Valia, Tribute to Shuden (Novel) Tome 5

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Tome 5 – Chapitre 125 – La vérité

Carnier était assise sur un vieux lit qui ne possédant même pas de tête de lit, l’obligeait à s’appuyer contre le mur usé.

Ses cheveux roux, qu'elle avait toujours ornés de bijoux, étaient attachés en un simple chignon minable, ses vêtements n’avaient pas plus fier allure, réalisés dans des tissus bon marché, dont elle n’avait même jamais approché de sa vie, irritant par frottement sa peau. Elle avait été élevée contre l’unique fille du sel duc de l’empire, l’humidité ambiante ne lui était pas familière et connaissait a lui donner des mycoses aux pieds.

Carnier se trouvait dans une cellule du palais principal.

Seul son statut lui permettait d'être en isolement car toutes les servantes et tous les domestiques de son entourage avaient été envoyés dans les cachots souterrains, endroit notoirement sale et malodorant, avec une maladie de peau que l'on pouvait contracter en à peine quelques jours les pires maladies de peau

« Je t'envie, mon frère. Tu pourras survivre »

Le jour de la rébellion, Herne n'était pas venu au palais. Elle s’était demandé pourquoi il n'était pas venu, mais maintenant elle comprenait, en tant qu’héritier du duché de William, bien qu’en guise de punition son titre de duc lui avait été retiré, ce n’était qu’une mesure temporaire, son droit successoral n’était pas remis en cause Contrairement aux autres membres de la famille, considérés comme liés au chef de famille, les héritiers avaient un statut détaché et indépendant de la famille qui était officiellement reconnu par l'Empereur,

C'était ce qui expliquait que le marquis de Romain avait laissé Vincent au manoir le jour de la cérémonie du mariage en tant que concubine du prince, alors qu’habituellement Herne était constamment au palais mais loin de la rébellion au manoir du domaine, si cela tournait mal, il échapperait aux sanction, Heisen ne pouvait compter que sur Herne pour reprendre le duché en cas d’échec

Même s'il ne pouvait peut être pas conserver son titre ducal, il serait mieux loti que Carnier, qui voit son exécution approchée.

[Ton frère est du sang de William, et tant qu'Herne subsistera, la famille William subsistera].

Elle se souvenait des paroles de son père, contrairement à elle qui avait du se rendre au palais détaché pour capturer la duchesse de Garth, son frère fut mis bien à l’abri

« Je suis tout autant du sang de William »

La rébellion avait matée et la voilà maintenant ici, aucune chance qu’elle échappe à la condanation à mort, si elle avait de la chance, elle sera décapitée mais si c’était la pendaison ? ou pire la lapidation ou le bûcher….

Effrayé, Canier se serra dans ses bras en tremblant, ce fut à ce moment-là qu’un cliquetis retentit et un gardien entra, portant un plateau.

Dans une prison sans horloge, le temps n’existait qu’a travers les trois repas quotidiens

…E là c’était l’heure du diner.

Le repas était maigre, une simple soupe aqueuse avec très peu de morceaux, un quignon de pain dur et un verre d'eau, rien de bien appétissant ; elle s'apprêtait à repousser le plateau lorsqu'une voix grave lui parvint à l'oreille.

« C’est la considération de ton père »

Canier leva un instant les yeux, surpris, mais le geôlier se détourna avec une expression de courtoisie rigide, immobile, Carnier regarda le plateau avec incrédulité car outre sa surprise, elle comprit immédiatement les paroles du geôlier.

«……….. considération paternelle »

Ce repas avait été empoisonné, comme il était difficile d'empoisonner du pain dur, et l'eau semblait propre, alors c’était certainement la soupe qui avait été empoisonnée

« C'est cela la considération de mon père d'épargner Herne et de me tuer »

Mais Canier n'avait pas d'autre choix, mieux valait prendre le poison et fermer les yeux en paix que d'être tuée douloureusement, Carnier saisit le bol de soupe d'une main tremblante et alors qu'elle tenait le bol, incapable de commencer à boire, la porte s'ouvrit soudainement.

« C'est l'heure de l'interrogatoire, veuillez sortir »

Carnier laissa le bol à l'ordre du garde et se leva. Un interrogatoire n’était qu’une simple formalité mais elle fut très surprise de l’identité de l’homme assis en d’elle pour l’interroger et ce ne fut que lorsque le geôlier la força à s'asseoir qu'elle reprit ses esprits.

Carnier balbutia

« Vous, duc de Garth »

Shuden Garth regarda Carnier et pris une voix grave

« Je vous appellerai Lady William, le titre de concubine du prince héritier n’a plus aucun sens »

Était-ce une illusion que les mots de cet homme semblaient étranges ? Si ce titre n’avait plus de sens en quoi celui de Lady William pouvait encore en avoir un.

Comme si.......

« Avant de commencer l'interrogatoire, laissez-moi vous dire ce que je peux vous promettre »

« Promesse...... ? »

Comment un interrogatoire pouvait amener à une promesse mais les yeux rouges se plantèrent dans ceux de Carnier.

« Je vous garantis la vie, bien sûr »

Carnier aspira une bouffée d'air.

« Je ne peux pas vous garantir un titre ducal, mais je peux vous promettre une baronnie à condition que vous remportiez le titre »

« Qu'est-ce que c'est que....... »

« Aussi » ajouta Shuden.

« Je vous permettrai de continuer à vivre dans le château de William sur le domaine, bien qu'il reviendra à la Couronne Impériale après votre mort.'

« ....... »

Elle avait l’impression de vivre un rêve éveillé ; la voix de Carnier trembla un peu.

« Voulez-vous dire que vous allez donner la baronnie à ......, mon frère ? »

« Non »

Posant son menton sur le dos de sa main, Shuden regarda Carnier.

« Je veux le donner à la Lady, car j'ai besoin de son témoignage »

Carnier comprit soudain ce que disait Shuden, son interrogatoire n’était plus qu’une négociation avec son futur en jeu

« Le témoignage selon lequel Herne William a pris part à cette rébellion »

******************************

Les portes du manoir Garth s'ouvrirent et les serviteurs qui attendaient dans le hall du premier étage s'inclinèrent immédiatement.

« Votre Excellence »

« Votre Excellence »

Le regard de Shuden balaya les serviteurs en entrant, coup d’œil lui indiquant que Valia n’était pas là, Shuden passa directement devant les serviteurs pour monter au deuxième étage. La porte de la chambre du duc et de la duchesse était gardée par des servantes mais dès qu'elles reconnurent leur maître, elles se levèrent d'un bond et ouvrirent la porte.

Elle doit être debout.

L’espoir que Shuden avait eue se dissipa rapidement car Valia dormait profondément, et les médecins et les serviteurs le saluèrent. Shuden entra pour demander sèchement

« Pourquoi ma femme dort autant ? »

Depuis deux jours, ou plus précisément depuis qu'il l'avait ramenée du temple, Valia s’était soudainement à beaucoup dormir… en exagérant à peine, on pouvait dire qu’elle dormait toute la journée

« Mes excuses. Mais il n'a vraiment rien d'anormal physiquement »

Le médecin traitant répondait avec confusion, sentant vraiment la différence d’attitude du Maitre entre la présence ou non de Madame à ses cotés, actuellement le regard était si cruel, aussi froid que l’hiver nordique peint de rouge Avec un mélange d'horreur et de professionnalisme, le médecin s'empressa d'expliquer.

« Heureusement, madame dort de moins en moins et passe beaucoup plus de temps éveillée que le premier jour »

« Hmm »

« Elle prends des plantes médicinales à chaque fois qu’elle se réveille. Je pense que le problème est vraiment du à la fatigue, donc elle ira mieux bientôt »

Shuden s'assit sur la chaise à la tête du lit, écoutant les explications du docteur observant le visage endormi de Valia toujours aussi paisible.

« Sortez »

La chambre devint rapidement silencieuse. Shuden prit la main de Valia, sa chaleur corporelle réchauffa sa main froide puis se penche un peu en arrière pour étudier la forme endormie de Valia.

Le médecin lui avait dit qu'elle n'était pas malade, mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise en constatant qu'elle dormait autant au point que Shuden doutait même de la compétence de son médecin, auquel il n'avait jamais prêté beaucoup d'attention mais heureusement, deux hommes de la cour impériale se rendraient demain au manoir Garth.

Après avoir observé Valia pendant un bon moment, Shuden jeta un coup d'œil à l'horloge sur le mur. Le temps qu'il passait avec elle s'envolait sans qu'il ne fasse quoi

que ce soit bientôt il devrait retourner au palais mais chaque jour, il se rendait au manoir, se forçant à y passer quelques heures de plus.

« Si seulement le marquis de Joan était là, les choses iraient plus vite. »

Il avait très fortement envie de faire appel au Marquis de Joan, qui se trouvait dans son domaine mais la marquise était enceinte, en réalité, le fait que la marquise de Joan soit proche de Valia le retenait sinon, il n'aurait pas hésité à convoquer le marquis de Joan à la capitale.

Malgré ces regrets, le temps passait vite ; il était temps de se rendre au palais. Shuden tendit la main et caressa doucement la joue sèche de Valia.

« ...... »

Soudain, les yeux de Valia s'ouvrirent et le bout des doigts de Shuden s'arrêta par réflexe, et elle ouvrit lentement les yeux. Ses yeux gris-argentés, cachés sous de longs cils, étaient remplis de sommeil. Valia tourne alors la tête vers Shuden.

La somnolence fut lentement balayée, Valia l’appela « Shu ! »

« Vous êtes de retour ? Quand êtes-vous rentré ? »

Shuden, qui fixait Valia, parla enfin.

« .....Oui, à l'instant »

Ne mentionnant pas qu'il devait partir bientôt, Valia le crut sans poser de questions.

« Combien de temps ai-je dormi ? Je crois que j'ai dormi quand il faisait nuit, alors pourquoi fait-il encore nuit...... ? »

« Vous avez dormi longtemps, mais le médecin dit que c'est parce que vous êtes fatiguée

»

« Vraiment ? »

Valia semblait d'accord, et son teint avait l'air d'aller bien, ce qui rassura un peu Shuden.

« Est-ce que vous allez vous lever ? »

« Vous avez dormi longtemps »

Shuden souleva doucement Valia et l'aida à s'asseoir. Son contact la chatouilla tandis qu'il empilait quelques coussins moelleux et l’adossait contre eux. Valia lui sourit, et Shuden lui rendit son sourire ; son cœur fondit à la vue de ce sourire innocent, même si son cœur se serait face à sa fatigue, il se réchauffait face à cette simple vision souriant

« Valia »

« Oui »

Shuden toucha la main de Valia.

« Lady Carnier William «

« Ah, oui. Comment cela s’est-il fini ? »

Les yeux gris argentés étaient curieux et Shuden répondit que cela s'était bienpassé, puis se tourna pour fixer Valia.

C'était Valia qui lui en avait parlé en premier, lorsqu'il l'avait trouvée dans la cellule du temple et qu'il l'avait amenée contre lui, elle avait l'air fatiguée, mais était indemne. Elle passa ses bras autour du cou de Shuden et lui demanda

« William est-il impliqué dans cette rébellion ? » Elle trouva étrange que l'Herne William n'avait pas assisté à la cérémonie d'ordination, il ne s'était contenté de lui répondre qu’il ne pouvait rien lui expliquer car il s’agissait d’un secret d’état se contentant d'une vérité Il était vrai que William était impliqué.

[Cela signifie-t-il que la famille William est désavouée...... ?]

[On dit que le duc William était au manoir. Sans témoin formel, l’héritier du duc survivra]

En entendant la réponse de Shuden, Valia prit une expression étrange.

[Qu'y a-t-il, madame ?].

[Rien, juste.......]

Valia fronça les sourcils, se souvenant du goûter qu'elle avait pris avec Yeri après les funérailles de la duchesse William. Yeri, où elle avait détourné la révélation que Valia était une princesse, mais avait dit que malgré tout, elle plaignait Carnier plutôt que de la haïr.

[Bien sûr, j'ai aussi pensé que Carnier était une mauvaise personne au début, mais c'était à l'époque où nous étions invités au mariage de Herne William].

J'avais entendu dire que la grand-mère William aimait bien sa petite-fille, mais ce que Yeri vu après lui fit changer d’opinion, malgré que la dame âgée lui lança des insultes incroyables, Carnier habituellement si colérique se contenta d’écouter docilement, avec le duc William qui regardait, indifférent.

Ce fut alors que Yeri réalisa que sa personnalité n'était pas seulement devenue étrange.

Plus tard, il apprit que Carnier s’était disputé avec son père au sujet du mariage, et qu’elle avait renié par la famille William, n’était ce pas exagéré ? Car cela restait sa fille biologique. La rumeur courut également parmi les femmes de la noblesse que Carnier était tombé gravement malade peu de temps après.

Yeri dit que c’était probablement pas qu’une rumeur, mais probablement véridique mais Valia ne l'avait pas vu de ses propres yeux, aussi ne se sentait-elle pas vraiment désolée pour elle.

Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser à l'histoire de Carnier à ce moment là mais elle avait accepté l'offre de Shuden et avait terminé son témoignage avant de revenir au manoir, ce témoignage avait été enregistré par l'interrogateur impérial avant d’être présenté à l'Empereur.

On pouvait dire que les chances que la famille William s’en sorte était quasi nulle, Une famille, une famille ducale impériale, serait déshonorée, c’était un événement lourd de conséquences pour la noblesse de Gel, et pour les royaumes voisins dans une moindre mesure.

« Valia »

« Oui ? »

Il y avait autre chose qu'il voulait demander, quelque chose de plus important que ces choses-là.

« Vous souvenez-vous, quand vous parliez d’elle, que vous avez fait référence au

'mariage' de Herne William, bien que vous vous soyez endormi en plein milieu ? »

« Ah......, oui. Je m'en souviens »

Shuden avait écouté attentivement le récit de Valia mais il y avait quelque chose qui le laissa perplexe.

[Herne William n'est-il pas encore célibataire ?]

Pourquoi parler de mariage ? Aucune réponse ne vint car Valia s'était soudainement endormie. Il avait trouvé cela étrange, mais ne voulait pas la réveiller de son profond sommeil, alors il la ramena avec précaution dans sa chambre au manoir. Ses heures de sommeil avaient considérablement augmenté depuis, mais elle restait trop fatiguée pour avoir une longue conversation.

« Herne William n'est pas marié, alors comment se fait-il que la grand-mère William vienne au mariage du duc ? »

Il se posa la question pendant tout ce temps, ordonnant une enquête sur Carnier, mais aussi sur Herne mais il n'y avait aucun retour sur un mariage secret pour Herne.

Valia se racla la gorge ; car même si elle tombait de fatigue, elle ne s’était pas trompée en mentionnant le mariage de Herne, car elle l’avait fait avec l’intention de lui dire la vérité, mais malgré sa résolution, le sommeil l’emporta sur sa promesse

« ...... J'allais vous le dire pour votre anniversaire »

« ......Hmm ? »

« Shu. Tout d'abord, je ne suis pas folle, je suis vraiment normale » dit Valia avec une expression sérieuse.

« Je sais »

La réponse, sans plaisanterie, sans enjouement, détendit Valia car elle avait confiance en cet homme surtout, il la croirait peu importe ce qu’elle dirait

« Donc… »

Le regard de Shuden ne quitta pas celui de Valia pendant le reste de l'histoire, se contentant d'écouter, répondant aux questions qu’il n’avait jamais oser encore posé, ne détournant même pas le regard lorsqu'elle eut terminé, si bien qu'elle dut ouvrir doucement la bouche pour lui faire comprendre que c'était fini.

Valia demanda prudemment.

« Um, Shu. L'histoire que je vous ai racontée ......, vous avez encore du mal à y croire, n'est-ce pas ? »

« Bien sûr que non »

Shuden répondit simplement et se leva.

« J'ai cru tout ce que vous m'avez dit depuis le premier jour »

Shuden s'approcha de Valia puis la prenant dans ses bras, ses cheveux noirs, qui lui descendaient jusqu'à la taille, tombaient maintenant en cascade sur ses épaules.

Après avoir entendu la confession de Valia, il comprit pourquoi elle voulait tant protéger la sainte. Shuden enfouit son menton dans les cheveux de Valia.

« Valia »

Valia posa sa joue contre la poitrine de Shuden.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Je comprends maintenant que vous essayez de me dire n’était pas dit comme cela »

« Dire ? ...... quoi ? »

« Vous m'avez demandé que si vous reveniez après votre mort, quelle en serait la raison

? »

« Oh....... C'est vrai. Je l'ai fait. »

Valia se souvenait encore de la réponse de Shuden.

[J'aime tellement ma femme, elle devrait venir me voir].

Valia rit malicieusement.

« Shu, vous êtes gêné ? Vous pensiez être la seule raison possible pour que Dieu me renvoie ? »

« Est-ce que ça en a l'air ? »

Valia sourit.

« Oui »

« Je vois que je ne suis pas si gentil que ça dans ton esprit »

« Quoi ? Ce n’est pas ça »

Toute idée de taquiner Shuden s'évanouit rapidement et devant les yeux écarquillés de Valia, Shuden sourit puis parla d’une voix fuyante

« Eh bien, merci »

« Pour quoi ? » demanda Valia.

Shuden arqua un sourcil comme pour dire « Remercier les dieux ? Il n'y avait aucune raison de remercier les dieux, ils n’avaient ce qu’ils devaient faire »

« Et si quelque chose tourne mal ? »

« Voulez-vous m’envoyer en enfer pour avoir dit quelque chose de ce genre ? »

« ......vraiment »

Shuden sourit devant les sourcils froncés de Valia. En écoutant l'histoire de Valia, il ne pensait qu'à une chose : Dieu merci, elle l'avait choisi et ce n'était pas les dieux qu'il remerciait simplement la jeune femme de dix-huit ans qui l'avait choisi.

Shuden souleva la main de Valia et prit les fines articulations dans sa bouche et les mordilla.

Le contact de sa langue contre sa peau était légèrement érotique faisant tressaillir légèrement Valia, il lui sembla clair qu’il devait repartir à nouveau car ses lèvres se contentèrent de remonter lentement sur le dos de sa main On frappa doucement à la porte, et la porte de la chambre s'ouvrit légèrement.

« Votre Excellence, c'est Paul »

Paul ouvrit la porte, mais à peine assez large pour qu'un homme puisse passer, et encore moins pour qu'il puisse montrer son visage, ainsi était l'étiquette pour un serviteur d'une famille noble, mais Valia trouvait cela embarrassant car il pouvait tout se passer dans la chambre

« Monsieur, il y a juste un visiteur du palais....... »

Shuden tenta de faire semblant de ne pas avoir entendu, mais Valia prit la parole.

« Très bien, dites-leur qu'il arrive tout de suite »

« Oui, madame »

La porte se referma très vite. Shuden consulta sa montre, se sentant impuissant car il avait largement grignoter son temps et devait vraiment partir

« Je reviendrai, et vous devriez dormir un peu plus. Je crois que vous êtes encore fatiguée »

Valia acquiesça, car elle avait recommencé à se sentir somnolente il y a quelques minutes. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi, se demandant si elle était malade, mais elle se sentait pourtant bien, n’était-elle pas meilleure juge concernant son corps

« J'ai déjà dormi comme ça auparavant, je crois que c'était quand j'étais escorte… »

Elle n'arrêtait pas de s'assoupir au travail au point de devoir prendre plus d'une semaine de congé. En raison de son assiduité, personne ne pensait qu'elle faisait semblant, mais on la croyait malade. Et elle avait dormi toute la journée chez elle

« Quel est le rapport avec aujourd'hui ? Je ne sais pas....... »

Elle avait sommeil et sa mémoire était floue, mais il n’y avait rien à ce souvenir car Valia avait dormi par intermittence pendant plus d'une semaine, se souvenait vaguement que Yeri s'était effondrée à cette époque, mais ce n’était pas le cas maintenant

« Il a dit qu'elle allait bien. »

C'était ce que Shuden avait répondu à la question de Valia sur le chemin du temple au manoir que la sainte était en sécurité et jamais elle n’avait douté de ses paroles

« Vous savez quoi, Shu »

« Hmm ? »

Valia leva les yeux vers Shuden, qui remontait la couette sur sa poitrine.

« Je me demande si je suis punie. Depuis l'histoire du mariage du duc William, je me dis que Dieu m'a punie pour avoir dit des choses que je ne devais pas....... »

Valia, qui souriait et parlait d'une manière enjouée, se tut face à l’expression raide de Shuden

« Shu, vous savez que je plaisante, n'est-ce pas ...... ? »

Valia était perplexe car l'expression de Shuden ne s'atténuait pas donc elle lui répéta que c'était une blague, mais il se contenta de l'embrasser légèrement sur les lèvres, lui disant de dormir davantage.

« Quelque chose ne va pas....... »

Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'elle abandonne, car il avait bien peu de chance que la phrase « je comprends » soit dite, de plus, le toucher moelleux de l'oreiller rempli de plumes ne lui permettait pas de garder les yeux ouverts Valia ne tarda pas à s'endormir profondément et après l'avoir observée encore pendant un moment, Shuden quitta la pièce.

Après avoir entendu l’histoire de Valia, quelques personnes devaient être tuées.

Ps de ciriolla: Ca y est on peut sortir la liste de ceux qui ont fait de la merde avec Valia, passé, présent meme futur... Shuden va rien laissé passé...

Tome 5 – Chapitre 126 – La vérité

« Après tout ce que tu as fait, tu as quelque chose à dire, Elvan »

Agenouillé devant l'empereur, Elvan semblait étonnamment indemne mais en réalité, il était sur le point de s’effondrer car lorsqu’on devait interroger des criminels à au bord de la mort, un élixir leur était fait avaler, pouvant les maintenir en vie pendant trois ou quatre heures.

Elvan resta muet ; l'empereur ne lui avait donné accès ni au pouvoir divin d'un prêtre, ni aux soins d'un médecin de la cour, à peine les premiers soins nécessaires pour l'empêcher de mourir en lui bandant sommairement la tête et le cou.

Personne ne savait exactement comment le prince fut si grièvement bléssé mais puisqu’il y avait eu cet incident majeur, une rébellion, et tout le monde supposait que c'était arrivé pendant le tumulte, même Elvan n'osait pas parler car personne ne le croirait s'il disait que c'était la duchesse de Garth.

« Je vois, je suppose qu’il n’y a rien à dire, mais je veux l'entendre de votre propre bouche »

L'empereur regarda Elvan, le regard vide

« Pourquoi t'es- tu rebellé ? »

Elvan leva la tête, ses yeux étaient injectés de sang suite au coup reçu au crâne, donnant à son regard un air venimeux

« Je ne voulais pas perdre contre mon frère Gusto »

« Avait-il besoin d’aller aussi loin ? au contraire, Elvan, cet empereur savait que tu avait l'avantage sur Gusto »

« Comme prévu, l’empereur sait tout »

Elvan rit faiblement de son impuissance, l’empereur, son père, était toujours ainsi, faisant mine d’ignorer voir tolérer la lutte fratricide entre lui et Gusto mais finalement était parfaitement au courant de tout ce qui se passait.

« Mon père est un homme très cruel. Il sait tout, il doit donc être au courant des désirs de ma mère »

« Tu veux dire le désir d'être couronnée impératrice ? »

« Oui »

Elvan ferma les yeux et les rouvrit

« Au point ou nous en somme, j'aimerais poser une question à cet empereur »

Arras parlait rarement à Elvan de ce qui s'était passé avec l'empereur, si bien qu'Elvan était toujours perplexe. Comment sa mère avait-elle pu vouloir devenir impératrice à ce point, et comment sa sœur avait-elle pu le savoir, alors que l'empereur l'ignorait ? Ne savait-il pas qu'elle voulait tellement être impératrice pour qu'il ne la couronne pas ?

Il comprit plus tard qu'il faisait semblant de ne pas savoir.

« Mon père, si vous saviez si bien que la première impératrice voulait être impératrice consort, pourquoi avez-vous feint l'ignorance ? Pourquoi n'avez-vous pas couronné une nouvelle impératrice ? »

« Arras n’a pas la stature d’une reine »

« Alors sa mère, la défunte impératrice, était-elle une reine ? »

L'empereur ne répondit pas, se contentant de regarder Elvan qui souriait

« Je crois que tu peux être honnête avec moi, père C'est juste que la seule famille de ma mère, le marquis de Romain, est un fardeau »

Elvan avait raison ; l'empereur Edgar VII, le père d'Elvan, s'était toujours méfié de sa belle-famille. L'ancienne impératrice était morte depuis longtemps et les autres concubines étaient issues de familles mineures, mais Arras était l'exception.

« Si vous avez une si bonne idée mes intentions, pourquoi avez-vous pris la jeune femme de la maison William comme concubine ? »

« Pourquoi cette question ? »

Les yeux d'Elvan s’assombrirent

« Parce que je ne voulais pas perdre ! »

« ...... »

'Je voulais monter sur le trône, et comme je ne pouvais pas donner à ma mère une couronne d'impératrice, je voulais lui donner quelque chose de plus grand que cela, battre l’empereur et devenir l’empereur »

« Un impérial ne peut pas se laisser guider uniquement par ses propres désirs. Ne comprenez-vous pas que vous avez un devoir à remplir ? »

« Oui ! Très bien. Je reconnais que je n'ai pas rempli mes devoirs d'impérial »

Elvan respira profondément.

« Mais, père, ne faites-vous pas de même ? »

« Quoi ? »

« N’avez-vous pas excessivement favorisé une famille, les Garth, et j'ose dire que tu t'es comporté d'une manière tout à fait indigne d'un monarque »

« Garth ? »

Un nom de famille inattendu dans cette conversation ; l'empereur sourit, comprenant les agissement du duc William en Franzian et pourquoi il avait osé défier Garth

« C'est pour cela que vous avez fomenté une rébellion, en vous alliant avec le duc William pour piéger le duc Garth dans le but de le coincer ? »

« Oui, je l'ai fait ! »

Elvan s'exclama en crachant du sang.

« N'est-ce pas l'empereur qui a trop favorisé Garth en donnant trop de pouvoir à un simple noble ! »

« Tu parles de trop de pouvoir, as-tu déjà oublié les nombreux exploits militaires que Shuden Garth a réalisé dans le passé ? »

« Quoi de plus normal qu’un vassal fasse le maximum pour son seigneur »

« Est-il normal qu’un membre de la famille impérial soit jaloux d’un tel mérite ? »

Ces mots le transpercèrent de part en part laissant Elvan momentanément sans voix, le sang de l’empereur commença à bouillir dans ses veines

« Ton complexe d'infériorité, ce vilain complexe d'infériorité que tu n'as pas su contrôler malgré le fait que tu sois né de sang impérial, vous a rendu aveugle au point de ne plus faire la différence entre les loyalistes et les traîtres ! »

Des mots qu’il ne voulait pas admettre ; le mot infériorité retourna l'estomac d'Elvan, son visage s’aigrit puis se mettant à genoux ; il attrapa désespérément la jambe de l'empereur.

« Ce n'est pas comme ça, ce n'est pas comme ça...... ! »

« Tais-toi ! »

L'empereur se leva d'un bond. Elvan, perdant son soutien, s'effondra sur le sol.

« Lambton, fais passer le message ! »

Lampton, qui attendait aux côtés de l'empereur, s'inclina.

« Elvan Adalbert Rageloff a oublié sa véritable identité et a commis le péché capital de trahison. Par la présente, son titre impéral ainsi que son nom Rageloff lui sont définitivement retiré »

Un membre de la famille impérial dont le nom de famille lui était refusé, la mort aurait été plus douce car Elvan sera rayé à jamais du registre impérial, et même mort, il n'aura pas le droit d'être enterré dans le tombeau de Rageloff.

« De plus, tous les acteurs de cette trahison seront sévèrement punis, quel que soit leur statut ! La première impératrice sera enfermée dans un palais oublié jusqu’au jour de sa mort, et aucun membre de la maison du duc William et du marquis Romain ne sera épargné, tous seront exécutés sans exception »

Herse William avait déjà été inculpé et envoyé en prison tout comme son père, Heisen

« Votre Majesté, Votre Majesté....... »

« Dois-je faire autre chose que transmettre le message »

« ……Obéir à mes ordres »

L'empereur regarda Elvan d'un air féroce.

« Tu as été un prince de l’empire, et tu vivras en pénitence pour le reste de ta vie envers les gens qui ont travaillé dur pour t’honorer jusqu’à aujourd’hui ! Je te bannirai en marge de la société et, à partir d'aujourd'hui, je romprai à jamais nos liens de famille »

« ....... »

Elvan, tête baissée sur le sol, frémissant sur la fin de son histoire. L'empereur s'éloigna, laissant Elvan là où il était.

****************************

La mort du duc William et du marquis Romain, la chute du second prince, l'un des plus puissants héritiers du trône et dans chaque cas, les preuves étaient claires, les témoins certains, et l'affaire rapidement réglée.

Si la grande majorité de ces affaires sont rapidement et clairement résolues, restait une personne que l'Empereur ne pouvait traiter à sa guise.

« Votre Excellence. C'est l'heure du repas »

Le grand prêtre Mercil, qui avait fermé les yeux et méditait, leva la tête. Un garde apportait un plateau de nourriture et le déposa avec grand soin.

« Ah. Merci encore aujourd'hui »

« Non, merci, alors....... »

« Bonne journée »

Après que le geôlier se soit incliné, Mercil jeta un coup d'œil au plateau où était proposé un repas décent : une soupe chaude avec des morceaux de viande, mais pas en

abondance, et du pain blanc cuit avec de la bonne farine mais aussi un verre de lait froid et une pomme fraîche pour le dessert.

C'était plutôt extravagant pour un repas de prisonnier en réalité c’était le repas des gardiens mais depuis que Mercil avait été amené pour la première fois dans la prison du palais principal, on lui avait servi ce repas offert par un gardien très croyant.

Mercil prit une bouchée de soupe avec un visage inexpressif.

« Je ne sais pas ce qui s'est passé »

Shuden Garth n’était pas revenu depuis le jour où il l'avait jetée en prison, il avait simplement été mis à l’isolement

Le mot 'torture' faillit lui faire perdre son sang-froid, mais il parvint à se contenir et le lendemain ou le surlendemain, retrouva son calme, il était plus le moment en forme, c’était en grande partie grâce aux gardes qui l’ayant reconnu le traitaient avec grand respect.

« Les prêtres assistants devraient maintenant avoir alerté le Saint État »

C'était le grand prêtre qui avait été arrêté, personne d'autre et s’il attendait encore un peu, le Saint-Office demandera officiellement à l'empereur de Gel de le libérer et le renvoyer en Terre Sainte, il savait qu’il n’éviterait pas la réprimande, mais il lui suffira de faire pénitence pendant un certain temps, et puis ça passera.

« A ce moment là, je devrai utiliser la sainte relique »

Tout ce que Mercil pouvait faire, c'était tenir jusque-là.

Et ce soir-là. Mercil vit qu'il ne s'était pas trompé.

« Grand prêtre Mercil, sortez »

« Où allons-nous ? »

« Ordre d'emmener le Grand Prêtre dans la salle d'interrogatoire spéciale » dit le chevalier du palais principal d'un ton dur.

Contrairement aux geôliers, qui le regardaient avec un sourire gêné, son ton était professionnel et pressant mais fallait s'y attendre, étant donné que les chevaliers, à l'exception de la Garde de l'Empereur, étaient sous le contrôle direct de Shuden Garth

« Grand Prêtre Mercil »

« ...... »

Dans une salle d'interrogatoire spéciale, Mercil n'accordait pas facilement sa confiance à la personne qui se trouvait devant lui ; Shuden Garth, qu'il n’avait pas vu depuis quelques jours et à ses côté se trouvait.......

« Ba , Grande prêtresse Baina....... »

Elle était assise là, la grande prêtresse Baina, que l'on n'avait pas vue en dehors de la grande salle depuis des décennies, et encore moins en dehors du pays, jamais il n’aurait imaginer qu'elle vienne en personne. L'apparition inattendue de Baina le décontenança, mais Mercil retrouva rapidement son calme.

Cette salle d'interrogatoire se trouvait Shuden Garth ; il devait garder son sang-froid, surtout que les nouvelles devaient être bonnes puisque la Grande Prêtresse de Baina s'était déplacée en personne, il était presque certain qu'elle était elle-même une divinité.

« Je pourrais retourner au Grand Temple »

« Grande prêtresse Baina. Toutes les explications seront données à notre retour en Terre Sainte. Pour l'instant,....... »

Mercil lança un regard à Shuden. Comment avait-il pu oser humilier le Grande Prêtre de la sorte, il ne l'oublierait jamais.

« Pour l'instant, s'il vous plaît, sauvez-moi et mes assistants »

« Ils ne peuvent pas être sauvés »

« ..... ? »

« Parce qu'ils sont tous retournés dans les bras des dieux »

« Qu'est-ce que cela signifie ? »

Mercil s'exclama avec perplexité, et cela le frappa bientôt comme un éclair, pouvant pas croire cela, alors qu’il l’avait laissé tranquille, sans jamais avoir interroger et encore moins torturer

« Duc de Garth, c'est vous qui avez fait ça ? »

« Non »

La voix de Shuden était posée, seule.

« Je ne suis pas une telle ordure, Grand Prêtre Mercil »

« Alors pourquoi tous mes prêtres assistants sont-ils morts, Duc, car vous les avez torturés si durement, et ce ne sera pas seulement vous, mais toute votre lignée qui mérite d'aller en enfer...... ! »

« Je le jure devant Dieu, Grand Prêtre Mercil »

L'expression détendue de Shuden devint sévère.

« Je n'ai pas posé le moindre doigt sur eux »

« ...... »

Ils ont été totalement ébranlés lorsqu’ils furent conduits en prison, s’effondrant en apprenant que c’était la sainte qui avait autorisé la détention du Grand Prêtre.

Peu habitués aux interrogatoires, et encore moins à la torture, les prêtres ne purent pas surmonter leurs peurs qui s’entrecroisaient, passant aux aveux si facilement que Shuden put se rendre directement au Second Temple

Entre-temps, les prêtres auxiliaires moururent, en se suicidant en se mordant la langue, on ignorait si c’était par culpabilité ou craignant le châtiment de Mercil.

Mercil respira lentement et profondément.

Finalement, cela semblait être le mieux car il aurait été impossible, même pour la Grande Prêtresse Baina, de sauver tous les prêtres détenus dans le palais, donc fallait voir cela comme une chance s’il y en avait moins ; Mercil feignit le calme.

« Grand Prêtre Mercil »

Non, il essaya de feindre…

« Le Grand Prêtre ne retournera pas en Terre Sainte »

S'il n'y avait pas eu la voix froide de Baina.

« J'aurais dû vous le dire depuis longtemps, vous êtes allé trop loin Grand Prêtre Mercil

»

« Que voulez-vous dire ? ....... »

« Tu es excommunié »

Le souffle de Mercil se bloqua dans sa gorge.

« Excommunié ...... ? »

Mercil ne comprit pas tout de suite ce que Baina venait de dire…Non, il ne pouvait pas l'accepter tout simplement

C'était trop vrai pour être un rêve, soudainement, il ressentit une douleur dans la poitrine, comme un coup de couteau.

C'était réel….indéniablement

Les yeux de Mercil se voilèrent et il se leva d'un coup sec provoquant le cliquetis des chaines attachées à ses pieds

« Pour excommunier un grand prêtre, il faut l’accord de deux autres grands prêtres et même toi, Baina, avec ton interprétation de l'Oracle, tu ne peux pas être aussi dogmatique...... ! »

Philémon était meilleur que n'importe quel grand prêtre détestant les conflits et aimant la paix, il n'accepterait jamais une excommunication qui ruinerait la vie d'un prêtre.

« Grand Prêtre Mercil »

Mais à sa grande horreur, la voix de Baina était droite et inébranlable.

« Le Grand Prêtre Philémon a déjà donné son accord »

« Non ! Non ! Non ! Qu'est-ce que c'est que cette....... »

Mercil releva la tête, comme s'il s'accrochait.

« Grande prêtresse Baina, ayez pitié de moi. Je ferai pénitence pendant dix ou vingt ans, mais s'il vous plaît, s'il vous plaît, ne m'excommuniez pas....... »

« Tu n'es toujours pas sortie de ton rêve, Mercil »

La voix de Baina était toujours mystérieuse.

« Tu es indigne d'être un grand prêtre, voire même un simple prêtre, c'est notre conclusion »

« ....... »

Ses jambes finirent par lâcher et Mercil s'affaissa au sol….son titre de grand prêtre, désavoué, excommunié devenant un prêtre abandonné par Dieu.

Tous les mérites que Mercil avait accumulés, tous les missions qu'il avait empruntés, tout le travail de sa vie, s'étaient brisés en un instant, tel du cristal que l’on brisait

« Je suppose qu'il ne reste qu'une chose à faire »

Baina se leva de son siège, tendant la main vers la gorge de Mercil qui restait assis, impuissante et au bout de ses doigts se trouvait la marque de Grand Prêtre, un collier si précieux que même les chevaliers du palais principal n'avaient pas osé le confisquer lors de son arrestation

« Non ! Non ! »

Mercil se recroquevilla, mais cela ne servit à rien car le collier réagissait à la puissance divine irradiant de la main de Baina, lui donnant l'impression qu'on lui arrachait le cœur de la poitrine.

« Ce n'est pas possible....... »

Mercil chercha sa gorge de ses mains tremblantes mais tout ce qu’il trouva fut un cou vide ainsi le noble objet sacré s'était évaporé sans laisser de trace. Mercil marmonna comme une folle.

« Ma marque......, ma marque....... »

Shuden observait la scène de loin. Un Grand Prêtre excommunié était un événement monumental qui entrerait dans l'histoire du continent, mais il ne semblait pas particulièrement impressionné.

« Si vous avez fini de votre coté, vous pouvez partir, Grande Prêtresse Baina »

Ce n'était pas ce qui importait à Shuden.

« La seule chose qui reste, ce sont les interrogations liées aux lois de l’empire »

Par le dernier acte de la Grande Prêtresse, Mercil n'était plus protégé par le Saint État.

« Oui, dans ce cas. Partons d'ici, Votre Excellence »

Baina détacha son regard de Mercil sans la moindre hésitation alors que Mercil serrait son cou de ses mains tremblantes en serrant les dents.

« Pourquoi ? Où me suis-je trompé, qu'ai-je fait ? Pourquoi ai-je été excommunié ? »

Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver la réponse. La princesse, c’était la princesse, toujours cette maudite princesse ! Ce fut à partir de ce moment là, que le monde autour de lui parti de travers …Tout a commencé après qu'elle avait sauvé la Sainte Les yeux fiévreux de Mercil commencèrent à se voiler.

Ils avaient provoqué cette situation, et Shuden et Baina se préparaient à partir. Mercil était furieux d’en être arrivé là, alors que Baina était toujours une Grande Prêtresse, et Shuden Gart était toujours un Duc de l'Empire !

Et cette princesse sera choyée et favorisée en tant que duchesse de Garth jusqu'à sa mort !

« Shuden Garth ! »

Un appel guttural mais Shuden ne se retourna pas alors la rage l'envahit. Mercil, à qui tout avait été enlevé, n'avait plus de bienséance ni de manières à respecter, plus d'esprit pour calculer de telles choses, cria, submergée par le mal.

« Tu n'as aucune idée des secrets de la princesse que tu aimes tant ! »

Le mot 'princesse' arrêta Shuden dans son élan, et il se retourna sans hésiter.

« La princesse a été bénie par l'illusion avant de t'épouser ! »

L'espace d'un instant, le visage de Baina se figea. Mercil se racla la gorge et cria.

« La bénédiction de la tromperie réside dans sa chair ! Est-ce qu'elle te l'a dit ? Bien sûr que non, elle n'aurait pas pu, elle est trop stupide ! »

« ....... »

Shuden n'eut aucune réponse, aucune réaction, son visage était inexpressif.

« Oui, ça doit être un choc ! »

Pour la première fois, il donnait un coup de poing à ce maudit duc et un gros coup, en plus. Mercil se sentait exaltée tellement qu’une partie de lui avait envie de rire aux éclats, comme les serviteurs de bas étage.

Après l'avoir regardée un moment, le coin de la bouche de Shuden se releva. On aurait dit qu'il souriait, mais la cruauté de ses yeux lui fit froid dans le dos.

« Vraiment ? »

Son regard transperça Mercil comme un couteau.

« Comme la Grande Prêtresse l'avait prévu. »

Aux mots de Shuden, Baina laissa échapper un faible soupir.

« ......Je m'excuse, Votre Excellence, mais Mercil continue à m'embarrasser »

« La Grande Prêtresse n'a pas à s'excuser, cet homme n'est plus associé au Temple »

Des yeux rouges brillèrent férocement tandis qu'il fixait Mercil.

« Je me fiche de ce que tu dis »

La mâchoire de Mercil se crispa, et même si un frisson lui parcourt l'échine, se rendant compte que quelque chose n’allait pas, carMercil n'arrivait pas à comprendre le dialogue entre Shuden et Baina.

« ......Qu'est-ce que tu veux dire, ‘c'est exactement ce à quoi tu t'attendais ?’ »

Baina, qui avait déjà fini de parler à Shuden avant de venir dans la salle d'interrogatoire spéciale, parla calmement.

« La Duchesse n’a pas été béni par l'illusion, Mercil »

Mercil renifla.

« Grande Prêtresse Baina, es-tu en train de me mentir, alors que le Grand Prêtre Philémon lui-même a dit que la Duchesse était bénie par la Bénédiction de l’illusion ? »

Baina ne répondit pas, se contentant de soupirer faiblement puis sortit un document finement plié de sa robe de Grande Prêtresse, le laissant devant Mercil.

Les yeux de Mercil s'écarquillèrent à la vue du document, ne le reconnaissant pas immédiatement, c’était un papier avec des symboles mystiques, le genre de papier que les grands prêtres utilisaient lorsqu'ils devaient témoigner en public.

Mercil le prit et le déplia, mais elle ressentit un malaise inexpliqué au point que ses mains se couvrirent d’une sueur froide

Bientôt, il reconnaît l'écriture familière.

Baina regarda Mercil et prit la parole.

« La duchesse de Garth n'est pas bénie pour l'illusion.

Mercil se mit à tressaillir lentement.

« Comme l'a témoigné le Grand Prêtre Philémon avec la sainte relique devant lui »

« Ce n'est pas possible....... »

« Il n'y a que toi, Mercil, pour penser ça »

« Ce n'est pas possible ! » s'exclama Mercil.

Il ne pouvait pas perdre le dernier tour qu’il avait gardé pour la fin ; il avait l'impression qu'il allait perdre la tête. Elle, une princesse sans rien, était devenue une duchesse parfaite sans l'aide du temple... La vérité à laquelle il s’accrochait était une illusion

« Shuden Garth ! » hurla Mercil à pleins poumons.

« C'est un mensonge ! Ce que tu ressens comme de l'amour n'est que de la luxure ! Une duchesse n'est rien, au pire une courtisane de grande classe au mieux ! Tu as simplement été séduite par une fausse princesse ! »

Mercil connaissait la vérité, il devait la connaître même s’il savait qu'il ne pouvait pas mentir devant un objet sacré. Mercil s'écria, à moitié délirant, ne sachant plus vraiment ce qu'il disait.

Il y eut un court silence. Shuden se tourna vers Baina.

« Grande prêtresse Baina, souhaitez-vous entendre autre chose de la part de cet homme

? »

« Rien de plus, monsieur, mais....... »

« Très bien, alors »

Shuden se dirigea d'un pas vif vers Mercil alors qu’il possédait un visage, assez beau pour qu'un homme l'admire, était actuellement aussi inexpressif que la glace. Mercil retint son souffle, et celui-ci sortit dans un grognement involontaire qui était presque audible.

« Hé, lâche-moi ! »

Un poing aussi dur que l'acier s'abattit sur la mâchoire de Mercil, si fort qu’il lui brisa la moitié de la mâchoire et éclata le bas de son visage, Mercil, couvert de sang, roula des yeux et s'évanouit. Shuden le jeta au sol comme s'il ne s’agissait que d’ordure

« Votre Excellence, Duc de Garth. Puis-je ramener le Grand Prêtre Mercil dans sa cellule

? »

« Non »

Schuden ordonna d'une voix froide aux chevaliers venus chercher Mercil.

« Il a été déchu de son titre de grand prêtre et, à partir de maintenant, il ne bénéficiera plus d'aucun traitement de faveur »

La chute d'un Grand Prêtre qui avait vécu une vie d'honneur, la vraie déchéance de cet homme commençait maintenant

« Par conséquent, dites au geôlier qu'il peut utiliser toutes les tortures qu'il souhaite »

« Oui, monsieur »

La gloire du Grand Prêtre Mercil prit fin en cet instant Ps de Ciriolla: voila un chapitre bien satisfaisant à lire...XD

Tome 5 – Chapitre 127 – La vérité

Une fois Mercil emmené, Shuden et Baina se rendirent dans la salle de réception où plusieurs nobles les attendaient car plusieurs prêtres, dont un Grand Prêtre, avaient été impliqués dans la rébellion

Baina présenta ses excuses en inclinant légèrement la tête, ce qui fit grimacer les nobles assis à ses côtés. Shuden le prenait avec nonchalance.

L'impudence scandaleuse fit transpirer les nobles, mais Baina lui en fut reconnaissante.

Elle sourit.

L'accord fut facilement conclu et pour le reste, la grande prêtresse devait en discuter en tête-à-tête avec l'empereur. Ce fut Baina qui attrapa Shuden alors qu'il se levait.

« Votre Excellence, Duc de Garth. Avant d'aller informer l'empereur, puis-je vous parler en privé ? »

Les yeux rouges jetèrent un coup d'œil à l'horloge accrochée au mur, ayant pris l'habitude de vérifier l'heure lorsqu'il n'arrivait pas à quitter son travail.

« Allez-y »

Les autres nobles partirent les premiers, les laissant seuls dans la salle à manger. Baina but la première gorgée de son thé chaud parfumé avec du jasmin fin, séché par le soleil d'automne, qui lui éclaircit les idées puis ouvrant la bouche d'un ton digne.

« À partir d'aujourd'hui, le temple a l'intention de détruire tout ce qui concerne la princesse »

Un sourcil doré foncé s'agita, car c’était la chose la plus intéressante qu’il avait entendue tout au long de cette journée. L'histoire du Temple était une histoire d’archive, et Shuden avait entendu dire qu'ils étaient limite obsédé par l’archivage au de tout ce qui touchait de près ou de loin le temple et encore plus, lorsqu'il s'agissait des oracles.

« Vous voulez dire que vous allez les détruire, même officieusement ? »

« Oui »

La grande prêtresse, sa paroles était considéré comme la plus proche de la parole d'un dieu. Baina sourit doucement.

« D’ici le couché du soleil, personne ne saura jamais que la duchesse de Garth est une princesse, pas même les prêtres, elle ne sera enregistrée dans nos archives uniquement en tant que duchesse de Garth »

« Une proposition agréable »

Shuden tapota légèrement la table du bout des doigts puis demande.

« Quel serait le montant d'un don ? »

« Il s'agit d'excuses, donc un simple don suffit. La duchesse a beaucoup souffert du comportement arbitraire du grand prêtre excommunié »

« Si la Grande Prêtresse le dit »

Il disait cela, mais l'esprit de Shuden était ailleurs, se souvenant vaguement qu'il y avait plusieurs châteaux somptueux dans le royaume, près de la Terre Sainte, appartenant à Garth, bien sûr. Une donation une fois faite mettrait trois mille points d'interrogation sur la tête de Julian s’il venait à l’apprende

« Et....... »

Le teint de Baina s'assombrit légèrement lorsqu'elle poursuivit.

« Votre Excellence, comme vous le savez certainement, la Sainte est en très mauvais état. Elle n'a pas pu se réveiller depuis plusieurs jours »

Yeri ne s'était pas réveillée depuis ce fameux jour, sa puissance divine était complètement épuisée, ce rapport urgent reçut via le boule de communication secoua la Grand Temple au plus profond des fondations et même avant que Baina n'aille excommunier Mercil, elle s'était rendue au Palais de la Sainte pour prendre des nouvelles de Yeri.

« C'est quelque chose que je ne dirai à l'Empereur que plus tard, mais je vous préviens d'avance : la Sainte sera emmenée en Terre Sainte à partir d'aujourd'hui »

Yeri crachait du sang et s’était effondra, même l'empereur ne pourrait pas l'arrêter.

Shuden dit sans sincérité.

« J'espère qu'elle se rétablira rapidement »

« Merci, Votre Excellence »

Baina prononça les mots qu'elle avait ruminé dans sa tête.

« C'est une pure spéculation de ma part, mais je soupçonne que la présence de la duchesse avait ravivé ses pouvoirs divins »

« ......Hmm ? »

La Grande Prêtresse Baina se souvint de l'état de Yeri qu'elle avait vérifié plus tôt, et c’était clair ; le corps de Ye Li était rempli d'une très faible trace de puissance divine.

[Sa puissance divine a été réduite au maximum !]

Ce n'était pas la même chose qu'à son arrivée dans le Royaume Divin. La puissance divine épuisée n'avait jamais été reconstituée auparavant car une fois épuisée, la puissance divine ne pouvait plus être reconstituée.

Bien sûr, cela pourrait être dû au fait qu'elle était une sainte que l'on avait jamais vu cela dans l'histoire, mais Baina pensait différemment. ou, plus exactement, elle le devina elle-même après avoir entendu l'histoire de Shuden.

« Les heures de sommeil de la duchesse ont étrangement augmenté ces derniers jours.

La sainte et la duchesse sont toutes deux très proches, avec un oracle les reliant, alors je suppose qu'elles sont liées d'une manière ou d'une autre, donc....... »

Tout comme la nouvelle lune se transforme en pleine lune mais elle ne pouvait pas se contenter de spéculer, Yeri devait se rendre en Terre Sainte pour y être soigné

« Une fois que la sainte sera sortie de son état comateux, la duchesse passera de moins en moins de temps à dormir »

Pourquoi la sainte femme épuiserait-elle inutilement son pouvoir divin pour garder la femme d'un autre homme dans le sommeil ?

Qu'elle dorme toute la journée. Sean avait rapporté qu'elle avait accompli un miracle qui avait ramené un Gusto mort à la vie, mais ce n'était pas les affaires de Shuden.

C'était un prince et Shuden fit une grimace de mécontentement.

« Dis-moi quand la sainte se réveille. Je veux qu'elle utilise son pouvoir sacré »

« Oui, je ne manquerai pas de le lui dire »

Baina répondit d'un ton digne.

« En fait, comme son état est ambigu, l'oracle dit qu'elle et la duchesse de Garth, qui ne font qu'une seule chair, devraient être emmenées en Terre Sainte ensemble....... »

« Tu as dû devenir folle »

« J'ai pensé que ce serait mieux si ......, mais je savais que l'opposition de votre Excellence serait féroce, alors je l'ai gardé pour moi »

Shuden lança un regard à Baina, mais celle-ci ne broncha pas et se contenta de sourire.

« Vraiment, Philémon n'avait pas tort »

En vérité, Baina trouvait la réaction de Shuden plutôt amusante et voir le spectacle du jeune duc dorlotant sa femme amusait la grande prêtresse vieillissante. Où était

l'homme qui avait refusé d'épouser la princesse, qui avait si férocement vaincu Philémon et l'avait embarrassée ?

Alors que Baina riait toute seule, Shuden prit la parole d'un air sarcastique.

« Vous avez dû trouver cette plaisanterie très amusante, Grande Prêtresse Baina. Vous semblez être de bonne humeur »

« Oh, non, Votre Excellence »

Les coins de la bouche de Baina se retroussèrent en un sourire ; tant pis pour la plaisanterie car en fait, si elle allait plus loin, il était probable que Garth déclarait la guerre au Saint État.

Il ne restait plus qu'à dire ce qu'elle essayait de dire depuis le début alors Baina prit la parole d'une voix douce.

« Pour l'instant, je me contente d'apprécier le sentiment d'une petite-fille qui ramène à la maison un gendre digne de ce nom »

« ....... »

Ce n'était pas que des mots flatteurs même Shuden pouvait s'en rendre compte.

« Je n'ai pas d'enfants liés à moi par le sang, mais je sais ce que l'on ressent, et c'est très gratifiant et valorisant. C'est amusant »

Pour Baina, qui interpréta elle-même l'oracle, la princesse avait pris une signification particulière. Alors que Mercil voyait en Valia 'l'épouse du duc de Garth', Baina voyait en Shuden 'l'époux de la princesse'. Cette différence et l'accumulation d'images lui donnaient l'air d'une petite-fille.

En écoutant les paroles de Baina, Shuden se sentit étrange et en réalité, il n'était pas à l'aise avec elle car pour lui, une Grande Prêtresse était plus semblable à Philemon, tandis qu'un Mercil était à l’opposé

Baina était différente des deux premiers, dégageant un air de divinité qui semblait détaché du monde, mais elle pouvait rire de bon cœur comme n'importe quelle vieille femme.

Surtout, elle était la seule à regarder Shuden avec une lueur dans les yeux.

C'était vraiment étrange car personne n'avait jamais regardé Shuden de cette façon auparavant, pas même les vieux nobles de Gel, pas même la royauté des autres pays, tout comme l’empereur de Gel et que dire du grand-père paternel de Shuden.

« Au fond de moi, j'aurais aimé me rendre jusqu'à Gel pour voir la duchesse en personne, mais votre Excellence m'a épargné cette peine. Je suis sûr qu'elle se porte bien et qu'elle est heureuse, merci »

C'était peut-être pour cela. Shuden n'était pas à l'aise avec l'attitude peu familière de Baina.

« ......Vous êtes la bienvenue »

Étrangement, il ne se sentait pas trop mal maintenant

Tome 5 – Chapitre 128 – La vérité

« Tu es obligée d'en appliqué autant ? » demanda Valia en se regardant dans le miroir que la servante lui tendait, alors qu’elle était installé dans la salle de bain, la servante répondit rapidement à la question de Valia.

« Vous n'êtes pas à l'aise ? Dois-je vous en enlever madame ? »

« Non, ce n'est pas inconfortable »

« Mais pourquoi en mettre autant? » se demanda Valia. Ses cheveux noirs bleutés étaient soigneusement peignés en arrière et entre les mèches soigneusement peignées, deux servantes appliquaient quelque chose à l'aide de minuscules peignes.

On lui avait expliqué que c'était un mélange de miel, d'huile de rose, d'herbes finement moulues ainsi que de la poudre d’or

Valia dormait presque toute la journée, mais son corps était toujours aussi frais car même dans son sommeil profond, ses servantes la prenaient et la portaient aux bains, la lavaient, la massaient avec des huiles parfumées en s’appliquant particulièrement sur son cuir chevelu qu’elles nourrissaient méticuleusement avec des baumes avant de laver les cheveux

Mais petit à petit elle dormait moins longtemps et aujourd'hui Valia avait les yeux ouverts pour voir ce que les servantes lui mettaient sur la tête, ses cheveux avaient toujours été bien soignés mais cela n’avait été à ce point là

« Est-ce que mes cheveux sont vraiment si abimés ? »

Il n'était pas illogique pour Valia de le penser mais elle ne pouvait pas se douter que les servantes faisaient cela pour stimuler la repousse de ses cheveux raccourcis.

De retour dans la chambre, elle se sécha les cheveux après que les servantes avaient soigneusement appliqué quelque chose d'autre sur les pointes des cheveux de Valia.

Cela sentait si bon que Valia s'apprêtait à demander ce que c'était lorsque la porte de la chambre s'ouvrit sans prévenir.

« Shu ? »

Shuden entra dans la chambre et alors que Valia se levait, les servantes derrière elle quittèrent rapidement la pièce.

Au moment où Shuden arriva devant Valia, la porte se referma en un claquement, ayant apprit par Paul que sa femme était réveillée, il s’était précipité auprès d’elle, car combien de temps resterai-t-elle éveillée

« Vous êtes là maintenant ? »

« Oui, madame »

Sur cette réponse légère, Shuden saisit légèrement le menton de Valia et la souleva puis se pencha vers elle, leur différence de taille l'obligeait à s'incliner assez bas mais avant qu'elle ne puisse parler, ses lèvres cherchèrent les siennes et il l'embrassa, son corps chaud explorant chaque recoin.

Valia laissa échapper un petit gémissement et entoura le cou de Shuden de ses bras. La première fois qu'ils s'étaient embrassés, elle avait tressailli dans la découverte de ces sensations, et face à cette réaction si mignonne, Shuden avait fondu. Il lui prit doucement l'arrière de la tête enroulant le deuxième bras autour de la taille de Valia et l'embrassa profondément.

Ce qui avait commencé comme un simple baiser affectueux se transforma en un torrent furieux. Soudain, le corps de Valia se sentit brûlant. Shuden, pourquoi cet homme embrassait-il si fort ? Et surtout si bien.

« Mmm....... Ce n'est pas la seule chose pour laquelle il est doué....... »

Les yeux de Valia s'ouvrirent légèrement et vu la main de Shuden, car alors que le baiser s'intensifiait, elle pensait qu’il serai en train de déboutonner sa chemise mais à sa grande surprise, il n’en était rien …car au vue de son ardeur dans son baiser, elle s'attendait à ce qu'il la déshabille.

Valia réfléchissait sur le pourquoi. Sa concentration sur le baiser fut interrompue par cette interrogation mais lorsque Shuden se rendit compte que Valia avait ouvert les yeux, il se pencha pour embrasser ses lèvres et lui souleva le menton.

L’intensité de son regard après un baiser était trop forte, Valia se demanda un peu si ses propres yeux étaient comme ça et alors qu'elle se touchait distraitement le coin des yeux, Shuden attrapa sa main et la serra.

« Valia »

« Oui ? »

« Le docteur »

Shuden porta la main de Valia à sa bouche, pour lui offrir un baisemain tout aussi appuyé dans leur dernier baiser

« Il m'a dit de ne rien faire d'intense pendant un certain temps »

Elle savait ce que Shuden entendait par 'intense'. Elle savait......, mais le timing lui sembla étrange ; Valia se sentit inutilement piqué, comme si Shuden avait lu dans ses pensées et avant de prononcé ceci. Elle toussa et se détourna.

« Shu. Comment vont les choses au palais impérial ? Vous avez été très occupé ces derniers temps »

Contente de pouvoir faire glisser la conversation, surtout qu’il y avait tant à dire et heureusement, son mari répondit sans poser de questions, mais quand il parla du voyage de la sainte en Terre sainte, Valia s’interrogea

« Alors, quand la sainte reviendra-t-elle de son voyage ? »

« Je ne le sais pas, et la grande prêtresse Baina n'en est pas sûre non plus »

« Alors est ce ainsi…. »

C'était la première fois qu'elle entendait parler de la mort de Yeri et alors que Valia était perdue dans ses pensées, Shuden demanda.

« Voulez-vous aller en Terre Sainte ? »

Shuden se sentait un peu mal à l'aise en posant cette question, craignant que Valia, qui semblait très proche de la sainte, ne lui dise qu'elle voulait aller en Terre Sainte, car voulant pas envoyer sa femme, qui était actuellement malade et fragile (selon les critères de Shuden), si loin.

Bien sûr, si Shuden devait l'accompagner, il accepterait un voyage sur le continent au lieu de la Terre Sainte, mais pour l'instant, il était trop occupé et n’avait pas le temps de se rendre en Terre sainte. Le simple fait de venir au manoir tous les deux ou trois jours comme ça suffisait à faire donner des cheveux blanc aux nobles sous ses ordres.

« Shu. La grande prêtresse Baina a-t-elle dit qu'elle avait besoin de moi ? » demanda Valia.

« Elle n'a rien dit de tel »

« Alors pourquoi devrais-je y aller ? »

C'était une réponse surprenante, et sans s’en rendre compte, Valia fit une légère moue et demanda.

« Shu, vous pensez vraiment que c'est une bonne idée que j'aille en Terre Sainte ? »

« Bien sûr que non, je comptais essayer de t’en dissuader si vous disiez que vous y alliez

»

L'expression de Valia se détendit immédiatement, voyant son sourire lorsque qu’elle disait qu’elle n’irait pas, Shuden ne put s’empêcher de sourire

« Valia »

« Quoi ? »

« Il y a quelque chose que le Grand Prêtre Mercil a dit avant d'être excommunié »

« Ah, oui »

« Il a dit que tu avais reçu la bénédiction de l'illusion ou quelque chose comme ça »

« ......La bénédiction de l’illusion ? »

Valia cligna des yeux interrogatifs puis soudainement, se souvint de ce que Shuden appelait la bénédiction de l’illusion, c’était ce que Philemon lui avait voulu lui offrir lorsqu'elle était arrivée dans l'Empire Gel.

« Oh, mon Dieu, je n'avais pas compris »

« Je sais. La grande prêtresse Baina me l'a dit »

Baina lui avait dit qu'elle voulait lui montrer quelque chose avant qu’ils n'aillent dans la salle d'interrogatoire spéciale, voulant lui expliquer à l'avance le document écrit par Philemon lui-même, au cas où suivant ce que pourrait dire Mercil, qu’il ne se retrouve pas sans quoi dire,

Même Baina ne le savait pas.

« Je pensais qu’elle avait reçu une véritable Bénédiction de l'Illusion »

Shuden fit pris de doute lorsqu'il entendit la phrase 'bénédiction de l’illusion’

« ......Vous plaisantez, n'est-ce pas ? »

« Est-ce que ça ressemble à une blague ? »

« ...... »

Les yeux de Shuden étaient toujours aussi sombres lorsqu'il raconta cela. Les mains de Valia se contractèrent involontairement même si elle savait que Shuden n'allait rien faire, ses yeux étaient si étranges et érotiques.

De plus, son mari avait un côté sournois car il était évident qu'il savait qu'elle était gênée, mais il continuait à la fixer du regard. Finalement, Valia dut se lever la main pour couvrir les yeux de Shuden, sorte de protection provisoire

« ......vraiment, ne me regardez pas comme ça »

« Hmm ? »

Shuden, les yeux couverts par sa main, secoua la tête mais pour remplacer son intense regard, Shuden inclina son menton vers Valia, captura facilement ses lèvres avec les siennes, se tenant juste devant elle. Le baiser était doux et il lui serra la taille fermement alors qu'elle continuait à reculer.

« Mmmm....... »

Valia ne pouvait retirer sa main des yeux de Shuden alors que les baisers affluaient, elle en frissonnait jusqu’au bout des doigts

Après un long baiser, Shuden ramena Valia dans son lit. Son rétablissement prenait du temps, ses yeux gris argentés étant à nouveau somnolents, cette manière de s’assoupir lui donnait l'air d'un chat au soleil. Shuden enroula les couvertures autour de Valia et s'assit à côté d'elle.

« Vous savez, Shu »

Valia regarda Shuden

« J'ai reçu une autre bénédiction. Vous en avez entendu parler aussi ? »

« Une autre bénédiction ? »

« Oui »

Tout ce que Shuden savait, c'était que Valia n'avait pas la bénédiction de l’illusion

« Je n'en ai pas entendu parler. Quelle bénédiction avez-vous reçue ? »

« A vous de deviner »

Shuden inclina le menton. Les bénédictions du prêtre coûtaient cher, mais elles n'étaient pas accordées à n'importe qui, et étaient donc très limitées. Shuden cita quelques bénédictions qu'il connaissait, mais Valia les refusa toutes.

Shuden haussa un sourcil.

« Vous avez été béni par ...... ? »

« Elle m'a été donnée par le Grand Prêtre Philémon lui-même »

« Hmm »

Une partie de lui aurait aimé qu'elle me le dise, juste par curiosité, mais il se rendit compte que ce genre de conversation ne le dérangeait pas en plus Valia avait l'air de bien s'amuser.

« Est ce que quelque chose vous vient à l’esprit quand vous me regardez, vous devriez deviner de suite »

Au mot « de suite », Shuden la regarda et ses sourcils se froncèrent légèrement. En la regardant, quelque chose lui vint à l'esprit.

« Est-ce qu’il existe des bénédictions rendant encore plus jolie ? »

« Quoi ...... ? »

« Je ne sais pas, à part que tu es très jolie »

« ....... »

Même elle n’arrivait pas à savoir si Shuden plaisantait ou non, vu comment il fut capable de dire cela sans changer d’expression .Valia resta muette, ne sachant pas quoi répondre, la voyant stoïque, Shuden sourit doucement

Pour une raison ou une autre, Valia était trop jolie, et donc il y avait une raison

« On dirait que j'ai deviné juste »

« Non ! »

Oh mon dieu, existe-t-il même une telle bénédiction si futile? Techniquement, la bénédiction de la tromperie d’illusion était plus futile, et voir secrète, mais elle n'avait pas la présence d'esprit de le faire remarquer.

« Shu »

S'il continuait, elle était sûre qu'il m’annoncerait toutes sortes de bénédictions embarrassantes.

« J'ai été béni pour d'être heureuse »

« Comment est ce possible, ......, je n'ai jamais entendu une telle bénédiction auparavant »

« Quoi ? C'est étrange, vous devriez le savoir pourtant »

Un jour, Carl lui avait fait remarquer à quel point Valia avait l'air heureuse, alors elle avait pensé que Shuden le devinerait tout de suite.

« Je suis devenue si heureuse depuis que je vous ai rencontrer »

Shuden sourit d'un air penaud à Valia, s’il avait l’habitude de rire en sa présence, mais là, c'était plus doux.

« Pourquoi souriez-vous ? »

« Je ne sais pas »

Le sourire de Shuden s'accentua.

« Je ne sais pas non plus pourquoi je souris »

Valia était heureuse de le voir, heureuse de l'aimer, heureuse que ce soit elle qu'il aime.

Une plénitude qu'elle n'avait jamais connue de toute sa vie emplissait sa poitrine.

Était-elle aussi heureuse parce qu'elle était amoureuse, ou parce que la personne qu'elle aimait était lui? Elle ne le savait pas et ne le saurait jamais, car elle ne pouvait imaginer aimer quelqu'un d'autre que lui, cela n’avait aucune importance

« J'espère juste que vous êtes aussi heureux que moi » dit Valia d'une voix endormie.

« Shu, la prochaine fois, je ferai en sorte de vous accompagner »

« Vous n’avez pas à le faire »

Un petit murmure puis Valia se rendormit. Shuden fixa sa femme qui dormait sans mot dire, soulevant la main qu'il tenait et l'embrassa tendrement, Valia était bénie et heureuse.

Il n'avait même pas été béni lui-même.

Il pensait sincèrement que la bénédiction de l’illusion était réelle, pensant qu'il y avait une raison pour laquelle elle lui manquait au lit tous les jours, mais ce n'était vraiment ça, et maintenant qu’il y réfléchissait, ce n'était pas seulement au lit qu'elle lui manquait, elle lui manquait partout, tous les jours, partout. Il l'aimait à en mourir.

« Valia »

Shuden l'appela d'une voix faible. Valia fronça légèrement les sourcils, se demandant s'il pouvait l'entendre dans son sommeil. Shuden sourit doucement.

Elle avait reçu l’oracle, et elle lui avait répondu

Si c'était ainsi que les choses devaient se passer, alors il était juste de dire que Shuden avait enduré toutes ces années d'épreuves pour rencontrer Valia.

Ses yeux rouges s'attardèrent longuement sur Valia.

Ps de Ciriolla: y a rien à faire c'est vraiment un couple super mignon entre eux... tellement agréable après un chapitre de Bastian

Tome 5 – Chapitre 129 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

La grande prêtresse Baina emmena Yeri avec elle en Terre sainte si l'empereur fut réticent à l'idée de l'envoyer hors du pays pour des raisons politiques, mais sa vie était en danger et valait bien plus lui sauver la vie en l'envoyant en Terre sainte que de porter la responsabilité de sa mort.

En outre, cette affaire était très subtile car si en apparence, il s'agissait de la trahison de quelques nobles de haut rang, autour du second prince de Gel, dont l'un des plus grands complices n'était autre que le grand prêtre Mercil. La vie d'un saint était en jeu, et le premier prince, gravement blessé, lui se remettait miraculeusement.

En fait, des médecins avaient témoigné que le Premier Prince était mort et fut ramené à la vie miraculeusement, mais le Saint-Office ne voulut que cela soit enregistré de cette manière et ce qui fut donné en échange du silence était un secret connu uniquement du Saint-Office et de l'Empereur.

Quoi qu’il en soit, les fonctionnaires impériaux étaient très occupés, courant partout, ne sachant pas par où commencer ni quelle quantité de détails inclure pour retranscrire cette rébellion sans précédent ; en conséquence, le palais était le théâtre d'une tempête quotidienne.

Le Sénat des nobles se réunissait tous les jours et les principaux nobles absents de la capitale pour cause de vacances ou pour des raisons personnelles furent convoqués à la capitale mais l’absence du nom du marquis de Joan sur la listes des convocations laissait beaucoup de nobles perplexes.

La palais intérieur était également prudent, les princes étaient presque tous morts du drame. La Première Impératrice Arras, qui avait été jusque-là chargé des affaires intérieurs du palais fut bannie au Palais du Froid, et le Second Prince Elvan lui fut exilé à la frontière quelques heures plus tôt, les coupables de trahison devaient traverser l'immense du continent, car ils avaient l’interdiction d’utiliser montures ou carrosses.

Tous les membres de la cour intérieure s'étaient retranchés dans la crainte d'être associés, ne serait-ce qu'un instant, aux traîtres. Le Palais du Premier Empereur, où résidait Gusto, était calme pour d’autres raisons mais cela n’avait rien d'étonnant, puisque le maître du palais était toujours incapable de se lever.

Joan était en train de traiter des documents car outre l'incapacité de Gusto à se lever, il était un assistant et devait maintenir les forces de Gusto.

En feuilletant les documents, Joan détourna le regard sans réfléchir, une nouvelle habitude prise pour vérifier le lit où Gusto dormait.

« ...... ? »

Soudainement, Joan se leva

« Gusto ? Gusto ! »

Joan se précipita jusqu’au lit. Gusto, qui ne s’était pas réveillé depuis le miracle, avait ouvert les yeux.

« Va au palais et dis au roi qu'il est réveillé ! »

« Oui ! »

Le serviteur, dont les yeux étaient aussi écarquillés que ceux de Joan, s'empressa de partir car actuellement le médecin impérial s’occupant du prince était absent, donc le serviteur courut aussi vite que possible vers le palais de Médecine, pendant ce temps-là Joan piétinait et demanda

« Premier prince, Prince Gusto, vous allez bien, vous me reconnaissez ? »

Gusto déplaça lentement son regard vers Joan.

« Joan....... »

Une voix longue et interminable se fit entendre, et les sourcils de Gusto se froncèrent un peu alors qu'il se débattait dans son lit presque sur le point d'ouvrir la bouche pour dire à Joan de se taire.

« Et la Sainte ? »

« Elle est partie en Terre Sainte ....... La Grande Prêtresse est venue la voir en personne »

« Terre sainte....... » murmura Gusto à voix basse.

Joan pensa à lui dire que la sainte était gravement blessée, mais se retint se doutant que s'il disait quoi que ce soit à ce sujet, Gusto se lèverait probablement de son corps encore très faible et essaierait d'aller en Terre Sainte. Gusto se tourna vers Yoan, qui se contentait de pincer les lèvres.

« A-t-elle dit qu'elle revenait ? »

« ......Non »

« Ok....... »

Comme s'il se résignait, Gusto referma les yeux. Le médecin se précipita, l'examina et déclara qu'il dormait à nouveau. Joan était troublé… Car il avait l’impression qu'il s'était à peine réveillé juste pour demander où se trouvait la sainte ?

Quand la grande prêtresse avait dit qu'elle l'emmenait, Joan était allé se renseigner pour avoir une idée approximative de la date de son retour et apporta même une lettre pour elle, au cas où.

Mais les prêtres n'avaient pas voulu l'accepter, le traitant même plutôt froidement Ce n'était pas qu’il ne comprenait pas leur position car si la situation avait été inversée, il aurait peut-être réagi de la même manière car il n’oubliait pas que Yeri avait même vomi du sang.

« J'espère qu’elle pourra………..revenir »

Joan était au plus proche de Yeri lorsqu'elle accomplit le miracle de ramener Gusto à la vie, il avait donc entendu tout ce qu'elle avait chuchoté au prince tout comme il était aussi vaguement conscient des sentiments de Gusto pour Yeri.

Le problème, était que seul Yoan était au courant, là où ni l’un ni l’autre en était conscient

« Je peux lui dire, mais ......, il ne le sait pas, et s'il ne l’apprend jamais ? s'elle ne revient pas

? »

« Si je vais en Terre Sainte, je suis sûr qu'on me mettra à la porte » soupira Yoan.

********************************

À l'ouest de l'Empire du Gel au domaine de William, des dizaines de soldats firent irruption au pied du majestueux château.

« Kaaaak ! »

« A l'aide ! »

Des cris effrayants, des hurlements et le bruit des épées qui s'entrechoquaient emplissaient les couloirs. Les soldats s'emparèrent des employés en fuite, capturèrent d'autres serviteurs de tous rangs et les mirent à genoux.

« Quiconque nous défie sera tué, quel que soit son statut ! »

Le chevalier à l'avant cria, Lady William tremblait de tous ses membres ne pouvant pas comprendre cela … non vraiment……….elle ne pouvait pas le comprendre.

Il y avait peu de temps encore, le château de William fut assiégé alors que la famille de William était l'une des familles fondatrices de l'Empire ainsi l’honneur ducal acquis depuis tant de générations n'était pas à prendre à la légère ; ce n'était pas non plus quelque chose que l'on pouvait piétiner.

« Comment osez-vous ? Où est l'honneur dans tout cela ? William appartient à une vénérable famille ducale possédant un héritier ! »

« Un héritier ? Vous voulez dire Herne William ? »

La marraine releva la tête. Le jeune chevalier, à peine âgé d'une vingtaine d'années, réfléchissait.

« Si vous parlez de Herne William, n'a-t-il pas déjà été exécuté ? »

Les yeux de la marraine s'écarquillèrent et au vue de la réaction, Xeno supposa qu'elle ne le savait pas, alors il expliqua.

« Je croyais qu'il avait été décapité et exposé sur les murs de la ville.

Xeno regarda Robin, qui se tenait à ses côtés.

« C'est vrai. Heisen William n'a-t-il pas été déchiré membre par membre ? C'était une exécution publique, et je l'ai vue »

« ....... »

Le visage de la marraine devint d'un bleu maladif. Même à genoux, elle parvenait à garder une allure fière mais face à cette révélation, elle n’arriva pas à garder son calme apprenant la mort atroce de son fils et de son petit-fils.

La marraine s'effondra

Xeno s'éloigna d'un air innocent pendant que Robin lui jeta un coup d'œil soupirant intérieurement.

« C'est le genre de personnalité d'un apprenti prêtre ? Comment peut-il être aussi vicieux...... ? »

Il fronça les sourcils et dit qu'il voulait aller aider à nettoyer le château de William.

Xeno n'aimait pas les William, s’étant plaint toute la journée de s'être fait avoir, et il n'allait donc pas rater une occasion de se défouler sur la famille Robin le laissa tranquille, ne pensant pas que Xeno l'entendrait, et franchement, il n'en avait pas envie.

Pendant ce temps, le château de William était en train d'être fouillé. Selon les lois impériales de Gel, tous les objets de luxe et les trésors coûteux devaient être restitués au trésor alors que les autres objets sans valeur matérielle, comme les portraits de la famille proche de Guillaume, étaient brûlés dans les jardins.

Le renversement d'un duc et de sa famille

La journée fut longue. La marraine, assise en larmes, ouvrit les yeux, clignant plusieurs fois des yeux, incapable de croire ce qu'elle voyait.

« Carnier...... ? »

Carnier William était apparu dans le hall, habillé modestement, bien loin de l'époque où elle était duchesse, là on aurait dit une petite noble, mais elle était clairement sa petite-fille, rentrant dans le hall, décharnée mais intacte.

« N'a-t-elle pas déjà été exécutée ? »

Naturellement, elle pensait que Carnier était déjà promise à l’exécution, mais comment ?

« Tu parles d’elle, la baronne Canier William ? » demanda Zeno en se précipitant aux côtés de la marraine au moment où Carnier entrait. La marraine secoua la tête, à moitié abasourdie, puis reprit ses esprits.

« Une baronne ? Qui est une baronne ? » demanda-t-elle.

« Sa Majesté l'Empereur vient de créer aujourd'hui un nouveau baronnet, la baronne William Carnier. Oh, ce n'est pas grave, vous ne vous étiez pas rendu compte en étant une vielle femme vivant en province »

Xeno sourit.

« Allez savoir.. Vous dites qu'elle était votre petite-fille, alors peut-être pouvez-vous demander à l'empereur d'épargner la vie de la vieille dame, maintenant que la baronne est le chef de famille William, vassal de l’empire »

« Vassal...... ?'

« Oui »

C'était un titre limite pitoyable, mais ce n'était pas ce qui importait maintenant. La marraine se mit à trembler.

L'enfant qui aurait dû mourir avec elle était bien vivant, et non seulement cela, mais elle était devenu le chef de famille de William alors que Heisen était mort, avait pris le dessus sur Herne, et fait tout cela ?

Les yeux de la marraine étaient injectés de sang habituellement toujours bien coiffé, ses gracieux cheveux gris s'étaient emmêlés dans le tumulte ; son bandeau de soie orné de diamants avait depuis longtemps été confisqué par les soldats. La marraine tendit le cou et cria.

« Amenez-le ! Amenez-le, ramenez Herne, ramenez Heisen ! »

« Comment pouvez-vous les ramener alors qu'ils sont déjà morts ? Ou peut-être en morceaux, mais même un cadavre......, ah ! D'accord »

« Tout »

« Une loi de l’empire interdisait de conserver les traîtres, même leurs cadavres. Ils doivent déjà être de la nourriture pour chiens....... » dit Xeno d'une voix triste.

La mâchoire de la marraine se crispa, les veines de son front enflèrent, ses yeux rougirent et sa colonne vertébrale palpita de douleur.

« Carnier William ! »

La marraine perdit enfin le contrôle de sa colère bouillonnante et s'élança sur Carnier.

Elle ne sentait plus ses jambes à force d'être restée si longtemps par terre, mais la rage qu'elle avait dans la coeur lui donnait une force surhumaine lui permettant d’attraper Canier à la gorge, à moitié consciente de ce qu’elle faisait

« Tu aurais dû porter le chapeau à la place de Herne ! Cela aurait sauvé la vie de ton frère ! Comment peux-tu être aussi égoïste ! »

La marraine se fendit d'un coup sec. En un instant, Canier étranglé commença à se tortiller, les soldats se précipitant sur elle.

« Vieille dame ! »

« Lâchez-moi ! »

Pendant ce temps, les ongles de la marraine s'enfonçaient dans la gorge de Canier même les soldats ne pouvaient pas la retirer facilement car la force du vieille femme, qui n'aurait normalement pas dû être plus élevé que celle d’un enfant, était maintenant celle d'un fou, comme si elle avait canalisé toute l'énergie qui lui restait dans le bref acte d'étrangler Carnier.

« Pfft, suck...... ! »

Le visage de Carnier devint blanc alors qu'elle cherchait de l'air alors que le chevalier du palais impérial grimaça devant la tournure inattendue des événements.

« Je suis furieux. Pourquoi tout ce remue-ménage à cette heure de la journée ? »

Il n'avait même pas ressenti le besoin de l’arrêter poliment car après tout, la marraine était la servante directe de William et serait emmenée à la capitale pour une exécution immédiate, il n’y avait pas besoin d’être délicat, donc le chevalier sortit son épée et trancha les poignets de la marraine.

« Aaaah ! »

Le sang chaud éclaboussa le visage de Canier la faisant reculer en titubant.

« Traînez-la dehors ! »

« Oui ! »

En poussant un cri perçant, la marraine, qui avait perdu ses deux mains en un clin d'œil, fut traînée au loin, bien que l'expression sur les visages des soldats était plus de l'agacement que de la perplexité.

Bien que Canier soit une baronne, tout le monde savait que ce n'était qu'un titre de façade d’autant plus que Canier était la dernière de la traître Maison de William donc aucune famille noble ne se frotterait à elle sans être folle, littéralement, elle ne faisait que prolonger sa ligne de vie.

Sinon, il ne lui aurait pas tranché les poignets aussi impitoyablement devant une noble dame qui n'avait jamais rien vu de rouge dans sa vie que du vin et de la soie, des fleurs et des bijoux.

Carnier avait bien senti la différence. Un sentiment d'impuissance et de désespoir l'envahit. Les soldats enlèvent les poignets de sa marraine, mais c'était tout. Les soins du médecin et les herbes précieuses auxquelles elle avait droit en tant que duchesse de l'Empire n’étaient plus lointain souvenir

Il ne restait plus que le château de William, d'une taille effrayante sans aucun serviteurs pour l'entretenir, ni de chevaliers ou de soldats pour le garder.

Le silence régnait du château, alors que tous les serviteurs étaient partis, puis Robin prit la parole.

« C'est la fin de notre mission. Baronne William »

Shuden avait tenu parole et avait envoyé Robin, un chevalier de Garth, pour l'accompagner en personne, juste au cas où et maintenant qu'il avait ramené Carnier au château de Guillaume, Shuden n'avait plus aucune responsabilité. Elle conserverait la baronnie jusqu'à sa mort, mais rien d'autre.

« Comme je l'ai déjà dit, vous ne devez jamais quitter ce domaine. Comme vous le savez, les péchés de Heisen William sont lourds, et le roi n'a pas permis à la baronne de se déplacer librement. J'espère que vous prendrez soin de vous »

« ...... Je comprends »

Xeno se tenait docilement aux côtés de Robin. La raison en était simple, il avait fermé les yeux sur une marraine qui aurait pu être facilement retenue et contrairement à la première fois, où il avait fait toutes sortes de bêtises, aujourd'hui Xeno voyait clair dans la façade de Robin.

« Vous êtes peut-être une exilée, mais vous êtes une baronne, alors je parlerais formellement, Lady William......, non, baronne »

Pourtant, Carnier sembla ne pas pouvoir le supporter

« S'il vous plaît, soyez bonne à l'avenir. C'est ce qui arrive quand on fait le mal »

Xeno désigna la porte d'un coup de menton où une grotesque traînée de sang suivait la Marraine, dont les poignets avaient été tranchés et traînés vers l'extérieur.

« Vous serez punie »

« Soyez une bonne fille »

Robin déglutit difficilement car le plus méchant des bâtards des Chevaliers de Garth savait manier les mots.

« Sir Robin, Sir Xeno, nous sommes prêts à partir ! »

A l’appel du soldat, Xeno ne se retourna pas, et Robin jeta un coup d'œil en arrière avant de quitter le hall.

La coûteuse porte de marbre blanc se referma derrière lui, elle qui avait toujours été gardée par des chevalier mais maintenant, il n'y avait plus personne, plus rien.

Carnier regarda autour d’elle, hébétée, le visage toujours couvert du sang de sa tante et son cou était criblé de blessures. Ce grand château solitaire où les cris des hommes emmenés pour être exécutés semblaient résonner comme des fantômes. Qu'en serait-il le soir, au coucher du soleil ?

On disait que chacun payait son crime d'une manière différente.

Carnier se boucha les oreilles et sanglota

Ps de Ciriolla : Je suis du même avis que Robin.... Xeno n'était vraiment pas fait pour être prêtre..XD

Tome 5 – Chapitre 130 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

Fleur, la styliste exclusive de la duchesse de Garth, chancela sous le choc.

« Vos cheveux sont...... ! Vos cheveux sont...... ! »

Fleur pouvait à peine imaginé les cheveux de Valia pourtant ayant déjà entendu l’histoire donc s'était préparée et tandis que Fleur tapait du pied, Valia se sentit un peu gênée.

« Eh bien....... Devrais-je être si surprise ? »

Fleur se ressaisit étant devant la duchesse, après tout, se refusant de se montrer trop impolie

« Vous aviez de si beaux cheveux, et j'ai … »

« Les cheveux repoussent »

« Je sais, mais....... »

Valia avait de longs cheveux brillants qui lui arrivaient à la taille alors que maintenant coupé, dépassant à peine ses épaules, même si les servantes les avaient légèrement égalisés, mais ils avaient toujours l'air d'un gâchis. Fleur ravala ses larmes pour rester professionnelle.

Il y avait eu cette rébellion au palais il n'y a pas longtemps, et la scène sociale se figea.

Les nobles étaient moins nombreuse à commander de nouvelles robes et à sertir des bijoux en conséquences les boutiques tournaient au ralenti, et seuls les médecins et les apothicaires étaient débordés par les nombreux nobles qui furent blessés au palais.

Avec une telle baisse des ventes, la concurrence pour les créations s'intensifiait naturellement, fallait un geste audacieux pour faire bouger les choses malgré que le salon de beauté de Fleur ne manquait pas d'argent car sa notoriété lui permettait d'avoir une clientèle régulière.

Mais elle n'était pas à l'abri des tendances, alors Fleur avait prêté attention aux nouveaux modèles d'esprit libre qui émergeaient qui se montraient plus révélateur

« Alors, duchesse de Garth, je reviendrai la semaine prochaine avec des échantillons. Je reviendrai la semaine prochaine avec des échantillons des nouvelles robes »

Elle n'avait pas emmené d'assistante avec elle aujourd'hui, pour des raisons de circonstances, mais la semaine prochaine, elle reviendrait avec quatre d'entre elles.

Valia sourit et acquiesça.

« Prenez soin de vous »

Fleur s'inclina et suivit la servante à l'extérieur et après avoir traversé le long couloir, elle arriva dans le hall du premier étage et sourit à la femme de chambre.

« C'est tout pour le moment, maintenant vous pouvez rentrer »

« Ah, oui, je vois. Prenez soin de vous »

La servante se détourna sans poser de questions, car sa maîtresse ne lui avait jamais dit jusqu'où elle devait aller. Fleur marcha lentement, faisant mine d'admirer le beau et spacieux hall du premier étage, puis tourna brusquement la tête, ses yeux se posant sur ceux de Paul, qui la suivait de près.

« Par ici » dit Paul du bout des lèvres.

Fleur acquiesça, très superficiellement, et continua son chemin, scrutant les alentours avec diligence au cas où elle tomberait sur la femme de chambre de la duchesse. Paul demanda à Fleur à voix basse.

« Madame ne s'est pas doutée de quelque chose ? »

« De rien, monsieur »

Fleur répondit d'une voix petite mais ferme donnant un air soulagé à Paul qui était maintenant en mission secrète et Fleur, la styliste exclusive de sa maîtresse, l'accompagnait.

Paul et Fleur se dirigèrent vers le deuxième étage du manoir, avançant prudemment dans le grand escalier et le long couloir.

« Monsieur »

Le domestique à la porte reconnut Paul et s'inclina légèrement. Fleur déglutit difficilement face à cette porte ornée de motifs complexes et élaborés qui n’était rien d’autre que celle du bureau du duc de Garth. C'était un endroit auquel elle n'avait jamais pensé aller, même lorsqu'elle avait commencé à travailler pour la duchesse Apparemment, la conversation avait été arrangée à l'avance, et le serviteur n'éleva pas la voix, frappant légèrement puis ouvrit poliment la porte ; Paul entra le premier, suivi de Fleur.

C'était une très grande pièce avec des étagères remplies de livres et de documents, un grand bureau, une table, et tous les autres meubles avaient l'air chers.

Paul s'inclina.

« Votre Excellence »

Dans ce bureau où les gens semblaient si petits, une telle prestance était un signe de puissance. Fleur emboîta le pas de Paul et s'inclina aussi

« Son Excellence, le duc de Garth »

Le regard de Shuden se posa sur Fleur.

Les yeux rouges qui rencontrèrent les siens retombèrent sur les papiers.

« Veuillez vous asseoir »

« Merci »

Fleur se dirigea vers un fauteuil d'invité à l'une des extrémités de la pièce et s'assit, tandis qu'un serviteur apportait un plateau avec du thé sentant les herbes aromatiques rafraîchissantes et des accompagnants. Fleur fit semblant de siroter son thé et jeta un coup d'œil au duc de Garth, qui étudiait toujours les documents.

La tête de Fleur tourna

C'était il y a quelques jours, un serviteur de la maison de Garth s’était présenté à la boutique pour passer une commande pour une robe d'hiver, pour la dame car même en pleine tourmente de l'Empire, la météo était immuable et les saisons avaient changé sans compter en plus, que les hivers de la capitale de l’empire étaient froids, contrairement à ceux du domaine Garth.

Fleur libéra immédiatement son emploi du temps, prit des échantillons des nouveaux tissus et se procura plusieurs carnets de modèle.

Ce fut le soir même que quelqu'un revint 'à nouveau' du domaine Garth, mais de manière discrète, furtivement, comme un espion, et parlant d'une voix très secrète.

[Son Excellence le duc souhaite vous voir à son insu, le jour où vous venez au manoir pour faire ajuster sa robe].

On lui donna des pièces d'or en guise d'avance, l’échange financier semblait presque effrayant, mais l'affaire s'arrêta là au point que Fleur se demanda si elle ne rêvait pas, les pièces d'or scintillantes lui semblaient irréelles.

« Pourquoi diable faisait-il fait appel à moi ? Pourquoi ? »

La robe de la duchesse lui déplaisait-elle ? Veux-t-il me dire quelque chose ? Ou.......

Peut-être veux-t-il préparer une surprise pour la duchesse ?

Dans ce cas, pourquoi ne pas simplement passer une commande au salon ? Les genoux de Fleur se dérobaient sous l'effet de l'anxiété.

« Votre Excellence »

Shuden s'assit en face de Fleur qui déglutit sèchement, maintenant qu'elle se trouvait face à face, pourtant ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait pour l’avoir souvent vu lorsqu'elle était avec Valia.

Mais elle était comme une fine et douce couche de tissu, et sans la duchesse dans la pièce pour agir comme ce tissu, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir nerveuse.

« Avez-vous fini de parler avec ma femme ? »

« Oui, Votre Excellence »

« Allait-il s'enquérir des achats de la duchesse et de leur montant ? Non, je ne crois pas »

Elle ne pouvait pas imaginer cet homme agir ainsi car d'après Fleur, Shuden n'avait aucune envie d'interférer avec la façon dont Valia dépensait le budget qui lui était alloué

; l'idée ne lui avait même jamais traversé l'esprit.

Shuden avait un autre objectif.

« De nos jours, il est de bon ton pour les nobles d'offrir des peaux à leurs amantes »

Il y avait les mots 'amantes' et 'à la mode' et ces mots sortaient de la bouche d'un homme à la fois éblouissant et glaçant, n’importe qui aurait été troublée, mais pas Fleur.

« Oui, c'est exact, Votre Excellence »

Non seulement cela, mais elle comprit tout de suite.

« La duchesse vous offert des friandises, et vous voulez lui rendre le geste ....... ? »

Fleur se sentit un peu gênée, mais elle voulut détendre l'atmosphère et expliqua.

« Il est de bon ton de chasser ses propres animaux et de leur offrir leur peau »

L'aristocratie attachait une grande importance à ce qui était fait à la main, ce n'était pas pour rien que Valia avait préparé les biscuits seule, avec une équipe de cuisiniers talentueux, et qu'elle avait échoué lamentablement ainsi même les nobles chassaient leurs propres gibiers au risque de se blesser, voir de mourir pour offrir les fourrures

« J'ai entendu dire qu'il était à la mode dans la noblesse de fabriquer des châles en fourrure de renard »

« Oui......, surtout la fourrure de renard argenté est très populaire »

Fleur était styliste et donc très sensible à la mode aristocratique mais elle avait d'abord quelque chose d'important à dire.

« Pouvez-vous faire un ornement avec une peau de cerf aux motifs réguliers ? »

Avant qu’elle n'avait eu la possibilité de dire ce qu’elle avait sur le coeur, Shuden l'interrompit en lui racontant une autre histoire : celle du duc de Chamagart, qui avait fait de la peau de cerf un ornement.

N’ayant pas eu le cœur de le couper dans son discours, Fleur ravala ses larmes et répondit

« ......Bien sûr, Votre Excellence. On l'utilise généralement pour décorer les éventails »

« Alors faisons-le ensemble »

« Avec...... ? »

« Que peut-on faire avec une peau d'ours ? »

« Eh bien, cela dépend de la taille....... »

Fleur n'avait aucune idée de quelle forêt ce duc avait l'intention de dévaliser surtout que d’ailleurs, selon les coutumes en vogue à Gel, il devait tous les chasser lui-même, et il y en prévoyait assez pour refaire une garde robes, elle pensait qu'il bluffait, mais à côté d’elle, le majordome prenait de sérieuses notes.

Les yeux de Fleur s'écarquillèrent, non seulement à la perspective d'une généreuse commission, mais aussi au simple désir de voir autant de peaux d'une si belle qualité.

« Votre Excellence »

Mais il y avait autre chose à dire alors Fleur prit son courage à deux mains.

« La duchesse n'est pas une adepte du cuir....... »

« ......Hmm ? »

Pendant un instant, l'air sembla se geler et même la main de Paul, qui se tenait à côté de lui pour prendre des notes, se stoppa. Fleur sentit son cœur se serrer

« Elle n'aime vraiment pas le cuir, elle n'aime pas son toucher, et elle ne trouve pas ça joli....... Alors je vais faire toutes tes robes d'hiver et tes manteaux en satin et je suis ici pour vous dire que....... »

« ....... »

C'était le premier hiver que Valia passera dans la capitale de l’empire vu que l'année dernière, elle était descendue au domaine de Garth pour récupérer d’une gripper. Le temps était doux dans le sud, même en hiver, il n'était donc pas nécessaire de s'emmitoufler, et personne au manoir n'était au courant de ses goûts en matière d'étoffes.

Le silence s'installa ; Fleur regarda Shuden et Paul fit de même. Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement.

Il était manifestement perplexe.

« On ne peut pas donner en cadeau quelque chose que la personne n'aime pas ...... »

Un tel cadeau n'avait aucun sens…. Shuden tapota la table du bout des doigts.

« Qu'est-ce qu'une femme qui déteste le cuir reçoit ? »

« Pour ce qui est de cela, je suis bien....... »

La noblesse de la capitale du Gel avait longtemps privilégié le cuir au point que les peaux étaient vendues à prix d'or, car elles étaient belles, difficiles à tenir et de grande qualité. Les chapeaux à plumes allaient et venaient, mais Valia était différente ; elle était née et avait grandi dans le royaume de Risa, et ses goûts étaient différents.

Mais personne ne s'y attendait.

Au lieu de cela, Shuden commanda vingt coiffes assorties aux cheveux plus courts de Valia, mais ai final n’importe qui de passage aurait pu voir que le jeune et beau duc n'était pas satisfait.

Qu'est-ce qu'il y avait de si bon dans ces sucreries ?

Bien sûr, elle avait trop peur de Shuden pour demander. Ce jour-là, Fleur sortit de son bureau en colère car elle se devait de trouver une alternative qui satisferait le duc de Garth

*********************************

« Bon sang ! »

Mercil s'enfuyait, il avait de la chance

« Non » se dit-il

Dépossédé de sa position de grand prêtre, il ne lui restait plus rien. Une torture insupportable le tourmentait jour après jour ; le premier jour, il utilisa ses pouvoirs divins pour se guérir, à peine, c’était tellement facile pour lui mais quand le geôlier vit qu'il allait mieux, il le tortura encore plus violemment.

Puis un jour, son geôlier changea, celui-ci cessa de torturer Mercil, faisant seulement semblant de la battre avec un fouet, et fit même entrer clandestinement des médicaments pour le soigner.

[J'avais déjà reçu de l'aide du temple, et le prêtre avait sauvé la vie de ma fille. Sans le prêtre, ma fille serait morte.......].

Le geôlier, qui avait consciencieusement rendu la pareille, prit un jour la parole d'une voix calme et dit quelque chose d'extraordinaire « J'ai une chance de vous faire sortir de la prison »

[Il y a un homme qui est prêt à se sacrifier à votre place, et il se trouve qu'il a la même carrure et la même couleur de cheveux que vous.]

[Mais lui et moi n'aurons-nous pas des visages différents ?]

[J'ai une solution, même s’il va faire souffrir le Grand Prêtre].

Il lui expliqua qu’il pouvait rendre son visage méconnaissable ; il était horrifié mais c'était mieux que de pourrir dans cette prison jusqu'à la fin de ses jours et après une longue nuit de réflexion, Mercil accepta finalement et le geôlier lui apporté des pommades anesthésiantes et lui étala sur son visage.

Puis il sortit une lame et le scarifia profondément

C'était l'enfer malgré l'anesthésie, la douleur d'avoir de la chair à vif tranchée par une lame suffit à ébrécher l'une de ses molaires. Mercil avait de la fièvre ce jour-là, il aurait voulu la guérir immédiatement, mais le pouvoir divin de grand prêtre était si puissant que même les cicatrices disparaîtraient alors avec des sueurs froides, Mercil attendait le jour promis.

Le jour arriva enfin.

Mercil enfila l'uniforme de geôlier qui lui avait été remis en secret. Son cœur battait la chamade, s’il était capturé en en train de s'enfuir de la prison, il serait exécutée sans aucune forme de procès mais quelques heures plus tard. Mercil put enfin d’échappée de la prison

Mais ce n'était qu'une ruse. Les mains de Mercil se refroidirent.

« Bon sang, bon sang, bon sang ! »

Il pensait envoyer une lettre pour demander de l'aide et récupéré l'argent du voyage sur le compte bancaire de son capital et pensait pouvoir s'enfuir ainsi jusqu'à ce que Julian se présenta.

[Je me suis demandé s'il n'utilisait pas un compte sous un nom d'emprunt....... Blio Adolf

? C'est un super pseudo, c'est pour ça que je ne l'ai pas trouvé].

|Comment diable saviez-vous que j’étais ici ?] L'expression du visage de Mercil en disait long.

[Vous ne pensiez tout de même pas qu'il existait un idiot capable de rendre la pareille à un prêtre excommunié, n'est-ce pas ?

[Hein ?]

Le visage de Mercil devient blêmit, Julian fit un signe de tête à ses hommes car maintenant qu’ils avaient découvert les pseudonymes sous lesquels Mercil avait caché ses richesses, il pouvait à nouveau être remis dans la prison impériale.

Ce fut au moment où Julian eut un grand sourire que Mercil s'élança vers lui comme un éclair.

[Hé, ne fais pas ça ! Tu t'y prends mal !]

Julian n'avait pas vu le visage d'Heisen William en Franz, et voulait voir le visage torturé de Mercil, en récompense de tous ses efforts et travail dans la mise en place du plan pour les faire tomber

Mercil s'enfuit avec Julian comme otage en direction des montagnes, pour la simple raison qu’il pensait que les montagnes rendraient plus difficile la poursuite des hommes de Julian.

Julian, dont sa vie était la chose la plus précieuse au monde, sanglotait et pestait, se montrant faible et pouvant à peine marcher.

Un vrai otage gênant, en plus, les hommes de Julian gardaient leurs distances et Mercil peinait à traîner Julian sur le flanc de la montagne.

Se trouvant en haut d’une falaise, Mercil lâcha prise en poussant Julian dans le vide et alors que Julian hurlait en plongeant vers la mort, Mercil courut frénétiquement pour sa survie

« Shuden Garth, Shuden Garth ! »

Mercil serra les dents et répéta sans cesse le nom du duc Garth en ayant l'impression qu'il allait perdre la tête car il avait compris un peu plus tôt que Julian était au service du duc de Garth

L'humiliation de se retrouver entre ses mains était si écrasante qu’il s’était dit qu'il valait mieux qu’il devienne fou

Il avait d'abord prévu de trouver un lieu étranger convenable et de se cacher mais changea d'avis car Shuden Garth l'avait tellement déshonoré qu'il se refusait de laisser passer et même dans la mort, il se promit de se venger de cet homme.

« Je dois le tuer, je dois le tuer....... »

Il existait un poison merveilleux qui empoisonnait l'âme jusqu'à la mort, un poison rare fabriqué en combinant des objets sacrés, il voulait l’utiliser sur la princesse En empoisonnant la femme de Shuden Garth, et ainsi voir ce visage suffisant se fissurer dans la douleur le comblera ; Mercil serra les dents, il devait survivre à cette montagne et me venger. Il ne pouvait pas mourir, il ne pouvait pas perdre.

« Comment suis-je devenue Grand Prêtre, comment suis-je partie de la base ? »

La nuit de la montagne arriva rapidement, quand il devint difficile de distinguer son chemin et le pied de Mercil se prit dans une épaisse racine d'arbre et il tomba en avant.

« Merde...... »

Un pic de pierre était pointé vers l'endroit où il était tombée et Mercil gémit en sentant une coupure dure sur son front, se touchant la blessure, sa main se peigna du rouge de son sang qui s’en écoulait

« Je ferais mieux de me soigner »

Alors qu'il s'apprêtait à utiliser son pouvoir divin, Mercil fronça les sourcils car se rendant compte de quelque chose

« Qu'est-ce que c'est, qu'est-ce qui se passe...... »

Aucune puissance sacrée ne fut libérée, comme si la puissance divine qui aurait dû jaillir de sa paume s'était complètement évaporée. Mercil se concentra rapidement tentant d'utiliser à nouveau son pouvoir sacré.

« ....... »

La main de Mercil était sombre et Marcil n’arrivait pas à y croire car un prêtre excommunié pouvait encore utiliser le pouvoir sacré cat c’était un don, quelque chose avec lequel on naissait.

« Non, Dieu ! »

L'absence d'un tel pouvoir sacré signifiait que.......

« M'as-tu abandonné, ......, ton serviteur ? »

Comme en réponse, un grognement se fit entendre derrière lui. Les cheveux de Mercil se hérissèrent, il frémit et se retourna sur un regard affamé brillant dans l'obscurité ; le regard sans équivoque d'un prédateur.

Normalement, pour les grands prêtres, les animaux n'étaient pas une menace car lorsqu'ils déployaient leur puissance divine, les bêtes reculaient, comme si elles leur avaient fait une promesse. C'était une faveur des dieux, l'un des secrets du Saint État.

« Dieu......, Dieu ! »

Mercil appela frénétiquement les dieux mais le ciel noir resta silencieux tout comme le pouvoir sacré qu'il avait passé sa vie à utiliser

« S'il vous plaît, ne m'abandonnez pas, s'il vous plaît, ne m'abandonnez pas. Dieu, s'il te plaît...... ! »

Finalement, le prêtre fut abandonné avec les moindres parcelles de son âme.

C'était presque un honneur d'être appelé un prêtre excommunié car le Dieu qu'il avait servi, aimé et sauvé des bidonvilles l'avait maintenant complètement abandonnée lui procurant un terrible sentiment de désespoir et d'impuissance qui l'empêchait de respirer.

« S'il vous plaît...... ! » sanglota Mercil

Les dents acérées de la bête lui saisirent la gorge.

Ps de Ciriiolla : Un dieu qui punit directement ceux qui font de la merde en leur nom...

pourquoi on a pas cela dans la réalité... ca aurait éviter tellement de drames tout au long de l'histoire de l'humanité et même encore aujourd'hui

Tome 5 – Chapitre 131 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

« Julian....... » dit Paul d'une voix triste.

« Si j'avais su que ça se passerait comme ça, j'aurais été plus gentil avec lui dans la vie »

Paul se tamponna les yeux avec son mouchoir.

« Je ne savais pas que tu allais mourir si tôt....... »

Julian était allongé sur un lit entièrement drapé de blanc

« Paul, je ne suis pas encore mort ! » s'écria-t-il en sanglotant.

« Tu vas bien » acquiesça Paul

Les lèvres de Julien firent la moue en entendant le majordome dire « Je dirai à Son Excellence que vous allez bien »

« Il va bien ? »

« Oui, Votre Excellence »

Shuden fronça un sourcil.

« Je croyais que vous aviez dit qu'il était tombé d'une falaise »

« Par la grâce de Dieu, il n'est pas mort »

L'otage, Julian, continuait de sangloter et de rouler des yeux, sachant que s’il continuait à être entraîné dans la montagne, il serait donné en pâture aux loups donc il fallait que Mercil l'abandonne rapidement, puis voyant la falaise, il prit rapidement une décision car Julian en jetant un coup d'œil à la falaise ; il se dit qu'il aurait plus de chance de survivre s'il tombait de là puis faisant exprès de trébucher et de perdre pied pour embêter Mercil qui dans son impatience et sa précipitation donna suite à la propre idée de Julian

« Il a dit...... aussi dit qu’il avait appris les quatre techniques de chutes de Sir Robin »

« Donnez-lui une aiguille dans la cage d'un lion et il en sortira vivant » dit Shuden d'un ton sombre.

« Puisqu’il a la présence d'esprit de réciter le nombre de kata qu’il a appris, il n'a pas dû être sérieusement blessé »

« Oui, mais les os de ses deux bras sont fissurés, il va donc être hors service pendant un moment....... »

Julian hurlait de douleur depuis trois bonnes heures, tellement fort que n'importe qui aurait pu croire qu'il s'était cassé tous les os du corps. Un homme à l'esprit brillant, mais aussi au cœur brillant, c’était l’homme qu’était Julian aux yeux de ses assistants.

« On ne peut pas faire travailler un homme malade. Dites-lui de se soigner »

« Oui, monsieur »

L’assistant fit encore plusieurs rapports, tout d'abord, ils avaient trouvé le corps de Mercil.

Il avait été sauvagement déchiré par une bête et fut retrouvé en plusieurs morceau, pas vraiment satisfaisant, mais c'était une fin pas si mauvaise.

Les différents pseudonymes que Mercil avait utilisés pour cacher sa fortune personnelle furent tous découvert, ce qui était surprenant puisqu'il en avait si peu pour un homme de sa trempe, il avait cherché à savoir où il avait caché sa fortune, avec un certain succès, mais pour cela la torture avait du être utilisée.

Enfin, après avoir appris que le Saint État nous avait informés qu'il n'avait pas l'intention de récupérer le corps de Mercil, par l’intermédiaire d’un représentant, donc ne recevrait ni hommage, ni sépulture, c’était parfait Si seulement d'autres choses étaient toujours aussi simples... Le problème, c’était qu'elles ne l'étaient pas.

Shuden se leva de son siège.

*********************************

« Hein ? Vous avez retrouvé ça ? »

Valia plissa les yeux en saisissant la masse que Shuden avait apportée, elle l'avait laissée tomber lorsqu'elle avait été kidnappée par un prêtre, pendant sa fuite après avoir brisé le crâne d'Elvan et ne pensait ne jamais la retrouver.

« Comment l'avez-vous trouvé ? »

Shuden répondit légèrement.

« On l'a signalé à l'armée ce matin, un soldat a prétendu l'avoir ramassé »

« Vraiment ? Les soldats du palais principal sont très consciencieux »

La masse était assez petite pour être cachée dans la paume de sa main et n’avez pas du réaliser qu’il s’agissait d’un arme magique

On aurait dit une miniature coûteuse, incrustée de bijoux, il aurait pu la vendre à un bijoutier miteux et faire un beau profit.

« Vu les circonstances, ils ont dû penser qu'il s'agissait d'un objet issu de la rébellion »

Valia acquiesça avec hochement de tête ; soudain, le retour de la masse prenait tout son sen et un mince sourire se dessina aux coins de la bouche de Shuden tandis qu'il regardait Valia se réjouir.

Tout cela n'était qu'un mensonge, bien sûr.

Tout en cherchant où se trouvait la masse, il se tourna vers le marché noir, où les bijoux, les objets d'art et les trésors de grande valeur faisaient souvent l'objet d'échanges.

Il serait difficile de le garder chez lui, puisqu'elle avait été volé pendant la rébellion et à moins que les objets volés n'aient une certaine valeur, ils étaient rapidement éliminés mais la prédiction de Shuden se révéla exacte et peu de temps après, la masse de Valia fut mise en vente.

« Valia »

Elle tripota les rubis de la masse.

« Aimeriez-vous d'autres armes de ce type ? »

« Oui ou non ? »

Valia ne s'intéressait pas beaucoup aux armes en fait c’était juste que cette masse lui faisait du bien dans la main, si colorée et jolie. Ne sachant pas pourquoi son mari la harcelait à ce sujet, Valia sourit ironiquement en se disant qu’elle allait devoir recommencer à la porter sur mon porte-jarretelles.

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{...... Je suis ravie d'apprendre que la Sainte se porte bien S'il lui arrive quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'envoyer un message.

Je viendrai la voir tout de suite }

Philémon lut la lettre en souriant. C'était une lettre de Valia, et elle avait écrit honnêtement pourquoi elle ne pouvait pas visiter la Terre Sainte tout de suite, mais elle avait aussi écrit que si quelque chose arrivait à Yeri, elle viendrait en Terre Sainte immédiatement.

C'était un beau geste, mais il était aussi sincère et chaleureux.

Après avoir lu et relu la lettre, Philémon la replia soigneusement et lorsqu'il détourna le regard, il vit un arbre immense et magnifique au tronc si large que même dix personne pouvaient à peine en étreindre la base avec leurs bras tendus.

C'était l'arbre du monde que les dieux auraient fait descendre avec les messies se trouvant au centre même du Grand Temple, remplissant les salles sacrées où même l'Empereur de Gel ne pouvait pénétrer.

Entre les racines de cet arbre vénéré reposaient deux cercueils, leur intérieur était tissés avec le coton du monde, et on disait qu'ils avaient été fabriqués par deux messies il y a longtemps, en préparation de leur propre mort.

Yeri était allongée dans l'un d'eux. De l'eau bénite gargouillait sous ses oreilles pendant son sommeil. Les grands prêtres l'avaient bénie eux-mêmes mais il n’y avait pas seulement de l'eau bénite, des morceaux de puissance divine, en forme de galets, remplissaient l’espace comme les pierres d'une rivière.

La puissance divine était progressivement absorbée par le corps de Yeri, et son teint s'améliora grandement en conséquence.

« Sainte, tu devrais te réveiller bientôt....... »

Philémon regarda Yeri, qui n'arrivait toujours pas à ouvrir les yeux, et lui lança un regard plein de pitié.

***************************

« Gusto, tu te sens mieux ? »

« Oui. Beaucoup mieux. En pleine forme »

La santé de Gusto se rétablit progressivement, bien que encore un peu plus chancelant, mais avec de la bonne nourriture et du repos, son état s'améliorerait bientôt.

L'empereur but une gorgée de son thé avec un sourire, aussi amer que le thé, traversant son visage.

« Je vois que vous êtes le seul prince de ma famille »

« ....... »

Gusto ne savait pas quoi répondre sachant que les mots qu'il prononcerait n'apporteraient qu'un faible réconfort, alors le silence s’installa avant que l'empereur le rompit en premier.

« Gusto. Tu sais que nous avons invité les princes des nations à assister à cette réunion ?

»

« Oui, je le sais. Je suis au courant »

Les maisons directement impliquées dans la trahison d'Elvan étaient William et Romain, donc finalement peu de sang vu versé mais le problème, était plutôt les nobles qui

faisaient partie de la 'faction' d'Elvan avant la rébellion, même s’ils n’avaient pas rejoint activement la rébellion mais ayant choisi le mauvais côté de la balance politique, ils ne pourraient pas entrer au sein du gouvernement centrale cette fois-ci.

En fait, de nombreux nobles qui avaient soutenu Elvan furent contraints de se retirer dans leurs domaines. Les forces d'Elvan étant plus importantes que celles de Gusto, il y avait ainsi de nombreux postes à pourvoir et en plus de ces postes actuellement vides, l'empereur avait un problème qui le préoccupait.

Trouver des partenaires pour ses princesses.

Ce n'était pas un simple travail, avec cette trahison car il était exclu de marier une princesse à une famille dont le chef était un traître. L'empereur se retrouvait devant un problème car il y avait de moins en moins de nobles à choisir pour le mariage des princesses.

« Les princesses ont du prestige, nous ne pouvons pas les envoyer dans une famille noble. Elles devraient être comme les membres de la royauté des autres pays »

Les princes avaient été invités cette fois-ci pour aider les princesses à trouver des mariages. Gusto acquiesça.

« C'est bien »

Puis il posa la question qu'il se posait depuis le début.

« Qu'est-il arrivé à la Sainte ? »

'J'ai entendu dire qu'elle s’était toujours spas réveillée. Il faudra un certain temps pour rétablir sa relation avec la Terre Sainte »

« Je vois »

L'expression de Gusto s'assombrit légèrement, mais au moins l'Empereur lui-même envoyait quelqu'un pour répondre à sa question car la Terre Sainte semblait considérer Gusto comme un ennemi. Non seulement ils refusaient catégoriquement les visites du Premier Prince, mais ils lui rendaient aussi ses cadeaux avec la même attitude.

Il demanda encore et encore, mais la réponse fut la même. La troisième fois, il avait dit qu'il ne savait pas de qui la sainte était tombée amoureuse.

« Gusto » dit l'empereur d'un ton jovial, essayant de détendre l'atmosphère.

« J'ai entendu dire qu'il y avait pas mal de princesses d'autres pays qui venaient cette fois-ci, et il y en aura qui auront ton âge, alors si tu as une favorite, dis-le à cet empereur et il prendra soin de toi, et tu seras mariée bien assez tôt »

« ......Oui, Père. D'accord »

Alors même qu’il répondait, son cœur se serra, contrairement à Gusto, né premier prince héritier, et il avait dit beaucoup de choses qu'il ne pensait pas lorsqu'il s'était lancé dans la bataille pour conquérir le trône

Pourtant, Gusto ne put s'empêcher d'acquiescer et avec autant de nobles dames dans l'Empire du Gel, il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi l'Empereur mentionnait une princesse étrangère.

L'empereur avait remarqué les sentiments de Gusto pour Yeri, dans une certaine mesure mais même l'Empereur ne pouvait pas faciliter cette rencontre. La sainte femme qui avait sauvé la vie de Gusto et en était presque morte mais même maintenant, s’il devait évoquer Gusto avec la Terre sainte, qui était encore réticente, la diplomatie serait rompue.

Mieux valait trouver quelqu'un d'autre et passer l'éponge, n'importe quelle princesse étrangère l'épouserait sans hésiter ; le mariage de Gusto était trop lié à la politique. La Terre sainte et l'Empire devaient rester en bons termes, tant en surface qu'en profondeur.

La famille royale avait des obligations à respecter. Gusto en rit amèrement.

Tome 5 – Chapitre 132 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

Valia dormait de moins en moins ces derniers temps, ce simple constat émouvra le médecin traitant du manoir au point d'en pleurer. Malgré le soulagement que lui procurait ses longues phases de sommeil, Valia était occupée pour d'autres raisons car l’hiver approchait à grands pas et il était grand temps de préparer en conséquence le manoir

Au bout d'une semaine, les affaires internes étaient de nouveau en ordre, Valia s'émerveilla de la compétence du majordome et des servantes.

« Comme le temps passe vite »

Après-demain, des princes et des princesses du monde entier arriveront au palais, en cet honneur une fête était prévue et Valia devait s'y rendre, Fleur se réjouissait à l'idée d'accomplir le travail de toute une vie.

Valia prit un thé près d'une fenêtre donnant sur le domaine d’admirant la vaste étendue visible à travers celle-ci

La saison était devenue plus froide ; un thé chaud et des rafraîchissements étaient joliment disposés sur la table en marbre avec une douce odeur de pêche parfumait l’atmosphère

Et il y avait Shuden, assis en face d’elle, parcourant quelques papiers, alors qu’elle ne le lâchait pas de ses yeux gris

« Vous seriez plus à l'aise dans le bureau ovale qu'ici »

« Je ne sais pas pourquoi vous dites cela, c'est agréable d'avoir de la compagnie » Valia sourit en baissant la tête et pendant que Shuden travaillait, elle écrivait une réponse à une lettre.

Le stylo à plume dansait sur le papier à toute allure, au point qu’un peu d'encre maculait ses mains blanches.

« Madame »

« Oui ? »

« À qui écrivez-vous une si longue lettre ? » demanda Shuden avec curiosité, en remarquant que le papier de Valia, déjà maculé de noir, comptant déjà deux pages.

« Le grand prêtre Philémon »

« Le Grand Prêtre Philémon ? »

Il savait que Philemon était ami avec Valia, mais avaient-ils tant de choses à se dire ?

« Le Grand Prêtre raconte beaucoup d'histoires intéressantes »

« Des histoires intéressantes ? »

« Oui »

« Quel genre d'histoires ? »

Valia cligna des yeux puis baissa les yeux sur la lettre qu'elle était en train d'écrire, puis les releva vers Shuden et alors que ses yeux rouges s'illuminèrent d'impatience

« Sur la façon dont vous avez refusé quand il vous a demandé d'épouser la princesse »

« ....... »

Shuden resta sans voix, ne sachant pas quoi répondre et le vrai problème était que cela ne s'arrêtait pas là.

« Eh bien, puisque vous avez dit non »

« ...... »

« J'ai entendu dire que le Grand Prêtre Philémon vous le demandait ? »

« ....... »

« Depuis plus d'un mois »

« ....... »

Valia leva les yeux des lettres que Philemon lui avait envoyées, les montrant une par une puis demanda.

« Vous avez vraiment fait ça ? »

« ......Alors »

Shuden comprenait finalement ce que signifiait le fait que les mains d'une personne deviennent froides lorsqu'elle est nerveuse.

« Je n’avez pas réalisé que c'était vous à ce moment-là »

Honnêtement, c'était injuste. Le temple en avait fait toute une histoire, et Shuden n'avait pas été capable de résister à ce moment-là, alors si vous lui demandez si c'était une bonne chose, il n'aurait pas grand-chose à dire.

Valia répondit d'une voix légère.

« Eh bien, oui, je pense que oui »

« ....... »

Le stylo plume dans la main de Valia se remit à bouger et Shuden mourait d'envie de savoir à quoi elle répondait mais d'abord, il devait découvrir jusqu’où Philemon avait raconter ses histoires à Valia.

Que Shuden le remarqua ou non, les yeux gris argentés étaient comme d'habitude, même un léger sourire était né au coin de sa bouche, comme s'elle s'amusait à écrire une réponse à Philémon.

C'était ce qui était vraiment effrayant chez Valia, ce côté si décontractée et insouciante.

L'atmosphère était on ne peut plus paisible, à l'exception de l'état de Shuden, qui était tendu à la limite de craquer sous la pression

Elle semblait distraite et se demanda si c'était vraiment bien de passer à autre chose.

Il le regrettait mais aurait-il dû faire pleuvoir des pétales sur la tête du grand prêtre Philémon lorsqu'il était venu parler de l'oracle ?

Non, il n’aurait pas pu en faire autant

[Idiot].

Il se souvint que Léo l’avait injurié plusieurs fois, et c’était rentrer dans une oreille pour ressortir de l’autre, mais son frère devait être prévoyant, pire il avait raison, c'était un connard.

En fin de compte, Shuden n'arriva pas à parcourir la moitié des documents ce jour-là.

************************

Au même moment, dans le Royaume de l'Est. Léo, qui était assis à côté d'elle, fronça soudainement les sourcils, et la princesse lui demanda

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« Rien, c'est juste que... »

Léo sentit un étrange chatouillement dans ses oreilles, comme si quelqu'un parlait de lui. Ses chevaliers subalternes jurent-ils dans son dos ?

« C'est normal qu’ils jurent contre moi quand je ne suis pas là » Léo en avait dit beaucoup aussi contre eux

Leo but un peu de l'ale réchauffée. Les saisons dans l'est étaient plus lentes à arriver que dans la capitale et contrairement à la capitale de Gel, qui se trouvait à la fin de

l'automne, cet endroit entrait à peine dans l'automne mais le vent sifflait et balayait l'air.

La princesse assise à côté de Léo, qui sirotait son verre, prit la parole.

« Qu'en pensez-vous ? C'est joli ici ? »

« Oui. Je ne savais pas qu'il y avait des endroits comme celui-ci dans le palais »

Léo contemplait le petit coin de couleur dorée qui s'offrait à lui, un beau jardin de rudbeckias, des rangés de rudbeckias, semblables à des tournesols, mais plus petits et plus jolis. Leo sirota son verre et demanda

« Vous n'avez pas l'habitude de mélanger les fleurs dans votre jardin ? Est-ce que c'est différent en Orient ? »

« D'habitude, oui, mais je m'appelle Ludwigia, et mon frère m'a offert ce jardin lors de son accession au trône »

« Sa Majesté ? Vous êtes retenue captiva par la reine »

« Quoi ? »

« Je n'ai rien dit »

Ludwigia jeta un regard noir à Léo, qui haussa les épaules. C'était le début de l'automne et le ciel devenait rouge, le coucher de soleil était lent et plein de pétales dorés teintés de rouge ; tout cela lui rappela le village de pêcheurs de son enfance, où les tournesols étaient en pleine floraison, et Léo s'en souvint un instant.

« Leo. À quoi pensez-vous ? »

« Je pensais à mon enfance. Ils ressemblent à des tournesols »

« Moi aussi, quand j'étais petite, je croyais que les rudbeckia étaient des tournesols.

Vous ne l'auriez jamais su si je ne vous l'avais pas dit. Les autres nobles se seraient moqués de toi pour avoir appelé le rudbeckia un tournesol »

« ......Qu'est-ce que c'est que ce bordel, princesse ? »

Léo regarda Ludwigia avec incrédulité. Ses yeux, d'un rouge vif, reflétaient ses vraies couleurs.

« Vous me croyez stupide à ce point ? »

« Je peux vous dire que vous auriez pu en souffrir ? »

« Vous êtes ......, c'est moi qui ne devrais rien dire »

Ludwigia s'esclaffa

*****************************************

Valia vérifia son apparence avant de sortir de la voiture. A côté d'elle, Fleur l'observait attentivement l’ayant suivie depuis le manoir et qui ayant vérifié chaque cheveu sous son oreille, hocha la tête en signe d'approbation.

« Madame »

C'était Sean qui escortait Valia, qui lui prit la main et sortit du carrosse et regardèrent autour d'eux et virent que de nombreux carrosses étaient déjà arrivés, dont celui de Garth

« On dirait que la moitié des invités n’est pas encore arrivés »

« Oui. Il va bientôt y avoir du monde »

C'était la première fête organisée officiellement après la trahison d'Elvan sans compter avec le départ de la noblesse de la faction du second prince, le nombre de nobles en devenir dans la capitale était énorme, et cette fête était donc incontournable et à ajouter à cela des membres de la royauté d'autres pays, et la fête allait être bondée.

Derrière Valia et Sean, Fleur et ses deux servantes, ainsi que Robin et Xeno suivaient de près, Robin avait l'air très ennuyé.

« Tu as promis. Tu dois me donner les prochaines vacances »

Xeno acquiesça rapidement rivant son regard sur l'arrière de la tête de Valia. Il commençait à faire froid, et même sa cape rendait son dos aveuglant, s'émerveillant de l'habileté du styliste à mouler ses cheveux raccourcis en un chignon presque invisible.

« Comment fait-elle pour être aussi belle ? »

Bien que n'étant pas en service, Xeno fronça les sourcils et suivit Robin jusqu'au palais, savourant le retour de son retour.

La fête qui commençait aujourd'hui s'annonça somptueuse et après les trois jours de fête, il y aurait une semaine de repos, suivie d'une autre fête de trois jours ; ce même programme se répétait pendant environ un mois. Les membres de la famille royale des autres pays avaient déjà reçu leurs propres quartiers dans le palais, cherchant des partenaires pour les princesses, l’empereur n’était pas avare sur les dépenses engagées Valia était elle aussi très enthousiaste et avait les yeux rivés sur Selma, se demandant quel prince, elle choisirait car après la rébellion, le statut de Selma n'avait plus jamais été le même vu qu’on lui attribuait le mérite d'avoir sauvé la sainte des griffes d'Elvan, un nouveau titre de duchesse lui fut offert

Malgré cela, le nombre d'enfants directs de l'empereur avait chuté et Selma n'était plus l'une des petites princesses anonymes, après avoir consolidé sa position en tant que troisième princesse

Contrairement au temps froid extérieur, la température du palais était chaude grâce à des braseros artistiques, utilisés uniquement dans les palais impériaux, bordant les

couloirs à intervalles réguliers. Avant d'entrer dans la salle des fêtes, Valia s'arrêta au point de rendez-vous qu'elle s'était fixé pour retrouver Shuden

« Duchesse. Pourquoi n'enlevez-vous pas votre manteau ? »

Pendant tout le trajet, Fleur n'avait pas pu garder ses mains pour elle, tenant à la montrer sous son meilleur jour et lorsque Valia lui dit oui, Fleur dénoua rapidement les rubans de sa cape et l'enleva.

« Pfft »

Les yeux de Xeno se rétrécirent alors qu'il se tenait derrière Valia et ce n’était pas sans raison

La robe bleu clair était audacieuse… Très audacieuse.

On aurait dit que le haut de ses épaules avait été coupé, si elle était modeste au niveau de la poitrine mais était plongeante dans le dos, avec des fils de coton en dentelle qui couraient artistiquement le long de la colonne vertébrale mais s’il n'y avait pas beaucoup de chair directement exposée, grâce à la dentelle incrustée d'innombrables perles, mais même en tenant compte de cela, la robe était assez révélatrice.

C'était la première fois que Valia portait une robe aussi révélatrice. Au début, elle s'est sentie un peu mal à l'aise, mais lorsqu'elle s'était regardée dans le miroir, elle se sentit très bien et Fleur avait raison de dire qu'elle allait créer 'l'œuvre d'une vie' car elle avait l'impression que ce vêtement avait été fait pour elle.

D'un geste délicat, Fleur lissa de nouveau les plis de la robe malgré ce qu'elle avait remarqué lors de la prise de mesures, la duchesse avait une silhouette très féminine.

Si seulement elle pouvait le montrer sans problème.

Mais craignant que ce ne soit pas le cas, Fleur avait apporté une longue et fine étole de dentelle (un châle drapé sur les épaules) du magasin de costumes, en cas d’urgence

« Madame »

Le regard de Valia se porta sur le côté, les chevaliers et les servantes qui se tenaient derrière elle s'inclinèrent.

« Votre Excellence »

C'était Shuden s'approchant d'un pas vif et tendit la main à Valia qui sourit en retour en lui prenant sa main dans la sienne. Le baiser sur le dos de sa main était doux mais si elle n'avait pas porté de gants, cela l'aurait chatouillée, pensa-t-elle.

« Vous avez attendu longtemps ? »

« Non, non. Je viens d'arriver »

« C'est bien »

Shuden était vêtu d'un costume noir, pas son uniforme militaire habituel, mais un bien habillé prévu pour un banquet. Ses cheveux blonds-roux, recouverts d'une pommade, lui allaient à ravir. Cet homme ne serait-il pas trop parfait dans cette tenue ? Toutes les princesses présentes dans la salle semblaient n'avoir d'yeux que pour mon mari.

Valia fixait Shuden, qui lui rendait son regard.

Bientôt, il haussa un sourcil. La robe qu'elle portait aujourd'hui était très différente de celle qu'elle portait habituellement, remarquant immédiatement la douceur de sa chair et se demanda comment elle avait réussi à dissimuler toutes ces marques de baisers.

« Le créateur a-t-il changé ? »

Comme par hasard, il apperçut Fleur se tenir juste derrière elle, en train de s'agiter craignant qu’il lui tranchait la gorge si la tenue de Valia était trop révélatrice ? C'était à cause du duc de Garth qu'elle avait apporté une étole en dentelle.

Avant qu'elles ne quittèrent le manoir, Fleur l'avait suppliée. Si vous devez porter quelque chose par-dessus, l'étole en dentelle qu’elle lui avait choisie sera l’idéale, alors demandez au duc avant d'entrer dans la salle.

« Comment puis-je demander cela ? »

Alors que Valia réfléchissait, Shuden lui offrit une escorte. Hésitant à passer son bras autour de lui, Valia jeta un coup d'œil en arrière. Fleur, incapable de la suivre dans le hall, tapait du pied.

« Shu »

« Oui, Valia »

« Vous croyez que je peux entrer avec cette robe ? »

« Hmm ? »

« Je peux mettre quelque chose d'autre par-dessus la robe si vous voulez »

Shuden ne comprenait pas vraiment la partie 'si ça ne vous dérange pas'. À ses yeux, Valia était très jolie. « Y avait-il quelque chose de mal à être trop jolie ? » Les yeux de Valia se rétrécirent lorsqu'il posa cette question, la faisant rougir puis toussota.

« C'est juste que cette robe est un peu révélatrice, et j'avais peur que vous ne l'aimiez pas »

« Vous vous inquiétez pour rien. Vous la portez parce que vous vouliez la porter »

« Oui. Eh bien, oui, mais....... »

« Alors pourquoi je me soucierais de ce que vous portez, c'est votre choix »

En disant cela, Shuden était plus que prête à changer si Valia disait qu'elle n'aimait pas sa tenue mais si bien sûr, elle n'avait pas l'intention de lui dire cela, il le voyait à la façon dont les yeux gris argentés qui le fixaient étaient redevenus légèrement hébétés.

Comme si elle était hypnotisée par la beauté. Shuden trouvait amusant que Valia lui lance ce regard. Il inclina son menton vers elle et un léger baiser descendit sur ses lèvres rouges.

Un baiser si soudain et stupéfaite, Valia fixa Shuden, incapable de s'éloigner. Lorsqu'elle demanda ce qui n'allait pas, Shuden se contenta de secouer la tête et fit un geste du menton vers Fleur.

« Vous n'avez pas fait venir la styliste pour me dire que j'avais le droit de vous embrasser ? »

Il pensait sincèrement que c'était le cas, parce qu'avec un styliste dans le palais, elle pouvait toujours arranger le maquillage de ses lèvres mais les mots de Shuden stupéfièrent Valia.

« Oh, mon Dieu, non »

Finalement, Fleur resta dans les parages et arrangea son rouge à lèvres ainsi en entrant dans le hall, les lèvres de Valia brillaient toujours aussi rouge.

Ps de Ciriolla: .... emmener le styliste pour refaire le maquillage... Hugo y a pensé.. Shuden en a bénéficier

Tome 5 – Chapitre 133 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

Ce ne fut qu'un peu plus tard que Shuden remarqua la robe de Valia.

C'était après qu'ils soient entrés dans la salle, alors que pas mal de personnes les saluaient, Shuden passa naturellement son bras autour du dos de Valia en premier, mais le toucher était un peu différent car sentant sous ses gants blancs, une petite parcelle de peau nue.

Lorsque Valia, s'était détournée brièvement pour choisir une coupe de champagne sur le plateau d'argent, Shuden vérifia son impressions, ce ne fut qu’un coup d'œil agile que Valia ne remarqua pas mais le dos lisse et élancé était immédiatement visible.

Pas un peu, mais beaucoup

« Shu »

Valia l'appela juste à temps. Shuden lui rendit son regard, si décontracté.

« Je pense que je dois aller saluer les princesses qui m'ont envoyé les cadeaux, seras-tu là ? »

« Oui. Je devrais l'être »

« Quoi ? »

« Non »

Les mots de Shuden avaient quelque chose d'étrange, mais Valia passa à autre chose rapidement, elle n’avait pas le temps de s’y attarder plus

« Bonjour, Duchesse de Garth. Je viens du Royaume de Vizeth....... »

« J'ai beaucoup entendu parler de vous, Duchesse. Vous semblez encore plus gracieuse en personne, et je suis sûr que vous apprécierez....... »

Les princesses s’empressèrent de saluer Valia. Chacune d'entre elles était polie, et chacune était sévère avec elle mais plus elles la saluaient, plus elle se sentait étrange

« ......Wow, toutes les princesses le fixent »

Ce n'était pas un regard franc mais la plupart d'entre elles avaient jeté un coup d'œil à Shuden avant de détourner le regard timidement, certaines avec un léger rougissement

sur les joues, d'autres rougissant jusqu'aux oreilles ainsi même si elles saluaient Valia, elles étaient encore très attentives de Shuden.

« Vraiment, pourquoi sont-elles si belles ? »

C'était la faute de Shuden à être si beau même quand il contentait de se tenir debout, mais même ainsi, il attrapait le cœur des princesses et le secouait.

La vérité, c’était que Shuden se moquait bien que les princesses le dévisageaient, le reluquaient ou essaient de le charme, tout ce qui l'intéressait, c'était Valia, sa femme, qui était trop belle pour lui aujourd'hui.

Au début, oui, c'était bien.

La nudité était inattendue, mais cela n'avait pas vraiment d'importance, à ses yeux, la robe de Valia était parfaite, tellement de femmes était présent dans cette salle qu’il n'arrivait même pas à en reconnaître une seule, seule Valia semblait briller sous ce lustre.

Mais si elle était éblouissante pour lui, elle devait l'être aussi pour les autres, cela ne devrait pas poser de problème mais il y en avait un cas en particulier qui rendait l'expression de Shuden bien sombre

Ceux qui souriaient sournoisement dans le dos de Valia, ou qui la fixaient d'une manière similaire, c’était à eux qu'il devait faire attention, certains des plus intelligents s'enfuyaient lorsqu'il les regardait dans les yeux, mais même dans ce cas, il y avait toujours ceux qui n’étaient pas intelligents pour leur propre bien.

« À plus tard, Shu »

Le déroulement de la fête imposait que le couple qui était entré ensemble se sépare. Il ne fallut pas longtemps pour que les dames se rassemblèrent autour du départ de Valia, attendant que le duc de Garth laisse partir la duchesse.

« Xeno »

« Oui » répondit Zeno en essayant de cacher son irritation.

Shuden avait laissé Sean et Robin pour escorter Valia, mais avait quand même emmené Xeno qui avait les yeux plein d’étoiles en observant le dos de Valia, mais il fit semblant de rien

Shuden lui demanda « Tu as apporté des gants ? »

« Des gants ? Oui, eh bien. Je les ai apportés »

« Combien de paires as-tu apportées ? »

« J'en ai pris une paire »

« J’en n'aurai pas assez »

« Quoi ? »

« Va chercher d'autres gants. Je vais avoir besoin de sept paires »

« Gants......, sept paires ? »

« Oui »

Xeno comprit l'ordre de Shuden après une minute de réflexion

« Le prince ferait bien d'apprendre à garder les yeux à sa place »

Le prince, frappé de toutes parts par le fourreau, ne pouvait pas répondre ainsi paya-t-il un lourd tribut pour son empressement à examiner et à évaluer chaque femme de l’assemblée

Xeno se tenait derrière Shuden, occupé à écrire le nom du prince, sur ordre de Shuden car ce serai une honte pour l'Empire d'avoir un bâtard comme lui parmi les candidats à devenir un mari pour une princesse

« ...... Un vrai voyou du pouvoir »

Il avait jeté ses gants, bien sûr, mais même avec une telle raclée, les assistants du prince restèrent silencieux, aucune protestation ne sortit de leur bouche, à la place c’était la perplexité qui régnait, se demandant comment le prince avait réussi à mettre le duc de Garth si en colère parce qu’il lorgnait les femmes dans la salle comme un pervers.

Xeno prit soudain conscience de la réalité du nom de Shuden et décida d'arrêter de flirter si ouvertement

****************************

Valia était avec Selma pendant que Shuden se battait avec ceux qui avaient eu le regard trop appuyé

« Alors, qu'en pensez-vous Selma, avez-vous repéré un prince ? »

Les joues de Selma rougirent légèrement puis parla doucement, juste assez pour atteindre les oreilles de Valia.

« Oui, mais je ne l'ai vu que de loin. Et s'il ne m'aimait pas ? »

« Eh bien, si j'étais lui, j'aurais le coup de foudre pour le princesse »

« C'est peut-être pour cela que Son Excellence est si éprise de la Duchesse, ....... »

Valia rit doucement. La princesse et la duchesse discutaient amicalement autour de leurs coupes de champagne.

« Troisième princesse »

Un prince aux cheveux bruns s'approcha, Selma, qui était déjà habituée à la royauté, lui dit rapidement bonjour, et le prince sourit d'une oreille à l'autre.

« Qui est la belle dame à côté de vous ? »

« Cette dame est la duchesse de Garth. Duchesse. Ce prince est le prince du royaume d'Abel...... »

Valia regarda le prince car le royaume et le nom lui rappelèrent des souvenirs, c'était le prince qui avait envoyé un cadeau au manoir Garth il y a deux jours.

« Enchanté de vous rencontrer. Duchesse de Garth. J'ai échangé des salutations avec votre mari tout à l'heure, mais je ne m'attendais pas à ce que la duchesse soit si belle. Je suis le genre de personne qui veut toujours dire bonjour quand je vois une belle femme.

Vous avez un teint magnifique »

Valia esquissa un sourire rituel mais ce n'était pas très agréable d'être si finement détaillé lors d’une première rencontre.

« Merci »

Un homme moins important aurait reculé avec un sourire modeste, mais pas le Prince, qui cherchait d’une manière ou d’une autre de prolonger la conversation ; Robin, qui escortait Valia et se tenant juste derrière elle, prit une mine énervé.

« Hahaha, on me dit souvent que vous vous savez vous tenir correctement ! »

« Que veut-il dire par correctement ? »

Faut-il que je lui casse tous les os du corps

Robin était agacée car autrefois, il n'aurait pas pensé à une chose aussi extrême, Xeno l'avait beaucoup trop influencé et heureusement que Xeno n’était pas là car il était évité qu’il aurait grincé des dents

« Dois-je feindre une chute et accrocher ses jambes, il aurait su le faire en toute discrétion »

Les gardes furent convoqués et Sean s'éloigna un instant et pendant que Robin réfléchissait, le prince continuait à flirter avec Valia.

« ......Si cela ne vous dérange pas, aimeriez-vous partager une danse avec moi ? »

Le prince tendit sa main. Valia la regarda fixement, lors des soirées mondaines, il n'était pas rare que les hommes et les femmes dansaient pour le plaisir de la camaraderie mais le prince avait quelque chose d'autre en tête, et c'était trop évident ; rêvait-il d'un amour tabou, sachant pertinemment qu'elle était la duchesse de Garth ?

Surtout avec l'air suffisant qu'il arborait et qui indiquait qu'il ne pouvait pas tolérer un refus à sa demande de danse car après tout, quelle grande dame du royaume refuserait la demande de danse d'un prince.

« Non, Prince »

Il semblait avoir oublié qu'il s'agissait d'un empire et non d'un royaume.

« Danser, c'est bien »

Le prince fut décontenancé, ne s'attendant pas à un refus aussi rapide. Valia sourit.

« Au fait, j'ai oublié de vous saluer, j'ai beaucoup apprécié le coffret à bijoux en ivoire blanc que vous avez envoyé à mon manoir, merci »

« Mais, ce n'est pas une boîte à bijoux, c'est....... »

« Si vous voulez bien m'excuser »

Le prince resta sans voix car ce n’était pas une simple boîte à bijoux en ivoire, mais une boîte à musique incrustée de rubis, ignorant que Valia avait délibérément dénigré le cadeau, même s'elle s'en souvenait correctement. Rougissant de honte, le prince se tourna vers son assistant et fulmina.

« Vous avez dit qu'elle serait heureuse si je lui envoyais un cadeau coûteux, mais elle ne souvenait même pas de ce qu'était mon cadeau ! »

« Je n'ai pas réfléchi longtemps, Prince »

L'aide qui avait apaisé le prince prit la parole, ignorant que le cadeau qu'il avait reçu ce matin du manoir Garth était plus cher que la boîte à musique qu'il avait fait envoyé.

« Qu'en avez-vous pensé quand vous l'avez vue ? Était-elle vraiment belle ? »

« Oui. Le comte avait raison. Je ne sais pas pourquoi il n'y a pas de telles beautés dans le royaume d'Abel »

Le prince grommela car l'Empire de Gel avait la vie sociale la plus glamour de tous les royaumes, toutes vêtues à la dernière mode du jour, toutes raffinées et belles. Le prince s'approcha de Valia pour la seule raison qu'elle était la plus haut placée de toutes les dames et bien sûr, elle était la plus élégante et belle.

'A quoi bon une telle beauté, je ne l’intéresse pas, je peux voir à quel point elle est froide

»

« Prince. N'abandonnez pas déjà, réfléchissez-y »

« Réfléchir à quoi ? »

« Que c’est la duchesse de Garth et personne d'autre, la duchesse de l'empire Gel, et le scandale qu'elle aurait avec le prince ne manquerait pas d'éclater »

Plus l’assistant parlait, plus le prince commençait à tomber dans le panneau.

« Vous n'êtes pas le seul à rêver d'une histoire d'amour interdite avec la duchesse.

D'après ce que j'ai entendu, il y a pas mal d'autres princes qui ont des vues sur elle »

« Quoi ? D'autres ? »

« Oui. Je veux dire, combien de princes seraient envieux si vous parveniez à les déjouer et à conquérir la duchesse ? »

Les mots prononcés à voix basse culminèrent avec le dernier.

« L'infâme 'épouse du duc de Garth. Tu n'es pas un homme si tu ne la convoites pas »

À ces mots, le prince se laissa influencer car le duc de Garth était plus célèbre dans les autres pays que dans l'Empire, ayant apporté de nombreuses victoires à Gel et autant de défaites aux autres nations.

Si un scandale éclatait avec l'épouse du duc, pensait le prince, ce serait comme gagner un trophée intangible.

« La duchesse de Garth est très impudente et elle a refusé de danser avec moi »

« Vous devez lui montrer votre respect, Prince. N'avez-vous pas quelque chose pour une telle occasion ? »

Dans la main du prince se trouvait une broche en diamant, un trésor du royaume d'Abel, même si c’était un peu du gâchis, à vrai dire, mais certains honneurs valent plus qu'un carat de diamants.

« Tu es en effet mon meilleur assistant. Ikas, pourquoi as-tu étudié un poison stupide ?

J'aurais dû faire de toi mon assistant bien plus tôt »

« Pour le bien du prince, n'est-ce pas naturel ? »

Ikas rit d'un rire que personne ne pouvait comprendre.

La fête de trois jours fut un grand succès mais après une semaine de repos, c'était reparti pour trois jours de fête.

Tandis que les fêtes officielles du palais impérial faisaient une pause, les soirées de thé de la noblesse se poursuivirent pendant ce temps malgré que la saison hivernale engloutissait la capitale, la scène sociale était comme le printemps en pleine floraison, où les soirées et les thés s’enchainaient tous les jours Valia sirotait sa boisson, un cadeau d'une princesse du royaume de Risa.

« C'est de la bière » dit-elle « et elle fait des bulles comme un nuage »

« C'est joli »

On m'a dit que ce n'était servi que dans les palais royaux, c’était délicieux frais, prenant deux bouteilles supplémentaires pour les donner à Shuden afin qu'il les goûte.

La princesse du royaume de Risa montra également son affection pour Valia de bien d'autres manières en lui offrant également un gobelet en cristal unique, expliquant à être destiné à la bière.

En fait, le roi du royaume de Lysa était extravagant à chaque fois qu'il en avait l'occasion alors même que le roi ne coopérait qu'avec le temple et la famille impériale Gel, n'avait jamais eu aucune idée de l'existence de la princesse.

La fille du chevalier, qu'il avait envoyée sans réfléchir au sein de l’empire, était devenue la fiancée du duc de Garth ! Il en avait mal au ventre car s’il avait su, il l'aurait prise comme fille adoptive et en aurait fait une princesse !

Mais il était trop tard, et il avait conseillé à la princesse de profiter de cette occasion pour faire connaissance avec la duchesse, c’était la raison pour laquelle le royaume de Risa, qui n'avait pas de princes de son âge et ne pouvait pas se marier avec la famille impériale de Gel, n'avait envoyé que la princesse à l'empire.

« Duchesse. La prochaine fois que vous visiterez votre pays d'origine, n'oubliez pas de vous arrêter au palais royal. Nous sommes toujours prêts à accueillir la duchesse »

« Je le ferai »

Valia sourit, se rappelant comment elle avait été lavée au palais avant de venir dans l'Empire Gel pour se retrouver habillé comme une courtisane royale.

La délicieuse fête du thé se termina dans la soirée.

Shuden vint encore la chercher aujourd'hui, la princesse du royaume avait entendu des rumeurs, mais elle ne s'attendait pas à ce que 'le' duc de Garth vienne chercher sa femme, seules les princesses étrangères s’en étonnèrent, les dames de Gel avaient pris l'habitude de cette scène

Le comportement du duc de Garth était si bien connu que de nombreux maris venaient eux-mêmes chercher leur femme maintenant

« Shu »

Les joues de Valia étaient encore plus rouges que d'habitude. Assise dans la calèche, elle appuya sa tête sur l'épaule de Shuden, qui entoura sa main de la sienne et la tint en demandant.

« Avez-vous bu ? »

« Oui. Un peu »

Valia sourit ironiquement. Elle se sentait brûlante à cause de la bière. Valia prit la main de Shuden et la frotta contre sa joue ; la fraîcheur de son corps contre ses joues chaude lui fit du bien.

Shuden jeta un coup d'œil à Valia, qui ronronnait comme un chaton, et demanda.

« Madame »

« Oui ? »

« Vous avez l'air d’avoir chaud »

« Mmm......, oui. Il fait un peu chaud dans la voiture »

Il faisait frais dehors, mais chaud dans le carrosse alors Valia dénoua les rubans de sa cape qui put glisser de ses épaules. Valia se pencha pour la ramasser sur le plancher du carrosse.

Les yeux de Shuden s'arrêtèrent sur elle, descendant le long de son cou découvert, jusqu'à sa clavicule, puis jusqu'à ses seins. Sa peau était si parfaite actuellement, mais lorsqu'elle sortirait du bain, les marques de baiser qu'elle avait recouvertes de maquillage seraient immédiatement visibles. L'idée de ces marques rouges lui donnait soif. Pourquoi ai-je si soif quand je la regarde ?

« Valia »

Valia, qui pliait rapidement sa cape, leva les yeux vers Shuden, qui glissa ses bras autour de sa taille et sous ses jambes, la soulevant facilement ; en un instant, Valia était assise sur les genoux de Shuden. Il lui berçait doucement le dos en voulant attraper ces lèvres rouges et brillantes lorsqu'elle inclina légèrement le menton.

Valia l'embrassa la première.

« ...... »

Les yeux rouges s'écarquillèrent légèrement ; il était si rare que Valia l'embrasse en premier et chaque fois qu'elle était d'humeur, Shuden prenait ses lèvres et les avalait en premier.

Elle n'était pas aussi agressif que Shuden, mais la sensation de sa langue glissant entre ses lèvres était étonnamment stimulante et alors que Shuden se raidissait légèrement, les bras de Valia se glissèrent autour de son cou. Voilà ce que ça fait d'être embrassé, pensa-t-il.

Le baiser s'attarda et pendant ce temps, une main ferme s'enfonçait dans l'ourlet de la robe de Valia. Des bas de soie lisses montaient jusqu'à ses cuisses, il les firent glisser les longs de ses jambes Ce ne étaient pas seulement ses joues qui étaient brûlantes, mais tout son corps. Pourquoi une main caressant sa peau brûlante lui semblait-elle si lascive

?

Shuden lui souleva la tête, déposant un baiser sur ses lèvres humides et la tourna pour qu'elle lui fasse face, ses jambes naturellement écartées, ses sous-vêtements maintenant emmêlés dans ses mains. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il lui avait enlevé ses sous-vêtements.

Valia attrapa les vêtements de Shuden, là où avant, elle était trop timide pour le regarder, encore moins pour le déshabiller.

Alors qu'elle dégrafait son pantalon et le faisait glisser, le bout de ses doigts effleura son pénis déjà en érection. C'était toujours comme ça, Shuden avait toujours une longueur d'avance sur Valia.

Et il semblait avoir bien plus soif qu'elle. Shuden saisit le menton de Valia et l'embrassa à nouveau, ce baiser féroce rendit sa respiration erratique.

Une vague sensation d'ivresse l'envahit. Aussi chaud que soit son corps, les entrailles de Valia étaient encore plus brûlantes que d'habitude. Shuden écarta les cuisses de Valia, et elle passa ses bras autour de son cou et après avoir flotté dans les airs pendant un moment, le corps de Valia se stabilisa lentement alors que le pénis épais s’inséra dans son vagin humide.

Avec un gémissement et une plainte, Valia s'agrippa aux épaules de Shuden car la sensation d'être remplie entièrement la submergeait à chaque fois, ce ressenti de cette verge l’ouvrant et la remplissant était toujours une redécouverte

« Hmph....... »

La sensation d'être remplie lui donnait des frissons jusqu'aux orteils, sa vision devint blanche alors que le balancement devenait de plus en plus violent. Son gémissement grave, juste à côté de son oreille, était si érotique alors qu’elle s’accrochait à son corps pendant que les lèvres de Shuden lui suçaient sa douce peau Plus tard dans la soirée, après leur bain, dans leur chambre, Shuden partagea la bière que Valia avait apportée.

« Qu'en pensez-vous, Shu ? C'est bon ? »

Shuden rit brièvement, fixant des yeux gris argentés qui pétillent d'impatience. Son intérêt n'était pas une liqueur trouble que l'on ne buvait qu'au palais de Lisa, juste il se demandait si Valia l'embrasserait à nouveau.

Bien sûr, les espoirs de Shuden ne furent pas comblés car Valia vida simplement son verre et s'endormit ; cela se passa si rapidement que Shuden ne put que la prendre dans ses bras et fermer les yeux

*********************************************

Julian se retourna.

Occupé à faire une liste des princes venus à Gel ; un ordre personnel de Son Excellence, le duc de Garth, auquel Julian obéissait de tout son cœur.

Valia s'intéressait aux perspectives de mariage de Selma qui autrefois était morte très malheureuse donc dans cette vie, Valia souhaitait vraiment qu'elle soit heureuse, ou du moins qu'elle trouve un mari convenable.

Au cours du dîner, Shuden demande à Valia « Les princes sont-ils bien ? Je suppose que les princesses ne sont pas malheureuses lorsqu'elles se marient, n'est-ce pas ? »

montrant qu’il n’avait pas oublié l'histoire de sa femme aimante et d'un subordonné se remettant d'une chute du haut d'une falaise.

Naturellement, la première était incomparablement plus grave et le jour même, Shuden ordonna à Julian d'enquêter sur les antécédents des princes.

« ......Son Excellence se souvient que je suis un patient, n'est-ce pas ? »

Qu'est-ce que c'est que ça ? Julian grommela, mais se mit au travail.

Il lui rassembla les informations et lui tenait au courant quand quelque chose n'allait pas ; ce n'était pas une corvée pour Julian de rassembler les informations, et au bout de quelques jours, il avait rassembler un bon rapport.

« Maintenant, lisez-le à voix haute »

« Oui »

Toujours incapable de bouger les bras, j'ai brandi la liste et ordonna à son subordonné de la lire. C'était une protestation, pas tant contre Shuden que contre le fait qu'il était allongé dans son lit et qu'il souffrait.

« Non, non. Attendez »

L'homme s'arrêta net ; Julian, qui avait écouté les yeux fermés et détendus, le regarda soudain.

« Relisez ce document »

« Oui....... »

Le serviteur lut plus attentivement, se demandant s'il n'avait pas oublié un mot, mais ce n’était pas le problème, et Julian se redressa de sa position allongée.

« Ikas ? Ikas du royaume d'Abel ? »

« Oui ? Ah, oui, il est venu de Abel cette fois-ci en tant qu'assistant du troisième prince »

« C'est le même nom ? Que faisiez-vous avant d'être assistant ? »

« Puisque c'est un assistant, ça ne veut pas dire grand-chose, mais c'était un fabricant de poison....... »

« Quoi ? Ça ne veut pas dire que c'est lui ? »

C'était inattendu aussitôt Julien sortit du lit pour se rendre dans l'immense cave où il conservait ses papiers. Il demanda à un porteur de sortir quelques papiers et de lire ce qui y était écrit, ses doutes se confirma, c'était le chercheur de poison que Julian avait jadis procuré au duc sur son ordre.

« Pourquoi ce bâtard est-il soudainement devenu l'assistant du prince, alors qu'il fabriquait du poison ? »

Peu après avoir été titré en tant que marquis, Shuden avait trouvé un moyen de déchiffrer le poison que Léo avait été contraint d'absorber.

Mais le vieil empoisonneur n'avait laissé aucune information à ce sujet, le poison était si rare qu'il n'en connaissait même pas le nom et une connaissance de base du poison était nécessaire pour créer un antidote.

Gel avait sévèrement restreint l'utilisation et l'étude du poison donc sur ordre de Shuden, Julian se rendit dans d'autres pays pour trouver un chercheur qui connaissait le poison et trouva Ikas. Déconcerté par la capacité du poison à changer de force la couleur de ses yeux, Ikas accepta immédiatement l'énorme bourse de recherche que lui proposait Julian.

Peu après, Shuden entendit parler d'une relique sacrée spéciale capable de purger tous les poisons, il était plus facile de mettre la main sur la relique sacrée que de créer l'antidote.

Mais entre-temps, un oracle était tombé. Mercil ne lui donnerait la relique que s'il l'épousait mais ne sachant pas trop ce qui allait se passer, Shuden continua à financer la recherche sur le poison.

La décision d'arrêter le financement fut prise le jour où il rencontra Valia.

Lorsqu'on lui annonça qu'il pouvait arrêter ses recherches maintenant que l'antidote n'était plus nécessaire, Ikas réagit vivement, écrivant une lettre et lança un appel « Je vais créer un poison puissant qui pourrit la chair » écrit-il « et le livrer uniquement à Garth, pour qu'il puisse continuer ses recherches »

Bien sûr, cela ne marcha pas et Shuden refusa sans hésitation Julian ne connaissait rien aux reliques sacrées, aux oracles et à ce genre de choses ; il coupa simplement le financement lorsque le duc lui dit de le faire.

Il ne voulait pas avoir affaire à un homme de l'ombre qui fabriquait du poison, et se moquait de ce qu'il adviendrait d'Ikas après cela.

S'il n'avait pas de bons sentiments, pourquoi est-il venu jusqu'à Gel en tant qu'assistant du prince ? La seule chose qui l'avait empêché de changer de nom, c'était le titre d'assistant.

C'était un sentiment étrange au point que Julian sentit le besoin d'enquêter, ce qui lui convenait parfaitement, puisque l'argent nécessaire à l'enquête venait de Garth Julian envoya quelqu'un au royaume d'Abel le jour même, ce dernier et l'empire de Gel étaient reliés par une distorsion routière, de sorte qu'il n'était pas difficile de faire l'aller-retour.

« Si seulement mon bras n'était pas dans cet état, j'irais »

Le voyage aurait été bien plus court si Julian avait voyagé lui-même.

Maudit Mercil.

Dis jours plus tard, Julian était en train de dîner lorsqu'il reçut un nouveau rapport du royaume d'Abel. Mangeant du pain recouvert de beurre parfumé et de confiture de framboise sucrée, il parcourut le rapport et se leva d'un bond « Merde » jura-t-il.

Julien déglutit difficilement et fit les cent pas.

« Préparez la voiture, je vais voir son Excellence ! »

Icare, le nom du mécène de l'expert en poison Ikas était écrit d'une main simple mais sûre.

Toutefois, ce mécène était aujourd'hui décédé.

Ps de Ciriolla: Prince d'Abel... tu vas te payer un retour de Shuden dans la tronche, ca va te faire bizarre à continuer à vouloir faire la cours à Valia... et cette histoire depoison .. ça pue les emmerdes

Tome 5 – Chapitre 134 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

Shuden était de mauvaise humeur.

Très mauvaise, pour être précis.

Aujourd'hui était le dernier jour des festivités, un feu d'artifice était même prévu pour ce soir pour la clôture. Le temps étant anormalement doux, Fleur avait apporté un nouveau châle à la place de sa cape.

A l'heure du déjeuner, un cadeau arriva au manoir des Garth avec pour destinataire Valia, mais le véritable problème était le nom de l'expéditeur, si Shuden se souvenait bien, ce nom appartenait au troisième prince du royaume d'Abel.

La boîte fut ouverte et révéla une broche en diamant. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle était précieuse mais c’était un trésor trop important pour être envoyé à des fins sociales, ou même pour un cadeau d'approbation ; quelque chose la tiraillait et Valia fronça les sourcils en lisant la lettre qui accompagnait la broche.

C'était une lettre d'amour.

Et une lettre désespérée.

Contrairement à Valia, pour qui une lettre d'amour inattendue n'était qu'une distraction indésirable, Shuden bouillonnait.

Ce salaud.

Quel genre de merde se permettait-il vers la femme d'un autre ? La lettre demandait même à ce qu'ils se rencontrent seul à une soirée ce soir, avec un lieu et une heure précis.

Il n'y avait rien d'autre à savoir, Shuden froissa la lettre et la rangea dans la boîte. Il faudrait qu'il aille la jeter au visage du prince. Les gants étaient un bonus. Si Valia laissait passer, il ferait courir la rumeur qu'il échangeait des lettres avec la duchesse donc valait mieux trancher net avant que ça aille plus loin

« Si je l'envoie maintenant, il ne la recevrai pas avant demain, alors rencontrons-nous aujourd'hui et rendons la lui »

« ......Vous voulez bien ? »

Shuden prit la boîte d'une main très dure. Valia pouvait facilement voir qu'il était jaloux, malgré ses yeux brillant de colère qui effrayerait n’importe qui mais sans savoir pourquoi, elle trouvait plutôt mignon.

En même temps, c'était étrange.

« Il est même allé jusqu'à donner un autre nom pour le cadeau, il n’a pas peur de froisser sa fierté ? »

Elle se demandait ce qui se tramait dans la tête de ce prince, ne comprenant pas pourquoi il était si obsédé par elle. Elle avait refusé poliment, mais il devait avoir des courant d’air dans son crane.

L'heure à laquelle le prince donnée à Valia de le rejoindre était deux heures plus tôt que la soirée prévue, car il voulait s'assurer qu'elle soit heureuse et qu'elle danse avec lui.

La voiture de Garth quitta le manoir plus tôt que d'habitude.

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« Ikas. Pensez-vous que la duchesse viendra ? »

« Bien sûr qu'elle viendra, Prince. Quelle femme ne viendrait pas pour un trésor aussi précieux ? »

N'est-ce pas ?

« Tu as raison. Si elle a une conscience, elle viendra »

Le prince redressa ses vêtements nerveusement, pas seulement nerveux, il était tout autant excité. Serait-il le seul homme au monde à avoir une liaison avec la femme du duc de Garth ? Les autres princes et les nobles du royaume l'envieraient-ils ?

C'était l'histoire d'un héros.

Au début, il avait un peu peur du duc de Garth car après la fête de la première nuit, plusieurs princes n'arrivaient même plus à sortir du lit après avoir été défié par lui.

Quand Ikas lui demanda ce qu'il adviendrait de lui si cela lui arrivait, il répondit d'un air sérieux que cela irait bien

« C'est une lettre d’un prince en secret, pour que la duchesse de Garth sorte de sa coquille, et vous puissiez la rencontrer, vous êtes confiant, n'est-ce pas ? »

« bien sûr »

Il lui avait dit que s'il faisait magnifiquement l'amour à la duchesse et qu'il rentrait chez lui avant que cela ne parvienne aux oreilles du duc de Garth, ce serait la fin de l'histoire.

Après tout, le prince n'avait pas fait tout le chemin jusqu'à l'Empire pour épouser une princesse, alors où est le mal ?

La persuasion d'Ikas était comme celle d'un serpent et le prince avait été hypnotisé par ses belles paroles

« Nous avons du temps à tuer, mais allons-y »

« Oui, Prince »

Le rendez-vous avec la duchesse de Garth fut fixé près d'une fontaine à l'arrière du palais. Ikas savait, grâce à ses recherches, que peu de gens passaient par là.

Le prince faisait les cent pas, excité alors que Ikas marcha nonchalamment, puis fit semblant d'être contrarié.

« Qu'y a-t-il ? »

« J'ai oublié, Sa Majesté le Roi m'a demandé de lui envoyer des documents pour aujourd'hui....... »

Ikas regarda le ciel. Le soleil allait se coucher dans quelques minutes.

« Prince. Je vais envoyer les papiers et vous rejoindre à la fontaine tout de suite »

« C'est compris »

Ikas se tourna pour regarder le dos du prince.

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« Alors, c'est Garth » marmonna Ikas

L'homme qui avait envoyé la lettre était le dernier des hommes d'Ikas à avoir survécu au dernier incident. Il était probablement mort à l'heure qu'il est, tué par Garth.

Shuden n'avait pas fini de saisir la fortune cachée de Mercil, et supposait que d'autres forces étaient impliquées sous des noms d'emprunt et c’était effectivement le cas, et tout ce qui concernait un certain 'Blio Adolf' étaient pratiquement éliminés. À ce stade, il commençait à se demander si Mercil était bien le Grand Prêtre.

Ikas était l'un d'entre eux ; cependant, il avait été épargné par les recherches de Garth parce qu'il était un bienfaiteur que Mercil avait pris soin de bien cacher.

« Grand prêtre Mercil....... »

Ikas fondit en larmes en entrant dans sa chambre car il n'y avait pas de meilleur homme au monde que lui.

Lorsque le Saint-Office déclara officiellement que Mercil avait été excommunié, il n'avait pas pu le croire.

Ikas profita de sa position d'assistant du troisième prince pour recueillir des informations. La fin du Grand Prêtre Mercil était plus désastreuse qu'il ne l'avait imaginé car ayant participé à la rébellion du deuxième prince de Gel, il avait été détenu au palais et était mort par la suite.

Une mort misérable.

De plus, la mort de Mercil était accompagnée d'un nom inattendu.

Garth. Un Garth qui aurait pu être mâché vivant.

Le royaume d'Abel, à l'ouest de l'empire de Gel, royaume d’origine, où Ikas était un chercheur de poison

Comme de nombreux royaumes rejetaient les poisons, il n'avait pas pu faire beaucoup de recherches. Jusqu'au jour où... Ikas n'en revenait pas du nom de son client. Le marquis Garth ? Il avait déjà entendu parler de lui.

Il lui avait proposé une bourse de recherche mirobolante, quasiment trente fois la somme qu'il dépensait en un an... Il accepta sur le champ.

Au début, il travailla dur pour créer un antidote au poison mais il avait beau travailler, il lui restait toujours un gros pourcentage de la somme allouée.

Un surplus qu’il garda simplement et au bout de quelques mois, cela se transforma en une énorme somme d'argent et face à cette fortune, il devint avide. Ikas voulait créer un poison plus puissant, plus révolutionnaire, un poison qui pourrirait la chair et grâce à cette subvention généreuse, le moment était venu.

Ikas avait délibérément repoussé la recherche d'un antidote pour le poison demandé et la majeure partie de l'argent qu'il reçut du marquis Garth disparaissait dans la création d'un nouveau poison.

Il était assez facile de mentir sur ses recherches, grâce à ces entrées d’argent, il ne lésinait pas pour ce nouveau poison, il put avancer quasiment jusqu’au bout de sa création

Jusqu'au jour où, soudainement, il reçut un courrier du duc de Garth, lui annonçant que l'antidote n'était plus nécessaire et qu'ils ne le financeraient plus, lui disant également qu'il n'avait pas besoin de rendre l'argent qu'il avait dépensé pour la recherche.

Mais cela ne suffisait pas car Ikas s'accrocha, racontant qu’il avait un antidote presque terminé, mais son besoin immédiat était l'argent.

Ne pensant qu'à l'argent qui rentrait chaque mois, il s'endetta sans réfléchir et il ne lui fallut pas longtemps pour faire faillite. La somme était si importante qu'aucun noble ne lui pardonnerait, même s'il vendait son talent.

Il pouvait à peine manger un bol de bouillie de sang. Ce fut un comte du royaume d'Abel qui offrit à Ikas une main de salut en ayant eu la gentillesse d'effacer les dettes d'Ikas.

En fait, ce n’était pas le comte qui annula les dettes d'Ikas, mais un certain Blio Adolf et ce ne fut que bien plus tard qu’il apprit que cet homme était le grand prêtre.

Mercil chercha longtemps à augmenter la valeur des reliques sacrées. Il lui semblait qu'un artefact qui résonnait avec l'âme méritait d'être valorisé d'une manière ou d'une autre et après mûre réflexion, il trouva le poison car Mercil voulait créer un poison si puissant qu'il ne pourrait être soigné que par une sainte relique.

Il fit appel à des chercheurs renommés pour étudier le poison. Mercil choisit Ikas, qui était très endetté ; l’argent avait ce pouvoir, capable de faire tenir la vie d'un homme entre ses mains. Grâce à l’annulation de sa dette Ikas devint facilement un homme sans pitié.

Ses dettes effacées, mais il ne pouvait plus faire de recherches sur le 'poison qui pourrit la chair' ; il devait trouvé un mécène pour être financé.

Néanmoins, Ikas s'acquitta consciencieusement de la demande de Mercil. D'anciennes recherches sur la combinaison d'objets sacrés et de poison pour empoisonner l'âme.

Mercil avait été un bon grand prêtre car non seulement il l'avait tiré d'affaire, mais grâce à ses relations, il avait fait de lui un assistant du troisième prince.

Ikas travailla jour et nuit pour Mercil, qui lui fournissait généreusement de précieuses reliques et d'anciens ouvrages du temple, et le poison qu'il cherchait fut enfin achevé.

Mercil était aux anges et ne manqua pas de féliciter et d'encourager Ikas.

Créer un nouveau poison était difficile, mais créer un antidote l'était encore plus.

Pendant la recherche de l'antidote, tout soutien financier fut soudainement interrompu, c’était simplement le jour où Mercil fut arrêté au palais impérial de Gel Ikas utilisa toutes ses sources pour connaître le sort final de Mercil et à sa grande surprise, Shuden Garth était au cœur de l'affaire. Lorsqu'Ikas reçut le rapport pour la première fois, il pleura, la gorge nouée.

Il l’avait condamné à l'enfer, et maintenant il prenait la vie de mon sauveur ? Quel genre de diable est-ce là, pensa-t-il. La vengeance rampait en lui comme un ver.

Ikas prit la dague qu'il avait secrètement apportée du Royaume d'Abel et la glissa dans sa manche. C'était une relique sacrée, un poison avait été fusionné dans cette dague, un poison divin qui empoisonnait l'âme, sans antidote connu Elle n'était destinée qu'une seule fois et l'âme du premier à être transpercé mourrait d'une mort inévitable.

L'objet sacré était si mystérieux que même Ikas ne pouvait en comprendre toute la structure.

Comme cela restait un arme, il ne pouvait pas l'emporter dans les couloirs, où elles étaient interdites, en plus, Garth devait déjà avoir retrouvé son identité, il tenait donc sa première et dernière chance de se venger

Ikas essuya son visage baigné de larmes.

L'heure de la dernière vengeance avait sonné.

Ps de Ciriolla: Même mort... le Mercil continue de foutre la merde.... mais cette histoire de poison est de plus nauséabonde...

Tome 5 – Chapitre 135 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

Le prince s’éclaircit la gorge en chantonnant tout en se demandant ce qu'il dirait à la duchesse lorsqu'il la verrait, mais il devait d'abord embrasser le dos de la main de la jeune femme, toutes ses pensées lui donnait un moral au beau fixe. Il entendait ses chaussures claquer sans cesse sur le pavé de pierre polie, mais une voix lui fit s’arrêter

« Prince »

Une voix aiguë, c’était incontestablement la duchesse de Garth donc le prince se retourna avec l'expression la plus pimpante qu'il puisse afficher

« Duchesse de Garth....... »

Le prince se mordit la langue.

« Votre Excellence, le ......Duc...... ? »

Le coin de la bouche de Shuden se retroussa au son de la voix tremblante, aucun sourire et ses yeux rouges étaient meurtriers et féroces ; le prince avait l'air de se tenir tremblant devant une bête sauvage. Valia prit la boîte des mains de la servante qui se tenait derrière elle.

« Je suis venue vous la rendre, mais je crains de ne pouvoir accepter le cœur du prince »

« ....... »

Le prince accepta la boîte en tremblant, ne remarquant pas à quel point le courrier était froissé à l'intérieur de la boîte. Sa langue était gelée, incapable de dire quoi que ce soit, son instinct de survie était plus fort que la honte du rejet au point qu’il n'osa même pas regarder dans la direction de Shuden, tellement il se sentait transpercé par le regard flamboyant

« Vous feriez mieux de ne pas offrir à ma femme un cadeau inutile »

À moins que tu ne veuilles mourir.

Le sous entendu de Shuden résonnaient aux oreilles du prince plus fort que tout et heureusement que Valia était avec lui mais la menace tacite était claire pour le prince mais lorsqu'il reçut les gants, ses jambes se dérobèrent.

Le chambellan du palais tendit sept épées au prince.

« Vous pouvez choisir votre épée en premier, prince »

Le visage du prince devint livide et il choisit une épée. Shuden choisit la plus minable des épées restantes. Ses yeux rouges scrutèrent les lames pendant un moment.

Valia fronça légèrement les sourcils.

« Pourquoi vient-il si près ? »

L'homme qui était censé être l'assistant du prince s'approchait furtivement du côté de Shuden, et alors qu'elle se demandait pourquoi, elle sentit que quelque chose n'allait pas, cette intuition se confirma lorsqu’une lumière vive scintilla sous la manche d'Ikas.

« Shu ! »

Valia aida Shuden à bouger mais ce n'était pas une mince affaire pour elle de tirer sur cet homme corpulent. Au moment où il fut attrapé par Valia, Shuden comprit toute la situation et Ikas, ayant perdu sa cible l'espace d'un instant, poussa un juron.

« Putain ! »

La réaction d'Ikas fut rapide, et il se retourna en un clin d'œil.

« Hé, Ikas ! »

En tant que demoiselle d'escorte du palais impérial, la protection de leurs maitres était sa première priorité alors leur entraînement était un peu différent de celui d'un chevalier.

Et si Valia n'avait pas eu ce passé de jeune fille d'escorte ?

Par habitude, Valia envoya Shuden du côté le plus sûr de la pièce, le point plus éloigné de toute personne armée. Son corps avait réagi par réflexe au danger, ce faut à cause de cela que malgré sa vitesse un peine plus supérieur à Shuden, n’avait pas réussi à le toucher et ainsi à assouvir sa vengeance

Valia fut poignardée par la dague ce qui la fit froncer des sourcils lorsque du contact mais ne n’était qu’une coupure, rien de plus, une blessure mineure qui guérirait en moins d'une semaine, dès que Shuden fut rassuré de la profondeur minime de la blessure de Valia, Shuden détourna le regard.

Il prit un moment pour évaluer la situation car ç première vue, la première cible d'Ikasu était clairement lui-même, si il ne savait pas trop comment Valia avait réussi à le plaquer comme ça, mais il était heureux qu'elle ne fut pas poignardée trop profondément.

« Ikas ! »

Ikas fut maîtrisé en un instant alors que Shuden Garth n'avait pas été poignarder, mais c'était fini. La dague s'écrasa sur le sol, ayant fait son office.

« Grand prêtre Mercil, je vous servirai au ciel pour l'éternité »

Ikas se mordit la langue, ou plutôt il essaya de la mordre ; s'il n'y avait pas eu une force impitoyable lui attrapant la mâchoire.

« Gulp ! »

Le gant s'enfonça dans sa bouche la gardant ouverte de force, le coin de sa bouche se déchira et saigna, Shuden ne montra aucune pitié dans son contact puis le souleva en l'air ainsi étranglé, Ikas lutta pour relever son regard, déglutissant difficilement, sans pouvoir se contrôler.

Les yeux rouges étaient plus féroces que jamais. Si les yeux d'Ikas brillaient de vengeance, ceux de Shuden scintillaient d'intentions meurtrières et en l’espace d'un instant, ses jambes faiblirent.

« Votre Excellence, je ne sais vraiment pas, vraiment ...... ! »

Le prince balbutia une dénégation tremblante, ne comprenant vraiment pas pourquoi Ikas avait fait cela car il ne rêvait que d'une douce escapade avec la duchesse de Garth, alors pourquoi ? Il était simplement heureux que la duchesse ne fut pas gravement blessée.

« Sinon, je suis sûr que cela aurait tourné à la guerre entre nos deux pays....... »

« Duchesse ! »

Un cri retentit de l'arrière aussitôt le regard du prince se dirigea vers le fond de la pièce, suivi par les yeux de Shuden, s’écarquillant d’effroi Comme un mensonge, Valia était tombée.

Oui, comme un mensonge.

Au moment où la prise de conscience eut lieu, tout sembla s'arrêter ; Shuden jeta Ikas hors du chemin qui atterrit brutalement sur le sol de pierre puis se mit en boule et gémit.

« Je vais convoquer le médecin ! »

« Madame, Madame ! »

Shuden savait qu'Ikas avait brandi sa dague pour une inexplicable vengeance, ne sachant exactement pourquoi, mais il était facile de le deviner à la malice de ses yeux, glacés par la vengeance et la haine.

Shuden les avait vus un nombre incalculable de fois sur le champ de bataille, des chefs ennemis dont le dos troué par des flêches et qui pourtant rampaient devant lui, se vidant de leur sang. Le commandant en second de l'armée ennemie, brandissant une épée qui l'aurait tué même avec un bras cassé.

Rien de tout cela n'avait jamais semblé aussi irréel que maintenant.

Valia s'était évanouie de surprise, du moins c'était ce qu'il essayait de croire.

Non, c'était ce qu’il se forçait à penser.

« Madame, réveillez-vous. Madame ! »

Les cris se mêlaient, dérangeant son coeur de façon horrible, mais pourquoi Valia n'entendait-elle rien ?

Il prit Valia dans ses bras, elle était aussi immobile qu'une poupée et sa respiration et son pouls étaient intacts, ses yeux restaient irrémédiablement clos

« Valia »

C'était étrange car elle n'avait pas été poignardée mortellement

« ......Valia »

Sa voix tremblait faiblement lorsqu'il appela, mais Valia tenue dans ses bras, ne lui répondit jamais

« Par ici ! »

Pendant ce temps, le chambellan avait fait venir les médecins, pas chance comme c’était le dernier jour de la soirée, et tous étaient au palais.

Le médecins se précipita rapidement vers Valia présentant une apparence négligée et ébouriffée après s’être précipité jusqu’à elle

« Votre Excellence, un instant, un instant. Nous devons d'abord la mettre à l'aise »

Ce ne fut qu'en entendant la voix suppliante que Shuden réalisa qu'il ne pouvait pas lâcher Valia, et il la relâcha de son étreinte qui aurait voulu éternelle. Son doux visage, ne semblait que plongé dans un profond sommeil ; Valia fut transportée dans le palais.

Étrangement mal à l'aise, Shuden lui serra la main, puis la relâcha.

Ps de Ciriolla: le role de demoiselle en detresse c'est pas pour Valia... c'est elle qui prend les risques et fait le boulot... mais à quel prix

Tome 5 – Chapitre 136 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

Lorsqu'il arriva au manoir Garth dans son carrosse, Julian était nerveux car leurs propriétaires n'étaient toujours pas là depuis leur départ pour le palais impérial

« Pourquoi ? La soirée n'est-elle pas encore finie ? »

Perplexe, il retourna au palais en y allant maintenant, il pourrait rattraper son retard mais ses espoirs de Julian furent anéantis aux portes du palais car étant la dernière soirée, et de nombreux nobles étaient donc arrivés en avance ; suffisait qu’un seul doive être contrôlé, et l'attente devenait assez longue. Julian se mordit la lèvre.

Il avait un mauvais pressentiment, Julian évalua rapidement la situation ne possédant aucun luxe d'espérer le meilleur car c’était toujours le travail de l'assistant d'envisager le pire et de trouver le meilleur plan d'action.

Julian reprit le rapport qu'il n'avait fait qu'effleurer dans sa hâte de tout à l'heure. Le subordonné qui s'était rendu au royaume d'Abel avait recueilli toutes les informations possibles sur Ikas, moins organisé et un peu fouillis par rapport à son propre travail mais aucun mot ne lui échappa lors de sa lecture

-Blio Adolf. La déclaration d'un ouvrier qui avait déplacé plusieurs fois la sainte relique contre une forte somme d'argent. Le laboratoire d'Icare. Les innombrables carcasses d'animaux. Les grosses sommes d'argent qu'Ikas recevait chaque mois- Tout y figurait Un chercheur de poison de génie et un grand prêtre ambitieux sans compter toutes les références constantes aux reliques sacrées et au poison.

« Wren »

Julian appela l'homme qui l'avait accompagné.

« Descendez et préparez-vous à vous rendre au Grand Temple de la Terre Sainte, dès que vous le pourrez, dans un quart d'heure. Si vous pouvez utiliser la déformation de la route tout de suite, vous pouvez payez immédiatement, pas de marchandage. Donnez-moi juste ce que je demande »

Le subordonné mémorisa consciencieusement le flot d'instructions.

« Compris. Dois-je me rendre simplement en Terre sainte ? »

« Non »

Si sa supposition était proche de la vérité.

« Je pense que vous et Madame devriez y aller »

Il devait se rendre au plus vite au sanctuaire du grand temple et dès que Julian franchit les portes du palais et descendit du carrosse, il se mit à chercher frénétiquement Shuden.

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« Grand Prêtre Philémon, je l'ai ! »

« Donnez-le moi ! »

Les prêtres de haut rang s'empressèrent de lui remettre le coffret sacré. Philémon grogna en prenant la lourde boîte. Un tel travail manuel était généralement réservé aux prêtres du peuple ou même aux prêtres auxiliaires, mais il y avait un lieu était particulier celui où le grand Arbre-Monde prenait racine, où la sainte dormait.

Les grands prêtres n'avaient pas le droit d'y entrer. Seul Philémon, le grand prêtre, pouvait y pénétrer, portant les saintes reliques. Baina versait de l'eau bénite dans le cerceuil où reposait Yeri, fraîche de ses inlassables bénédictions.

Philémon s'approcha du cercueil et ouvrit le reliquaire, qui était rempli de morceaux de puissance sacrée en forme de galets. Ils suffiraient à eux seuls pour plusieurs dizaines d'années. Philémon les ramassa soigneusement un par un et les replaça dans le cercueil de Yeri.

« Huh....... »

Philémon fixa le cercueil avec incrédulité car au moment où les amas de puissance divine pénétrèrent dans le cercueil, celui-ci perdit son éclat. La lumière dorée sacrée disparut comme une illusion, se transformant en un caillou gris terne, puis s'évapora et cela peu importe la quantité d'énergie qu'ils y mettaient.

« Grande prêtresse Baina. Qu'est-ce que la Sainte Dame est en train de faire ? »

« Je ne sais pas, mais......, c'est vraiment étrange »

Elle n'avait jamais absorbé de puissance sacrée aussi rapidement même lorsqu'elle fut mise dans le cercueil pour la première fois, ce n'était pas aussi rapide, on aurait dit qu’elle s'accrochait à la puissance divine pour ne pas mourir.

C'était inexplicablement inquiétant. Baina et Philémon le pensaient tous deux, mais aucun n'osait le dire.

« Grand prêtre Philemon ! Un chariot est arrivé de l'Empire Gel ! »

Il ne fallut pas longtemps pour que leurs inquiétudes furent confirmées.

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Shuden ne se souvenait plus très bien comment il était arrivé en Terre Sainte.

Le médecin de la cour qui s'était occupé de Valia avait dit d'une voix tremblante.

[Je n'arrive pas à comprendre ce qui ne va pas avec la duchesse, ce n'est pas comme si elle était empoisonnée, alors pourquoi n'arrive-t-elle pas à se lever.......].

Les autres médecins de la cour arrivèrent en hâte, mais cela ne changea rien tous dire la même chose en tremblant

Ils auraient tout aussi bien pu choisir un perroquet pour parler à leur place Shuden avait l'impression qu'il allait exploser face à l'état de Valia se détériorant lentement mais sûrement.

Sa respiration était inhabituellement faible, si peu audibles qu’on pouvait passer à coté si l'on n'écoutait pas attentivement donnant l’impression qu’elle était sur le point de mourir.

Ne pouvant pas rester sans rien faire, Shuden se retourna et sortit pour arracher les yeux d'Ikas, pour découvrir ce qu’il avait fait à Valia, la folie menaçait de consumer Shuden.

[Votre Excellence ! Votre Excellence !]

Ce fut un coup de chance que Julian le trouva, coupant court à toute explication et lui dit qu'il devait se rendre au sanctuaire principal, qu’il n’y avait pas le temps pour poser des questions demandant de trop longues réponses

En chemin, des nobles et des royaux qui l'avaient reconnu le saluèrent, mais il ne fit même pas semblant de les regarder, pire il ne les voyait même pas.

Toute l'attention de Shuden était concentrée sur Valia, en train de mourir lentement ; ses yeux étaient fermés, son visage aussi calme qu'un coucher de soleil, et Shuden pouvait sentir son souffle s'estomper.

Il avait vécu tant de morts, tant de jours, mais celle de Valia ne lui était jamais venue à l’esprit, pas une seconde

Shuden ne la quitta pas un seul instant sur le chemin du sanctuaire du Grand Temple, ayant peur que s’il la lâchait, ne serait-ce qu'un instant, elle partira pour toujours. Il avait peur d'y penser, comme une personne incroyablement stupide.

Shuden lui caressa lentement le visage. Ses yeux rouges brillaient faiblement entre ses doigts, si Valia l'avait vu, elle aurait caressé le coin de ses yeux en signe d'inquiétude.

Cela faisait dix minutes que Philemon et Baina l'avaient emmenée sans lui dire où, Shuden reçut l'ordre d'attendre, et ce qu’il fit

Alors que les deux adjoints l'observaient, aussi docile qu'un agneau, ils réalisèrent en sursaut à quel point l'homme était inquiet pour la vie sa femme.

« Votre Excellence, duc de Garth, le Grand Prêtre Philémon demande qu'on vous fasse entrer »

Shuden se leva d'un bond dès qu'il entendit ces mots

*************************

Leo dit laconiquement.

« C'est drôle »

L'homme déglutit sèchement, il était l'un des aides de camp de Garth, qui s'était précipité vers l'Est. Leo regarda l'homme, assis bien en face de lui, et lui demanda

« Alors, vous êtes venu jusqu'à l'Est pour récupérer la sainte relique ? »

« ......Oui »

« Génial. Comme l'Est est hostile aux habitants de Gel, sans parler de Shuden Garth »

Leo était un esprit libre et contrairement à d'autres nobles qui gardaient leurs portes verrouillées et avaient des dizaines de gardes, il les laissait simplement ouvertes, détestant les doubles et triples portes en fer parce qu'elles avaient l'air guindées.

Et lorsque d'autres nobles venaient lui rendre visite dans l'espoir de faire sa connaissance, il faisait semblant de dormir et ne sortait pas. On disait qu'elle avait une personnalité étrange, ainsi par la suite, peu de nobles vinrent lui rendre visite.

Il était donc facile pour l'homme d'entrer dans le manoir de Leo. Qu'est-ce que fait-il ici

?

Au majordome curieux, il ne dit qu'un mot.

Il était envoyé par Son Excellence, le Duc Shuden Garth de l'Empire de Gel En entendant le rapport du majordome, Léo se demanda s'il rêvait, si ce salaud de Shuden Garth voulait encore lui faire la guerre.

Il demandait la relique sacrée.

Il ne savait pas pourquoi il donnait et prenait, joignant les mains, les pressa sur le bout de son nez et fixa l'homme qui lui ne savait rien des intentions cachées du duc et de Leo Canute, se crispa, se demandant si ce serait la dernière fois qu'il obtiendrait la sainte relique.

« I....... »

« Prenez-la. Je n'en ai plus besoin »

La permission arrivait trop tôt. L'homme qui glissait sa main dans son gilet tressaillit face à Leo haussant un sourcil.

« Qu'est-ce que c'est ? C'est un assassinat ? »

« Non ! »

L'homme essayait simplement de sortir une lettre du duc non pas as pour la lui donner tout de suite, mais pour la montrer à Léo s'il hésitait Léo tendit la lettre au majordome qui n'était guère plus qu'un billet, aucune salutation aristocratique, ni formule de politesse, pas même de sceau de cire.

Une seule ligne laconique. Leo fronça les sourcils.

« Qu'est-il arrivé à votre dame ? »

« ......Rien »

Pourtant, il s'agissait de l'assistant de Garth, et l'homme gardait un contrôle strict sur son expression ; ça en était drôle car il ne savait même pas ce que disait cette lettre.

Il ne se comporterait pas ainsi s’il le savait

« Eh bien, pas d'argent ni de bijoux, j'ai de quoi vivre »

« Eh bien, alors....... »

« Ne vous embêtez pas à marchander avec moi, préparez-vous à rentrer chez vous.

Tour, apportez-moi la sainte relique qui est dans ma chambre »

« Oui, monsieur »

Le majordome s'inclina poliment et l’homme qui récupéra la sainte relique s'inclina plusieurs fois puis quitta le manoir précipitamment.

Un peu plus tard, le chevalier subordonné de Léo, qui avait suivi l'homme en guise d'adieu, revint au manoir. Léo lui demanda d'une voix fuyante

« J'ai appris qu’il partait pour le sanctuaire principal. Comment c'était ? A-t-il vraiment chevauché pour la distorsion de la route vers la Terre Sainte ? »

« Oui. Je l'ai vu y aller, apparemment »

« Hmm »

Léo se pencha en arrière, les mains derrière la tête. Ses yeux rouges, qui fixaient le plafond, devenaient plus durs à chaque seconde qui passait.

Oh, vraiment

« Cela commence à m'inquiéter »

Léo regarda à nouveau la lettre. Cela venait de l'homme qu'il pensait être devenu un étranger pour la vie, et encore qui le contacterait, ferai pas cela, Léo, inquiet finit par se lever de son siège

« Je n'y vais pas parce que je suis inquiet, j'y vais juste car j’ai l’impression que si je n’y vais pas, mes rêves seront bouleversés pour le reste de ma vie » Leo rationalisa dans son esprit ce que personne d'autre ne lui demandait

« Où allez-vous ? »

« Je dois aller en Terre Sainte »

« La Terre Sainte ? Et ton entraînement habituel de la Garde demain ? »

« Dis-leur que je suis soudain très malade »

« Encore ? »

« Oui, encore »

Léo abandonna son chevalier subalterne et se dirigea vers les écuries.

Ps de Ciriolla: un bon gars ce Léo.. malgré les différents qu'il a eu avec Shuden

Tome 5 – Chapitre 137 – La raison pour laquelle je t'ai rencontré

L'endroit où l'on conduisit Shuden était le plus central des nombreux bâtiments du Grand Temple

Un plafond pointu s'élevait majestueusement, les murs ornés d’or étaient percés par des vitraux aux couleurs flamboyante avec dessous des autels en marbre sacré travaillés par les artistes les plus accomplis de l'époque

Shuden ne prêtait aucune attention à tout cela, il y avait une étrange impatience dans sa démarche, et le haut prêtre accéléra le pas.

Une porte fut ouverte pour la quatrième fois, le couloir à l'intérieur était si long et si compliqué que la patience de Shuden était sur le point de s'épuiser alors que le haut prêtre souffla et poussa la dernière porte.

« Votre Excellence, nous ne pouvons pas non plus entrer par ici. Si vous allez tout droit, vous trouverez le grand prêtre Philémon »

Un endroit où même les hauts prêtres ne pouvaient entrer même la garde des paladins était exceptionnellement serrée montrant facilement l’importance de l’endroit ; Shuden entra directement à l'intérieur.

C'était un endroit mystérieux.

Il y avait une légère brume qui semblait venir de nulle part et qui obscurcissait sa vision alors qu’il n’y avait aucune humidité, étonnamment, pénétrer dans la brume était apaisant.

C'est un endroit étrange. se dit Shuden, tout en continuant à marcher vers l'intérieur au bout d’un moment, le brouillard disparut soudainement, n’ayant même pas fait dix pas qu'il se retrouva soudain dans un espace différent et au milieu un immense arbre C'était un géant inhabituel avec ses racines étendues et son feuillage dense, au pied de celui-ci Philémon attendait Shuden, seul.

« Cela fait longtemps, Votre Excellence, Duc de Garth »

Le visage de Philemon était sombre, ayant utilisé tellement de puissance divine en si peu de temps que son teint était au-delà des mots car en deux heures, il avait utilisé assez de puissance divine que ce qu’il usait habituellement en un an, et c'était un miracle qu'il ne se soit pas effondré.

« Venez ici. La grande prêtresse Baina est partie récupérer un objet sacré ......, et la duchesse est à l'intérieur »

Le grand prêtre Philémon conduisit Shuden plus loin à l'intérieur, près d'une épaisse racine d'arbre qui s'étendait sauvagement.

En cet endroit se trouvait deux cercueils sacrés, creusés dans un tronc d'arbre de plus de la taille d'un homme, de sorte qu'ils ressemblaient moins à des cercueils qu'à de longues et grandes mangeoires pour les abreuvoirs du bétail ou des chevaux.

Le regard de Shuden se posa dessus.

Valia, sa femme, les yeux fermés dans un cercueil.

De l'eau bénite ruisselait sous ses oreilles, avec des morceaux de puissance sacrée dorée s'accumulaient sous eux. Heureusement, le teint de Valia était bien meilleur que lorsqu'elle était arrivée en Terre Sainte.

On dirait qu'elle pourrait se lever et sourire à tout moment.

« Grand prêtre Philémon »

Pourquoi n'ouvre-t-elle pas les yeux ?

« Puis-je vous demander ce qui a permis à ma femme de survivre ? »

« Bien sûr, je vais vous le dire, Votre Excellence »

Philémon parlait calmement, malgré la tension qui se lisait sur son visage n’ayant plus rien à cacher maintenant qu'il avait décidé d'amener Shuden jusqu'ici.

« Ce coffret sacré est le soi-disant cristal parmi des centaines d'artefacts sacrés. Il ne pourrait pas être plus précieux pour nous »

Deux cercueils pour deux messies ; un secret connu de peu de gens, même au sein du Grand Temple

« Pour l'instant, nous avons la duchesse allongée comme ça....... Il est généralement utilisé pour remplir une relique sacrée d'une nouvelle puissance sacrée lorsqu'elle est épuisée »

Lorsqu'un objet sacré sur le point de perdre son pouvoir était placé dans ce cercueil et rempli d'eau bénite, l'objet sacré renaissait tel qu'il était à l'origine. C'était la raison d'être du cercueil, et c'est pour cette raison que Yeri avait aussi été installé pour se régénérer

Jamais Philémon n’aurait imaginé se retrouver avec une duchesse dans un tel endroit.

« Regardez bien, Votre Excellence »

Philémon se pencha légèrement devant le cercueil où reposait Valia, soulevant légèrement le bras de Valia, puis tenta de poser sa main sur le fond du cercueil.

Une ondulation dorée s'éleva comme un bouclier protecteur et repoussa sa paume qui rebondit littéralement. L'expression de Shuden changea légèrement.

« Comme vous venez de le voir, ce cercueil ne permet même pas à une grande prêtresse comme moi de le toucher, sans parler des gens ordinaires. Je n'ai même pas le droit de toucher le sol, et encore moins de m'y allonger »

« Comment ma femme peut-elle se trouver dans un tel cercueil »

Comment pouvait-elle s'allonger ? Philémon comprit ce que Shuden essayait de lui demander. Philémon rit amèrement.

« Je ne sais pas vraiment, parce que la duchesse est une princesse désigné par l’oracle, ou parce que....... »

Le regard de Philémon se porta sur le cercueil qui se trouvait sur le côté.

« Je me demande si la Sainte pense que la duchesse est spéciale pour elle....... »

Un cercueil de forme identique, symétrique à celui dans lequel reposait Valia, Shuden sut alors qu'il y avait aussi la sainte dans ce cercueil, dormant et ressemblant exactement à Valia

Pendant ce temps, Philémon ouvrit la boîte qu'il avait apportée plus tôt. À l'intérieur de la petite boîte se trouvait une dague enveloppée dans un tissu enchanté ; la relique sacrée qu'Ikas avait brandie contre Valia.

« J'ai examiné les documents que m’a remis le jeune homme qui prétend être l'assistant principal de Son Excellence, et j'ai vu cette dague. Il s'agit clairement d'un des objets sacrés enregistrés auprès du Grand Prêtre, même si sa forme a légèrement changé. Elle a été imprégnée d'un sinistre poison qui l'a transformée en une chose déplorable....... »

Ce n'était pas seulement la pointe de la dague qui avait été empoisonnée, elle avait modifié sa structure même. Philémon n'arrivait pas à imaginer comment Mercil avait pu faire une telle chose, l'idée même était horrifiante.

Shuden avait entendu parler d'Ikas sur le chemin de la Terre Sainte, tout comme de Mercil aussi, dans les moindres détails ; il repoussa l'impression que sa nuque devenait brûlante par la colère

« Grand Prêtre Philémon »

Shuden devait d'abord demander.

« Si je vous apporte une relique sacrée qui purifie le poison, serez-vous capable de la désintoxiquer ? »

Il pensait à la relique sacrée qu’il avait donnée à Leo dans les derniers jours de la guerre contre l'Alliance du Royaume de l'Est.

Il avait été rapporté qu'Ikas était un chercheur de poison travaillant pour le compte de Garth et sur le chemin de la Terre Sainte, l'un des hommes de Julian avait déjà pris la direction de l'est, Shuden lui avait dit de donner à Leo ce qu'il voulait en échange.

Tant qu'il ramènerait la sainte relique.

S'il pouvait empêcher Valia de mourir.

« Votre Excellence...... »

La lueur d'espoir était fugace mais Philémon prit la parole d'un air sombre.

« La sainte relique dont vous parlez nettoiera le poison de la chair. Mais ce n'est pas dans la chair que la duchesse est empoisonnée, mais dans son 'âme' »

« L'âme ...... ? »

« Oui. Par sa nature même, cette dague est un objet sacré qui entre en résonance avec l'âme, et parmi les centaines d'objets sacrés répertoriés dans le temple......, il n'y en a aucun qui purifie l'âme »

« Alors quel genre de relique sacrée dois-je apporter pour ma femme ? » demanda Shuden à voix basse.

Comment diable suis-je censé faire ?

« Que dois-je lui apporter pour la désintoxiquer ? »

« ......, Votre Excellence »

Après avoir interpellé Shuden, Philémon ne parla pas immédiatement et cette courte pause entre les mots sembla faire disparaître la vie de Shuden, ça en était ridicule…lui qui était habitué à être couvert de sang.

Pourquoi diable ?

Pourquoi cela me met-il si mal à l'aise ?

La voix maussade de Philémon s'abattit lourdement sur lui.

« Il n'existe aucune relique sacrée, pas même les nôtres, qui puisse déchiffrer ce....... »

Sa mâchoire se décrocha et son souffle se bloqua dans sa gorge ; le bout de ses doigts se raidit comme s’il était gelé vivant, restant immobile un moment debout, comme pris dans un mauvais rêve

Ses yeux rouges se dirigèrent vers Valia, comme les papillons de nuit vers la lumière, soudain, les pas de Shuden le ramenèrent vers Valia, il prit lentement sa main, qui avait été immergée dans l'eau bénite pour emmêler leurs doigts dans une promesse d’amour Elle était encore chaude. Cette faible chaleur demeurait en Valia.

Serai-je encore sain d'esprit lorsque ces mains seront froides ?

Non, est ce que je vivrai tout court

C'était ridicule car la question elle-même était sans intérêt.

Si Valia mourrait, si elle disparaissait, alors....... Il se sentait pathétique et dégoûtée de respirer encore, aurait l’envie de se mordre les poignets vivants, pour remplir son propre cercueil

Valia.

Le nom sortit de sa bouche, Shuden enfouit ses yeux dans les mains de Valia, ne pouvant pas dire à qui appartenait l'humidité sur le dos de sa main calleuse… l’eau bénite ou ses larmes

*****************************

Il y avait douze voûtes sacrées dans le Grand Temple de la Terre Sainte et dans la plus profonde d'entre elles, toujours aussi silencieuse qu'un tombeau, il était exceptionnellement occupé par la Grande Prêtresse

« Grande prêtresse Baina, je crois que je l'ai trouvé ! »

« Trouvé ? »

Baina, qui avait ouvert chacun des coffres sacrés, se leva d'un bond. Son visage était pâle alors qu'elle exerçait sa puissance divine.

Un grand prêtre âgé se précipita derrière elle, dans ses mains ridées, tenait une boîte d'objets sacrés de la taille d'une paume. Baina s'empressa d'ouvrir la boîte et lorsqu'elle en vit le contenu, elle hocha la tête.

« Vous avez trouvé le bon. Bon travail »

Serrant la relique sacrée dans ses bras, Baina sortit précipitamment de la salle de stockage ; bien qu'elle avait trouvé exactement ce qu'elle cherchait, l'expression de Baina était loin d'être joyeuse. Elle était pressée, et elle ne pouvait pas facilement évaluer sa sécurité.

« Dieu. S'il vous plaît, aidez-moi »

Baina pria , pria et encore pria.

*************************

Ce fut alors que le Grand Prêtre Philémon se tourna pour regarder l'arrière de la tête de Shuden qu’il entendit des pas et vit un visage familier à travers le brouillard.

« La grande prêtresse Baina ! »

Philémon se précipita et la propre précipitation de Baina était évidente dans l'urgence avec laquelle elle était arrivée.

Philémon eut à peine le temps de la laisser reprendre son souffle qu'il demanda.

« Tu l'as trouvé ? »

« Oui »

Les yeux de Philémon s'écarquillèrent à la réponse de Baina mais même avec l'affirmation 'trouvé', le visage de Philémon n'exprimait pas de joie montrant comme l’expression de Baina plus tôt, un visage simplement compliqué.

Baina comprenait ce que ressentait Philémon mais il n'y avait pas d'autre moyen, c’était le dernier recours.

« Votre Excellence, Duc de Garth, j'ai quelque chose à vous dire à propos du poison de la duchesse »

Shuden posa délicatement la main de Valia. L'eau bénite du cercueil se mit à gargouiller dans un tintement. Shuden se leva de son perron, et son regard était si différent de celui qu'il avait d'habitude, montrant qu’il pouvait aussi avoir une telle expression, Baina ressentit une indescriptible tristesse.

« Je me demande si c'est la bonne solution »

Elle sentit la présence de la boîte sacrée sous sa manche, y réfléchi jusqu'à la fin mais il n'y avait pas d'autre solution.

Le seul moyen de sauver la duchesse à l'âme empoisonnée……….et le seul moyen de sauver la vie de Shuden... se trouvait dans cette petite boîte.

« Votre Excellence »

Baina ouvrit la boîte avec une expression compliquée, et ce qu'elle trouva à l'intérieur était, de façon inhabituelle, une flamme.

Une petite flamme de la longueur d'un pouce, de la couleur violette vive d'une fleur violette, brûlant seule, inextinguible, malgré l'absence de tout ce qui pouvait brûler.

« C'est la seule chose à laquelle nous pouvons penser pour ramener la duchesse à la vie

»

Ps de Ciriolla: on est tous avec toi Shuden...

Tome 5 – Chapitre 138 – La famille Garth Voici l'histoire de Shuden Garth avant qu'il ne devienne marquis.

L'empereur de Gel possédait un lieu secret transmis de génération en génération qui n'était accessible ni à l'impératrice ni au prince héritier, les secrets de tous l’empire de Gel y étaient enregistrés par magie. Edgar VII l'avait baptisé la Bibliothèque de la Mémoire montrant une certaine sensibilité lyrique qui ne convenait pas à un monarque d'un vaste empire.

Seul l'empereur était autorisé à y pénétrer, Edgar VII en apprenant l'existence dès son accession au trône, fut submergé par le poids de l'histoire, qu'il n'avait jamais imaginé en tant que prince. Certains documents concernent la famille impériale de Gel, d'autres la noblesse.

Un document en particulier attira son attention : celui concernant Garth.

...... Garth était-il vraiment un démon ?

Il y avait quatre familles de marquis dans l'empire et parmi elles, le marquis de Garth était celle dont l'empereur se méfiait le plus.

Les Garth n'étaient pas originaires de Gel ; ils venaient de nulle part et avaient toujours été considérés comme des nobles du sud, ceci datait de centaines d'années mais au début de la fondation de la nation, celle-ci était instable et les écarts de ce genre étaient fréquents parmi les autres familles nobles.

Néanmoins, Edgar VII s'intéressait aux Garth en raison de leur passé car on disait que les Garth avaient été profondément ostracisés dans le Sud.

La raison était plus grave que l’on pouvait imaginer car des rumeurs s'étaient répandues dans les domaines du sud, selon lesquelles les Garth devaient être des démons parce qu'ils pratiquaient la sorcellerie, et être ainsi étiqueté dans la société était loin d’être facile

Il était difficile de retracer les racines des Garth, ils devaient donc être issus d'une minorité ethnique.

Avant l'avènement de la Terre sainte, il y avait de nombreuses minorités ethniques sur le continent, souvent mises à l'écart, et des rumeurs les suivaient souvent, ces histoires de démons et de sorcellerie devaient venir de là mais après cela, les choses s’étaient vite arrangées.

Mais ce n’était quand même pas anodin comme rumeur, et si les archives étaient aussi précises, ça aurait du être pire.

Une mauvaise réputation arrive généralement au début de l’histoire d’une famille, mais Garth fut pris entre deux feux car il était déjà un noble. Les enregistrements étaient trop précises pour être de simples manifestations de peur, on disait même que Romain, un autre noble du Sud, était si réticent et si effrayé par Garth qu'il avait déménagé.

Mais il ne s'agissait que du Sud.

À l'époque, la capitale ne pouvait pas se permettre de se préoccuper des rumeurs du Sud, trop occupée qu'elle était à faire face à l'invasion d'un ennemi étranger et comme c’était avant la mise en place des distorsions de routes, et il n'était donc pas facile de voyager d'une région à l'autre.

Entre-temps, Garth connut une croissance régulière, mais explosive, car plusieurs de ses vassaux s’étaient rebellés et furent soumis, et les taxes de la famille Impériale en cette époque était faramineuse mais la famille Garth les payait consciencieusement.

Dans les premiers temps de la fondation de la nation, la capitale, qui disposait d'un budget serré à bien des égards, n'avait d'autre choix que de fermer les yeux sur certains agissements dans même s'il y avait quelques problèmes, ils auraient été ignorés.

Cependant, certains remirent en question la croissance rapide des Garth. Un fonctionnaire de la cour impériale de l'époque envoya secrètement un groupe dans le sud mais les hommes disparurent sans laisser de traces, mais ce n’était pas l’œuvre des Garth, on racontait que l'officier, qui avait perdu plusieurs de ses hommes, eut le cœur brisé et mourut quelques années plus tard.

Plus tard, après que Gel se stabilisa et ait pris la forme d'un 'empire', les choses changèrent, Garth n'étaient plus ostracisé et les rumeurs le présentant comme un démon furent complètement enterrées et avec leurs immenses richesses, ils étaient une force avec laquelle il fallait compter dans le sud.

Même à cette époque, Garth n'avait aucune décence ou dignité, seul les affaires avaient son intérêt, mais l'argent appelle l’argent et il en était de même dans la capitale ainsi même les nobles qui l’avaient ignorés car considérant que si il avait de l'argent mais pas de grâce, se retrouvaient obligés de se prosterner devant lui après avoir emprunté de l'argent.

Grâce à son immense fortune, il gravit les échelons, d’autant qu’il y avait quelques générations, il avait même été titré en tant que 'marquis', devenant un noble de haut rang.

Les Garth n'étaient plus une famille que l'on pouvait facilement écarter ; leurs impôts représentaient un tiers du budget annuel de l'empire et ils étaient les propriétaires des puissances commerciales mais avec ce qui était mise en avant, il était impossible de savoir ce qui restait caché.

Edgar VII ressentait le besoin de contrôler les Garth ; ce n’était plus comme à l’époque où la seul richesse donnait le pouvoir et surtout l'empereur ne voulait pas qu'une famille noble devienne trop puissante car elle pourrait devenir une menace pour l'empire à l'avenir.

Mais on ne pouvait pas éliminer une famille sans raison. Edgar VII était inquiet, se demandant s'il ne devait pas se contenter de les tenir à l'écart tant que le pouvoir impérial était puissant et après quelques générations, les Garth finiraient par être vaincus.

« Shuden Garth, un très beau nom et un très beau visage » se dit-il Ce fut la première pensée d'Edgar VII lorsqu'il vit Shuden, jeune héritier de quinze ans, Shuden accompagnait son grand-père, le marquis de Garth lors de sa présentation au palais en tant que successeur officiel du maquisard.

Le marquis de Garth avait choisi son petit-fils pour lui succéder suite la mort de ses fils, ayant grandi au domaine, Edgar VII ne l'avait jamais vu, l’explication de son absence à la capitale était une constitution trop faible mais rien qu’en l’observant, il voyait bien que c'était une excuse car Shuden était grand et fort

Cela l'intriguait, Edgar VII exhorta que Shuden soit vu seul, tandis que le marquis de Garth tentait de le dissuader, lui rappelant sa méconnaissance de l’étiquette, mais il fit semblant de ne rien entendre mais finalement, tout le monde quitta l'alcôve, à l'exception du chambellan Lambton.

« Jeune Marquis. Il est normal que nous nous rencontrions ici, mais si vous avez quelque chose à dire à cet empereur, faites-le »

Puis les mots tombèrent

« J'aimerais gagner du mérite »

« Hmm ? Le Marquis est un noble de haut rang de Gel, et juste en transmettant son nom, il contribuera au pays »

« Je ne parle pas de ce genre de mérite, je parle de ......, je veux être sur le champ de bataille »

Edgar VII jeta un regard sceptique car c’était une déclaration stupide, d'une part, le garçon était jeune, et d'autre part, avec toute sa famille immédiate morte et le seul vieux marquis restant, comment le laisserait-il aller sur les champs de bataille ?

Et surtout, il n'y avait pas que cela

« Jeune Marquis. C'est bien beau de réussir sur le champ de bataille, mais comment cet empereur peut-il vous faire confiance ? »

Et devant le monarque qui, quelques instants, envisageait de dépouiller Garth de son pouvoir.

« Les Garth sont une famille extraordinaire à bien des égards. La richesse de votre famille est inégalée, digne d'un royaume, mais vous vous accumuler les honneurs militaires....... Vos tuteurs dans le Sud ne vous ont-ils pas appris que lorsqu'un subordonné devient trop puissant, c'est la porte ouverte à tous les désastres ? »

Edgar VII se moquait de ce jeune homme bien naif des réalité du monde puis il se rendit compte à nouveau de la situation, qu’il était bien trop dangereux de le laisser ainsi

« Cet empereur n'a pas l'intention de se mettre une laisse autour du cou »

« Je n'en avais pas l'intention »

Il y avait trop peu d'émotion dans sa voix.

« Je n'ai pas l'intention de briser la laisse de Sa Majesté »

A cause de son jeune âge, il n'était pas doué avec les métaphores vagues qu'affectionnait l'aristocratie. Lambton parut mal à l'aise face à la paraphrase flagrante des paroles de l'empereur mais Shuden poursuivit, imperturbable.

« Mais si votre majesté est mal à l'aise, je prêterai serment »

« ......Serment ? »

« Je crois qu'il existe un objet sacré impérial qui permet de le faire »

Edgar VII souleva le dossier sur lequel il était appuyé.

« Jeune Marquis. Pensez-vous ce que vous dites ?e

« Je ne vois aucune raison de dire quelque chose que je ne pense pas »

« Ce n'est une chose facile à dire »

« Je ne le dis pas avec légèreté »

L'empereur cacha son embarras et se calma, car oui, un tel objet sacré existait « La porte du Ciel » n'était pas qu'un nom, parmi plusieurs objets sacrés qui ne pouvaient être utilisés que par l'Empereur de Gel, l'un d'entre eux était un contrat de sang.

Un serment de loyauté éternelle, un vœu de servitude.

Mais aucun empereur de l'empire de Gel ne l'avait jamais utilisé officiellement ni même officieusement aussi, car une fois qu'un serment était prêté par ce biais, toute la famille était liée. Edgar VII était dans l'embarras car les paroles de Shuden lieront à jamais l’empereur et Garth dans une relation de maître à serviteur.

« Le jeune marquis est-il au courant des pensées du Marquis ? »

« Peu importe s'il ne le sait pas, car il est de mon devoir de montrer mes mérites à Sa Majesté »

« Et qu'attend-il de vous de cet empereur, qui te donne envie d’aller au combat ? »

« Rien de particulier »

« Et le jeune marquis demande à cet empereur de le croire ? »

« Je sais que c'est difficile à croire, mais c'est vrai »

Il ne désirait rien, voulant juste être envoyé à la guerre. Sa voix et son visage étaient inexpressif, mais ses yeux étaient étrangement désespérés. Après un moment de silence, Edgar VII envoya Lambton cherché la relique

« Cet empereur ne révélera pas que vous avez fait un pacte avec la relique. Je promets de n'en parler à personne, et les seuls à connaître ce vœu sont les futurs empereurs qui porteront la couronne de génération en génération. Ainsi, vous, Marquis, garderez toujours le secret, et ne le direz qu'à votre fils, qui sera un jour Seigneur de Garth »

« Je comprends, Majesté, et je vous remercie de votre grâce »

Le sang d'Edgar VII se répandit sur la sainte relique, ainsi que celui de Shuden. La relique en forme de pièce de monnaie possédait des pouvoirs mystiques et émit immédiatement de la lumière et une fois éteinte, le serment était accompli.

Edgar VII se sentit un peu sentimental.

Il recevait un serment qu'aucun autre empereur de Gel n'avait jamais reçu, et d’un garçon de quinze ans ; bien sûr, le nom de famille qu'il portait, était de ceux qui intimiderait même l'empereur, mais la conscience d'Edgar VII était tout de même un peu gêné par le fait qu'il prenait un engagement aussi important envers un enfant.

Mais si vous demandiez, quoi de plus efficace et de plus pacifique ? Avec cette relique, Edgar VII n'aurait plus à se méfier de Garth, devant la seule famille en laquelle il pourra avoir confiance. L'énorme richesse des Garth, qui avait été une source d'ennuis, sera soutenue, voir aider dans son enrichissement car les Garth avait toujours payé leur impôts impériaux

L'éclat de la relique s'atténua et Edgar VII la souleva en ouvrant grand les yeux sur la surface argentée de la relique, claire et éclairée par la lune, se parsemant de lignes rouges.

« ...... Quelles sont ces lignes rouges ? »

C'était un signe étrange et inquiétant et l'espace d'un instant, Edgar VII se souvint des rumeurs qu'il avait lues dans la Bibliothèque des Souvenirs, selon lesquelles Garth était un démon mais il referma la sainte relique sans la montrer à Shuden ni à Lambton.

Cette nuit-là, Edgar VII demanda à un homme de main d'envoyer secrètement la relique en Terre Sainte. La grande prêtresse Baina, réputée la plus vertueuse des grandes prêtresses, reçut une lettre d'Edgar VII en personne, une petite statue de lion en or pur en signe de son nom de famille et la sainte relique en question.

Les yeux de Baina s'écarquillèrent de stupeur en la voyant.

« Grande prêtresse, vous allez bien ? »

« ......Oui. Excusez-moi, j'ai besoin d'aller quelque part toute seule »

« Oh, je vois »

Baina s'excusa de quitter la pièce, utilisant son besoin de solitude comme excuse. Sa destination était le cœur du Grand Hall, un endroit où une seule personne était autorisée à entrer : l’endroit où les oracles arrivaient Il abritait les manuscrits originaux de nombreuses révélations si la plupart étaient connues du monde entier, mais il y en avait une qui ne l'était pas.

Le Livre du Silence. Biana se souvenait parfaitement du contenu de cet ouvrage C'était il y a longtemps, les hommes adoraient le feu et la pierre et craignaient le soleil et la lune et étaient dévorés par les bêtes.

Ils étaient rares et éphémères.

Un peuple sauvage et pour les éclairer, les dieux leur envoyèrent deux messies. L'un était un messie sacerdotal qui recevrait le pouvoir divin et affirmerait la volonté divine, et l'autre était un messie royal qui rassemblerait les humains et les gouvernerait.

Aucun des deux Messies n'avait de nom car Dieu ne voulait être appelé par aucun nom.

Les prêtres, soumis à la volonté divine, ne se nommaient pas eux-mêmes, même pendant leur prédication. Les lois de l'époque furent reprises et les temples d'aujourd'hui n'avaient pas de nom non plus.

Mais l'empereur était différent : il avait besoin d'un nom pour s'adresser aux foules qu'il allait gouverner. Getturd, tel était son nom.

Au début, ce n'était qu'un nom par commodité mais l'insigne l'emportait parfois sur l'honneur ainsi le nom du roi devint un honneur en soi mais la révérence des prêtres allait jusqu'aux dieux, mais pas à Getturd.

L'honneur et l'adoration commencèrent à descendre jusqu'à son homonyme, Getturd.

Honneur, pouvoir, adoration.

Ce qui était doux pour les hommes était doux pour le Messie. Les humains étaient fascinés par les monarques puissants qui régnaient sur eux. Les voix du peuple chantaient encore et encore le nom de Getturd qui ne réussit jamais oublié l'émotion de ce moment et voulait jouir de ce pouvoir pour toujours.

Les dieux lui avaient accordé la force et la sagesse, pouvant régner sans imitation méprisable mais combien de temps les choses allaient-elles continuer à se dérouler ainsi ? Certains des humains qui convoitaient son pouvoir furent pris à comploter

Getturd régnait sur les humains et les craignait en même temps. L'empereur changea, ressemblant de plus en plus aux humains mais pour le Messie, de nombreuses actions humaines étaient des péchés, ceux-ci s'accumulaient et finalement franchi le point de non retour.

Le meurtre des prêtres.

Des prêtres avaient été envoyés par le grand prêtre pour avertir Getturd de sa cupidité croissante mais craignant d'être condamné, il les tua, seul l'un d'entre eux survécut de justesse et put retourné auprès du grand prêtre.

Les prêtres avaient été formés et instruit par le grand prêtre lui-même, et avoir leur sang sur les mains était un péché impardonnable, les rois enfreignant les règles devaient être punis.

Parce que les messies étaient obligés de se condamner l'un l'autre, voilà pourquoi Dieu avait envoyé deux messies, si l’un commettait un pêché, l’autre pouvait le punir directement

Mais le prêtre hésita, considérant que Getturd, qui avait le même rôle, son camarade, et il ne pouvait pas le condamner facilement.

Pendant que le prêtre était indécis, Getturd fuit du royaume, vers les montagnes enneigées du nord et dans une forteresse de glace sur le haut d’une falaise, il se cacha du monde.

Cela dura très longtemps.

Les royaumes qu'il avait fondés tombèrent, et le continent changea plusieurs fois de mains.

Après avoir passé tant de jours dans le froid et la neige, l'apparence de Gertturd changea légèrement, ses cheveux ne voyant plus le soleil devinrent blonds, sa peau blanchit et ses yeux passèrent au bleu et sa personnalité, autrefois enjouée, devint peu à peu aussi froide et distante qu'un hiver glaciale.

Ce fut par hasard que Getturd rencontra le prêtre égaré, perdu dans les montagnes enneigées pendant sa pénitence, qui ne le reconnut pas, il ne connaissait même pas le Messie Roi car tout ce qu'il connaissait, c'était le Messie prêtre ainsi Getturd se rendit compte que son existence était désormais un secret.

Mais les pouvoirs divins du prêtre restaient effectifs car pendant tout ce temps, le dieu avait continué à déverser sa puissance sur ce continent. Le sens était clair, et cela effraya Getturd. Le dieu ne l'avait pas oublié….Jamais… Même après toutes ces années.

Et si un jour il mourait et se retrouvait devant Dieu, ne serait-il pas puni pire qu'avec une descente aux enfers ?

Getturd était déterminé, refusant de retourner dans les bras des dieux.

Contrairement aux prêtres, Getturd n'avait pas reçu de pouvoirs divins mais il avait de la sagesse, une belle apparence et une force qui dépassait celle de la plupart des humains, et comme il était essentiellement un messager de Dieu, il était capable d'accomplir quelques miracles.

Getturd épousa une humaine et eut un enfant, et après avoir élevé une petite famille, il se dirigea vers le sud, car il n'aimait pas la désolation du nord enneigé préférant l'abondance et la splendeur de la vie, car il était le messager du Seigneur.

Le sud, là où le soleil était chaud et où le grain mûr était doré. Getturd s'installa dans le sud et changea de nom pour Garth gardant la racine de son nom de messie, ce nom devint rapidement son nom de famille.

Grâce à sa sagesse et à sa force, Garth gravit rapidement les échelons, devenant même chevalier

Le continent étant déchiré par la guerre, peu de gens firent attention à lui.

Cela n'avait pas d'importance car tout ce qui l'intéressait, c'était sa courte vie, le messie qui était descendu avec lui était retourné au sein des dieux des centaines d'années plus tôt.

Il était temps de mettre à exécution un plan qui avait été longuement mûri. Garth avait lié son âme à la vie de ce prêtre, il s'agissait d'un miracle messianique, mais il n'était pas permis par les dieux donc nécessitait plusieurs sacrifices vivants. Le processus était horrible et bruyant et, bien qu'il fut réalisé dans le plus grand secret, mais malgré tout des rumeurs circulèrent selon lesquelles Garth pratiquait la sorcellerie.

Garth tua secrètement ceux qui avaient répandu ces rumeurs, craignant que ces rumeurs ne parviennent aux oreilles des prêtres mais les meurtres et le silence qui en découlait ne suffirent pas à apaiser la peur qui s'était déjà répandue. Garth finit par être ostracisé, ce qui était inhabituel pour un noble établi.

Quelle ironie d'être qualifié de démon lorsqu’on est le messie de Dieu.

Mais c'était sans doute mieux ainsi. Garth s'inquiétait de l'avenir car après sa disparition, la génération suivante aurait besoin d'une bonne dose de pouvoir pour survivre en paix, mais si elle se distinguait trop, elle serait inévitablement récupérée par les descendants des prêtres.

Les fondations du Saint État étaient déjà en train d'être posées, leur propres pouvoirs mais restant suffisamment discret.

Après mûre réflexion, Garth choisit l'or.

À l'époque, l'argent n'était pas un marqueur de pouvoir au contraire, il était considéré comme une vertu pour les personnes haut placées de ne pas en avoir mais Garth réfuta cette logique car l'or assurerait la sécurité des générations futures.

Une fois tout terminé, il était soulagé et finit par intégrer un gobelet d’or sur les insignes de la famille

Le bon vin, une spécialité du Sud ? La signification était tout autre, la coupe représentait le sang rouge des prêtres mort aux mains de Getturd

C'était la dernière marque de ses péchés, la dernière conscience qu'il avait laissée en tant que messie.

Et un temps très long s’écoula

« L'âme de ......Gertturd est toujours sur terre »

Le prêtre messianique avait effacé l'existence de Getturd de toutes les écrits ; une seule chose était enregistré dans le Livre du Silence

Le Messie disparu, le Messie seigneurial.

Les seuls à connaître son existence étaient les grands prêtres qui pouvaient interpréter les oracles.

Baina plaça l'objet sacré, avec ses lignes rouges en pagaille, sur l'autel. Un objet sacré ordinaire, utilisé à des fins ordinaires, n'aurait pas provoqué une telle réaction mais parce que le jeune marquis avait prêté serment avec son âme, la sainte relique sentait l’âme de Getturd caché à l'intérieur.

« Vous avez dit que le jeune marquis avait quinze ans »

Baina pria avec confusion, se demandant s'il était juste de condamner l'enfant à mort, de le laisser mourir entre les mains de l'inquisiteur et du paladin, alors qu'il n'avait commis aucun crime.

Ps de Ciriolla: que de découverte dans ce chapitre... donc techniquement Shuden descend de la lignée du messie qui fut le premier roi du continent....mais on découvre aussi pourquoi l'empereur ne se méfiait jamais de Shuden, grace a ce serment de sang.. ce que ignorait totalement Elvan...

Tome 5 – Chapitre 139 – La famille Garth Garth avait hérité des habitudes du Getturd.

Il était froid et calculateur, et avait passé sa vie à ramasser de l'or mais sa sagesse pour déjouer les criminels était inestimable, tout comme son apparence, qui avait été modifiée par les montagnes enneigées ainsi ses descendants héritèrent des cheveux blonds, de la peau claire et des yeux bleus.

Mais Getturd ne pouvait pas prévoir parfaitement le passage du temps. L'or devint facteur du pouvoir, et les Garth devinrent trop nombreux ; si la famille ne s'était pas autant agrandie, l'empereur de Gel ne se serait pas autant méfié de Garth.

Il n'aurait pas non plus voulu qu'un descendant dont les yeux furent les premiers à changer de couleur pour devenir rouges prête à prêter serment au Saint Graal. Lorsque le dieu trouva enfin l'âme de Getturd, qui avait tué les prêtres et s'était enfui, il lui dit

« Les descendants de ceux qui n’ont pas réussi à te condamner t’ont retrouvé, Getturd »

Par nature, Getturd devait mourir car il aurait dû être puni pour avoir brisé le tabou en mourant, mais il a utilisé un sort spécial et du sang pour lier son âme aux générations futures, se contentant pas de nouer les fils du destin ensemble mais littéralement de brouiller les pistes

Il était ainsi impossible de récupérer l'âme de Getturd intacte, alors il fallait aussi prendre la vie de ses descendants.

« Mais je ne souhaite pas qu'il n'en soit pas ainsi »

Même après avoir tué ses élèves préférés, le prêtre ne pouvait pas haïr Getturd Malgré sa trahison, il ne pouvait pas le condamner.

« Les descendants de Getturd ont prêté le serment de servitude. Au sang de Lagerlöf »

Lagerlöf était le seul disciple survivant de Getturd lorsqu'il tua les disciples du prêtre Messie et alors que le roi Messie ne devait s’agenouiller devant personne, son descendant devenu chevalier d’un descendant de Lagerlöf par le serment du sang, quel destin ironique

Le nœud que les Messies n'avaient pas pu défaire fut transmis aux générations les plus lointaines. Défier le destin de Dieu conduisait à un autre destin.

« Je donnerai un Oracle aux descendants de Getturd afin qu’ils puissent affronter leur destin, ayant réussi à retrouver l’âme de Getturd par cet enfant, je devrais leur offrir une sorte de compensation »

Tout le monde naît avec un destin, mais la rencontre avec ce destin était une question de hasard, même en naissant sous le même ciel, on pouvait mourir sans jamais se rencontrer, aisni allait le destin

« Nous devons aussi envoyer un oracle à Lagerlöf »

Le pouvoir divin du substitut sera comparable à celui du Messie cependant à cause des limites de nature physique du corps humain, un médium sera nécessaire pour exprimer pleinement sa puissance, Dieu avait l’intention d’utiliser le destin de Shuden Garth.

Le substitut et le médium seraient liés par un oracle, et ils existeront l’un pour l’autre

« Lorsque le substitut aura fait un vœu éternel avec Lagerlöf, j'accorderai un enfant à Garth. Si l'enfant de Garth voit le jour en premier, j'emprunterai le destin de cet enfant pour qu'il naisse dans le corps du substitut »

Tout cela n'était qu'un prélude pour récupérer l'âme de Getturd. L'enfant du substitut, béni des dieux, aimerait sûrement l'enfant de Garth

Et si les deux enfants né du substitute et de Garth s’aimaient et avaient eux même des enfants, leurs vies ne seraient plus liées à l'âme de Getturd qui ainsi libéré, retournerait dans le giron des dieux

Après avoir écouté en silence, le Messie prit la parole pour la première fois.

« Je vous remercie pour votre grâce »

Pour éviter d'ôter la vie à qui que ce soit, les dieux avaient choisi une méthode douce mais complexe, dont le Messie savait qu'elle était pleine d'égards pour l'humanité.

Le dieu, qui tournait le dos au Messie depuis le début, se retourna, celui-ci avait le même visage que le Messie, mais le Messie savait que ce n'était qu'à ses propres yeux qu'il était le même.

Quiconque regarde Dieu se voit en Dieu.

« Mais leurs destins ne se rencontreront pas si facilement, car le pouvoir de Getturd sera toujours là »

Getturd avait fui par crainte des dieux, et il tentera d'empêcher mes descendants d'accomplir leurs oracles. La puissance de Getturd était inconnue même des dieux même s’il était incomparable en terme de quantité pure, mais étant un esprit vivant directement sur terre même les dieux ne savaient pas ce qui allait se passer.

« Peut-être quelques, peut-être quelques tragédies »

Il y avait une grande distance entre les dieux et les humains. La voix divine se dilue encore et encore, apparaissant indistincte et abstraite. Les noms de Shuden Garth et de Valia Dean, prononcés clairement, paraîtraient flous au grand prêtre recevant l’oracle

« Mais à la fin, les choses reviendront à la normale »

Tout était blanc.

Le Messie qui cherchait Getturd juste avant de retourner dans les bras de Dieu, qui ne pouvait pas reposer son âme même dans leur giron, ferma finalement les yeux en paix

*********************************

Tous les prêtres étaient en principe autorisés à utiliser la puissance divine, même si la quantité disponible variait

Le plus élevé était bien sûr le Grand Prêtre qui grâce à leur immense pouvoir divin étaient souvent appelées à accorder des bénédictions ou à évaluer des objets sacrés.

Pour présenter une requête à un grand prêtre, il fallait disposer d’un certain statut royal et, en raison de leur prestige, ils envoyaient souvent des trésors de grande valeur avec la bénédiction demandée et comme il était difficile de se débarrasser de ces trésors, Baina les conservait.

Il fut un temps, où ces trésors jamais touchés étaient renvoyés, c'était le cas lorsque le donateur mourait ainsi en guise de condoléances, Baina renvoyait les cadeaux qu'elle avait reçus et neuf fois sur dix, les trésors étaient enterrés avec le mort dans sa tombe.

Cette fois-ci, ce ne fut pas différent, il s'agissait d'une princesse du Nord dont la piété était si profonde que Baina s'en souvenait avec tendresse. La princesse offrit à Baina une harpe miniature en or pur mais apprenant que la princesse était tombée de cheval et était morte subitement, elle se rendit dans sa réserve privée car elle voulait rendre au Nord le cadeau d'une harpe miniature en or massif.

« Qu'est-ce que c'est ? »

C'était une statue de lion en or pur et le prêtre qui l'avait suivie à l'intérieur la reconnut immédiatement, lui expliqua

« C'est Sa Majesté l'empereur de Gel qui me l'a envoyée l'autre jour, et il m'a demandé de l'évaluer »

« J'ai expertisé un objet sacré ? »

« Oui. Vous ne vous en souvenez pas ? »

« Ah, si. Je m'en souviens. Je te l'ai rendu en te disant qu'il n’y avait aucun problème »

« Mais pourquoi je ne me souviens pas du contenu ? » Baina secoua la tête et s'éloigna et l'oublia aussitôt

Baina ne savait pas que les dieux avaient effacé sa mémoire.

Il y avait donc dans le monde un secret que seuls Dieu et le Messie connaissaient.

Ps de Ciriolla: alors Dieu .. est ce bien poli de s'adresser directement a Dieu.. Tant pis, Dite moi.. il est franchement tirer par les cheveux votre plan... et si je comprends bien votre premier essai a foiré d'ou le retour dans le passé pour retenter votre chance pour choper l'ame de Getturd

Tome 5 – Chapitre 140 – Comment je t'ai rencontré

La boîte brillait de la lumière dorée du symbole sacré, fixant les flammes violettes, Shuden prit la parole.

« J'ai entendu dire qu'il n'existait pas d'objets sacrés capables de désintoxiquer le poison de l'âme »

« ......Oui, Votre Excellence »

Philemon fit une grimace.

« Cette relique sacrée n'est pas un antidote »

« Si ce n'est pas un détoxifiant, alors qu'est-ce que c'est ? »

Philémon était sceptique quant à l'utilisation de la relique sacrée car le risque était trop grand mais s'il y avait eu un autre moyen, ni Philémon ni Baina ne l'auraient évoqué

« Votre Excellence, permettez-moi d'être le premier à vous dire......, que cette relique est extrêmement dangereuse. En supposant que Son excellence et la duchesse viennent à l’utilise, vous pourriez être tous les deux en sécurité, ou la vie de l'un d'entre vous sera en danger, ou que dans le pire des cas........ »

La voix de Philémon s'affaiblit un peu.

« Il est également possible que ...... vous soyez tous deux séparés de vos corps et de vos âmes »

Pas même une moitié de chance, mais plutôt une chance sur trois, dans le reste des cas l'un d'entre eux mourrait à coup sûr. Shuden fixa la relique sans répondre.

« Voyons comment vous l'utilisez »

Philémon soupira doucement mais il s'y attendait, en fait car une fois qu'il aurait compris qu'il existait un moyen, le duc de Garth s'y accrocherait, d'une manière ou d'une autre.

Mercil était un Grand Prêtre, et la littérature la plus précise et la plus complète qu'il pouvait consulter et mobiliser était, bien sûr, les anciens dossiers de recherche du Temple.

D'ailleurs, Mercil les fournissait abondamment à Ikas et en se basant sur les archives du Temple, Ikas réussit à combiner poisons et objets sacrés.

Baina et Philémon les connaissaient tous, tout comme leurs collègues grands prêtres donc avaient une idée plus précise que Julian avait pu découvrir de ce terrible travail.

Et surtout, comment le déchiffrer.

Les centaines d'objets sacrés avaient un point commun, tous étaient une réponse absolue à la puissance divine.

Les mauvaises actions commises par leur intermédiaire étaient toujours annulées par la puissance divine, car la puissance divine n’avait pas but à la souffrance mais le poison interférait avec cette vérité car aucun pouvoir divin ne pouvait éliminer le poison.

Finalement, les grands prêtres amenèrent Valia au cercueil et l'allongèrent et lorsqu'ils se rendirent compte qu'elle pouvait s'allonger, ils versèrent immédiatement de l'eau bénite sur elle et y ajoutèrent une généreuse quantité de pouvoir divin.

Baina et Philémon avaient raison. La force sacrée émanant du cercueil sacré répondait à l'âme de Valia, bien que lentement, mais cela ne pouvait suffire car le pouvoir sacré ne ferait que ralentir la propagation du poison dans son âme mais ne la guérirait pas.

Il ne restait donc qu'une seule solution.

Envelopper son âme dans la puissance divine, avant que le poison ne puisse la pénétrer.

Les deux grands prêtres décidèrent donc de sortir la sainte relique.

« Votre Excellence, cette sainte relique vous permettra de voyager dans le temps à travers les souvenirs de la duchesse. Elle ne remonte pas le temps physique, mais elle agit sur le temps de l'âme »

« C’est une autre relique sacrée qui entrait en résonance avec l'âme, la flamme ne peut pas modifier l'histoire qui s'est déjà déroulée mais le temps dans lequel vous entrerez ne s’est pas réellement passé, c’est plutôt la mémoire du porteur de la flamme »

« Notre plan est d'imprégner l'âme de la duchesse d'une puissance sacrée pendant que vous êtes dans le passé, afin qu'elle soit imperméable au poison de Mercil »

C'était comme dire que si l'on pré-huilait quelque chose pour l’empecher de se mouiller dans le futur

C'était logique.

« Mais......, ce n'est que la solution la plus prometteuse, et elle pourrait même échouer.

Non seulement l'un de vous deux pourrait mourir, mais même si votre Excellence dit que vous vous en sortirez vivants, vous pourriez ne pas réussir à placer le pouvoir divin sur l'âme de la duchesse »

« Ainsi »

La voix qui sortit était un peu rude.

« Y a-t-il un autre moyen ? »

Philémon secoua lourdement la tête, c'était déjà un miracle qu'il trouva une telle contre-mesure au poison que Mercil avait secrètement étudié et créé car il n’existait réellement aucune solution

« Alors, faisons-le. Je n'ai pas l'intention de changer d'avis »

Face à une seule option, Shuden n'avait qu'un seul choix à faire.

Les préparatifs se déroulèrent rapidement. Le calice entier fut placé sur l'autel où une petite flamme brûlait par le couvercle ouvert.

« Comme vous pouvez le voir » dit le prêtre « cette relique sacrée est faite de flammes et ne peut donc pas être affectée par l'eau bénite »

Un objet sacré qui ne pouvait pas être infusé avec de la puissance divine par de l'eau bénite... Aussi difficile que cela puisse paraître, la quantité de puissance divine nécessaire était énorme demandant de brûler toute la puissance divine d'un grand prêtre.

Par chance, le Grand Temple contenait le pouvoir sacré d'un Grand Prêtre entier par la Marque de la Grand Prêtre que Baina avait prise à Mercil, ce petit collier qui contenait le pouvoir divin d'une Grand Prêtre.

L'ironie de l'utilisation du pouvoir sacré de Mercil pour sauver Valia ; l'expiation était l'expiation. Un tel coup du sort.

Il y avait même un autre paramètre.

« Si je n'avais pas béni la duchesse alors....... »

Une bénédiction d'un autre genre, mais une bénédiction tout de même, grâce à la forte insistance de Mercil mais sans cette bénédiction, Valia aurait été consumée par le poison ainsi c'était en grande partie grâce à cette bénédiction qu'elle put survivre jusqu'au Grand Sanctuaire

« Votre Excellence, j'ai un dernier mot à dire »

Baina, qui n'avait cessé d'utiliser son pouvoir sacré, prit la parole d'une voix fatiguée, mais sûre d'elle.

« Cet objet sacré est littéralement une flamme, qui brûle l'âme de ceux qui l'utilisent petit à petit. S'il brûlait douloureusement, on s'en rendrait compte, mais comme il s'agit d'une flamme apaisante, on est progressivement enveloppé par sa chaleur, et on oublie peu à peu ce que l'on fait ici »

« Vous devenez revenir avant que cela n'arrive » dit-elle. Shuden acquiesça. Pendant ce temps, les préparatifs se terminèrente. Philémon se prépara à utiliser son pouvoir divin et prit la parole.

« Je pense que Son Excellence reviendra à l'époque où la duchesse n'était pas encore bénie par moi et où il n'y avait pas la moindre trace de pouvoir divin »

Valia n'avait aucun document officiel attestant qu'elle avait reçu des pouvoirs divins et toute guérison effectuée à l'aide d'un pouvoir divin s'évaporerait rapidement de son corps car seules les bénédictions étaient éternelles et la bénédiction de Philémon était la première et la dernière enregistrée sur le corps de Valia.

« Avant qu’elle ne vienne dans l'Empire du Gel »

Shuden regarda à nouveau Valia, pensant - jusqu'à ce matin - que ses yeux gris argentés perdaient de leur poésie.

Même dans son sommeil, il ne pouvait détacher son regard et il en serait probablement ainsi pour toujours.

Les flammes commencèrent à brûler.

*********************************

La flamme s'était éteinte.

Il lui fallut un moment pour reprendre conscience.

Sa tête lui faisait mal, comme s'il avait été frappé par un objet contondant, Shuden fronça les sourcils, à peine capable d'ouvrir les yeux mais heureusement, le mal de tête qui l'assaillait s'estompa rapidement.

Shuden ouvrit enfin les yeux pour voir n spectacle qu'il n'avait jamais vu auparavant s'offrit à lui.

Où suis-je ?

Où est Valia ? Shuden se retourna et se leva, mais quelque chose ne tournait pas rond mais avant qu'il ne puy comprendre la nature de cette étrangeté, il sentit un mouvement derrière lui.

Shuden se retourna.

« ....... »

Une petite fille le regardait fixement.

Ses cheveux noirs, à moitié attachés, avaient un soupçon de bleu, des yeux gris argentés aussi clairs que l'aube, et des joues d'enfant. Elle était beaucoup plus petite que la fille dont il se souvenait, mais malgré tout.

Valia.

Shuden, sa femme. Pourquoi a-t-elle l'air si petite, si jeune ? Le corps de Suden réagit à la question.

Valia était là, le regardant avec des yeux ouverts. Toutes les questions et les pensées s'effacèrent comme des mensonges. Son cœur se sentit comme réduit en cendres, puis il se remplit en un instant.

En un instant, Shuden attira Valia dans ses bras.

La chaleur du corps, les battements familiers, tout cela semblait irréel ; ce fut à ce moment-là, après un moment de silence, Valia ouvrit la bouche.

« Tu sais, tu as un problème à la tête ? »

Il crut avoir mal entendu.

« ......um ? »

« Vous allez être emmenée par la police de la capitale »

Sur ce, Valia repoussa Shuden avec une telle facilité qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas utilisé sa force habituelle

C'était vrai, leur différence était trop flagrante, Shuden baissa les yeux sur ses mains, au cas où. Pourquoi étaient-elles si petites ?

Il avait tellement de questions en tête en relevant les yeux vers Valia, un peu confus.

« ....... »

Valia la regardait comme une enfant folle, un regard qu'elle n'avait jamais reçu de sa vie.

Soudain, Shuden réalisa que Valia ne la connaissait pas ou qu'il avait été transportée à une époque où elle était très jeune.

« Tu as dit que c'était comme si les dieux t'avaient ramenée dans le passé »

Il se souvenait encore des paroles de Valia, de la façon dont elle était morte et s'était réveillée à treize ans.

Elle semblait avoir exactement le même âge maintenant, alors il lui demanda quel âge elle avait et elle répondit qu'elle avait douze ans. Le pouvoir divin était le pouvoir des dieux, et de ce fait, le premier pouvoir divin utilisé sur Valia n'était pas celui de Philémon, mais celui des dieux eux-mêmes.

Shuden en conclut que Valia était retournée à une époque antérieure à son retour du passé.

« ......Pourquoi me suis-tu toujours ? »

Cette question mit Shuden dans l'embarras immédiatement, s'arrêtant un instant à la question de Valia, il répondit lentement.

« Je n'ai pas de maison »

« ....... »

« Prêtez-moi un lit pour quelques jours et je partirai »

« ...... Vraiment ? »

Valia, 12 ans, sans aucun souvenir de son passé, était si naïve; elle n'était qu'une enfant de son âge.

Shuden n'était jamais allé chez Valia auparavant, il savait que ses parents étaient morts quand elle était enfant et était censée être avec le vieux mercenaire qui l'avait élevée.

« Valia ! »

Il n'y avait pas de mercenaire, mais une servante mais le problème, était que la servante était trop gâtée, en quelques mots suffirent pour montrer à quel point elle méprisait la jeune Valia, dont les parents étaient morts.

Lorsque Valia s'était ouverte à Shuden sur son passé, elle ne donna pas beaucoup de détails sur la bonne. La colère monta en lui lorsqu'il réalisa que la misère qu'elle avait pris soin de lui raconter avait largement minimiser

« Valia »

« Quoi ? »

Shuden ouvrit la bouche, sachant que si la servante restait plus longtemps, il serait en train d’enterrer le corps de cette dernière

« Je pense que nous devrions mettre cette servante à la porte »

« La mettre dehors ? »

« Oui »

Valia eut l'air troublé pendant un moment car la servante, qui était censée être impolie par nature, s'effrayait devant Shuden, se montrant si vulnérable face à l'attitude autoritaire du noble.

« Mmm, mais Shuden »

La jeune Valia n'appela jamais Shuden par son surnom ; peut-être aurait-il dû mentir et se faire appeler 'Shu' dès le début.

Hésitante, Valia tordit ses petites mains ; elle avait une raison très importante de ne pas renvoyer la servante.

« Moi. Je ne cuisine pas bien, ni beaucoup....... »

« ....... »

Il se souvint soudain souvenu des biscuits que Valia avait préparées en secret, ayant échoué de façon spectaculaire, les avait fait emporter par son employé mais cela avait été découvert par Shuden.

Il réfléchit pendant un moment, puis dit.

« Si tu veux bien, je vais te les préparer »

« Vous savez cuisiner ? »

« ......En quelque sorte »

Ses yeux gris argentés scintillent.

« Alors pouvez-vous faire un ragoût ? J'aime le ragoût à la crème »

Attiré par le scintillement de ses yeux, Shuden remua le ragoût.

Comme la plupart des humains, Valia avait une personnalité très différente lorsqu'elle était plus jeune et pour être honnête, c'était plutôt amusant de voir une facette d'elle qu’il ne connaissait pas auparavant.

Quoi qu'il en soit, Shuden était un meilleur cuisinier qu’il ne l’imaginait, il l’avait déjà cuisine quand il était enfant et, rétrospectivement, il se rappela qu’il l'avait fait plusieurs fois dans l'armée car dans un endroit où les choses changeaient plus vite que jamais, c'était parfois nécessaire.

« Shuden »

Heureusement, Valia mangea bien ayant l'air d'aimer son ragoût.

« Je pense que tu seras aimé par ta femme quand tu te marieras »

Shuden se retint de rire. Ma femme, c'est toi.

« On peut être aimé parce qu'on est un bon cuisinier ? »

« Oui. Je veux que mon mari soit un bon cuisinier. N'est-ce pas ? »

« Eh bien, je ne sais pas. Je pense que j'aimerais ma femme même si elle ne savait pas du tout cuisiner »

« Eh bien, tu es douée pour ça, alors je suppose que ça ne pose pas de problème »

Valia sourit ironiquement en disant cela. D'une manière ou d'une autre, ce sourire ne quittait jamais son visage. Shuden se frotta le menton, souhaitant pouvoir embrasser ces

joues. Valia était plus forte qu'il ne le pensait et s'il faisait quoi que ce soit de mal, il serait jeté hors de la maison.

Qu'est-ce qu'il faut faire ?

S’il pouvait la revoir les yeux ouverts, il pourrais la tenir dans ses bras toute la journée, il pourrait enfouir ses lèvres sur son front et sentir son cœur battre toute la journée.

Mais comme c'était le cas maintenant, .......

Shuden fixa le plafond sombre, allongé sur le lit de la chambre d'amis sachant que ce n'était pas le présent, mais la mémoire de Valia.

En fait, elle ne se souvenait probablement pas du tout de ce moment passé avec lui.

C'était peut-être pour cela que tout cela ressemblait à un rêve.

Le rêve d'une époque de paix.

Elle ne savait pas si elle se réveillerait morte ou non. Devait-elle être aussi agitée ?

« Shuden. Sais-tu faire des biscuits ? »

« Des biscuits ? ...... Je n'ai jamais rien fait de tel »

Valia fronça les sourcils et Shuden répondit qu'il allait les faire cuire tout de suite mais les biscuits étaient bien plus difficiles à faire qu'un ragoût à la crème.

Shuden n'avait jamais eu de dent sucrée dans sa vie, la seule fois où il en avait eu une c'était quand Valia et lui prenaient le thé, alors c'était un défi de faire quelque chose qu'il n'avait pas goûté assez souvent.

Ce qui était surprenant, c'était de voir à quel point elle les appréciait.

Shuden gloussa doucement en regardant Valia manger les biscuits, s'il avait su que les choses se passeraient ainsi, il aurait dû lui préparer des biscuits au lieu de lui donner une fourrure

« Shuden, pourquoi continues-tu à me regarder ? »

« Je regarde, c'est tout »

Valia secoua la tête, puis replongea son regard dans son livre. Une soirée tranquille, un moment de détente et à l'heure du thé, Valia buvait du lait mélangé à du miel.

Elle était encore trop jeune pour boire des tisanes amères et astringentes préférant son thé au lait en grignotant les friandises que Shuden avait préparées pour elle, des goûts de son age

Ce ne fut que lorsque Valia lui dit d'arrêter de la regarder que Shuden se força à détourner le regard. C'était si, si ridiculement paisible.

Si paisible.

Le lendemain arriva.

Valia était sortie, ne laissant qu'un mot derrière elle, qu’elle partait acheter les ingrédients pour un gâteau et le faire cuire, au point que Shuden commençait à se demander si elle n'était qu'une enfant qui avait un penchant pour les sucreries, ou si elle aimait vraiment les sucreries préparées par Shuden lui-même.

Shuden s'affaissa à la table, attendant Valia dans le maison devenue silencieuse Baina avait raison.

Il ne devait pas trop s'attarder sur les souvenirs au risque d’oublier la réalité.

Au début, il n'avait pas compris le conseil ; il était tellement conscient que cet endroit n'était qu'un souvenir, et pourtant il était là si paisible et si aimant pour la petite Valia avec ces yeux gris-argentés lui avaient tellement manqué.

Si seulement c'était une illusion, si seulement c'était son vrai passé, c'était un problème.

Cela le dérangeait au plus haut point.

Shuden tapa des doigts sur la table. Il n'avait aucun moyen de savoir si le pouvoir sacré avait été correctement placé sur l'âme de Valia ; il n'était pas prêtre, et ce serait Philémon et Baina qui s'en chargeraient.

Ils pourraient réussir mais ils ne le sauraient que lorsque Shuden ouvrirait les yeux.

Quoi qu'il en soit, l'objet sacré devait être ranimé. Il devait essayer d'y retourner.

Sauf que le premier jour, la servante avait été trop effrontée pour laisser Valia dans cette situation, le lendemain, elle avait dit qu'elle voulait des biscuits, et aujourd'hui.......

Valia.

En pensant à elle, il la revit

Valia, toujours allongée dans son cercueil.

Cela semblait si réel, comme un rappel à l'ordre, si inattendu. L'idée qu'il devait repartir maintenant dominait l'esprit de Shuden comme une vérité.

C'était un signal de danger, un dernier avertissement.

Son corps savait instinctivement que s'il restait plus longtemps, il glisserait lentement mais sûrement dans cette zone de confort.

C'était presque comme si c'était une bonne chose que Valia soit sortie car si elle était restée, il n'y aurait pas eu de retour en arrière aujourd'hui.

Dès que Shuden eut les idées claires, il alluma l'objet sacré, qui s'enfonça dans son corps et commença à brûler sans la moindre braise.

Il fallut un certain temps pour que les flammes s'élevèrent parfaitement.

Ce fut à ce moment-là, comme à l'accoutumée, des gouttes de pluie commencèrent à ruisseler à l'extérieur de la fenêtre.

C'était une averse.

Un sourcil doré se fronça, Shuden n'avait jamais particulièrement blâmé la météo de sa vie car à moins d'être dans le feu de l'action, il n'y prêtait guère attention mais aujourd'hui, ce n’était plus la cas

Il faisait un soleil radieux et Valia n'avait pas pris de parapluie. Il se demanda si il ne devait pas revenir sur sa décision

L'idée que c'était peut-être la dernière fois qu'il la voyait s'accrochait à Shuden comme une ombre. Il n'avait jamais eu peur de la mort de sa vie, et maintenant, il se sentait désolé pour lui-même.

Avant qu'il ne s'en rende compte, Shuden avait attrapé son parapluie. Le bruit frais des gouttes d’eau résonna à ses oreilles lorsqu'il ouvrit la porte et sortit et Shuden se mit à marcher.

Elle avait dû aller au marché pour acheter des ingrédients pour les biscuits. La maison de Valia n'était pas très éloignée du marché, mais elle était bien indiquée en tant que capitale d'un royaume, et il n'était donc pas difficile de la trouver. Il bruinait, mais les gouttes de pluie étaient assez épaisses.

Les vendeurs s'empressaient de draper leurs marchandises, des passants se précipitaient pour attraper un parapluie et quelques parapluies étaient joyeusement déployés.

Des arbustes, des allées. Et des murs.

Les yeux rouges cherchaient une personne parmi tant d'autres.

Il courait depuis un certain temps.

C'était un après-midi bruineux en ce jeune jour.

Une chevelure sombre attira son regard comme un rêve

C'était Valia, qui s'abritait de la pluie sous un arbre feuillu, elle n'était pas seule, plusieurs personnes étaient avec elle mais elles étaient vite reparties avec ceux qui étaient venus les chercher avec des parapluies.

Shuden comprit soudain, pourquoi l'expression de Valia semblait étrangement différente de celle des autres. Certaines personnes avaient quelqu'un pour venir les chercher sous la pluie, d'autres non.

La jeune Valia était dans ce dernier cas.

Ses yeux gris argentés, encore jeunes, clignotaient vers le ciel, son petit corps s'appuyait contre un arbre tout comme au manoir des Garth.

Valia n'avait jamais semblé aussi seule à l'époque.

Pourquoi était-ce différent maintenant, était-ce parce qu'elle était encore une enfant ?

Shuden s'approcha.

« Valia »

Ses épaules rondes se contractèrent légèrement tournant ses yeux gris vers lui

« Shuden ? »

« Tu es trempée » dit Shuden en plaçant le parapluie au-dessus d’elle.

Il regretta de ne pas avoir apporté une serviette sèche, Shuden enleva son manteau. Il était fin, mais il serait plus chaud que ses vêtements mouillés, le drapant sur les épaules de Valia.

Un petit corps trempé par la pluie s'y blottit.

Une température corporelle légère. Un pouls irrégulier. Shuden serra Valia dans ses bras, son visage enfoui dans ses mains.

Pendant ce temps, la sainte relique brûlait avec constance. Il avait fallu trop de temps pour la retrouver, se souvenant des risques mortelles dont les deux grands prêtres avaient parlé et dont ils s'étaient inquiétés tant de fois.

C'était peut-être la dernière fois.

Ses pas trébuchants se fondirent dans la chaleur de Valia comme un mensonge. La petite fille avoua d'une petite voix presque sanglotante.

« ......C'est la première fois que quelqu'un vient me chercher »

Si c'est la dernière fois, ça ne me dérange pas.

Ps de Ciriolla: la petite Valia est si choupi... mais sait déjà gérer le Shuden XD

Tome 5 – Chapitre 141 – Comment je t'ai rencontré

« Vous savez quoi ? »

Yeri se tripotait les mains. Tout semblait noyé dans une teinte blanche, dans ce lieu sacré, où il y avait des arbres et des fleurs et même des nuages qui flottaient, mais où le temps semblait étrangement figé.

« Vous le savez peut-être déjà, ......, mais les prêtres vous vénèrent aveuglément. Ils disent que vous pouvez tout faire »

Le dieu rit un peu, se sentant enhardi par ce rire Yeri demanda.

« Alors pourquoi dois-je faire tout ce chemin en arrière ? »

« Tu veux savoir pourquoi je ne te facilite pas la tâche ? »

« Oui....... »

Le dieu la regarda, son visage était identique à celui de Yeri mais c’était trop de ressemblance au point qu’elle avait l'impression de se regarder dans un miroir.

Parfois, les gens se posaient des questions. Avait-elle déjà vu Dieu en personne, et si oui, à quoi ressemblait-il ? Au contraire, les prêtres ne posaient pas ce genre de questions et certains nobles se les posaient en privé.

Personne ne pouvait y répondre et lorsqu'on leur répondait qu'il était impossible de répondre à la question parce qu'elle était blasphématoire, l'auteur de la question s'excusait rapidement et se retirait.

« Je ne contrôle pas le destin, et je ne suis pas le destin lui-même »

Tout comme le fait de tailler un pommier et de l'arroser au bon moment ne fait pas de lui le pommier lui-même.

« Mon message ne peut être transmis pleinement à l'homme, et je ne peux y demeurer moi-même »

C’était ainsi que les dieux prouvaient leur existence à travers leur pouvoir divin mais même ceux qui avaient reçu des pouvoirs divins ne pouvaient résister à la volonté des dieux, et c’était ainsi qu’étaient nées de nombreuses tragédies de l'histoire de l'humanité.

« Je vois ce que vous voulez dire »

Yeri acquiesça, l'air un peu maussade. Le dieu le regarda un moment, puis prit la parole.

« Tu devrais probablement y retourner aussi »

« Oui. J'ai hâte d'y retourner »

Yeri se leva d'un bond, impatiente, phénomène courant chez les humains vivants ; ils se sentaient étranger dans cet espace sacré et vouloir retourner dans le monde d'où ils venaient.

Le dieu s'immobilisa et leva sa main gauche où une flamme bleue apparu dans sa paume. Yeri ne savait pas ce qu'était cette flamme, personne ne le savait, tout comme le dieu avait effacé le souvenir de Getturd de l'esprit de Baina Seuls Dieu et un autre Messie savaient ce qu'était cette flamme qui était l'âme de Getturd pour laquelle le Messie avait prié ainsi l'objet sacré que Baina et Philémon avaient sorti ne brûlerait que l'âme de Getturd, la ramenant enfin à Dieu.

« Quand tu retourneras d'où tu viens, il y aura bien plus de 77 jours de passés »

« Hein ? Tant que ça ? Je me suis réveillée et j'étais ici...... ? »

« L'endroit où je suis et l'endroit où tu es sont très éloignés l'un de l'autre »

« Peu importe la distance qui sépare ....... »

Cela faisait plus de deux mois, et elle se demandait s'ils n'avaient pas déjà enterré son corps dans la terre, cette idée l’inquiètait.

« Est-ce que c'est la dernière fois que nous nous voyons ? »

« Pas avant que tu ne me reviennes à la fin de ta vie »

Secouant la tête, Ye Li demanda avec hésitation.

« Je vous ai laissé tomber pendant tout ce temps »

Elle en ressentit de la pitié.

« Puis-je vraiment être heureuse cette fois-ci ? Puis-je ne perdre personne ? »

Dieu ne répondit pas, se contentant de caresser la tête de Yeri. Le désir de cet enfant de

'ne perdre personne' était exceptionnellement fort, son premier souvenir était celui de la mort de sa famille, et son dernier souvenir était celui de sa propre mort.

« La vie humaine ne commence pas toujours au printemps. Parfois, l'hiver précède le printemps »

« ....... »

« Quand l'hiver passera, le printemps viendra »

Alors, pour une fois, soyez heureuse. Le dieu qui avait finalement pris l'âme du Messie en fuite sourit ainsi à la sainte

***********************************

Il faisait nuit.

Shuden ouvrit lentement les yeux rouges dans l'obscurité levant son regard vers le plafond solennel et orné se détachait du plafond en bois simple.

C'était la Grande Salle, Shuden s'en rendit compte rapidement puis il essaya de bouger ses mains alors qu'il était allongé, la sensation de vie passant maladroitement au bout de ses doigts.

Shuden fronça les sourcils et leva le haut du corps. Il était allongé dans un grand lit et d’après la disposition et la forme de la pièce, il semblait s'agir de ses anciens quartiers.

« Votre Excellence, vous allez bien, vous êtes réveillé ? »

Un prêtre assis à quelques pas du lit se redressa avec surprise, les yeux écarquillés et ronds.

« Oh, pour l'amour de Dieu, vous êtes debout maintenant ! Votre Excellence, duc de Garth, attendez un instant, je vais chercher la duchesse ! »

Tout en marmonnant, l'officier s'éloigna précipitamment, l'air très surpris ; si dans un palais impérial, cela aurait été un acte irrespectueux, mais il s'agissait du Grand Temple et il n'était pas un serviteur.

Le pire, c'était que Shuden ne se sentait pas réel, se demandant si c'était un effet secondaire de l'utilisation de l'objet sacré. Sa tête bourdonnait aussi un peu, pas aussi fort que lorsqu'il venait de tomber dans la mémoire de Valia, mais le mal de tête persistait comme un brouillard et en attendant que le mal de tête s'estompe, Shuden s'approcha du côté du lit.

Une théière et une tasse à thé s'y trouvaient, apportées par un prêtre. Le thé refroidi dégageait un arôme rafraîchissant qui lui remit les idées en place et après avoir bu une tasse, il eut un peu moins l'impression de flotter dans l'air.

Shuden posa sa tasse de thé ayant l'impression de se réveiller d'une mauvaise anesthésie qui avait complètement paralysé son corps mais il lui fallut un certain temps pour retrouver ses esprits. Shuden, qui avait le regard dans le vide, se leva d'un bond.

[Je vais chercher la duchesse !]

Les mots du prêtre lui revinrent comme une évidence.

La duchesse.

Il avait pu mal entendre, mal se souvenir. En ce moment, Shuden n'avait pas confiance en ses réactions et ses souvenirs

Alors même qu'il pensait cela.

Les pas de Shuden se dirigeaient déjà vers la porte.

Le prêtre avait réussi à fermer la porte derrière lui. La porte s'ouvrit avant qu'il ne puisse l'atteindre, et il se demanda si c'était Valia.

« Votre Excellence, pourquoi êtes-vous debout ? »

Le prêtre se leva d'un bond, sans crier gare.

Il devait être très malade, à en juger par la façon dont il sautait dans tous les sens, ou bien il dormait depuis longtemps.

Mais tout cela n'avait aucune importance pour Shuden voulant juste poser des questions sur la duchesse dont le prêtre avait parlé plus tôt.

Il pencha la tête sur le côté et dit.

« La duchesse, Son Excellence est réveillée ! »

« Il est debout ? »

La voix qui lui fit serrer le cœur un instant.

Il fut à peine plus rapide pour elle d'apparaître devant lui que pour Shuden d'ouvrir la porte d'un coup sec et son regard se fixa

Valia, vivante.

Son visage était un peu pâle, mais ses yeux étaient clairement ouverts, Valia le fixa avec une expression indescriptible.

« ....... »

Il se savait pas comment réagir, face à la personne qui nous avait tant manqué, toutes les pensées passaient avant la joie ou l'exaltation.

Je me demande si je rêve encore.

Si c'était un rêve, il préférerait qu'il ne se termine jamais, n'osant pas tendre la main pour la toucher, de peur qu'elle ne disparaisse comme une illusion au moment où il la toucherait, mais c'était plus fort que lui, même s'il se maudissait d'être aussi idiot ; Shuden ne put prononcer qu'un seul mot.

« ......Valia »

Comme ce nom était onirique, et comme il semblait réel, comme la seule vérité, Shuden tendit la main à Valia, qui tomba dans ses bras.

Un corps chaud contre lui avec Valia qui enroula ses bras autour de son cou, enfouissant sa joue contre sa poitrine pour sangloter. Ce soulagement de savoir qu'elle était en vie, il ignorait si cette émotion aveugle a un sens

Valia lui dit à travers ses larmes.

« Si vous utilisez encore cette chose sacrée, je jure que je ne le pardonnerai plus jamais »

Shuden rit malgré lui. Les mots de Valia semblaient effacer les restes d'anxiété et de peur mais ne savait pas trop pourquoi.

« Vous dites des choses effrayantes »

« Je ne plaisante pas....... »

Valia l'avait entendu de la bouche de Philémon, et elle le savait : utiliser l'orbe était la seule solution. Sinon, ils ne seraient jamais réunis.

Même si elle savait tout cela, ses yeux se remplirent de larmes, voulait lui dire de ne plus jamais utiliser un artefact aussi dangereux car tout comme Valia était plus cher à Shuden que sa vie elle-même, il l'était aussi. Elle aimait cet homme de tout mon cœur.

« Y a-t-il autre chose que vous puissiez me dire ? »

« ......autre chose ? »

Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue, et elle lui disait quelque chose qu'il n'avait jamais entendu auparavant même si tout ce que Valia disait était bon, mais il voulait entendre autre chose.

Par exemple, vous m'avez manqué et je ne souffre plus.

Valia regarda Shuden avec des yeux remplis de larmes. Il ne pensait pas qu'elle pleurait parce qu'elle était triste, mais il ne savait pas pourquoi, Shuden essuya doucement la joue de Valia.

« Voilà. Il y en a un. Oh »

Sa voix était larmoyante.

« Je t'aime, Shu »

Son cœur se brisa à cet aveu soudain, Shu ne savait pas encore à quel point il avait voulu le dire à Valia pendant qu'elle dormait.

Shuden se contenta d'enfouir ses lèvres dans les cheveux de Valia, en l’enfermant dans l’étreinte de ses bras.

Ps de Ciriolla : Coeur sur eux <3

Tome 5 – Chapitre 142 – Comment je t'ai rencontré

« Grand prêtre Philémon. Pensez-vous que la Sainte va rester là longtemps ? »

A la question de Valia, Philemon regarda le cercueil où dormait toujours Yeri dans le cercueil, mais son teint s'était nettement amélioré.

« Ne vous inquiétez pas trop. Duchesse. La Sainte se réveillera bien assez tôt »

« Mais....... »

Valia n'arrivait pas à effacer son expression inquiète car cela faisait plus de deux mois que Yeri était alitée.

Valia lui avait rendu visite tous les jours pendant son séjour dans le Grand Temple, et elle avait même essayé de dormir davantage, espérant que plus elle dormirait, plus vite Yeri se rétablirait mais après avoir dormi presque la moitié de la journée et n'ayant vu aucune différence, elle abandonna.

« Bon, je reviendrai vous voir plus tard »

« D'accord. A ce soir »

Valia se retourna et reprit le chemin qu'elle avait emprunté, en sortant du cœur de la grande salle, elle vit des dizaines de paladins, une garde impénétrable, cela devait peut-être un endroit aussi sûr que le palais impérial sur ce continent.

Une fois dehors, elle fut suivi par quatre autres paladins, chargés d'escorter Valia tous désignés par Philémon alors que même les membres de la famille royale qui visitaient le Grand Temple n’étaient pas escortés par des paladins.

« Dans la noble grande salle, j’étais escortée par quatre paladins » avait-elle dit en plaisantant à Shuden pensant que c'était un peu trop, mais il semblait penser que ce n'était pas assez.

Escortée par quatre paladins rigides et robustes. Valia fut accompagné jusqu'au jardin où seules les personnes autorisées pouvaient y pénétrer.

C'était là que se trouverait Shuden et aujourd'hui.......

Il y avait aussi Léo.

Un peu plus petit que Shuden, mais tout aussi beau, des cheveux noirs foncés et des yeux rouges comme ceux de Shuden. La dernière fois qu’elle l'avait vu, elle trouva qu'il ressemblait plus à un mercenaire sur un champ de bataille qu'à un chevalier, mais maintenant elle avait révisé son jugement

En fait, Valia avait vu Leo avant même de Shuden ne se soit réveillé

[Marquise de Garth ?]

Totalement surprise lorsqu’elle tomba sur Léo en train d'arpenter les couloirs du temple, coyant même se tromper de personnes

Léo avait l'air un peu surpris lui aussi.

[Oh, vous êtes une duchesse maintenant, n'est-ce pas ? J'espère que vous allez bien].

Dans le passé, elle se serait méfiée, sachant que Shuden n’aurait pas apprécier qu’elle se retrouve avec Leo, mais ce n’était plus le cas. Valia sourit à Léo, d’un sourire si doux que Léo était trop troublé pour demander des nouvelles de Shuden.

« Mmm....... »

Valia cligna des yeux.

« Vous n'avez toujours pas l'air d'humeur »

C'était vrai de loin, et ce qui était amusant, c'était que Shuden avait l'air toujours décontracté et détendu, tandis que Léo s'agitait et paraissait maussade Léo se mit à parler.

« Je ne sais pas combien de fois vous avez dit ça ! Je suis ici pour faire une prière »

« Vous priez ? »

Shuden relèva le coin de sa bouche.

« Je préfère croire à une blague sur une marmotte qui met du chocolat dans du papier d’aluminium »

Leo serra les dents.

« Le duc impérial ennoblit une blague, oui »

« Seulement parce que le vicomte continue de me mentir »

Léo se retint de justesse d'attraper Shuden par la peau du cou et de le secouer, ne pouvant plus compter combien de fois son humeur avait été mise à l'envers par ce visage suffisant ; finalement, Léo sortit la lettre de sa poitrine car il avait laissé l'enveloppe au manoir

« Bon sang, c'est toi qui m'as envoyé cette merde ! »

Leo lança la lettre vers lui, et Shuden l'attrapa sans difficulté, survolant la lettre bien pliée, il ne prit pas la peine de l'ouvrir car il ne l'avait pas écrite dans son état normal.

« Est-ce que je t'ai écrit pour te demander de venir ici en tant que remplaçant ? »

« Ce n'est pas ce qui est écrit ! »

« Mais ? »

« Bien que......, bon sang ! »

Léo finit par se lever de son siège « Vous êtes manifestement inquiet, vicomte Canut. »

dit Shuden le faisant sursauter.

La seule chose dont il devrait se préoccuper, était de savoir ce qu’il allait manger au prochain repas.

Je suis un fou !

Léo avait chevauché jusqu'à la distorsion de route, et le Grand Temple lui dit qu'ils ne pouvaient pas dire à un noble étranger où se trouve le Duc de Garth, se retrouvant à errer dans le Grand Temple comme s'il s'agissait d'une gigantesque forêt de rêves, pensant même à rentrer

Alors que Léo s'apprêtait à partir, Schuden dit.

« Pourquoi ne pas finir notre thé et partir ? Vicomte Canut. Ce ne serait pas rendre service à l'Orient que de manquer de respect à la bonne volonté de la Terre Sainte »

« Tu es ...... et tu racontes n'importe quoi »

Léo grommela, mais finit par se rasseoir. Outre le fait qu'il n'aimait pas la vue de Shuden Garth, il devait boire tout le thé que la grande prêtresse avait préparé pour lui, donc se força à oublier les piques de Shuden pour paraitre paisible.

Cela faisait plus d'un an maintenant, mais la guerre entre Gel et l'Alliance de l'Est avait étél'une des plus grandes guerres continentales de tous les temps.

La rencontre entre l'homme qui était le commandant en chef de l'Empire et l'homme qui était le premier commandant du royaume ne pouvait que rendre le Sanctuaire nerveux.

Philémon demanda carrément à Valia ce qu’il en était

J'ai plus rien à dire

Pourquoi le thé ne refroidit-il pas ?

Léo voulait l'avaler pour se lever, mais il était trop chaud pour être bu, remuant en vain sa tasse de thé.

******************************

Valia attendait à l'entrée du jardin.

Elle pensa d'abord à entrer et à se joindre à eux pour le thé mais au moment où elles’avança, Léo cria sur Shuden mais il était difficile d'entendre ce qu'il disait.

Valia n'était pas surprise par les cris de Léo ; elle se disait qu'il allait juste se disputer et que cela ne durerait pas longtemps.

Contrairement à Valia qui était en paix avec elle-même, les paladins qui l'escortaient réajustèrent rapidement leurs armes ; ils étaient très nerveux car une réunion qui aurait été dangereuse n'importe où sur le continent, et pas seulement en Terre Sainte, se déroulait au centre de la Grande Salle.

Même la situation semblait mauvaise car pour les paladins, Shuden et Leo étaient comme des braises au bord d'un incendie ; ils feraient tout pour séparer les deux hommes, quitte à se jeter sur eux, voulant empêcher la terrible perspective d'une guerre dans le Grand Temple

Un certain nombre de paladins se tenaient en cercle autour du jardin du temple, les yeux fixés sur cet endroit mais Valia n'avait aucune idée de ce qu'ils pensent, attendant juste que la voix de Léo s'éteigne.

Shuden et Leo se retournèrent aussitôt qu'elle approcha de la table à thé et comme les yeux rouges des deux hommes qui lui faisaient face se ressemblaient, elles seraient incapable de les détester

Un petit rire lui échappa.

À la vue de Valia, Shuden se leva d'un bond même si elle n’avait nulle besoin d'une escorte pour cette courte distance, il s'approcha et lui tendit la main. Léo se leva, même s'il se maudissait intérieurement ; la politesse était la politesse.

Une place était libre à la table de thé, s'asseyant, Valia regarda Léo avec un sourire.

« Je ne vous ai pas vu depuis trois jours, vicomte Canut. Je pensais que vous étiez déjà rentré »

« Oui....... »

« Il a dit qu'il retournait à l'Est après-demain »

La question s'adressait à Leo, mais la réponse fut donnée par Shuden. Léo n'arrivait pas à croire que ce salaud s'était soudainement adouci juste parce que sa femme s'était montrée.

« C'est dommage que vous partez déjà, j'espère qu'on se reverra »

« Oh, eh bien. Moi aussi »

« Ne pourriez-vous pas venir dans l'Empire du Gel de temps en temps ? Ce serait bien de faire une pause »

« Dans l'Empire de Gel ? La capitale est peut-être un peu trop tendue, mais je suis sûr que le domaine de Garth conviendrait »

« Le manoir serait plus accueillant. Il y a un champ avec des tournesols en fleurs, c'est très joli à la fin de l'été »

« Des tournesols ? Des tournesols. C'est bien, c'est aussi ma fleur préférée »

« C'était une question de politesse » pensa-t-il. Léo fixa sa tasse de thé qui s'amenuisait, répondant dans un flot de conscience puis, sans réfléchir, il leva les yeux.

« ......Quoi »

La panique fut de courte durée.

Les yeux gris argentés qui le fixaient étaient si chaleureux et le sourire qu'il arborait était si profond qu'il me rappela notre rencontre fortuite quelques jours plus tôt.

Elle souriait si gentiment qu’il s’était sentie un peu nerveux le faisant fuir

« Est-ce qu'il lui a dit que j’étais son frère ? » se demanda-t-il Leo jeta un coup d'œil à Shuden, juste au cas où, mais il écarta rapidement cette hypothèse.

Pour la première fois, le visage décontracté et ennuyé de Shuden s'était fissuré, pas ouvertement mécontent, mais il était de mauvaise humeur.

Léo, quant à lui, était de bien meilleure humeur bien que perplexe.

« Vous aviez tracé une ligne claire lorsque nous nous sommes rencontrés au palais Gel »

C'était la duchesse de Garth, avec son sourire cérémonieux et son attitude formelle.

Comment a-t-elle pu changer d'avis pour l'inviter au domaine, ne serait-ce que verbalement ? Léo se creusa les méninges pendant le reste de l'heure du thé, mais il ne put résoudre la question qu'après avoir vidé sa tasse de thé.

Ps de Ciriolla : valia en pleine tentative de rapprochement des deux frères ♥

Tome 5 – Chapitre 143 – Comment je t'ai rencontré

Le soir même, Léo retourna précipitamment dans le Royaume de l'Est car Ludwigia lui avait envoyé une lettre le prévenant que s’il n'était pas rentré le lendemain, elle viendrait elle-même en Terre sainte. Ceci avait été rapporté par un chevalier subalterne parfaitement au courant que Léo ne pouvait pas quitter Ludwigia Shuden et Valia se préparaient également à retourner dans l'Empire du Gel, si Valia aimait le grand et vieux temple, mais pas Shuden, n’ayant vraiment pas l'intention de rester longtemps, même si le temple devenait plusieurs fois plus beau et plus ancien qu'il ne l'était maintenant.

Ce n'était pas pour une autre raison.

« Shu, c'est le Grand Temple, n'est-ce pas ? »

C'était pour ce seul détail que Valia continuait à la repousser, et devait se contenter d’être autorisé à une étreinte et un baiser sur la joue.

Valia s'enfouit dans les bras de Shuden, lisant, son dos contre sa poitrine, ses genoux appuyés, le livre reposant légèrement sur eux. Shuden enroula ses bras autour de sa taille, la serrant contre lui. C'était le seul contact qui lui ne posait pas de problème.

Et encore, c'était fugace, car dans un temple qui prônait la pureté comme une vertu importante, les relations charnelles étaient interdits, même pour les couples mariés et à l’heure du coucher, Shuden dut partir pour la chambre qui lui avait été attribuée, séparé de Valia

Ce n'était pas un endroit très agréable, voici la seule appréciation que Shuden avait de ce temple majestueux.

« Shu » dit Valia en levant les yeux de son livre.

« J'ai une question »

Valia pencha la tête et posa son menton sur l'épaule de Shuden.

« Le grand prêtre Philémon m'a dit que vous êtes allée dans mes anciens souvenirs, que vous m'aviez rencontrée juste avant que je ne parte pour l'Empire........ Est-ce vrai ? »

Philémon lui a raconté cela ? Shuden se demanda soudain à quoi Valia aurait ressemblé à cette période, ce qu'elle aurait dit mais en fait, il s'interrogeait sur toute son histoire et évolution, mais il répondit

« Je vous ai rencontré quand vous étiez plus jeune que ça »

« Quand j’étais plus jeune ? »

« Je vous ai demandé, et vous avez répondu que vous aviez douze ans »

« Douze ans....... »

Valia était interloquée, Shuden lui sourit doucement alors qu'elle semblait réfléchir à quelque chose.

« Vous ne vous en souviens peut-être pas, mais vous m'avez demandé de vous préparer un ragoût à la crème »

« Un ragoût à la crème ? »

Valia plissa les yeux, se demandant soudain si Shuden n'avait pas possédé le corps de Karl pour venir la voir.

« Et puis vous m'avez demandé de lui faire des biscuits »

« Quoi ? »

« Vous vouliez me chasser de la maison quand j’ai répondu que je n’avais fait de genre de choses »

« .....moi ? vous ? »

« Je n'avais aucune relation dans son royaume. J'allais me retrouver à la rue »

« Sans domicile fixe...... ? »

Valia se redressa, réellement perplexe en regardant Shuden. Son elle de douze ans était-elle vraiment si méchante ? Le mettre à la porte parce qu'il ne lui avait pas préparé de biscuit ?

Ses yeux gris argentés confus montrait bien ce qu'elle pensait.

« Est-ce que j'ai vraiment fait ça ?'

Shuden, qui s'était retenu de rire pendant tout ce temps, baissa finalement la tête et éclata de rire. Abasourdie, Valia comprit rapidement qu'il plaisantait.

« Vraiment, vous...... »

Les yeux de Valia s'écarquillèrent un instant et elle se renfrogna. La main de Shuden avait attiré son attention qui, malgré son sourire espiègle, ne pouvait pas rester loin d'elle.

Valia se mit à genoux, ses cuisses et son dos se redressant, se retrouvant un plus haute que Shuden, elle se rapprocha de lui à genoux, Valia l'appela à voix basse.

« Shu »

Sa voix était étrangement séduisante. Valia souleva même le menton de Shuden du bout des doigts puis pencha la tête vers le visage dont la beauté était momentanément troublante avec ses cheveux noirs, teintés de bleu, tombant en cascade de ses épaules.

L'espace d'un instant, il se raidit légèrement face à ce baiser inattendu.

Le baiser était d'une douceur étourdissante et hypnotique après tant de temps. Shuden lui prit la tête de sa main, profitant de ce baiser initié par Valia, mais avant qu'elle ne s'en rende compte, il la repoussa

Son autre main commença à parcourir le corps de Valia, lui prenant sa cheville, puis son mollet, et enfin sa cuisse ; ses paumes fermes caressèrent la chair douce, s'enfonçant progressivement plus loin

La bouche de Valia s'ouvrit légèrement

Un petit espace se créa entre ses lèvres. Les yeux rouges fermés s'ouvrirent lentement, reflétant pleinement Valia mais avant qu'il eut le temps de stabiliser sa respiration, elle le repoussa alors qu'il tentait à nouveau de pencher la tête. Ce fut un instant.

« ....... »

Valia avait clairement un talent particulier pour déconcerter Shuden. Non, n'était-elle pas presque la seule à avoir un tel talent ?

Elle secoua même la tête, le forçant à retirer sa main de l'arrière de ma tête. L'autre main sur ma cuisse était un bonus.

Pendant un instant, l'homme qui avait été écarté par sa femme se sentit un peu mal à l'aise.

« ......Valia ? »

« Shu »

La voix enjouée était revenue.

« Ne te moque plus de moi à l'avenir »

Il n'avait jamais eu un retour de bâton de sa vie, et elle sut immédiatement que Shu ne ferait plus de telles plaisanteries.

Restant calme, elle se retourna pour se réinstaller dans ses bras Son corps doux se pressait contre le sien, mais elle refusait tout autre contact. C'était trop dur pour une plaisanterie. C'était de la torture. Shuden avait l'impression de brûler et de mourir.

« Madame »

« Oui »

« C’est un peu trop, vous ne trouvez pas ? »

C'était la première fois qu’il l'embrassait depuis longtemps, Valia appuya sa tête sur l'épaule de Shuden et cligna des yeux.

« C'est vous qui m'avez taquiné en premier »

« ....... »

Shuden ne savait plus où donner de la tête car peu importe le nombre de fois qu'il demanda, Valia ne bougea pas, reprennat le livre qu'elle avait mis de côté, disant qu'elle devait le finir.

Shuden dut finalement se contenter de l'étreindre par derrière.

Pendant un moment, on n'entendit plus que le bruit des pages tournées. Les yeux de Shuden étaient attirés par le livre que Valia feuilletait, mais son esprit était ailleurs, réfléchissant pour savoir à quelle vitesse ils pourraient retourner au manoir en utilisant la distorsion routière de la Terre Sainte.

S'il avait su ce qui allait se passer, il serait parti plus tôt dans la soirée, mais Valia avait insisté pour aller voir la sainte le lendemain matin, avant qu'ils ne partent, insistant pour la revoir.

« Shu »

Valia arrêta de feuilleter son livre et l'appela.

« Vous connaissez le Vicomte Leo Canut, n'est-ce pas ? »

« Hmm ? »

« Pourquoi cette mention soudaine de Léo ? »

« Vous semblez être très proches, et vous et le vicomte Canut avez beaucoup de choses en commun » dit Valia.

Sa voix était légère, Shuden ne l'avait pas remarqué, ne se rendant pas compte du temps qu'il avait fallu à Valia pour en parler alors il se contenta de répondre avec nonchalance.

« C'est quelque chose que Leo Canut aurait été furieux d'entendre »

« Vraiment ? »

Un sourire se dessina aux coins de la bouche de Valia, Shuden ne le vit pas, car elle avait la tête légèrement inclinée vers son livre mais cela attisa sa curiosité.

« Est-ce que je ressemble au Vicomte Canut ? »

« Oui. Vous vous ressemblez »

« Où est la ressemblance, je ne vois pas »

Il n'avait pas beaucoup entendu parler de ressemblance physique, même dans son enfance alors qu’ils vivaient encore ensemble comme des frères car la seule chose qu’ils avaient en commun était leurs yeux rouges, mais les gens possédant des yeux de la même couleur se trouvaient partout sur le continent.

En dehors du fait que les yeux rouges étaient très rares.

« Hmm....... »

Valia referma son livre et regarda Shuden.

« D'abord, vous semblez tous les deux beaucoup aimer votre petit frère »

« ......petit frère ? »

Ce qu'elle entendait par 'petit frère' disparu soudainement car avant que Shuden n'ait pu comprendre, Valia continua doucement

« Oui, Eden »

Pendant un instant, Shuden se demanda s'il rêvait car jamais il n'aurait pensé que ce nom sortirait de la bouche de Valia.

Eden.

Le frère décédé de Shuden, qui techniquement, le petit garçon qui était mort à cause de lui.

Les yeux rouges fixaient Valia, durement ; Shuden était confus…Comment Valia pouvait-elle savoir pour Eden, qui était déjà mort depuis longtemps ?

Il n'y avait que quelques personnes sur tout le continent qui se souvenaient d'Eden car à part Shuden, Leo était le seul vu que les autres avaient été empoisonnés et étaient redevenu poussière depuis longtemps.

« .....Léo vous a dit ça ? » demanda Shuden mais Valia secoua la tête.

« Je ne suis pas si proche du Vicomte Canut »

Valia n'avait jamais entendu Leo parler d'Eden n'étant pas en position d'avoir une telle conversation.

Elle posa le livre avant même de s'en rendre compte, Valia se tourna sur son siège et fit face à Shuden.

« Shu, quand vous avez utilisé la sainte relique.. »

Shuden rencontrait Valia, âgée de douze ans. Où était la Valia inconsciente ?

Le saint qui ne pouvait pas se lever affronter Dieu, et qu'un garçon aux yeux rouges tenait un parapluie au dessus d’une fille aux yeux gris argentés.

La sainte relique alimenta l'âme du Messie, accordant trop de miracles à Shuden et Valia. Elle se perdit dans un autre souvenir dans l'enfance de Shuden.

« Au début, j'ai cru que c'était un rêve, sinon vous n'auriez pas eu l'air si jeune. J'étais si curieuse que je n'ai rien demandé et j'ai continué à vous suivre....... »

Ce ne fut que lorsqu'elle tomba violemment dans un champ de tournesols que Valia comprit que ce n'était pas un rêve car ses genoux lui faisaient tellement mal sur la terre.

[Heh, si vous ressentez la douleur, ce n'est certainement pas un rêve, Duchesse. Il semble que la Duchesse ait glissé dans la mémoire de Son Excellence, les saintes reliques sont véritablement bien mystérieuse à la grâce de Dieu].

Puisque Shuden était entré dans la mémoire de Valia, elle avait dû faire de même.

Lorsque Valia demanda si une telle chose était possible, Philémon répondit que bien sûr, elle l'était. Les reliques sacrées étaient de petits miracles de forme qui défiaient toute explication rationnelle.

« Avez-vous vu Eden à ce moment-là ? »

« Oui. J'ai aussi vu le Vicomte Leo Canut à l'époque, et il était à peu près le même qu'aujourd'hui, mais Eden était particulièrement charmant ; il m'a demandé d'où je venais, et il avait une voix très douce »

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Valia lorsqu'elle parlait d'Eden.

Sa voix était apaisante, mettant l'esprit de Shuden à l'aise.

Peut-être que Valia n'avait pas vu la fin d'Eden ; peut-être qu'elle avait juste passé un bon moment à jouer avec le petit garçon, ou peut-être qu'elle s'était fait des souvenirs spéciaux et qu'elle était partie heureuse.

« Eden était toujours particulièrement amical, je ne sais pas si c'est parce qu'il était le plus jeune ou si c'est dans sa nature »

« Eh bien, je pense que c'était sa nature. Il m'a même demandé de l'épouser »

« ......épouser ? »

L'histoire de Valia s’arrêta au moment où Shuden déclara qu’il avait reçu un gâteau d’un noble.

« Est-ce tout ? »

Comme Shuden l'avait désespérément souhaité

« Oui. Et puis, tout d'un coup, mon corps a semblé devenir étrangement transparent.......

»

Mais l'impatience est de courte durée car soudain, il regarda Valia, qui fit de même, se regardant sans mot dire pendant un moment.

Valia prit la parole en premier.

« Je ne pense pas que vous me croyez »

« Parce que vous n'êtes pas une très bon menteuse »

« ....... »

Son ton était plaisant, mais ses mots étaient sincères car quand on est amoureux de quelqu'un, toute notre attention se concentre sur ses expressions faciales, ses yeux et même sa respiration ainsi il n'était pas difficile pour Shuden de voir que la femme qu'il aimait était devenue tiste

Elle mentait….évidemment.

« .....Shu »

Valia appela Shuden d'une voix légèrement plus douce et avant qu'elle ne s’en rendit compte, elle avait ses bras autour de son cou. Pourquoi tes bras sont-ils si chauds dans une étreinte ?

« Quoi que j'aie vu, il n'y a qu'une seule chose que je veux vous dire »

Valia se souvint encore de l'expression du visage du jeune Shuden alors qu'il se tenait là, pensant qu'il était mort à cause de lui….. Non, il pensait qu'il l'avait tué.

Le jeune garçon, qui n'était pas encore capable de cacher ses émotions, l'avait tristement pensé, son dégoût de soi étant si évident.

« Vous n'avez rien fait de mal, vraiment, rien »

Cela lui avait brisé le cœur de revenir et de ne pas pouvoir lui dire ces mots. Combien elle voulait dire à Shuden éveillé qu'elle l'aimait alors Valia serra Shuden dans ses bras.

Il était plus grand qu'elle d'une tête, fort, dur, couvert de muscles. L'homme qui avait traversé les guerres, apportant à l'Empire du Gel un honneur qu'il n'aurait plus jamais.

Aujourd'hui, il n'était plus qu'un jeune Shuden, un garçon qui avait perdu son frère et qui se tenait là, pitoyable, incapable de pleurer.

« Je suis désolée d'avoir menti, je ne savais pas comment le dire, je n'arrêtais pas de penser à lui....... »

Si elle pouvais transmettre de l’affection grâce à ses mots, cela ressemblerait exactement à cela, comment pouvait-elle être si sincère dans chacun de ses mots, comment pouvait-il recevoir ce réconfort

Il vivait l'enfer depuis qu'il avait perdu Eden, et pourtant Eden lui avait dit de ne pas mourir.

Peut-être qu'Eden savait, pensa-t-il qu’un avenir où quelqu'un qui pourrait lui dire cela arriverait un jour

Avait-il enduré toutes ces années de misère pour la rencontrer ?

Sans mot dire, Shuden serra Valia dans ses bras.

« Mais, Shu »

Valia prit la parole, docilement dans les bras de Shuden.

« Est-ce que vous aimez vraiment cuisiner des biscuits et des ragoûts ? »

« Hmm »

Il y en eut quelques autres.

« Eh bien, il y aurait eu plus : tu es sorti seule, et il a soudainement plue Ses yeux gris argentés brillaient d'impatience. La soudaineté de la pluie m'intriguait et elle voulait en savoir plus sur l'histoire de Shuden.

Voyant qu'elle dressait les oreilles, il sourit

« Vous voulez l'entendre ? »

« Oui ! »

Shuden commença à passer son pouce sur les lèvres de Valia, un geste flagrant pour qu'elle l'embrasse si elle voulait l'entendre. D'une manière ou d'une autre, Valia devait donner un baiser à Shuden.

*******************************

Le temps où une flamme comme les violettes brûlait lentement l'âme.

« La prochaine fois, j'apporterai un parapluie »

La voix était différente, mais les mots avaient déjà été prononcés pour la même personne

En écoutant, Shuden ne pouvait que deviner. Pourquoi Valia disait cela, et pourquoi elle le faisait.

Valia n'était tout simplement pas habituée à cela, n’ayant jamais été habituée à recevoir de l'affection de qui que ce soit, comme une dette à payer. Ni quand elle était enfant, ni après son mariage.

Pendant ce temps, l'objet sacré continuait de brûler et à mesure que les flammes s'intensifiaient, la vision de Shuden se rétrécissait.

Le monde restait le même, et Valia aussi, sauf que les bords s'étaient enflammés et étaient devenus noirs, le bord semblait se consumer lentement.

« Valia »

Shuden parla dans le monde qui rétrécissait.

« Vous n'avez pas besoin de venir me chercher »

La pluie tombait toujours et les yeux gris argentés qu'elle devait laisser derrière elle, elle les regarda d'un air un peu confus.

« Pourquoi ? vous ne voulez pas que je vienne vous chercher ? »

Shuden sourit, comment ne pouvait-il ne pas aimer cela

« Certainement pas »

« Vraiment ? Eh bien......, que puis-je faire pour vous alors ? »

« Je ne sais pas »

Il avait pensé tout à l'heure que cela ne le dérangerait pas si c'était la dernière fois qu’ils se parlaient

Mais il changea d’avis au moment où il entendit les mots de Valia, il réalisa quelque chose, ne sachant pas si c'était de l'illumination ou de l'égoïsme mais une seule chose était sûre ; Shuden devait retourner aux côtés de Valia, vivant.

« Valia »

Il voulait lui dire, même si c'était dans un rêve qui se dissiperait rapidement, dont vous ne vous souviendriez pas, que ce temps lui-même n'existait pas vraiment.

« Parce que tout le reste va bien »

Tout ce que vous avez à faire est d’ouvrir les yeux et de me regarder, jamais il n’aurait penser être si désespéré, Shuden fixa la jeune Valia

« J'ai juste besoin que vous restez à mes côtés »

« ..... Hein ? Hein. D’accord »

« Cela me suffira »

L’expression de la jeune Valia montrait clairement qu’il demandait quelque chose sans aucune importance, Shuden sourit légèrement

« Au revoir »

C'était la fin de la journée pluvieuse.

Ps de Ciriolla: ce couple.... c'est juste ♥♥♥♥... tellement de douceur et de bienveillance entre eux

Tome 5 – Chapitre 144 – Enfin à toi

C'était un après-midi doux et ensoleillé.

La capitale de l'empire Gel abritait le seul palais impérial du continent ainsi que d’innombrables demeures nobles.

Un flot constant de carrosses et de personnes allait et venait depuis le grand axe routier situé sur l'un des côtés de la capitale, le spectacle était permanent Ce ne fut qu'un peu plus tard qu'un carrosse attira mon attention. L'attelage noir, tiré par quatre chevaux, était orné d'un blason, un emblème orné que n'importe quel noble de l'empire Gel reconnaîtrait.

C'était le carrosse du duc de Garth.

**********************

« Votre Majesté, le duc de Garth vient d'arriver »

L'empereur, qui attendait depuis un moment, sourit.

« Faites-le entrer »

« Oui »

Dès que l'empereur en donna l'ordre, le serviteur alla chercher Shuden et un court instant plus tard, la porte du royaume s'ouvrit.

« Salutations à l'empereur »

« Levez-vous »

« Son Altesse Impériale »

L'empereur ouvrit la bouche pour parler dès que Shuden fut assis.

« Duc Garth. Depuis combien de temps ne vous avons-nous pas vu ? »

Cela faisait une semaine tout au plus mais l'empereur ne put s'empêcher de demander : comment vont le duc et la duchesse de Garth, après avoir été soudainement poignardée à mort puis emmenée en Terre sainte ?

« Comment va la duchesse, ce n’est pas trop dur ? »

« Elle va bien »

« Quelle chance »

Il avait déjà appris par la lettre que Valia allait bien, mais c'était différent de l'entendre de la bouche de Shuden lui-même.

Il l'avait déjà informée sur Ikas et son implication mais n'avait pas mentionné le poison, l'histoire de Mercil était suffisante avec la fin de la répression de la rébellion à laquelle Mercil avait participé donc Shuden était le principal responsable des actions pour le rétablissement de l’ordre ainsi l'Empereur était convaincu que ceux qui avaient été aidés et financés par Mercil pouvaient avoir de la rancune.

« Et Ikas Ian » dit l'empereur « il a été livré aux chevaliers du duc »

« Je suis reconnaissant de la faveur de Sa Majesté »

« Quoi ? Votre femme a été blessée, c’est donc à juste titre »

Ikas avait été transporté du palais aux cachots du manoir Garth quelques heures plus tôt donc cela signifiait également que, quoi qu'il arrivait à Ikas, l'empereur ne serait pas impliqué.

En fait, l'empereur s'était montré très conciliant avec Shuden. Le prince du royaume d'Abel avait même été soumis à une sorte de torture pour son implication mais celui-ci s’était contenté de dire qu'il ne savait pas, cela ne servit à rien.

Ikas, le vrai coupable, était toujours en vie et en bonne santé, il fut interrogé, mais pas torturé. Shuden avait envoyé un assistant pour demander qu'Ikas soit maintenu en isolement, et l'empereur n'avait d'autre choix que d'accéder à cette demande.

Sachant cela, Shuden se rendit tranquillement au palais, autrement, il aurait utilisé n'importe quel prétexte pour se rendre directement au manoir avec Valia.

« J'ai déposé une plainte officielle auprès du Saint-Office, car vous êtes associé au prêtre excommunié Mercil »

Sinon, il ne serait pas assis ici à écouter l'histoire de l'empereur.

« Ont-ils répondu ? »

« Ils envoient un émissaire dans trois jours »

L'empereur n'était pas content car Valia était désormais la femme noble la plus haut placée de l'Empire de Gel donc comment pouvait-elle être blessée par un prêtre excommunié ? De plus, l'endroit était le palais impérial, et en plein soirée avec la venue des princes et princesses du monde entier.

L'honneur de la famille impériale était en jeu donc pour éviter que les rumeurs ne se répandirent, l'empereur lui-même s'occupa de l'affaire, si bien que moins d'une dizaine de personnes étaient au courant de l'incident mais la résolution de l’enquête et

mécontentement de l'empereur étaient deux choses bien différentes car les actions d'Ikas pourraient être considérées comme un défi à l'autorité de l'empereur.

L'empereur était déterminé. Cette fois, il remettrait les pendules à l'heure et pour être honnête, il y avait un soupçon de colère dans l'air.

En effet, le royaume d'Abel avait vu des émissaires entrer et sortir quotidiennement du palais impérial de Gel, qui se recroquevillèrent devant la colère de l'empereur et bien entendu, la Terre Sainte vivrait une situation similaire.

En temps normal, Shuden l'aurait considéré comme sans importance.

Mais cela lui rappelait Philémon et Baina, devenus presque des cadavres, ayant épuisé leur pouvoir divin au point de frôler la mort

Shuden hésita un instant, puis prit une décision car après tout, il avait dû faire ça pour sauver Valia, alors autant lui faire plaisir quand nous arriverons à l'Empire.

Tome 5 – Chapitre 145 – Enfin à toi

Alors que Shuden était coincé par l’empereur, Valia se promenait sereinement dans les jardins du manoir, Sean à ses côtés n’ayant qu'une seule mission ; escorter et protéger Valia.

« Madame »

Sean ouvrit prudemment la bouche et cela représentait un pas monumental pour un homme qui s'en était toujours tenu à sa mission.

« Pardonnez-moi de vous le demander, mais êtes-vous sûr que vous allez bien ? »

Valia répondit tranquillement

« Bien sûr »

« ....... »

Il n'était pas fréquent que le stoïque Sean soit laissé sans voix dans une situation quelconque, c'était rare, extrêmement rare. Ses yeux se dirigèrent vers le bas avec une agilité infaillible pour se poser sur la main droite de Valia ; la main d'une noble, blanche, pâle et fragile.

C'était la main avec laquelle Valia avait giflé Ikas sur la joue.

Ce n'était pas une simple gifle avec la paume de la main auquel avaient assisté Sean et les assistants dans ce cachot du donjon.

La vue de cette femme, si mince qu'elle aurait pu être emportée par une brise, frappant de son poing la joue d'Ikas ; le son sourd du coup résonna dans le donjon, et Ikas, tremblant à la vue de Valia bien vivante, eut une crise ; la chair de sa bouche éclata au point que le chiffon lui bâillonnant sa bouche se transforma rapidement en lambeau ensanglanté, laissant passé les deux molaires arrachées par la force du coup Ikas, qui était déjà épuisé, poussa un cri étrange et s'affaissa. Valia, qui fixait Ikas en se demandant ce qu'il pensait, se retourna et partit avec son expression habituelle.

Il avait osé brandir une dague contre la princesse, et il le méritait mais juste que la punition semblait un peu trop sévère.

Sean jeta un coup d'œil à la main de Valia pendant tout le trajet jusqu'à la maison principale.

************************

Valia s'effondra sur son lit et cligna des yeux.

« Hmm......, j'ai beau y penser, c'est lui qui a fabriqué ce poison »

Valia se demandait qui, quoi et pourquoi elle avait été poignardée car cela n’arrivait pas à tout le monde mais en écoutant l'histoire de Shuden, une phrase attira son attention.

Un poison qui pourrit la chair.

Elle l'avait entendu en passant, mais cela lui resta en tête si Valia ne connaissait pas grand-chose aux poisons mais celui-ci, elle le connaissait que trop bien, c’était celui qui avait empoisonné le bras de Carl dans son passé

Un poison qui n'existait pas auparavant apparaissant soudainement en pleine guerre dont le remède était très onéreux, car son fabriquant avait le monopole complet sur la fabrication et la revente de l’antidote.

Au vu de ces souvenirs, il avait raison ; Ikas était bien l'empoisonneur.

« J'aurais dû le frapper à nouveau ? »

Elle l’avait giflé pour se venger, mais c'était loin d'être suffisant, si elle avait eu une masse, elle lui aurait cassé le bras, Valia se perdit dans ses réflexions À un moment donné, elle ferma les yeux.

************************

Il était presque minuit lorsque Shuden arriva au manoir.

Il y avait plus de choses à régler qu'il ne l'avait prévu, et ce n'était pas rien car comme le pensait le prince du royaume d'Abel, le moindre faux pas pouvait conduire à une guerre entre les deux nations. Valia allait bien, mais ce n’était pas le cas pour les relations entre les deux nations malgré tout, Shuden s'occupa des affaires urgentes et retourna au manoir, reprenant le reste demain, lorsqu'il retournerai au palais.

Plus il y pensait, plus Valia lui manquait.

« Comment va ma femme ? »

« Elle dort. Elle a eu une longue journée et s'est endormie rapidement »

Il s'attendait à ce que Valia fut endormie. Paul suivit Schuden comme il le faisait souvent et demanda.

« Votre Excellence, avez-vous dîné ? »

Shuden acquiesça, ayant pris un dîner simple au palais alors Paul lui dit qu'il lui a préparé un bain au cas où.

Combien de temps avant que les maîtres ne reviennent ? Les serviteurs ne pouvaient pas poser de questions, mais ils étaient ravis. À vrai dire, Shuden ne se souciait pas de savoir s'ils étaient contrariés ou s'ils se réjouissaient.

Il termina simplement son bain et se dirigea vers la chambre à coucher.

« Bonne nuit, Votre Excellence »

La porte se referma derrière lui. La chambre du couple était faiblement éclairée par quelques lanternes magiques, en entrant, il vit Valia sur le lit dormant très profondément.

Une pensée lui traversa l'esprit ; celle de la réveiller était si forte qu'il soupira doucement.

Shuden s’allongea à côté de Valia puis se tourna vers elle, appuyé sur un bras, et lui prit le menton avec le dos de la main, son regard fixant son visage endormi.

« Madame »

Shuden continua

« Combien de temps allez-vous faire semblant de dormir ? »

Les cils noirs s'agitèrent et sa respiration, qui avait été très lente, s'arrêta soudain, comme si elle était vraiment endormie.

Shuden baissa la tête sans un mot pour lécher tout le long du lobe de l'oreille de Valia, qui faisait toujours semblant de dormir profondément.

Valia couina et se raidit. Ses yeux, jusque-là clos, étaient maintenant grands ouverts et ses pupilles gris argenté sans la moindre trace de sommeil rencontrèrent celles de Shuden.

« J'étais endormie et je ne me suis même pas rendu compte que vous étiez là »

Au son de la voix insolente de sa femme, Shuden sourit enfin, balayant une mèche de cheveux du front de Valia et demanda

« Pourquoi faites-vous semblant de dormir, vous n'êtes plus une enfant »

« J'ai vraiment dormi. Je me suis réveillée quand vous êtes arrivé »

Valia dormait vraiment, ayant dîné tôt, elle s'était couchée très tôt et avait dormi quatre bonnes heures mais elle avait dit aux servantes de la réveiller quand Shuden arriverait.

Ce n'était pas pour une autre raison que Valia s'était assurée d'avoir une bonne nuit de sommeil.

« Je suis contente que vous ayez dormi »

C'était Shuden, son mari, et sa voix était déjà basse et la main se perdit à l'intérieur de sa robe de chambre en soie pour rapidement entoura l’un de ses seins nus de façon érotique ; le contact était si franc.

Le rythme cardiaque accéléré de Valia résonnait dans la main de Shuden. Il aimait ses battements, après les gémissement de gorge de Valia, c’était le son qu’il préférait Shuden embrassa Valia, écartant ses lèvres pour y plonger sa langue. La chaleur familière l'excita et ce qui n'était au départ qu'un baiser délicat devint rapidement un baiser tordu et brûlant. Un faible gémissement s'échappa de ses lèvres tandis qu'il s'y enfonçait sans discontinuer.

Le baiser semblait être d'une profondeur et d'une épaisseur vénéneuses, sa langue semblait sur le point de fondre, mais elle se durcissait violemment à d'autres endroits, et Shuden leva le menton. Des yeux humides, gris argenté, le regardaient.

« Shu....... »

Valia irritait Shuden pour presque tout, mais il y avait certaines choses chez elle qui étaient particulièrement exaspérantes.

Comme cette voix, par exemple. Elle appela de son nom, et cela sonnait tel un gémissement, tellement humide, le cœur de Shuden se serra Sa robe était déjà dénouée à la taille et tomba sur le sol, dévoilant l’intégralité du corps blanc et lisse

Malgré le bain, aucune rougeur n'apparut, sa peau était claire car cela faisait plus d'une semaine qu'il n'avait pas gravé de marques, donc s'étaient estompées. En temps normal, il aurait baissé la tête et pressé ses lèvres contre les siennes, mais là, il avait du mal à résister, trop de mal.

Shuden se passa la main dans les cheveux avant de saisir les cuisses et les écarter, puis se pencha.

Ses lèvres s'enfoncèrent entre ses cuisses, sa langue rouge se glissa dans l’intimité, léchant et faisant rouler son clitoris. Des frissons lui traversèrent l'échine, se sentant comme si on l'embrassait partout et pouvant à peine le supporter.

Ses jambes furent parcourues par une sensation de vertige qui luiétait familière, mais qui n'était pas confortable.

« Hmph....... »

Shuden serra fermement les jambes de Valia qui continuaient à vibrer En vérité, Valia avait toujours ressenti toute la force de Shuden au lit ; bien sûr, il était doux en apparence, mais en creusant un peu, on s'aperçevait que....... Un gémissement s'échappa de la bouche de Valia.

Sur le lit, coincée par Shuden, elle avait l'impression de ne pas pouvoir s'en sortir.

Poignet contre poignet, jambe contre jambe, c’était la même partout où elle était maintenue, elle ne pouvait pas se tortiller.

En peu de temps, les entrailles de Valia étaient trempées, plongeant ses doigts dans l'humidité et inspira lentement. La sensation de chaleur et de glisse l'excitait, et le danger qu'elle représentait. Oui, en effet voulant y mettre autre chose que ses doigts, et pour être honnête, cela le rendait fou jusque dans son âme Shuden leva les yeux, la robe de soie qu'il portait encore fut activement arrachée et roulée d’une seule main. Valia s'arrêtèrent sur le corps nu de l'homme qui était si excitant sans le moindre tissu, mais Valia n'avait pas le temps de l'apprécier pleinement car cet homme ne lui offrait pas ce luxe.

Ce fut alors qu'elle sentit son pénis toucher son vagin humide qui d'une poussée vigoureuse, s'enfonça en elle, les parois largement ouvert se contractant avec urgence.

Le pénis de cet homme était sans pitié à chaque fois et la sensation d'être transpercé de l'intérieur lui coupait le souffle.

Shuden ressentait la même chose

Le corps de Valia l’enivrait et se transformait étonnamment immédiatement après la pénétration, serrant et poussant le pénis de façon incontrôlée.

« Shu, oui......, hmmm, hmmm ! »

Toutes sortes de sensations primaires exprimèrent par des gémissements. Les mouvements, d'abord exploratoires, se transformèrent en quelques coups en poussées qui secouaient le lit. Le pénis dur et rigide frottant contre la chair sensible à l'intérieur, fit rapidement frissonner Valia.

Les mains de Valia, confortablement posées sur les draps moelleux, agrippèrent inconsciemment les poignets de Shuden, qui ne s'arrêta pas. Même sous l'emprise de Valia, son bras tendu ne broncha pas. Sa vison devint blanche tandis que les mouvements d’aller retour s'intensifiaient.

« Ah ! »

Il faisait froid à la fenêtre, chaud dans la chambre et torride sur le lit. La fièvre monta dans le corps de Valia. La férocité du mouvement, le barattage, c'était trop tout comme le toucher, la façon dont ces yeux rouges la regardaient.

Même le plus petit geste de Shuden suintait la luxure pour Valia, faisant frissonner tout son corps.

« Aaah ! Shu ! »

L'orgasme vient avec un gémissement incontrôlable ; le corps de Valia réagit violemment, se mettant même à convulser. Les mouvements sauvages de Shuden ralentirent un peu à cause des gémissements graves de Valia. C'était un geste à moitié

volontaire, car ses propres entrailles bouillonnaient. La pression était si intense, comme s'il essayait d'expulser son sperme, qu'il avait l'impression qu'il allait exploser à tout moment même Shuden laissa échapper un faible gémissement.

S'il avait eu plus de temps, il l'aurait dit à Valia et se serait moqué d'elle mais pour l'instant, il n'en avait pas l'énergie, des perles de sueur roulaient sur son dos large et musclé. Lorsqu'il pensa que les tremblements s'étaient calmés, il poussa à nouveau. Le mouvement fut si violent que Valia haleta et s'accrocha pour survivre.

« Hmph, hmph, shhhuuu, ah, s'il vous plaît....... »

Si vous laissez un corps enfiévré tranquille, il se calmera progressivement mais la stimulation constante le rendait ironiquement plus sensible, sans compter que cet homme était particulièrement féroce aujourd'hui, lui saisissant les deux poignets pour ne plus les lâcher. Son corps, qui l'avait déjà senti une fois, était maintenant emporté par celui de Shuden.

Il fallut un moment avant que l'air chaud ne se rafraîchisse un peu.

Shuden s'affaissa sur elle mais ce n'était pas encore fini.

Les joues rougirent de chaleur. Les mêmes yeux gris argentés chauffés se tournèrent naturellement vers le corps de Shuden.

Elle n'avait pas pu le voir correctement plus tôt, mais le corps de cet homme était trop beau pour être vrai. L'ancienne Valia ne pouvait même pas le regarder correctement.

Elle avait été trop gênée pour regarder son corps nu, mais pas maintenant, une fois la honte diluée, il ne restait plus qu'une Valia hypnotisée par le corps de Shuden.

Avant même de s'en rendre compte, elle le touchait, dessinant du bout des doigts sur ses muscles toniques et ses abdominaux parfaitement sculptés. La chaleur semblait monter en elle.

« Voilà ce que l'on ressent quand on est séduit, mais que fait-on après avoir été séduit ? »

pensa Valia rapidement.

Elle décida de faire ce que Shuden lui avait dit, décollant sa joue de l'endroit où elle reposait contre sa yeux rencontrèrent les siens, rouges de décadence avec un regard qui évoquait des images d'amour passionné rien qu'en les regardant.

Valia baissa la tête vers le visage de Shuden. Leurs lèvres humides s'écartèrent et leurs langues se touchèrent même si il se s’étaient déjà embrassés plusieurs fois, mais quand elle prenait l’initiative, c'était si spécial. Elle pouvait clairement sentir son pénis réagir à travers ses cuisses.

Peut-être qu'elle n'avait pas besoin de l'embrasser, peut-être qu'elle aurait pu simplement tendre la main et le toucher. Elle retira ses lèvres.

Valia passa ses mains sur la poitrine de Shuden et déplaça le bas de son corps, lentement, mais fermement, le pénis, aligné sur son vagin imbibé de sperme et de

cyprine, se glissa à l'intérieur. Un faible gémissement s'échappa, comme un souffle, puis, enfin, Valia l'avala tout entier et se déhancha.

J'ai commencé.

La sensation d'être remplie était érotiquement lourde. Le bas de son ventre se resserra et le fait d’être au-dessus, de bouger elle-même, était une nouvelle forme de stimulation.

Si cela avait été le début, elle aurait pu continuer encore un peu, mais elle avait utilisé plus de la moitié de son endurance au cours de cette longue nuit, et ses orteils commençaient à picoter après seulement quelques mouvements. Valia fit une pause, devant reprendre son souffle.

Shuden l'attrapa par l'arrière de la tête et l'embrassa.

En un instant, les rôles étaient inversés. Le baiser était dévorant puis se relevant, Shuden enroula son autre main autour du dos de Valia et l'attira contre lui. Elle fut rapidement piégée dans ses bras, qui étaient toujours repliés, incapable de bouger.

C'était si différent des baisers auxquels Valia était habituée, un tel baiser lui brisait l'âme.

Et pourtant, le pénis qui s'enfonçait à l'intérieur était si rude. Shuden ne lâcha pas Valia, la gardant dans ses bras et chevauchant sa taille et ce qui n'était qu'un geste doux devint rapidement dangereux et sérieux.

« Shu...... ! Shu, ugh ! »

Elle ne pouvait rien faire quand Shuden s’enfonçait à fond, ne pouvant même pas se tortiller, mais la force du bas de son corps était trop forte et le plaisir était si intense qu’elle avait envie de pleurer.

Valia haleta, des larmes s’accumulèrent dans ses yeux, revivant un orgasme, ne sachant pas combien de fois elle avait ressenti. Il fallut un long moment avant que Shuden ne la relâcha, s'enfonçant en elle sans jouir.

Valia ouvrit lentement les yeux. Son corps n'avait plus aucune force alors Shuden prit sa main molle dans la sienne, d’habitude ses mains étaient toujours fraiches, mais pas maintenant, elles étaient chaudes, mais pas autant que celles de Valia.

La cause, bien sûr, en était la liaison prolongée, mais une autre pensée lui vint à l'esprit, une pensée étrange, celle que la chaleur de son corps s'était transférée au corps de Shuden.

« Shu »

« Hmm ? »

Comme il n'y avait pas de réponse, Shuden prit la parole.

« Valia »

« Oui »

« Pourquoi m'appellez-vous ? »

« Juste »

Shuden sourit parfois, quand elle était comme ça, Valia ne se rendait pas compte qu'il trouvait ça amusant. Cela n'avait pas d'importance, parce que c'était une seconde nature pour lui d’imprimer le moindre détails de Valia .

Valia s'enfonça dans ses bras ; l’encre de la nuit, un lit moelleux, une couette douillette, de l'air chaud, un corps langoureux et surtout l'homme qu'elle aimait.

Shuden lui dit bonne nuit en chuchotant et lui tapota le dos ; sa voix grave résonna à ses oreilles et elle se demanda pourquoi elle sonnait si mélodieuse

« Bonne nuit » dit-il et Valia, trop épuisée pour lui répondre, se glissa dans les bras de Morphée

Ps de Ciriolla: Tu m'étonnes que Shuden soit si caliente... entre les frustrations pendant le séjour au Temple et Valia qui se lache....♥♥♥♥♥

Tome 5 – Chapitre 146 – Enfin à toi

Tôt ce matin-là, Valia était tombée dans un profond sommeil et ne s'était pas réveillée pour ne se réveiller qu'après le déjeuner.

Shuden embrassa le front de Valia et sortit du lit car aujourd'hui, il avait quelqu'un à voir avant d'entrer dans le palais.

« Votre Excellence »

Sean, qui était déjà sorti, s'inclina suivi par la salutation des assistants

« Votre Excellence »

La dépendance la plus éloignée de la maison principale qui contrairement aux autres dépendances, n’avait pas de serviteurs résidents, seulement des gardes, et c'était dans le sous-sol qu'Ikas était emprisonné, étroitement enchainé et transi de froid.

Shuden fronça légèrement les sourcils.

Ikas n'était plus vraiment indemne, portant une grosse ecchymose rouge sur la joue, donnant l’impression qu'il avait été frappé avec une sorte de masse ; une croûte de sang au coin de sa bouche indiquait que l'intérieur de sa bouche avait éclaté.

« C’est quoi ce bordel. Qui l'a touché ? »

Sean, qui se tenait derrière Shuden, toussa « Je pensais que Son Excellence allait poser des questions sur Ikas quand il le verait. Mais....... »

« Madame...... a levé la main »

C'était un sentiment étrange, car il avait l'impression de mentir, même s’il disait la vérité sur ce qu’il avait vu, ce n’était pas seulement Sean, mais aussi aux assistants qui se tenaient derrière lui qui ressentait le même malaise d’ailleurs il avait même préparé une explication détaillée, au cas où le duc ne serait pas facilement convaincu.

« L’a-t-elle frappé avec une masse ? »

Sean douta un instant de ses oreilles.

« Avec quoi l’a-t-elle frappé ? Ça n'a pas l'air d'être une masse »

Ce ne fut que lorsque la question fut répétée une nouvelle fois que Sean reprit ses esprits.

« Elle l'a frappé avec son poing, ....... »

« Hmm »

Le poing, il était un peu surpris car il pensait que Valia l'aurait frappé avec sa masse.

Shuden saisit la mâchoire d'Ikas et la lui ouvrit, lui retirant le tissu qu'il avait été noué autour de sa tête pour l'empêcher de mourir pour lui examiner l'intérieur de sa bouche.

Il fut immédiatement évident que ses dents avaient souffert, de même que ses joues au vue des morceaux déchiquetés pendant dans sa bouche.

« Je ne pense pas qu'il faille traiter cela »

« C'est votre seule réaction ? Pourquoi ? Pourquoi n'êtes-vous pas surpris ? POURQUOI N'ETES-VOUS-PAS SURPRIS ? »

La tête des assistants tournait car il y avait beaucoup de questions au monde qu'ils ne pouvaient pas poser, même s'ils le voulaient.

L'expression de Sean était différente, avec son sixième sens, il n'avait pas manqué la

'masse' dont le duc avait parlé, se souvenant de l'autre jour, où il avait demandé aux chevaliers de Garth de brandir la masse à tour de rôle, et cette fois-là où il en avait parlé en premier.

[ Est-ce que, par hasard, vous maniez une masse ? ]

« Pas une épée, mais une masse ? La masse lourde d'une femme de petit gabarit ? » Sean n'arrivait pas à y croire, n’arrivant à être sûr de la logique

« Sean »

« Oui, Votre Excellence »

Shuden enfonça à nouveau le tissu dans la bouche d'Ikas.

« Je veux que tu restes ici pendant trois jours, et tu n'as pas à aller sur le terrain »

« C'est compris »

Shuden allait être occupé à faire des allers-retours au palais impérial pendant les prochains jours pour les consultations avec le Royaume d'Abel et affaires entre les États Saints. Il avait envisagé de le torturer lui-même une fois son emploi du temps finalisé, mais il ne voulait pas le garder en vie jusque-là.

Même sans Shuden dans les donjons, Ikas ne mourrait pas de sa belle mort finnisant par supplier qu'on le tue, comme Sean l'avait prévenu l'autre jour entre les dents.

Et quelques heures plus tard, Ikas apprit à ses dépens que Sean n'avait pas tort.

« Ugh ! »

Sean regarda, sans sourciller, Ikas cracher du sang et hurler en même temps, cela n'avait rien de nouveau pour le chef des Chevaliers de Garth, qui avait suivi son maître Shuden sur tous les champs de bataille, mais si Sean fixait Ikas avec une expression effrayante, son esprit était ailleurs.

« Je me demande si elle manie vraiment une masse »

Trois jours plus tard, un cadavre fut extrait des cachots du manoir Garth, le corps était méconnaissable, du sang noir suintait de tous les orifices et la peau était devenue pâle tous les signes d'un empoisonnement très grave.

Un poison créé et perfectionné par Ikas lui-même.

Ce fut ainsi qu'il trouva la mort.

******************************

« Duc de Garth ! »

Shuden s'arrêta à la voix qui l'appelait alors qu’il sortait d'une réunion avec le royaume d'Abel.

« Premier prince Gusto »

Gusto avec un teint plus éclatant qu'auparavant mais après avoir échangé quelques salutations rituelles avec Shuden, Gusto passa aux choses sérieuses.

« Comment va la duchesse ? »

« Elle va bien, grâce à votre sollicitude »

La plupart des nobles et des princes n'avaient aucune idée de la raison pour laquelle les émissaires du Royaume d'Abel allaient et venaient soudainement, tout ce qu'ils savaient, c'était qu'un prince du Royaume d'Abel avait commis une grande faute.

Ce n'était pas le cas de Gusto, qui connaissait la une version plus réaliste des événements, celle de l'aide du prince d'Abel se retourna et dégaina sa dague avec comme raison : la duchesse de Garth refusant de l'épouser. Gusto s’était demandé s'il était fou.

« J'ai entendu dire que vous étiez allé en Terre Sainte »

« Oui »

Shuden ne prit pas la peine de le cacher, car ayant quand même décidé de soutenir le Premier Prince, cela valait la peine de le lui dire.

« Avez-vous, par hasard......, rencontré la sainte au Grand Temple ? »

Techniquement, il l'avait vue dans son cercueil mais Shuden répondit légèrement.

« Non, je ne l'ai pas rencontrée »

« Je vois....... »

Gusto s'interrompit.

« Duc. J'ai une faveur à vous demander »

« Allez-y »

« J'ai entendu dire qu'un émissaire arrivait de Terre Sainte dans quelques jours »

Les émissaires étaient censés arriver après-demain puis, à l'improviste, la Terre Sainte l’avait contacté pour lui dire qu'ils reportaient la mission, avec comme excuse une affaire interne, d’après leur dires ; inutile de dire que l'empereur était furieux.

« J'aimerais les accueillir moi-même, c'est possible ? »

Shuden haussa légèrement les sourcils.

« Je n'y verrais pas d'inconvénient, mais Sa Majesté l'Empereur n'appréciera pas »

Shuden avait déjà parlé à l'Empereur des envoyés de Terre Sainte, et il avait perçu une subtilité.

L'empereur ne voulait pas que Gusto ait quoi que ce soit à voir avec la délégation de Terre sainte, non seulement le prince n’ira pas les saluer, mais l’empereur l’avait complètement exclus des négociations mais Shuden ne demanda pas pourquoi, car cela ne le regardait pas.

« C'est bon, je demanderai moi-même la permission à l'empereur, et je suis reconnaissant au duc de sa compréhension »

Les yeux rouges balayèrent Gusto, cherchant.

En y réfléchissant, le passé de Valia lui avait déjà appris que Gusto épouserait la sainte.

Il avait supposé qu'il s'agissait d'un mariage arrangé, mais se rendit compte maintenant que les sentiments étaient très profonds.

Il aurait dû faire quelque chose avant de partir pour la Terre sainte.

Shuden fit claquer sa langue en faisant les cent pas mais vrai dire, l'erreur de Gusto aurait semblé téméraire ; la politique qui l'entourait était compliquée, mais cela ne le regardait pas. N'aurait-il pas dû mettre cela de côté et capturer la sainte ?

Un homme qui avait réussi à conquérir le cœur de la femme qu'il aimait avait le droit d'être sarcastique.

C'était ce que pensait Shuden.

Ps de Ciriolla: Sean traumatisé par les capacité de Valia a mettre des patates à l'autre con, me fait trop rire

Tome 5 – Chapitre 147 – Enfin à toi

L'empereur sourit agréablement.

« N'oubliez pas de dire au roi. Qu'il doit en très heureux »

« Avec plaisir, Votre Majesté, et je suis sûr que le roi sera très heureuxe La princesse du royaume du Nord répondit poliment.

Puisque tant de royaumes fut invités à l'Empire Gel, de nombreux cadeaux furent naturellement offert par leur délégation respective. Cette princesse en avait apporté un en particulier qui sortait de l'ordinaire, l’autorisation de commercer dans le Nord et cela valait plus que n'importe quel bijou.

« Votre Majesté, le Premier Prince Gusto est arrivé »

« Oh, oui »

La princesse jeta un coup d'œil.

« Je me retire, Votre Majesté »

L'empereur acquiesça. Après le départ de la princesse, l'empereur fit exprès de ne pas appeler Gusto tout de suite et seul son chambellan, Lampton, qui avait servi l'empereur pendant tant d'années, comprenait ses intentions.

« Je vois que vous êtes prêt à laisser le premier prince et la princesse échanger leurs salutations »

Le palais s'assagit peu à peu, les petits-enfants impériaux qui n'avaient pas droit d’accès au trône étaient une nuisance donc étaient souvent vendus à des fins politiques ou pour des dots élevées. C'était la norme même l'empereur était né et avait grandi au sein d'une famille impériale sans scrupules.

Eloigner les membres de sa famille pour qu’il ne représente aucun danger; c'était possible dans la famille impériale

Mais plus maintenant car l'Empereur avait perdu trop d'enfants trop rapidement même les princesses étaient trop précieuse pour être abandonner au premier venu alors avant d'inviter les princes, elles avaient pu passé du temps avec eux.

S'il était amical maintenant, tout irait bien.

C'était une rationalisation paresseuse. Les princesses étaient aussi rigides et polies que leur sang impérial.

Mais c'était tout.

Elles étaient différentes de certains des enfants que l'empereur avait favorisés depuis l'enfance, et il n'était pas difficile pour lui de voir leur attitude maladroite.

Les regrets venaient toujours avec le recul.

Après tout, c'était l'empereur lui-même qui avait tracé la ligne.

Il n'y avait rien à faire car en tant qu'empereur, il ne pouvait pas agir comme un père ordinaire, se serait violent de vouloir vivre comme tout le monde maintenant, mais il voulait au moins leur donner un bon compagnon, c'était le devoir d'un père.

L'attitude de l'empereur était si claire que les princes venus dans l’optique de devenir un gendre ne purent s'empêcher de le remarquer. Une princesse de haut rang et de sang noble est convoitée à bien des égards de faite les princes cherchant à obtenir les princesses devaient être à endurer les difficultés

« Gusto. Vous avez vu la liste que le duc de Garth a affichée, n'est-ce pas ? »

« Oui, je l'ai vue »

C'était la liste sur laquelle Xeno avait travaillé le premier jour de la fête impériale.

L'empereur avait accepté la liste de Shuden

« Je ne savais pas que le duc était si préoccupé par les mariages de ses princesses. Gusto, tu honoreras le duc en personne plus tard, au lieu de cet empereur »

« Compris, Père »

« Hmph. Gusto, au fait »

L'empereur prit la parole d'une voix fuyante.

« Que pensez-vous de ce que cet empereur vous a dit hier ? »

« ....... »

L'empereur avait appelé Gusto auprès de lui, en amenant délibérément la princesse du Nord avec lui. La princesse n'aurait pas pu mieux correspondre à Gusto. L'élément principal était le contexte politique, mais les autres facteurs n'étaient pas mauvais non plus. L'empereur était un gentleman dans son cœur.

Gusto ne connaissait pas les pensées de l'empereur et l’ancien Gusto aurait peut-être accepté le mariage sans trop réfléchir.

Mais pourquoi aujourd’hui n'était-il pas le même ?

« J'ai un demande, Père »

« Une demande ? Qu'est-ce que c'est ? »

Gusto ouvrit la bouche un peu plus lentement.

« Je souhaite recevoir la délégation de la Terre Sainte »

*******************************

« Prince »

Yoan, l'assistant de Gusto, s'inquiétait

« Vous êtes sûr que c'est bon ? »

« Et si ce n'est pas le cas, j'ai déjà eu assez d'ennuis »

« Quel genre d'ennuis est-ce que c'est....... »

L'empereur était furieux avec les nerfs déjà à vif à cause du royaume d'Abel et de la Terre sainte, Gusto subit la colère de l'empereur en silence, souhaitant pouvoir dire qu'il ne le ferait pas, qu'il avait fait une erreur, et qu'il pourrait oublier sa colère.

Alors qu'il se tenait là, l'empereur était en colère, mais aussi un peu embarrassé car c'était la première fois que Gusto faisait cela.

« Tu es aussi secrètement têtu »

« N’y a-t-il pas de prince doux comme moi »

« ...... Ce n'est pas drôle »

« Je ne plaisante pas. Yoan »

Les serviteurs ajustèrent rapidement les vêtements de Gusto qui étaient somptueux pour un simple rôle d’envoyé car c’était un costume de banquet.

« L'empereur a dit qu’il voulait que vous dansiez avec les dix princesses de la liste pendant le bal de ce soir »

« Dix ? Sa Majesté l'Empereur est sévère »

« Oh, bien sûr. Au moins, vous avez eu ma permission ou quelque chose comme ça »

Joan soupira

« ......Mais Prince. Pourquoi l'émissaire de Terre Sainte assiste-t-il à une fête impériale ?

Les prêtres dansent-ils aussi ? »

« C'est à cause de l'horaire, car l'heure de la fête et l'heure d'arrivée des émissaires au palais impérial se chevauchent. Avec autant de membres de la famille royale assistant à la fête, il est difficile de coordonner tout cela »

« Alors vous n'aurez que des visages dans la salle, au moins les officiers de haut rang seront là »

« Oui, je suppose »

La liste des envoyés n'était toujours pas arrivée mais peu importe de qui il s'agissait, un grand prêtre, ou alors, une grande prêtresse ; Gusto allait profiter de cette occasion pour faire changer d'avis la Terre Sainte car il devait voir Yeri, quoi qu'il arrive.

************************

« Salutations, Duchesse de Garth »

« La rumeur dit que Son Altesse le Duc de Garth a dû quitter précipitamment le palais avec la Duchesse l'autre jour........ »

« C'est vrai, je l'ai entendu aussi »

« Il va bien, il avait juste mal à la tête ce jour-là »

Valia regarda autour d’elle avec désinvolture, les dames semblaient convaincues ainsi Valia sentit soudain qu’elle avait fait le bon choix en venant à la fête car si elle ne s'était pas expliquée, la rumeur se serait sûrement répandue.

Valia bavarda un moment avec les dames, puis s'éloigna. Shuden avait été appelé par l'empereur, et il faisait un peu chaud dans la salle bondée, boire un peu de vin, sembla accentuer la chaleur.

Lorsque Valia quitta la salle, les chevaliers qui se tenaient autour d'elle avec des yeux de faucon la suivirent ; les chevaliers de Garth que Shuden lui avait attachés s’il ne lui en avait promis que deux, mais ils étaient au final quatre et à moins que les cieux et la terre ne s'ouvrirent soudainement, Valia serait en sécurité.

« Duchesse de Garth. Voilà pour vous »

Le serviteur lui apporta la cape qu'il avait laissée pour elle, Valia s'enveloppa dans la cape et s'avança dans le couloir, actuellement les couloirs du palais étaient bondés de monde, de même que les allées menant aux jardins. Ses joues rougies se refroidirent légèrement lorsqu'elles rencontrèrent l'air froid.

Ce fut alors qu'elle se rendit compte de la situation.

« Madame »

Une voix distincte résonna aux oreilles de Valia, s'adressant clairement à elle.

« Vous êtes très belle de derrière »

C'était une voix étrange, comme si il la forçait de la gorge, Valia ne l'avait jamais entendue auparavant.

« Voulez-vous danser avec moi ? »

C’était un ton si évidents qu'il lui donna des frissons, Valia se retourna mais la moindre trace de mépris disparut dès qu'elle vit son interlocuteur et même ses yeux gris argentés s'écarquillèrent de surprise.

C'était une robe blanche brodée de fils d'or.

Une robe blanche brodée de fils d'or, une robe de grande prêtresse, correctement boutonnée pour le temps froid et des cheveux noirs, comme toujours, tombant en cascade sur ses épaules.

« .....Sainte? »

C'était Yeri qui lui souriait d'une oreille à l'autre puis s'élança sur Valia.

« Valia ! »

Il lui fallut moins d'une seconde pour essayer de la prendre dans ses bras.

« ...... ? »

Ce n'était pas Valia qu'elle étreignait, mais le chevalier Garth, qui s’était déplacer comme l'éclair dont la volonté de défendre sa maîtresse brûlait de tout son corps. Yeri affichait une expression perplexe mais Valia lui ordonna

« Monseigneur, reculez »

« Mes excuses »

Le chevalier s'inclina immédiatement et recula ; Yeri regarda le chevalier reculer puis regarda Valia.

Un large sourire s'afficha bientôt sur son visage puis s'élança à nouveau vers Valia.

Yeri la serra dans ses bras. Leurs vêtements étaient suffisamment épais pour qu'elle ne puisse pas entendre son cœur battre, mais elle était tout de même très proche.

Valia étendit les bras et tapota le dos de Yeri ; Etait-ce parce qu'elle tenait toujours Shuden ou qu'elle était tenue par lui ? mais elle la sentait si petite dans ses bras, vu que les deux femmes faisaient à peu près la même taille.

Elle enfouit son menton dans son épaule et chuchota.

« Comment vas-tu ? Je veux dire, comment vas-tu ? »

« Tu peux me parler »

« Ça te va ? »

« Bien sûr »

Valia était plus détendue en parlant de manière informelle à Yeri. La facilité avec laquelle elle parlait avait quelque chose de spécial, c'était comme si elle confirmait que son 'passé' n'était pas une illusion.

« Tu veux bien me parlez de manière confortable.. ? »

Si c’était Valia, ça ne la dérange pas de se faire traiter de tous les noms, les paroles de Yeri la firent rire. Elle lui dit qu'elle essaierait, puis demanda

« Quand es-tu arrivé ici ? »

« Je suis arrivée il y a un moment. Les envoyés de la Terre Sainte sont ici aujourd'hui. On m'a fait venir en urgence ? »

Valia sourit, étant une sainte femme, et sa venue ici, était considéré autant que celle d’un roi

Il faisait trop froid pour discuter dans le jardin, alors elles se déplacèrent, voulant choisir l'une des salles communes pour s'asseoir et discuter, mais aucune n’était libre.

Finalement, Yeri et Valia marchèrent un peu plus loin et se dirigèrent vers le palais le plus proche car en raison de l'ampleur de la fête, il y avait là bas aussi des salles communes, bien que temporaire et vu qu’il n'y avait que quelques personnes, c'était donc plus calme.

Yeri et Valia assirent côte à côte sur un long canapé et ce qui avait commencé comme une conversation banale finit au point où elles racontèrent sur ce qui s’étaient passé lors des derniers événements

« J'ai entendu dire que Mercil avait été excommunié, pour trahison...... ? »

Ayant dormi tout le temps, Yeri fut surprise de ne pas entendre les détails exacts de l'incident de trahison, s'attendant à ce qu'Elvan soit le cerveau de la trahison, mais pas à ce que Mercil soit impliquée.

Elle pensait qu'il avait juste été excommunié parce qu'il avait un défaut de caractère.

« Oh, bien sûr. J'ai toujours détesté Mercil sans raison. Je me suis toujours demandé pourquoi il était un tel salaud et un tel trou du cul....... »

« Quoi ? »

« Non, non. il avait une personnalité bizarre »

Indignée, Yeri adoucit immédiatement son ton. Après cela, le temps passa et elles continuèrent à parler de choses et d'autres ; c'était agréable de discuter, mais......, Valia pencha la tête et ouvrit la bouche.

« Sainte »

« Hein ? »

« Ça te dérange si je reste avec toi ? »

« Hein ? »

Vérifiant par réflexe l'horloge sur le mur, Yeri était furieuse, pourquoi deux heures s’étaient-ils déjà écoulés ?

« J'ai dit que je serais de retour dans une heure ! »

Les prêtres de haut rang de la Terre Sainte détestaient encore beaucoup Gusto alors quand Yeri dit qu'il avait quelqu'un à voir, et essaya d'y aller seule, ils furent très réticent à l'idée de la laisser y aller seule.

[Par hasard, la personne que vous voulez voir est-elle un homme ?]

[Hein ? Non ? C'est une femme, pourquoi ?]

Le visage de l'officier supérieur s'éclaira immédiatement alors ilse racla la gorge et dit : '

Bonne promenade, mais rentrez tôt. J'ai déjà beaucoup de choses en tête avec l'arrivée des émissaires et de la fête impériale »

« Je suis sûr qu'ils vont me chercher....... »

Voulant absolument parler seule à Valia, elle avait fait promettre qu’elle serait au palais, là où se trouve la grande salle.

Mais actuellement elle était dans le mauvais palais. Nous sommes dans le pétrin.

L'idée d'un groupe de serviteurs s'agitant au milieu de dames et de messieurs bien habillés lui fit monter les larmes aux yeux de rire, Yeri se leva d'un bond alors Valia lui emboîte le pas.

« Valia »

Son esprit s'emballait, mais elle avait encore une histoire à raconter.

« Si je te disais que j'ai rencontré un dieu pendant mon sommeil, tu me croirais ? »

Les yeux gris-argentés clignotèrent.

« Bien sûr, tu es une sainte »

« Me croiriez-vous si je vous disais que j'ai dit quelque chose de méchant à Dieu ? »

« Vous ...... ? » demanda Valia, un peu perplexe. Yeri s'esclaffe. « Elle serait très surprise si je lui disais que j'avais dit des mots très méchants à la limite de la violence verbale à Dieu.

»

« Vous connaissez l'oracle qui a précédé la sélection des princesses ? La grand prêtre Philémon m'en a parlé »

« Oui. J'en ai entendu parler l'autre jour »

Le faux pour le vrai, le vrai pour le faux. Yeri pensait que l'oracle était très subtil, pourquoi Mercil se concentrait-elle sur les mots 'vrai' et 'faux', et de plus, Yeri avait besoin de Valia pour utiliser son pouvoir divin.

« Elles sont là l'une pour l'autre de toute façon »

Elle se demandait s'il y avait un intérêt à faire la distinction entre le vrai et le faux, si cela existait.

« Alors, tu penses que je suis fausse ou que tu es fausse ? »

« Je ne sais pas....... »

« Tu t'en fiches un peu, n'est-ce pas ? »

« Eh bien......, oui. Je m'en fiche un peu »

Face à la réponse honnête, Yeri secoua la tête.

« En fait, moi aussi »

Elles étaient tous les deux en paix l'une avec l'autre en pensant à tout cela, et pourtant il y avait un tel préjugé autour d'elles.

Comment cela se fait-il ?

« Tu sais, Valia »

L'important, c'est qu'on est indispensables l'une à l'autre.

« Nous nous sommes rencontrés grâce au destin, mais ce n'est pas grâce au destin que je t'aime bien, Valia »

Valia rit. C'était une déclaration douce, le genre de chose qu'un amoureux pourrait utiliser comme une confession.

« Je le prendrais mal si tu disais ça à l'extérieur »

« C'est pourquoi je le dis ici »

« Parce que je ne veux pas rendre le duc de Garth jaloux »

Yeri avait encore un peu peur de l'homme, Shuden Garth mais au lieu de ravaler ses paroles, elle serra Valia dans ses bras puis lui murmura les mots qu'elle avait toujours voulu dire.

« Merci d'avoir été là. Valia »

Elle avait fait un très long chemin, et elle avait finalement l'air heureuse.

Ps de Ciriolla: J'image tellement la scene de Yeri voulant prendre au bras Valia et qui se retrouve avec un chevalier à la place XD

Tome 5 – Chapitre 148 – Enfin à toi

Les cuisiniers du manoir Garth menaient ces jours-ci une expérience secrète.

Le beurre était mélangé à de nombreuses cacahuètes finement hachées, et les biscuits étaient toujours cuits avec des amandes sur le dessus, les tartes étaient fourrées aux noix et même la sauce des salades était saupoudrée de morceaux de noisettes.

Ce festin de noix unique en son genre était un remède populaire pour les chefs, un remède secret pour faire repousser les cheveux courts en un rien de temps !

Combien d’employés furent choqués lorsqu’ils virent que les longs cheveux de Valia avaient été coupé ? La plupart des femmes de la noblesse de Gel portaient les cheveux longs, mais lorsque la dame s'était soudainement fait couper les cheveux, toutes voulurent l’imiter en ce coupa,t aussi les cheveux

Le médecin traitant secoua la tête devant ce pathétique gaspillage d'efforts, mais les cuisiniers ne purent s'empêcher d'espérer.

Heureusement, la dame mangeait tout.

« Je mélange aussi des haricots secs avec du jus d'orange » Le chef qui avait fait cette suggestion s'était fait taper sur les doigts, mais finalement cela passa en douceur

« Les noix étaient-elles une spécialité du domaine des Garth ? » se demanda Yeri en grignotant ses amandes grillées, et elle avait de bonnes raisons de s’y tromper. Les puddings que les employés de Garth avaient servis avec le thé étaient savoureux et croquants, avec des noix, des noisettes, des amandes et des graines de tournesol partout.

Yeri détourna le regard, faisant semblant de siroter son thé. En face d'elle, Shuden était assis seul.

« J'aurais préféré que ce soit Valia en face de moi »

Paul prit un ton poli.

« Madame est occupée à préparer la fête, Son Excellence est donc venue à sa place.

Veuillez patienter un instant »

Yeri acquiesça mais en vérité, il était cent fois plus confortable d'être seule que de s'asseoir et de boire du thé avec le duc de Garth comme cela La seule sainte du continent et le seul duc de l'empire avaient échangé des salutations rituelles. Yeri détourna le regard et inclina plusieurs fois inutilement sa tasse de thé. Un

silence persistant, plus digne d'une bibliothèque que d'un salon, s'installa comme le soleil de l'après-midi.

« Sainte ? Je suis en retard »

« Valia ! »

Yeri se leva d'un bond en regardant Valia, les yeux remplis de joie, puis se couvrit la bouche.

Les cheveux de Valia étaient courts.

« Tu les as coupés quand tu t'es enfuie du Palais détaché, n'est-ce pas ? »

Lorsqu’elles s’étaient rencontrées à la fête, elle avait les cheveux relevés et n’y avait pas prêter attention maintenant, étant à peine maquillée, elle ne les avait pas faire mettre aussi travaillés que lors du banquet.

« Et tes cheveux, ...... ? »

« Ce n'est pas grave, les cheveux poussent »

En y repensant, elle les avait sacrifiés pour la sauver, et elle ne pouvait pas cacher son regret car ses cheveux noirs soyeux avec une pointe de bleu prendraient quelques années à repousser avant de retrouver leur longueur d'origine.

Yeri dit sérieusement.

« Vaudrait-il pas que tu aies beaucoup de pensées sales après tout....... »

« C'est ......, quel genre de pensées ? »

« Non, je dis juste que penser à des choses sales fera pousser vos cheveux plus vite....... »

Voyant l'expression de Valia, Yeri se dépêcha de tousser.

« Hmph, je suppose que ce genre de dicton n'existe pas ici. Dans mon monde, il y avait un tel dicton. 'Si tu penses à des choses sales assez fort, tu grandiras vite. Je ne l'ai certainement pas inventé !’ »

« ...... »

Le monde d'où venait la sainte mais aussi intéressante et divertissante que soit l'histoire, Valia était plus préoccupée par l'homme assis à côté d'elle et dès qu'elle entendit les mots de Yeri, elle regarda par réflexe Shuden, puis détourna la tête en signe d'embarras.

Les yeux rouges qui rencontrèrent son regard étaient si étranges qu'elle se souvint instantanément du lit.

« Son regard est tellement…. »

Alors que Valia était embarrassée, Yeri croisa également le regard de Shuden.

« Je comprends pourquoi les servantes chuchotaient autant »

Elle se demanda si des yeux humains pouvaient avoir un éclat aussi décadent car ses pupilles rouges, sombres et langoureuses, évoquant d'étranges imaginations au point de faire rougir Ye Li, mais comment Valia se sentirait-elle sous ces yeux ?

« Je viendrai te chercher plus tard, je vais devoir te laisser seule »

« Oui....... »

Shuden toucha légèrement la joue de Valia et se leva, quelques-uns des employés le suivirent. Yeri toussa bruyamment à cause du changement soudain d'atmosphère.

« Eh bien, dois-je rentrer maintenant ? »

« Non ! »

Le visage de Valia devint rouge vif, se demandant pourquoi Yeri demanda soudainement si elle devait repartir, ses intentions n'étant que trop claires.

Valia dit, les joues rougies.

« Tu vas aller à la fête de toute façon, alors restons ensemble et allons au palais ensemble »

« Je ne pense pas que soit une bonne idée...... »

Yeri était perspicace et avait aussi beaucoup d’humour, mais Valia était trop timide, ses joues rougissaient, la couleur lui montait à la nuque, et elle semblait sur le point de s'effondrer si elle disait un mot de trop alors Yeri changea rapidement de sujet.

« Valia, tu ne crois pas que je vais avoir des ennuis si j'entre dans la soirée comme ça ? »

Yeri portait une robe confortable de tous les jours, pas une robe de soirée car il n'était pas prévu qu'elle participe à une telle soirée. Valia ne put s'empêcher de hocher la tête.

« Alors pourquoi ne déjeunez-vous pas avec moi ? »

« Hein ? Non, non, non. Je ne pense pas pouvoir déjeuner avec vous »

« Tu es obligée de rentrer si tôt ? »

« Eh bien, Gusto a demandé à me voir....... »

'Quoi ? Le premier prince ? »

Yeri soupira hésitant à continua , dans sa hâte de changer de sujet, il avait involontairement mentionné Gusto.

Valia réfléchit

' En y pensant, je n'ai même pas pu te demander pourquoi tu es ici si soudainement. Est-ce à cause du Premier Prince ? »

Le regard acéré qu'elle arborait en disait long, lorsque Valia la regarda avec curiosité, Yeri prit enfin la parole.

« En fait, j'ai reçu une lettre de Gusto. Il m'a demandé de venir le voir avant le début de la soirée »

Yeri était venue au Palais Impérial de Gel, mais elle n'avait pas utilisé le Palais des Saints ayant pas de raison de ne pas l'utiliser.

Les grands prêtres la protégeaient beaucoup empêchant Gusto de la voir Yeri avait mal compris, c’était vrai que Gusto n’était pas venu la voir, mais les prêtres lui avaient dit qu'il était occupé à danser avec les princesses à chaque fête avec la rumeur qu'il allait épouser l'une d'entre elles.

Elle était triste, en colère et anxieuse.

Rétrospectivement, même si Yeri aimait encore Gusto, rien ne garantissait que Gusto l’aimerait en retour.

Elle n'avait pas eu le courage d'aller lui demander, mais elle reçut une lettre de sa part Elle ne venait pas directement de Gusto mais d’un autre palais La lettre était simple, lui demandant de venir le voir quelques minutes avant la dernière fête de la soirée. Yeri n'avait aucune idée de tous les chemins détournés qu’avait du prendre cette lettre, Gusto avait utilisé toutes sortes d'astuces pour la lui faire parvenir C'était une simple lettre, mais après l'avoir lue, son cœur battait la chamade au point que Yeri perdit le sommeil après avoir reçu la lettre.

« Alors pourquoi n'irais-tu pas le voir....... »

Yeri prit une cuillère à café et remua le thé inutilement.

« Je suis ...... nerveuse. La lettre ne dit pas grand-chose, alors j'ai peur de me faire des illusions et de revenir avec rien d'autre qu'un remerciement....... »

Valia sourit, c'était donc pour cela qu’elle voulut venir en urgence au manoir

« Mais si tu n'y vas pas, tu ne le regretteras pas plus tard ? »

« j’imagine en effet …. »

Elle avait besoin de quelqu'un pour la soutenir

« Ou veux-tu que je te conduise au palais ? »

« Quoi ? Non ! »

Yeri secoua la tête, exaspérée mais grâce aux paroles de Valia, elle choisit finalement d'aller voir Gusto et une fois sa décision prise, son indécision s'estompa.

« Elle est si intéressante » pensa-t-elle « elle m'apaise »

Ce n'était pas une froideur qui la rendait malade, mais un calme qui la détendait ainsi tout ce qui la mettait mal à l'aise disparaissait en sa présence, elle dégageait une chaleur sans être écrasante. C'était l'une des raisons pour lesquelles elle l'aimait bien.

En la regardant, il pinça ses lèvres. C'était ses cheveux, elle avait beau y penser, elle se sentait désolée pour ses cheveux courts puis elle souvint de quelque chose.

« Je peux utiliser le pouvoir divin pour effacer les brûlures. Pourquoi pas faire repousser ses cheveux ? »

Le pouvoir divin était trop précieux pour être utilisé sur les cheveux mais Yeri demanda quand même

« Valia, je peux essayer quelque chose ? »

« Bien sûr »

Yeri se leva pour se placer derrière Valia. Elle rassembla soigneusement les cheveux autour de l'épaule de Valia, puis utilisa ses pouvoirs divins.

« Hmph »

Un bruit d’un inspiration ; non seulement Yeri fut surprise, mais les employés qui attendaient dans le salon le furent aussi, Valia cligna des yeux et se détourna.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Ses cheveux noirs bleutés tombaient en cascade jusqu'à sa taille.

********************************

« En revoir Sainte »

« Prenez soin de vous »

Yeri quitta le manoir sous les regards chaleureux des serviteurs qui s'abaissaient tellement dans leur salut qu'elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger.

« Qu'est-ce qui ne va pas chez eux ? »

Les serviteurs des maisons prestigieuses avaient une certaine fierté si on leur apprenait à être polis, mais jamais ils s'inclinaient ainsi

Ils n'étaient pas comme ça quand Yeri avait visité le manoir plus tôt, et il n'arrivait pas à comprendre pourquoi ils se montraient aussi dévots

Quoi qu'il en soit, Yeri roula jusqu'au palais, dès qu'elle arriva dans ses quartiers, elle changea de robe. Les prêtres n'aimaient pas Gusto et se méfiaient de lui, mais ce n’était pas le cas pour les servantes de son entourage qui étaient ravies d'apprendre qu'elle allait le voir.

« Que pensez-vous de ce ruban ? Il a été créé par Rose »

« Et pour les boucles d'oreilles, l'améthyste ne serait-elle pas parfaite ? »

Yeri soupira en regardant les servantes s'affairer à sortir des bijoux avec excitation.

« Pourquoi tout le monde est si excité ? Je suppose que c’est en remerciement pour avoir utilisé mon pouvoir divin la dernière fois, n’en attendez pas trop »

« Sainte....... »

Angela regarda le dos de Yeri avec désespoir.

Ce faisant, elle pensa

« Combien d'épingles à bijoux portes-tu dans tes cheveux ? »

Elle avait déjà changé ses chaussures pour des talons hauts, risquant de tomber avec tout ce poids sur sa tête

Malgré les inquiétudes d'Angela, Yeri avait déjà choisi plus d'une douzaine de bijoux, donnant l’impression qu’elle avait choisi tout ce qui était joli.

Les servantes les mirent dans ses cheveux, l’expérience des servantes était si bonne que les bijoux avaient l'air harmonieux malgré la façon dont ils étaient insérés, c’en était presque étrange

« Bien ! »

Yeri se leva de la coiffeuse avec une expression satisfaite. Serrant ses mains l'une contre l'autre, elle s'éloigna comme si elle était en train de partir au combat, mais elle ne fut pas loin avant de trébucher en quelque pas

« Sainte ! »

Angela et les autres servantes se précipitèrent à ses côtés en poussant des cris de surprise.

Ps de Ciriolla: Gusto est à fond sur toi Yeri, ça va bien se passer ♥

Tome 5 – Chapitre 149 – Enfin à toi

La princesse soupira doucement.

« Très bien, monseigneur »

L'empereur avait appréciée la princesse du Nord et l'avait poussée à s'associer à Gusto, mais elle avait haussé les épaules.

« L'empereur m'a demandé de vous accompagner à la dernière soirée de la nuit »

La princesse avait délibérément assorti sa tenue à celle de Gusto portant ainsi une magnifique robe argentée. La servante qui l'avait accompagnée depuis le nord sauta de joie en disant que la princesse devait être la prochaine impératrice de Gel mais la princesse avait d'autres idées.

« J'ai déjà quelqu'un en tête pour vous remplacer »

« Et vous allez en profiter pour aller voir qui il a en tête ? »

« ......Comment le savez-vous ? »

« Comment j'aurais pu ne pas le savoir alors que vous étiez si distraite pendant toute la durée de la danse ? »

« Est-ce que j'ai donné cet impression ? »

« Non, vous ne l'avez pas fait, ne vous inquiète pas. Les autres princesses ne le sauront pas »

« Si les autres princesses ne le savent pas, comment l'avez-vous su ? »

La princesse sourit.

« Eh bien, on dit que les amoureux reconnaissent ceux qui ne le sont plus. J'ai aussi un amant chez moi, mais il est d'un statut si bas que le roi ne me laisse pas le voir. C'est mon garde du corps »

Le soleil s’était couché depuis longtemps et le ciel avait pris sa teinte d’encre noire et dans les magnifiques jardins du palais impérial, décorés pour les fêtes avec d'innombrables boules de cristal magiques, le duo discutait tranquillement.

« À l'origine, j'allais vous faire une offre... Je ne connais pas les détails, mais il semblerait que Sa Majesté l'Empereur n'était pas très enthousiaste à propos de la personne que vous souhaitez, n'est-ce pas ? »

Gusto acquiesça lentement.

« Je me demande quelle suggestion vous aviez en tête »

« Pas grand-chose. Au lieu de nous marier et de jouer au couple parfait, tolérons les amants de l'autre. J'ai pensé que c'était une suggestion qui vous plairait....... »

La princesse déplaça son regard sur le côté vers un assistant se tenait derrière Gusto tenant soigneusement dans sa main une masse recouverte d'un tissu noir. La princesse, à l'œil vif, le reconnut immédiatement.

« C'est un bouquet, n'est-ce pas ? »

« ......Oui »

« Si vous pouvez offrir un bouquet dans le palais, cela doit être au moins une noble, et pas quelque chose que je dois garder caché comme mon amant »

C'était une supposition intelligente.

« Je comprends pourquoi le Nord vous a envoyé à Gel »

« Merci »

« Et merci de m'avoir suivi jusqu'ici. Lambton est un radin. Je pensais qu'il serait difficile de le tromper, mais vous m'avez facilité la tâche »

Lambton était au palais de Gusto comme l'empereur l'avait demandé, veillant soigneusement à ce que Gusto escorte la princesse jusqu'à la grande salle sans enfreindre les règles.

Dès que Gusto entra dans la grande salle, il disparut par une porte latérale pour rejoindre un jardin désert où il avait donné rendez-vous à Yeri.

Lambton le suivit et monta la garde, avant de revenir quelques instants plus tard vu que la princesse était avec lui.

Il devait être soulagé de rentrer chez lui.

'Ce n'est pas grand-chose à demander en retour, mais je t'aiderai à vivre avec ton amant quand tu retourneras dans ton pays. Si tu veux quelque chose, tu peux le demander à Joan.'

« C'est plus que suffisant »

L'aide du Premier Prince, qui était presque certain d'être le prochain empereur de l'Empire Gel, était plus que suffisante. La princesse rit en se rappelant qu’elle pensait se cacher dans ses quartiers jusqu'à l'arrivée de Gusto.

Pendant ce temps, les yeux de Gusto restaient rivés sur le bouquet.

« Qu'est-ce qui ne va pas, prince ? »

« Je crains que les fleurs ne gèlent, et il fait froid dehors »

Joan acquiesça ; le temps s'était soudainement rafraîchi dans la soirée, et le tissu noir qui enveloppait le bouquet était fin et ne le tiendrait pas au chaud.

« Qu'est-ce qu'on fait ? Dois-je aller chercher un tissu pour l'envelopper ? »

« Non, Joan. Nous ne savons pas où se trouve Lambton »

« Alors....... »

« Je mettrai mon manteau autour »

Gusto, avec l'aide de Joan, détacha la cape et la roula autour du bouquet, à la grande horreur de Joan.

« Ne fais pas ça, vous pourriez écraser les fleurs ! »

Il était peu probable qu'un prince du rang de Gusto ait jamais touché un bouquet aussi délicat auparavant ; il n'avait aucune idée de la fragilité des pétales et de la facilité avec laquelle le bouquet pouvait être brisé.

Joan finit par enlever la cape et le tissu noir pour inspecter le bouquet et heureusement, les minuscules pétales n'étaient que légèrement pressés, de faite Joan poussa un soupir de soulagement pendant que la princesse regarda le bouquet avec admiration.

« Il est si joli, je suis sûre que la destinataire sera ravie »

« Tant qu'elle est heureuse, cela me va »

Il ne savait pas quel genre de fleurs Yeri aimait, alors à la place, il avait choisi un magnifique bouquet de roses dont l'odeur était similaire à celle du parfum qu'elle portait habituellement.

« Je vais y aller maintenant, et je vous souhaite la meilleure des chances »

« A vous aussi »

La princesse sourit et partit, Gusto s'assit dans une chaise du jardin.

Une demi-heure s'écoula avant que Joan ne prenne la parole.

« Pourquoi la dame n'est-elle pas en là ? »

« Elle est un peu en retard »

Malgré sa réponse calme, Gusto tapota nerveusement du bout des doigts sur la table car l'heure à laquelle il lui avait donné rendez-vous dans la lettre était déjà passée depuis longtemps.

« A-t-elle reçu la lettre » s'interrogea-t-il.

Les innombrables boules de cristal du jardin brillaient en rond ; Gusto attendit Yeri, jetant des coups d'œil insignifiants aux minuscules amas de lumière, jusqu'à ce qu'une autre heure se soit écoulée avant qu'il ne se lève de son siège.

« Prince. Vous devriez probablement entrer. Sa Majesté l'Empereur est déjà entré....... »

Mains froides et visage glacé.

Gusto fixa le bouquet sur la table sans parler, tendit la pour saisir le bouquet mais s'arrêta, Gusto s'éloigna abandonnant le bouquet derrière lui.

Joan ne sut pas quoi faire, mais il ramassa le bouquet esseulé remettant à la hâte le drap noir et suivit Gusto de près.

« N'êtes-vous pas le premier prince ? »

Dans la grande salle de banquet, les membres de la famille royale et les nobles se précipitèrent pour saluer Gusto mais pendant qu'ils se saluaient, les yeux de Gusto ne cessaient de bouger s'attendant à la trouver parmi les dames de Gel, mais elle était introuvable.

Gusto la trouva au centre de la salle, sur la piste de danse aux bras d’un autre homme.

Un frisson lui parcourut l'échine.

Il se demanda pourquoi elle était là, ce qu'il devait dire mais elle ne s’arrêta pas de danser après une danse, continuant à accepter les invitations C'était sa quatrième danse et la patience qu'il s'était forgée s'épuisait, alors Gusto se décida, et à la fin de la musique, s'avança devant Yeri.

« Sainte, cette fois, dansez avec moi....... »

« Pourquoi ne dansez-vous pas avec moi, Sainte ? »

Le jeune comte, qui venait d'inviter Yeri à danser, se retourna avec irritation, s'apprêtant à crier qu'un bâtard débarquait sans raison, mais dès qu'il vit Gusto, il ravala toute parole

« Hein, hein, premier prince ! »

« Vous me cédez la place ? »

« Bien sûr ! »

Le comte s'éloigna à toute vitesse. Gusto se retourna vers Yeri puis paniqua devant sa disparition

Se demandant où elle était allée en si peu de temps et pourquoi elle avait disparu. Il avait l'impression d'être pris dans un labyrinthe ; c'était le dernier soir de la soirée, l'endroit était donc bondé, et la salle de banquet était excessivement grande auquel il fallait ajouter le trop nombre de gens qui essayaient de saluer et de parler à Gusto.

« Seigneur Gusto, pourquoi êtes-vous ici si tard ? »

« Vous n'avez pas l'air d'avoir le moral....... »

« C'est sûrement parce qu'il fait froid dehors »

Répondre à chacune de ces questions était une tâche difficile et il lui fallut attendre une dizaine de minutes avant de la retrouver

« Sainte, vous êtes sûre que vous ne buvez pas trop ? »

« Elle pourrait se saouler »

Les voix des nobles semblaient inquiètes, et le visage de Yeri était devenu rouge.

Combien de verres de vin fort avait-elle déjà bu ? L'une des dames se couvrit le coin de la bouche avec son éventail et gloussa.

« Sainte, êtes-vous d'une humeur inhabituellement bonne aujourd'hui ? »

« Oui, je suis de bonne humeur, de très bonne humeur »

« Mais ne pensez-vous pas que vous devriez aussi penser à votre dignité, de peur que quelqu'un n'aille à votre honneur ? »

« C'est logique »

Yeri cessa d'incliner son verre et reporta son regard sur la dame.

« Comment voulez-vous dire que mon honneur est terni ? J'ai bu un peu lors d'une soirée organisée par Sa Majesté, l'Empereur de l'Empire Gel ? »

« Non, je craignais simplement que la royauté présente à cette soirée ne soit déçue par votre comportement irrespectueux »

« Vraiment ? Alors pourquoi n'amenez-vous pas la Dame devant moi ? »

« .....quoi ? »

« Tous les membres de la famille royale qui sont déçus par moi, parce que s'il y en a, je suis sûr qu'ils s'excuseront, alors pourquoi ne pas demander à votre dame de les amener devant moi »

« Je, comment oserais-je....... »

« Si vous ne pouvez pas le faire, pourquoi ne pas le dire dès le départ ? »

« ....... »

La dame ferma la bouche. Yeri fredonna et renifla. Les mondaines étaient toujours du côté du vainqueur alors les nobles à proximité ricanèrent et se moquèrent.

« Vincentio, celui qui a dansé avec la sainte plus tôt, n'était-il pas le fiancé de Lady Serena ? »

« En effet. C'est vrai, il se vantait d'avoir partagé sa première danse avec une sainte.......

Mais je n'avais pas réalisé que sa fiancée se trouvait si visiblement dans la salle »

Les jointures de la dame qui tenait l'éventail devinrent blanches, Yeri se pencha plus près de la dame, les joues rougies par l'alcool, et parla à voix basse.

« Vincenzo Confucius était-il le fiancé de la dame, le rouquin ? »

« ......C'est exact »

« Pourquoi ne pas rompre ? »

« Quoi ? »

« Ce n'est pas un comportement aristocratique normal que de tripoter sans cesse la taille d'une femme en dansant, même une sainte, et je suis sûre que toutes les servantes de la maison ont déjà subit ses mains baladeuses. Vous ne devrais pas épouser quelqu'un comme ça »

Le visage de la dame devint pâle mais après avoir murmuré à voix basse, Yeri releva la tête.

« Après-demain, j'enverrai un prêtre au manoir de Confucius, et vous pourrez l'épouser là-bas. Si vous ne pouvez pas, vous pouvez rester »

« Allez, Sainte....... »

Yeri sourit et inclina à nouveau son verre, si elle était une grande buveuse, cela faisait cependant longtemps qu'elle n'avait pas bu de vin aussi fort ; l'engloutissant sans s'arrêter, et bientôt elle fut ivre et étourdie, au bout d’un moment Yeri se débarrassa des chahuteurs pour se diriger vers la terrasse.

Elle eut la chance de trouver une terrasse vide et le serviteur qui attendait à l'extérieur ferma la fenêtre à moitié et baissa les rideaux car il lui avait dit qu'il serait dangereux pour elle d'être seule, et comme il avait raison, elle obéit.

Contrairement à la chaleur qui régnait à l'intérieur, un vent froid soufflait à l'extérieur.

Elle s'appuya sur la balustrade et ferma les yeux puis soupira.

« Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? »

Elle avait beaucoup dansé avec les hommes, beaucoup bu mais un fois que vous avez fait tout ce que vous pouviez et que vous ne vous sentez pas mieux, que faire ensuite ?

Quelque temps plus tard, elle sentit une chaleur sur son épaule alors qu’elle se blottissait seule cela ressemblait à un rêve à cause de l'ivresse mais après un moment de silence, Yeri se redressa, paniquée, tout était bien réel.

La veste se décrocha de ses épaules et tomba sur le sol ; Yeri regarda Gusto, la ramasser, les yeux rempli de désespoir.

« Qu'est-ce qui s'est passé ? »

« Nous étions censés nous rencontrer aujourd'hui, n'est-ce pas ? »

« C'était tout à l'heure, non pas maintenant ! »

« Alors pourquoi n'êtes-vous pas venue plus tôt ? »

« ......Quoi ? »

Gusto était un peu surpris de s'entendre demander cela ; il était en effet un prince en lice pour devenir le prochain empereur, et le langage poli et manipulateur était ancré en lui, arrivant à s'enquérir des intentions de son adversaire, mais rarement de manière aussi directe. Il devait être pressé, se dit Gusto.

« Tu es si ennuyeux »

Les mots qu'il n'aurait jamais cru entendre de sa vie frappèrent en pleine face Gusto ; le mot ' tu ' et le mot ennuyeux. Il ne faisait aucun doute qu'il avait mal entendu.

Parce que Yeri le regardait fixement.

« ......Sainte ? »

« Quoi ? Tu n'es pas content que je ne sois pas apparue ? Tu t'attendais à ce que je sois là pour lui dire bonjour à cette femme ? »

Cette femme....... Les mots de Yeri résonnèrent dans l’esprit de Gusto.

« Comment ça, cette femme ? »

« La femme à qui tu donnais le bouquet ! »

Yeri se précipita, et Gusto sut ce qu'elle avait vu et ce qu'elle avait mal compris.

« Sainte »

« Pourquoi m'as-tu envoyé une lettre ? Voulais-tu me montrer que tu demandais une autre femme en mariage et me demander de te donner ma bénédiction pour leur mariage parce que je suis une sainte ? »

Yeri répliqua sans prendre le temps de respirer, ses yeux débordaient maintenant de larmes. Pourquoi avait-elle fait tout ce chemin pour revenir ? Juste pour le regarder dans cette situation ?

« Tu me prends pour qui ? Tu crois que je vais te donner une bénédiction ou quelque chose comme ça ? Je te déteste, je te déteste, je te déteste au plus profond de mon âme !

»

« Sainte ! »

Gusto éleva la voix pour la première fois.

« Est-ce que j'ai l'air de l’avoir réellement fait ? »

« Quoi ? »

« Qu'est-ce qui vous fait croire que je vais offrir un bouquet de fleurs à une autre femme alors que je vous ai appelé ? »

Mes mains gelées fondirent soudainement dans la chaleur de la pièce, tout mon corps s'engourdit et un côté de sa poitrine picotait sans arrêt.

« Je l'ai fait parce que je voulais vous demander de m'épouser, parce que je vous aime »

« Une proposition...... ? »

« ......Oui »

On aurait dit que le temps s’était arrêté, ni Gusto ni Yeri ne parlèrent, se contentant de se regarder l'un l'autre.

« Je vais vous le demander officiellement »

Gusto avait retrouvé son allure habituelle de prince pimpant, mais sa voix vacilla légèrement.

« Sainte »

Gusto tendit la main.

« Epousez-moi, si vous plait »

Ps de Ciriolla: j'ai laissé tutoyer Yeri, car entre son énervement et son ivresse, je pense que sa politesse à pris un coup de pied au derrière

Tome 5 – Chapitre 150 – Enfin à toi

Yeri et Gusto n'apparurent pas avant que l'horloge ne sonne minuit.

Dans une petite fête, l'absence de la saint ete du prince aurait été immédiatement remarquée mais la immense foule et l'agitation qui régnaient dans la grande salle de bal unique les avaient dissimulé

Valia se demanda si elle n'avait pas vu la Sainte plus tôt, mais fut soulagée lorsque Shuden dit qu'il l'avait vue avec Gusto.

« J'espère que tout va bien »

Peut-être que je s’assisterai à leur mariage tôt ou tard.

Valia se sentait un peu excitée, pensant à l'histoire qu'elle ne pourrait jamais raconter à personne et pendant tout le trajet en calèche jusqu'au manoir, Shuden ne put s'empêcher de rire des gloussements incessants de Valia, devant sa femme qui se mit à rire de nouveau, il lui demanda.

« Pourquoi riez-vous sans cesse ? »

« Eh bien....... C'est le champagne ? »

Le champagne, distribué comme lors de la dernière fête à la résidence impériale, connut un grand succès, il était raconté qu'il était fabriqué à partir de raisins bleu clair, une spécialité du nord, et il correspondait parfaitement au goût de Valia si sa saveur était sucrée, la teneur en alcool était étonnamment plus élevée que l’on pouvait imaginé.

« Vous avez vraiment aimé, n'est-ce pas ? »

« Je ne sais pas, c'est juste que c’est agréable en bouche »

L'ivresse modérée fit rougir les joues de Valia. Dans son euphorie, Valia appuya sa tête sur l'épaule de Shuden, qui pencha légèrement la sienne pour lui embrasser sur le front faisant fermer les yeux à Valia, lorsqu’elle ressentit la chaleur contre son épaule.

A un moment donné, elle finit par s'endormir et lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans la salle de bain du manoir.

« Madame ? »

« Vous êtes réveillée ? » demandèrent les servantes qui lavaient avec diligence une Valia endormie jusque là. Se souvenant clairement du moment où elle était le carrosse, mais elle n'avait aucune idée de la façon dont elle était arrivée ici.

« Madame s'est endormie dans le carrosse, et Son Excellence l’a portée jusqu’ici »

« Vraiment ? »

Elle devait être bien fatiguée pour ne pas être se réveiller une seule fois pendant qu'on la portait.

« C'était la dernière fête, alors on a veillé longtemps »

Elle se souvint s’être sentie un peu lourde pendant le trajet, mais plus maintenant, se sentant de bonne humeur, peut-être était-ce dû à ce moment de sommeil, ou peut-être était-ce dû à ce bain chaud.

Valia termina son bain et se dirigea vers la chambre, ses longs cheveux encore humides et un peu gênants.

« Bonne nuit, madame »

« Bonne nuit »

Après avoir salué l’employé Valia entra dans sa chambre plongée dans l’obscurité à l'exception de quelques lumières douillettes, le silence nocturne régnait, Valia entra plus dans la pièce.

« Il n'est pas dans sa chambre ? »

Peut-être que Shuden était allé à son bureau ; il montait souvent au troisième étage pour travailler. Valia se trompait car Shuden était au lit, alors elle s’étonna

« Il est endormi....... »

Valia se mit sur la pointe des pieds pour marcher prudemment et ne pas réveiller Shuden. Heureusement, il ne se réveilla pas même lorsqu'elle s’installa dans le lit.

Son regard argenté se posa sur sa forme endormie.

En presque deux ans de mariage, Valia ne l'avait jamais vraiment vu dormir, s'endormant toujours avant lui et au réveil, c'était l'inverse finalement Shuden dormait très peu, à peine cinq ou six heures par nuit.

Au début, elle avait craint qu'il ne dorme pas assez mais cela ne dura pas longtemps et elle ne le vit jamais fatigué, semblant être un homme qui n’avait pas vraiment besoin de beaucoup de sommeil.

Valia prit son menton dans ses mains et regarda Shuden endormi, ses cils dorés, de la même couleur que ses cheveux, un si beau visage que bien des princesses d'autres pays avaient convoité.

Même si elle ne faisait rien d'autre que de regarder son visage, son cœur battait inutilement la chamade.

Pourquoi est-il si beau ?

Elle pourrait regarder le visage de Shuden toute la journée. Valia baissa la tête avec précaution pour l’embrasser doucement sur ses lèvres pincées en lui soulevant le menton.

Une paire de bras s'enroula autour de son dos et la rapprocha. Avec un petit cri de surprise, elle s'effondra dans les bras de Shuden.

« Shu ! » cria Valia en se jetant dans les bras de Shuden, qui gloussa en la serrant contre lui. Les cheveux légèrement humides de Valia lui chatouillèrent la joue

« Je comprends pourquoi ma femme fait ça à chaque fois »

C’était plus drôle qu’il le pensait et tout aussi mignon de voir Valia sursauter.

« C'est vous ! »

Son cœur battait la chamade et elle réalisa qu'il n'avait jamais fait semblant de dormir aussi longtemps. Les grognements ne durèrent pas longtemps, Valia, profitant de l'étreinte de Shuden, marmonna quelques mots. Ce ne fut que lorsque Shuden commença à mordiller légèrement mon doigt qu'elle ouvrit à nouveau la bouche, le bout de sa langue le parcourant et le faisant tressaillir.

« ......Shu ? »

« La sainte a dit qu'il y avait un moyen de rendre tes cheveux courts longs »

« Quoi ? »

Valia était abasourdie, ne voyait-il pas la masse de cheveux ayant retrouvé sa longueur pourtant visible de tous.

« Mes cheveux ne sont-ils pas de nouveaux longs ? »

Shuden ne répondit pas se contentant de l’allonger correctement sur le lit puis baissa la tête sur la poitrine de Valia. La chair douce se moulait en un cercle dans la main ferme saisissant la chair tendre de façon érotique. Le bout de sa langue traça la pointe tendre, et le mamelon doucement couché se dressa immédiatement.

Valia gémit et remua les orteils tandis que la langue de Shuden mordillait et suçait la peau. C'était une sensation étrange, à la fois chatouilleuse et exaltante, et ses fesses furent bientôt humides.

Elle ne l’avait abordé par un simple baiser, mais ce que faisant Shuden allait bien au-delà, elle avait l’impression que sa peau était faite de miel.

Shuden lécha le lobe sensible de l'oreille de Valia et fit des marques de baisers en pointillés sur la ligne de son cou, mordilla ses seins, faisant rouler sa langue sur les zones délicates et sensibles, apprenant avec une rapidité effrayante où Valia était particulièrement réceptive, taquine et stimulée.

Tout son corps s'échauffa et ses fesses se serrèrent. Le bout de ses doigts picotait tandis que la chaleur s'accumulait dans son bas-ventre pour finir la langue de Shuden plongea dans son entrée trempée et l’embrassa

Valia leva la main pour toucher le corps de Shuden, carressant du bout de ses doigts les muscles fermes et glissa ses bras autour de ses larges épaules. Le dos de Valia se cambra légèrement et Shuden l'entoura immédiatement d'un bras pour la rapprocher de lui.

Valia leva légèrement la tête pour rencontrer ses lèvres.

Shuden inclina son menton. Leurs langues s'emmêlèrent et se confondirent si ce fut Valia qui avait entamé le baiser, ce fut elle qui essouffla la première. Au début, sa respiration était plus douce mais Shuden connaissait la raison de ce baiser au milieu de leur ébat

C'était une façon de lui dire que l'assaut des caresses était écrasant et de gagner un peu de temps. C'était mignon à sa façon, dans cette position, dans cette situation.

La patience de Shuden avait des limites, Valia l'avait embrassée et tripotée de façon séduisante ici et là, si impatiente, mais il fit semblant de ne pas s'en apercevoir malgré son regard humide

Shuden prit l'une des cuisses de Valia dans sa main et la fit basculer vers le haut. Leur corps béant était une invitation au désir avec les entrailles de Valia bavant de luxure. Il voulait la pénétrer tout de suite, enfoncer sa bite dure et érigée en elle, l'entendre haleter et gémir, tout son corps répondait à son désir. Valia essaya de remuer les cuisses, mais ce fut inutile car elle était maintenue fermement.

La robe de soie qu'elle portait était maintenant en désordre pas seulement les seins ayant retrouvés leur liberté, mais elle était déshabillée aux endroits où les lèvres de Shuden étaient passées, glissant légèrement de ses épaules. C'était si très excitant pour le regard de braise

« Shu....... »

Un gémissement suppliant fit se raidir Shuden à partir de la taille, la tira sur ses cuisses, la rapprochant de lui.

Là où ils se touchèrent, Shuden embrassa légèrement le genou levé de Valia puis souleva ses jambes et les déposa sur chacune de ses épaules. Elle sentit le bout de son pénis frôler son entrée humide, puis il ouvrit la fente pour s’y plonger entièrement

« Shu ! Mmm ! »

Valia haleta. Le pénis était entré trop profondément à cette première attaque, ce qui était toujours le cas dans cette position, d’ailleurs la première fois qu'elle vécut, elle avait presque crié sous l'effet d'un plaisir irrésistible ; en fait, il était entré jusqu'au bout, et elle avait encore l'impression qu'il la poignardait. Alors que Valia se tendait, son corps se resserra naturellement autour de sa verge. Shuden laissa échapper un faible gémissement pendant un moment, la regardant, il lui parla d'une voix apaisante.

« ......Valia »

C'était une voix douce, mais Valia déglutit difficilement devant l'érotisme de la voix.

« Je vais y aller doucement »

Doucement…..Il était difficile de décrire à quel point les entrailles de Valia pressaient le pénis de Shuden, sa membrane muqueuse se pressait contre sa verge gonflée, faisant sortir le précum puis le corps tendu de Valia se détendit un peu. Elle chercha à tâtons la main de Shuden.

Une main si fine et si douce comparée à celle de Shuden qui la serra fermement et la pressa. Il se pencha vers elle et l'embrassa sur les lèvres.

Incapable de faire face aux yeux rouges qui la fixaient, Valia détourna légèrement le regard et bien vite, il était profondément en elle.

« Hmph, ahhhhhh ! »

Lorsque Shuden commença à bouger correctement, Valia réalisa que doucement ne voulait pas dire faiblement

Au contraire, cela semblait ajouter de la force car si ses poussées étaient plus lentes, la force de ses poussées était si forte qu'après quelques coups, elle était proche de l'orgasme.

Complètement clouée au lit par la poigne de Shuden, ses avant-bras s'enroulaient autour de mes jambes, lui interdisant de bouger. C'était comme ça chaque fois qu'il la tenait ainsi les sensations de plaisir et de stimulation qui semblaient parcourir son corps rendaient celui de Valia encore plus sensible. Les bruits de leurs mouvements sauvages résonnaient lascivement dans la chambre, mais elle s'en moquait éperdument.

Il fallut un long moment avant que les bruits humides ne s'estompèrent.

Valia frissonnait. C'était bon avant de jouir, c'était bon quand on jouissait, et c'était bon juste après. Mais lorsque cela se répétait autant de fois....... son corps devint extrêmement sensible et le simple contact de la main de Shuden suffisait à la rendre trempée, et la faire convulser.

Shuden retira la robe de Valia et la laissa tomber sur le sol, la retournant sur le ventre et pressant sa bouche sur l'étendue blanche de son dos. Le simple contact des lèvres de Shuden suffit à faire passer un léger frisson à travers Valia.

L'abandon au plaisir était aussi délicieuse que cela, Valia gémit et serra les draps plus fort.

Peu importe le nombre de fois où ils firent l’amour, sa verge restait dressée

Lorsque ses mains saisirent son bassin et écartèrent ses cuisses, Valia frémit mais s'exécuta. En fait, elle était à peine consciente. Ses hanches se soulevèrent, le pénis dur et énorme s'enfonça entre elles une fois de plus.

« Shu, ah...... ! »

Même son propre nom, haletant, semblait si séduisant.

Valia, incapable de résister au plaisir essaya de se tortiller, mais Shuden ne voulut pas la lâcher. Incapable de lâcher prise serait plus exact en réalité sa réaction l'excitait intensément, le faisant gémir et l'étreignit plus fort.

Il fallut un long moment avant qu'elle ne puisse se libérer Ne voulant même pas la lâcher même après qu'ils aient fini, il l'attira dans ses bras. Valia était trop languissante pour bouger, mais elle resta immobile, sa chaleur lubrique descendit lentement.

Puis elle sombra dans un profond sommeil.

Ps de Ciriolla: je le poste tard aujourd'hui... mais vu le contenu l'heure est raisonnable ♥

Tome 5 – Chapitre 151 – Enfin à toi

Une semaine plus tard et comme l'avait souhaité l'empereur, tous les prétendants des princesses furent choisis et, il se demanda ce qui se passerait si certaines jeunes princesses naïves étaient séduites juste par leur beauté ou leur éloquence et opterait sur un choix qui ne seraient pas à la hauteur de leur rang mais la plupart d'entre elles même sans se soucier de la politique, de nombreux princes choisis étaient dignes des jeunes filles impériales

« Elles sont très perspicaces, n'est-ce pas, Lambton ? »

« Elles tiennent tous de vous, je suppose »

« Haha, tu devrais t'en tenir à tes crachats et à tes mensonges »

L'empereur rit et donna une tape dans le dos de Lambton mais pour une raison ou une autre, l'humeur de l'empereur était au beau fixe ces jours-ci.

« Hmm, je vais arrêter de blâmer la Terre Sainte maintenant que le duc de Garth et la duchesse de Garth sont en sécurité, je n'irai donc pas plus loin dans cette affaire »

« La clémence est la vertu d'un monarque, et je suis sûr que vos Altesses seront satisfaites »

L'empereur se caressa le menton en entendant les paroles du haut prêtre.

« Laissons les vieux sentiments derrière nous et parlons d’autre chose »

Le visage du haut prêtre s'assombrit immédiatement car il avait déjà une idée de ce que l'empereur allait dire.

« Je souhaite consacrer la Sainte en tant que princesse héritière de l'empire Gel »

*************************

Il y a quelque temps, l'empereur avait fait construire une serre au sein du palais intérieur entièrement destinée aux princesses. Son raisonnement était qu'il serait étouffant si elles devaient toujours prendre le thé à l'intérieur du bâtiment, même en hiver.

[Je sais qu'il est égoïste de la part de cet empereur d'être si amical maintenant, mais, Lambton, je l'ai réalisé tardivement, et je veux être gentil envers elle-même si c’est tardivement.]

La plupart des princesses allaient quitter le palais après quelques visites à cette serre car si les fiançailles avaient lieu dans l'Empire du Gel, le mariage devait être célébré dans le royaume de résidence de l'époux. L'empereur décida que des serres seraient construites dans chacun des palais royaux en guise de cadeau de mariage aux princesses.

Selma était l'une des rares à vivre encore dans le palais impérial. La date du mariage avait été fixée tardivement, et ne se déroulerai que dans quelques mois, alors Selma quittera Gel pour de bon.

Même grâce aux distorsions de route, voyager d'un pays à l'autre n'était pas une sinécure alors Selma prenait souvent le thé avec ses amies Valia et Yeri avant de partir pour rejoindre son futur palais.

« Sa Majesté l’empereur avait sûrement la fête pour trouver un compagnon aux princesses »

Selma pencha la tête.

« Votre frère Gusto était-il une princesse ? »

Aux mots de Selma, Yeri cracha le thé qu'elle était en train de boire alors que Valia se couvrit la bouche avec sa main pour se mettre à rire. Angela, qui se tenait derrière elles, se précipita mais Yeri la repousse d'une main et essuie le coin de sa bouche avec son mouchoir.

« Quoi qu'il en soit, félicitations, je ne pensais vraiment pas que vous finiriez comme ça toutes les deux »

« ......Je ne pensais pas non plus que nous nous marierions si tôt »

Cela faisait plus d'un mois qu’elle avait pleuré et crié sur Gusto.

Comme pour s'excuser d'avoir été un tel idiot, Gusto poussa les événements en avant avec un élan incroyable. L'empereur l'accueillit à bras ouverts car si Gusto avait vraiment gagné le cœur de Yeri, rien d'autre ne comptait.

Avant même qu'elle ne le sache, Yeri était la future princesse héritière de l'empire Gel et dans deux mois, le couronnement de Gusto et le mariage de Yeri auraient lieu en même temps.

C’était ce qui l'occupait ces jours-ci car dans le passé, elle n'avait pas organisé de mariage aussi précipité car normalement les mariages de Gel se caractérisaient toujours par une préparation de longue durée

« Gusto m'a dit que Valia avait épousé le duc de Garth en moins d’un mois. »

Ces derniers temps, Valia continua à essayer d’apprendre à parler de manière décontracté avec Yeri, c’était plus facile ainsi.

« C'était comment ? Tu n'as pas eu la tête qui tournait ? J'aurais aimé voir ça ! »

Selma prit une expression malicieuse en répondant à la question de Yeri.

« J'ai entendu dire que le Duc de Garth était tellement amoureux de la Duchesse qu'il l'a fait embaucher la créatrice Fleur l’enfermant presque pour qu’elle réalise sa robe de mariée... »

« Quoi ? Non ! »

Valia sursauta ; elle tenta de s'expliquer, mais Yeri secoua la tête, incrédule.

« Le duc de Grath n’aurait jamais fait réellement cela »

Yeri ne prononça le fond de sa pensée, car elle avait bien du mal à imaginer ce fait de la part de cette homme mais contre toute attente le visage de Valia était déjà devenu rouge.

***************************

« Madame ! »

Valia retourna au manoir, et le docteur arriva en courant derrière elle.

« Comment se fait-il que vous n'ayez pas de frisson et que vous ne vous sentiez pas mal

? »

Il la bombarda de questions, Valia répondit qu'elle allait bien mais au fur et à mesure que le temps se refroidit, l'inquiétude du médecin grandit.

« Cela fait plus d'un an que j’ai attrapé la fièvre »

Bien qu’elle assura qu'il s'agissait d'une fièvre légère, le médecin s'inquiétait, la surprotection n’était pas une option

Prendre sa température et vérifier ses signes vitaux étaient essentiel, Valia était habituée à l'agitation du médecin, elle tendit donc docilement tendu son poignet alors le médecin en lui lançant le regard le plus prudent du monde, commença à prendre son pouls.

Valia pensait à autre chose en attendant ; Selma s'était vu offrir trois faucons de chasse par son fiancé et lui avait demandé à faire de la fauconnerie avec les dames mais hormis la coutume de l'Empire de Gel, où les peaux étaient considérées comme un excellent cadeau, la chasse elle-même n’était pas une activité très recherché.

C'était dangereux, bien sûr, et il y avait bien d'autres choses à faire à Gel. La fauconnerie était une sorte de divertissement annexe à la chasse car finalement il s'agissait plus d'aller voir si les faucons voler que de chasser réellement avec .

À moins, bien sûr, que les aristocrates n'aillent à la chasse pour l'offrir des peaux à leurs amants.

Soudain, elle me souvint d'une idée qu’elle avait eue dans le passé, si elle avait voulu faire des biscuits à offrir à Shuden, mais n’étant pas très douée pour la cuisine, alors elle s’était dit qu’elle préférait chasser un animal.

Valia rit à ce souvenir.

« Madame....... »

Le visage du docteur était sérieux, mais celui de Valia était calme car de tout façon l'expression du docteur était toujours la même.

« La prochaine fois, même si vous vous sentez très bien, je vous prie de prendre les médicaments que j'ai préparés pour vous et......, juste au cas où ? »

Le médecin commençait toujours de la même manière et à cette rengaine immuable , Valia s'était habituée à entendre ces mots.

« Ma....... »

La main du médecin tremblait et il déglutit difficilement.

« Vous êtes enceinte »

« Hein ? »

Le marquis Logan poussa un petit soupir.

« Eh bien, je pense que nous devrions faire venir le marquis de Joan ici »

« Je suis d'accord »

Le comte Gertrude acquiesça rapidement, assis en face du marquis Logan, le vieux comte semblait très fatigué des réunions forcées qui duraient depuis des jours au sein de la salle du conseil des nobles du palais impérial

« Votre Excellence, duc de Garth, qu'en pensez-vous ? » demanda le marquis Logan en regardant Shuden, tous les autres nobles assis se tournant vers lui à l'unisson alors ce dernier fredonna en posant le document.

« Je crains que nous ne soyons pas assez nombreux et que l'affaire ne tombe à l'eau »

En fait, ce n'était pas vraiment que l’affaire était bloqué mais que la question plus urgente était de pourvoir les postes vacants au sein du conseil restreint, car celui-ci composé normalement des neuf hommes les plus puissants de Gel, comptait de nombreux postes vacants à pourvoir en effet quatre sièges sur les neuf étaient vacants.

« Cette trahison….»

Tout cela à cause de la trahison du second prince, le marquis de Logan étouffa un nouveau soupir qui menaçait d'éclater mais il ravala sa colère, car il ne pouvait pas parler de la rébellion princière en public.

Pour être admis au Conseil privé, un candidat devait obtenir le soutien d'au moins cinq des nobles en place donc en raison de la grande influence politique du Conseil privé, l'introduction de nouveaux membres se faisait avec beaucoup de précautions.

Actuellement, cinq nobles siégeaient au Petit Conseil.

Cela signifiait qu'il fallait l'unanimité pour faire entrer quelqu'un dans l'hémicycle, cependant, en raison des subtilités du corps politique, l'unanimité était aussi insaisissable que les étoiles dans le ciel.

Cinq votes favorables sur six étaient plus probables que cinq sur cinq. Il n'était donc pas étonnant que les nobles, lassés par les réunions administratives qui duraient déjà depuis plusieurs jours, regrettèrent l'absence du marquis de Joan.

Si le marquis de Joan était là, les réunions pouvaient facilement être raccourcis dans leur durée

Le comte Gertrude acclama « Bravo, bravo ! » Le comte, plus âgé et plus fragile, souhaitait autant que quiconque le retour de la marquise de Joan.

« Le marquis de Joan n'est-il pas absent de la capital et n'est-il pas un peu déplacé de la convoquer ? » s’inquiéta un noble

Mais le marquis Logan répondit immédiatement.

« On ne lui demande pas de rester dans la capitale toute la journée, alors ça va, n'est-ce pas ? Résolvons les urgence et il rentrera derrière au domaine »

« D'après ce que je comprends, je pense que ça ira pour une dizaine de jours »

« Je suis sûr que la plupart d'entre vous sont passés par là. Vous devriez être habitué maintenant. Il n'y a aucune raison d'être aussi agité qu'au début de votre mandat »

« N'est-ce pas juste...... ? »

Hésitant, un consensus se dégageait malgré tout, le Marquis Logan jeta un coup d'œil à Shuden car il ne lui restait plus qu'à obtenir l'accord du jeune duc.

« Je ne dis pas cela pour notre bien, Votre Excellence, mais ne devrions-nous pas nous préparer au cas improbable où l'un d'entre nous serait soudainement appelé pour une affaire urgente et devrait inévitablement s'absenter ? »

« Eh bien, non. J'en doute »

Il avait l'air complètement désintéressé, exactement le même Shuden qui n'avait même pas fait appel au Marquis de Joan lorsqu'il avait géré la gestion de la rébellion et n’imaginait même devoir faire appel au marquis de Joan pour un conseil administratif de quelques jours.

Certains nobles prédisaient l'échec de la demande et le comte Gertrude bouda.

Une autre réunion s'ensuit, certains des nobles les plus âgés s'évanouissaient sur leur siège de fatigue, il était temps de faire une pause.

Un chambellan, qui attendait à l'extérieur de la salle, entra au trot sous le regards des nobles.

« Votre Excellence, duc de Garth » appela le serviteur avant de poursuivre

« Il y a un visiteur du manoir »

« Alors ? »

« Il a un message pour votre Excellence, puis-je le faire entrer ? »

« Qu’il entre »

Le serviteur s'inclina et sortit à nouveau, Shuden fronça légèrement les sourcils ayant un pressentiment, cela avait un air de déjà vu.. cette fois lors d'une réunion du conseil noble, lorsqu’il appris que Valia était malade.

Un employé à l'air familier entra, accompagné d'un serviteur du palais, Shuden ne put s'empêcher de remarquer l’expression de l’employé.

Mais c'était étrange, elle était très subtile rendant difficile d’y mettre un sentiment, mais cela lui rappelait étrangement cela de l'empereur, le où il avait offert à Shuden un bouquet de roses coûteuses, inutiles et non désirées en guise de surprise. Le même visage qui dissimulait à peine un sourire frétillant.

« Un sourire ? »

« Votre Excellence »

L’employé s'inclina et dit quelques mots à Shuden à voix basse ; immédiatement après, les expressions des nobles fixant le duc de Garth changèrent étrangement.

En une seconde…. Les documents que tenaient Shuden tomba de sa main.

« ....... »

Outre le pile de papier tombant sur le sol de marbre, les pupilles rouges de ses yeux restèrent immobiles, comme frappées par la foudre.

C'était un spectacle étrange, déroutant et peu familier. Quand cela s’était-il déjà produit

?

« Quelles sont les nouvelles ? » s'apprêtait à demander le marquis Logan lorsqu'il fut interrompu.

Shuden se leva de son siège.

« Votre Excellence, que s'est-il passé au manoir ....... ? »

Shuden leva la main, interrompant le marquis Logan.

« Nous parlions tout à l'heure »

Tout en disant cela, Shuden ne regardait pas les nobles, ses yeux restèrent figé sur l’employé qui s'inclinait.

« Je dois parler au marquis Joan »

« Oui ? »

« Dites-lui de venir à la capitale dès que possible et d'assister au petit conseil. Dites-lui que la distorsion de route pour son retour du château sera financé par la famille Garth »

« Une distorsion ...... ? »

Les autres nobles, bien conscients du coût d'une distorsion de route, ne pouvaient qu'être perplexes. N'était-ce pas trop onéreux, même s'il s'agissait d'un service rendu par bonté d'âme ?

Le marquis Logan toussa fortement.

« Ah, dans ce cas, pourquoi ne pas mettre un terme à la réunion d'aujourd'hui, il est beaucoup plus efficace de traiter avec le Marquis Joan lorsqu'il est autour de....... »

Le marquis Logan ne réussit pas à terminer sa phrase car le duc était simplement sorti de la salle du conseil

« ....... »

Pourtant il avait seulement marché, et non couru, sans un mot disparaissant sans explication, ne prenant pas la peine de se soucier des autres, son serviteur se retrouva à courir derrière son maître.

« Le manoir était-il en feu ou était-il arrivé quelque chose à la duchesse ? » Les nobles restèrent sans voix, les yeux plissés.

Valia était hébétée, figé sur le lit. Dès que le médecin lui avait annoncé qu'elle était enceinte, elle avait été abasourdie, cela ne semblait pas réel et avant même qu'elle n'ait pu réaliser et intégrer la nouvelle, on la traîna partout.

Elle fut baignée dans de l'eau chaude puis massé d'un baume odorant, sa robe de chambre habituelle en soie noire avait disparu et les servantes lui avaient apporté une nouvelle chemise de nuit au long ourlet et au tissu doux.

Après s’être rapidement changée, elle put assouvir sa faim avec une soupe chaude de champignons et d'oignons sautés, accompagnée d'un peu de pain blanc et pour faire passer le tout, elle but un thé acidulé.

Elle pensa qu’elle avait fait tout cela à moitié consciente mais alors qu’elle reprenait peu à peu ses esprits, la première chose qu’elle remarqua, était les visages des employés qui

l’entourait. Les servantes, les domestiques, Sarah, Paul en fait tous avaient un sourire qui allait d'une oreille à l'autre, tellement heureux qu'ils ne pouvaient pas s'en empêcher malgré la règle imposé aux serviteurs d’affiché une expression neutre Le sourire était contagieux, et tout cela commençait à être réel, Valia toucha son bas-ventre d'une main même s’il était encore totalement plat

« Qu'est-ce qui ne va pas, madame ? Vous avez mal au ventre ? »

« Non, juste. Je suis curieuse. Je ne sens rien encore...... »

Le médecin s'esclaffa

« Vous n'en êtes qu'au début de votre grossesse et votre bébé est encore très petit, mais je suis sûr que vous le sentirez bien assez vite, à partir de la 17e semaine.'

« C'est vrai ? »

Elle était très curieuse « Est-ce qu'un bébé se tortillerait dans ce ventre ? » Le visage de Valia se fendit soudain d'un immense sourire.

« Quand le ventre sort-il ? »

« Cela varie d'une personne à l'autre, mais vous commencerez à le voir vers trois ou quatre mois »

« C'est encore loin »

« Oui. Et puis, madame, je suis désolé de vous dire ça »

« Hein ? »

« Le premier trimestre est sensible et vous devez être très prudente »

Le médecin avait l'air très sérieux.

« Vous ne devriez pas avoir de rapports sexuels avant au moins douze semaines »

« ....... »

« Et vous ne pouvez pas trop stimuler, et vous ne pouvez certainement pas aller trop loin, donc si vous voulez faire l'amour, assurez-vous de me consulter avant...... »

Il ne le dit pas, mais cette histoire lui donnait du fil à retordre. Il avait pensé à faire une décoction d'herbes pour stimuler la virilité du duc, mais y renonça parce qu’il ne pensait pas qu'elle serait capable de lui donner s’il lui fournissait ; en fait, lorsque la grossesse fut confirmée, il resta incrédule pendant un moment.

Mais les servantes qui se tenaient derrière le médecin hochèrent la tête avec enthousiasme. Tous les employés savaient que le maître et la maîtresse étaient en très

bons termes, suffisait de voir les taches de liquide sur ses draps présents presque tous les jours.......Seul le médecin semblait pas conscient de ce fait Lorsque le médecin eut terminé, le visage de Valia était aussi rouge qu'une pomme.

« Votre Excellence ! »

« Votre Excellence ! »

Les employés saluèrent Shuden avec le même enthousiasme depuis son arrivé au manoir et à quelques exceptions près, la plupart d'entre eux étaient enthousiastes même Shuden, qui n'avait jamais prêté attention à leur humeur, pouvait s'en rendre compte.

« La dame est à l'intérieur ! »

annonça Sarah, sans ambages ; Shuden n'en demanda pas plus, un peu nerveux, même lorsque la porte de la chambre s'ouvrit.

[Madame est enceinte, le médecin traitant l'a confirmé].

Pendant tout le trajet jusqu'au manoir, ces mots avaient résonné dans ma tête. Il avait entendu dire que l'on était censé être fou de joie quand on apprenait que sa femme allait avoir un enfant, mais non, il était plutôt gêné, et cela venait de nulle part, n'arrivant pas à penser à autre chose.

À ce stade, il commençait à m'inquiéter.

« Et si je ne pouvais pas aimer l'enfant ? »

Shuden n'avait pas vécu comme une personne normale depuis longtemps, craignant de décevoir Valia et de ne pas être en mesure d'aimer l'enfant à naitre Il n'était pas si pressé d'arriver au manoir, mais ses pas étaient lourds et lents lorsqu'il entra dans la chambre pourtant, cela ne l'arrêta pas et comme un tournesol attiré par le soleil, Shuden se dirigeait vers Valia.

« Shu ! »

Valia sauta du lit à la vue de Shuden ; arborant un grand sourire aux lèvres, elle courut vers lui et le serra dans ses bras. Shuden lui rendit son étreinte, elle frotta sa joue contre son étreinte froide, puis releva la tête.

Shuden n'oublierait jamais ce spectacle.

La lueur chaude du feu, la longue chemise de nuit douillette, ses longs cheveux attachés en un chignon lâche et son visage rayonnant et son propre reflet emplissait son regard argenté

« Vous avez entendu ? On va avoir un bébé ! Ils disent que c'est encore trop petit...... »

Le regard de Shuden était presque pathétique.

« Quand même, Shu. Félicitations pour être papa d'un bébé »

Il était pathétiquement heureux.

Ce soir là, alors que Valia s’était sentie émue toute la journée, Shuden n'arrivait même pas à l'approcher, ne sachant pas comment s'occuper d'elle, comment la soigner.

Il ne savait pas si elle pouvait marcher sur ses deux pieds, s'il pouvait la porter jusqu'à la salle à manger, si son estomac la pressait, si elle allait avoir des problèmes.

C'était encore le cas maintenant, installant le lit, Shuden s'assit à côté de Valia, regardant son ventre avec incrédulité.

S'il devait la fixer toute la journée, autant la toucher, Valia savait que ce n'était pas que Shuden ne voulait pas la toucher, mais qu'il ne pouvait pas et cela la fut rire.

« C'est moi qui porte le bébé, et il me traite comme un bébé »

Valia ce décida à prendre la parole en premier, se demandant comment ces mains fermes pouvaient avoir l'air si mignonnes « Ce n'est pas grave si tu touches mon ventre

» dit-elle, et Shuden tendit immédiatement la main, il devait être si curieux.

La main de Shuden se montra très prudente lorsqu'il caressa le ventre de Valia, et encore, ce n'était qu'à travers sa chemise de nuit, donc elle ne pouvait sentir que la texture duveteuse du tissu

« Je n'arrive pas a imaginer qu'il y ait vraiment un enfant à l'intérieur »

« Vous avez dit qu'il était petit »

Il ne naîtra pas avant neuf mois, et même là, il sera minuscule mais Shuden m'inquiétait pour lui maintenant, ne sachant pas s’il serai capable de le tenir correctement après sa naissance mais il ne put s'empêcher de toucher le ventre de Valia.

« Le médecin a dit qu'après 17 semaines, je pourrais ressentir le bébé, et plus tard, le bébé pourrait donner des coups de pied de l'intérieur »

« ...... quoi ? »

Shuden retire sa main du ventre de Valia, fronçant les sourcils et demanda.

« Ça ne veut pas dire que vous serez malade ? »

« Eh bien, le docteur n'a pas dit ça »

Valia répondit joyeusement, mais Shuden était soudain inquiet.

Il avait vaguement espéré que le bébé lui ressemblerait, mais maintenant il en était sûre

; le bébé devait être comme elle, avec un tempérament calme, parce que cela rendrait les choses plus faciles pour elle.

Si Valia l'avait su, elle se serait demandé s'il était logique que le bébé soit calme mais elle n'avait aucune idée de ce que pensait Shuden, alors ils discutèrent encore un moment avant Valia finisse par s'endormir.

Satisfait que Valia dorme profondément, Shuden quitta la chambre et se dirigea vers son bureau, peu de temps après, le médecin traitant fut convoqué.

« Avez-vous apporté ce que j'ai demandé plus tôt ? »

« Oui, Votre Excellence, le voici »

D'un geste poli, le médecin brandit un livre, un seul volume, assez épais ; Shuden le regarda.

« Est-ce tout ce que j'ai besoin de lire ? »

« Bien sûr, Votre Excellence. J'ai passé un an et demi à le compiler minutieusement »

Le docteur avait l'air fier. Un an et demi de travail, le médecin avait passé un an et demi à compiler des livres sur la grossesse et l'éducation des enfants. Au départ, il n’avait pas l'intention de le lui montrer mais le confier à Valia, mais quand il se rendit qu'il ne pouvait même pas approcher naturellement sa femme, il comprit qu'il avait des préjugés donc ce serait plutôt à lui de lire cet ouvrage.

« Si vous le lisez, vous ne serez pas aussi embarrassé que vous l'étiez tout à l'heure »

« Hmm »

Shuden feuilleta les pages, le livre était épais et il lui faudrait un certain temps pour le terminer.

Le médecin traitant décida de commencer par lui dire la première chose qu’il devait savoir et c’était une idée très sage.

« Votre Excellence, je suis désolé de vous dire cela, mais....... »

« Quoi ? »

Le regard de Shuden était rivé sur la bibliothèque.

« Vous ne dormirez pas avec Madame pour le moment »

« Oh, c'est vrai »

Shuden était assez conscient envers sa femme, de ses menstrues avant d'être enceinte, quelques jours par mois, mais même alors, il avait dormi avec Valia sans la toucher,

juste en se serrant contre elle. Cette fois, c'était différent, et maintenant qu'elle portait un enfant, au moins depuis un mois.......

« Cela fait un peu plus d'un mois que Madame est enceinte, donc au moins encore deux mois »

« Deux mois ? »

Shuden leva immédiatement le regard qui se dirigera directement vers le médecin traitant, « Etait-il en colère ? » Les mains du médecin traitant tremblèrent involontairement.

« Je n'y peux rien »

Mais à sa grande surprise, Shuden répondit « Je n'y peux rien » Lorsqu'on lui dit de partir s'il n'avait rien de plus à dire, le médecin baissa rapidement la tête mais en quittant prudemment le bureau et en se dirigeant vers l'apothicairerie, il se fit une réflexion.

Sa tête était d'accord, mais pas son cœur. C'était clair Ps de Ciriolla: Bon à force de faire des partie de jeu caliente, on l'attendait la bonne nouvelle

désolé pour les deux jours sans publication de chapitre, mais comme je respecte les découpages de l'auteur au sein des chapitres... je me suis retrouvé avec 50 pages d'un coup

... et vu le sujet, j'ai voulu le faire posement pour qu'il vous le transmettre comme je le voulais.. Merci pour tous vos encouragement

Tome 5 – Chapitre 152 – Enfin à toi

Quelque temps plus tard.

« Votre Excellence le duc »

Shuden but une gorgée du thé que le serviteur alors l'empereur, assis en bout de table, sourit, venant tout juste d'apprendre que la duchesse était enceinte.

« Le duc ne manquera pas de le dire à la duchesse. Que je suis aussi ravi »

« Je n’y manquerai pas Votre Altesse Impériale »

« Ce matin, le marquis de Joan a montré son visage pour la première fois depuis longtemps, et aujourd'hui, il n'y a eu que de bonnes nouvelles »

Comme s'il ne simulait rien, l'empereur avait l'air sincèrement satisfait, mais cela arrangeait bien Shuden qui avait une requête à faire à l'empereur.

« Votre Majesté, j'ai une requête à formuler »

« Qu'est-ce que c'est ? Parlez en paix »

« Je souhaite demander un congé »

La demande était quelque peu attendue mais l’empereur acquiesça.

« Très bien. La duchesse attend un enfant et le duc devrait être à ses côtés. Combien puis-je vous donner ? »

En fait, les choses n'étaient pas si calmes au palais qu'elles ne justifiaient une autorisation aussi généreuse car c’était finalement l'une des périodes les plus chargées depuis l'accession au trône d'Edgar VII.

« Il est normal que vous preniez quelques mois de congé, après tout, c'est votre premier enfant »

D'autres nobles de haut rang avaient fait de même auparavant, il n'aura à abandonner ses fonctions au palais que pour un temps, mais il lui restera quand même gérer un grand domaine, cela restera tout de même beaucoup plus reposant que la masse de travail dont il avait la charge actuellement. L'empereur sourit généreusement.

« Je pense que vous pouvez me donner un an »

Les oreilles de l'empereur se dressèrent.

« Un an ? Un an, Duc. Vous plaisantez, n'est-ce pas ? »

« Pourquoi ferais-je une telle plaisanterie à votre Majesté ? »

« ....... »

L'empereur rit à gorge déployée.

« Vous voulez me dire que vous allez garder le nouveau-né vous-même, ou quelque chose comme ça ? »

La supposition de l'empereur était malheureusement proche de la vérité mais comme il ne savait plus où donner de la tête, Shuden demanda.

« Me donnez-vous votre permission ? »

« Non, non. Attendez un peu, Duc »

L'empereur réfléchit en tapotant l'accoudoir.

Il n'y avait actuellement qu'un seul duc dans l'Empire de Gel et plus que deux marquis ainsi les sièges du conseil qui auraient dû être remplis par six personnes étaient désormais vides.

C'était encore pire si l'on descendait en dessous du rang de comte de la capitale de fait les nobles aux titres ambigus voyaient leurs chances de monter en grade vaciller sous leurs yeux à cause des nombreux nobles morts ou simplement destitués pour leur implication directe ou indirecte dans la rébellion princière De nouveaux nobles s'élevèrent et prirent leur place, mais la période de transition était l'une des plus confuses sur le plan juridique et dans de telles périodes, le noble de plus haut rang devait être là pour maintenir le centre du pouvoir, et rien ne pouvait remplacer ce sentiment d'autorité et de gravité, en particulier lorsqu'il s'agissait de l'armée.

« Je comprends qu’il veuille le faire pendant six mois au maximum, mais un an ? »

Le marquis Joan redescendait dans quelques semaines mais même en comptant le marquis Logan et le reste de la petite noblesse, il ne restait que quatre grands noms, troublant l’empereur

« Seigneur Garth. Maintenant que vous avez un enfant, ne devriez-vous pas travailler plus dur pour subvenir à ses besoins ? »

« Je suis tout à fait capable de nourrir mon enfant »

« Héhéhé. Bien sûr, je plaisantais »

L'apaisement par l'argent échoua lamentablement

Un titre ? Malheureusement, possédant déjà le titre le plus élevé cela était voué à l’échec, pas moyen de jouer la dessus

L'empereur troublé trouva finalement un plan, si rien ne pouvait l’intéresser, il pensa donner un beau titre à son enfant à naître.

« Duc, duc de Garth. Écoutez, dès que votre enfant sera né, cet empereur....... »

***************************************************

La cuisine de Garth était bien remplie ces jours-ci.

Valia mangeait bien ayant toujours aimé bien manger et la grossesse n’avait pas changé cet état de faite, même elle montra plus d’appétit pour le plus grands plaisirs des cuisiniers

Des fruits difficiles à trouver en hiver furent acheminés par carrosses et ses fruits d'hiver étaient aussi cher que l'or, mais ils n'étaient pas du luxe, ils étaient motivée par le fait que sa nourriture devait être délicieuse et nutritive.

« Vous avez encore des biscuits ? »

« Oui, il y en a ! »

Cela faisait des jours que Valia demandait des biscuits. Le pâtissier était occupé à montrer ses talents, offrants des biscuits magnifiques, avec toutes sortes de confitures, de miel et de fruits secs savamment arrosés et décorés, qu’elle dévorait à s’en mordre les doigts

« On dit qu'on ne peut même pas manger quand on a des nausées matinales »

« Parfois, cela pouvait aller jusqu’à vomir de l'eau » Le médecin traitant s’exprima avec assurance sur ce point là

« Ne vous inquiétez pas, madame. J'ai déjà préparé un bon médicament contre les nausées matinales »

« Existe-t-il un médicament capable de ...... ? »

« Oui, il suffit de me faire confiance »

Ce que le médecin ne savait pas à l'époque, c'était à qui il allait donner ce médicament.

*************************************

Quelques jours plus tard, au cœur de la nuit alors que Valia dormait, à son chevet, Shuden était assis, le dos appuyé contre la tête du lit, en train d'étudier des documents pendant qu’une de ses mains caressait de temps à autre la joue endormie de sa femme, dans un contact si délicat pour une main aussi forte.

Après près d'une heure passée à vérifier ses papiers, elle tourna le cou d'un côté à l'autre, ses yeux rouges regardaient sa femme qui dormait profondément.

« Elle dort beaucoup »

Valia dormait beaucoup ces derniers temps ; c'était expliqué dans le livre de son médecin, la grossesse pouvait faire dormir davantage ; ce n'était pas une mauvaise chose, avait rassuré le médecin.

S’il était heureux pour elle, il était aussi un peu déçu, s’ils étaient privés de relations charnelles, elle pouvait au moins lui parler mais comme elle dormait toute la journée, il devait ce contenter de la regarder dormir ainsi.

Shuden n'avait fait qu'effleurer la joue de Valia lorsque celle-ci ouvrit des yeux groggy.

« Vous êtes réveillée ? »

Elle se redressa enfin. Il y avait une note de plaisir dans la voix de Shuden devant le jeune visage endormi de Valia qui se soulevait lentement et ses yeux gris argentés se tournant vers lui.

Les sourcils de Shuden se froncèrent légèrement cat l'expression de Valia était étrangement sombre lorsqu'elle le regardait. Quelque chose ne va pas, pensa Shuden.

Des larmes commencèrent à perler de ses yeux argentés.

« Valia ? »

Comme si ce nom fut un déclencheur, les larmes qui s'étaient accumulées au coin de ses yeux commencèrent à couler le long de ses joues rondes ; Shuden s'inclina devant Valia, vraiment troublé, elle ne sembla même pas l’avoir reconnu, essayant de se détourner ; on aurait dit qu'elle allait se retourner et sangloter.

Pourquoi ? Avait-il fait quelque chose de mal ?

Shuden prit Valia qui se tortillait et la serra dans ses bras ; fort heureusement, elle ne le repoussa pas. Bien sûr, c'était tout ce qui comptait même si son menton reposait sur l'épaule de Shuden, Valia sanglotait bruyamment.

« Valia »

Shuden lui tapota affectueusement dans le dos en se demandant si elle avait fait un mauvais rêve.

« Pourquoi pleurez-vous tout d'un coup, avez-vous fait un mauvais rêve ? »

Valia secoua la tête dans son étreinte pourtant, elle n'était pas prête à lui dire pourquoi elle pleurait. Après que Shuden l'ait apaisée plus longuement, Valia prit enfin la parole.

« Je veux ces biscuits »

« ...... biscuits ? »

On aurait dit une blague et pendant un moment, Shuden se demanda s'il n'avait pas mal entendu. Non, mais aucun problème, il allait d'abord appeler la femme de chambre, Shuden commença à tirer sur la ficelle, mais Valia l'arrêta car ce n’était ceux du cuisinier qui lui faisait envie.

« Vous voulez manger quelque chose que j'ai préparé ...... ? »

Valia fit un petit signe de tête.

« C'est pour ça que vous pleurez ? »

« Oui....... »

Valia répondit, la voix teintée de regret, ne comprenant pas ses propres émotions en dents de scie mais elle voulait vraiment les biscuits que Shuden avait préparés.

Des larmes montèrent à ses yeux car même si elle ne les avait pas mangées, elle ne cessait d'y penser.

Il était difficile de demander à une personne occupée de faire cela, se remettant encore à larmoyer en y pensant alors Shuden essuya les joues de Valia et lui dit de ne pas pleurer.

Un peu plus tard.

« ....... »

Le cuisinier de service avait l'air d'avoir vu un fantôme.

« ...... Votre Excellence ? »

Shuden leva brièvement le regard, puis le baissa à nouveau et le regard du cuisinier se porta naturellement le point fixer par le duc, c’était le comptoir où toutes sortes de choses étaient alignées ; le chef les passa rapidement en revue.

« De la farine......, et de la farine......, et de la farine......, et de la farine...... ? »

La tête du cuisinier se tourna et Shuden demanda

« Vous avez beaucoup de choses dans la cuisine »

« Oui ? Oui. Oui, il y a beaucoup de choses....... »

Alors même qu'il répondait comme un idiot, le chef se crispa.

La base d’une cuisine était la propreté. La cuisine était bien entretenue, cependant, il y avait beaucoup d'ingrédients bruts avec aussi plus de vingt types d'épices et d'assaisonnements, poivre, herbes diverses, sel de mer, clous de girofle, safran.......

Pour un œil non averti, cela pouvait sembler un peu chaotique.

« J'aurais peut-être dû mieux m'organiser »

« Dois-je prendre la peine de nettoyer et ranger maintenant ? » Les mains du chef transpirèrent déjà.

« Où est le sucre ? »

« .....Sucre ? »

« Oui »

« Attendez une minute ! »

Le chef chercha le sucre à tâtons parmi les épices, ce qui n'était pas vraiment le comportement le plus compréhensif qui soit, mais il lui donna ce qu’il avait demandé Et le sucre ne marqua pas la fin des demanda, car Shuden demanda où se trouvaient plusieurs ingrédients et un à un, le chef les lui apporta Il était nerveux au point que la sueur perla sur son front, mais en tant que chef, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à la combinaison des ingrédients.

« Vous n'allez pas faire des biscuits, n'est-ce pas ? »

C'était impossible, le chef regarda Shuden, qui se tenait devant le four, avec une expression indescriptible.

Même maintenant.......

***************************

« Vous allez bien ...... ? »

Valia acquiesça

« C'est très bon »

Cela ne semblait pas être une déclaration vide de sens au vue due sourire qu'elle arborait lui suffisait pour s'en convaincre.

« Shu. Vous en voulez ? »

Valia tendit l'un des biscuit et Shuden le prit docilement, mais même en mâchant lentement, il était perplexe.

Shuden ne recherchait pas les sucreries, mais il avait un sens du goût normal même s'il n’était un amateur, les biscuits préparées par les cuisiniers du manoir étaient bien meilleures que les siennes d’autant que la réalisation de Shuden était également simple d'apparence mais Valia les mangeait très bien.

Tandis que Shuden en savourait un, elle en dévorait trois ; Shuden fut soulagé de voir que les larmes avaient disparu car ses sanglots lui faisaient mal au cœur.

Il était écrit dans le livre du docteur que le fait d'être enceinte pouvait rendre vos goûts uniques ; donnant envie de manger des choses que vous ne mangeriez pas normalement, ou vous pourriez avoir envie de goûter quelque chose d'aigre.

« Ce n'est pas une mauvaise chose »

Elle mange bien, il s'en moquait de savoir ce dont avait envie, ce qui inquiétait Shuden, c’était les nausées matinales, l'incapacité à s'alimenter correctement pouvant être si grave qu'elle pourrait vomir même si son estomac était vide.

L'idée que sa femme, déjà fragile, ne puisse pas manger le tracassait.

Entre-temps, Valia avait décidé d'arrêter de manger les biscuits, face à son interruption Shuden lui demanda

« Pourquoi ne mangez-vous pas plus ? »

« Si je mange tout aujourd'hui, je n'en aurai plus demain »

« C'est comme ça que vous les aimez...... ? »

Valia acquiesça, sirotant son lait chaud servi par le cuisinier, qui avait été à court de mots à côté de Shuden pendant un certain temps, et qui avait finalement repris ses esprits.

« J’en referai demain, alors finissez-les »

« Vraiment ? »

Valia répondit joyeusement, bien qu'elle ne pût se résoudre à attraper les biscuits, il avait une vague idée de la raison de son hésitation, peut-être qu'elle s’inquiètait, parce qu'il avait l'air occupé.

« Mais c'est toujours mieux que de te voir pleurer »

Shuden prit lui-même le biscuit. Ses yeux gris argentés regardèrent le biscuit s’approcher, et lui ouvrit la bouche dans un 'ah' hésitant. Le bout des doigts de Shuden toucha les lèvres de Valia tandis qu'il glissait la friandise dans sa bouche.

Ils répétèrent l'opération plusieurs fois, il devait y en avoir encore une douzaine de biscuits, mais Valia les mangea toute en une seule bouchée.

Elle avait l'air d'un écureuil qui s'enfonçait des glands dans les joues un jour d'hiver, et Shuden gloussa doucement c’était si drôle.

Dès le lendemain, la cuisine du manoir des Garth était occupée plusieurs fois par jour, surtout dans les heures qui précèdent l'aube, lorsque les trois repas de la journée étaient préparés.

Le bouillon préparé était versé dans une grande marmite et porté à ébullition. Les pommes de terre, les carottes et les oignons étaient coupés en morceaux et les palourdes écaillées. Plusieurs morceaux de bœuf, marinés la veille avec du poivre, du sel et du basilic, devaient être grillés dans une poêle en fonte, et le poulet, mariné dans du lait avec des grains de poivre entiers, devait être préparé et bien sûr, il y avait la cuisson du pain.

Après une journée bien remplie, la cuisine était rangée tôt mais les cuisiniers, qui avaient à peine fini de préparer le petit-déjeuner, regardèrent Shuden sans dire le moindre mot.

Ils ne pouvaient pas car il n'y avait rien à dire.

Son Excellence était en train de préparer des biscuits

« ...... »

Le cuisinier, qui se tenait près de Shuden, regardait le saladier, plein de biscuits fumants

; il y en avait assez pour remplir un petit panier une fois refroidies et emballées.

Shuden essuya ses mains farineuses et jeta un coup d'œil à sa montre. L'offre de l'empereur n'était pas mauvaise, alors il décida de l'accepter et de réduire le nombre de jours de vacances.

« Si Madame en veut plus tard, portez-lui à ce moment-là. Je dois y aller »

« Oui....... »

Le cuisinier, qui répondait muettement, demanda vivement

« Votre Excellence, que voulez-vous pour le petit déjeuner ? Si vous sortez rapidement, dois-je faire quelque chose de simple ? »

« Non. Merci »

Il ne disposait pas beaucoup de temps, alors il allait manger au palais mais c’était arrivé si souvent que personne ne s'en inquiéta et laissant derrière lui les cuisiniers en train de s'incliner, Shuden fronça légèrement les sourcils.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Il avait une drôle de sensation dans l'estomac depuis tout à l'heure.

Ps de Ciriolla : Les affres de la grossesse et des envies bizarres, courage Shuden ça ne dure qu'un temps

Tome 5 – Chapitre 153 – Enfin à toi

Valia, qui lisait un livre, leva les yeux.

« Grand-père ? »

« Oui, madame » dit Paul d'une voix polie « Je pense que ce serait une bonne idée de le faire venir bientôt »

Valia réfléchit

« Il a dit qu'il viendrait quand j'aurais un enfant »

Non pas qu'il viendrait la voir dès qu'elle serait enceinte, Valia connaissait bien la personnalité de Karl. Il avait le goût du voyage, il détestait rester longtemps au même endroit et il n'aimait pas s’imposer quelque part.

« Je ne sais pas où est mon grand-père, pouvez-vous le trouver ? »

« Bien sûr. Où qu'il soit sur le continent, je peux vous l'amener en un mois »

« Eh bien, trouvez-le, alors, et n'oubliez pas de lui demander son avis. Mais ne l'amenez pas tout de suite »

« Oui, madame »

« Paul était très méticuleux » pensa Valia et qu'il avait un grand sens des en tant que majordome de la famille Garth.

Elle n'avait pas à la base l'intention de parcourir le continent à la recherche du mercenaire, et lorsqu'elle aurait accouché, elle ferait déposer simplement un mot dans sa maison du royaume de Risa disant « Grand-père, un petit-enfant est né »

Valia, si audacieuse à certains égards, si singulièrement simple à d'autres, réfléchissant à un autre détail.

A bien y réfléchir, ce serait la première rencontre entre Karl et Shuden.

« J'ai hâte d'y être » se dit-elle, se demanda ce que Karl dira quand il verra Shuden ? Valia baissa le regard sur son livre, attendant avec impatience la rencontre prochaine des deux hommes.

*******************************

Depuis l'arrivée du marquis de Joan dans la capitale, les réunions de la noblesse se succédaient sans discontinuer, du matin au soir. On votait les ordres du jour et on faisait entrer de nouvelles personnes au sein du conseil

Le travail accompli était poursuivi à un rythme plus soutenu qu'auparavant.

Au grand soulagement du marquis de Logan et des autres nobles.

« Je pensais que Son Excellence, le duc de Garth, allait partir pour son domaine sur un coup de tête »

« Maintenant que la duchesse porte un enfant ? »

Le petit groupe de nobles ne se doutait de rien, sur le projet qu’avait eu Shuden de descendre au domaine et ne remonter qu'un an plus tard. Le marquis de Logan secoua la tête avec impatience.

« Si nous étions à nouveau cinq, je n'aimerais pas penser....... »

« J'ai l'impression que vous me dites d'écouter »

Le marquis Joan s'esclaffa maintenant que les choses allaient bien, les nobles étaient d'humeur plus généreuse qu'auparavant et ils avaient le temps de se détendre.

« Ce n'est pas la faute du marquis, c'est le manque de gens......, kulkulkulkulk ! Hmph.......

»

Un esprit plus libre ne signifiait pas un corps plus sain et le comte Gertrude toussa violemment. Les nobles assis échangèrent des regards de pitié devant le vieux comte qui s’était rendu mutique à force de parler ces derniers jours, sa gorge était enflammée

« Aujourd'hui est relativement calme, alors prenons une tasse de thé »

« Oui, le marquis Joan a rapporté du bon thé »

Le marquis de Joan acquiesça et appela un serviteur et quelques instants plus tard, une tasse de thé fut servie à chacun

Il ne provenait pas du domaine de Joan, car c’était une spécialité du domaine de la famille de Diana ; possédant un arôme assez particulier, mais il était bon pour le corps et était apprécié des personnes âgées et des malades, cependant, il était chère en raison de la faible quantité qui pouvait être récoltée chaque année

« Votre Excellence le duc »

Une tasse de thé fut placée devant Shuden. Il s'en dégageait un arôme frais de menthe, tout le monde se félicita de son goût rafraîchissant et pur.

« Cela vaut la peine de la faire venir du domaine »

Le marquis de Joan regarda Shuden avec un sourire fier.

« Comment aimez-vous votre thé......, Votre Excellence ? »

Shuden se couvrit la bouche d'une main, et tout le monde se leva, paniqué, car il semblait sur le point de vomir mais en fronçant les sourcils, Shuden leva la main pour les arrêter.

« ......Pas besoin de faire des histoires, je me sens juste un peu mal à l'aise »

Il n'avait pas l'air simplement mal à l'aise !

Se disant que ce devait être le thé, et le marquis Joan demanda rapidement à ses serviteurs de débarrasser les tasses.

« Votre Excellence, voici de l'eau claire. Buvez-la pour calmer votre estomac »

Shuden prit l'eau que lui tendait le serviteur alors qu'il buvait, il laissa tomber le verre avec un bruit sourd.

« Votre Excellence ! »

« Votre Excellence le duc ! »

En fin de compte, le petit conseil était annulé, Shuden fut le premier à partir, et les autres nobles ramassèrent les papiers avec des expressions étonnées.

« Qu'est-ce qui ne va pas avec Son Altesse le Duc tout d'un coup ? »

« Il doit se sentir très mal »

« Il ne peut même pas boire de l'eau, même s'il est très mal à l'aise ? »

« Bien sûr que non, comme s'il avait des nausées matinales....... »

« Nausées matinales ? »

Il ne pouvait pas boire de thé ni de l’eau, il n'avait pas seulement l'air mal en point, il était sur le point de vomir.

[Ce n'est pas courant, mais il arrive que les maris aient des nausées matinales à la place de leurs femmes, alors n'oubliez pas de me le dire si vous vous sentez mal].

C'était une phrase que tous les nobles ici présents avaient entendue au moins une fois de la bouche d'un médecin ou d'une sage-femme.

« Pas possible....... »

******************************

Le médecin avait fait son travail.

Les vomissements des nausées matinales étaient trop difficiles à supporter pour une mère et se sentant responsable des nausées matinales de Madame, le médecin, passionné par son métier, avait déjà mis au point un remède contre ce désagrément courant de la grossesse

Grâce à cela, la pharmacie du médecin était constamment approvisionnée en nouveaux ingrédients.

« Docteur ! Vous êtes là ? »

On frappa rapidement et la porte de l'apothicairerie s'ouvrit C'était Paul, le majordome respirait difficilement, comme s'il avait couru depuis la maison principale. Le médecin-chef le savait d'instinct : une seule personne pouvait l'avoir fait courir aussi loin.

« La dame a-t-elle des nausées matinales ? J'ai un remède ! »

Paul interrompit le médecin traitant, qui s'apprêtait à faire demi-tour et à préparer le médicament.

« Non ! Ce n'est pas ça....... » dit Paul d'un air sombre « Je pense que votre Excellence devrait le prendre »

« Qui...... ? »

Paul avait raison.

« Je prépare un traitement aux nausées matinales pour son Excellence »

Le médecin traitant, qui avait l'air étrangement plus vif que d'habitude, était convaincu.

********************************

Léo, assis sur le canapé, polissait son épée.

Un magnifique palais, la capitale du Royaume de l'Est. Ludwigia, assise en face de Léo, feuilletait un doccument où était écrite des nouvelles intéressantes et moins intéressantes, mais au fur et à mesure qu'elle les lisait, ses yeux s'illuminaient.

« Léo, Léo, regarde ça »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« La duchesse de Garth va avoir un enfant »

« Un enfant ? »

Léo leva les yeux en nettoyant son épée mais contrairement à Ludwigia, qui avait l'air excitée, Léo répondit d'un air sombre.

« Il est marié depuis un moment, alors je suppose que c’est normal »

Il n'avait pas l'air très intéressé. Elle secoua la tête.

« C'est ta réaction ? »

« Tu veux fêter ça tout seule ? »

« Non ! Tu ne vas pas envoyer quelque chose ? »

« Envoyer quoi, un cadeau de félicitations ? »

« Bien sûr que je vais envoyer des cadeaux de félicitations »

Ludwigia dit avec nostalgie.

« Dans l'Est, on nomme l'enfant en l'honneur de son frère, tu es un habitant de l'Est maintenant »

Surtout la dernière partie, oui il était un habitant de l’Est, Léo fit claquer sa langue.

« Mis à part cela, qui, selon vous, est mon frère ? »

« Le duc de Garth, bien sûr ! »

Léo fut immédiatement dégoûté, on aurait dit qu'il allait vomir.

« Pourquoi serait-il mon frère ? »

« Après que vous l’ayez dit vous-même ? »

Léo serra les dents et se tut face à cette réplique désinvolte mais Ludwigia avait raison.

Il n'y a pas si longtemps, devant Ludwigia, Léo avait trop bu, se souvenant de l'état d'ébriété dans lequel il s'était trouvé et du fait qu'il avait parlé de son passé, la gêne remonta

« C'est pourquoi j'ai dit que je ne buvais pas avec toi, ....... »

« Parce que quand tu bois, tes vrais sentiments sortent ? »

« ....... »

Leo avait passé la moitié de sa vie sur le champ de bataille loin de la vie des mondanités, ce qui ne lui apprit pas l'éloquence des nobles.

Léo soupira, mais Ludwigia ne sembla pas s'en préoccuper.

« Pourquoi ne pas vous décider rapidement ? Il faut que tu le fasses avant l'arrivée du bébé »

« Je ne l'enverrai pas »

« Choisis de jolis noms et envoie-les. Un nom de fille, un nom de garçon »

« Comment ça, je les envoie ? »

« Je laisse le papier à lettre ici »

« ....... »

Ps de Ciriolla: Léo laisse tomber... la princesse te mène par le bout du nez...

Tome 5 – Chapitre 154 – Enfin à toi

Ces derniers temps, il y avait un flux constant de personnes qui allaient et venaient au manoir Garth.

Il s'agissait de cadeaux des vassaux du domaine de Garth ou de la noblesse de la capitale. Bijoux, dentelles, tissus, instruments de musique, fleurs, spécialités, et bien d'autres choses encore formaient une petite montagne. Shuden reçUt également des cadeaux de l'empereur. Ils n'étaient pas envoyés au manoir, mais reçus directement du palais impérial.

[Je suis peiné d'apprendre que le duc souffre de nausées matinales, j'ai donc acheté des herbes médicinales particulièrement efficaces contre les nausées matinales et je les ai fait décocter].

[.......]

Malgré l'inquiétude qui se dégageait de sa voix, l'empereur ne parvenait pas à dissimuler correctement pas son sourire. Shuden eut une impression de déjà-vu : l'empereur avait arboré cette même expression lorsqu'il lui avait offert les roses un jour.

« Shu. Vous êtes sûr que ça va ? »

« Je vais bien »

L'amour était une chose étrange. C'était une contradiction dans les termes, s'il y en avait une, parce que tout ce que faisait cette personne semblait si merveilleux et bon, et pourtant on pouvait sentir que quelque chose n'allait pas.

Valia dit que Shuden semblait un peu plus fragile qu'avant. Le médecin n'avait pas dit cela, et quand elle le regardait dans le miroir, il n'avait pas l'air différent. Même si rien ne semblait avoir changé, Valia ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter.

« On vous a donné des congés à cause de ça »

« ......Oui, mais je préférerais ne pas avoir de vacances comme ça »

Shuden sourit. Elle n'avait pas tort et ce n'était pas comme s'il ne savait pas pourquoi Valia était si inquiète.

Une semaine après son premier épisode de nausées matinales, Shuden vomissait, même à jeun, il ne comprenait pas ce qui arrivait à son corps.

Chaque jour, le médecin lui préparait une décoction qui aurait dû être pour Madame

Les cuisiniers ne savaient pas quoi servir.

Mais c'était il y a un mois.

L'empereur voulait se moquer de Shuden, mais il voulait aussi sauver la face en tant que monarque de l'Empire. L'empereur avait délibérément fait venir par voiture des herbes précieuses des confins des terres du Nord et invité Shuden au palais. Les ingrédients médicinaux, combinés à l'habileté de son médecin, avaient efficacement restauré la stabilité de Shuden.

« Ne devriez-vous pas vous rendre au palais impérial demain ? »

« Ah, oui. Je ferais mieux de dormir un peu »

Demain, deux cérémonies très importantes devaient avoir lieu au palais. La signature du livre du prince héritier et le mariage de Yeri et Gusto. Valia était inutilement excitée.

« Le grands prêtres seront là aussi, mais lequelle officiera ? »

« Eh bien, qui t'avais-tu avant ? »

Quand Shuden disait « avant », il faisait référence au passé que Valia avait connu. Depuis qu'il avait entendu la confession de Valia, Shuden avait toujours parlé ainsi, ne traitant pas son passé comme s'il n'avait jamais existé.

Le cœur de Valia s'en trouvait inutilement rempli car c’était comme si Shuden lui disait qu'il croyait en elle, même d'une manière si petite.

« Il n’y avait pas d'officiant avant, parce que c’était un mariage directement au ciel »

« Vous voulez dire ......un second mariage ? »

« Oui. Tout comme vous et moi »

Valia sourit car c'était le premier 'second mariage' qu'elle voyait de sa vie.

« Pourquoi ne feraient-ils pas la même chose cette fois-ci ? »

Valia ne se rendit pas compte, alors même qu'elle parlait, que cette possible spéculation avait offensé Shuden.

« Je pensais que le Grand Prêtre officierait »

Ce serait une autre histoire s'il s'agissait d'un second mariage, mais c'était l'idée de Shuden.

« J'aurais dû lui dire de ne pas la copier »

Valia ne se doutait pas que son mari avait une idée aussi puérile d’autant que le second mariage était une tradition ancienne.

Quoi qu'il en soit, Shuden espérait secrètement que le grand prêtre officierait au mariage de demain.

**************************

« Mon Dieu, un second mariage ! »

La comtesse assise derrière Shuden laissa échapper un petit souffle ainsi le souhait secret de Shuden ne se réalisa pas

Bien que le temps soit trop froid pour organiser la cérémonie dans les jardins, comme c'était la coutume, le soin apporté à cette immense salle du palais impérial était remarquable avec des fleurs rouges et fraîches partout, et des rubans suspendus aux murs, gracieux et lisses.

Un homme et une femme s'agenouillaient et s'inclinaient sans cérémonie, c’était Gusto et Yeri. Les invités applaudirent, le visage plein de souvenirs et Valia ne fit pas exception.

L'empereur, en particulier, était plus qu’ému mais il ne put applaudir que quelques instants, comme il était censé le faire lors des mariages.

Tout le monde s'en rendit compte ; l'empereur était de bonne humeur et son moral était au beau fixe.

La cérémonie de dédicace du livre du prince héritier, qui s'était déroulée dans la matinée, était relativement discrète compte tenu du mariage qui allait suivre mais c'était une façon d'envoyer un message celui que le Grand Empire de Gel considèrait le mariage d'une sainte femme comme plus important que le scellement d'un prince héritier.

Inutile de dire que les prêtres, dont les yeux aiguisés, étaient ravis.

Yeri Pian Ragelov, marquant un moment historique : le nom de la sainta était ajouté au nom de famille de la famille impériale.

De nombreux invités se réjouissaient et firent la fête mais bien entendu, Schuden ne faisait pas partie des 'invités en liesse' ; le jeune et beau duc, l'air renfrogné, se contentant d’applaudir formellement et la cérémonie prit fin.

***********************

Quelques jours plus tard alors que la température dans la capitale avait chuté en dessous de zéro au coeur de l'hiver, froid et venteux, et même s'il faisait aussi froid dehors, la chaleur régnait dans le manoir des Garth, Shuden leva les yeux de son bureau où il lisait des documents.

« Qui est là ? »

« L'ancien mercenaire qui élevé Madame vient d'arriver »

« Ah. C'est vrai »

C'était le début de la soirée, le soleil s'était déjà couché et le ciel avait pris une couleur d’encre quand un invité inattendu était arrivé au manoir Garth ; Karl, le mercenaire âgé qui avait élevé la jeune Valia.

« Où l'avez-vous installé ? » demanda Shuden

« Dans la meilleure chambre des dépendances » répondit Paul poliment « Et comme le vieil homme ne semble pas à l'aise avec les employés, je l'ai laissé se débrouiller seul »

Shuden fredonna et baissa le regard vers les papiers, fixant le lettrage dense, sans aucun sens, et se souvint de l'emploi du temps de Valia pour la journée.

« Elle a dit qu'elle se rendait au palais et qu'elle serait en retard »

Aujourd'hui, c'était le dernier jour de la Troisième Princesse Selma dans l'Empire car demain, elle partira pour un autre pays alors Valia s'était rendue au palais pour un dernier goûter. On lui a dit qu'elle resterait au palais jusqu'au soir et qu'elle ne rentrerait que tard dans la nuit.

« Votre Excellence, que faisons-nous pour le dîner ? »

Paul, le majordome, connaissait parfaitement l'emploi du temps de Valia car les jours où la Dame n'était pas présente, la cuisine semblait tristement déserte car son Excellence se contentait de manger sur le pouce en son absence.

La journée d'aujourd'hui n'allait donc pas déroger à la règle........ L'arrivée de Karl au manoir avait changé la donne. Shuden posa ses papiers.

« Nous avons de la compagnie, nous allons donc dîner. Prépare-le »

« Oui, monsieur »

Paul s'inclina. Shuden se leva de son siège pour aller à la rencontre de Karl La dépendance où logeaient les invités était proche de la maison principale. Les employés qui passaient à toute allure, le reconnurent et s’inclinairent.

Au premier étage de la dépendance, un domestique était assis devant la pièce la plus grande et la plus confortable qu'il connaissait ce qui signifiait qu'il y avait des gens à l'intérieur. Shuden fit un geste du menton et le serviteur frappa rapidement à la porte.

« Qui est là ? »

La voix dure de l'intérieur fit sursauter le serviteur, une réponse très mercenaire en effet mais ayant passé la moitié de sa vie sur le champ de bataille, Shuden n'était pas étranger à l'attitude de Karl, mais ce n'était pas le cas du serviteur, qui resta les épaules affaissées en ouvrant la porte.

Shuden lui dit qu'il n'avait pas besoin de suivre et entra. Le serviteur, apparemment satisfait de l'instruction, s'inclina immédiatement et referma soigneusement la porte derrière lui.

Shuden n'avait jamais rencontré le mercenaire depuis qu’il était entré dans la vie de Valia, qui était comme un père pour sa femme.

Karl était assis sur son lit, en train de trier ses affaires, les yeux rouges s'attardèrent un instant sur la masse terne.

« Hein ? »

Karl haussa un sourcil à la vue de Shuden car l'homme était habillé de façon nettement plus luxueuse que l'employé de Garth, possédant des mains qui semblaient avoir tenu une épée pendant longtemps, des épaules bien formées et un dos large.

« Aaahh »

Karl soupira avant que Shuden ne puisse prononcer son nom.

« J’avais dit que je n'avais pas besoin d'escorte, mais on m’en envoie quand même envoyé une »

À ce seul mot, Shuden comprit immédiatement que Karl se trompait, du moins c'était ce qu'il pensait car normalement toute personne ayant un rang supérieur à celui de comte avait une escorte derrière elle.

« Vous avez fait un long voyage pour venir ici. Asseyez-vous près du feu, il fait froid »

Mais il n'y avait aucune raison de passer outre le malentendu, et on ne sait jamais ce qui pouvait être dit et Shuden ne voulait pas mettre cet homme, un mercenaire, mal à l'aise.

Mais le couperet arriva plus vite qu'il n'avait pu ouvrir la bouche.

« Pourquoi restes-tu debout au lieu de t'asseoir, hein ? »

Karl, qui voyait enfin correctement le visage de Shuden, parut surpris.

« Pourquoi mon escorte est si beau ? »

Karl fit claquer sa langue.

« Si j'avais une fille, je ne la marierais jamais à un homme comme toi, tu es trop beau »

Sa voix était empreinte de sincérité.

« Hahaha, je plaisante, ça ne t'a pas plu ? »

Comme Shuden ne répondait pas, Karl sourit d'un air contrit mais ce n'était pas très convaincant car Shuden n'était pas un imbécile ; il savait faire la différence entre une plaisanterie et une vérité caché derrière de l’humour

Mais s'identifier comme le duc de Garth si peu de temps après avoir entendu cela, eh bien, c'était un peu trop.

Le décision fut rapide, Shuden décida de parler un peu plus à Karl.

Après tout, le dîner n'allait pas tarder à être servi, se serait plus intéressant de parler ensemble et de se rendre ensuite au réfectoire principal alors Shuden s'assit sur le canapé comme Karl l'avait suggéré.

« Alors, monseigneur, êtes-vous marié ? »

« Oui »

Karl acquiesça, comme s'il avait su que cela arriverait.

« Haaha, penses-tu que les femmes t'auraient laissé tranquille alors que tu étais si beau

? Hmm.. Tu devais être populaire avant même de te marier »

« Pas du tout »

Shuden fronça les sourcils.

« Pas du tout »

« Vraiment ? Je suis surpris »

Il se dit 'surpris', mais il avait l'air d'y croire puis Karl demanda.

« Vous avez des enfants ? »

« Ma femme est enceinte »

« Oh, vraiment ? »

« Valia est également enceinte » pensa Carl, une coïncidence intéressante. Il posa encore quelques questions, curieux, puis ses yeux s'écarquillèrent.

« Vous avez eu les nausées matinales ? »

« Oui »

« Ce n'était pas difficile ? »

« C'était supportable »

« Mon Dieu, mon seigneur, vous avez l'air froid, et votre amour pour votre femme est grand »

« Merci »

Shuden sourit un peu et pendant un instant, Karl se surprit à l'apprécier.

Il avait vu des hommes comme lui à maintes reprises sur au sein des mercenaires. Ils exécutaient consciencieusement leurs ordres et ne souriaient qu'un peu lorsque le sujet des femmes et des enfants était abordé mais la plupart d'entre eux étaient loyaux envers leur famille, et il aimait cela.

Le chevalier en face de lui semblait être du même acabit.

Ce devait être un homme bon

Karl se sentit un peu envieux. Le mari de Valia devait l'être aussi.

D'autant plus que l'homme dont elle était amoureuse n'était pas un homme ordinaire, mais le notoirement meurtrier duc de Garth. Karl ne le montrait pas, mais il était inquiet à plus d'un titre. C’était pourquoi il avait insisté pour partir pour l'Empire dès que Valia lui avait annoncé sa grossesse.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Shuden tandis que Karl lui jetait un regard noir.

« Mon seigneur, je dois retirer ce que j'ai dit tout à l'heure »

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »

« Si j'avais eu une fille, je l'aurais donnée à un homme comme vous »

Pas au duc de Garth

« Maintenant que j'y pense, il a un beau visage, et je pense qu'il serait bon pendant l'accouchement »

Surement pas comme le duc.

« Si vous êtes un chevalier de Garth, vous devez être bon dans ce que vous faites, et je suis sûr que vous pourrez subvenir aux besoins de votre femme »

Pas le duc, en tout cas.

« Il vaut mieux être bon avec sa femme, et croyez-moi sur la parole d’un vieil homme »

Shuden sourit aux paroles de Karl.

« Je le prendrai à cœur »

« Oui, oui. Tu as le sens des mots »

Karl félicita le jeune chevalier pour sa capacité d'écoute, commençant vraiment à l'apprécier, Karl demanda comment allait Valia.

À la surprise de Shuden, Karl ne lui avait jamais posé de questions sur le duc de Garth, alors qu'il lui faisait confiance en tant qu'escorte, si il avait dû entendre quelque chose de plus ou moins mauvais à son sujet, il n’en dit rien

Il était, à bien des égards, un personnage honnête.

« Elle adore le ragoût à la crème depuis qu'elle est toute petite, et j'allais lui en faire quand nous nous sommes rencontrés, mais je suis sûr que les chefs ici sont meilleurs que moi »

Shuden pouvait voir qu'il se souciait vraiment de Valia, cependant il répondit.

« Je suis sûr qu'elle préférerait que vous le fassiez pour elle »

« Hmmmm. Eh bien, elle ne le regarderait même pas si ce n'était pas un ragoût que j'avais préparé »

Se sentant mieux, Karl rayonna de fierté ; Shuden gloussa doucement lorsque Karl lui dit que s'il faisait un ragoût crémeux, il le ferait goûter à sa seigneurie.

Ce ne fut que plus tard que Karl comprit qui était Shuden.

« Je suis ici pour vous servir un repas complet, vieil homme »

S'exprimant poliment, Paul s'inclina dans le dos du mercenaire.

« A votre service, Votre Excellence »

« Eh ? »

« Où se trouve son Excellence ? »

Les mots qui étaient presque sortis de sa bouche sans la moindre hésitation furent coupés par un instinct déchirant, et la gorge de Karl sembla se fendre alors qu'il se retournait.

« Je ne sais pas si vous avez déjà eu des nouvelles de Paul »

Shuden était déjà debout.

« Vous dînerez seul avec moi, car Valia est au palais »

« ....... »

Des décennies en tant que mercenaire à esquivant les épées, les haches, les marteaux et des masses, son taux de survie était remarquable.

« Peut-être pourrions-nous parler un jour, si vous avez le temps »

Une voix polie, il voulait dire, une voix d'assassin....... Non, c'était la voix du duc de Garth qui résonnait à ses oreilles.

« Je garderai à l'esprit ce que vous m'avez dit aujourd'hui »

Karl faillit avoir une crise cardiaque.

« Grand-père ? »

En un clin d'œil, Karl vieillit d'un an. Valia, qui n'était rentrée que tard dans la nuit, secoua la tête à la vue de son grand-père car il avait l'air étrangement décharné.

« Tu as eu des moments difficiles ? »

Tome 5 – Chapitre 155 – Enfin à toi

Selma avait quitté le palais depuis un certain temps, en parallèle l’empire de Gel s'était rapidement stabilisé. Le palais impérial, qui avait vu par vagues successives l’arrivé de nouveaux conseillés, était de nouveau bien organisé, et les cercles sociaux reprenaient de plus belle.

Cependant, ce n'était pas la paix et la tranquillité mais un mélange chaotique d'aristocratie capitaliste établie et une certaine rébellion des nouveaux venus et c’était d'autant plus vrai que les forces en présence s'opposaient les unes aux autres ; La duchesse William, la mondaine en titre, était parti depuis longtemps et il n'y a personne pour la remplacer ; les rangs de la haute noblesse de Gel était également vides.

En conséquence, les luttes de pouvoir lors des bals étaient si intenses que les personnes au cœur fragile choisissaient de n'assister qu'aux parties de thé.

Yeri trouvait amusant l'état actuel de la vie sociale ; sainte et princesse héritière, avec un titre et une position aussi puissants, elle avait un étrange sens de la conquête car au milieu de tout ce chaos, elle avait l'œil sur quelques nobles qui se distinguaient par leur manque de connaissance.

Elle était venue au manoir Garth pour discuter, le visage innocent et brillant, tandis qu'elle échafaudait ses plans sournois.

On était à la fin du printemps, e froid glacial s'était estompé et les fleurs écloses dans le jardin étaient ravissantes. D'un geste sec, Yeri montra un tableau à Valia.

« Je voulais te le montrer depuis longtemps ! »

La voix de Yeri était pleine d'excitation ; le tableau qu'elle avait ramené du palais impérial était le portrait d'une ancienne impératrice, pas un immense portrait en pied utilisé à des fins officielles, mais d'un portrait de la taille d'une paume sur lequel n'était peint que le visage de l'impératrice.

La raison de l'excitation de Yeri venait d’un simple détail

« Elle a la même couleur d'yeux que vous, Valia ! »

Les yeux de la mère biologique de Gusto, l'impératrice défunte, étaient gris argenté.

Valia regarda attentivement le portrait à la suite des paroles de Yeri et en effet, la couleur des yeux était similaire.

« C'est pour cela que tu m'as demandé de me renseigner sur le prince héritier ? »

« Non, tu continues à me traiter d'enfant, alors que j'étais si sérieuse »

Valia rit, à la fois de l'absurdité et de l'acuité de la situation car ce n'était pas comme si les yeux gris argentés étaient si rares.

Au fil du temps, Valia et Yeri devinrent rapidement amies, fallait vraiment croire qu'elles étaient faites l'une pour l'autre.

Au début, elle pensait qu'elle plaisantait, mais ces derniers temps, elle avait des doutes mais en compagnie de Yeri, elle avait l'impression de se reposer sous un arbre d'été, c’était un sentiment étrange.

« Au fait, Votre Altesse, pourquoi ne pouvez-vous pas continuer à venir au manoir pour discuter ? » demanda Valia et aussitôt la mine de yeri s’assombrit

« En fait, je ne pense pas pouvoir venir avant un moment. Les inquiétudes de Gusto entrent par une oreille et sortent par l'autre, et Sa Majesté est secrètement inquiète aussi....... »

Yeri se caressa tristement le ventre, si elle portait une robe à la taille cintrée et à la jupe ample, un classique des mondaines, mais c'était une discussion d’adieu pour l'instant.

Car depuis un mois, Yeri portait en son sein un bébé. Elle avait promis à l'empereur qu'elle ne sortirait pas avant d’être en période de stabilité, qu'elle ne fréquenterait personne et qu'elle resterait en sécurité au palais.

Elle se caressa le menton du revers de la main.

« Ce serait bien si Gusto pouvait avoir les nausées matinales comme le duc »

Gusto avait beaucoup de soucis à se faire en ce moment. [ Le duc de Garth aime tellement sa femme qu'il lui a pris ses nausées matinales. Tu peux aussi le faire, n'est-ce pas ? Tu m'aimes, n'est-ce pas ?]

Le regard de Gusto était plein d'inquiétude

Gusto n'était pas le seul beaucoup de jeunes aristocrates dont les femmes étaient enceintes avaient un problème inattendu sur les bras. Gusto disait que s'il ne pouvait lui prendre ses nausées matinal, il mourrait de faim avec elle pendant ses nausées matinales, ce qui suffisait à la rendre heureuse.

« Je suis quand même contente qu'on ait un bébé si tôt. Ce ne serait pas mal qu'il n’y ait pas une trop grande différence d'âge ? »

« Différence d'âge ? »

Valia avait l'air perplexe, et Yeri hocha la tête en signe d'assentiment.

« Peu importe la façon dont on voit les choses, nos enfants sont destinés à être ensemble. Nous devrions les marier »

« .....Mais aucun d'entre eux n'est encore né ? »

« Alors, fiancez-les d'abord et demandez-leur plus tard »

C'était trop simple, même l'empereur ne l'aurait pas annoncé aussi facilement, parce que si ça passait, ce serait des fiançailles entre une famille impériale et une famille ducale, pas ailleurs ; bien sûr, Yeri ne l'avait pas fait à cause de ses antécédents politiques, mais uniquement parce qu'elle voulait être apparentée à Valia.

Valia finit par rire car c’était d'autant plus drôle qu'elle avait entendu quelque chose de similaire il n'y a pas si longtemps.

[ Valia, on sera beaux-parents plus tard ?]

C'était Diana qui avait récemment donné naissance à un fils sur le domaine, et elle lui avait écrit lui expliquant qu'elle reviendrait dans la capitale cet automne.

Lorsque Valia répondit sur le ton de la plaisanterie, demandant ce qui se passerait si elle ne pouvait pas donner naissance à une fille, la lettre était revenue.

[ Qu'en est-il si je vous donne une fille ?]

Cette fois, elle était plus sérieuse et d’une certaine manière, Valia soupçonna que Yeri aurait une réponse similaire, mais c'était une bénédiction que son bébé soit si populaire alors qu’il n’était pas encore né.

« Valia, assure-toi d'envoyer quelqu'un au palais quand vous accoucherez, nous accourrons, même au milieu de la nuit »

« D'accord »

Valia caressa son ventre, qui était maintenant très gonflé. Pour éviter que sa peau ne s'abime, les servantes lui avaient appliqué un baume doux tous les jours, mais dernièrement, Shuden l'avait fait lui-même. Le tempérament de Valia s'était aiguisé au cours du deuxième trimestre de sa grossesse, mais les tendres soins de son mari l'avaient aidée à passer cela en douceur.

Elle rit encore aujourd'hui, surtout en parlant de l’accouchement, lorsque Shuden paniqua et s'était transformée en pierre si plus tard, il s'y habitua et depuis à chaque fois qu'il y avait une naissance ailleurs, ou qu'il avait le temps, Shuden parlait au ventre gonflé de Valia.

Cela le rendait heureux et il ne pouvait pas s'empêcher de sourire ; Valia souriait en retour. Elle espérait seulement que le bébé sera en bonne santé, que ce soit une fille ou un garçon car si avec la bénédiction de la sainte, elle savait que tout irait bien, elle restait secrètement inquiète.

Le temps passa vite.

C'était la fin de l'été, le ciel était bleu et clair et la verdure était en pleine floraison.

Au domaine de Garth, les jardiniers cueillirent des tournesols car les premiers tournesols en fleurs devaient être montrés au duc et à la duchesse Il voulait lui offrir car les tournesols d'un jaune éclatant leur rappelaient leur séjour au domaine, les fleurs avaient été entretenu et placé dans un vase pour décorer la chambre principale.

Le docteur était agité ces jours-ci, s'accrochant aux côtés de Valia, comme il l'avait fait dès le début de sa grossesse.

Alors que la date d'accouchement approchait à grands pas.

« Votre Excellence le duc ! »

Shuden, qui se trouvait au palais, retourna en hâte au manoir.

Le même jour, Yeri tapota le côté du siège du cocher et le poussa à avancer.

« Allons plus vite »

« Oui, Votre Majesté ! »

Les roues prirent rapidement de la vitesse sous son impulsion, Yeri écarta le rideau de la fenêtre du carrosse face au paysage qui défilait à vive allure Le carrosse dans lequel Yeri se trouvait était l'un des trésors impériaux, enchanté de sept enchantements protecteurs, et l'empereur l'avait donné à Yeri spécifiquement alors qu’il valait le prix de plusieurs demeures nobles de la capitale.

Yeri avait voyagé en Terre Sainte dans ce carrosse pour faire prêter serment car c'était le jour où un nouveau Grand Prêtre serait enfin assermenté à la position vacante depuis l'excommunication de Mercil.

« Pourquoi m'appelles-tu ? Pourquoi ne le fais-tu pas toi-même ? »

Elle grommela, mais s'exécuta, comme une sainte doit le faire lorsque Philémon la supplia, elle ferma les yeux.

Yeri remit un collier à la nouvelle grande prêtresse, cette marque de la fonction divine.

Lorsqu'elle reçut le collier plié, elle fut submergée par l'émotion et faillit pleurer.

Alors qu'elle se remémorait ses souvenirs, le carrossa continuait de rouler et après avoir traversé la Distorsion Routière, Yeri fila vers le centre de la capitale du Gel et alors qu’elle venait d'entrer dans le palais impérial.

« Votre Altesse ! Votre Altesse ! »

Yeri venait à peine de s’arrêter mais entendant l'appel urgent de l'extérieur, Yeri écarta les rideaux, ouvrit la fenêtre et regarda dehors pour voir le visage familier d'un serviteur.

C'était comme s'il l'avait attendue depuis un moment.

« Qu'est-ce qu'il y a, qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Le duc de Garth a envoyé quelqu'un en urgence ! »

« Urgent ? Pourquoi ? »

« La duchesse de Garth est en train d'accoucher ! »

« Hic ! »

Pensant pas que ce soit déjà la date d'accouchement de Valia, Yeri s'exclama avec surprise.

« Allons immédiatement à la résidence ducale ! »

« Oui ! »

Le cocher donna rapidement un coup de fouet et sans même réellement arriver au palais impérial, le magnifique carrosse impérial fit demi-tour et s'éloigna.

Ps de Ciriolla: Alors fille ou garçon?

Tome 5 – Chapitre 156 – Enfin à toi

Le médecin traitant tapait du pied.

« Et le bébé ? »

« Pas encore ! »

« Huh....... »

Il y avait du monde dans la chambre avec deux sages-femmes expérimentées et quelques servantes s'affairent. Le grand lit était inhabituellement isolé par des paravent en bois, censés bloquer la vue tout comme la grande tapisserie drapée à l'entrée.

« Madame ! »

« Docteur ! »

Aussi isolé que soit la chambre, il y avait beaucoup d'agitation à l'extérieur, surtout de la part de Karl, qui devenait très nerveux mais au moins, il était posé assis sur une chaise.

Shuden par contre ne pouvait pas s'asseoir du tout. Ses yeux rougis ne pouvaient se détacher de la chambre. Cela faisait un moment que les contractions de Valia avaient commencé pour de bon, et Karl ne l'avait pas vue s'asseoir une seule fois, on aurait dit qu'il voulait retourner en courant dans la chambre.

Karl poussa un soupir de frustration.

« Je n'aurais pas dû plaisanter »

Se suis souvenant d'une histoire qu’il avait racontée à Valia l'autre jour, alors qu’ils se promenaient dans le jardin, simple promenade tranquille, rythmée par sa petite-fille, qui marchait plus lentement à cause de son ventre gonflé alors la conversation se tourna naturellement vers l'accouchement imminent.

[ Vous ne pensez pas qu'il serait préférable que votre mari soit à vos côtés lorsque vous aurez le bébé ? ]

[ Quoi ? Pourquoi ? ]

[ Vous aurez moins mal si vous lui tenez la tête ]

[ Sa tête ? ]

Il plaisantait, bien sûr alors Valia éclata de rire.

[ Shu. Grand-père m'a raconté ]

Ce soir-là, ou plutôt cette nuit-là, Valia raconta à Shuden l'histoire que lui avait racontée Karl mais sa réponse la laissa perplexe.

[ C'est très bien ]

[ Quoi ? ]

[ Vous voulez que je mette ma tête dans votre main ? ]

[......Shu. Vous plaisantez, n'est-ce pas ? ]

[ Pourquoi plaisanter avec ma femme ]

[ ......Je plaisantais ]

[ Et vous ? ]

Avec sa réponse très nonchalante, Valia sut à ce moment-là qu’elle ne voulait pas que Shuden soit dans sa chambre lors de l’accouchement car quand une personne souffre profondément son jugement est obscurci, elle s'assurera qu'il ne pourra même pas entrer.

[ Vous ne devez jamais entrer dans la chambre à coucher ]

« Quel genre de mari peut dire non à une femme qui est enceinte ? » Shuden n'était pas heureux, mais il finit par dire oui.

Et il regretta terriblement cette réponse.

« C'est encore long ? »

« C'est son premier enfant, elle a du mal »

C'était la quatrième fois que Shuden posait la question à la sage-femme, et chaque fois qu'elle sortait de la chambre, la réponse était la même, sonnant artificielles ce qui irrita beaucoup Shuden.

Il fut particulièrement agacée par le ton condescendant du « tout le monde passe par là et a un bébé » Quel était l'intérêt de prendre cela pour acquis alors que tout le monde passait par là ?

Elle était censée être une sage-femme expérimentée, mais ce n'était pas vrai. Shuden était déterminée à ne pas laisser le comte s'en tirer pour avoir recommandé une sage-femme aussi médiocre.

« Puis-je entrer ? »

« Madame est encore en plein travail...... »

Quand est-ce qu'elle a dit ça déjà ?

Shuden renonça finalement à entrer poussant un long soupir. Il savait que si une personne était trop anxieuse, elle pouvait exploser mais limite il préférait trois jours de réunion sur une carte militaire qui n'avait pas été mise à jour.

Les yeux rouges se fixèrent à nouveau sur la porte de la chambre.

« Duc de Garth ! »

Une voix familière l'appela, immédiatement Shuden se retourna face à Yeri qui se dirigeait vers eux à grandes enjambées, un élan qui lui aurait permis de monter les deux étages d'un seul coup s'il n'y avait pas ce ventre arrondi par l’enfant qu’elle portait

« Où est Valia ? Elle est à l'intérieur ? J'y vais ! »

« Pas question ! »

« J'ai promis de rester avec elle ! »

La dernière phrase semblait s'adresser à elle-même. Yeri entra en trombe dans la chambre devant les employés abasourdi tout comme Karl Elle ne lui avait jamais dit bonjour mais elle était venue suffisamment souvent au manoir pour avoir que Karl est vu son visage. Valia et elle semblait si familière, mais il n'arrivait pas à y croire : c'était la princesse héritière de Gel.

Elle était si jeune, si peu noble, qu’il avait cru qu'elle n'était que la benjamine de la famille.

Pour un vieux mercenaire, de tels titres étaient une nouveauté et les personnalités qui ne correspondaient pas aux titres étaient un bonus. Karl reporta son regard sur la princesse héritière, qui avait disparu dans la chambre.

Le plus mal assorti de tous, bien sûr, c'était lui.

« Ahh Il n'est pas content »

Ça se voyait à son visage mais rien d’étonnant qu'il ne puisse pas entrer là où il désire être en cet instant, s’il pouvait le comprendre mais c’était juste qu'il n'était pas du tout à sa place ; il était grand, possédait une carrure de chevalier et n’était rien d’autre que le célébré duc de Garth.

Ses oreilles se dressèrent au moment où Karl faisait claquer sa langue à l'intérieur mais n'y avait pas que Karl, même l’agitation de Shuden s'était arrêté net en entendant les pleurs d'un bébé.

« Votre Excellence ! Votre Excellence ! »

Presque simultanément, une femme de chambre sortit en trombe de la chambre à coucher et avant qu'elle ne puisse parler, Shuden demanda avec impatience.

« Comment va Valia ? »

« Elle est très fatiguée, mais elle va bien ! Le médecin traitant dit que vous pouvez être tranquille ! »

« Puis-je entrer ? »

« Oui, bien sûr ! »

Shuden se précipita à l'intérieur comme l'éclair, Karl appela la femme de chambre qui l'avait suivi.

« Comment va le bébé ? Est-ce qu'il va bien ? Est-ce qu'il est en bonne santé ? Est-ce qu'il a tous ses doigts et ses orteils ? L’avez-vous vu ? »

« Oui, monsieur »

La servante sourit puis elle annonça à Karl la 'nouvelle' que Shuden n'avait pas demandée et qu'elle n'avait donc pas pu lui annoncer.

« C'est une fille en très bonne santé ! »

**********************

La chambre était en effervescence.

L'air vicié était ventilé et des bassines de lingettes humides circulaient, heureusement, le vent n'était pas froid, et il faisait bon même avec les fenêtres ouvertes. Quelques servantes installées auprès du lit essuyait le visage de Valia alors que le médecin traitant était à côté d'elle, en train de dire quelque chose.

Valia, adossée contre une pile d'oreillers moelleux et l'air épuisé, changea son regard.

Ses yeux se fixèrent sur ceux de Shuden et elle esquissa un mince sourire, presque invisible.

Shuden se dirigea vers elle.

Devant le lit, Les servantes s'étaient écartées avec leurs serviettes pendant que Shuden s'assit sur le bord du lit et sans même prendre le temps de respirer, ses mains s'approchèrent de Valia.

On dirait dit qu’il était sur le point de la serrer dans ses bras.

Les mains de Shuden s’arrêtèrent en cours de route alors qu'il voulait attraper Valia, ayant oublié quelque chose alors Shuden se retourna vers le médecin qui se tenait dans l'embrasure de la porte.

« Puis-je prendre ma femme dans mes bras ? » Elle venait d'accoucher et il ne craignait de la toucher

C'était un médecin de famille dont la popularité avait récemment explosé. Ses réponses étaient concises, précises et étrangement livresques. Les servantes gloussèrent involontairement, puis se couvrirent la bouche et alors que Valia était sur le point de se sentir gênée, Shuden la prit dans ses bras.

L'étreinte était si douce qu'elle la chatouilla partout, et elle resta immobile pendant un moment. Cela la dérangeait un peu qu'elle ait transpiré abondamment......, mais elle savait que Shuden ne la laisserait pas partir même si elle le disait.

La chaleur du corps de Valia commençait à déteindre sur Shuden.

« Shu. Avez-vous vu notre bébé ? L’avez-vous rencontré ? »

Shuden acquiesça et Valia sourit.

« Les servantes l'ont emmené pour la baigner. Vous avez dit que vous étiez curieux à propos du bébé, alors vous l’avez vu, mais vous ne l'avez pas rencontré ? »

« En y réfléchissant, j'étais trop occupée à regarder Valia »

Bien trop occupé à regarder Valia pour remarquer la petite princesse pourtant il n’y avait qu’une porte à cette chambre

N’ayant que Valia dans les yeux, il n’avait pas vraiment regarder l’enfant, tenu par la servante qu’il avait contourné hâtivement

Shuden ne savait même pas si le bébé était une fille ou un garçon ce n'était pas surprenant, puisqu'il s'était précipité, dépassant la servante qui était sortie pour le lui annoncer.

Valia, qui avait froncé les sourcils en entendant le mot 'médicament', le goûta avec précaution et détendit son expression, car n'était pas du tout amer, mais plutôt doux et acide, plutôt frais et agréable à boire, le bol fut rapidement vidé

« Valia »

Shuden tendit le bol vide à la servante et demanda.

« L'enfant est-il une fille ou un garçon ? »

Pendant que Shuden posait cette question, le médecin et les servantes qui se tenaient derrière lui réfléchissait sachant qu’une servante était venue exprès à sa rencontre pour cela

Valia, qui sirotait son eau tiède au miel, s’étonna.

« Vous ne le savez pas encore ? »

Valia s'apprêtait à répondre, mais elle se ravisa, se rendant compte de l'efficacité de la potion et de la rapidité avec laquelle elle retrouvait ses forces.

Avec un peu plus d'énergie, elle avait hâte de faire une farce à Shuden.

« Shu » dit Valia d'une voix paresseuse.

« Ce sont des jumeaux »

« ......jumeaux ? »

« Oui. Des jumeaux garçon et fille »

« ....... »

Shuden resta momentanément sans voix car n’avait jamais envisagé cette possibilité, et il était déconcerté mais ne s'était pas rendu compte que le docteur et les servantes étaient également déconcertés. Il demanda, un peu trop tard.

« Avez-vous vraiment eu des jumeaux ? »

Sa voix était inhabituellement tremblante, il sembla se sentir mal alors Valia ne put finalement pas se retenir plus longtemps et gloussa.

« Je plaisante »

Les sourcils de Shuden se froncèrent, mais il ne dit ri car le timing de la plaisanterie était incroyable

« Valia ! »

Derrière Yeri se trouvaient plusieurs servantes, dont l'une marchait particulièrement prudemment tenant un bébé précieusement dans ses bras.

« J'ai fini de la baigner, et je pense que c'est le plus beau bébé que j'ai jamais vu ! »

Valia rit doucement de l'excitation qui se dégageait de sa voix.

« Le visage du bébé est juste là »

La couverture du bébé, bien enveloppée, était blanche et duveteuse et tellement serrée qu'on ne pouvait pas voir un seul cheveu, et encore moins un visage.

La servante s'approcha du lit et tendit délicatement le bébé à Valia. Le regard de Shuden suivit, ses yeux rouges étant fixés sur le bébé dès qu'il entra dans la chambre.

« Shu, voulez-vous le prendre dans vos bras ? »

Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il tendit la main, elle était secrètement nerveuse, Shuden ne comprenait pas lui-même ; qu'est-ce qu'il y avait de si important dans le fait de tenir un bébé ?

« Je suis censé la tenir comme ça »

Mais s’il le répétait dans sa tête, mais son cœur avait du mal à survivre à ce flux d’émotion

« C'est votre bébé, notre première fille »

Cela faisait longtemps qu’il n'avais pas pris quelqu'un avec qui il était lié par le sang.

« ....... »

Shuden avait une vague idée de ce à quoi ressemblait un bébé, ce n'était pas si différent de ce que la plupart des gens pensaient d'eux ; pâle, duveteux, minuscule, et.......

Mais lorsqu’il se retrouva avec le bébé dans ses bras, ce fut très différent de ce qu’il avait imaginé ; sa peau était toute rouge et molle et on ne pouvait même pas distinguer la couleur de ses yeux, car elle dormait.

L'exclamation enthousiaste de la sainte « C'est le plus beau bébé que j'aie jamais vu »

n'avait aucun sens pour lui

Les bébés sont-ils censés ressembler à cela ?

Shuden n'en avait aucune idée car le livre du médecin ne décrivait pas à quoi devait ressembler un nouveau-né. Mais.......

Le bébé était si petit.

Vraiment petit et fragile, mais il était si lourd et si délicat qu'on avait l'impression qu'il allait mourir si on le touchait de travers et que dire de la température élevée de son corps.

Shuden n'osa même pas tendre la main, se demandant même si les cheveux du bébé étaient noirs avec une teinte bleutée, mais il resta immobile Tout ce qu'il avait à faire était de retirer la couverture de son front, et même cela l'inquiétait, même s'il savait que c'était exagéré : sa main était trop grande, trop ferme, trop froide pour ce minuscule bébé.

« Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Lorsque Shuden ne sourit pas au bébé et se contenta de la fixer, Valia secoua la tête.

« Sérieusement......, vous êtes si nerveux ? »

Valia voulait poser la question à Shuden, mais il y avait trop de gens qui la regardaient, alors elle se tut

Pendant ce temps, Yeri prit la parole.

« Je trouve que le bébé ressemble au duc de Garth, non ? »

« C'est vrai, qu’elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau ! »

Les servantes répondirent avec enthousiasme, ce qui amena Shuden à lever les yeux pour la première fois. À ce moment-là, il se demanda si ses yeux étaient bizarres, car ni la princesse héritière ni les servantes ne voyaient de ressemblance avec Valia.

Valia souriait elle aussi à présent et demanda

« Où est la ressemblance ? »

Yeri répondit sans hésiter.

« Les yeux, le nez et la bouche »

« Quoi ? » Shuden ne pouvait se résoudre à demander parce que les servantes étaient très enthousiastes.

« C'est vrai, elle ressemble à son Excellence »

« Les sage-femmes l'ont dit aussi. Les premiers-nés tiennent de leur père »

« N'est-ce pas ? »

Yeri avait l'air déterminé, Valia finit par laisser échapper un petit rire et seul Shuden avait l'air perplexe.

Les paroles de la princesse héritière ne le mettaient pas mal à l'aise ; non, cela lui semblait étrangement bon, presque déroutant.

Alors que Shuden était dans un état de flux émotionnel incontrôlable, l'endroit était en train d'être rangé et Yeri qui s'était précipité au Manoir de Garth, dit avec une expression de regret « Je devrais probablement rentrer »

Valia demanda à Paul et Sarah de la raccompagner personnellement.

Plusieurs servantes les suivirent, tandis que d'autres restèrent à la porte. Le médecin traitant descendit lui aussi au premier étage, disant qu'il devait se rendre rapidement à l'apothicairerie alors la chambre, très animée, devint plus silencieuse qu'auparavant.

« Shu »

Valia appela Shuden qui la regardait fixement. Elle pencha la tête.

« Vous ne allez pas vérifier la couleur des cheveux du bébé ? »

« Pourquoi la tient-il si immobile, pense-t-il qu’elle est une belle statue ou quelque chose comme ça ? »

« Si je touches mal et qu'il se passe quelque chose....... »

Les sourcils de Shuden se froncèrent tandis qu'il parlait mais même à ses propres oreilles, il semblait excessivement inquiet, et Valia se demanda s'il l'était. Comme prévu, ses yeux se rétrécirent.

'Shu. Quel est le mal peut-il se produire si je retire un peu la couverture ? »

Finalement, Valia tendit elle-même le bras, caressant le front du bébé d'une manière familière alors que Shuden n'avait même pas osé toucher. Les yeux rouges fixèrent le bout de ses doigts tandis qu'elle retirait doucement la couverture.

« Je l’ai vu tout à l'heure »

Une fine et fragile mèche de cheveux jaillit de la couverture arrondie du bébé, une toute petite quantité qui aurait pu être une poignée. Les cheveux bougèrent doucement sous les doigts de Valia.

« Je crois que c'est la même couleur que vos cheveux quand vous étiez plus jeune »

La voix de Valia était maintenant remplie de rires. Des cheveux d'or pâle mais c’était encore un bébé, ils seront beaucoup plus foncés quand ils auront poussés

« Elle sera adorable quand elle sera blonde-rouge comme vous, mais sinon se sera beau quoi qu’il en soit »

Sa voix était pleine d'excitation et d'affection. Valia était tellement occupée à regarder le bébé qu'elle ne remarqua pas la légère déception de Shuden, ignorante que l'enfant qu'il imaginait vaguement était une version miniature d’elle-même.

Pensant qu’elle lui ressemblerait plus étant une fille

« Valia »

« Quoi ? »

« Avez-vous vu ses yeux ? »

« Ah......, oui. »

En un instant, le sourire de Valia s'accentua

« Je les ai vus tout à l'heure »

La première fois qu’elle tint le bébé dans ses bras, juste après la naissance, elle s'attendait à ce qu'il ait les yeux fermés, mais à sa grande surprise, ils étaient grands ouverts ; des yeux qui fixaient Valia.

Elle n'oubliera jamais la sensation de voir ces yeux pour la première fois, si clairs, si nets, si tendres.

« Quelle est la couleur de ses yeux ? »

« ...... ? »

Valia reconnut la légère note d'attente dans la voix de Shuden. C'était étrange ; est ce que cet homme avait une couleur d'yeux particulière en tête ?

« Shu. Quelle couleur voulez-vous ? »

Shuden répondit sans hésiter.

« Gris argenté, je crois »

Valia cligna des yeux.

« Gris argenté ? »

« Oui »

« Uh....... »

Elle ne m'attendait vraiment pas à ce qu'il le dise aussi fermement n’ayant rien dit de tel pendant la grossesse.

« Valia ? »

« Eh bien, vous savez quoi, Shu »

Valia s'apprêtait à dire.

« Hein ? »

« Hmm ? »

Il y avait des instant de grâce ; les yeux de Valia s'écarquillèrent comme ceux de Shuden

« ....... »

Les yeux fermés du bébé s'ouvrirent, Shuden et Valia retinrent leur souffle, non, c'était probablement Shuden qui était le plus nerveux.

Pour la première fois, les yeux du bébé reflétaient son regard.

Un regard d'un rouge immaculé.

« Je ne sais pas encore à quoi elle ressemble mais elle a vos yeux, vos cheveux... »

« C'est un peu injuste, c'est moi qui l’ai mise au monde » chuchota Valia à voix basse.

En disant cela, Valia semblait heureuse. Shuden regarda le bébé légèrement déçu de voir qu'il ne ressemblait pas à Valia, qu'il n'avait pas de cheveux noirs ou d'yeux gris argentés.

Il n'allait pas le nier, il était vraiment déçu.

Il aimait Valia de tout son cœur, mais il n'avait pas la moindre part d’amour pour lui-même, se détestait moins qu'avant, mais il ne pouvait pas effacer les fois où il se haïssait jusqu’au bout de son âme

Alors, mieux valait que cet enfant ressemble à Valia, au moins sur un point parce qu'il serait alors plus facile d'aimer.

Il regarde la bébé dans ses bras, ce minuscule enfant qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, il s’était demandé ce qu'il ressentirait s'il voyait une trace de lui-même dans son enfant à naître.

Se demandant à quel point il l'aimerait, et pourquoi il était si inquiet à son sujet, et puis la prise de conscience le frappa d'une manière effrayante.

C'est mon enfant. C'est l'enfant de Valia

« Bébé, c’est maman »

Valia chuchota en regardant son bébé, les yeux chauds et la voix apaisante, difficile de dire qui de Valia ou Shuden était le plus incroyablement heureux.

Peut-être que c'était les deux.

Shuden s'assit plus près de Valia, pour qu'elle puisse voir le bébé dans une position plus confortable.

Quand soudainement

« Aaahhh ! »

La petite fille dans les bras de Shuden éclata soudain en sanglots, Shuden et Valia se figèrent de surprise, mais cela ne servit à rien et les gémissements résonnèrent dans la chambre pendant un moment jusqu'à l'arrivée de l'aide extérieure, les nouveaux parents ne parvinrent pas à calmer le bébé.

Ps de Ciriolla: je peux comprendre le doute de Shuden sur le beauté du bébé... car juste après l'accouchement un bébé est rarement a son avantage, surtout si né par voie basse...

faut le laisser un peu décanter pour le découvrir vraiment...

Tome 5 – Chapitre 157 – Enfin à toi

Gusto n'avait pas remplacé Yeri dans les douleurs des nausées matinales Mais si Yeri ne semblait être la même qu’avant sa grossesse, le prince par contre avait un air emacié, mais il y avait une bonne raison à cela Elle commença par avoir des nausées matinales, comme la plupart des femmes enceintes, car si au début elle mangeait plus et voulait manger beaucoup plus, et avait même pris du poids mais au bout d'un certain temps, rattrapé par de violentes nausées, elle perdit le poids pris retrouvant sa silouette d’avant la grossesse Gusto ne mangeait pas autant qu'elle, même s'il la regardait manger, mais quand elle commença à vomir, les choses changèrent, s’étant promis de manger ensemble mais quand elle souffrait de ses crises de vomissements, il ne mangeait pas non plus Néanmoins, une fois les nausées matinales de Yeri terminées, Gusto pu manger aussi régulièrement qu'avant mais face à cette perte de poids solidaire, seuls les médecins et les cuisiniers de la cour s’inquiétaient, et des repas copieux et nourrissants étaient préparés chaque jour pour le couple princier.

Le jour où Valia accoucha, tard dans la soirée.

« Gusto, Gusto »

À côté de Gusto, allongée sur une pile d'oreillers, Yeri prit la parole.

« Ce sera un petit garçon, n'est-ce pas ? »

« Hein ? »

La question semblait stupide, et Yeri marmonna en caressant son ventre gonflé.

« Et si ce n'était pas un garçon ? »

« Pourquoi est-ce que soudainement....... »

Gusto fronça les sourcils avec curiosité.

« Qui vous a dit que ce serai un problème si ce n’est pas un fils ? »

« Non ? »

« Qui est ce ? Dites-moi. Est-ce une bonne ou un serviteur ? »

« J'ai dit non »

« Qui ose dire des mots aussi arrogants à la princesse héritière de Gel ? »

« Hé ! J'ai dit non ! Écoutez-moi ! »

Yeri dut crier mais la question suspicieuse de Gusto ne reçut de réponse que bien plus tard.

Trois jours plus tard.

« Marquis Joan Comment est le thé ? Est-il à votre goût ? »

« Oui, Votre Majesté » répondit le marquis Joan à la question de l'empereur.

« Marquis ne savez-vous pas comment l’apprécier ?. Vous vous rendez compte à quel point ce thé est précieux ? »

L'empereur frappa dans ses mains et le marquis de Joan reprit la parole.

« Il l'est, Votre Majesté. Il a une douceur subtile mais inimitable, comme un rayon de soleil à l'aube, et un arrière-goût savoureux, comme la dégustation de noisettes fraîchement cueillies....... »

« Voilà. Marquis »

L'empereur fut surpris et lui coupa la parole. Il était décidément plus confortable de vivre dans les domaines que dans la capitale et voir un homme faire une plaisanterie aussi ridicule mais son visage était radieux, après son long séjour au domaine.

Il semblerait même qu’il avait même grossi du visage, mais cela ne durerai pas car l'empereur n'était pas du genre à laisser un serviteur si travailleur se prélasser dans la paresse.

Rentré il y a deux jours, le marquis Joan avait rejoint la capital sans Diana qui était restée un peu plus longtemps avec son fils encore nourrisson.

Lorsque le marquis Joan vint l'accueillir, l'empereur dit que c'était la bonne chose à faire.

Il avait un ordre à donner.

« Marquis Joan, vous avez remis l'édit au duc Garth, n'est-ce pas ? »

« Bien sûr, Votre Majesté »

L'édit aurait pu être remis par n'importe quel autre noble.

« Quelle a été la réaction du duc de Garth ? »

Rares étaient les nobles qui pouvaient répondre à une telle question et en tirer un bon rire. Le marquis Joan, qui venait de remettre l'édit de l'empereur au duc de Garth, raconta ce qu'il avait vu et entendu expliquant que lorsque sa fille se mit à pleurer au milieu de la discussion, le duc de Garth la prit dans ses bras pour la réconforter.

L'empereur rit aux éclats devant le récit du marquis Joan.

**********************

Au même moment, à la résidence Garth, les domestiques étaient d'humeur festive et pour cause, un édit, écrit de la main même de l'Empereur, et apporté par le Marquis de Joen, disait

< Accorde le titre de princesse à la fille aînée du duc de Garth >

« Nous n'avons toujours pas de nom pour le bébé, alors pouvons-nous simplement l'appeler 'Princesse' ? » demanda Karl, et Paul répondit immédiatement.

« Oui, monsieur »

« C'est une bonne chose ? »

« Bien sûr. Ce n'est pas un titre donné à n'importe qui »

En tant que majordome d'une grande famille noble, Paul connaissait bien la société aristocratique et après avoir écouté la longue explication, Karl hocha la tête « Aha »

*************************

Valia cligna des yeux en relisant l'édit.

« C'est étrange, elle est censé s'appeler Jeune duchesse »

Carnier William avait ce titre comme il se devait, mais pas 'Princesse'. Parfois, ses partisans l'appelaient ainsi, mais c'était tout mais en public, elle n'était connue que sous le titre de Jeune Duchesse.

Dans l'Empire de Gel, la princesse était un titre décerné par l'empereur, et Canier ne l’avait jamais reçu et en raison de cette convention sur les titres, les autres royaumes ne l'appelaient pas non plus princesse.

Princesse.

« Pensez-vous que notre fille se rendra compte que c'est un titre que vous avez gagné en travaillant tous les jours ? »

Shuden sourit ; leur fille, qui avait mis plusieurs personnes en émoi en pleurant pendant que le Marquis Joan lisait l'édit, dormait profondément dans sa chambre et ce bébé généralement tranquille, arrivait à pleurer à des moments cruciaux, ce qui déconcertait Shuden.

En cela, elle ressemblait beaucoup à Valia.

C'était pourquoi il devait toujours garder un œil sur elle.

Shuden observa Valia tandis qu'elle pliait soigneusement l'édit et le plaçait dans une boîte avant d’ouvrir un tiroir d’une table ou se trouvait un vase remplit de tournesols pour la rangeait dedans

Shuden se leva du lit et, avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, il passa ses bras autour de ses épaules par derrière dans une large étreinte

« Shu ? » demanda Valia, s’inquiètant soudain ce qui n'allait pas mais il ne l’avait pas pris dans les bras pour une raison particulière… Juste parce que c’était elle, Valia, parce qu'elle était là.

« J'ai besoin de faire des dons au temple »

« Des dons ? »

Valia eut l'air perplexe, puis elle dit « Oh ! »

« J'oubliais. Quand on a un enfant, on doit faire une offrande au temple, non ? »

Shuden rit sans répondre, l’enfant n'était pas la raison pour lequel il voulait faire un don.

« Est-il préférable de faire une offrande au Grand Temple, ou de faire une offrande au second temple ? on dispose d’un délai de un mois, il y a encore du temps »

Il aimait entendre la voix de Valia lorsqu'elle réfléchissait sérieusement C'était probablement bon dans sa vie et ceci pour toujours Shuden baissa légèrement le menton pour le poser sur l'épaule de Valia et si aujourd’hui on lui demandait quelle était la meilleure chose qu'il ait faite dans sa vie, il ne pourrait en citer qu'une ; ne pas avoir chassé Philémon du manoir.

La princesse promise à Shu devint la princesse de Shu La chaleur de leurs corps se mélangea et les lèvres de Shuden s’enfouirent dans le cou de Valia.

Ps de Ciriolla: Shuden... papa gateau devant sa fille en devenir...

Tome 5 – Chapitre 158 – Enfin à toi

Sarah accusait le coup.

« Paul, on dirait que tous les trésors du monde s'accumulent ici »

« J’ai la même impression »

Le majordome et l’intendante ne disaient pas cela pour rien, les autres serviteurs avaient déjà dit quelque chose de semblable.

Cela faisait trois jours que l'empereur avait accordé le titre de princesse à la fille de Gath et les cadeaux, qui n'avaient jamais cessé d'affluer, étaient maintenant presque écrasants.

Paul et Sarah durent vider trois salons au premier étage de la maison principale, triant les piles de cadeaux provenant du monde entier et si l'on considère ce que seule une journée apporta, la semaine à venir sera un véritable tourbillon.

On pouvait s’interroger sur la valeur financière que ce raz de marée de présents réprésentait

Les employés dépêchés sur place se serrèrent les uns contre les autres, triant et enregistrant.

Parmi les nombreux cadeaux, ils mettaient de côté ceux qui avait une valeur particulière ou qui provenaient de personnes importantes.

« Hein, ce nom ? »

Au milieu du tri, Paul saisit un cadeau avec surprise.

*************************

« Madame, j'ai un cadeau pour vous »

Valia, assise dans son bureau, leva les yeux sur Paul qui continua poliment.

« C'est de la part de Leo Canute de l'Est, dont vous avez parlé l'autre jour »

« Du vicomte Canute ? »

« Oui »

Valia prit la boîte avec enthousiasme qui se révéla lourde et assez grande, la soie dorée qui l'enveloppait était très lisse, et le ruban qui l'attachait était constellé de minuscules bijoux.

Un cadeau qui semblait bien plus soigneux qu'il ne le devrait. « Je suis surprise » pensa Valia, n’imaginait pas qu’il l’aurait déjà envoyé un cadeau Juste au cas où.

Lorsque les cadeaux commencèrent à arriver au manoir Garth, Valia avait prévenu Paul que si quelque chose venait de Leo Canute de l'Est, il devait le lui apporter directement Ce qu’il s’appliqua à faire, bien sûr.

Valia tira sur le ruban et le dénoua, la soie qui enveloppait la boîte se détacha en même temps que le ruban dévoilant un coffret taillé dans un ébène léger et solide aussi luxueux qu'il en avait l'air

Le coffret avait même trois étages.

En ouvrant le premier, Valia cligna des yeux.

« Une tasse à thé ? »

Une élégante tasse à thé et une théière ornées d'un motif noble et doré, l’ignorant pour le moment mais ce service à thé était une édition limitée, très difficile à trouver et si la noblesse collectionneuse de service à thé les avait vus, ils auraient fait sensation.

Après avoir inspecté la tasse de thé, Valia ouvrit le deuxième étage et cette fois, il contenait des feuilles de thé ; Valia sourit en voyant les feuilles de thé dans le pot de cristal.

Quel cadeau paisible, tellement loin de l’image dur de Léo.

Et pour finir.

La dernière découverte étant toujours la plus attendue et la plus excitante ; Valia l'ouvrit et secoua la tête « Hein ? »

La dernière boîte contenait une lettre accompagnée de quelques petites fleurs qui ressemblaient à des tournesols, rouges au centre des pétales et dorées sur les bords, elles étaient très modestes.

« Quel genre de fleurs sont-elles ? »

Ne connaissant pas grand-chose aux fleurs, Valia sortit d'abord la lettre, brisant le sceau de cire et ouvrit la lettre « Wow » dit-elle en lisant la page.

« Madame, qu'est-ce que c'est ? » demanda Paul, et Valia leva les yeux.

« Le vicomte Canute a été nommé comte »

« Un comte ? »

« Ce sont des feuilles de thé de son domaine »

« De ce que je sais, il y a beaucoup de bon thé dans l'Est Madame »

« Vraiment ? »

Elle était instiguée ; un vicomte, surtout issue d’aucune noble famille, obtenait rarement un tel statut aussi rapidement mais il n'y avait aucune mention de la façon dont il avait été nommé en tant que comte, juste un simple 'meilleures salutations'.

Valia lut la lettre en souriant, mais s'arrêta un peu avant la fin, et légèrement surprise, elle éclata de rire.

Il y avait quelque chose à quoi elle ne s'attendait pas.

« Oh, mon Dieu »

Le véritable cadeau de ce long billet était la dernière partie.

« Vous me direz quand il arrivera »

Valia sourit et plia la lettre en deux, se demandant quel goût avait le thé, regardant à nouveau le pot de cristal contenant les feuilles de thé et remarqua qu'il était étiqueté

'Canute'. Paul tendit le pot à Valia et parla prudemment.

« Madame. Avec tout le respect que je vous dois, pourquoi ne pas partager le thé avec Votre Excellence lorsqu'il arrivera ? »

« Ah, ce serait charmant »

Paul poussa un soupir de soulagement, à vrai dire, Paul n'était pas ravi du cadeau de Leo Canute, se rappelant que cet homme avait été un commandant de premier plan pendant la guerre de l'Est et qu'il pouvait avoir une dent contre les Garth …Et s'il avait fait quelque chose aux feuilles de thé ?

« Votre Excellence semble être de très bonne humeur....... »

Son Excellence n'arriverait pas avant un certain temps, alors il pensa tester la toxicité des feuilles de thé.

« Vous avez reçu un très beau cadeau de la Terre Sainte »

Philémon avait envoyé à Garth un objet sacré ayant le pouvoir de détecter le poison, ignorant qu’il trouvait une utilité si tôt.

« Madame »

Ne voulant rien dévoiler, Paul fit part de ses connaissances.

« En Orient, on utilise des mots à la signification particulière comme noms de famille pour les nobles »

« Une signification particulière ? Cela s'applique-t-il à Canute ? »

« Bien sûr, madame. Si j'ai bien compris »

Paul dit, pliant le tissu de soie et le rangeant.

« Cela signifie 'nœud' »

« Un nœud ? »

« Oui, cela signifie que c’est la fin »

Valia rit à l'explication de Paul.

« Dieu, quel nom de famille exquis » pensa-t-elle, qu'il l'ait choisi lui-même ou que le roi du pays l'ait choisi pour lui ; quoi qu'il en soit, il faudra qu'elle le dise à Shuden.

« Est-ce qu'il est déjà au courant ? »

« Aurait-il pu le prédire ? » Que les rancœurs entre les deux frères prendrait fin, peut-être que Valia extrapolait un sens caché sans aucune raison.

Valia imbiba d’encre sa plume pour écrire une réponse.

****************************

Pendant ce temps, c'était la fin de la dernière réunion du trimestre au sein du petit conseil des nobles où les sièges vacants avaient été pourvus depuis longtemps et un rapport final fut envoyé à l'Empereur, qui était satisfait des résultats.

L'empereur hocha la tête en signe de satisfaction, jusqu'à ce que ses oreilles se dressèrent.

« ......Duc Garth. Qu'est-ce qu'il a dit ? »

Tout commença lorsque Shuden demanda un congé au nom de la paternité.

Honnêtement, l'empereur avait une conscience ; il l'avait fait travailler sans relâche sous couvert d'un titre, et le travail était le travail donc à bien des égards, l'empereur avait profité de Shuden.

Maintenant que le palais s'était un peu apaisé, c'était le bon moment pour lui donner des vacances

« Trois ans ? Vous voulez trois ans ? »

Il ne s’attendait pas à un tel délai.

« Oui. Votre Majesté »

« Ca va être compliqué, Duc. Trois ans, c'est trop long, n'est-ce pas ? »

Shuden regarda l'empereur sans la moindre agitation dans ses yeux rouges.

« C'est un nouveau-né, il demande beaucoup de travail »

L'empereur gloussa, riant de l'absurdité de la situation.

« On pourrait croire que vous l'élevez vous-même »

Comment une famille de la plus grande noblesse de l'empire pouvait-elle n'avoir personne pour s'occuper d'un enfant ? Une centaine de servantes et de serviteurs, devait être le minimum des employés

« Duc, prends d'abord une tasse de thé. Je pense que cet empereur et le Duc ont besoin de discuter pendant un moment »

Shuden obéit, l'empereur observa la scène sans faire de commentaires, tout en réfléchissant à ce qu'il allait dire en premier.

Il n'aimait pas l'idée de trois ans ; il pourrait tout aussi bien se retirer de la haute noblesse mais Shuden n'en avait pas l'intention, d'ailleurs, il comptait bien conserver sa position dans l'armée et son influence au palais.

Pour une seule raison, sa petite fille.

Elle devenait de plus en plus adorable et se demandant si c'était seulement à ses yeux, Shuden demanda un jour à Sarah, qui s’occupait du bébé, ce qu'elle pensait d'elle.

Sarah répondit immédiatement « Non » dit-elle « elle n'avait jamais vu un bébé aussi beau » Apparemment, elle était toute aussi belle aux yeux des autres.

La seule raison pour laquelle Shuden avait annoncé trois ans, c'était de pouvoir obtenir un meilleur accord sur ses congés, car il était vrai qu’il avait besoin de faire une pause.

On disait qu'un enfant grandissait à chaque fois que l’on détournait le regard. Il ne savait pas si c'était son humeur, mais il lui semblait que sa fille, pourtant encore un nouveau-né, grandissait un peu plus chaque jour et il serait injuste qu'une affaire urgente l'empêche de rentrer au manoir

Cela ne devrait pas arriver au moins pendant trois mois.

« Duc, cet empereur a trouvé un compromis, voulez-vous l'entendre ? »

L'empereur fredonna, toussa et ouvrit la bouche.

Un instant plus tard, Shuden avait réussi à obtenir un congé de trois mois, comme ce qu’il avait souhaité dès le début

***********************

La bonne humeur de Shuden retomba rapidement après son retour au manoir.

« Shu. Souriez »

La voix de Valia fit cesser le regard fixe de Shuden.

« Madame »

Un pot de cristal contenant des feuilles de thé était posé sur la table avec une tasse à thé et une théière étaient en bonus, même pour une personne n’y connaissant rien, on pouvait parfaitement voir que c’était un ensemble onéreux, mais c’était loin des considérations de Shuden

« Cela vient-il vraiment de Leo Canute ? »

« Oui. Réellement » répondit Valia avec un sourire en coin, Shuden prit un air dubitatif.

« Pourquoi enverrait-il soudainement des cadeaux ? »

Valia semblait apprécier Léo, mais Shuden se méfiait, il n'aimait pas ça ; une partie de lui voulait tout jeter, feuilles de thé et le reste avec, mais il ne pouvait pas, pas avec Valia qui lui souriait tout comme il ne pouvait pas non plus lui proposer de lui en acheter un nouveau.

« Votre Excellence, Madame. Le thé est servi »

Un arôme riche et sucré s'échappa lorsque Paul versa une tasse de thé en prenant la parole d'un ton badin.

« Madame. J'ai essayé la relique sacrée de détection du poison dont je vous ai parlé plus tôt »

« En effet, comment était-ce ? »

« cela fait du bon travail détectant le poison, à la moindre présence même à quantité minime, à la grande surprise du médecin traitant donc ayant également reçu un certain nombre de cadeaux de l'extérieur, alors je les ai testés un par un »

Bien sûr, aucun de ces cadeaux n'était empoisonné.

Le rapport de Paul amèna Valia à s'étonner sur l'efficacité de cet objets, ayant reçu une relique si précieuse, elle devrait absolument écrire à Philémon pour le remercier.

Shuden avait d'autres idées ; Paul disait que ces feuilles étaient sans danger donc qu’il n'y avait pas de danger à boire ce thé

Ce n'était pourtant pas très rassurant alors Shuden souleva sa tasse de thé avant que Valia ne le fasse et le thé bien infusé tourbillonna dans sa bouche.

« Qu'en pensez-vous ? Shu ? » demanda Valia avec impatience mais Shuden n'avait pas d'autre choix que d'être honnête.

« Ce n'est pas mauvais »

« Vraiment ? »

Valia suivit Shuden en prenant à son tour une gorgée du thé, dont l'arôme réconfortant lui rappelait la chaleur du soleil. Le goût du thé, doux avec une pointe d'amertume à la fin, était parfait pour son palais montrant que c’était un thé de très grande qualité.

« Wow, c'est délicieux »

« ......Vous l'aimez ? »

« Oui. Je vais devoir en donner à votre Altesse »

Shuden fronça les sourcils, notant que le thé préféré de Valia était une spécialité du domaine de Canute, notant mentalement d'importer les feuilles sous un nom d'emprunt.

Valia se mit à rire en faisant semblant de boire le thé sachant parfaitement que Shuden n'aimait pas tout ce que Leo lui envoyait.

C'était mignon, pour être honnête et pour Valia, qui avait vu le passé de Shuden, cela ne pouvait être considéré que comme une querelle de frères et sœurs, mais c’était surtout un homme qui empêcherait quiconque d’intervenir dans son domaine privé Valia connaissait bien son mari.

« Eh bien, comment évoquer la lettre dans cette atmosphère ? »

La lettre de Leo contenait étonnamment le nom d'un bébé.

Même si semblait embarrassant, mais apparemment, c'était une coutume en Orient, comme il l’avait détaillé au milieu de la lettre.

Un prénom inattendu comme cadeau. Surtout que Valia l’aimait ce prénom… mais si elle disait quelque chose maintenant, Shuden dirait non.

Pendant un moment, Valia fut déchirée, pensa à prétendre qu'elle avait inventé le nom, mais décida rapidement de ne pas le faire, ce détesterait si elle devait tromper Shuden

« Il faudra que je te le dise plus tard, quand l’ambiance s’y prêtera »

La noblesse de Gel avait tendance à nommer ses bébés lentement et les plus hauts placés, en particulier, étaient très prudents ainsi beaucoup de bébés de familles nobles restaient un mois sans prénom.

« Il est encore temps »

Cette pensée apaisa son esprit et Valia rit doucement.

« Shu »

Maintenant que ses idées étaient claires, elle voulait taquiner Shuden un peu plus.

« Oui, Valia »

Valia s'adressa d'une voix calme à l'homme qui la regardait.

« Que devons-nous envoyer au comte Canute en échange ? »

« Quel genre de réponse ? »

« Vous devriez le faire, ces présents sont très précieux »

Shuden avait l'air réticent alors Valia demanda.

« Ou voulez-vous que je les choisisse et que je les envoie ? »

« Envoyer quoi ? »

« Je ne sais pas....... »

Après avoir fait semblant de réfléchir, Valia ouvrit la bouche avec un ahhh.

« Shhhhuu. Et pourquoi pas le tableau de tournesols ? »

« Hmm ? »

« Vous savez, celui qui est accrochée dans le bureau du troisième étage »

Pour la première fois, Shuden fronça les sourcils pour la première fois, au point que Valia faillit rire

« Pourquoi voulez-vous envoyé cela ? »

Le paysage de tournesols exposé dans le bureau du troisième étage était très important pour Shuden, car c’était un cadeau de Valia qu'elle avait acheté à l'exposition impériale, pour lui offrir en souriant. « Pourquoi voudrait-elle lui offrir alors que c'est le premier tableau qu’elle m'a offert ? »

« Vous pourriez lui envoyer des graines de tournesol, il adorait ça quand il était enfant »

« Quoi ? Ce n'est pas vraiment un cadeau à la hauteur à envoyer en retour, n'est-ce pas ?

»

« Eh bien, si la valeur est un problème, vous pourriez les enrober avec de l'or »

« ......Mais alors comment le mangeriez-vous ? »

« Je l'éplucherais et je le mangerais »

Valia finit par éclater de rire mais il lui faudra quelques jours pour réaliser que Shuden ne plaisantait pas.

************************

Karl se promenait avec Valia dans le jardin de Garth qui avait été embelli lorsque Valia avait aménagé, puis était redécoré à chaque saison ainsi récemment, un nouveau belvédère avait été construit, sur un modèle semblable à celui du jardin du palais.

« Grand-père, il pleut »

« Hein ? »

Karl regarda le ciel si le ciel était couvert depuis le matin, mais maintenant il bruinait.

Il avait apporté un parapluie, juste au cas où.......

« Allons nous asseoir dans le belvédère là-bas »

« Vraiment ? »

Bien que moins que le médecin traitant, Karl se souciait secrètement de la santé de Valia. Il était encore tôt dans la journée et une longue marche ne serait pas une bonne idée.

Valia et Karl s'assirent l'un en face de l'autre, sans qu'aucun employé ne les accompagne car Valia voyait bien que cela le mettait mal à l'aise.

« Valia »

« Oui ? »

« Hmph. Ton mari semble être mieux que je ne le pensais »

« Vraiment ? »

Ses yeux gris argentés étincelèrent. Karl n'avait pas parlé de Shuden depuis son arrivée au manoir, c’était sa nature, il restait un mercenaire reclus qui ne parlait pas beaucoup, d'ailleurs, Valia n'avait pas remarqué le petit accroc entre les deux hommes.

« Si ton grand-père ne parle pas de ton mari, cela ne veut pas dire que vous ne le pouvez pas »

Pour Karl, Valia n'était pas du genre à se laisser faire, et ne s’ouvrait pas facilement

« Pourquoi ne vantes-tu pas ton mari ? »

« Se vanter ? »

« Oui. C'est bien pour moi d'avoir de l’affection pour votre mari »

Karl avait récemment appris du médecin de famille que la 'dépression post-partum'

était un réel problème de santé et s’inquiétait que Valia puisse en souffrir De fait, Karl avait décidé de rester logé au manoir au lieu de parcourir le monde pour le moment, à la grande joie de Valia.

Valia réfléchit, comme elle le faisait toujours.

« Le vanter ? »

Y a-t-il un autre homme qui ait autant de raisons d’être vanter que Shuden ? Un mari fringant qui pourrait voler la vedette à n'importe quelle fête, même à une princesse alors Valia finit par ouvrir la bouche.

« Tout d'abord, il est beau »

Quelle réponse honnête ! Mais avec ce visage, il s'y attendait

« Je lui ai dit que je ne renverrais pas ma fille parce qu'il est trop beau »

Karl soupira lourdement alors que ce souvenir embarrassant lui revenait en mémoire, un souvenir auquel il n'avait pas pensé depuis des jours.

« Et encore ? »

« Eh bien, et....... »

Valia était maintenant en train de bavarder.

Personne parmi la noblesse de Gel ne savait vraiment qui était Shuden. Naturellement, personne ne demandait ce que Valia aimait chez Shuden, où elle l'a aimé, où elle est tombée amoureuse

Les moindres détails se lisaient dans ses yeux.

Comme la façon dont les bouts de ses doigts étaient étroitement entrelacés, les yeux rouges si étranges et hypnotiques, les lèvres qui frôlaient le lobe de son oreille, l’étreinte large et rassurante qui lui permettait de ne pas ressentir d'anxiété ou d'inquiétude, une voix grave et magnifique lorsqu’il l’appelait « Valia »

Plus de la moitié des détails étaient trop intimes à raconter à son grand-père mais elle avait de quoi le vanter et très naturellement Valia se lança sur l'histoire de Shuden.

« Oh, ce n'est pas tout »

Sa petite-fille ne cessait de se vanter de son mari et Karl écoutait, souriant d'une oreille à l'autre.

Un certain temps s'écoula quand Karl regarda dans le dos de Valia et ouvrit la bouche.

« Cela n’a pas d’importance »

« Quoi ? » répéta Valia, et au même moment, une voix familière se fit entendre derrière elle.

« Je vois »

Valia inspira n’ayant aucunement besoin de se retourner pour le savoir.

C'était Shuden.

« Valia »

L’appel tomba comme une confirmation.

« Oh, mon Dieu »

N’osant pas regarder derrière elle, Valia resta aussi immobile qu'une statue et la voir figée sur place ainsi était hilarant, mais par considération pour sa petite-fille rougissante il se retint d’éclater de rire.

« Ugh »

Faisant la moue, Valia se leva avec un grognement sans même se retourner vers Shuden, ne pouvant pas s'y résoudre ; elle marcha lentement vers le mercenaire, puis accéléra rapidement le pas.

Shuden, qui s'était appuyé contre un pilier, les bras croisés, se redressa, croisant le regard de Karl qui pointa un doigt en direction de l'endroit où Valia avait disparu (ou, plus exactement, s'était enfui). Aucun autre mot n'était nécessaire.

Shuden acquiesça et la suivit.

Comme il était rapide ! Il le dépassa en un éclair et disparut à la suite de Valia, Karl secoua la tête.

« Est-ce que c’est vraiment un meurtrier ? »

C'était la rumeur la plus ridicule qui soit.

« Je pense que je devrais aller voir la princesse »

La princesse, c’était ainsi que Karl appelait son arrière-petite-fille.

Le bébé n'avait toujours pas de nom, trouvant d'abord cela perplexe, mais il comprit quand Paul lui expliqua que c'était une coutume de la haute noblesse de Gel. « Madame, mademoiselle » disaient les autres employés, et ils avaient raison.

« La pluie s'est arrêtée »

Il dût pleuvoir une dernière fois pour éclaircir le ciel couvert maintenant les nuages s'écartaient peu à peu pour laisser apparaître le soleil, cétait un spectacle qui ravivait la sensibilité d'un vieil homme dans sa vieillesse ; Karl resta debout et observa le ciel.

Soudain, il se souvint du bon vieux temps.

[Grand-père, qu'est-ce que le bonheur d'une femme ?]

[Le bonheur, c'est le bonheur. Qu'est-ce que le bonheur d'une femme ?]

Un jour, à table, Valia lui posa une question, il était impressionné car c'était la première fois qu'elle se posait une question sur le bonheur.

[Si vous souhaitez le bonheur, faites au moins quelque chose de plus concret, pas seulement un vague souhait].

[Se réalisera-t-il ?]

[Dans mon cas, il s'est réalisé].

[Quel était le souhait de votre grand-père ?]

[Rien d'assez important pour le dire à qui que ce soit].

Karl n'avait jamais fait de grands souhaits, en fait. Il voulait juste que son vieux corps soit en bonne santé, qu'il n'ait pas de maladie, et.......

[Quoi d'autre ? Un autre gros coup ?]

La voix de son collègue mercenaire lui revint en mémoire. Les mercenaires, superstitieux par nature, n'hésitaient pas à parler de ce genre de choses.

[Je veux que ma petite-fille soit heureuse].

[Karl, tu as une petite-fille ? Avec un grand-père comme toi, je suis sûr qu'elle n'est pas heureuse du tout]

[C'est ce que je pensais aussi. Quelque chose].

[Quoi ?]

[C'est ça, connard !]

Pour un mercenaire âgé, maladroit et brutal, la jeune Valia était étrangement affectueuse, pour une enfant dont les parents étaient morts, dont la famille était déchue, et qui semblait entourée de misères de toutes sortes, elle était si mature.

Son souhait de bonheur n'avait jamais été faux car tout comme elle lui souhaitait du bien, il lui souhaitait du bonheur ; ils étaient la seule famille qu'ils avaient.

« Hmm, à bien y réfléchir, peut-être qu’on est plus les seuls »

La fille de Valia faisait déjà partie de la famille de Karl, tout comme son mari........

« Quoi qu’il en soit, je peux pas inclure le duc de Garth »

Il s’imaginait qu’il allait devoir le considérer comme un colocataire, Karl se dirigea d'un pas léger vers le manoir.

************************

« Madame »

Les yeux de Valia clignotèrent avec inquiétude ; c'était étrange. Elle se déplaçait manifestement beaucoup plus vite que Shuden, alors pourquoi la rattrapait-elle si rapidement ?

« Vous m'avez examinée avec plus de détail que je ne le pensais »

« Eh bien, ce n'est pas ça, c'est juste que mon grand-père m'a demandé de....... »

« Vous m'aimez tant que ça ? »

« ...... »

« Valia ? »

Valia n'avait pas de réponse donc fit comme si elle n'avait pas entendu et continua à marcher mais peu importe la vitesse à laquelle elle accélérait, Shuden restait juste derrière elle, gardant l’air détendu.

Il ne montrait aucun signe d’abandon alors Valia s'arrêta enfin de marcher et avec une grande détermination, elle regarda Shuden.

Pourtant, elle était trop gênée pour établir un contact visuel mais lui plongea son regard dans ses yeux gris argentés et elle vit sa main qui tenait un parapluie, un si grand parapluie pour une seule personne.

« Il pleuvait tout à l'heure, n'est-ce pas ...... ? »

« Il avait dû venir me chercher » Rien de plus mais Valia était très embarrassée, aussi gênée que si elle avait été surprise en train d'écrire une confession dans son journal intime et voulait être seule un moment.

« Shu. ......Pourquoi continuez-vous à me suivre ? »

« Il n'y a rien de mal à ce qu'un couple se promène ensemble »

« ....... »

Il avait raison, mais ne savait pas quoi dire et pendant ce temps, Valia repassait tout ce qu'elle avait dit à Karl, tout ces choses était trop embarrassante pour le lui dire. « Par où ai-je commencé ? »

« Vous avez entendu parler de ......, n'est-ce pas ? »

Le sourire inhabituel de Shuden était révélateur faisant monter le rougissement à nouveau aux lobes des oreilles de Valia, tout comme ses joues mais alors que Shuden était sur le point de tendre la main.

« Votre Excellence ! »

L'un des assistants qui avait cherché Shuden arriva en courant. En s'approchant, il s'inclina et fit sa demande ; ce n'était pas grand-chose du moins pas selon les critères de Shuden.

« Je me occuperais plus tard »

« C'est compris »

Shuden tourna à nouveau la tête mais Valia était déjà partie ; il savait qu'elle s'était éclipsée, même lorsqu'il concentré sur l'histoire de l'assistante.

Shuden se mit à marcher car l’endroit où Valia s'était réfugiée était l’arrière cours A l’endroit même où Shuden lui avait porté un parapluie un jour.

Il ne lui fallut pas longtemps pour la retrouver, sa femme bien-aimée, errant sans but dans les profondeurs du jardin et lorsque Valia l'aperçut, elle s'arrêta net.

« Shu ? »

« Comment avait-il pu la trouver si rapidement ? » Ses yeux gris argentés étaient perplexes, Shuden gloussa doucement, avec ses yeux rouges et un sourire enfantin.

Shuden tendit la main et prit celle de Valia.

« Valia »

Comme il aimait cette chaleur.

« Rentrons »

Il s'attendait à ce qu'elle le taquine à nouveau. Elle cligna des yeux, mais finit par sourire, et finit même par rire

« Rentrons, Shu »

******************************

C'était une journée pitoyable

Des pas tâtonnant dans l’obscurité, essayant de trouver ne serait-ce qu’un soupçon de bonheur… Une vie difficile… Que faire d’autre… Pour ceux qui assaillit de doute mais devant marcher comme si l’on était poussé vers l’avant La vie ne se répète pas. Juste une fois, une seule vie, parce que tout est un voyage pour rencontrer quelqu'un.

Et ce fut en tournant le dos au néant crépusculaire qu’il put finalement rencontrer la personne

Quel éblouissement, quelle clarté et un sourire qui laissa enfin respirer son âme.

FIN

Ps de Ciriolla: Nous voilà arriver à la fin de l'histoire principale de notre couple Valia et Shuden, j'espère que vous avez apprécier, ce projet reste un inédit pour moi vu que c'est mon premier projet en partant directement du texte original.... vu que personne et c'est pas faute d'avoir chercher, n'est jamais allé au bout de sa traduction... j'ai reçu de l'aide surtout pour tout ce qui touchait, les expressions et métaphores, ainsi que les règles de politesse et titre, donc je ne pense pas avoir fait de grosses erreurs tout en respectant au maximum le type d'écriture de l'auteur... même si j'ai du arranger les formulation et les tournure des phrases.. car c'est assez particulier dans le style Sinon l'aventure ne s'arrête pas là... vu qu'il reste un volume de 500pages de bonus à traduire... car pour info on n'a toujours pas le prénom de la petite....

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Commentaire

Chapitre 5 - Tome 5 - FIN
Attention Contenue obsène
Attention, La série : "Valia, Tribute to Shuden (Novel) Tome 5" contient beaucoup de violence, de sang ou de contenu à caractère sexuel pouvant ne pas être approprié aux mineurs.
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