ci La magie du continent s'était développée pour faciliter et améliorer la vie des gens. Qu'il s'agisse de rendre les feux d'artifice qui illuminaient le ciel nocturne plus brillants et plus colorés, ou de permettre de parcourir de longues distances en moins de temps ainsi l’usage le plus connu d'entre eux était la déformation des routes.

La magie n'était pas une discipline autodidacte, il fallait un professeur ainsi le savoir se transmettait d'une personne à l'autre, de manière fluide et mystérieuse, de plus, pour devenir un sorcier à part entière, il fallait prêter un serment de sang, dont l'un des vœux était le suivant « La magie ne doit en aucun cas nuire à un être humain »

Qui sait ce qui se passera lorsque plusieurs royaumes seront tombés mais jusqu'à présent, étude de la magie de la terre était destinée à un usage pratique, et non à tuer donc les armes ne pouvaient en aucun cas être enchantées.

Cela signifiait que les armes enchantées existantes étaient très anciennes qu’elles avaient été fabriquées avant que les serments de sang des mages ne soient pleinement actifs, leur donnant au minimum 200 ans d’âge

Compte tenu des circonstances, les types d'enchantements sur les armes étaient similaires. D'anciens sorts, pas particulièrement mortels, mais désormais perdus ainsi la masse que Valia avait chois était l'une d'entre elles.

En y réfléchissant bien, la duchesse était très intelligente.

Il était difficile de trouver une trace du temps dans les armes stockées dans le trésor du palais car tout le reste avait été aiguisé, ne laissant que les morceaux qui conservaient encore leur magie. Les lames et les manches avaient été remplacés par de nouveaux, incrustés d'or à la base et d'épaisses gemmes colorées à la pointe, ça les transformaient plus en bijoux d’orfévrie qu’en armes fonctionnelles.

Pourtant, il y avait des limites et la plus évidente était celle de l'épée qui était une arme délicate. Même avec les meilleures lames, c'était comme ajouter de la soie à de la soie, on pouvait voir les coutures même lorsqu'elles sont cousues ensemble. Mais la masse était différente car c’était une arme violente qui frappait avec une grande force, et il importait peu de changer la tête.

Même si le duc de Garth lui répétait que la masse était inutile, l'esprit de l'empereur continuait de dériver vers l'aspect pratique.

« Duc. Puisque nous avons fait tout ce chemin jusqu'au palais, pourquoi ne pas travailler un peu ? »

« Bien sûr »

Il s'attendait à ce que l'empereur dise cela. Lorsque Shuden s'exécuta, l'empereur lui jeta un regard amusé.

« Oui, le camp de Franz a envoyé la moitié des troupes stationnées à la frontière à....... »

« Votre Majesté »

Lambton s'empressa de l'interrompre.

« Je vous demande pardon, mais j'ai quelque chose à vous dire »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Je viens de recevoir un message du côté de Yeri....... »

L'empereur entendit Lampton parler à voix basse mais le front de l'Empereur se plissa profondément en écoutant le rapport.

« Attendons un peu. Lampton, sortez et attendez nous aussi »

« Oui, Votre Majesté »

Lambton s'inclina et quitta l'alcôve. L'empereur tapota son doigt sur l'accoudoir semblant plongé dans ses pensées.

« Duc de Garth »

« Oui »

« Vous souvenez-vous de ce que le duc m'a dit un jour ? »

« Il a dit tant de choses à Sa Majesté que je ne sais pas de quoi vous parlez »

« Quand le duc est venu pour la première fois au palais, quand le marquis de Garth l'amena au royaume »

Shuden répondit d'un air sombre.

« C'était il y a longtemps, n'est-ce pas ? »

« Oui, mais quand on a mon âge, les vieilles histoires vous reviennent. Le duc était alors marquis, n'est-ce pas ? Le précédent marquis était venu faire approuver sa succession, et j'ai eu un moment seul avec lui, vous en souvenez-vous ? »

« Bien sûr que je m'en souviens »

« C'est une bonne chose, car il serait injuste que je sois le seul à me souvenir de ce qui s'est passé »

L'Empereur se leva de son siège, tournant le dos à Shuden qui le suivait, et se dirigea vers la porte.

« Retournons au palais. Je vais mettre l'affaire Franz en suspens pour l'instant »

« Très bien »

La porte fut ouverte de l'extérieur par les domestiques, qui avaient bien senti la présence de l'empereur. Lambton et les serviteurs à l'extérieur hochèrent la tête.

L'empereur marmonna pour lui-même.

« Quelle chance a Lord Garth ? J'allais le garder trois heures aujourd'hui »

Il sourit agréablement en disant cela, mais en marchant dans le couloir, son visage devint sérieux.

« Lambton »

« Oui, Votre Majesté »

« Etes-vous sûr que c'est 'Carnier William' ? »

« Je m'en suis assuré »

« Alors je crains de devoir aller voir Yeri....... Je suis très perplexe »

« A votre service »

L'empereur partit suivi par une longue file d'escortes et de serviteurs.

***************************

« Est-ce que c'est ...... ? »

Il faisait nuit dans le manoir des Garth.

« Je ne vous l'avais pas dit ? »

Valia se leva, étudiant son visage dans le miroir de sa coiffeuse, la rougeur sur ses joues commençant à peine à s'estomper, replaçant une mèche de cheveux légèrement humide derrière son oreille, elle s'approcha de Shuden, qui n'avait pas l'air très impressionné.

« Ecoute, ils disent que ça va la rétrécir »

Des doigts droits et fins touchèrent la poignée et instantanément, la masse rétrécit.

Incroyable, dirent les yeux gris argentés avec innocence. Shuden inclina son menton.

« Vous allez donc vous en servir vous-même ? »

« Oui. Uh....... » répondit Valia avec hésitation.

« N'est-ce pas un peu exagéré pour une noble de porter quelque chose comme ça après tout ? »

« Qu'est-ce que cela a à voir avec quoi que ce soit, je suis juste inquiet que mon épouse soit blessée »

« Vous avez vue, ......, elle est plus forte que je ne le pensais » dit Valia avec une expression embarrassée.

La masse était très ornée pour un trésor impérial mais elle tenait bien dans sa main.

Valia s'assit sur son lit après avoir fait tourner la masse dans un mouvement solitaire, puis s'arrêta quand ses yeux se croisèrent avec ceux de Shuden, qui entrait dans la chambre après avoir pris son bain.

Valia pensa à prétendre qu'elle regardait simplement les joyaux de la masse, mais y renonça car elle avait déjà été prise, et il était inutile de le cacher Shuden répondit légèrement.

« On dirait bien »

« ....... »

Il sourit et prit la masse puis il attira Valia sur sa cuisse. La différence de hauteur la fait rebondir sur ses orteils. Enlaçant sa taille fine par le côté et elle s'enfonça contre lui Ne vous fiez pas aux apparences.

Les bras de Valia que tenait Shuden étaient si minces qu'ils pourraient se briser au moindre effort et sa femme élancée était comme ça partout, mais elle tenait la masse avec tant d'habileté qu'il se demanda un instant si elle n'était pas particulièrement légère.

Mais toutes les masses qu'il avait tenues étaient plus lourdes que la moyenne des armes contondantes, se demandant comment la main qui tenait un tel poids pouvait être aussi instable. Sans la masse, il ressemblait à un homme tenant un éventail.

« Valia »

« Oui ? »

« Je n'aurais jamais pensé que vous utiliseriez une masse »

« ...... Je n'ai pas pensé à la balancer devant vous non plus »

« Si vous la maniez si bien, pourquoi me la cachez-vous ? »

« Parce que c'est embarrassant....... »

« Vous avez beaucoup de raisons d'être embarrassé »

« Je suis gênée ......parce que c'est vous qui se moquer de moi »

« Quand est-ce que je me suis moqué de vous, je vous admire »

« ...... »

Rougissant à nouveau, Valia tourna la tête vers la gauche puis de l'autre côté pour éviter les lèvres de Shuden, qui suivirent rapidement et un autre baiser suivit. Plus tard, il lui mordilla le lobe de l'oreille, jusqu'à ce qu'elle gloussa sous l'effet de la chatouille.

Shuden enfouit son menton dans les cheveux de Valia et dit.

« Si ma femme me l'avait dit, je lui aurais acheté une épée »

Les épées étaient généralement considérées comme des armes plus chères que les masses et s'il s'agissait d'une épée enchantée, elle atteignait un prix exorbitant. Bien sûr, si Valia la voulait, ce ne serait pas un problème ; il n'hésiterait pas à dépenser toute sa fortune pour elle mais Valia secoua la tête.

« L'épée n’est pas l’idéal, je suis plutôt douée pour casser les choses, et je ne veux pas vraiment d'une épée spéciale....... »

« Hmm ? »

La dernière partie était étrange car pour autant que Shuden le sache, Valia était la fille d'un chevalier. Non, pas nécessairement de descendance chevaleresque, mais pourquoi dirait-elle cela ?

« Pourquoi n'aimes-tu pas ça ? »

« Euh, il était une fois, mon père......, ah »

Valia commença à parler, puis rit doucement.

« C'est la première fois que je raconte cette histoire à quelqu'un......, je peux ? »

Il aimerait bien entendre parler d'elle donc Shuden resserra son bras autour de Valia.

« Bien sûr »

Une étreinte ferme, cette étreinte rassurante qui lui rappela une histoire qu'elle racontait rarement.

« Eh bien, mon père était un chevalier, un chevalier, mais il est mort quand j'étais jeune, dans une bataille, alors il n'a pas vécu pour en voir la fin, et....... »

Valia hésita un peu.

« Je ne me souviens même pas de son visage, mais je pense qu'il devait être aussi bon qu'on le disait »

Avant de se marier, Shuden demanda à ses assistants de recueillir des informations sur Valia et si la vie de son père était relativement détaillée, il n'y avait que quelques lignes sur sa mère racontant juste qu'elle était faible depuis sa naissance et qu'elle était morte peu après avoir donné naissance à Valia.

« Dans mon souvenir, mon père était toujours très occupé, mais il était toujours là le jour de mon anniversaire, partageant un petit gâteau avec moi et attendant que je m'endorme »

« Allez....... »

Valia était calme et réservée depuis son plus jeune âge, mais une enfant étant une enfant, elle gloussait d'excitation lorsque son père, très occupé, prenait le temps de jouer avec elle.

« Je me souviens que c'était aussi mon anniversaire, parce que mon père était là, et je me suis endormie un peu plus tard que d'habitude, et je me suis réveillée au milieu de la nuit, et je me suis dit : 'Oh, mon Dieu, je suis tellement excitée...'....... »

Quel que soit le temps qui passait, nous avons tous ces moments que nous n'oublions jamais. Pour Valia, c'était l'arrière de la tête de son père.

« Il pleurait, et c'était tard dans la nuit, après que la bonne soit rentrée chez elle, et il sanglotait dans la pièce où nous gardions les affaires de ma mère, et la bonne me donnait toujours des bonbons quand je pleurais, et je pense que j'ai pensé que je pouvais lui donner des bonbons, et j'allais probablement aller les chercher, mais......, je me souviens encore de ce qu'il m'a dit »

Valia parla lentement.

« Que je n'aurais pas dû avoir cet enfant....... »

Au fur et à mesure qu'elle prononçait ces mots, des larmes coulaient sur ses joues. Valia s'essuya les joues, embarrassée.

« Oh, attends une minute, je ne suis pas triste »

Shuden attrapa le dos de sa main alors qu'elle se frottait les yeux avec impatience.

« Valia »

Il essuya doucement ses yeux humides avec son pouce.

« Continue de parler. Je vous écoute »

« C'est ...... »

Pourquoi cette phrase la réconfortait-elle autant.

« Je pense que j'étais un peu effrayée dans mon jeune esprit, pensant que mon père ne voulait pas de moi, que je pouvais être abandonnée à tout moment....... »

Valia s'enfouit un peu plus dans les bras de Shuden. Elle avait toujours été plus mature que ses pairs, mais ce fut à ce moment-là qu'elle grandit exceptionnellement vite tout comme un petit bébé animal qui surveillait constamment son maître de peur d'être abandonné.

« Alors j'ai pensé que je devais devenir chevalier, pour pouvoir suivre mon père partout, pour qu'il ne m'abandonne pas, non......, parce que même s'il l'abandonnait, je pourrais le suivre....... »

Ce n'était pas une maison très riche, mais c'était tout de même une famille de chevaliers donc il y avait quelques vieilles épées dans l'entrepôt où Valia se faufila et en prit une, avec laquelle elle joua seule. C'était une vieille épée, mais assez petite pour tenir dans la main d'un enfant. Elle l'aimait secrètement.

« C'est tout ce que j'ai pensé à ......, mais mon père est mort, et on ne peut pas s'en prendre à quelqu’un qui est mort »

Un jour après la mort de son père, Valia brandit l'épée seule, petite et vieille, n'était pas très solide. Elle la brisa accidentellement. Qu'elle ait pleuré parce qu'elle était contrariée de l'avoir cassée ou pour une autre raison, la jeune Valia s'accroupit et sanglota.

« ......Je ne suis pas vraiment triste »

« Je sais. Valia »

« Je ne suis pas vraiment...... »

Valia ne voulait vraiment pas pleurer, n’ayant pas raconté l'histoire pour pleurer, mais elle ne savait pas pourquoi les larmes continuaient à venir et était presque gênée d'avoir été si bouleversée à l’évocation de ce souvenir

« Vous n'avez pas parfois envie de pleurer même quand vous n'êtes pas triste ? »

« ......Est-ce que ça vous arrive aussi ? »

Shuden fredonna et remua le menton.

« Je suppose que c'est quand je ne suis pas avec ma femme »

« ......Quoi, vraiment »

« Je vous aime tant, alors que puis-je dire »

« ......Je n'avais pas réalisé que vous étiez un tel homme »

Shuden eut un sourire sanguin, tapotant lentement le dos de Valia qui s’enfouit dans ses bras.

« Au fait, Shu. Je vais au palais impérial demain »

« Sa Majesté vous a convoquée ? Pas possible, pas encore ? » demanda-t-il avec une pointe d'amusement mais Valia secoua la tête.

« Non »

L'empereur ne l'avait pas fait venir cat cette fois, elle avait quelqu'un à voir par elle-même.

*****************************

Des cheveux et des yeux noirs. Une peau couleur ivoire, l’élue qui avait émergé du lac impérial, une sainte qui pouvait exercer des pouvoirs divins bien supérieurs à ceux des prêtres

« Yeri Pian. C'est mon nom »

Son nom d'origine était Cha Yeri, mais dans ce monde, les noms de famille aussi courts que Yeri étaient rares.

« Et dans les temps anciens....... »

Autrefois, le nom 'Yeri Pian' était suivi d'une autre chose. Yeri Pian Ragelov. Un nom impérial qui lui avait été donné lorsqu'elle épousa Gusto.

Yeri était amoureuse de Gusto, dont les goûts étaient étonnamment propres et simples.

Un homme qui serait bien sur un cheval blanc ainsi Gusto était un prince à l'image élégante et propre. Au début, elle pensa qu'elle était tombée amoureuse de son beau visage.

Puis, bien sûr, elle tomba amoureux de l’homme, son amour pour Gusto était immuable, si on disait que le cœur humain changeait aussi souvent que le clair de lune, mais il y avait certains sentiments qui restaient inébranlables et quand elle revint ici, les larmes lui montèrent aux yeux en voyant Gusto bien vivant.

« Ce n'est plus la même chose. C'est différent, mais c'est nécessaire »

Yeri garda ses distances avec Gusto tout comme elle le faisait avec Elvan mais là où l'éloignement d'Elvan était une manifestation de son profond dégoût, celui de Gusto était un masque d'affection. Yeri l'aimait encore mais elle avait goûté à trop d'amertume pour se précipiter dans un amour aveugle.

« Je ne laisserai pas les choses se dérouler de la même façon »

Et surtout, elle avait pitié de lui sans compter Valia, pour ces yeux calmes et gris argenté avec Mercil qui la regardait de haut ne la considérant que comme l'accessoire de la sainte, et il n'avait pas peur de le dire, mais Yeri n’avait jamais vu Valia ainsi.

Pour Yeri, elle était quelqu’un de spécial. Dans ce monde étrange, où personne ne sait rien, un être absolu appelé Dieu lui avait accordé sa confiance et une jeune fille, son seul repère sur une île déserte, elle ne pouvait s'empêcher de l’aimer.

Je ne pouvais pas la protéger, et elle essayait de me protéger.

Alors si elle la revoyait, elle devait lui dire qu’elle était désolé et être très gentille Elle avait beaucoup d'affection pour elle, mais elle ne savait pas si elle y arrivait correctement, parce que elle ne l’avait revu que pour la noyer avec ce charabia, et au final ne l’avait pas vraiment correctement rencontrée

« Dieu »

Yeri s'agenouilla devant l'autel et pria. À vrai dire, elle ne savait pas pourquoi elle devait prier ainsi tous les jours, mais elle était une sainte, alors il fallait le faire. Ce n'était pas un mauvais moment à passer, car elle faisait toutes sortes de vœux privés pendant ses prières.

« S'il vous plaît, faites en sorte que la personne que je veux voir heureuse soit heureuse

»

« Vous êtes un trou du cul si vous ne le faites pas » La sainte, qui croyait en Dieu mais n'avait pas beaucoup de respect pour lui, faisait ses vœux et, quels qu'ils étaient, une douce lumière blanche émanait de l'autel pendant qu'elle priait. La marque d'une sainte, une marque qu'aucun prêtre ne pouvait obtenir

Les prêtres qui priaient derrière elle ressentaient un sentiment indescriptible de sainteté et de respect.

« C'est une sainte »

Angela, la servante directe de Yeri, s'approcha. Les visages des prêtres se raidissaient légèrement. C'était l'heure de la prière maintenant....... La sainte prêtresse était également très stricte sur l'heure de la prière, si bien que lorsque le deuxième prince Elvan arrivait avant l'heure, elle ne sourcillait pas. Elle finissait toujours ses prières en premier.

Angela se pencha pour croiser le regard des prêtres puis elle chuchota à Yeri pour que sa voix ne soit entendu par personne

« Je viens d'apprendre que la duchesse de Garth est venue au palais »

Yeri ne répondit pas, se contentant de baisser la tête devant l'autel comme s'il n'avait pas entendu. Encore une fois, Angela imaginait qu’elle allait attendre la fin de la prière cette fois-ci aussi, et c’était aussi ce que tout le monde pensait.

Sans se retourner, la sainte annonça solennellement « La prière d'aujourd'hui se terminera ici »

Puis elle sortit en courant, Angela la regarda partir à son tour et en un clin d'œil, les prêtres l’avaient vu disparaitre laissant le sanctuaire de la cour intérieure silencieux pendant un moment.

Ps de Ciriolla : pour la blague Valia aurait pu lui faire une réplique à la 50 nuances de Grey...... Shu... vous savez j'ai des gouts particulier... j'aime utiliser une masse de combat au lit XD... bon l'histoire de son père à un chouilla cassé l'ambiance...

Sinon en parle de Yeri, un petit peu familière avec Dieu... car le traiter de trou de cul...

même en étant sainte, ca manque un petit peu de respect de base... après je suis pas assez proche ni de dieu ni du role de sainte pour juger correctement Et Carnier a l'air de préparer une sacré connerie pour que cela inquiète l'empereur...

Encore 20 pages plus que plaisante.... j'aurais bien bossé ce dimanche

Tome 4 – Chapitre 103 – Qu'est-ce que l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

« Duchesse de Garth. La prêtresse sera bientôt là »

Valia ne savait pas que Yeri était en prière ; les serviteurs du Palais de la Dame avaient seulement dit que leur maîtresse était parti pour un court moment, lui demandant d'entrer et de se mettre à l'aise.

Yeri les avait tous prévenue que si la duchesse de Gart venait pendant son absence, ils devaient la servir sans condition.

[D'abord la servir poliment, puis courir comme un lapin vers moi et me le faire savoir.

Tu dois. Tu dois. Tu dois. Tu dois. Tu dois.]

[Oui......, oui, oui !]

Les servantes suivirent fidèlement les ordres de leur maîtresse ainsi leur loyauté était telle que Valia n'en sut rien et crut dur comme fer que la sainte avait quitté le palais que pour un temps très court.

« J'ai besoin de me promener, cela vous dérange si j'attends ici ? »

« Non, bien sûr »

A la réponse polie, Valia déplaça à nouveau son regard sur le jardin intérieur du Palais de la Sainte où de belles fleurs étaient en pleine floraison donnant des verts très frais et des rouges profonds, comme il convenait à la demeure d'une sainte mais il y avait un sentiment de vide comme un sentiment de désolation, car personne n'allait ni ne venait, à l'exception des occupants de la maison.

Valia avait été enrôlée à vie dans le palais et avait vécu comme servante d'escorte, savait donc plus que n'importe quel noble sur les flux subtils du pouvoir dans le palais.

« On l'appelle désormais le Palais de la Sainte-Femme »

Le palais où Yeri résidait actuellement fut ainsi renommé, c'était un privilège d'être renommé alors que dans le passé, la résidence de Yeri s'appelait le Palais Céleste qui était son simplement son nom d’origine

À l'exception du palais principal de l'empereur, du palais de l'impératrice douairière et du palais du prince héritier, tous les palais avaient des surnoms. Par exemple, le palais du Ciel, le palais du Grenat et le palais de la Rose et n’étaient rebaptisés que lorsqu'ils y

avaient un propriétaire puissant, le nom dépendait du statut du propriétaire, par exemple Première impératrice, Deuxième empereur, etc.

Cela ne s'appliquait pas aux concubines qui n'avaient pas atteint le rang d'impératrice tout comme pour les princes et les princesse de rang inférieur.

Cet endroit portait même une plaque indiquant qu'il s'agissait du palais d’une sainte, mais peu de gens y venait

Les nobles devaient demander la permission d'entrer dans la cour intérieure ou se faire inviter. Les membres de la famille impériale de la même cour intérieure étaient bien sûr exemptés de ces petites restrictions. Par le passé, d'innombrables courtisans impériaux avaient envoyé à Yeri des cadeaux à n'en plus finir, ou avaient envoyé leurs propres serviteurs ou servantes pour lui présenter leurs respects.

Mais maintenant, il n'y avait plus rien de tout ça. La plaque de l'Empereur dans le Palais des Saintes Femmes n'était rien, une simple démonstration extrême de l'état actuel des choses car si les gens de la Cour intérieure avaient travaillé dur sur Yeri, il décidèrent qu'elle n'en valait pas la peine de fait le palais semblait solitaire, personne n'y entrait ou n'en sortait.

C'était à peine si l'on parlait d’elle à l'heure du thé.

Voilà à quoi ressemblaient les cercles sociaux, un microcosme du pouvoir où n’existait qu'un nombre limité de places au sommet, et beaucoup de gens les voulaient et avec autant de gens qui essaient d'y entrer, il était impératif d'entretenir sa vie sociale et à moins d'avoir passé sa vie à façonner la scène sociale et à devenir une force irrésistible, il fallait toujours maintenir un certain niveau d'activité.

C'était parfois pénible, mais la gloire était douce, ce glamour de la scène sociale de la capitale même les seigneurs et les dames du palais, qui pouvaient vivre comme des rois, ne pouvaient oublier cette douceur.

L’ancienne Yeri avait un faible pour cette vie de lumière Valia réfléchissait, en tendant la main vers le rosier devant elle, rempli de roses roses, comme celle de la couleur des joues d'un enfant.

« Duchesse de Garth ! »

Une voix s'éleva derrière elle. Valia tressaillit, retira sa main et fronça légèrement les sourcils car les épines lui avaient griffés douloureusement la main. Les lignes rouges piquaient et Yeri dut s'en apercevoir, car elle s'approcha et demanda, paniquée.

« Duchesse, vous allez bien ? »

Presque simultanément, une lumière blanche pure jaillit et la blessure rouge causée par les épines disparut instantanément sans laisser de trace soigné par un pouvoir divin.

Yeri regarda la main de Valia d'avant en arrière pendant que Valia la fixait, se trouvant

assez près pour que leurs joues se touchèrent presque. Yeri leva la tête, puis la lâcha avec un oups.

« Je suis désolée, je m'énerve un peu quand je panique...... »

« Ce n'est pas grave. Sainte. Merci »

Valia sentit la chaleur de la main de Yeri

« Je suis très en retard, ah ! Voulez-vous du thé ? »

« Après le thé, j'aimerais ......, si ça ne vous dérange pas, Sainte, j'aimerais voir plus de ce jardin. C'est d'accord ? »

« Bien sûr que vous pouvez, mais puis-je marcher avec vous ? »

« Bien sûr, c'est ......, le jardin de la sainte »

Les yeux de Yeri pétillèrent.

Valia et Yeri marchèrent côte à côte. C'était étrange de marcher ainsi avec quelqu'un d'autre, surtout avec Yeri, après avoir toujours marché avec Shuden et après une douzaine de pas, Valia prit la parole.

« Merci pour les roses dorées que vous m'avez envoyées l'autre jour, je les ai bien reçues »

« Non, ce n'est rien »

Normalement, on disait ça par politesse mais Yeri avait l'air sincère en envoyant ces précieuses fleurs comme s'il s'agissait d'un jardin puis le silence retomba, Valia finit par le briser en prenant la parole

« Sainte. En fait, je suis ici aujourd'hui pour vous poser une question »

« Une question ? Quel genre de question ? »

« C'est peut-être une question impolie »

« Ce n'est pas grave. Qu'est-ce que c'est ? »

« J'ai entendu dire que vous n'aviez pas de relations sociales, puis-je vous demander pourquoi ? »

L'expression flottante de Yeri se calma un peu

« Parce que je n'aime pas ......Elvan »

Une réponse trop directe et par réflexe, Valia regarda autour d'elle. Les servantes de Yeri et ma servante marchaient au loin, et la servante de Garth avait appris aux courtisans à marcher lentement et confortablement.

Quoi qu'il en soit, personne n'écoutait.

« Non, je n'aime même pas m'asseoir et le regarder, c'est parfois terrible, et il y a eu plus d'une fois où j'étais sur les nerfs en me demandant si ce fou allait se retourner et apporter la tête de quelqu'un devant moi....... »

Elle décida donc d'arrêter complètement de fréquenter des gens. Dans le passé, elle avait été une fille immature et sans repères, mais plus maintenant sacahnt assez pour comprendre pourquoi Elvan la convoitait. Elle sourit avec éclat.

« C'est pour ça, pas pour d'autres raisons »

Valia la regarda en clignant des yeux, éprouvant un étrange sentiment d'identification car elle avait déjà frissonné de peur au bout des doigts d'Elvan qui tentait d'arracher un pétale à une fleur.

Et qu'en était-il de Yeri, qui avait dû assister à tout ce carnage ?

Était-elle morte ou vivante ?

Valia ne savait pas ce qui lui était arrivé après sa mort, mais elle avait toujours voulu qu’elle vives, et elle n'avait jamais souhaité rester morte. Était-ce parce que vous étiez celle qu'elle gardait en tant que demoiselle d'escorte, ou parce que vous étiez proche de son âge ?

Dans ce vaste palais impérial, Valia ne savait pas exactement pourquoi elle marchait dans la neige lorsqu'elle voyait Yeri seul, mais il y avait quelque chose qu'elle voulait dire depuis qu'elle avait décidé de visiter son palais.

« Sainte femme »

« Quoi ? »

« Je suis une membre régulière du goûter où la Marquise de Joan et je reçois des invitations occasionnelles à des goûters et des banquets de la Marquise de Logan et de trois autres comtesses, mais il n'y a pas de goûter organisé par le Garth »

Cela représentait environ la moitié de l'aristocratie mais la qualité valait mieux que la quantité. Yeri avait déjà été une mondaine, elle était donc vaguement consciente de ce fait et savait quand une noble disait quelque chose comme ça. Elle demanda avec un regard 'peut-être.......'.

« Alors, que faites-vous de votre temps libre ? »

« Je n'ai pas de passe-temps particulier, alors je reste généralement à la maison »

« Alors....... »

« Cela ne vous dérange pas si je vous invite à venir tous les mois ? Je pense que ce serait bien que vous preniez le thé tous les deux »

« ......Vraiment ? »

« Je pourrais venir chez vous »

« C'est bon, je viendrai ! »

Yeri éleva immédiatement la voix. A en juger par ce comportement, Yeri n'était pas très différent du passé ; cette personnalité pétillante et imposante qui balayait les cercles sociaux.

Valia regarda Yeri en souriant un peu.

**********************************

« Dieu, Heisen William. Salutations au Très Haut Empereur »

« Levez-vous »

« Son Altesse Impériale »

L'Empereur regarda Heisen William, un vieux duc de l'Empire. L'empereur n'offrit pas de siège à Heisen et l'expression d'Edgar VII était toujours aussi sévère.

« Je suppose que vous connaissez la raison de cette réunion secrète auprès de votre empereur aujourd'hui »

« Oui, le chambellan me l'a dit en venant ici »

« Et je vous demande à quel point le duc est impliqué dans cette affaire, et s'il ne l'a pas personnellement mise sur son dos ? »

« Votre Majesté, je ne savais rien de cette affaire. S'il l'avait su, je me serai jeté dessus »

« Est-ce vrai ? »

« Comment pourrait-elle vous mentir, Votre Majesté ? Ma fille était de mèche avec le comte Hubert. J'ai des témoins, Votre Majesté, et vous pouvez le constater par vous-même »

L'empereur scruta le visage de Heisen, puis soupira.

« Très bien, alors laissons le duc persuader le jeune Herne William »

« Que voulez-vous dire par persuader ? »

« William est une famille fondatrice de l'Empire. C'est l'occasion pour lui de considérer les mérites de votre famille »

« Troisièmement. Une concubine de l’empereur ? Il y a des précédents, mais quel est l'intérêt ? »

« Une concubine, pas la concubine d'un empereur, mais la concubine d'un prince. Il n'y a que dans l'Empire de Gel que je me tairais parce que je dois admirer le duc William, mais dans d'autres pays, une duchesse qui n'est même pas membre de la noblesse serait appelée la maîtresse du prince »

« Merci pour votre grâce. Je m’en occupe tout de suite »

« Va-t'en »

« Partez »

Heisen s'inclina et sortit de la chambre de l’empereur.

****************************************

« Père, qu'a dit Sa Majesté ? »

« Il dit qu'il vous donnera une chance, et qu'il veut que vous convainquiez Carnier »

Heisen fit une grimace.

« Que diable, Carnier, l'enfant a-t-elle perdu la tête, Herne ? Que diable as-tu fait, en tant que son frère, pour ne pas bien l'éduquer ? »

« Il est ...... indigne, père »

Herne baissa un peu la tête même s'il le faisait, son esprit s'emballa car Herne avait déjà parlé à Elvan. C'était à lui de convaincre son père.

« Mais, père, les concubines sont-elles forcément une mauvaise chose ? »

« Que voulez-vous dire, elle n'est même pas une consœur royale, elle est au mieux une consœur de prince ! Quel genre de place est-ce pour une duchesse de la majestueuse maison de William ? »

Heisen était très mal à l'aise car William était la famille officielle du pays, et lui-même avait été le seul duc de l'empire il n'y avait pas si longtemps. Il avait envie de l'attraper par les cheveux et de la traîner hors de la pièce si elle n'était pas assez bien pour être la maîtresse du prince, ce serait une honte pour le nom de la famille.

« Et si le second prince devient empereur ? »

« ......quoi ? »

« Vous savez, père, qu'à moins que le ciel et la terre ne s'ouvrent, le prochain poste d'empereur de Gel reviendra soit au premier, soit au second prince, et avec le pouvoir de William dans la course, qui sait de quel côté penchera la balance du pouvoir......, les mathématiques ne sont-elles pas évidentes ? »

Heisen se retourna vers Herne

« Ce que vous dites, c'est que....... »

« Je dis que vous pensez depuis le début que Carnier ne mérite pas d'être une simple comtesse. Hubert a beau avoir beaucoup d'argent, il n'en reste pas moins un comte »

« Eh bien, oui, c'est vrai, et si le duc de Garth ne s'était pas soudainement marié, j'aurais pensé à dire un mot en sa faveur »

Le visage de Herne se raidit subtilement à la mention du duc de Garth mais Heisen ne le remarqua pas, donc Herne continua

« Vous ne pouvez pas ramasser de l'eau renversée, alors je pense que c'est notre chance

»

« D'ailleurs, le deuxième prince semblait beaucoup apprécier Carnier, et lorsque il avait eu l'occasion de s'entretenir avec lui à quelques reprises, il m'avait souvent parlé de elle

»

« ......Si c'est le cas, alors comment pouvait-il ne pas la demander officiellement en mariage....... »

« Il avait dû vous entendre faire une demande en mariage à Hubert. Il devait être pressé

»

Heisen, un peu ébranlé, secoua la tête.

« Quoi qu'il en soit, pas de concubine. Si ta mère l'apprend, elle va sûrement s'effondrer

»

« Je ne manquerai pas de le dire à ma mère »

« C'est un peu étrange »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Pourquoi es-tu si agressif ? »

Herne fut momentanément perplexe alors Heisen haussa un sourcil.

« Vous êtes autant un homme d'honneur que moi, et même si vous ne pouvez pas être contrarié que votre sœur devienne la concubine du prince, vous semblez étrangement prendre le parti du second prince »

Comme d'habitude, malgré son âge, William était vif mais Herne répondit calmement.

« Je dis cela avec tout le respect que je vous dois »

« Quoi ? »

« Si William soutient le second prince au point de l’élever au trône, il n'aura d'autre choix que de reconnaître vos mérites, et Carnier deviendra naturellement consort, et elle deviendra naturellement impératrice de ce pays »

« Et si vous vous trompez dans votre choix ? »

« Alors elle sera au moins couronnée impératrice en première. Père, n'importe quelle que soit la famille qui donnera naissance à une impératrice, le vrai pouvoir sera entre les mains de Carnier »

« Ce n'est pas comme si elle allait avoir une fille dans l'intervalle....... Si c'est le cas, elle n'aura pas l'âge requis »

Les sourcils d'Herne se froncèrent légèrement. Naturellement, il s'était montré très impatient lorsque son père avait renvoyé Garth de la 'petite maison de Guillaume' mais s'il manifestait son mécontentement maintenant, ils perdront tout Heisen réfléchit un instant.

« Je dois encore rencontrer Carnier. Je devrais aussi rencontrer le second prince Elvan »

« Bien sûr. Allons-y »

Il se dirigea vers le palais intérieur.

Ps de Ciriolla : Qui se ressemble, s'assemble... l'adage se confirme de manière bien juste dans le cas du couple Elvan/ Carnier.... qu'est ce qu'ils vont nous mijoter ces deux là...

Tome 4 – Chapitre 104 – Qu'est ce que l'amour et qu'est ce qu'il ne l'est pas?

Diana, qui doutait de ses oreilles, leva les yeux pour s'occuper des roses de son vase.

« Khalid, c'est vrai ? »

« Je l'ai entendu aussi. Je n'en suis pas encore sûr, mais on me l'a dit »

Le marquis de Joan était un homme de lettres ayant de l'influence à la cour et quelques hommes de main, et c'était l'histoire qui lui avait été rapporté par ces derniers, que le deuxième prince avait demandé une concubine, et ce n'était autre que le Carnier William.

« La concubine d'un prince......, ça existe ? Je n'en ai jamais entendu parler ? »

« On dit que ça existait à l'époque de la fondation de Gel »

« Oh mon Dieu, c'était quand ? »

« A-t-elle encore perdu la tête, et pourquoi est-elle soudainement la concubine d'un prince

? »

« Peut-être a-t-elle une dent contre Valia...... ? On dirait qu'elle pourrait....... »

Même si elle se reprochait de trop penser, Diana se sentait légèrement mal à l'aise.

« Khalid. Qu'est-ce que ça fait d'être la concubine d'un prince ? Comment sont-elles traitées ? »

« Je ne connais pas les détails, mais je suis sûre qu'ils vont être très occupés et qu'ils vont créer un nouveau statut »

Il y avait certainement un précédent pour une concubine impériale. Le problème, était que c'était il y a longtemps, au sein d'une lignée familiale qui était tombée en ruine quelques générations après la fondation de Gel. En raison de l'instabilité des premières années du pays, il n'y avait même pas de nom exact pour la famille impériale à l'époque même le nom de la compagne de l'empereur devait être redéfini. Cela allait occuper les érudits de l’empereur pendant un moment.

« Néanmoins, elle est un membre de la famille William, alors ils ne la traiteront pas de façon inférieure, n'est-ce pas ? »

« Je pense que oui. Le duc William est aussi un courtisan, alors je suis sûr qu'il essaiera de faire en sorte qu'elle soit traitée au moins aussi bien qu'une duchesse »

Il était important de donner le ton dès le début, car il y avait même de forte chance qu’elle travaillait déjà dans l'ombre.

Bien sûr, le traitement officiel en vertu de la loi impériale n'était pas nécessairement proportionnel au pouvoir réel, suffisait de regarder l'impératrice Selma : elle était un sujet impérial direct, pouvant donc parler de manière non formel au duc de Garth, mais c’était à peu près tout. L'influence et le pouvoir réels qu'elle exerçait étaient embarrassants à comparer.

Mais Diana ne pouvait s'empêcher de penser que c'était une bonne chose car Carnier William était une mondaine depuis longtemps, c’était une femme d’ambition qui ferait n'importe quoi pour mettre la main sur une copie du Code, aussi obscure soit-elle.

« J'ai besoin que vous utilisiez vos pouvoirs »

« ..... ? »

« Je veux que vous l’abaissiez au niveau d'une marquise »

La simple mention d'une duchesse lui avait fait penser à Valia, et elle se rendait bien compte qu’elle essayait de l’égaler

« Diana, Carnier William et toi êtes en mauvais termes ? »

« C’est peu de le dire, je veux la pousser dans la mer, alors faites quelque chose, vous en êtes capable »

« ....... »

« Khalid ? »

« ...... Je ferai de mon mieux »

Le marquis Joan, qui s'occupait de Diana, finit par hocher la tête.

*************************

Une cloche claire retentit.

« Bienvenue à ......, oh mon Dieu, vous êtes là ! »

La voix d'un membre du personnel qui effectuait les salutations d'usage se retourna. Les clients qui étaient venu choisir des chapeaux se trouvant près de la porte se retournèrent vers l'entrée où deux jeunes femmes de la noblesse venaient d'entrer suivit chacune d’elle par une servante qui semblait avoir été amenée du manoir.

« Veuillez patienter un instant. Le patron vous attend »

La voix de l'employée était trop forte, lumineuse et amicale au point que les autres clients fixèrent les inconnues, se demandant qui elles étaient et pourquoi elles étaient si bien accueillies.

L'une des deux femmes, une blonde lumineuse, s'éventait et regarde autour d'elle dans le hall spacieux et aéré du premier étage, puis sourit à la femme à côté d'elle, qui semblait tout à fait amicale.

Peu après, un styliste sorti de l'arrière, les yeux des clients s'écarquillèrent lorsqu'ils reconnaissaient le visage fatigué de la créatrice car il s'agissait de Fleur, la propriétaire du salon et désormais l'une des stylistes les plus connues de la capitale.

« Je vous attendais. Allez, entrez, j'ai déjà fini de vous installer »

La voix de Fleur était apaisante et les deux femmes furent conduites à l'intérieur par sa main. À en juger par la façon dont quelques membres du personnel les suivaient, en faisant des courbettes, il ne s'agissait pas d'invitées habituelles ; d'ailleurs, il s'agissait manifestement d'une salle privée.

L'une des femmes dit 'Oh' à voix basse.

« Si vous ne vous reconnaissez pas, c'est elle, madame »

« Qui ? »

« La duchesse de Garth et la dame blonde à côté d'elle est la marquise de Joan »

« Aha. D'une certaine façon, ça ne pouvait pas être la designer en chef elle-même »

L'attention des dames se porta rapidement sur la duchesse de Garth

« je ne l’ai pas bien vue, la Duchesse, mais je crois qu’elle est plus grande que je ne le pensais »

« En effet, la robe qu’elle porte a dû être faite sur mesure pour elle par le salon, et les bijoux que elle porte sont assez extravagants, je n'ai jamais vu un rubis aussi gros, et ce ne sont que les boucles d'oreilles et le collier.......e

« Oh, mon Dieu. Je ne pense pas que ce soient des rubis, n'est-ce pas ? »

« Hein ? Vraiment ? Je pense que le rubis était un peu plus clair en couleur......, alors est-ce que c'est un grenat ? »

« Euh, non. Ma mère m'a dit l'autre jour que Son Excellence le duc de Garth l'avait offert à sa femme....... »

Les yeux de la dame s'écarquillèrent au son de sa voix.

« Un diamant rouge ? »

La voix soudainement aiguë attira l'attention des invités dans le salon et la dame s'empressa de baisser la voix et de reposer la question.

« Ce sont vraiment des diamants rouges, des gros diamants ? »

« Oui. Ma sœur m'a dit cette semaine qu'il était allée chez Hubert pour faire ajuster un collier pour lui offrir »

Hubert, le plus grand joaillier de l'Empire du Gel, attendait patiemment espérant que la duchesse de Garth montrerait le bouquet de bijoux qu'il avait eu tant de mal à créer lors d'un goûter ou d'un banquet.

Mais elle resta silencieuse car il s'avéra que la duchesse de Garth était une personne discrète. Non, quand votre mari vous offre quelque chose d'aussi extraordinaire, c'est une vertu de le montrer. Ce n'est pas seulement un bijou, c'est de l'art !

Il voulait le montrer lui-même, mais il craignait que le terrible duc ne l'étouffa avec.

Il sanglotait et gémissait, incapable de parler, lorsque le duc de Gart lui passa une nouvelle commande.

Il voulait des boucles d'oreilles et un collier en pierres rouges, la couleur du jour. Sans hésiter, Hubert choisit des diamants rouges et le chèque remis par l'aide de Garth fut d'un montant qui enhardit l'artisan.

Cette fois, il ne se laissera pas faire, il mourrait en me vantant, même si il devait se couper la gorge !

Hubert glissa quelques mots aux nobles venus acheter les bijoux, mais il ne parla pas du bouquet aux clients et resta concentré sur lui-même.

« Un diamant rouge de cette taille, et qui d'autre dans cet empire que cet artisan aurait pu en utiliser trois à la fois ? »

En d'autres termes, il était le meilleur joaillier de l'empire et les nobles, qui avaient été tentés d'essayer d'autres joailliers, se laissèrent convaincre par ses paroles et passèrent commande.

La vantardise d'Hubert se répandit comme une traînée de poudre parmi les nobles, et lorsque l'assistant de Garth arriva avec une autre commande, Hubert était convaincu. À

moins que le monde ne change et que le duc et la duchesse ne divorcèrent soudainement, son cou serait en sécurité.

***********************************

« Très bien. Je vous les enverrai dès que possible, après-demain, si vous avez besoin d'autre chose »

Valia acquiesça pendant que Fleur rassembla ses notes et, avec le sourire le plus aimable dont elle était capable, elle escorta elle-même Valia jusqu'à la sortie

« Faites comme chez vous, et n'hésitez pas à m'appeler si vous avez besoin de moi »

La chambre dans laquelle Diana attendait était une sorte de petit dressing, garni de toutes sortes de robes, chapeaux, chaussures, châles, rubans et fanfreluches, le genre de pièce habillée dont une femme noble ne pouvait que rêver.

« Ah, Valia, avez-vous terminé votre commande ? »

« Oui. J'étais en train de choisir une robe »

Diana sourit en observant le personnel du salon la suivant, robe après robe.

« Vous devez avoir beaucoup de jolies choses. C'est le genre de salon où l'on dit que l'on peut trouver la meilleure dentelle de l’empire de Gel. Oh, et ceci est joli aussi. Valia, viens ici et regarde »

Les robes du salon n’étaient pas terminées, sauf pour la présentation, toutes joliment ornées de dentelle, de volants, de rubans et de broderies florales, mais elles n’étaient pas ornées de bijoux. Une fois qu'une cliente avait choisi une robe qui lui plaisait, elle travaillait avec le créateur pour sélectionner les bijoux qui seront placés sur l'ourlet de la jupe ou autour du buste ce n’était qu’à ce moment-là que le prix d'une robe déjà onéreuse commençait à monter en flèche.

Une fois que Diana eut choisi sa robe et ses bijoux d’ornement, elle but une tasse de thé froid, que le salon servait car il commençait à faire chaud. Le salon était silencieux car la femme de chambre que l'on avait fait venir du manoir était partie avec un membre du personnel pour ajuster les mesures de la robe.

« Ils m'ont dit qu'ils étaient complets pour l'année, mais je me suis assurée d'avoir une amie »

« C'est juste une commodité pour le créateur exclusif »

« C'est génial que Fleur soit ta créatrice exclusive. Savez-vous combien de femmes ont touché le sol et l'ont regretté en disant : 'J'aurais dû faire de Fleur ma créatrice exclusive avant qu’elle devienne si célèbre »

Le nom de Fleur était désormais une marque, l'honneur suprême pour tout créateur. Il était impossible de l’engager pour être son styliste exclusif, quel que soit le prix payé, c’était l'apogée du succès et le fait que le seul créateur exclusif de Fleur fut la duchesse Garth fut également un facteur important dans l'augmentation de ses prix.

Diana fit encore quelques commentaires sur le salon de beauté de Fleur, puis se leva car une autre robe avait attiré son attention.

« La salle VIP du salon est pleine » dit-elle « alors je dois acheter beaucoup quand je viens ici »

Dans cette logique, Diana choisit trois autres robes et comme les femmes de chambre et le personnel n'étaient pas encore rentrés, elle les disposa elle-même sur la table. En

voyant les robes de près, Valia réfléchit que tous les choix de Diana étaient lâches et éthérés.

« En y repensant, je pensais que nous avions choisi des choses similaires tout à l'heure »

Connaissant les goûts habituels de Diana, Valia s'interrogea. Ses goûts en matière de mode avaient-ils changé au cours des années écoulées, ou son cercle social s'était-il modifié ?

« Valia, tu as dis quelque chose sur la robe ? »

« Oh, non »

Elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse, d'autant plus qu'elle avait choisi des modèles complètement opposés à ce qu'elle portait d'habitude.

« C'est juste que la robe que tu as choisie aujourd'hui n'est pas celle que tu portes d'habitude. Tu n'aimes pas les robes qui se resserrent au niveau de la taille, d'habitude ?

»

Les doigts de Diana s'arrêtèrent sur un biscuit, puis se retournant vers Valia et se racla la gorge en marmonnant.

« J'allais te le dire plus tard, quand nous serons au restaurant....... »

Après une pause, Diana toussa.

« Je suis enceinte »

« Quoi ? »

Les yeux gris argentés clignèrent plusieurs fois à l'annonce de ces mots inattendus puis Valia se couvrit la bouche en disant « Oh, mon Dieu »

« Félicitations, Diana ! »

« Merci »

C'était la première fois de sa vie qu'elle entendait une amie dire qu'elle allait avoir un bébé. Diana ria, gênée.

« Je peux regarder ton ventre ? »

« Bien sûr, mais il n'y a pas grand-chose pour l'instant »

« Ça fait combien de mois ? »

« Mon médecin m'a dit que ça faisait deux mois maintenant »

« Oh, mon Dieu »

Valia toucha le ventre de Diana d'une main prudente, on ne pouvait pas encore voir grand-chose, mais c'était intéressant mais à deux mois, elle devrait être plus prudente.

Diana gloussa à ce contact nerveux, comme si elle manipulait un fragile oisillon.

« Seule Valia est au courant »

« Je ne le dirai à personne d'autre »

« Même pas à Son Excellence le Duc de Garth ? »

« Bien sûr »

La réponse semblait évidente. Diana gloussa doucement. Personne d'autre n'était encore au courant, mais il n'était pas nécessaire de le dire à Son Excellence le Duc de Garth. Valia pencha la tête.

« Et votre mari ? Le marquis de Joan n'est pas au courant ? »

« Il a été un peu occupé ces derniers jours. Il vit au palais »

Le marquis de Joan était occupé à cause de Carnier mais Diana n'en avait pas parlé à Valia, la demande de son mari, lui faisant promettre de ne rien dire à personne d'autre jusqu'à ce que l'affaire soit réglée au tribunal et comme il s'était donné la peine de lui rendre ce service, Diana lui répondit qu'elle comprenait

« Je lui dirai en rentrant, mais j'ai peur qu'il s'évanouisse en l'entendant, parce qu'il sera très surpris »

« Quoi, tu ne penses pas que ce sera parce qu’il sera heureux qu’il s'évanouira ? »

Diana éclata de rire.

« Je l'espère. La famille Joan est une longue lignée, et mon mari est fils unique, et bien qu'il ne le dise pas, je peux voir qu'il est secrètement désireux d'avoir un enfant bientôt, comme presque toutes les familles. Les Garth sont une famille célèbre, et je suis sûr que le duc est impatient aussi »

« Vous le pensez ? »

« Oui, j'en suis sûre, même s'il ne le dit pas ouvertement »

Valia sourit mais avec sa vague connaissance du passé de Shuden, elle ne pouvait pas facilement imaginer qu'il pensait ainsi

« ......Je veux lui demander »

Elle ne savait pas trop comment lui demander, mais elle avait aussi peur de réveiller de mauvais souvenirs, si seulement elle pouvait lire dans son esprit.

******************************

On jetait des regards à Herne et assise en face de lui, sa jeune sœur, Carnier, était dans cet état depuis qu'on lui avait annoncé qu'elle allait devenir concubine. Herne se souvint de l'accord qu'il avait passé avec Elvan il y a peu.

[Je ne prendrai pas la jeune William au service de la nation].

Il crut d'abord qu'il rejetait son offre.

[Je n'aime pas l'admettre, mais comme vous le savez, l'actuel chef de la noblesse est Garth, et il jouit d'une grande confiance de la part de l'Empereur].

C'était une chose de ne pas aimer Garth mais Elvan était capable d'un jugement objectif et si William n'était pas prêt à le soutenir à fond, rien ne garantissait que la bataille de la succession serait gagnée ou perdue.

[Je veux être sûr de votre soutien, c'est pourquoi j'aimerais prendre Carnier William comme 'concubine' pour le moment].

[Les paroles de Son Altesse sont.......]

[Lorsque je serai sûrement couronné prince héritier, William sera récompensé à ce moment-là, et j'aurai une confiance totale en vous, duc William].

[Si Canier devient la maintenance des ordres inférieurs, William soutiendra les ordres inférieurs].

[C'est trop pour moi].

[.......]

[Je ne dis pas que je la garderai comme consort pour toujours, mais pour l'instant, faisons de petites concessions l'un à l'autre pour renforcer ma droiture et la sienne].

Elvan dit timidement.

[De plus, lorsque je monterai sur le trône, je t'accorderai un vœu, et c'est une promesse que je fais sur l'honneur de la Maison].

Herne réfléchit rapidement. En échange, Carnier deviendrait la concubine du prince contre sa foi absolue en sa famille et un souhait....... Ce n'était pas une mauvaise affaire, se dit-il. Herne dit qu'il convaincra son père.

Nous ferions mieux d'apaiser Carnier d'abord.

Qu'elle devienne plus tard impératrice ou seconde impératrice et qu'elle contrôle le registre, c'était un rôle très important donc Herne l'apaisa.

« Ne sois pas si fâchée, Canier. Ton père m'a dit qu'il allait s'assurer que tu obtiennes les honneurs d'une duchesse d'une manière ou d'une autre »

« Quoi ? »

« Il dit qu'il veillera à ce que tu sois traitée comme une duchesse. Pensez-y, Carnier. Si je te chassais d'ici pour avoir été une concubine, tu serais au mieux une comtesse. C'est ce que tu veux ? »

« ...... »

L'agitation de Carnier se calma un peu, et lorsqu'elle montra des signes d'apaisement, Herne lui versa lui-même du thé puis il se lança dans une série de platitudes.

« Oui, très bien, la roue tourne maintenant »

Carnier était apparemment acquise, mais à l'intérieur, elle avait d'autres idées.

« Vous pensez que je ne sais pas que vous dites toutes ces conneries pour m'apaiser ?

Attendez de voir »

Jusqu'à présent, elle se pliait à la volonté de sa famille et même si elle n'aimait pas Herne, Carnier s'était plié à ses ordres mais lorsqu'elle deviendra elle-même membre de la famille royale, lorsqu'elle deviendra impératrice, sa position sera complètement inversée.

À partir de ce moment-là, elle pourra se tenir sur la tête d'Herne en tant que duc Guillaume c’était pour cet avenir qu’elle put surmonter sa colère.

Etre traitée comme une duchesse, une pensée douce-amère pour Canier, qui n'aurait été au mieux qu'une comtesse si elle détestait qu'on la traitait de concubine, mais la tentation d'être à la hauteur de la duchesse de Garth était trop grande.

« Mon père ne peut pas me décevoir »

Son père aussi était un homme prêt à tout pour la gloire de la famille et l'honneur de sa fille était en jeu, l'honneur de la famille, et il s'assurera à tout prix qu'elle soit bien traitée. Canier but tranquillement son thé ses réflexions en tête

« Maître, mademoiselle ! »

C'était l'assistant de Heisen qui entra en trombe se faisant se lever Herne d'un bond.

« Ils ont pris leur décision ? Autre chose ? Parlez-moi !! »

« C'est...... »

L'assistant hésita, puis répondit

« Il a été décidé que vous seriez traitée comme une marquise....... »

La tasse de thé de Carnier se brisa avec fracas.

Ps de Ciriolla : félicitation a Diana.... on croise les doigts pour Valia... car a jouer au lit ainsi ce devrait bien lui arriver aussi... et en plus des félicitaion.. on peut remercier Diana d'avoir bien contrarier les ambitions de Carnier ...

Tome 4 – Chapitre 105 – Qu'est-ce que l'amour et qu'est-ce qui ne l'est pas ?

Le marquis Joan feuilletait les documents lorsque la porte de son bureau s'ouvrit sans qu'on ait frappé, un jeune homme apparut dans l'entrebâillement.

« Marquis ? »

Surpris, le marquis Joan soupira

« Ben. S'il vous plaît, dites quelque chose et entrez. J'ai cru que mon cœur allait lâcher »

« Je suis désolé, je suis un bâtard malappris »

« Ne soyez pas stupide et entrez »

Ben entra dans le bureau, c’était un courtisan, un des jeunes lettrés de la cour impériale et un confident du marquis de Joan.

« Etiez-vous en train de conclure les résultats de la réunion d'aujourd'hui ? »

« Oui. Bon travail aujourd'hui »

« De rien, Marquis, c'est vous qui avez le plus travaillé »

Le marquis Joan sourit même s’il n'était pas du genre à s'attribuer le mérite de quoi que ce soit, mais il avait certainement fait du bon travail aujourd'hui, mélangeant ses papiers, il marmonna pour lui-même.

« Je suppose que je peux l’appeler ' Madame Carnier' à partir de maintenant »

Il décida d'utiliser le terme honorifique 'madame', Le terme Princesse Carnier collant pas bien dans sa bouche

« Je suis sûr qu'il y a mieux, mais c'est le mieux que je puisse faire »

« C'est une fonction qui n'existe pas et qui n'a pas d'équivalent honorifique. Et nous sommes pressés par le temps »

Comme l'avait prédit le Marquis de Joan, Ben était occupé depuis une semaine, à peine capable de respirer. Il avait rassemblé les précédents, les règlements, les lois impériales et les classements existants dans la gazette. Tout le reste se mettait bien en place, mais il y avait un désaccord profond sur le traitement de Madame Carnier.

Le duc Heisen de William insistait pour qu’elle soit traiter avec la même courtoisie qu'une duchesse s’appuyant sur des normes rigoureuse mais c’était trop élevé malgré tout essuyant toutes sortes de réactions et avis négatifs mais le raisonnement sous-jacent était tout à fait logique, Heisen William avait parfaitement planifié et préparé ses arguments.

Un prince ne pouvait avoir qu'une seule concubine, faisant également valoir que, comme il s'agissait d'une pratique privée, il était peu probable qu'elle réapparaisse à l'avenir et selon sa logique, puisqu'il n'avait qu'une seule concubine, Carnier William, on pouvait se permettre de la traiter exceptionnellement bien pour une fois.

Il avait rassemblé toutes sortes d'exemples pour étayer son argumentation, même en exemple de la différence entre le statut d'origine et le traitement réel avec celui de la sainte Yeri. Bien qu'elle était techniquement une personne religieuse et qu'elle aurait dû être traitée comme une simple fonctionnaire au lieu de rester dans le palais impérial où l'empereur l'avait traitée avec un régime spécial.

À la question de savoir ce qu'il fallait faire si le prince se mariait, il répondit qu'elle devait être traitée comme telle jusqu'à ce que le mariage soit réalisé. A titre d'exemple, il avait dit que le registre impérial actuel était contrôlé par la première impératrice parce qu'il n'y avait pas d'impératrice consort

« Si le marquis n'avait pas autant insisté et demandé, je suis sûr que le duc William aurait obtenu ce qu'il voulait »

« Il n'a pas tort, monsieur mais nous établissons les honneurs pour le 'Consort du Prince', pas pour le 'Carnier William', et la logique du Duc William était trop astucieuse »

« Aussi astucieuse soit-elle, elle a convaincu les érudits, et c'est le même duc William qui l'a défendue avec tant de véhémence »

Ben s'esclaffa

« As-tu vu la tête du duc William quand le marquis a dit ça ? »

« Oui, et c'est pourquoi je suis retourné en courant à mon bureau »

« Et quand va-t-il revenir ? »

« Il a dit dans dix minutes »

« Il est très rapide »

« Ou peut-être que le duc William séparera mes os de ma chair »

« Alors pourquoi ne pars-tu pas avec moi, je suis sur le point de partir aussi »

« Oui, nous sortirons ensemble »

« Cela fait un moment que tu n'es pas parti du palais. Tu vas directement à ton manoir ?

»

« Oh, non, je vais m'arrêter à la salle d’entrainement des nobles. J'ai quelques affaires à régler »

« Vos affaires ...... ne sont-elles jamais vraiment terminées ? »

« Autant que possible. Combien de nobles seront occupés à partir de demain ? »

« Le marquis est en effet un courtisan né. Vous avez une façon d'utiliser des mots qui signifient quelque chose »

Le marquis Joan sourit et rassembla ses papiers, remettant à Shuden plus tard dans la salle d’entrainement l’ensemble des documents qui décrivaient en détail les événements de la journée.

Le marquis Joan ne pensait pas que Shuden aurait pu être au courant, car il s'agissait du registre.

« Mais il le savait déjà » dit-il « bien que je ne sache pas comment un militaire à part entière aurait pu le savoir »

C'était un peu effrayant à l'époque mais il l'avait convaincu de ne pas s’en mêler si possible.

Le fait que William avait donné sa fille en concubinage au second prince était, après tout, une déclaration de soutien ; c’était sa façon de dire qu'il entrait dans la mêlée, mais qu'il ne le fera pas directement

Le marquis de Joan ne savait pas ce qui s'était passé entre Shuden, Elvan et le marquis de Romain, il fallait donc y voir pour l'instant un affrontement d'érudits pour remettre de l'ordre dans l'étiquette impériale.

Shuden Garth est un personnage clé de l'armée et toute implication à la cour se remarquerait comme le nez au milieu de la figure, ainsi les nobles qui soutenaient le prince seraient en état d'alerte. Il valait mieux ne pas provoquer de troubles inutiles.

Il fallait qu’il aille lui dire cela aujourd'hui car il était sûr qu'il était au courant du rapport entre William et la duchesse.

Le marquis de Joan ne se doutait pas que Valia n'avait jamais raconté à Shuden les détails du goûter.

**************************

En instruisant les chevaliers sur le terrain d’entrainement, Shuden serra la mâchoire et passa en revue la paperasse pour le recrutement des chevaliers. Sean vint sur l'estrade avec un rapport et pencha la tête.

« Pourquoi tenez-vous toujours une masse ? »

Votre Excellence avait pris une drôle d'habitude ces derniers temps. Il tenait une masse à chaque fois qu'il en avait l'occasion, le soucis n’était pas que ce n’était pas une épée.

[Il la brandit et la balance].

L'autre jour, il lui avait tendu une masse et lui demanda de la balancer d'une seule main et il n'y avait pas que Sean concerné mais chacun des chevaliers de Garth devait tenir et balancer la masse une fois même le plus jeune chevalier, Robin, dont on disait qu'il était le plus fort de Gel, l'avait fait avec aisance.

Tout le monde pensait qu'il s'agissait d'une simple épreuve de force même Sean l'avait presque pensé aussi mais si seulement Sa Grace n'avait pas vérifié les paumes des chevaliers, et s'il n'avait pas mis un point d'honneur à travailler la masse chaque fois qu'il venait sur le terrain d’entrainement.

« Votre Excellence. Je me suis renseigné sur le titre de chevalier que vous avez mentionné ce matin »

Entre-temps, les affaires continuèrent comme d'habitude, Shuden examina le document que Shawn lui tend.

« Pas mal. Procédez tel quel, sans aucune omission »

« D'accord »

Cette année était celle de la cérémonie d'adoubement, qui avait lieu tous les trois ans pour reconstituer le nombre de chevaliers de chaque maison dont la capacité était devenue insuffisante en raison de la retraite, de la mort ou d'autres événements.

La période était particulièrement chargée, car la guerre de l'année précédente avec l'Est avait entraîné la mort ou la retraite de nombreux chevaliers pour cause de blessures et l’ordre des Garth reçut également plusieurs chevaliers nouvellement adoubés ainsi Robin était ravi de pouvoir enfin quitter le rôle de Cadet de l’ordre

« Sean »

« Oui, Votre Grâce »

« Quand as-tu tenu une épée pour la première fois ? »

C'était une question abrupte, mais Sean répondit rapidement.

« J'avais quatre ans »

« Et quand avez-vous commencé à avoir des callosités sur vos paumes ? »

« ...... ? »

Des callosités ? Sean était perplexe, mais il garda son sang-froid. Mais il ne se souvenait pas quand les callosités s'étaient formées maintenant ses paumes étaient couvertes de cicatrices à force de tenir et de balancer l'épée tout le temps, à force que des ampoules se formaient et éclataient, et avant qu'elles ne puissent guérir, saisissait à nouveau son épée, la balançant si frénétiquement que ses paumes cicatrisaient avec des callosités

Finalement, Sean répondit qu'il ne savait pas mais Shuden ne semblait pas vouloir de réponse non plus, donnant un nouveau coup de masse et comme c'était une arme beaucoup plus lourde qu'une épée, alors il dut donné un peu plus de force musculaire Après quelques coups, il posa la masse et regarda sa paume ; les mains de Shuden n'étaient pas différentes de celles des autres chevaliers.

« Je ne sais pas non plus, je les ai aussi »

Il ne se souvenait plus à quel moment ses mains avaient commencé à être douloureuses, à former des ampoules et des callosités tout comme l'ensemble des Chevaliers

« ......Pourquoi voulez-vous savoir ça ? »

Sean n'arrivait pas à comprendre l'état d'esprit de son seigneur à ce moment précis alors Sean resta là, confus, jusqu'à ce que le marquis Joan arriva quelque temps plus tard.

*****************************

« Madame. Puis-je vous arranger ça ? »

« Oui. Je pense que tu peux l'attacher un peu plus serré »

« Oui, madame, mais c'est un peu raide......, alors si ça fait mal, dites-le moi »

« D'accord »

Les servantes attachèrent les jarretières aux cuisses de Valia. La forme de la jarretière de cheval était très différente de ce à quoi elle était habituée, et elle était très rigide et si elle n'avait pas été envoyée directement du salon de beauté de Fleur, elle aurait du envoyer une des servantes faire la queue à la boutique

« Madame. Si je l'attache plus serré ici, j'ai peur de me faire une grosse marque sur la peau »

« C'est vrai ? »

Comme l'avaient dit les servantes, la jarretière était très serrée. Valia tira légèrement sur la jarretière de sa cuisse qui était certainement solide mais la personnalisation en valait la peine car contrairement aux jarretelles traditionnelles, celle-ci devait être attachée autour de ses cuisses par une série de tours et de détours ; Valia l'avait commandée à Fleur elle-même.

Au début, elle pensa en faire un collier mais le problème était le poids de la masse car sii elle la portait constamment, son cou se tordrait vers l'avant mais les dames de Gel se tenaient bien droites. Que devait-elle faire ? Un porte-jarretelles attira l'attention de Valia.

« Le plus simple serait de le porter comme mon grand-père » dit-elle « mais je pourrais utiliser ceci »

Le porte-jarretelles, fabriqué par Fleur, était lacé à l'extérieur. À l'intérieur, cependant, se trouvait une lanière de cuir dur. En termes de solidité, elle rivalisait avec les attaches utilisées par les mercenaires. Valia se leva du canapé et fit quelques pas.

« Qu'en penses-tu ? Tu crois que ça se voit ? »

« Non, Madame. Pas du tout »

« Tenez, regardez-vous dans le miroir »

Valia se regarda dans le long miroir que les servantes avaient installé et elles avaient raison, ça ne se voyait pas, elle pouvait la porter avec une robe d'intérieur légère, et encore moins quand elle porterait une robe plus riche et travaillée Valia fit encore quelques tours et s'assit à nouveau sur le canapé. Les servantes remontèrent l'ourlet de sa jupe. Elles commençaient à peine à dénouer les rubans rigides lorsque cela frappa à la porte. L'une des servantes qui lui enlevait la jarretière se leva et se dirigea vers la porte. La cloison était tirée, mais elle ne l'ouvrit pas complètement.

« Madame »

La servante, qui avait entendu l'information par la petite ouverture, appela Valia.

« On dit que Son Excellence est ici »

« Il est là ? »

Valia venait à peine de baisser la jupe de sa robe que Shuden entra

******************************

Dans la grande salle du manoir des Garth, au premier étage, Julian se tourna vers Paul et soupira.

« Non, non, Paul » dit-il « pourquoi n'avez-vous pas prévenu Son Excellence tout de suite

? »

« Je ne l'ai pas fait. ......Puis Madame m'a dit de ne pas le faire »

« Ah, bien. Vous auriez dû le dire. Vous êtes celui qui sait le mieux à quel point il se soucie d’elle »

« J'ai été très bref avec lui »

Paul prit un air dépité alors Julien lui tapota affectueusement l'épaule.

« A partir de maintenant, s'il lui arrive quelque chose de fâcheux, que ce soit à l'occasion d'un goûter ou d'une heure de thé ou autre, tu dois lui en parler d'une manière ou d'une autre »

« Ce n’est pas facile. Madame m'a dit de ne pas le lui dire, et il serait un peu inconvenant que je lui dise en cachette ; pensez-vous que vous puissiez le faire ? »

« Oui, monsieur. J'irai parler à votre Excellence immédiatement ce soir-là »

« ..... »

« Si vous n'arrivez pas à vous décider, faites-le moi savoir. Je m'assurerai que cela parvienne à Son Excellence »

« Vous me donnez trop de souci »

« Autant me rendre la tâche difficile, car dès ce soir, je la rendrai dix fois plus difficile »

Julien grommela car si Paul l'avait prévenu à l'époque, il n'aurait pas passé la nuit à chercher des informations sur la maison William.

« Et oui, monsieur, même si je l'ai su à l'époque, aurais-je subi la même chose ? »

Bien sûr, il ne formula pas cette hypothèse à voix haute car Paul s'était excusé et lui promit de lui offrir un bon verre la prochaine fois et ce ne fut qu'après que Paul passa dix minutes à dire qu'il ne pouvait pas être un assistant que Julian céda

« Et son Excellence ? Il avait sellé son cheval avant nous »

« Je me demande où il est »

« Oh, je pose la mauvaise question »

Julian fut convaincu par la vue des servantes descendant péniblement du deuxième étage.

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Leurs bas tendus glissaient sur sa peau. Shuden saisit les deux cuisses de Valia dans une étreinte et la tira à lui et en un instant, leurs corps étaient serrés l'un contre l'autre.

Avant qu’elle n'eut le temps de paniquer, Shuden saisit son porte-jarretelles et commença à le défaire.

Valia eut l'air embarrassée et demanda

« Excusez-moi, Shu. Avez-vous déjà défait mon porte-jarretelles...... ? »

« Je ne l'avais jamais détaché avant »

« D'accord. ......Mais comment allez-vous l'enlever ? »

« En le faisant, je suppose »

« ...... »

Les servantes avaient déjà disparu de l’étage laissant Shuden et Valia seuls dans la chambre. Il l'assit sur le lit, après avoir légèrement écarté ses jambes, il l'attira vers lui, faisant glisser son corps sans effort entre ses jambes, et elle fut la seule à trouver la position étrange.

Shuden avait remonté la jupe de Valia jusqu'aux hanches. Deux rubans flottaient sur ses cuisses minces que les servantes allaient devoir les détacher sans compter les bas, qu’elle avait mis parce qu’elle voulait les essayer correctement.

Valia se sentait un peu gênée de voir son bas-ventre exposé. Et pourquoi les yeux de Shuden semblaient-ils si étranges lorsqu'il la regardait.

« ......Pourquoi me regardez-vous comme ça ? »

« C'est une forme différente de celle que vous portiez avant » dit Shuden en attrapant son porte-jarretelles bien serré.

« C'est une nouvelle commande du salon. Il sera difficile de l'enlever ...... »

« Hmm »

Une main ferme creusa la jupe. Un nœud s'était noué autour de sa taille, juste au-dessus de son bassin. Shuden tira sur la corde, la détendit et attrapa le ruban qui tombait s’il n'était pas aussi habile que les servantes, mais sa force pour tirer et dénouer la corde raide était incomparablement plus grande.

Le contact de la main de Shuden sur sa peau nue fit se crisper Valia inutilement. Son visage était suffisamment proche pour qu'il puisse la toucher s’il se penchait, et la façon dont il retirait les couches de tissus était érotique et étrange, comme s'ils étaient sur le point de faire l'amour.

Elle ne savait pas ce que cet homme dégageait de si décadent, et elle pensait que cela avait beaucoup à voir avec l'érotisme de son toucher car même si nous étions mariés depuis plus d'un an, il faisait toujours vibrer son cœur. Valia jeta un coup d'œil furtif au visage incliné de Shuden.

« Valia »

« Oui, oui ? »

Shuden releva la tête.

« Pourquoi êtes-vous surprise ? »

« Non, je ne le suis pas. Vous m'avez appelé à l'improviste. Pourquoi ? »

Shuden sourit et baissa à nouveau le regard fixant les cuisses de la jeune femme.

« Je vous demande ça parce que je ne connais pas bien les cercles sociaux des femmes »

« Les cercles sociaux ? Oui »

« Qu'est-ce que vous faites d'habitude quand vous vous faites insulter à un goûter ? »

« Euh......, ça dépend de la situation, mais en général on essaie de gérer ça avec des mots, non ? »

« Avec des mots ? »

« En général, oui. Et si ça ne marche pas, je peux m'en aller ou....... Je pense que c'est à peu près tout »

Valia pencha la tête.

« Pourquoi voulez-vous en savoir plus ? »

« J'ai demandé parce que je pensais me débarrasser de la famille William »

« Quoi ? »

Valia était perplexe. Malgré tout, elle avait une idée de la raison pour laquelle Shuden en parlait. Le goûter. Les insultes. La maison William.

« Shu. C'est à cause de la maison William ? »

Les yeux rouges se levèrent vers ceux de Valia, puis redescendirent, et elle lut une lueur d'affirmation dans son regard.

« Il a dit que ça prendrait un an ou deux »

« Quoi ? »

« William est une famille plutôt aisée, alors il faudra un certain temps pour que les entités purement commerciales fassent faillite »

« Faillite ? »

Bon sang, de quoi parle-t-il ? William était un duc impérial, cela lui paraissait surprenant qu'il puisse les mettre en faillite, mais il était encore plus déconcertant qu'il précise un délai, et à en juger par le ton de sa voix, il ne disait pas ça à l'improviste.

« J'ai pensé qu'il serait bien que vous soyez la seule duchesse de l'Empire »

« ......Shu. Vous plaisantez, n'est-ce pas ? »

« J'espérais que vous le prendriez comme une blague »

« ....... »

Valia était confuse car peu importe ce qu'elle demandait, elle n'arrivait pas à obtenir une réponse claire et pendant ce temps, Shuden avait presque fini de dénouer le ruban.

Il leva les yeux et sourit.

« Pourquoi avez-vous l'air si sérieuse ? »

« Vous avez dit quelque chose de sérieux »

« Je dis ça comme ça »

« ......Vraiment ? »

Shuden se contenta de sourire, mais ne répondit pas. Valia était perplexe, mais ne chercha pas à en savoir plus.

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« Votre Excellence »

Julian, qui était arrivé au manoir Garth tôt dans la matinée, regarda Shuden quin'avait pas l'air content.

Et c’était le acas, Shuden était de très mauvaise humeur à cause de ce qu'il avait entendu hier de la bouche du marquis de Joan.

[J'ai abaissé les honneurs publics de Son Altesse Royale Carnier de William aussi bas que possible. Tout autre résultat était irréaliste, le duc William tenant bon, et comme votre Excellence l'a déjà entendu de la bouche de Madame, pendant le goûter.......]

Schuden n'en avait jamais entendu parler.

[Ma femme s'inquiète pour vous parce qu’elle s’était heurté deux fois à la duchesse de Garth, et à cause de ce qui s'est passé au banquet impérial l'année dernière].

Oui, Il était au courant pour celui du banquet car la duchesse mère William était venue s'excuser en personne.

Lorsqu’il avait reçu le rapport complet par la suite, c'était horrible mais comme tout avait déjà été réglé car s’il avait eu vent de l’incident en amont, il aurait pu faire quelque chose avant que Valia ne reçoive les excuses.

Mais c'était la première fois qu’il entendit dire qu'il y avait eu un autre incident après, au goûter.

Shuden pensa à nouveau à Carnier.

Son Altesse Royale, le duchesse William. En raison de son statut, ils s'étaient souvent rencontrés lors de banquets, de bals et d'autres occasions au palais, se montrant intéressée à lui depuis qu'il était marquis mais il y avait beaucoup de dames comme elle, ce n'était donc rien de spécial, mais il avait entendu dire que dans les cercles sociaux, elle conservait son influence en étant autoritaire.

Il fallait user de bravade au fur et à mesure.

Il se disait que c'était une bonne chose, car Carnier, qui avait causé tant de soucis à Shuden, devenue la concubine d'Elvan ainsi les choses était clair une fois pour toutes.

Shuden n'avait pas l'intention de se lancer sérieusement dans la course au trône car en plus d'être indifférent à la politique, il savait à quoi s'en tenir en effet si Garth y mettait les pieds, ce ne serait pas seulement Gusto ou Elvan, mais aussi Carnier qui pourrait en bénéficier même de manière indirecte car même si elle était loin du droit de succession, elle pourrait devenir l’une des plus grande puissance de l’empire.

Le problème serait alors qu'il faudrait se mettre au diapason avec le pouvoir en place et Shuden n'avait aucun goût pour ce genre de choses, donc comptait bien rester à l'écart de la bataille du trône mais Elvan avait approché Ark.

« Si seulement il n'avait pas touché à Valia »

Ce fut ceci qui le fit changé d'avis, si ce bâtard était couronné empereur, il serait partout, proclamant qu'il n'y avait rien à craindre et que Valia était une princesse, le sacrifice aux dieux.

Shuden ne pouvait pas égorger l'empereur à cause du serment qu'il avait prêté en tant que marquis, alors il ne pouvait permettre à Elvan de monter sur le trône. Lentement, naturellement, l'axe qui aurait pu pencher en faveur d'Elvan allait se déplacer contre l'arrogant second prince avait déjà dépassé les bornes.

Gusto profitera du basculement progressif de la balance en faveur d'Elvan, son plus puissant rival et à moins que Gusto ne soit un idiot, son chemin vers le trône devrait être assez simple ou peut-être qu'un autre prétendant émergera entre-temps, mais à partir de là, ce sera au premier prince de se battre.

Après quelques instructions et sous les yeux rougis de Julian, Shuden monta au deuxième étage.

*****************************

Les hommages à Canier William furent tous organisés, reconnue officiellement concubine du second prince Elvan et son nom avait été inscrit dans la généalogie impériale.

L'empereur Edgar VII avait de nombreux fils et filles, les princes étaient tous célibataires, mais certaines de ses filles étaient mariées à l'étranger dans la complexité des intérêts politiques.

Carnier fut donc la première belle-fille de l'empereur et bien qu'elle n’était qu'une concubine, l'empereur la traita généreusement.

Elle reçut un palais somptueux et même si celui-ci était dépourvu de plaque comme celui de la sainte, mais compte tenu de son statut unique de concubine impériale, c’était déjà une marque de grande générosité

Magnifiquement décoré, l’atmosphère à l'intérieur était cependant moins détendue.

Haisen et Carnier assis l'un en face de l'autre dans le salon, Heisen fit un geste de la main vers les servantes et après un moment de silence, il prit la parole en premier.

« Ne sois pas trop déçue, Carnier, même si c'est ainsi que les choses sont maintenant »

« Est-ce que ...... du a l’opposition du duc de Garth ? »

« Non. Le duc de Garth est un militaire, c'est le marquis de Joan qui s'y est opposé. Il a été très persévérant »

« Le marquis de Joan ? »

Ce nom était inattendu, elle supposa qu'il avait un rapport avec les Garth, mais elle fit tout de suite un rapprochement possible car la marquise de Joan semblait être très proche de la duchesse de Garth

La duchesse de Garth avait dû demander une faveur à la marquise de Joan, se dit-elle, et qu'est-ce que la marquise de Joan pouvait avoir comme rapport avec le second prince Elle avait dû lui offrir quelque chose que l'on n'attendait pas d'une famille connue pour sa richesse.

« Les Joan ne prêtaient même pas attention »

Canier se mordit la lèvre, songeant à en parler à son père, puis s'arrêta car il lui reprocherait probablement de ne pas l'avoir prévenu plus tôt.

« Carnier, tu es au palais, pas au manoir, alors fais attention à ce que tu dis et à ce que tu fais. Ne me déçois pas »

« J'essaierai d'être à la hauteur des attentes de mon père »

« Je te l'ai déjà dit, ne sois pas trop déçue. Même si vous n'êtes qu'une concubine aujourd'hui....... Tu es la seule compagne du second prince. Vous serez princesse héritière et, plus tard, impératrice. Une position très précieuse »

Ce sera le cas.

« Mon père »

Carnier était mal à l'aise.

« Et si le second prince prenait une autre femme pour épouse ? »

« Cela n'arrivera jamais ! Comment pourrait-il prendre une autre femme après la fille unique de William ? À moins, bien sûr, que tu ne deviennes un jour impératrice et qu'il prenne alors d'autres femmes comme concubines. Tu es un membre de la famille Rageloff, alors tu peux te le permettre, n'est-ce pas ? »

« Oui, père »

Le ton catégorique de Heisen mit Kanier mal à l'aise.

Une concubine, le second prince ne voulait pas d'une autre femme et elle avait les faveurs de sa famille donc c'était elle, Carnier William, qui finirait par prendre la place à ses côtés.

***********************************

« Vous avez été digne. Monsieur le grand prêtre »

« Cela fait longtemps, Second Prince »

Quand un homme cherchait une chose, un chemin était sûr de s'ouvrir et les occasions se présentaient toujours quand on s'y attendait le moins ; Elvan avait l'air intrigué.

« Je ne m'attendais pas à ce que le Grand Prêtre demande à me rencontrer en personne

»

« Je remercie Son Excellence, le Deuxième Prince, d'avoir accédé à une demande aussi soudaine »

« De rien, mais ne soyons pas trop rigides et asseyons-nous »

Elvan fit une révérence à Mercil et le traita poliment qui était d'ailleurs la réponse habituelle lorsqu'il s'agissait du Grand Prêtre et une fois assis, Mercil reprit son souffle et parla.

« J'ai appris que vous aviez pris un concubinage, félicitations.'

« Merci, mais......, les rumeurs vont vite, n'est-ce pas ? »

« Ne vous méprenez pas. J'étais au palais et je l'ai entendu »

« Comment ai-je pu mal comprendre le grand prêtre Mercil, mais je suis heureux d'apprendre que je me suis trompé »

Elvan sourit d'un air cérémonieux.

« Vous avez donc demandé à me rencontrer pour me donner votre bénédiction ? »

« Non. Je suis venu demander un marché »

« Un marché ? »

Ces mots sortaient de nulle part, son sourire ne quittant pas son visage, Elvan demanda,

« Je n'arrive pas à imaginer ce que le grand prêtre attend de moi. Qu'est-ce que c'est ? »

« Je veux que vous envoyiez la sainte en Terre Sainte »

« ....... »

L'expression d'Elvan se durcit un instant, fixant Mercil sans mot dire, puis s'adossa lentement à son siège.

« Grand Prêtre. Je crois que vous vous trompez de personne, ce n'est pas mon domaine »

Même si Elvan était un homme de pouvoir avec son role de second prince, il y avait une limite et quelle qu’était l'opinion que l'on avait de la sainte, sa réputation ne pouvait être ignorée car la simple évocation du nom de la sainte pouvait signifier beaucoup pour un empire.

« Je ne peux pas calculer le bénéfice »

C'était pourquoi il aimait tant son père, l'empereur qui continuait d’espérer secrètement de voir la sainte épouser Gusto ou Elvan.

« Second Prince, j'ai cru comprendre que la concubine que vous avez accueillie est la fille unique de la maison William »

« Mais ? »

« Que se passerait-il si la sainte épousait le Premier Prince ? »

« ......Qu'est-ce que tu veux dire, elle ne s'intéresse pas à lui »

Le Saint se désintéressait tout autant de lui que de Gusto. Yeri était comme quelqu'un qui était venu au palais impérial pour faire une retraite ; vous pouviez lui donner les bijoux les plus chers, lui offrir les robes les plus chères, elle ne sourcillait pas.

Secrètement, Gusto était traitée de la même façon, sinon Elvan n'aurait jamais osé prendre Carnier William comme concubine.

Elvan avait un plan en tête, en parvenant à rallier la maison William à sa cause, le rapport de force pencherait en sa faveur ; il en profiterait pour devenir prince héritier le plus rapidement possible et un fois devenu prince héritier, il aurait l'esprit tranquille même si Yeri épousait Gusto.

« En outre, ......, c'est peut-être blasphématoire de dire cela, mais la sainte est une recluse totale, et elle a rarement des relations sociales, ce qui, pour être honnête, n'est pas une condition très attrayante pour un prince héritier »

Il parlait délibérément avec dureté pour prendre l'initiative, mais il y avait aussi une bonne dose de sincérité estimant que la sainte était vraiment stupide, cat incapable d'utiliser son immense statut à son avantage.

Le nom d'une 'sainte' était totalement unique, personne, ni dans un empire, ni sur le continent ne pouvait rivaliser a son statut et ne pas en chercher le moindre intérêt dans la haute société est quasiment du gâchis

« C'est ce que tu penses, je vois » dit Mercil d'un ton froid.

« Je vais lui recommander d'épouser le Premier Prince Gusto »

« Quoi ? »

Elvan se leva d'un bond, les yeux écarquillés.

« Grand prêtre, êtes-vous fou ? »

« Si j'étais fou, je ne vous parlerais pas »

« Vous croyez savoir de quoi vous parlez, grand prêtre ? Suggérer qu’elle épouse mon frère, qu'est-ce que c'est que cette absurdité ? »

« Si c'est ce que dit Son Altesse est vrai, alors je dis des bêtises, alors pourquoi êtes-vous si agité ? »

« Ha »

Le Grand Prêtre, qui avait semblé si doux pendant tout ce temps, se mit soudain à ressembler à un diable, réalisant Elvan en sursaut qu'il avait pris le Grand Prêtre en flagrant délit de manigance, il s'agit là d'un véritable coup de théâtre. Elvan se rassit sur sa chaise et avala goulûment le thé glacé pour apaiser son estomac.

« Je n'ai jamais remis en question la moralité du Grand Prêtre »

« Ma morale a toujours été respectueuse de Dieu et sans la moindre honte »

« Et votre morale est telle que vous avez tendu un piège au prince ? »

« Il faut parfois renoncer à quelque chose pour honorer Dieu »

« Ça suffit, arrêtez les discours inutiles et venez-en au fait »

Elvan lança un regard à Mercil.

« Qu'est-ce que vous voulez de moi ? »

« C'est exactement ce que j'ai dit tout à l'heure. Je veux que tu l'envoies en Terre Sainte »

« Encore une fois, ce n'est pas mon domaine. Cela dépend entièrement de la volonté de Sa Majesté l’empereur »

« Avec votre aide, c'est tout à fait possible. Je m'occuperai de l'organisation, et vous n'aurez qu'à suivre le mouvement »

« Vous me demandez d'agir en tant que serviteur du Grand Prêtre ? »

« Je vous demande de dessiner un nouveau plan »

« Qui est le Grand Prêtre pour me dire de dessiner des plans....... »

« Vous devriez aussi envoyer la duchesse de Garth en Terre Sainte »

Le grognement d'Elvan s'arrêta

*******************************

« Vous n'avez pas l'air d'être de très bonne humeur »

La voix de Yeri ramena Gusto à la raison, et il lui jeta un regard d'excuse.

« Je l’excuse. Je pensais juste à autre chose »

« C'est bon. Finis tes pensées »

« ......Non, je ne peux pas continuer à manquer de respect à une sainte qui est devant moi

»

L'expression de Gusto se crispa, se sentant un peu humilié et se demandant s'il avait montré assez d'émotion pour être compris par la sainte. Son stress était à son comble en ce moment et il n’y avait rien d'étonnant à cela.

Gusto était soumis à de nombreuses pressions, internes et externes, dont celle de son mariage.

La nouvelle qu'Elvan avait pris Carnier Williame comme concubine avait frappé de plein fouet la noblesse de Gel. Les cercles sociaux étaient envahis par les ragots, et les tensions s'accélèrent car avec le soutien du duc William, l'ascension d'Elvan promettait d’être fulgurante.

Mais il s'agissait d'un jeu strictement politique car dans les milieux mondains, sa réputation était au plus bas face au regard de la noblesse particulièrement désobligeant.

Elvan, qui fonda une nouvelle famille, avec une concubine, Carnier, qui n’avait pas de base un grand soutien des cercles sociaux.

Les femmes de la noblesse étant le pilier de la société, cette opinion défavorable était appelée à durer longtemps.

On disait que la duchesse mère de William s'était effondrée, ayant toujours été souffrante et rarement vue en public au point que l'avenir de sa santé était plus qu’incertain et que personne ne savait pas vraiment ce qui allait se passer.

Malgré tout, le vent tourna en faveur d'Elvan car si les nobles étaient divisés à l'évocation du nom de William, beaucoup d'entre eux étaient attachés au second prince qui possédait déjà un nom de famille puissant, via le marquis de Romain, semblait avoir plus à gagner.

Les nobles favorables à Gusto parlèrent aussi discrètement de mariage mais n’étaient pas d'accord sur le choix de la dame à épouser car seul un grand mariage lui donnerait un plus grand nombre d'avantages.

Lorsque leurs calculs seront terminés, Gusto sera lui aussi marié.

« Je suis fatigué »

Il était né dans la royauté, il était donc habitué aux mariages arrangés et si cela pouvait lui permettre d'accéder au trône, il le ferait, c’était ainsi depuis l'enfance, alors pourquoi quelque chose le retenait-il ces derniers temps ?

« Madame »

Gusto appela Yeri occupé à griffonner quelque chose sur un morceau de papier en caractères méconnaissables, elle expliquait que cela venait du monde originel.

« Oui ? »

« Vous vous souvenez de l'autre jour, quand vous avez dit que le duc et la duchesse de Garth semblaient si bien s'entendre ? »

« Oh, bien sûr que je m'en souviens, c'était il n'y a pas si longtemps »

C'était le jour où Valia était venue au palais pour voir Yeri, et il se trouvait que c'était le jour où Gusto devait la rencontrer aussi mais Gusto arriva un peu plus tôt que d'habitude, et tous trois se rencontrèrent brièvement alors que Valia sortait du palais.

Le duc de Garth était venu la chercher, que c’était étrange de le voir venir chercher sa femme avec autant de désinvolture, le rendant méconnaissable par rapport à l'ancien Shuden Garth

« Comment un homme peut-il changer ainsi » dit Yeri en raccompagnant Valia « Vous vous entendez si bien tous les deux »

« Vous vous souvenez aussi de ce que vous avez dit après ? »

« Uh....... Je n'ai pas une très bonne mémoire......, qu'est-ce que j’ai dit ? »

Gusto rappela à Yeri, qui secouait la tête « J'ai dit quelque chose ? »

« Vous avez marmonné qu’ils avaient l'air d'être amoureux »

« Quoi......, comment pouvez-vous vous souvenir d'une chose aussi insignifiante ? »

Yeri s'esclaffa car Gusto avait une façon de parler qui démentait son apparence discrète, il y avait quelque chose de très charmant là-dedans.

« Mais je suppose que c'est ce que j’ai dit. Vous avez que ce n'était pas un secret que le duc et la duchesse étaient attaché l’un à l’autre, et que cela se voyait dans leurs yeux »

Le regard d'approbation.

« Le prince ne l'a pas vu aussi, ou c'est moi qui l'ai vu ? »

« Oui. aussi......, je l'ai vu »

La duchesse de Garth savait très bien cacher ses expressions mais ce jour-là, peut-être parce qu'il y avait moins de monde, ou peut-être parce qu'elle était si heureuse de voir son mari venu la chercher ; son sourire était radieux.

La sainte s'était tenue à l'écart et murmura « Elle a l'air très amoureuse », et en l’écoutant, il l’avait vaguement reconnu l’amour dans les yeux pétillants vers l'autre personne, des yeux qui, d'une certaine manière, semblaient nostalgiques.

« ......Alors pourquoi me regardes-tu comme ça ? »

Gusto ressentit une étrange sensation en regardant Yeri Ps de Ciriolla : je veux vous donner une petit explication pour cette partie du texte

[ « Je suppose que je peux l’appeler ' Madame Carnier' à partir de maintenant »

Il décida d'utiliser le terme honorifique 'madame', Le terme Princesse Carnier collant pas bien dans sa bouche ]

Dans le texte d'origine, il est utilisé un titre honorifique qui n'a pas de traduction possible (

JaBin ) car inventé pour désigné la concubine, si j'ai décidé d'utiliser le titre de 'Madame Carnier' c'était pour garder la logique du titre honorifique mais qui marque un certain dédain de la partie de ceux qui se sont battu pour qu'elle ne dispose pas trop de pouvoir, et ma logique est surement compréhensible qu'en France... car le titre 'Madame + prénom'

était la dénomination classique des maquerelle (les femmes qui tenaient et dirigeaient les maisons closes), qui si disposait d'un certain pouvoir et respect était totalement répudié dans les pensées de la population.... Et un tel honorifique pour une concubine qui va surement chercher à faire des coups de pute, je trouve la traduction subtilement ironique...

et me fait beaucoup rire

J'espère que mon explication est claire malgré sa longueur

Tome 4 – Chapitre 106 – La sincérité Robin était le plus jeune membre des Chevaliers de Garth depuis trois ans, et ce n'était pas toujours facile d'être le plus jeune surtout pas avec l'Ark Roylan, désormais excommunié, qui lui demandait encore du travail

Robin avait donc attendu avec impatience le jour où les futurs chevaliers allaient être recrutés, fini d’être le plus jeune ! Mais sa joie fut de courte durée.

« Nous avons un cas étrange »

Par défaut, les Chevaliers de Gel recrutaient leurs membres parmi les écuyers mais le problème de cette structure, c'est qu'elle rendait l'Ordre de plus en plus fermé, ainsi la maison impériale de Gel, particulièrement méfiante à l'égard de la militarisation des chevaliers, avait même exigé par décret impérial qu'un certain pourcentage de chevaliers furent issu de non-écuyers.

Les intentions étaient bonnes, mais l'effet secondaire était que les chevaliers non-écuyers étaient parfois malmenés. C'était purement une question d'atmosphère au sein de l'Ordre.

Les Garth, sans doute le meilleur ordre de chevalerie de l'Empire, ne faisaient pas ce genre de choses puériles, très fiers de leur réputation, ols pensaient qu'il serait plus bénéfique de donner un dernier coup d'épée que d'avoir affaire à des brutes.

Mais que se passerait-il si le nouveau venu était vraiment bizarre, et si cette bizarrerie était désignée comme son chevalier subalterne immédiat ?

Sans mot dire, Robin jeta un coup d'œil vers le gars en question, Xeno.

« Allez, senior. Qu'est-ce que tu regardes, tu tombes enfin amoureux de moi ? »

« Je t'ai dit de faire l'un ou l'autre, choisis ta manière de parler, formellement ou non »

« C'est un geste d'affection, mais qu'est-ce qui ne va pas ? Tu vas prendre la responsabilité si je suis blessé ? »

« Va te faire foutre ....... »

Il n’avait pas envie d’y retourner, Robin soupira.

« Tu peux parler comme tu veux ici, mais dehors, tu vas devoir surveiller ton langage »

« D'accord »

Jamais de sa vie, il avait pu voir un simple cadet répondre ainsi à ses supérieurs immédiats, comme quoi tout pouvait arriver dans ce monde

« Senior, vous savez quoi ? »

Il radota sur son passé qui n’intéressait personne, mais au moins il disait à Robin des choses qu'il ne dirait à personne d'autre et ceci n'était pas particulièrement émouvant, juste bruyant.

« En fait, j'étais un apprenti prêtre » dit-il « et ma mère m'a donné au temple quand j'étais enfant »

Les yeux de Robin se rétrécissaient, essayant que son discours passe par une oreille pour de sortir par l'autre, comme d'habitude.

« Non, attendez. Qu'est-il arrivé alors ? »

« J’ai quitté le temple »

« Pourquoi, tu as échoué à ton examen de prêtre ? »

« Non, non. Je suis parti de mon propre chef »

« Tu es en fait plus fou que je ne le pensais »

« Peu importe. Hahaha »

Xeno sourit d'un air malicieux.

« Mais tous les ordres de chevaleries auquel j’ai postulé m’ont rejetés, et cela dès la partie administrative sans même m'avoir vu brandir une épée…. Des gens avec de la purée à la place du cerveau… »

« ......Bien, ce n'est pas que je ne comprenne pas. C’est la première fois que j’entends parler d'un chevalier qui était prêtre »

L’un principe de base du code d'un ecclésiastique était de ne pas prendre la vie…. Donc un prêtre qui prenait une épée pour tuer ?

« Mais les Chevaliers de Garth ont reçu bien reçu la première série de documents, n'est-ce pas ? J’ai pensé que ce serai bien et j’ai postulé et si je n'étais pas accepté, je serai allé au Palais Impérial »

« Le Palais Impérial ? Vous vouliez rejoindre la Garde Impériale ? »

« Ce n'est pas comme si je n'y avais pas pensé, mais est-ce qu'ils m'accepteraient ? »

« Aucune chance »

« Dur »

Xeno fit la moue.

« De toute façon, je pensais devenir serviteur à vie, je veux dire, c'est un travail de merde, mais mon père est un baron »

« Tu ne peux pas avoir de fille même si tu deviens un serviteur à vie »

« Oh, allez, innocent chevalier, il y a toujours un moyen. De plus, le palais sera plein de belles femmes. J'ai donc pensé que ce ne serait pas une mauvaise idée d'y vivre et de me régaler les yeux »

« Dis-moi franchement, tu n'es pas parti de toi même, tu as été excommunié »

Xeno ne sourcilla pas car finalement quel genre d'ancien prêtre pouvait être aussi lubrique ?

« C'est une chose malheureuse à dire, senior. Je suis vertueux »

Du fait de son impudeur assez unique, la perception selon laquelle « Xexo est un type étrange » se répandit chez les chevaliers. Robin soupira de nouveau, ne sachant même plus combien de fois il l’avait fait

« Mais où allons-nous maintenant ? »

« Voir Madame, tu viens de prêter serment et nous devons te présenter »

« Hmm »

Xeno était ennuyé car les femmes de haut rang ne l'intéressaient pas, suivant Robin tout en regardant autour de l’immense et grandiose manoir, il aperçut dans le jardin une dame dont il ne connaissait pas le visage

« La voilà »

« On va faire vite….»

Xeno, qui avait les bras croisés derrière la tête, baissa lentement les mains.

« Uh....... »

Elle était là, comme une aube d'été. Ses longs cheveux noirs étaient ensoleillés reflétant des nuance de bleu, sa robe moulante rose pâle était légère mais parfaitement ajustée, et ses oreilles étaient blanches ornés de boucles d'oreilles en améthyste.

Son cou était nu et les manches sous ses bras étaient fines, comme si elles pouvaient s'envoler si on soufflait dessus, et au premier coup d'œil il y avait un air de douceur et de sérénité autour d'elle.

L'espace d'un instant, il fut frappé par la foudre, Robin, ne remarqua pas - ou, plus exactement, ne se soucia pas - de l'état étrange de Xeno qui s'avança vers elle, hypnotisé.

Elle était époustouflante de profil, mais encore plus de face avec ses yeux gris argentés si mystérieux. Xeno ne pouvait la quitter des yeux.

« Ah, Madame. Voici Xeno Kane, le nouveau membre de mon équipe »

« Xeno ? »

Les yeux gris-argentés se rétrécirent légèrement mais Xeno, à moitié étourdi ou non, ne le remarqua pas, Robin finit par lui donner un coup de poing dans les côtes alors qu'il se tenait là, hébété.

« Qu'est-ce que tu fais sans dire bonjour à ta maîtresse ? »

« Si tu lui parles mal, tu mourras » Xeno tendit la main avec une expression peu consciente

« Vous êtes la plus belle femme du monde......, puis-je embrasser le dos de votre main.......

? »

« Pourquoi me salue-t-il ainsi ? »

Il y avait quelque chose d’étrange là dedans, mais ce n'était pas vraiment déplacé, pensa-t-elle, alors elle lui tendit la main. Les lèvres de Xeno étaient sur le point de toucher le doux dos de sa main.

L'arrière de sa tête se releva et elle l'entendit.

« Qui diable est ce fou....... »

Xeno se retourna, rassemblant toute la colère qu'un humain pouvait ressentir dans sa vie face à cet interruption

« ....... »

« Votre Excellence »

Robin inclina la tête. Aussi étrange que pouvait être xeno, il se souvenait au moins du visage de son maître fallait dire que l’homme était difficile à oublier une fois qu'on l'avait vu rien que par rapport à sa beauté

« ...... »

Et actuellement ce beau visage était très intimidant car si à première vue, il semblait avoir une expression normale, mais l'intensité de ses yeux était suffisante pour que Xeno se sente menacé pendant que le regard de Shuden balaya légèrement les mains de Zeno.

Lâche-la et ferme-la

C'était ce que disait le regard de Shuden. Inconsciemment, Zeno lâcha la main de Valia mais il serait plus juste de dire qu'il l'avait lâchée pour sauver sa vie, ce ne fut qu’à ce

moment là que la prise de Shuden sur le dos de Xeno se desserra également avec en prime de le tirer en arrière pour l’eloigner

« Qu'est-ce que tu fais ? »

« On sommes venu saluer Madame »

Robin répondit à la place, de son ton habituel car il n'avait pas vu le bref et féroce avertissement dans les yeux du maitre … Seules les jambes de Xeno tremblaient légèrement trahissant l’échange

« Si vous avez fini, partez »

« Oui, on part »

Ignorant la vitesse de Zeno, Robin répondit vigoureusement se mettant à marcher d'un bon pas. Zeno et Robin s'éloignèrent rapidement du couple.

« Monsieur »

Xeno se tourna vers Robin, cachant son excitation.

« La dame aime-t-elle les mondanités ? »

Le changement soudain de ton donna immédiatement donné à Robin une expression de dégoût

« Pourquoi parlez-vous soudain de manière formelle, ça me donne la chair de poule ! »

« tu n’as aucune raison d’avoir la chair de poule, réponds-moi vite, ‘c'est agréable d'être traité avec autant de respect par un junior’ »

Que des mots et aucune déférence, Robin en était abasourdi, mais il répondit quand même.

« Alors continue comme ça …. Elle n’aime pas beaucoup y aller, mais ce n’est pas comme si elle n’y allait pas du tout »

« Alors on va l'escorter ? »

« Depuis quand sommes-nous ‘nous’, et réveillez-vous. Son Excellence fait la plupart des escortes lui-même, ou c’est le chef qui les fait »

« ......Eh ? C'est vraiment ce que font les nobles de Gel? »

« Eh bien....... normalement, ce n’est pas le cas, seul Son Excellence le fait »

« C'est vraiment honteux. Une dame est censée être escortée par un chevalier »

Le fait que Shuden soit un chevalier légendaire semblait avoir disparu de l'esprit de Xeno, marmonnant pour lui-même, Il prit soudain un air de révélation

« Je vais commander une épée ! » dit-il.

« Pourquoi ce besoin soudain d'une épée ? »

'Parce que si je m'entraîne dur avec une bonne épée et que je deviens plus fort que le maître, peut-être que la maitresse me donnera une escorte. Qu'en penses-tu, mon grand projet? »

« ......Tu peux toujours essayer de marcher sur l’eau aussi, n'est-ce pas ? »

Xeno ne fit même pas semblant d'entendre, fredonnant pour lui-même en se souvenant de la vison de Valia qui se révéla son idéal.

Ps de Ciriolla : Xeno... le voila celui là.... par contre mon gars.... juste un conseil, redescends sur terre sinon il va t'arrivé des bricoles...

Tome 4 – Chapitre 107 – La sincérité

« C'est dommage qu'il n'y ait pas beaucoup de monde aujourd’hui »

« J'ai délibérément invité moins de monde »

« J'espère que la prochaine fois, Madame Carnier, le thé sera plus animé »

« Voyons, Lady Natalan »

La dame agita doucement son éventail et partit, s’éloignant avec arrogance, ce qui était à la fois risible et légèrement amusante si elle avait été une dame très obéissante lorsque Canier était encore la duchesse de William qui régnait sur les cercles sociaux de la capitale maintenant elle cherchait à gravir les échelons, mais Carnier devait le supporter En tant que 'concubine d'un prince' rôle sans précédent, elle devait reconstruire son statut social, si au début, les choses semblait bien sombres, mais la situation n’était pas si désespérée. Comme lui avait dit son père, Heisen de William, Elvan n'avait jamais posé les yeux sur une autre femme. Les serviteurs et les filles d'honneur du palais le considéraient comme le un homme royal dans ses manières et comportements donc sa condition n’était pas si mauvaise.

« Vous êtes venue, Madame Carnier »

« Grand prêtre Mercil »

Elle avait pu avoir une réunion privée avec un grand prêtre, chose qu’elle n’aurait jamais pu imaginer lorsqu’elle n’était que la fille du duc, personnes ne pourrait méprisé celle qui avait l’honneur d’ une conversation aussi privée avec un grand prêtre.

« Le goûter s'est-il bien passé ? »

« Oui et je suis honorée que le grand prêtre m'attende ainsi »

« C'est un honneur que mérite la futur princesse héritière, mais ......, vous n'avez pas l'air très heureuse. Le goûter s'est-il bien passé ? »

'Il est embarrassant de parler des affaires terrestres à la grande prêtresse, mais il y a eu quelques complications.'

« je me sens gênée de parler de la vie mondaine si puérile au grand prêtre que vous êtes, mais il s’est passé des choses un peu compliquées »

« Les affaires de ce monde ne sont-elles pas, finalement, une question de persévérance ?

Madame Carnier possède la don de manier ses mots avec intelligence, j’aimerais avoir régulièrement de vos nouvelles si cela ne vous dérange pas »

Le grande prêtre Mercil était doux mettant Carnier à l’aise,. Il n'hésitait pas à dire des choses que d'autres n'auraient pas osé dire.

« Et je suis également préoccupé par la santé de ma mère ces jours-ci. Elle ne va pas mieux....... »

« La piété filiale de Madame Carnier est grande, donc elle ira bientôt mieux. Ou si je peux faire quelque chose d'agréable pour elle, pourquoi ne pas le faire ? »

« Si c'est quelque chose d'agréable, de quoi parlez-vous ? »

« Tu sais que rien n'est plus agréable pour un parent que l'honneur d'un enfant »

Mercil sourit sereinement.

« Par exemple, ......, devenir princesse héritière »

« Une princesse héritière de ...... ? »

« La princesse héritière ! »

Carnier s'apprêtait à le réprimander pour son impolitesse lorsqu'une servante entra précipitamment. La servante parla d'urgence.

« Une nécrologie est arrivée de la part du duc de William ! »

Carnier se leva d'un bond.

********************************************

C'était la première fois qu'elle assistait aux funérailles d'un autre noble. Valia jeta un coup d'œil autour d'elle, contrairement à un banquet, tout le monde était habillé de la même façon, des robes noires simples, des chapeaux noirs en résille et des gants noirs car l'étiquette de Gel voulait que l'on ne montrait pas ses mains lorsqu'on escortait un défunt.

« Sa Majesté est également attristée par la mort de la duchesse de William »

« Moi le chambellan, en son nom, envoie un mot de condoléance de Sa Majesté »

« Je vous en remercie, à sa Majesté »

L'empereur envoya son chambellan, Lambton, exprimer ses condoléances car même si Carnier était la concubine d'Elvan, elle était de toute fait membre de la famille impériale, et la duchesse mère de William était l'une des nobles les plus haut placées de l'empire.

Le défunt était déposé dans un cercueil peint en noir, le corps recouvert de fleurs blanches, à l'exception du visage. De l'eau bénite était versée sur la tête du défunt puis son visage était recouvert d'un tissu noir bénit au temple. Après la fermeture du cercueil, une période de deuil silencieux était observée.

Les funérailles avaient lieu à l'endroit où le défunt était décédé, mais le cercueil était descendu au manoir pour être enterré. Un prêtre plus âgé, revêtu de la robe de grand prêtre, récitait des prières pour le défunt après une période de calme et de solennité, des condoléances officielles étaient présentées à la famille endeuillée.

Ensuite, seul la famille et les amis étaient autorisés à prier en privé avec le prêtre pendant ce moment-là, on servait aux invités qui attendaient du thé avec des fleurs blanches séchées, une tradition des funérailles dans l'empire Gel.

« Je ne m'attendais pas à ce que la duchesse de William parte si soudainement »

« Vous savez, elle a toujours été une femme fragile »

« Et pourquoi cela ? »

L'une des comtesses les plus âgées lança un regard désapprobateur.

« Pensez-vous que sa fille, qu’elle a élevée dans l'or et le jade, n'aurait pas la nausée si elle entrait à la cour ainsi ? Je me suis renseigné, et on dit qu'elle est entrée à la cour impériale presque par le biais prostitution. »

La comtesse avait un fils adulte qui travaillait au service impérial.

« Ces rumeurs sont les choses les plus terrifiantes qui soit » dit-elle « et j’en aurais été malade à l'estomac moi aussi »

« Comtesse, je sais ce que vous ressentez, mais s'il vous plaît, parlez moins fort »

« Oui, je vous entends, et mes prières sont presque terminées »

« Hmm »

La comtesse était une personnalité ardente, disant tout ce qu'elle pensait, et quelques dames l'avaient arrêtée au cas où elle aurait été entendue. Diana, qui se tenait assez près, secoua la tête.

« C'est dommage, la Duchesse William, ce n'était pas un mauvais femme »

« Je sais, elle était encore jeune »

Valia ne savait pas quand la duchesse William du passé était morte car en tant que servante d'escorte, elle n'avait eu aucun contact avec la duchesse de William, mais elle se souvenait d'une chose avec certitude, c’était que le prince Elvan n'avait jamais accueilli Carnier à sa cour.

« Je m'excuse auprès de la défunte de dire cela, mais je pense que ce serait un honneur pour la duchesse de William que soit noter dans le journal de famille, que Valia avait amené une sainte »

Lorsque Valia apprit le décès de la duchesse William, elle demanda à Yeri si elle pouvait venir aux funérailles qui préférant être dehors plutôt qu'au palais, accepta immédiatement

« ......Nous sommes venue séparément avec la sainte, comment l'as-tu su ? »

Diana fronça les sourcils.

« J'ai remarqué que la Sainte n'arrêtait pas de vous regarder Valia, et je me demande si elle ne va pas me piquer ma place »

« Quoi ? »

« Mais j'ai confiance en Valia, et je te préfère à la Sainte, pas toi ? »

« Tu es ...... ? »

« Oh, je plaisante »

Diana rit dans sa barbe tandis que Valia paniqua. Qui dans l'empire savait que Valia était si mignonne, une duchesse de haut rang dont tout le monde rêvait d’être proche.

« le duc de Garth le comprends n'est-ce pas ? »

Diana jeta un coup d'œil vers le groupe d'hommes où le duc de Garth se détachait de la foule d'hommes en costume noir.

Alors que les invités discutaient autour d'un thé aux fleurs blanches, la prière toucha à sa fin.

« Comme ......, qu'elle repose en paix éternelle dans les bras de Dieu »

Yeri avait lu la dernière phrase de la prière commémorative. Après que les grands prêtres et les membres de la famille William l’avaient récité, la prière était terminée.

« Sainte Femme. Merci d'être venue à l'enterrement de ma femme »

Herne, aux côtés du duc Heisen de William, acquiesça rapidement. Les yeux rougis, il était très impressionné mais pas seulement lui, mais aussi tous les serviteurs de la Maison de William.

« C'est un honneur pour moi de venir ici en personne » dit-elle « et je sais que votre mère est en paix dans les bras de Dieu parce que vous avez prié pour elle »

« Est-il bon que je prie pour elle...... ? » se demanda-t-elle

Malgré ses paroles, Yeri avait l'air solennel loin de la sainte immature et désemparée d'autrefois. Elle était prudente parce qu'elle avait entendu parler des conséquences de donner des bénédictions et d'utiliser les pouvoirs divins librement, faisant attention à maintenir une image de 'sainte'.

« Ma chère fille. Veuillez prendre soin de la sainte »

« Bien sûr, père »

Carnier répondit avec une expression plus joyeuse que d'habitude car Elvan n'était pas à ses côtés. C'était un chambellan envoyé par Elvan lui-même qui était venu à l'enterrement, de base les membres de la famille impériales n'étaient pas autorisés à assister aux funérailles des nobles. Les conjoints, c'était une autre histoire, mais Carnier était une courtisane directe de la cour mais même si elle était traitée comme une impériale, elle ne l’était pas réellement

La plupart des nobles présents étaient conscients de cette situation, tout comme Carnier, simplement elle ne montrait rien du conflit de cette situation ambiguë, de trop nombreux regards l'observaient.

Elle savait à quel point ces bouches légères cancanaient dans son dos, alors elle ne leur faire grâce d’aucune paroles.

Carnier se redressa, souleva légèrement l'ourlet de sa robe noire pour faire une demande gracieuse.

« J'aimerais vous servir le thé moi-même. Si vous le voulez bien Madame ? »

« Oui »

Carnier prit Yeri par la main et se dirigea vers le groupe de femmes.

« Vous devez avoir le cœur brisé, Madame Carnier »

« Nous vous aiderons à vous remonter le moral »

« Sa Majesté l'Empereur a envoyé son chambellan en personne »

« Sa Majesté l'Impératrice a également envoyé une femme de chambre. Elle vous estime beaucoup, Carnier »

« Je suis toujours submergé par la grâce de sa Majesté et de son Altesse »

Chaque fois que des nobles se réunissaient, cela devient une scène sociale et les funérailles ne faisaient pas exception car pour certains nobles, il s'agit plus d'une occasion de tisser des liens que d'un lieu de deuil.

« Merci d'être venu à l'enterrement de ma mère. Duchesse de Garth »

Cela pouvait donner lieu à des rencontres intéressantes, surtout que tous ici connaissait les histoires de Carnier et Valia au sein des cercles sociaux.

« De rien. Que les morts reposent en paix »

Carnier sourit légèrement. Son regard se porta sur la tasse de thé que tenait Valia où une fleur blanche avait été séchée et infusée dedans, entière et chaude, Valia n'était pas la seule à tenir une tasse de thé, la plupart des femmes en tenaient une.

« Je craignais que nous n'ayons pas assez de thé à la fleur blanche pour le servir, car c’était si inattendue, mais heureusement, nous en avons beaucoup »

Elle semblait préoccupée par le fait qu'il ne pouvait ne pas avoir assez de thé à servir, mais ce qu'elle voulait vraiment dire, c'était : pourquoi êtes-vous ici ? Compte tenu de l'antagonisme entre Carnier et Valia, il fallait s'attendre à ce niveau de moquerie maintenant que Valia devait répondre, certaines étaient impatientes, d'autres regardait Valia avec enthousiasme.

« J'ai eu l'occasion de parler avec la défunte plusieurs fois de son vivant, et nous avons aussi beaucoup parlé sur ...... »

« Je ne savais pas que ......, la duchesse de Garth, était si proche de votre mère »

Plusieurs dames lancèrent à Carnier un regard qui disait « C'est ainsi » faisant immédiatement d'un pas Carnier La duchesse de Garth avait une façon particulière de parler, n'attaquant pas brusquement, mais elle pouvait mettre beaucoup de sens dans ses réponses à voix basse, alors que Carnier était plutôt du genre mondain.

« A propos, j'ai entendu une histoire intéressante pendant que j'étais au manoir »

C'était sa façon de trouver les faiblesses d'un adversaire et de les poursuivre sans relâche.

« L'une d'entre vous se souvient-il du tapage fait autour du 'sacrifice aux dieux' il y a quelques années ? »

L'une des femmes secoua la tête, puis dit.

« Vous parlez des 'princesses', par hasard ? »

« Oui, vous vous en souvenez »

« Pourquoi en parlez-vous tout d'un coup ? Je crois me souvenir que c'était un peu flou....... N'est-ce pas ? »

« Oui, c'était secret. Tu sais pourquoi ? »

Carnier sourit d'un air entendu.

« Simplement parce que la princesse avait été trouvée »

Le visage de Yeri se durcit légèrement.

« Devenant un Dame de Gel »

« Dame de Gel ? »

« Comment une princesse devient-elle une dame ? »

« Je me posais la question moi-même, alors je pensais demander »

Carnier regarda Valia.

« Comment avez-vous fait, duchesse de Garth ? »

Ps de Ciriolla : Quelle fouteuse de merde.... c'est presque un art à ce niveau

Tome 4 – Chapitre 108 – La sincérité Les banquet des funérailles ne ressemblaient pas à un banquet normal, il n’était pas question de foules bruyantes se rassemblant autour des élites, une ambiance bien plus solennel régnait, car il s'agissait d'une commémoration envers la défunte.

« J'ai entendu dire que le Grand Prêtre lui-même avait envoyé un prêtre de haut rang pour assister à la cérémonie, c'est vrai ? »

« Oui, même la sainte dame est venue présenter ses respects, tout ça grâce Madame Carnier de la Maison William »

« Haha, comme c'est embarrassant ! »

Shuden se sentait drôle car la voix de la sainte était forte lorsqu’elle parlait de ce foutu grand prêtre, sans compter les partisans de Herne qui ne tarissaient d’éloges, il y avait du avoir des pressions de la part de ce dernier

« Vous semble » si enthousiaste pendant l'enterrement » dit d’une voix pathétique le marquis de Joan qui se tenait aux côté de Shuden

« Ce n'est pas vraiment le moment de se vanter, c'est l'enterrement de sa mère, mais tu ne peux même pas te taire.......'

« Le marquis a toujours eu un grand sens de l’honneur » Shuden répondit nonchalamment, puis regarda le marquis Joan.

« Mais le marquis semble bien trop attaché à moi »

'Lâchez-moi un peu. Vous savez que je suis fermement dans la ligne de mire du duc William, et il rêve de me tuer pour que je disparaisse du palais »

« Hmph »

Le marquis Joan se tourna vers Xeno et l'exhorta.

« Gardez-moi bien, Sir. Il y a un tigre qui vit ici, et il peut me briser le cou à tout moment

»

« Oui. Marquis » répondit Zeno d'un ton bourru.

C'était une piètre attitude pour répondre à un noble de haut rang, mais le marquis Joan ne lui en voulait pas car en vérité, Xeno avait deviné le tempérament du marquis et contrairement à ce que pensait Robin, il savait se détendre

« C'est quoi ce bordel ? Je ne l'ai même pas pu la voir »

La mort de la duchesse de William fut soudaine. Xeno avait la chance de pouvoir l'escorter, grâce à un emploi du temps libre et un fort désir d'aider, dès lors il l'avait suivie avec enthousiasme, mais lui rappelant son genre masculin donc ne pouvait s'approcher du groupe des mondaines ; « j’ai hâte de la revoir » pensa-t-il en étouffant un bâillement.

« Votre Excellence, duc William »

La servante qui avait accompagné Canier depuis le palais s'approcha d'un pas régulier.

« Son Altesse m'a demandé de venir vous chercher »

« Hm ? Pourquoi veut-elle soudainement me voir ? »

La servante s'inclina poliment et dit.

« elle souhaite vous demander quelque chose à propos de la duchesse de Garth »

« La ......Duchesse de Garth ? »

« Oui. Elle a dit que vous connaîtriez qu’elle est une princesse »

« Une princesse ? »

La conversation entre la servante et Heisen fut entendue par les nobles masculins qui se trouvaient à proximité, tous avaient le même regard interrogateur et le marquis Joan ne fit pas exception.

« Si c'est une princesse, fait-elle référence au sacrifice divin dont on a tant parlé dans le passé, et quel est le rapport avec la duchesse de Garth ? »

Il valait mieux demander quand on avait une question en tête donc le marquis de Joan regarda sur son côté mais plus personne ne se trouvait là, il s’y attendait un peu aussi le marquis de Joan déplaça-t-il calmement son regard vers l'arrière où Xeno se tenait toujours debout.

« Son Excellence ? »

« Il est parti par là »

Il ne savait pas pourquoi il était si pressé de partir. Le marquis Joan regarda le duc William et s'adressa à Xeno à voix basse.

« Sir est une nouvelle recrue, vous ne savez donc pas mais je ne sais pas ce qui se passe, mais il y a de quoi s'inquiéter »

« Que me dites-vous ? »

« J'espère que ce n'est rien, et je veux que vous gardiez un œil sur moi jusqu'à ce que Son Excellence revienne....... »

Avant que le marquis de Joan n'avait pu terminer sa phrase, Xeno s'était enfui laissant en plan le Marquis de Joan

Malgré le fait que la révélation de Carnier avait mis l’assemblée en pleine émoi, Valia ne se montra pas perturbée mais à côté d'elle, le visage de Diana rougit, étant à son premier trimestre de grossesse, ses sautes d'humeur étaient plus extrêmes que d'habitude, oubliant totalement les paroles de son médecin sur la nécessité de ne jamais se mettre en colère.

« Madame Carnier. Ce n'est pas très drôle comme blague »

« Oui, Diana Joan. Je me demandais pourquoi vous ne preniez pas parti »

Elle avait déjà anticipé la réaction de Diana, c’était prévu dans son scénario.

« Vous pensez que je plaisante ? Marquise Joan »

« Et si vous ne plaisantez pas ? Vous le pensez vraiment ? »

« Bien sûr que non. Pourquoi inventerais-je des choses qui n'existent pas ? »

« Vous pouvez le faire, n'est-ce pas, mesdames ? C'est une grande insulte à la duchesse de Garth d'inventer de genres de choses »

Diana était bien implantée dans les cercles sociaux ainsi plusieurs dames étaient d'accord avec elle, suivant son avis et si l'intérêt pour la princesse était grand en Gel à cette époque, c’était même un bon sujet de commérage, mais ce n'était certainement pas un sujet à aborder avec la duchesse de Garth

« Quand avez-vous dit que vous n'aviez pas de preuves ? »

Carnier était détendu ; elle avait fait ses devoirs aujourd'hui.

« J'ai envoyé une servante chercher un prêtre, et comme vous le savez, le prêtre le plus âgé présent aujourd'hui n’est rien d’autre que le Grand Prêtre lui-même »

Le Grand Prêtre « Mercil » traversa un instant l'esprit de Valia, Carnier continua a parler d'une voix arrogante.

« Et il sait mieux que quiconque si la duchesse de Garth est une princesse ou non, n'est-ce pas ? La duchesse de Garth »

Ce ne fut pas Valia qui répondit à la question qui resta dans l’air.

« Dire des bêtises semble être une habitude dont vous ne semblez pas pouvoir vous défaire »

Une voix masculine grondante résonna à ses oreilles.

« Oh »

« C'est le duc de Garth »

« Il a dû entendre »

Les dames et les messieurs murmurèrent devant l’entrée dans la pièce d’un homme d'une beauté rare, attirant naturellement tous les regards, surtout celui des femmes mais sans prêter attention à ce qui l'entourait, l'homme se dirigea au côté de sa femme.

Peut-être consciente des regards, Valia ne cria pas 'Shu ?' comme elle le faisait habituellement.

Ses yeux gris argentés demandèrent simplement « Pourquoi es-tu ici ? » Shuden prit la main de Valia, son expression ne s'adoucit que brièvement lorsqu'il se tourna vers elle, puis redevint froide lorsqu'il fit face à Carnier

« Je crois que ma femme a entendu une remarque inutile »

« Princesse » Peu importe où Carnier avait entendu ces mots, tout ce qui comptait, c'était qu'ils sortirent de sa bouche.

« Avez-vous dit 'princesse', Madame Carnier »

« ....... »

Chaque mot était si glacial qu'un auditeur non averti aurait pu croire que Carnier avait déclaré la guerre à la famille Garth

« Ne soyez pas comme ça. Votre Excellence, Duc de Garth »

S'il n'y avait cette mains ferme qui l’aurait soutenu, Carnier tremblerait, finissant de gâcher cette journée

« Mon frère »

Herne lui prit doucement la main, comme on escortait un partenaire à un bal.

« Bien sûr, si Madame Carnier a son idée, elle le fera, et ce n'est pas comme s'elle ne pouvait pas l’appeler 'Princesse' »

C'était le jardin du duc William et se retrouver dans un endroit familier donnait un sentiment de confiance, en plus, le jardin était rempli de partisans d'Herne, de membres de sa famille et de chevaliers de la maison.

Herne, qui n'aurait normalement pas fait le poids face à Shuden, profita de l'avantage de l'endroit pour parler avec assurance.

« J'ai aussi amené un prêtre, si vous voulez bien venir par ici »

Herne se doutait que quelque chose se tramait lorsqu'il vit que Carnier avait mentionné la duchesse de Garth et demandé un prêtre, malgré que tous deux ne s'entendaient pas, Herne reconnaissait la persévérance de Canier qui pouvait avoir un comportement de scorpion, qui une fois qu’elle avait saisit sa proie, ne la lâchait pas .

« Jeune Duc William »

La voix de Shuden était froide, avec une pointe meurtrière qui fit frissonner son auditeur.

« Est-ce ainsi que la maison de William traite ses invités ? »

« C'est seulement parce que ma sœur a une histoire intéressante à raconter »

« Je vois que vous vous cachez toujours derrière votre sœur »

Le sarcasme dans la voix effaça le sourire du visage d’Herne, qui devint instantanément aigre.

« Votre Excellence, vous parlez trop ! »

« Trop parler ? »

« Et alors ? » C'était exactement ce que Shuden demandait, Herne en resta sans voix, ce n'était pas le Shuden qu'il connaissait car si le duc de Garth pouvait être froid et calculateur, mais il n'avait jamais rabaissé son adversaire de façon aussi flagrante.

Lorsque Herne se retrouvant à court de mots, Shuden prit la parole et sans quitter Herne des yeux, il sortit un gant de sa poitrine, un gant qu'il avait toujours porté sur lui.

Paf. Le gant de cuir frappa la joue de Herne, seul bruit resonnant dans le silence lourd de la pièce malgré la foule présente

Un duel entre nobles n'était pas terminé tant que l'un d'eux n'avait pas goûté au sang normalement la coutume voulait donc que l'on donne un avertissement avant de lancer le gant ainsi personne n’en lancerai un sans un mot comme Shuden.

« Vous avez oublié de ramasser vos gants. Jeune Duc William »

Le sarcasme dans sa voix fit rougir le visage de Herne qui resta figé, se baissant pour ramasser ses gants car la coutume sociale voulait que si l'on vous jettait un gant, vous deviez le ramasser.

« Quoi que le prêtre dise maintenant, je répondrai du manque de respect que vous avez manifesté à l'égard de ma femme »

Cet avertissement lui fit froid dans le dos en se rappelant simplement que Shuden était le chevalier numéro un de l'Empire de Gel, et bien qu’elle ne craignait pas l’avenir immédiat mais elle savait que Herne était également l'héritier présomptif de William.

« ......Bien, Votre Excellence »

Herne, qui tenait ses gants, fixa Kanier du regard. Ses yeux l'incitèrent à parler rapidement, et elle hocha faiblement la tête, pour la première ce frère si inutil, aura servir à quelque chose.

« Prêtre »

Le prêtre de haut rang était soigneusement vêtu de la robe de grand prêtre et pendant un instant, Shuden se demanda s'il devait d'abord le tuer. S'il avait eu moins d'yeux, ou si Valia n'avait pas été là, le prêtre ne serait plus capable de se tenir debout en ce moment.

« Vous vous souvenez de la 'princesse' qui faisait fureur il y a quelques années ? »

« Oui, bien sûr que je m'en souviens »

« Et cette princesse, est celle qui se tient ici, la duchesse de Garth, n'est-ce pas ? »

Sur un geste de Carnier, le prêtre se tourna vers Valia. Ses yeux s'attardèrent un instant sur le visage stoïque, dont l'expression était difficile à lire même dans cette situation puis se retourna vers Carnier et dit.

« Oui »

Le simple mot fit des vagues dans la pièce.

« C'est exact »

Les mains de Shuden se resserrèrent, Valia, qui avait gardé le dos droit et une posture inébranlable pendant tout ce temps, regarda de côté pour la première fois, ce visage qui avait fait battre son cœur dès la première fois qu'elle l'avait vu.

C'était étrange mais c’était une bonne chose que cet homme puisse réagir ainsi, même dans une telle situation.

« Une princesse ? »

« Une vraie princesse ? »

« La duchesse de Garth ? »

Les murmures s'intensifièrent, suivis de bavardages sur le fait qu'elle était censée venir d'un autre pays, et qu'il n'était pas logique qu'une fille de chevalier épouse le duc de Garth en premier lieu même s’ils ne pouvaient pas le dire à voix haute, bien sûr, parce que le nom de Garth était encore si intimidant.

Valia déplaça à nouveau son regard.

« Je ne suis pas si mauvaise que ça pour les relations sociales »

Valia ne se laisserait jamais manquer de respect de la sorte mais sa préoccupation immédiate était Diana, qui s'agitait à côté d'elle car lorsque la position sociale de la duchesse de Garth était compromise, cela commençait par son cercle proche

« Et je me sens mal »

Elle ne s'attendait à ce qu'on le découvre. Personne n'était parfait dans ce qu'il faisait, mais la malveillance avec laquelle cela avait été révélé était profondément troublante même si jusqu'à présent, elle pensait qu'il s'agissait d'un comportement social courant.

Mais apparemment, la malveillance de Carnier était plus grande et plus profonde que cela. Je ne comprenais pas. Lui avait-il fait quelque chose de mal, à part quelques rencontres sociales ?

« Pour l'instant, ......, demandons le Grand Prêtre Philémon »

Valia avait prévu le coup depuis le début, sachant qu'il accepterait, puisqu'il était le prêtre que Carnier avait prévu et préparé en plus Philémon avait un faible pour elle Ils pourraient avoir des attitudes différentes à l'égard du problème, mais pour l'instant, il valait mieux demander à Philémon d'entrer car il n'y avait plus rien à cacher maintenant que tant de gens étaient au courant.

Valia venait d'ouvrir la bouche pour dire.

« Vous mentez »

Le visage de Carnier se décomposa en un rictus de triomphe.

« Comment osez-vous ? »

L'embarras de Carnier fut de courte durée car elle se tourna vers ce qu'elle pouvait faire pour humilier la duchesse de Garth

« ......Sainte ? »

Yeri se tenait là, un air mécontent sur le visage, n’ayant pas l'air noble, mais elle était une 'Sainte', alors personne ne se moquerait d'elle pour son manque de noblesse. Yeri regarda Carnier et parla franchement, sans macher ses mots

« Que voulez-vous dire par 'sainte', la Duchesse de Garth n'est pas une sainte »

« Vous voulez dire qu'elle n'est pas une sainte ? »

« Si c'est la sainte elle-même qui parle, j'ai confiance....... »

L'ambiance qui était sur le point de tomber en faveur Carnier fut brisée en un instant. La Sainte, réalisa Carnier, était une force avec laquelle il fallait compter, la seule à être au-dessus de tous les prêtres alors la voix de Carnier trembla légèrement.

« Sainte. Elle demanda elle-même à faire venir le bon prêtre »

« C'est exact, Sainte ! »

Herne s'empressa d'intervenir. Quelle qu’était la façon dont cela se terminait, Herne allait devoir affronter Shuden en duel. Il devrait prendre son parti, ou il en perdrait le sommeil.

« Elle a été envoyé ici par le Grand Prêtre lui-même, comment ose-t-il vous mentir ? »

« Alors tu veux dire que je mens ? »

« ......Oui ? »

Herne était momentanément à court de mots.

Yeri était une sainte, d’un statut plus élevée que n’importe quel grand prêtre, et élue par les dieux eux-mêmes même si parmi les nobles présents dans cette pièce en ce moment, il n'y avait pas beaucoup de fervents croyants mais comment osez ternir la réputation d'une sainte devant eux, .......

« Réponds-moi. Jeune Duc William »

La sainte, qui n'avait jamais montré son visage dans les cercles sociaux, était étonnamment habile. Le ton interrogateur, l'expression, tout était digne de l’aristocratie de Gel

« Voulez-vous dire que je mens ? »

« Ça, ça....... » bégaya Herne

Le visage de Yeri prit une lueur arrogante.

« Les saints ne mentent pas »

Qui oserait penser qu'un saint puisse mentir ? Il était normal d'avoir de tels doutes, ne serait-ce qu'un instant, et de les balayer ensuite. Seule Carnier s'impatienta, acculée, elle se ressaisit.

« Sainte. N'y a-t-il pas quelque chose que vous ignorez ? »

Elle doit se racheter d'une manière ou d'une autre, ne pouvant pas laisser passer ça.

« L'histoire de la princesse s'est passée bien avant que la Sainte n’arrive à Gel »

La voix de Carnier était douce mais en y prêtant attention , on pouvait y déceler une certaine urgence.

« Je crains que la dame ne soit pas au courant de la situation »

« Elle n'était même pas encore arrivée »

Cela faisait longtemps que le temple et le palais impérial n'avaient pas recruté de princesse, et Yeri était apparu au lac impérial ensuite ainsi le commentaire de Carnier sur 'quelque chose qu'elle pourrait ne pas savoir' avait une certaine validité.

« Continuons comme ça » Carnier avait l’impression d’obtenir une petite lueur d'espoir.

« Avez-vous dit 'pourrait ne pas savoir' ? »

Yeri ne recula pas le moins du monde et Carnier avait l'air surpris, ne s'attendant pas à entendre cela, elle en était terrifié, ses mains étaient froides, vidées de leur sang et ses pieds en sueur commencèrent à glisser dans ses chaussures noires.

Les princes n'étaient pas à l'ordre du jour aujourd'hui mais il était clair que la duchesse de Garth était une princesse, et Carnier faisait confiance à l'homme qui lui avait révélé le secret sans l'ombre d'un doute.

« Mais pourquoi ? »

Cette sainte était sur le point de détruire ses plans en quelques mots ; Yeri jeta un coup d'œil autour d'elle, puis se dirigea vers une noble voisine qui tenait toujours sa tasse de thé.

« Sainte ? »

L'approche soudaine de Yeri la fit sursauter et elle recula mais sans un mot de plus, Yeri attrapa la tasse de thé qu'elle tenait. Une ondulation momentanée si fit sentir, le grand prêtre et Xeno dans la pièce tremblèrent puis un souffle et une explosion de lumière blanche jaillit de la paume de Yeri, aveuglant les nobles pendant un instant. Lorsqu'ils retrouvèrent la vue, ils virent.......

« Whoa ! »

« Comment est-ce possible...... ! »

Certains laissèrent tomber leur tasse de thé sous l'effet de la surprise.

« Ce n'est pas possible »

« C'est le pouvoir divin...... »

Des dizaines de fleurs, celle d'un blanc pur s'épanouissaient en abondance, comme des bulles.

Ces fleurs blanches, séchées au soleil offertes pour pleurer les morts et pour montrer du respect aux personnes en deuil, fleurissaient aussi vivement que des fleurs fraîchement cueillies, submergeant les gens.

C'était un miracle, ces dizaines de fleurs séchées semblaient revenir à la vie d'un simple geste de la main, une force divine si puissante que personne n'aurait pu l'imaginer, et le funérarium devint aussi silencieux que la mort.

« J'ai été choisie par les dieux »

Yeri regarda Carnier et lui posa à nouveau la question.

« Et il y a quelque chose que je ne sais pas sur Dieu ? »

« Ça...... ! »

Une réponse mourante qui ne valait pas la peine qu'on y prêta attention alors ni Carnier ni Herne ne parlèrent. Yeri reporta son regard sur le prêtre qui ne pouvait détacher ses yeux des fleurs d'un blanc pur qui avaient éclos comme par magie.

« Je suis une sainte, au-dessus du grand prêtre. Ce serait un blasphème de prétendre être ce que je ne suis pas »

L'avertissement était sans équivoque. Le mot 'blasphème' fit immédiatement penser au mot 'excommunication'. Les yeux du prêtre s'écarquillèrent sous l'effet de l'affirmation

« Je vous le redemande, monsieur le prêtre. Qui est la princesse ? »

« ....... »

La voix du prêtre de haut rang tremblait fortement.

« Je me suis trompé, madame, et vous avez raison »

« Prêtre ! »

Le visage de Canier devint rouge vif.

« Ce n'est pas ce que vous m'avez dit ! »

Le prêtre plissa les yeux mais même avec un couteau sous la gorge, il ne pouvait plus contester les paroles du saint.

« Non ! La duchesse de Garth n'est en aucun cas une princesse. Je me suis mal exprimé !

»

Le prêtre était plus sensible à la puissance divine que n'importe lequel des nobles présents dans cette pièce et celle que Yeri venait de montrer était quelque chose qu'aucun autre Grand Prêtre n'osait imiter.

Une élue, choisi par les dieux, elle méritait vraiment son nom.

« Je pense que les choses sont claires, n'est-ce pas, Madame Carnier ? »

« ....... »

« Le jeune duc William a-t-il quelque chose à ajouter ? »

« C'est....... »

Devant le silence de Herne, Yeri lui lança un nouveau regard noir.

« Si vous avez quelque chose à ajouter, dites-le maintenant. Si vous dites autre chose plus tard, je considérerai que c'est un blasphème »

Le visage d'Herne devint aussi pâle que celui de sa sœur lorsqu’il entendit le mot blasphème, cela ne représentait normalement pas un terme important pour un simple duc mineur de l'Empire, mais les circonstances étaient telles qu'il ne pouvait pas discuter.

« Hmph »

Yeri trouvait leur comportement agaçant et dégoûtant.

« Duchesse de Garth »

Yeri se retourna vers Valia.

« Je m'excuse au nom du temple pour l'erreur du prêtre »

Valia secoua la tête.

« Ce n'est pas grave. Madame »

C'était le point parfait, la touche finale. Avec les excuses de la sainte femme, l'affaire ne pouvait plus être renversée, pas même par l'arrivée des trois grands prêtres, même les soupçons de quelques nobles qui se demandaient « Mais peut-être....... » furent complètement effacés.

La main d'Herne, qui escortait Canier, ruisselait de sueurs froides.

Ps de Ciriolla: on en est ou du comptage de point entre Carnier et Valia.... je sais plus mais

... c'est toujours la bulle pour Carnier, sinon, on peut le considere comme mort le Herne... je parie pas un sous sur lui en duel face a Shuden... un certain Thierry valide la remarque...

Tome 4 – Chapitre 109 – La sincérité

« J'espère que tout s'est bien passé ? »

Yeri était en réalité intérieurement nerveuse.

Au début, elle avait pensé lui dire qu'elle n'était pas un sacrifice pour les dieux, que ce pouvoir divin que tout le monde admirait était, après tout, une force qu'elle ne pouvait utiliser que parce qu'elle avait Valia à ses côtés, et elle espérait légèrement que l'image du “sacrifice” serait bien meilleurs

Mais elle abandonna l’idée dès qu’elle vit les yeux bleus flamboyants de Kanier.

Pendant un instant, elle se sentit stupide d'être aussi naïve car su final la vérité n'avait pas d'importance pour eux dès qu'ils découveraient que Valia était une princesse,tout serai fait pour l’humilier, son statut de sainte ne pourrait jamais empêcher les rumeurs se s’affoler à son sujet

Mieux valait étouffer l'affaire dans l'œuf immédiatement. Elle appuya doucement sur sa poitrine pouvant sentir les pulsations d son coeur en panique

« J'ai un peu menti, mais.......»

Yeri avait menti très fièrement mais compte tenu des circonstances, elle pensait que Dieu comprendrait, elle se prit à interpréter la logique divine … celle d’un monde et d’un dieu inconnu mais dans un sens, elle pouvait être considérée comme une sainte de premier ordre.

L'atmosphère fut totalement bouleversée

La démonstration de la puissance divine de Yeri fit s'évanouir et s'effondrer les nobles les plus impressionnables, l’étiquette implosa faisant se réunir l’ensemble des nobles, qu’importe leur genre ou leur statuts, tous voulaient commenter et discuter de ce qui venait de se passer devant leurs regards médusés

Le duc William, qui observait déjà les débats depuis le milieu de la salle, réprima de justesse l'envie de briser la vaisselle, gardant sa dignité de chef de famille, voulant faire amende honorable face au scandale où son nom fut à l’origine

« Bon sang, bon sang ! »

Herne essayait de prendre un air nonchalant mais ses mains transpiraient et il fut pris d'une impulsion meurtrière lorsqu'il vit Shuden marcher à quelques pas devant lui.

Il aurait pu planter un couteau dans ce dos paresseux et sans défense à l'instant même, pensait-il, et pourtant sa main refusait d'obéir à la volonté de son maître sachant instinctivement que c'était un plan futile.

« Épée »

Xeno, qui avait suivi de près, dégaina rapidement son épée dans un geste agile et rapide à l'égard de Shuden si Xeno n'aimait pas son maître, le considérant comme un rival envers lequel il brûlait de jalousie mais pour écraser ce misérable, Herne William, il était prêt à le suivre sans la moindre hésitation

Herne reçut l'épée d'un chevalier de la maison de Herne. Sa main était tellement froide qu'elle ne réchauffa pas le fourreau de métal. Herne fit un léger geste et l'un des serviteurs qui le suivait prit la parole.

« Votre Excellence, le duc de Garth et le duc de William. Je crains qu'il ne soit irrespectueux envers la défunte d'organiser un duel en ce moment, car nous sommes au milieu d'un enterrement »

« Oh, je vois, j'ai oublié quelque chose de très important »

Tout en gardant sa fierté, Herne dit avec amertume.

« Votre Grâce, ce n'est pas que je n'accepte pas un duel, mais le cercueil de ma mère est toujours là. En tant que fils, c'est à moi de tenir l'épée....... »

« Qui a demandé de réaliser le duel ici ? »

Dès qu'il avait quitté Valia, Shuden parla de manière informelle, c’était si naturel qu'Herne ne le remarqua même pas.

Shuden examina distraitement l'épée que Xéno lui tendait, n’appréciant pas la qualité de l’aiguisage de la lame….. Une lame plus émoussée permettrait un combat plus long contre le bâtard .. histoire de faire durer son plaisir… et l’humiliation de celui qui osa toucher l’honneur de sa femme

« Allons dans la salle d'entraînement réservé aux nobles, où nous pourrons nous battre en duel en toute tranquillité »

Valia était toujours dans les jardins du manoir de William et si elle venait par ici, ce serait compliqué Shuden détourna son regard de son épée et le coin de sa bouche se retroussa.

« Si vous n'êtes pas à l'aise là bas, vous pouvez venir chez moi »

«.......»

Le visage de Herne commença à devenir sombre, ne voyant pas comment s'en sortir et fit tourner son cheval. Shuden monta à cheval et se tourna vers Xeno.

« Xeno. Tu vas continuer l’escorte de ma femme »

« Oui ! »

Xeno courut jusqu'à l'endroit où se trouvait Valia et pendant un instant, l'irritation de Shuden s'enflamma donnant une prise sur les rênes un peu plus brutale que d'habitude.

****************************

Lorsque Herne et Shuden furent partis, Valia regarda Carnier, qui se tenait seul.

« Madame Carnier »

Les dames s'attendaient à ce que Valia demande des excuses.

« Peut-être devriez-vous me dire où vous avez entendu ces mots »

Mais Valia demanda autre chose car les excuses de Canier ne signifiaient rien pour elle, car elle n’obtiendrait que des excuses forcées, plus insultantes que réconfortantes

« Où et de qui avez-vous entendu cela ? »

Les yeux des nobles se fixèrent sur Carnier tous curieux de connaitre la source de cette affirmation. Elle roula l'ourlet de sa robe noire.

« Je l'ai entendu au domaine »

« Vous voulez me dire que vous vous êtes donné tout ce mal pour une histoire que vous avez entendue ? »

La voix de Valia était froide.

« Vous êtes devenue une concubine impériale et Vous n'arrivez toujours pas à garder la tête haute »

Carnier se hérissa, mais ne put se résoudre à répondre. Valia avait déjà prévu qu'elle ne révélerait pas sa source aussi facilement.

Elle inspira profondément, essayant de ne pas le montrer, sachant qu’elle devait s'excuser pour la façon dont les choses s'étaient déroulées quand bien même que ces excuses ne soient pas le fruit de sa propre volonté.......

« Duc William »

Pourquoi l'appelait-elle mon père ?

« La famille Garth mérite des excuses »

Carnier inspira et n'était pas la seule à être surprise même son père, le duc William regarda Valia avec perplexité.

« Non pas auprès de la duchesse, mais auprès de 'Garth' ? »

L'implication était claire de cette manière Valia indiquait clairement aujourd'hui qu'il ne s'agissait pas d'une affaire personnelle, posant cette affaire comme une honte pour le nom de la famille de William

Carnier n'avait donc pas le droit de s'exprimer, et encore moins de s'excuser, seul pouvait le chef de famille en la présence le duc de William

« Quelle absurdité ! » Carnier s'empressa de prendre la parole.

« Duchesse, je m'excuse, mais c'est moi qui....... »

« Madame Carnier »

Canier ne put même pas terminer sa phrase.

« Je m'adresse au duc William »

Les mots de Valia étaient laconiques et froids et sans même avoir pris la peine de se retourner vers Carnier, comme si cela n'en valait pas la peine, son regard était simplement fixé sur le duc Guillaume.

Que faire ?

Elle n'était pas la seule, car presque tous les nobles présents dans la salle avaient les yeux fixés sur le duc William ; un lourd silence plombait la salle jusqu’à ce que Le duc William ouvrit lentement la bouche.

« ...... Je n'ai rien à vous dire, duchesse de Garth. Au nom de la maison William, je voudrais m'excuser officiellement auprès des Garth »

Il n'avait pas baissé la tête, mais c'était une excuse au nom de sa seigneurie, sonnant tel une défaite totale pour William…Rien de plus, rien de moins ainsi le visage de Carnier devint blanc, et les nobles murmurèrent.

« Vraiment, de quoi s'agit-il ? »

« Je vous le dis, il y a des choses à dire et des choses à ne pas dire »

« Vous vous rendez compte que c'est le salon funéraire de la duchesse de William ? »

Les yeux de certains des plus pieux parmi les dames et les messieurs étaient particulièrement froids. Il n'y aura pas de quoi rire car face à la duchesse de Garth, Madame Carnier avait mis son honneur en péril.

Quelle qu’était son aversion pour la duchesse de Garth, elle avait jeté le discrédit sur son honneur et si Elvan devenait prince héritier, celle qui deviendrait princesse héritière ne pouvait pas se montrer aussi imprudente à moins que la situation le permette réellement Certaines femmes de la noblesse étaient profondément troublées sachant que leurs maris soutenaient le prince.

Le prêtre de haut rang profita de l'agitation pour se glisser derrière les dames, ayant des sueurs froides sur tout le corps rien qu’au souvenir qu’il avait commencé par contredire les paroles de la sainte, mais une personne avait le regard qui ne le lâchait pas, ressemblant à un carnivore en chasse… c’était Xéno qui le surveillait de près.

Xeno se déplaçait comme un chat, furtivement mais rapidement.

« Ugh ! »

« Prêtre ! »

Un coup de pied inattendu dans le tibia fit trébucher le prêtre, provoquant un tollé parmi la foule mais le coupable ne fut jamais attrapé.

Le respect de Xeno pour les prêtres était aussi rare que la neige en plein été ; peut-être était-ce parce qu'il avait été un apprenti prêtre, mais il estimait qu'il s'agissait simplement de personnes ordinaires.

Il regarda le grand prêtre déchu et se dit « C'est un imbécile. J'étais déçu d'avoir fait quelque chose qu'un chevalier normal, ou même un roturier avec un peu de foi, n'aurait pas fait. S'il n'y avait personne pour me regarder, je l'aurais piétiné »

C'était malheureux, surement considéré comme blasphématoire, il espérait juste que personne ne l'avait vu.

Il se contenterait de ça, alors Xeno sourit et regarda devant lui mais en un instants, il se figea en pierre. Depuis quand Valia le regardait.

« Madame »

Xeno frissonna alors qu'il escortait Valia, ne voulant pas qu'elle puisse penser qu'il était un salaud grossier et sans honneur pour avoir réalisé un croche-patte à un prêtre.

« Avez-vous vu ......, tout à l'heure ? »

« Quoi ? »

« Uhhhh, vous savez, quand le prêtre est tombé tout à l'heure »

Valia jeta un coup d'œil à Xeno pendant un moment.

« Ugh »

Xeno se sentit heureux que Valia lui porta un peu d’attention mais aussi se sentit mal à l'aise.

Heureux, mais mal à l'aise, mal à l'aise mais heureux ; redoutant ce qu'elle allait dire.

« Les robes des prêtres sont longues »

Valia rit légèrement.

« J'ai pensé que si je marchais sur le mauvais ourlet, je pourrais tomber »

« C'est ce que vous pensez, C’est vrai ? »

« Oui. Pourquoi ? »

« Non rien, si c'est ce que vous pensez »

Xeno gloussa, faisant disparaitre en une seconde sa nervosité et il eut soudain l'impression de se promener dans un jardin de fleurs avec la dame pour laquelle il avait eu le coup de foudre ; il se sentait comme un chevalier escortant une belle princesse dans un conte de fées.

Xeno, le moral au beau fixe, rit et dit qu'il avait toujours trouvé les vêtements des prêtres trop encombrants.

Valia rit intérieurement.

« Xeno......, quel est votre nom de famille ? »

Elle ne se souvenait pas de son nom de famille, tout ce qu’elle savait, c'était qu'il s'appelait Zeno et qu'il avait l'air d'un serviteur habillé en chevalier Valia avait déjà rencontré Xeno par le passé, peu de temps après son entrée au palais impérial de Gel en tant que servante à vie alors qu’elle était encore occupée à s'adapter à ce nouvel environnement mais les jours passaient vite, tandis qu'elle travaillait et apprenait les manières de la cour.

Xeno était entré au palais en tant que serviteur avant Valia, si Xeno ne savait pas quand il avait vu Valia, mais un jour elle reçut une lettre de sa part où il expliquait qu'il y avait eu un coup de foudre.

Xeno était un homme propre, à l'allure décente, à l'exception d'une rumeur selon laquelle il avait une personnalité étrange, il était tout à fait correct physiquement, grand et large d'épaules comme un chevalier, d’ailleurs certaines servantes l'aimaient secrètement mais Valia avait des yeux pour voir, Xeno n'était donc pas trop mal.

Malheureusement pour Xeno, Valia n'était pas vraiment intéressée par les histoires d'amour, comprenant qu'une relation entre deux personnes exigeait non seulement de l'affection, mais aussi du temps, ce qu’elle ne possédait pas, ni le temps, ni les moyens et encore moins l’affection et elle rejeta donc la déclaration de Xeno.

Quelque temps plus tard, par une série d'événements, elle fut choisie comme servante d'escorte et à partir de ce moment-là, elle fut très occupée en plus entre-temps, Xeno avait été transféré dans la cour extérieure du palais, perdant tout contact avec lui et plus tard toute trace de ce qui lui avait pu arriver

Probablement mort, pensa Valia, car d'innombrables serviteurs et servantes avaient péri lors de la rébellion d'Elvan, sûrement que Xeno n’aurait pas fait exception.

Si c’'était un personnage particulier à l'époque, et il l'était encore aujourd'hui.

Mon Dieu, elle n'aurait jamais cru qu’il donnerait un coup de pied à un prêtre, et comprenant qu’il était presque sûr qu’elle lui ferait une remarque à ce sujet que sa main tremblait et le spectacle des mains tremblantes du chevalier élégant était vaguement amusant.

Elle ne tarda pas à entendre une voix familière.

« Madame ! »

En tant que chevalier, sa vitesse était deux fois supérieure à celle d'une personne normale ainsi il se retrouva bientôt devant Valia, et s'inclina très bas.

« Madame »

« Sir Robin, que puis-je faire pour vous ? »

« Sa Grâce m'envoie »

« Sa Grâce ? »

« Oui. Il m'a demandé de vous escorter jusqu'au manoir »

Robin sourit « Son excellence m'a demandé de me rendre au manoir de William dès mon arrivée au terrain d’entrainement. Pour escorter la dame. Car j’étais digne de confiance

»

« Au fait, Xeno. Pourquoi n'iriez-vous pas au terrain d’entrainement ? »

« Oui, monsieur, je l'escorterai avec vous ! »

Dit Xeno juste devant Valia, à Robin d'un ton vif et respectueux, vraiment il ne manquait pas de culot

Robin était abasourdi, mais il n'en laissa rien paraître car sa maîtresse l'observait.

« Madame. Voulez-vous m'excuser un instant ? »

« Bien sûr »

Après avoir reçu un moment d'indulgence àuprès de Valia, Robin prit Xeno par les épaules et le fit se retourner, puis parla à voix basse.

« Son Excellence m'a dit que vous deviez vous rendre sur le terrain d’entrainement et faire votre entrainement »

« Ne l’ai-je pas fini hier ? »

« La diligence d'un chevalier n'a pas de limite. Dépêche-toi et on fera un duel à mon retour »

« Mais ! »

« Ses jambes vont lui faire mal à force de rester debout. Tu n'as jamais vu de chaussures de femme, n'est-ce pas ? Elles sont inconfortables »

« ....... »

Xeno dut finalement retourner à l’entrainement, le cœur serré.

Après cela, Valia retourna directement au manoir.

« Je suis fatiguée »

Même si les choses s'étaient déroulées sans problème aujourd'hui grâce à Xeno, elle ne pouvait pas ignorer l'épuisement mental, ainsi dès son retour au manoir, elle prit un bain après avoir enlever son chapeau noir, sa robe, ses gants et dénouer son porte-jarretelles. La servante souleva la masse et inspira, pourtant minuscule, c’était surement les ornements qui pesaient une tonne.

Valia se démaquilla et entra dans l'eau chaude où flottaient des pétales. C'était relaxant mais le massage l’endormait ; ses yeux se fermaient sans cesse et elle s'allongea sur le lit.

« N'oublie pas de me réveiller à l'arrivée de son Excellence »

« Oui, madame. Ne vous inquiétez pas, passez une bonne nuit de sommeil »

Une caresse duveteuse de la couverture sur son dos et le sommeil l'envahit sans qu'elle puisse le contrôler, emmenant Valia dans les bras de Morphée.

Ps de Ciriolla: toujours aussi classe notre Valia....<3 et oui dieu te pardonne Yeri... tu peux mentir pour protéger Valia... car pour l'avoir fait remonter le temps, c'est que quelque part elle est aussi une sorte d'élue

Tome 4 – Chapitre 110 – La sincérité Cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu de spectacle divertissant dans la salle d’entrainement d'un noble.

Un duel entre nobles n’était pas choses rares mais la grande différence ici, c’était qu’il s'agissait de deux nobles de très haut rang ; l'un était Herne de William et l'autre Shuden Garth.

L'attention du public , et surtout des chevaliers, se concentrait sur ce dernier, l’attention envers Herne était celle que l’on accordait à un grain de poussière Herne William était un piètre épéiste, ayant même été incapable de rejoindre les rangs des chevalier moyen, là où Shuden Garth au contraire était considéré comme le plus grand chevalier de l'Empire du Gel, à la fois célèbre, voir tristement célèbre en tant que meurtrier pour les pays contre lesquels il s’était battu Tous les regards étaient tournés vers Shuden Garth, où le seule inconnue était à quelle vitesse son adversaire perdrait ce duel

Personne ne pensait qu'Herne gagnerait, lui-même honnêtement ne pouvait pas l’envisager

Le teint d'Herne était devenu pâle à la vue de Shuden debout avec son épée, cela lui paraissait si énorme, n’ayant connu que la coupure du papier qu’il considérait comme extrêmement douloureuse, il avait bien du mal à envisager la souffrance face à la blessure du à une épée tranchante.

« Duc William » dit Shuden en détournant son regard de l'épée qu'il tenait brillant d'une lumière inhabituellement vive.

« Je pense qu'utiliser une vraie épée est exagéré »

« Quoi ? »

« Et si on se battait en duel avec une épée en bois ? »

C'était une suggestion inattendue mais Herne acquiesça immédiatement, une simple épée en bois lui parraissant bien moins éprouvante qu'une vraie épée.

De peur que Shuden ne retire son offre, Herne déposa rapidement l'épée qu'il avait reçue du chevalier de la Maison, prenant l'épée en bois offerte par un chevalier de Garth, simplement en bois dur, elle était terni par l’usage mais la pression psychologique était bien moindre que face au métal

Sachant qu’il serait impossible d’attaquer en front Shuden du à leur différence d'habileté comparable à celle du ciel et la terre, il pouvait parfaitement le juger mais il s’imaginait qu’il pouvait au minimum se défendre des assauts du grand chevalier.

« Dix minutes, et je me rends »

Dix minutes, c'était le temps minimum pour un duel honorable même s’il était embarrassant de se rendre, mais Herne n'avait pas le choix, devant montrer qu'il ne reculait face au duel surtout que parmi les spectateurs, il y avait quelques nobles influents.

Heureusement qu'il était sur un terrain d’entrainement à l’écart car s’il devait se rendre devant la totalité des nobles s’étant déplacé pour l’enterrement, il se mordrait la langue de honte.

Quelques minutes plus tard, des cris résonnaient…

« Ack ! Ack ! »

Les yeux d'Herne se révulsèrent alors qu’il s'effondra au sol suivit de près par sa propre épée de bois que Shuden jeta au sol avant de s'épousseter les mains.

« …. Maitre ....... »

Les chevaliers de la maison William se levèrent pour ramasser Herne

« Votre Excellence. Il y a beaucoup de sang »

Sean s'approcha avec une serviette imbibée pour Shuden qui après avoir essuyé le sang qui lui avait éclabousser le visage, Shuden parla d'une voix froide.

« Allez chercher Julian »

*********************************

Depuis son mariage, Shuden avait pris l’habitude de rentrer au manoir sans envoyer de messager. C'était une mauvaise surprise pour le cœur des employés, qui ne se doutaient pas de l'arrivée de leur maître, souffrant de ne pas pouvoir l’accueillir toujours aussi dignement que l’étiquette le voulait

Il y avait de quoi s'inquiéter car après tout, il était le chef de famille et être saluer par ses serviteurs n'était pas un luxe, mais une nécessité.

À partir de ce moment-là, l’obsession de Paul fut quasiment un travail à part entière, notant l'heure à laquelle le duc rentrait chez lui même Shuden rentrait à la maison à des heures différentes selon ses fonctions, il les notait méticuleusement et les utilisait pour prédire les tendances futures.

Cela n'avait pas bien fonctionné au début, mais au fur et à mesure qu'il accumulait des enregistrements, la précision de des prédiction augmenta, mais les quelques heures furent oubliées lorsqu'il avait constaté la propreté impeccable du hall du premier étage.

« Monsieur, Son Excellence vient d'arriver »

La voix du serviteur fit naître un sourire de fierté sur les lèvres de Paul car une fois de plus, il avait réussi à prédire l’heure de retour de son maître, surtout qu’aujourd’hui, il l'avait fait uniquement grâce à son sens aigu, quasiment à l’instinct si cela n'arrivait pas souvent, mais c'était des moments de grâce comme celui-ci qui lui donnaient l'impression que le métier de majordome était sa vocation.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

Les hommes de main alignés derrière Paul s'inclinèrent, puis parfaitement au fait de la seule interrogation qui importait pour Shuden, ajouta habilement.

« Votre Excellence. La dame dort »

Il n'oublia pas d'annoncer l'heure de l’endormissement de la dame

« Elle s'est endormie il y a environ deux heures »

Shuden ne posa pas d'autres questions, se dirigeant vers l'escalier menant au deuxième étage, il ne m'attendait pas à ce qu'elle soit déjà endormi mais elle devait être fatiguée de cette longue journée

« Eh bien, Votre Excellence »

Paul l'interrompit.

« Il y a du sang sur votre manche, mais...... »

Shuden regarda sa manche tachée de sang d'origine inconnue, devant ce constat, ses sourcils se froncèrent légèrement, il se refusait de voir Valia ainsi couvert de sang.

« J'ai d'abord besoin d'un bain »

« Un sera prêt dans un instant »

Parmi les employés qui s'affairaient, la servante avait l'air troublé, car elle avait reçut une consigne de la maitresse mais Dawn était une simple servante et se demandant si elle devait ou non poser une question à son maître, elle prit son courage à deux mains pour parler, qusiment un petit pari pour jauger les intentions et les sentiments de son maître.

« Votre Excellence, cette servante a reçu la consigne de la réveiller lorsque votre excellence arriverait....... »

La porte de la chambre du couple était fermement fermée, Shuden la fixa un moment avant de répondre brièvement.

« Il n'est pas nécessaire de la réveiller. Partez »

La servante s'inclina.

Shuden se lava rapidement et entra dans la chambre principale.

Les draps de leur chambre étaient blancs, Valia dormait sur le lit impeccable, fraîchement lavé et aéré chaque jour par les serviteurs, s'asseyant sur le bord du lit, il caressa la joue de Valia, sa peau était douce contre sa main fraîchement lavée.

Shuden s’inclina vers elle ; ses bras étaient étendus sur les draps, prenant sa main pour embrasser ses doigts fins, puis son poignet, où battait son pouls.

« Pourquoi est-ce que j'aime tant cette femme ? » se demandait parfois Shuden. Pourquoi ses yeux, de la couleur du ciel de l'aube, lui faisaient-ils mal au cœur à chaque fois qu'il les regardait ?

Les mots 'je t'aime' étaient toujours sur ses lèvres, comme une respiration au point qu’il craignait qu'un jour, lorsqu’il devrais l’appeler, sa confession sorte comme un souffle au lieu de son nom.

« ....... »

Shuden pressa ses lèvres sur celles, roses, de Valia, puis les relâcha. La nuque et la mâchoire de Valia sentaient si bon. Shuden ne le savait pas, mais les servantes qui s'occupaient des bains de Valia étaient de ferventes collectionneuses d'huiles parfumées ainsi chaque jour, un baume parfumé différent était acheté et appliqué sur le corps de Valia.

L'odeur était douce, comme un mélange de senteurs florales et fruitées, l’inspirant profondément, puis leva les yeux, il retira doucement la couverture qui couvrait Valia jusqu'à sa poitrine avec un sourire illuminant son visage La robe de soie noire de Valia était ébouriffée, s'enroulant juste en dessous de son bassin laissant les jambes nues, dévoilant les cuisses lisses si Valia était de nature timide, mais elle aimait s'habiller confortablement lorsqu'elle dormait, lui donnant à son insu un côté sournois.

Shuden tira sur le ruban qui entourait la taille de Valia qui avait attaché de manière lâche par la servant ; il se défit facilement, faisant glissa la robe pour révéler ses courbes féminines

Shuden enleva sa propre robe puis se plaça entre les cuisses de Valia, embrassant ses genoux arrondis, puis pencha le haut de son corps vers elle pour presser son corps musclé contre son corps doux et nu, pour aller gratifier sa joues d’un délicat baiser

« Mmmm....... »

Valia, qui dormait profondément jusqu'alors, se réveilla. Ses bras vêtus de la robe de chambre se glissèrent autour du cou de Shuden et tel un réflexe, Shuden passa ses bras autour de ses épaules.

Il s'attendait à la réveiller, mais Valia dormait encore, l'étreignant comme un long oreiller et retomba dans un sommeil troublé, Shuden se raidit un instant, ça ne lui posait aucun problème de dormir ainsi mais....... Il y avait quelque chose d'irrésolu qui dérangeait Shuden car pour être honnête, son bas-ventre était tellement tendu Et ce souffle contre son oreille était si tentant, cela fit avaler à Shuden un petit gémissement, jamais de sa vie, il avait pu imaginer subir la torture Il voulait la serrer dans ses bras, mais il ne voulait pas non plus la déranger, et encore moins dans mon sommeil. Shuden détourna son regard de son épaule, qu'il tenait fermement, parcourut du bout des lèvres la nuque gracieuse de la jeune femme, puis revint à ses oreilles où les lobes duveteux semblaient secs, l’appelant dans son désir, ne résistant pas il le mordit délicatement

Sa langue lécha la peau produisant un son dans son oreille sonnant juste cru et érotique.

L'autre main de Shuden s'enfonça dans l'intérieur de sa cuisse. La stimulation commençait à réveiller le clitoris endormi ainsi son corps endormi et insensible remua légèrement.

Valia se réveilla, hébétée et dès qu'elle prit conscience du changement dans sa respiration, les doigts de Shuden s'enfoncèrent dans son vagin, devenant rapidement humides à l'intérieur alors qu'elle répondait à ses caresses avec une honnêteté débridée.

« Hmph....... »

Un gémissement s'échappa des lèvres de Valia. Un autre doigt s'enfonça dans son entrée à peine mouillée, le geste n’était pas foncièrement doux mais plutôt rugueux, comme un mouvement d’urgence

Les jambes de Valia devinrent molles lorsqu’un frisson de plaisir la parcourut, réchauffant son corps au milieu de sa langueur endormie et lentement, ses yeux privés de sommeil s'ouvrirent.

« Shu...... ? »

Valia n'avait même pas réalisé qu'elle tenait Shuden dans ses bras qui habillèrent son cou dans un élan d’affection innée ne pouvant que distinguer les yeux rouges qui la fixaient au-dessus d’elle

« Depuis quand êtes-vous là......, Shu ! »

Elle me suis rendit compte tardivement qu’elle avait perdu sa robe, laissant la champs libre à la poigne de Shuden sur la poitrine de Valia, un des mamelon libéré se raidit rapidement. Les monticules de chair arrondis se contorsionnaient érotiquement sous l'emprise de Shuden, passant le bout de sa langue sur le mamelon durci pour le lécher, puis prit le sein entier dans sa bouche résultant la fuite d’un gémissement de la bouche de Valia.

Il aimait la façon dont son corps réagissait si honnêtement à son contact ; c'était toujours une lutte pour savoir que faire car Shuden était toujours partagé entre l'envie de toucher, lécher et sucer ce corps nu toute la journée et l'envie de la pénétrer.

La chambre était sombre. À peine sorti de son peignoir, le corps de Valia brulait sous les caresses. Shuden passa une main dans ses cheveux blonds-roux en gardant ses yeux toujours fixés sur les siens. Valia se couvrit le visage des deux mains.

« Shu, s'il te plaît, les yeux....... »

« Les yeux ? »

« Vos yeux sont si....... »

Erotiques……… Embarrassée de le dire, Valia détourna la tête. Pourquoi cet homme avait-il des yeux si langoureux et si décadents qu'elle arrivait à avoir honte d'elle-même.

Shuden, qui avait une idée approximative de ce que Valia avait voulu dire, sourit, lui saisissant le menton pour la tourna vers lui. A quel point le visage de Valia serait-il rouge si je lui disais que ton corps est aussi trop érotique.

Shuden saisit les cuisses de Valia, lui relevant les jambes, qui étaient sur le point de s'enrouler autour de sa taille comme d'habitude, et il les posa contre ses épaules, faisait s’étonner légèrement Valia

Il allait aller au-delà de ce qu’elle pourrait assumer, si Shuden avait toujours tenu compte de l'endurance de Valia, il voulait aller le plus loin possible, le plus longtemps possible, mais il connaissait les limites de Valia

Je ne le pourrais pas.

C'était pourquoi ils le faisaient rarement dans cette position mais Valia ne se rendit pas compte qu'elle taquinait involontairement Shuden, dont le pénis était déjà gonflé au point d'éclater.

Il se pencha plus profondément, et Shuden se jeta sur elle.

« Shu ! »

Il se fraya un chemin à travers l'étroite ouverture et la pénétra d'un seul coup, plongeant profondément, la cherchant, entrant à fond puis ressortant, et à chaque bruit sourd, il avait l'impression d'être dévoré par elle. Shuden entremêla les doigts de Valia au sien la plaqua sur les draps.

« Aaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

Piégée dans les bras de Shuden, elle n'arrivait plus à penser correctement, accabler dans son désir d’essayer de suivre le rythme du plaisir, n'arrivant pas à comprendre pourquoi son dos et ses orteils picotaient alors qu'il n'y avait qu'une seule zone qui était

stimulée. En quelques mouvements, Shuden l'amena rapidement à l’orgasme, faisant monter les larmes dans les yeux de Valia, les rendant humides.

Il éjacula frénétiquement ; son corps tremblait et picotait encore sous l'effet du plaisir résiduel. L'intérieur de ses cuisses était entaché de liquide. Shuden enfouit ses lèvres dans le dos de la main molle de Valia.

Les yeux langoureux de Valia se posèrent sur le corps nu de Shuden, dont les épaules larges et musclées étaient marquées de traces d'ongles que Valia avait faites pendant leur liaison, rien de bien grave, mais c'était un peu gênant.

En y réfléchissant bien, les marques d'ongles sur son épaule lui rappela soudain quelque chose et elle demanda

« Shu, comment s’est passé le duel ? »

« Ça s'est bien passé »

« Pas de blessures ? »

Shuden trouvait amusant que Valia puisse poser cette question, rien avoir dans un manque de confiance en ses compétences à l'épée, mais par pure inquiétude, si cette dernière n'était pas familière pour lui, mais c'était agréable à entendre. Shuden répondit paresseusement.

« Aucune, sauf les tiennes »

« ......Est-ce que ça fait très mal ? »

Comment ces marques peuvent-elles faire mal ? Shuden ne s'était même pas rendu compte que Valia l'avait griffé l'épaule au point que si Valia n’avait pas fait la remarque, il ne l'aurait su que plus tard, lors du bain, il l’embrassa sur le front puis demanda

« Si je te dis que ça fait mal, vous me donnerez une récompense ? »

« Une récompense ? »

Valia comprit vite ce qu'il voulait dire car son pénis avait repris du volume, le sperme tachant les draps sonnait comme un mensonge. Valia cligna des yeux, embarrassée.

« Moi, Shu. Je suis encore fatiguée....... »

« Vous n'avez qu'à vous allonger »

Shuden répondit simplement, et faisant rouler Valia sur le dos avec facilité, il ne fallut pas longtemps pour que son idée changea, ainsi Shuden prit un oreiller et le plaça sous le ventre de Valia.

elle serra un peu les dents.

« Ah ! »

Valia saisit le drap plus fort.

Elle n'avait qu’à rester allongé, oui mais....... Valia était tellement épuisée ce jour-là qu'elle s’ évanouit

Ps de Ciriolla : Se prendre une telle déculotté, en quelque minutes avec une epée en bois... je suis sure que Shuden n'a meme pas eu le temps de s'échauffer le bras que le duel était fini..

et l'autre il imaginait tenir dix minutes... mais MDR... c'est beau de rever ainsi Herne, tu t'es juste payer la honte..

Tome 4 – Chapitre 111 – La sincérité

« Toi ! Et- tu totalement folle ? »

« ....... »

« Ça doit être vrai ! que comptais-tu faire en l’attaquant si ouvertement ? »

Elvan siffla, alors que Carnier gardait le silence. Il n'y avait rien à dire mais lorsqu'il lui demanda avec insistance qui l'avait informée, elle n'eut d'autre choix que de le lui dire.

« ...... Le grand prêtre Mercil me l'a dit »

« Le grand prêtre Mercil ? Ha ! »

Le sang sembla lui monta à la tête, Elvan serra les dents.

« Espèce de fou. Tu n’y arrives pas avec moi, alors tu viens voir ma femme et tu essaies de la manipuler ? »

L'homme était plus un homme d'affaires qu'un prêtre dédié aux dieux. Il était vif, mondain, rapide à évaluer les situations, et avait le don de savoir ce que voulait l'autre.

Elvan avait déjà refusé une offre du grand prêtre Mercil en refusant de faire envoyer la duchesse de Garth en Terre Sainte pourtant il lui avait promis une vaste gamme d'objets sacrés en guise de compensation, la liste des objets proposés à elle seule était éblouissante, ayant de quoi s'attirer les faveurs de l'empereur une fois pour toutes, ce n’était pas que cela lui faisait pas envi mais le risque était bien trop élevé

« Espèce de salaud ! »

Face lui, il avait dit qu'il attendrait qu'Elvan se décide, mais dans son dos, il avait manigancer tout un plan, envoyer un prêtre de haut rang aux funérailles de la duchesse William devait en faire partie ainsi Carnier avait cru le grand prêtre Mercil sur parole, et c’était elle qui en avait subi les conséquences.

« Position, cette foutue position ! »

Cinq nobles avaient déjà retiré leur soutien, pire un autre noble qui ne voulait plus même le rencontrer. Tout était fini. C'était ainsi que les choses se passaient en politique, les cartes pouvaient être retourner à en un instant, heureusement qu’il lui restait son beau-frère, le duc de William, et sa belle-sœur, la marquise de Romain, pour le soutenir.

Comme si je n'avais pas assez à faire.

« Carnier, tu pleures ? »

« ....... »

« Oh, mon Dieu » Cette voix sanglotante donna à Elvan des nausées, tendant un mouchoir à Carnier pour l'instant. Une partie de lui avait même envie de la frapper, de l'écraser, mais il avait peur de peur cette habitude qu'il avait connu pendant l'enfance.

La mère d'Elvan, la première concubine Aras, chef du registre impérial, l'avait élevé à travers les punition et les fessées, ne pouvant supporter l'idée que son fils perde face à Gusto, descendant de l'impératrice et le premier né de l'empereur, mais il avait aussi les bonnes manières ou face à une femme en pleurs, l’homme devait tendre poliment un mouchoir.

« Ne pleure pas. Merde. Ce qui est fait est fait, alors ça ne sert à rien de pleurer »

« Je ne peux pas perdre » S’il ne montait pas sur le trône, sa mère se pendra sûrement devant lui. Après être entrée à la cour impériale et être devenue l'épouse de l'empereur, Aras a projeté tous ses rêves sur son fils. L'accession d'Elvan au trône était son rêve, son but à atteindre.

« C'est aussi bien » dit-il « car si la Sainte s'est rangée du côté de la duchesse de Garth, c'est qu'elle ne se rangera pas du côté de moi »

Pendant ce temps, Elvan était sur les nerfs. L'attitude de Yeri avait toujours été ambiguë, ne choisissant pas Gusto, ni lui-même, elle n'avait manifesté d'intérêt pour personne si au début, il avait mis cela sur le compte de l'ignorance, mais maintenant, il en était sûr, elle avait dû se rendre compte des implications qu’entrainait le choix envers Gusto ou de lui-même.

« Ce que je ne comprends pas » dit-elle « c'est qu'elle se comporte si bien alors qu'elle est constamment enfermée dans le palais »

N’arrivant pas à comprendre ; le mot 'sainte' n'était pas un statut courant, alors elle ne pouvait que supposer qu'il s'agissait de l'une de ses capacités extraordinaires d’origine divine.

« Quel gâchis ! » Il avait l’impression d’être passé à côté d’un trésors, s’il avait su qu'elle était une telle perle, il n'aurait jamais accepté Carnier comme concubine, il aurait courtisée Yeri de tout son cœur et de toute son âme.

Mais c’était trop tard….

Elvan était un homme qui pensait que tout bijou qu'il ne pouvait pas tenir dans ses mains méritait d'être brisé.

******************************

L'empereur Edgar VII était abasourdi.

« Vous dites que ce n'est pas une princesse ? »

Il avait déjà entendu ce qui s'était passé aux funérailles de la duchesse de William.

« Lambeth. Le rapport est-il vrai ? »

« Comment pourrais-je mentir à votre Majesté ? »

« Huh »

Non seulement l'Empereur, mais aussi les nobles du Gel en parlaient bruyamment.

L'immense pouvoir divin que la Sainte avait exercé comme une force silencieuse face à l'entêtement inflexible de Madame Carnier et avec cela comme point de mire, l'histoire selon laquelle Valia pourrait réellement être la princesse dont on parlait était diminuée ou complètement enterrée.

« C'est étrange »

Les paroles de la sainte ne correspondaient pas à la partie de l'oracle que le Temple sacré n'avait révélée qu'à l'empereur, non seulement elles ne collent pas, mais elles la contredisait directement, se sachant ce qui était vrai, l'empereur secoua la tête.

« Qu'y a-t-il, Votre Majesté ? »

« Rien. Je pensais que les émissaires étrangers seraient écoeurés par la présence d'une telle sainte parmi nous »

J'entendais déjà les émissaires étrangers demander à voir la sainte « Nous paierons une somme modique pour avoir le privilège de vous voir, mais nous ne pourrons pas vous trouver à mains nues »

Il ne toucherai pas à la propriété privée de la sainte ; cependant, il y avait un certain nombre de conflits dans le processus ainsi l'empereur, sensible au trésor, fit le calcul dans sa tête.

« C'est pour le bien de Votre Majesté. Ce qui aurait pu être une grande perturbation a été évité »

Finalement tout s'était bien passé, Lambton avait raison, peu importe que Valia soit une princesse ou non, du moins pour l'empereur car dans l'intérêt national, il valait mieux que le fait que la duchesse de Gart était une princesse reste un secret

« Surtout si l'on considère que le duc Garth se déchaînerait »

Ce serait un désastre si Shuden Garth devenait fou et éliminait le duc William car si Shuden avait prêté serment de fidélité à l'empereur, il ne l’avait pas fait celui de protéger la noblesse de l'Empire.

Les divisions internes de l’aristocratie étaient la recette d'un désastre. L'empereur, comme tout monarque avisé, préférait la paix à la violence et lorsque l'une des parties était clairement fautive, la punition était de mise.

« Lambton. Envoyez un chambellan prévenir le duc William »

« Comme vous voulez »

« Pour son imprudence, le duc de William se verra confisquer un an de revenu et son fils, Herne, est temporairement restauré à la dignité de duc mineur »

« Les souhaits de Votre Majesté seront appliqué »

La noblesse en Gel était un peu différente de celle des autres royaumes. La coutume voulait que le fils et l'héritier présomptif d'un duc reçoive un titre inférieur, comme celui de comte.

Cependant, Gel avait ses propres titres honorifiques, tels que 'duc mineur' et 'marquis mineur' et la révocation au titre de 'petit duc' laissait Herne sans titre, un vrai déshonneur.

Carnier n'était pas puni car Elvan avait déjà annoncé son intention de lui interdire de fréquenter le palais, donc pas besoin de plus de sanction que cette disgrâce.

Edgar VII ne savait pas comment la punir plus que comme l’avait fait le prince Lorsqu'un courtisan se comportait mal, il était puni par la disgrâce, c'était la méthode la plus courante.

Mais pour Madame Carnier, on pouvait difficilement faire cela, car son statut particulier ne disposait pas d’équivalant

« Je ne peux pas non plus la renier »

La punition sévère qui consistait à forcer l'Herne William à renoncer à son titre ducal, entre autres, était destinée à aggraver la punition de son sœur.

Le lendemain, la nouvelle de la révocation du titre de Herne William fit le tour des cercles sociaux.

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« Franz William ? »

« Oui, Votre Excellence »

Jamais Shuden ne s'était autant intéressé à la situation financière d'un autre noble. Le marquis de Romain avait été un fils ouvertement turbulent, et il n'avait donc pas eu besoin de le surveiller de près.

William était un peu différent, mais il restait un noble prestigieux et établi, et donc plus difficile que Romain.

Les nobles de haut rang avaient tendance à avoir beaucoup de richesses cachées, et il était très probable que certaines d'entre elles soient illégales, bien loin des yeux de l’état.

S’il fallait du temps pour les découvrir mais quelle qu’elle était l'étroitesse des lignes d'information, il y avait toujours un coût en termes de temps mais si c’était généralement le cas, Julian se considérait comme un 'aide de camp exceptionnellement compétent d'un génie exceptionnellement compétent'.

« Une mine de fer »

Shuden lit attentivement le document. Le nord du continent était exceptionnellement riche en mines, surtout des mines de fer de la plus haute qualité.

Le fer permettait de produire des armes de qualité et aidait une nation à se développer à pas de géant ;en d'autres termes, il était trop dangereux pour les particuliers d'en posséder secrètement.

En particulier à Gel, les mines de fer n'étaient pas reconnues comme propriété privée. Il n'était donc pas étonnant que la noblesse se méfiait de l'augmentation de la puissance de feu privée et qu'elle avait même limité le nombre de chevaliers par famille Même si une mine de fer étrangère était achetée, l'État devait en être informé ; le non-respect de cette obligation était considéré comme une quasi-rébellion et puni très sévèrement et si l'on ajoutait à cela les taxes exorbitantes, autant ne pas acheter de mine de fer.

« J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une mine de fer ordinaire, mais en suivant la piste, je me suis rendu compte qu'il s'agissait de....... C'était certainement au-delà du budget de n'importe quel royaume pendant plusieurs décennies »

C'était là que Julian aperçut les traces du duc William, pensant acheter les mines de fer en bonne et due forme, avec notification au royaume, mais non, il n'avait pas rencontré les responsables des mines en personne, et ses instructions avaient été transmises d'une personne à l'autre.

« D'après ce que nous avons vu jusqu'à présent, il semble probable que le duc William ait acheté la mine en secret, mais nous n'avons pas encore de preuves tangibles »

« Vous voulez dire qu'il pourrait faire marche arrière s'il se rendait compte qu'il était suivi »

« Oui, Votre Excellence, et c'est pourquoi nous allons être un peu plus prudents »

Il n'était pas aussi difficile qu’il le pensait de prendre William en flagrant délit, mais voulant être sûr de ses informations, Julian voulut faire quelques rapports supplémentaires et partit

Tome 4 – Chapitre 112 – La sincérité

« Une très belle nature morte, en effet. Madame. Avez-vous remporté l'enchère ? »

« Oui. Il y a beaucoup de nouveaux venus dans cette vente »

C'était là que se réunissait la noblesse, d'une exposition régulière appelée 'foire'.

La famille impériale de Gel avait compris très tôt l'importance de la culture, et ce n'était pas pour rien qu'elle se déplaçait à grands frais pour inviter des princesses et des princes du monde entier : elle se targuait en effet que son empire avait une longueur d'avance, non seulement sur le plan militaire, mais aussi sur le plan culturel.

De plus, la famille impériale entretenait depuis longtemps une relation amoureuse avec les arts, ce qui était particulièrement favorable aux artistes. Dans d'autres royaumes, les artistes étaient généralement parrainés par la noblesse sur un principe de mécénat individuel mais à Gel, c’était institutionnalisé par la famille impériale.

Les nobles de Gel étaient tenus de verser un pourcentage de leurs impôts au Fonds d'encouragement à l'art, ces taxes étaient utilisées pour soutenir les artistes de la ville et la cour impériale organisait également une exposition semestrielle.

On l'appelait exposition, mais il s'agissait en réalité d'une vente aux enchères caritative, où l'on pouvait racheter les œuvres des artistes que l'on avait parrainé et soutenus financièrement

Bien que cela donnait l’impression d’une double imposition, cela suscita un enthousiasme surprenant. Les artistes, systématiquement patronnés par la cour impériale, étaient d'une telle qualité qu'ils pouvaient plaire et attirer l'attention de l'aristocratie.

Par conséquent, l’argent des ventes se répartissait dans un cercle vertueux, entre l’artiste qui pouvait vivre de son art et dans le fond de soutien qui permettait l’émergence des artistes de demain

Les plus grandes dépenses de l'aristocratie concernaient les sculptures et les peintures, et nombre des plus grandes œuvres, en particulier ceux que Gel qualifiait de 'chefs-d'œuvre', avaient été créés à l'occasion de ces expositions impériales, rien que les peintures étaient un régal pour les yeux et la plupart des aristocrates attendaient ces expositions avec impatience.

La règle tacite voulait que chaque noble achète au moins un tableau, par simple respect envers le travail des différents artistes exposant donc Valia en acheta un aussi qui à ses yeux en valait bien la peine.

« La duchesse de Garth aime les peintures florales, n'est-ce pas ? »

« J'aime aussi la lumière délicate du soleil. Comme celle que la duchesse de Garth a achetée »

« Peut-être que les paysages lyriques sont plus agréables à regarder longtemps sans se lasser. Je vois que la duchesse a des goûts similaires aux miens »

Diana gloussa à côté d'elle cat maintenant toutes les dames qui intervenaient maintenant étaient devenues de ferventes collectionneuses d'art, et Diana savait quels genres de tableaux elles avaient achetés à l'Exposition impériale il y a deux ans, et aucun d'entre eux n'était un paysage rustique comme celui que Valia avait acheté aujourd'hui.

« J'espère que cela ne le dérangera pas si je l'accroche dans le bureau. »

Un joli tableau représentant un champ de tournesols.

Valia ne s'intéressait qu'à savoir si Shuden l'aimerait ou non lorsqu'il le verrait.

Le soir même, Shuden se frotta paresseusement le menton avec le dos de sa main droite.

« ......shu. Pourquoi continuez-vous à me regarder ? »

« Parce que vous évitez toujours mon regard »

« C'est parce que vous....... »

« C'est comme si je vous mangeais, et tout ce que je fais c'est vous regarder et vous m'évitez »

« Ugh » dit Valia en enfouissant son visage dans ses mains, sachant que Shuden la taquinait car il le faisait dès qu'il en avait eu l'occasion depuis qu’elle lui avait demandé de ne pas la regarder ainsi la dernière au lit, ces réactions l’amusaient beaucoup, mais c'était quand même gênant car elle ne parvenait pas à le regarder dans les yeux

« Madame ? »

« ....... »

Valia finit par couvrir les yeux de Shuden avec sa main, sa seule défense face a ce troublant regard

Seul Schuden, qui avait soudain les yeux bandés, souritn, ne marquant aucune surprise, il saisit les deux poignets de Valia, les écartant facilement de son visage, puis lui sépara les poignets d'un coup sec.

Valia s'effondra instantanément dans les bras de Shuden.

Leurs regards se croisèrent un instant puis Shuden pencha le menton et embrassa chaleureusement Valia. Sa prise sur son poignet se resserra. Le souffle de Valia se

bloqua dans sa gorge tandis que les baisers s'enfonçaient en elle, la dévorant. Shuden remonta l'ourlet de sa robe.

Valia était déjà mouillée. Shuden tira sur ses sous-vêtements et les retira. Son pénis prêt à l’action était maintenant pressé directement contre l'entrée de Valia qui le prit avec un peu de difficulté, les caresses étant plus légères que d'habitude.

Elle était bien lubrifiée, mais pas assez pour avaler facilement l'énorme pénis, se sentant envahie, son teint blanchie sous la sensation

« Hmph......, ça fait mal....... »

Shuden embrassa le coin de l'œil de Valia et ses mouvements, qui avaient été un peu brusques, devinrent un peu plus doux qu'auparavant, lâcha les poignets de Valia pour enrouler ses bras autour de sa taille fine, enfouissant son visage dans son épaule pour y respirer son parfum en embrassant chaque point sensible.

Une sensation érotique de chatouillement s'éleva et le corps serré de Valia se relâcha un peu, et Shuden, qui l'occupait, sentit le changement en lui presque instinctivement puis se remit sérieusement en position, sous l’effort de ses cuisses, son pénis s'enfonça avec force et en un instant, il plongea au plus profond d'elle.

« Shu ! Mmmmm ! »

Valia enroula ses bras autour du cou de Shuden, ses gémissements emplirent la chambre, sans le moindre soupçon de douleur malgré les mouvements de Shuden si sauvages. Valia haletait dans ses bras ; elle ne comprenait pas pourquoi cet homme était habituellement si doux, mais pas en ce moment précis

*****************************

Diana avait cessé toute activité sociale.

Ce ne fut que lorsque son ventre commença grossir sérieusement que Diana cessa toute activité sociale, en réalité son médecin lui avait recommandé de se reposer au manoir bien avant cela, mais elle était trop triste pour le faire, étant une fervente adepte des relations sociales, et était même la maîtresse des thés organisés régulièrement ainsi l’idée d'être confinée chez elle ne lui était pas très agréable.

Le marquis de Joan était le seul à être inquiet, ils s’étaient disputés plusieurs fois à ce sujet, mais au final Diana dut céder face à l’insistance de son mari Diana croisa les bras en disant qu'il devrait une dette plus tard pour tout ce qu’il lui faisait subir. Valia se sourit pour elle-même, trouvant tout cela assez amusant.

Aujourd'hui, Valia alla au palais pour y prendre le thé avec Yeri.

C'était depuis ce jour ?

Depuis l'enterrement, Yeri se mit à fréquenter beaucoup de monde, que c’était dû à cause de son passé ou de sa nature de caractère, elle était très douée pour les relations sociales, voire même habile.

Mais Valia était secrètement inquiète car Yeri lui avait avouée qu'elle n'aimait pas sortir en public, reprochant la situation à Elvan

Valia s'inquiéta et lui demanda si elle allait bien, ce à quoi elle répondit d'une voix très sérieuse qu'elle allait bien.

[Je vais quand même le faire, dominer le cercle social de Gel].

Cela semblait tout à fait possible acr Yeri avait toujours aimé les bals extravagants, et elle s'était servie de sa réputation pour se faire rapidement un nom, au point qu'elle organisait maintenant ses propres gouters.

« Par ici, Duchesse de Garth »

Angela, la servante personnelle de Yeri, avait envoyé un domestique à l'avance ainsi après avoir été accueilli à l'entrée du palais extérieur, le serviteur escorta Valia jusqu'au palais de la Sainte.

Tout en ouvrant la marche, il jeta un coup d'œil à Valia avec la rapidité d'un serviteur.

Il était effrayant de constater à quel point la maison Garth était puissante de nos jours.

Carnier, la fille du duc William et concubine du second empereur, en avait fait tout un plat, mais même l'empereur s'était rangé du côté des Garth.

Au point qu'il avait sévèrement puni les William pour avoir pris parti.

Les Garth, qui avaient toujours été une famille unique, étaient devenus incomparables et intouchables et les nobles s’éloignant de la maison de William s'empressèrent de chercher à les rejoindre, mais il existait peu d’ouverture pour approcher le duc, en d'autres termes, la duchesse était seule éléments qui semblait abordable Les invitées étaient occupés par cette lutte pour la position mais Valia était seule et calme, semblable à un œil de cyclone ou la sérénité semblait régner alors que tout autour, ce n’était que tempête et vents violents donc pour Valia, tout se passait comme d'habitude et assistait régulièrement aux goûters de Yeri, escorté par Sean.

Strict, sévère et sérieux, le chevalier se méfiait mortellement de ce qui pouvait l’entourer ainsi les nobles n'osaient pas s'approcher de Valia pour la saluer, mais tous les nobles correctement informés savaient que Valia était une habituée des goûters de Yeri et cherchaient à faire coïncider leur arrivée avec la date au palais avec l'heure du goûter, mais la surveillance de Sean était implacable. Personne ne s'approchait d’elle, faisant reculer d’un regard féroce, donnant l’impression, d’un monstre protégeant une beauté fragile.

L'escorte silencieuse et meurtrière du Chevalier de Garth.

« Duchesse de Garth »

Cela faisait longtemps que Valia n'avait pas entendu une voix s'adresser à elle de la sorten la faisait stopper net puis elle se se retourna, s’étonnant de ce qu’elle voyait Sean était déjà en train de jeter un coup d'œil puis lui jeta un regard féroce depuis qu'il avait remarqué l’approche, et pourtant cette femme, malgré toute son inquiétude, s'était approchée de Valia à quatre pattes.

Elle rampa et appela Valia.

« Qui êtes-vous ? »

Il ne l'avait jamais vue auparavant donc naturellement, la voix de Sean prit une intonation meurtrière mais le serviteur la reconnut, paniquant puis intervint.

« Monseigneur, un instant »

« Oui, Sir. Madame »

Sean recula immédiatement d'un pas. Valia inclina la tête vers la femme.

« C'est un honneur de vous rencontrer, Troisième Princesse »

Valia s'inclina et Sean fit de même. La princesse faillit hoqueter à l'instant où le chevalier fougueux devint poli.

Les nobles étaient naturellement arrogants, il était de coutume pour eux de ne même pas baisser la tête s'ils pensaient que leur interlocuteur était moins puissants qu'eux, même si leur rang était élevé, et la Troisième princesse était de rang inférieur et était donc souvent ignorée, même par les courtisans.

« Ah......, non, ce n'est pas la peine d'être si poli, relève-toi »

La Troisième princesse semblait troublée, ayant entendu des rumeurs selon lesquelles la duchesse de Garth était douce, ce qui lui avait donné le courage de venir, mais elle ne s'attendait pas à un accueil aussi brutal.

« Puis-je vous aider ? »

« C'est....... »

« Votre Majesté, je crains que la duchesse de Garth n'ait un rendez-vous pour le moment

»

Le serviteur l'interrompit, surpris par l’intrusion, mais pour l'instant, sa priorité était de ramener Valia au palais, d’autant plus que la princesse Selma n'avait aucunement le même statut avec la duchesse de Garth

Un simple princesse impériale sans soutien était plus mal loti qu'un chambellan.

« Quelle impolitesse ! »

La voix froide lui fit froid dans le dos.

« Un serviteur ose interrompre la troisième princesse ? »

L'expression de Valia était glaciale au point de raidir de peur le serviteur, car s’il offensait la duchesse, qui était comme une véritable princesse, il imaginait sa vie écourtée

« Madame, je m'excuse ! »

« Est-ce que cette impolitesse doit être excusée ? »

Elle avait quand même connu sa part de regards pendant sa vie à la cour. Le serviteur s'était immédiatement incliné devant la princesse

« Troisième princesse, pardonnez mon impolitesse »

« ...... Soyez prudent à l'avenir. Partez »

« Oui....... »

Le serviteur devint maussade en s'éloignant à grands pas car on lui avait demandé d'escorter Valia jusqu'au Palais de la Sainte Dame, mais il n'avait pas réussi exécuter l'ordre, donc il était sure de subir des remontrance de la part d’Angela Le serviteur parti, Valia regarda à nouveau la princesse Elle avait des cheveux roux bouclés et semblait avoir à peu près l'âge de Valia mais sa robe était trop simple pour un membre aussi royal de la famille royale si le tissu était luxueux, les détails témoignaient d'un manque de soin même le moins exigeant des nobles le reconnaîtrait.

« La duchesse sait que je suis la troisième princesse »

« Vous pouvez le dire à votre guise. Troisième impératrice. C'est un statut différent »

« Non, c'est un statut, je ne suis pas un prince, je suis juste une princesse, loin du trône, et en plus, vous êtes la duchesse de Garth, vous avez le droit d'étudier la politesse »

Il n'y avait aucune malice dans sa voix mais pour une princesse, elle semblait prudente, signe d'une vie vécue dans l'ombre.

Non, en réalite il n'y avait rien à deviner car Valia avait vu sa vie de ses propres yeux.

Selma Ottiliana Rageloff.

Valia la connaissait, car c'était à cause d'elle qu'elle devint un servante d'escorte.

C'était dans le passé d’une autre vie

En tant que jeune fille à vie, Valia était tranquille.

Elle s'acquittait consciencieusement de ses tâches et faisait bonne figure aux yeux des maitres, mais elle ne se distinguait pas particulièrement, ne faisant rien pour attirer l'attention sur elle, pas invisible, mais elle n'était pas non plus très en vue.

La journée se déroulait comme toutes les autres, Valia marchait sur le pont qui enjambait l'étang du palais intérieur quand soudain, elle ressentit une étrange sensation, se retournant, elle vit une jeune fille qui se balançait sur le bord de la balustrade et pendant une fraction de seconde, leurs yeux se croisèrent La jeune fille lâcha sa prise sur la balustrade faisant paniquée Valia qui se précipita pour rattraper la jeune fille qui tombait. C'était presque un réflexe.

Normalement, une femme de la taille et de la corpulence de Valia aurait eu du mal à rattraper la fill mais Valia releva la jeune fille avec facilité, une autre servante fut témoin de la scène et appela à l’aide, les cloches sonnèrent à toute volée et, en un instant, le palais fut bruyant.

La jeune fille s'avéra être Selma, la troisième prince. C'était une grande affaire, car la princesse avait failli mourir. La servante, alarmée, demanda ce qui s'était passé mais Selma répondit avec désinvolture qu’elle essayait simplement de regarder le soleil sur l'étang et la servante crut Selma lorsqu'elle dit qu'elle s'était juste trop penchée et qu'elle avait failli se noyer.

Ce fut à Valia que revint le mérite d'avoir sauvé la princesse, reconnaissant son talent, la demoiselle d'honneur fut promue de servante à vie à servante d'escorte, gagnant en respect et se vit augmenter son salaire. Il avait fallu du temps pour qu'elle fut officiellement affectée au palais ainsi Valia fut temporairement affectée à l'escorte de Selma.

Selma n'avait pas grand-chose à faire d'elle, mais elle était gentille avec Valia. Mais elle était mal à l'aise avec la princesse, et elle le savait, sachant parfaitement que Selma n'était pas venue pour voir l'étang.

Elle allait se jeter dans l'étang, comme Valia l'avait vu de ses propres yeux.

La raison vint plus tard, et par hasard.

L'impératrice Arras essayait de marier ses jeunes filles, et tel des chevaux devaient être vendus, pas donnés ainsi Selma devait être envoyée dans le plus lointain des pays étrangers.

Son mari sera un prince d'un autre pays bien qu'il était prince héritier, il était roturier et beaucoup plus âgé que Selma sans compter qu’il avait la réputation d'être tyrannique et cruel. On disait qu'il s'était mis à dos les royaumes du nord qui avaient signé un traité de défense avec Gel, qu'il avait été vaincu par Shuden Garth au point de s’être totalement soumis devant lui

Une princesse de Gel qui allait être mariée à un homme qui gardait rancœur contre l’empire, Valia en avait les boyaux qui se tordait, comment aurait-elle réagit si elle devait se faire prendre par un homme qui ne méritait que d’aller en enfer Mais Selma n'avait rien dit, ne lui avait rien reproché. Elle l'avait appelée à part le jour où elle apprit que Valia avait été affectée au palais d'une autre princesse.

[Je sais que tu as de la peine pour moi.]

Valia, qui avait gardé la tête baissée, était un peu surprise, elle ne l'avait jamais montré auparavant. La jeune princesse rit, ce qui n'était pas caractéristique de son âge.

[Au fait, ne vous excusez pas. Je sais que cela semble contradictoire de dire cela......, mais la vérité est qu'au moment où je suis tombée, j'ai ressenti un étrange désir de vivre. Je pensais que je voulais vivre, mais vous m'avez tenu la main, et les mots de gratitude que je vous ai dits n'étaient pas un mensonge].

« Tu m'as sauvée alors que je voulais mourir, alors ne te sens pas coupable » Les paroles de Selma firent rougir les yeux de Valia, qui se sentit étrangement larmoyante.

[J'aimerais pouvoir te garder à mes côtés, mais hélas, je n'en ai pas la force. Tu ferais mieux d'être une servante d'escorte de l'impératrice plutôt que moi].

Parce qu'elle le pensait vraiment, et parce que c'était vrai. Valia partit pour le palais impérial et une fois affecté à un palais, il était très difficile pour un serviteur de se rendre dans un autre palais, car s'il était pris au mauvais endroit, il pouvait être accusé d'avoir tenté de trahir son maître et mourir une nuit sans que personne ne le sache.

Ce fut la dernière fois qu'elles s’étaient vus mais dans ce malheur la seule bonne nouvelle était que le mariage de Selma était tombé à l'eau.

Le mariage d'une fille impériale relevait exclusivement de la responsabilité de l'impératrice or, il n'y avait pas d'impératrice dans la dynastie actuelle, c’était donc la première concubine, Aras, qui assurait l'intérim. Comment Selma a-t-elle pu avoir un mari aussi ignoble ?

C'était sûrement l'œuvre d'Aras.

Et après ça, c'était.......

« ......Duchesse de Garth ? »

Valia sortit de sa rêverie au son de la voix de Selma qui l'observait toujours, prudemment, mais avec une expression interrogative.

« Sir Sean. Je dois transmettre votre message à la Sainte »

« Très bien, Madame. Que dois-je lui dire ? »

Valia regarda Selma et sourit un peu.

« Que le goûter aura un peu de retard aujourd'hui »

Tome 4 – Chapitre 113 – La sincérité Gusto était perdu dans ses pensées.

[Réduction. Dégradation].

[Le deuxième prince creuse toujours sa propre tombe].

L'ennemi d'un ennemi avait autant d’importance que l'allié d'un allié, tout comme les mauvaises nouvelles d'un ennemi était aussi bonnes que les bonnes nouvelles d'un allié.

Un petit groupe de nobles avaient arrêté de soutenir Elvan et même s’ils n'avaient pas encore ouvertement rejoint les rangs de Gusto, ils finiront par le rejoindre, car ils n'avaient nulle part où aller ainsi il n'était donc pas étonnant que le pouvoir d'Elvan s'affaiblisse.

Les nobles qui soutenaient Gusto avaient de larges sourires face à la déconvenue que subissait Elvan. Gusto était de plus en plus occupé à répondre à leurs attentes mais au milieu de tout cela, il y avait une tâche qu'il ne pouvait pas remettre à plus tard.

« Prince. Vous n'êtes pas occupé ? »

« Non, j'ai le temps de prendre le thé »

« Angela est une bonne buveuse de thé »

L'assistant de Gusto aimait voir que le prince aille voir le saint, mais il n'était pas le seul car la plupart des nobles qui soutenaient Gusto le faisaient aussi ; une sainte au statut social bien établi était le compagne idéale pour le prince.

Seuls quelques nobles ayant eux-mêmes des filles à marier se sentaient mal à l'aise mais en enfin de compte personne n’avait le statut ni le poids pour lutter contre la sainte Tout cela était tellement politique… Gusto en était parfaitement conscient

« Vous allez à une soirée de charité demain soir ? »

« Oui, j'ai reçu une invitation. N'est-elle pas jolie ? »

Yeri sourit et lui montra l'invitation brillant au soleil de l'après-midi. Un petit sourire se dessina aux coins de la bouche de Gusto n’ayant jamais vu une dame exhiber une invitation de la sorte.

« Sainte Dame. Le Second Prince Elvan vient d'arriver »

« Dites-lui qu'il a déjà un invité » dit Yeri sans se retourner.

« Oui, Madame »

Angela s'en alla à grands pas puis quelques minutes plus tard, elle revint, l'air perplexe pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille qui fit grimacer Yeri

« Prince. Pardonnez-moi, mais puis-je avoir un moment ? »

« Allez-vous voir ......Elvan ? »

'Oui. Il a quelque chose d'urgent à me dire »

Yeri se leva de son siège et pendant un instant, Gusto fut troublé. Un pas après l’autre, le dos de Yeri disparut et dans un reflexe, il l’interpella

« Sainte »

C'était un appel involontaire comme s’il essayait de reprendre son souffle. Yeri se retourna vers Gusto.

« Oui ? »

« Je viens avec vous »

« Hein ? Avec moi ? »

« ...... Je ne viendrais pas si cela vous mets mal à l’aise »

« Oh, non, venez avec moi »

Heureusement, Yeri accepta rapidement, Gusto se leva de son siège ; étrangement, l'idée de voir Elvan et Yeri seuls lui retournait l'estomac.

Elvan avait attendu, guidé par Angela, et il s'était levé d'un bond au premier signe de foule, se tournant vers Gusto, qui avait devancé Yeri

« Je vois que tu étais aussi avec elle »

« Je prenais le thé avec la sainte. Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Elvan avait perdu du poids, ce qui lui donnait un air plus vif qu'auparavant. Il salua d'abord les serviteurs et les servantes.

« Madame »

Elvan tendit à Yeri une boîte luxueuse et un bouquet de fleurs que Yeri accepta avec hésitation.

L'expression de Gusto se durcit car aucun homme à Gel n’aurait pas deviné ce qui s’apprêtait à être dit

« Je suis venu vous demander de m'épouser. Soyez ma femme, s'il vous plaît »

**********************

Shuden s'inclina devant l'empereur.

« Salutations à l'empereur »

« Levez-vous »

« Son Altesse Impériale »

« Asseyez-vous »

Shuden fut conduit à la droite de l'empereur, le siège le plus prestigieux accordé aux noble et en face de lui était assis Heisen, qui le regarda dans les yeux et s'inclina légèrement. Dans n'importe quel autre endroit, il serait passé sans le reconnaître, sans même s'incliner, mais en présence de l'empereur, il faisait preuve de politesse, Schuden lui fit un bref signe de tête.

[Je veux parler de Herne William, encore couvert de bleus sur tout le corps].

[Il est entré dans le palais assisté de deux serviteurs].

[Les dames qui l’ont vu riaient dans son dos].

Il y a quelque temps, Herne était rentrée au palais, contraint par un rendez-vous important après le duel de fait de nombreux nobles l'avaient vu à ce moment-là. Les rumeurs parvinrent rapidement aux oreilles de Shuden, qui apprit qu'il était brisé en plusieurs endroits.

Maintenant que son fils était dans cet état pitoyable, Heisen serait tenté de lui trancher la gorge mais au lieu de se soucier que Heisen puis l’approcher avec une épée, Shuden l’espérait et l’attendait ardument

L'empereur, qui ne pouvait ignorer le combat à peine dissimulé des deux ducs, toussota faisant mine de s’éclaircir la gorge, car l’ensemble des nobles de hauts étaient actuellement présents

Ne manquait que le marquis de Joan qui avait pris quelque jours de congés et était descendu au domaine avec Diana

« Comme je vous l'ai déjà annoncé par lettre, une grande mine d'améthyste a été découverte il y a quelques jours à la frontière du royaume de Franzian »

L'améthyste était une pierre précieuse très prisée, mais elle était également utilisée à d'autres fins, en effet elle était consommée en grande quantité lorsque les sorciers installaient des distorsions routières et donc très convoitée par Edgar VII, qui voulait augmenter le nombre de barrières routières dans son empire.

Le problème, était qu'il n'était pas le seul à la vouloir et la plupart des royaumes les plus proches de Franzian avaient les yeux rivés sur la mine, source de pouvoir et richesse

« Franzian nous a demandé un jour de retirer la moitié de notre armée des frontières de notre empire. Nous avons accepté »

« Et maintenant, vous nous demandez de renvoyer des troupes ? »

« Oui »

« Combien de temps s'est-il écoulé depuis que vous les avez retirées ? »

« Quelle effronterie de votre part »

« Vous pensez qu'il est facile de déplacer une armée de cette taille »

« Assez, assez, tout le monde se tait ! »

L'empereur leva la main et les nobles excités se turent. L'empereur soupira. Gel était le seul empire du continent et de nombreuses nations voisines avaient signé des traités de défense ainsi la simple présence des forces de Gel dans leur voisinage rendirent de nombreux royaumes méfiants.

La présence d'une grande armée à leurs frontières inquiétait ; au point que de nombreuses terres furent abandonnées par des gens qui ne voulaient pas vivre en marge d’un potentiel conflit armé. C'était pourquoi Franzian demanda à l'empire Gell de retirer la moitié de ses troupes.

« Je ne pense pas qu'il ait réalisé à quel point ce serait un poison. Trois royaumes limitrophes ont déjà envoyé des émissaires »

Franzian n'était pas un pays très puissant, il n'avait pas de ressources particulières et sa complaisance l'avait maintenu à l'abri des protestations et en paix et puis, de nulle part, une énorme mine, avec tous ses émissaires étrangers avides de récupérer les droits d’accès, Franzian aura bien du mal à les gérer

Le marquis de Logan demanda

« Votre Majesté, les royaumes qui ont envoyé des émissaires ont-ils des intérêts dans la mine ? »

« Pas tout à fait. Les veines de la mine se trouvent près de la frontière, donc si nous creusons, nous passerons la frontière de Franz en un rien de temps »

« Une bonne nouvelle se transforme en une mauvaise nouvelle »

« Mais c'est l'affaire de Franzian, n'est-ce pas ? »

« C'est exact. Il n'y a aucune raison d'accéder à leur demande, Votre Majesté »

« Quelqu'un d'autre pense-t-il ainsi ? »

La question de l'empereur suscita une réponse prudente.

« Votre Majesté, bien que l'attitude de Franzian soit compliquée, la situation est ce qu'elle est »

« Je suis d'accord, et qui aurait pu penser qu'ils auraient un filon minier aussi important

? »

« La poussière est à peine retombée après la guerre avec l'Est. Il serait dans leur intérêt à long terme de maintenir la paix »

La discussion était tendue puis l'empereur reporta son regard sur Shuden.

« Qu'en pense le duc Garth ? »

« Franzian est un royaume voisin du nôtre, et si une guerre éclate, elle arrivera aussi à Gel, et il est dans notre intérêt de l'empêcher »

« Cela signifie-t-il envoyer des troupes ? »

« Oui, Votre Majesté »

« Hmm.......'

L'empereur se caressa le menton.

« On dit que lorsqu'un homme change brusquement, il meurt. Heureusement que le duc Garth n'a fait que changer et qu'il n'est pas mort »

L’ancien Shuden ne craignait pas la guerre si la même question s'était posée dans le passé, Shuden aurait voté pour laisser Franz tranquille, puis serait allé le piétiner le moment venu mais cet homme n’existait plus aujourd'hui et l'empereur pouvait facilement en déduire la cause.

Il ne veut pas être séparé de la duchesse.

L'empereur regretta que le marquis de Joan fut parti à son domaine ; autrefois, c'était un petit plaisir pour lui de partager avec le marquis de Joan des histoires sur la façon dont Shuden avait changé depuis son mariage, et de rire avec lui.

« Mais, Votre Excellence, cela coûtera une petite fortune de relancer l'armée »

Le noble en charge du budget du côté militaire exprima son inquiétude mais ce fut Shuden qui lui répondit.

« Quel est le problème avec le coût ? »

Shuden regarda l'empereur.

« Votre Majesté. Au lieu d'assembler une armée, je vais demander un tiers des mines »

« Vous voulez dire que le duc se rendra lui-même auprès de Franzian ? »

« Oui »

L'expression de Heisen devint perplexe.

« Il me semble que la meilleur proposition soit celle du duc de Garth »

C'était une aubaine inattendue pour l'empereur ; Shuden était l'homme le plus puissant de l'armée et il était revenu victorieux de la guerre de l'année dernière avec l'Est.

Même s’il s’agissait d’une relation en monarque et sujet, il y avait des règles tacites mais il était un peu dommage d'être laissé pour compte lorsque quelque chose se produisait et la meilleure chose à faire aurait été de trouver un noble convenable à envoyer, mais Shuden s'était chargé de le faire.

L'empereur n'aurait pu être plus heureux.

« J'ai entendu dire qu'il s'agissait à la base d'une mine de fer » dit l'empereur « et maintenant je veux y aller et voir par moi-même »

Shuden répéta « Des mines de fer » en jettant un coup d'œil à Heisen qui resta silencieux. Le digne patriarche d'une famille prestigieuse avait changé, ses yeux s'étaient assombris et on y lisait une pointe de faiblesse alors qu'il affrontait les épreuves les unes après les autres.

« Je pense que nous avons fait le tour de la question et que nous devrions envoyer une équipe d'inspection à la mine de Franzian ».

L'empereur essaya de trouver quelques candidats appropriés.

« Votre Majesté »

Heisen, qui était resté silencieux pendant toute la réunion, prit la parole pour la première fois. L'empereur le laissa parler.

« Parlez, Duc William »

Heisen se leva immédiatement et inclina la tête comme le veut la coutume.

« Je demande à pouvoir parler en tant que représentant de l'inspection »

************************

Pendant ce temps, dans la maison secrète, Julian était occupé à inspecter des papiers lorsqu’un subordonné lui demanda d'une voix inquiète.

« Monsieur Julian. Ce plan n'est-il pas un peu risqué ? »

« Mmmmm....... Pour être honnête, c'est un peu risqué »

Pour attraper un tigre, il faut entrer dans sa tanière donc Julian avait déjà pris sa décision.

« Nous ne pouvons pas envoyer d'hommes, William n'est pas une cible facile »

Une mine de fer près de la frontière du royaume de Franzian, Julian prévoyait d'envoyer des hommes sous couverture car il y avait des limites à observer que de l’extérieur

« J'enverrai sept hommes à la frontière. Je t'ai donné la liste tout à l'heure, n'est-ce pas ?

»

« Oui, mais, Julian. Je pense que nous avons un peu trop de monde....... »

« Idiot, c'est le minimum requit. Il est deux fois plus difficile d'obtenir des informations d'un autre pays et tendre un piège l’est mille fois plus »

Il fallait prendre des risques, rien arrivait seul ni se réalisait sans y mettre toutes ses forces, Julian signa le document pour la dernière fois en grognant et marmonnant

« Peut-être que son Excellence devrait y aller en personne a Franzian »

Son subordonné regarda le document avec inquiétude.

***********************

« Je vous l'avais bien dit. Duc William »

Elvan regarda Heisen puis parla, son fils, l'héritier présomptif, avait été déchu de son titre, et lui-même avait perdu un an de revenu ; le visage du duc était creusé par la souffrance et l’inquiètude accumulée

« Je te dis que Garth va se faire prendre cette fois ci »

Le rapport des hommes d'Elvan concernait la mine de Franz.

********************

En ce début de soirée, Valia était affalée sur le bureau de la duchesse, ses longs cheveux noirs tombant en cascade dans son dos.

Elle se souvenait de son arrivée dans l'Empire du Gel.

Dans le royaume de Risa, elle n'avait besoin que de réconfort mais ne voulait pas faire de mal à Karl, ni mourir d'une mort atroce sous la lame d'Elvan, elle refusait de revivre les épreuves de son passé.

Valia s'était donc portée volontaire pour devenir princesse.

Après cela, elle fut incroyablement heureuse, tomba amoureuse de son mari, qui lui avoua aussi son amour. Elle passait ses journées avec Shuden, dans son château fort et solide, enveloppée dans son édredon douillet, plus qu’apprécier cela, elle l'aimait beaucoup sa vie

C'était juste que.......

[Duchesse].

Après cette première rencontre, Valia revui Selma plusieurs fois qui n'étant pas libre de quitter le palais, Valia se rendait au palais pour y prendre le thé avec elle. Au début, Valia aimait beaucoup Selma même si au début, elle avait eu du mal à l’apprécier sincèrement, mais elle s'était peu à peu rapprochée d'elle.

[En fait, elle voulait demander quelque chose à la duchesse.]

Valia savait que Selma était venue la voir dans un but précis mais elle n'avait jamais fait le premier pas jusqu'à ce que Selma prenne d’elle-même la parole ; qui finit par poser sa question avec beaucoup d'attention.

[Êtes-vous heureuse d'être mariée au duc de Garth ?]

C'était une question précise pour quelqu'un de si nerveux. Valia se demanda si c'était le genre de question à poser avec autant d'inquiétude. Valia hocha la tête une fois puis elle demanda.

[Pourquoi cette question ?]

[Parce que je serai bientôt forcée de faire un mariage arrangé, et je crains que la vie des femmes du palais ne soit pas très heureuse].

Selma avait été élevée dans le palais détaché depuis son plus jeune âge et n'avait eu aucun contact avec la noblesse mais même après son arrivée au palais principal, cela ne changea pas vraiment. Tout ce qu'elle voyait, c'était la vie de l'empereur et de ses concubines dans la cour intérieure et aux yeux de Selma, ils n'avaient pas l'air très heureux. Sa propre mère était une concubine mais il n'y avait pas de livres écrits spécifiquement sur la vie d'une femme dans un mariage arrangé.

[J'aurais dû l'écouter quand elle m'a dit d'arrêter de lire des livres inutiles et de commencer à cultiver mon éducation de femme].

Selma se gratta la joue d'un air penaud. Valia secoua la tête.

[Non, les livres que tu lis sont tous de bons livres].

Valia regarda les piles de livres à côté du lit de Selma. Lorsqu'elle était servante d'escorte, elle n'avait jamais été autorisée à entrer ici, mais maintenant, elle y était invitée. Pour la première fois, elle vit les livres que Selma avait lus ;des textes militaires, des études impériales, tous en lambeaux. Valia ne savait pas si Selma s'intéressait à ce genre de choses.

[Le poste le plus élevé qu'une femme puisse atteindre est celui d'impératrice, et je suis une princesse impériale, donc je ne peux pas être impératrice].

[Que j’aime ou pas ce genre de livres, j’aurais préféré naitre prince]

Valia jeta un coup d'œil à Selma, qui sourit amèrement en parlant.

Soudain, elle réalisa qu'elle avait été complaisante, négligente.

Valia ne voulait pas que Selma vive un mariage malheureux et comme les mariages avec des princes héritiers étrangers avaient échoué par le passé, alors celui-ci le serait aussi, pensa-t-elle vaguement. Choisissons un gentilhomme et essayons de convaincre Selma de l'épouser forte de sa position de duchesse de Garth, cela ne devrait pas être trop difficile.

C'était une idée stupide.

Valia n'avait jamais fait grand cas de son statut de duchesse de Garth, il n’était pas nécessaire de le montrer, et n’avait jamais l’utiliser comme un étendard, simplement parce que la seule chose qu’elle souhaitait était de vivre son quotidien dans la tranquillité, des choses dont Valia pouvait pleinement profiter sans avoir à l’exprimer, c’est ce bonheur qu’elle voulait transmettre a Selma mais elle se rendit compte qu’elle faisait fausse route.

[Rétrodragation].

Valia ouvrit la bouche, un peu impulsivement.

[La plus haute position à laquelle une femme peut accéder n'est pas impératrice, mais empereur].

Et elle ne regrettait nullement ses mots

Ps de Ciriolla : pour comprendre la logique a la fin, faut se souvenir que Gel est le seul empire du continent, donc Selma me peut pas devenir impératrice car cela signifierait qu'elle se marie avec un membre de sa famille proche, puis l'idée que la place la plus haute pour une femme n'est pas impératrice mais empereur, faut le comprendre comme l'empereur est celui qui détient réélement le pouvoir l'imperatrice n'est que la femme de l'empereur, on avait la meme situation en Angleterre, avec la reine Elisabeth avait techniquement un statut supérieur a son mari

Tome 4 – Chapitre 114 – La sincérité C'était une soirée tranquille dans le jardin du Palais de la Sainte, Yeri regardait les roses, la mâchoire serrée pendant que Gusto assis en face d'elle, l'observait attentivement.

Il savait ce qu'elle pensait.

Elle venait de rejeter la demande en mariage d'Elvan.

Angela partit avec un plateau de thé et d'autres friandises mais Yeri n'avait pas beaucoup mangé depuis la visite d'Elvan. « Je ne peux pas manger » dit-elle. Elle avait l'habitude d'être effrayée par le franc-parler de la sainte.

« Madame »

Le regard de Yeri se porta sur Gusto.

« Pourquoi avez-vous refusé la demande en mariage d'Elvan ? »

Yeri sourit, prenant tout cela à la dérobée car Gusto avait l'habitude de reposer la question quand il voyait qu'elle n'était pas convaincue.

« Comme vous l'avez entendu tout à l'heure, j'ai refusé en disant que je ne voulais pas épouser un prince avec une concubine »

Elvan se montra étonnamment conciliant, lui disant de garder le bouquet et la parure qu'il avait apportés, car c'étaient des cadeaux et à la question très, très polie de Yeri «

Voulez-vous rester pour une tasse de thé ? » il dit oui mais Elvan quitta rapidement le palais.

Gusto avait tellement envie de demander « Seriez-vous d'accord pour qu'un prince sans concubine vous demande en mariage ? » Il avala de justesse la question qui lui montait à la gorge sachant que c'était un aveu lâche, et se sentant ridicule d'y penser.

« Depuis quand vous vous en souciez, se dit-il, n’avez-vous pas vécu toute votre vie comme ça ? »

Sa tête le disait, mais sa bouche ne s'ouvrait pas complètement.

Gusto resta avec Yeri jusque tard dans la soirée si normalement, il n'aimait rien faire, rester tranquille, mais pour une raison ou une autre, il voulait juste être là.

Gusto ne comprenait pas très bien ce qu'il pensait.

« Vous êtes en retard »

L'assistant de Gusto, qui traînait les pieds à l'extérieur du palais, se dépêcha de le rattraper.

« Avez-vous eu l'occasion de parler avec la sainte ? »

« Pas beaucoup »

« C'est bien. Vous devez être en bons termes »

Cela m'aidera à devenir prince héritier.

C'était vrai, c’était un moyen pour obtenir ce dont il avait besoin, Gusto l'avait pensé au début mais il avait vu Elvan en faire autant et s'était demandé pourquoi le sourire de Yeri l'avait tant gêné.

« Yoan »

« Oui, votre altesse »

« Envoie quelqu'un au duc de Garth. Non, je veux que tu y ailles toi-même »

Gusto faisait les cent pas avec son aide, ce faisant, ses yeux fixes jetèrent encore deux fois un coup d'œil vers le palais.

************************

Shuden ne devait pas seulement stationner les troupes, mais aussi se rendre auprès en Franzian lui-même et servir d'émissaire. La première chose que Shuden fit, a été de désarmer partiellement les chevaliers de partant pas sur le front d’une guerre, ils n'avaient donc pas besoin d'être complètement équipés, tout en gardant une certaine puissance de combat

Après les avoir classés par ordre de compétence, il en choisit dix car Shuden prévoyait d'en laisser un dans l'Empire du Gel.

« Nous devrons laisser un chevalier pour escorter ma femme »

Les oreilles de Xeno se dressèrent et leva rapidement les mains.

« Votre Excellence, moi, je reste à ses côtés ! »

Les yeux rouges se tournèrent vers Zeno, sans mot dire. Zeno s'entraînait comme un fou ces derniers temps ; à part manger et dormir, il maniait son épée toute la journée, résultat ses compétences s'étaient tellement améliorées qu’il fut sélectionné partie des dix meilleurs, bien qu'il soit le plus jeune, poussant tous ceux qui l’avaient décriés à avaler leur mots au point de devoir s’entrainer en privé pour le rattrapper

« J'escorterai la dame avec l'honneur d'un chevalier ! »

Seul Xeno pouvait inspirer les chevaliers de Garth de la sorte.

« Suivez-moi »

« ....... »

« Sean. Tu escorteras ma femme »

« Oui, Votre Excellence »

Sean s'inclina pendant que Shuden jeta un coup d'œil aux chevaliers et ordonna.

« Vous autres qui avez été sélectionnés, préparez-vous à partir pour Franzian. Nous partons dans deux jours »

« Oui votre Excellence ! »

Les chevaliers se retournèrent et crièrent. Shuden partit le premier, et les chevaliers se dispersèrent, seul Xeno resta, le visage vide et las du monde.

« Viens ici, bâtard »

Les bagages devaient être préparés, Robin saisit Xeno par le col et l'entraîna avec lui

***************************

Valia avait été prévenue à l'avance que Shuden partait pour Franzian ;car lui-même avait été très occupé.. Valia toucha délicatement le tableau, bien enveloppé dans une étamine délicate, c’était un paysage qu'elle avait acheté lors d'une exposition impériale mais n’ayant pas encore été accroché dans le bureau, et Shuden ne l'avait donc pas vu.

« Valia »

« Oui ? »

Installé sur le lit, Shuden toucha la joue de Valia.

« Le Premier Prince a envoyé quelqu'un ce matin »

« Prince Gusto ? »

« Oui »

Valia pencha la tête.

« Que veut le prince ? »

« Il a dit qu'il voulait tenir la main de Garth »

« Ah. Une main. Une main......, oui ? »

Shuden avait dit cela avec une telle désinvolture que Valia avait failli s'y laisser prendre.

Ce n'est qu'au bout d'un moment qu'elle a compris ce qu'il voulait dire « vouloir lui tenir la main » aucun noble ne pouvait ignorer ce que cela signifiait.

« Shu. Peux-tu me dire quelque chose d'aussi important ? »

« Pourquoi pas ? »

Shuden était intrigué car sans vouloir faire de comparaison, Gusto était un prince plus gentleman qu'Elvan, il avit étendu son pouvoir indirectement, mais c'était la première fois qu'il disait vouloir unir ses forces, Shuden se demandait ce qui l’avait poussé à ce changement de cap

Valia était curieuse, demanda

« Qu'est-ce que vous allez dire, vous êtes d'accord ? »

« Eh bien, c'est mieux que le Second Prince, alors j'y pense »

Au départ, ils n'allaient faire disparaître qu'Elvan et les petites puissances qui le soutenaient, mais s'allier à Gusto permettrait de raccourcir le délai de la mise ne place de ses projets, et cela plaisait à Shuden.

« Vous pouvez me parler de tout »

« Ma femme peut aussi me parler de tout »

Valia plissa les yeux.

« Oui. Il y a beaucoup d'autres choses que je ne vous ai pas dites »

« ......hmm ? »

Les sourcils de Shuden s'agitèrent.

« Qu'est-ce que vous ne m'avez pas dit ? »

Valia ferma immédiatement la bouche ce qui fit sourire Shuden qui resserra son bras autour de la taille de Valia puis la souleva sur ses genoux. Valia, dont la vision s'était inversée en un instant, sursauta et s'agrippa à l'épaule de Shuden.

« Vous êtes sûre de ne pas vouloir me le dire ? »

« Mmmm....... »

Valia, qui feignait la contemplation, répondit.

« Oui »

« Vous me rendez triste »

Valia gloussa en enfouissant son visage dans la poitrine de Shuden. Le temps était chaud et l'affection qui circulait était apaisante.

[Vous êtes la première duchesse à dire cela.

Je ne veux pas du trône, mais j'apprécie les mots.]

Selma l'avait dit avec sincérité et Valia le savait car Selma était le genre de princesse qui n'entrait pas dans les batailles de succession, ne s'était pas distinguée par ses capacités, et savait que même avec le soutien actif d'une famille puissante, ce ne serait pas bon pour elle à long terme.

Plus nous parlions, plus nous étions d'accord. Selma n'avait pas beaucoup changé, ni hier ni aujourd'hui. Les yeux de Selma s'étrécirent lorsqu'elle demanda si elle pouvait demander une telle chose. Ces derniers temps, Valia participait activement à des goûters.

Shuden caressa les doux cheveux de Valia.

« Valia »

« Oui »

« Je sais que vous n'aimez pas le deuxième prince »

Valia s'arrêta un instant, relevant la tête, leurs regards se rencontrèrent

« Peut-être pouvez-vous me dire pourquoi ? »

A vrai dire, Shuden ne savait toujours pas pourquoi Valia détestait Elvan et il voulait savoir pourquoi, alors il chargea Julian de fouiner comme une souris, mais Julian n'arrivait pas à comprendre non plus. Il n'y avait aucun contact entre Valia et Elvan.

En conséquence, Valia avait l'étrange honneur d'être la première personne à apporter le désespoir à Julian ; un honneur qu'elle ignorait, bien sûr.

« Si vous ne voulez pas en parler, vous n'avez pas à le faire »

Pour raconter l'histoire d'Elvan, il faudrait remonter loin dans le pas, elle pouvait inventer au fur et à mesure, mais elle ne voulait pas mentir à l'homme qu'elle aimait et elle avait une foi..

« Shu »

La foi qu'il ne douterait pas de son histoire de mort et de vie antérieure

« Vous savez quoi ? C'est votre anniversaire dans peu de temps »

« ......Anniversaire ? »

« Oui »

Valia sourit si l’année dernière, elle ne connaissait pas la date de l'anniversaire de Shuden et lorsqu’elle avait demandé à Paul, il m'avait dit que c'était déjà passé alors cette année, elle comptais s’en souvenir

Shuden réfléchit un instant, en y pensant, c'était bien son anniversaire à cette époque de l'année, en fin d’été. Il ne l’avait jamais fêter avant, plus jeune, au sein du village de pêcheurs, ils etaient si pauvres la famille ne pouvait pas se permettre de fêter l'anniversaire de chacun de mes trois fils.

Surtout, Schuden n'était pas un homme qui s'aimait ainsi pour un homme qui détestait sa propre existence, fêter le jour de sa naissance semblait être une contradiction dans les termes.

« A Gel, nous ne faisons pas beaucoup de fêtes à moins que ce ne soit l'anniversaire d'un enfant......, mais dans mon pays d'origine, c'est différent, nous faisons de petits gâteaux et nous fêtons les anniversaires »

« Et vous ? »

« Oui. Alors....... »

Le jour où l'homme que j'aime est né, elle voulait le remercier d’être venu au monde, mais aussi de l’avoir rencontré mais Valia fut soulagée d'apprendre l'emploi du temps de Shuden sachant qu’il ne reviendrait pas avant son anniversaire.

« Je veux vous le dire quand vous reviendriez alors »

« Quand je reviendrai ? »

Pourquoi Valia attendait-elle pour se confesser ?

Elle savait qu’a partir du moment Shuden entendrait son histoire et ne resterait pas inactif car les mots de Valia l'affecteraient, d'une manière ou d'une autre.

Elle ne voulait pas mettre un fardeau de plus sur les épaules de son mari en ce moment sur cet homme qu'elle aimait tant.

« .....Puis-je faire ça ? Shu »

Shuden prit Valia dans ses bras ; qui se blottit dans son étreinte, se blottissant à son tour dans la sienne. Enfouissant son menton dans l'épaule de Valia, Shuden parle doucement.

« Avec plaisir »

Ps de Ciriolla : le jour ou Valia racontera son vecu... Elvan a interet a se cacher... car shuden va peter un cable

Tome 4 – Chapitre 115 – La sincérité L'homme était l'un des subordonné de Julian, l'un des espions de Garth, à sa marche prudente , Julian s'en doutait : la quantité et la qualité des informations glanées de l'intérieur étaient bien supérieures à celles glanées de l'extérieur ainsi le jeu en valait la chandelle.

En plus de cet homme, Julian avait déjà placé sept autres personnes dans les mines de fer et chacun d'entre eux était chargé de découvrir des secrets et de recueillir des informations après cet homme avait le rôle de rassembler les bribes d'informations qui lui parvenaient et à les rapporter à Julian.

« Que faites-vous ici ? »

Pendant un instant, l'échine de l'homme se mit à picoter, se retournant, et ce qui semblait être un gardien était maintenant derrière lui.

« J'ai laissé quelque chose ici pendant un certain temps et je suis venu le récupérer »

La voix de l'homme était nonchalante, contrairement à sa panique.

« Ah oui ? Trouvez-le et sortez. J'ai besoin que vous refassiez le portail »

« Oui. D'accord. »

L'homme poussa un soupir de soulagement, car il venait à nouveau de déplacer son regard quand dans le bruit sourd d'un coup à la tête, l'homme tomba en avant.

« C'est vrai. Je dirai ça à Garth »

************************

Heisen se prit le visage dans les mains en marchant dans la nuit sombre.

« Bienvenue, Votre Excellence »

« Vous êtes en avance »

« J'ai parlé à l'Empereur et lui ai demandé une avance. Il a été très aimable »

Heisen avait perdu tout respect pour Edgar VII au point que dans un cadre aussi privé, il avait même omis le titre de 'Votre Majesté'.

« Asseyez-vous »

Heisen s'assit sur la chaise que Soha lui avait préparée « Je l'ai » dit-il en retirant le manteau qui lui couvrait le visage.

« Tu l'as eu ? »

« Oui »

« Faites-le entrer »

Les serviteurs lui amenèrent l'homme parfaitement ligoté aux mains et aux pieds, et un tissu épais était noué sur ses yeux au point que Heisen fronça les sourcils.

« Tu l'as tué ? »

« Non. Je l'ai drogué et assommé »

« Bien, gardons-le en vie jusqu'à ce que le travail soit terminé, on ne sait jamais à quoi il pourrait servir »

L'histoire de l'espionnage de Garth durait depuis des années. Heisen avait un jour essayé de mettre la main sur de l'argent noir dans un royaume à l'ouest, et d'une manière ou d'une autre, il avait entendu le nom de Garth, se qui attisa sa curiosité Pensant qu'il pourrait être un partenaire d'affaires, il se renseigna donc, et quelques jours plus tard, il s’arrêta, n’arrivant à comprendre l’étendue de l’empire Garth au point que même un duc d'un pays jouissant d'une grande réputation n'aurait pas pu la mener à bien, il en était totalement dépité.

« Fouillez-le »

Les serviteurs dépouillèrent l'homme de ses vêtements et le fouillèrent, l’ensemble de ses bagages qui se trouvaient dans ses quartiers furent également apportés et fouillés mais rien ne semblait particulièrement suspect.

« Votre Excellence. Rien »

« Ce n'est pas possible. Regardez encore. Regardez dans tous les coins et recoins »

« Oui »

Heizen regarda nerveusement ses hommes quand soudain, quelque chose attira son attention, se levant de son siège et prit une plume d'oie sur la table qui se trouvait auparavant dans les bagages de l'homme.

« Votre Excellence, cette plume ne porte aucune inscription, c'est une plume d'oie ordinaire »

« Hmm »

Heisen fronça les sourcils en tournant la plume dans tous les sens car sa forme était étrangement différente de celle des plumes qu'il avait l'habitude d'utiliser, peut-être.

Heisen tourna la plume dans tous les sens puis d’un coup la plume et la stylo se séparèrent

« Je l'ai trouvée »

À l'intérieur du bâton de drapeau détaché se trouvait un petit morceau de papier, roulé en boule, Heisen la déplia le papier et lut les mots inscrits sur le papier.

« Sept rats ont été infiltrés »

Étonnamment, la plupart d'entre eux étaient loyaux envers William, mais tous avaient été soudoyés par Garth, Heisen en frissonna du sentiment de trahison tout en étant stupéfait de la capacité à acheter ses hommes.

Mais il devait avoir trop confiance en ses capacités, et c'est ainsi qu'il avait fini par se faire prendre

« Saisissez-les tous, pas un seul doit s’échapper, et coupez-leur la langue et les mains ! »

*************************************

« Salutations à Sa Majesté l'Empereur »

Edgar VII passa devant les servantes agenouillées et entra la cour de l'impératrice où la première concubine Aras, impératrice par intérim et chef de la maison de Gel, était couchée dans son lit. Soignée par ses servantes, elle se leva péniblement en voyant l'empereur.

« Votre Majesté....... »

« Ne vous levez pas. Restez couché »

L'empereur s'assit à la tête du lit, remplaçant la servante. Le teint d'Aras, si sain lorsqu'il l'avait vue quelques jours auparavant, n'était plus qu'un mauvais souvenir car son visage était pâle et ses lèvres exsangues.

« Qu'est-ce que ce changement soudain ? As-tu appelé le médecin du palais ? »

« Je l'ai déjà fait, mais le courtisan m'a dit qu'il n'arrivait pas à comprendre pourquoi le prince se comportait ainsi.......'

« Qu'est-ce que le prince a fait jusqu'à présent sans le dire à cet empereur ? »

« Je suis désolée, Votre Majesté »

La servante secoua la tête, impuissante. Aras saisit l'empereur d'une main faible.

« Votre Majesté, ne vous mettez pas en colère. Je vous avais dit de ne pas le faire »

« Huh »

Aras dit, les larmes aux yeux.

« Votre Majesté. J'ai un souhait »

« Dites-le-moi »

« Je veux que vous fassiez une prière rituelle d'ordination pour moi »

« Le rituel de la prière d'ordination ? »

Le rituel de prière d'ordination était une prière à grande échelle effectuée par l'impératrice de Gel lorsqu'elle était gravement malade, ou lorsque l'accouchement était imminent. Deux grands prêtres du temple sacré étaient invités, et les nobles des comtés de la capitale et plus étaient rassemblés pour offrir des prières.

« Impératrice. La cérémonie de prière d'ordination est un rituel réservé à l'origine aux impératrices, comme vous le savez »

« C'est mon souhait de toujours. Votre Majesté »

Toute sa vie, Aras avait convoité le poste d'impératrice et même si elle était devenue impératrice par intérim, avait exercé le pouvoir du trône, mais n'avait jamais été impératrice elle-même et l'empereur n'ignorait pas son désir.

« Mais je n'ai pas oublié mon identité, Votre Majesté, dit-elle, et je n'ose pas prier dans le palais principal. Je vous prie donc de m'accorder la permission d'accomplir le rituel de prière d'ordination, ne serait-ce que dans les palais détaché »

« C'est suffisant pour empêcher les fonctionnaires d’être troublés… »

À l'origine, il n'était pas permis de pratiquer ce rituel dans la rue, et encore moins dans le palais impérial c’était ainsi que le code de loi de l’empire de Gel préservait strictement la distinction entre l'impératrice et l'impératrice.

Mais aujourd'hui, la cour impériale était en pleine mutation, pour ne pas dire en plein désarroi, et les différents rangs étaient en ébullition, comme ils l'avaient été aux premiers jours de la fondation de l’empire.

« Je comprends. C'est votre souhait, et je ferai venir un prêtre au palais »

« Je suis reconnaissante pour la grâce de sa majesté »

« Reposez-vous, Je vous renverrai un conseiller »

Aras acquiesça. La servante suivit pour raccompagner l'empereur.

***********************

Quelques jours plus tard, u ne grande armée s'installa à la frontière entre Gel et Franzian sous le commandement de Shuden Garth. Franzian était un royaume

relativement paisible, mais il n'ignorait pas la notoriété de son commandant en chef tout comme les autres royaumes tout aussi intérréssés par l’exploitation minière

« En raison de votre demande de retour, nous avons mobilisé nos troupes à la hâte »

« Mes excuses, monsieur »

« Ne devrait-on pas saluer l'empereur, et non moi ? »

« J'enverrai un émissaire à l'Empire Gel d'ici un an, pour montre ma reconnaissance envers sa Majesté l’Empereur »

Comme l'empereur s'y attendait, les problèmes liés à la mine furent facilement résolus, valant mieux que les troupes de Gel soient stationnées dans Franzian plutôt que de subir une guerre à cause de la mine, le pays acceptant même de donner à Gel un tiers de sa part des mines ce qui n’était pas cher payer pour obtenir la sécurité dans son royaume

Ne pouvant pas simplement laisser l’armée stationné indéfiniment dans cette situation, il fut décidé de s’assoir autour d’une table pour discuter ainsi c’était à Schuden de faire pression sur les émissaires étrangers qui tentaient de s'ingérer dans les affaires du pays.

Ce n'était pas une tâche difficile mais cela prendrait juste un peu de temps, car la résolution pacifique était la première priorité.

Bien sûr, Shuden n'avait pas beaucoup de patience et si cela prenait trop de temps, il s’imaginerait se faufiler seul au milieu de la nuit, pour jouer la faucheuse et les effrayer, se serait même amusant de les voir s'enfuir dans leur pays, terrorisés

« Votre Excellence. Le duc William a envoyé un homme »

Heisen, qui avait été envoyé comme délégué à l'inspection des frontières et des mines de Franz, avait envoyé un homme.

« Votre Excellence, duc de Garth, je suis Daniel, aide de camp du duc William »

Shuden jeta un coup d'œil à Daniel, puis baissa les yeux sur ses papiers.

« Qu'est-ce qui vous amène ici ? »

« Son Excellence William m'a informé que nous devions parler longuement des mines de fer »

Au mot mine de fer, le regard de Shuden se leva. Ses yeux rouges brillent d'un éclat vif fit que Daniel inclina la tête.

« C'est urgent, et Son Excellence a demandé que vous veniez personnellement à la mine

»

******************

« Quoi ? »

Les sourcils de Julian se froncèrent au rapport de son subordonné.

« Vous dites que vous n'arrivez pas à le joindre ? Depuis quand est-ce le cas ? »

« Je n'ai pas pu vous joindre depuis hier »

« Si il n'est pas joignable depuis hier, il a dû se passer quelque chose avant »

C'était pourquoi il n’aimait pas travailler dans d'autres pays, les informations qui étaient censées arriver rapidement étaient plus lentes qu'une limace rampante, au point de se sentir tellement frustrer qu’il pouvait avoir envie de secouer ses subordonnés

« Faites vos bagages. Il faut aller en Franzian tout de suite »

« Oui, monsieur ! »

Julian observait ses hommes, courir avec une expression sérieuse

« Merde. Et si il est trop tard »

************************

Le palais Heng était une villa impériale et contrairement au palais principal, qui était situé au centre de la capitale impériale, le palais Heng était situé dans une partie moins peuplée de la capitale, donc plus calme.

Même le soir, il faisait encore clair en raison des longues journées d'été. Les vieilles dames qui venaient de finir de prier à l'autel bavardaient.

« Il me semble que cela fait longtemps que je n'ai pas prié pour l'ordination »

« La dernière n'a-t-elle pas eu lieu il y a plus de vingt ans ? Avant que Sa Majesté l'impératrice ne monte sur le trône »

L'empereur n'avait pas eu d'autre impératrice de son vivant, il n'y avait donc pas besoin d'une prière d'ordination pour cette génération.

Les dames furent conduites par leurs serviteurs dans une grande salle. Les prières se déroulèrent dans l'ordre et de nombreux nobles qui avaient déjà prié bavardaient dans la salle.

De temps à autre, quelques-uns se tenaient à l'écart de la foule, dont Carnier. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas quitté ses quartiers ; elle vivait comme en prison et avait pu quitter ses quartiers spécifiquement pour la cérémonie d'ordination.

Elle comptait les minutes, et le verre qu'elle tenait à la main était rempli d'un jus richement coloré.

[Tenez vous à l’écart de la duchesse de Garth et la sainte, je suis sûr que vous y arriverez].

Lui avait demandé Elvan ce matin, avant de partir pour le palais. Quelque chose semblait se passer, mais Carnier ne demanda rien de plus. Elle se dirigea vers la duchesse de Garth accompagnée de la sainte sans compter l’attroupement autour des deux femmes.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Pourquoi s'approche-t-elle ? »

Des regards défavorables se posèrent sur elle alors qu'elle s'approcha du centre et plus elle s'approchait, plus elle devenait provocante, elle dut fermer les yeux sur les regard de mépris qu’elle recevait

« Duchesse de Garth »

Valia se retourna au son de la voix. Carnier s'approcha d'elle, puis trébucha, prétendant qu'il s'agissait d'une erreur, son verre plein de jus colorer visant la robe de Valia. Cela ne pouvait même pas être un vrai problème, car cela pouvait arriver à n’importe qui..

Exactement.

C'était ce que Carnier imaginait, Valia recula d'un bond.

« ....... »

Le verre de jus de fruit roula sur le sol pendant que son contenu se repentit sur le sol.

Carnier était perplexe, ne réalisant pas qu'une dame pouvait se mouvoir aussi rapidement et quand l’attention se porta sur elle, les excuses sortit de sa bouche

« Je suis désolée, ma main a glissé et j'ai fait une erreur »

Elle essayait encore de se couvrir. Valia regarda le jus renversé sur le sol, puis Carnier l’observant d’un regard dur.

« Tu fais de drôles d'erreurs »

« ....... »

« Est-ce que quelqu'un d'autre a fait cette erreur ? »

La dame qui se tenait à côté de Valia se couvrit la bouche avec son éventail et se mit à rire.

« Je ne pense pas l'avoir fait »

« Moi non plus »

« Quoi, tu n'es plus une enfant....... »

C'était une réprimande moqueuse envers la duchesse de William, une ancienne mondaine, et elle avait l'air si pathétique alors qu'elle essayait de remonter dans les petits papiers de l’aristocratie, mais échouant à chaque fois.

Les jointures de Carnier étaient blanches, même si elle n’arrêtait pas de se rappeler de ce que Elvan lui avait demander de faire, elle ne pouvait pas laisser couler

« Qu'est-ce que je vais faire ? »

Mais surtout, il n'avait pas réussi à séparer Valia et Yeri, Carnier faisait face à un mur, elle ne pouvait pas les approcher avec la même tactique. Pour ne rien arranger, elle sentait le regard perçant du chevalier commandant du Garth le transpercer, car Sean n’avait rien rater de la situation

« Duchesse »

Il fallut un certain temps avant que Yeri ne murmura à l'oreille de Valia.

« Avez-vous entendu que le Grand Prêtre Mercil vient aujourd'hui ? »

« Quoi ? »

Valia fronça légèrement les sourcils car elle n'avait rien entendu de tel, n’ayant entendu seulement que seuls deux prêtres de haut rang étaient invités à la cérémonie de prière d'ordination car si elle avait su que le Grand Prêtre Mercil venait, elle aurait prétexté être malade et ne serait pas venue au palais.

«Je l'ai entendu quand je suis retourné à l'autel plus tôte»

Les prêtres vénéraient Yeri. Certains d'entre eux la considéraient comme un dieu incarné, lui disant tout ce qu'ils savaient à la moindre occasion, ce fut ainsi qu’elle apprit pour la venue de Mercil

« C'est un peu étrange, je pense que nous devrions rentrer »

« Oui. Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi, et j'irai en premier ? »

« Oui. Je serai juste derrière vous »

Yeri et Valia sortant ensemble en même temps attireraient beaucoup d'attention. Yeri discuta avec les dames avec une expression nonchalante sur le visage, jusqu'à ce qu'elle soit sur le point de s'éclipser lorsqu'il fut remarqué.

Les lustres du plafond se brisèrent tous en même temps.

« Ouaahh ! »

« Aaahhh ! »

On entendit des cris ici et là, et quelques personnes qui avaient été frappées de plein fouet par des éclats de verre tombèrent en sang et en un instant, ce fut le chaos.

« Madame ! »

Lord Sean traversa la foule et fut aux côtés de Valia en un clin d'œil, heureusement, elle n'avait pas été touchée par des éclats de verre et alors qu'il plaçait sa cape sur la tête de Valia, il eut un mauvais pressentiment. Quelqu'un avait délibérément brisé le lustre et l'avait fait d'un seul coup, ce n'était donc pas un individu isolé, mais un groupe.

Sean savait au fond de lui qu'il devait quitter ce palais immédiatement.

****************************

L'empereur termina sa prière là où seuls l'empereur et l'impératrice étaient autorisés à prier

Il s'agissait d'une cérémonie d'ordination pour l’impératrice Aras, mais Aras était techniquement une concubine et comme l'empereur ne pouvait que prier pour son épouse, il priait donc pour l'empire. Le grande prêtre a été spécialement invitée à venir.

L'empereur avait à peine terminé qu'un cri perçant résonna dans ce lieu majestueux.

« Au feu ! »

« Il y a le feu ! »

L'empereur paniqua, tout comme les prêtres qui priaient avec lui. Le bruit d'une course et se fit entendre car Lambton se précipita à l'intérieur.

« Votre Majesté, on dit qu'il y a un incendie dans le palais principal et que vous devez sortir de là ! »

« Un incendie ? Comment diable gérez-vous un palais ? »

« Mes excuses, Votre Majesté. La préservation de l’empereur passe avant tout, alors évitez-le pour l'instant »

L'empereur s'éloigna précipitamment de l'autel mais ce qui attira son attention fut la porte hermétiquement fermée, pouvant sentir un étrange courant d'air et presque aussitôt, le capitaine de la garde apparut.

« Votre Majesté ! »

« Capitaine de la garde. Vous avez appris qu'il y avait un incendie ? Vous devez aller protéger la famille royale et les nobles. Cet empereur se débrouillera tout seul »

Le visage du capitaine était sombre aussitôt l'empereur ressentit un étrange malaise.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Votre Majesté, vous ne pouvez pas partir maintenant »

« Pourquoi ? »

« Le palais......, le palais est verrouillé »

« Verrouillé ? Qui dans l'Empire oserait verrouiller le palais ? »

« C’est un déshonneur pour moi, s’il vous plait tuez moi ! »

Le ciel commençait à s'assombrir, de la fumée et des cris perçaient l'air au-dessus d'eux, l'Empereur jeta un regard à la porte fermée hermétiquement, puis se retourna brusquement.

« Capitaine de la garde. Si le palais est verrouillé, cela signifie qu'il y a beaucoup de troupes à l'extérieur »

« ......Oui »

« Plus que les gardes royales de cet empereur ? »

« J'ai bien peur que oui, pour autant que je sache »

« Etrange »

Chaque membre de la famille impériale a un nombre défini de gardes du corps et même en additionnant tous les gardes impériaux, ils étaient toujours moins nombreux que les gardes du corps de l'empereur, les restrictions étaient la pour veiller à cela

« Comment peut-il avoir plus de soldats que de gardes royales ? »

L'empereur regarda les portes du palais immobiles.

« Pourquoi bloquent-ils les portes au lieu d'envahir ? »

Ce dont il avait besoin en ce moment, c’était de réponses Ps de ciriolla : Carnier.. tu peux arreter la ... ca en est ridiculement honteux pour toi... et les evenement ont l'air de s'acceler

Désolé pas eu de chapitre hier, la je vous ai poster une vingtaine de pages d'un coup.. et si je peux j'en remattrais ce soir

Tome 4 – Chapitre 116 – L'honnêteté Sean n'était pas le seul à ressentir le besoin de quitter la salle, celle-ci étant un vrai désastre. La folie s’était emparé des nobles courant en tout sens essayant de sortir, ou ceux essayant de retrouver des connaissances, sans oublier les chevaliers et les serviteurs soutenant les nobles blessés

Sean se fraya un chemin dans la foule jusqu'à l'entrée, suivi par Valia, Yeri ainsi que plusieurs femmes nobles pourtant aussi accompagnées des chevaliers de leurs maisons respectives car comme il s'agissait d'un palais détaché, loin du palais principal, il n'était pas rare que les nobles soient accompagnés de leurs chevaliers respectifs Sean trouva juste dommage qu'ils n’étaient pas très bons, mais c'était mieux que rien.

Ce n'était pas normal, et Sean avait une bonne intuition, présentant que sortir de ce palais n'allait pas se faire sans heurts, ni problèmes

« Seigneurs, êtes-vous tous devenus fous ? »

Ils approchaient de l'entrée, mais un grand cri se fit entendre avant qu’ils trouvèrent assez près pour voir leur visage

« Laissez moi sortir maintenant, que se passe-t-il ici ? » cria le vieux monsieur.

Mais malgré les vociférations du monsieur, le chevalier qui se trouvait sur le chemin ne bougea pas.

« Un ordre de blocus a été émis pour ce palais. Retournez-y et attendez »

Les nobles qui s'apprêtaient à le rejoindre pour sortir murmurèrent tout comme les dames qui avaient suivi Valia.

« La salle est en désordre, nous ne pouvons pas y retourner ! »

« Qui a ordonné ce confinement ? »

« Nous ne faisons que suivre les ordres de nos supérieurs »

Le chevalier se détourna du vieux monsieur pompeux en lui répondant brièvement, pour continuer sa surveillance sévère face aux nobles qui tentaient de s'échapper, suivi chacun de leur chevalier d’escorte

Considérant le nombre important de nobles qui n'avaient pas encore quitté le palais, ce contrôle ne tarderait pas à dégénérer en pugilat. Il y eut un silence tendu, tendu par la tension et le mécontentement.

« C’est la garde royale »

« Gardes royales ! »

Les gardes royaux arrivèrent de l’extérieur, le haut gradé à la tête du groupe échangea un regard avec le chevalier qui gardait l'entrée, mais ce dernier qui semblait ne pas vouloir reculer quel que soit l'adversaire jusqu’à présent, s'écarta immédiatement L’espoir que le blocus soit levé, fut de courte durée, car les gardes de l'entrée se contentèrent simplement de regarder autour d'eux, comme s'ils cherchaient quelqu'un, mais leur regard se posa bientôt sur une seule personne ; des cheveux courts remontés sur les oreilles, contrairement aux dames habituelles de Gel, et la livrée de la grande prêtresse drapée sur ses épaules, tenue tellement unique au sein de l’empire C'était la sainte.

« Sainte »

Les épaules de Yeri tressaillirent alors qu'elle se tenait près de Valia, les mains tremblantes. Les gardes s’avancèrent vers elle et lui dit

« Sa Majesté l'Empereur m'a ordonné de ramener la sainte femme »

La réponse vint de l'autre côté, et non de Yeri

« Le palais en en désordre en ce moment, alors il serait préférable mieux de organiser cela avant de partir »

Le garde se tourna vers la source de la voix, et s'inclina bientôt légèrement.

« Duchesse de Garth »

Levant la tête, le garde se tourna vers Valia.

« C’est un ordre personnel de l’empereur »

« Je parlerai moi-même à Sa Majesté »

« Si nous ne suivons pas les ordres de l'empereur, nous serons punis, vous comprenez »

« Je promets au nom de Garth qu'aucun mal ne vous sera fait »

« ....... »

Réduit au silence, le chevalier se mordit légèrement la lèvre.

« On m’avait dit que la duchesse de Garth et la sainte seraient séparés ?! »

Cela complexifiait sa mission, surtout qu’il n'y avait pas que quelques nobles qui regardaient, et que ce nombre augmentait de plus en plus et avec autant de regards sur

elle, la duchesse de Garth, il était impossible de la traiter avec négligence. Le garde fit un signe à ses hommes et ceux-ci tournèrent leur attention vers Yeri.

« Sainte. Venez avec nous s’il vous plait »

Yeri recula d'un pas, terrifiée.

« Je …. je ne veux pas partir »

« Vous devez venir »

Ce fut a ce moment qu’il se saisit du poignet de Yeri

« Seigneur Sean ! »

La voix de Valia avait à peine franchi ses lèvres que Sean saisit le bras du garde, le retrounant d’un coup sec, le faisant hurler

« Aahhh »

« Tu es fou ! »

Son coéquipier à côté de lui sortit une dague de son étui accroché contre sa poitrine pour l’envoyer droit sur Sean.

« Eek ! »

« Le garde a donné un coup d'épée ! »

Il n'y avait pas un seul noble au-dessus du rang de comte dans la capitale qui ne reconnaissait pas Sean, le 'chef' des Chevaliers de la Garth, et pourtant ce simple garde lui donnait un coup de poignard avec tant de désinvolture ! La répression et le meurtre étaient deux choses bien différentes. Personne n'avait prévu l'affrontement entre les gardes et les chevaliers de Garth

« Vous tous, déposez vos épées et rendez-vous ! Ou je vous considérerai tous comme des traîtres......, Arrhh ! »

Le garde dont le bras avait été poignardé par Sean se retourna, il ne s’agissait pas seulement d’une ou deux personnes, car Sean était déjà venu à bout de cinq gardes simplement équipé du poignard confisqué plus tôt à celui qu’il l’avait attaqué de front Les expressions des chevaliers qui escortaient les nobles changèrent, déjà frustrés par ces hommes qui contrôlaient leurs maîtres. Il y avait aussi une partie d’entre eux qui se demandaient si Garth, le meilleur des chevaliers, pouvait être mis au pas puisque son propre chevalier avait causé l'accident en premier.

« C’est dangereux ! »

« Sortez ! »

Les chevaliers qui avaient récupéré les épées des gardes tombés au combat se joignirent au combat, profitant du chaos, les nobles se précipitèrent vers la sortie ; Valia s'était déjà éclipsée avec Yeri, suivi de près par Sean en avait également profité pour partir.

La situation était pire qu'il ne le pensait. Sean essuya le sang sur son visage en serrant les dents.

« Ce n’est pas la garde royale »

Il n'était pas devenu Chevalier Commandeur de l’ordre de Garth pour rien, si sa force inégalée était un atout, mais la formation de base de Sean était le maniement de l'épée, et avec les années possédait une connaissance approfondie de leur maniement Contrairement aux autres ordres de chevalerie, qui furent grandement réduits par la loi impériale, la Garde royale avait développé un maniement unique de l'épée avec le soutien total de la cour impériale si pour l'observateur occasionnel, la différence était minime, mais pour le connaisseur, l'angle sous lequel la chair était coupée est subtilement différent.

Le regard de Sean se durcit lorsqu'il para l'épée du soldat qui l'avait pris en embuscade par derrière, faisantt délibérément s'entrechoquer ses épées quelques fois de plus mais il ne fallut pas longtemps pour que ses soupçons subtils se confirmèrent.

« ....., des paladins… les Chevaliers saints ? »

« Pourquoi les Chevaliers du Temple seraient-ils ici ? »

La question resta en suspens pendant un moment. Sean allant directement vers Valia car sa sécurité était sa première priorité. Ce palais avait de grands jardins et un lac profond avec autour beaucoup d'arbres en fleurs, plusieurs chemins serpentait pour se diriger vers les portes du palais, et les nobles qui s'étaient échappés ensemble s'étaient déjà dispersés.

« Je suis en retard, Madame, je m'excuse »

« Ce n'est pas grave. Êtes-vous blessé ? »

« Non. Allons-y »

Sean s'élança, derrière lui Valia et Yeri lui emboitant le pas, dès qu'ils furent éloigné du palais, ils purent voir le désordre. Valia regarda la fumée et marmonna.

« On dirait que c'est en feu »

« Parce que c'est le moyen le plus pratique de détruire des preuves »

Sean répondit à voix basse, ses yeux scrutant toujours leur environnement.

« Sir. Vous parlez des gardes qui ont essayé de l'emmener tout à l'heure ? »

« Oui »

« J'ai croisé le fer avec eux, et ils se battaient comme des paladins »

« Les chevaliers du temple de ...... ? »

« Oui. Ce sont des chevaliers, mais la loi les empêche de tuer, alors ils sont entrainé pour briser les membres de leurs ennemis et les mettre hors d'état de nuire »

L'autre jour, il avait été curieux de savoir comment Xeno maniait l'épée, car sa technique lui paraissait étrangement unique, et il m'avait expliqué qu'il l'avait appris d'un paladin du temple. Reste qu’il ne comprenait pas comment un si grand nombre de paladins avaient pu pénétrer dans le Palais détaché

« On est presque arrivé aux portes »

Les portes apparurent après qu'ils s’écartèrent de la foule en panique, et les sourcils de Sean se froncèrent légèrement en regardant les portes hermétiquement fermées. Ce fut à ce moment-là qu'il entendit.

« Quelqu'un arrive, reculez »

La voix de Sean se fit plus vif, et tandis qu'il parlait, plusieurs chevaliers s'avancèrent, essoufflés.

« Qui êtes-vous ? »

Prêt à les affronter, mais les chevaliers étaient étonnamment tranquilles, ne montrantt aucun signe de volonté de tuer.

« Vous ne devriez pas être ici. C'est dangereux »

« Le prince s'est rebellé. Nous avons reçu l'ordre de l'empereur de vous mettre à l'abri, vous et tous les nobles »

« Trahison …………..? »

Yeri et Valia se regardèrent. La trahison, elles en avaient déjà fait l’expérience, et dans ce passé révolu où Elvan lui avait jeté la tête Gusto, le prince héritier, après l’avoir égorgé

« Oui, c'est pourquoi vous serez en sécurité si vous venez avec nous »

« Les portes du palais sont déjà bloquées par les rebelles »

« s’ils vous plait, partez vite, c'est dangereux »

Sean restait méfiant, mais son animosité envers les chevaliers s'estompait un peu alors Sean regarda Valia qui hocha légèrement la tête puis elle s'avança vers les chevaliers et leur demanda.

« Mes seigneurs, quel est le prince qui s'est rebellé ? »

« Le premier prince Gusto s'est rebellé »

Pendant un instant, les pas de Valia ralentirent, mais part cela, elle resta complètement impassible, et les chevaliers remarquèrent à peine le changement en elle.

Il a dit qu'il voulait s’associer à Garth

Elle se souvint parfaitement de la voix de Shuden qui disait qu'il pensait à s'associer à Gusto, disant que Gusto n'était pas mauvais et elle avait foi envers le jugement de son mari

Les cils noirs de Valia s’abaissèrent légèrement. Sean se tenait à côté d'elle mais tous les regards étaient tournés vers elle, et si elle le regardait maintenant, cela serait perçu comme.......

Cela serait perçu comme un ordre

Valia s'arrêta de marcher, et son menton se posa bientôt sur un ton de défi.

« Et l'escorte ? »

« Quoi ? »

« Vous voulez dire que moi, duchesse, je dois me promener seule sans escorte chevaleresque ? C'est désagréable »

« Oh, non. Mes excuses. J’ai commis un manque de respect »

Il arrive que des aristocrates pointilleux fassent ce genre de remarques, des nobles snobinardes qui ne voulaient même pas marcher sans escorte. Le chevalier s’inclina en s’approchant de Valia. Sean se rapprocha, faisant mine de guider la main de Valia vers le chevalier, et lui chuchota à l'oreille.

« Évite »

Les mots étaient courts, mais le sens était clair. Le chevalier s'approcha de Valia et lui tendit poliment la main, alors qu'elle s'apprêtait à y placer la sienne et à ce moment là, Sean saisit la main du chevalier et la repoussa d'un coup sec.

« Ack ! »

Le chevalier cria soudainement, Valia fit immédiatement demi-tour, attrapant au vol la main de Yeri et se mit à courir, une voix derrière elle criant « Attrapez la sainte ! » se mêlèrent aux autres cris.

ps de Ciriolla: voila.. de l'action.... Bravo a Sean.. on attendait pas moins de toi.... et personne ni croit a Gusto qui se rebelle... Elvan ton cv ne s'arrange pas... touche un cheveux de Valia.. et Shuden n'aura pas besoin de la vie antérieur de Valia pour te faire manger les pissenlits par lea racines... et nous on sera là avec le pop corn..

Tome 4 – Chapitre 117 – L'honnêteté

« Père » dit Aras, Première impératrice d'Edgar VII et mère biologique d'Elvan en regardant son visage dans le miroir de la coiffeuse avec ses lèvres peinte de rouge frémissante

« J'ai tout misé là-dessus »

« Votre Altesse »

Le marquis de Romain avait l'air nerveux. Le palais était vide aujourd'hui car toute la famille impériale s'était rendue au palais détaché, à l'exception d'Arras, souffrant, et des concubines de rang inférieur même l’empereur s’était absenté

« Cette ...... est dangereuse. C'est de la trahison pure et simple »

« C’est le cas, un trahison, père »

La femme de chambre ajusta les cheveux d'Arras, puis lui posa la couronne d’impératrice, sortit d’un coffret aux joyaux étincelants et contrairement à ce qu’elle avait montré devant l'empereur, le visage d'Arras avait l'air en bonne santé.

« Il y a plus d'une façon d'accéder au trône, n'est-ce pas ? Cela s'est produit à maintes reprises au cours de la longue histoire de Gel »

« Votre Majesté »

« C'est déjà arrivé. Il n'y a pas de retour en arrière possible »

Arras avait raison, cela c’était produit dans le passé ainsi le marquis de Romain ne pouvait qu'espérer que tout se terminerait comme prévu.

« Et, Père, la 'trahison' a été causée par le Premier Prince »

L'empereur, Elvan et Gusto s’étaient également rendu au palais détaché, Aras carressa le saphir incandescent sur sa tête mais ce saphir n'était rien comparé au coffre à bijoux de l'impératrice.

« Nous, Elvan, n'avons fait que trancher la gorge du premier prince qui a osé s’attaquer à sa Majesté »

**********************

« Premier prince, vous allez bien ? »

« Je vais bien. Merde »

Gusto serra les dents : il y avait une coupure nette sur son poignet où du sang rouge suintait à travers l'ourlet de sa chemise à l'endroit où la lame tranchante l'avait entaillé.

L'aide sortit un mouchoir de sa poche et noua le bras de Gusto.

L'aide se mordit la lèvre. L’attaque se produisit là où les princes priaient et la plupart ne purent y réchapper, seul Gusto s'en sortit de justesse, mais il se blessa au bras en esquivant.

« Qui pourrait bien faire ça....... »

« Ne me demande pas ce que tu sais »

Gusto étouffa un gémissement car si le palais impérial ne manquait pas de gens ambitieux très peu avait le pouvoir d’agir réellement, et si on devait nommer les suspects les plus puissants, il y en aurait deux. L'un est Gusto, et l'autre est.......

« Je me demandais pourquoi Elvan était si pressé de disparaître aujourd'hui. J'aurais dû me méfier »

Il avait trouvé ça bizarre, mais ne c’était pas méfier, et ce fut là son erreur.

« Comment a-t-il pu cacher autant de chevaliers dans le palais détaché ? »

« Je ne sais pas, lui et moi avons le même nombre de chevaliers avec nous aujourd'hui »

« ......Peut-être qu'il a soudoyé les gardes ? »

« Certainement pas…... Je ne pense pas »

La Garde était un ordre de chevaliers qui était exclusivement au service de l’empereur, prêt à mourir mais pour préserver le cadavre de l'empereur, ce n’étaient pas des gens qui pourraient trahir ainsi

« Je dois aller voir la sainte »

« Ah ? Mon humble ami, aller voir l'empereur en ce moment permettrait d'écarter les soupçons et serait plus sûr à bien des égards. Il y aura sûrement des gardes royaux sur place...... »

« Oui, je suppose, mais, Joan »

Gusto rabattit la manche de sa robe sur ses bras liés par un mouchoir faisant naitre une perle de sueur qui perla sur son front en réaction à la douleur

« Je sais que vous êtes surpris, mais essaie de réfléchir calmement. À votre avis, qui voudrait le plus que j'aille voir Sa Majesté en ce moment ? »

« Ce serait....... »

Si l'empereur mourait, la succession pour la prochaine couronne impériale n'était pas claire car il n'y avait pas de prince héritier attitré et seulement deux héritiers possibles au trône sachant que Gusto avait récemment réussi à associer à Shuden, le deuxième prince Elvan fut contraint d'entrer dans la mêlée politique sans résultat malgré ses efforts

« Si j'étais mort plus tôt, Elvan aurait jeté mon corps à côté de celui de l’empereur car la réponse serait alors simple : j'ai assassiné l’empereur et il m'a assassiné en se défendant de ma trahison »

Elvan serait alors l'héritier du trône alors que le cadavre de Gusto sera profané pour sa trahison.

L'assistant oubliant la situation , fit un 'Oh'. et l'admira

« Comme prévu vous êtes sage, mais ne vaudrait-il pas mieux que vous vous cachez dans un endroit sûr plutôt que de chercher la sainte ? »

« Oui. Je suppose que oui, ce serait plus logique mais....... Je ne sais pas »

« Quoi ? »

Yeri attirait les regards et Elvan était trop fier pour laisser à Yeri le soin de le rejeter, de fait une inquiétude qu'il n'arriva pas à formuler frappa Gusto en pleine poitrine.

***************************

« Je pensais que tu étais en train de prier ou quelque chose comme ça, mais je crois que ce n'est pas le cas »

Mercil leva les yeux sur Elvan qui s’assit sur la chaise en face de lui.

« Je suppose qu'il est un peu idiot de demander aux dieux de nous aider à capturer une sainte »

« Surveillez votre langage, second prince, il ne s’agit pas de la capturer mais de la servir

»

« Oh, il n’y avait aucune méchanceté »

Elvan leva les mains mais Mercil lui lança un regard désapprobateur.

« Pourquoi êtes-vous ici alors que vous devriez être en train de commander ? »

Il venait d'apprendre que Gusto avait disparu

« Je serai bientôt parti, mais avant cela, je suis venu dire une chose au Grand Prêtre »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Quand tout sera terminé, je veux que vous sachiez que....... »

« Tu veux dire après l'ascension du Prince sur le trône ? » interrompit Mercil. Les yeux d'Elvan se rétrécirent légèrement mais Mercil n'avait pas tort.

« Oui. Quand je porterai la couronne de l'empereur, les prêtres seront davantage surveillés, surtout ceux qui veulent entrer dans le palais »

Elvan mit les coudes sur la table puis posa son menton sur le dos de ses mains jointes.

Elvan parla d'une voix lourde.

« Je n'aurais jamais cru voir le jour où j'aurais autant peur des prêtres »

Mercil, qui fixait Elvan sans broncher, se mit à rire, comme si on lui avait coupé l'herbe sous le pied.

« N'est-ce pas grâce à moi que vous avez pu prendre le contrôle du Palais détaché aussi facilement ? »

Elvan regarda Mercil avec des yeux perçants, mais l'expression de ce dernier ne changea pas. Découragé, Elvan baissa la tête et expira en soufflant.

« Je l'ai toujours senti, mais le Grand Prêtre est un manipulateur hors pair »

Un prêtre était censé être vertueux et consacrer sa vie aux dieux, dire qu'un tel être était doué pour les intrigues était une moquerie mais Mercil ne haussa pas un sourcil, comme s'il s'agissait d'une provocation ordinaire.

« Mais maintenant que j'y pense, je suppose que c'est la faute de notre famille impériale, car nous faisons trop confiance aux prêtres qui vont et viennent »

Le rituel de la prière d'ordination était grandiose parce qu'il était réservé à l'impératrice. L'Empire de Gel n'avait invité que deux prêtres de haut rang, mais la prière nécessitait un plus grand nombre de prêtres qui était également accompagnés d'apprentis prêtres.

La croyance envers les dieux est répandue sur tout le continent et la cour impériale n'était jamais intervenue dans le nombre ou le personnel des prêtres qui allaient et venaient lors des cérémonies de prières

[Vous pouvez mettre n'importe qui dans une robe de prêtre et personne ne le saura jamais.]

Tant de troupes sont ainsi entrés dans le palais détaché et même pendant la cérémonie de prière, d'autres soldats déguisés continuaient à entrer sachant que le nombre de prêtres était une indication de la sincérité du temple que le soldat qui gardait la porte avait juste l’impression que quelque chose ne allait pas, mais ne se méfia pas plus, se refusant d’aller contre le temple alors il laissa faire tout simplement car après tout, le grande prêtre était venue personnellement , où était le problème ?

« Je le répète, vous devrez bien aller au bout »

Mercil était à la fois vexé et un peu mal à l'aise, de base il n'avait pas l'intention de venir dans le palais aujourd'hui, bien trop risqué, n’ayant l'intention de se contenter d'offrir son soutien et ses astuces, et d'attendre de voir, mais Elvan était inflexible, insistant pour que Mercil vienne en personne.

[J'ai mis ma vie en jeu, et je dois avoir le Grand Prêtre présent pour ma tranquillité d'esprit lorsque j'accomplirai la grande cérémonie].

Pour que tu ne puisses pas t’en sortir seul alors faisons de notre mieux dans ce projet

« Vous savez que si une fausse rumeur se répandait, je serai dans une situation embarrassante »

« Je t'ai dit de ne pas t'inquiéter, je vais devenir empereur de toute façon. Il ne s'agira que de quelques rumeurs, et qui va déterrer des rumeurs que l'empereur de Gel va enterrer ? »

« ......super »

Le travail avait déjà commencé, il fallait maintenant le soutenir pleinement et c’était ce que voulait Elvan.

« Grand prêtre Mercil. Veillez à la sécurité du saint. Car quoi qu’il en soit, Dieu l’a envoyé à la famille impériale en tant que représentant divin »

« Bien sûr que j'ai l'intention de le faire. Elle déménage simplement sa résidence dans le Grand Temple ou e lle vivra le reste de ses jours dans la paix et la prière »

Ce serait une vie de splendeur et de privilège sauf qu’elle ne pourra plus jamais quitter le Grand Temple jusqu’au dernier jour de sa vie

« Ah, oui, je croyais que vous aviez demandé que la duchesse de Garth soit également envoyée au sanctuaire ? »

« C'est une princesse oraculaire et elle doit être protégée au sein du temple »

« Hmm....... Vous allez donc faire en sorte que la duchesse vive une vie riche elle aussi ? »

« Bien sûr que non, elle a vécu une vie de luxe disproportionnée par rapport à son rang, et maintenant elle doit vivre une vie digne d'une princesse oraculaire »

« C'est la chose la plus agréable que j'aie entendue depuis longtemps »

Comptant bien après avoir récupérer la sainte, l'utiliser pour convoquer la princesse en Terre Sainte, avec Elvan, empereur de Gel, qui donnera sa permission ainsi il n'y aura plus personne pour protéger la duchesse de Garth.

« Même le duc de Garth n'aurait pas pu savoir » dit Elvan « combien le duc William a dû grincer des dents et verser son sang »

« Je doute que vous y ayez jamais pensé, Shuden Garth. Vous n'avez jamais pensé à la vie de ceux qui ont été lésés par vous, aux larmes qu'ils ont versées, à la vengeance dont ils ont rêvé. Tout cela est trop lointain pour un Shuden qui confortablement installé sans les féroces batailles de succession habituelles »

Après tout, on récolte ce que l'on sème. Comme cela va être excitant de voir la plus glamour des familles ducales tomber si rapidement.

Cela sera passionnant, Elvan se leva de son siège.

« Votre majesté le prince » demanda Mercil d'une voix fuyante.

« Avez-vous pensé à ce que sera votre titre lorsque vous serez couronné ? »

« Eh bien....... Je pensais me faire appeler Edgar VIII, en hommage au fait que l'empereur a été trahi par son fils et qu'il est mort injustement »

Bien sûr, le fils qui avait trahi son père serait Gusto, et non Elvan lui-même.

Ps de Ciriolla: Elvan prends pas tes rêves pour acquis... la chute n'en sera que plus douloureuse...

Tome 4 – Chapitre 118 – L'honnêteté Yeri prit une profonde inspiration en calant sa tête entre ses genoux pour calmer sa respiration. Ses épaules se soulevèrent et s'abaissèrent un instant.

« Vous allez bien ? »

« J’ai l’impression de mourir…… »

Que d’honnêté dans cette réponse au point que Valia rit un peu, oubliant la situation.

Pour l'instant, elles fuyaient à l’opposé des portes du palais, cherchant à s’écarter du chemin principal, en direction de la salle où les nobles attendaient qui était située près du centre du palais.

Valia ne connaissait pas grand chose à la géographie du Palais Impérial, mais Yeri la connaissait étonnamment bien, étant déjà venu ici, plusieurs fois dans le passé mais elle craignait que sa mémoire lui fasse défaut par le passage du temps, mais heureusement, tout était à l’identique de ses souvenirs

« Ce n'était pas aussi centré que les chevaliers l'avaient laissé entendre »

Toute personne connaissant bien la géographie du hangar aurait pu éviter les points centraux où l’on devinait le rassemblement des torches au loin, ainsi peu de chevaliers passaient sur les tracés secondaires du palais

« Cela ne veut pas dire que c'est sans danger....... »

Car une le centre sera contrôlé par les patrouilles, ils se dirigeront naturellement sur les chemins et couloirs latéraux du palais pour les rechercher dans les moindres recoins ainsi quiconque chercherait à s’enfuir ou à se cacher sera attrapé, surtout....... Les yeux gris argentés rencontrèrent ceux de Yeri.

« Sainte »

« Oui...... ? »

« Pouvez-vous courir un peu plus loin ? Juste un peu plus ? »

« Je, euh, je pense que c’est possible....... »

Valia tendit la main à Yeri la soulevant avec facilité.

« Viens, sainte »

« ...... J'ai du mal en ce moment »

« Quoi ? Tu es fatiguée ? »

« Oh, non, je vais bien »

Pourquoi me soulèves-tu si légèrement ? Tel un homme très fort....... Yeri regarda le dos svelte de Valia en secouant la tête.

*****************************

Un jeune prêtre entra prudemment dans la salle de prière après le départ d’Elvan

« Grand prêtre. Nous avons perdu la sainte »

« Quoi ? »

Le grand prêtre Mercil haussa la voix de surprise, puis jeta un coup d'œil autour de lui car si Elvan était déjà parti, qui savait quelles oreilles indiscrète, le prince rusé avait pu laisser derrière lui.

« Dites aux paladins qu'ils doivent amener la Dame, a tout prix »

« Ce sera fait »

Mercil se revêtit d'une robe de prêtre et fit entrer les paladins ne se distinguantt pas des soldats d'Elvan ; rien d'étonnant à cela, au milieu de ce chaos surtout que certains d'entre eux portaient même l'armure des gardes royaux, Elvan était en train d’usurper l’identité de l’empereur et Mercil en avait profité pour faire volé l’identité des gardes royaux

« Je suppose que vous avez pris toutes les dispositions nécessaires ? »

« Bien sûr. Grand Prêtre Dès qu'elle sera entre nos mains, nous quitterons le palais »

« Très bien. Vu les circonstances, outrepassez le rapport intermédiaire. Emmenez-la dehors, et je répète, ne la griffez pas et ne la blessez pas. Elle doit être traitée avec le plus grand respect »

« Oui, monsieur. C'est compris »

Il avait déjà préparé la voie pour une sortie furtive du palais. Cela valait la peine de continuer à envoyer des prêtres espionné sous prétexte d'une cérémonie d'ordination.

« Elle pourra jamais être enlevé par le second prince »

****************************

Shuden s'appuya sur son siège, le regard fixant paresseusement le noble plus âgé.

« D’accord. N'est-il pas temps d'exposer votre but, duc William ? »

Heisen gloussa doucement mais le regard de Shuden restait sévère.

« En fait, ce n'est pas si urgent » dit-il « j'ai seulement demandé à voir le duc parce qu'il n'est pas toujours agréable de voir ses compatriotes dans un pays étranger »

« Je n'avais pas réalisé que le duc était un homme si affectueux »

« Je crains d'être plus rancunier que je n'en ai l'air, Duc de Garth »

« Je pensais que vous étiez plus inquiet que rancunier »

Shuden inclina son menton légèrement

« Fallait-il me séparer de mes chevaliers ? »

Seuls Xeno et Robin étaient derrière lui à présent, le reste des chevaliers de Garth attendaient à l'extérieur derrière une porte bien fermée.

« Ne sont-ils pas de toute façon juste derrière la porte, et....... »

Heisen émit un petit rire.

« J'ai bien peur que ce que je compte vous montrer ne soit pas à la portée de tout le monde »

« Hmm ? »

Heisen se tourna vers l'assistant qui se tenait derrière lui.

« Daniel. Faites-les tous entrer »

« Oui, monsieur »

Bientôt, sous la direction de l'assistant, des hommes furent amenés à l'intérieur, la plupart étaient morts ou assommés étroitement ligoté aux poignets malgré que les mains furent tranchées, et des linges séchés au sang étaient attachés autour de leurs bouches ainsi Shuden comprit instinctivement qu'on leur avait aussi coupé la langue.

« Sept, pour être exact »

Des visages livides aux traits tirés, less yeux de Shuden devinrent froids lorsqu'il reconnut chacun d'entre eux. Heisen demanda, détournant le regard.

« Vous ne les reconnaissez pas, duc de Garth »

« Quel manque de respect envers Son Altesse le Duc ! » s'exclama Robin, incapable de se retenir plus longtemps ; Heisen se retourna vers lui

« Vous êtes peut-être impatient pour un jeune chevalier, mais la jeunesse n'est pas une excuse pour le manque de courtoisie »

Heisen regarda Shuden.

« N’est ce pas ?, Duc de Garth »

Shuden leva une main, le regard fixé sur Heisen.

« Reste en arrière, Robin »

« ......Votre Excellence ! »

Robin recula d'un pas ainsi Heisen avait l'air satisfait, faisant tinter son verre de vin où un liquide rougeâtre exhalait un arôme lourd, buvant une longue gorgée de vin puis baissa les yeux.

« Il s'agit bien des espions de la famille Garth malgré que chacun d'entre eux avaient prêté serment d'allégeance à William. C'est le témoignage de l'habileté de Garth qu'il ait pu choisir les meilleurs d'entre eux et les acheter »

Mais tout cela se terminait aujourd’hui, car si au début, il avait ressenti un sentiment de trahison , plus tard en y réfléchissant il se dit que c’était une bonne chose : pour attraper un tigre, il faut entrer dans sa tanière, mais cela signifiait aussi que l'on risquait de se faire manger.

« J'ai beaucoup voyagé pour le travail et j'ai donc beaucoup entendu parler de vous, de votre surnom, car vos exploits et réalisations durant la guerre étaient si remarquable, que tous vous nommait ‘meurtrier’ »

Meurtrier dans les autres pays mais au sein de l'Empire du Gel, il était le chevalier invaincu. Il trouvait tellement risible la disparité entre les deux titres pour le même homme

« Un marquis que j'ai rencontré l'autre jour m'a demandé s'il était vrai que le duc de Garth avait du sang noir dans les veines au lieu du rouge »

Shuden répondit avec indifférence, comme quelqu'un qui vient d'entendre une blague ennuyeuse

« Mon sang est rouge, duc William »

« Bien sûr, c’est ce que j’ai répondu »

Heisen aspergea sur le sol ce qui restait du vin dans son verre puis laissa tomber le verre sur le sol qui se brisa dans un bruit sinistre

« Au fait, si le corps du Duc était coupé maintenant, est-ce qu'il y aurait du sang rouge ?

»

« Je ne sais pas ...... ce que vous voulez dire »

« L'air n'est-il pas un peu vicié depuis tout à l'heure ? »

Ce que cela signifiait…

A ce moment, Robin dégaina son épée, et les chevaliers derrière Heisen dégainèrent les leurs en réponse, Heisen pencha la tête et rit.

« Mon seigneur, mon seigneur. C’est trop tard »

Heisen se pencha en arrière, détendu de la même manière que Shuden l'avait fait la première fois.

« Même le duc a probablement entendu parler de cet encens empoisonné, un poison rare que l'on trouve parfois dans les mines. Il n'a aucun effet sur quiconque a mangé, ou même simplement bu de l'eau, mais....... »

Le vin renversé par Heisen s'infiltrait lentement dans le sol.

« Il agit comme un poison sur quiconque n'a pas mangé depuis plus de quatre heures. Le duc et les chevaliers de Garth sont arrivés ici il y a exactement quatre heures »

Shuden et les chevaliers de Garth n'avaient pas mangé depuis leur arrivée, cette information fut rapporté par les hommes de main qui avaient pris la place des hommes de main qui avaient trahi le duc William, car les Garth s’étaient méfier de la nourriture qui leurs avaient été servis

« Vous ne mourrez pas, votre sang coulant ne deviendra que temporairement noir, et votre corps perdra un peu de force......, mais cela devrait suffire, n'est-ce pas ? »

Au moment où Heisen terminait ses paroles, le xéno émit un craquement sonore en trébuchant, le visage de Robin, qui tenait l'épée, se teinta par l’embarras

« C'est la première fois que je vois du sang noir »

Heisen fit un geste, et les chevaliers derrière lui avancèrent prudemment. C'était la première fois que le duc William utilisait lui-même ce poison, trop difficile à obtenir et trop cher au vue de son efficacité rélative

Un chevalier de William tendit son épée vers Shuden dans l’attention de faire couler le sang

« Ce fut un plaisir, Shuden Garth »

Garth s’était montré trop prudent finalement

**********************

Le chevalier laissa tombé sa poursuite, Valia fronça les sourcil, se rendant bien compte d’une vérité

« Je suis maintenant sure, les chevaliers ciblent vraiment la sainte »

« Serait-ce le grand prêtre Mercil ? Ou Elvan...... ? »

« Peut-être les deux »

« Des fous furieux....... »

Yeri inspira. Valia avait raison à propos de la 'petite' course. Elle s'était délibérément placée devant deux chevaliers qui passaient, et lorsqu'ils s'étaient approchés d'elle, après avoir surgi de sa cachette pour courir dans l'autre sens mais en la voyant, les chevaliers l'avaient immédiatement laissée tranquille et changer de direction pour rattraper Yeri

Tout à l'heure, les chevaliers avait aussi essayé de capturer la sainte ........

Même pendant qu’elle s’enfuyait, elle entendit une voix qui la fit réfléchir, pas sûre au début, alors elle testa, et ce fut qu’elle comprit ; les chevaliers avaient avait un objectif ainsi c’était facile, tellement plus facile de distraire l'ennemi quand il avait une cible claire.

« Sainte, maintenant....... »

Valia venait à d’ouvrir la bouche qu’un des chevaliers apparut, les yeux injectés de sang tendant la main vers la cheville Valia pour l’attraper mais Yeri qui avait vu le chevalier avant Valia, devint blanc et cria.

« Valia ! »

Un battement plus tard, Valia retira son pied piétinant la main du chevalier avec sa chaussure lui brisant complètement la main faisant pousser au chevalier un cri étouffé.

« Kuck ! »

Valia frappa immédiatement le chevalier à l'arrière de la tête avec sa masse. Les yeux du chevalier se révulsèrent et il perdit connaissance. Yeri frémit et demanda.

« Va… Valia, ça va ? »

Yeri était si stupéfaite qu’elle ne sut continuer son questionnement, mais Valia était trop stupéfaite pour le remarquer ; son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, une fois assuré qu'elle allait bien, elle se mit à genoux s'accroupissant devant le chevalier évanoui. Elle n'avait pas besoin d'une épée longue mais une recherche rapide révéla une dague, que Valia récupéra avant de repartir à la recherche d’un refuge avec Yeri

« Attendez »

Elle était dans un endroit illuminé par le clair de lune, Valia scruta les alentours, puis s'arrêta. Elle évalua la longueur puis sortit la dague qu'elle avait emportée plus tôt de son autre main attrapa ses cheveux. Finalement c’était une bonne chose, elle n’avait pas fait une coiffe sophistiqué en vu du rituel, en jetant un dernier coup d'œil à la tête de Yeri, Valia coupa ses cheveux d’un coup de dague faisant écarquiller les yeux de Yeri

« Valia, pourquoi as-tu soudainement coupé tes cheveux ? »

« Je vais faire semblant d'être la sainte »

« ...... ? Faire semblant d'être la sainte ? »

« Oui »

Les cheveux de Yeri lui arrivaient juste au-dessus des épaules, donc Valia sa coupa les siens en cherchant la même longueur, enfouissant les chutes grossièrement dans le sol puis elle enleva la cape qu'elle portait pour la drapar autour des épaules de Yeri.

« Je t'ai dit tout à l'heure que tu devrais courir directement au palais de la princesse Selma, tu as dit que ce n'était pas très loin d'ici »

« Oui, c'est vrai. Ce n'est pas loin, mais......, Valia, tu ne viens pas avec moi ? »

« Non, sainte »

La tenue de grande prêtresse que Yeri avait plié et emporté avec elle, fut prise et jeter sur les épaules de Valia tout comme Yeri la portait

« Le palais de la princesse est trop petit pour que deux personnes puissent s'y cacher, comme Selma l'a mentionné plusieurs fois, alors je pense que vous devriez aller vous cacher »

La force physique de Yeri était déjà à sa limite.

« Alors tu es en danger....... »

« Tout ira bien, je suis la Duchesse de Garth »

Valia était parfaitement consciente de sa position, maitresse de la maison Garth, tout comme Shuden était le chef en titre de l'armée mais surtout, elle savait qu'elle n'était pas leur vraie cible.

« Je vais courir dans l'autre sens, parce qu'ils vont me prendre pour vous et ainsi me poursuivre »

« Mais......, mais c'est trop dangereux »

« Sainte »

Valia serra dans sa main la masse et les yeux de Yeri s'attardèrent un instant sur le luxueux objet contondant, ignorant totalement d’où elle était arrivé en possession de Valia, c’était avec cette arme unique et étrange que Valia avait frapper les têtes des chevaliers qui les poursuivaient.

« Je te protégerai, sainte, comme je l'ai fait dans les temps anciens.......»

Valia rit un peu.

« Il était une fois une jeune servante d’escorte qui gardait la Sainte »

Les larmes montèrent aux yeux de Yeri, ne pouvant pas trouver de meilleure façon de le dire, tous ses sentiments, tellement désolée et reconnaissante, mais aussi effrayée et craintive. Les horreurs du passé lui revenaient en mémoire et si cette fois-ci, Elvan jetait la tête de Valia devant elle au lieu de celle de Gusto ?

« Valia, est-ce que j'ai fait quelque chose de stupide ? Est-ce que j'aurais dû dire la vérité à Gusto et lui dire de se débarrasser d'Elvan ? plus tôt »

« ....... »

A vrai dire, Valia avait des regrets comme ça tout le temps, se disant que si elle l'avait dit à Shuden plus tôt, la situation n'en serait pas arrivée là.

« Tu as raison, Sainte. En fait, je ne l'ai pas encore dit à mon mari non plus »

Elle voulait juste lui dire......, de préférence le jour de son anniversaire, quand son cœur serait tendre, et qu'elle pourrait lui dire ce secret qu'elle avait gardé pendant si longtemps.

Un petit quelque chose de spécial, comme l’ajout de crème fouettée à un gâteau moelleux reliasse avec amour

Elle voulait juste partager certains de ses souvenirs Les regrets étaient toujours plus lents à réparer mais il fallait prendre ses responsabilités.

« Alors, on va s'assurer de rentrer saines et sauves, et si je le dis à ce moment-là, ce ne sera pas trop tard......, peut-être ? »

Yeri serra Valia dans ses bras.

« Nous devons revenir saines et sauves »

« Je le ferai, sainte »

Valia sourit en tapotant le dos de Yeri.

Ps de Ciriolla: je sais pas vous... mais la scène ou Valia se coupe les cheveux pour affronter seule le danger et dissimuler yeri... ma fit dans les oreilles ma musique ultra badass ou Mulan dans le dessin animé de Disney aussi se coupe les cheveux pour partir en guerre à la place de son pere en se deguisant en lui.... Comment ne pas y voir une similitude.. voir un hommage

Tome 4 – Chapitre 119 – L'honnêteté Heisen était le chef d'une famille vénérable de l'Empire de Gel ayant le titre de duc, il avait donc beaucoup d'informations sur la noblesse de l'Empire mais aussi sur les Chevaliers de Garth ; considéré comme les chevaliers les plus puissants de l'Empire, dont la force combative individuelle était bien supérieure à celle du chevalier moyen.

Heisen avait préparé son poison, mais au cas où, il avait deux chevaliers de plus dans son dos.

Shuden Garth l'avait autorisé à le faire avec arrogance, plus que de l’arrogance c’était de la confiance dans leur capacité car sans le poison, les quatre chevaliers n'auraient pas fait le poids face à Garth.

Dans des circonstances normales.

« Tsk...... ! »

Le dos de ma main fut légèrement entaillé par une lame et des gouttes de sang coulèrent par cette plaie ouverte

D’une couleur rouge vif.

Shuden saisit la mâchoire de Heisen avec sa main imbibé de sang avec une telle force que la mâchoire semblait se briser entre ses doigts et les yeux de Heisen semblaient sur le point de sortir de leur orbites

« Je te l'avais dit, duc William »

La voix était meurtrière, comme le grognement d'une bête.

« J'ai du sang rouge dans les veines »

Tous les chevaliers de William étaient morts, tués en un clin d’œil par Robin et Xeno au point qu’il était difficile de croire qu'ils avaient été empoisonnés.

« Faux....... »

La mâchoire de Heisen était serrée, et Shuden desserra un peu sa brise, s’installant de l’autre coté de la table bien en face du duc William

« Toi ! »

Sa mâchoire lui donnait l’impression qu’elle allait se briser à chaque mouvement, mais il ne pouvait s'empêcher de crier en se tournant vers Xeno

« Tu as été clairement secoué tout à l'heure au point de trébucher ! »

Xéno avait donné cette impression d’être empoisonné, même Robin se retourna vers lui, s'interrogeant sur sa réaction car lui-même n'avait rien senti, et pourtant fut surpris que ce type trébuche soudainement mais Xeno se contenta de hausser les épaules.

« J'essayais juste de faire genre, Duc, au cas où le contraire te mettrait de mauvaise humeur »

« ....... »

La mâchoire de Heisen tremblait, ses yeux injectés de sang fixaient Shuden comme s'ils allaient le déchirer.

« Comment......, depuis combien de temps es-tu au courant ? »

« Je le sais depuis que le duc a préparé de l'encens empoisonné »

« C'est ridicule, la pierre précieuse empoisonnée a été découverte après que je me sois débarrassé de tous les espions à ta solde ! »

« Après vous être débarrassé de mes espion ? » demanda Shuden tranquillement, la dessus Heisen eut comme une illumination »

« Je vois, ces sept-là n'étaient pas les seuls, n'est-ce pas ? Tu as laissé d'autres rats entrer chez William, espèce de bâtard sournois ! »

« Pas du tout. Il y avait bien sept personnes, Duc de William »

« Alors comment as-tu fait ? Les personnes du message ont été contraintes au silence!

Tous ceux de la note que vous aviez cachés ! »

« C’est exacte, Duc. Vous vous êtes occupé de tous, langues et mains tranchés »

Shuden se passa une main dans les cheveux dévoilant caché derrière des mèches blondes ses yeux rouges brillant d'une lueur cruelle.

« Mais ce duc semble avoir oublié d'où venait la note »

Une note de Garth, écrite par Garth.

« Il est si facile d'écrire les noms de tes hommes de main mon cher duc »

Heisen fut pris de convulsions à la limite de l’évanouissement

***************************

« Monseigneur, monseigneur, tout est fini ? »

« Oui, comme vous pouvez le voir »

« Aaah ! »

Julien se serra la tête à faire reculer d’un pas Robin, surpris par la réaction du chef des assistants qui se mit soudain à crier.

« J'ai couru sans m’arrêter pour voir la tête que ferai Heisen William »

C'était la première fois qu'il mettait au point un plan aussi élaboré pour gérer un noble aussi haut placé ; Julian en était presque excité de voir le visage contorsionné du Duc William

Mais il était arrivé trop tard, tout était fini, Julian se passa une main sur le visage.

« Phew....... Ça y est »

Après avoir rassemblé ses pensées, Julian se tourna vers Robin.

« Cela fait combien de temps que son Excellence est-il parti ? »

« Environ une demi-heure, je crois »

« Même si nous utilisons la distorsion de la route et que nous courons aussi vite que possible, il va nous falloir un certain temps pour arriver au Palais Impérial....... »

Julian fronça les sourcils, fit un geste vers l'assistant Suha qui s'approcha immédiatement tenant soigneusement dans sa main une boule de cristal ronde.

« C'est vrai, c'est le communicateur du Temple. Cela appartenait au Duc William ? »

« Oui »

« Wow, Peu de gens sont capable de reconnaitre cet objet....... Comment le saviez-vous ?

»

Comment peut-il savoir quelque chose qui n'est pas très connu ? Robin ravala la question qu'il voulait poser, sachant grâce à Sean, que Julian, le chef de cabinet de Garth, était un peu bizarre.

« Eh bien, c'est Xeno....... »

« Oh, le nouveau chevalier ? »

La question donna à Julian toutes les réponses dont il avait besoin.

« Aaaah. C'est vrai. Le chevalier était un apprenti prêtre, ça explique tout »

Les Chevaliers de Garth étaient en train de faire le tri dans les affaires du Duc William et cette boule de cristal était conservée dans les recoins les plus profonds du manoir, et sous elle, se trouvait un morceau d'or carré non identifiable.

Au début, les chevaliers pensaient qu'il s'agissait d'une simple décoration et ils n’auraient pas prêté attention à celle-ci si elle ne s'était pas soudain mise à tinter.

[Hahaha ! Duc William, est-ce que je sais ce que c'est ?]

Xeno l'a su immédiatement, reconnaissant un communicateur utilisé uniquement dans le temple. C'était un objet sacré, il ne pouvait donc être utilisé que dans un temple, et il y avait une énorme masse de puissance sacrée qui le soutenait. Shuden fit asseoir Heisen et lui demanda d'utiliser le communicateur.

[Votre Excellence, nous avons réussi à sceller le palais !]

Ce furent les premiers mots qui sortirent du communicateur dès qu'il fut mis en marche.

Le véritable tumulte se produisit après que Heisen eut terminé sa conversation, faisant mine de ne pas avoir de problème. [Nous avons réussi à piéger tous les nobles qui ont assisté à la Prière d'Ordination] furent les mots entendus juste avant que la boule de cristal ne s'éteigne.

L'expression de Shuden changea immédiatement, et après quelques brèves instructions, il sortit suivi de près par Xeno, bien sûr. Shuden ne lui avait même pas dit de le suivre et malgé les protestations de Robin, Zeno s'exprima sans ambages.

[' Bon sang, il est strictement interdit de sortir la sphère du temple !]

Son usage était strictement réservé pour communiquer sur les oracles, et sur la parole des Dieux. En d'autres termes, il fallait au moins un prêtre de haut rang soit impliqué dans cette affaire.

Et les prêtres que Xeno connaissait n'étaient pas à prendre à la légère pour s’impliquer à ca point, c’était qu’ils obtiendront forcément ce qu'ils veulent.

[Oh, je ne sais pas, j'ai vraiment un mauvais pressentiment, je vais y aller vite, laissez moi y aller].

************************

Les prières des princesses se terminèrent plus tôt que celles des princes, n’ayant pas vraiment de bons sentiments à l'égard d'Aras. Il n'y avait aucune raison de prier longtemps et sincèrement là où Elvan ne regardait pas.

Après cela, c'était le temps libre. Selma retourna dans son ancien palais où elle vécut de nombreuses années avant d'être rappelée au palais principal, se trouvant au milieu de nulle part donc Selma n'avait pas conscience de l'agitation qui régnait à l'extérieur.

« Tout va bien, ne pleurez pas, Sainte »

« Mais Valia est seule....... »

La sainte, toujours aussi noble et sainte, fondit en larmes, devant ce spectacle, Selma se dit alors que la sainte aimait beaucoup la duchesse.

« La duchesse est sage, elle a fait le bon choix, mon palais est trop petit pour cacher deux personnes, il serait plus sûr qu'elle s'enfuit dans le jardin »

Selma était calme mais dès qu'elle entendit toute l’histoire des événements,, elle chercha un endroit où cacher Yeri mais rien ne semblait vraiment convenir

« On ne peut pas se cacher sous le lit ? » demanda-t-elle.

« Je pense qu’ils chercheront directement là-bas »

Pendant son séjour au Palais Détaché, Selma avait dû subir périodiquement l'indignité d'une fouille du palais par les servantes d'Aras donc savait alors qu'elle pouvait vraiment fouiller partout, ouvrant et fermant les armoires, vérifiant entre les robes, commençant toujours par le dessous du lit

Là où les servantes n'ont jamais fouillé.......

Selma se mordit la lèvre perdu dans sa réflexion, soudain, son regard se posa sur l'ourlet de sa robe fluide, son regard s’éclaicit, prenant Yeri par la main et l'entraîna vers la salle de bain du palais.

« C'est ici que je vais me cacher ? »

Il ne semblait pas y avoir d'endroit où se cacher, juste une grande baignoire, une cloison et un mince rideau. Selma ouvrit l'eau ; un palais était un palais, après tout, et il y avait des conduites d'eau améliorées par la magie permettant à l’eau chaude d’arriver rapidement

En la regardant se remplir, Selma dit.

« Sainte. Je suis désolée, mais je pense que vous devez enlever certains de vos vêtements, pas tous, juste votre cape et votre robe »

« ......... vêtements ? » répéta Yeri, confuse.

« Oh, pourquoi ces vêtements ...... ? »

« Je vais entrer dans le bain, et tu vas te cacher devant moi.'

Même si les servantes d'Arras mettaient tout le palais sens dessus dessous, elles n'oseraient pas toucher le corps de la princesse car même de rang inférieur, elle restait de la famille impériale, cela se passait ainsi dans ses souvenirs

« J'allais te demander de te cacher dans ma robe......, mais comme tu peux le voir, la jupe de ma robe n'est pas très ample »

Pendant que Selma disait cela, elle attrapa le ruban de sa robe et le détacha. Yeri rougit un peu, mais suivit l'exemple de Selma et retira sa cape et sa robe. Selma suspendit la robe et la cape de Yeri dans l'armoire, les accrochant le plus naturellement possible pour pas qu’elle se fasse remarquer au milieu des autres tenues, même en premier lieu,

elle avait pensé sortir pour l'enterrer dans le jardin, mais elle ne savait pas quand un chevalier viendrait frapper à sa porte

« Quand ils auront fouillé mon palais et n'y auront trouvé personne, ils baisseront au moins leur garde dans ce coin »

Cette mère, ce fils, Selma les maudit intérieurement. Se déshabillant complètement, elle entra dans la baignoire. Yeri entra en hésitant un peu alors Selma l'attira avec ses bras.

« Tu ne t'étouffes pas ? »

« Non....... »

Yeri ferma les yeux et Selma était reconnaissante à Yeri d'être mince, grâce à cela, on ne la verrait pas de derrière et peu de temps après

Elle commença à entendre des bavardages, et avec eux, des voix d'hommes fortes.

« ..... sont là » murmura Selma à voix basse. Au même moment, un bruit fracassant vient de l'extérieur, celui de la porte qu’avait verrouiller Selma suivi du bruit des pas des soldats armés résonnant à ses oreilles.

« Selma, Selma ! »

Elvan, haletant, se dirigea vers la lumière. Les chevaliers qui s'étaient introduits avec lui se retournèrent aussitôt car il était sacrilège de regarder le corps nu d'une princesse, quelque soit les circonstances

« Elvan ? » demanda Selma sans se retourner. Elvan tressaillit et demanda.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

« Je prends un bain, comme tu peux le voir, et je suis nue, alors pardonne-moi si je ne te dis pas bonjour »

« Dans cette situation tu te trouves le moyen de prendre un bain tranquille....... »

« Quoi ? J'ai fini mes prières tout à l'heure, qu'est-ce qui se passe ? » demanda Selma d'une voix plate. Elvan ne répondit pas, ses yeux perçants scrutèrent la salle de bains mais il n'y avait rien pire ce n'était pas un endroit où quelqu'un pouvait se cacher.

« Mon frère ? »

A ce moment-là, le chevalier qui avait fouillé les moindres recoins de la pièce s'approcha d'Elvan et secoua la tête, indiquant qu'il n'avait trouvé personne.

« Non, non. Il ne s'est rien passé, alors ne sors pas de ta chambre aujourd'hui »

« C'est ....... Je n'avais pas vraiment l'intention de partir »

Elvan se retourna et quitta la salle de bain en se dirigeant vers les chevaliers qui attendaient à l'extérieur.

« Nous nous retirons »

Alors qu'il s'apprêtait à partir, le regard d'Elvan s'arrêta soudain sur un point.

« Attendez »

Cette robe.......

Les chevaliers d'Elvan avaient fouille le palais de Selma dans ses moindres recoins, et naturellement, ils avaient ouvert l'armoire pour la fouiller, n’y trouvant rien de particulièrement suspect. Elvan avait presque laissé passer l'occasion sauf qu'il y avait une robe dans l'armoire qui attira son attention.

Elvan la sortit de l'armoire. C'était une robe d'un blanc pur, appropriée pour une cérémonie d'ordination, mais le tissu était fin, et le fil d'or sur les manches était extravagant et même dans la royauté, le pouvoir et la position déterminaient le luxe dont on disposait

Ce n'est pas une robe que Selma devrait porter.

Elvan retourna dans la salle de bains avec la robe en fil d'or avec Selma toujours assise dans la baignoire, dos à lui. Elvan jeta la robe blanche sur le sol de la salle de bains.

« Selma. Je croyais que tu t'habillais de manière frugale »

Une robe coûteuse, le genre de chose qu'une noble très riche ou une femme impériale favorisée, gisait au sol

« Pourquoi y a-t-il dans ta garde-robe une robe qui ne vous es pas destinée ? »

« ...... »

Selma ne répondit pas. Elvan fit un sourire en coin car en y pensant, Garth, il avait appris que la duchesse et Selma se rencontraient régulièrement

« Il faudra que j'aille vérifier. Je serai dehors, alors habille-toi et sors, Selma »

Elvan se retourna et sortit, ajoutant .

« Selma, au cas où, tu ferais mieux de ne pas penser à des choses inutiles. Des chevaliers et des soldats montent la garde à l'intérieur et à l'extérieur interdisant toute possibilité de fuite »

D'ailleurs, il n'y avait pas d'autre endroit où se cacher dans cette salle de bains. Selma déglutit sèchement, le teint aussi pâle que celui de Yeri cachée dans ses bras. Oh, non, qu’est ce qu’on fait. Selma s’en mordit la lèvre.

« Prince ! »

La voix du chevalier provenait de l'extérieur de la porte à demi fermée de la salle de bain.

« J'ai quelque chose d'urgent à vous dire ! »

Le chevalier n'osait pas entrer dans la salle de bain, sachant que la princesse était nue.

Elvan jeta un coup d'œil à Selma, qui restait toujours immobile, et sortit. Les chevaliers qui attendaient à la porte de la salle de bain la refermèrent en claquant la porte.

« Qu'est-ce qui se passe ? »

« On m'a rapporté qu'on t'avait vu s’enfuir vers les portes du palais »

« Quoi ? »

Elvan jeta un coup d'œil à la porte de la salle de bain. Ses sourcils se froncèrent et il reporta son regard sur le chevalier.

« Quand est-ce que ce rapport est arrivé ? »

« A l'instant »

Les quartiers de Selma se trouvaient à l'opposé des portes du palais. Même si les dieux l'avaient favorisée et lui avaient donné des ailes, elle n'aurait pas pu voyager aussi vite.

« Presque une perte de temps »

Inutile de fouiller là où le saint n'était pas, il n'avait pas le temps. Elvan prit son chevalier et ses soldats et sortit directement des quartiers de Selma.

« Par où ? »

« Par ici. Plus loin »

La pluie tombait maintenant dans le ciel nocturne et seul le bruit des armures qui s'entrechoquaient emplit le palais.

Ps de Ciriolla: Yeri l'a échapper belle garce a Valia qui joue les appats... on est loin de la princesse a froufrou... j'adore

Tome 4 – Chapitre 120 – L'honnêteté Pendant ce temps à l’extérieur du palais, cela s’agitait dans les portes

« Pourquoi n'ouvrent-ils pas les portes ? »

« Il n’est pas normal qu’il y est le feu dans le palais ! »

La fumée noire qui s'élevait du palais était clairement visible depuis l'extérieur des portes. Normalement, le moindre début d’incendie au sein du palais était très rapidement éteint, mais pas cette fois et au lieu de disparaitre, la fumée s'élevait de partout.

« Mon seigneur. Il y a des gens de ma famille dans le palais »

« Ce sont les ordres de mes supérieurs, je n'y peux rien »

Les chevaliers qui gardaient les portes restaient inébranlables face à la panique proche de la folie des nobles s’agglutinant devant les portes.

« Vous voulez dire que vous n'ouvrirez pas les portes ? »

« Jusqu'à ce que ce que je reçoive un ordre dans ce sens, en effet »

« Ha ! »

En raison de la précipitation avec laquelle la cérémonie de prière d'ordination avait été programmée, de nombreux nobles n'avaient pas pu s'y rendre tout de suite mais lorsqu'ils arrivèrent au palais en retard, ils constatèrent que les portes restaient closes avec en plus une fumée âcre qui émanait de l'intérieur du palais donnait des nausées aux nobles, en particulier aux femmes qui étaient venus en nombres pour cette prière.

Ils eurent beau protester, les chevaliers qui gardaient les portes refusèrent de les laisser entrer, par aucun moyen au point que la colère montait en même temps de la force des protestations, le pugilat n’était pas loin, mais ceci n’avait aucun effet sur le chevalier, qui écoutait les protestations des nobles sans rien dire, finissant même par détourner le regard.

Soudain, les yeux du chevalier s'écarquillèrent.

« ....... »

Une gène extrême s’empara de lui, le laissant totalement muet et ce n'était pas seulement le chevalier qui paniquait, mais aussi l’ensemble des soldats autour de lui.

Les yeux rouges se déplacèrent sans expression.

« Vous avez dû oublier mon visage entre-temps »

« Mes excuses, Sir. Son Excellence Duc de Garth ! »

« Son Excellence le Duc ! »

Chevaliers et soldats s'inclinèrent rapidement devant Shuden Garth ; l'homme qui était parti pour Franzian s'arrêta devant les portes du palais solidement fermées, sans personne derrière lui, le gardien n’était posé la question si l’ordre de Garth l’avait suivi mais il sembla être venu seul

« Ouvrez les portes »

« .....Je crains que ce ne soit impossible, Votre Excellence »

« Vous contestez »

La voix froide glaça le chevalier. Déglutissant, le chevalier serra ses mains tremblantes.

« C'est un ordre de mes supérieurs. Ils m'ont dit de ne jamais ouvrir les portes du palais et de ne laisser entrer personne »

« Qui sont ces supérieurs ? »

« C'est....... »

Le chevalier n'ouvrit pas la bouche facilement alors Shuden passa devant le chevalier, comme s'il ne valait pas la peine d'y prêter plus d’attention, et se dirigea vers la porte mais immédiatement, les soldats lui bloquèrent le passage, face à cette action, son regard rouge s’obscurcit dangereusement

« Vous me bloquez le passage ? »

« Notre première priorité est d'exécuter nos ordres, Votre Excellence, et j'espère que vous comprenez......, Arrhh ! »

Dans un cri solitaire, le chevalier s'écroula sur le sol pendant que l'autre chevalier hurla de panique.

« Votre Excellence, c'est contraire aux ordres militaires ! »

« Tu dis enfin quelque chose de bien »

La vue du sang rouge qui éclaboussait son visage était glaçante et ce regard si féroce alors qu'il fixait le chevalier, comme un prédateur mordant la gorge de sa proie sans pitié.

« Désormais, quiconque me défie sera sommairement exécuté par ordre militaire, peu importe qui il est »

Sa voix hargneuse était remplie d'une intention meurtrière inouïe, faisant frissonner de terreur ceux à qui la menace était proférer

« Dernier avertissement, soldat Ouvrez les portes »

***********************

Elvan eut un sourire sanguinaire.

« Maintenant, il n'y a plus nulle part où fuir »

Un ricanement dirigé vers la sainte enfin capturée, ses courts cheveux noirs tombant sur ses épaules, sa tenue de grande prêtresse, parfaitement visible contre ce mur où elle était plaqué, lui bloquant toute fuite

Fixant le mur sans se retourner, ses cheveux et ses vêtements étaient trempés par la pluie à force de courir sans protection.

« Sainte »

Les épaules de sa robe tressaillirent. Elvan s'approcha d'elle en levant une main pour arrêter les chevaliers qui allaient naturellement suivre.

« Restez à l’écart, vous avez effrayé notre sainte »

Une moquerie subtile. Elvan prit le parapluie du chevalier pour s’approcher lentement d’elle, alors que la pluie s’intensifiait, créant une atmosphère fantastiquement dramatique.

Elvan aimait cette ambiance, cette situation, cette personne.

« Sainte......, non, Yeri Pian. J'aurais pu mettre 'Rageloff' après ce nom »

Si seulement, il n’avait pas été rejeter, il n'y aurait pas eu de jour comme aujourd'hui, pas de moment comme celui-ci.

« Mais c'est trop tard maintenant. C'est ton choix, alors pas de regrets....... Ce ne sera pas si mal, n'est-ce pas, Sainte ? »

Face à ce dos fin, ne semblant ne montrer aucune réaction, Elvan posa une main sur son épaule.

« Prince !! »

La robe blanche de la grande prêtresse tomba dévoilant un autre robe, avec un ourlet flottant dans le mouvement que lui imprimait la rotation soudaine et vif comme l’éclair, une dague acérée apparut pour se poser juste sous le menton d'Elvan.

« Quoi.., qui....... »

La voix d'Elvan était trop basse pour être entendu par les chevaliers, tenant fermement la dague au menton du prince, elle se baissa délibérément, se dissimulant ainsi derrière le corps plus massif du prince, si bien que les chevaliers ne la remarquèrent pas.

« Chevaliers, reculez »

« ...... quoi ? »

Une voix fine mais inébranlable perça les oreilles d'Elvan.

« Faites reculez tous les chevaliers. Dis-leur de ne pas venir même si vous criez »

Aussitôt les mots prononcés, du sang coula sur le menton d'Elvan, cela semblait si irréelle au point que les chevaliers se figèrent car aucun d'entre eux ne pensait que la sainte les défierait avec une telle dague et Elvan encore moi.

Jamais il aurait imaginé payer ce prix pour avoir baissé sa garde un instant, finir avec une lame sous la gorge et la menace était concrète, à la moindre erreur de sa part, cette chose tranchante lui transpercerait la mâchoire.

« ...... Partez tous »

La voix était étouffée mais les chevaliers ne reculèrent pas facilement, épées dégainées, ils étaient près à l’attaque, mais le rappel piquant de la dague s’enfonçant un peu plus dans le cou fit hurlé Elvan

« Vous êtes tous sourds ? Reculez ! Maintenant ! N'approchez plus ! »

Lentement, les chevaliers reculèrent mais ce ne fut que lorsqu'ils furent hors de vue que l'emprise sur la mâchoire d'Elvan se relâcha légèrement, face à face, un parapluies sur le sol et la pluie qui dégoulinait

« Vous......, vous êtes la duchesse de Garth, n'est-ce pas ? »

Ils n'étaient plus que tous les deux, Valia et Elvan.

« Pourquoi porter cette tenue....... Non, ce n'est pas grave. Comme vous l’avez vu, les chevaliers sont parti, alors laissez tomber »

« Laissez tomber quoi ? »

La voix calme appartenait indubitablement à la duchesse de Garth mais n'avait-elle pas toujours été d'une politesse irréprochable ? Elvan avait du mal à croire à ce décalage, se demandant presque s'il ne s'était pas trompé pendant un instant.

« Le duc de Garth...... vous a-t-il ordonné de faire cela ? »

Shuden était un chevalier incroyablement parfait et il ne semblait pas étrange qu'il avait appris à sa femme à se servir d'une épée, voir pire il avait peut-être prévu tout ce qu'Elvan allait faire.

« Je ne peux pas me dire que Heisen est mort »

Elvan serra les dents car pour l'instant, il devait se débarrasser de cette pensée

« Le duc de Gart a du mal comprendre. Je ne veux aucun mal à la maison de Garth, et encore moins à la duchesse ….S'il vous plaît, Duchesse, persuadez le Duc qu'il a écouté les mauvaises personnes et pris la mauvaise décision »

« Persuader ? »

Valia fixa froidement Elvan, elle en avait assez de lui.

« C'est ma décision »

Cette voix délicate était subtilement effrayante, mais il ne pouvait pas vraiment comprendre pourquoi. Elvan gesticula et réussi à attraper la main de Valia avec force mais cela ne dura qu'un instant car Valia se débarrassa sans peine la main d'Elvan.

Sa force était inattendue, faisant trébucher en arrière Elvan dans sa confusion. Valia resserra sa prise sur la dague pour lui enfoncer véritablement dans le cou Mais la pluie qui coulait la fit glisser un peu et la lame s'enfonça dans la mâchoire d'Elvan avec un mauvais angle. Valia se mordit la lèvre un instant.

« Je me suis trompée »

La dague n'était pas entrée exactement là où elle devait entrer, et pas complètement ratant le point vital souhaité car Elvan portait une armure jusqu'au cou sous sa tenue.

Valia lâcha immédiatement la dague et recula de quelques pas.

« Ugh ! »

Elvan poussa un grognement rude et ressortit la dague figée dans son cou, immédiatement du sang cramoisi jaillit de la plaie

« Sang....... »

Elvan mit sa main en compression pour endiguer le flot de sang qui s'écoulait de la plaie, reprenant en main la dague, se jeta sur Valia en la fixant de son regard injecté de sang, lui donnant un air grotesque et déformé par la rage

« Meurs ! »

Valia fit un bond sur la gauche, sa blessure au cou ralentissant le mouvement d'Elvan permettant à Valia de l’esquiver de justesse. Les yeux gris argentés, mouillés par la pluie, observaient attentivement Elvan.

Il n'avait que légèrement bougé mais déjà sa respiration devenait saccadée, et le sang continuait a passer entre les doigts de sa main toujours plaquer contre son cou

Valia déplaça la masse dans sa main droite enfin libéré de la dague car elle la tenait dans sa main gauche depuis le début qui grâce à sa magie devenait assez petite pour être cachée dans la paume de sa main mais là elle reprit soudain toute sa taille.

Les yeux d'Elvan s'écarquillèrent devant la vison de l'instrument contondant dans sa main gantée de dentelle blanche.

« Cette masse est....... »

Elvan, l'héritier présomptif du trône et forcement en tant que tel, il l'avait déjà vue dans la salle du trésor du palais. Une arme magique coûteuse et luxueuse, incrustée de gros rubis et ornée de toutes sortes de pierres précieuses mais il n'arrivait pas à savoir quand l’empereur avait pu la donner à Garth.

Comme il tenait à elle, comme il tenait à elle !

Il avait été distrait par une poussée de rage et de jalousie

« Craacc ! »

Un coup violent s'abattit sur Elvan.

*********************************

Longtemps après la disparition d'Elvan, Selma et Yeri retenaient toujours leur souffle.

L'eau était passée de chaude à tiède, mais depuis le seul bruit était celui de la pluie, plus de craquement d'armure, pas de claquement de lame.

« ......Je pense que tout va bien maintenant » murmura doucement Selma. Yeri, serrée contre sa poitrine, roula des yeux prudents. Elles sortirent de la baignoire froide, les pas feutrés sans quitter des yeux la porte de la salle de bains.

Il n'y avait pas de prudence inutile

« Sainte, as-tu entendu ce que le chevalier a dit tout à l'heure ? »

« Oui, ....... »

[On avait entendu dire qu'on avait vu la sainte s'enfuir vers les portes du palais].

Elle était tellement concentré sur Elvan qu’elle avait entendu clairement, la sainte courant vers les portes, ca ne pouvait n’être que Valia ; l’expression de Yeri s’assombrit devant cette réalité

Selma n'était pas plus rassurée. Elvan essayait de voler le trône, à partir de là tout pouvait dégénérer car normalement, il ne toucherait pas à la duchesse de Garth, mais il ne savait pas où il allait maintenant, la poursuivant car pensant qu'elle était la sainte, pour découvrir qu'il s'agissait en fait de Valia.

« Il pourrait tuer la duchesse »

D'ailleurs, il reviendrait sans doute ici après car Elvan n'était pas dupe, et il se rendrait compte que la sainte avait été caché ici

Il lui fallait donc sortir de cet endroit et s'enfuir. Vêtue de sa robe et de ses chaussures, Selma regarda dans son armoire repérant immédiatement la cape que portait Yeri.

« Cette cape est à toi ? elle ressemble à celle que portent les chevaliers »

« Elle m'a été donnée par Valia, et je pense qu'elle a été portée par Sir Sean »

« Si c'était Sir Sean, alors....... »

Selma tendit la cape, dont la couleur était plus foncée par l’humidité

« Elle est un peu lourde. Elle sera encore plus lourde si elle est mouillée par la pluie »

Le manteau de Valia autour de ses épaules, Selma fouilla dans son armoire et en sortit deux châles ; un châle simple et un châle avec un chapeau.

« Je n'ai qu'un seul châle avec un chapeau, mettez-le s'il vous plaît, car dissimuler la tête de la sainte est une priorité »

Yeri plissait les yeux plus que d'habitude, se sentant sur le point de fondre en larmes mais Valia ne s'était pas coupé les cheveux et n'était pas partie pleurer lamentablement.

Elle devait survivre sans se faire capturer, et c'était sa mission, donc noua le ruban avec détermination.

« Allons y, sainte »

En cette nuit de la rébellion, la pluie s'était transformée en une averse torrentielle mais elles ne pouvaient pas se permettre d'emporter un parapluie dans leur fuite.

Quelque temps plus tard, Selma regarda Yeri, le visage trempé.

« Nous devons couper ici, mais comme tu peux le voir, la route est un peu large »

« Tu veux courir ? »

« Oui. Il pleut beaucoup, alors si tu cours vite, ça ira. J'y vais en premier, et tu peux me suivre »

Yeri secoua la tête, et après un rapide coup d'œil, Selma partit en courant, suivi de près par Yeri mais alors qu’elles venaient à peine d'atteindre l'autre côté qu’un homme surgit de nulle part.

« Oh mon dieu ! »

Sa vitesse était fulgurante, Yeri pouvait à peine suivre le mouvement avec ses yeux que l'homme attrapant Selma en pleine course. Selma se débattait contre l'emprise de l'homme en essayant d'arracher les cheveux de l'homme.

« Madame, c'est bon, c'est moi »

Une voix était familière, arrêtant aussi la lutte, Selma chercha à apaiser sa respiration en aspirant une bouffée d'air. Devant le visage d'une femme, pas celui de Valia, Sean lâcha Selma sous l'effet de la surprise.

« ………Troisième princesse ? »

Les cheveux roux de Selma étaient tellement trempés par la pluie qu'il ne pouvait en distinguer la couleur. Les yeux de Yeri s’écarquillièrent

« Sir Sean ! »

Si le visage de Sean était propre, ses vêtements étaient couverts de sang ; il jeta un coup d'œil à Yeri, puis à Selma, et chercha autour d’eux mais Valia était introuvable.

« Où est-elle ? Cette cape doit être la mienne....... »

« Je l'ai empruntée pour le moment »

Porter la cape de l’ordre de Garth fut une stratégie gagnante pour être retrouver par leur commandant, Sir Sean, le visage trempé par la pluie Selma se tourna vers lui

« Les circonstances étant ce qu'elles sont, allons droit au but, monseigneur »

Ps de Ciriolla : Shuden est arrivé. pour sauver sa femme.... qui gère trés bien toute seule la situation et obtenant sa vengeance pour sa première mort... Ca c'est de la princesse badass... <3

Tome 4 – Chapitre 121 – L'honnêteté La main d'Aras, qui s'éventait, se figea pour se tourner vers son serviteur prostré.

« Qu'as-tu dit maintenant ? »

« Le duc de Garth vient de déclarer l'état d'urgence de premier ordre et a appelé la moitié des forces de sécurité de la capitale au palais détaché »

La moitié ?

Les lèvres d'Aras tressaillirent car ce n’était pas une force armé contre lequel Elvan pouvait espérer battre, Aras jeta un coup d'œil au marquis de Romain.

« Nous devons les arrêter. Père »

Le visage du marquis de Romain était devenu pâle.

« Votre Altesse, ce n'est pas quelque chose que l'on peut arrêter »

'Je suis l’image de l'impératrice, père, l’empereur lui-même me l’a affirmé et il m'a confié le contrôle total des registres de sa maison ! »

« Votre Altesse....... »

Le marquis se passa la main sur le visage, à l’écoute du rapport de son subordonné, ses vieilles mains exsangues étaient aussi froides qu'un cadavre

« Le duc de Garth » dit-il « est en possession du sceau de l'armée, qui lui a été remis personnellement par Sa Majesté l'empereur. Personne n'est autorisé à quitter le pays, sauf par décret de Sa Majesté....... aucun chevalier n'est autorisé à désobéir aux ordres militaires du duc de Garth »

Les jointures de la main d'Aras, qui tenait l'éventail, étaient blanches. Le marquis de Romain réfléchit nerveusement en la regardant agiter nerveusement l'éventail.

« Aucun rapport n'est parvenu ...... de mon côté »

Le marquis de Romain avait placé un homme dans le réseau des distorsions de route de la capitale ainsi si Shuden Garth avait utilisé ceci pour revenir à la capitale, il aurait dû en être informé mais le fait qu'il ne l'avait pas été ne signifiait qu'une chose.

Le duc de Garth l’avait emprunté sans aucun délai ni sans faire le moindre rapport.

Il ne savait pas depuis combien de temps Shuden était au courant, mais une chose était sure, le duc de Garth avait déjà lié le marquis de Romain à la trahison d'Elvan.

« Votre Majesté »

Toute famille qui participait à une trahison, quelle qu'en était la raison, devenait paria.

« Nous devons trouver un moyen de survivre, même maintenant »

« Avez-vous un tour dans votre sac ? »

« Écrivez une lettre à l'empereur pour lui dire que vous et la maison Romain n'avez rien à voir avec tout ça. Nous sommes à la merci de Sa Majesté, et en plus, vous étiez dit malade pendant tout ce temps, donc vous et la famille Romain devriez pouvoir vous en tirer »

« Mais Elvan ? Qu'en est-il d'Elvan ? »

« C’est un homme béni, Seigneur Elvan. Je suis sûr......, qu'il s'en sortira »

L'espace d'un instant, le mépris passa sur le visage d'Arras mais le marquis de Romain, pressé, ne le remarqua pas.

« Vous me demandez d'abandonner mon propre enfant ? »

« Votre Altesse....... Si vous ne le faites pas, la maison de Romain sera éradiquée »

« Il est de votre sang aussi Elvan Romaine, père, il est le seul petit enfant de votre lignée

! »

« Il est aussi du sang de Ragelov, votre altesse, et je ne crois pas que l’empereur chassera son propre fils. Réfléchissez sagement, votre majesté »

Aras rit froidement.

Ah, mon père, ce lâche seigneur Romain, ambitieux mais timide, toujours prêt à reculer d’un pas et maintenant, il veut abandonner son seul petit-fils avec désinvolture.

« Je vous l'ai déjà dit, père, j'ai tout misé là-dessus »

« Votre Altesse ! »

Arras éleva la voix, se détournant du marquis de Romain.

« Cecila ! »

Son appel fit entrer la servante.

« Vous m'avez demandée, Votre Majesté »

« Transmettez ceci. Saisissez la duchesse de Garth. Dites-lui de prendre la duchesse en otage et d'établir un contact secret avec le duc de Garth »

Les yeux d'Arras brillèrent cruellement.

« Si besoin, brisez lui des os ou mutilez la. Transmettez tout cela à mes 'hommes de main' au palais »

Aux derniers mots, l'expression de la servante Cecila changea. C'était difficile visible pour les autres. Cecila croisa le regard d'Aras et inclina la tête.

« Je le ferai, Votre Majesté »

Cecila se retire pendant que le marquis de Romain secoua la tête.

« Votre Majesté, je sais que le duc de Garth est particulièrement attaché à la duchesse.

Mais il s'agit d'une autre affaire, et ce qu'a fait Lord Elvan est une trahison »

« Mon père, vous ne connaissez pas le jugement d'un homme troublé par l'amour »

Arath avait retrouvé son calme.

« Les nobles sont avides, surtout quand ce qui leur est cher est en jeu, et ne sont plus capable de discerner le bien du mal »

« Mais....... »

« Faites-moi confiance, père. Ne m'avez-vous pas envoyé au palais impérial quand j'étais enfant parce que vous aviez confiance en moi ? »

Et tu ne sais même pas dans quel piège tu es tombé.

« Appelez mon cher jeune frère au palais. Si son neveu revint en triomphe, et il serait très fâcheux pour le caractère d'Elvan que mon oncle ne l'attende pas au palais principal, et je suis sûr qu'il voudra le sceller comme duc mineur dès qu'il sera couronné

»

« ......Je vois »

Aras sourit sournoisement en regardant le marquis Romain envoyer quelqu'un au manoir.

************************

Un prêtre entra en clopinant dans la pièce où Mercil était assis, attendant de faire son rapport. Mercil lui demanda d'un air calme

« Pourquoi es-tu venu si vite ? As-tu ramené la sainte ? »

« Grand Prêtre ! »

Le prêtre d'une voix pressante, à bout de souffle, continua

« Le duc de Garth….. le duc de Garth, on dit qu'il vient d'entrer dans le palais ! »

« Quoi, le duc de Garth ? »

Les yeux de Mercil s'écarquillèrent et il se leva d'un bond, pour attraper le prêtre par le col de sa tenue demanda avec incrédulité.

« Qu'est-ce que tu veux dire, vous m’aviez dit que vous aviez reçu un appel du Duc de William pour vous informer que tout c’était passé comme prévu! Comment le duc de Garth est-il revenu vivant ? »

« Je ne sais pas, mais je l'ai clairement entendu le dire depuis le côté....... de la bouche de Heisen William »

Il n'y a que deux réponses possibles ; soit Heisen avait changé d'avis, soit il avait été piégé. Mercil se mordillait la lèvre, c’était pour cela qu’il n'avait jamais fait confiance aux nobles ; il lui avait affirmé d'avoir capturé les hommes de mains de Garth. Mercil se retourna, dans le tournoiement de sa robe de prêtre

« Préparez-vous. Nous devons retourner en Terre Sainte maintenant »

« Mais nous n'avons pas encore trouvé la Sainte »

« On ne peut faire autrement. Nous devrons attendre plus tard pour la vénérer »

« Je vois »

Ils laissèrent les prêtres infiltrés là où ils étaient, et laissèrent les paladins partir en premier. Mercil se dirigea vers la porte et demanda.

« Quel est l'état des portes du palais ? Le duc de Garth a-t-il amené une armée avec lui ?

»

« Rien de tel. En fait, on m’a rapporté qu'il était venu seul, sans aucun de ses chevaliers »

Les sourcils de Mercil se froncèrent.

« Il devait être pressé, mais il aurait sûrement fait appel aux troupes stationnées dans la capitale, la réquisition des forces armées ne se fait pas simplement mais le duc de Garth est un homme intelligent »

« Qu'allez-vous faire ? »

Il était dangereux de se rendre directement aux portes du palais et Mercil devait sortir en toute sécurité car une fois qu'il aurait quitté Gel, et arrivé en Terre Sainte, même le duc Garth ne serait pas en mesure d’y mener une armée À moins qu'ils ne veuillent retourner tout un continent contre eux.

« Préparez mon attelage. Envoyez-les d'abord pour les distraire, et nous nous glisserons par la porte de derrière »

***************************

« Ugh....... »

Le pas chancelant, Elvan se saisit la tête et se retourna lentement, ou plutôt il essaya de se retourner car en réalité Elvan se rendit compte qu'il était tombé.

Cette douleur comme si son crane s’effondrait. Pourquoi le sol en pierre était-il si dur après la pluie ? Ma vision est terriblement floue. Où puis-je trouver la réalité dans cette situation ?

Un prince dont la tête fut écrasé par une masse offerte par l'empereur.

Et c'était la duchesse de Garth qui avait brandi la masse.

« L’empereur…….. »

Cela resta jusqu’à la toute fin car Elvan ne put terminer sa phrase… La pluie diluant le sang s’échappant par les factures de son crane

« ....... »

Valia serrant de la main la masse…. Elvan au sol ne bougeait pas, mais elle ne pouvait pas dire s'il était mort ou non n’ayant pas le temps de vérifier non plus car les chevaliers d'Elvan n'allaient pas tarder à arriver… même si elle ignorait quand véritablement La pluie passant d'un filet d'eau à une averse rendant ses vêtements trempés très lourds. Chaque fois que Valia clignait des yeux, des gouttes de pluie glissaient sur son visage ; sa masse bien en main, la seule arme qu'elle possédait, elle se retourna et courut.

**************************

« Prince. S'il te plaît, réfléchissez-y »

« ..... Je réfléchis »

« Si vous réfléchissez, pourquoi tenez-vous une épée ! »

« Baissez un ton. Je t'entends »

Gusto regarda devant lui puis derrière lui où son escorte de chevaliers attendait en retenant son souffle.

Gusto avait deviné où attendaient ses gardes du corps qui l'avaient accompagné jusqu'au palais ; il avait toujours un lieu de rendez-vous désigné en cas d'embuscade.

Beaucoup de chevaliers avaient été tués au cours de l’attaque, mais environ la moitié étaient encore en vie et Joan fut soulagée de les voir car au moins, Gusto ne serait pas tué, pensa-t-il.

« Prince. Les chevaliers du second prince sont plusieurs fois plus nombreux que nous.

Nos chances sont minces »

Gusto prévoyait d'emmener ses escortes pour attaquer les chevaliers d'Elvan.

« Il y a la sainte à l'intérieur. Si ces chevaliers entrent là-dedans, elle ne sera pas en sécurité »

Les chevaliers d'Elvan attendaient dehors, et d'après leur brève conversation, Gusto avait déjà compris l’essentiel de la situation.

« Au moins, nous pouvons lui donner la possibilité de s’enfuir »

« Prince, êtes-vous sûr de vouloir faire ça ? »

« N'est-ce pas toi, Joan, qui m'a demander de montrer amicale avec la Sainte ? »

« Je vous ai conseillé de vous montrer amicale, pas de risquer votre vie, Prince »

Gusto tourna la tête sans répondre. Le cœur de Joan était figé par le stress, pouvant que supposer que Gusto évitait délibérément de répondre mais ce que Joan ignorait, c’était que la personne la plus confuse en ce moment était Gusto lui-même.

Il ne savait pas exactement pourquoi il faisait cela.

Pendant ce temps, les chevaliers d'Elvan s'étaient mis lentement en mouvement, quand au bout d’un moment, ils se décidèrent à entrer, dans une action toute en prudence sachant que maintenant la sainte était armé et pouvait utiliser une dague, donc envisageait d’approcher aussi prudemment que possible pour la capturer Gusto fit un signe aux chevalier derrière lui au moment où les chevaliers d'Elvan s'apprêtaient à entrer.

« Kuck ! »

« Une attaque !! »

« Tuez-les ! »

Plusieurs des chevaliers furent fauchés par un coup soudain venant de l'arrière, très vite le sang coula à flots aussi tôt lessivée par la pluie qui tombait à flot, Gusto leva lui aussi son épée et abattit les chevaliers.

Il n'y avait pas lieu de s'éterniser, voulant juste que Yeri profiterait de ce chaos pour s’enfuir

« Comment oses-tu ? »

« Argh ! »

Ils furent distraits pendant un moment, rendant cette embuscade efficace, mais la différence de nombre était écrasante, rapidement le combat fut en faveur des chevaliers d’Elvan là où ceux de Gusto furent blessés à mort ou tués par les épées des chevaliers qui s'avançaient par deux ou trois contre un

« Prince! Esquivez ! »

« Attention ! »

Un à un, les défenseurs de Gusto furent éliminés, déjà pas nombreux au début du combat mais leur adversaire visaient parfaitement leurs cibles au milieu de la bataille

« Non, regardez qui c'est. N'es-tu pas le Premier Prince Gusto ? »

Gusto, le premier prince qui avait lancé une attaque suprise mais maintenant entouré de chevaliers, il leur lança un regard féroce.

« Vous me semblez familier. Étiez-vous mon lieutenant ? »

« Je suis honoré que vous vous souveniez de mon visage »

Gusto éclata de rire en entendant les paroles de l'adjoint.

« ......Pourquoi riez-vous tout d'un coup ? »

« Car je trouve vos paroles amusantes »

Gusto dit en essuyant le sang sur son visage.

« Un homme qui complote une trahison dans mon dos pense qu'il a encore le moindre honneur ? »

Le visage du lieutenant au sourire narquois se raidit, son vernis de politesse s'effaça ; serrant les dents, il tendit le cou et cria.

« Prenez-le, je vais l'égorger moi-même ! »

Au cri de l'ordre, les chevaliers se mirent en mouvement à l'unisson. Gusto leva immédiatement son épée, les fracas de l’acier des épées s’entrechoquant donnèrent même des frissons aux combattants

« Vous, allez capturer la sainte vivante ! »

« Oui ! »

Plusieurs chevaliers se déplacèrent vers l'intérieur à l'ordre du chef adjoint. Gusto serra les dents et s'écarta pour arrêter les chevaliers.

« Prince ! »

Une épée tranchante transperça l'estomac de Gusto, une blessure indéniablement mortelle et au moment où la lame fut retirée de la chair, un flot de sang rouge jaillit, resté caché sur ordre de Gusto, Joan se retint de hurler en se couvrant la bouche

« Non ! »

Gusto s'effondra avec un flot de sang rouge lui sortant du ventre, impossible à arrêter avec la main, se répandit se mêlant à la pluie. Un prince à terre….Face à cette vision, ses chevaliers étaient presque aussi impuissantes.

« Dégagez le passage. Mieux vaut être sûr de le tuer »

L'adjoint leva sa propre épée pour finaliser l'assassinat, prévoyant de lui trancher la gorge, de ramasser le corps et de le ramener à Elvan.

« CRACK ! »

Un cri retentit à l'entrée et tous les yeux des chevaliers qui entouraient Gusto, y compris le sous-chef, se tournèrent pour regarder derrière eux… Tous les regards s’écarquillèrent de stupeur

« Vous...... ! »

« La trahison ne suffit pas, il vous faut le meurtre d’un prince, rien ne pourra suffire »

Shuden Garth, due sang coulait le long de la poignée de son épée, montrant que plusieurs personnes avaient gouté à sa lames...Mais combien, instinctivement, les chevaliers qui avaient pointé leurs épées vers lui reculèrent.

« Lâchez vos épées, ou je vous tue tous sur le champ »

Le chef adjoint stabilisa ses mains tremblantes et saisit son épée, se rassurant en se disant que le duc de Garth était venu seul.

« Je peux peut-être le blesser »

« Votre Excellence ! »

L'adjoint se retourna pour voir Sean, le chef des chevaliers de Garth, qui menait ses chevaliers dans la pièce aussitôt l'adjoint laissa tomber son épée.

Tome 4 – Chapitre 122 – L'honnêteté

« Par ici. Grand prêtre »

« Il pleut fort »

Mercil, accompagné de quelques prêtres, se dirigeait vers l'entrée arrière du palais. Une toute petite ouverture, pour être précis, près de la porte arrière, un endroit où le mur avait été brisé juste assez pour permettre à une personne de passer ; cela aussi, Mercil l'avait fait faire par les prêtres pour aujourd'hui.

Cela aurait été impensable dans le palais principal, avec sa sécurité renforcée et ses patrouilles régulières et pointilleuses, mais au sein du palais détaché, il y avait beaucoup moins de surveillance

« Même si nous n'avons pas pu capturer la sainte....... »

Mercil et les prêtres sortirent par une porte qui avait été camouflée par des buissons, et se dirigèrent péniblement vers la porte arrière par un chemin qui y menait. Mercil fronça un peu les sourcils car même dans l'obscurité causée par la forte averse, il pouvait voir des lumières au loin…. Des soldats.

« Comme prévu, le duc de Garth a donc demandé les troupes de la capitale »

« Je n'avais pas réalisé qu'ils surveillaient la porte de derrière en plus de celle de devant

»

S'il s'était éclipsé par la porte de derrière, il aurait fait prisonnier immédiatement

« Avez-vous préparé ma voiture à la porte du palais ? »

« Oui. J'ai préparé votre carrosse, celui dans lequel vous monterez, et le nôtre en même temps »

« Très bien »

La prière d'ordination était une prière formelle et le prêtre officiant devait arriver dans un carrosse de cérémonie. Le grand prêtre Mercil s'était vu attribuer sept voitures de ce type, alors que les hommes de Shuden étaient occupés à chercher les carrosses du prêtre, Mercil réfléchissait pour fuir l'Empire de Gel.

« Je vais aller au temple pour aller chercher une voiture »

La déformation de la route était dangereuse car chaque passage était dument enregistrer, Mercil avait à l'origine l'intention d'emmener Yeri en Terre Sainte et avait déjà prévu à l’origine de retourner en Terre Sainte en calèche par la voie terrestre.

« C'est donc avec ça que nous devions transporter la sainte »

« Cela a été arrangé par les dieux. Allons-y »

« Quel arrangement glacial….. »

Un frisson parcourut l'échine de Mercil. Les prêtres le placèrent immédiatement derrière eux pour le dissimuler à l’auteur de cette phrase, puis hurlèrent en direction de la voix

« Qui est-ce ! »

« Si je vous dis son nom, saurez-vous au moins qui s’agit ? »

L'homme à l'épaisse cape de chevalier s'inclina devant Mercil.

« Salutations, Grand Prêtre Mercil, et à vos prêtres »

Un salut avec la main droite sur le côté gauche de la poitrine était un geste qu'un prêtre faisait à un prêtre d'un rang plus élevé que le sien, et les prêtres présent s’en sentirent soulagés.

« Vous êtes prêtre »

« Il a dû être envoyé par le Second Temple »

« Non ? »

Xeno abaissa le capuchon de sa cape.

« Je suis un chevalier des Chevaliers de Garth, messieurs les prêtres »

************************

Les épaules de Valia se soulevaient et s'abaissaient, bougeant sans arrêt, s'attendant à ce que les chevaliers la suivirent mais elle était épuisée par la distance qu'elle avait déjà parcourue. Ses pieds palpitaient, lui faisant mal à force de courir avec ses talons hauts, appuyer contre un mur, cherchant à reprendre son souffle.

« ..... froid »

Il avait trop plu et même si elle portait la robe de la grande prêtresse, ce qu’elle portait en dessous était pour l'été, c’était refuser de retirer ses chaussures pour courir plus confortablement, car le sol était gorgé d’eau formant une pellicule glacée, et si elle aurait laisser ses pieds macérer dans l’eau froide trop longtemps, elle aurait fini avec des engelures

Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait à rythme, se rabattant ses cheveux mouillés derrière l’oreille, elle se sentait mal à l'aise avec ses cheveux raccourcis plus tôt à l’aide de la dague… honnêtement… el s’apitoyait sur elle-même J'ai été une idiote.

Elvan n'était pas censé se rebeller avant quelques années, connaissant le futur donc ne s'approcha-t-elle pas de lui précipitamment. Fouilla dans ses souvenirs pour évaluer le début de la rébellion du prince, ne voulant pas forcer les choses, pour éviter que sa concubine Carnier ne se retrouve pas acculée.

L'excès de prudence peut être un poison, Valia l’apprit à ses dépens, donnant une goût amer aux regrets. Elle avait beau répéter à Yeri que ce n'était pas de sa faute, elle n'avait jamais réussi à l'apaiser. Valia tressaillit un peu.

Dans sa situation, est ce l’épuisement qui lui fit ressentire plus durement l’absence de Shuden, ou simplement la pluie ........ Valia releva la tête.

« Te voilà »

Quelqu'un saisit le poignet de Valia d’un coup sec

***************************

Sean s'approcha, Shuden lui ayant dit de régler la situation mais il ne savait pas pourquoi, mais Elvan était affaissé, seul.

« Il est mort ? »

« Non. Il respire encore. Il y a une....... »

Le chevalier s'interrompit. Elvan était vivant, mais gravement blessé d’un coup de couteau dans le cou, un coup violent à la tête lui valant un crâne fendu, il avait perdu beaucoup de sang et avait été abandonné per terre sous la pluie Mais était-il juste de prodiguer un traitement somptueux à un prince qui était presque certainement le cerveau de la trahison ? Sean comprit le dilemme dans laquelle se trouve le chevalier, ne sachant pas non plus ce qu'il fallait faire d'Elvan.

« Donne-lui les premiers soins. Nous devrons demander plus de détails à Son Excellence

»

Et juste à ce moment-là.

« Ecartez-vous »

« A vos ordres, Votre Excellence ! »

Shuden s'avança et les chevaliers qui entouraient Sean s'écartèrent rapidement. Shuden s'inclina devant Elvan. Pendant ce court instant, Sean savait que quelque chose n'allait pas car le visage de son maître, si souvent impassible même sur le champ de bataille où

des vies étaient en jeu à chaque instant, ressemblait à un volcan sur le point d'entrer en éruption.

« ......Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Sans laisser à Sean, à ses doutes, Shuden souleva Elvan par le col, créant un moment de panique chez les chevaliers et sans la moindre hésitation, Shuden abattit son poing sur la joue d'Elvan.

'Ouch...... ! »

Elvan reprit à peine ses esprits, pas totalement lucide, mais forcé par la puissance du coup, il pouvait à peine ouvrir ses yeux gonflés.

« Elvan »

La voix semblait le mordre avec ses yeux rouges brillant d'une rage qu'il n'avait jamais été vue auparavant.

« Où est ma femme ? »

*************************

L’état d'urgence de premier ordre, qui signifiait une mutinerie, ou révolution en cours.

Shuden Garth, le commandant des forces armées de Gel, avait utilisé son sceau pour lancer la mobilisation, ainsi la moitié des troupes de la garnison de la capitale avait encerclé et réprimé le soulèvement.

Séparément, tous les chevaliers de Garth de la capitale furent également envoyé au Palais détaché

Un seul ordre leur a été donné, retrouver et assurer la sécurité de Valia ..Tout le reste n'avait pas d'importance. Les chevaliers de Garth, aussi habiles dans la stratégie que dans la force, se divisèrent rapidement en sections et fouillèrent le palais.

Un certain nombre de nobles furent retrouvés, ceux qui avaient fui ou s'étaient cachés des chevaliers d'Elvan, mais leur maîtresse était introuvable.

« Duc Shuden Garth. Salutations à l'empereur »

« Debout ! Relevez vous, Seigneur Garth »

L'empereur lui-même aida Shuden à se lever. Cela faisait déjà trois heures qui qu’il était cloitré, encadré par la garde royale ainsi même s'il voulait sortir, il n’en aurait pas la possibilité., d’autant que d’après les rapports de ses gardes, ils étaient encerclés par une armée qui les dépassait en nombre dans une proportion de trois contre un.

« Êtes-vous indemne, Votre Majesté ? »

« Aucune blessure »

L'empereur sourit ironiquement.

« Vous êtes vraiment un homme d’honneur, cet empereur vous a envoyé à Franzian pour les mines, et maintenant vous m'avez aidé à réprimer la rébellion »

« Ce n’est là que mon devoir de vassal »

« J'aimerais faire pouvoir faire un geste tout de suite....... »

L'empereur fronça un peu les sourcils.

« L’expression du duc n’est pas bonne, il a dû se passer quelque chose »

L'empereur jeta un coup d'œil à ses gardes, qui montaient la garde autour de lui, et le fait qu'il n’avait reçu aucun rapport, donnait l'impression qu'il s'agissait d'une affaire personnelle et compte tenu des circonstances, il serait difficile de les régler dans l’immédiat

L'empereur regarda Shuden, fredonna et se détourna.

« Seigneur Garth. Permettez-moi de vous poser une question. Souhaitez-vous que cet empereur étende les pouvoirs dont vous disposez actuellement, ou souhaitez-vous qu'il les réduise ? »

La première option signifierait laisser la gestion de l'intégralité de la rébellion à Shuden, la seconde signifierait confier les suites de la rébellion à un autre noble.

« Je vous demande de l’étendre »

« Très bien »

L'Empereur ouvrit la bouche.

« A partir de cette heure, moi L’empereur, je confie toutes les enquêtes sur la rébellion d'aujourd'hui à Shuden Garth. Vous pouvez exercer toute l'autorité que vous jugez nécessaire »

Shuden s'inclina immédiatement.

'Sur mon honneur, j’accepte votre offre »

« Partez »

« Je me retire »

L'empereur acquiesça, aussitôt Shuden se retourna et s'éloigna, presque simultanément, Lambton s'approcha

« Votre Majesté »

« Oui. Gusto va-t-il bien ? »

Lampton hésita avant de répondre.

« Votre médecin dit......, que sa vie est en danger. Préparez-vous au pire »

« Gus....... »

L'empereur ferma les yeux. Lambton ressentit une pointe de tristesse et ferma la bouche. L'empereur ne pouvait pas courir vers son fils, le prendre dans ses bras et pleurer, même aux portes de la mort…. Il était d’abord l’empereur et c'était juste après la rébellion, donc ce devait d’être à son poste

Et aussi.

« Amenez le second prince ici. Je l'interrogerai moi-même »

Il fallait que ce soit l'empereur qui révèle la culpabilité de son propre fils.

***************************

Gusto était allongé sur un lit dans une chambre vide où un flot ininterrompu de serviteur se relayait pour suivre les instructions aboyer par le médecin impérial L'un des serviteurs portait une bassine en cuivre remplie de lingettes humides. Les yeux de Yeri fixèrent la bassine où les lingettes chaudes et fumantes étaient imbibées de sang.

« Le premier prince a perdu beaucoup de sang maintenant......, il est donc difficile pour la sainte de le voir »

« ...... »

Yeri entra malgré les protestations du médecin. Un simple lit avec Gusto allongé dessus montrant un visage cadavérique et des lèvres exsangues. Il avait été poignardé en plein ventre. Yeri regardait la scène dans une immobilité de statue puis se tourna lentement et s'éloigna du lit.

Le médecin ignorait combien de temps il lui restait.. secouant la tête de dépit en ignorant tous les serviteurs se pressant autour du blessé

« Il ne reste plus qu’à s’en remettre à la miséricorde des Dieux »

« Houin......... »

Joan sanglotait comme un enfant, le médecin finit par l'emmener dehors, disant qu'il était épuisé. À l'exception de quelques serviteurs, il ne restait plus que Yeri, les serviteurs disparurent pour ramener de l'eau chaude. Le silence retrouvé, Yeri marcha lentement et s'assit au chevet de Gusto.

« Si j'avais su que ça se passerait comme ça, je n'aurais pas dû te tenir à l'écart »

[C'est le premier prince qui arrêtait les chevaliers pour protéger la sainte.......]

« J'aurais dû te dire que je t'aimais déjà dans cette vie »

La misère qui survient quand la personne à qui on n'a jamais avoué son amour alors qu’il est en train de mourir, était la douleur la plus pure… des larmes coula en silence, Yeri s’essayait le visage que des bruits de pas se firent entendre à l'extérieur.

Au moment où Yeri tournait la tête, un chevalier entra et s'inclina, c’était un chevalier de Garth

« Sainte Dame. Le duc vous convoque »

Yeri se leva de son siège comme un fantôme, et fut guidé là ou le grand prêtre Mercil capturé et sévèrement gardé par les chevaliers alors que Shuden venait de recevoir le rapport de Sean

« Votre Excellence, nous avons ramener la saintee

Le visage de Yeri était trop pâle, si exsangue que n’importe qui aurait été inquiet de le voir, mais l'expression du visage de Shuden ne changea pas le moins du monde.

« Sainte »

Et comme sa voix était glaciale.

« On m'a dit qu'il fallait la permission d'un prêtre supérieur pour détenir prisonnier un prêtre, n'est-ce pas ? »

« Oui, c'est exact »

Ye Li maîtrisait déjà le livre de lois que lui avait donné le temple.

« Je voudrais vous demander la permission de détenir le Grand Prêtre. Si la Sainte Dame accorde sa permission, le Grand Prêtre Mercil sera transportée à la prison principale du palais à Gel »

« Votre Excellence, êtes-vous fou ? » s'exclama Mercil, incrédule « Vous vous rendez compte de ce que son Excellence est en train de dire ? »

Alors même qu'il préparait sa rébellion, s’il craignait que son honneur ne soit entaché mais la possibilité d’être emprisonné ne lui était jamais venue à l'esprit.

C'était du même ordre qu'un roi d'un pays qui ne se préoccupe pas de ses repas. Qui d'autre sur le continent penserait à emprisonner un grand prêtre ? Et encore moins, la sainte ne permettrait jamais une telle chose.......

« Je le permets »

« Sainte »

« Je remets la personne et les biens du Grand Prêtre Mercil au Duc de Garth »

La voix était comme une force surnaturelle devant laquelle Mercil resta momentanément sans voix. Shuden ordonna aux chevaliers derrière lui.

« Emmenez-le »

« Duc de Garth, comment osez-vous me retenir, moi, le Grand Prêtre ! Je ne m'inquiète même pas de la suite des événements »

« Inquiet ? »

Les yeux rouges étaient étrangement et dangereusement enfoncés, la limite entre l'intention meurtrière et la folie semblait bien mince ; Mercil déglutit difficilement face à ce Duc de Garth qu’il avait bien du mal à reconnaitre

« Ce n'est pas de la détention que le Grand Prêtre doit s'inquiéter maintenant, c'est de la torture »

« ....... »

Mercil était parfaitement conscient que ces mots n'étaient pas de simples menaces, pâlit sous la peur. Shuden secoua le menton, et les chevaliers entraînèrent immédiatement Mercil au loin. Avec la permission de la Sainte, il n'était pas besoin d’attendre pour s’occuper du grand prêtre. Mercil poussa un cri de désespoir.

« Sainte ! Sainte ! »

Mercil fut traînée hors de la pièce, et Shuden se retourna et s'éloigna comme s'il n'y avait plus rien à voir, ce fut alors que Yeri prit la parole.

« ...... Votre Excellence »

Une voix hésitante.

« Avez-vous trouvé Valia......, la duchesse de Garth ? »

Les pas de Shuden ralentirent un peu. Valia avait essayé de protéger le saint « n se coupant les cheveux et s'était enfuie dans la tenue de la grande prêtresse.

Shuden ne savait pas pourquoi Valia avait fait ce choix ; c'était sa décision, et il ne le renierait pas. Mais si quelque chose devait lui arriver, si quelque chose devait lui arriver, alors.......

« Si je la trouvais, je laisserai le grand prêtre vivant et l'amènerais au palais principal, où je lui trancherais la gorge »

Shuden s'éloigna, ayant envie de tuer tout le monde, de leur planter des couteaux dans les chevilles et les poignets et de les mâcher vivants, mais il n'y parvenait pas pour le moment trop inquiet pour la sécurité de Valia, au point d’voir du mal à respirer

« Envoyez immédiatement des troupes au palais principal, tous les proches du second princes doivent être rassemblés, quel que soit leur statut »

Pd de Ciriolla: Shuden, mettre un coup de poing à un mec ayant un traumatisme cranien...

je crois pas que c'est la bonne procedure comme premier soin... apres... techniquement...

c'est juste bien fait pour sa guieule... et en bonus on a un Mercil qui est redescendu de son piédestal... ca fait tellement plaisir

Tome 4 – Chapitre 123 – L'honnêteté

« Eh ? Qu'est-ce que ça veut dire ? »

« Chut. Baisse d’un ton ! »

Xeno était dans tous ses états en ce moment et tout cela à cause de Mercil.

C'était l'un des tabous les plus forts que d'utiliser la violence contre un Grand Prêtre, ou de lui infliger la moindre blessure sur le corps, c’était un crime tel que l’on croyait que les dieux vous abandonnerait aussitôt ; c'était pourquoi Xeno qui avait si facilement vaincu tous les autres prêtres, n’avait pas pu toucher Mercil.

La foi de cet homme était infecte mais il fut si difficile d’attacher et de ramener Mercil, qui hurlait à cor et à cri de le lâcher… et après avoir été remis auprès du duc, l’ambiance au sein des chevaliers de l’ordre était vraiment inhabituelle, Xeno pensait être sur un champ de bataille qui n’aurait jamais du connaitre

« La dame est partie ? Je croyais que les nobles étaient tous réunis ici ? »

« Ils ont dit qu'elle n'était pas là non plus »

« Alors où est-elle allée ? »

« Nous ne le savons pas, c'est pourquoi nous sommes tous là »

Il n'y avait pas de Valia dans la salle où la plupart des nobles étaient rassemblés, ni à près de l’autel, où moins nombreux s’étaient aussi rassemblés. Xeno fut surpris d'entendre le chevalier le plus âgé dire ceci

« Il pleut si fort....... »

La pluie ne s'arrêtait jamais, devenant de plus en plus forte, jusqu'à ressembler à des seaux d'eau versé du ciel

« Ne serait-ce pas vraiment dangereux si elle s'évanouissait ? »

« ......Je le pense vraiment »

La sécurité autour du Palais devenait de plus en plus stricte. La distorsion routière de la capitale avait déjà interdit d’usage et dans le même temps, les frontières de l'Empire du Gel furent verrouillées. Shuden avait ordonné toutes les fermetures possibles dès qu'il avait reçu l'approbation de l'empereur pour étendre ses pouvoirs.

« N'oubliez pas de faire un rapport lorsque vous l'aurez trouvée »

« Compris »

Xeno se sépara du chevalier supérieur et commença à s'éloigner.

« La dame s'est échappée déguisée en sainte ? »

Les portes avant et arrière du palais ont été scellées, sans possibilité d’une moindre passage, le périmètre du palais fut patrouillé par plusieurs chevaliers, dont Xeno, sur ordre de Shuden, ce fut ainsi qu’ils avaient pu repérer Mercil et son groupe de prêtres.

« Les prêtres....... »

Xeno s'arrêta dans son élan. Il se souvient d'une conversation.

[Je suppose que je devrais probablement aller au temple et obtenir une calèche].

[C'est donc ce qu'ils utilisent pour transporter la sainte].

Xeno n'avait pas rapporté cette conversation à Shuden, ce n'était pas volontaire, mais il l'avait oubliée pendant qu'il se faisait battre par Mercil.

« Ne l’auraient-ils pas pris pour une sainte et...... ? »

Ce n’est pas comme si elle s’était encore enfuit entre temps, n'est-ce pas ? Ce n'était pas possible qu'une telle chose arrive....... Je me répétais cela, mais son cœur s'impatientait.

A un moment donné, Xeno courut frénétiquement.

[Rapportez-moi quand vous l'aurez trouvée].

Un instant, il fut tenté de faire demi-tour, mais seulement un instant et malgré son bon sens et l’ordre reçu, ses pieds ne s'arrêtaient pas, Xeno marcha sous la pluie et sortit du palais.

Le Second Temple de la capitale de Gel était le plus grand temple au sein de l'empire Gel et le prêtreà la tête de celui-ci, nouvellement nommé, avait un air sérieux.

« Un blocus frontalier ? Vous êtes sûr ? »

« Je l'ai entendu moi-même »

Dans l'intervalle, les choses s’étaient aggravées.

« Préparez-vous rapidement. Ça vaut la peine d'être prêt, juste au cas où »

Le prêtre en chef tenait une carte dans sa main.

Les prêtres prévoyaient de s'enfuir par les montagnes, si c’était un tracé que les gens ordinaires n’auraient jamais osés emprunter, mais ce n’était pas le cas des prêtres, qui grâce une pratique centenaires de l’ascétisme et de pèlerinage avaient méticuleusement

noté l'itinéraire et ces documents étaient conservés au Grand Temple de la Terre Sainte et transmis de génération en génération.

« Vous avez fini avec l'huile ? »

« Oui. Il ne restera plus qu'à allumer la mèche »

« C'est dommage de devoir brûler un si beau temple....... »

Le prêtre en chef regarda le temple avec un intérêt nouveau avec ses vitraux brillant plus que n'importe quelle pierre précieuse au soleil, les délicates sculptures en marbre, les plafonds majestueux et ses autels sacrés.

« Ne regrettez rien. Le grand prêtre Mercil nous a promis un meilleur temple, n'est-ce pas ? »

« Oui. Parfois, il faut abandonner de petites choses pour obtenir de plus grandes »

Ce temple toujours animé par les fidèles et les visiteurs, était calme depuis une semaine, fut fermé aux visiteurs la semaine dernière en raison de réparations internes.

D’autres mesures avaient été également prise, la plupart des prêtres qui vivaient à l'origine dans le temple de l’empire durent partir pour la Terre Sainte car ils avaient été recrutés par Mercil au nom de l'éducation.

Seule une poignée de prêtres restèrent dans le Second Temple. Quelques-uns avaient la confiance du Grand Prêtre, et d’autres qui étaient arrivées discrètement de Terre Sainte il y a quelques jours sur recommandation de Mercil

« Grand Prêtre ! »

La porte s'ouvrit et un apprenti prêtre entra précipitamment puis s'inclina profondément

« Les soldats de la Garde demandent une fouille du temple ! »

« Quoi ? »

Le prêtre en chef se leva d'un bond.

« C’est un temple sacré, et comment osaient-ils exiger une fouille ! »

« C'est ce que j'ai dit, mais je ne pouvait rien faire. Il y aurait une ordonnance officielle urgente émanant du pouvoir central »

Une ordonnance urgent ? Le prêtre en chef redressa sa robe.

« Je vais devoir sortir et y répondre moi-même, et si vous êtes en retard, passez d'abord par la porte de derrière »

« Et ou devrais-je allumer le feu ? »

« D'abord au sous-sol, au cas où les soldats viendraient l'éteindre »

« C'est compris »

Le prêtre qui avait reçu l'ordre se leva avec ses paladins, pendant que le prêtre en chef se précipita d'abord vers la porte alors que l'apprenti prêtre attendait toujours, la tête baissée.

« Les soldats sont-ils à la porte principale ? Avez-vous vérifié le sceau officiel ? »

« Je ne l'ai pas fait »

« Vous n'avez pas vérifié ? »

Au même moment, le stagiaire releva la tête surprenant un visage qu'il n'avait jamais vu auparavant, et une pensée lui traversa l'esprit.

« Aarhh! »

Avec un seul cri, le prêtre en chef s’effondra sur le sol.

« Prêtre ! »

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Les paladins dégainèrent immédiatement leurs épées mais n'eurent même pas le temps de regarder, ni de se demander de qui il s'agissait, que des lames tranchantes fendaient l'air.

« Ugh ! »

« C’est un intrus ! »

En un instant, deux paladins et un prêtre tombèrent du sang rouge gicla et des cris percèrent le temple…. Dans la confusion, l'un des prêtres s'éclipsa rapidement mais à l'extérieur, le bruit se fit rapidement entendre avec le martèlement des pas indiquant clairement qu'ils étaient nombreux à arriver.

« Nous sommes dans le pétrin »

La robe d'un stagiaire vola dans les airs et atterrit sur le sol.

« Où est la maîtresse ? »

Xeno se tenait contre le mur éclaboussé de sang.

***********************

Malgré le bruit extérieur, le palais d'Arras était silencieux. Cécila, la servante de l'impératrice, entra.

« Votre Grâce, Marquis de Romain »

Sa voix était laconique.

« Des soldats sont arrivés du palais détaché »

« Des militaires ? »

Le marquis de Romain s'impatienta

« De quel ordres sont ces troupes ? »

« L'armée de Lord Elvan. Il m'a chargé de vous dire que tout est conforme à sa volonté »

« Oh, mon Dieu »

Le visage du marquis de Romain s'éclaira, tout comme celui de Vincent, qui était assis à côté de lui, ce dernier était le frère cadet de Arras, et héritier du marquis de Romain

« C'est très bien. Cecila, vous pouvez vous retirer »

« Oui, Votre Grâce »

Cecila s'inclina plus profondément que d'habitude et se retira pendant que Arras l’observa un peu plus longtemps que d'habitude.

« Félicitations. Vincent, tu vas maintenant être scellé en tant que duc mineur »

Le visage de Vincent se gonfla d'impatience, s'apprêtant à dire que c'était grâce à l’oeuvre de son père et de sa sœur, mais sa voix fut interrompue par un cri strident provenant de l'extérieur de leurs quartiers.

« Un décret de l'empereur ! »

Les cris des servantes lui firent écho.

« Le palais de la première impératrice est assiégé, et tous ceux qui s'y trouvent seront considérés comme des traîtres ! Tous seront sommairement exécutés pour défiance à l’empereur ! »

On entendit des craquements et des fracas, ainsi que des gens qui se précipitaient à l'intérieur.

« Ah, père, sœur, est-ce que c'est....... »

Le marquis de Romain était tout aussi perplexe. Un édit de l'empereur ? Il n'y comprenait rien.

« Père, qu'arrivera-t-il à la famille Romain? Je ne veux pas mourir ! »

La voix suppliante de Vincent ramena le marquis de Romain à la raison.

« Tout va bien, mon cher. Nous pouvons négocier un accord avec le duc de Garth, et si nous jouons bien nos cartes, nous éviterons le pire des châtiments. Même s'il sera difficile de garder le titre...... »

« Négocier avec le duc de Garth ? »

Une voix froide l'interrompit et les regards des marquis Romain et Vincent se tournèrent vers Arras, puis le marquis prit la parole d'une voix un peu nerveuse.

« Vous l'avez dit tout à l'heure, Son Altesse a dû lâcher un homme de main pour enlever secrètement la duchesse de Garth.......... »

« Père »

Un soupçon de rictus traversa le visage de la noble femme.

« Un homme de main, non, cela n'existe pas ; Lambton est un homme très précis et scrupuleux, et son travail est impeccable »

L'empereur Edgar VII n'était pas un monarque insensé, s’il avait fait de l'ambitieuse Arras sa première impératrice et lui a confié le contrôle des affaires intérieures, c’était par confiance, la confiance dans sa capacité à ne pas se laisser piéger par les ruses d’Arras

Et c’était effectivement le cas, car si l'empereur semblait être un monarque bienveillant, mais en réalité, il avait le contrôle total du palais. S'il n'y avait pas eu une extraordinaire confluence de variables et de forces extérieures, et si les chances n'avaient pas été supérieures à cinq contre un, Arras n'aurait même pas envisagé de rejoindre la rébellion.

Les mains du marquis de Romain tremblaient ; ce faux rapport de la servante Cecila, Arras avec son air impassible, ette impératrice sans cœur qui ne montrait que rarement ses émotions et la chef des concubines qui avait l'intelligence pour contrôler cet énorme registre.

« Votre Majesté, vous ne pouvez peut-être pas....... »

Une question lui vint à l'esprit.

« Vous n'avez pas intentionnellement......, intentionnellement laissé Vincent entrer dans le palais, n'est-ce pas ? »

Arras sourit légèrement.

« C'est pourtant exact, mon père »

Et l'impact de ce sourire.

Le marquis de Romain se leva d'un bond, saisit la gorge d'Arras et malgré la douleur de l’étranglement, Arras souriait froidement.

« Toi, comment as-tu pu me faire ça ? Tu n'as même pas pitié de ton petit frère ! »

« Sœur aînée, pourquoi as-tu fait cela ? »

Puisqu’il se trouvait dans le palais de la première impératrice, Vincent ne pouvait s’échapper sous aucun prétexte ou excuse, et vu que le marquis de Romain et son fils étaient ensemble, ils serait naturellement tués ensemble..

Au milieu des cris de colère et de consternation, Aras rit comme une fleur glacée.

« Pourquoi, père ? »

[Les nobles sont avides].

« Tu n'as pas eu de pitié pour Elvan ? »

[On ne sait pas ce qui est bien et ce qui est mal, surtout quand ce à quoi on tient est en jeu].

« Et moi, qui vais perdre mon enfant biologique ? » [Vous ne savez pas ce qui est bien et ce qui est mal, surtout quand ce qui vous tient à cœur est en jeu].

Et vous ne saurez même pas dans quel piège vous êtes tombés Le piège tendu par Arras était destiné à à la famille Romain, et non pas à Garth et ce père aveuglé par le titre et les honneurs de duc, si il avait hésité avait finit par mordre à l’hameçon

« Vous feriez mieux de vous suicider, père, Vincent, car il est difficile de retrouver intact le corps d'un homme qui a participé à une trahison »

« Arras, comment oses-tu ? »

Le marquis de Romain rugit, il s'apprête à gifler Aras mais au même moment, la porte fermée s'ouvrit avec fracas, piétinée par les bottes militaires.

« Arrêtez tous ceux qui sont liés au second prince ! »

« Oui ! »

Les chevaliers se précipitèrent et saisirent le marquis de Romain, suivi d'Aras et de Vincent. Le marquis de Romain se tortilla dans l'emprise des bras qui le maintenaient

« Lâchez-le ! »

« Emmenez-le ! »

« Père !! Lâchez-moi ! »

Le marquis de Romain fut entraîné dehors où régnait le chaos. Au milieu des serviteurs fuitaient en tous sens, sans compter ceux déjà au sol, une personne attira l'attention du

marquis, c’était Cecila, la servante principale qui était allongée dans l'embrasure de la porte vomissant du sang.

Cette bouteille.......

Une petite bouteille en verre roula devant Cecila, il l’a reconnue

[Aras. Tu seras la femme la plus noble de Gel. Mais le palais impérial est un lieu impie et la moindre erreur peut entraîner une chute].

[Je ne veux pas tomber en disgrâce].

[Oui, si vous ne voulez pas être déshonoré, buvez ceci, car cela préservera votre honneur].

Un poison pour le suicide, remis à Arras par son père à la veille de son sacre et de son entrée au palais.

Tout était fini… ce fut ainsi de la marquis de Romain le réalisa Ps de Ciriolla: niveau folie vengeresse.. Arras en tient une sacrée couche

Tome 4 – Chapitre 124 – L'honnêteté Xeno s'efforça de calmer sa respiration saccadée. Ravalant un cri dans sa bouche, il l'enserra son bras gauche ; la coupure était profonde, et le sang coulait le long de celle-ci.

« Merde. Ces types ne sont pas le problème ! »

Etant l'un des chevaliers de Garth et même s’il avait plus de paladins en embuscade dans le temple qu'il ne s'y attendait, il put les repousser…. C’était l'odeur de l'huile embaumant l’atmosphère qui lui donna du fil à retordre.

L’histoire du Temple, pour dire était entièrement retranscrit, tout ce qui est public, aussi insignifiant pouvait-il sembler, devait être enregistré, ainsi le Grand Temple mais aussi tous les autres temples, conservaient une grande quantité de documents et d’archives et savoir qu'ils avait noyé ces lieux d'huile, voulait dire qu'ils sont prêts à abandonner le temple.

S'il faisait la moindre erreur, il y mettrait le feu, de fait Xeno n'avait pas pu se battre comme d'habitude, ce fut à cause de cela qu’il se blessa au bras, mais aucun regret car il l'avait trouvée.

« Je te vois ! »

Alors qu'il esquiva un paladin qui se faufilait derrière lui et l'envoya au sol d'un coup de pied, une épée s’enfonça soudainement en apparaissant de nulle part

« Aah ! »

N’ayant pas pu esquiver assez vite, il fut toucher au genou, par pur réflexe, Xéno roula en arrière en serrant les dents puis leva précipitamment son épée pour bloquer un coup visant sa cuisse.

« Tout va bien »

Le son de l'épée du paladin le fit frissonner.

« Tu es pressé »

Cette voix venait de ....... Avant qu’il puisse un nom dessus, le paladin tomba en arrière, crachant du sang. Xeno tourna la tête, des vêtements inhabituellement mouillées et des cheveux d'un blond roux ; le seigneur de Xeno, le maître des Chevaliers de Garth.

« ..... Votre Excellence ? »

« Et Valia ? »

« Et ma femme ? » c'était ce que Shuden disait toujours à ses chevaliers. Peut-être était-ce la méconnaissance de son nom qui sortait de sa bouche, ou peut-être était-ce....... Xeno pointa juste du doigt, médusé, une porte non loin de là, vers laquelle des yeux rouges se tournèrent puis s’y dirigea en lançant un simple

« Bien joué »

N’étant pas sûr d’avoir correctement entendu, Xeno fixa la silhouette qui s'éloignait, muet de stupeur, restant assis là, abasourdi, jusqu'à ce qu'un autre chevalier apparaisse, l'attrapa pour le remette debout.

******************************

La porte était fermée à clef de l’extérieur, mais ne put résister longtemps à Shuden du fait de son manque de solidité

C’était l'une des plus belles pièces du Second Temple avec des murs peints en pourpre et un sol recouvert de marbre fin.

Mais il n'y avait pas de fenêtre dans cette grande pièce, rendant l’entrée ou la sortie plus difficile, Shuden emprunta un court couloir et ouvrit la porte la plus proche.

Et là…

« Je vous ai dit de ne laisser personne rentrer »

N’étant pas encore totalement entrer, seul le dos était visible

« Je ne veux pas de prêtres. Sortez-tous »

Ses cheveux noirs bleutés étaient courts, atteignant à peine ses épaules, portant toujours la tenue de grande prêtresse par-dessus une robe Au premier coup d'œil, on aurait pu la prendre pour une sainte.

« .....Valia »

Il connaît mon nom.

Il sait qui elle est.

Et.......

« ....... »

Parce qu'elle se souvint aussi de cette voix.

Valia se retourna lentement ou peut-être qu'elle ne semblait lent qu'aux yeux de Shuden. Un front blanc et bombé, une peau claire, une bouche gracieuse et calme, et des yeux gris argentés comme l'aube dont il avait été si difficile de détourner le regard.

« ......Shu ? »

Quand était-il tombé amoureux d'elle comme ça ?

Ses pas s'accélérèrent au point que pendant un instant, il pensa qu'il courait.

Shuden serra fort Valia dans ses bras.

***********************

« Sarah, calme-toi »

Sarah essuya les larmes de ses yeux sans répondre, la servante à ses cotés se tortillant, l'air impuissant mais cela ne dura pas longtemps car elle se mit à faire les cent pas puis alla voir Paul, s’apprêtant à lui dire d'essayer de calmer l’intendante mais quand en se retournant vers Paul, elle le vit se tamponner le coin des yeux avec son mouchoir sans que personne ne s'en aperçoive.

L'état de Madame est-il vraiment si grave ? .......

Il était tard dans la nuit lorsque les lumières s'allumèrent au manoir des Garth ; Madame était revenue, portée par le suc. Personne ne savait ce qui s’était passé, mais le médecin avait été appelé, et d'après ce qu’ils avaient pu voir de loin, elle avait l'air d'aller bien.

Mais il était là à pleurer tous les deux, n'est-ce pas, parce qu’ils ne sentaient pas bien eux-même ?

Soudain, la servante fut terrifiée car ce manoir tournait entièrement autour de la maîtresse. La servante, qui travaillait depuis longtemps au manoir des Garth, savait parfaitement à quel point l'atmosphère du manoir changeait en fonction de la présence ou de l'absence de la maîtresse. Des larmes commencèrent à perler au coin de ses yeux.

Même si madame est vraiment très malade.......

La raison pour laquelle le majordome et l’intendante pleuraient en secret et ce que la servante ne pouvait pas deviner, c'était que ses cheveux étaient devenus courts.

*******************************

Bien que la rébellion avait été réprimée, la plupart des nobles avaient dû rester dans le palais détaché, c’était valable pour la famille impériale, à l'exception de l'empereur, qui s'était rendu au palais principal, ainsi la plupart des membres de la famille impériale s'agitaient d’inquiètude dans leurs quartiers assignés Parmi ceux-ci, la plus surveillé était celle de Gusto

Les bruits lui semblait fantomatique, tellement lointain et diffus Son corps était lourd, comme s'il se noyait dans une eau profonde, son esprit était également embrumé, et il ne pouvait saisir l’environnement extérieur mais de petits bruits qui ressemblaient à des sanglots le secouaient son cœur constamment.

Gusto ouvrit les yeux très lentement et ce simple geste lui semblait presque au dessus de ses forces mais peu à peu, sa vision s'éclaircit et lentement, des formes floues se dessinèrent.

Médecins et serviteurs s’agitèrent « ah, Joan » reconnaissant un visage au milieu de l’affolement. A première vue, il avait juste l'air de se réveiller d'une nuit d'épuisement, et à en juger par la présence de Lambton, l’empereur devait être pas loin A part cela.......

Gusto balaya les visages, familiers ou non, un par un dans un mouvement silencieux, comme une brise de crépuscule agitant l'eau dont seul Gusto était conscient.

D’autant que sa vision n'était pas nette.

Pas étonnant qu'il n'y avait pas .......

Parce que Yeri et lui n’étaient pas officiellement liés, juste une prêtresse et un prince donc aucune raison pour qu'elle soit à ses côtés alors qu’il était blessé Ce n'était donc que justice.

Il éclata de rire...non, il pensait avoir éclaté. Gusto pensait qu'il riait, mais en réalité, son corps était incapable de former ne serait-ce qu'un léger sourire… Trop proche de la mort pour bouger

Les paupières de Gusto tombèrent lentement.

Il valait mieux que Yeri ne voie pas ainsi, c’était bien plus raisonnable Une étrange nostalgie persistait ; si seulement il pouvait faire sortir un son de sa bouche, si seulement il avait le temps de réfléchir à ce sentiment indescriptible Le lourd poids de la mort s’abattit sur Gusto… ses yeux ne s’ouvrirent plus jamais

**********************

Angela, la servante immédiate de Yeri, s'écria

« Sainte....... »

Aucune réponse, Yeri avait son visage enfoui dans son oreiller et pleurait

Ses épaules tremblaient et avait l'air si pitoyable. Angela ne pouvait rien faire d'autre que de fixer le dos de sa maîtresse qui sanglotait, tout ce qu'elle pouvait faire était d'étouffer ses propres larmes.

En tant que demoiselle d'honneur qui portait le fardeau toute la journée, Angela était vaguement consciente des pensées de Yeri.

Jusqu'à il y a quelques instants, elle faisait les cent pas devant les quartiers de Gusto puis elle était revenue, les épaules affaissées.

« Vous avez utilisé la puissance divine sur une humble servante comme moi, alors pourquoi ne pouvez-vous pas l'utiliser sur le Premier Prince....... ? »

Angela ravala ses paroles et regarda son bras, sous les manches soignées, ses poignets étaient lisses et propres.

Cela n’aurait pas du ressembler à ça car les bras et les poignets d'Angela étaient couverts de brûlures béantes dû à un accident, elle avait cherché des médicaments et les avait bien appliqués, mais ils n'avaient pas complètement cicatrisé, ce fut Yeri qui effaça ces cicatrices, alors qu’elle avait abandonnée elle-même l’espoir que cela cicatrise correctement

En voyant sa puissance divine, elle ne pouvait douter dans sa qualité de sainte

[Sainte, ma famille n'est pas très riche....... comment puis-je lui rendre cette faveur.......]

[Wow, Angela, tu es tellement toi. Comment peux-tu être exactement la même qu’avant

?]

[Quoi ? Comment ça, comme avant...... ?]

[Non, peu importe. N'allez pas me parler. C'est suffit. Pourquoi ne me fais-tu pas une tasse de thé avec du miel et du lait ? C'est le thé au lait d'Angela que j'aime le plus.]

Elle qui était si vive et joyeuse… Angela n’arrivait plus à retrouver cette image de la sainte d’avant tout ce drame.

« Gusto....... Il a été blessé trop sévérement....... »

Les prêtres avaient un tabou ; le pouvoir divin ne devait jamais être utilisé sur une personne sur le point de mourir ou sur un cadavre.

Dans le premier cas, la puissance sacrée serait presque entièrement épuisée, et dans le second, le prêtre y perdait la vie, les prêtres ordinaires ne pouvaient même pas essayer, et les prêtres de hauts rangs mourraient instantanément et un grand prêtre s'en sortait à peine vivant.

La puissance divine accordé pouvait me pas suffire attiré dans le sillage de la maort Yeri était la seule à pouvoir utiliser la puissance divine pour sauver ceux qui avaient franchi le seuil de la mort mais même pour la sainte cela n’avair rien de facile

Yeri l'avait appris à ses dépens par le passé, à l’époque, elle avait utilisé son pouvoir divin comme une source inépuisable.

Yeri était d’une rare générosité envers tous ceux qu’il l’aimait, et il en était de même pour les employés du Palais de la Sainte

Jusqu'au jour où, l'une des jeunes servantes affectées au Palais commit une erreur : elle avait grimpé à un arbre élevé et était tombée, se blessant gravement. Yeri tenta précipitamment d'utiliser son pouvoir divin, mais s'arrêta car ses paumes picotaient, contrairement à d'habitude.

Elle savait que quelque chose n'allait pas et aurait dû appeler un prêtre pour lui demander, mais remis cela à plus tard car l’urgence était de sauver la vie de la servante.

Yeri utilisa son pouvoir divin. Une énorme quantité de puissance divine, incomparablement plus qu'elle n'en avait jamais utilisé auparavant, s'écoula d'elle.

C'était une sensation épuisante qui la poussa dans un moment de faiblesse et Yeri perdit connaissance.

Elle resta allongée un moment après. On lui avait dit plusieurs fois de ne jamais utiliser de pouvoir divin sur un cadavre, et encore moins sur quelqu'un qui était sur le point de mourir et bien plus tard qu'elle apprit que la jeune fille avait été bannie du palais pour avoir faitprendre des risque à la sainte

« C’était comme cette fois là, mes paumes me picotaient....... »

En posant sa main sur le chevet de Gusto, Yeri s'en rendit compte aussitôt que l'état de Gusto était le même que celui de cette jeune fille à l'époque.

Il était au bord de la mort.

« ......Valia n'est pas revenue »

Valia n'était toujours pas revenue, ignorante que tout ce qui c’était passé. Le palais détaché était actuellement dans une ambiance tendue, au bord de l'explosion. Yeri ne savait pas où était passé Shuden Garth ; elle avait peur mais si elle savait que Valia était en vie et pas si éloigné d’elle vu qu’elle pouvait utiliser son pouvoir divin.

Mais si Valia était aussi gravement blessée que Gusto ?

Elle devrait la sauver, et elle serait vidée de son pouvoir divin incapable de sauver Gusto........

Et Valia ?

« Pourquoi dois-je toujours regretter....... »

Yeri ne pouvait pas choisir entre Gusto et Valia, ne pouvait pas choisir qui elle aimait. La vue de Gusto en train de mourir la fit tellement souffrir et qu’elle dut s’enfuir.

Rentrant au quartier du palais détaché qui lui avait été assigné

« Si je continue à faire cela, je le regretterai encore....... »

Sur ses jambes affaiblies, Yeri se leva et Angela se précipita à son secours.

« Sainte ? »

« Voir Gusto. ...... Je veux y aller »

Elle voulait être là pour lui, même si c'était douloureux de voir la fin car il ne pouvait pas en être autrement

********************************

Sean était à la recherche de Yeri sur les ordres de Shuden.

« Seigneur Sean »

Devant les quartiers où gisait Gusto, les chevaliers et soldats qui montaient la garde devant la porte le reconnurent et s'inclinèrent, il hocha légèrement la tête, puis demanda.

« On dit que la sainte est ici, c'est bien ça ? »

« Oui. Elle est à l'intérieur. Voulez-vous entrer ? »

« Bien sûr »

Tout comme le périmètre extérieur était lourdement gardé, l'intérieur grouillait de monde. La majorité d'entre eux étaient des nobles qui avaient soutenu le Premier Prince, et ceux qui ressortait avaient tous la mine lugubres. Sean s'inclina devant les nobles qu'il reconnaissait et se dirigea rapidement vers l'intérieur.$

« ......ça sent fort le sang »

Malgré l'application d'agents hémostatiques, le nettoyage du sang et la ventilation de la zone, l'odeur du sang n’avait pas disparu, au point que Sean arrivait à imaginer la quantité de sang que le prince avait perdu, largement suffisant pour le classer comme blessé mortel, même sur le champ de bataille.

« Cela fait longtemps que je ne vous avais pas vu, chambellan »

« Vous devez être Sir Sean »

Lambton, qui venait de sortir du chevet de Gusto, s'inclina légèrement. Il était rare que le chef des chevaliers d'une famille noble se retrouvait face à face avec le chambellan direct de l'empereur, mais Sean était un cas à part

« Comment va le Premier Prince ? »

Lambton resta silencieux et secoua la tête, Sean lui répondit aussi d’un mouvement de tête avant d’entrer

Le silence régnait dans la chambre, comme si l'on entrait dans un tombeau, aucun serviteurs ne se bousculaient, les visages des nobles étaient sombres et leurs mains, normalement occupées, tremblaient faiblement

Et Yeri

La sainte femme que Sean cherchait se tenait à l'intérieur toute proche du lit où le prince était allonger. Sean se racla la gorge et appela Yeri.

« Sainte »

Yeri se retourna et lorsqu'elle vit qui l’avait appelé, se leva d'un bond et se précipita vers lui.

« Vous avez été envoyé ici par le duc, n'est-ce pas ? »

« Oui, madame »

Yeri trouva le courage de dire à Shuden, malgré sa peur, que s'il retrouvait Valia, qu’il vienne la prévenir immédiatement. L'homme froid lui répondit de manière surprenante qu'il le ferait et Shuden tint sa promesse.

« Son Excellence m'a dit de vous dire qu’elle avait été trouvée »

« Est-elle blessée ? Est-elle indemne ? »

« Elle est indemne »

Pendant un instant, Yeri inspira brusquement puis plaqua une main sur sa bouche.

« Oh, vraiment....... »

Des larmes commencèrent à couler de ses yeux alors qu'elle essayait de garder un visage impassible, ne prenant pas la peine de les essuyer, se contentant de sourire de soulagement à travers ses larmes.

« Je suis tellement soulagée....... »

Maintenant, elle pouvait utiliser son pouvoir divin sur Gusto en toute confiance, car sa propre sécurité était secondaire, se retourna pour se diriger vers son lit.

« Prince ! »

« Premier Prince Gusto ! »

Le cri vint du côté du lit, pendant un moment, la respiration de Yeri s'arrêta voyant les gens qui avaient commencé à s'agenouiller devant le lit, les nobles puis les serviteurs..

tous tombèrent à genoux

Personne dans Gel ne pouvait ignorer la signification de ce geste.

L’hommage pour un membre de la famille impériale en cas de décès.

Joan frémit et tomba sur ses genoux tremblants, le visage déjà couvert de larmes.

« Non....... »

La voix de Yeri tremblait et courut vers le lit repoussant ceux accroupis accroupis et hurlants, elle s'approcha du lit où Gusto était allongé et s'assit.

Son visage était soigné au point qu’aux yeux de Yeri, il était toujours le même, seule sa pâleur exsangue trahissait le drame sinon il avait l'air d'être vivant du moins c’était ce qu'elle voulait croire. Un sanglot s'étouffa dans sa gorge, lui serrant l'estomac.

« ......Gusto »

Yeri prononça son nom comme si elle l'avalait, posant sa main sur la poitrine de Gusto alors que de subtiles vagues d'énergie hérissèrent sa paume, lui rappelant qu'elle ne devait pas utiliser le pouvoir sacré sur lui.

Je sais que c'est tabou. Je sais que je ne devrais pas te sauver.

« Tu sais quoi, même si je n'étais pas une sainte, j'aurais utilisé mon pouvoir sacré sur toi »

« Parce que je t'aime » Très vite, Yeri se tue car au moment où elle ferma les yeux, une puissante décharge de pouvoir sacré jaillit de ses mains jointes. Une lumière blanche traversa son regard, cette scène donna des frissons à tous les personnes présentes et les yeux de ceux qui étaiant le plus proche d'elle s'écarquillèrent.

« …..Vous ! »

Le doigt immobile de Gusto bougea, comme par miracle, tout le monde était stupéfaits et bouche bée, se relevant d’un bond

Et en même temps.

« Sainte femme ! »

Yeri cracha du sang avant de s'effondrer sur le sol.

Fin du Volume 4

Ps de Ciriolla: 4ème volume terminé.... encore un pour l'histoire principale.. avant celui des bonus... donc accrochez vous.. il reste beaucoup a lire

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Commentaire

Chapitre 4 - Tome 4
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